Punchline Été (Émission du 31/07/2023)

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Pendant tout l'été, les invités de #PunchlineEte débattent des grands thèmes de l'actualité de 17h à 19h

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00:00:00 Imaginez un jour une ville d'une taille moyenne, un samedi soir, en pleine saison touristique,
00:00:07 qui se retrouve sans effectifs de police.
00:00:09 Imaginez la joie des voleurs, des délinquants de toutes sortes qui envisagent déjà le
00:00:13 champ des possibles.
00:00:14 Alors mon trait est à peine grossi, c'est ce qui s'est passé à Béziers ce week-end.
00:00:18 100% des agents de la police nationale étaient en arrêt maladie, conséquence de la crise
00:00:22 que traverse en ce moment l'institution.
00:00:24 Les syndicats n'étaient-ils pourtant pas réconfortés par la séance de kalinothérapie
00:00:29 de Gérald Darmanin jeudi dernier ? On en parle en tout cas dès le début de notre émission,
00:00:33 notamment avec un syndicat de police qui sera présent avec nous.
00:00:36 On parlera aussi du cri du cœur de la mère d'Enzo, 15 ans, poignardé à mort pour un
00:00:40 simple regard le 22 juillet dernier.
00:00:42 « Personne ne parle de mon fils parce qu'il ne vient pas d'une cité mais d'une petite
00:00:46 commune », une mère révoltée du silence des politiciens, des stars, des sportifs.
00:00:50 Toutes les victimes se valent-elles ? C'est la question que nous inspire le désespoir
00:00:54 de cette mère.
00:00:55 Et puis enfin, le nombre de détenus en France.
00:00:57 On l'a appris tout à l'heure, il vient d'atteindre un nouveau record historique
00:01:01 pour la sixième fois d'affilée.
00:01:02 Il dépasse la barre symbolique des 74 000 détenus pour des prisons occupées à près
00:01:07 de 123% aujourd'hui.
00:01:08 Mais tout d'abord, avant d'évoquer tous ces sujets avec mes invités pendant les deux
00:01:12 prochaines heures, le journal signé Isabelle Piboulot.
00:01:14 Bonjour à tous.
00:01:17 Les réseaux sociaux restent dans le viseur de la justice.
00:01:20 Quant à leur rôle dans le harcèlement scolaire, l'avocat des parents de Lindsey, la jeune
00:01:24 fille décédée en mai dernier à tout juste 13 ans, va engager des poursuites contre TikTok
00:01:30 pour mise en danger de la vie d'autrui et complicité de harcèlement.
00:01:34 Sarah Varny.
00:01:35 Après Facebook et Instagram, c'est au tour de TikTok d'être visée par une action en
00:01:40 justice.
00:01:41 Le réseau social va être poursuivi par l'avocat des parents de Lindsey pour mise en danger
00:01:46 de la vie d'autrui et complicité de harcèlement.
00:01:48 La jeune collégienne, harcelée, s'était donnée la mort le 12 mai dernier.
00:01:52 Malgré le choc provoqué par son décès, le harcèlement perdure dans l'établissement.
00:01:56 Une portée collective devrait découler de cette nouvelle saisine en justice.
00:02:00 Pour les parents concernés par le harcèlement de leur enfant, les réseaux sociaux ont leur
00:02:05 responsabilité dans ces attaques.
00:02:06 "Les réseaux sociaux devraient retirer ces propos en raison de l'obligation de modération
00:02:11 qu'ils sont tenus de respecter.
00:02:13 Au lieu de cela, ils gagnent de l'argent en ne se pliant pas à leurs obligations.
00:02:17 C'est absolument scandaleux."
00:02:19 Un décret annoncé par le nouveau ministre de l'Education nationale, Gabriel Attal, prévoit
00:02:24 de systématiquement permettre à la jeune victime de rester dans l'établissement et
00:02:28 de scolariser ailleurs le harceleur dans ce type d'affaires.
00:02:31 L'avocat des familles reste prudent.
00:02:33 "Sur le papier, c'est bien.
00:02:35 Mais dans la réalité, cette mesure va se heurter à de nombreuses difficultés.
00:02:39 S'il faut attendre une décision de justice, les auteurs auront le temps de faire du mal."
00:02:43 Dans le même collège que Lindsey, Flavie a également déposé plainte pour harcèlement.
00:02:47 Mais l'Education nationale lui a indiqué que c'était à elle de changer d'établissement.
00:02:51 L'Académie lui fera des propositions de nouveau lycée le 24 août, à quelques jours
00:02:56 de la rentrée.
00:02:57 Gabriel Attal assure suivre de près l'affaire.
00:03:00 De son côté, la mère de Lindsey compte créer un collectif pour les familles concernées
00:03:05 par le cyberharcèlement.
00:03:06 "Dans le Haut-Rhin, aux alentours de 15h hier, un homme a été blessé par balle dans
00:03:12 le centre du Ning, alors qu'il sortait d'une épicerie.
00:03:15 Il a été conduit à l'hôpital en urgence absolue.
00:03:18 L'auteur des faits, lui, est activement recherché."
00:03:21 Nouveau record historique du nombre de détenus en France.
00:03:26 Au 1er juillet, le ministère de la Justice dénombrait 74 513 personnes incarcérées
00:03:32 contre près de 73 700 le mois précédent.
00:03:35 Avec ce pic inédit, le pays bat pour la sixième fois en quelques mois son nombre record de
00:03:41 détenus.
00:03:42 Cette surpopulation encarcérale chronique avait valu à la France une condamnation de
00:03:47 la Cour européenne des droits de l'homme le 6 juillet dernier.
00:03:50 Dans le reste de l'actualité, 300 000 billets de train vendus à petit prix aujourd'hui
00:03:56 et ce, jusqu'à demain.
00:03:58 Des tarifs variants de 29 à 49 euros selon les destinations choisies.
00:04:03 Une offre de la SNCF considérable qui concerne les TGV et les intercités.
00:04:07 Seule condition pour obtenir de telles offres, être premier arrivé, premier servi sur
00:04:12 le site SNCF Connect.
00:04:14 En Ile-de-France, le mois de juillet s'achève avec un ciel gris, de la pluie et des températures
00:04:21 basses pour la saison.
00:04:22 A Paris, le beau temps n'est pas au rendez-vous.
00:04:25 Nos équipes sont allées à la rencontre des touristes et des parisiens qui ne cachent
00:04:29 pas leur déception.
00:04:30 C'est un peu décevant.
00:04:34 C'est l'été.
00:04:35 Normalement, il devrait faire beau et chaud.
00:04:37 Les derniers mois, j'étais à Bruxelles.
00:04:40 Il faisait beau tout le temps.
00:04:41 Je viens d'Espagne, de Seville, où il fait très chaud.
00:04:47 Trop chaud.
00:04:48 Je suis ravie d'avoir un peu de pluie.
00:04:53 Les températures sont agréables.
00:04:57 Moi, je suis contente parce qu'en fait, on peut respirer.
00:05:00 Si on est dans le sud, on ne respire pas, on ne sort pas.
00:05:02 Je ne suis pas en vacances pour le moment.
00:05:04 Donc, je préfère quand il fait un petit peu moins chaud.
00:05:05 C'est plus respirable à Paris.
00:05:06 Je vous retrouve à 18h pour un prochain point sur l'actualité.
00:05:10 Ensuite, punchline été présenté par l'excellent Anthony Favalli.
00:05:13 A tout à l'heure, Isabelle.
00:05:15 Merci à vous.
00:05:16 Je vous présente mes invités, tout aussi excellents sur ce plateau,
00:05:20 voire bien plus d'ailleurs, puisque c'est eux qui vont commenter
00:05:22 toute l'actualité pendant deux heures avec moi.
00:05:24 Michel Thaube, fondateur du site Opinion internationale.
00:05:26 Bonjour et merci d'être avec moi.
00:05:28 C'est un plaisir de vous retrouver.
00:05:29 Ça fait longtemps qu'on ne s'est pas vus tous les deux.
00:05:31 Ce n'est pas la matinale du samedi.
00:05:32 Absolument, ce n'est pas la matinale du samedi.
00:05:34 C'est un plaisir de vous retrouver à cette heure-ci.
00:05:36 Amine Elbaïe, que j'ai le plaisir aussi d'avoir pour la première fois
00:05:38 en plateau, que je vois régulièrement sur nos plateaux
00:05:41 et qui va commenter aussi cette actualité avec nous.
00:05:43 Et Fabien Verdier, maire de Châteaudun en Neurel-Loire.
00:05:46 Bonjour et bienvenue dans Punchline aujourd'hui.
00:05:48 On va commencer avec cette situation à peine croyable à Béziers.
00:05:52 Dans la nuit de samedi à dimanche,
00:05:54 aucun effectif de police nationale pour patrouiller dans la ville.
00:05:57 100% des agents étaient en arrêt maladie.
00:06:00 Seules deux personnes ont pu assurer une permanence dans le commissariat.
00:06:02 Heureusement, aucun incident n'a été signalé, déclaré cette nuit-là.
00:06:06 Mais imaginez que cette situation se produise le 11 août prochain,
00:06:10 au début des férias de Béziers, par exemple.
00:06:13 Les conséquences terribles que cela pourrait avoir en termes de sécurité.
00:06:16 Ces arrêts maladie en cascade sont évidemment la conséquence
00:06:19 du mouvement de contestation des forces de l'ordre
00:06:21 depuis l'incarcération de l'un d'entre eux à Marseille,
00:06:24 à l'occasion des émeutes.
00:06:25 On fait le point tout d'abord sur ce qui s'est passé à Béziers ce week-end.
00:06:28 On en discute juste après sur ce plateau et notamment avec Bruno Bartho-Cetti
00:06:31 du syndicat Unité SGP Police.
00:06:32 Mais tout d'abord, les explications.
00:06:34 C'est Elia Judat et on en parle juste après.
00:06:37 Un commissariat à l'arrêt, faute d'effectifs,
00:06:40 c'est une situation inédite à Béziers.
00:06:42 Dans la nuit de samedi à dimanche,
00:06:44 100% des policiers nationaux de la ville étaient en arrêt maladie.
00:06:47 Une situation qui ne semble pas s'améliorer.
00:06:50 Aucun policier de la police nationale, pas plus d'ailleurs qu'hier soir,
00:06:54 il y avait en tout et pour tout un officier de police judiciaire,
00:06:57 vous savez au commissariat, pour pouvoir prendre des plaintes.
00:07:00 Il y a quelques policiers de la police judiciaire.
00:07:03 Aujourd'hui, il n'y a personne, vous ne voyez pas un policier
00:07:07 de la police nationale dans les rues.
00:07:09 En cause, le placement en détention provisoire d'un de leurs collègues marseillais
00:07:13 pour des soupçons de violence volontaire lors des émeutes.
00:07:15 Alors pour faire front, c'est l'ensemble du commissariat de Béziers
00:07:19 qui s'est mis à l'arrêt.
00:07:20 Les policiers pointent du doigt un manque de considération
00:07:22 et des conditions de travail devenues insoutenables.
00:07:25 Un ras-le-bol compris par Robert Ménard, le maire de Béziers.
00:07:28 Je comprends évidemment les problèmes des policiers nationaux,
00:07:33 leur ras-le-bol, le sentiment qu'ils sont oubliés,
00:07:36 le sentiment qu'on a plus, si j'ose dire, d'attention
00:07:41 pour une petite frappe que de temps en temps pourrées,
00:07:44 que tout ça, ils n'en peuvent plus.
00:07:45 Alors il faut trouver une réponse.
00:07:47 En attendant de trouver la bonne réponse, la mairie œuvre à son échelle
00:07:51 en renforçant notamment ses effectifs de policiers municipaux.
00:07:54 À Béziers et ailleurs, la fronde des policiers continue.
00:07:57 Les commissariats de Montpellier, de Sète ou encore d'Agde
00:08:00 sont eux aussi sévèrement touchés par le manque d'effectifs.
00:08:03 Avant de faire un tour de table, nous sommes avec Bruno Bartocchetti.
00:08:06 Bonjour, merci d'être avec nous ce soir dans Punchline.
00:08:10 Vous êtes secrétaire national unité SGP Police pour la zone sud.
00:08:14 Bruno Bartocchetti, mais que se passe-t-il ?
00:08:16 Je vous ai eu vendredi matin à 7h10 dans la matinale de CNews.
00:08:21 Ça fait un peu droite suite toute cette histoire,
00:08:23 mais vous nous parliez de votre réunion avec Gérald Darmanin
00:08:26 qui avait eu lieu la veille au soir, jeudi soir au ministère de l'Intérieur,
00:08:30 place Beauvau. Vous sembliez à ce moment-là satisfait par ce qu'avait dit Gérald Darmanin.
00:08:36 Que s'est-il passé entre temps pour que cette pluie d'arrêts maladie
00:08:39 se poursuive encore samedi et qu'à Béziers, on se retrouve dans cette situation,
00:08:43 j'ai envie de dire presque inédite, c'est-à-dire sans agent de la police nationale
00:08:46 sur place un samedi soir ?
00:08:49 Oui, bonjour. Alors, je crois qu'il y a plusieurs sujets.
00:08:52 On peut être très satisfait d'un entretien sur un thème bien précis
00:08:56 avec le ministre de l'Intérieur, c'est-à-dire d'être entendu
00:09:00 sur tout ce qui est protection juridique, sur le maintien des salaires
00:09:04 lorsqu'on est suspendu de ses fonctions et présumé innocent,
00:09:07 d'être compris sur les motifs de notre mouvement que nous avons initié,
00:09:13 l'unité GPPolice est partie sur le 562 de ne plus travailler sur initiative.
00:09:17 Donc, on peut être satisfait d'une réunion.
00:09:19 Ce n'est pas pour autant qu'on va balayer d'un revers de manche
00:09:23 tout ce que nous dénonçons depuis de nombreuses années,
00:09:25 c'est-à-dire qu'aujourd'hui, la fatigue qui s'installe,
00:09:28 qui est générale chez les policiers,
00:09:30 aujourd'hui, vous avez la goutte d'eau qui a fait déborder le vase,
00:09:33 c'est le thème d'un policier qui peut être en détention provisoire
00:09:37 alors qu'il est présumé innocent dans l'exercice de ses fonctions.
00:09:40 Donc, ça, c'est un sujet.
00:09:42 Après, il y en a d'autres qui se sont greffés, la fatigue générale.
00:09:45 Et je veux dire, ce n'est pas la première fois,
00:09:46 vous m'avez eu sur le plateau vendredi à 7h10,
00:09:49 mais je crois que vous m'avez eu tout au long de l'année ou l'année dernière,
00:09:52 où je vais toujours dénoncer les conditions difficiles morales pour les policiers
00:09:56 parce qu'on travaille dans une insécurité juridique.
00:09:58 Parce qu'on a une pression énorme, cette pression, elle est sociétale.
00:10:03 On a un département qui n'est pas plus, pas moins qu'un autre département en France
00:10:07 et qui fatigue au niveau des servitudes
00:10:09 et parce qu'on doit donner des priorités sur toutes les missions,
00:10:13 parce qu'on doit être présent en permanence
00:10:16 et qu'on est taxé soit de raciste, soit d'homophobe, soit de tueur.
00:10:20 Donc, c'est très difficile pour les policiers, pour leur famille.
00:10:22 C'est aussi certainement des raisons qui font que, par endroits, comme Béziers,
00:10:27 il y a eu un effet boule de neige par rapport à ce qui s'est passé à Marseille
00:10:30 avec une ville qui est sinistrée en matière d'effectifs avec beaucoup d'arrêts maladie.
00:10:34 Donc, je crois qu'on insiste là-dessus.
00:10:37 Je crois qu'il y a beaucoup de thèmes à développer et que nous développons,
00:10:42 au-delà bien sûr de nos rencontres avec M. Darmanin,
00:10:45 qui était sur un point bien précis.
00:10:47 Et bien évidemment, ce point-là, si vous m'accordez encore quelques secondes,
00:10:50 ce n'est pas lui qui va nous donner la réponse,
00:10:52 puisqu'on va continuer à travailler.
00:10:53 On attend impatiemment la rentrée de septembre
00:10:56 pour continuer finalement à...
00:10:58 Vous savez, notre dossier sur la protection fonctionnelle,
00:11:02 elle n'est pas d'aujourd'hui, donc on va appuyer encore un peu plus.
00:11:04 On va continuer à saisir les parlementaires.
00:11:07 J'ai envie de dire qu'aujourd'hui, avec l'actualité,
00:11:09 et bien croyez-moi, j'espère qu'on va être attendus à ce niveau-là
00:11:12 et qu'on va pouvoir évoluer dans notre protection,
00:11:14 dans l'insécurité juridique,
00:11:17 qui doit devenir une sécurité juridique dans nos rangs.
00:11:19 Mais est-ce qu'on peut être sûr, je suis désolé, je reviens à Béziers,
00:11:22 est-ce qu'on peut être sûr par exemple que d'ici quelques jours,
00:11:26 le 11 août par exemple, quand vont débuter les férias,
00:11:28 on n'aura pas une pluie d'arrêt maladie dans la ville ?
00:11:30 On sait quel est l'enjeu sécuritaire lors de ce genre de célébrations,
00:11:34 les risques d'agression sexuelle sur place.
00:11:36 Et je rappelle que Gérald Darmanin lui-même vous disait jeudi soir,
00:11:40 attention, ne pénalisez pas les victimes dans ces cas-là.
00:11:43 Vous me répondiez très justement d'ailleurs
00:11:45 que vous traitiez de toute façon les affaires les plus urgentes systématiquement.
00:11:49 Oui, alors je n'ai pas de boule de cristal pour vous dire
00:11:51 si mes collègues vont être encore en arrêt la semaine prochaine ou pas.
00:11:55 Je ne suis pas médecin, ce n'est pas moi qui ai reçu les policiers,
00:11:58 ce n'est pas moi qui leur ai demandé de se mettre en arrêt maladie
00:12:01 ou de ne pas se mettre en arrêt maladie.
00:12:02 Je vous dis bien, on a un mouvement, le nôtre,
00:12:04 c'est de ne plus travailler sur initiative.
00:12:06 Si nos collègues sont fatigués, ils vont voir un médecin, ça leur appartient.
00:12:11 Maintenant, je vous dis bien, il y a deux sujets différents.
00:12:13 Il y a ces arrêts maladie qui témoignent,
00:12:15 qui témoignent le malaise dans lequel on est.
00:12:19 Je le regrette pour le service public,
00:12:20 je le regrette pour un tas de choses,
00:12:22 mais mes collègues sont professionnels,
00:12:24 ils ont envie de répondre à ce service public.
00:12:26 La coupe est pleine certainement, mais c'est d'ailleurs une certitude.
00:12:29 Et elle se témoigne aussi par ces arrêts maladie,
00:12:31 donc je ne peux pas vous répondre puisque nous ne sommes pas derrière ce mouvement.
00:12:34 J'entends, j'entends.
00:12:34 D'ailleurs, j'ai envie de dire, Robert Ménard, le maire de Béziers,
00:12:38 s'est montré d'ailleurs assez compréhensif sur la situation des policiers nationaux.
00:12:43 Je fais un tour de table, vous restez avec nous Bruno Bartocchetti,
00:12:45 dès que vous voulez intervenir,
00:12:46 j'aurai encore d'autres questions en plus à vous poser derrière,
00:12:48 mais si vous voulez intervenir, vous nous faites signe.
00:12:50 Michel Taubes, on sent quand même qu'il va falloir
00:12:54 dégager des preuves d'amour supplémentaires aux policiers,
00:12:57 que le simple exercice de kalinothérapie qu'on a pu voir jeudi dernier,
00:13:02 on attend des choses concrètes du côté de la police.
00:13:04 Évidemment, ça ne va pas arriver du jour au lendemain
00:13:06 et il ne faut pas croire qu'une simple intervention,
00:13:08 une simple prise de parole de Gérald Darmanin
00:13:10 va tout de suite d'emblée calmer les choses.
00:13:11 D'autant plus que ces preuves d'amour ou ces preuves de respect de la police
00:13:15 ou ces preuves de valorisation de la police
00:13:18 ne dépendent pas que de Gérald Darmanin.
00:13:19 Elles dépendent de l'exécutif, elles dépendent certainement d'une loi
00:13:23 qui protégerait davantage les policiers
00:13:25 en cas de bavure policière entre guillemets.
00:13:29 Et ça, que répond Emmanuel Macron ?
00:13:32 Que répond Elisabeth Borne ?
00:13:34 Ce qui est scandaleux, c'est que les émeutes ont eu lieu il y a un mois.
00:13:37 C'était il y a un mois.
00:13:38 Un mois après, on a un gouvernement qui nous dit
00:13:41 on tirera les leçons des émeutes à la rentrée,
00:13:45 plutôt même à l'automne.
00:13:46 Et entre-temps, vous avez les policiers qui sont exaspérés.
00:13:50 La goutte d'eau qui a fait déborder de Valls,
00:13:52 les deux gouttes d'eau parce qu'il y a Marseille,
00:13:54 mais il y a aussi la personne qui a tué sur le Jeune Nahel
00:13:56 qui est toujours en prison un mois après les faits.
00:13:59 Et donc, effectivement, la police s'est exaspérée.
00:14:01 Mais j'ai envie de dire, il y a quelqu'un qui se frotte les mains.
00:14:04 Vous disiez tout à l'heure, les voyous se frottent les mains.
00:14:07 Mais il n'y a pas que les voyous.
00:14:08 Il y a aussi ceux qui ont une stratégie insurrectionnelle
00:14:11 d'affaiblissement de la police, d'affaiblissement de la police
00:14:15 comme étant le bras armé de l'État.
00:14:17 Et Jean-Luc Mélenchon prépare un livre sur l'insurrection citoyenne.
00:14:20 Mais là, on voit bien que l'exaspération physique des policiers,
00:14:24 elle a passé un cap.
00:14:26 Et tout cela, ça entraîne effectivement un affaiblissement de l'ordre public.
00:14:30 Et Robert Ménard qui joue un petit peu, j'ai envie de dire,
00:14:32 les lanceurs d'alerte sur le fait que l'État et la société
00:14:37 ne sont pas protégés parce que malheureusement,
00:14:39 et je les comprends bien, les policiers sont à bout
00:14:41 et sont en retrait.
00:14:42 Arrêt maladie et le code 562 de décider de faire le service minimum.
00:14:46 Fabien Verdier, vous qui êtes maire de Château-d'Or, en Oréloire,
00:14:49 on sait que les maires sont ceux qui le plus souvent sont à portée de baffe.
00:14:54 Je n'aime pas trop cette expression, mais vous m'avez compris,
00:14:56 des administrés et que comme c'est le cas pour Robert Ménard en ce moment,
00:15:00 qui a dû pallier ce manque de policiers nationaux avec de la police municipale
00:15:05 et des solutions un petit peu transitoires,
00:15:08 vous vous retrouvez confronté face à ce genre de situation.
00:15:11 Alors, pas à Châteaudun, et c'est vrai que ce qui s'est passé à Marseille
00:15:14 est dramatique, j'étais sur CNews la semaine dernière pour en parler.
00:15:17 Il y a une exaspération des policiers, il faut l'entendre,
00:15:19 mais aussi le service public à mener, il faut de l'ordre.
00:15:21 Ce que je veux dire, c'est que les citoyens viennent voir,
00:15:23 quand il se passe des choses comme ça, c'est vous que les citoyens viennent voir.
00:15:25 Bien sûr, mais en tant que maire, sur tous les sujets,
00:15:28 nous on est en zone gendarmerie à Château, on est plus petite taille,
00:15:31 on est une ville sous préfecture, comme Béziers d'ailleurs,
00:15:33 mais plus petite taille, donc on n'a pas ce sujet de police nationale,
00:15:36 mais on a le sujet avec la gendarmerie nationale
00:15:37 et la police municipale de Château, essayer de coopérer au mieux
00:15:40 pour les problèmes d'incivilité, les problèmes de difficulté
00:15:43 avec certains voyous, comme il est dit, de les résorber.
00:15:47 C'est vrai qu'il y a ce sujet là, mais moi, je pense aussi,
00:15:49 vous pensez à Feria, j'espère aussi que l'esprit de responsabilité sera là
00:15:52 et je pense qu'il le sera, il y a le service public à mener.
00:15:54 C'est ce qu'ils disent en tout cas.
00:15:56 Le 10 avril, je pense que...
00:15:58 Robert Ménard s'étonnait quand même que certains arrêts de maladie de policiers
00:16:01 aillent juste après les dates des Feria de Béziers.
00:16:05 Il y a quand même un sujet, il y a un vrai sujet pour Robert Ménard
00:16:09 de supplier à l'absence de force de police.
00:16:12 Encore une fois, je comprends tout à fait l'exaspération de la police,
00:16:15 mais c'est un fait que là, il manque des ressources.
00:16:18 C'est vrai qu'en tant que maire, on attend de l'ordre de la sécurité
00:16:20 parce que les citoyens nous le demandent.
00:16:21 Moi, c'est les Dunois à Châteaudun, ils nous demandent de la sécurité,
00:16:23 même si à Châteaudun, il n'y a pas de problème d'insécurité
00:16:25 comme on a pu le voir à Marseille ou ailleurs ces derniers temps.
00:16:28 Même dans les émeutes, on a été peu affectés à Châteaudun.
00:16:31 Mais c'est vrai que les citoyens attendent cet ordre public,
00:16:33 soit via la Gendarmerie nationale, soit via la police nationale.
00:16:36 Amine Elbaïe, vous comprenez ce qu'y traverse en ce moment la police ?
00:16:39 Moi, je comprends leurs inquiétudes.
00:16:41 Et vous savez, je vais vous dire une chose,
00:16:43 leur souffrance, je la ressens.
00:16:46 Je la ressens parce qu'ils font face aux pires aberrations
00:16:50 du système administratif français.
00:16:53 On parle à chaque fois des policiers et du cadre de leur intervention,
00:16:59 la fronte des policiers, vous savez,
00:17:02 elle a démarré sans les syndicats, je vous le dis.
00:17:07 Aujourd'hui, les policiers...
00:17:13 Après Bruno Bartho, Tchétchénie...
00:17:14 Oui, oui, oui, oui, oui, oui.
00:17:16 Je sais que les syndicalistes ne sont pas d'accord,
00:17:19 mais je vais vous dire la vérité.
00:17:20 Il faut briser l'omerta dans cette profession.
00:17:23 Les policiers qui sont mobilisés à Béziers, à Nice, à Lyon,
00:17:29 ils ne sont pas syndiqués, ils sont réunis en collectif
00:17:33 sur des groupes Télégramme.
00:17:35 Croyez-moi qu'ils sont très mobilisés
00:17:37 et croyez-moi que leurs revendications,
00:17:40 elles vont bien au-delà qu'une simple juridiction spécialisée.
00:17:44 Moi, je voudrais vous témoigner de deux aberrations
00:17:47 que personne ne veut mettre sur la table.
00:17:50 La première, on a adopté en janvier dernier une LOPMI,
00:17:55 une loi d'orientation et de programmation
00:17:57 au ministère de l'Intérieur.
00:17:59 Vous avez en fait trois paliers dans la police
00:18:03 pour les gardiens de la paix.
00:18:04 Vous avez le brigadier, le brigadier-chef et le major.
00:18:09 On a supprimé le grade de brigadier.
00:18:12 Tous les brigadiers sont devenus brigadier-chef,
00:18:15 sans concours.
00:18:16 Et les anciens brigadiers-chefs, ils sont 3 750.
00:18:20 Ils sont où, monsieur ?
00:18:21 Ils ont été mis sur le carreau
00:18:23 alors qu'ils ont eu leur place au mérite.
00:18:25 Ils n'attendent qu'une chose.
00:18:26 Ça fait cinq ans que des policiers sont nommés
00:18:30 sur des tableaux d'avancement et qu'ils ne sont jamais nommés.
00:18:33 Et je vais vous dire pourquoi ils ne sont pas nommés.
00:18:35 Ils ne sont pas nommés parce qu'ils ne sont pas syndiqués,
00:18:38 parce qu'ils n'ont pas cette parole,
00:18:40 parce qu'ils ne sont jamais représentés.
00:18:42 Et la deuxième injustice...
00:18:44 - Et on va laisser aussi Bruno Bartocci.
00:18:46 - Bien sûr, mais la deuxième injustice,
00:18:47 vous savez, les syndicats, ils ont été reçus
00:18:49 par Gérald Darmanin.
00:18:51 Et à l'issue de cette fronde, qu'ont dit les syndicats ?
00:18:54 Ils ont dit, le ministre partage nos idées.
00:18:57 Sur le point idéologique, ça va bien, ne vous inquiétez pas.
00:19:00 Mais si ça va bien, il ne faut pas faire grève.
00:19:03 Si ça va bien, n'allez pas au ministère de l'Intérieur.
00:19:05 - Mais ça, vous savez que le modos,
00:19:08 c'est que chacun va voir le médecin et décide
00:19:10 de se faire arrêter ou pas en fonction de problèmes de santé.
00:19:12 - Oui, vous avez l'opération CMO et vous avez l'opération 562,
00:19:15 qui continue et qui continue encore aujourd'hui,
00:19:18 d'ailleurs, par des mobilisations qui sont, je dirais, citoyennes.
00:19:21 Et autre aberration du système, un policier
00:19:25 qui me contacte sur ma page Twitter, qui me dit,
00:19:27 "Monsieur, j'ai passé l'examen pour être avancé
00:19:31 au grade de brigadier-chef, j'ai eu 19 sur 20.
00:19:33 19 sur 20. Décision, j'ai été refusé."
00:19:36 Pourquoi ? Parce que ce monsieur, il n'a pas la parole.
00:19:39 Parce que les policiers, ils n'ont pas le droit de grève.
00:19:42 Parce qu'on ne veut pas les écouter.
00:19:43 Et parce qu'on envoie toujours les mêmes revendications.
00:19:46 Moi, je ne crois pas aux négociations derrière Cuisine.
00:19:48 Moi, je crois que le ministre de l'Intérieur,
00:19:50 il doit aller directement à la rencontre des policiers,
00:19:52 des gens de terrain.
00:19:53 - Je voudrais que Bruno Bartocetti puisse vous répondre.
00:19:56 Vous parliez d'une sorte de mainmise des syndicats, notamment.
00:19:59 - Je crois que les syndicats, ce sont des partenaires,
00:20:02 mais que ce ne sont pas les seuls partenaires.
00:20:04 - D'accord. Bruno Bartocetti, je voudrais vous écouter là-dessus.
00:20:07 - Voilà, lorsque monsieur Amine Elbany dit qu'on n'est pas les seuls partenaires,
00:20:11 c'est tout simplement parce qu'il veut,
00:20:13 vous voulez, monsieur, vous installer dans un collectif
00:20:17 pour prendre votre place et pour être entendu,
00:20:19 parce que vous n'avez pas votre place maintenant
00:20:21 dans le monde politique que vous vouliez avoir.
00:20:23 - Pas du tout. Je ne vais pas vous en faire la parole.
00:20:26 Laissez-le chez vous.
00:20:27 - Je peux le prouver quand vous voulez.
00:20:29 Je peux prouver également, et c'est du factuel,
00:20:31 que ce que vous dites est un gros mensonge.
00:20:33 Vous le savez très bien, monsieur.
00:20:34 Vous savez très bien que nous sommes aujourd'hui
00:20:37 à l'initiative du 562 et du mouvement social
00:20:42 qui a démarré il y a une semaine.
00:20:44 Je demande tout simplement à ceux qui s'intéressent à vous
00:20:47 de voir que vous répondez à un collectif,
00:20:49 un collectif qui est antisyndical.
00:20:52 Et juste, je vous l'ai dit déjà samedi matin,
00:20:55 mais vous ne le ferez pas, vous ne m'appellerez pas.
00:20:57 Vous n'avez pas ce courage, vous n'avez pas cette audace.
00:20:59 Vous avez mon numéro de téléphone, vous m'appelez, je vous éclairerai.
00:21:02 Parce que déjà, lorsque vous parlez d'un mouvement de colère de policiers
00:21:05 et que vous réduisez ce mouvement de colère à 3 700 policiers
00:21:09 qui n'auraient pas eu d'avancement,
00:21:10 vous êtes largement en dessous du pourcentage des policiers en colère.
00:21:14 Les policiers en colère, c'est toute la profession.
00:21:16 Et je pense aussi à nos amis gendarmes.
00:21:18 Alors de grâce, quand on a 90% des policiers qui sont syndiqués,
00:21:22 ne parlez pas à la place des policiers,
00:21:23 ne parlez pas à la place des syndicats,
00:21:25 parce que vous ne maîtrisez pas ce sujet.
00:21:26 Vous le savez très bien que vous ne le maîtrisez pas,
00:21:28 vous faites une récupération.
00:21:30 Très bien, vous avez répondu, Bruno Bartocetti,
00:21:32 vous avez répondu, je veux juste qu'on ferme cette page,
00:21:34 parce que je veux vraiment qu'on reste sur des considérations
00:21:36 qui impliquent vraiment tous les citoyens,
00:21:38 tous les téléspectateurs qui nous écoutent
00:21:40 et qu'on ne soit pas dans des batailles de représentativité
00:21:43 entre syndicats et groupes WhatsApp.
00:21:45 Vous savez, je ne suis pas policier, je ne suis pas syndicaliste.
00:21:48 Vous avez dit ce que vous avez à dire,
00:21:49 et Bruno Bartocetti nous a répondu,
00:21:50 et maintenant je veux qu'on revienne au débat d'intérêt général,
00:21:53 que ce soit à la fois pour la police,
00:21:54 et à la fois pour les citoyens et les téléspectateurs qui nous écoutent.
00:21:57 Mais on a entendu vos opinions à tous les deux.
00:21:59 Michel Taubes.
00:21:59 Exemple d'un sujet d'intérêt général.
00:22:01 Les policiers demandent à ce qu'en cas de "bavure policière",
00:22:06 il n'y ait pas aussi rapidement,
00:22:07 avant que les faits aient été établis, de détention provisoire.
00:22:10 Il y a aujourd'hui deux policiers qui sont en détention provisoire,
00:22:13 ce qui est un fait, je parle sous le contrôle de M. Bartocetti,
00:22:16 et rarissime dans l'histoire de la police.
00:22:19 Et qu'il est difficile d'ailleurs de ne pas interpréter
00:22:21 comme une forme de réponse d'une partie de la magistrature
00:22:24 au climat dans lequel nous sommes depuis un mois.
00:22:26 Moi je considère d'ailleurs que la situation que vivent les policiers aujourd'hui,
00:22:29 c'est tout simplement l'effet de ce tremblement de terre
00:22:32 qu'ont été les émeutes de début juillet,
00:22:34 dont on n'est pas encore sortis.
00:22:36 Il n'y a qu'Emmanuel Macron pour nous faire croire qu'on en est sortis.
00:22:39 Nous, on n'en est pas encore sortis.
00:22:40 Et donc je pense que par exemple, sur la détention provisoire,
00:22:43 ce n'est pas du ressort de Gérald Darmanin de dire aux policiers,
00:22:47 oui, on va faire en sorte que vous ne soyez plus mis en détention provisoire
00:22:50 parce que vous n'êtes pas des criminels, parce que vous n'êtes pas des délinquants.
00:22:53 Ça relève d'un débat parlementaire
00:22:55 et certainement d'une adaptation du Code de procédure pénale.
00:22:58 Donc moi je pense effectivement qu'il appartient au chef de l'État,
00:23:02 au Premier ministre, plus encore qu'à Gérald Darmanin,
00:23:05 vu la situation de malaise si profonde dans la police,
00:23:08 de leur répondre très très rapidement.
00:23:11 Et il faut qu'à la rentrée parlementaire au plus tard le 3 octobre,
00:23:13 mais pourquoi pas plus tôt,
00:23:15 il y ait une adaptation législative pour protéger davantage les policiers.
00:23:18 C'est ça l'urgence qui fera qu'il y en aura moins qui se mettront en arrêt maladie.
00:23:23 Et si on n'y répond pas, la rentrée va être extrêmement chaude
00:23:26 et il y aura beaucoup d'absence de policiers sur le terrain
00:23:28 lorsque il y aura des faits de bande, de violences urbaines, etc.
00:23:31 Je voudrais illustrer justement votre propos avec une information
00:23:34 qui nous est parvenue tout à l'heure et peut-être que Bruno Bartocchetti,
00:23:37 vous en avez entendu parler, mais ce gendarme qui a tué ce matin
00:23:41 à Isberg dans le Pas-de-Calais avec son arme de service,
00:23:43 un homme qui brandissait une longue arme blanche,
00:23:46 c'est ce qu'on a appris il y a quelques minutes tout à l'heure,
00:23:49 une information qui était à l'origine de la Voix du Nord et qui a été confirmée.
00:23:51 Un gendarme tue un homme armé d'une longue arme blanche dans le Pas-de-Calais.
00:23:55 À l'origine, deux gendarmes étaient appelés pour un différent voisinage,
00:23:59 se sont retrouvés face à un homme qui les a menacés avec un sabre japonais.
00:24:03 Et finalement, cette histoire qui s'est produite illustre
00:24:06 la confrontation quotidienne à ces questions juridiques.
00:24:09 Derrière, que va-t-il se passer pour ce policier qui a tué ?
00:24:12 Alors, on ne sait pas dans quelles conditions.
00:24:14 Là, on est au tout début de l'enquête.
00:24:15 Il va y avoir une prise de parole du procureur de la République de Béthune
00:24:18 dans le courant de la soirée.
00:24:20 Donc évidemment, je ne vous fais pas commenter cette affaire,
00:24:22 Bruno Bartocchetti, qu'on vient d'apprendre.
00:24:24 Ce que je veux dire, c'est que ça illustre à quel point vous êtes-vous confronté
00:24:28 à des questions derrière d'ordre juridique
00:24:30 et que vous avez besoin quelque part de protection.
00:24:35 Oui, voilà, on a d'abord cette protection juridique que nous attendons.
00:24:39 Et quand vous me parlez, voyez, de ce gendarme qui a riposté,
00:24:46 vraisemblablement dans le cas d'une légitime défense,
00:24:49 eh bien, vous avez des policiers.
00:24:50 Et je pense vraiment à quelque chose qu'on peut retrouver par le passé,
00:24:55 en 2015, notamment, on a un policier municipal, une femme policière
00:25:00 qui s'est fait tuer à coup de sabre.
00:25:02 Et peut-être que justement, à cause de cette insécurité juridique,
00:25:05 elle a peut-être hésité à sortir son arme.
00:25:06 Parce qu'aujourd'hui, on a une pression énorme.
00:25:09 On se dit, est-ce que c'est le moment d'utiliser mon arme ou pas ?
00:25:12 Et on peut y laisser la vie alors qu'on se retrouve
00:25:14 dans le cadre d'une légitime défense.
00:25:16 C'est ce qui se passe au quotidien, dans la tête de nos collègues aujourd'hui.
00:25:19 On a peur même de mettre notre main à la ceinture pour prendre son arme
00:25:23 parce qu'on est traité de cow-boy, on est traité de shérif.
00:25:26 Et c'est ce qui nous met aussi en danger, c'est-à-dire la morale
00:25:29 qui se met de manière très dure à l'endroit de notre travail.
00:25:33 Et puis c'est une insécurité juridique dans laquelle on se retrouve
00:25:35 alors que nous sommes, dans 99% des cas, en légitime défense.
00:25:41 Bruno Bartocchetti, secrétaire national, unité SGP Police pour la zone sud.
00:25:45 Je vais vous demander, on va marquer une courte pause,
00:25:47 de rester quelques minutes supplémentaires avec vous, avec nous.
00:25:50 Parce que j'ai une question à vous poser sur ce qui s'est passé à Marseille.
00:25:53 Semble-t-il un énième règlement de compte dans la ville,
00:25:56 le 29e homicide depuis le début de l'année.
00:25:58 Je voudrais qu'on en parle juste après la pause, pendant quelques minutes.
00:26:01 Et je ne vous embêterai pas davantage.
00:26:04 Merci à vous.
00:26:05 Merci à vous.
00:26:06 De retour sur l'excellent plateau de punchline avec Amine Elbaïe,
00:26:13 avec Michel Taubes, avec Fabien Verdier, maire de Châteaudun,
00:26:17 dans le département de L'Heure et Loire.
00:26:19 Et Célia Barrode du service polyjustice de CNews.
00:26:22 On va évoquer avec Bruno Bartocchetti, qui nous accompagne toujours,
00:26:25 je le rappelle, Bruno Bartocchetti, secrétaire national,
00:26:28 unité SGP Police pour la zone sud,
00:26:30 ce qui s'est passé à Marseille la nuit dernière.
00:26:32 Un énième homicide, 29e personne tuée sur fond de trafic de stupéfiants,
00:26:38 un homme de 32 ans abattu par balles.
00:26:40 On apprend qu'une enquête a été ouverte pour assassinat en bande organisée.
00:26:46 Bruno Bartocchetti, manifestement, encore une histoire de règlement de compte.
00:26:49 Est-ce que vous avez des infos sur ce sujet ?
00:26:53 Non, je n'ai pas d'infos précises, sinon que voilà,
00:26:57 on est dans le quartier de la Busserine à Marseille,
00:26:59 puis un homme s'est fait cribler de balles sous fond de stupéfiants.
00:27:02 Nous sommes dans le 15e arrondissement, 14e arrondissement.
00:27:05 14e, oui, 14e, il me semble,
00:27:07 mais un des plus pauvres et des plus criminogènes, manifestement.
00:27:09 Exactement, 14e arrondissement, la division nord de Marseille,
00:27:12 où on sait qu'on recense beaucoup de règlements de compte.
00:27:16 Effectivement, 29 personnes, au 33 l'an dernier,
00:27:18 on va certainement battre un triste record sous fond de stupes.
00:27:21 Ça prouve bien sûr que notre société est bien malade.
00:27:24 Ça prouve aussi qu'on les gêne quelque part,
00:27:25 puisqu'il y a beaucoup de mobilité chez eux.
00:27:28 Vous savez, le sujet est très large.
00:27:31 Beaucoup de mobilité parce que
00:27:34 beaucoup de trafiquants veulent prendre le territoire du voisin,
00:27:37 donc ça entraîne des règlements de compte.
00:27:38 Vous avez des jeunes qui sont pris en otage, des gamins de 10-12 ans.
00:27:42 Certains volontairement vont vers les trafiquants pour découvrir la vente,
00:27:48 en commençant par être guetteurs.
00:27:50 Et certains sont pris dans les zonétaux, un peu comme dans la prostitution.
00:27:53 Donc il y a un vrai sujet autour des stupes échéantes à Marseille comme ailleurs,
00:27:58 parce que s'il y a des règlements de compte à Marseille,
00:28:01 vous avez de nombreux points de stupes dans toute la zone sud,
00:28:03 même dans des villes de moyenne importance.
00:28:06 Et je crois qu'aujourd'hui, si on veut vraiment se donner les moyens
00:28:09 de repousser ce phénomène, je ne dis pas qu'on gagnera.
00:28:12 Ça me semble difficile un jour de gagner contre ce phénomène-là,
00:28:15 mais au moins de donner de la tranquillité aux riverains, aux habitants.
00:28:19 Ça va être d'avoir un plan d'urbanisation.
00:28:21 Il ne faut pas que tout repose sur les épaules de la police en matière de sécurité.
00:28:25 Il faut donner beaucoup plus de moyens aux enquêteurs
00:28:27 pour aboutir dans des enquêtes et faire tomber des réseaux.
00:28:30 Il faut se donner les moyens politiques.
00:28:32 Et je pense que c'est le plus important.
00:28:33 C'est ça aussi, c'est de savoir ce qu'on veut faire à l'international.
00:28:36 Qu'est-ce qu'on fait sur le blanchiment d'argent ?
00:28:38 On prend la cité la plus importante de Marseille, c'est 80 000 euros.
00:28:42 80 000 euros, vous multipliez ça par 365.
00:28:45 Où va cet argent ?
00:28:46 C'est ça qui est important de savoir, où va cet argent ?
00:28:48 Qu'est-ce qu'on fait pour les consommateurs ?
00:28:50 Je prends un exemple, il y a la répression qui est importante,
00:28:52 la sanction bien sûr, et surtout les enquêtes à faire avancer.
00:28:56 Puis aussi, aujourd'hui, tout ce qu'on doit faire en termes d'éducation.
00:29:01 Est-ce qu'on sait aujourd'hui ce qu'on raconte dans les écoles,
00:29:04 à l'endroit de nos enfants ?
00:29:05 Est-ce qu'ils savent qu'en se faisant un rail de cocaïne,
00:29:09 ils se mettent de l'ammoniaque dans le nez ?
00:29:10 Voilà, il y a tout un sujet aujourd'hui,
00:29:13 et ce n'est pas seulement des renforts de policiers,
00:29:15 de 200, 300 ou 400 policiers dans une vie comme Marseille,
00:29:19 qui va régler le problème.
00:29:20 Il faut vraiment aller au-delà, il faut se donner des moyens politiques,
00:29:22 et ça ne se limite pas à la présence policière.
00:29:26 Mais encore, voilà, des affaires qui renforcent aussi le mal-être policier,
00:29:30 c'est cette sensation permanente de tourner en rond
00:29:32 quand on est membre des forces de l'ordre,
00:29:34 et d'avoir des questions comme celle de Marseille qui semblent presque insolubles.
00:29:37 On va faire un tour de table, Michel Thaube peut-être sur cette question.
00:29:41 29 règlements de comptes déjà, on n'est qu'au mois de juillet,
00:29:43 on est à 33 l'année dernière sur l'ensemble de l'année.
00:29:46 On veut tenir les policiers comme les principaux acteurs de la lutte contre les stupéfiants,
00:29:50 évidemment.
00:29:51 De plein de choses, principaux acteurs de plein de choses.
00:29:53 Mais vous savez, c'est une des raisons,
00:29:54 là aussi je parle sur le contrôle de M. Bartocchetti,
00:29:58 c'est aussi une des raisons du malaise très profond de la police,
00:30:00 c'est que les policiers interpellent de nombreux délinquants
00:30:05 qui font du trafic de drogue, notamment,
00:30:07 et la plupart du temps, ils se retrouvent sortis de prison,
00:30:10 même pas de prison, sortis de l'interpellation le soir même.
00:30:13 Et c'est aussi une des causes du mal-être très profond de la police,
00:30:16 c'est que non seulement eux-mêmes sont mis en danger par un statut juridique
00:30:20 qui ne les protège pas assez,
00:30:21 par une société qui les pousse à l'inverdict populaire,
00:30:24 notamment via l'extrême gauche et les quartiers,
00:30:28 et enfin, ils travaillent, ils interpellent des personnes
00:30:31 et la justice ne répond pas derrière en les incarcélant quand c'est nécessaire.
00:30:36 Donc effectivement, ils sont dans une situation qui est kafkaïenne
00:30:40 et qui contribue vraiment, je pense, profondément à la violence.
00:30:42 On va parler justement de la surpopulation carcérale dans un instant.
00:30:44 Peut-être un mot sur Marseille, Amine Elbaïe,
00:30:46 avant de parler de la surpopulation carcérale.
00:30:48 Oui, moi, je voudrais d'abord à Marseille rendre hommage
00:30:51 aux unités de la BAC Sud, aux unités de la BAC Nord,
00:30:55 qui sont, je vous le dis, en grève aujourd'hui.
00:30:58 Je parlerai sur le contrôle de personnes,
00:31:00 ni de syndicalistes, ni de politiques,
00:31:02 parce que j'ai la fierté, moi, aujourd'hui,
00:31:04 d'être un homme indépendant.
00:31:07 Et voyez-vous, aujourd'hui, ces policiers,
00:31:10 j'ai eu l'occasion d'écouter leurs témoignages.
00:31:12 Ils sont en grève et ils nous disent, eux, ce qu'ils demandent,
00:31:14 c'est plus de moyens, c'est plus de pouvoir,
00:31:17 c'est plus de liberté.
00:31:18 Ils nous disent, ils sont capables,
00:31:20 il ne faut pas croire qu'ils ne sont pas capables,
00:31:22 ils sont capables d'aller chercher des quartiers entiers
00:31:26 qui sont aujourd'hui entassés dans des cartels de drogue.
00:31:29 Ils sont capables d'aller les chercher.
00:31:30 Ils vous demandent simplement une chose, écoutez-les,
00:31:33 donnez-leur des garanties lorsqu'ils interviennent,
00:31:36 qu'on ne les accuse pas immédiatement de violence policière.
00:31:39 Non, ils veulent mettre fin à une injustice,
00:31:42 une injustice que subissent les habitants des quartiers populaires
00:31:44 dont je fais partie,
00:31:45 et une injustice juridique parce que lorsqu'il peut y avoir des dérapages,
00:31:50 et effectivement, ça arrive dans toute société,
00:31:52 ils ne veulent pas non plus être accusés de tous les maux de la société.
00:31:57 Voilà, et aujourd'hui, ces policiers, je vous le dis, à Marseille,
00:32:00 s'ils sont en grève, ils sont en grève parce que justement,
00:32:02 ils ont le sentiment de ne pas être écoutés.
00:32:04 Et beaucoup d'entre eux d'ailleurs, je vous le dis,
00:32:06 beaucoup ont saisi le tribunal administratif.
00:32:08 Et là, je mets ma casquette de juriste.
00:32:11 Beaucoup aujourd'hui en arrivent à devoir saisir le tribunal administratif
00:32:16 parce que justement, toutes leurs demandes en termes de revalorisation de carrière,
00:32:20 en termes de promotion ne sont pas entendues par l'administration.
00:32:23 Et donc, ils ne peuvent compter finalement que sur eux-mêmes.
00:32:25 Et ça, c'est vraiment le juriste qui vous le dit.
00:32:28 Je vous apporte vraiment ce témoignage,
00:32:30 et un témoignage qui vient du terrain.
00:32:31 Alors, je voudrais qu'on avance sur une autre question
00:32:33 que vous avez commencé à évoquer autour de cette table,
00:32:36 c'est la lassitude de voir systématiquement
00:32:40 les personnes que l'on interpelle dehors.
00:32:43 Et là, on vient d'apprendre le nombre de détenus en France
00:32:48 qui a dépassé un nouveau record historique pour la sixième fois d'affilée.
00:32:52 On a aujourd'hui 74 513 détenus, 514 détenus dans le pays,
00:32:57 chiffre officiel du ministère de la Justice.
00:32:59 C'est près de 2500 détenus supplémentaires en l'espace d'un an,
00:33:03 ce qui nous fait passer le taux d'occupation des prisons
00:33:06 de 118,7% à 122,8%, soit 4 points de plus.
00:33:13 C'est énorme, des prisons saturées.
00:33:16 On parle beaucoup de la nécessité d'enfermer les délinquants dangereux.
00:33:20 Or, on voit bien, et Bruno Bartocetti,
00:33:22 je pense que ça fait partie des raisons de votre lassitude,
00:33:25 c'est qu'on n'a pas la place de les mettre en prison.
00:33:27 Oui, effectivement.
00:33:30 Alors, il y a ce manque de place en prison.
00:33:32 Il n'y a pas forcément les bonnes personnes en prison.
00:33:34 D'ailleurs, c'est pour cette raison aussi qu'on part sur le mouvement
00:33:39 qu'on a déclenché la semaine dernière.
00:33:41 Ce ne sont pas toujours les bonnes personnes qui sont en prison.
00:33:42 Vous avez des primo-délinquants aujourd'hui qui ne seront pas emprisonnés.
00:33:46 Vous avez des délinquants qui attendront un an d'être convoqués en justice
00:33:51 pour répondre de leurs actes.
00:33:53 Puis, vous avez un autre sujet qui n'est pas le moindre en matière de stupes.
00:33:55 On en a parlé.
00:33:56 Chez eux, la peine de mort existe.
00:33:58 Ils savent qu'ils ont une espérance de vie qui peut aller à 25-30 ans.
00:34:03 Donc, au-delà de la prison, il y a d'autres sujets à comprendre,
00:34:06 à aborder au-delà de la prison.
00:34:09 Et ça prouve surtout qu'on a une société bien malade.
00:34:11 Et on demande aujourd'hui aux policiers et aux magistrats
00:34:15 d'être les médecins de cette société qui est bien malade.
00:34:17 Je crois qu'il va falloir vraiment que nos politiques travaillent sur du long terme,
00:34:22 plutôt que chaque fois mettre un pansement sur une jambe de bois.
00:34:25 Et même si on ouvre les portes des prisons,
00:34:28 je pense qu'aussi en prison, on doit y trouver les bonnes personnes.
00:34:31 Mais pas que !
00:34:32 Vous avez aussi en prison des téléphones portables,
00:34:35 du cannabis qui circule.
00:34:38 Et pour ceux qui font deux mois de prison ou trois mois de prison,
00:34:41 pour certains, c'est juste un petit passage obligé à mettre sur son CV à la sortie.
00:34:47 Et donc, il faut trouver d'autres motifs plus larges pour sanctionner au-delà de la prison.
00:34:53 C'est pour cette raison que je pense.
00:34:55 Je pense également sur les dealers qui peuvent s'acheter des voitures à 80 000 euros,
00:35:00 peut-être de les sanctionner à la base quand ils ne peuvent pas justifier de cette dépense.
00:35:06 Là, ça peut faire mal à certains voyous qui n'en ont rien à foutre de passer deux ou trois mois de prison
00:35:10 parce que de toute façon, ils vont continuer à dealer à distance
00:35:16 ou à commander à distance d'autres petits points de deal.
00:35:23 Merci Bruno Bartocchetti.
00:35:24 Michel Taubes, sur cette saturation des prisons, nous promet 15 000 places de prison supplémentaires.
00:35:29 Mais concrètement, ça va juste nous permettre quelque part de nous mettre en conformité avec le droit européen
00:35:35 pour désengorger les cellules ?
00:35:38 Est-ce que ça va pouvoir nous permettre derrière de mettre plus de personnes en prison,
00:35:42 en tout cas plus de personnes dangereuses qui devraient aujourd'hui être en prison ?
00:35:45 Malheureusement, on est très, très en retard.
00:35:47 Emmanuel Macron, lorsqu'il a été élu président de la République en 2017,
00:35:50 il s'était engagé sur 15 000 ouvertures de places de prison.
00:35:55 15 000.
00:35:55 À la fin de première quinquennat, à peu près 2 000 places supplémentaires avaient été ouvertes.
00:36:00 Et il s'est réengagé à rouvrir énormément de places de prison.
00:36:04 La réalité, c'est que la société française est de plus en plus violente.
00:36:08 Il y a de plus en plus de délinquances.
00:36:10 Malheureusement, on le commande tous les jours.
00:36:11 Et la réponse judiciaire n'est pas à la hauteur en termes de moyens.
00:36:15 Et c'est vrai que malheureusement, on a perdu cinq ans.
00:36:17 Cinq ans et certainement beaucoup plus parce que sous Mme Taubira,
00:36:21 la mode n'était pas non plus à construire des places de prison.
00:36:24 Donc effectivement, la réponse pénale française a plusieurs trains de retard
00:36:29 et n'est pas à la hauteur de cette société hyper violente.
00:36:32 Donc il va falloir accélérer très fortement,
00:36:34 quitte à trouver des solutions provisoires qui vont perdurer.
00:36:38 Mais il y a un besoin de répondre à cette urgence pénale
00:36:41 parce que je précise enfin que ces chiffres datent d'avant les émeutes.
00:36:45 Datent d'avant les émeutes.
00:36:46 Donc depuis le 1er juillet, il y a une très forte accélération
00:36:49 des nombres de condamnations et d'incarcélation
00:36:52 dû au fait que 533 communes en France ont été attaquées de toutes parts
00:36:57 par des délinquants et des personnes criminelles.
00:37:00 Allez, je voudrais qu'on revienne sur ce drame.
00:37:02 Un mot peut-être pour remercier Bruno Bartocetti
00:37:04 qui a accepté de rester un petit peu plus longtemps avec nous dans cette émission.
00:37:07 Je le rappelle, vous êtes secrétaire national Unité SGP Police pour la zone sud.
00:37:11 Merci infiniment d'avoir accepté de parler,
00:37:13 de réagir dans notre émission à tous ces sujets d'actualité.
00:37:16 Je voudrais qu'on parle à présent sur ce drame
00:37:18 qui s'est produit au début du week-end, vendredi.
00:37:20 Cet accident terrible entre une voiture et un bus dans le département des Yvelines.
00:37:24 Le conducteur de la voiture, un jeune homme de 23 ans,
00:37:26 a été placé en détention provisoire.
00:37:28 Il présentait plus de 2 grammes d'alcool par litre de sang au moment des faits.
00:37:34 Cet accident a fait deux morts et plusieurs dizaines de blessés,
00:37:37 dont cinq graves.
00:37:38 Plusieurs questions se posent évidemment sur cette affaire en début de semaine.
00:37:42 Avant de les évoquer avec vous sur ce plateau,
00:37:44 je voudrais qu'on rappelle les faits et c'est avec Sarah Fenzari.
00:37:47 Écoutez.
00:37:49 Le jeune homme de 23 ans qui a percuté un autobus entre Manque-la-Ville
00:37:53 et Mésir-sur-Seine a été placé en détention provisoire.
00:37:57 Une collision mortelle.
00:37:59 Un homme de 64 ans et une femme de 54 ans ont perdu la vie.
00:38:03 Cinq ont été grièvement blessés.
00:38:05 Et 33 autres passagers ont été déclarés en urgence relative.
00:38:09 D'après les premières déclarations du conducteur,
00:38:11 il avait repris le volant tôt vendredi matin alors qu'il n'avait pas dormi
00:38:15 et rentré de plusieurs soirées au cours desquelles il avait consommé de l'alcool.
00:38:19 Un taux d'alcoolémie mesuré à 2,04 grammes par litre de sang.
00:38:23 Le parquet a ouvert dans la matinée une information judiciaire
00:38:26 pour homicide involontaire et blessure involontaire.
00:38:29 Et le jeune automobiliste a été présenté à un juge d'instruction.
00:38:33 Il en court jusqu'à sept ans de prison ferme.
00:38:37 Alors on a une affaire terrible qui nous rappelle en partie l'affaire Palmate.
00:38:42 Je m'interrogeais en préparant cette émission.
00:38:44 C'est une question que je pose.
00:38:45 Il y a une différence de traitement judiciaire entre ces deux affaires.
00:38:49 Peut-être qu'il y a des raisons.
00:38:50 Moi, je voulais savoir si effectivement ces traitements différenciés étaient justifiés.
00:38:55 On voit par exemple que cet homme, contrairement à Pierre Palmate,
00:38:58 a immédiatement été mis en détention provisoire dès l'issue de sa garde à vue.
00:39:01 L'idée, ce n'est pas de faire de la démagogie sur ce plateau.
00:39:04 C'est vraiment une question que je pose.
00:39:06 Et pour y voir plus clair, j'ai demandé à Célia Barraud de venir avec nous
00:39:09 pour nous expliquer.
00:39:10 Célia Barraud du service Polyjustice de CNews.
00:39:12 Précisément, je voulais savoir quelles ont été les charges retenues
00:39:15 pour l'un et pour l'autre et les conséquences qu'il y a eu derrière.
00:39:18 Il y a des différences de traitement, d'enquête, mais il y a des points communs.
00:39:22 Dans les deux cas, il y a des victimes.
00:39:24 Dans les deux cas, les conducteurs mis en cause sont mis en examen
00:39:27 pour homicide et blessure involontaire.
00:39:29 Dans les deux cas, ils étaient sous emprise, que ce soit d'alcool ou de stupéfiants.
00:39:32 Mais l'un est en détention provisoire, l'autre placé sous contrôle judiciaire.
00:39:37 Alors, on va revenir sur l'affaire Pierre Palmate.
00:39:39 L'humoriste, le 10 février, son véhicule percute celui d'une famille.
00:39:46 Trois blessés graves, un homme de 38 ans, son fils de 6 ans,
00:39:48 sa belle-sœur de 27 ans qui a perdu son bébé dans la collision.
00:39:52 Il est testé positif à la cocaïne et aux médicaments de substitution.
00:39:56 Le 15 février, il est placé en garde à vue.
00:39:59 Transféré dans la foulée à l'hôpital de Melun et placé dans une chambre sécurisée,
00:40:03 gardée par des policiers 24 heures sur 24.
00:40:06 Le 17 février, donc deux jours après sa garde à vue,
00:40:09 il est mis en examen pour homicide involontaire et assigné à résidence
00:40:13 au sein d'un service d'addictologie avec un bracelet électronique.
00:40:17 On arrive désormais au 27 février.
00:40:20 Il est placé en détention provisoire à l'hôpital du Kremlin-Bicêtre
00:40:23 avant de rejoindre l'hôpital du Plessis-Robinson.
00:40:27 Ce n'est que le 6 mars que la détention provisoire va être levée pour Pierre Palmate,
00:40:32 selon un motif médical.
00:40:34 Mais le 14 mars, la chambre de l'instruction a retenu que l'état de santé de Pierre Palmate
00:40:39 n'était pas incompatible avec le maintien en détention.
00:40:41 Mais attention, elle a considéré que l'évolution de cet état de santé
00:40:45 amoindrissait les risques qui avaient fondé la décision de placement en détention provisoire.
00:40:49 Donc, elle a confirmé le placement sous contrôle judiciaire.
00:40:53 Désormais, Pierre Palmate est encore placé sous contrôle judiciaire.
00:40:56 Ce qui est différent avec l'automobiliste de 23 ans
00:41:00 qui a provoqué l'accident de vendredi dernier.
00:41:03 Il était en état d'ivresse, 2,04 g/l de sang,
00:41:08 ouverture d'une information judiciaire pour blessure et homicide involontaire.
00:41:11 Mais il est tout de suite placé en détention provisoire.
00:41:14 L'automobiliste encoure désormais jusqu'à 7 ans d'emprisonnement ferme.
00:41:18 Puisque je vous le rappelle, pour un homicide involontaire,
00:41:22 on encourt jusqu'à 5 ans de prison,
00:41:24 le double en cas d'alcoolémie et de circonstances aggravantes.
00:41:29 Pour l'instant, les chefs d'accusation montrent que l'automobiliste
00:41:33 encourt jusqu'à 7 ans d'emprisonnement.
00:41:36 Merci Célia Barotte pour ces deux processus judiciaires
00:41:40 très clairement expliqués, très détaillés.
00:41:42 Ça nous permet d'y voir aussi un petit peu plus clair,
00:41:44 d'y voir s'il y a, selon vous, quelque chose de logique.
00:41:47 Ce sont deux procédures judiciaires différentes qui suivent leurs cours.
00:41:50 Ou alors, pour vous, il y a le sentiment d'un traitement différencié,
00:41:54 peut-être injustifié dans l'une de ces deux affaires.
00:41:56 Qu'est-ce que vous en pensez Amine Elbaïe ?
00:41:58 D'abord, sur le plan juridique, nous n'avons pas accès aux deux dossiers.
00:42:01 Sur le plan pénal, s'agissant de l'affaire Palmad,
00:42:04 moi je considère quand même, en ce qui me concerne,
00:42:07 je ne commenterai pas une décision de justice.
00:42:10 Mais je considère que quand même, il y a un vrai problème.
00:42:14 D'autant plus qu'il ne s'agit pas d'une simple libération.
00:42:17 Pour ceux qui suivent vraiment les événements,
00:42:19 on a vu M. Palmad, notamment à des soirées.
00:42:22 Moi, je me place quand même du côté des victimes
00:42:26 et je me demande comment on peut laisser quelqu'un
00:42:31 qui est à l'origine de la mort, de la mort d'individus, de personnes,
00:42:36 comment on peut le laisser en liberté ?
00:42:39 Voyez-vous, s'agissant des Yvelines, mon regard ne sera pas neutre.
00:42:45 Je crois l'avoir dit en début d'émission,
00:42:49 j'ai effectivement des amis proches
00:42:52 qui ont perdu eux-mêmes des proches dans cet accident.
00:42:56 Et mon regard ne sera pas objectif.
00:42:58 Simplement, je voudrais vous dire,
00:43:01 dans la plupart de ces accidents routiers,
00:43:05 qu'on entend toujours les coupables,
00:43:08 on entend souvent leurs avocats défendre leurs droits,
00:43:11 et je crois que c'est aussi ce qui constitue
00:43:13 le fondement même de l'État de droit,
00:43:15 mais on entend beaucoup moins les victimes.
00:43:17 On entend beaucoup moins la souffrance de ces familles.
00:43:20 On entend aussi beaucoup moins le jeu
00:43:23 qu'il peut y avoir derrière,
00:43:25 et j'entends par là à la fois la célérité de la justice,
00:43:29 vous avez des instructions qui durent parfois plusieurs années,
00:43:32 et la question également des indemnisations,
00:43:35 avec ce jeu assez vicieux des assureurs
00:43:38 qui vont tout faire pour vous indemniser le moins possible,
00:43:41 avec ces indemnisations rabées,
00:43:43 avec ce sentiment que vous avez aussi des familles
00:43:45 qui sont totalement dévalorisées aujourd'hui,
00:43:48 et aussi, et il faut le dire,
00:43:51 des victimes qui se sentent totalement
00:43:55 laissées au banc de la société.
00:43:58 Moi je crois sincèrement qu'aujourd'hui,
00:44:00 d'abord nous sommes dans le chagrin, dans l'émotion,
00:44:02 je présente mes plus sincères condoléances
00:44:05 aux personnes proches qui sont concernées par ces accidents,
00:44:09 et je voudrais sincèrement en tout cas témoigner
00:44:13 du mal-être de ces familles,
00:44:15 et de la nécessité, en tout cas provisoirement,
00:44:18 de mettre en prison directement
00:44:20 les personnes qui sont à l'origine de la mort d'autrui,
00:44:22 sinon ça ne peut plus continuer.
00:44:24 Et entendre l'idée d'un homicide involontaire
00:44:28 lorsque vous prenez deux grammes d'alcool,
00:44:31 mais c'est inacceptable !
00:44:32 - Ça c'est une autre question autour de cet accident,
00:44:35 celle de la sanction, doit-elle être plus forte ?
00:44:37 Et justement, il y a quelques semaines,
00:44:38 Elisabeth Born a annoncé la création d'un nouveau délit,
00:44:41 celui d'homicide routier,
00:44:43 et là où le bas blesse, c'est que manifestement,
00:44:45 ça n'a pas changé grand-chose, cette dénomination.
00:44:48 Écoutez ce que nous dit cet avocat spécialiste
00:44:50 du droit routier, Maître Sébastien Dufour.
00:44:54 - Alors le homicide routier n'existe pas encore
00:44:56 tant que la loi n'est pas promulguée,
00:44:57 ça c'est un fait,
00:44:58 mais ce qu'il faut savoir, c'est que de toute façon,
00:45:00 le texte ne changera pas, la répression ne changera pas.
00:45:03 Là pour ce monsieur qui a été placé en détention provisoire,
00:45:06 la sanction en Corus, si la circonstance aggravante
00:45:08 de l'alcoolémie est retenue,
00:45:09 c'est sept ans de prison et 100 000 euros d'arrende.
00:45:13 Et cette répression, ces sanctions en Corus,
00:45:15 elles sont les mêmes que l'on appelle ça l'homicide routier
00:45:18 ou que l'on appelle ça l'homicide involontaire.
00:45:19 Les choses sont exactement les mêmes qu'avant,
00:45:21 simplement c'est la sémantique qui va changer.
00:45:24 - C'est un effet d'annonce, Fabien Verdier ?
00:45:26 - Peut-être, il faut avoir le droit positif après la promulgation
00:45:28 de la loi et des décrets d'application,
00:45:30 mais c'est vrai que quand on voit quelqu'un
00:45:32 qui a plus de 2 grammes d'alcool conduire une voiture
00:45:34 et avoir ce drame-là, on peut être consterné.
00:45:37 Pareil pour le stupéfiant, ce n'est pas possible
00:45:39 aujourd'hui en 2023 que ces personnes-là
00:45:41 ne soient pas durement sanctionnées.
00:45:42 Je pense que c'est ce qu'attend la société aussi aujourd'hui,
00:45:44 c'est que oui, il y a le droit des victimes, évidemment,
00:45:46 et on les entend peut-être pas assez, pas assez fort,
00:45:48 mais il y a souvent quelques, moi j'appelle ça fauteurs de trouble,
00:45:50 là c'est bien plus fort évidemment, qu'il faut que ce soit
00:45:53 durement sanctionné, c'est peut-être une personne sur mille,
00:45:55 deux personnes sur mille, mais il faut qu'il soit
00:45:56 durement sanctionné, c'est ce qui manque aujourd'hui
00:45:57 à notre société en 2023.
00:45:59 - Michel Taubes, pour en revenir à la différence de traitement,
00:46:02 vous avez le sentiment d'une différence de traitement
00:46:03 entre l'affaire Palmad et ce qui en prend cette affaire ?
00:46:05 - Ce qui est certain, c'est que Pierre Palmad
00:46:07 doit être très bien défendu, il doit avoir beaucoup de soutien
00:46:09 autour de lui, peut-être plus que...
00:46:11 - On met clairement les pieds dans le plat avec cette question,
00:46:14 mais les téléspectateurs aussi se posent la question
00:46:17 quand ils entendent ces deux affaires.
00:46:18 - On a le droit de se poser.
00:46:19 Je pense qu'après, pour Pierre Palmad, il y a un problème de santé.
00:46:22 D'ailleurs, je crois, je parle sous votre contrôle,
00:46:24 il était en forme de récidive, ce n'est pas la première fois
00:46:27 qu'il a fait preuve...
00:46:28 - Il a condamné en 95.
00:46:29 - Voilà, donc ça c'est quand même choquant qu'en cas de récidive,
00:46:32 il n'y ait pas au moins quelques jours d'emprisonnement.
00:46:34 Alors, il a été mis en détention provisoire
00:46:36 dans un cadre de santé, dans un hôpital.
00:46:38 - Il n'a pas été en cellule.
00:46:40 - Voilà, il n'a pas été en cellule.
00:46:41 Et puis, autre chose qui fait doucement rire,
00:46:44 on parle de contrôle judiciaire.
00:46:46 Il est sous contrôle judiciaire,
00:46:47 mais qui effectue les contrôles judiciaires ?
00:46:50 Ce sont des policiers.
00:46:51 Ce sont des policiers.
00:46:52 Or, on sait bien l'état dans lequel sont eux-mêmes les policiers.
00:46:56 Donc, dans le climat actuel où les policiers sont soit en arrêt maladie,
00:46:59 soit en service minimum,
00:47:01 la réalité, c'est que les contrôles judiciaires
00:47:04 ne peuvent pas être exercés comme il faudrait qu'ils le soient.
00:47:07 Et c'est pour ça qu'on a retrouvé Pierre Palmal dans la rue,
00:47:09 participer à des soirées, etc.,
00:47:11 sans que peut-être les agents chargés du contrôle judiciaire
00:47:15 n'en aient été avertis.
00:47:16 Dernier point que je voulais dire, et pour moi, c'est le plus important.
00:47:19 Sur quelqu'un qui commet un meurtre,
00:47:23 justement, pour le moment, on ne peut pas parler de meurtre,
00:47:25 mais quelqu'un qui boit de l'alcool,
00:47:27 boit deux bouteilles d'alcool, deux bouteilles de vin,
00:47:31 c'est cela qu'on a retrouvé dans le sang de la personne dans les Yvelines.
00:47:35 Qu'elle prend le volant si amant le matin.
00:47:37 Il y a une forme de préméditation, on en parlait ce matin avec Georges Fenech,
00:47:41 il y a une forme de préméditation, de mise en danger la vie d'autrui.
00:47:44 Ce genre de personnes devraient voir leur permis de conduire retiré à vie.
00:47:49 - Et est-ce que selon vous, il faut des sanctions plus lourdes
00:47:51 que celles d'homicide involontaire ?
00:47:54 Cet homicide routier, pour l'instant,
00:47:55 c'est toujours sept ans de prison et 100 000 euros d'amende.
00:47:57 - Si tous les Français savaient qu'en cas d'homicide routier,
00:48:02 en cas de "je prends le volant alors que je suis ivre",
00:48:06 pour ne pas employer de mots grossiers,
00:48:08 et que je mets en danger les autres personnes,
00:48:11 je risque de perdre mon permis de conduire pour tout le restant de ma vie.
00:48:14 Je pense que ça aurait peut-être un effet dissuasif plus important.
00:48:17 Et je pense effectivement, de même, les cas d'emprisonnement
00:48:21 de personnes qui commettent des homicides bientôt routiers
00:48:25 sont quand même assez rares.
00:48:26 Donc effectivement, il faut que la justice soit dissuasive.
00:48:29 - Et je vais vous poser une dernière question.
00:48:31 Si on allait encore plus loin en termes de responsabilité,
00:48:34 et qu'elle incombait aussi aux personnes qui entouraient,
00:48:37 éventuellement, cette personne qui aurait pris la voiture
00:48:40 sous stupéfiants, sous l'emprise d'alcool,
00:48:43 je vous propose d'écouter ce que dit Maître Sébastien Dufour,
00:48:45 qui était sur notre plateau également,
00:48:47 qui propose d'aller plus loin sur cette question.
00:48:50 - Ce qu'il faudrait prendre en compte, c'est la complicité,
00:48:53 la complicité de conduite sous l'empire d'un état alcoolique,
00:48:55 et peut-être la complicité d'homicide involontaire.
00:48:57 Parce que je vois trop souvent dans mes dossiers
00:48:59 des amis, des restaurateurs, des patrons de bar
00:49:03 qui laissent partir avec un véhicule
00:49:05 des gens qui savent être en état alcoolique.
00:49:08 Et je pense qu'il faudrait travailler plus
00:49:11 sur la complicité des gens qui finalement ne font rien.
00:49:13 On a tous eu un jour un copain qui est parti
00:49:15 à une soirée que l'on savait émêcher, bourrée,
00:49:18 et pourtant on ne l'a pas empêché de prendre les clés de sa voiture.
00:49:22 Je pense que le législateur devrait peut-être prendre sa voix
00:49:25 et dire aux personnes qui laissent les gens
00:49:27 prendre le volant alcoolisé,
00:49:29 "Attention, votre responsabilité pénale peut elle aussi être encourue."
00:49:33 - Alors, retenir la complicité d'homicide volontaire
00:49:35 pour des responsables de bar, de restaurant,
00:49:37 pour les amis de ces personnes qui l'ont laissé
00:49:39 prendre sa voiture en état d'ébriété,
00:49:42 est-ce que ça ne va pas quand même un petit peu trop loin ?
00:49:43 Parce que là, ça devient quand même très très dur.
00:49:45 - C'est une façon de noyer le poisson.
00:49:46 - Ah non, c'est une façon de mettre les ingrédients sur le toit.
00:49:49 - C'est une façon de noyer le poisson.
00:49:50 Vous avez bu de l'alcool, vous prenez le volant,
00:49:54 entre le moment où vous avez fini votre bouteille
00:49:56 et le moment où vous démarrez le véhicule,
00:49:57 vous avez fait le choix de prendre le véhicule
00:49:59 dont vous êtes le responsable de ce délit ou de ce crime
00:50:03 et vous ne pourrez plus jamais reprendre le volant.
00:50:05 Aujourd'hui, il faut revoir les peines,
00:50:08 il faut revoir également, et je le dis,
00:50:10 allier prévention bien sûr, mais sanctions.
00:50:13 Du point de vue de la sanction, les sanctions ne sont pas assez fortes.
00:50:17 Vous comprenez bien qu'aujourd'hui,
00:50:18 notamment en s'agissant de petits délinquants
00:50:21 qui prennent le volant à l'issue de consommation de stupéfiants ou d'alcool,
00:50:26 on leur suspend le permis six mois
00:50:28 et puis on passe une visite médicale après
00:50:30 et puis on peut reprendre le volant.
00:50:31 Mais ce n'est plus possible aujourd'hui,
00:50:32 vous vous rendez compte de l'aberration du système.
00:50:34 - On ne retient pas la complicité quand même pour les patrons de bars
00:50:37 s'ils commençaient à devoir vérifier tout ce que consommaient les clients
00:50:41 et s'ils partaient en voiture ou pas,
00:50:42 ça commencerait à être compliqué là pour le patron d'un bar, d'un restaurant.
00:50:45 - Je vais poser juste une question toute simple.
00:50:47 Monsieur Palmad, comme la personne dans les Yvelines,
00:50:49 était-elle seule dans leur voiture au moment où ils ont pris leur véhicule ?
00:50:54 Est-ce qu'elle était seule ?
00:50:55 Palmad, je ne crois pas qu'il était seul.
00:50:57 Et donc si vous voulez,
00:50:58 moi je trouve la proposition de l'avocat très très intéressante,
00:51:01 la complicité de mise en danger de la vie d'autrui.
00:51:03 Encore une fois, rappelez-vous toutes les campagnes de sécurité routière
00:51:07 qui existent depuis 20 ou 30 ans,
00:51:09 qui disent "vous avez une soirée,
00:51:11 il faut qu'à la table, il y ait une personne
00:51:13 qui décide de ne pas boire d'alcool
00:51:14 pour pouvoir ramener les autres à leur domicile".
00:51:16 Donc si vous voulez, c'est pareil.
00:51:17 On fait de la communication,
00:51:18 mais on ne va pas au bout de la logique de responsabilité collective.
00:51:22 En fait, c'est très intéressant cette idée,
00:51:23 parce que ça montre que si l'on veut éviter des morts inutiles,
00:51:27 des morts tellement injustes,
00:51:29 c'est l'affaire de tous, ça concerne tout le monde.
00:51:31 Donc je trouve cette idée effectivement intéressante.
00:51:34 - Fabien Verdi, le mot de la fin.
00:51:35 - Oui, il y avait déjà Sam,
00:51:37 celui qui conduit, c'est celui qui ne boit pas,
00:51:38 évidemment, il y a déjà tout ça.
00:51:40 Moi, j'aimerais qu'on reprenne aussi les chiffres de mémoire.
00:51:41 La mort sur les routes, c'est toujours trop,
00:51:43 c'est 4000 par an en France.
00:51:45 Le cancer, c'est 130 000, 140 000 en France par an.
00:51:49 L'accident, l'AVC, c'est énorme également.
00:51:52 Crise cardiaque également.
00:51:52 Moi, j'aimerais aussi qu'on se concentre sur ces sujets-là.
00:51:54 C'est des centaines de milliers de morts chaque année.
00:51:56 Cancer, AVC, crise cardiaque, prévention,
00:51:59 c'est là aussi où il y a des enjeux forts en termes de santé publique.
00:52:02 - On va marquer une courte pause.
00:52:03 On revient dans un instant sur ces news.
00:52:05 "Punchline" se poursuit avec ce cri déchirant d'une mère dans le Figaro.
00:52:10 "Personne ne parle de mon fils parce qu'il ne vient pas d'une cité,
00:52:12 mais d'une petite commune".
00:52:13 Voilà ce que dit la mère d'Enzo, 15 ans,
00:52:16 tuée à coups de couteau par un adolescent du même âge,
00:52:18 tuée pour un simple regard.
00:52:21 Y a-t-il là aussi une différence de traitement
00:52:24 sur les drames que traverse notre pays ?
00:52:27 En tout cas, dans l'opinion publique,
00:52:28 je vous dirai sur ce plateau dans quelques instants.
00:52:30 À tout de suite.
00:52:31 "Punchline", c'est avec Michel Taubes, Fabien Verdier,
00:52:38 Amine Elbaï, Célia Barotte et bien sûr Isabelle Piboulot pour le Journal.
00:52:43 Bonsoir à tous.
00:52:44 Demain, mardi, 1er août marquera quelques changements pour les Français.
00:52:48 Hausses du prix de l'électricité,
00:52:50 arrivée de l'allocation de rentrée scolaire
00:52:52 ou encore la fin des tickets de caisse imprimée.
00:52:55 On fait le point avec Dounia Tengour.
00:52:57 C'est sans doute la nouvelle qui va impacter le plus les Français au 1er août.
00:53:04 L'augmentation de 10% des tarifs réglementés de l'électricité.
00:53:08 Elle concerne les ménages et les petites entreprises.
00:53:11 Une hausse qui intervient après celle de 15% au mois de février dernier.
00:53:15 Objectif pour l'exécutif, la fin progressive du bouclier tarifaire d'ici fin 2024.
00:53:21 Des meilleures nouvelles côté épargne.
00:53:23 Le taux du livret A est finalement maintenu à 3%.
00:53:26 Et ce, jusqu'à début 2025.
00:53:28 Le livret d'épargne populaire, quant à lui,
00:53:30 va bientôt voir son plafond passer de 7700 euros à 10 000 euros.
00:53:35 Enfin, le taux d'intérêt passe de 6,1% à 6% cette année.
00:53:40 Qui dit rentrée scolaire, dit dépenses.
00:53:42 L'allocation de rentrée scolaire sera versée le 1er août prochain à Mayotte et à La Réunion.
00:53:47 Pour la métropole, la date est fixée au 16 août.
00:53:50 Cette année, les montants ont été revalorisés de 5,6% par rapport à l'année dernière.
00:53:56 C'est acté pour le 1er août, la fin du ticket de caisse imprimé.
00:54:00 Une mesure écologique qui concerne également les reçus de cartes bancaires.
00:54:04 Le client pourra toutefois demander une facture s'il le souhaite.
00:54:09 Avis aux retardataires, si vous êtes propriétaire de biens immobiliers,
00:54:13 vous avez finalement jusqu'à ce mardi 1er août minuit pour déclarer vos biens au fisc.
00:54:18 Une journée supplémentaire vous est accordée en raison de la saturation des serveurs,
00:54:23 a indiqué la Direction générale des finances publiques.
00:54:27 Il y a 20 ans, Marie Trintignant était victime de féminicide.
00:54:31 L'actrice est morte le 1er août 2003, une semaine après avoir subi les coups de Bertrand Ganta.
00:54:37 Dans la nuit du 26 au 27 juillet, vers 23h, une dispute éclate entre le couple
00:54:43 dans leur chambre d'hôtel de Vilnius en Lituanie.
00:54:46 Le chanteur s'acharne alors sur sa compagne de 41 ans.
00:54:49 Des hommages ont été rendus à Marie Trintignant hier au cimetière du Père Lachaise.
00:54:54 Florence Moreno, historienne, écrivaine et militante féministe, a tenu à être présente.
00:55:00 Nous venons tous les ans, nous étions les seuls à porter la mémoire de Marie Trintignant
00:55:05 parce que pour nous c'est trop injuste, c'est trop horrible que cette belle femme de 41 ans
00:55:09 ait été tuée en pleine gloire et que voilà, maintenant on ne s'en souvient plus,
00:55:14 on s'en souvient seulement pour ce meurtre.
00:55:16 Alors pour nous c'est important de rappeler que c'était une femme et que depuis qu'elle est morte,
00:55:20 3000 autres femmes ont été tuées en France par leurs compagnons ou ex.
00:55:25 Et puis dans l'actualité internationale, le groupe Etat islamique revendique l'attentat suicide
00:55:29 perpétré hier au Pakistan.
00:55:31 Le bilan des victimes ne cesse de s'alourdir, au moins 54 morts et plus d'une centaine de blessés
00:55:37 sont à déplorer.
00:55:38 Le drame est survenu dans le district de Bajor, à 45 kilomètres de la frontière afghane,
00:55:43 lors d'un meeting politique organisé par un parti islamiste.
00:55:49 Voilà pour l'essentiel de l'actualité.
00:55:50 Prochain point à 19h, tout de suite la suite de Punchline.
00:55:53 Merci Isabelle, à tout à l'heure.
00:55:55 Ce cri déchirant d'une mère dans le Figaro.
00:55:58 « Personne ne parle de mon fils parce qu'il ne vient pas d'une cité mais d'une petite commune. »
00:56:03 Ce sont les mots de la mère d'Enzo, 15 ans, tuée à coups de couteau par un adolescent du même âge,
00:56:08 tuée pour un simple regard.
00:56:10 C'était le 22 juillet dernier à l'Aimalerbe, dans un petit village du département de L'Heure.
00:56:14 Cette mère qui déplore aujourd'hui le silence des politiciens, des sportifs et des stars
00:56:19 et qui forcément m'inspire cette question ce soir.
00:56:23 Toutes les victimes se valent-elles ?
00:56:24 Avant d'évoquer ce débat en plateau avec vous, tout d'abord le rappel des faits, le récit avec Dunja Tengour.
00:56:31 Son fils a été tué pour un regard.
00:56:35 Dans un entretien au Figaro, Sophie, la mère d'Enzo, prend la parole.
00:56:39 Cette mère en colère, c'est ainsi qu'elle se décrit, lance un cri du cœur
00:56:42 mais appelle également au sursaut de la société.
00:56:44 « On a tué mon enfant.
00:56:45 Je suis une personne discrète mais je ne peux pas rester dans le silence.
00:56:49 Quand des jeunes agissent comme ça à 15 ans, c'est qu'il y a un réel problème.
00:56:53 Il faut que l'histoire de mon fils serve de leçon. »
00:56:56 Cette mère revient aussi sur les circonstances du drame.
00:56:58 Elle pointe le silence des personnalités médiatiques
00:57:01 et interpelle aussi sur le manque de soutien de la classe politique.
00:57:04 « Pourquoi ne parle-t-on pas de mon fils ?
00:57:05 Parce qu'il ne vient pas d'une cité mais d'une petite commune de 1400 habitants ?
00:57:09 Parce que nous sommes dans le respect ?
00:57:11 Pourquoi notre chef de l'Etat ne vient pas nous rendre hommage ? »
00:57:14 Des mots forts qui témoignent de son désarroi.
00:57:16 Même si pour l'heure, l'adolescent incriminé a été mis en examen
00:57:19 et placé en détention provisoire dans un centre pour mineurs.
00:57:22 La mère d'Enzo craint de voir le suspect libéré avant son jugement.
00:57:26 On entend le cri, la détresse de cette mère.
00:57:31 Amine Elbahi, est-ce que vous avez le sentiment, vous aussi,
00:57:33 que dans ce pays, il y a les bonnes victimes et celles qui n'intéressent personne ?
00:57:37 « Oui, je crois qu'il y a en fait une justice politique,
00:57:40 une justice sociale à deux vitesses dans notre pays,
00:57:43 avec cette indifférence, cette indifférence qui est intrigante.
00:57:50 Intrigante !
00:57:52 Aujourd'hui, la maman d'Enzo, à qui je veux présenter mes plus sincères condoléances,
00:57:57 à qui je veux saluer la dignité, la dignité d'une mère dont le cœur a été arraché,
00:58:04 dont l'enfant a été tué, je veux aujourd'hui la saluer et lui dire que j'entends son appel.
00:58:11 Aujourd'hui, on a l'impression d'avoir deux Frances, une France des quartiers populaires,
00:58:16 à qui on a tout donné, on a donné des services publics, des centres sociaux, des subventions,
00:58:24 90 milliards d'euros depuis les années 1990 au titre de la politique de la ville.
00:58:30 Et une France des campagnes, dans cette France où il n'y a pas de service public,
00:58:35 dans cette France où les habitants ont le sentiment d'être abandonnés.
00:58:38 Voyez, aujourd'hui, je crois en réalité que c'est même plus grave que ça.
00:58:44 Je crois en réalité qu'il y a dans les quartiers populaires dont je fais partie,
00:58:49 des jeunes enfants d'immigrés, je vous le dis, qui ont le sentiment de devoir prendre leur revanche
00:58:56 contre la France, perçue comme l'État colonisateur,
00:59:00 sentiment que n'avaient pas nos parents et nos grands-parents immigrés
00:59:03 qui se sont instaurés ici par le travail.
00:59:06 Et cette génération-là est en train aujourd'hui d'installer dans le silence le plus total
00:59:12 sa culture et ses fiertés.
00:59:14 - Est-ce que ce sentiment n'est pas aussi attisé par une forme de récupération politique
00:59:19 aussi de certains qui cherchent à attiser ce sentiment chez les jeunes de quartier
00:59:23 et qui fait que d'ailleurs certaines victimes intéressent plus que d'autres
00:59:27 justement parce qu'on peut faire de la récupération politique sur leur dos ?
00:59:29 - Ce n'est pas une question de récupération politique.
00:59:31 Pendant ce temps, vous avez des gens qui habitent dans les campagnes,
00:59:34 dans des campagnes qui se meurent, là où il n'y a pas de service public.
00:59:37 Je crois que nous avons en fait une population qui aime la France
00:59:41 mais qui ne sait plus où elle habite.
00:59:43 Je vais vous dire en réalité, dans l'appel...
00:59:47 - Et après un mot de Fabien Verdier parce qu'on...
00:59:48 - Bien sûr, mais dans l'appel de la maman d'Enzo, il y a un appel de détresse.
00:59:52 Ils ont le sentiment d'être oubliés.
00:59:54 Et elle vous dit "mais nous aussi on existe".
00:59:58 Pardonnez-moi, mais pourquoi autant d'indignation ?
01:00:01 On a vu le président de la République prendre la parole sur cette affaire, Nahel.
01:00:06 Et pas un mot du gouvernement, rien sur cette affaire.
01:00:09 - Et puis elle dit quelque chose de très juste, c'est qu'il faut aussi tirer des leçons.
01:00:12 Et quand on ne parle pas d'une affaire, on ne tire pas de leçons sur cette affaire.
01:00:15 Fabien Verdier.
01:00:16 - Oui, c'est vrai qu'il y a une France oubliée.
01:00:17 Alors il y a la France rurale, mais il y a la France des villes moyennes.
01:00:19 Nous, on défend les villes sous préfecture, il y en a 235.
01:00:21 Et ces villes-là, on n'en parle pas.
01:00:24 C'est Toul, c'est Neuchâtel, c'est l'Espar-Médoc.
01:00:26 Ce n'est pas que sur ces drames-là, sur les services publics,
01:00:28 sur l'hôpital de proximité, l'hôpital MCO, sur la sécurité, sur l'industrie.
01:00:32 Et c'est vrai que comme on en parle peu, on les connaît peu.
01:00:35 Il y a un biais d'ancrage.
01:00:36 Alors pas ici, parce que vous en parlez, j'étais sur ce plateau la semaine dernière
01:00:39 quand on parlait d'Enzo et de ce village dans l'Eure qui a 2400 habitants.
01:00:42 Mais cette France oubliée, elle souffre parce qu'elle se dit
01:00:45 je paye 47% de prélèvements obligatoires, les fameux PO, TVA, impôts sur le revenu,
01:00:50 taxes foncières et finalement, je n'ai pas beaucoup de retours.
01:00:53 Encore une fois, ni en termes d'hôpital, d'industrie, de sécurité, de France des TVR.
01:00:56 Par exemple, on parle toujours de la France des TGV,
01:00:58 on ferait mieux de parler de la France des TER,
01:01:00 qui va dans l'Eure, dans le Réloir, qui va partout en France, dans nos 100 départements.
01:01:03 C'est ça qui est dit et je pense qu'il faut en parler.
01:01:05 Les services publics, tous ces points-là sont mis à jour aujourd'hui
01:01:09 et c'est les médias qui n'en parlent pas assez.
01:01:10 Je vais prendre un dernier exemple, ce sont les hebdomadaires.
01:01:12 Ils te disent "j'ai beaucoup de respect pour Dijon, mais Dijon est une ville moyenne".
01:01:16 Non, Dijon n'est pas une ville moyenne, c'est une préfecture de région.
01:01:18 Montpellier n'est pas une ville moyenne, c'est une grande ville.
01:01:20 Et tant mieux pour eux, on a besoin d'avancer avec les métropoles,
01:01:23 mais on a besoin et dans la France rurale, et dans la France des sous-préfectures
01:01:26 et des villes moyennes, là aussi d'avancer.
01:01:27 Et c'est ça qu'on oublie trop à Paris et dans les médias.
01:01:30 Michel Thaub, vous comprenez le caractère insupportable de la situation pour cette mère,
01:01:33 au-delà de la mort de son fils, mais le fait qu'on n'a pas le même écho,
01:01:37 la même médiatisation, le même retentissement politique derrière ?
01:01:41 Deux choses. D'abord, je trouve vraiment insupportable.
01:01:44 Insupportable et quelque part, ça suscite une forme de honte
01:01:49 que la maman de Enzo soit obligée de prendre un média
01:01:52 pour s'adresser au président de la République
01:01:54 et regretter qu'elle n'ait pas eu d'appel.
01:01:58 Rappelez-vous au Papendiaï, lorsqu'il y a eu des affaires de harcèlement scolaire,
01:02:02 on lui avait reproché fort justement de ne pas appeler tout de suite
01:02:05 la famille de la jeune fille qui était morte suite à un harcèlement.
01:02:10 Le rôle du politique, c'est de faire preuve d'empathie, de compassion
01:02:14 et d'aller au-devant des personnes qui souffrent.
01:02:16 Donc déjà, je trouve ça vraiment insupportable.
01:02:18 Et j'espère que grâce au Figaro, grâce à Cenoz, grâce à la médiatisation,
01:02:22 il y aura une réponse du politique parce qu'il en faut une.
01:02:25 Oui, c'est notre rôle aussi en tant que médiateur.
01:02:26 Voilà, donc ça, c'est la première chose.
01:02:27 La deuxième chose, c'est que dans cette commune de 1500 habitants,
01:02:31 à ce que je sache, il n'y a pas de quartier politique de la ville,
01:02:35 quartier prioritaire.
01:02:36 Et moi, ce qui m'inquiète, et on l'a vu également avec les émeutes d'il y a un mois,
01:02:40 533 communes de France ont été touchées par ces émeutes.
01:02:44 Ce n'est pas 553 quartiers politiques de la ville.
01:02:47 Qu'est-ce que je veux dire par là ?
01:02:48 Je veux dire par là que ce n'est plus les territoires perdus de la République.
01:02:52 C'est qu'on a une génération perdue de la République.
01:02:54 Cet enfant est mort pour un regard, pour un mauvais regard.
01:02:57 Qu'est-ce que ça veut dire ?
01:02:58 C'est-à-dire qu'on est dans une société ultra-violente
01:03:01 qui est sortie de ces quartiers pour gagner l'ensemble de notre pays,
01:03:06 l'ensemble de notre territoire.
01:03:08 Et le fait de voir des actes de violence gratuite,
01:03:10 cette France orange mécanique, dans des communes de 1500 habitants,
01:03:14 mais ça change tout.
01:03:15 Et effectivement, ce n'est pas une question de politique de la ville.
01:03:17 Il va falloir maintenant redéfinir une politique globale extrêmement forte,
01:03:21 tant sur le plan judiciaire que sur le plan éducatif,
01:03:24 pour toute cette génération qui est capable de tuer une personne
01:03:28 pour un simple regard.
01:03:29 C'est pas le pire.
01:03:30 En 30 secondes, c'est pas le pire.
01:03:32 Il faudra aussi préparer la famille de la victime et la maman d'Enzo,
01:03:37 ici dans cette affaire, que le principal suspect a 15 ans.
01:03:42 Ce qui signifie de fait qu'il bénéficiera, s'il est reconnu coupable,
01:03:48 de l'excuse de minorité et donc d'une réduction de la peine.
01:03:52 Elle est là, la double injustice et la double peine.
01:03:55 La mère d'Enzo dit qu'il y a de grandes chances
01:03:57 qu'il ressorte même avant son jugement.
01:04:00 Oui, parce que la justice des mineurs priorise les mesures éducatives.
01:04:04 Grosso modo, c'est ça.
01:04:05 Et d'ailleurs, Eric Di Pomeretti s'est enorgueilli l'année dernière
01:04:09 d'introduire une réforme de la justice des mineurs
01:04:12 après les ordonnances de 1945.
01:04:14 Mais cette réforme n'a été qu'une réformette.
01:04:16 Elle n'a rien changé sur le fond.
01:04:17 La réalité, c'est que cette jeune génération
01:04:19 que je qualifie de perdue pour la République,
01:04:21 elle a des comportements d'adulte et elle est responsable de ses actes.
01:04:25 Et effectivement, il faut que la justice réponde et s'adapte
01:04:28 parce que sinon, on va avoir de plus en plus de faits de violence comme cela.
01:04:32 On marque une très courte pause.
01:04:34 Fabien Verdier, je reviens vers vous, promis,
01:04:36 juste après la pause pour vous redonner la parole sur ce sujet.
01:04:39 Je sais que vous avez des choses à dire.
01:04:40 Puis, on viendra vers Célia Barotte aussi
01:04:42 pour connaître les suites judiciaires de cette affaire.
01:04:45 Vous nous apporterez quelques précisions.
01:04:47 On marque une courte pause.
01:04:48 On revient dans un instant.
01:04:49 On évoquera aussi cette image qui a fait la une
01:04:52 au Mondial de football féminin ce dimanche.
01:04:54 La marocaine Noaïla Benzina,
01:04:57 première femme à jouer voilée en Coupe du Monde.
01:05:00 On commentera cette image qui a fait parler
01:05:02 tout au long du week-end, toute la journée d'hier.
01:05:05 A tout de suite sur CNews.
01:05:07 18h15, de retour sur le plateau de Punchline
01:05:09 avec Célia Barotte, avec Amine Elbaïe,
01:05:11 avec Michel Thaube et avec Fabien Verdier.
01:05:13 Vous vouliez parler de cette France des territoires,
01:05:17 Fabien Verdier, parce que ce que nous rappelle cette affaire,
01:05:19 cette mère qui déplore aujourd'hui le silence des politiciens,
01:05:22 des sportifs, des stars sur le décès de son fils Enzo,
01:05:26 qui nous explique finalement que personne ne parle de lui
01:05:28 parce qu'il ne vient pas d'une cité mais d'une petite commune.
01:05:30 Cette affaire, selon vous, elle est symbolique
01:05:32 et elle est un peu la même affaire que la France des territoires.
01:05:35 Cette affaire, selon vous, elle est symbolique
01:05:36 de ce que vit aujourd'hui la France des territoires.
01:05:38 Oui, la France des villes moyennes,
01:05:40 la France des 235 000 sous-préfectures
01:05:41 et tous leurs bassins de vie.
01:05:43 On n'en parle pas assez et pas que quand il y a des drames.
01:05:45 Il faut en parler tout le temps et surtout en parler
01:05:46 pour trouver des solutions.
01:05:47 Trouver des solutions, nous on réclame un plan d'action
01:05:49 global et complet sur ces sujets, encore une fois,
01:05:51 de la santé au développement industriel,
01:05:52 de la France des territoires à la sécurité.
01:05:55 Et moi, je dis, à France, on n'a plus de politique
01:05:56 de développement des territoires.
01:05:57 On a une politique aujourd'hui d'aménagement
01:05:59 des territoires, de cohésion des territoires,
01:06:00 qui est finalement très rabougrie par rapport
01:06:02 à ce qu'on devrait promouvoir depuis 30, 40 ans.
01:06:03 Il faudrait maintenant, en 2023, promouvoir cette politique
01:06:06 de développement de nos territoires
01:06:07 avec tous les bassins de vie.
01:06:08 On a 1 700 en France et c'est comme ça qu'on solutionnerait
01:06:10 les problèmes de beaucoup de mots de la République aujourd'hui.
01:06:13 Excusez-moi, mais ça a été, je pense vraiment,
01:06:17 une des grandes faiblesses de l'ère Macron.
01:06:19 C'est de n'avoir pas eu une approche par la mobilisation,
01:06:23 par le soutien aux collectivités locales,
01:06:25 notamment dans les Frances de taille,
01:06:27 des communes de taille petite et moyenne,
01:06:29 qui sont le poumon du pays.
01:06:31 Bien sûr.
01:06:31 Qui sont le poumon de l'art de vivre, de l'économie,
01:06:34 du développement de nos pays.
01:06:35 On communique souvent sur des plans.
01:06:36 Avoir des TER à l'heure, avoir des hôpitaux MCO,
01:06:39 moi je suis directeur d'hôpital de profession,
01:06:41 vraiment de vrais hôpitaux avec de la chirurgie locale, etc.
01:06:43 Redynamiser nos territoires, l'école de la République,
01:06:45 la gendarmerie, etc.
01:06:46 Je voudrais qu'on conclue sur l'affaire Enzo avec vous,
01:06:49 Célia Barrode du service Police-Justice de CNews.
01:06:51 Quelles sont les poursuites judiciaires
01:06:53 de cette affaire aujourd'hui ?
01:06:54 Eh bien, les deux suspects sont mineurs.
01:06:57 Le principal suspect, âgé de 15 ans comme Enzo,
01:07:00 a été mis en examen pour homicide volontaire,
01:07:03 selon le parquet d'Evreux.
01:07:05 Le second suspect, qui était en compagnie de l'auteur présumé,
01:07:08 est poursuivi pour violence délictuelle
01:07:09 et non-assistance à personne en danger.
01:07:11 Le concernant, le parquet a requis un placement
01:07:13 sous contrôle judiciaire.
01:07:15 Les deux n'ont aucun antécédent, ni au civil, ni au pénal.
01:07:18 Ils étaient, je vous le rappelle, à bord d'une voiture sans permis.
01:07:22 C'est une petite voiture que l'on peut conduire
01:07:23 dès l'adolescence.
01:07:24 Et pour l'instant, l'enquête a été confiée
01:07:26 à la brigade de recherche de la gendarmerie de Louvier
01:07:28 avec l'appui de la section de recherche de Rouen.
01:07:31 Merci Célia Barotte.
01:07:32 Peut-être juste un dernier mot là-dessus,
01:07:34 mais est-ce qu'il faut changer la loi pour les mineurs ?
01:07:36 Pour l'excuse de minorité ?
01:07:38 Pour l'excuse de minorité, en tout cas,
01:07:39 c'est ce que dit la maire d'Enzo dans cette interview au Figaro.
01:07:43 Elle dit "je veux qu'on change la loi pour les mineurs aujourd'hui".
01:07:46 Est-ce qu'il le faut ?
01:07:46 Bien sûr, aujourd'hui, vous avez plusieurs responsables politiques
01:07:51 de droite qui proposent d'abaisser la majorité pénale à 16 ans
01:07:56 et de mettre fin à l'excuse de minorité.
01:07:58 Ce qui ici, comme le rappelait, dans les circonstances de l'espèce,
01:08:02 le prévenu à 15 ans.
01:08:04 La question c'est à quel âge on détermine l'abaissement
01:08:07 de la majorité pénale ?
01:08:08 Les victimes sont de plus en plus jeunes et les auteurs aussi.
01:08:11 Vous partagez cet avis ?
01:08:12 Le code pénal a été élaboré à une époque
01:08:16 où on n'avait pas les mêmes jeunes en face de nous.
01:08:18 Et la réalité, c'est que vous avez encore une fois
01:08:21 toute une génération de jeunes ultra-violents
01:08:24 qui défient l'autorité, qui défient leurs parents,
01:08:26 qui défient les profs, qui défient la police.
01:08:29 Et le problème, c'est que s'il n'y a pas une fermeté de la justice,
01:08:32 ils continueront à grandir dans un climat de violence
01:08:35 qu'ils entretiennent eux-mêmes.
01:08:36 Et il faut malheureusement s'adapter.
01:08:37 Donc oui, il faut une réforme de la justice des mineurs,
01:08:40 beaucoup plus ambitieuse que celle qui a été introduite il y a deux ans.
01:08:43 Allez, on en vient à cette image qui a fait la une
01:08:45 du mondial de football féminin.
01:08:47 Ce dimanche, la Marocaine Noaïla Benzina,
01:08:50 première femme à jouer voilée en Coupe du Monde.
01:08:53 C'était lors du match de son équipe contre la Corée.
01:08:55 Vous voyez les images.
01:08:56 C'est autorisé par la FIFA depuis près de 10 ans,
01:08:59 contrairement à la France.
01:09:00 Mais jusque là, personne ne l'avait fait
01:09:02 lors d'une compétition internationale.
01:09:03 Tout d'abord, les images commentées par Sarah Varney
01:09:06 et on en discute sur ce plateau juste après.
01:09:07 La FIFA l'autorisait,
01:09:11 mais c'est la première fois qu'une joueuse voilée
01:09:13 participe à un match de Coupe du Monde.
01:09:15 Ce dimanche, la joueuse marocaine de 25 ans, Noaïla Benzina,
01:09:19 est devenue la première femme portant le hijab à disputer un mondial
01:09:22 lors du match contre la Corée du Sud qui a lieu en Australie.
01:09:26 La FIFA avait retiré son interdiction du port du voile
01:09:28 le 1er mars 2014,
01:09:30 une disposition initialement prise pour la sécurité des joueuses.
01:09:34 Une première qui crispe du côté du Rassemblement national.
01:09:37 C'est intolérable de voir ça.
01:09:39 Ça donne une image effrayante du sport,
01:09:42 de voir ce totem de l'enfermement des femmes
01:09:45 qui puisse s'exhiber sur un événement majeur
01:09:48 qui est la Coupe du Monde de football.
01:09:49 Dans de nombreux pays,
01:09:50 il est toujours interdit de porter le voile dans le football,
01:09:53 notamment en France.
01:09:54 C'est la tradition en France de séparer les choses.
01:09:59 On peut avoir toutes les opinions religieuses qu'on souhaite,
01:10:01 dans le cadre de la loi évidemment,
01:10:03 politiques, philosophiques,
01:10:05 mais on ne les emmène pas sur un terrain de sport,
01:10:07 de même qu'on essaie de ne pas les emmener au travail.
01:10:09 Il y a une tradition en France de séparation
01:10:12 des choses qui est dans l'esprit laïque.
01:10:14 Je trouve que c'est très bien pour notre pays,
01:10:16 si notre pays s'est construit comme ça.
01:10:18 En revanche, je pense que ce sera compliqué pour la France
01:10:20 d'imposer ça au monde entier.
01:10:22 Une disposition tenue par la FIFA opposée à celle de la France.
01:10:26 Le sujet a suscité de vifs débats et prises de position.
01:10:29 En juin, le Conseil d'État a décidé de maintenir l'interdiction
01:10:32 du port du hijab dans le football féminin.
01:10:35 J'aimerais avoir sur ce plateau
01:10:38 le regard des commentateurs français.
01:10:41 Quel regard vous portez là-dessus Aminel Bahi ?
01:10:43 C'est interdit chez nous.
01:10:44 On ne peut pas non plus imposer notre vision de la laïcité
01:10:47 au reste du monde.
01:10:48 Mais qu'est-ce que vous pensez de cette affaire ?
01:10:51 Vous avez raison.
01:10:52 Et mon intervention, elle va toucher aujourd'hui tout le monde.
01:10:56 Aux chroniqueurs de cette chaîne CNews,
01:10:59 aux commentateurs, aux responsables politiques.
01:11:03 Vous savez, vous me connaissez engagé à Roubaix.
01:11:05 Bien sûr.
01:11:06 Où j'ai pu lutter, effectivement.
01:11:08 C'est la question de la radicalisation.
01:11:09 J'ai pu porter ces questions de radicalisation.
01:11:12 J'ai moi-même été victime dans ma propre chair,
01:11:15 dans mon histoire de la radicalisation,
01:11:18 de la radicalisation islamiste.
01:11:21 Mais s'il vous plaît, et pardonnez-moi de vous le dire,
01:11:25 je vous le dis, faisons une distinction profonde
01:11:29 entre islam et islamisme.
01:11:31 Je dis à tous mes amis de droite
01:11:33 que ceux qui placent le combat de lutte contre l'islam
01:11:37 avant le combat contre l'immigration font fausse route.
01:11:41 Vous faites erreur.
01:11:42 Ce n'est pas le bon choix.
01:11:44 Je vais vous le dire.
01:11:45 Ce qui se passe dans notre pays,
01:11:48 c'est que nous avons un rapport à l'islam
01:11:50 qui est lié au recul du sacré.
01:11:54 Nous avons un véritable problème dans ce pays.
01:11:56 Moi, ce qui me choque dans mon pays, la France,
01:11:59 c'est la déchristianisation de la France.
01:12:02 Ce recul du sacré,
01:12:03 ce recul du sacré nous fait perdre de vue
01:12:06 que la laïcité ne pourra s'appliquer qu'en France.
01:12:09 Il n'est pas question de remettre en cause la laïcité.
01:12:12 C'est un pilier fondamental, fondamental,
01:12:16 dans le service public, mais pas dans la société.
01:12:20 La laïcité ne s'applique pas dans la société.
01:12:22 Le voile n'est pas interdit dans l'espace public.
01:12:24 Et je veux vous le dire, c'est très important.
01:12:27 - Alors, quelle est votre opinion ?
01:12:29 Justement, clarifiez votre opinion,
01:12:30 puisque le 29 juin dernier,
01:12:31 on a le Conseil d'État qui a validé l'interdiction du voile
01:12:35 dans les compétitions de football,
01:12:38 dans les compétitions nationales.
01:12:39 Il a confirmé cette interdiction du voile,
01:12:41 malgré le recours qui avait été déposé par les hijabeuses.
01:12:45 - Il faut appliquer la laïcité en France.
01:12:49 Ici, nous sommes sur une compétition internationale.
01:12:51 Moi, mon propos concerne la France,
01:12:53 en ce qui concerne la France.
01:12:55 Et je vous le dis, il faut évidemment défendre
01:12:58 la neutralité religieuse dans le service public.
01:13:01 Et il n'est pas question de revenir dessus,
01:13:03 y compris, bien évidemment, dans le sport.
01:13:06 Cependant, et je vous le dis, et c'est extrêmement précieux,
01:13:10 une fois qu'on aura appliqué la neutralité religieuse
01:13:15 dans le service public,
01:13:16 il manquera une chose dans ce pays.
01:13:18 Moi, ce qui me révolte, voyez-vous,
01:13:20 c'est le fait que le sacré nous est totalement étranger.
01:13:24 Comment voulez-vous que les musulmans de ce pays s'assimilent ?
01:13:28 Alors que pour la société française, je vous le dis,
01:13:31 je fais le procès de la société française.
01:13:34 Vous avez déserté la messe dominicale.
01:13:37 Vous n'entretenez plus les églises.
01:13:38 Et j'aimerais d'ailleurs poser une question à M. le maire.
01:13:41 Est-ce que, M. le maire, vous, maire,
01:13:43 est-ce que vous avez les moyens de l'État
01:13:45 pour entretenir nos églises ?
01:13:46 Je crois avoir la réponse.
01:13:48 À mon sens, c'est non.
01:13:49 Parce que l'entretien des églises coûte trop cher.
01:13:51 Parce qu'aujourd'hui, les maires n'ont plus les moyens.
01:13:53 - Vous déployez le recul du sacré aussi dans la...
01:13:54 - Le recul du sacré dans la société française.
01:13:58 - Parmi les citoyens chrétiens.
01:13:59 - L'islam en France vous renvoie l'image de vos propres démissions,
01:14:04 de vos propres lâchetés, de vos propres carences.
01:14:07 Il faut rechristianiser, rechristianiser la France.
01:14:10 - Vous pouvez pas généraliser ça.
01:14:12 - Je le dis.
01:14:13 - Je salue votre parcours et votre engagement,
01:14:18 mais où est le sacré dans le fait que cette femme
01:14:20 soit entièrement recouverte de la tête au pied ?
01:14:22 - Moi, je crois un sacré transcendant.
01:14:25 Le sacré des religions.
01:14:27 Et il y a un sacré vertical, c'est l'État et la nation.
01:14:29 - C'est bien d'avoir ces débats philosophiques qui sont nécessaires.
01:14:32 Et je suis d'accord, on a un sujet qui manque de sacré.
01:14:34 Mais là, on parle d'autre chose.
01:14:35 On parle d'une pratique sportive, on parle de femmes.
01:14:38 Moi, il y a des fédérations sportives
01:14:40 où les femmes sont obligées d'être voilées,
01:14:42 ce qui n'est heureusement pas le cas du Maroc.
01:14:44 Je salue d'ailleurs le Maroc parce qu'il y a une femme voilée,
01:14:46 mais il y en a dix autres qui ne le sont pas.
01:14:48 Mais le problème, il y a plusieurs problèmes.
01:14:52 La France va acquérir les Jeux olympiques l'année prochaine.
01:14:54 Moi, je regrette que dans le cadre de la négociation
01:14:57 entre l'attribution des Jeux à Paris,
01:15:00 donc entre la France et le Comité international olympique,
01:15:04 nous n'ayons pas dit au CIO, nous sommes un État laïque.
01:15:08 Il y a une neutralité, notamment dans le football,
01:15:11 qui est notre emblème.
01:15:13 On peut être seul au monde, peu importe,
01:15:15 on est peut-être avant-gardiste,
01:15:16 peut-être que dans 20 ans, 30 ans, 50 ans,
01:15:19 vous savez, il y a beaucoup de femmes
01:15:20 dans le monde arabo-musulman qui se battent
01:15:23 pour que les femmes aient le droit de concourir librement,
01:15:26 sans être voilées.
01:15:27 Il y a des enjeux politiques.
01:15:28 En Iran, il y a des femmes qui ont été emprisonnées.
01:15:31 Il y a des présidents de fédérations qui ont été emprisonnées.
01:15:34 Qu'a fait le CIO ?
01:15:35 Donc moi, je dis à nos concitoyens,
01:15:37 à nos téléspectateurs, l'année prochaine,
01:15:40 pendant les épreuves d'athlétisme, de boxe et autres,
01:15:43 vous aurez des femmes voilées qui concourront.
01:15:46 Certes, c'est une extraterritorialité avec les Jiu,
01:15:49 mais c'est en France, c'est une réalité.
01:15:51 Et puis, il y a un dernier point que je voudrais dire quand même,
01:15:53 c'est qu'il y a un article de la charte olympique,
01:15:56 il y a un article de la charte olympique,
01:15:58 l'article 50.2, qui dit
01:16:00 "Aucune sorte de démonstration ou de propagande politique,
01:16:04 religieuse ou raciale n'est autorisée dans un lieu de l'olympisme".
01:16:07 Moi, je suis désolé quand je vois cette femme voilée.
01:16:10 Je considère que c'est un acte de propagande
01:16:12 et de démonstration religieuse.
01:16:14 Ça me gêne.
01:16:15 Je pense que le sport exige une discrétion,
01:16:18 une retenue qui fait qu'on porte tous des vêtements de sport
01:16:23 et on met nos convictions personnelles dans les vestiaires.
01:16:26 Donc, je pense que là, il y a une forme de propagande,
01:16:28 qu'on a le droit de condamner et de regretter,
01:16:31 surtout lorsqu'il va s'agir de concourir sur le sol français.
01:16:34 J'aimerais entendre l'opinion de Fabien Vertier.
01:16:36 Sur l'entretien des églises, il n'est pas facile pour nos villes.
01:16:40 Moi, j'ai hérité d'une commune avec plus de 23 millions d'euros de dettes
01:16:42 et des infrastructures en mauvais état,
01:16:43 du gymnase au nid de poule sur les routes.
01:16:45 Donc, on a du mal à entretenir nos églises.
01:16:47 Malheureusement, j'ai envie d'en faire beaucoup plus pour elles.
01:16:51 Merci pour votre témoignage.
01:16:52 Sur ce sujet, moi, je pense que ça a été dit,
01:16:54 c'est une compétition internationale, c'est un sujet FIFA.
01:16:57 Il y a les valeurs de l'Olympisme, mais ce n'est pas le CIO qui organise,
01:16:59 c'est la FIFA.
01:17:00 Et après, j'ai envie de vous dire aussi,
01:17:02 ce que me disent Gettayer à Châteaudun sur la fête de la Rosière,
01:17:04 ils ne nous parlent pas de ça.
01:17:05 Ils nous parlent de l'inflation aujourd'hui,
01:17:06 les prix qui augmentent fortement.
01:17:08 On entendait parler du prix de l'électricité tout à l'heure,
01:17:10 les prix des légumes, etc.
01:17:11 C'est ça qui les marque aujourd'hui.
01:17:13 C'est comment on arrive à finir le mois
01:17:15 quand on a des salaires à 1300 euros, 1350 euros par mois.
01:17:18 On a aussi 77% des Français,
01:17:20 je le rappelle, c'est un sondage CSA pour CNews.
01:17:23 Je suis allé plus loin parce que mes positions sur la laïcité,
01:17:25 elles sont connues.
01:17:26 Je veux dire, il faut appliquer la laïcité de manière stricte.
01:17:28 Il faut lutter contre l'islam politique.
01:17:30 L'islam politique qui, encore aujourd'hui,
01:17:33 vient s'attaquer à nos écoles, aux universités,
01:17:37 aux compétitions sportives, aux fédérations sportives.
01:17:40 Là-dessus, moi, mon combat, il est très clair.
01:17:42 Il faut appliquer, évidemment, la laïcité
01:17:44 et l'appliquer jusqu'au bout.
01:17:46 Mais ce que je vous dis,
01:17:48 c'est qu'une fois qu'on aura appliqué la laïcité,
01:17:50 il faudra aller encore plus loin
01:17:52 en matière de réconciliation de la société.
01:17:54 Et moi, vraiment, c'est ça qui m'inquiète dans ce pays,
01:17:58 c'est qu'on a vraiment perdu de vue les valeurs,
01:18:02 le réel, le sacré.
01:18:04 Et vraiment, ça me fait vraiment peur.
01:18:05 Vous l'avez rappelé, monsieur le maire,
01:18:06 vous n'avez pas assez d'argent aujourd'hui
01:18:09 dans les collectivités pour rénover les églises.
01:18:11 Mais moi, voyez-vous, quand j'entends ça,
01:18:12 j'ai vraiment l'impression que la France disparaît.
01:18:15 Je suis désolé de vous le dire,
01:18:16 mais ce n'est pas seulement une question civilisationnelle,
01:18:20 c'est aussi la question de notre histoire,
01:18:22 des valeurs qu'allons-nous raconter ?
01:18:24 Que vais-je pouvoir, moi, demain, raconter à mes enfants plus tard ?
01:18:27 Là où la France disparaît, pour beaucoup de nos concitoyens,
01:18:31 c'est lorsque vous voyez de plus en plus de femmes
01:18:33 volées dans les rues de notre pays.
01:18:35 C'est ça aussi le sujet.
01:18:38 Le sujet, c'est...
01:18:39 Eh bien, vous le savez.
01:18:40 Et parce que, justement, c'est vous qui avez introduit la nuance,
01:18:44 et je suis d'accord entre l'islamisme et l'islam,
01:18:46 mais l'un amène trop souvent à l'autre.
01:18:48 Et donc, ce que je dis, puisque là, on parle de sport...
01:18:51 Le sujet, c'est l'immigration, monsieur.
01:18:53 On a accueilli tout et n'importe quoi.
01:18:56 Non, ce n'est pas l'immigration,
01:18:57 parce que ma mère, beaucoup sont français.
01:18:58 Donc, vous n'allez pas...
01:19:00 Monsieur, s'il vous plaît, l'un après l'autre,
01:19:02 sinon, ce n'est pas compréhensible.
01:19:03 Parlez-moi, ça me dérange.
01:19:04 Alors, ce que je veux dire, c'est que le sport, la santé,
01:19:07 les hôpitaux, vous dirigez un centre hospitalier,
01:19:12 également en tant que maire.
01:19:14 Il y a des remises en question du principe de neutralité.
01:19:17 Je ne parle même pas, Emile, de laïcité.
01:19:18 Je parle de neutralité dans l'espace public,
01:19:21 qui est une condition du vivre ensemble.
01:19:23 Et effectivement, ça va notamment se jouer dans le sport.
01:19:26 Et on va le voir dès l'année prochaine avec les Jeux olympiques.
01:19:29 Permettez-moi de vous répondre rapidement sur ce point.
01:19:31 Pour moi, le sujet central, c'est l'immigration.
01:19:34 Je vais vous dire pourquoi.
01:19:35 Parce que le million de musulmans qui constituait la société française
01:19:38 par le passé, c'était qui ?
01:19:40 C'étaient nos aïeux, c'étaient nos ascendants,
01:19:42 c'étaient nos parents et nos grands-parents qui priaient Allah
01:19:45 et qui ont été tués avec l'amour que nous portons tous
01:19:47 pour le drapeau tricolore.
01:19:49 Ce qui s'est passé, c'est qu'à force d'avoir accueilli
01:19:52 tout et n'importe quoi, vous avez aujourd'hui des salafistes,
01:19:56 vous avez des frères musulmans qui ont repris le contrôle
01:20:00 du culte musulman en France.
01:20:01 On a laissé un certain nombre de pays étrangers
01:20:04 s'emparer du pouvoir de l'islam de France
01:20:07 pour des raisons politiques.
01:20:09 Et je vais vous dire, monsieur, la vérité,
01:20:11 c'est que nos plus de 4 millions de compatriotes
01:20:14 musulmans en France, ils en ont ras-le-bol.
01:20:17 Ils ne se sentent pas représentés par eux.
01:20:19 Ils veulent aujourd'hui un islam de France.
01:20:22 Ils veulent entendre que la France est un grand pays,
01:20:24 qu'eux aussi ils sont français.
01:20:26 Et eux aussi, ils veulent condamner
01:20:27 cette immigration incontrôlée.
01:20:29 Le combat central, c'est l'immigration incontrôlée.
01:20:33 Et une fois que vous aurez lutté contre ça,
01:20:35 vous pourrez enfin vous approprier culturellement,
01:20:38 historiquement, la France, cette France éternelle,
01:20:41 cette France profonde que nous aimons.
01:20:43 C'est celle-là que nous devons retrouver
01:20:45 avec nos compatriotes musulmans qui subissent l'islamisme.
01:20:48 Amine Elbaïe, Michel Taub, Fabien Verdier
01:20:51 et Célia Barotte dans "Punchline".
01:20:52 On va marquer une courte pause, on revient dans un instant.
01:20:55 On va évoquer cette fois le mois qui s'est écoulé
01:20:59 depuis les émeutes qui ont traversé nos villes.
01:21:03 Je crois qu'on peut plus de 500 communes
01:21:04 qui ont été touchées, dont la commune de Montargis.
01:21:08 On sera avec un commerçant qui a subi des dégâts,
01:21:11 dont la vitrine a été détruite.
01:21:13 C'était au tout début des soldes.
01:21:14 Évidemment, le chiffre d'affaires a été lourdement impacté.
01:21:17 On sera avec lui dans un instant.
01:21:18 Il nous fera le témoignage un mois après.
01:21:20 Que s'est-il passé ?
01:21:21 Les assureurs ont-ils répondu présent ?
01:21:24 Est-ce qu'il a été aidé pour la reconstruction de sa vitrine ?
01:21:27 Est-ce que son activité a pu reprendre normalement ?
01:21:29 Voici les questions que nous lui posons dans quelques instants.
01:21:31 Ce sera juste après la pause.
01:21:32 18h35, de retour dans "Punchline" avec mes invités.
01:21:40 Célia Barraud, du service Police Justice de CNews.
01:21:43 Michel Taubat, Minel Bailly, Fabien Verdier.
01:21:46 Pour évoquer toute l'actualité,
01:21:47 je voudrais qu'on revienne un petit peu un mois après les émeutes,
01:21:50 aux conséquences de tout cela,
01:21:51 et notamment pour ceux qui ont été particulièrement impactés,
01:21:55 je pense aux commerçants dans certains centres-villes.
01:21:57 Nous sommes avec Patrice Naparstec.
01:21:59 Bonjour.
01:22:00 Alors, c'est intéressant parce qu'on a été en interview ensemble
01:22:04 il y a quelques semaines, en matinale sur CNews.
01:22:07 On évoquait votre situation.
01:22:08 Vous êtes commerçant dans le prêt-à-porter.
01:22:10 À Montargis, dans le Loiret,
01:22:13 votre vitrine a été cassée, la vitrine de votre commerce.
01:22:17 À l'époque, au moment où on s'est parlé,
01:22:19 vous n'aviez bénéficié pour l'instant d'aucune nette de l'État.
01:22:22 L'État venait d'annoncer, d'ailleurs le gouvernement,
01:22:25 que les procédures allaient s'accélérer.
01:22:27 Pareil, vous n'aviez pas encore eu la visite des experts pour les assurances.
01:22:32 Et je voulais savoir, un mois après, à la fin des soldes,
01:22:36 comment s'était passé ce mois écoulé ?
01:22:38 Est-ce que vous avez réussi à travailler ?
01:22:39 Est-ce que vous avez vu les assureurs ?
01:22:40 Est-ce que vous avez bénéficié d'aides de l'État ?
01:22:43 Que s'est-il passé pour vous ?
01:22:44 C'est un petit peu notre droite suite aujourd'hui.
01:22:46 Je vous donne la parole, Patrice.
01:22:49 Eh bien, nous n'avons pas avancé.
01:22:54 Je ne sais pas si... Est-ce que vous m'entendez ?
01:22:56 Oui, oui, je vous entends très bien.
01:22:57 Donc, vous n'avez pas avancé sur aucun point.
01:22:59 C'est-à-dire, vous n'avez pas encore vu les experts,
01:23:02 les aides de l'État, vous ne les avez pas touchées.
01:23:04 Racontez-nous, que s'est-il...
01:23:05 Déjà, rappelez-nous les faits.
01:23:07 Vous aviez votre vitrine de cassée.
01:23:10 Alors oui, effectivement, ma vitrine est toujours cassée
01:23:14 puisque le rendez-vous d'expertise n'a pas encore pu avoir lieu
01:23:19 pour des problèmes de disponibilité, de délai, je suppose.
01:23:23 Et donc, cette vitrine est remplacée par une autre boîte qui rend complètement...
01:23:30 Alors, pardonnez-moi, recommencez parce qu'on a un problème de connexion.
01:23:32 Je vous ai mal entendu.
01:23:33 Redites-moi ce que vous venez de dire.
01:23:37 On a un souci. Je vous entends pas.
01:23:40 On a un petit souci de connexion manifestement.
01:23:43 Nous, on vous entend là pour l'instant.
01:23:44 Est-ce que vous m'entendez à nous ?
01:23:45 Ok.
01:23:46 Vous m'entendez manifestement.
01:23:48 Donc, répétez-moi ce que vous avez dit.
01:23:50 On a eu un petit problème de connexion momentané.
01:23:52 Mais dites-moi, voilà, vous avez eu votre vitrine cassée.
01:23:54 Votre vitrine est toujours cassée aujourd'hui.
01:23:56 Exactement.
01:23:58 La vitrine est dans le même état qu'il y a quelques jours,
01:24:02 une semaine ou deux, je crois qu'on s'est parlé.
01:24:05 D'ailleurs, à cette occasion, je vous avais dit qu'il nous faudrait bien trois mois pour faire le point.
01:24:09 Ce que je peux vous dire, c'est que l'expertise n'a pas eu lieu.
01:24:12 Et donc, je ne peux pas faire réparer la vitrine tant que je n'ai pas eu ce rendez-vous
01:24:17 et que mon dossier n'a pas été traité.
01:24:22 Pardonnez-moi, Patrice Naparstech, on ne vous entend pas.
01:24:25 Malheureusement, on a vraiment un souci de connexion.
01:24:27 La qualité est très, très mauvaise et résultat, on ne comprend pas ce que vous nous dites.
01:24:31 Si vous arrivez à rétablir la connexion d'ici quelques minutes, on vous reprend.
01:24:34 On va avancer sur nos débats sur ce plateau.
01:24:36 On va peut-être évoquer cette question des commerçants.
01:24:39 C'est quand même effarant.
01:24:40 Non, mais le peu qu'on a entendu, c'est scandaleux.
01:24:43 C'est-à-dire que là, ça fait un mois, il ne s'est rien passé.
01:24:45 Sa vitrine est toujours brisée.
01:24:46 Il n'a pas reçu les aides de l'État.
01:24:48 Les experts ne sont pas passés pour les assurances.
01:24:50 Oui, mais enfin, vous savez, il y a quand même une hypocrisie insupportable dans ce pays.
01:24:55 La dernière loi qui a été votée, qui a été proposée par le gouvernement,
01:24:59 c'était une loi pour accélérer le processus de réparation de tout ce qui a été brûlé
01:25:05 et incendié dans les quartiers populaires.
01:25:07 C'est-à-dire qu'on est en train de mettre des milliards d'euros aujourd'hui
01:25:10 dans des quartiers populaires où on a déjà mis assez d'argent pour réparer ce qui a été détruit,
01:25:15 volé et cassé par les pilleurs, les casseurs et les délinquants.
01:25:19 Mais en ce qui concerne ces commerçants, et je dirais même tous ces Français
01:25:24 qui ont perdu leur voiture incendiée, où les procédures prennent des semaines et des semaines.
01:25:30 Je trouve qu'il y a une justice quand même à deux vitesses.
01:25:32 Je suis désolé, il y a quand même un principe fondamental dans notre pays,
01:25:35 c'est quand même le consentement à l'impôt.
01:25:37 Est-ce que les Français et les téléspectateurs qui nous écoutent
01:25:40 sont prêts à payer plus d'impôts pour réparer ce qui a été cassé, pillé, volé, incendié par les délinquants ?
01:25:47 Je suis désolé, il faudrait quand même leur demander leur avis.
01:25:49 Ils ne sont pas d'accord, les Français.
01:25:51 Les Français, aujourd'hui, on aura le bol de toujours devoir payer.
01:25:53 Je crois qu'on devrait envoyer l'addition à ces familles de délinquants,
01:25:57 aux casseurs, à tous ceux qui ont incendié.
01:25:59 Et aujourd'hui, les commerçants subissent, d'autant plus que les habitants
01:26:02 de ces quartiers populaires subissent également l'effet de ces casseurs.
01:26:06 Tout le monde est victime.
01:26:07 Les établissements publics, les postes, les mairies, les bâtiments qui accueillent des associations,
01:26:13 on l'a vu à travers nos reportages sur CNews d'ailleurs.
01:26:15 C'est d'autant plus scandaleux et décevant.
01:26:18 Monsieur le maire, vous parliez de ces 235 communes sous préfecture de France,
01:26:24 de tous ces territoires.
01:26:25 Et puis, Montargis, je crois que c'est la ville dont le sort a le plus choqué les Français.
01:26:29 C'est une petite ville dont on ne pensait pas que des banlieues pourraient s'enflammer.
01:26:34 Il y a eu des dizaines de commerçants.
01:26:37 Le centre-ville a été ravagé par des personnes d'une violence sans nom.
01:26:42 Et le fait d'apprendre un mois après, parce que les émeutes, c'était il y a un mois,
01:26:46 que rien n'a été fait.
01:26:47 Je me rappelle Olivier Grégoire et Bruno Le Maire,
01:26:50 qui ont très rapidement dit qu'on va tout accélérer.
01:26:54 Que font les assureurs ? C'est vraiment extrêmement grave.
01:26:57 Et en plus, les commerçants, depuis les Gilets jaunes,
01:27:01 depuis ces fameux samedis des Gilets jaunes, ensuite sur les retraites,
01:27:05 combien de centres-villes de nos communes de France,
01:27:07 des plus grandes villes comme Paris aux plus petites communes comme Montargis,
01:27:11 ont été souvent les premières victimes de ces phénomènes politiques
01:27:16 et souvent les parents pauvres de la réponse collective,
01:27:19 de la réponse publique. C'est insupportable.
01:27:21 Mais la conséquence concrète, c'est que les centres-villes de ces communes
01:27:25 sont devenues des déserts, des déserts commerciaux et des déserts de vie.
01:27:29 Il y a une mutation très profonde de la sociologie de ces communes de France
01:27:33 parce que justement, les poumons que sont les commerçants
01:27:36 n'ont pas du tout été accompagnés et soutenus.
01:27:38 C'est vraiment fort regrettable.
01:27:40 Alors Fabien Verdier, je vais vous donner la parole dans un instant,
01:27:42 puisqu'on a retrouvé Patrice Naparstec.
01:27:44 J'espère que la connexion fonctionne mieux désormais.
01:27:47 Merci encore de témoigner sur notre antenne, Patrice.
01:27:50 Je le rappelle, vous êtes commerçant à Montargis
01:27:52 et ce que vous commencez à nous expliquer,
01:27:54 c'est qu'il ne s'est toujours rien passé en l'espace d'un mois,
01:27:57 ce qui est vraiment déplorable.
01:28:00 Alors, en ce qui me concerne, il ne s'est rien passé.
01:28:03 J'ai eu plusieurs contacts avec le cabinet d'expertise
01:28:06 et on a réussi à enfin trouver une date qui nous amène au 31 août.
01:28:10 Je peux difficilement parler à la place de mes collègues
01:28:12 parce qu'il y en a certains qui sont toujours fermés.
01:28:15 Peut-être que leurs dossiers sont en cours d'expertise
01:28:17 ou en cours d'instruction
01:28:20 et qu'ils pourront bientôt rouvrir leurs magasins,
01:28:22 mais les magasins sont toujours fermés.
01:28:23 Ceux qui ont été intégralement dévalisés et endommagés,
01:28:30 aujourd'hui, sont fermés.
01:28:31 Et vous, malgré votre vitrine cassée,
01:28:35 vous avez mis une plaque en bois, vous avez mis quelque chose,
01:28:37 vous avez réparé vous-même.
01:28:38 Qu'est-ce que vous avez fait pour pouvoir continuer votre activité ?
01:28:41 En plus, pendant cette période de solde quand même.
01:28:44 Comme la vitrine était complètement cassée,
01:28:47 mais pas effondrée, donc fragilisée seulement,
01:28:51 il fallait mettre le magasin en sécurité.
01:28:53 Et donc, j'ai fait poser une plaque de bois à la place de la vitrine
01:28:58 de manière à ce qu'on ait une protection.
01:29:01 Et nous travaillons comme ça.
01:29:03 Nous avons une vitrine qui est indenne
01:29:06 dans laquelle on peut présenter des produits.
01:29:08 Et l'autre, c'est un morceau de bois
01:29:09 sur lequel on a mis la fiche pour faire joli.
01:29:12 Vous aviez, à l'époque, vous étiez, on va dire, suspicieux.
01:29:17 En tout cas, vous attendiez de voir
01:29:19 quelles allaient être les suites et les conséquences très concrètes
01:29:22 des annonces qui étaient faites justement par Olivia Grégoire,
01:29:27 à ce moment-là, d'accélérer les procédures.
01:29:29 Là aussi, est-ce que vous avez fait des demandes
01:29:31 pour avoir des aides de l'État ?
01:29:32 Et qu'est-ce qu'on vous a répondu ?
01:29:34 Vos dossiers sont en attente ?
01:29:37 Alors, en ce qui me concerne,
01:29:39 je n'ai pas fait appel aux aides de l'État,
01:29:42 puisque mon commerce n'est pas dans un état tel
01:29:44 que je puisse les faire valoir.
01:29:50 Mais par contre, les autres en sont toujours au même point.
01:29:54 Je vous avais dit, à l'époque, que nous étions très satisfaits
01:29:59 des annonces qui avaient été faites par les ministres Le Maire et Grégoire.
01:30:03 Et que pour ça, il fallait attendre de voir un petit peu ce qui se passait.
01:30:06 Si vous vous souvenez, je vous avais donné rendez-vous à trois mois.
01:30:09 Donc là, nous sommes à un mois, et il ne s'est rien passé.
01:30:14 J'ai fait des photos de la ville, du centre-ville, il y a deux jours.
01:30:18 La plupart des magasins qui ont été fracassés sont toujours dans le même état.
01:30:23 Donc certains sont fermés, d'autres ont des vitrines remplacées par des morceaux de bois.
01:30:26 Enfin, c'est quand même assez catastrophique.
01:30:29 Et là, comment se sont déroulés les soldes pendant un mois,
01:30:33 pour vous et pour tous ceux qui travaillent autour de vous ?
01:30:37 Vous avez perçu une baisse considérable du chiffre d'affaires
01:30:40 ou vous avez réussi à sauver les meubles, on va dire ?
01:30:43 On n'a rien sauvé du tout.
01:30:45 Les soldes, cette année, sont un non-événement.
01:30:48 Elles ont commencé le 28 juin.
01:30:50 Et dans la nuit du 29 au 30 juin, la ville a été mise à sac.
01:30:55 Et la fréquentation du centre-ville est complètement à l'arrêt.
01:30:59 Elle était déjà difficile depuis l'époque de la crise sanitaire.
01:31:04 Et ne parlons pas des crises précédentes,
01:31:08 parce que ça fait de nombreux mois que nous sommes en crise,
01:31:10 et que les petites entreprises, les très petites entreprises du commerce
01:31:15 et de l'appuiement en particulier, souffrent énormément.
01:31:19 Donc là, nous avons été complètement cueillis,
01:31:22 et le lancement des soldes a été complètement stoppé.
01:31:26 Alors, on nous a permis d'ouvrir un dimanche,
01:31:30 on nous a donné une semaine de plus,
01:31:32 mais ça pose quand même un problème sérieux,
01:31:34 c'est qu'aujourd'hui, ceux qui n'ont plus de marchandises
01:31:37 n'ont pas d'argent, la trésorerie, pour la remplacer.
01:31:41 De toute façon, il est trop tard pour la remplacer,
01:31:42 puisque bientôt, elle va faire place à la nouvelle collection.
01:31:45 Donc il est possible que j'ai des collets qui ne pourront jamais rouvrir.
01:31:50 Merci Patrice Naparstech.
01:31:52 Je vous donne rendez-vous dans deux mois
01:31:53 pour arriver aux fameux trois mois qu'on s'était promis
01:31:57 lors de notre première interview,
01:31:58 pour savoir vraiment comment ça s'est passé pour la suite.
01:32:01 Si les choses vont très bien pour vous.
01:32:03 Merci d'avoir accepté de témoigner aujourd'hui sur notre antenne.
01:32:07 Fabien Verdier, quand vous entendez tout ça ?
01:32:10 C'est le désarroi, on est désolé,
01:32:12 nos commerces, c'est central dans nos villes,
01:32:14 moi je le dis, c'est le cœur battant.
01:32:15 C'est la vie des petites communes et des moyennes communes.
01:32:19 Tout à fait, c'est nos centraux.
01:32:21 Là, je suis en train d'en arriver à 173.
01:32:22 Déjà qu'avec le pouvoir d'achat, ce n'est pas facile.
01:32:24 À Montargis, et moi j'ai un mot particulier pour Benoît Dijon,
01:32:27 le maire de Montargis, qui a subi toutes ces dégradations
01:32:30 pour tous ses commerçants.
01:32:32 Et je le disais, on est ni dans une commune rurale,
01:32:34 ni dans une métropole, ni dans ces villes,
01:32:35 moyennes villes, sous préfecture, qui ont besoin d'être aidées.
01:32:37 Il faut vraiment accompagner au mieux nos commerçants.
01:32:39 Alors l'État ne peut pas tout,
01:32:42 il ne faut pas tout lui mettre sur le dos.
01:32:43 Mais pendant ce temps-là, Amazon avance.
01:32:44 Parce que les vrais concurrents aussi, ce sont le digital.
01:32:48 C'est Amazon et Alibaba, les grands acteurs.
01:32:51 Et eux, c'est comme un...
01:32:52 - Et puis là, avec les confinements, avec la crise sanitaire,
01:32:55 celle des gilets jaunes, etc.
01:32:56 - Les pouvoirs d'achat en mer. - Ça ne fait que favoriser...
01:32:58 - Les consommateurs.
01:32:59 Comme vous l'avez dit, les soldes, il n'y en a pas eu lieu.
01:33:01 Le commerçant l'a très bien dit de Montargis.
01:33:03 Donc c'est très, très dur pour eux.
01:33:04 Donc il faut les soutenir au maximum,
01:33:05 y compris par les citoyens qui ont...
01:33:08 qui peuvent avoir un achat fort en allant dans leur centre-ville
01:33:10 et acheter dans les magasins de vêtements, les bouchers, etc.
01:33:13 - Si vous le voulez bien, on avance avec ces images à peine croyables
01:33:15 qui ont beaucoup circulé sur les réseaux sociaux ce week-end.
01:33:18 Cette bagarre dans un cinéma niçois.
01:33:21 Des jeunes qui se jettent les uns contre les autres,
01:33:23 qui lancent des coups de poing, des coups de pied.
01:33:24 Une bataille généralisée qui s'est produite
01:33:27 à la dernière séance de la journée après 22h, entre bandes de jeunes.
01:33:29 Regardez cette séquence et puis Célia Barod
01:33:32 va nous expliquer après ce qui s'est passé concrètement.
01:33:34 [Brouhaha]
01:33:54 - Ils ont l'air très, très jeunes.
01:33:57 - Des individus très jeunes.
01:33:59 Pour l'instant, on n'a aucune information sur ces individus
01:34:02 qui en sont venus aux mains.
01:34:05 Ça s'est passé jeudi soir, lors de la dernière séance de la journée
01:34:09 de la projection du film "Les dégains d'eux".
01:34:12 C'était à Nice, au cinéma Pathé Lingostière, donc à Nice.
01:34:18 Durant la projection du film, il y a eu des comportements malveillants
01:34:21 de la part de bandes.
01:34:22 C'est ce qu'a précisé le directeur des cinémas Pathé de Nice.
01:34:27 Il a confié à nos confrères de Nice matin
01:34:30 que des jets de confiserie avaient eu lieu durant la projection du film.
01:34:34 Et c'est pour cela que la projection a été interrompue.
01:34:38 Les spectateurs ont été conviés à sortir de la salle.
01:34:41 Plusieurs rappels à l'ordre ont été effectués.
01:34:44 La salle s'est rallumée et dans les couloirs,
01:34:47 vous avez vu ces images.
01:34:48 Vous le voyez à l'écran, une scène filmée par un témoin.
01:34:52 Il y a plusieurs jeunes qui en viennent aux mains,
01:34:55 qui n'hésitent pas aussi à se porter des coups assez violents.
01:35:00 Le désordre est parti en bagarre générale.
01:35:02 Évacuation de la salle, la police est ensuite arrivée.
01:35:05 Pour l'instant, aucune précision sur le nombre d'interpellations.
01:35:08 Il y a eu des contrôles d'identité, mais aucune interpellation.
01:35:13 Pas de blessés graves, heureusement.
01:35:15 Mais ce n'est pas la première fois que le film Les dégains
01:35:17 suscite des mouvements de panique, des mouvements de foule et de bagarre.
01:35:21 Puisque déjà en 2018, dans ce même cinéma,
01:35:24 il y avait eu des comportements malveillants.
01:35:26 C'est pour cela que lors de cette projection du second volet des dégains,
01:35:30 le directeur avait renforcé le service de sécurité.
01:35:33 Désormais, il n'y a plus de séance à 22 heures pour le film Les dégains 2.
01:35:37 Merci Célia.
01:35:38 Mais c'est affligeant ces images.
01:35:40 Et puis, on a là un phénomène de société.
01:35:43 C'est-à-dire qu'il y a effectivement le film Les dégains 1
01:35:46 qui avait déjà suscité des bagarres.
01:35:48 Mais il y a d'autres films encore qui ont suscité aussi des rixes dans des cinémas.
01:35:53 Une trentaine de mais.
01:35:54 Oui, voilà. Crit 3, des films d'horreur également.
01:35:58 Fast and Furious aussi.
01:35:59 On est face à un phénomène de société amplifié par les réseaux sociaux.
01:36:02 Qu'est-ce qui se passe concrètement quand on voit tout ça ?
01:36:04 Et amplifié en France.
01:36:06 En fait, c'est une société orange mécanique d'une violence gratuite,
01:36:10 provoquée par des jeunes.
01:36:12 Ce dont je parlais tout à l'heure, c'est cette génération
01:36:14 perdue de la République pour laquelle le langage, c'est la violence.
01:36:17 Elle est quand même très spécifique à la France.
01:36:18 Parce que tant est un film d'horreur très connu, Annabelle,
01:36:21 qui n'a pas suscité les mêmes actes de violence dans des cinémas
01:36:24 en Allemagne, en Angleterre, en Espagne, etc.
01:36:26 Donc, on voit bien qu'il y a un problème dans la société française
01:36:30 d'une violence gratuite qui est devenue le langage commun
01:36:33 de toute une génération à laquelle il faut répondre.
01:36:36 Là, il y a des caméras, mais comme vous le disiez fort justement,
01:36:39 c'est malheureusement devenu un phénomène récurrent que dans des cinémas,
01:36:42 encore un lieu de liberté, un lieu de culture qui est entaché
01:36:46 et qu'on va être obligé d'adapter.
01:36:48 Il y a des séances de 22h qui vont être empêchées.
01:36:52 C'est quand même fort dommage.
01:36:53 Mais là, il y a des vidéos.
01:36:54 Il faudrait que la police interpelle les personnes dont le visage apparaît
01:36:59 pour là aussi prendre des mesures dissuasives.
01:37:01 Amine Elbaïe, comment vous interprétez cette situation ?
01:37:04 Qu'est-ce que vous en tirez comme leçon ?
01:37:05 Et d'analyse surtout de nos jeunes et de la société ?
01:37:08 Vous avez deux phénomènes.
01:37:10 D'abord, le premier phénomène, c'est un phénomène d'ensauvagement.
01:37:14 Il faut le dire, aujourd'hui, il y a effectivement la question
01:37:17 des réseaux sociaux où tout se joue.
01:37:19 D'ailleurs, sur les réseaux sociaux, il faut bien comprendre
01:37:21 qu'on est en présence de bandes.
01:37:23 Les rodéos urbains, c'est la même chose.
01:37:24 Les rodéos urbains, c'est la même chose.
01:37:25 Vous savez, là, il commence à y avoir du soleil.
01:37:28 Enfin, pour ceux qui habitent dans le nord de la France,
01:37:30 ça ne devrait pas tarder, je l'espère.
01:37:33 Vous avez, à ces courtes périodes de l'année, entre juin et novembre,
01:37:39 la reprise des rodéos sauvages.
01:37:41 Vous avez dans les cinémas des guerres, des bagarres entre bandes.
01:37:44 Vous avez des guerres entre bandes dans les quartiers.
01:37:47 En réalité, tout cela est lié.
01:37:50 Tout cela est lié parce que ce sont des bandes qui veulent
01:37:54 faire régner l'ordre.
01:37:56 Ils ont compris que face à eux, il n'y aurait pas de réponse publique
01:38:00 parce que personne, en réalité, a le courage de s'affronter
01:38:03 face à ces jeunes pour rétablir l'autorité et remettre de l'ordre.
01:38:08 Et la deuxième remarque sur ce dossier, pour moi, elle est plus locale.
01:38:16 Je le dis, je le crois, les autorités municipales ont une responsabilité
01:38:21 sur la préservation et la sauvegarde de l'ordre public.
01:38:24 Et le maire de Nice, M. Christian Estrosi, aurait pu,
01:38:28 au nom de la sauvegarde de l'ordre public, prendre des mesures
01:38:31 par arrêté municipal en anticipant le risque sur les réseaux sociaux,
01:38:36 en constatant que ce film qui fait naître...
01:38:38 Pour la défense de Christian Estrosi, sa municipalité fait beaucoup
01:38:42 de choses contre l'insécurité.
01:38:43 Je vais y arriver.
01:38:45 La police municipale est très présente, des caméras de vidéosurveillance...
01:38:49 Ça ne suffit pas ?
01:38:51 Ça ne suffit pas ?
01:38:52 Quand vous pointez du doigt sa responsabilité spécifique là-dessus,
01:38:55 il n'est pas naïf concernant les questions d'insécurité non plus.
01:38:59 D'accord, je vais vous raconter quelque chose.
01:39:01 Le 18 décembre 1969, le Conseil d'État a rendu un grand arrêt
01:39:06 au cœur de la jurisprudence administrative qui s'appelle
01:39:08 Société des Films Lutetiens.
01:39:10 Et dans cet arrêt, le Conseil d'État a rappelé...
01:39:12 En fait, il a refusé d'annuler un arrêté qui était pris d'ailleurs,
01:39:15 pour l'anecdote, par la ville de Nice.
01:39:17 La ville de Nice avait pris dans cette affaire un arrêté
01:39:19 pour interdire la diffusion d'un film,
01:39:21 au motif que la diffusion de celui-ci pouvait constituer
01:39:24 un risque grave pour l'ordre public.
01:39:27 Il avait pris en compte le caractère immoral de la diffusion du film.
01:39:31 Et le Conseil d'État a rappelé, et c'est un grand arrêt
01:39:33 qui permet à tous les maires de France d'interdire
01:39:35 la diffusion d'un film lorsqu'il peut y avoir,
01:39:38 au regard des circonstances locales,
01:39:41 des risques pour l'ordre public.
01:39:43 Le maire, rappelons-le, il a l'obligation, pas la possibilité,
01:39:48 il a le devoir d'instaurer l'ordre et d'assurer l'ordre public.
01:39:52 Il aurait pu, effectivement, je lui en tiens par rigueur,
01:39:55 mais pour les prochaines fois, il pourra par exemple
01:39:57 prendre un arrêté municipal.
01:39:59 Il y a des outils disponibles encore supplémentaires
01:40:01 pour pallier à ce type de phénomène.
01:40:03 Mais je vous en tiens par rigueur, je ne fais pas le procès de Christian Estrosi.
01:40:06 Et encore, faut-il le savoir, vous savez que
01:40:07 les collectivités ont besoin d'être conseillées sur le plan juridique.
01:40:10 Et c'est très compliqué aujourd'hui parce que c'est un gouffre
01:40:13 financier pour les collectivités.
01:40:14 Je le dis, les collectivités ne sont pas seules
01:40:16 et les maires ont des pouvoirs en matière de police administrative.
01:40:21 Fabien Verdier, vous faites face à ce type de problème à Chôteau-Dent ou pas ?
01:40:25 Non, pas du tout, au cinéma ou ailleurs.
01:40:26 On a un très beau cinéma avec Madame Bentabet.
01:40:29 Au contraire, on attire des clients dans ce cinéma.
01:40:31 Et la question de la délinquance des jeunes ou en tout cas de ces phénomènes
01:40:35 viraux, que ce soit les rodéos urbains ou toutes sortes de phénomènes.
01:40:39 Le harcèlement ou du cyberharcèlement dans les collèges et les lycées.
01:40:43 Évidemment, les 13-14 ans, évidemment aussi.
01:40:45 Malheureusement, depuis quelques mois, ils sont plus turbulents.
01:40:48 Ils sont dehors.
01:40:49 On en a déjà parlé ici, les familles monoparentales, etc.
01:40:52 La réponse qu'il faut apporter, encore une fois, il n'y en a que quelques-uns.
01:40:55 Donc c'est deux fois quatre à Chôteau-Dent.
01:40:57 C'est très, très, très, très mesuré.
01:41:00 Mais c'est vrai qu'il faut être vigilant face à ces problèmes.
01:41:04 Quelle réponse il faut apporter sur tout cela ?
01:41:06 Je pense que cette génération des 13-14 ans qui est de plus en plus violente
01:41:10 et encore une fois, les 533 communes qui ont été attaquées il y a un mois,
01:41:15 ce n'est pas quelques-uns.
01:41:16 Ce sont des milliers, des dizaines de milliers de jeunes qui sont descendus
01:41:19 dans les rues et qui sont allés commettre des exactions totalement inadmissibles.
01:41:23 Donc non, il faut une réponse très ferme.
01:41:25 Tout le monde s'est étonné que la justice soit extrêmement ferme
01:41:28 dans les jours qui ont suivi les émeutes.
01:41:30 Mais pourquoi s'en étonner ?
01:41:31 Ça devrait être courant.
01:41:33 Sans prendre un policier, sans prendre une mairie, sans prendre un pompier,
01:41:37 sans prendre une école, ça devrait être la norme que la justice soit extrêmement ferme.
01:41:40 Donc encore une fois, que ce soit à Nice, dans ce cinéma
01:41:43 ou dans tous les faits de violence urbaine que l'on commente malheureusement tous les jours,
01:41:48 la réponse éducative n'aura de sens que si la réponse pénale
01:41:52 est également très ferme et à la hauteur des défis qui nous sont posés.
01:41:55 Et ce sera le mot de la fin de cette émission.
01:41:57 Merci Michel Taubes, je le rappelle, fondateur du site Opinion International,
01:42:01 Amine Elbaï, juriste, Fabien Verdier, maire de Châteaudun dans le département de Rélois
01:42:07 et Célia Barotte, journaliste au service public...
01:42:10 - Police-justice. - Police-justice, je vais y arriver, de CNews.
01:42:13 Merci à vous Célia.
01:42:14 Vous restez avec nous, l'info se poursuit.
01:42:16 Dans un instant, face à l'info avec Elodie Huchard et ses invités.
01:42:20 [Musique]

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