Punchline (Émission du 02/10/2023)

  • l’année dernière
Les invités de Laurence Ferrari débattent de l'actualité dans #Punchline du lundi au jeudi.

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00:00:00 Bonsoir à tous et bonsoir à toutes, bienvenue dans Punchline ce soir sur CNews.
00:00:03 L'enquête sur la disparition de la jeune Lina a un tournant, les battus se sont arrêtés.
00:00:07 Vous le savez, c'est désormais la piste criminelle qui est sérieusement envisagée.
00:00:11 La procureure de Strasbourg affirme que les investigations seront de longue haleine.
00:00:15 On entendra un nouveau témoignage recueilli par les équipes de CNews.
00:00:19 Un habitant qui affirme avoir vu Lina dans une voiture bleue en direction de Strasbourg.
00:00:23 On se rendra également à Nîmes, dans le quartier de Pissevins,
00:00:27 où les habitants dénoncent un abandon de l'État en raison de l'insécurité.
00:00:30 La mairie, qui avait déjà réduit les transports en commun au minimum,
00:00:33 annonce désormais réduire le temps d'accueil dans le périscolaire,
00:00:36 c'est-à-dire les crèches et les centres loisirs.
00:00:38 La double peine, on entendra leur colère dans un instant.
00:00:41 Mais tout de suite, il est 17h, c'est l'heure du rappel des titres de l'actualité avec Augustin Donatiu.
00:00:45 Bonjour Laurence, bonjour à tous.
00:00:50 Gérard Larcher, largement réélu à la présidence du Sénat pour trois ans.
00:00:54 Le sénateur Les Républicains des Yvelines, rempli pour un cinquième mandat.
00:00:58 Il a obtenu 57,88% des voix, loin devant la liste de la majorité présidentielle,
00:01:04 à 14,91% des voix et celle de la gauche à 13,28% des suffrages.
00:01:11 Deux détenus mineurs se sont évadés de prison en scillant les barreaux de leur cellule.
00:01:16 Les faits se sont déroulés dans la nuit de dimanche à lundi à Kivrechin, dans le Nord.
00:01:20 Les deux individus en détention provisoire pour viol concernant l'un,
00:01:23 et pour meurtre concernant l'autre, se sont servis de lames de scie.
00:01:27 Tous deux étaient dans des cellules voisines, dans un établissement pénitentiaire pour mineurs.
00:01:32 Et à partir d'aujourd'hui, les élèves de 5e sont invités à recevoir la première
00:01:37 des deux injections contre le papillomavirus humain.
00:01:40 La vaccination pourra s'effectuer directement dans leur établissement scolaire.
00:01:44 Cette campagne doit permettre d'améliorer la couverture vaccinale contre ces virus,
00:01:48 responsable de plus de 6000 nouveaux cas de cancer en France chaque année.
00:01:53 Merci Augustin Donadieu pour ce rappel de titres de l'actualité.
00:01:56 Avec nous en plateau, Louis de Ragnel, chef du service politique d'Europe 1.
00:01:58 Bonsoir.
00:01:58 Bonsoir Laurence.
00:01:59 Rachel Khan, ECIS. Bonsoir Rachel.
00:02:01 Bonsoir Jean-Paul.
00:02:01 Vous allez bien ?
00:02:02 Très bien.
00:02:02 On est heureux de vous retrouver.
00:02:03 Éric Reval, journaliste, ancien directeur de l'ECI, François Péponi, ancien député.
00:02:07 Bonsoir Laurence.
00:02:07 Bonsoir et on accueille Marie-Laure Pesan.
00:02:09 Vous êtes porte-parole de la Gendarmerie nationale.
00:02:11 On va évoquer avec vous, bien sûr, la disparition de la jeune Lina.
00:02:14 Les gendarmes sont à pied d'œuvre pour les recherches.
00:02:16 Et puis aussi, ce qu'a annoncé Emmanuel Macron, la création de 238 nouvelles brigades de gendarmerie sur l'ensemble du territoire français.
00:02:23 Mais d'abord, bien sûr, on va s'intéresser à cette enquête sur la disparition de Lina qui semble prendre un tournant
00:02:29 avec l'ouverture d'une information judiciaire pour enlèvement ou séquestration de plus de 7 jours.
00:02:34 On va partir à Plaine.
00:02:35 Retrouver Solène Boulan et Olivier Gangloff, nos envoyés spéciaux.
00:02:38 Bonsoir à tous les deux.
00:02:40 Solène, de nouvelles pistes ont été explorées ces derniers jours, mais sans succès.
00:02:44 Oui, Laurence, cela a commencé samedi matin avec la découverte par un promeneur d'un sac d'ossements,
00:02:52 non loin du domicile de Lina, mais il s'agissait en réalité d'un sac contenant des ossements d'animaux.
00:02:59 Puis une maison a été mise sous scellée samedi soir à Diespars, ce hameau de la commune de Plaine d'où est originaire Lina,
00:03:06 avant d'être inspectée par l'IRCGN, l'Institut de recherche criminelle de la Gendarmerie nationale, hier toute la journée.
00:03:14 Les techniciens ont passé près de 10 heures dans cette maison à procéder à des prélèvements techniques et scientifiques,
00:03:20 mais aucun élément prouvant n'y a été trouvé.
00:03:23 Le propriétaire de la maison, lui, un homme âgé d'une quarantaine d'années, a été entendu librement par la gendarmerie,
00:03:31 là encore sans que rien ne permette de le rattacher à la disparition de Lina.
00:03:36 - Justement, cet homme a-t-il été ciblé ? On parle d'une voiture bleue, vous pouvez nous en dire plus ?
00:03:40 - Ce que l'on peut dire, c'est que l'enquête semblait effectivement se concentrer autour d'un départ en voiture de Lina.
00:03:50 Plusieurs témoignages assurent avoir vu la jeune fille sur la départementale 350, samedi 23 septembre, peu avant sa disparition,
00:03:59 dont cet homme que nous avons rencontré tout à l'heure et qui avait indiqué au gendarme avoir vu Lina à bord d'une voiture bleue.
00:04:06 Elle lui aurait fait coucou sans avoir l'air inquiète, elle était assise du côté passager.
00:04:12 Et puis, il y a un autre témoignage, celui de l'ancien maire de Plaine, Jean-Marc Chipon, qui conduisait sur cette route,
00:04:20 lui indique avoir croisé la jeune fille alors qu'elle était à pied.
00:04:23 Il indique surtout qu'elle n'était plus là lorsqu'il a fait le chemin en sens inverse quelques minutes plus tard.
00:04:30 Plusieurs véhicules ont donc été fouillés ces derniers jours et passés au peigne fin,
00:04:34 notamment des Renault Clio de couleur foncée, bleue, gris, mais là encore, rien n'y a été trouvé.
00:04:40 - En raison de la complexité de cette affaire, c'est le parquet de Strasbourg, donc Solène qui prend le relais du parquet de Saverne.
00:04:47 Quelles sont les questions qui restent en suspens et n'en nombreuses, j'imagine ?
00:04:50 - Alors, oui, des questions, il y en a beaucoup et les enquêteurs tentent toujours d'y répondre.
00:04:57 Lina est-elle montée à bord d'une voiture durant son trajet ? A-t-elle été contrainte ou non ?
00:05:03 Il y a aussi ce père de famille habitant de Plaine qui assure qu'une voiture, notamment une Citroën grise,
00:05:09 approchait sa fille dans les jours précédents de la disparition de Lina.
00:05:14 Alors, ces deux événements sont-ils liés ? Ce qui pourrait étayer la piste d'un enlèvement.
00:05:19 Mais là encore, il faut rester prudent. Et puis enfin, il y a le petit ami de Lina, Tao, qui habite à Strasbourg
00:05:26 et qu'elle devait justement rejoindre ce samedi 23 septembre.
00:05:29 Il affirme avoir reçu une vidéo de la part de Lina à 11h20, alors que le téléphone de la jeune fille a cessé d'émettre à 11h22,
00:05:37 soit deux minutes plus tard. Que s'est-il passé lors de ce laps de temps ? Là encore, on l'ignore.
00:05:42 Et puis, selon le dernier communiqué du parquet de Strasbourg, l'enquête s'oriente désormais vers des investigations
00:05:49 de longue haleine. À ce stade, il n'a été réuni aucune charge contre quiconque, aucune piste n'étant écartée ni privilégiée.
00:05:56 - Merci pour toutes ces précisions. Solène Boulan sur place avec Olivier Gangloff,
00:05:59 Marie-Laure Peuzan, porte-parole de la Gendarmerie nationale.
00:06:02 Une enquête au long cours qui s'annonce, des investigations de longue haleine, a dit la procureure de Strasbourg.
00:06:08 C'est désormais le scénario qui s'offre à nous.
00:06:10 - On continue effectivement sur le temps long. On a un certain nombre d'éléments qui ont pu être recueillis par les enquêteurs,
00:06:17 des témoignages, des traces indices, des prélèvements.
00:06:20 Maintenant, il faut analyser tout cela, décortiquer chaque témoignage pour voir les pistes qu'il y a encore à creuser.
00:06:27 Donc, on est maintenant sur des investigations sur le long terme. Tout élément qui va permettre ensuite d'orienter l'enquête et les investigations.
00:06:36 - Sur le terrain, il n'y a plus rien qui se déroule ou il y a encore des investigations sur le terrain ?
00:06:40 - Alors, on a toujours des investigations en cours. Vous le voyez, hier, effectivement, on avait eu l'IRCGN
00:06:46 qui est venu sur place pour faire des investigations. Donc, chaque élément...
00:06:51 - Institut de recherche de l'IRCGN ?
00:06:54 - Alors, pardon, oui, l'Institut de recherche criminelle de la Gendarmerie nationale, pardon,
00:06:58 qui, en fait, est composé de gendarmes qui ont une formation un peu plus poussée sur les recherches de traces et indices,
00:07:04 et notamment sur des surfaces diverses. Donc, ces prélèvements-là vont être ensuite analysés.
00:07:13 Donc, ça peut aussi emmener...
00:07:15 - Ils ont utilisé le produit qui s'appelle le Bluestar, c'est ça qui pourrait permettre de révéler des traces de sang ?
00:07:19 - Je ne peux pas vous dire ce qu'ils ont utilisé précisément, mais ils peuvent être amenés à utiliser ce type de produit.
00:07:27 - Alors, on imagine bien que les gendarmes sont évidemment à pied d'œuvre.
00:07:31 On va juste écouter le témoin dont parlait Solène Boullens, ce monsieur qui affirme avoir vu Linat dans une voiture, l'air assez calme.
00:07:37 Écoutez Robert.
00:07:40 - Si je n'ai pas vu la personne complète, je vais être légèrement biche, quoi. C'est tout ce que je peux dire.
00:07:46 Bon, couleur... La voiture est d'une couleur foncée, mais avec ça, vous voyez, ça change de couleur.
00:07:52 Je l'ai bien reconnue. Elle m'a reconnue. Elle m'a fait un coucou, de toute façon. Donc je ne peux pas nier.
00:07:58 - Elle avait l'air comment, dans la voiture ? - Naturelle. Naturelle, ouais. Pas effrayée.
00:08:03 Du coup, je ne savais même pas, moi. Le samedi, elle a pris que le lade.
00:08:07 Le lade, il y a un peu de midi, donc je ne savais pas qu'elle avait été enlevée.
00:08:11 Je m'entendais dire qu'une fille avait été enlevée. Ça a été le dimanche, mais qui ? Voilà. Allez savoir.
00:08:17 Et puis j'ai appris que c'était elle. J'ai dit "merde, elle m'a fait coucou ici, devant".
00:08:22 - C'est un témoignage très important, Eric Rivela. - Oui, très important, parce que ce que dit ce témoin Robert,
00:08:27 quand il explique que Linat... Sans doute Linat... Enfin, il l'a reconnu formellement. Il habite le village.
00:08:33 Il lui a fait un coucou. Elle n'avait pas l'air stressée du tout. Et la voiture, elle est en direction de Strasbourg,
00:08:37 comme si elle était montée dans une voiture de quelqu'un qu'elle connaissait et qui lui aurait peut-être promis, d'ailleurs, de l'emmener directement à Strasbourg.
00:08:43 - Ou à la gare. Ou de la poser à la gare, peut-être. - Enfin, pas dans cette direction-là, visiblement, comme s'il lui avait... Voilà.
00:08:49 Puisqu'elle a l'air décontractée, elle n'a pas l'air stressée, dit le témoin, lorsqu'il s'explique, on peut ne pas écarter cette hypothèse.
00:08:57 Elle serait montée avec quelqu'un qu'elle connaît, qui lui aurait peut-être promis de lui dire "Mais non, ne partez pas à la gare, je vous emmène directement à Strasbourg".
00:09:05 Et là, peut-être, on est bon. - Oui, Drignel ?
00:09:07 - La première chose, c'est qu'il faut être certain que ce que dit ce monsieur est vrai. Il a pu voir une autre jeune fille dans une autre voiture.
00:09:14 Et ça ne veut pas pour autant dire que la jeune fille n'a pas été enlevée dans une autre voiture. Enfin, voilà.
00:09:19 Donc, ce qu'il faut bien comprendre, c'est qu'il n'y a aucune piste qui est écartée.
00:09:22 Ce qu'on comprend simplement rétrospectivement, c'est que c'est sur la base du témoignage de ce monsieur qu'un certain nombre d'investigations ont été conduites ce week-end,
00:09:30 puisque c'est sur la base du signalement du véhicule.
00:09:35 Moi, ce que je note surtout, c'est le communiqué de presse du procureur de la République de Strasbourg.
00:09:41 À ce stade, il n'a été réuni aucune charge contre quiconque, aucune piste n'étant écartée ni privilégiée.
00:09:47 Ça veut vraiment dire ce que ça veut dire. C'est-à-dire, ils ne peuvent pas mentir.
00:09:50 Non, mais il n'y a pas de suspect aujourd'hui. C'est très clair.
00:09:54 Si à posteriori, on apprend qu'ils avaient une piste, ce n'est pas possible pour le procureur de la République d'assumer ça.
00:09:59 Donc, réellement, ça veut dire que toutes les pistes sont envisageables.
00:10:02 Et je voyais même ce week-end, il y avait à la fois le témoignage de ce monsieur-là, donc il y a eu des actes d'enquête qui ont été conduits.
00:10:10 Et il y a aussi eu des étangs qui ont été sondés par des plongeurs.
00:10:16 Donc, ça veut dire aussi que même ce week-end, la piste de la mort, puisque c'est terrible à dire,
00:10:22 mais quand les plongeurs de la gendarmerie vont sonder un étang, c'est rarement pour récupérer quelqu'un qui est encore en vie.
00:10:28 Donc, la piste de la mort de cette jeune fille est clairement envisagée, mais comme toutes les autres pistes.
00:10:34 Aucune piste n'est écartée ni privilégiée, madame Laporte.
00:10:37 Peut-être aussi, effectivement, un étang, c'est aussi peut-être un endroit où il peut y avoir des objets qui sont tombés et qui vont orienter l'enquête.
00:10:43 Donc, n'allons pas trop vite en conclusion. Il faut rester mesuré dans nos conclusions.
00:10:48 Il faut laisser les enquêteurs travailler parce que localement, effectivement, ne faisons pas l'enquête à leur place.
00:10:55 Ça, il me semble que c'est très important.
00:10:56 Il faut... Vous avez des choses qui sont visibles et donc c'est vrai qu'au niveau médiatique, on voit des vérifications.
00:11:03 Il y a des choses qui sont moins visibles dans le travail des enquêteurs.
00:11:05 Il faut vraiment les laisser travailler. Ils exploitent vraiment l'ensemble des hypothèses.
00:11:10 On n'a pas d'hypothèses privilégiées et effectivement, c'est ce que disent aussi les magistrats.
00:11:15 Et il faut progresser pas à pas.
00:11:17 Vous avez vu qu'on a un témoignage qui nous parle d'une voiture bleue, un témoignage qui parle d'une voiture grise.
00:11:22 Donc voilà, il y a aussi une interprétation qui peut être humaine.
00:11:27 Quelqu'un rentrerait ici, on lui demanderait la couleur du...
00:11:30 On demanderait à chacun la couleur du pantalon. On n'aura peut-être pas la même couleur.
00:11:33 Donc c'est vraiment très très important de corroborer ces témoignages avec des éléments de preuve et des éléments vraiment concrets qui vont permettre d'étudier la question.
00:11:43 Et c'est ce qui s'est passé à la suite du témoignage de ce monsieur, on est bien d'accord.
00:11:45 Les actes d'investigation qui ont été faits ont été faits consécutivement.
00:11:48 Elles sont des témoignages auprès des enquêteurs.
00:11:50 On a effectivement beaucoup de témoignages et en fait, les enquêteurs vérifient tout.
00:11:54 À chaque fois que quelqu'un apporte un élément, il est vérifié pour pouvoir fermer des portes ou pour pouvoir orienter les investigations.
00:12:00 Vraiment, l'ensemble des enquêteurs mobilisés de la section de recherche...
00:12:05 - Il y a combien d'hommes mobilisés ?
00:12:06 - On a une vingtaine d'enquêteurs qui sont mobilisés au quotidien et qui procèdent à toutes ces vérifications,
00:12:13 aussi bien dans le monde physique que dans le monde virtuel également.
00:12:17 - Les auditions se poursuivent ? Il y a encore des auditions ?
00:12:19 - Oui, il y a toujours...
00:12:21 Alors je ne peux pas vous dire où ils en sont concrètement puisqu'il y a effectivement le secret de l'enquête,
00:12:25 mais on continue tant qu'on a regardé, vous avez montré un témoignage, et bien cette personne, forcément, on va vérifier son témoignage.
00:12:32 Donc toute nouvelle personne qui se manifeste va être auditionnée pour voir si elle a des éléments concrets à apporter à l'enquête.
00:12:39 - Rachel Khan, cette affaire est terrible. On est près de neuf jours après la disparition de Léna.
00:12:45 - Oui, aucune piste privilégiée. C'est ça en fait, c'est cette notion-là qui résonne parce que la nature a horreur du vide
00:12:53 et donc on essaie de se contraindre à ne pas faire d'interprétation, à ne pas faire de supposition,
00:12:58 et finalement notre psychologie humaine a envie d'y aller dans des imaginaires.
00:13:03 Et j'ai une pensée pour la mer, pour qui ça doit être les montagnes russes,
00:13:08 c'est-à-dire qu'elle doit se raccrocher au moindre indice, au moindre témoignage,
00:13:13 et ces montagnes russes, c'est quelque chose d'absolument infernal en réalité.
00:13:17 - Marie-Laure Pesand, est-ce qu'il y a justement quelqu'un de la gendarmerie ou un enquêteur qui est chargé de faire la liaison avec la maman,
00:13:23 de la tenir au courant, parce qu'il y a eu des choses terribles ce week-end,
00:13:26 on a retrouvé un sac avec des ossements, il se trouvait que c'était des ossements des animaux.
00:13:29 Est-ce que quelqu'un va en permanence lui dire "voilà, on en est là" pour éviter qu'elle ne soit absolument passée par tous les états ?
00:13:36 - On a toujours un lien privilégié entre un enquêteur et la famille d'une victime,
00:13:40 donc ça se fait naturellement finalement, on va l'informer au fur et à mesure.
00:13:45 Alors par rapport à l'enquête, il y a ce secret de l'enquête, il y a des éléments qu'on ne peut pas lui révéler,
00:13:50 déjà parce que ça ne lui apporterait peut-être rien, il faut être mesuré dans ce qu'on lui donne.
00:13:57 Si elle a besoin d'éléments, si elle veut être au contact des enquêteurs, de toute façon on est à ses côtés.
00:14:04 - Un dernier mot et après on va passer au...
00:14:06 - François Béponny.
00:14:07 - Je te sous-titre une question, pardon François.
00:14:10 On a en tête bien sûr l'affaire du petit Émile, on a cette voiture grise avec ce père qui dit que sa fille avait...
00:14:16 Est-ce qu'aujourd'hui il y a, sans psychose aucune, je vous pose une question,
00:14:20 une recrudescence de tentatives d'enlèvement d'enfants dans ce pays ?
00:14:23 Parce que j'ai l'impression qu'on en parle beaucoup en ce moment
00:14:27 et que beaucoup de faits nous laisseraient penser peut-être, mais c'est ma question.
00:14:30 - On a parfois peut-être une focale un peu médiatique sur ces événements-là.
00:14:35 On a 43 000 jeunes qui disparaissent chaque année, soit par une fugue, la majorité ce sont des fugues,
00:14:43 et donc on peut avoir sur certains territoires une certaine inquiétude,
00:14:48 mais c'est vrai qu'un jeune qui fugue va revenir relativement vite et donc on va moins en parler.
00:14:53 Là on a certains faits comme ceux-là où on ne retrouve pas l'enfant, ça fait plus de bruit,
00:15:00 et effectivement il y a un focus dessus, mais on ne peut pas parler d'une recrudescence des enlèvements.
00:15:06 - Il n'y a pas une augmentation des enlèvements de mineurs.
00:15:08 - N'oublions pas, on n'est pas encore sûr qu'il s'agisse d'un enlèvement.
00:15:12 - Sur les contacts avec la famille, les choses changent un peu lorsqu'il y a des magistrats qui ont été désignés,
00:15:17 c'est le cas là, parce qu'après c'est les magistrats qui doivent communiquer ou pas.
00:15:20 Et souvent les familles justement ont ce problème-là,
00:15:22 c'est les avocats qui jouent le rôle de contact, mais souvent elles reprochent de ne pas avoir suffisamment d'informations,
00:15:28 même si les choses évoluent plutôt favorablement, mais c'est toujours compliqué s'il y a le secret de l'instruction,
00:15:32 et que comme aucune piste n'est... parfois les magistrats en disent le moins possible.
00:15:37 - Alors on va passer maintenant, si vous le voulez bien, aux annonces d'Emmanuel Macron,
00:15:40 parce qu'elles concernent là encore la gendarmerie, c'est pour ça que je vous remercie de rester avec nous.
00:15:44 238, c'est ça la nouvelle brégade ? Au départ je crois que c'était un peu moins, le chiffre augmente, c'était 220, on est monté à 238 ?
00:15:50 - C'était 200 et puis on est passé... - 200, et c'est monté, on t'en vient.
00:15:53 Ça faisait partie des promesses faites par le président de la République à l'issue du Beauvau de la sécurité,
00:15:57 on va voir le détail avec Viviane et Hervier et on va voir ce que ça implique concrètement pour les gendarmes.
00:16:01 Emmanuel Macron avait promis la création de 200 nouvelles brigades de gendarmerie avant sa réélection,
00:16:08 il y en aura finalement plus, 238 exactement.
00:16:12 Pour le chef de l'État, cette décision s'est imposée pour répondre aux nouveaux défis de la sécurité.
00:16:17 - Vous avez déjà, vous l'avez vu sur la carte, beaucoup de brigades de gendarmerie,
00:16:21 mais il apparaissait que parfois l'élongation de leur zone d'intervention, que l'évolution de la délinquance,
00:16:27 que les réductions des dernières décennies avaient fait naître des besoins supplémentaires.
00:16:30 Et donc c'est comme ça qu'on a aménagé les choses.
00:16:33 145 brigades mobiles vont être créées, elles sont constituées d'un camion avec à son bord 6 gendarmes
00:16:39 et tous les services embarqués que l'on trouve dans une brigade classique.
00:16:42 C'est un nouveau concept, un peu comme une gendarmerie itinérante qui vient à vous.
00:16:47 Quant aux brigades fixes, 96 vont voir le jour avec en moyenne une dizaine d'effectifs par centre.
00:16:53 Tous les départements de France métropolitaine et d'Outre-mer sont concernés,
00:16:57 avec au minimum une implantation par département,
00:16:59 mais jusqu'à 3 ou 4 nouvelles brigades par département en fonction des besoins.
00:17:04 Au total, cela représente 3500 gendarmes supplémentaires,
00:17:08 des créations de postes qui vont s'échelonner jusqu'en 2027.
00:17:11 Les premières brigades fixes et mobiles seront opérationnelles dès novembre prochain.
00:17:16 - Alors la gendarmerie itinérante, effectivement c'est un nouveau concept, marie-laure pesant.
00:17:21 Ça veut dire qu'ils vont aller d'une région à l'autre
00:17:24 ou ils seront quand même contenés dans une région ou un département ?
00:17:27 - Alors on aura des brigades dans les nouveaux types de brigades qui vont être mises en place.
00:17:31 On aura des brigades fixes et des brigades mobiles.
00:17:35 Ces brigades mobiles viendront renforcer des brigades filles et se projetteront sur le territoire,
00:17:40 dans des zones qui se sont senties jusqu'à présent un peu trop isolées.
00:17:45 Et donc il y aura ce principe-là d'aller vers cette population par un moyen
00:17:51 qui peut être un véhicule mobile par exemple ou aller dans des tiers lieux.
00:17:55 - Oui. Louis de Rugny, quel est l'avantage de ces brigades itinérantes qui vont aller sur tous les terrains ?
00:18:02 - Moi je vous cache pas...
00:18:04 - Vous êtes sceptique ?
00:18:05 - Non mais je m'attendais à ce que le chiffre des brigades fixes soit plus élevé.
00:18:09 Parce qu'en fait, globalement, alors c'est très bien, non mais objectivement,
00:18:12 ça fait des années qu'à la fois les gendarmes et surtout la population le réclament.
00:18:16 Donc 96 brigades fixes, ça fait à peu près une brigade supplémentaire par département.
00:18:22 Personne va être contre, tout le monde applaudit des deux mains.
00:18:25 Ensuite moi je demande à voir ce que vont devenir les brigades volantes.
00:18:29 Parce que par définition, une brigade volante ça peut servir à...
00:18:31 - Alors ils disent pas volante, parce que ça rappelle d'autres souvenirs.
00:18:34 - Non, ils disent mobiles.
00:18:35 - Excusez-moi, mais au ministère de l'Intérieur ils appellent ça...
00:18:40 - Il y a la douane volante, ça existe.
00:18:42 - Oui, les brigades.
00:18:44 - Non mais les brigades mobiles.
00:18:46 Donc l'idée c'est d'aller ponctuellement vers, ou alors d'apporter des renforts,
00:18:50 parce que c'est aussi à ça que ça va servir.
00:18:52 Et donc on attend de voir concrètement l'utilité,
00:18:56 et puis la manière avec laquelle aussi les commandants de groupements,
00:18:59 donc qui dirigent la gendarmerie dans les départements, vont les utiliser.
00:19:03 Parce que ça dépend aussi beaucoup de ça.
00:19:05 Mais ce qui est intéressant, et je termine simplement d'un mot,
00:19:07 d'un mot c'est qu'en fait on revient dans une logique
00:19:11 qui était celle de la gendarmerie il y a encore 15 ans.
00:19:13 - C'est-à-dire ?
00:19:14 - C'est-à-dire que c'est la présence, c'est une stratégie au contact des Français.
00:19:18 - On veut voir les gendarmes.
00:19:19 - Mais ce qu'il y a c'est qu'entre 2007 et 2016,
00:19:25 il y a à peu près 500 brigades qui avaient été supprimées,
00:19:28 parce qu'il y avait eu des logiques de regroupement,
00:19:30 en fait sous forme un peu de poule de gendarmes par département,
00:19:34 où on se disait qu'il fallait que les gendarmes viennent quand il y a une urgence.
00:19:38 Et donc là on change complètement de logique vers les citoyens,
00:19:43 vers les Français.
00:19:44 Sur l'histoire des brigades mobiles,
00:19:45 on est d'accord que ces brigades vont être rattachées à des brigades fixes.
00:19:49 Ils ne vont pas dormir le soir dans leur fourrelette.
00:19:52 Donc ils vont rentrer le soir dans une brigade fixe,
00:19:54 mais visiblement ils vont être affectés en priorité
00:19:56 à une partie du territoire de la brigade fixe
00:19:58 qui était peu concernée précédemment.
00:20:00 Mais bien entendu, comme Lud l'a dit juste avant,
00:20:04 la hiérarchie peut de temps en temps les appeler, les faire aller ailleurs.
00:20:06 Ils ne vont pas être affectés en permanence.
00:20:09 Maintenant, on sent bien ce que ça veut dire.
00:20:10 - Mme Pesand vous répondra après.
00:20:11 Alors oui, je vous laisse finir.
00:20:13 - Non, non, non, voilà, la question c'est celle-là.
00:20:15 Parce qu'on comprend bien la logique,
00:20:17 mais elles seront rattachées à une brigade fixe
00:20:19 et après ils pourront utiliser l'ensemble des agents de la brigade,
00:20:21 des gendarmes de la brigade, en fonction des impératifs.
00:20:25 - Alors on a un système donc des brigades fixes effectivement existantes.
00:20:29 On s'est rendu compte, en fait là, on doit répondre à trois choses.
00:20:32 En fait, la création des 200 brigades, c'est trois éléments.
00:20:35 C'est d'abord remettre de l'Etat dans les territoires.
00:20:38 Donc on avait des territoires qui étaient,
00:20:40 qui se sentaient un peu oubliés ou un peu isolés.
00:20:44 On est dans cette première démarche.
00:20:45 La deuxième démarche, c'est remettre de la sécurité publique,
00:20:48 un service de sécurité au plus près de la population
00:20:52 avec une présence de voix publiques accrue.
00:20:55 Et le dernier point correspond en fait à une,
00:20:59 finalement, la stratégie de la gendarmerie.
00:21:02 On a mis en place depuis quelques temps une nouvelle stratégie
00:21:04 qui est d'aller vers la population.
00:21:07 Et donc, en fait, on va, on change notre façon de penser l'opérationnel.
00:21:11 On n'est plus sur "je suis à la brigade et j'attends quelqu'un
00:21:16 qui a besoin d'informations, qui a besoin de porter plainte",
00:21:19 mais plus "je vais vers cette population".
00:21:22 Et donc, on développe des outils qui nous permettent d'aller vers la population.
00:21:26 Donc ces brigades mobiles correspondent à ce besoin.
00:21:29 On aura des brigades, finalement, qui seront sur roues,
00:21:32 qui seront en mesure de faire de la prévention, des actions de prévention,
00:21:35 de mener des enquêtes, de prendre des plaintes avec des outils qu'on a chez nous,
00:21:39 on appelle des ubiquitics si on était, des ordinateurs portables,
00:21:42 qui nous permettent d'avoir tout notre environnement de travail
00:21:45 et donc qui permettront à un gendarme dans un territoire reculé
00:21:48 de prendre une plainte s'il y a un besoin.
00:21:51 Donc c'est vraiment cette logique-là, c'est une brigade qui est sur roues
00:21:54 et qui va au plus près de la population.
00:21:56 Différence culturelle très forte du coup avec la police.
00:21:58 Bien sûr, mais c'est pas le même territoire.
00:22:00 Enfin de police-secours.
00:22:01 Pas le même territoire, mais zone urbaine pour la police,
00:22:04 zone rurale pour la gendarmerie.
00:22:05 La gendarmerie revient un peu aux fondamentaux de ce qu'elle était
00:22:09 et il y a vraiment une distinction du coup philosophique d'approche
00:22:12 entre police et gendarmerie.
00:22:13 La réalité, Éric Grevel, c'est que les Français, dans ces zones-là,
00:22:16 ils ne voient plus l'État.
00:22:18 Et ils ont besoin que les gendarmes...
00:22:20 Vous avez tout à fait raison.
00:22:21 Donc on ne va pas bouder notre plaisir.
00:22:22 C'est une très bonne nouvelle.
00:22:23 Partout, l'ordre républicain peut être restauré.
00:22:25 C'est une très bonne nouvelle, d'autant plus, vous avez raison, Laurence,
00:22:28 c'est que la sécurité dépend d'un service public,
00:22:31 en l'occurrence dans les territoires, de la gendarmerie.
00:22:33 Le fait d'avoir plus de gendarmes sur le terrain au contact des populations,
00:22:36 c'est une très bonne chose, à l'heure où ces populations vont disparaître,
00:22:40 parfois la perception, parfois le bureau de poste, etc.
00:22:43 Donc c'est vraiment pour moi une très bonne nouvelle.
00:22:45 Mais au-delà de l'aspect sécuritaire,
00:22:49 il y a aussi cette France qui a été oubliée.
00:22:50 Vous savez, c'est le livre d'Éric Guillouis, la France périphérique.
00:22:53 Christophe Guillouis.
00:22:55 La France périphérique, c'est-à-dire cette France
00:22:58 qui d'ailleurs, on l'a vu sur les ronds-points,
00:23:01 qui était la France des gilets jaunes.
00:23:02 Donc il y a cet apport et puis aussi la croissance de la délinquance
00:23:06 dans nos territoires avec l'augmentation aussi du trafic de drogue.
00:23:10 Dans les petites villes et les zones de remise ?
00:23:12 Juste un petit bout de la lorniette, puisqu'on parlait de gendarmes volants,
00:23:16 de gendarmes mobiles, espérons que les douanes volantes
00:23:19 et la gendarmerie volante s'entendront bien,
00:23:22 notamment, parce qu'il y a eu quelques frictions à un moment donné,
00:23:24 notamment pour la lutte contre le trafic de drogue.
00:23:27 On s'entend très bien, on travaille ensemble,
00:23:29 main dans la main et on continuera.
00:23:31 Merci beaucoup, Marie-Laure Pesand, porte-parole de la Gendarmerie nationale,
00:23:33 d'être venue ce soir dans Pölzstein.
00:23:35 On fait une petite pause, on se retrouve dans un instant,
00:23:36 on partira à Nîmes, dans le quartier de Pis 20,
00:23:39 où vous savez, un jeune garçon de 10 ans avait trouvé la mort
00:23:42 dans un règlement de compte d'un dealer.
00:23:44 Là, c'est la double peine pour les habitants,
00:23:45 les services publics, pour le coup, sont en train de disparaître.
00:23:48 À tout de suite.
00:23:49 17h30, on se retrouve en direct dans Pölzstein sur CNews.
00:23:55 On vous laisse aussi le rappel des titres de l'actualité avec Augustin Donadio.
00:23:58 La nouvelle campagne de vaccination contre le Covid-19 démarre aujourd'hui.
00:24:05 Elle concerne dans un premier temps les personnes les plus à risque.
00:24:09 Initialement prévue dans deux semaines,
00:24:10 la campagne de vaccination a été avancée par le gouvernement
00:24:13 face à la reprise de la pandémie.
00:24:15 Les patients pourront se faire vacciner en ville,
00:24:17 par un médecin, un pharmacien, un infirmier ou même par un dentiste.
00:24:21 L'injection est prise en charge à 100%.
00:24:25 Justement, le prix Nobel de médecine est attribué à la Hongroise
00:24:28 Cathaline Carrico et à l'Américain Drew Westman,
00:24:31 récompensés pour leurs travaux sur les vaccins ARN messagers contre le Covid-19.
00:24:35 Les deux scientifiques ont été distingués pour leur découverte
00:24:38 concernant les modifications des bases nucléiques
00:24:41 qui ont permis le développement des vaccins ARN.
00:24:43 Si cette découverte leur avait déjà valu de nombreuses reconnaissances,
00:24:46 le comité Nobel attend généralement plusieurs dizaines d'années
00:24:49 pour reconnaître une percée décisive.
00:24:51 Et ce lundi, il flotte comme un air d'été en France.
00:24:55 Plusieurs records ont été battus, c'est le cas à Clermont-Ferrand.
00:24:57 31 degrés relevés cet après-midi,
00:24:59 26,3 degrés à super baisse dans le Sanssy contre 23,6 en 2001
00:25:05 et 27,7 degrés dans le Mont-Dore contre 24,7 en 2001.
00:25:10 C'est un record mensuel.
00:25:12 Merci beaucoup Augustin de Nadieu pour ce rappel des titres de l'actualité.
00:25:15 On va tout de suite partir dans le quartier de Pissevin à Nîmes.
00:25:17 Je vous le disais, les trafics de drogue ont déjà fait
00:25:20 de nombreuses victimes et notamment des dommages
00:25:22 comme la mort de ce petit garçon de 10 ans, Fayenne.
00:25:25 Mais désormais, c'est la double peine parce que les services publics
00:25:28 sont en train d'être réduits.
00:25:28 La mairie a annoncé réduire les transports en commun
00:25:31 et puis maintenant réduire le temps d'accueil dans le péris scolaire.
00:25:33 Explication sous Maya Labou, Lalou et on en parle ensuite.
00:25:36 C'est un nouveau recul du service public dans le quartier de Pissevin à Nîmes.
00:25:42 Dès aujourd'hui, le créneau d'accueil d'enfants gardés en crèche,
00:25:46 en péris scolaire ou en centre de loisir est réduit d'une heure au total.
00:25:50 Écoeurée, énervée.
00:25:52 Je connais des parents qui travaillent dans le quartier
00:25:55 et qui ont besoin de cet accueil péris scolaire le matin et le soir aussi.
00:25:59 Et c'est compliqué pour elles, c'est difficile.
00:26:02 Cette mesure de protection permet notamment aux employés du public
00:26:05 d'arriver plus tôt chez eux.
00:26:07 Car depuis le mois d'août, après les tirs meurtriers,
00:26:10 les bus ne desservent plus le quartier.
00:26:13 Pour certains habitants, ces décisions sont un aveu de faiblesse,
00:26:17 ce que réfute Franck Proust, le président de Nîmes Métropole.
00:26:20 Il n'y a ni abandon, ni soumission.
00:26:23 Il y a une problématique qui est difficile à résoudre.
00:26:27 Il faudra certainement beaucoup de temps pour remettre un peu d'ordre.
00:26:31 Ce qu'on peut faire aujourd'hui, c'est un dialogue constant.
00:26:33 On ne résoudra pas tout par la multiplication des forces de l'ordre.
00:26:38 Un constat qu'Alain Lorgias,
00:26:40 président du comité de quartier de Pissevins, ne partage pas.
00:26:43 Nous, on est pour la présence de la police de proximité.
00:26:48 Parce que finalement, quand la police arrive sur un quartier,
00:26:51 c'est des opérations coup de poing, ils n'ont aucun contact.
00:26:56 Il faut qu'ils aient un contact avec la population.
00:26:59 Depuis le mois de juin, une quarantaine de policiers de la CRS 8
00:27:03 et une trentaine de policiers sont déployés pour le retour à l'ordre.
00:27:07 - Rachel Kahn, pour les habitants, c'est terrible.
00:27:09 Parce que non seulement ils ont les trafics de drogue,
00:27:11 mais en plus, ils ont la disparition des services publics.
00:27:13 - Oui, et puis dans la lettre et dans l'esprit de notre constitution,
00:27:17 on dit souvent que la France est une,
00:27:19 sauf que là, dans ces quartiers-là, la France est autre.
00:27:21 C'est un autre monde.
00:27:22 Donc, en fait, c'est une rupture de l'égalité territoriale.
00:27:26 C'est une rupture de la continuité des services publics.
00:27:31 Et cette situation doit être prise de manière très urgente.
00:27:34 Je ne suis pas tout à fait d'accord avec les propos du maire.
00:27:39 Oui, c'est un abandon de la République.
00:27:42 C'est la République qui part de ces quartiers-là.
00:27:45 Et par ailleurs, il faudrait, pour rétablir la situation,
00:27:49 un courage collectif, mais un vrai courage.
00:27:52 - François Péponi ?
00:27:53 - Oui, j'étais inquiété, je trouvais bien.
00:27:55 Je l'avais visité en tant que président de l'ANRU,
00:27:56 de l'Alliance nationale de la rénovation urbaine.
00:27:58 Et il y a quelque part une faillite des élus.
00:28:01 Ce quartier, il est connu depuis des années
00:28:03 comme étant en grande difficulté comme un lieu
00:28:05 et du trafic de drogue.
00:28:06 Et rappelez-vous, c'était de ces quartiers-là
00:28:07 que beaucoup de jeunes étaient partis en Syrie, rejoindre Daesh.
00:28:11 Donc, tout était un peu lié.
00:28:13 Et on voit bien que les élus étaient un peu dépassés,
00:28:15 n'arrivaient pas à faire.
00:28:16 Donc là, ils constatent que les bus ne peuvent plus venir.
00:28:18 Donc, les fonctionnaires ne peuvent plus rentrer chez eux.
00:28:21 Donc, on recule, on recule, on recule à chaque fois.
00:28:23 Et c'est les trafiquants qui galent.
00:28:25 Moi, je l'ai visité à l'époque.
00:28:26 C'était une espèce de centre commercial enterré.
00:28:29 Une situation qu'il faudrait tout raser,
00:28:31 ou en tout cas, essayer de reconstruire.
00:28:33 Sauf que ça prend beaucoup de temps.
00:28:34 Et s'il n'y a pas la volonté politique,
00:28:36 on se retrouve avec la République qui recule.
00:28:38 Éric Rebelle ?
00:28:38 Oui, non, pas mieux.
00:28:39 C'est la République qui recule.
00:28:40 Ce n'est pas un affaiblissement, c'est un effondrement.
00:28:42 Et on ghettoïse un peu plus ces cités
00:28:44 parce que finalement, le symbole, il est fort.
00:28:46 En les privant de services publics,
00:28:48 un peu une heure par-ci, une heure par-là,
00:28:50 en fait, vous les isolez encore plus.
00:28:53 Vous en faites des ghettos encore plus fermés sur eux-mêmes.
00:28:56 Avec, pardonnez-moi, mais moi, je...
00:28:58 C'est-à-dire que c'est les crèches qui ferment plus tôt,
00:29:00 c'est la médiathèque qui est plus accessible à...
00:29:02 - Le soutien scolaire. - Donc vous ghettoïsez un peu plus
00:29:03 les gens qui dedans déjà souffrent
00:29:05 des trafics de drogue et des trafiquants.
00:29:08 Enfin, c'est le maire...
00:29:11 Enfin, M. Proust qui a parlé...
00:29:12 C'est le président de la intercommunalité.
00:29:13 Très bien, il est LR.
00:29:15 Il est LR.
00:29:15 Bon, ben écoutez, si un LR considère
00:29:17 que la République qui recule, ce n'est pas un souci.
00:29:20 Je me fais du souci pour les LR.
00:29:22 Alors, Louis ?
00:29:22 Je trouve que si on touche du doigt
00:29:24 les limites aussi du tout police municipale.
00:29:26 Parce qu'en fait, selon que vous habitez dans une commune
00:29:29 qui a les moyens, en fait, votre sécurité est assurée
00:29:31 à la perfection, je pense.
00:29:33 Il y a plein de villes qu'on peut avoir en tête.
00:29:36 Et puis, si vous habitez dans une commune
00:29:38 qui a beaucoup moins de moyens, parce que ça coûte très cher
00:29:39 en fait d'avoir une police municipale,
00:29:41 eh bien, vous ne pouvez, entre guillemets,
00:29:42 compter que sur la police nationale.
00:29:44 Et je pense que de plus en plus,
00:29:46 on va assister à ce type de phénomène
00:29:48 avec des villes surprotégées,
00:29:49 et tant mieux pour les habitants de ces villes,
00:29:52 et puis des villes totalement sous-protégées
00:29:55 parce qu'en fait, il n'y a non seulement pas de police municipale,
00:29:58 mais en plus, il n'y a pas assez d'effectifs de police nationale.
00:30:01 Et je pense que ça va être le début d'une longue série, malheureusement.
00:30:05 Et donc, je pense qu'il faudrait en fait...
00:30:06 Et des inégalités...
00:30:07 Ce qu'il faudrait faire, c'est utiliser la police nationale
00:30:10 pour contrebalancer l'absence d'effectifs de police municipale.
00:30:15 Ça paraît absurde, mais je pense qu'il n'y a pas d'autre solution.
00:30:17 Et l'orpara qui a été sur place,
00:30:18 notre correspondante, il y a quelques heures,
00:30:20 me dit que les habitants ont peur de la balle perdue,
00:30:22 en permanence, dans la rue, chez eux.
00:30:24 Ils ont peur de la balle perdue. C'est terrible.
00:30:25 Parce qu'il n'y a pas de présence.
00:30:27 On peut, quoi.
00:30:28 Vraiment, on pense à eux.
00:30:30 Et merci à l'orpara pour ce sujet avec Stéphane Héroucki.
00:30:33 On va maintenant parler d'un autre sujet
00:30:35 parce qu'on a été rejoint par Philippe Chauvin.
00:30:37 Bonsoir, Philippe Chauvin.
00:30:38 Bonsoir.
00:30:38 Vous étiez venu déjà il y a quelques semaines sur notre antenne
00:30:40 pour parler de ce livre "Rugby, mourir fait partie du jeu"
00:30:44 aux éditions du Rocher, le combat d'un père endeuillé.
00:30:46 Vous avez perdu votre fils Nicolas.
00:30:48 Il avait 18 ans et il était à l'époque joueur de rugby.
00:30:52 Il a été victime d'un plaquage avec un arrachement fatal
00:30:57 de la seconde vertèbre cervicale.
00:30:58 Ce qui m'amène à vous inviter à nouveau,
00:31:01 c'est l'état de santé de nos joueurs de rugby,
00:31:02 à la lumière de ce qui s'est passé pour Antoine Dupont.
00:31:04 On va voir quel est votre sentiment vis-à-vis de ça,
00:31:07 cette blessure de ce joueur qui est en train de revenir
00:31:09 pour s'entraîner.
00:31:10 Mais d'abord, on va faire un petit point avec Emma Kant, d'Infosport,
00:31:13 sur ce retour un peu rapide d'Antoine Dupont
00:31:17 avec des indignations sur le fait que peut-être
00:31:19 il met en danger sa santé.
00:31:21 Des premières foulées, espérées puis attendues,
00:31:25 et forcément commentées.
00:31:27 Après sa fracture de la mâchoire, Antoine Dupont a fait son retour
00:31:31 à l'entraînement parmi ses coéquipiers hier.
00:31:33 Il va bien, il est souriant.
00:31:35 Je pense qu'il a pu un petit peu se reposer de l'opération aussi.
00:31:39 C'est agréable de le retrouver,
00:31:41 mais on s'est aussi préparé toute la semaine dernière
00:31:45 au fait qu'il mette un petit peu de temps à revenir.
00:31:48 La convalescence du demi-mêlé suit donc son cours
00:31:51 dans un processus de reprise aménagé.
00:31:54 Mais en attendant l'avis des médecins...
00:31:56 On se met en mode préparation de match.
00:32:00 Ce qui est très important, c'est le match qui arrive vendredi.
00:32:03 Car les Bleus doivent valider leur billet contre l'Italie
00:32:06 avant d'espérer disputer les quarts avec Antoine Dupont.
00:32:10 Ce qui est intéressant, c'est qu'il y a eu un sondage d'Oxapo à Winamax
00:32:13 qui dit que 56% des Français pensent qu'Antoine Dupont
00:32:15 ne doit pas jouer le quart de finale.
00:32:17 Ce n'est pas tout de suite, mais peut-être dans 10 jours.
00:32:20 Philippe Chevin, qu'en pensez-vous ?
00:32:23 C'est plutôt une bonne nouvelle quelque part.
00:32:25 On dirait que 56% n'est pas énorme,
00:32:27 mais ça veut dire qu'on considère enfin
00:32:29 que la santé des joueurs est importante
00:32:31 et qu'un match, même une Coupe du Monde,
00:32:34 ne vaut pas la vie d'un individu.
00:32:36 Et ça, je trouve ça bien,
00:32:38 parce que ça commence un petit peu à bouger.
00:32:41 Je ferais un parallèle avec ce qui s'est passé hier.
00:32:43 À la limite, le match Afrique du Sud contre Tonga.
00:32:47 Il y a un joueur, un aîlé sud-africain,
00:32:49 à 20ème, 25ème minute, qui a été aussi percuté
00:32:52 suite à un plaquage à la face.
00:32:54 Il a les mêmes symptômes,
00:32:55 enfoncement de la pommette, fracture.
00:32:58 Le joueur qui a fait ça n'a pas été sanctionné.
00:33:01 Il n'y a pas eu d'exclusion, il n'y a rien eu.
00:33:03 Et l'entraîneur sud-africain dit que ça peut arriver.
00:33:07 Et vous vous dites que ça ne doit pas arriver.
00:33:09 Moi, je dis que ça ne doit pas arriver.
00:33:10 OK, quand ça arrive, parce qu'on sait
00:33:12 qu'on peut tous avoir un accident en sortant de chez soi,
00:33:14 on est bien d'accord, mais on met en place
00:33:16 les mesures pour éviter que ça se produise.
00:33:18 Et quand ça se produit, on essaie de comprendre pourquoi
00:33:20 et on avance encore dans ce sens-là.
00:33:22 Mais être dans une fatalité comme ça,
00:33:24 c'est de la médiocrité à ce stade.
00:33:27 On ne peut pas se contenter de ça
00:33:28 quand on a ces joueurs sur un terrain de rugby.
00:33:30 Donc là, en l'espèce, Antoine Dupont,
00:33:32 qui est une star mondiale,
00:33:34 on ne pouvait pas imaginer qu'il n'en serait pas autrement.
00:33:36 Bon, le joueur a été suspendu six semaines.
00:33:38 Est-ce que ça va le dissuader de recommencer ?
00:33:41 Franchement, on va lui apprendre à plaquer, il paraît.
00:33:44 Il aura une semaine de moins, comme ça, ce sera mieux pour lui.
00:33:46 Vous pensez que ce n'est pas censé, en fait ?
00:33:48 Ce n'est pas sérieux.
00:33:49 Qu'il fasse sérieux, qu'il reprenne...
00:33:50 Alors l'entraînement, on n'a rien à dire,
00:33:52 mais les matchs, c'est pas sérieux ?
00:33:54 Alors là, ce qui se passe aujourd'hui,
00:33:56 enfin, tout le monde parle beaucoup de tout ça,
00:33:57 maintenant, moi, je ne fais qu'écouter ce que j'entends
00:34:00 et donc Florian Grille a été assez clair sur le sujet.
00:34:03 C'est-à-dire qu'il dit que la décision est prise
00:34:05 par le chirurgien qui l'a opéré.
00:34:07 Et aujourd'hui, il est retourné sur les terrains
00:34:10 simplement pour faire des entraînements dirigés.
00:34:11 Dans le rugby, ça veut simplement dire qu'on n'a pas de contact.
00:34:15 Ça veut dire qu'il fait de la captivation.
00:34:17 Là, il court, on le voit courir.
00:34:19 Voilà, donc des choses qui ne sont pas supposées, en fait.
00:34:22 Donc, ça lui donne le temps, possiblement,
00:34:24 de revenir un peu en régime sportif sans avoir de contact.
00:34:29 Parce que je pense que, comme l'a dit Florian Grille,
00:34:31 la décision, c'est effectivement le chirurgien qui va la prendre.
00:34:33 Et les entraîneurs imaginent des scénarios où il peut jouer.
00:34:38 Antoine Dupont se met à la disposition
00:34:39 pour éventuellement pouvoir jouer.
00:34:41 Mais à mon sens, ce n'est pas lui qui décide.
00:34:42 - Vous connaissez bien le rugby.
00:34:44 Votre fils, Nicolas, était titulaire en catégorie
00:34:47 sport du stade français à Paris.
00:34:49 Un joueur comme ça, de ce niveau-là,
00:34:51 dans une compétition comme ça à domicile,
00:34:52 il a envie de jouer. Vous êtes d'accord ?
00:34:54 Il veut jouer.
00:34:55 - Mais bien sûr, c'est pour ça qu'il faut lui enlever cette pression.
00:34:58 C'est pour ça qu'il faut lui simplement rappeler que
00:35:00 quand il a signé sa licence pour pratiquer cette année,
00:35:03 par exemple, il a passé des tests médicaux,
00:35:05 il a un certificat médical, ainsi de suite.
00:35:06 Quand vous avez un accident de ce type,
00:35:09 vous remettez en cause ce certificat.
00:35:10 Donc, World Rugby, qui est l'organisateur,
00:35:12 la Fédération française de rugby, devrait elle-même dire
00:35:14 "Attendez, si le médecin ne dit pas OK,
00:35:17 c'est que ce n'est pas OK, c'est tout."
00:35:19 Alors après, on peut imaginer les plans d'entraînement,
00:35:22 on peut imaginer des scénarios de sélection,
00:35:24 mais ce sont des scénarios.
00:35:26 - D'accord.
00:35:27 Éric Ravel, vous avez une théorie là-dessus ?
00:35:29 - Non, je n'ai pas une théorie, je ne suis pas médecin,
00:35:30 mais j'aime le rugby malgré tout,
00:35:33 même si on a vu les joueurs se transformer.
00:35:34 La masse musculaire fait que les chocs sont de plus en plus violents.
00:35:37 Ces gens courent le 100 mètres en 11 secondes.
00:35:39 Vous voyez, c'est quand même stupéfiant.
00:35:41 Mais moi, je me demande, parce que Fabien Galtier,
00:35:44 c'est un très grand entraîneur,
00:35:46 - Très intelligent.
00:35:47 - Très intelligent, très psychologue.
00:35:48 Je me demande dans quelle mesure le fait de le maintenir
00:35:50 dans des entraînements dirigés,
00:35:52 ce n'est pas juste pour tenir le moral, en fait.
00:35:54 - De l'équipe, peut-être.
00:35:55 - Parce que quand vous écoutez Ramos,
00:35:56 vous avez passé un petit extrait,
00:35:58 sur la longueur, en fait, Ramos, il dit quoi ?
00:36:00 Il dit "En fait, on a aussi dans le groupe
00:36:02 de très bons joueurs qui peuvent jouer à la place
00:36:06 d'Antoine Dupont, comme Lucu, comme d'autres joueurs."
00:36:09 Donc, en fait, j'ai l'impression qu'on le tient au chaud
00:36:12 parce que c'est le meilleur joueur du monde.
00:36:14 Enfin, en tout cas, il a été labellisé comme ça.
00:36:16 Que le moral des troupes doit rester au plus haut,
00:36:19 que le voir s'entraîner, ça entretient ce moral.
00:36:22 Maintenant, qui va prendre la responsabilité ?
00:36:24 - De le mettre sur le terrain.
00:36:25 - D'ailleurs, on a beaucoup parlé de cette fracture de la mâchoire,
00:36:27 mais personne n'a parlé de la commotion.
00:36:29 - La commotion cérébrale, bien sûr.
00:36:30 - Oui, dans quel état ?
00:36:32 Le choc n'a pas touché seulement la mâchoire.
00:36:35 Personne n'en a trop dit sur ce sujet non plus,
00:36:37 me semble-t-il, mais je ne suis pas un expert.
00:36:39 - Bien sûr.
00:36:40 À ce stade, on a surtout focalisé la fracture
00:36:44 qui nécessitait une opération.
00:36:46 Et je ne suis pas sûr qu'il ait passé le test HIA
00:36:50 pour vérifier le niveau de commotion qu'il a pu subir.
00:36:55 On ne sait pas tout ça, mais effectivement, vous avez raison.
00:36:57 Après, on se retrouve dans un scénario où il aura trois semaines.
00:37:01 En général, après une commotion cérébrale,
00:37:03 quand vous repassez les tests,
00:37:04 on vous donne trois semaines plus tard la possibilité ou pas
00:37:06 de revenir si vous réussissez les tests.
00:37:07 Donc, c'est possiblement ce qui est en train de se passer.
00:37:10 Mais je pense comme vous,
00:37:11 je pense qu'il y a différents scénarios qui se mettent en place
00:37:14 et ils les exploitent en sécurité,
00:37:16 puisque un entraînement dirigé, ce n'est pas...
00:37:19 - Évidemment, aller au contact.
00:37:21 Parce que François Buboni, sur le terrain, ce serait...
00:37:25 On a peur pour lui, là.
00:37:26 - Oui, mais surtout chez les plus jeunes.
00:37:30 Jeune homme que je connais qui fait du rugby,
00:37:33 sur les juniors en particulier,
00:37:35 lorsqu'il y a une première commotion cérébrale,
00:37:37 puis une deuxième, après, il ne joue plus.
00:37:40 Il y a des règlements.
00:37:41 Et c'est en train de...
00:37:42 Donc, pour des professionnels, c'est aussi pareil.
00:37:45 Mais là, je pense que pour Antoine Dupont,
00:37:47 il y a une part de psychologie, de pression.
00:37:49 Mais est-ce qu'il n'est pas plus raisonnable de dire
00:37:51 compte tenu de la gravité, on ne prend pas le risque ?
00:37:54 - Oui, mais là, si vous faites ça, vous...
00:37:56 - Ça sera difficile quand ce sera au dernier moment.
00:38:00 - Les messages qui sont passés, y compris aux plus jeunes,
00:38:03 "Vous pouvez te baisser, prendre un coup sur la tête,
00:38:06 vous casser la pommette, et trois semaines après,
00:38:07 vous pouvez rejouer."
00:38:09 Si lui, il le fait, pourquoi d'autres ne le feront pas ?
00:38:11 Sauf qu'il le prend à des niveaux inférieurs,
00:38:13 où là, les risques sont encore plus...
00:38:14 - C'est le risque, Philippe Chauvin.
00:38:15 - À un niveau amateur, de toute façon,
00:38:16 tout joueur de rugby, vous ne pouvez pas le raisonner.
00:38:18 Il ira, quoi qu'il se passe.
00:38:20 S'il peut avancer et marcher, il ira.
00:38:22 C'est dans la notion de résilience du rugbyman
00:38:27 qui endure et qui souffre et qui peut y aller.
00:38:29 Maintenant, c'est juste à son entourage.
00:38:31 Et puis, il faut aussi dire un truc.
00:38:32 Vous savez que Fabien Galquet est éminemment brillant,
00:38:34 intelligent.
00:38:35 Il ne va pas prendre un Antoine Dupont
00:38:37 à 50 % ou 60 % de ses capacités.
00:38:40 Donc, il a des scénarios, il les explore.
00:38:43 Mais je pense que là, pour le moment,
00:38:45 on parle de choses qui sont sous contrôle.
00:38:49 Moi, j'ai perdu mon fils.
00:38:51 Donc très franchement, si je voyais des gens exploiter
00:38:55 un jeune homme à 27 ans pour pouvoir,
00:38:58 entre guillemets, gagner une pseudo-Coupe du Monde,
00:39:00 ça me révolterait.
00:39:01 Mais là, ce que je vois, c'est fait avec méthode et prudence.
00:39:06 Pour le moment, le protocole commotion, oui.
00:39:09 Si, il y a eu commotion.
00:39:11 Et ça, on n'en est pas sûr.
00:39:12 On n'en est vraiment pas sûr.
00:39:13 - Il n'y a pas eu de communication sur le sujet.
00:39:15 - Louis de Ragnel.
00:39:17 - Ce qui est terrible, c'est que moi, je comprends très bien
00:39:19 tout ce que vous dites.
00:39:19 Je trouve que vous avez une position qui est d'ailleurs
00:39:21 assez mesurée, qui n'est pas excessive.
00:39:23 Elle aurait pu l'être, compte tenu de ce que vous avez subi.
00:39:26 Et c'est vrai que de l'autre côté,
00:39:28 moi, je comprends parfaitement Antoine Dupont.
00:39:30 Je comprends qu'il veuille revenir sur le terrain.
00:39:33 Je comprends qu'ils sont dopés à l'adrénaline.
00:39:36 Ils jouent pour ça.
00:39:37 Et je devine, en fait, qu'il ne voit plus trop les risques
00:39:42 parce qu'il a un effet tunnel avec des œillères.
00:39:45 Et il se dit, je me suis préparé pour cette Coupe du Monde.
00:39:47 Il faut que j'y aille jusqu'au bout.
00:39:49 Et en tout cas, psychologiquement, même si c'est dangereux,
00:39:52 même si j'entends tout ce que vous dites,
00:39:54 je ne peux pas m'empêcher de comprendre.
00:39:55 - Si sa vie est en danger.
00:39:56 Et encore une fois, on a un papa qui a perdu son fils de 18 ans.
00:39:59 Sur le terrain, les risques sont majeurs.
00:40:02 - Je comprends ce que vous dites.
00:40:04 - Philippe Chauvin, c'est un risque énorme, en fait.
00:40:06 - Ah ben s'il devait rejouer avec une fracture qui n'est pas consolidée,
00:40:12 il est certain qu'il ne pourrait pas jouer
00:40:14 parce qu'il ne saurait que faire un plaquage à ce niveau-là.
00:40:17 - Ça peut commotionner le visage.
00:40:19 - Ça peut donner un apir que tout après.
00:40:21 - Donc en fait, rien que ça, ça paraît impossible.
00:40:23 C'est pour ça que tous les experts de la FFR le savent.
00:40:26 Les médecins le savent.
00:40:28 Et la responsabilité serait telle, on parle de la Coupe du monde,
00:40:31 et pas le match à Trifouillet-les-Oirs.
00:40:33 C'est vraiment la Coupe du monde.
00:40:35 Donc on ne peut pas ignorer ça.
00:40:36 Et je pense que personne ne prendra la responsabilité
00:40:39 de prendre ce risque avec Antoine Dupont.
00:40:41 - Rachel Cannes, 74% des Français s'inquiètent pour la santé du capitaine des Bleus.
00:40:44 Ils réagissent comme des pères et des mères de famille
00:40:47 face à un enfant qui ne veut absolument pas jouer.
00:40:50 - On a besoin aussi que nos concitoyens soient
00:40:53 aux côtés de l'équipe de rugby et de chacun des joueurs.
00:40:56 Je trouve que cette thématique, en fait, elle interroge notre vie et notre société.
00:41:01 C'est-à-dire que d'un côté, la règle, la règle du jeu,
00:41:06 ce qu'il faut faire, ce qu'il ne faut pas faire pour que les joueurs soient protégés.
00:41:10 Une règle, en fait, qui aujourd'hui,
00:41:12 beaucoup de personnes ont envie de négocier avec cette règle,
00:41:15 alors que ça permet cet ordre qui permet de jouer bien.
00:41:18 Et puis autre chose, le fait que quand,
00:41:21 je parlais la dernière fois des victimocrates et de la victimocratie,
00:41:24 quand on est programmé pour jouer,
00:41:28 programmé pour une Coupe du Monde,
00:41:30 on n'a plus que ça en tête et alors on devient son propre ennemi.
00:41:35 Ce n'est pas les autres les ennemis, mais finalement, c'est soi-même.
00:41:38 Et donc, ça me fait penser à cette phrase de Gainsbourg,
00:41:41 "Je connais mes limites, c'est pourquoi je vais au-delà."
00:41:43 Et en fait, il s'agit de remettre un peu de règles
00:41:46 face à cet ennemi qu'il a peut-être en lui.
00:41:49 - Et vous connaissez le sport de haut niveau pour l'avoir pratiqué ?
00:41:52 - Je crois que la Ligue de rugby aussi et la Fédération se remettent en cause
00:41:55 parce qu'ils ont des règles en France, mais à l'étranger aussi, bien sûr.
00:41:59 Mais en France, on avait l'équipe de Sarcelles qui joue en fédéral 2
00:42:03 et qui se déplaçait dans toute la France.
00:42:05 Il y avait beaucoup de jeunes des quartiers issus de la diversité.
00:42:09 Mais on leur jetait, c'était il y a quelques années,
00:42:12 on leur jetait des bananes, on les traitait de singes.
00:42:14 En toute impunité, il n'y a pas un arbitre.
00:42:16 Pourtant, il y avait un représentant de la Ligue à chaque fois,
00:42:19 personne ne disait rien.
00:42:21 - C'est un vrai sujet.
00:42:23 - Bien entendu, c'est un vrai sujet.
00:42:24 Là, on est plus sur le témoignage de Philippe Chauvin.
00:42:28 Mourir fait partie du jeu, c'est votre livre.
00:42:31 Vous dites qu'il faut changer les règles de rugby.
00:42:33 - C'est ça.
00:42:33 - Moi, je dis d'abord qu'il faut les appliquer parce que je trouve que
00:42:36 c'est trop facile de faire de la cavalerie en rajoutant de la complétité au règlement.
00:42:41 Alors qu'en fait, on a un règlement déjà, vous savez, Antoine Dupont,
00:42:43 si on est de respecter le règlement et si on l'applique et si on dissuadait
00:42:46 ceux qui ne le font pas en les sortant du jeu,
00:42:49 eh bien, c'est au-dessus de la ligne limite des épaules, on ne touche pas.
00:42:52 Et il n'y a pas d'excuses.
00:42:54 Il n'y a pas "je n'ai pas fait exprès, ça peut arriver",
00:42:56 comme l'a dit l'entraîneur de la Frite du Sud.
00:42:59 Non, c'est juste à un moment donné, ce n'est pas possible.
00:43:01 - Donc, il faut sanctionner ça.
00:43:03 - Mais moi, je dis bien sûr qu'il faut sanctionner.
00:43:05 C'est ce qui s'est passé, c'est ce qu'on va me dire.
00:43:06 Mais quand on me dit six semaines, je suis désolé, ça me fait rire.
00:43:09 Six semaines parce que le gars s'est excusé,
00:43:11 parce qu'il a dit pardon, qu'il n'avait pas fait exprès.
00:43:13 Mais c'est ridicule.
00:43:15 Quand vous avez, vous savez, mon fils est mort,
00:43:17 donc moi, on peut venir, pardon.
00:43:18 Alors, personne ne l'a dit, personne n'est venu s'excuser.
00:43:20 - C'est ça.
00:43:20 - C'est ce que vous racontez dans l'écrit terrible.
00:43:23 - Si un jour, quelqu'un vient me dire, oui, mais il n'a pas fait exprès,
00:43:25 il s'est excusé.
00:43:25 Non, non, il n'a jamais rien dit.
00:43:27 Alors, si quatre ans et demi après ou cinq ans après, ça compte.
00:43:30 - C'est-à-dire que le joueur qui a tué votre fils,
00:43:31 parce qu'on peut le dire comme ça, n'est jamais venu s'excuser.
00:43:33 - Les deux joueurs impliqués dans ce double plaquage
00:43:36 n'ont jamais manifesté quoi que ce soit à notre attention.
00:43:41 C'est terrible.
00:43:42 - Donc, en fait, on dit que le joueur s'est excusé,
00:43:46 a dit je ne l'ai pas fait exprès, je regrette très bien.
00:43:49 Mais dans ce cas-là, moi, je dis ce joueur,
00:43:51 au moment où il a fait cette faute, il aurait dû,
00:43:54 comme au basket, lever le bras pour dire j'ai fait une faute
00:43:56 et sortir du jeu.
00:43:56 - Et qui est responsable de ne pas l'avoir ?
00:43:59 C'est l'arbitre, il y a l'arbitre qui est assistant avec la vidéo.
00:44:03 - Sur quel ?
00:44:04 - Sur...
00:44:05 - Ah, mais c'est le joueur, il ne maîtrise pas son geste, c'est tout.
00:44:07 - Mais derrière, sur l'absence de...
00:44:09 - Des sanctions.
00:44:09 - Qui n'applique pas les règles, en fait, selon vous ?
00:44:12 - Ça passe en commission de discipline.
00:44:13 Vous avez un carton rouge, vous passez en commission de discipline.
00:44:15 La commission de discipline évalue les faits
00:44:18 et écoute un certain nombre de règlements.
00:44:19 Et le plaidé coupable fait qu'en général, vous baissez de 50 % la peine.
00:44:23 Mais c'est juste insupportable quand vous êtes de l'autre côté,
00:44:26 que vous êtes victime.
00:44:27 - Le joueur n'a pas fini le match, il est sorti.
00:44:30 - Oui, il est sorti.
00:44:31 - Il a été sanctionné par l'arbitre.
00:44:32 - Oui, oui, il est sorti.
00:44:33 - Dernier mot, Eric.
00:44:34 - Je voudrais quand même rendre hommage aux arbitres de rugby
00:44:37 qui souvent prennent des décisions très rapides,
00:44:40 beaucoup plus rapides qu'avant.
00:44:41 Alors c'est peut-être à cause ou grâce à tous ces drames.
00:44:44 Et il y a une nouvelle formule quand même.
00:44:46 Le fameux bunker où vous êtes entre le carton jaune et le carton rouge.
00:44:51 C'est-à-dire que l'arbitre attend la décision des gens qui sont à la vidéo
00:44:55 pour voir s'il met un carton rouge.
00:44:56 Ça, on n'avait pas avant.
00:44:57 Alors je ne dis pas que...
00:44:58 - Non, mais c'est très bien.
00:44:59 - Mais en tout cas, on voit bien qu'il y a une prise de conscience quand même
00:45:01 de la violence des chocs de ces athlètes qui ont complètement changé.
00:45:06 Et que ça se traduit par de nouvelles règles d'arbitrage, me semble-t-il.
00:45:10 - C'est la somme qui sera payée.
00:45:11 - Ce n'est pas suffisant sans doute.
00:45:12 - Un dernier mot, Félix Romain.
00:45:13 - Mais ça a changé un peu quand même.
00:45:14 - Oui, en fait, depuis la dernière fois qu'on s'est vus,
00:45:17 moi j'ai rencontré la ministre des Sports, Amélie Houdet-Acastérat, et Florian Grille,
00:45:21 où on a pu échanger, on a pu mettre en place un rappel au règlement
00:45:24 qui s'adresse à tous les licenciés en France.
00:45:26 Il y a eu une conférence de presse le fin de cet août.
00:45:28 Et on rappelle simplement, vous savez, la règle 9 à l'innéance
00:45:31 qui dit qu'on ne doit rien attenter, qu'il soit dangereux ou imprudent pour autrui.
00:45:34 C'est facile à comprendre.
00:45:35 Tous les licenciés maintenant devront cocher une case sur leur licence.
00:45:39 Il y a un certain nombre de kits qui vont être envoyés.
00:45:41 Et on va faire un peu la tournée avec Florian Grille
00:45:44 pour expliquer, passer ce message.
00:45:45 Parce que ce message, il faut le partager.
00:45:47 - Absolument.
00:45:48 Vous arrivez à suivre les matchs de l'équipe de France sans problème ?
00:45:51 - Sans problème, c'est-à-dire que j'ai une sensibilité très particulière.
00:45:56 - Oui, c'est-à-dire dès qu'il y a un contact, vous êtes...
00:45:58 - Ah mais je les vois tout de suite, moi.
00:45:59 - Vous voyez tout de suite ?
00:46:00 - Je pourrais être arbitre vidéo si j'avais le temps.
00:46:02 Mais non, c'est très sensible.
00:46:05 C'est extrêmement sensible.
00:46:06 - Mais évidemment, on pense au bleu pour le prochain match.
00:46:09 C'est vendredi, France-Italie.
00:46:11 On est derrière eux.
00:46:12 Et après, le quart de finale, sans doute le week-end d'après.
00:46:15 Et voilà, je sais que même si votre histoire personnelle est extrêmement douloureuse,
00:46:20 vous aimez le rugby.
00:46:21 Mais vous voulez qu'il soit meilleur.
00:46:22 - Exactement.
00:46:23 Je voulais que les joueurs vivent longtemps et soient protégés d'eux-mêmes
00:46:26 lorsqu'il cela est nécessaire.
00:46:27 - Merci beaucoup.
00:46:28 - Et bien sûr, Philippe Chauvin mourir fait partie du jeu rugby aux éditions du Rocher.
00:46:32 Merci à vous.
00:46:33 On fait une petite pause.
00:46:34 On se retrouve dans un instant dans Punchline sur CNews et sur Europe 1.
00:46:36 On reviendra sur la disparition de Lina, le procureur de Strasbourg,
00:46:39 affirme désormais que les investigations seront de longue haleine.
00:46:43 A tout de suite.
00:46:44 Bonsoir à toutes et bonsoir à tous.
00:46:49 Bienvenue dans Punchline, ce soir, sur CNews et sur Europe 1.
00:46:52 Emmanuel Macron était aux côtés des gendarmes cet après-midi
00:46:54 pour confirmer la création de 238 nouvelles brigades sur le territoire français.
00:46:59 Sans doute, le président de la République a-t-il compris qu'il lui fallait être
00:47:02 un minimum présent sur le sujet régalien de la sécurité,
00:47:05 car les Français se demandent, au fond, si c'est bien sa priorité
00:47:09 et s'il est proche de leurs préoccupations.
00:47:11 Plus de bleus dans les villes, donc, mais aussi plus de bleus dans les campagnes.
00:47:14 C'est pour cela, peut-être, qu'il a choisi une petite commune,
00:47:17 Thonins, à quelques kilomètres nord d'Agin,
00:47:19 pour parler à la France de la ruralité, la France des oubliés,
00:47:22 celle qui voit les services publics s'étioler, les déserts médicaux se multiplier
00:47:26 et qui, n'ayant pas d'autre choix que la voiture pour se déplacer,
00:47:29 regarde impuissante le prix du carburant savonlé.
00:47:32 « Il faut être proche des gens », disait Jacques Chirac.
00:47:35 Il ne manquait pas de souligner les dangers de la fracture sociale
00:47:38 et rappeler aussi que quand le peuple perd l'espoir,
00:47:40 sa colère finit toujours par s'exprimer.
00:47:43 On va en débattre, ce soir, dans Punchline.
00:47:46 (Générique)
00:47:58 - Mais tout de suite, il est 18h. Bienvenue sur Europe 1 et sur ce News.
00:48:02 On va commencer par le rappel des titres de l'actualité.
00:48:04 Gérard Larcher, largement réélu à la présidence du Sénat pour 3 ans.
00:48:08 Le sénateur Les Républicains des Yvelines,
00:48:10 rempli pour un 5e mandat.
00:48:12 Il était opposé à 3 candidats de gauche.
00:48:15 Le socialiste Patrick Cannaire, l'écologiste Guillaume Gontard
00:48:18 et la communiste Cécile Kuick-Hermann.
00:48:20 Il obtient 57,88% des voix.
00:48:23 Deux détenus mineurs dans des cellules voisines,
00:48:25 dans un établissement pénitentiaire,
00:48:27 se sont évadés de leur prison en sciant les barreaux de leurs cellules.
00:48:31 Les faits se sont déroulés dans la nuit de dimanche à lundi
00:48:34 à Quievre-Rochin, dans le Nord.
00:48:36 L'un était en détention provisoire pour viol et le second pour meurtre.
00:48:39 Après avoir scié les barreaux, ils ont tressé leur drap pour escalader la toiture
00:48:43 et descendre de l'autre côté alors qu'un véhicule les attendait à l'extérieur.
00:48:47 La campagne de vaccination contre le Covid-19 commence aujourd'hui.
00:48:50 Elle a été avancée de deux semaines face à la reprise de la pandémie.
00:48:53 Pendant ce temps-là, le prix Nobel de médecine a été attribué
00:48:57 à une Hongroise et un Américain,
00:48:59 tous deux récompensés pour leurs travaux sur les vaccins ARN messagers
00:49:03 contre le Covid-19.
00:49:05 Et puis, à partir d'aujourd'hui, les élèves de 5e sont invités
00:49:08 à recevoir la première des deux injections
00:49:10 contre les papillomavirus humains.
00:49:13 Cette vaccination pourra s'effectuer directement dans les établissements scolaires.
00:49:16 Une campagne qui doit permettre d'améliorer la couverture vaccinale
00:49:19 contre ces virus, responsables de plus de 6000 nouveaux cas de cancer en France
00:49:24 chaque année.
00:49:25 Et puis, il flotte comme un air d'été.
00:49:27 C'est lundi en France, plusieurs records de chaleur ont déjà été battus
00:49:30 à super baisse en Auvergne.
00:49:32 Le mercure est monté à 26,3 contre 23,6 en 2001.
00:49:36 Il a fait 31 degrés à Clermont-Ferrand.
00:49:38 Il était attendu jusqu'à 36 degrés dans le Béarn.
00:49:41 Mais le record national de chaleur pour un mois d'octobre
00:49:44 est détenu par Ajaxio, en Corse, avec 35 degrés en 1988.
00:49:49 Voilà pour les grands titres de l'actualité,
00:49:51 avec cette température caniculaire.
00:49:53 On est avec Louis de Ragnel, chef du service politique d'Europe 1.
00:49:55 Bonsoir Louis.
00:49:56 - Bonsoir Laurence.
00:49:57 - Rachel Kane et Céïse, bonsoir.
00:49:58 - Bonsoir Laurence.
00:49:59 - Nous sommes avec François Puponi, ancien député.
00:50:01 Nous sommes avec Éric Reuvel, journaliste, ancien directeur de LCI.
00:50:04 Bonsoir. Et Laurent Pietraszewski, bonsoir.
00:50:06 - Bonsoir Laurence.
00:50:07 - Ex-secrétaire d'Etat aux retraites.
00:50:08 On va parler avec vous des sujets économiques,
00:50:10 l'URSA, il y a beaucoup de choses dans l'actualité.
00:50:12 J'ajoute qu'à 18h30, Marion Maréchal, vice-présidente de Reconquête
00:50:16 et candidate aux européennes, sera notre invitée sur CNews et sur Europe 1.
00:50:20 On commence tout de suite, si vous le voulez bien, par l'enquête
00:50:23 sur la disparition de la jeune Lina, 15 ans.
00:50:25 Une enquête qui prend désormais une autre tournure,
00:50:27 avec une dimension criminelle.
00:50:29 On va rejoindre Solène Boulain, notre envoyée spéciale,
00:50:31 avec Olivier Gangloff.
00:50:33 Bonsoir à tous les deux.
00:50:34 Vous avez pu rencontrer, il y a quelques instants,
00:50:36 un témoin qui affirme avoir vu Lina dans une voiture.
00:50:40 Expliquez-nous Solène.
00:50:41 - Oui, effectivement, nous l'avons rencontré, ce témoin.
00:50:47 Il s'appelle Robert et devant sa maison, il y a cette pancarte
00:50:50 sur laquelle il est écrit "interdit aux journalistes, rien à dire".
00:50:54 Et pourtant, selon les enquêteurs, il s'agit d'un témoin clé,
00:50:57 puisque cet homme de 72 ans assure avoir vu Lina
00:51:01 le jour de sa disparition.
00:51:03 Elle était assise dans une voiture, côté passager, selon lui.
00:51:07 On l'a interrogée tout à l'heure, je vous propose de l'écouter.
00:51:09 - Si je n'ai pas vu la personne complète,
00:51:13 je vais être un peu barbiche.
00:51:15 C'est tout ce que je peux dire.
00:51:17 La voiture est d'une couleur foncée, mais avec ça,
00:51:21 vous voyez, ça change de couleur.
00:51:24 Je l'ai bien reconnue, elle m'a reconnue,
00:51:26 elle m'a fait un coucou, à passant, donc je ne peux pas nier.
00:51:29 - Elle avait l'air comment, dans la voiture ?
00:51:31 - Naturelle, naturelle, pas effrayée.
00:51:34 Du coup, je ne savais même pas, moi.
00:51:36 Le samedi, il n'a appris que le lundi après-midi,
00:51:39 donc je ne savais pas qu'elle avait été enlevée.
00:51:42 Je me suis dit qu'une fille avait été enlevée,
00:51:44 ça a été le dimanche, mais qui ?
00:51:46 Voilà, allez savoir.
00:51:48 Et puis j'ai appris que c'était elle, j'ai dit "merde,
00:51:50 elle m'a fait coucou ici, ici devant".
00:51:53 - Aux enquêteurs, il a affirmé que Lina roulait dans une voiture bleue,
00:51:57 une Renault Clio, mais devant nos caméras,
00:52:00 il parle désormais d'une voiture foncée,
00:52:02 sans être totalement sûr de la marque du véhicule.
00:52:05 Il explique ne pas connaître non plus le conducteur,
00:52:07 un homme de 20 à 30 ans, selon lui, qui portait une barbichette.
00:52:11 Il raconte aussi avoir déjà fait deux déclarations au gendarme
00:52:14 et se dit se tenir prêt pour un troisième témoignage en cas de besoin.
00:52:18 "Je suis prêt à passer au détecteur de mensonge", assure-t-il,
00:52:21 très ému face à la disparition de la jeune fille.
00:52:24 - Merci beaucoup Solène Boland avec Olivier Gangloff.
00:52:26 On va écouter Marie-Laure Pesan, qui porte parole de la Gendarmerie nationale.
00:52:30 Elle nous explique quels types de recherches sont actuellement menées,
00:52:34 à la fois sur le terrain, mais aussi par les gendarmes.
00:52:37 - On continue sur le temps long.
00:52:39 On a un certain nombre d'éléments qui ont pu être recueillis par les enquêteurs,
00:52:43 des témoignages, des traces, indices, des prélèvements.
00:52:47 Maintenant, il faut analyser tout cela, décortiquer chaque témoignage
00:52:51 pour voir les pistes qu'il y a encore à creuser.
00:52:54 On est maintenant sur des investigations sur le long terme.
00:52:58 Tout élément qui va permettre d'orienter l'enquête et les investigations.
00:53:03 - Pour la porte-parole de la Gendarmerie, Louis de Ragnel,
00:53:05 c'est important de dire "des investigations au long terme".
00:53:08 Cela dit aussi la procureure de Strasbourg.
00:53:10 Cela veut dire que l'enquête change de dimension ?
00:53:12 - Absolument. Il y a une information judiciaire qui a été ouverte
00:53:15 avec la désignation de juge d'instruction
00:53:17 qui va pouvoir faire des actes d'enquête beaucoup plus poussés.
00:53:20 Ils vont pouvoir perquisitionner beaucoup plus facilement.
00:53:22 Ils vont pouvoir placer sur écoute l'environnement de la jeune fille
00:53:25 ou alors toute personne qu'ils considèrent
00:53:27 comme pouvant apporter des éléments à l'enquête.
00:53:30 Et puis, ils vont pouvoir aussi commander des expertises scientifiques.
00:53:34 Ils vont pouvoir ordonner une reconstitution.
00:53:36 Et tout cela, pour le coup, ce n'était pas possible
00:53:38 dans le cadre juridique jusqu'à aujourd'hui.
00:53:43 Cela change de dimension.
00:53:45 Et puis, il y a un autre message qui est envoyé par la justice
00:53:50 avec ce mot, c'est un communiqué de la procureure de Strasbourg.
00:53:55 On s'attend à une enquête de longue haleine.
00:53:58 C'est aussi pour essayer d'écarter un peu la presse.
00:54:00 - La pression médiatique.
00:54:02 - Exactement. De dire que cela va être très long.
00:54:04 Vous voyez bien, depuis une semaine, on ne trouve quasiment rien.
00:54:07 Et essayer de "décourager" les journalistes de suivre jour après jour.
00:54:12 Et ce qui est vrai, c'est que les journalistes,
00:54:14 nous, on est là pour essayer de traduire,
00:54:17 de trouver la vérité dans cette affaire.
00:54:19 Mais on participe à polluer le travail de la justice.
00:54:22 Les journalistes sont rarement,
00:54:24 et je prêche un peu contre moi-même, contre nous-mêmes,
00:54:27 aident rarement à l'issue d'une enquête.
00:54:31 - Ça dépend de quelles affaires, mon cher Léo.
00:54:33 Des affaires qui sont révélées par la presse.
00:54:35 - Mais globalement, je me demande pour quels enquêteurs.
00:54:37 - Il y a des contre-exemples.
00:54:38 - Vous avez raison, mais souvent les enquêteurs...
00:54:39 - Les journalistes, parfois, ont des apports décisifs dans certaines enquêtes.
00:54:41 - Alors, c'est exact.
00:54:43 - Mais voilà. J'entends ce que vous dites.
00:54:45 Il faut respecter le travail des enquêteurs.
00:54:47 - On devrait aussi faire notre travail.
00:54:49 - Bien sûr.
00:54:50 - Poser des questions et investiguer.
00:54:52 - Mais je sais que les enquêteurs n'adorent pas
00:54:55 quand il y a beaucoup de journalistes autour d'eux.
00:54:57 - Ça, c'est votre passé qui parle.
00:54:59 - Non, mais c'est vrai. Demandez à n'importe quel enquêteur.
00:55:01 Je peux vous dire que le journaliste, ce n'est pas forcément...
00:55:03 - L'affaire est assez grave, François Pipponi.
00:55:05 Elle est dramatique.
00:55:06 Ça fait depuis samedi dernier que La Petite a disparu.
00:55:09 Les recherches sur le terrain, visiblement, vont s'arrêter.
00:55:12 On passe dans une autre dimension.
00:55:14 Avec ce témoignage, ce monsieur qui dit
00:55:16 qu'elle n'avait pas l'air affolée.
00:55:18 On part peut-être plus vers la piste d'un enlèvement.
00:55:20 - Oui.
00:55:21 Rappelez-vous, quand les policiers, les gendarmes,
00:55:24 ont dit que les chiens avaient perdu la piste.
00:55:26 Souvent, c'est révélateur du fait que la personne
00:55:28 est montée dans une voiture et que les chiens
00:55:30 ne peuvent pas suivre.
00:55:31 Là, on a le sentiment qu'elle est sûrement montée
00:55:34 dans une voiture, qu'elle a été amenée de gré ou de force.
00:55:37 Ou alors, elle était d'accord dans cette voiture.
00:55:40 L'enquête va aller vers ça.
00:55:42 Le témoignage de cette personne...
00:55:44 Après, il faut faire attention à tous ces témoignages.
00:55:46 Ils vont être bien entendu auditionnés par la gendarmerie.
00:55:49 Mais laisse penser, effectivement, qu'elle est partie en voiture.
00:55:52 Et donc, qu'elle n'est plus dans le périmètre
00:55:54 de sa maison.
00:55:55 - Éric Revel ?
00:55:56 - Ce qui est inquiétant, moi, je me mets un peu
00:55:58 à la place des gens qui vivent dans ces villages.
00:56:01 Il y a eu aussi le témoignage de ce père,
00:56:03 dont la fille, quelques jours plus tôt,
00:56:05 a failli, visiblement, être enlevée.
00:56:08 À deux reprises.
00:56:10 Bon, alors, je vais...
00:56:12 - Lundi et jeudi, un homme s'est approché d'elle.
00:56:14 - Absolument.
00:56:16 - L'affaire Émile, le petit Émile...
00:56:18 Bon, on a peur, quand même.
00:56:20 C'est pour ça que je posais tout à l'heure la question
00:56:22 à la représentante de la gendarmerie.
00:56:23 Savoir, mais visiblement, ce n'est pas le cas du tout,
00:56:25 donc, dont acte, s'il y avait une augmentation
00:56:27 ou pas de ces tentatives d'enlèvement
00:56:30 de jeunes, de mineurs.
00:56:32 Bon, voilà.
00:56:33 Donc, évidemment, tous les fantasmes
00:56:35 ont libre cours dès l'instant où on n'a pas
00:56:37 les résultats de l'enquête.
00:56:38 Mais le principal fantasme, entre guillemets, si j'ose dire,
00:56:41 c'est la peur, quand même.
00:56:42 C'est la peur.
00:56:43 Vous êtes dans ces deux villages, dans cette région,
00:56:45 une tentative d'enlèvement à deux reprises.
00:56:47 Cette pauvre jeune fille qui disparaît
00:56:49 dans des conditions dramatiques,
00:56:51 on a hâte que les enquêtes aboutissent.
00:56:53 - Bien sûr. Rachel Gall, une réaction.
00:56:55 - Mais la peur, effectivement, ça participe à cette palette émotionnelle
00:56:57 qu'il y a en ce moment par rapport à cette histoire,
00:57:01 qui est dramatique.
00:57:02 Et dans cette palette, effectivement,
00:57:04 entre la panique, l'inquiétude, les recherches,
00:57:07 les soutiens, les amis, et à chaque fois
00:57:09 qu'il y a le moindre témoignage nouveau,
00:57:12 ou un autre indice, etc.,
00:57:15 ça doit être difficile de tenir pour cette maman,
00:57:19 même si elle est entourée, même si elle a des amis.
00:57:22 Elle doit passer par des montagnes russes
00:57:24 qui sont inhumaines, en réalité.
00:57:26 - Absolument. Et en tout cas, voilà, Louis-Denis Arignal,
00:57:28 les recherches se poursuivent.
00:57:29 Toujours une soixantaine de gendarmes mobilisent,
00:57:32 nous disait la porte-parole de la Gendarmerie nationale.
00:57:34 - Oui, un petit peu moins.
00:57:35 - Mais avec toutes les palettes de compétences
00:57:38 de la Gendarmerie, ce qui montre que l'affaire
00:57:41 est prise très au sérieux.
00:57:42 Et donc, ce qu'il faut bien comprendre aussi,
00:57:45 c'est que les enquêteurs et les gendarmes
00:57:47 aussi ont besoin d'un peu d'air, entre guillemets,
00:57:49 pour pouvoir faire des investigations au long cours,
00:57:52 comme c'est expliqué dans le communiqué.
00:57:54 Ils vont faire des reconstitutions de parcours.
00:57:56 Le travail de l'environnement, ils vont pouvoir
00:57:59 mener beaucoup plus d'auditions, donc des échanges,
00:58:01 essayer de mieux comprendre la personnalité
00:58:03 aussi de cette jeune fille, et d'essayer de le faire
00:58:06 le plus souvent à l'abri un peu de la pression médiatique.
00:58:09 Je sais que...
00:58:10 - Non, mais vous avez raison.
00:58:11 - Mais c'est important pour eux, parce qu'ils ont besoin
00:58:13 aussi de préserver une forme de secret
00:58:15 de cette investigation.
00:58:16 Et c'est vrai que voilà, enfin...
00:58:19 Donc ils vont profiter de ce temps, voilà,
00:58:21 pour essayer d'avancer paradoxalement plus rapidement.
00:58:24 - Voilà ce que l'on pouvait dire
00:58:25 de la disparition de la jeune Lina.
00:58:26 Les enquêtes se poursuivent.
00:58:27 On va faire une petite pause.
00:58:28 On se retrouve dans un instant dans Punchline
00:58:29 sur CNews et sur Europa.
00:58:31 On va parler avec Laurent Pietraszewski
00:58:33 de RSA placé sous condition,
00:58:36 et des allocations de chômage qui pourraient diminuer.
00:58:38 C'est une proposition d'Eric Ciotti.
00:58:40 Qu'est-ce que vous en pensez ?
00:58:41 Est-ce qu'il faut, au nom de l'économie,
00:58:45 baisser les allocations de chômage pour payer d'autres dépenses ?
00:58:48 Votre réponse dans un instant, à tout de suite.
00:58:50 18h15, on se retrouve en direct dans Punchline,
00:58:56 CNews et Europa.
00:58:57 Laurent Pietraszewski, vous êtes avec nous,
00:58:58 ancien secrétaire d'État aux retraites.
00:59:00 On ne va pas parler de la réforme des retraites,
00:59:01 on va parler du pouvoir d'achat.
00:59:02 C'est vraiment la principale préoccupation des Français.
00:59:05 Inflation, hausse des prix du carburant,
00:59:07 ils n'en peuvent plus.
00:59:08 On a une proposition d'Eric Ciotti,
00:59:10 le patron des Républicains,
00:59:11 qui veut une baisse de 15 centimes des taxes sur l'essence.
00:59:13 Très bonne idée.
00:59:14 Comment on compense ?
00:59:15 Eh bien, tout simplement, en réduisant la durée
00:59:18 et le montant des allocations de chômage.
00:59:20 Est-ce que c'est une bonne idée ?
00:59:21 On a d'abord posé la question aux Français,
00:59:23 puis je vais vous passer la parole.
00:59:24 Je sens que vous n'allez pas être d'accord,
00:59:25 mais d'abord les Français.
00:59:27 Oui, moi je pense que c'est une bonne mesure de les baisser,
00:59:31 puisque justement, ça mettra les gens un peu en activité.
00:59:36 Je pense que c'est pas mal, c'est tout.
00:59:38 Qu'ils les baissent et qu'ils fassent travailler les gens,
00:59:41 puisqu'on va sur le plein emploi.
00:59:43 On ne peut pas mettre les gens dans la misère.
00:59:45 Trouver un travail, finalement, c'est...
00:59:48 Il y a des offres d'emploi, mais c'est pas si facile.
00:59:54 Alors, si ils ont raison,
00:59:55 on leur a un petit frachet à ce qu'il fasse.
00:59:57 Parce qu'on se dit, ok, on baisse les allocations de chômage,
01:00:00 comme ça on fait travailler les gens,
01:00:02 et comme ça on compense une baisse de l'essence.
01:00:05 On pourrait s'éviter la démagogie de premier niveau,
01:00:07 c'est surtout ça.
01:00:08 Bon, très franchement, dirait Eric Ciotti,
01:00:10 on comprend qu'il y a besoin un petit peu de provoquer,
01:00:13 de se rendre visible médiatiquement.
01:00:15 Bon, maintenant, d'abord,
01:00:17 c'est pas très crédible ce qu'il nous raconte.
01:00:18 Pourquoi pas, à ce moment-là,
01:00:20 pourquoi pas augmenter la TVA sur les aliments
01:00:23 pour les animaux domestiques, pourquoi pas ?
01:00:26 Au final, ça n'a aucun sens, les finances publiques, c'est pas ça.
01:00:29 Monsieur Ciotti regarde les choses, on va dire,
01:00:32 par l'œilleton de sa porte au lieu de regarder par la fenêtre.
01:00:35 C'est un peu dommage.
01:00:36 - Il dit baisser l'essence, le prix de l'essence.
01:00:38 - Non, mais c'est pas aussi simple.
01:00:39 - C'est très simple, pourtant.
01:00:41 - Vos auditeurs et vos téléspectateurs,
01:00:43 c'était plutôt ça, d'ailleurs, qu'il disait.
01:00:45 Il disait, ben oui, ça, on veut bien qu'on baisse...
01:00:47 - Les taxes sur l'essence.
01:00:49 - En tout cas, qu'on nous ramène le coût de l'essence
01:00:51 15 centimes moins cher.
01:00:52 Peut-être qu'Eric Ciotti aurait été plus inspiré
01:00:54 de regarder ce que proposait Xavier Bertrand
01:00:56 il y a quelques jours sur le sujet,
01:00:57 qui avait quand même un peu plus potassé le truc,
01:00:59 et réfléchi à comment est-ce qu'on pouvait
01:01:01 effectivement financer cela par, notamment,
01:01:03 les gains de taxes supplémentaires qu'il y a
01:01:05 lorsque le coût du pétrole augmente.
01:01:08 Mais bon, voilà, très franchement, je dis ça,
01:01:10 c'est pas très sérieux.
01:01:11 Je pense que c'est pas très bon de monter
01:01:13 les demandeurs d'emploi contre les gens
01:01:15 qui utilisent leur voiture, parce que parfois,
01:01:16 c'est les mêmes, hein.
01:01:17 - Oui, Eric Reuvel, allez-y, si vous êtes pas d'accord
01:01:20 avec Monsieur Ptahioski.
01:01:21 - Oui, oui, oui, oui, oui.
01:01:22 - Quand le gouvernement parlait de démagogie,
01:01:23 quand j'ai entendu la Première Ministre,
01:01:24 je parle même plus de la vente à perte de carburant,
01:01:26 alors là, c'est pris un aller-retour terrible,
01:01:28 mais quand elle a expliqué qu'on allait gagner
01:01:30 sur les marges du raffinage de pétrole,
01:01:32 et j'ai entendu, vous vous souvenez de cette annonce ?
01:01:34 - Très bien.
01:01:35 - Personne ne parle.
01:01:36 Ça allait nous récupérer, bon.
01:01:37 J'ai entendu Madame Grégoire, ce matin,
01:01:39 ministre des Pays,
01:01:40 - Olivia Grégoire.
01:01:41 - Olivia, expliquer que la Première Ministre
01:01:43 avait demandé un rapport sur les marges de raffinage
01:01:46 - Le Financier Général des Finances.
01:01:47 - Pour savoir ce qu'il en était.
01:01:48 C'est-à-dire qu'en fait, ils n'en savent rien,
01:01:50 à la fin de l'année, pour peut-être une décision.
01:01:52 Non, c'est enterré, on n'en parle plus.
01:01:54 On a à rouler les Français sur la baisse du carburant.
01:01:56 C'est ça, la réalité, M. Piotrowski.
01:01:58 - Non, mais, votre problème,
01:01:59 - Vous parlez de démagogie,
01:02:00 mais vous parlez aussi de démagogie.
01:02:01 - Non, mais, juste, juste,
01:02:02 juste, regardons deux choses.
01:02:03 Est-ce que ça complique sérieusement la vie
01:02:06 à tous ceux qui nous regardent,
01:02:07 qui nous écoutent,
01:02:08 de voir le carburant de pente ?
01:02:09 La réponse, c'est oui.
01:02:10 - Bah oui.
01:02:11 - On a fait de longues études sur ce sujet-là.
01:02:13 Donc, par contre, comment est-ce qu'on fait ?
01:02:14 C'est ça, le sujet.
01:02:15 Alors, vous revenez sur une proposition du gouvernement
01:02:18 qui était de dire "vendons à perte".
01:02:19 Bon, effectivement, on passe sur le côté un petit peu...
01:02:22 - C'était une bonne idée, ça ?
01:02:23 - Oui, le côté...
01:02:24 - M. le ministre, c'était une bonne idée ou pas ?
01:02:26 - Non, j'allais dire,
01:02:27 on était un peu à côté de la plaque
01:02:28 sur ce type de proposition.
01:02:29 - Voilà, voilà.
01:02:30 - Donc, mettons ça de côté.
01:02:31 - On l'était même, toi.
01:02:32 - D'ailleurs, le président de la République
01:02:33 a rattrapé le truc.
01:02:34 Il dit "si on fait de la vente à prix coûtant, c'est bien".
01:02:37 D'ailleurs, j'ai vu que les distributeurs,
01:02:38 je connais bien la grande distrib',
01:02:39 se cassaient un peu la tête sur le sujet.
01:02:40 - Alors, ils ont commencé ce week-end.
01:02:41 - Oui, ils ont commencé.
01:02:42 - Certains font des week-ends,
01:02:43 certains font toute la semaine.
01:02:44 - Certains, justement.
01:02:45 - D'autres ont trouvé des solutions un peu...
01:02:48 - Intermédiaires.
01:02:49 - ...innovantes, en disant
01:02:50 "si vous faites 40 euros de plein chez nous,
01:02:51 on vous file 40 euros de bon d'achat".
01:02:53 Vous avez vu que je n'ai cité aucune des grandes enseignes.
01:02:55 - C'est dépendant.
01:02:56 - Mais nous, on va en citer une.
01:02:57 - C'est très clair.
01:02:58 - Et je pense qu'au final,
01:03:00 quand on fait confiance à eurocommerçants, ça marche.
01:03:02 Ils vont trouver des solutions
01:03:03 pour rendre du pouvoir d'achat aux gens.
01:03:04 - Alors, on va continuer à parler de ça,
01:03:05 mais j'aimerais juste qu'on se rende
01:03:06 dans une station Carrefour à Barrentin,
01:03:08 en Seine-Maritime,
01:03:09 où les automobilistes étaient au rendez-vous
01:03:11 ce week-end,
01:03:12 parce qu'il y avait l'opération Ouvrez Cotant
01:03:13 qui a démarré,
01:03:14 sujet de Juliette Sada.
01:03:16 Dans cette station-service,
01:03:19 ils sont nombreux à se présenter à la pompe
01:03:21 pour économiser une poignée d'euros en moyenne
01:03:24 sur leur plein,
01:03:25 même si la différence ne saute pas aux yeux.
01:03:28 - C'est une bonne opération,
01:03:29 mais bon, ça reste quand même des prix assez élevés.
01:03:31 - C'est déjà un geste,
01:03:33 mais si ça pouvait baisser encore un petit peu,
01:03:34 ce serait même merveilleux.
01:03:36 - Du moment que c'est moins cher,
01:03:37 c'est toujours à prendre.
01:03:39 Mais enfin, c'est pas le problème.
01:03:41 C'est pas à Carrefour de faire l'effort,
01:03:43 ça serait plutôt au gouvernement.
01:03:45 - Ça m'empêche pas d'avoir envie de pleurer
01:03:47 quand je viens faire le plein.
01:03:49 Ça reste toujours cher, quoi.
01:03:52 - Un effort initié ce vendredi
01:03:54 par l'enseigne Leclerc,
01:03:55 le retour de la vente à prix coûtant des carburants,
01:03:58 une mesure mise en place aussi par Carrefour dans la foulée.
01:04:01 Résultat, des prix à la baisse
01:04:03 de quelques centimes d'euros affichés par les totems,
01:04:05 jusqu'à 10 centimes d'écart dans certaines stations-service.
01:04:09 L'opération aura lieu tous les jours.
01:04:11 Elle devrait durer jusqu'à la fin de l'année.
01:04:14 - Alors, Laurent Pietraszewski, c'est la solution ?
01:04:18 - Bon, il y a un distributeur qui fait son boulot.
01:04:20 - Ils le font tous.
01:04:21 - Il y en a d'autres, tout à fait.
01:04:23 - Leclerc aussi.
01:04:24 - Mais évidemment, ce n'est pas la panacée.
01:04:26 Le sujet pour nous tous,
01:04:28 c'est de savoir comment on va pouvoir
01:04:30 faire le plein de notre voiture
01:04:32 sans avoir l'impression d'avoir une ponction
01:04:34 pas possible sur notre budget.
01:04:36 Le gouvernement, effectivement, a à travailler.
01:04:38 Je ne crois pas qu'on puisse durablement
01:04:40 répondre juste aux Français les plus modestes
01:04:42 en leur parlant d'un chèque carburant de 100 euros.
01:04:44 Je pense que ça ne suffit pas.
01:04:45 Je pense qu'il y a des propositions
01:04:47 qui ont été mises sur la table,
01:04:48 d'ailleurs, y compris du député de la majorité,
01:04:50 Thierry Ramos, Modem.
01:04:52 Je pense que tout ça, ça doit se bosser en ce moment
01:04:54 parce que c'est le moment du projet de loi de finances.
01:04:56 Je sais bien que Bruno Le Maire a des contraintes,
01:04:59 mais je crois qu'en la matière,
01:05:00 il va falloir faire preuve d'un peu de créativité côté gouvernement.
01:05:03 - Une autre question, vous êtes à l'heure.
01:05:05 - Oui, monsieur Pierre.
01:05:06 - Et après, je parlerai du RSA.
01:05:07 - Vous avez été ministre aux retraites.
01:05:08 Vous avez vu le hold-up légal qui se prépare.
01:05:11 L'État, qui n'a plus un rond,
01:05:12 Bruno Le Maire va emprunter au titre du budget de 2024
01:05:15 - L'État, c'est nous tous, Éric Lebel.
01:05:16 - 295 milliards d'euros.
01:05:17 - Oui, c'est des contribuables.
01:05:18 - Il ne faut pas une entité nébuleuse.
01:05:20 C'est nous tous.
01:05:21 - Ecoutez, parce que je suis sûr que ça va vous intéresser.
01:05:23 - Il n'y a qu'à demander à l'État, c'est de demander à nous.
01:05:24 - Je suis sûr que ça va vous intéresser.
01:05:25 L'État, si j'en crois le ministre du Travail, monsieur Dussopt,
01:05:28 s'apprête à ponctionner les caisses de retraite du privé
01:05:31 qui sont des retraites en excédent, bien sûr,
01:05:34 des caisses en excédent, mais qui sont le fruit des cotisations.
01:05:38 En fait, l'État s'apprête, d'après ce que j'ai compris,
01:05:40 à ponctionner 1 à 3 milliards d'euros tous les ans
01:05:44 au prétexte que la réforme des retraites...
01:05:46 Oui, oui, oui, oui, que la réforme des retraites
01:05:49 allonge le départ de l'âge à la retraite,
01:05:51 donc les cotisations supplémentaires.
01:05:53 Mais pardonnez-moi, c'est un hold-up, d'autant plus que le ministre du Travail
01:05:55 dit que si le MEDEF et les syndicats qui s'entendent très bien
01:05:59 à la Gire Kerko ne le font pas de plein gré,
01:06:02 on ne fera pas ses noix pour rendre ce hold-up légal.
01:06:04 Mais, monsieur le ministre, vous n'auriez pas admis ça
01:06:07 quand vous étiez au gouvernement.
01:06:10 - Non mais, Éric, on a regardé les choses de façon ex-fabron-pac-matique.
01:06:13 - Laurent Piètre-Acherski.
01:06:14 - Allez-y.
01:06:15 - Qui vient de décider, et d'ailleurs ça a coûté leur siège
01:06:18 à un certain nombre de députés,
01:06:20 qui vient de décider de reculer l'âge d'ouverture des droits à la retraite
01:06:24 et qui l'a fait voter le président de la République, Emmanuel Macron,
01:06:28 et sa majorité relative, d'ailleurs, pour le coup un peu aidée par d'autres.
01:06:33 - Ah mais donc, donc les fratrapes...
01:06:35 - Ce sujet-là, ce n'est pas les partenaires sociaux,
01:06:37 et d'ailleurs les partenaires sociaux, ils étaient même vende-boues,
01:06:39 vende-boues contre ça.
01:06:41 - Vous ne parlez pas du syndicat ouvrier, Sionco, monsieur Pierre-Rachif.
01:06:43 - Oui, bien sûr. Maintenant que le gouvernement a fait l'effort
01:06:46 d'expliquer aux Français, peut-être assez mal,
01:06:49 mais qu'il fallait travailler un peu plus longtemps
01:06:51 au regard de l'évolution de notre société,
01:06:53 les partenaires sociaux qui vont en engranger les bénéfices sans rien faire,
01:06:56 puisque en fait les cotis vont rentrer sur l'outil...
01:06:58 - Alors pardonnez-moi.
01:06:59 - Non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non.
01:07:01 - On était contre, mais s'ils étaient contre, ils nous garantent l'excès.
01:07:03 - Monsieur Pierre-Rachif, vous ne connaissez pas la situation.
01:07:05 - Mais si, très bien.
01:07:06 - Non, non, non, non, non, non, non. L'année dernière, la GARCO...
01:07:08 - Vous souvienez-vous ?
01:07:09 - La GARCO a engrangé 5 milliards d'euros d'excès d'entreprise.
01:07:11 - Ils vont engranger 22 milliards sur 15 ans.
01:07:14 - Je sais. Très bien.
01:07:15 - Grâce à la réforme des retraites.
01:07:16 - Mais ces 22 milliards, ils ont accumulé dans un pari tarif...
01:07:18 - Mais il n'y a pas de surprendre dans 68 milliards.
01:07:20 - Vous faites un amalgame. C'est décevant.
01:07:27 - Vous ne refaites pas votre structure de pensée.
01:07:30 - Vous essayez de mêler deux choses qui ne vous viennent à rien.
01:07:33 - Mais monsieur le ministre, il y a quand même quelque chose...
01:07:34 - Alors, Louis Dragnet, intervient dans le débat.
01:07:36 - C'est présenté. On a besoin d'argent. Du coup, on va pomper dedans.
01:07:40 - Oui, mais je comprends que ça puisse être...
01:07:42 - Je caricature un peu, mais ça vient de nulle part.
01:07:45 - C'est une vieille marotte. On sait que le gouvernement...
01:07:47 - Tous les gouvernements, en France, ont été gagnés sur plein d'acquis.
01:07:49 - On sait.
01:07:51 - Il y a de l'argent qui se trouve là. On va aller le pomper.
01:07:53 - En fait, c'est simplement ce que les paramètres...
01:07:55 - On va dire, ce qui fait que c'est à l'équilibre ou pas.
01:07:57 - Eh bien, Jérémy Crevel a raison. Par les partenaires sociaux, la Gercarco.
01:08:00 - Ce ne sont pas eux qui ont défini le fait qu'ils vont avoir...
01:08:03 - Ils n'ont pas fait bouger leurs paramètres pour leur permettre d'avoir un excédent de 22 milliards sur les 15 ans.
01:08:08 - C'est l'Etat, le gouvernement qui vient de le faire.
01:08:11 - Est-ce que ça offre un droit de préemption ?
01:08:13 - Ça, c'est un débat politique.
01:08:15 - Donc ça, effectivement, Louis Dragnet, vous avez raison, c'est un débat politique.
01:08:18 - Mais on ne peut pas, je ne crois pas, Éric Crevel, malgré toute la bienveillance que j'ai pour vous, dire que c'est un hold-up.
01:08:24 - C'est un vrai débat politique.
01:08:26 - En tout cas, les retraités du privé ou ceux qui cotisent dans le privé, qui nous regardent et nous écoutent,
01:08:31 apprécient le fait qu'on aille piquer dans la caisse excédentaire pour financer le régime général.
01:08:36 Le RSA, M. Piatraszewski, la droite et la majorité ont trouvé un compromis pour mettre le RSA,
01:08:42 donc ce revenu minimum d'insertion, sous condition de 15 heures d'activité obligatoire.
01:08:48 Bonne ou mauvaise idée ?
01:08:49 - Oui, alors, c'est une bonne idée.
01:08:51 - La gauche estime que c'est véritablement un problème.
01:08:54 - Oui, mais d'abord, ce serait peut-être intéressant que pour ceux qui poussent des cris d'or frais,
01:08:58 j'ai juste un petit coup d'œil à ce qui était, d'ailleurs vous l'avez dit comme ça tout à l'heure, Laurence,
01:09:02 le RMI, ce revenu minimum d'insertion, qui visait, mais c'était très bien que vous l'ayez cité comme ça,
01:09:07 parce que vous-même, spontanément, vous me tendiez la perche pour me dire,
01:09:10 mais en fait, il y avait bien à l'origine une action d'insertion, ben oui !
01:09:13 En fait, ce n'est pas une allocation qu'on verse en attendant je ne sais quoi,
01:09:18 c'est une allocation en échange d'un engagement d'insertion.
01:09:22 Et donc, c'est 15 heures, alors, on a changé, ça s'appelle un RSA, ok,
01:09:25 mais sur le fond, c'est 15 heures, c'est pas juste 15 heures d'activité au sens professionnel.
01:09:30 On ne projette pas les gens dans une entreprise, dans une collectivité, en leur disant,
01:09:33 allez, vous commencez lundi à 8 heures, et puis vous allez faire 15 heures, c'est pas du tout ça.
01:09:36 C'est 15 heures de formation, 15 heures d'accompagnement, et puis ça peut être 15 heures de stage,
01:09:41 où on est encadré dans une entreprise, parce que tous ceux qui ont fait un peu,
01:09:44 et je ne suis pas à mon avis tout seul à avoir fait de l'accompagnement de demandeurs d'emploi
01:09:48 de longue durée bénévolement avec Pôle emploi comme moi,
01:09:51 vous avez bien vu que ce qui compte, c'est l'accompagnement, c'est la proximité,
01:09:54 la présence, le fait qu'on remette le pied à l'étrier, pas à pas,
01:09:58 à celles et ceux qui peut-être sont privés durablement d'emploi.
01:10:01 - Rachel Kahn peut-être ?
01:10:02 - Oui, je trouve qu'à chaque fois, c'est dingue qu'il faille se justifier,
01:10:06 lorsqu'on a des droits, forcément, en face, il y a quelques devoirs, oui.
01:10:09 - François Puponnier ?
01:10:11 - Non, mais c'est logique, on ne peut pas laisser des gens éloignés de l'emploi indéfiniment,
01:10:16 sans proposer quelque chose.
01:10:17 Donc c'était effectivement l'RMI, c'est le RSA, c'était prévu comme tel,
01:10:20 et il faut permettre à ces gens, on va vers le plein emploi,
01:10:23 il y a énormément d'entreprises qui cherchent des employés, qui ne le trouvent pas.
01:10:27 Donc il faut passer du RSA à l'emploi, et il faut accompagner les personnes.
01:10:31 Parce que ceux qui ont été longtemps éloignés de l'emploi n'y arrivent pas eux-mêmes.
01:10:35 Et donc il faut passer par une phase de stage, d'adaptation,
01:10:40 pour se remettre dans l'emploi.
01:10:41 Certains ne sont plus capables de prendre l'emploi du jour au lendemain.
01:10:43 - Donc il faut contraindre, en fait ?
01:10:44 - Non, mais objectivement.
01:10:45 - Parce que sinon le RSA, il diminue.
01:10:47 - Non, mais il y a un moment où je pense que...
01:10:50 - Est-ce qu'on a fait de la contrainte ?
01:10:51 - Non, mais je sais que ce n'est pas possible dans votre bouche de dire ça,
01:10:53 mais je vous taquine un peu.
01:10:54 - Non, mais c'est de la contrainte.
01:10:55 - Mais si, c'est de la contrainte.
01:10:57 - Parce qu'en fait, il y a un moment où il faut donner un coup de booster,
01:10:59 quand effectivement, quelqu'un...
01:11:01 Moi, je vois, je connais des gens qui sont très éloignés de l'emploi,
01:11:04 qui ont beaucoup de mal.
01:11:05 C'est tellement difficile d'y aller, que parfois, un coup de boost...
01:11:09 - Oui, mais voilà, alors je dis parfois...
01:11:11 - Il y a des gens qui profitent absolument du système.
01:11:13 - Mais parfois, un coup de boost permet de se dire,
01:11:15 "OK, je me retrousse les manches et j'y vais, je n'ai pas le choix,
01:11:17 et c'est ça qui me permettra de revenir, de me réinsérer."
01:11:20 - Le simple fait d'avoir un accompagnement avec des rendez-vous réguliers,
01:11:24 une présence, c'est-à-dire qui est très clairement utilisée,
01:11:26 on le fait dans les missions locales,
01:11:28 notamment pour les jeunes de moins de 26 ans.
01:11:30 C'est comme ça que ça marche, pour leur mettre justement le pied à l'étrier.
01:11:32 Alors évidemment, et moi je comprends, mais je vais vous dire,
01:11:34 pas de guerre de mots, pas de sémantique,
01:11:36 mais je suis très à l'accord avec vous, Lydia.
01:11:38 Mais est-ce qu'on contraint les gens ?
01:11:39 Sur le fond, est-ce qu'à un moment donné, dire à quelqu'un,
01:11:41 "Écoutez, vous bénéficiez d'une allocation,
01:11:43 en échange, nous vous demandons de venir à des rendez-vous,
01:11:45 de réfléchir sur votre projet professionnel,
01:11:47 de regarder ce qui vous manque,
01:11:48 si c'est ça le mot "contrainte",
01:11:50 moi je l'entends très bien, j'ai pas peur de ça.
01:11:52 - Alors il y a deux exceptions, je crois,
01:11:54 pour les parents isolés sans solution de garde
01:11:56 et pour les personnes handicapées.
01:11:58 Mais est-ce que ceux qui ne se soumettront pas à ces 15 heures d'activité,
01:12:01 on leur retire le RSA ?
01:12:03 - En tous les cas, ça veut dire qu'il y a des marges de manœuvre
01:12:05 qui devront être données aux équipes de France Travail,
01:12:07 futures France Travail.
01:12:09 - Là, vous faites du langage de bois.
01:12:11 - Non mais parce que j'ai pas le texte de l'autre,
01:12:12 c'est pas moi qui vais le voter,
01:12:13 je vous ai déjà pas échappé, Laurence,
01:12:14 que je n'étais plus à l'Assemblée,
01:12:16 je suis en responsabilité ministérielle.
01:12:18 Mais donc il y aura des marges de manœuvre,
01:12:20 en tous cas, moi, mon petit doigt me dit qu'il y aura des marges de manœuvre
01:12:22 qui seront données aux équipes de France Travail
01:12:25 pour à un moment donné, si quelqu'un durablement
01:12:27 veut se mettre à côté de la règle,
01:12:29 qu'il soit évidemment sanctionné s'il est à côté de la règle.
01:12:32 - Bon, ok, François Bivoni, c'est super.
01:12:34 - Non mais c'est normal, vous savez, pour les femmes seules
01:12:36 ou les parents seuls, il y a des propositions
01:12:38 qui sont faites souvent dans les collectivités locales
01:12:40 pour justement favoriser la garde des enfants,
01:12:42 pour leur permettre d'aller justement à l'emploi.
01:12:44 C'est un vrai sujet. Mais tout ça, on sait faire
01:12:46 et ça s'accompagne plutôt bien.
01:12:48 Donc effectivement, ceux qui refusent,
01:12:50 à un moment, on leur dira, écoutez, vous avez des droits,
01:12:52 vous avez des devoirs, vous n'avez pas respecté les devoirs,
01:12:54 peut-être que les droits vont s'arrêter.
01:12:56 - Allez, il est 18h30 lors du rappel des titres de l'actualité
01:12:58 sur Europe 1 et sur CNews et c'est Augustin Donatello qui est là.
01:13:00 - Emmanuel Macron annonce la création
01:13:05 de 238 nouvelles brigades de gendarmerie mobile d'ici à 2027.
01:13:09 Il y aura entre une et trois ou quatre brigades
01:13:12 par département selon l'Elysée,
01:13:14 conformément à une promesse de campagne de 2022.
01:13:16 Le chef de l'État s'est par ailleurs prêté au jeu
01:13:18 du contrôle routier, radar laser en main.
01:13:21 Il a contrôlé la vitesse d'automobilistes,
01:13:24 dont certains étaient en excès et ont été flashés
01:13:26 par le président de la République.
01:13:28 Par ailleurs, Emmanuel Macron a visité une gendarmerie
01:13:31 avec le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin.
01:13:33 On n'en sait plus sur l'évasion des deux détenus mineurs
01:13:36 d'une prison à Kiev-Rechin dans le Nord.
01:13:39 Les faits se sont déroulés dans la nuit de dimanche à lundi.
01:13:41 Après avoir scié les barreaux de leurs cellules,
01:13:43 les individus ont tressé leur drap pour escalader la toiture
01:13:46 et descendre de l'autre côté où les attendait une voiture.
01:13:49 L'un d'eux était en détention provisoire pour viol,
01:13:52 le second pour meurtre.
01:13:54 Ils étaient détenus dans un établissement pénitentiaire pour mineurs.
01:13:57 33 degrés abrivent la Gaillard, 32 degrés à Argenta,
01:14:01 où plus de 31 Clermont-Ferrand.
01:14:03 De nombreuses villes ont enregistré un record de chaleur
01:14:05 en ce 2 octobre.
01:14:07 Dans le Tarn, à Corde-sur-Celle,
01:14:09 il a été enregistré jusqu'à 35,5 degrés,
01:14:14 le record de la journée en France.
01:14:16 Le précédent record national de chaleur pour un mois d'octobre
01:14:18 était détenu par Ajaxio avec 35 degrés en 1988.
01:14:22 - Merci beaucoup Augustin Donat-Dieu.
01:14:25 On fait une petite pause, on se retrouve dans un instant
01:14:27 dans Punchline avec notre invitée,
01:14:29 Marion Maréchal, vice-présidente de Reconquête,
01:14:31 tête de liste aux européennes.
01:14:33 Elle répondra à nos questions avec Louis de Reynel.
01:14:35 A tout de suite dans Punchline sur CNews et sur Rendez-vous.
01:14:38 - 18h36, on se retrouve en direct dans Punchline,
01:14:40 CNews et Rendez-vous.
01:14:42 - Bonsoir.
01:14:44 - Vice-présidente de Reconquête,
01:14:46 on va parler des européennes avec vous.
01:14:48 Vous êtes tête de liste pour les européennes pour ce parti.
01:14:50 Il y a beaucoup de sujets qu'on va aborder.
01:14:52 Le pouvoir d'achat, la vie des Français.
01:14:54 Peut-être d'abord commencer par un mot de la sécurité.
01:14:56 Il y a quelques instants, on évoquait le cas du quartier
01:14:58 Pisse 20 à Nîmes, où les habitants sont désespérés.
01:15:00 Ils ont le sentiment d'être abandonnés par l'État.
01:15:02 Il y a eu, il y a quelques mois,
01:15:04 un coup de feu dans un quartier de Pisse 20
01:15:06 et il y a eu, il y a quelques semaines,
01:15:08 la mort d'un enfant de 10 ans dans un règlement de compte
01:15:10 entre dealers et puis c'est la double peine
01:15:12 pour les habitants de ces quartiers puisqu'il y a
01:15:14 moins de transports en commun.
01:15:16 La mairie en a décidé ainsi et moins de périscolaire,
01:15:18 c'est-à-dire moins de temps pour l'accueil en crèche
01:15:20 ou pour la médiathèque.
01:15:22 On va écouter une mère de famille et puis je vous demanderai
01:15:24 de réagir ensuite dans ce quartier de Pisse 20.
01:15:26 Elle s'appelle Nastasia.
01:15:28 - On a l'abandon, on n'a plus de transport,
01:15:30 on n'a plus de service.
01:15:32 Maintenant, le temps périscolaire, la médiathèque est fermée.
01:15:34 - C'est juste.
01:15:36 Ils nous disent qu'on les voit,
01:15:38 qu'ils y sont,
01:15:40 mais nous on ne les voit pas et nous on a besoin de les voir
01:15:42 pour se sentir en sécurité justement.
01:15:44 - Qu'est-ce que vous répondiez Marie-Marie Chahal à cet habitant ?
01:15:46 - Que je la comprends tout à fait.
01:15:48 J'ai été il y a quelques semaines de cela
01:15:50 à Marseille, donc j'ai eu l'occasion
01:15:52 de faire avec l'un des policiers qui est en charge
01:15:54 du démantèlement le tour des points de deal.
01:15:56 Donc il faut savoir que c'est aujourd'hui
01:15:58 pour le narcotrafic quelque chose qui se fait à ciel ouvert
01:16:00 de manière totalement décomplexée avec des filières
01:16:02 professionnelles très organisées, extrêmement violentes.
01:16:04 Et ce qu'on constate
01:16:06 quand on discute avec les policiers, c'est que
01:16:08 il y a un manque de moyens, un manque d'effectifs,
01:16:10 une procédure pénale extrêmement lourde qui les empêche
01:16:12 de pouvoir mener les enquêtes convenablement,
01:16:14 mais surtout le sujet qui revient toujours et qui touche à l'ensemble
01:16:16 de la question de l'insécurité et dont on parle
01:16:18 assez peu, c'est la question de la justice
01:16:20 et de la réponse pénale. Parce qu'on peut mettre
01:16:22 tous les policiers et les gendarmes qu'on veut au bord de la route,
01:16:24 les policiers et les gendarmes font leur travail.
01:16:26 Ils enquêtent, ils interpellent,
01:16:28 ils permettent de déférer devant la justice,
01:16:30 mais derrière le souci c'est que ça ne suit pas.
01:16:32 Et c'est là qu'on n'entend pas le gouvernement.
01:16:34 On va ouvrir des gendarmeries
01:16:36 très bien, formidables, mais derrière...
01:16:38 - 238 brigades. - Exactement, mais est-ce que derrière,
01:16:40 on se pose la question des places dans les prisons ?
01:16:42 Le gouvernement nous en avait promis
01:16:44 15 000, on est à à peine 2 000.
01:16:46 Est-ce qu'on se pose la question, aujourd'hui,
01:16:48 de la mise en place de véritables
01:16:50 peines planchées ? Est-ce qu'on se donne les moyens, même constitutionnels,
01:16:52 de pouvoir vraiment punir la récidive ?
01:16:54 Est-ce qu'on se pose la question de toutes les lois qui ont été empilées,
01:16:56 qui mettent en place des alternatives à la prison
01:16:58 pour les soi-disant "petites peines" ?
01:17:00 Est-ce qu'on se pose la question de la pertinence, aujourd'hui,
01:17:02 de l'existence du juge d'application des peines,
01:17:04 dont l'existence ne sert qu'à réduire les peines
01:17:06 une fois qu'elles ont été prononcées ?
01:17:08 Un juge qui n'existe pas dans tous les pays,
01:17:10 précisons-le. Est-ce qu'on se pose la question,
01:17:12 peut-être encore plus grave,
01:17:14 qui a, je trouve, pas suffisamment fait polémique ces dernières semaines,
01:17:16 de la politisation de la justice française ?
01:17:18 On a quand même le deuxième syndicat des juges
01:17:20 qui assume aujourd'hui une justice
01:17:22 partielle, en allant, par exemple,
01:17:24 à la fête de l'humanité, en participant à des
01:17:26 manifestations anti-police, en expliquant
01:17:28 qu'il y a une violence policière
01:17:30 dans notre pays. Je vous rassure,
01:17:32 le syndicat avant lui est de gauche,
01:17:34 et le syndicat après lui est de gauche. Donc, à un moment donné,
01:17:36 peut-on se poser la question de la formation, aussi, de nos juges ?
01:17:38 Ont-ils une formation suffisamment pratique,
01:17:40 suffisamment proche du terrain,
01:17:42 pour mesurer, aujourd'hui, l'adéquation
01:17:44 des peines qu'ils prononcent, avec la violence
01:17:46 de la société ? Je ne le crois pas,
01:17:48 et donc je regrette que le gouvernement n'aille pas sur ces sujets.
01:17:50 - Louis Drangnet, une question. - Alors, il y a un autre sujet,
01:17:52 aussi, qui est dans l'actualité, c'est concernant la crise
01:17:54 migratoire. On l'a appris
01:17:56 il y a peu. Donc, en 2022,
01:17:58 il y a eu à peu près 130 000 demandes d'asile
01:18:00 qui ont été déposées en France.
01:18:02 D'ici à la fin de l'année, on va atteindre
01:18:04 les 140 000. Aujourd'hui,
01:18:06 on voit bien, le système dysfonctionne. Il y a à peu près
01:18:08 65 % de refus
01:18:10 de la
01:18:12 part de la France d'accorder la protection
01:18:14 de l'asile. Qu'est-ce qu'il faut revoir
01:18:16 dans notre système ? Puisqu'on le voit bien, en fait, il y a beaucoup
01:18:18 d'immigration économique. Est-ce qu'il faut
01:18:20 changer les critères de l'asile en France ?
01:18:22 Est-ce qu'il faut évacuer un certain
01:18:24 nombre de pays qui,
01:18:26 aujourd'hui, par principe, ont droit
01:18:28 à l'asile ? - Alors, une fois de plus, j'ai l'impression que le
01:18:30 gouvernement prend le problème par le mauvais bout de la
01:18:32 lorniette. C'est-à-dire que là, on a un projet de loi
01:18:34 qui devrait arriver,
01:18:36 qui d'ailleurs est très timide
01:18:38 au regard du consensus très large qu'ont les Français
01:18:40 sur cette question. C'est l'un des rares sujets qui fait consensus
01:18:42 dans notre pays. Chaque fois qu'on interroge les Français,
01:18:44 tout courant confondu, d'ailleurs, ils disent
01:18:46 "Oui, nous sommes pour une réduction de l'immigration".
01:18:48 - Timide, pourquoi ? Parce que d'abord, au Sénat, et plus tard
01:18:50 à l'Assemblée ? - Parce que déjà, on voit bien
01:18:52 qu'ils vont d'abord se poser des questions d'ordre
01:18:54 administratif et bureaucratique pour savoir comment
01:18:56 améliorer le renvoi des personnes qui doivent
01:18:58 pas être sur le territoire. Ok, très bien,
01:19:00 ça va être des mesures à la marge. On verra comment est tranchée
01:19:02 finalement la question de la régularisation ou non
01:19:04 des clandestins.
01:19:06 Mais on ne se pose jamais la question de
01:19:08 savoir comment on limite
01:19:10 l'envie de venir et les arriver.
01:19:12 C'est-à-dire qu'on gère, en fait, l'après
01:19:14 et le bazar de l'après.
01:19:16 Et donc, sur l'amont,
01:19:18 quelles sont les raisons pour lesquelles ces personnes
01:19:20 choisissent précisément de venir en France ? C'est très intéressant.
01:19:22 Je me suis également rendue à Lampedusa
01:19:24 il y a quelques semaines de cela, et l'immense majorité
01:19:26 de ces migrants qui arrivent par l'Italie pour des raisons géographiques
01:19:28 ne restent pas en Italie. Ils veulent pour l'immense majorité
01:19:30 aller en France. Pourquoi ? Parce qu'ils savent
01:19:32 qu'une fois arrivés en France, ils vont bénéficier d'un système
01:19:34 d'aide particulièrement généreux,
01:19:36 qu'ils soient d'ailleurs en situation de légalité
01:19:38 ou d'illégalité, rappelons-le quand même,
01:19:40 on ne va pas y revenir, l'aide médicale d'État, 100% de prise en charge
01:19:42 des soins pour les clandestins, par exemple,
01:19:44 logements et compagnie. Ils savent
01:19:46 par ailleurs qu'ils ont une chance d'être régularisés,
01:19:48 derrière la régularisation,
01:19:50 peut-être un jour d'accéder à la nationalité française
01:19:52 avec des critères d'accession particulièrement
01:19:54 laxistes et généreux. - Sur le constat, on est d'accord, mais
01:19:56 dans les solutions... - Quand je vous fais ce constat,
01:19:58 en fait, je donne en parallèle
01:20:00 des solutions. Ça veut dire que, je vais vous le formuler
01:20:02 autrement si vous voulez, c'est-à-dire qu'il faut
01:20:04 aujourd'hui couper toutes les pompes
01:20:06 aspirantes des aides sociales, ça veut dire réserver
01:20:08 l'essentiel des aides aux nationaux
01:20:10 et non pas aux personnes étrangères, et encombrant
01:20:12 moins en situation de clandestinité, c'est-à-dire que
01:20:14 quand vous êtes en situation de clandestinité, vous ne devez avoir droit
01:20:16 à rien sur le plan des aides
01:20:18 et par ailleurs, vous ne devez même pas avoir
01:20:20 le droit à un certain nombre
01:20:22 d'actes civiques. Ça veut dire qu'aujourd'hui...
01:20:24 - Par exemple ? Quel type d'accès ? - Par exemple, aujourd'hui
01:20:26 l'État peut contraindre un maire à
01:20:28 marier une personne en situation de clandestinité
01:20:30 si le maire refuse. C'est un exemple.
01:20:32 Il faut réduire drastiquement
01:20:34 les conditions d'accès à la nationalité.
01:20:36 Ça veut dire d'abord supprimer le droit du seul...
01:20:38 - Là, on est vraiment sur l'asile, c'est-à-dire que c'est des gens
01:20:40 qui prétextent
01:20:42 d'être menacés
01:20:44 chez eux, menacés de mort en raison
01:20:46 de leur couleur de peau, leur orientation
01:20:48 sexuelle... - Non mais c'est faux.
01:20:50 - Oui, mais donc les déboutés du droit d'asile, on n'arrive pas
01:20:52 à les expulser. Mais est-ce qu'il faut
01:20:54 restreindre ? Enfin, comment est-ce que vous faites ?
01:20:56 - Non mais déjà, pardon, mais
01:20:58 l'essentiel des demandeurs d'asile, vous l'avez dit vous-même,
01:21:00 n'obtiennent pas le droit d'asile. C'est d'abord des migrants
01:21:02 économiques, c'est pas des personnes qui fuient la guerre
01:21:04 ou qui sont persécutées pour des raisons
01:21:06 politiques. Donc déjà, ne nous trompons pas,
01:21:08 c'est devenu une nouvelle filière d'immigration clandestine.
01:21:10 Vous avez raison, je vous parlais de comment casser
01:21:12 l'appel d'air, mais il faut aussi se poser la question des critères
01:21:14 du droit d'asile. Aujourd'hui, les critères du droit d'asile
01:21:16 sont beaucoup trop larges. Moi, je suis pour revenir
01:21:18 à l'esprit originel du droit d'asile, c'est-à-dire
01:21:20 un droit d'asile réservé aux combattants pour
01:21:22 la liberté. Je vous donne un exemple, les femmes
01:21:24 aujourd'hui qui mériteraient le droit d'asile, ce sont par exemple
01:21:26 ces iraniennes qui se battent
01:21:28 et qui sont des militantes politiques en Iran,
01:21:30 qui sont persécutées pour cela parce qu'elles veulent avoir le droit
01:21:32 de ne pas porter le voile. Ça, c'est un vrai droit d'asile.
01:21:34 Ça, c'est des vraies demandeuses d'asile qui mériteraient
01:21:36 le soutien de la France. - Pour qu'elles ne puissent pas sortir de leur pays.
01:21:38 - Voilà, mais aujourd'hui, ce n'est pas ce à quoi
01:21:40 on assiste, c'est certain. - Marion Maréchal,
01:21:42 Emmanuel Macron et Jean-Jacques Méleny ont proposé le déploiement
01:21:44 de fonctionnaires français et
01:21:46 italiens dans les ports et à bord de bateaux
01:21:48 en Tunisie, directement en Tunisie,
01:21:50 pour empêcher les départs. C'est une solution ou pas ?
01:21:52 - La solution à l'immigration,
01:21:54 elle est nationale, on en a parlé.
01:21:56 La France a beaucoup de marge de manœuvre,
01:21:58 c'est certain, mais elle est aussi européenne.
01:22:00 C'est évident qu'aujourd'hui, l'Italie se retrouve
01:22:02 seule face à cet afflux. Elle est la victime
01:22:04 collatérale des fameuses politiques laxistes
01:22:06 à la fois françaises et allemandes
01:22:08 et pour des raisons géographiques, elle doit gérer
01:22:10 ce flux. Donc la réponse, elle doit être
01:22:12 européenne à plusieurs niveaux. Un niveau, bien sûr,
01:22:14 de coordination sur les accords avec les
01:22:16 pays de départ et une aide financière
01:22:18 parce que l'Italie, financièrement, n'a pas la capacité
01:22:20 de pouvoir financer les fameux
01:22:22 hot spots aujourd'hui gérés par la Tunisie. - C'est vrai que l'Union européenne
01:22:24 a quand même financé à hauteur de 1 milliard d'euros
01:22:26 en 10 ans toutes les aides pour la Tunisie
01:22:28 et ça ne fonctionne pas. - Certes, mais
01:22:30 l'accord qui a été, en l'occurrence,
01:22:32 voulu par Mélanie n'est pas encore opérationnel
01:22:34 qui pour le coup est un accord beaucoup plus précis
01:22:36 pour démanteler les filières de trafiquants et avoir les moyens
01:22:38 matériels et humains de gérer aujourd'hui
01:22:40 la rétention de ceux qui
01:22:42 veulent tenter le départ. Et
01:22:44 un certain nombre de pays se sont opposés d'ailleurs à cet accord
01:22:46 parce qu'ils considéraient que le gouvernement tunisien
01:22:48 n'était pas suffisamment démocratique et donc
01:22:50 dans ces conditions, il ne fallait pas travailler avec. Enfin, vous voyez
01:22:52 bien qu'avec ce genre de critères, on risque de pas
01:22:54 travailler avec grand monde, surtout
01:22:56 sur cette partie évidemment du monde.
01:22:58 - Donc d'accord pour qu'on aille directement aider les Tunisiens.
01:23:00 - D'une part, il faut bien sûr une coordination
01:23:02 et là il faudrait même un blocus
01:23:04 maritime tel qu'il a pu
01:23:06 exister par le passé avec l'opération
01:23:08 Sofia qui avait comme, on va dire,
01:23:10 principale faille de contribuer à ramener
01:23:12 les bateaux sur les côtes. Mais si on s'en tient
01:23:14 au véritable droit de la mer, ça veut dire se contenter de
01:23:16 ramener les bateaux vers les ports sûrs,
01:23:18 c'est-à-dire notamment les ports tunisiens,
01:23:20 plutôt que vers les côtes européennes, cette opération
01:23:22 elle avait du sens, elle consistait à quoi ?
01:23:24 A dire "nous coordonnons avec des moyens d'ordre
01:23:26 militaires d'ailleurs la réponse
01:23:28 pour casser
01:23:30 les filières, aller détruire
01:23:32 les bateaux, évidemment pas les bateaux
01:23:34 pleins en Méditerranée, mais les bateaux qui sont sur les côtes et qui sont
01:23:36 utilisés par les trafiquants
01:23:38 et ça avait eu d'ailleurs un certain nombre d'effets.
01:23:40 Il faut aussi une coordination
01:23:42 sur le message qui est envoyé
01:23:44 parce que prenons l'exemple par exemple de l'Australie
01:23:46 qui pendant des années a subi
01:23:48 des afflux aussi considérables
01:23:50 de migrants et qui
01:23:52 avec une politique du fameux "no way" de dire
01:23:54 "si vous venez en Australie
01:23:56 vous n'aurez le droit à rien" a réussi
01:23:58 à zéro
01:24:00 mort en mer pour arriver
01:24:02 à l'étranger. - Mais nous on n'a pas un problème plus profond qui est
01:24:04 notre héritage colonial
01:24:06 qui n'a jamais été réglé en fait.
01:24:08 Parce que vous regardez la liste des nationalités
01:24:10 dans les dix premières nationalités
01:24:12 on voit bien par exemple les Ivoiriens, c'est la deuxième
01:24:14 nationalité qui est la plus arrivée
01:24:16 sur les côtes italiennes, vous avez des Sénégalais
01:24:18 beaucoup de personnes issues de l'Afrique de l'Ouest
01:24:20 est-ce qu'il n'est pas temps en fait
01:24:22 vous voyez Emmanuel Macron répète
01:24:24 à longueur de temps que la France-Afrique s'est terminée
01:24:26 est-ce qu'il n'y a pas quelque chose de nouveau à réinventer
01:24:28 avec ces pays d'Afrique ? - Alors vous ne savez pas seulement parce que en réalité
01:24:30 le monde entier vient en France
01:24:32 et d'ailleurs de mémoire parmi les premières
01:24:34 nationalités que vous avez
01:24:36 dans les demandes d'asile vous avez aussi des gens
01:24:38 qui sont issus du Kosovo par exemple, ce genre de choses
01:24:40 donc vous avez des choses extrêmement
01:24:42 variées
01:24:44 et je ne crois pas à cela pour une raison simple
01:24:46 la question migratoire aujourd'hui elle a un sujet
01:24:48 entièrement européen, d'ailleurs preuve en est
01:24:50 des pays comme la Suède qui n'ont pas le passé colonial
01:24:52 qui est le nôtre, ont décidé de stopper
01:24:54 aujourd'hui cette immigration parce qu'ils étaient eux aussi
01:24:56 débordés par le droit d'asile
01:24:58 donc ça va au-delà de notre passé
01:25:00 c'est le modèle européen
01:25:02 et c'est la démographie européenne
01:25:04 je rappelle qu'aujourd'hui il naît
01:25:06 chaque année plus de bébés au Nigeria
01:25:08 que dans l'ensemble de l'Europe, donc c'est simplement un rapport
01:25:10 de force démographique et de modèle
01:25:12 maintenant le problème derrière cela c'est qu'il faut
01:25:14 bien comprendre que si demain nous accueillons
01:25:16 et nous nous contentons de répartir
01:25:18 comme le veut aujourd'hui d'ailleurs Madame von der Leyen
01:25:20 et un certain nombre de gouvernants européens
01:25:22 et bien demain l'Europe
01:25:24 effondrée par le poids de l'immigration ne sera même plus
01:25:26 en mesure d'aider l'Afrique, donc c'est un très mauvais calcul
01:25:28 d'ailleurs, la démocratie humanitaire et sociale
01:25:30 sur le moyen long terme. Vous êtes l'invité d'Europe 1
01:25:32 et de CNews, vous êtes tête de liste
01:25:34 pour les européennes, pour le parti Reconquête
01:25:36 qu'est-ce qui vous différencie réellement du Rassemblement National ?
01:25:38 Parfois on a du mal à savoir, on va juste
01:25:40 écouter Jordan Bardella qui était l'invité de Sonam
01:25:42 de Mcbrook il y a quelques jours, expliquer
01:25:44 qu'il est le seul en mesure de devancer
01:25:46 la liste d'Emmanuel Macron.
01:25:48 C'est qu'il y a un mouvement politique qui peut gagner
01:25:50 et que l'autre ne peut pas gagner. Je suis
01:25:52 aujourd'hui donné en tête de ces élections européennes
01:25:54 je suis aujourd'hui celui qui peut
01:25:56 je pense que ça compte beaucoup
01:25:58 arriver devant la liste d'Emmanuel Macron, ce qui n'est pas
01:26:00 le cas de Marion qui est donné autour de
01:26:02 6, 7,5% des
01:26:04 intentions de vote. Je suis avec le
01:26:06 Rassemblement National, avec Marine Le Pen, en capacité
01:26:08 de rassembler une majorité
01:26:10 de français. Quel est l'intérêt
01:26:12 permettez-moi, je pense que tous les français
01:26:14 qui nous regardent ce matin se posent la question, quel est
01:26:16 l'intérêt de se présenter
01:26:18 contre le Rassemblement National pour
01:26:20 faire 6% ?
01:26:22 Quel est l'intérêt Marine Le Pen ? Je pense que
01:26:24 Jordan Bardella se trompe d'élection.
01:26:26 Le Rassemblement National est arrivé premier
01:26:28 en 2014, rappelons-le, ça n'a pas empêché
01:26:30 Emmanuel Macron d'être élu. Il est arrivé premier
01:26:32 en 2019, ça n'a pas empêché Emmanuel Macron d'être
01:26:34 réélu. Donc il ne s'agit pas
01:26:36 là de "mise de terme"
01:26:38 comme on dit aux Etats-Unis, c'est-à-dire d'élections intermédiaires
01:26:40 qui sont là pour sanctionner le gouvernement.
01:26:42 Le but n'est pas d'arriver premier, nous sommes à une élection
01:26:44 proportionnelle à un tour. Ça veut dire
01:26:46 que les députés ne s'annulent pas, ils
01:26:48 se cumulent. Donc je
01:26:50 trouve que c'est un mauvais argument. Par ailleurs,
01:26:52 l'enjeu, une fois de plus, pardon, c'est pas
01:26:54 d'arriver un ou deux points devant Emmanuel Macron.
01:26:56 L'enjeu, c'est de changer la majorité au
01:26:58 Parlement européen. C'est-à-dire de pouvoir changer
01:27:00 la ligne politique de la Commission européenne.
01:27:02 Donc au lieu de son complémentaire,
01:27:04 c'est ce que vous nous dites, et pas concurrent. Mais ce que je veux dire
01:27:06 c'est qu'il y a une forme de complémentarité,
01:27:08 oui, et d'ailleurs, pardon aussi de le rappeler...
01:27:10 Mais il n'y a qu'un seul vote à la fin. Non mais par ailleurs, pardon de le rappeler aussi,
01:27:12 mais il y a aujourd'hui des singularités
01:27:14 propres à Reconquête, on va en parler.
01:27:16 Il y a des gens aujourd'hui qui soutiennent
01:27:18 Reconquête, qui n'ont jamais voté Rassemblement national,
01:27:20 qui n'ont pas nécessairement le souhait de le faire,
01:27:22 parce qu'ils considèrent que dans l'ensemble de la vision de la société
01:27:24 ils ne se retrouvent pas. C'est-à-dire à la fois, bien sûr,
01:27:26 et là il y a bien sûr des convergences,
01:27:28 la question de la défense de l'identité,
01:27:30 il y a aussi une vision économique
01:27:32 qui là pour le coup je pense nous distingue
01:27:34 assez clairement du Rassemblement national.
01:27:36 Ils sont étatistes, c'est ça ? Non mais je vais vous donner un exemple d'actualité
01:27:38 très simple sur le RSA
01:27:40 cette semaine. Personnellement,
01:27:42 je soutiens l'idée qu'il puisse y avoir
01:27:44 en contrepartie d'une solidarité nationale
01:27:46 des devoirs, c'est-à-dire les fameuses
01:27:48 15 heures d'activité par du travail ou par de
01:27:50 l'engagement civique, une manière de
01:27:52 réinsérer les gens. Le RN est contre.
01:27:54 Et le Rassemblement national, typiquement,
01:27:56 est contre. Sur,
01:27:58 évidemment, la question du wokisme
01:28:00 et de la lutte contre la propagande
01:28:02 LGBT, où nous sommes,
01:28:04 je pense, beaucoup plus actifs,
01:28:06 beaucoup plus engagés aujourd'hui que
01:28:08 ne l'est le Rassemblement national. J'ai encore vu
01:28:10 récemment, par exemple, un député, Julien
01:28:12 Audou, l'expliquer qu'il y avait aujourd'hui un débat au Rassemblement
01:28:14 national sur la question de la légalisation des
01:28:16 mères porteuses. Non mais pardon, mais c'est un vrai sujet de société.
01:28:18 Elle est molle, Marine Le Pen, pour reprendre l'expression du Renard Manin là-dessus ?
01:28:20 Non mais c'est pas une question de mollesse,
01:28:22 on peut avoir des visions, c'est pas une question de radicalité ou de
01:28:24 mollesse, c'est une question de différence.
01:28:26 Et puis une différence aussi majeure,
01:28:28 et d'ailleurs qui recoupe la déclaration de Jordane
01:28:30 Bardella, c'est qu'à Reconquête,
01:28:32 nous défendons l'idée de l'alliance des droites. Nous
01:28:34 considérons qu'aucun parti, quel qu'il soit
01:28:36 d'ailleurs, le Rassemblement national ou un autre,
01:28:38 ne peut pas gagner seul. Voilà, que
01:28:40 toute l'histoire de nos institutions le démontre, que
01:28:42 le centre avec Emmanuel Macron fait
01:28:44 des alliances, que la NUPES avec la gauche et l'extrême
01:28:46 gauche font des alliances, et que nous,
01:28:48 nous sommes condamnés, je pense,
01:28:50 à rester isolés si nous ne nous allions
01:28:52 pas. Et donc, je regrette, et je l'ai
01:28:54 dit très clairement, je l'ai dit d'ailleurs aussi
01:28:56 au LR, je l'ai dit à des gens
01:28:58 comme François-Xavier Bellamy, je l'ai dit à
01:29:00 des gens comme Bruno Retailleau,
01:29:02 voilà, David Lissnard et d'autres.
01:29:04 Mettons-nous au-delà de la table et réfléchissons avec
01:29:06 nos singularités, à la manière dont nous
01:29:08 pouvons nous accorder sur l'essentiel.
01:29:10 - Ils ont tous dit non. - Et ils ont tous
01:29:12 dit non, vous avez raison, et c'est
01:29:14 regrettable, parce que, en réalité,
01:29:16 une immense majorité des électeurs de droite
01:29:18 sont pour ces alliances,
01:29:20 et c'est montré par les sondages d'opinion.
01:29:22 - Et pourquoi cette union des droites échoue ? En fait,
01:29:24 ça fait des années qu'on en entend parler,
01:29:26 et en fait, regardez, entre vous, Jordan Bardella
01:29:28 et François-Xavier Bellamy, globalement,
01:29:30 vous êtes tous cousins germains. Enfin, il n'y a pas
01:29:32 une différence abyssale entre vous
01:29:34 et François-Xavier Bellamy. - Mais vous avez
01:29:36 raison. - Et pourtant, s'il est désigné tête de liste,
01:29:38 vous allez devoir vous écharper.
01:29:40 - Sur François-Xavier Bellamy,
01:29:42 vous avez raison, mais je pense que
01:29:44 François-Xavier Bellamy n'est pas tout seul dans son mouvement,
01:29:46 et je pense qu'il y a
01:29:48 une difficulté pour les LR à trancher
01:29:50 un certain nombre d'incohérences,
01:29:52 il y a une forme de confort
01:29:54 dans l'alliance avec le centre, disons-le,
01:29:56 qui est peut-être moins risqué,
01:29:58 plus politiquement acceptable,
01:30:00 que de rompre avec des habitudes.
01:30:02 Et c'est vrai que je le regrette,
01:30:04 parce que je vois des gens très bien au sein de LR
01:30:06 se compromettre dans
01:30:08 des ambiguïtés qui sont politiquement
01:30:10 regrettables. Je vous donne un exemple. - Elle ne verra jamais le jour
01:30:12 l'union des droites. - Non, mais je vous donne un exemple. - Est-ce que
01:30:14 vous pensez qu'un jour, ça verra le jour ?
01:30:16 Les Français le verront. - Oui.
01:30:18 - Vous serez candidate ? - Non, mais
01:30:20 c'est pas à moi, ça ne tient pas qu'à moi, mais je suis sûre
01:30:22 qu'on y arrivera. Mais maintenant, ça
01:30:24 implique des choix. Je vous donne un exemple.
01:30:26 Il y a eu la rentrée des jeunes républicains.
01:30:28 Eric Ciotti a fait le choix
01:30:30 de faire cette rentrée à Valence.
01:30:32 Valence, pardon de le rappeler quand même,
01:30:34 c'est l'incarnation
01:30:36 de la compromission d'une partie
01:30:38 de la droite
01:30:40 avec
01:30:42 l'islamisme. C'est-à-dire qu'à Valence,
01:30:44 vous avez un maire qui est allé
01:30:46 parler, faire de la politique dans la mosquée tenue par les frères musulmans.
01:30:48 À Valence, vous avez
01:30:50 un maire qui a tenté de vendre
01:30:52 un terrain à une association des frères musulmans.
01:30:54 Vous avez deux conseillers municipaux
01:30:56 dans cette majorité, l'un qui a nié le génocide
01:30:58 arménien et l'autre qui, lui-même,
01:31:00 est actif
01:31:02 dans des associations proches des frères musulmans.
01:31:04 Pardon, je le rappelle quand même, les frères musulmans,
01:31:06 c'est un courant
01:31:08 islamiste qui a le même objectif
01:31:10 qu'Al-Qaïda et Daesh, c'est-à-dire imposer
01:31:12 la charia dans le monde, sauf que lui,
01:31:14 il le fait. - La question que je vous posais,
01:31:16 c'est ce que lui, il va faire par la non-violence
01:31:18 et par l'infiltration.
01:31:20 D'accord, mais ce que je veux dire
01:31:22 à travers cela, c'est qu'à un moment donné,
01:31:24 il va falloir quand même sortir de ces
01:31:26 ambiguïtés. Et je pense
01:31:28 que, selon moi, des gens
01:31:30 très bien, comme François-Xavier Bellamy, Nadine
01:31:32 Morano et d'autres,
01:31:34 je ne comprends plus quel est le jeu.
01:31:36 Quand je vois aujourd'hui, même François-Xavier Bellamy
01:31:38 annoncer qu'il travaille à un projet pour 2027
01:31:40 avec des gens comme Hervé Morin, qui est un
01:31:42 centriste, et c'est tout à fait son droit, mais Hervé Morin,
01:31:44 c'est un homme qui a financé des concerts de Médine.
01:31:46 De Médine, qui aujourd'hui
01:31:48 est connu aussi pour ses accointances islamistes.
01:31:50 Je pense que, en fait,
01:31:52 la grande clarification, elle peut
01:31:54 arriver, et elle peut arriver aussi justement
01:31:56 par reconquête. C'est parce que reconquête
01:31:58 sera fort et portera donc aussi
01:32:00 cette idée d'alliance... - Vous pensez
01:32:02 être le pivot de cette reconfiguration ?
01:32:04 - Je suis sûre que nous arriverons
01:32:06 enfin à cette clarification et que nous nous libérons de cette
01:32:08 alliance nocive d'une droite avec le centre,
01:32:10 qui est d'ailleurs la même au Parlement européen, rappelons-le,
01:32:12 Madame von der Leyen, elle est portée par le PPE
01:32:14 de groupe dans lequel elle est allée, qui est allié au
01:32:16 centre et à la gauche. Et que l'idée
01:32:18 aujourd'hui de l'existence de reconquête, c'est
01:32:20 mettons en place une vraie droite authentique, sortons
01:32:22 des alliances contre-nature avec le centre et la gauche,
01:32:24 et travaillons ensemble sur le grand
01:32:26 sujet de l'individu. - Marion Maréchal, vous prenez cette union des
01:32:28 droites, mais vous n'êtes pas capable de faire l'union
01:32:30 ne serait-ce qu'avec le Rassemblement national.
01:32:32 La droite de la droite n'est pas capable, elle-même,
01:32:34 de se mettre d'accord là-dessus. Comment voulez-vous
01:32:36 que d'autres partis, je pense aux Élèves, vous rejoignent ?
01:32:38 - Ça n'est pas de ma responsabilité. Une fois de plus,
01:32:40 je ne demande pas de fusion. Je ne dis pas aux gens
01:32:42 "Rejoignez-nous et fondez-vous dans reconquête".
01:32:44 Je vous dis qu'on peut se mettre autour de la table
01:32:46 chacun avec nos particularités et nos
01:32:48 singularités. Je ne veux juste pas qu'on se trompe d'élection.
01:32:50 - Mais à la fin, il y a une élection, il y a
01:32:52 un vote. Il y a un gagnant, il y a un perdant.
01:32:54 - Je n'aime pas... - Forcément. - Pardon, je suis désolée,
01:32:56 le sujet des élections... - À 6%, c'est un échec pour vous ?
01:32:58 - Ce n'est pas d'arriver
01:33:00 premier devant Emmanuel Macron. Enfin,
01:33:02 je pense qu'on se trompe d'enjeu, une fois de plus.
01:33:04 La question, c'est de savoir quelle majorité nous
01:33:06 voulons demain au Parlement européen et
01:33:08 quelles sont les alliances qu'on peut construire au Parlement européen.
01:33:10 Moi, ce que je crois, aujourd'hui, les sondages
01:33:12 d'ailleurs sont plus autour de 7-8, ça fait
01:33:14 7-8 euros députés pour reconquête. La campagne ne fait
01:33:16 que commencer. Mais
01:33:18 je vais le dire très clairement, moi je n'ai pas
01:33:20 d'ennemis à droite. J'ai des concurrents.
01:33:22 Mes ennemis, ils sont à gauche,
01:33:24 dans cette extrême gauche
01:33:26 woke, qui défend
01:33:28 le multiculturalisme,
01:33:30 l'immigration de masse. Et je ne me trompe pas.
01:33:32 Je ne me trompe pas d'ennemis. Mais maintenant, acceptons
01:33:34 aussi que dans le jeu démocratique, il y a un parti
01:33:36 qui défend sa propre vision et qui a le droit d'exister.
01:33:38 - Une dernière question sur l'Ukraine de Louis Dragnet.
01:33:40 - Si justement, dans 6-7 mois, vous êtes élu au Parlement européen,
01:33:42 forcément, vous aurez à voter sur
01:33:44 est-ce qu'il faut continuer
01:33:46 à soutenir l'Ukraine
01:33:48 contre la Russie ? On voit qu'il y a
01:33:50 des jeux d'alliances qui changent un peu
01:33:52 depuis quelques semaines, quelques mois,
01:33:54 notamment aux Etats-Unis. On a vu aussi la Pologne
01:33:56 qui a rappelé son ambassadeur
01:33:58 d'ailleurs en Ukraine. Est-ce que
01:34:00 vous considérez aujourd'hui qu'on en fait trop et qu'il faut
01:34:02 réduire la voilure ? - Non mais de toute façon, sur le principe,
01:34:04 on soutient les pays qui sont victimes
01:34:06 de la violation du droit international, mais dans ce cas-là,
01:34:08 soyons cohérents, faisons-le pour tout le monde.
01:34:10 Parce que quand on voit aujourd'hui
01:34:12 l'expulsion définitive
01:34:14 qui a été faite
01:34:16 par exemple de la Russie au Conseil de l'Europe,
01:34:18 on se pose la question de savoir pourquoi
01:34:20 cette même expulsion n'est pas
01:34:22 faite à l'égard de l'Azerbaïdjan.
01:34:24 On se pose la question de savoir pourquoi
01:34:26 on continue d'importer massivement...
01:34:28 - On comprend votre souci de cohérence,
01:34:30 mais sur la Russie et l'Ukraine,
01:34:32 vous croyez quoi ? - C'est le même sujet. C'est-à-dire qu'en fait,
01:34:34 une fois de plus, moi je suis pour qu'il y ait
01:34:36 des sanctions et des condamnations claires quand il y a une violation du droit international,
01:34:38 mais pour tout le monde, on continue d'importer du gaz
01:34:40 azéri, on double même l'importation.
01:34:42 - Mais la question c'est, est-ce que ça va trop loin ou pas ?
01:34:44 - Laissez-moi aller au bout parce que c'est quand même un vrai sujet,
01:34:46 je trouve qu'on n'en parle pas assez. Et dans le même temps,
01:34:48 donc on arrête les importations du gaz russe
01:34:50 en se disant qu'on veut les
01:34:52 sanctionner vis-à-vis de leur attitude
01:34:54 tout à fait condamnable en Ukraine, on double
01:34:56 l'importation du gaz azéri, en rappelant quand même
01:34:58 qu'une partie du gaz azéri, en réalité, est du gaz russe
01:35:00 qui passe et qui se contourne par la Zéribatjan.
01:35:02 - On poursuit l'aide à l'Ukraine ?
01:35:04 - Mais on poursuit bien sûr de toute façon l'aide à l'Ukraine.
01:35:06 Maintenant, si vous voulez me poser la question
01:35:08 clairement, il faut savoir
01:35:10 aussi faire de la politique de manière raisonnable.
01:35:12 C'est-à-dire que si vous me dites "on soutient l'Ukraine
01:35:14 en état de victime
01:35:16 vis-à-vis du droit international", oui,
01:35:18 en revanche, de là à expliquer que demain,
01:35:20 l'Ukraine doit intégrer l'Union Européenne,
01:35:22 je ne crois pas.
01:35:24 Voilà, je ne crois pas parce qu'aujourd'hui, le marché commun
01:35:26 n'est pas prêt à absorber la puissance agricole
01:35:28 qu'est l'Ukraine et même les Polonais qui sont très pro-ukrainien
01:35:30 aujourd'hui ont été contraints de fermer leurs frontières
01:35:32 économiques avec l'Ukraine,
01:35:34 tant l'impact a été très fort
01:35:36 sur le plan agricole. Donc je demande juste
01:35:38 pas d'idéologie là-dessus, soyons quand même raisonnables.
01:35:40 - Marino Maréchal, était l'invité de CNews Europe 1,
01:35:42 merci beaucoup, merci Léo de Ragnel.
01:35:44 La suite de vos programmes sur Europe 1 et sur CNews,
01:35:46 bonne soirée à vous sur nos deux antennes.
01:35:48 [Musique]