Punchline (Émission du 30/08/2023)

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Les invités de Laurence Ferrari débattent de l'actualité dans #Punchline du lundi au jeudi.

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00:00:00 Bonsoir à tous et bonsoir à toutes, bienvenue dans Punchline.
00:00:02 Ce soir sur CNews, la guerre du pouvoir d'achat fait rage et les consommateurs servent de
00:00:07 chair à canon.
00:00:08 Pas de baisse des prises alimentaires avant le mois de mars, estiment les professionnels
00:00:11 de la grande distribution réunis à Bercy.
00:00:13 Ils se montrent bien sûr beaucoup moins optimistes que le gouvernement.
00:00:16 Les opérations de baisse des prix vont sans doute continuer dans les magasins, mais pas
00:00:20 assez pour compenser l'inflation qui, elle, ne baisse pas aussi peu.
00:00:23 Alors comment sortir de cette spirale infernale ? On va en débattre ce soir.
00:00:27 Et puis, on s'intéressera aussi à la justice des mineurs.
00:00:30 A Paris, un cambriolage a été commis par un jeune marocain de 12 ans à peine.
00:00:34 12 ans.
00:00:35 Il a été remis en liberté avec des mesures d'accompagnement éducatif.
00:00:38 Comment la justice peut-elle être efficace dans ces cas-là ?
00:00:41 La magistrate Béatrice Brugère sera notre invitée à 17h30.
00:00:45 Voilà pour les grandes lignes de ce soir.
00:00:46 Mais pour l'instant, il est 17h.
00:00:48 C'est l'heure du rappel des titres de l'actualité avec Simon Guillain.
00:00:50 Emmanuel Macron réunit en ce moment les chefs des partis politiques à Saint-Denis.
00:00:58 Une initiative politique d'ampleur qui vise à bâtir des textes législatifs et qui pourrait
00:01:02 éventuellement conduire à des référendums.
00:01:04 C'est l'occasion d'avoir une discussion franche avec lui, a notamment déclaré le
00:01:07 président du RN, Jordan Bardella.
00:01:09 Et de leur côté, trois des représentants de la NUPES ont formulé une liste de 14 propositions
00:01:14 aux chefs de l'État.
00:01:15 Ce chiffre qui fait froid dans le dos.
00:01:17 Plus de 2000 enfants sont contraints de dormir dans la rue en France.
00:01:20 Faute de place d'hébergement d'urgence disponible ou adaptée, c'est le triste constat fait
00:01:24 par la Fédération des acteurs de la solidarité et Unicef France.
00:01:28 Un chiffre qui n'a jamais été aussi élevé depuis la mise en place de ce baromètre il
00:01:31 y a 5 ans.
00:01:32 Et puis le président gabonais Ali Bongo a été mis en retraite.
00:01:36 C'est ce qu'a affirmé le chef de la garde républicaine, l'un des acteurs du coup d'État
00:01:40 militaire.
00:01:41 Après 14 ans au pouvoir, Ali Bongo a pourtant été réélu avec plus de 64% des voix.
00:01:45 Un groupe d'une douzaine de militaires a annoncé aujourd'hui à la télévision l'annulation
00:01:49 de l'élection présidentielle.
00:01:50 Merci beaucoup Simon Guilain pour ce rappel des titres de l'actualité.
00:01:56 On fait notre rentrée cette semaine à Punchline et à CNews.
00:01:59 On a le plaisir d'accueillir Karim Zarabi.
00:02:00 Bonsoir Karim.
00:02:01 Merci d'être là.
00:02:02 Pierre-Henri Bollis, maître avocat bien sûr.
00:02:06 Bonjour Laurent.
00:02:07 Merci d'être avec nous.
00:02:08 Geoffroy Lejeune, directeur de la rédaction du JDD.
00:02:09 Bonjour.
00:02:10 Bonjour mon cher Geoffroy.
00:02:11 Vous avez beaucoup travaillé cet été mais je vais continuer.
00:02:13 Voilà.
00:02:14 Et Eric Revelle, journaliste.
00:02:15 Bonsoir Laurent.
00:02:16 On va parler de l'inflation dans un instant.
00:02:18 C'est un sujet que vous connaissez bien Eric.
00:02:21 Mais avant j'aimerais qu'on regarde ce qui se passe du côté de Saint-Denis, puisqu'Emmanuel
00:02:24 Macron a réuni 15 chefs, enfin 15 responsables politiques, chefs de parti, président de
00:02:30 l'Assemblée nationale, président du Sénat, du Conseil économique et social.
00:02:34 C'est un grand Raoult à la Légion d'honneur s'il vous plaît.
00:02:37 Une main tendue loyalement selon Emmanuel Macron et Léonie Huchard.
00:02:40 Vous êtes sur place avec Laurence Sellerier.
00:02:42 Bonsoir.
00:02:43 Qu'est-ce que ça consiste cette journée de réunion ?
00:02:45 Alors en fait Laurence, il y a trois thèmes pour trois réunions distinctes.
00:02:51 La première concerne les crises internationales.
00:02:54 Évidemment vous vous en doutez par exemple la guerre en Ukraine mais aussi la crise climatique.
00:02:58 Deuxième réunion de travail qui concerne la réforme des institutions et la décentralisation.
00:03:03 Et puis la troisième réunion de travail, ça sera lors du dîner sur la question "comment
00:03:07 faire nation".
00:03:08 D'ailleurs ce dîner est bien un dîner de travail parce que certains, notamment à gauche
00:03:11 au Rassemblement National, ne voulaient pas participer à un simple dîner d'apparat.
00:03:15 Le but nous dit-on du côté de l'Elysée, c'est de parler ouvertement sans tabou pour
00:03:18 tenter de trouver un consensus.
00:03:20 Donc finalement des mesures qui pourraient ensuite se retrouver votées ou en tout cas
00:03:24 discutées à l'Assemblée Nationale ou aller vers un référendum.
00:03:27 En tout cas ce qu'on sait notamment c'est que tous étaient contents de pouvoir faire
00:03:30 leurs propositions mais entendent bien qu'elles soient entendues par le chef de l'État et
00:03:34 qu'il ne soit pas venu comme ils nous l'ont dit en arrivant pour rien.
00:03:36 Merci beaucoup Élodie Huchard avec Laurence Sellerier.
00:03:38 Je ne sais pas qui est dupe de ce qui se passe en Seine-Saint-Denis, sans doute pas les Français
00:03:43 évidemment.
00:03:44 Karim, est-ce que ça a un intérêt cette réunion ou est-ce que c'est juste une vaste
00:03:49 opération de communication ?
00:03:50 On va le savoir très vite, le Président de la République a été élu avec une majorité
00:03:54 relative donc il est obligé d'utiliser le 49.3 s'il veut faire passer des projets
00:04:00 de réforme à l'Assemblée Nationale.
00:04:02 Donc il est obligé d'aller élargir sa majorité et de chercher des forces d'appui.
00:04:06 Il ne les a pas trouvées depuis le début de son élection.
00:04:08 Il a signé cette mission à Elisabeth Borne qui a elle aussi échoué et c'est compliqué
00:04:14 effectivement dans sa position.
00:04:15 Il joue la politique de la main tendue pour que l'opinion se dise que le Président
00:04:21 finalement ne joue pas perso et veut faire bouger le pays sur l'immigration, sur la
00:04:28 réforme constitutionnelle, sur les questions sociales avec des forces politiques présentes.
00:04:33 Il joue tout le jeu mais sans aucune illusion.
00:04:36 Je ne crois pas personnellement qu'il en sortiraie quelque chose de concret et de dynamique
00:04:43 surtout parce que ce que nous voulons c'est que ça bouge positivement dans le pays.
00:04:47 Il n'y a qu'une force politique qui peut jouer son jeu, c'est Aler.
00:04:51 Évidemment, moi je pense que cette réunion elle est faite juste pour parler d'Aler.
00:04:54 On connaît les positions de tous les autres partis sur la réforme des retraites, on l'a
00:04:59 déjà vu, la loi immigration, le budget.
00:05:01 En fait, les dés sont déjà pipés, Geoffroy Lejeune si on peut dire ?
00:05:05 Moi, ce qui m'amuse le plus dans cette histoire c'est le décalage entre la démesure du
00:05:10 terme "initiative politique d'ampleur" et quelque chose qu'on a vu au Royaume-Uni.
00:05:13 Je ne l'utilise pas, vous avez remarqué.
00:05:14 Non mais c'était dans le sujet.
00:05:15 Oui, moi non.
00:05:16 C'est exceptionnel parce que fondamentalement des chefs de parti reçus par le Président
00:05:19 de la République, on le voit régulièrement, notamment quand il y a une grande crise,
00:05:23 je me souviens, les attentats c'était le cas.
00:05:24 Donc ça c'est la première chose.
00:05:26 Deuxièmement, ce qui m'amuse aussi c'est la réitération des principes, des méthodes
00:05:30 du grand débat, c'est-à-dire parler, parler, parler.
00:05:32 Et puis derrière, c'est moi qui récupère, qui rafle la mise ou en tout cas qui récupère
00:05:36 l'initiative.
00:05:37 Donc je ne vois pas.
00:05:38 En fait, le seul moyen que ce soit nouveau et intéressant, ce serait qu'il arrive en
00:05:40 disant "je récupère telle et telle idée et maintenant mon programme de gouvernement,
00:05:43 ça va être ça sur la fois de ce que m'a demandé telle ou telle partie".
00:05:46 Et là où vous avez raison tous les deux, c'est qu'il n'y a que les Républicains qui
00:05:49 sont en mesure de jouer cela.
00:05:51 Je ne sais même pas si c'est leur intérêt en réalité parce que je ne sais pas si leurs
00:05:54 électeurs attendent ça d'eux.
00:05:55 Et donc, comment dire, on va attendre, on va donner sa chance au produit.
00:05:58 Mais c'est vrai qu'on a l'impression d'avoir déjà vu ce film.
00:06:00 Une expression que j'ai déjà entendue, donner sa chance au produit.
00:06:03 Eric Revelle, moi je suis une mère de famille, on est à une semaine de la rentrée scolaire,
00:06:07 on a des problèmes de pouvoir d'achat, on a des problèmes d'insécurité, on a des
00:06:10 problèmes dans tous les sens.
00:06:12 Est-ce que vous croyez vraiment que c'est ça qu'on attend ? Un grand Raoult avec 16
00:06:17 personnes enfermées, sans les téléphones portables, peut-être même avec des brouilleurs
00:06:21 pour parler, pour parler, parler, parler.
00:06:24 Oui, non, la réponse est dans votre question, ma chère Laurence.
00:06:26 Je crois que ça passe complètement au-dessus de la tête des Françaises et des Français
00:06:29 qui ont d'autres préoccupations.
00:06:31 Puis alors moi, ce qui m'amuse beaucoup, si vous voulez, c'est l'incohérence totale
00:06:34 de ce type de réunion.
00:06:35 Pourquoi ? Parce que le président de la République, il a fait campagne sur le "en même temps".
00:06:39 C'est-à-dire en même temps à gauche et en même temps à droite.
00:06:42 Et en fait, en mettant en place cela, depuis des années, il n'a fait qu'exacerber les
00:06:47 fractures politiques à gauche et à droite.
00:06:49 À gauche et à droite.
00:06:50 Donc en fait, le "en même temps" est responsable des positions des uns et des autres, et parfois
00:06:55 de l'extrémisation politique des mouvements dans ce pays.
00:06:59 Et c'est à eux qu'il demande de venir et de faire nation et cohérence.
00:07:04 Donc, pardonnez-moi, mais c'est complètement une boulesse.
00:07:08 C'est de l'enfumage ou pas ?
00:07:09 C'est de l'enfumage, mais surtout c'est le résultat de sa politique.
00:07:12 C'est-à-dire que quand vous voulez faire du "en même temps" et que vous aboutissez
00:07:15 à des extrêmes qui grossissent, vous ne pouvez pas demander ensuite aux leaders politiques
00:07:20 de venir et d'échanger avec lui sur des positions qui sont par définition ou de droite
00:07:26 ou de gauche, ou de droite nationale ou de gauche extrême.
00:07:30 Oui, oui, absolument.
00:07:31 Ça me paraît…
00:07:32 D'extrême gauche ?
00:07:33 D'extrême gauche.
00:07:34 Ca fait un petit moment qu'il ne fait plus d'un même temps.
00:07:36 Je trouve qu'il fait une politique de centre droit et qu'encore une fois, sa seule possibilité
00:07:40 aujourd'hui pour gouverner, c'est d'aller chercher les LR compatibles avec sa politique.
00:07:46 Il a un ministre de l'Intérieur qui vient de LR, un ministre de l'Economie qui vient
00:07:49 de LR.
00:07:50 On voit bien que sa politique, la réforme des retraites, elle a été complètement
00:07:54 refusée par l'Assemblée des Français, mais particulièrement à gauche.
00:07:57 Il ne fera pas de réforme, de référendum sur la réforme des retraites.
00:08:02 La seule option pour le président, c'est d'aller pomper des voix chez LR.
00:08:06 Et à mon avis, on l'a dit tout à l'heure, il les réunit tous pour ne pas donner l'impression
00:08:12 qu'ils ne se tournent que vers cette force politique.
00:08:14 Mais dans les discussions, les accords sont possibles qu'avec LR.
00:08:18 Je trouve que c'est assez tordu quand même de faire venir tous les partis politiques
00:08:20 sans me parler à un seul parti politique.
00:08:22 Dans ce cas-là, soyons clairs, qu'il invite Eric Fichu, qu'il invite Bruno Rotaillot,
00:08:27 Gérard Larcher, et puis qu'il se mette autour de la table.
00:08:30 Ils ne l'ont pas fait.
00:08:31 Je veux dire, il ne l'a pas fait, il ne leur a rien proposé de concret.
00:08:34 Pierre-Henri Boivis.
00:08:35 Oui, ce qui est surprenant, c'est qu'en 2017, Emmanuel Macron faisait campagne sur
00:08:38 LR en même temps, disant que les partis politiques étaient dépassés et que maintenant, il
00:08:41 fallait aller au-delà des partis politiques.
00:08:43 Et donc, il avait créé cette espèce de grand bouly-boulga de mouvement un peu à
00:08:46 gauche, un peu à droite.
00:08:47 Comment vous dites ? Un bouly-boulga ?
00:08:48 Blou-gui-boulga.
00:08:49 Glou-bi-boulga.
00:08:50 C'est mon truc.
00:08:51 Vous avez tout à fait raison.
00:08:52 Mais donc, du coup, il a créé cette espèce de parti où on ne voyait pas bien clair,
00:09:00 en tout cas dans la ligne politique.
00:09:01 Et aujourd'hui, on voit bien qu'en réalité, les partis politiques ont leur jeu à faire.
00:09:05 Et encore une fois, les partis politiques sont l'expression, le jeu même de la démocratie
00:09:09 et qui sont indispensables.
00:09:10 Ils sont d'autant plus indispensables lorsqu'Emmanuel Macron constate qu'il n'a pas de majorité
00:09:14 en réalité à l'Assemblée nationale pour faire passer ses lois.
00:09:16 On ne va pas en parler trois heures parce que les Français ont compris.
00:09:19 On verra ce qu'il en ressort.
00:09:20 Ils doivent dîner ensemble.
00:09:21 Il y en a qui ne voulaient pas rester dîner.
00:09:23 Puis finalement, la discussion va continuer.
00:09:25 Bon, bref, nous verrons tout ça.
00:09:26 Glou-bi-boulga, ça vous rappelle votre enfance, Karim ? Non ? Lille aux enfants ?
00:09:30 Glou-bi-boulga.
00:09:31 Glou-bi-boulga.
00:09:32 Glou-bi-boulga.
00:09:33 Parce qu'on est de la même génération.
00:09:34 C'est pour ça.
00:09:35 Donc, on se comprend.
00:09:36 Je parlais des vrais problèmes des Français.
00:09:38 L'insécurité, on va en parler dans un instant avec Beatrice Brugère qui est magistrate.
00:09:41 Le pouvoir d'achat.
00:09:42 Il y a eu une grande réunion aujourd'hui à Bercy parce que le gouvernement essaie
00:09:45 d'agir pour faire pression à la fois sur les industriels et la grande distribution
00:09:50 pour faire baisser les prix.
00:09:51 Pour l'instant, c'est vraiment très compliqué.
00:09:52 Il y a très peu de prix qui ont baissé.
00:09:54 On va écouter Thierry Cotillard d'Intermarché qui dit, voilà, ils font des efforts mais
00:09:59 ils demandent des renégociations plus régulières avec les industriels.
00:10:02 On écoute.
00:10:03 Ce qu'il faut retenir quand même pour nos consommateurs, nos auditeurs, c'est qu'il
00:10:07 y aura des baisses parce que les enseignes vont rentrer dans une guerre commerciale puissante.
00:10:12 Retenez en fait que chaque enseigne va doubler sa liste de produits.
00:10:16 Nous, on avait 500 produits.
00:10:17 On va en mettre 1000 en liste de produits qui vont baisser.
00:10:20 Et ça va plus être la guerre commerciale que Carrefour, Lidl, Intermarché ou Leclerc
00:10:25 vont mener que les renégots qu'on aura obtenus des industriels.
00:10:29 Et comment on peut faire ça ? C'est un choix commercial.
00:10:31 On baisse nos marges et on espère qu'on va attirer des clients.
00:10:34 Donc oui, il y aura une dynamique commerciale qui va stopper l'inflation.
00:10:37 On était à 17% aujourd'hui, on est à 13,5%.
00:10:40 Il faudrait avoir espoir de finir à 12%.
00:10:42 Et puis, anticipons les négo pour que ce soit en dessous de 10 rapidement.
00:10:45 Alors, il est sincère, Eric Revelle, dans ce qu'il dit M. Cotillard.
00:10:49 Simplement, il se renvoie à la balle en permanence avec les industriels.
00:10:51 C'est-à-dire que la grande distrib' dit c'est les industriels, les industriels disent
00:10:54 c'est la grande distrib'.
00:10:55 Qu'est-ce qui se passe là ? C'est les consommateurs qui payent.
00:10:57 D'abord, quand j'entends M. Cotillard dire qu'il va y avoir une guerre commerciale entre
00:11:01 les enseignes, ça veut dire que les marges des grandes enseignes sont encore conséquentes
00:11:05 et peuvent amortir une guerre commerciale sur des prix dont ils vont faire baisser les
00:11:10 prix quand même.
00:11:11 Je note au passage ce petit sujet.
00:11:13 Maintenant, il y a plusieurs choses.
00:11:15 Officiellement, il n'y a qu'un type de négociation entre distributeurs et industriels
00:11:20 qui a lieu chaque année au mois de mars.
00:11:22 C'est pour ça que d'ailleurs, plusieurs industriels, à la suite de cette réunion,
00:11:26 ont dit rien ne se passera vraiment de formel avant mars 2024.
00:11:30 Et sur le fait, ils n'ont pas tort.
00:11:31 Moi, ce qui me frappe quand même, c'est que chacun se renvoie la balle en permanence.
00:11:35 Et que dans ce jeu de billard, Bruno Le Maire est au milieu, il compte des points, il tape
00:11:43 du point sur la table, il va finir par se faire mal à la main d'ailleurs, mais concrètement,
00:11:47 il ne se passe pas grand-chose.
00:11:48 Il convoque les industriels demain.
00:11:50 Les industriels, c'est Danone.
00:11:51 Mais c'est la troisième ou quatrième fois qu'ils y font.
00:11:52 Oui, bien sûr, bien sûr.
00:11:53 On convoque, on vous dit baisser, puis on ne peut pas baisser.
00:11:56 On était à 13% d'inflation sur les produits alimentaires, on est à 12 et des poussières.
00:12:01 Mais concrètement, pour les gens, ça ne se traduit pas de manière formelle dans leur
00:12:05 caddie.
00:12:06 Je rappelle le chiffre qu'a cité Alexandre Bompard que je donnais hier, moi, qui m'a
00:12:09 stupéfait.
00:12:10 C'est Carrefour, ça.
00:12:11 C'est le président de Carrefour.
00:12:12 Il disait que 40% des Français sautaient un repas par jour dans ce pays.
00:12:17 Donc, ça pose des problèmes de santé publique à court et à moyen terme.
00:12:21 Ça pose des problèmes à la croissance.
00:12:23 Et au-delà du jeu politique de Bruno Le Maire, qui essaie aussi sans doute de tracer sa route
00:12:28 vers 2027, le consommateur, il est au milieu.
00:12:32 C'est lui qui paye.
00:12:33 C'est peut-être lui qui va se payer des taxes supplémentaires dans le budget 2024.
00:12:37 Et on n'en voit pas la sortie du tunnel.
00:12:40 Et vous avez de plus en plus de situations absolument dramatiques, dramatiques.
00:12:45 Parce que quand on parle de personnes...
00:12:46 On parlait des petites entreprises qui ferment.
00:12:48 Alors, il y a aussi ça qu'il faut souligner.
00:12:51 L'Observatoire des entrepreneurs a publié cette étude absolument stupéfiante où on
00:12:56 apprend que 25 000 patrons de TPE, patrons de TPE boulangers, ont perdu leur emploi.
00:13:03 Souvent, d'ailleurs, souvent, ils n'ont pas d'assurance chômage.
00:13:06 Il n'y a que 1% de ces tout petits patrons de TPE.
00:13:09 Alors, il y a des faillites.
00:13:10 Et on estime, l'Observatoire des entrepreneurs, qu'il y aura 60 000 faillites de coiffeurs,
00:13:15 de boulangers, de restaurateurs d'ici la fin de l'année.
00:13:18 60 000 faillites.
00:13:19 Alors, je sais que vous êtes aussi en contact avec Frédéric Roy, notre ami boulanger à
00:13:22 Nice.
00:13:23 Faites-le venir un soir.
00:13:24 Dites-lui qu'il vienne, qu'il nous parle de sa situation, pour voir où il en est,
00:13:27 des factures d'énergie.
00:13:28 Est-ce que ça a baissé, pas baissé ? Où est-ce qu'ils en sont, les boulangers ?
00:13:32 D'accord ? Vous pouvez lui passer le message ?
00:13:34 Bien sûr, bien sûr.
00:13:35 Alors, il y a la facture d'énergie, il y a le remboursement du fameux prêt garanti
00:13:37 d'état.
00:13:38 Il y a plein de trésoreries qui ne peuvent pas le supporter.
00:13:40 Et puis, il y a un truc très simple.
00:13:41 C'est une spirale infernale.
00:13:42 Comme les consommateurs font des choix, ils préfèrent évidemment parfois se nourrir
00:13:47 qu'aller au restaurant, ça se comprend bien, ou même parfois aller chez le coiffeur,
00:13:51 en bout de chaîne, si vous avez moins de clients chez le coiffeur, c'est le coiffeur
00:13:54 qui est en difficulté.
00:13:55 Oui, effectivement.
00:13:56 Je voudrais juste qu'on écoute Fabien Roussel, le patron du Parti communiste français.
00:13:59 Il était l'invité ce matin de Sonia Mabrouk sur CNews et sur Europe 1.
00:14:03 Lui, il estime que Bruno Le Maire brasse du vent.
00:14:05 Bruno Le Maire, il me fait rire, c'est un moulin à vent.
00:14:09 Il parle beaucoup, mais il agit peu.
00:14:11 Concrètement, elles sont où les baisses de prix ? Elles sont où les baisses au prix ?
00:14:15 Nulle part.
00:14:16 Il parle, il parle, il parle, il n'agit pas.
00:14:20 Quand j'entends les ministres, comme M.
00:14:22 Darmanin, qui font des conférences pour savoir comment parler aux classes populaires, mais
00:14:26 j'ai l'envie de dire, mais agissez.
00:14:28 J'ai envie de leur dire à Bruno Le Maire et aux autres, allez faire remplir votre
00:14:32 caddie à Auchan avec 1300 euros de salaire net par mois.
00:14:36 Comment vous faites ? Remplir, faire son plein d'essence.
00:14:39 Ils font leur plein d'essence, eux, qui ne conduisent déjà pas leur voiture.
00:14:43 Alors non, la réponse est non, ils ne font pas leur plein d'essence.
00:14:45 Geoffroy Lejeune sur cette question du pouvoir d'achat, qui est un véritable problème pour les Français.
00:14:49 Si je peux me permettre une anecdote personnelle, je sais que Bruno Le Maire fait son plein
00:14:52 d'essence et conduit sa voiture lui-même.
00:14:54 Ce n'est pas pour le défendre que je dis ça, mais j'ai pris la voiture avec lui une fois.
00:14:57 Je sais qu'il a mis dans sa lave.
00:14:58 Vous êtes intime du ministre de l'économie.
00:14:59 Je l'ai suivi comme journaliste en déplacement à l'époque et il conduisait sa voiture.
00:15:03 Il disait mais ça ne change rien au problème de fond.
00:15:05 Et on ne peut pas répondre en fait, enfin le gouvernement ne peut pas répondre à ce que dit Fabien Roussel.
00:15:08 C'est à dire que, en réalité, l'équation, elle est terrible.
00:15:12 Grâce à vous, d'ailleurs, Laurence, moi, j'avais rencontré Michel Odoir-Leclerc sur ce plateau l'année dernière.
00:15:15 Il décrivait à peu près ce que, puisqu'on a cité Carrefour et Intermarché, il faut tous les citer, mais il disait exactement la même chose.
00:15:21 Et à la fin, quelle que soit la réponse entre les industriels ou la grande distribution,
00:15:26 en effet, le problème, c'est la situation des ménages français.
00:15:29 Il a raison de dire que vivre avec 1300 euros, c'est impossible.
00:15:32 C'est devenu impossible.
00:15:33 Eric a raison de rappeler que les entreprises, le nombre de...
00:15:35 Il y a des gens qui vivent avec beaucoup moins.
00:15:37 Bien sûr, je suis d'accord.
00:15:39 Je le dis parce que dans le référentiel général, on se dit le SMIC, c'est le salaire minimum.
00:15:44 Même au SMIC, enfin en dessous du SMIC, c'est impossible.
00:15:47 Même au SMIC, c'est impossible.
00:15:48 Alors que le SMIC était censé être le revenu minimum pour des gens qui travaillent pour pouvoir s'assurer une vie correcte.
00:15:54 Non mais le malheur, c'est que c'est possible.
00:15:55 Il y a plein de gens qui y aillent moins et qui ne s'en sortent absolument pas.
00:15:58 Non mais c'est possible en sautant des repas, en étalant les plaines.
00:16:01 Ça devient compliqué d'aller travailler quand on travaille en voiture.
00:16:03 En se chauffant pas l'hiver.
00:16:04 En se chauffant pas l'hiver.
00:16:05 C'est des sacrifices inhumains.
00:16:06 Et c'est une société...
00:16:07 Enfin, c'est pas ce qu'on attend d'une société développée comme la nôtre.
00:16:09 Moi, la question que je me pose, si vous voulez, c'est...
00:16:11 Je ne sais pas dire qui a tort ou qui a raison dans le sujet de la grande distribution, le prix des aliments, etc.
00:16:16 En revanche, ce que je sais dire, c'est qu'on est le pays le plus taxé...
00:16:20 Un des plus taxés de l'OCDE et le plus taxé de l'OCDE, je me tourne vers Eric pour savoir.
00:16:24 Et que l'État, pour le coup, peut jouer un rôle là-dessus en abaissant la fiscalité.
00:16:28 Alors, sur les entreprises ou sur les particuliers ?
00:16:30 Justement, on a applaudi Elisabeth Borne qui au Medef a dit "pas de hausse d'impôt pour les entreprises".
00:16:33 Pardon, mais on ne va pas donner une médaille non plus quand on n'augmente pas les impôts.
00:16:38 En revanche, pour les particuliers, ça n'existe pas.
00:16:40 Or, il y a la taxe entière qui va exploser.
00:16:41 Oui, mais ce sont les propriétaires.
00:16:44 Ce sont des particuliers comme les autres.
00:16:45 Il y a aussi des petits propriétaires.
00:16:47 Ce sont des Français "normaux" qui ont eu la chance de pouvoir s'acheter quelque chose.
00:16:51 Et en fait, à la fin, je ne parle pas que de la taxe entière.
00:16:53 La fiscalité, tout court, elle est trop importante en France.
00:16:55 Et c'est un moyen pour l'État, évidemment, qui n'a pas d'argent,
00:16:58 qui a des recettes, mais qui n'a plus les moyens de son fonctionnement.
00:17:02 Mais il y aurait un moyen pour le gouvernement d'agir sur le niveau de vie des Français.
00:17:05 Et ce moyen-là n'est jamais, jamais, jamais évoqué.
00:17:08 Alors, qu'est-ce qui peut prendre la parole ?
00:17:09 Il n'est d'autant pas évoqué, effectivement, ce sujet,
00:17:13 que l'année dernière, c'était quand même le record absolu pour l'État sur les recettes fiscales.
00:17:16 Parce que je rappelle que l'État a récolté l'année dernière 770 milliards d'euros d'impôts
00:17:20 et 270 milliards juste au titre de la TVA.
00:17:22 Et d'ailleurs, ce chiffre est intéressant, puisque la TVA, elle est fixe.
00:17:25 Elle n'augmente pas.
00:17:26 Mais si elle augmente, elle a fait un bond de 8% l'année dernière,
00:17:28 c'est justement parce qu'elle a suivi l'inflation.
00:17:30 Donc, on voit bien que, justement, ce sont les Français qui paient, en réalité,
00:17:33 les différentes politiques qui ont pu être menées, qui ont été catastrophiques.
00:17:36 Et en revanche, sur le discours de Fabien Roussel,
00:17:37 évidemment qu'on ne peut pas être contre ce discours.
00:17:39 Mais en même temps, ce qui est dommage dans ce discours de Fabien Roussel,
00:17:41 c'est qu'il soit emprunt d'une profonde démagogie.
00:17:43 Enfin, je veux dire, c'est toujours, vous savez, la question d'un politique,
00:17:46 il y a combien coûte le pain au chocolat ?
00:17:47 Mais ce n'est pas le rôle du politique, ce n'est pas le rôle d'un ministre,
00:17:50 de savoir suivre l'évolution du prix du pain au chocolat.
00:17:52 En revanche, c'est le rôle du ministre de proposer des vraies solutions concrètes
00:17:57 pour justement faire baisser l'inflation.
00:17:58 Et c'est là où je rejoins le discours de Fabien Roussel.
00:18:00 Mais c'est dommage qu'il soit emprunt d'une démagogie,
00:18:02 qui propose des solutions plus concrètes.
00:18:03 - Carine, j'ai appris avec vous.
00:18:05 - Je pense que c'est le rôle des politiques de veiller à la hausse des prix ou pas.
00:18:07 Mais bon, là-dessus...
00:18:09 - Mais vous m'aurez compris.
00:18:10 Demander à un politique le prix du ticket de métro, le prix du pain au chocolat, etc.
00:18:14 Je trouve que c'est toujours d'une profonde démagogie
00:18:17 et qu'au contraire, c'est plutôt le rôle des politiques, au sens général du terme,
00:18:20 de proposer des solutions pour répondre aux problématiques des Français.
00:18:23 - Carine.
00:18:24 - Je ne pense pas qu'on mesure l'ampleur du phénomène social
00:18:28 dans le pays du côté des politiques.
00:18:30 La situation, elle est dramatique.
00:18:33 Il faut peser ces mots. Elle est dramatique.
00:18:35 Je veux dire, quand vous avez un niveau d'inflation tel qu'il est aujourd'hui,
00:18:39 quand vous avez des salaires qui n'ont pas suivi,
00:18:42 vous avez des Français qui se lèvent le matin qui n'ont plus de sens à la valeur travail
00:18:47 parce qu'ils n'arrivent plus à remplir le frigo.
00:18:49 Ils ont des fins de mois qui débutent le 10 du mois.
00:18:52 Je veux dire, 10 du mois, ils sont à découvert.
00:18:54 Je veux dire, et effectivement, vous prenez tous les produits.
00:18:58 Il y en a 35 sur lesquels il y a eu conjoncturellement,
00:19:01 donc un effort de fait, 35 produits.
00:19:04 Je lisais le papier d'un expert qui disait qu'on était en déconsommation.
00:19:07 Ça faisait très longtemps qu'on était en déconsommation.
00:19:11 Et il y a des produits dont les Français se privent.
00:19:13 Les produits d'hygiène, par exemple.
00:19:15 Ils ont fortement baissé.
00:19:16 Dentifrice et autres.
00:19:18 Mais vous vous rendez compte ?
00:19:19 Nous sommes la France.
00:19:20 Quand je vois qu'on fait une rentrée politique sur l'Abaya
00:19:24 et que les politiques ne répondent pas à la situation de millions de Français,
00:19:27 je me dis que c'est dramatique ce que nous sommes en train de vivre.
00:19:30 Parce que c'est vrai, et Geoffroy a raison sur la taxe d'habitation.
00:19:33 Donc la taxe financière.
00:19:35 Il y a des petits propriétaires.
00:19:37 Elle a doublé pour eux.
00:19:38 Ils ont tout fait, ils se sont saignés pour être propriétaires.
00:19:41 Ils ont pris un emprunt.
00:19:42 Et aujourd'hui, ils voient qu'elle double.
00:19:44 Mais c'est une escroquerie.
00:19:45 On a enlevé la taxe d'habitation et on double la taxe financière.
00:19:49 - Ils ont enlevé une taxe d'un côté et ils la mettraient de l'autre.
00:19:51 - A la pompe aujourd'hui, vous avez des gens qui mettent 2 litres d'essence.
00:19:56 Parce qu'ils n'arrivent pas.
00:19:58 2 litres d'essence.
00:19:59 Mais on va s'attaquer à ce problème à un moment donné.
00:20:02 Ce qui est essentiel pour les millions de Français.
00:20:04 On va continuer à faire de l'accessoire.
00:20:06 De l'agitation.
00:20:08 Moi, je suis scandalisé.
00:20:10 Parce qu'effectivement, je pense que Rousset a la raison.
00:20:12 Le maire montre l'impuissance de politique.
00:20:15 L'impuissance de politique.
00:20:16 Toutes les impunctions, il n'y en a aucune qui a fonctionné.
00:20:18 Aucune qui a fonctionné.
00:20:19 - Simplement, j'aimerais rendre à César ce qui est à César.
00:20:22 Vous savez, la conséquence de la taxe d'habitation,
00:20:24 il faut quand même renvoyer ça à François Hollande.
00:20:27 C'est lui qui est à l'origine de la loi sur la nouvelle organisation de la République.
00:20:29 Ce qu'on appelait à l'époque la loi NOTRe.
00:20:31 Et qui a fait que l'État s'est complètement désengagé au profit des collectivités
00:20:34 qui se sont retrouvées avec beaucoup plus de missions, sans budget.
00:20:37 Donc la taxe foncière a augmenté,
00:20:40 parce que la taxe d'habitation a disparu.
00:20:42 Mais la taxe d'habitation servait notamment aux collectivités.
00:20:46 Et donc les collectivités aujourd'hui se retrouvent complètement démunies
00:20:48 et sont obligées pour certaines à doubler, tripler, voir quoi drupler.
00:20:51 - Sur la taxe foncière, il y a une part nationale.
00:20:52 La part nationale, on ne se moque de 8%.
00:20:54 8% quand même à la part nationale.
00:20:56 - C'est très juste.
00:20:59 Peut-être qu'il y a des mesures qui avaient été proposées à un moment donné,
00:21:02 puisqu'on a été capable de mettre en place des boucliers tarifaires
00:21:05 pour l'essence ou pour d'autres choses.
00:21:08 Ça aurait été, par exemple, puisque l'État s'est gavé en termes de TVA grâce à l'inflation,
00:21:13 ça aurait été de mettre des taux de TVA à zéro ou très faibles
00:21:16 sur les produits de première nécessité.
00:21:17 - C'était une proposition de Marine Le Pen.
00:21:18 - Oui, ben ouais.
00:21:19 - Attention, Eric.
00:21:20 - TVA très faire.
00:21:21 - C'était une proposition de Marine Le Pen.
00:21:24 - Si ça s'était été concret, ça aurait montré que l'État faisait un effort aussi.
00:21:26 Or ce qu'on aimerait savoir...
00:21:28 - Un panier de 100 produits de mémoire à TVA.
00:21:30 - Un gain supplémentaire que l'État encaisse grâce à l'inflation avec un taux fixe de TVA.
00:21:34 Quand les prix augmentent, l'État touche beaucoup plus d'argent.
00:21:37 Maintenant, je pense que l'équation n'est pas si simple.
00:21:40 Quand j'entends M. Roussel dire,
00:21:42 et Sophie Binet qui a rencontré le président de la République hier à l'Élysée,
00:21:45 la leader de la CGT, lui a demandé une indexation des salaires sur les prix.
00:21:50 Bon, on peut, on se dit, mais c'est bien sûr.
00:21:53 Sauf que si on raisonne quand même, il faut faire très attention.
00:21:56 Si vous augmentez les salaires, alors vous allez me dire,
00:21:59 c'est jamais le bon moment d'augmenter les salaires.
00:22:00 Mais si vous augmentez les salaires, en fait, qui va payer une finée ?
00:22:04 C'est quand même le consommateur. Pourquoi ?
00:22:06 Parce que l'augmentation des salaires se retrouve dans les coûts de production,
00:22:09 donc dans le prix des produits.
00:22:11 Donc le risque en augmentant et en suivant...
00:22:14 - Il faut baisser les prix des coûts de production un peu.
00:22:16 - Ben oui, mais si vous augmentez les salaires,
00:22:20 ça rentre dans les coûts de production.
00:22:21 Et le risque, c'est que ça auto-entretienne l'inflation.
00:22:25 C'est énorme.
00:22:26 Donc, en fait, on ne sait pas comment très bien faire tout cela.
00:22:29 Mais ce qui est vrai, et ça, il faut se le dire une fois pour toutes,
00:22:32 c'est peut-être ça aussi, l'impuissance de Bruno Le Maire à obtenir...
00:22:36 Parce qu'il les menace, il les menace d'une fiscalité plus lourde.
00:22:39 Les industriels ou les distributeurs, il les menace de donner leur nom.
00:22:43 Mais c'est qu'en réalité, quelle est aujourd'hui la marge de manœuvre
00:22:46 d'un politique face au monde économique ?
00:22:48 - Ah, mais c'est votre théorie que le pouvoir économique est le seul...
00:22:52 - Et c'est un vrai sujet démocratique,
00:22:53 parce qu'on vote pour des femmes ou des hommes politiques.
00:22:55 Et on ne vote pas pour des leaders économiques.
00:22:58 - Geoffroy, est-ce que vous pensez qu'ils en parlent en ce moment,
00:23:00 en Seine-Saint-Denis, les chefs de partis politiques, Emmanuel Macron ?
00:23:05 Ils parlent de pouvoir d'achat ou ils parlent de la loi immigration ?
00:23:08 Je ne sais pas, d'autres choses.
00:23:09 - Je ne suis pas sûr.
00:23:10 Karim a opposé les deux en disant qu'on fait la rentrée sur la baïa.
00:23:12 Il y a aussi les millions de Français pour qui c'est important.
00:23:14 A mon avis, si c'était...
00:23:15 - Les millions de Français ?
00:23:16 - Ah bah...
00:23:17 - Si, Karim, pardon, il y a des millions de Français pour qui...
00:23:18 - Tout est important, en fait.
00:23:20 - Oui, enfin, il y a un ordre de priorité quand on fait la politique.
00:23:22 - Non, mais justement, le but, c'est de parler de tout.
00:23:25 - Non, c'est d'agir sur l'essentiel.
00:23:27 - Il y a des millions de Français pour qui les attentes à la laïcité à l'école,
00:23:30 c'est un énorme problème, bien sûr.
00:23:31 - On en parlera tout à l'heure.
00:23:32 - On en parlera tout à l'heure, mais je pense que c'est très important pour beaucoup de monde.
00:23:35 Le vote Le Pen ne serait pas aussi haut si ce n'était pas un sujet.
00:23:37 - Non, Marine Le Pen, c'est le pouvoir d'achat.
00:23:38 Excuse-moi, sa campagne présidentielle, elle l'a fait sur le pouvoir d'achat.
00:23:40 - C'est les deux.
00:23:41 - Tu ne peux pas dire... Non, non.
00:23:42 - Ah, c'est les deux.
00:23:42 - On en a souvent parlé autour de ce plateau. Elle a axé sur le pouvoir d'achat et bien sûr, la gestion des flux migratoires.
00:23:50 Elle l'a toujours fait, mais elle a axé sur le pouvoir d'achat.
00:23:52 Et je peux vous dire que j'ai regardé Jordan Bardella, le président du RN, aller à Seine-de-Nille avant de rentrer.
00:23:59 Il a dit quoi ? Premier sujet que nous allons poser, c'est le pouvoir d'achat.
00:24:02 - On l'écoutera tout à l'heure.
00:24:03 - La question était, est-ce qu'ils vont en parler ?
00:24:04 Je fais confiance au leader de la NUPES pour mettre le sujet sur la table et à Jordan Bardella pour le mettre sur la table.
00:24:08 - Oui, c'est les deux qui vont faire ça.
00:24:09 - Par ailleurs, les Républicains ne sont pas les derniers à parler du pouvoir d'achat non plus.
00:24:14 L'UMP, qui était l'ancêtre des Républicains, était un parti qui s'appelait l'Union pour un Mouvement Populaire.
00:24:18 La campagne de Nicolas Sarkozy en 2007, c'est une campagne pour le pouvoir d'achat.
00:24:21 - Travailler plus pour gagner plus.
00:24:23 - Personne n'est assez faux.
00:24:24 - La campagne à l'exercice du pouvoir, ça a été quand même un sacré écart.
00:24:27 - Vous lirez ça.
00:24:28 - Travailler plus pour gagner plus, ça n'a pas encore...
00:24:29 - Karim, tu liras son livre, tu comprendras comment il a essayé de gérer cette histoire dans un contexte particulier.
00:24:34 Tout ça pour dire que, évidemment, je pense que c'est un sujet hyper important.
00:24:37 Et ça n'exclut pas le fait que la question de la baïaque, et en effet un des thèmes de la rentrée politique,
00:24:41 la question de la gestion des flux migratoires, pardon, mais en fait, même la gauche devrait s'y intéresser en réalité.
00:24:46 C'est un problème important pour de nombreux Français.
00:24:48 On accueille plus de 400 000 personnes par an.
00:24:50 Évidemment, je compte sur les responsables politiques et tous les responsables politiques
00:24:53 pour en parler avec Emmanuel Macron, qui, pour l'instant, a fait des lois qui n'ont eu aucune efficacité.
00:24:56 Donc moi, si j'étais autour de cette table, j'aurais parlé de tout ça.
00:24:59 - Mais vous n'êtes pas invité à la table d'Emmanuel Macron.
00:25:02 Mais ça va arriver. Merci.
00:25:03 On fait une petite pause. On se retrouve dans un instant.
00:25:05 On parlera de la justice, si vous le voulez bien, notamment dans ses actions envers les mineurs.
00:25:09 On a une recrudescence de la délinquance des mineurs.
00:25:12 Comment réussir à les réinsérer, à stopper leur parcours de délinquance ?
00:25:16 On en parle avec Béatrice Brugère, qui est magistrate. A tout de suite.
00:25:18 17h30, on se retrouve en direct en punchline sur CNews.
00:25:24 Dans un instant, notre débat sur la justice et les mineurs.
00:25:26 Mais tout de suite, Simon Guilain prend le rappel des titres de l'actualité.
00:25:32 65% des Français sont favorables à un référendum sur l'immigration.
00:25:36 C'est le résultat de notre dernier sondage CSA pour CNews.
00:25:39 Et selon la proximité politique, 56% des sympathisants de gauche y sont opposés,
00:25:44 alors que 83% des sympathisants de droite y sont favorables.
00:25:48 Un homme a été tué par balle hier soir à Béziers.
00:25:51 Le drame s'est déroulé peu avant minuit dans le quartier de la Devez.
00:25:54 Et selon les premiers éléments de l'enquête,
00:25:56 deux individus sont sortis d'un véhicule et ont tiré sur une autre voiture.
00:26:00 Blessé à la poitrine, la victime a été transportée à l'hôpital par des témoins.
00:26:03 Le jeune homme, âgé de 21 ans, est donc décédé dans la nuit.
00:26:07 Et puis aux Etats-Unis, l'ouragan Hidalia a touché terre ce mercredi en Floride.
00:26:10 Un ouragan de catégorie 3, accompagné de vents extrêmement violents,
00:26:14 pouvant souffler jusqu'à 205 km/h.
00:26:17 Les autorités ont mis au garde contre des phénomènes de submersion côtière.
00:26:21 Sachez qu'hier, le président Joe Biden a déclaré l'état d'urgence
00:26:24 et débloqué une aide fédérale.
00:26:26 Merci Simon Guilain pour ce rappel des titres de l'actualité.
00:26:28 A 17h31, on a été rejoint par Béatrice Brugère.
00:26:31 Bonsoir Béatrice Brugère, vous êtes magistrate, secrétaire générale, unité magistrale.
00:26:35 C'est bien cela. Oui tout à fait.
00:26:37 On va parler avec vous de la justice.
00:26:39 On a d'abord un bilan des émeutes.
00:26:40 On sait que la justice a été très ferme.
00:26:42 On y reviendra dans un instant.
00:26:44 Mais aussi, j'aimerais parler de la question des mineurs,
00:26:46 parce que le gouvernement, des mineurs isolés,
00:26:49 ce qu'on appelle les mineurs isolés, MNA, c'est bien cela ?
00:26:51 Tout à fait. Mineurs non accompagnés.
00:26:53 Voilà, mineurs étrangers en réalité.
00:26:56 Face à l'ampleur du phénomène,
00:26:59 une enquête flash a été décidée par le gouvernement.
00:27:02 On fait le point avec Soumaïa Lalou.
00:27:05 Et puis, je vous passe la parole sur la façon dont la justice peut s'atteler à ce problème.
00:27:10 L'enquête lancée cette semaine par le gouvernement
00:27:16 servira à évaluer les difficultés des départements dans la gestion des mineurs isolés,
00:27:21 à renforcer la protection des enfants et à mieux gérer les flux.
00:27:24 Dans les départements frontaliers avec l'Italie,
00:27:27 en particulier dans les Alpes-Maritimes,
00:27:29 les dispositifs d'accueil sont saturés.
00:27:32 Ils font face à des arrivées croissantes de migrants,
00:27:35 comme l'explique Charlotte Cobell, secrétaire d'Etat chargée de l'Enfance.
00:27:39 Pendant cet été, nous avons eu deux fois plus d'enfants isolés
00:27:42 qui sont arrivés sur notre territoire par rapport à l'année précédente.
00:27:45 La secrétaire d'Etat rappelle que l'enjeu principal de cette enquête
00:27:48 est la distinction rapide entre les mineurs
00:27:51 et les majeurs qui prétendent avoir moins de 18 ans.
00:27:54 Mon objectif c'est que ces enfants, ou pas d'ailleurs,
00:27:57 soient évalués très très vite pour être dans le bon dispositif très très vite.
00:28:00 Autant il n'y a pas de débat, un mineur doit être protégé,
00:28:02 autant un majeur doit faire l'objet des procédures classiques des majeurs.
00:28:06 Les mineurs isolés, souvent vulnérables, tombent parfois dans la prostitution.
00:28:10 Certains sont employés par des trafiquants de drogue.
00:28:13 En France, dans la plupart des prisons pour mineurs,
00:28:16 ces jeunes sont surreprésentés.
00:28:18 La situation de ces mineurs isolés sera étudiée plus largement
00:28:22 lors des débats sur l'immigration à l'Assemblée nationale.
00:28:25 C'est une réalité, ces mineurs, s'ils le sont,
00:28:29 dans la plupart des cas, il faut savoir s'ils sont mineurs ou pas,
00:28:33 sont des proies extrêmement faciles pour les réseaux,
00:28:35 les réseaux de prostitution, de trafiquants de drogue.
00:28:38 Comment est-ce que la justice s'y prend avec ces mineurs non accompagnés ?
00:28:41 D'abord, ce sujet, vous le savez puisqu'on en a déjà parlé sur votre plateau,
00:28:45 n'est absolument pas nouveau.
00:28:47 On est un peu dans le commentaire, et presque l'impuissance,
00:28:51 de voir le phénomène s'aggraver de mois en mois.
00:28:54 On a plein de rapports qui ont déjà fait un état des lieux.
00:28:57 Là, je crois qu'il va y avoir une enquête flash qui a été lancée
00:29:01 pour quantifier.
00:29:04 On a l'impression que maintenant, on est juste capables de compter
00:29:08 et non pas de résoudre.
00:29:10 Pourtant, ce n'est pas faute d'avoir déjà fait cet état des lieux
00:29:14 sur les causes qui sont absolument dramatiques,
00:29:18 puisqu'aujourd'hui, elles ont pour conséquence de saturer
00:29:22 les dispositifs qui sont à plusieurs niveaux,
00:29:27 qui sont des dispositifs, vous l'avez dit d'ailleurs dans votre reportage,
00:29:30 sur les départements, sur la protection de l'enfant, sur l'aide,
00:29:34 mais également aussi, et ça c'est plus récent,
00:29:37 des dispositifs sur le plan judiciaire,
00:29:39 parce que même si c'est qu'une petite minorité de ces mineurs
00:29:43 qui sont délinquants, il ne faut pas faire de généralité.
00:29:46 Il y a une surreprésentation dans les prisons ?
00:29:48 Oui, sur la masse de ces mineurs, qui sont de plus en plus nombreux,
00:29:54 on a une explosion, avec des pays qui sont différents.
00:29:58 Lesquels ?
00:30:00 Il y a 10 ans, on était surtout sur les pays de l'Est,
00:30:04 puis après, on est plutôt passé sur les pays africains,
00:30:07 avec le Mali, etc.
00:30:09 En fait, ça dépend aussi de l'écosystème géopolitique,
00:30:15 puisque là aussi, il y a une influence.
00:30:17 Mais ce qu'il faut savoir, c'est qu'aujourd'hui, comme en France,
00:30:20 les mineurs bénéficient d'un système juridique particulièrement protecteur,
00:30:25 qui coûte très cher d'ailleurs à l'État,
00:30:28 en hommes, en dispositifs et en argent,
00:30:31 puisque je crois qu'on était à plus de 2 milliards en 2018
00:30:36 et on a la prise en charge globale pour les mineurs non accompagnés,
00:30:39 qui d'ailleurs ne sont pas toujours non accompagnés,
00:30:41 quand ils sont délinquants, on en reparlera.
00:30:43 On voit que de tous les côtés, si vous voulez,
00:30:46 on est un peu impuissant et simplement dans le constat.
00:30:49 Donc aujourd'hui, je pense qu'il faut passer à autre chose,
00:30:52 parce que ça met en danger d'autres mineurs.
00:30:54 Quels sont ces autres mineurs ?
00:30:56 Les enfants placés.
00:30:58 Ceux qui ont vraiment besoin d'être placés dans les départements,
00:31:02 et il y a aussi des mineurs en France qui sont en demande de protection.
00:31:07 Et ce qui se passe, c'est que souvent, ces mineurs non accompagnés,
00:31:10 et c'est ça aussi le problème, ne sont pas mineurs.
00:31:13 Et ils se font passer pour mineurs,
00:31:15 parce que le régime juridique est beaucoup plus protecteur,
00:31:18 et beaucoup plus, j'allais dire, moins sanctionnable.
00:31:22 Du coup, ils prennent la place d'enfants
00:31:25 qui seraient, eux, en demande de protection.
00:31:28 Et donc, vous voyez, les conséquences sont terribles.
00:31:31 Et pour ceux qui sont, en effet, sur la frange délinquante,
00:31:35 eh bien, ils sont surreprésentés, vous avez raison, en prison,
00:31:39 parce qu'ils sont en train d'être surreprésentés sur l'activité délinquante.
00:31:43 Notamment dans les grandes villes, on a vu une explosion de la délinquance.
00:31:46 Ils sont utilisés par les réseaux, c'est ça ?
00:31:48 Oui, voilà. Alors pourquoi ?
00:31:49 Parce qu'on a un régime juridique, et vous le savez, on en a aussi parlé,
00:31:53 souvent sur ces plateaux, qui est un régime juridique,
00:31:56 qui fait d'abord la part, et ce n'est pas une critique, c'est un fait,
00:32:01 ce que je dis d'abord, à l'éducation plutôt qu'à la sanction.
00:32:05 Je pense qu'il serait temps d'opposer, d'ailleurs, ces deux concepts,
00:32:09 qui, à mon avis, ne doivent pas être opposés.
00:32:11 On est sur des schémas qui ne correspondent plus à la réalité,
00:32:15 malheureusement, de la criminalité aujourd'hui.
00:32:17 Donc, je pense que l'éducation et la sanction, la protection,
00:32:21 ne doivent pas être opposés.
00:32:23 Et pour les mineurs non accompagnés, ça pose une difficulté majeure,
00:32:27 c'est que notre système est sur un système de césure, de temps long,
00:32:32 or ils n'ont souvent aucune représentation, donc en fait, ils nous échappent.
00:32:37 Quand ils sont très jeunes, comme sur certains faits délinquants,
00:32:40 ils ne peuvent pas être mis en détention, en réalité.
00:32:44 Donc, en fait, notre système est assez, j'allais dire, optimal
00:32:50 pour les réseaux criminels, qui en effet instrumentalisent ces jeunes
00:32:54 parce qu'ils savent qu'ils ne risquent pas grand-chose.
00:32:56 Donc, ça veut dire que nous sommes impuissants, Karim, à gérer ce phénomène ?
00:33:00 Oui, et c'est d'autant plus important qu'il faut que nous en parlions
00:33:03 parce que ça prend une ampleur qui est considérable.
00:33:07 Je le vois à Marseille, autour de la gare Saint-Charles, notamment,
00:33:12 le soir, il y avait des groupes de mineurs isolés non accompagnés.
00:33:16 Je crois que dans cette affaire, il y a plusieurs sujets.
00:33:19 D'abord, il faut qu'on arrive à mieux dissocier le majeur du mineur.
00:33:23 On ne le fait pas. Il y en a qui ont 16 ans, 17 ans.
00:33:26 Ils disent qu'ils ont 16 ans, 17 ans, ils ont peut-être 20 ans.
00:33:29 Donc, on ne fait pas assez de testosseux.
00:33:31 On a une politique qui n'est pas favorable aux testosseux.
00:33:35 Si le mineur refuse, on ne le fait pas. C'est tout simple.
00:33:38 Oui, mais même philosophiquement, à l'intérieur de l'administration,
00:33:42 nous ne sommes pas favorables aux testosseux.
00:33:43 Toutes les enquêtes le disent.
00:33:44 Il y a des jeunes qui sont réfractaires au fait qu'on fasse des testosseux
00:33:47 en disant que ce n'est pas tout à fait fiable.
00:33:49 Il faut qu'on se donne les moyens de distinguer le mineur du non mineur.
00:33:52 Ensuite, derrière, on a des conventions internationales
00:33:54 qui protègent effectivement les mineurs.
00:33:56 Mais qui dit protection des mineurs, dit moyens et infrastructures
00:33:59 pour les accompagner ? Ce n'est pas le cas.
00:34:02 Aujourd'hui, vous avez de multiples départements qui sont dépassés
00:34:06 et qui prennent des chambres d'hôtels pour loger ces mineurs,
00:34:09 mais qui ne les encadrent pas et donc livrent à eux-mêmes.
00:34:12 Après, derrière, ils vont dans la rue. Qu'est-ce qu'ils font ?
00:34:14 Trafic, débrouille, agression, vol, pickpocket.
00:34:18 Qu'est-ce qu'on voit dans les métros ?
00:34:20 Qu'est-ce qu'on voit sur la voie publique ?
00:34:22 Qu'est-ce qu'on a aujourd'hui dans les quartiers
00:34:24 qu'on mène d'oeuvre pour faire les guetteurs ?
00:34:26 Ce sont souvent ces mineurs.
00:34:28 Ils arrivent jusqu'à notre pays.
00:34:30 Il y a quatre pays.
00:34:32 Comment ils arrivent ? Ils prennent le bateau ?
00:34:34 Avec les passeurs traditionnels.
00:34:37 Ils doivent certainement s'engouffrer.
00:34:39 Guinée, Mali, Côte d'Ivoire, Bangladesh.
00:34:41 C'est le quatuor de pays.
00:34:43 Avec des réseaux...
00:34:45 35 millions de mineurs dans le monde,
00:34:47 en mobilité, et à peu près 15 000 dans notre pays.
00:34:50 Avec des réseaux de passeurs extrêmement vicieux,
00:34:53 puisqu'ils agissent de concert entre deux organismes,
00:34:56 des associations, mais aussi, je dois le dire,
00:34:59 des confrères qui aident aussi à ce système-là.
00:35:02 Avocats rémunérés à l'aide juridictionnelle,
00:35:04 je le rappelle, par l'État,
00:35:06 qui délivrent un discours préconstruit
00:35:08 à des prétendus mineurs.
00:35:10 On leur donne une fiche.
00:35:12 Avec un discours à apprendre.
00:35:14 D'ailleurs, la plupart du temps, ces discours,
00:35:17 lorsqu'ils sont mal récités, avec des incohérences totales,
00:35:20 on le voit bien, quand ça passe devant une juridiction,
00:35:23 qu'on pointe des incohérences,
00:35:25 et que le prétendu mineur ne sait pas répondre.
00:35:28 Le problème de ce système juridique protecteur,
00:35:31 c'est qu'il y a une présomption de minorité.
00:35:34 Carême a bien fait de le souligner.
00:35:36 Lorsqu'un magistrat demande un test osseux,
00:35:38 il faut savoir que le test osseux peut être refusé
00:35:40 et donc on pourrait se dire que si le test osseux est refusé,
00:35:42 alors ce serait une présomption de majorité.
00:35:44 Non, ce n'est pas le cas.
00:35:45 C'est-à-dire que le mineur, le prétendu mineur,
00:35:47 peut refuser ce test osseux,
00:35:49 mais ce n'est pas une présomption de majorité.
00:35:51 Et pourquoi ? Parce que le Conseil constitutionnel
00:35:53 a décidé, de manière totalement déconnectée,
00:35:55 encore une fois, le droit pourtant devrait être connecté,
00:35:57 mais là, il a été déconnecté,
00:35:58 considère que l'intérêt supérieur de l'enfant
00:36:00 prime sur, justement, cette reconnaissance,
00:36:02 plus ou moins, au test osseux,
00:36:04 qui ne serait pas forcément fiable.
00:36:06 Donc oui, effectivement, c'est un vrai problème
00:36:08 parce que, justement, le droit ne suit pas, là,
00:36:10 le côté pratique du terrain.
00:36:11 Encore un mot, Béatrice ?
00:36:12 Régérie Goyer-Revel veut parler.
00:36:14 Oui, juste pour dire, en réalité,
00:36:16 la situation, elle est archi connue
00:36:18 et on vient de faire une réforme
00:36:20 où, nous, on a fait des propositions très concrètes
00:36:22 qui vont dans le sens de ce que vous dites.
00:36:23 Donc, on n'est pas impuissant si on ne veut ne pas l'être.
00:36:25 Par contre, la question, maintenant,
00:36:26 c'est une question de masse et de quantité.
00:36:28 C'est-à-dire que plus on attend à faire les bonnes réformes
00:36:30 et à prendre les bonnes décisions,
00:36:32 moins on sera en capacité, de toute façon,
00:36:34 à traiter le phénomène qui, au départ,
00:36:36 était un phénomène relativement réduit
00:36:38 et qui devient, maintenant, un phénomène de masse
00:36:40 qui est en train de désorganiser totalement
00:36:42 la justice des mineurs.
00:36:44 Sans parler du problème de sécurité.
00:36:46 Donc, en effet, il y a des choses aussi simples
00:36:48 que renverser certaines présomptions,
00:36:50 mettre des obligations,
00:36:52 par exemple, de prise,
00:36:54 j'allais dire, d'identité
00:36:56 sur les empreintes digitales,
00:36:58 des choses qui sont obligatoires
00:37:00 et qui, si elles ne sont pas faites,
00:37:02 doivent être sanctionnées à la mesure des choses.
00:37:04 Et puis, surtout, ce qu'il faut comprendre,
00:37:06 c'est que ces mineurs-là ne peuvent pas être mélangés
00:37:08 avec les autres mineurs,
00:37:10 d'ailleurs, quand ils le sont, vraiment.
00:37:12 Et donc, il faut tout de suite penser
00:37:14 à des régimes particuliers, spécifiques,
00:37:16 pour traiter ce problème qui est spécifique.
00:37:18 Si on continue à le traiter dans la masse
00:37:20 des autres, j'allais dire, mineurs
00:37:22 qui ne sont pas du tout dans ce profil
00:37:24 - Ça veut dire plus d'encadrants, des JJ, des autres...
00:37:26 - Oui, parce qu'un mineur non accompagné,
00:37:28 - Ils ne sont pas les moyens.
00:37:30 - dont je dis simplement qu'il est toujours accompagné
00:37:32 par la réalité d'un réseau derrière.
00:37:34 Donc déjà, les mots trompent l'analyse,
00:37:36 parce qu'en fait, par exemple, le mineur
00:37:38 qui va commettre, moins de 13 ans,
00:37:40 un cambriolage spectaculaire,
00:37:42 à 12 ans,
00:37:44 - Il est éternu en liberté avec des mesures d'accompagnement éducatif.
00:37:46 - Il faut bien imaginer qu'il n'est pas tout seul,
00:37:48 que le repérage, il ne l'a pas fait tout seul,
00:37:50 que la marchandise, ce n'est pas lui qui va l'évacuer,
00:37:52 ce n'est pas lui qui va démonter les bijoux,
00:37:54 ce n'est pas lui qui va trafiquer. Donc derrière, il y a toute une organisation.
00:37:56 Donc arrêtons d'avoir un regard,
00:37:58 j'allais dire, complètement
00:38:00 candide sur la réalité criminelle,
00:38:02 parce que ces mineurs-là, en plus,
00:38:04 sont endrogés dans ces réseaux criminels,
00:38:06 ce qui est aussi un autre aspect, mais donnons-nous
00:38:08 des vrais moyens pour traiter
00:38:10 ce problème qui est spécifique.
00:38:12 - Henri Croque, à votre avance.
00:38:14 - Quand j'écoute l'experte,
00:38:16 je dirais, un, il faut absolument renforcer
00:38:18 notre arsenal juridique et cesser
00:38:20 d'être naïf et de toujours
00:38:22 porter le pays des droits de l'homme comme si
00:38:24 c'était le passeport
00:38:26 indéfini. Et puis deuxième chose,
00:38:28 je me souviens que le président de la République, au début
00:38:30 de sa seconde campagne, avait parlé de
00:38:32 revoir l'espace Schengen.
00:38:34 Vous avez posé la bonne question, Laurence,
00:38:36 mais comment arrive-t-il ? - Comment arrive-t-il ? - Eh bien, oui,
00:38:38 c'est une bonne question. Regardez ce qu'a fait le président
00:38:40 du département des Alpes-Maritimes,
00:38:42 Charles Angénési, qui a envoyé une lettre au président de la République
00:38:44 en expliquant qu'à Menton,
00:38:46 donc pas très loin de Nice,
00:38:48 il y a 200, 300 personnes
00:38:50 qui sont arrêtées et autant qui passent
00:38:52 tous les jours, tous les jours, tous les jours, à la frontière,
00:38:54 avec des adultes et des enfants.
00:38:56 Donc, il y a un vrai problème
00:38:58 de frontières en Europe.
00:39:00 Personne n'est capable de l'aborder frontalement,
00:39:02 mais c'est ça, c'est le deuxième point.
00:39:04 Et puis, souvenez-vous d'une chose,
00:39:06 l'Ocean Vikings, qui avait abordé à Toulon...
00:39:08 - C'est un bateau, on le rappelle, un gros bateau.
00:39:10 - ...a frété par une association.
00:39:12 Il y avait des mineurs non
00:39:14 accompagnés à l'intérieur, et si ma mémoire
00:39:16 est bonne, au-delà du fiasco juridique
00:39:18 français à traiter... - Dans la nuit, je crois qu'ils sont
00:39:20 tous partis. - Exactement, il y en a dix qui sont partis
00:39:22 et donc qui sont sur le territoire français,
00:39:24 récupérés par des réseaux... - Des voyeurs en Europe.
00:39:26 - Non mais d'accord, mais ce que je veux dire, c'est que
00:39:28 revoyons de fond en comble
00:39:30 notre arsenal juridique, et
00:39:32 si on veut éviter que des gens
00:39:34 sans papier, de manière illégale,
00:39:36 rentrent dans notre pays, il faut se poser la question
00:39:38 des frontières et de ceux qui les
00:39:40 accompagnent, et de ceux qui profitent
00:39:42 aussi de leur argent pour
00:39:44 venir dans notre pays en leur faisant croire
00:39:46 que c'est un eldorado. - Geoffroy Lejeune. - Très bon
00:39:48 exemple, celui de l'Ocean Vikings, parce qu'à l'époque,
00:39:50 je me souviens que les mineurs non accompagnés, qui avaient bénéficié
00:39:52 de ce statut en arrivant, étaient partis en effet
00:39:54 très rapidement en Allemagne pour
00:39:56 rejoindre de la famille, donc en fait ils n'hésitaient pas du tout
00:39:58 d'en accompagner, et c'est en fait vraiment un
00:40:00 statut qui permet, je pense d'ailleurs que ce
00:40:02 système est devenu une filière d'immigration
00:40:04 à part entière, c'est un moyen, enfin vous pouvez le contourner
00:40:06 par tous les moyens, et à la fin le chiffre
00:40:08 que citait Karim tout à l'heure est parfaitement éloquent.
00:40:10 Maintenant, moi je suis d'accord avec toutes les solutions qui ont été
00:40:12 évoquées sur le sujet
00:40:14 pour sortir de cette situation, juste ça veut dire
00:40:16 qu'il faudra en effet
00:40:18 renforcer notre droit, mais aussi, puisque
00:40:20 Pierre-Henri rappelait que le Conseil constitutionnel
00:40:22 a censuré la possibilité de rendre obligatoire
00:40:24 en tout cas la présomption de majorité
00:40:26 si on refuse d'être ex-socieux, ça veut dire aussi
00:40:28 s'affranchir, ou trouver un moyen de contourner
00:40:30 l'interdiction de cette Cour suprême,
00:40:32 c'est devenu une Cour suprême, quel Conseil constitutionnel,
00:40:34 et j'imagine probablement aussi s'affranchir
00:40:36 de certaines conventions internationales dont nous sommes signataires
00:40:38 qui nous obligent, même pas ?
00:40:40 En réalité on peut faire des choses, il y a aussi
00:40:42 beaucoup d'idéologies, je ne vais pas rentrer
00:40:44 dans la technique aujourd'hui, ce n'est pas le sujet, mais
00:40:46 en réalité on peut faire des choses, on a fait des choix,
00:40:48 on vient de réformer le Code de justice
00:40:50 pour les mineurs, on a fait des choix
00:40:52 qui ne permettent pas, au contraire,
00:40:54 de sanctionner cette délinquance
00:40:56 extrêmement violente, c'est une délinquance
00:40:58 comme vous l'avez rappelé à Marseille,
00:41:00 qui est devenue incroyable, c'est-à-dire qu'aujourd'hui
00:41:02 on ne peut pas appliquer sur une délinquance criminelle
00:41:04 extrêmement violente, qui n'est pas
00:41:06 qui est très accompagnée, justement
00:41:08 qui n'est pas non accompagnée, mais très
00:41:10 accompagnée, des mesures
00:41:12 telles que notre Code de la justice
00:41:14 des mineurs le prévoit, par exemple
00:41:16 on n'a pas la possibilité de juger très vite
00:41:18 de mettre à l'abri ces personnes
00:41:20 donc elles s'en vont, on les met dans des hôtels
00:41:22 ou des choses, elles fuient, donc tout ça
00:41:24 ça ne fonctionne pas, la césure ça ne fonctionne pas
00:41:26 évidemment, mais aussi il faut interroger
00:41:28 la sanction pénale, il faut
00:41:30 l'interroger, c'est-à-dire que là aussi
00:41:32 on n'est pas du tout en phase
00:41:34 avec la criminalité, c'est-à-dire que à force
00:41:36 de réformer sans prendre
00:41:38 en compte la réalité
00:41:40 criminologique du pays
00:41:42 eh bien on ne peut pas répondre à
00:41:44 ce genre de problème. - Juste d'un mot
00:41:46 je disais ça sur les conventions internationales
00:41:48 parce qu'il me semble que quand bien même on réussirait
00:41:50 évidemment à sanctionner ce genre d'actes
00:41:52 ou alors à limiter les arrivées futures
00:41:54 pour ceux qui sont déjà là, et ils sont très nombreux
00:41:56 je crois qu'on ne peut pas expulser un mineur, il me semble.
00:41:58 - Non mais en fait
00:42:00 le problème c'est qu'on prétend avoir des principes
00:42:02 d'accueil, mais il n'y a rien qui suit derrière
00:42:04 - Caractéristiques. - Il n'y a rien
00:42:06 qui suit, en infrastructure on est
00:42:08 débordé, en encadrement, la PJJ
00:42:10 moi je ne jette pas la pierre, je veux dire
00:42:12 pareil pour les départements, la protection judiciaire
00:42:14 de la jeunesse, les éducateurs, quand vous les rencontrez
00:42:16 vous parlez avec eux, ils sont
00:42:18 débordés, ils vous disent
00:42:20 qu'ils n'en peuvent plus, donc on parle
00:42:22 de la justice où la sanction n'est pas effective
00:42:24 où il n'y a pas une décision qui est prise
00:42:26 suffisamment rapidement, vous mettez des
00:42:28 gens de 14, 15, 16 ans
00:42:30 sans tuteur
00:42:32 dans un hôtel tout seul, sans encadrement
00:42:34 mais qu'est-ce que vous voulez qu'il en sorte à part de la délinquance
00:42:36 et tomber dans les
00:42:38 réseaux de voyoucratie, soit nos principes
00:42:40 humanistes, on a les moyens
00:42:42 de les appliquer, et à ce moment-là on met en place
00:42:44 la politique, soit on n'a pas les moyens de les appliquer
00:42:46 il faut réviser notre législation
00:42:48 je veux dire, il faut arrêter d'être
00:42:50 dans la situation. - On peut expliquer
00:42:52 à un mineur oui ou non ? - Oui sous certaines conditions
00:42:54 mais en fait c'est même pas le problème
00:42:56 c'est difficile, ce qu'il faut savoir déjà
00:42:58 c'est qu'un mineur en France n'a pas besoin de titre
00:43:00 de séjour, un mineur étranger n'a pas
00:43:02 besoin d'un titre de séjour, donc une fois qu'il est rentré
00:43:04 - Il n'y en aura pas, il s'est été lassé avec le chêne
00:43:06 - Et à la majorité on lui octroie
00:43:08 - Oui il y a quand même
00:43:10 au deux bouts un problème, c'est que
00:43:12 le problème c'est quand même, il y a beaucoup de
00:43:14 gens qui se disent qu'ils sont mineurs et qui ne le sont pas
00:43:16 ça c'est un vrai sujet sur lequel
00:43:18 on ne peut pas faire l'impasse, à un moment donné il faut trouver des solutions
00:43:20 - 16-17 ans à la moyenne d'âge - Et il y a des solutions
00:43:22 et de l'autre côté c'est les mineurs très jeunes
00:43:24 où là aussi on sait que
00:43:26 sous moins de 13 ans, en réalité
00:43:28 on est quasiment dans une impunité parce que
00:43:30 à moins de 13 ans, notre code de justice
00:43:32 et on était contre, ne prévoit
00:43:34 que des sanctions éducatives
00:43:36 - En plus la France, parce qu'il faut aussi leur rendre hommage
00:43:38 la France dispose de moyens pour encadrer les mineurs
00:43:40 avec l'aide sociale à l'enfance
00:43:42 et l'aide sociale à l'enfance dispose de moyens considérables
00:43:44 que l'Octroi-Lectat, maintenant les aides sociales à l'enfance
00:43:46 pour certaines d'entre elles en Ile-de-France
00:43:48 c'est presque 130% de taux d'occupation
00:43:50 parce que justement il y a cette présomption de minorité
00:43:52 et parce que des individus qui se prétendent mineurs et qui ne le sont pas
00:43:54 occupent des places qui ne devraient pas occuper
00:43:56 au détriment de mineurs qui eux en revanche
00:43:58 ont un vrai besoin d'accompagnement, donc c'est un cercle vicieux
00:44:00 - Mais par exemple un mineur
00:44:02 qui refuserait de se soumettre
00:44:04 à des tests, parce qu'il est en droit de se soumettre
00:44:06 à des tests, devrait impliquer
00:44:08 une sanction et un renversement
00:44:10 de la présomption, des choses aussi simples
00:44:12 que ça, et ça c'est possible
00:44:14 mais on ne le fait pas
00:44:16 - Mais le Conseil Constitutionnel
00:44:18 - Ah bah si, ça a été retoqué par le Conseil Constitutionnel
00:44:20 - Pas sur ce genre de proposition
00:44:22 - En fait le Conseil Constitutionnel
00:44:24 indique que le
00:44:26 test osseux n'est pas
00:44:28 une preuve suffisante
00:44:30 pour qu'on puisse déterminer la minorité
00:44:32 donc en clair-dit le test osseux ne sert à rien
00:44:34 ou du moins, il ne fait pas partie
00:44:36 d'une simple preuve à utiliser pour
00:44:38 déterminer la minorité ou non
00:44:40 - Il me reste un tout petit peu de temps, j'aimerais qu'on voie avec vous le bilan des émeutes
00:44:42 parce qu'on a eu des chiffres
00:44:44 communiqués par le garde des Sceaux
00:44:46 2700 personnes jugées, au total
00:44:48 il y avait 4000 personnes interpellées au cours de ces
00:44:50 6 ou 8 nuits
00:44:52 d'émeute, près de
00:44:54 2000 condamnées et 90%
00:44:56 des condamnées l'ont été à des peines de prison
00:44:58 est-ce que là, pour une fois
00:45:00 la justice a fait preuve de sévérité ?
00:45:02 - Alors d'abord
00:45:04 est-ce que c'est des peines de prison fermes ?
00:45:06 - Combien de mandats de dépôt ?
00:45:08 - Je suis d'accord, je n'ai pas ça
00:45:10 - Je ne veux pas dire que c'est rien, ce n'est pas du tout ça
00:45:12 mais ce chiffre mériterait
00:45:14 d'être approfondi pour pouvoir en donner
00:45:16 une analyse absolument réelle
00:45:18 puisqu'en fait
00:45:20 c'est une peine qui peut être assortie
00:45:22 du sursis, etc. En général
00:45:24 c'est vrai que les comparations immédiates
00:45:26 c'est souvent des mandats de dépôt
00:45:28 moi ce que je peux dire surtout sur ces émeutes par rapport au sujet précédent
00:45:30 pour faire un lien, c'est qu'il faut quand même
00:45:32 s'étonner avec effroi
00:45:34 du nombre de mineurs
00:45:36 qui ont participé à ces émeutes
00:45:38 et ça renvoie à ce qu'on vient de se dire
00:45:40 c'est-à-dire que là aussi, tout simplement
00:45:42 il n'y a pas de comparation immédiate pour les mineurs
00:45:44 donc eux sont rentrés dans un autre
00:45:46 processus, qui est un long processus
00:45:48 sur lequel nous n'avons pas
00:45:50 les résultats puisqu'en fait
00:45:52 ils ne sont pas jugés avant
00:45:54 plusieurs mois, j'allais dire presque
00:45:56 au moins un an à peu près
00:45:58 puisque c'est le délai légal
00:46:00 donc là-dessus on n'a pas de visibilité. Or on était
00:46:02 sur 30% de mineurs
00:46:04 et sans doute, mais c'est considérable
00:46:06 et en plus ce qui serait intéressant dans l'analyse criminologique
00:46:08 si on en faisait
00:46:10 ce serait de voir la part
00:46:12 en termes d'intensité
00:46:14 de l'activité des mineurs
00:46:16 par rapport aux majeurs
00:46:18 - Un dernier mot, rapidement
00:46:20 - Oui mais on le redira toujours éternellement
00:46:22 autour de ce plateau, 50 centres
00:46:24 d'éducation renforcés dans notre
00:46:26 pays, plus de 100 départements
00:46:28 ces délinquants et mineurs augmentés
00:46:30 là encore une fois, on ne peut
00:46:32 pas traiter ce sujet tant qu'on n'aura
00:46:34 pas d'infrastructure pour les isoler
00:46:36 pour les sanctionner
00:46:38 pour les remettre dans le droit chemin durablement
00:46:40 c'est-à-dire les éloigner à un moment donné du lieu
00:46:42 sur lequel effectivement ils commettent des exactions
00:46:44 je veux dire, ils mettent un peu de redressement
00:46:46 un peu à l'ancienne, nous n'avons pas les moyens
00:46:48 donc de notre autorité
00:46:50 tant qu'on sort de cette situation
00:46:52 on aura une augmentation des mineurs
00:46:54 - Un dernier mot - Très rapidement sur les chiffres
00:46:56 pour connaître le fonctionnement de la justice
00:46:58 et puis en plus je parle aussi
00:47:00 sous votre contrôle, c'est que la justice
00:47:02 n'est pas si laxiste que ce qu'on va bien le dire
00:47:04 en revanche, parce que 90%
00:47:06 des condamnés ont été à une peine de prison
00:47:08 maintenant, le point qu'il faudra suivre
00:47:10 attentivement, c'est l'exécution
00:47:12 de la peine, parce que sur le prononcé des peines
00:47:14 généralement les juges ne sont pas laxistes, appliquent le code pénal
00:47:16 lorsque d'ailleurs les dossiers sont bien structurés
00:47:18 ils appliquent des peines généralement assez lourdes
00:47:20 mais après derrière il faut que ça suive
00:47:22 et c'est justement l'application de la peine, l'exécution des peines
00:47:24 où là ça patine pas mal
00:47:26 - Allez on fait une petite pause, merci beaucoup Béatrice Bruchère d'être venue
00:47:28 sur le plateau de Punchline, on se retrouve dans un instant
00:47:30 pour la suite de l'émission sur Europe 1 et sur CNews
00:47:32 à tout de suite
00:47:34 - Bonsoir à tous et bonsoir à toutes
00:47:36 bienvenue dans Punchline ce soir
00:47:38 sur CNews et sur Europe 1
00:47:40 ils sont donc 16 responsables politiques
00:47:42 à être enfermés pour la journée dans l'école
00:47:44 de la Légion d'honneur à Saint-Denis
00:47:46 président Macron, dommage
00:47:48 à 12 on aurait pu croire à un remake de 12 hommes en colère
00:47:50 le chef d'oeuvre de Sidney Lumet
00:47:52 certes il ne s'agit pas d'une affaire criminelle
00:47:54 mais pourtant vous êtes nombreux
00:47:56 vous à penser que c'est la France qu'on assassine
00:47:58 avec un pays dont le déclin
00:48:00 paraît irréversible, une insécurité qui gagne
00:48:02 chaque ville et chaque village
00:48:04 un pouvoir d'achat en berne plombé durablement
00:48:06 par une inflation qui ne baisse pas
00:48:08 je sais que vous n'attendez pas grand chose
00:48:10 voire rien du tout de cette réunion
00:48:12 qui risque de n'être au final qu'une vaste
00:48:14 opération de communication
00:48:16 on a déjà eu le grand débat, les itinérances
00:48:18 mémorielles, les rencontres avec les français
00:48:20 vous connaissez la chance
00:48:22 pour sortir le pays de l'ornière il faudra
00:48:24 beaucoup plus que cela, il faudra du courage politique
00:48:26 et des hommes et des femmes de bonne volonté
00:48:28 qui prendront leurs responsabilités
00:48:30 et agiront enfin, d'ailleurs
00:48:32 en parlant de femmes, vous saviez combien il y en a
00:48:34 sur les 16 ? Il n'y en a que 3
00:48:36 la parité chez les politiques ça ressemble
00:48:38 encore à du cinéma
00:48:40 Nouvelle 18h sur CNews et sur Europe
00:48:42 [Musique]
00:48:55 Pile 18h, bienvenue si vous nous rejoignez
00:48:57 sur Europe 1 et sur CNews
00:48:59 On commence par les titres de l'actualité
00:49:01 tout à l'heure à 18h30, Thibaud de Montbrillat
00:49:03 le président du centre de réflexion sur la sécurité
00:49:05 intérieure sera notre invité
00:49:07 mais d'abord cette mauvaise nouvelle
00:49:09 pour les consommateurs, selon les acteurs de la grande
00:49:11 distribution, les prix ne vont pas baisser
00:49:13 dans les supermarchés malgré l'inflation
00:49:15 surtout en raison de l'inflation
00:49:17 réunis ce matin à Bercy
00:49:19 les distributeurs ont demandé à Bruno Le Maire
00:49:21 de pousser les industriels à une renégociation
00:49:23 des prix, les industriels
00:49:25 seront reçus demain par Bruno Le Maire
00:49:27 Cet été, 2 fois plus
00:49:29 d'enfants isolés sont arrivés
00:49:31 sur notre territoire par rapport à l'an dernier
00:49:33 déclaration sur notre antenne de
00:49:35 Charlotte Cobell, secrétaire d'état chargée de l'enfance
00:49:37 conséquence de l'augmentation constante
00:49:39 du nombre de mineurs isolés
00:49:41 de moins de 15 ans
00:49:43 le gouvernement lance une enquête flash
00:49:45 il serait entre 30 et 40 000 aujourd'hui dans notre pays
00:49:47 A l'étranger
00:49:49 le président gabonais Ali Bongo a été mis
00:49:51 à la retraite, en tout cas c'est ce qu'a affirmé
00:49:53 le chef de la garde républicaine
00:49:55 l'un des acteurs du coup d'état militaire
00:49:57 après 14 ans au pouvoir
00:49:59 Ali Bongo a pourtant été réélu avec plus de
00:50:01 64% des voix, un groupe
00:50:03 d'une douzaine de militaires a annoncé
00:50:05 aujourd'hui à la télévision l'annulation
00:50:07 de l'élection présidentielle
00:50:09 Et puis aux Etats-Unis, l'ouragan
00:50:11 Hidalia a touché terre ce mercredi en Floride
00:50:13 un ouragan de catégorie
00:50:15 3 avec des vents très violents pouvant
00:50:17 souffler à plus de 205 km/h
00:50:19 les autorités ont mis en garde
00:50:21 contre des phénomènes de submersion côtière
00:50:23 hier le président Joe Biden a déclaré
00:50:25 l'état d'urgence et débloqué une aide
00:50:27 fédérale. Voilà, pour les grands titres
00:50:29 de l'actualité, il est 18h02
00:50:31 on est en plateau dans Punchline sur CNews et sur Europe 1
00:50:33 avec nos invités Karim Zaribi
00:50:35 bonsoir, bonsoir, bonsoir, consultant CNews
00:50:37 nous avons une femme, la députée
00:50:39 Renaissance des Hauts-de-Seine Constance Legrip, bonsoir
00:50:41 je sais que vous allez me répondre sur la question de la parité
00:50:43 dans un instant, si vous voulez, nous sommes avec
00:50:45 Florian Tardif, journaliste politique de CNews, bonsoir
00:50:47 Florian, bonsoir Laurence, Geoffroy Lejeune, grand plaisir
00:50:49 de vous accueillir, directeur de la rédaction du journal
00:50:51 L'Égalité des Montres et Eric Revel, journal
00:50:53 bonsoir Laurence, alors la parité, déjà ils sont
00:50:55 16 enfermés depuis 15h cet après-midi
00:50:57 autour d'Emmanuel Macron, 3 femmes
00:50:59 vous avez parfaitement raison, Laurence
00:51:01 ça n'est pas assez, je note quand même que
00:51:03 la première ministre, choisie
00:51:05 par le président de la République, et la
00:51:07 présidente de l'Assemblée Nationale, que notre majorité
00:51:09 présidentielle et parlementaire a élu
00:51:11 à l'hôtel de la Cey, sont là pour porter
00:51:13 je l'explique fièrement, le flambeau
00:51:15 et une chef de parti, mais ça n'est pas assez
00:51:17 vous avez raison, on va aller à la parité en n'y allant pas encore
00:51:19 mais nous on a une femme sur place, Elodie Huchard
00:51:21 bonsoir Elodie, vous êtes avec Laurence
00:51:23 Ellarié, expliquez-nous rapidement
00:51:25 quels sont les enjeux de cette journée, Macron
00:51:27 ...
00:51:29 - Eh bien c'est une journée
00:51:31 de réflexion avec un ordre du jour
00:51:33 et 3 thèmes, d'abord le premier
00:51:35 c'est la crise internationale, à la fois
00:51:37 évidemment par exemple la guerre en Ukraine mais encore
00:51:39 la question climatique, deuxième
00:51:41 réflexion sur la réforme des
00:51:43 institutions et la décentralisation
00:51:45 et puis au moment du dîner, à partir de 20h
00:51:47 ça sera la question, la fameuse question
00:51:49 comment faire nation ?
00:51:51 On sait que le président de la République a prononcé quelques mots
00:51:53 pour expliquer le déroulement de cette journée, et puis
00:51:55 ensuite, eh bien, ce sont aux chefs de parti
00:51:57 de faire des propositions, alors le but
00:51:59 il paraît assez simple, c'est de s'entendre sur des
00:52:01 mesures communes qui pourraient ensuite
00:52:03 soit arriver et être discutées à l'Assemblée
00:52:05 soit faire l'objet de référendums
00:52:07 évidemment en apparence c'est facile mais on sait bien
00:52:09 que tous ces partis ne se sont pas entendus sur
00:52:11 grand chose depuis un an et demi, c'est ce qui
00:52:13 explique aussi que cette journée va être très longue
00:52:15 vous le rappeliez Laurence, elle a commencé à 15h
00:52:17 et pour l'instant pas d'heure de fin mais pas
00:52:19 avant au moins 23h
00:52:21 - Bon courage Elodie pour
00:52:23 patienter devant l'école de la Légion d'honneur
00:52:25 un tout petit mot Jopro Lejeune, ça sert à quoi
00:52:27 ces réunions ? Est-ce qu'il y a un intérêt ?
00:52:29 Alors je disais aux français, vous connaissez la chanson
00:52:31 oui on connait bien la chanson
00:52:33 - Votre intro était parfaite, elle était très bien sentie comme d'habitude
00:52:35 on connait le grand débat, c'est-à-dire
00:52:37 parler, parler et puis je n'en ferai rien
00:52:39 on connait aussi
00:52:41 ce mode de réception
00:52:43 des présidents de parti
00:52:45 et/ou des chefs de parti, il est très connu en réalité
00:52:47 c'est pas le premier, Nicolas Sarkozy le faisait, François Hollande
00:52:49 l'a fait, donc finalement rien de très nouveau
00:52:51 maintenant il y a peut-être une raison cachée
00:52:53 c'est de tendre une main pour élargir la majorité
00:52:55 ce qui était la mission d'Elisabeth Borne qu'elle n'a pas réussi à faire
00:52:57 et à ce moment-là ça serait plutôt en direction
00:52:59 des Républicains et on a la chance d'avoir sur ce plateau
00:53:01 Constance Legrip qui a la double qualité
00:53:03 d'être une ancienne députée des Républicains et une députée
00:53:05 renaissance aujourd'hui, qui nous expliquera peut-être
00:53:07 si c'est à attendre aujourd'hui
00:53:09 au menu des discours. - Alors Constance Legrip, c'est vrai ce que
00:53:11 dit Jopro Lejeune, en réalité c'est juste pour parler à la droite
00:53:13 qu'Emmanuel Macron fait toute cette
00:53:15 grande mise en scène ?
00:53:17 - Non, bien sûr que non
00:53:19 il y a des occasions au Parlement
00:53:21 quand la Première Ministre
00:53:23 ou d'autres membres du gouvernement
00:53:25 reçoivent les parlementaires de discuter
00:53:27 entre parlementaires de bonne volonté
00:53:29 quels que soient les groupes
00:53:31 politiques et il est vrai qu'il y a eu
00:53:33 sur certains sujets un dialogue
00:53:35 engagé quelquefois assez loin
00:53:37 avec les députés républicains
00:53:39 pourquoi le nier ? D'ailleurs on votait
00:53:41 certains de nos textes même qu'il y a eu quelquefois
00:53:43 des votes acquis avec les voix des députés écologistes
00:53:45 des votes acquis avec les voix des députés socialistes
00:53:47 on est là dans le jeu
00:53:49 parlementaire et politique assez
00:53:51 classique je dirais
00:53:53 qui se déroule dans cette situation politique particulière
00:53:55 qui est celui de la majorité relative
00:53:57 le chef de l'Etat c'est autre chose
00:53:59 le chef de l'Etat c'est autre chose et je trouve très
00:54:01 intéressant, même si ça n'est pas la première fois
00:54:03 je suis tout à fait d'accord que
00:54:05 il y a une initiative de
00:54:07 cette envergure à ce niveau là et qui surtout
00:54:09 dure plus qu'une heure et demie
00:54:11 - Là ils les ont enfermés, ils leur ont piqué le téléphone
00:54:13 portable - Enfermé c'est un bien grand mot
00:54:15 personne n'a été obligé de venir
00:54:17 mais effectivement c'est peut-être une bonne chose
00:54:19 trop de journalistes et trop de caméras
00:54:21 in situ si je puis dire
00:54:23 et puis bien sûr
00:54:25 la démocratie elle s'exprime
00:54:27 tous les jours au parlement
00:54:29 ou sur les plateaux mais
00:54:31 c'est bien aussi qu'il y ait des moments où sans collaborateurs
00:54:33 sans Sherpa qui
00:54:35 susurrent dans l'oreille des uns ou des autres
00:54:37 les Overats qui en présent
00:54:39 s'expriment franchement - Florian Tardif
00:54:41 alors je parlais de 12 hommes en colère, vous avez une autre métaphore
00:54:43 cinématographique ou pas ?
00:54:45 - Oui Francis Weber, disons-le puisque
00:54:47 comme par hasard - C'est un film ?
00:54:49 - Le dîner de cons !
00:54:51 Comme par hasard le président de la république
00:54:53 a pris l'habitude maintenant depuis un certain
00:54:55 temps d'organiser des dîners comme cela
00:54:57 un mercredi, c'est pour cela que
00:54:59 j'étais inspiré par Francis Weber
00:55:01 juste avant l'été on avait eu ce fameux dîner
00:55:03 de fin d'année organisé
00:55:05 à l'Elysée avec un certain nombre de
00:55:07 ministres y compris des ministres qui n'étaient plus
00:55:09 ministres deux jours plus tard et ce soir
00:55:11 on a l'organisation
00:55:13 donc d'une grande
00:55:15 réunion avec des chefs de
00:55:17 partis politiques qui sont un petit peu
00:55:19 les cons de l'affaire, excusez-moi de
00:55:21 le dire, excusez ma
00:55:23 vulgarité peut-être mais c'est un petit
00:55:25 peu le cas tout simplement parce que
00:55:27 le but, et je rejoins ce qu'a dit
00:55:29 à l'instant Geoffroy Lejeune
00:55:31 le but de cette réunion c'est bien
00:55:33 évidemment de s'adresser
00:55:35 à Éric Ciotti qui est présent et à Jordan
00:55:37 Bardella et comme par hasard le président de la république
00:55:39 pour préparer cette réunion
00:55:41 a appelé deux personnes, Éric Ciotti, Jordan Bardella
00:55:43 et pas les autres, on a tout de suite compris
00:55:45 dans quel cadre était organisée
00:55:47 cette réunion et dans quel but effectivement
00:55:49 élargir la majorité à droite.
00:55:51 Peut-être pas jusqu'au Rassemblement
00:55:53 national. Puisqu'on est dans les métaphores
00:55:55 cinématographiques ou théâtrales moi
00:55:57 je verrais plutôt cette réunion comme le souper
00:55:59 comme le souper, le face-à-face
00:56:01 oui le fameux face-à-face
00:56:03 Talleyrand-Fouché, vous voyez où les deux
00:56:05 sont des traîtres, ont servi
00:56:07 de tous les régimes
00:56:09 font de la politique et essaient en fait
00:56:11 évidemment d'accéder au pouvoir. Donc moi
00:56:13 je prendrais plutôt ça comme
00:56:15 image théâtrale qui a été
00:56:17 créée à l'époque par Claude Rich
00:56:19 et j'oublie le nom
00:56:21 de l'autre acteur, et M. Brasseur pardonnez-moi
00:56:23 mais je trouve ça bien comme idée
00:56:25 parce qu'en fait les deux, Talleyrand et
00:56:27 Fouché qui ont servi à la fois le régime
00:56:29 royal et à la fois l'empereur Napoléon
00:56:31 ça se passe pendant les 100 jours en plus
00:56:33 ils font de la politique et ils trahissent
00:56:35 souvent. Donc j'aime bien le souper
00:56:37 mais juste pour dire madame la députée que on est un peu
00:56:39 échaudés si vous voulez quand même. Je vais vous dire
00:56:41 pourquoi. Il y a eu le mouvement des gilets jaunes
00:56:43 vous vous en souvenez ? Il y a eu ce grand tour
00:56:45 de France du président de la République
00:56:47 le bon peuple a déposé au pied du roi
00:56:49 les cahiers de doléances
00:56:51 vous savez les cahiers de doléances qui devaient être
00:56:53 repris, analysés
00:56:55 dont on devait tirer des actions
00:56:57 bon, les cahiers de doléances ils servent aujourd'hui
00:56:59 toujours à caler les armoires
00:57:01 des sous-préfectures, ils n'ont servi à rien
00:57:03 le conseil national de la refondation
00:57:05 le conseil national de la refondation
00:57:07 sans doute que l'acronyme était un peu trop lourd
00:57:09 si vous voulez apporter. Mais il a servi à quoi ?
00:57:11 à rien du tout. Donc oui le président de la République
00:57:13 nous a habitués à ce genre de rendez-vous
00:57:15 mais les résultats ils sont
00:57:17 toujours en attente.
00:57:19 On aurait pu rajouter la convention
00:57:21 sur l'écologie, on pourrait rajouter
00:57:23 le rapport Borloo
00:57:25 le rapport Borloo sur les banlieues
00:57:27 donc effectivement le président aime
00:57:29 donner l'impression qu'il écoute, qu'il consulte
00:57:31 et qu'il est au milieu donc
00:57:33 dans l'arène mais au final il n'en sort pas
00:57:35 grand chose. Il peut
00:57:37 dans cette configuration là quand même
00:57:39 avoir trois options. La première
00:57:41 ça fait pchit et
00:57:43 personne effectivement n'osera
00:57:45 croire en quoi que ce soit avec Emmanuel
00:57:47 Macron. La deuxième il réussit
00:57:49 son stratagème d'avoir une force d'appoint
00:57:51 avec des LR ou le troisième
00:57:53 il va sur le chemin du
00:57:55 préférendum. Le préférendum
00:57:57 c'est quoi ? Le préférendum c'est quoi ?
00:57:59 Le préférendum c'est
00:58:01 ce sont des
00:58:03 référendums simultanés le même jour
00:58:05 c'est à dire que vous posez plusieurs questions
00:58:07 au moment du vote pour les
00:58:09 européennes. Donc vous avez
00:58:11 un bureau de vote qui est partagé en deux
00:58:13 vous allez voter pour les européennes et vous avez
00:58:15 plusieurs questions qui vous sont posées
00:58:17 et vous allez vous exprimer
00:58:19 sur le plan juridique ça a moins de valeur
00:58:21 qu'un référendum. Mais
00:58:23 l'article 11 de la constitution le permet
00:58:25 et le préférendum pourrait pour le président
00:58:27 de la république aller vers
00:58:29 une question sur l'immigration, une question
00:58:31 sur les institutions, une question
00:58:33 pourquoi pas sur le social, en donner un petit peu
00:58:35 à toutes les forces politiques présentes et
00:58:37 derrière ne pas avoir et
00:58:39 prendre le risque avec un seul référendum
00:58:41 Laurence d'avoir un vote sanction.
00:58:43 C'est ça aussi l'avantage du référendum pour lui
00:58:45 c'est de noyer les
00:58:47 questions dans plusieurs questions.
00:58:49 On va continuer à parler notamment de ce référendum
00:58:51 parce que chacun des responsables politiques
00:58:53 est arrivé avec une idée de référendum sur un thème
00:58:55 particulier. On en parlera notamment du
00:58:57 côté du Rassemblement National. On fait une petite pause
00:58:59 et on se retrouve dans Punchline sur CNews et sur Europe 1.
00:59:01 18h15, on se retrouve en direct sur
00:59:07 Europe 1 et sur CNews pour Punchline.
00:59:09 On est avec nos débatteurs, on évoque
00:59:11 cette initiative du président Macron.
00:59:13 16 personnalités politiques, enfin 15
00:59:15 si on lui rajoute lui, autour
00:59:17 de lui à Saint-Denis, à l'école de la Légion
00:59:19 d'honneur. On va écouter ce qu'a dit Jordan Bardella
00:59:21 le président du Rassemblement National en arrivant
00:59:23 sur place et après on passera la parole à l'un de ses députés.
00:59:25 D'abord Jordan Bardella.
00:59:27 J'ai accepté sans illusion
00:59:29 l'invitation qui m'a été faite par le président de la République
00:59:31 parce que j'estime que c'est
00:59:33 de mon devoir de président du
00:59:35 premier parti d'opposition que de
00:59:37 défendre l'intérêt des Français et c'est précisément
00:59:39 ce que je suis venu faire cet après-midi devant
00:59:41 le chef de l'Etat sur deux sujets
00:59:43 que je juge absolument essentiels pour
00:59:45 notre pays et pour nos concitoyens. D'abord la question du
00:59:47 pouvoir d'achat. J'aurai l'occasion de lui
00:59:49 demander un geste significatif
00:59:51 en faveur du pouvoir d'achat, notamment à destination
00:59:53 des classes populaires et des classes moyennes
00:59:55 dans une période où les tarifs
00:59:57 de l'énergie ont augmenté au mois d'août
00:59:59 et puis je suis venu lui demander
01:00:01 d'organiser un référendum le 9 juin 2024,
01:00:03 le jour des élections demi-mandat
01:00:05 que sont les élections européennes.
01:00:07 Voilà, évidemment un référendum.
01:00:09 Alexandre Loubet, député du Rassemblement National,
01:00:11 vous êtes avec nous en duplex.
01:00:13 C'est vous qui avez aidé Jordan Bardella à préparer
01:00:15 cette rencontre. Qu'est-ce que vous espérez concrètement
01:00:17 de cette réunion ?
01:00:19 Bonjour à tout le monde.
01:00:23 Oui, effectivement, nous avons travaillé
01:00:25 tout hier pour préparer cette réunion
01:00:27 des chefs de parti, qui est quand même,
01:00:29 il faut le dire, un certain objet institutionnel
01:00:31 non identifié.
01:00:33 C'est un peu inédit. Donc qu'est-ce qu'on attend
01:00:35 évidemment de cette réunion de parti ?
01:00:37 On se pose nous-mêmes, des chefs de parti,
01:00:39 on se pose nous-mêmes la question. On craint,
01:00:41 pour être tout à fait franc, que cette réunion
01:00:43 soit finalement une montagne
01:00:45 de communication qui accouche
01:00:47 sur une souris
01:00:49 dans les faits. Donc la réalité, c'est que
01:00:51 c'est une réunion dont on connaissait peu
01:00:53 les modalités, dont on ne connaît
01:00:55 en réalité pas la finalité.
01:00:57 Donc nous attendons effectivement que
01:00:59 l'ensemble des chefs de parti
01:01:01 sortent de cette réunion pour en connaître la finalité.
01:01:03 Alexandre Loubet, le référendum
01:01:05 que vous voulez poser, proposé à Emmanuel Macron,
01:01:07 ça porte sur l'immigration.
01:01:09 Mais quelles questions est-ce que vous voudriez que l'on pose aux Français ?
01:01:11 C'est très simple.
01:01:15 Comme l'a démontré un des sondages de CNews ce matin,
01:01:17 deux tiers des Français attendent
01:01:19 et souhaitent un référendum
01:01:21 sur la question migratoire. Nous, la question que nous
01:01:23 voulons poser, c'est validez-vous
01:01:25 ou non le projet de loi que nous vous proposons ?
01:01:27 Et que contient ce projet de loi ?
01:01:29 Eh bien, il contient d'une part la réduction
01:01:31 de l'immigration légale
01:01:33 puisque nous sommes en train
01:01:35 de vivre une explosion migratoire.
01:01:37 Jamais l'année dernière, autant de
01:01:39 titres de séjour n'ont été délivrés.
01:01:41 Plus de 310 000
01:01:43 premiers titres de séjour ont été délivrés
01:01:45 en France l'année dernière.
01:01:47 La deuxième question dedans, c'est effectivement
01:01:49 la fin, l'expulsion
01:01:51 des délinquants et des criminels
01:01:53 étrangers, puisqu'ils peuplent actuellement
01:01:55 à près de 25% les prisons
01:01:57 françaises. Mais c'est aussi le fait
01:01:59 d'examiner dans les pays
01:02:01 étrangers, au sein des consulats
01:02:03 et ambassades de France, l'ensemble
01:02:05 des demandes d'asile pour que nous n'ayons pas
01:02:07 des centaines de milliers de demandeurs
01:02:09 d'asile qui restent sur les
01:02:11 territoires nationaux, même si leurs demandes
01:02:13 se retrouvent refusées.
01:02:15 Est-ce que, Constance Legray,
01:02:17 vous êtes avec nous, députée Renaissance des Hauts-de-Seine,
01:02:19 il y a une chance que cette proposition
01:02:21 du Rassemblement national d'organiser
01:02:23 un référendum sur l'immigration soit acceptée par
01:02:25 Emmanuel Macron ? Je ne sais pas
01:02:27 ce que sont les intentions du chef de l'État.
01:02:29 Simplement, moi, je lis la Constitution,
01:02:31 je suis très attachée au respect de la Constitution
01:02:33 de la Sainte-République, et c'est l'article 11
01:02:35 de notre Constitution qui encadre
01:02:37 le recours au référendum.
01:02:39 Et là, ça ne serait pas possible ? Non, l'immigration n'entre
01:02:41 pas dans le champ d'application
01:02:43 de l'article 11,
01:02:45 en tout cas tel que le propose
01:02:47 le Rassemblement national.
01:02:49 L'article 11 de notre Constitution est assez
01:02:51 clair sur le recours au référendum pour l'organisation
01:02:53 des pouvoirs publics, pour les réformes de politique économique,
01:02:55 sociale et environnementale, et puis les
01:02:57 traités internationaux, bien sûr. Ce qui laisse
01:02:59 très largement ouvert
01:03:01 le champ des possibles à travers
01:03:03 effectivement un ou plusieurs
01:03:05 référendums. Mais je crains que, de la manière
01:03:07 dont la question est portée par
01:03:09 le Rassemblement national, elle ne puisse pas être jugée conforme
01:03:11 à notre Constitution, tout simplement. Alors j'imagine que vous y avez pensé,
01:03:13 Alexandre Loubet, du Rassemblement national.
01:03:15 Cette question, voilà, ne pourrait pas être
01:03:17 constitutionnelle ?
01:03:19 Oui, tout à fait.
01:03:21 Écoutez, ce que dit Madame Le Grip est totalement faux.
01:03:23 C'est totalement faux, puisqu'on ne peut pas
01:03:25 interpréter la Constitution comme
01:03:27 on le souhaite et comme ça nous arrange.
01:03:29 La réalité est simple, c'est que l'article
01:03:31 11 de la Constitution
01:03:33 dispose qu'un référendum
01:03:35 peut porter, sur toute
01:03:37 politique, concernant l'économie
01:03:39 ou le social. Or, la question
01:03:41 migratoire est au carrefour de ces
01:03:43 deux thématiques-là, puisque
01:03:45 l'immigration du travail et l'immigration du
01:03:47 regroupement familial concernent évidemment
01:03:49 ces domaines-là et font partie des principaux
01:03:51 motifs d'immigration aujourd'hui
01:03:53 dans notre pays. J'ajoute que l'article
01:03:55 3 de la Constitution, Madame Le Grip,
01:03:57 dispose que la souveraineté
01:03:59 du peuple s'exerce à travers
01:04:01 ces représentants que nous sommes, vous
01:04:03 et moi, comme députés, mais aussi
01:04:05 à travers la voie référendaire.
01:04:07 Donc, au nom de quoi un sujet comme l'immigration
01:04:09 qui relève effectivement du régalien
01:04:11 qui est un des sujets les majeurs en matière
01:04:13 de souveraineté, au nom de quoi ce sujet-là
01:04:15 devrait-il ne pas
01:04:17 pouvoir être
01:04:19 soumis à référendum
01:04:21 du peuple français ?
01:04:23 - Alors, votre réponse, une dernière réponse, Mme Le Grip ?
01:04:25 - C'est un débat de juristes,
01:04:27 mais la quasi-totalité des constitutionnalistes
01:04:29 sont assez précis sur le sujet.
01:04:31 Mais encore une fois, la manière
01:04:33 dont est rédigé l'article 11 permet quand même
01:04:35 de toucher si, véritablement,
01:04:37 l'intention du chef de l'État
01:04:39 à l'issue des débats d'aujourd'hui
01:04:41 était de recourir au référendum,
01:04:43 permet quand même assez largement de soumettre
01:04:45 au peuple français des sujets
01:04:47 de grand intérêt. - Pour éclairer
01:04:49 nos téléspectateurs et nos auditeurs,
01:04:51 le président de la République peut soumettre
01:04:53 au référendum tout projet de loi portant
01:04:55 sur l'organisation des pouvoirs publics,
01:04:57 sur des réformes relatives à la politique économique ou sociale
01:04:59 de la nation, et aux services publics qui y concourent,
01:05:01 ou tendant à autoriser la ratification
01:05:03 d'un traité qui, sans être contraire à la Constitution,
01:05:05 aurait des incidences sur le fonctionnement
01:05:07 des institutions. Voilà ce que dit l'article 11.
01:05:09 - C'est environnemental, politique, économique, sociale et environnemental.
01:05:11 - Oui, c'est clair. - On va pas faire un jeu
01:05:13 de loi constitutionnelle, mais c'est important de dire
01:05:15 ce que vous avez dit, Karim, pas de critique.
01:05:17 - Juste un mot, ce qui est amusant, c'est que la dernière fois
01:05:19 qu'une loi sur l'immigration nous a été présentée, elle a été portée par Gérald Darmanin,
01:05:21 ministre de l'Intérieur, et par Olivier Dussopt,
01:05:23 qui à l'époque, je crois, était ministre du Travail.
01:05:25 Donc c'est de la politique sociale, donc ça pourrait, après tout,
01:05:27 justifier que ça passe par référendum. Et au fond, la question qui vous est posée, en effet,
01:05:29 c'est pas le débat de juristes, c'est les propositions
01:05:31 qui ont été faites par Jordan Bardella et déclinées par Alexandre Loubet.
01:05:33 Au fond, est-ce que vous êtes d'accord avec ça ?
01:05:35 C'est-à-dire les demandes de titres de séjour
01:05:37 à l'étranger, la limitation du nombre de titres de séjour,
01:05:39 et l'expulsion des délinquants étrangers,
01:05:41 les 25% qui sont en prison.
01:05:43 Est-ce qu'au fond, vous êtes à l'aise avec ça,
01:05:45 ou est-ce que ça vous dérange ?
01:05:47 - Moi, je suis à l'aise avec le texte qui a été porté
01:05:49 par le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin,
01:05:51 et ensuite, assez substantiellement,
01:05:53 amendé par la Commission des lois du Sénat.
01:05:55 Ça ne va pas exactement aussi loin
01:05:57 que ce que souhaite le Rassemblement national.
01:05:59 Ça va même sur un certain nombre de sujets,
01:06:01 pas du tout dans la direction du Rassemblement national.
01:06:03 Mais nous allons partir sur la base
01:06:05 du travail qui a déjà été fait
01:06:07 de manière fort intelligente
01:06:09 entre le gouvernement et la majorité sénatoriale.
01:06:11 - Moi, je ne suis évidemment pas ni constructionniste,
01:06:13 ni...
01:06:15 Mais simplement, quand on parle d'immigration économique,
01:06:17 par exemple,
01:06:19 ou quand on parle d'immigration choisie,
01:06:21 par définition,
01:06:23 on est à mi-chemin
01:06:25 entre l'économie et le social.
01:06:27 Alors, je ne reprends pas l'argument spécial
01:06:29 du député du RN,
01:06:31 mais il me semble...
01:06:33 Alors, vous nous dites que la plupart des juristes
01:06:35 ont tranché et estimeraient,
01:06:37 d'après vous, qu'il n'y a pas la voie
01:06:39 pour poser une question sur l'immigration.
01:06:41 Il me semble quand même que,
01:06:43 quand on parle d'immigration,
01:06:45 et ça intéresse des secteurs économiques,
01:06:47 on parle d'immigration économique et que, précisément,
01:06:49 à l'article 11, prévoit qu'on parle
01:06:51 de changement économique, social
01:06:53 ou environnemental.
01:06:55 - C'est un sujet régalien.
01:06:57 - Un dernier mot de M. Loubet.
01:06:59 On imagine bien que vous n'êtes pas d'accord
01:07:01 avec la proposition du gouvernement de régulariser
01:07:03 un certain nombre de travailleurs sans papiers.
01:07:05 Là-dessus, il n'y aura pas d'accord possible.
01:07:07 - Non, effectivement.
01:07:09 Et nous nous y opposerons
01:07:11 de toutes nos forces à l'Assemblée nationale.
01:07:13 Vous savez, un chiffre pour bien comprendre
01:07:15 l'état de l'immigration dans le pays.
01:07:17 Depuis 2017 qu'Emmanuel Macron
01:07:19 est président de la République,
01:07:21 ce sont près de 1,6 million
01:07:23 de premiers titres de séjour
01:07:25 qui ont été délivrés sur le sol français,
01:07:27 soit 41% de plus
01:07:29 que sous Nicolas Sarkozy
01:07:31 et plus de 20% supplémentaires
01:07:33 que sous le mandat socialiste
01:07:35 de François Hollande.
01:07:37 Malheureusement, on entend le président de la République
01:07:39 dire tout et son contraire.
01:07:41 On a entendu parler d'immigration, de peuplement.
01:07:43 La réalité, c'est que la Macronie
01:07:45 et Mme Le Grip, la voix de Mimot,
01:07:47 est en train d'organiser une véritable
01:07:49 submersion migratoire qui, aujourd'hui,
01:07:51 se retrouve diffuse,
01:07:53 répartie dans l'ensemble des régions
01:07:55 et nous nous y opposerons avec la plus grande
01:07:57 fermeté. - Florian Tardif,
01:07:59 de CNews. - Moi, je note que
01:08:01 ce n'est plus à la fois Olivier Dussopt
01:08:03 et Gérald Darmanin
01:08:05 qui ont la charge de réunir
01:08:07 une majorité autour de ce texte qu'on nous présentait
01:08:09 comme équilibré, mais c'est à Gérald Darmanin
01:08:11 uniquement. Lorsque l'on lit
01:08:13 l'interview du président de la République
01:08:15 au point, il charge Gérald Darmanin
01:08:17 de trouver une majorité sur ce texte.
01:08:19 Est-ce qu'il faut comprendre que la partie
01:08:21 par exemple sur la régularisation
01:08:23 des travailleurs sans papiers
01:08:25 fera l'objet d'un autre texte ?
01:08:27 Moi, c'est ce que je comprends.
01:08:29 Peut-être pour trouver une majorité justement
01:08:31 avec les Républicains et le Rassemblement national.
01:08:33 - Dans le dux-dix-dix, ce n'est pas la partie à laquelle
01:08:35 Gérald Darmanin tenait le plus, d'ailleurs, à l'époque où
01:08:37 ce texte a été imaginé. - Ce n'est pas faux.
01:08:39 - Voilà. - C'est clair.
01:08:41 - À la même temps, la gestion des flux migratoires, majoritairement,
01:08:43 elle est sous l'égide du ministère de l'Intérieur dans notre pays.
01:08:45 Je vous le rappelle quand même.
01:08:47 Donc, ça fait partie de son portefeuille.
01:08:49 Je pense, moi, que le président de la République
01:08:51 a intérêt à ce que cette question
01:08:53 soit abordée et soumise
01:08:55 aux Français. D'abord parce que ça
01:08:57 crispe énormément la société française
01:08:59 qui a une attente de réponse
01:09:01 quel que soit le bord politique
01:09:03 de nos compatriotes. Ils veulent
01:09:05 s'exprimer sur le sujet et le
01:09:07 président de la République pourrait reprendre
01:09:09 un certain nombre de propositions qui viennent
01:09:11 d'être évoquées par le RN et rajouter
01:09:13 des propositions qui auraient un caractère
01:09:15 plus social avec
01:09:17 la régularisation des clandestins
01:09:19 avec les médias de tension. Et c'est les Français qui trancheront.
01:09:21 Donc, la solution la plus simple
01:09:23 est celle-là. Le projet de loi est soumis
01:09:25 et une fois que ce projet
01:09:27 de loi est soumis, c'est les Français qui s'expriment.
01:09:29 - Je suis sur la ligne de Karim sur le côté échappatoire
01:09:31 assez salutaire pour le président de la République parce que
01:09:33 on a beaucoup parlé. En fait, le dernier référendum en France
01:09:35 c'est 2005. Et depuis,
01:09:37 les élections servent de moins en moins
01:09:39 à jouer le rôle de régulateur
01:09:41 de la vie sociale, de la vie politique, évidemment,
01:09:43 de sous-pape aussi. Et on a beaucoup
01:09:45 commenté, on a parlé de référendum au moment de la réforme des retraites.
01:09:47 Je peux très bien comprendre que le président n'ait pas
01:09:49 eu envie d'aller prendre une tôle sur ce sujet
01:09:51 parce qu'il était minoritaire. En revanche,
01:09:53 moins d'un an après, mettre ce sujet
01:09:55 pour les élections européennes sur la table, ce serait
01:09:57 à mon avis très malin parce que ça donnerait une respiration
01:09:59 démocratique importante. Le taux d'abstention
01:10:01 fait qu'aujourd'hui, les élections ne jouent plus ce rôle.
01:10:03 Faudra le respecter, hein, contre en mai 2005.
01:10:05 - Moi, ce qui me surprend, c'est qu'on est
01:10:07 allés à un peu plus d'un an de l'élection
01:10:09 présidentielle. Les Français ont voté
01:10:11 et tout le monde n'a plus que le mot référendum
01:10:13 à la bouche. Est-ce que
01:10:15 les institutions sont à bout de souffle ?
01:10:17 Est-ce que notre vie démocratique a besoin d'être
01:10:19 revivifiée à ce point-là, qu'on ait besoin de retourner
01:10:21 au peuple ? On en est là ?
01:10:23 Un an seulement après avoir voté ? - Les Français
01:10:25 veulent et aspirent à une démocratie en plus
01:10:27 directe. Ils ne veulent pas
01:10:29 élire une femme ou un homme sous
01:10:31 un programme et de promesses
01:10:33 qu'ils ne tiendront pas.
01:10:35 Ils sont épuisés
01:10:37 de voir effectivement
01:10:39 des politiques faire des campagnes
01:10:41 dynamiques, des campagnes
01:10:43 qui emportent, et puis derrière, il ne se passe pas grand-chose.
01:10:45 Là, c'est concret, le référendum.
01:10:47 Vous me posez une question, je m'exprime, et derrière,
01:10:49 il y a une mise en œuvre. Et je pense que sur
01:10:51 un certain nombre de questions structurelles
01:10:53 de la société française, si on veut remobiliser le peuple de France,
01:10:55 sur un certain nombre de questions sociales,
01:10:57 économiques, pourquoi pas l'immigration,
01:10:59 on a besoin de passer par cette démocratie directe.
01:11:01 - Certains considèrent que nos institutions
01:11:03 sont à bout de souffle et veulent passer
01:11:05 à la 6e République, c'est le cas de la NUPES,
01:11:07 mais pardon, c'est aussi la situation
01:11:09 politique dans laquelle on se trouve, c'est aussi
01:11:11 le résultat d'un cataclysme politique
01:11:13 qu'on a rarement vu sous la 5e République,
01:11:15 c'est-à-dire un président réélu
01:11:17 qui n'a pas de majorité à l'Assemblée nationale.
01:11:19 - Une majorité relative. - Oui, très bien.
01:11:21 Qui n'a pas de majorité
01:11:23 pour faire passer des textes.
01:11:25 - Nous passons beaucoup de textes.
01:11:27 - Oui, mais avec des 49.3.
01:11:29 - Le 49.3 pour les textes financiers.
01:11:31 - Vous savez combien de textes ont été adoptés,
01:11:33 y compris quelques fois, avec des majorités surprenantes.
01:11:35 - Admettez quand même que le président de la République,
01:11:37 réélu, ne s'attendait pas à avoir
01:11:39 cette majorité relative à l'Assemblée nationale.
01:11:41 Et tous les problèmes du blocage démocratique
01:11:43 du pays aujourd'hui viennent de cette situation.
01:11:45 - Je récuse l'expression "blocage démocratique".
01:11:47 Qu'il y ait une aspiration à la démocratie participative,
01:11:49 à la démocratie directe, mon Dieu,
01:11:51 nous sommes au 21e siècle,
01:11:53 on a un problème de la démocratie participative,
01:11:55 à la démocratie directe, mon Dieu,
01:11:57 nous sommes au 21e siècle,
01:11:59 les citoyens d'aujourd'hui ne sont plus ceux des années 60
01:12:01 et même des années 70.
01:12:03 Les réseaux sociaux, le monde qui s'est transformé,
01:12:05 tout cela, je vous l'accorde bien volontiers.
01:12:07 Quand on parle de démocratie directe ou de démocratie participative,
01:12:09 le référendum n'est pas l'alpha et l'oméga.
01:12:11 - Il y a d'autres manières de revivifier.
01:12:13 - Le besoin de démocratie participative n'a rien à voir
01:12:15 avec ce qui s'est passé à l'Assemblée nationale.
01:12:17 - Dire qu'il y a un blocage démocratique
01:12:19 à l'Assemblée nationale et au Sénat est,
01:12:21 excusez-moi, incontentant.
01:12:23 - Est-ce que ça veut dire que nos institutions sont à bout de souffle
01:12:25 pour qu'on ait besoin de proposer de retourner au peuple ?
01:12:27 - Oui, ça a été voté.
01:12:29 - Oui, écoutez, effectivement,
01:12:31 je crois que cette réunion des chefs de parti,
01:12:33 en réalité, elle résulte de la prise de conscience
01:12:35 du Président de la République,
01:12:37 qu'il est devenu minoritaire
01:12:39 sur son projet à l'Assemblée nationale.
01:12:41 Et la réalité, c'est que
01:12:43 le Président de la République ne peut plus gouverner le pays
01:12:45 parce qu'il ne respecte pas l'essence même
01:12:47 de la 5e République.
01:12:49 - C'est un peu comme si vous étiez un peu plus
01:12:51 - Il ne respecte pas l'essence même de la 5e République.
01:12:53 L'essence même de la 5e République,
01:12:55 c'est reposé sur deux piliers.
01:12:57 D'une part, un exécutif fort,
01:12:59 et nous l'avons.
01:13:01 D'autre part, la consultation régulière
01:13:03 du peuple français,
01:13:05 et ça, malheureusement, depuis 2005,
01:13:07 depuis le référendum sur la Constitution européenne,
01:13:09 nos dirigeants successifs,
01:13:11 qu'ils soient du centre, de gauche
01:13:13 comme de droite, refusent,
01:13:15 ont peur du peuple,
01:13:17 refusent de consulter par référendum
01:13:19 nos concitoyens. Donc la réalité,
01:13:21 c'est que nous avons une crise institutionnelle,
01:13:23 pour la simple et bonne raison que les dirigeants
01:13:25 que nous avons à la tête du pays ne respectent pas
01:13:27 l'essence même de la Constitution.
01:13:29 Et vous savez, on en a la démonstration
01:13:31 sur votre plateau. Comme Mme Le Grip
01:13:33 refuse que les Français soient consultés
01:13:35 en matière d'immigration,
01:13:37 en prétendant que
01:13:39 la Constitution ne le permet pas,
01:13:41 pardonnez-moi, on a là
01:13:43 la démonstration de dirigeants
01:13:45 qui refusent
01:13:47 de laisser la vie au peuple français.
01:13:49 Merci M. Loubet, merci à Florian Paume
01:13:51 qui était à vos côtés à l'Assemblée nationale.
01:13:53 18h, France, on vous part
01:13:55 sur la parole, Simon Guélin, pour le rappel des titres de l'actualité.
01:13:57 Emmanuel Macron
01:14:03 réunit en ce moment les chefs des partis
01:14:05 politiques à Saint-Denis, une initiative
01:14:07 politique d'ampleur qui vise à bâtir
01:14:09 des textes législatifs et qui pourrait
01:14:11 conduire à des référendums. C'est l'occasion
01:14:13 d'avoir une discussion franche avec lui,
01:14:15 comme l'a récemment déclaré le président du RN,
01:14:17 Jordan Bardella. De leur côté,
01:14:19 trois des représentants de la NUPES ont formulé
01:14:21 une liste de 14 propositions au chef de l'État.
01:14:23 65% des Français
01:14:25 sont pour un référendum sur l'immigration,
01:14:27 c'est le résultat de notre dernier sondage
01:14:29 CSA pour CNews.
01:14:31 Selon la proximité politique, 56%
01:14:33 des sympathisants de gauche sont opposés,
01:14:35 alors que 83% des sympathisants
01:14:37 de droite sont favorables.
01:14:39 Et puis, c'était il y a 60 ans
01:14:41 une ligne directe de communication de crise
01:14:43 était établie pour la première fois
01:14:45 entre les États-Unis et l'Union soviétique.
01:14:47 Il s'agit bien sûr du célèbre téléphone rouge.
01:14:49 Cette ligne téléphonique entre le Kremlin
01:14:51 et la Maison-Blanche a été créée le 30 août
01:14:53 1963, dix mois après
01:14:55 la crise des missiles de Cuba.
01:14:57 Il y avait aussi un très joli téléphone rouge
01:14:59 à Europe dans les années 80.
01:15:01 Merci beaucoup Constance Le Grip.
01:15:03 Le Grip d'être venue ce soir sur notre plateau.
01:15:05 On fait une petite pause. On se retrouve dans un instant
01:15:07 avec Thibaud de Montbrial. On va parler de sécurité
01:15:09 avec lui. A tout de suite.
01:15:11 18h34, bientôt 35.
01:15:13 On se retrouve sur Europe.
01:15:15 Allez sur CNews dans Punchline.
01:15:17 Notre invité ce soir c'est Thibaud de Montbrial.
01:15:19 Bonsoir. - Bonsoir.
01:15:21 Président du Centre de réflexion sur la sécurité intérieure.
01:15:23 La sécurité, une des grandes préoccupations des Français.
01:15:25 Derrière le pouvoir d'achat, mais néanmoins ça compte.
01:15:27 Vous êtes frappé, vous m'avez dit,
01:15:29 par la multiplication des actes violents,
01:15:31 de délinquance, des agressions,
01:15:33 les vols, les cambriolages. Vous avez l'impression
01:15:35 que tout ça est en augmentation.
01:15:37 Il y a une tendance qui est une tendance de fond
01:15:39 depuis la fin de la décennie précédente.
01:15:41 Avec un vrai passage de seuil
01:15:43 après le premier confinement,
01:15:45 à partir de 2020,
01:15:47 on a une augmentation globale
01:15:49 de l'ordre de 10 à 20%
01:15:51 de la délinquance, des atteintes aux personnes
01:15:53 d'une manière générale.
01:15:55 Mais moi ce qui m'a frappé cet été,
01:15:57 puisque c'est la rentrée,
01:15:59 c'est la façon dont, d'une manière générale,
01:16:01 un certain nombre de ce qu'on appelle
01:16:03 en France des faits divers,
01:16:05 mais qui par leur multiplication
01:16:07 pourraient être considérés
01:16:09 dans leur ensemble comme un fait de société,
01:16:11 comme un fait politique,
01:16:13 particulièrement horribles ont eu lieu.
01:16:15 Il y a par exemple eu plusieurs attaques,
01:16:17 soit chez eux, soit dans la rue,
01:16:19 contre des octogénaires, avec une sauvagerie absolue.
01:16:21 - Aujourd'hui encore.
01:16:23 - Il y en a un qui est mort dans l'Essonne
01:16:25 il n'y a pas très longtemps.
01:16:27 Il y a eu ce viol avec acte de barbarie
01:16:29 absolument abominable,
01:16:31 qui a fait jusqu'à pleurer, au sens propre,
01:16:33 le personnel de l'hôpital de Cherbourg
01:16:35 au début du mois d'août, dans la torpeur estivale.
01:16:37 Et moi je constate qu'on parle beaucoup
01:16:39 du baiser forcé donné par le président
01:16:41 de la Fédération Espagnole de Football
01:16:43 à la capitaine de l'équipe espagnole.
01:16:45 - Qui est un sujet important.
01:16:47 - Qui est un vrai sujet,
01:16:49 et je suis sidéré du comportement de ce type,
01:16:51 mais ce n'est pas pour ça que je le dis.
01:16:53 C'est qu'on en parle, c'est légitime,
01:16:55 mais je pense quand même que sur l'échelle
01:16:57 des gravités, c'est un petit peu moins grave
01:16:59 que la somme de tous les actes
01:17:01 dont je viens de parler.
01:17:03 Ma réflexion sur le retour de vacances,
01:17:05 il y a beaucoup, beaucoup, beaucoup
01:17:07 d'agressions très violentes en France aujourd'hui.
01:17:09 - Des civilisations.
01:17:11 - Des civilisations, en sauvagement,
01:17:13 mais ça continue.
01:17:15 - Il y a une gradation vers le haut, évidemment.
01:17:17 On va juste prendre un exemple
01:17:19 avec ce reportage de Marine Sabourin.
01:17:21 Un jeune marocain a été arrêté
01:17:23 pour cambriolage à Paris.
01:17:25 Il avait 12 ans.
01:17:27 12 ans, la délinquance à cet âge-là.
01:17:29 Regardez et écoutez.
01:17:31 C'est dans un quartier au nord de Paris
01:17:33 qu'un adolescent âgé de seulement 12 ans
01:17:35 a été interpellé la semaine dernière.
01:17:37 Selon une source proche du dossier,
01:17:39 le jeune marocain, un mineur non accompagné,
01:17:41 est soupçonné d'être l'auteur d'un cambriolage
01:17:43 qui a eu lieu fin juillet
01:17:45 dans un appartement du 16e arrondissement.
01:17:47 Il serait rentré dans l'appartement
01:17:49 en fracturant la baie vitrée
01:17:51 située au premier étage de l'immeuble.
01:17:53 La victime était absente au moment des faits.
01:17:55 Une vingtaine de montres de luxe
01:17:57 et des bijoux ont été dérobés
01:17:59 pour un montant estimé à 200 000 euros.
01:18:01 Sur place, les techniciens de la police scientifique
01:18:03 ont retrouvé des traces
01:18:05 et notamment une empreinte,
01:18:07 celle d'un jeune homme sans domicile
01:18:09 déjà connu des services de police.
01:18:11 Les forces de l'ordre diffusent alors son signalement
01:18:13 et c'est le 23 août, vers 18h,
01:18:15 qu'une patrouille contrôle le jeune suspect
01:18:17 dans le quartier de la Goutte d'Or.
01:18:19 Il est alors interpellé
01:18:21 et placé en garde à vue pour ses faits.
01:18:23 L'adolescent garde le silence
01:18:25 durant ses auditions.
01:18:27 Un jeune homme âgé de moins de 13 ans
01:18:29 bénéficie d'une présomption d'irresponsabilité pénale.
01:18:31 Il est donc remis en liberté le lendemain
01:18:33 avec une convocation devant le juge
01:18:35 des enfants chargés de mettre en place
01:18:37 des mesures éducatives.
01:18:39 "Il s'agit d'un vol sans violence,
01:18:41 ce qui frappe c'est l'âge,
01:18:43 12 ans."
01:18:45 "Il y a trois idées fortes qu'on peut ressortir
01:18:47 du reportage qu'on vient de voir.
01:18:49 La première, c'est qu'il y a une très forte
01:18:51 augmentation des cambriolages en ce moment.
01:18:53 La deuxième, et on s'approche directement
01:18:55 d'un sujet précis que vous avez traité,
01:18:57 c'est l'âge de ce jeune mineur,
01:18:59 ce qui pose le problème
01:19:01 des mineurs étrangers isolés,
01:19:03 notamment maghrébins,
01:19:05 qui sont extrêmement nombreux,
01:19:07 notamment à Paris et Petite-Couronne.
01:19:09 Et puis la troisième, qui est sous-jacente,
01:19:11 qui n'a pas été directement évoquée,
01:19:13 mais qui est sous-jacente, c'est que ces jeunes mineurs
01:19:15 ne sont pas tout seuls.
01:19:17 Il n'est pas entré par cette fenêtre tout à coup
01:19:19 parce qu'il s'est promené.
01:19:21 Ça veut dire qu'ils sont utilisés sciemment
01:19:23 par des bandes qui connaissent
01:19:25 les faiblesses de notre droit.
01:19:27 Là encore, à 12 ans,
01:19:29 il n'y a pas de discussion sur l'âge possible.
01:19:31 Mais pour les gens qui se prétendent mineurs
01:19:33 et qui sont dans la zone grise
01:19:35 entre 16 et parfois 25 ans,
01:19:37 notre droit est fait complètement à l'envers
01:19:39 puisque lorsque les gens refusent
01:19:41 de donner leur âge
01:19:43 et refusent des tests osseux,
01:19:45 au lieu d'en tirer une présomption
01:19:47 de ce que puisqu'ils refusent,
01:19:49 c'est qu'ils ont intérêt à refuser
01:19:51 des tests osseux,
01:19:53 on considère qu'ils sont mineurs.
01:19:55 Ce qui est une de nos nombreuses aberrations juridiques.
01:19:57 Mais là, ce que je trouve frappant,
01:19:59 c'est que des manifestements,
01:20:01 des mafias, utilisent ces jeunes
01:20:03 pour les envoyer sur des coups
01:20:05 de plus en plus complexes.
01:20:07 Parce qu'on est habitué depuis longtemps
01:20:09 sur la place parisienne, au parquet,
01:20:11 à la préfecture de police,
01:20:13 à voir des groupes de 2, 3, 4 jeunes mineurs
01:20:15 non accompagnés qui agressent les gens
01:20:17 physiquement dans la rue et notamment
01:20:19 dans les villes de Paris, la tour Eiffel, etc.
01:20:21 Mais là, le cambriolage, qui est un acte
01:20:23 un tout petit peu plus complexe dans son organisation,
01:20:25 c'est une nouvelle fois une tendance
01:20:27 de dégradation.
01:20:29 - Ne parlons pas seulement de Paris,
01:20:31 il y a énormément aussi d'agressions en région,
01:20:33 on pense à Nîmes, à ce qui s'est passé à Nîmes,
01:20:35 ces fusillades consécutives,
01:20:37 on a l'impression que chaque ville, chaque village,
01:20:39 disais-je au début de l'émission, est touchée.
01:20:41 - Alors il y a plusieurs phénomènes.
01:20:43 Là vous introduisez dans le débat
01:20:45 un autre type de délinquance,
01:20:47 de droit commun contre les personnes,
01:20:49 contre les gens dans la rue ou chez eux,
01:20:51 mais qui est une délinquance entre voyous
01:20:53 en marge du trafic de drogue,
01:20:55 avec l'utilisation d'armes de guerre,
01:20:57 qui sont utilisées pour des règlements de comptes
01:20:59 par des gens de plus en plus jeunes.
01:21:01 Et ça c'est vraiment le lien entre les deux sujets.
01:21:03 On a affaire à des tireurs, on le sait,
01:21:05 avec des enquêtes qui concernaient Marseille,
01:21:07 on en avait parlé avant les vacances,
01:21:09 ou des victimes, qui sont souvent les choux,
01:21:11 la première ligne des trafics en drogue,
01:21:13 qui sont des gens très jeunes.
01:21:15 Et on a parlé de la réduction des droits de l'homme,
01:21:17 on l'a encore montré.
01:21:19 - Comment on peut être étonné
01:21:21 de voir une augmentation de ce phénomène
01:21:23 de délinquance concernant cette population
01:21:25 en particulier des mineurs non accompagnés ?
01:21:27 On n'a pas à être étonné.
01:21:29 - Non, non, on n'est pas étonné.
01:21:31 - Et ça n'est que le début.
01:21:33 A partir du moment où on est submergé par l'arrivée,
01:21:35 je disais tout à l'heure qu'il y avait 35 millions
01:21:37 de mineurs isolés dans le monde en mobilité,
01:21:39 et que nous en avons entre 10 et 15 000
01:21:41 sur notre sol,
01:21:43 ils n'ont pas les moyens, aujourd'hui,
01:21:45 ni en infrastructure, ni en encadrement,
01:21:47 lorsqu'ils arrivent sur notre sol et qu'ils sont repérés,
01:21:49 d'être pris en main. C'est la rue.
01:21:51 C'est la rue qui les élève.
01:21:53 C'est la rue qui est leur terrain de jeu.
01:21:55 Et la rue, c'est quoi quand vous avez 12 ans,
01:21:57 13 ans, 14 ans ?
01:21:59 Vous n'avez pas de parents, vous n'avez pas d'adultes,
01:22:01 vous n'avez pas d'éducateurs, vous n'avez pas de référents.
01:22:03 La République, elle est où ? Ils ne savent pas ce que c'est.
01:22:05 Ils arrivent du Mali, ils arrivent de Bengladesh,
01:22:07 ils arrivent de... Je veux dire, on ne peut pas s'étonner
01:22:09 du fait, aujourd'hui, quand vous parlez
01:22:11 avec les gens de la PJJ, avec les départements
01:22:13 qui gèrent l'aide sociale à l'enfant,
01:22:15 ils vous disent "on n'en peut plus".
01:22:17 Et parfois, on les met dans une chambre d'hôtel,
01:22:19 à 14, 15, 16 ans,
01:22:21 censément être encadrés, ils ne sont pas encadrés.
01:22:23 Qu'est-ce qu'ils font ? Ils vont dans la rue, et dans la rue,
01:22:25 qu'ils rencontrent des adultes, mais des adultes
01:22:27 qui ne le mettent pas sur le droit chemin,
01:22:29 qui font partie, effectivement, de groupes,
01:22:31 je dirais, de voyous, de délinquants.
01:22:33 Donc, ce phénomène-là,
01:22:35 tant que nous aurons cette politique
01:22:37 d'accueil, qui ne sera pas maîtrisée,
01:22:39 sans infrastructure, sans encadrement,
01:22:41 et avec une législation qui n'existe pas,
01:22:43 en tout cas, qui n'est pas assez réactive,
01:22:45 on aura ce type de phénomène.
01:22:47 - Il y a une solution ou pas, Benoît Mriale ?
01:22:49 - Non, mais je suis content de vous entendre dire ça,
01:22:51 car, il me dirait, d'habitude, c'est moi qui le dis.
01:22:53 - Non, j'ai toujours été très clair et très ferme
01:22:55 sur les questions régaliennes, c'est parce que vous n'avez pas
01:22:57 envie de m'écouter sur ce sujet-là.
01:22:59 - Non, non, mais je sais que nous avons des points de convergence,
01:23:01 mais là, en tout cas, où nous nous retrouvons absolument
01:23:03 à la limite, c'est parce qu'une fois que ces jeunes sont là,
01:23:05 c'est une situation qui est très difficile
01:23:07 à régler, parce que, comme vous l'avez rappelé,
01:23:09 les infrastructures ne sont plus suffisantes.
01:23:11 Ce phénomène de submersion, je reprends votre mot,
01:23:13 mais je le prends bien volontiers
01:23:15 à mon compte, ce phénomène de submersion
01:23:17 de nos infrastructures,
01:23:19 des infrastructures matérielles,
01:23:21 des gens qui sont dans ces infrastructures,
01:23:23 c'est un problème majeur,
01:23:25 mais ça nous renvoie, si on fait un pas de côté,
01:23:27 à la problématique globale
01:23:29 de l'immigration.
01:23:31 Nous avons en France,
01:23:33 aujourd'hui, et en Europe, il n'y a pas que la France,
01:23:35 mais la France est faite parmi
01:23:37 les pays d'où c'est le plus difficile,
01:23:39 une véritable submersion migratoire,
01:23:41 avec des conséquences culturelles,
01:23:43 avec des conséquences sociales,
01:23:45 avec des conséquences sécuritaires.
01:23:47 Les trois nous coûtent extrêmement cher.
01:23:49 Le rapport qui avait été rendu public la semaine dernière
01:23:51 sur un coût à plus de 54 milliards d'euros,
01:23:53 il y a des manières de calculer
01:23:55 qui pourraient permettre d'aller
01:23:57 encore plus loin. Moi, je pense qu'il faut
01:23:59 véritablement un grand soir
01:24:01 de notre politique migratoire,
01:24:03 avec une politique de remise à plat
01:24:05 et des mesures extrêmement fermes,
01:24:07 et qui sont compatibles avec le droit européen,
01:24:09 contrairement à ce que le président de la République a encore dit cet été.
01:24:11 Le Danemark nous le montre,
01:24:13 d'autres pays européens nous le montrent,
01:24:15 et de toute façon, il faudra...
01:24:17 - Vous ne demandez pas un droit dérogatoire en Amérique du Nord.
01:24:19 - Oui, mais parce qu'il l'a demandé.
01:24:21 - Bien sûr, mais vous l'avez dit.
01:24:23 - Demandons-le, je veux dire,
01:24:25 posons un petit peu
01:24:27 sur la table un peu de courage politique.
01:24:29 Il faut du courage politique,
01:24:31 parce que sinon, qu'est-ce qui va se passer ?
01:24:33 Sinon, le problème,
01:24:35 c'est que les gens vont se détourner
01:24:37 encore plus de l'action publique,
01:24:39 ils vont être écoeurés de la politique,
01:24:41 et ils vont considérer, ce qui n'est pas vrai,
01:24:43 que nos politiques
01:24:45 sont soit lâches, soit impuissants,
01:24:47 soit les deux. Donc,
01:24:49 je pense que nous arrivons à un temps qui va être celui
01:24:51 véritablement du courage politique.
01:24:53 Cette année va être très compliquée,
01:24:55 il y a des grands événements qui font que...
01:24:57 - Sportifs. - Des grands événements sportifs,
01:24:59 la Coupe du Monde de rugby, mais surtout les Jeux Olympiques
01:25:01 à la fin de l'année scolaire,
01:25:03 dans 11 mois, qui font que le monde entier
01:25:05 va avoir les yeux braqués sur la France,
01:25:07 et on ne peut pas se louper. On ne peut pas se louper,
01:25:09 c'est bien sûr, il ne faut pas qu'il y ait un gros attentat
01:25:11 le jour de la cérémonie d'ouverture, mais on ne peut pas se louper,
01:25:13 ça veut dire aussi qu'il faut que dans la vie quotidienne,
01:25:15 dans le Paris,
01:25:17 que verront les touristes venus du monde entier,
01:25:19 ce ne soit pas...
01:25:21 on n'a pas l'impression d'être dans une ville du tiers monde.
01:25:23 - Geoffroy Lejeune, un mot là-dessus,
01:25:25 sur l'analyse de Thibault de Montbrial et de Karim ?
01:25:27 - Karim a dit, un peu en marmonnant,
01:25:29 que le Danemark avait demandé avant de rentrer
01:25:31 dans l'Union Européenne, ce qui fait une grosse différence, c'est vrai,
01:25:33 ils avaient voté non à Maastricht, la condition pour rentrer,
01:25:35 c'était d'avoir un peu plus de souveraineté que nous.
01:25:37 La question que pose Thibault, du coup, c'est
01:25:39 la France a-t-elle les moyens, si elle est courageuse,
01:25:41 et politiquement, de mettre sur la table le fait de sortir
01:25:43 de certains dispositifs qui nous empêchent de légiférer
01:25:45 sur le sujet ? Moi je pense que oui, je pense comme Thibault que oui.
01:25:47 La France le veut-elle ? En tout cas, le président de la République française le veut-il ?
01:25:49 Ça, j'en suis moins sûr.
01:25:51 En tout cas, pour l'instant, il n'a pas donné beaucoup de signaux
01:25:53 dans ce sens-là. Et ensuite,
01:25:55 pardon, je vous laisse répondre, mais...
01:25:57 - Fini, c'est fini. - Et ensuite, pour terminer,
01:25:59 je reviens sur le cambriolage, mais
01:26:01 en fait, ce qui est si dérange, mais c'est même désolant,
01:26:03 c'est de constater qu'à chaque fois, c'est nous qui avons créé
01:26:05 les propres conditions de notre submersion. C'est-à-dire qu'en fait,
01:26:07 Karim décrivait tout à l'heure
01:26:09 la manière dont les jeunes mineurs isolés
01:26:11 étaient la cible de gangs qui pouvaient se servir d'eux.
01:26:13 Après, moi je pense que ça va même plus loin que parfois,
01:26:15 c'est des gangs qui font venir des mineurs isolés
01:26:17 volontairement pour pouvoir
01:26:19 faire ce genre d'actionnerie. - Oui, qui organisent vraiment les filières. - Et en effet,
01:26:21 on est passé, je termine d'un mot, pardon, on est passé
01:26:23 de l'agression de la vieille dame ou de la caisse
01:26:25 de la pharmacie la nuit ou de la caisse du restaurant
01:26:27 la nuit, il y en a beaucoup, beaucoup à Paris ou dans
01:26:29 les grandes villes, surtout à Paris, on est passé
01:26:31 de ça au cambriolage, à la version
01:26:33 Arsène Lupin un peu développée, quoi.
01:26:35 Et ça, pour le coup, ça veut dire qu'il y a une organisation
01:26:37 ailleurs criminelle qui en fait
01:26:39 se sert de nous et à nos frais, c'est ça qui est fascinant.
01:26:41 - Une belle entendue, Thibault de Montbriand. - Oui, je veux dire, pardon,
01:26:43 pardon Geoffroy Lejeune, j'ai failli
01:26:45 vous interrompre, mais je me suis retenu.
01:26:47 Un mot de politique,
01:26:49 c'était sur le volet politique de votre propos
01:26:51 que je voulais réagir. On a, le problème,
01:26:53 c'est que le cap est donné
01:26:55 par le président de la République. Qu'a dit le président de la République
01:26:57 ces derniers mois ? On a été dans le
01:26:59 "en même temps, permanent", c'est-à-dire qu'aujourd'hui, vous me demandez
01:27:01 ce qu'il pense, moi je n'en sais rien.
01:27:03 Je devrais savoir, comme citoyen, où
01:27:05 la personne qui a été élue il y a juste un an
01:27:07 veut aller. - Oui, c'est ce qu'on disait tout à l'heure.
01:27:09 - Je n'en sais rien.
01:27:11 Dans le Figaro magazine, au tout début
01:27:13 du mois d'août, c'était
01:27:15 une politique de peuplement.
01:27:17 - La France a toujours été une terre d'immigration et le reste...
01:27:19 - Oui, ce qui est historiquement faux, on en a
01:27:21 déjà parlé. Il y avait 1% d'étrangers
01:27:23 en France en 1851, tout ça
01:27:25 n'est pas vrai. Mais peu importe, la question
01:27:27 c'est qu'il disait, il faut une... "J'assume",
01:27:29 disait-il, "une politique de peuplement".
01:27:31 Il l'avait déjà dit à l'été 2022,
01:27:33 je constate qu'il ne l'a pas
01:27:35 dit avant les élections de 2022, parce que je pense qu'il l'aurait perdu.
01:27:37 S'il avait dit ça avant mai
01:27:39 2022. Donc il l'a dit en juillet 2022,
01:27:41 il l'a redit début août 2023.
01:27:43 Ça veut dire qu'une politique d'immigration, de peuplement,
01:27:45 ça veut quand même dire ce que ça veut dire. Et là, 3 semaines
01:27:47 après, interview au point,
01:27:49 et il dit non pas l'inverse,
01:27:51 mais il dit "Ah, mais oui, c'est vrai,
01:27:53 il y a un vrai problème avec l'immigration
01:27:55 illégale et
01:27:57 un problème d'intégration".
01:27:59 Mais où est la pensée du président ?
01:28:01 Il va falloir qu'il l'exprime, parce que vous avez un ministre
01:28:03 comme Gérald Darmanin, qui lui est conscient
01:28:05 de ses problématiques, qui fait ce qu'il peut
01:28:07 à la place qui est la sienne et avec le droit dans lequel
01:28:09 il évolue. Mais comment est-ce que Gérald
01:28:11 Darmanin ou n'importe quel autre ministre de l'Intérieur
01:28:13 qui serait à sa place, peut faire
01:28:15 ou pourrait faire, dès lors que
01:28:17 le chef
01:28:19 ne donne pas de cap, ou donne, ce qui est
01:28:21 encore pire, un cap différent toutes les 3 semaines ?
01:28:23 Un dernier mot là-dessus, après on avance sur
01:28:25 les sujets qu'on va aborder.
01:28:27 Effectivement, on a des points d'accord, mais des points
01:28:29 de désaccord, on ne peut pas parler que de l'immigration
01:28:31 qui coûte, on doit aussi parler de l'immigration
01:28:33 qui rapporte. Et l'immigration légale,
01:28:35 donc l'immigration de travail, l'immigration
01:28:37 des cotisations sociales, l'immigration de la consommation,
01:28:39 l'immigration des métiers en tension dans
01:28:41 notre pays, l'immigration qui fait qu'on n'aurait
01:28:43 pas aujourd'hui d'hôpital public qui fonctionnerait
01:28:45 sans les étrangers en situation régulière,
01:28:47 médecins, enfin cette immigration-là,
01:28:49 on ne peut pas non plus la balayer de l'or de vin et la nier.
01:28:51 Donc oui, ça coûte 54 milliards, mais il y avait une étude
01:28:53 en 2016, j'en termine par là, qui
01:28:55 indiquait que l'immigration nous coûtait
01:28:57 68 milliards à la rapportée 72.
01:28:59 Oui, mais elle ne parlait que d'immigration légale pour les gens qui sont là
01:29:01 depuis un an. Alors là, pardon, mais le chiffre...
01:29:03 Distinguez, alors, dans votre propos,
01:29:05 parce que vous ne la distinguez pas, vous parlez
01:29:07 d'immigration en tout cas. Parlez d'immigration illégale,
01:29:09 l'on se fera d'accord. Mais je pense que le coût
01:29:11 global... L'immigration légale,
01:29:13 elle est utile au pays. Oui, mais je pense qu'aujourd'hui
01:29:15 le bilan est globalement défavorable.
01:29:17 On va avancer, parce que Gabriel Attal a annoncé
01:29:19 l'interdiction du port de la baïa
01:29:21 dans les établissements scolaires. Enfin ! Les responsables
01:29:23 politiques s'en sont largement emparés.
01:29:25 Ça fait remis au goût du jour
01:29:27 la question du port de l'uniforme
01:29:29 à l'école. On va juste faire le point
01:29:31 avec Augustin Donatieux et je vous passe la parole Thibaud de Montbréal.
01:29:33 Le port de l'uniforme à l'école,
01:29:37 parents et enfants ne sont pas vraiment d'accord.
01:29:39 Comme ça, tout le monde est pareil.
01:29:41 Il n'y a aucune différence en ce qui concerne
01:29:43 les marques et tout le bazar qui va avec.
01:29:45 Voilà pourquoi je ne suis pas contre.
01:29:47 Je pense que c'est mieux
01:29:49 d'être contre, parce que c'est
01:29:51 un moment où on évolue,
01:29:53 on se cherche.
01:29:55 Je pense que c'est mieux que chaque étudiant
01:29:57 trouve son style.
01:29:59 Ça va l'air concentré au lieu de se concentrer sur
01:30:01 "moi je suis habillée comme ci, lui il a ceci, il a cela".
01:30:03 Ils vont se reconcentrer sur l'essentiel je pense.
01:30:05 Les élèves perpignanais eux
01:30:07 n'auront peut-être pas le choix.
01:30:09 Louis Alliot, le maire de Perpignan, propose
01:30:11 d'expérimenter une tenue uniforme
01:30:13 dans les écoles de sa commune.
01:30:15 Une proposition faite également début août
01:30:17 par Robert Ménard, le maire de Béziers.
01:30:19 Pour certains syndicats d'enseignants,
01:30:21 la priorité n'est pas là.
01:30:23 Il serait pour nous bien plus raisonnable
01:30:25 de rajouter
01:30:27 des moyens supplémentaires
01:30:29 plutôt que de parler
01:30:31 de la question de l'uniforme
01:30:33 qui apparaît à nos yeux
01:30:35 bien secondaire,
01:30:37 eu égard aux priorités
01:30:39 sur lesquelles nous alertons depuis
01:30:41 de nombreux mois.
01:30:43 Le ministre de l'éducation nationale, Gabriel Attal,
01:30:45 s'est pourtant lui aussi dit ouvert
01:30:47 à une expérimentation, même si
01:30:49 le 11 avril dernier, l'obligation de l'uniforme
01:30:51 du primaire au lycée avait été
01:30:53 rejetée par le Sénat,
01:30:55 malgré l'appui de la droite sénatoriale.
01:30:57 Thibaud de Montbriaille, à la fois sur la question
01:30:59 du port de l'uniforme qui revient
01:31:01 et l'interdiction de la baïa décrétée par Gabriel Attal.
01:31:03 Mais on est exactement dans la
01:31:05 suite logique de ce que je vous disais
01:31:07 à l'instant à propos de l'immigration, sur le cap.
01:31:09 Quel est le cap ? Est-ce que le cap
01:31:11 d'Emmanuel Macron, c'est Jean-Michel Blanquer,
01:31:13 ministre de 2017 à 2022,
01:31:15 qui a été un grand défenseur de la laïcité ?
01:31:17 Ou alors, tout à coup,
01:31:19 Pape Ndiaye, dont on sait
01:31:21 la pugilanimité,
01:31:23 pour ne pas dire plus, sur ces sujets,
01:31:25 et qui était, toujours pareil pour ne pas dire plus,
01:31:27 très en retrait sur ce sujet.
01:31:29 Ou alors Gabriel Attal, qui nous fait
01:31:31 un 180 degrés que moi je trouve magnifique,
01:31:33 que je trouve courageux, que je trouve
01:31:35 assumé. Je sais, parce qu'on me l'a raconté,
01:31:37 la clarté avec laquelle il s'est
01:31:39 exprimé devant les proviseurs l'autre jour, lors d'une
01:31:41 vidéoconférence de rentrée, qui a beaucoup
01:31:43 rassuré un certain nombre de proviseurs, avec lesquels je suis
01:31:45 notamment en lien,
01:31:47 pour parler de ces sujets, et pour parler de la solitude
01:31:49 qui était la leur, lorsque c'était Pape Ndiaye qui était
01:31:51 le ministre. Maintenant, il y a
01:31:53 aux commandes, Ruth Grenell,
01:31:55 un ministre qui est absolument
01:31:57 clair sur ses positions, et
01:31:59 je le salue, parce que c'est courageux. Mais que pense le chef ?
01:32:01 Moi, j'en sais rien. Est-ce que c'est
01:32:03 Blanquer ? Est-ce que c'est Ndiaye ?
01:32:05 Ou est-ce que c'est Attal, qui correspond
01:32:07 à l'idéal d'Emmanuel
01:32:09 Macron ? Maintenant,
01:32:11 je suis rassuré qu'aujourd'hui,
01:32:13 le cap, à cette rentrée 2023,
01:32:15 soit le cap donné avec
01:32:17 beaucoup de fermeté et de clarté par Gabriel Attal.
01:32:19 Maintenant, l'uniforme. L'uniforme,
01:32:21 en soi, si l'ordre est respecté,
01:32:23 il n'y a pas forcément besoin d'uniforme.
01:32:25 Moi, j'y vois un avantage
01:32:27 et peut-être un inconvénient. L'avantage,
01:32:29 c'est que ça peut,
01:32:31 au-delà des questions de vêtements religieux,
01:32:33 ça peut redonner un petit peu
01:32:35 de pompe,
01:32:37 au sens propre du mot, c'est-à-dire
01:32:39 de faste, et donc de gravité,
01:32:41 et donc d'introduire un peu plus
01:32:43 de respect autour de l'école
01:32:45 et dans l'enseignement,
01:32:47 et peut-être frapper un petit peu,
01:32:49 au bon sens du terme, des élèves qui, jusque-là,
01:32:51 ne se rendent pas forcément compte de l'importance
01:32:53 de ce qu'ils viennent vivre à l'école, de même que,
01:32:55 quand ils étaient jeunes, on se levait quand un prof rentrait dans la salle,
01:32:57 etc. Ça, c'est bien. Après,
01:32:59 ce que dit le... - Ça, c'est la question de l'autorité.
01:33:01 - C'est la question de l'autorité, mais vous le savez. - Que vous avez évoquée dans un livre.
01:33:03 - Osons l'autorité. - Osons l'autorité.
01:33:05 - Je suis sensible à l'argument, néanmoins,
01:33:07 du syndicaliste qu'on vient d'entendre,
01:33:09 qui dit que tout ça coûterait très cher.
01:33:11 S'il fallait mettre un uniforme à tout le monde,
01:33:13 ça coûterait évidemment très cher,
01:33:15 parce que ce ne sont pas les familles qui le paieraient,
01:33:17 et peut-être qu'il y a d'autres priorités
01:33:19 en termes budgétaires.
01:33:21 Mais, en tout cas, la réflexion ne doit pas,
01:33:23 sur l'uniforme, se cantonner à la question du vêtement religieux,
01:33:25 mais, bien au-delà, ça peut être
01:33:27 une manière de réintroduire
01:33:29 un petit peu d'autorité dans le système éducatif.
01:33:31 - La question de l'autorité de l'État, elle est prégnante.
01:33:33 Est-ce qu'il y a un moyen de décréter
01:33:35 que l'État a à nouveau de l'autorité,
01:33:37 au moment où les policiers sont pris à partie en permanence,
01:33:39 ou tous ceux qui représentent l'État sont des cibles ?
01:33:43 - Ce qu'il faut, ce n'est pas du droit.
01:33:45 C'est de revenir à la base
01:33:47 de ce que devrait être la politique.
01:33:49 C'est du bon sens.
01:33:51 C'est-à-dire que moi, je suis absolument convaincu,
01:33:53 quand je me balade dans le pays,
01:33:55 quand je parle avec les gens, etc.,
01:33:57 que les gens veulent qu'on en revienne
01:33:59 à quelques règles de bon sens.
01:34:01 C'est-à-dire que celui qui commet une faute,
01:34:03 il est sanctionné à la proportion de la gravité
01:34:05 de la faute qu'il a commise,
01:34:07 et le plus rapidement possible.
01:34:09 Ce n'est pas la peine d'avoir des plans les plus complexes.
01:34:11 Ce n'est pas la peine de faire des grands coups de menton,
01:34:13 des yaka-faucons, etc.
01:34:15 Il faut d'abord rétablir
01:34:17 des règles de base et de bon sens.
01:34:19 Et il faut que notre classe politique,
01:34:21 et je pense qu'elle est usée,
01:34:23 et que les Français, en fait,
01:34:25 attendent beaucoup,
01:34:27 on parle qui sera candidat dans 4 ans.
01:34:29 Moi, je ne suis pas du tout sûr que les candidats dans 4 ans
01:34:31 soient dans les lignes de sondage.
01:34:33 Je pense qu'il faut revenir
01:34:35 à des points très simples.
01:34:37 Il faut dire aux Français,
01:34:39 il y a 5-6 grandes choses à remettre en œuvre,
01:34:41 le reste, il ne faut pas vous emmerder.
01:34:43 Il faut vous laisser faire,
01:34:45 mais par contre, il y a 5-6 points sur lesquels
01:34:47 il faut être absolument inflexible,
01:34:49 et mettre en place des process évidemment simplifiés
01:34:51 qui permettent de rendre crédibles et mesurables
01:34:53 ensuite, en termes de résultats,
01:34:55 les engagements qui auront été pris.
01:34:57 Il faut simplifier tout ça, du bon sens,
01:34:59 de la politique qui est franchie,
01:35:01 appliquer une sanction juste et raisonnable, mais rapide.
01:35:03 - Pas seulement sur les questions de sécurité, j'imagine.
01:35:05 - Non, mais surtout !
01:35:07 Regardez la question de l'énergie,
01:35:09 la France a réussi en 10 ans,
01:35:11 avec la gauche au pouvoir,
01:35:13 à s'aborder sa politique énergétique.
01:35:15 C'est incroyable !
01:35:17 - Donc, il faut revenir du bon sens dans tout ça.
01:35:19 - L'église au centre du village, du bon sens,
01:35:21 des choses simples,
01:35:23 des politiques exemplaires,
01:35:25 et la plupart le sont,
01:35:27 un peu moins tendu sur l'importance
01:35:29 qu'auront médiatiquement
01:35:31 et sondagièrement leurs prochains tweets,
01:35:33 et plus concentré
01:35:35 sur un cap,
01:35:37 quelques mesures de bon sens,
01:35:39 et se laisser quelques années pour les appliquer.
01:35:41 - Le recours au référendum, bonne ou mauvaise idée ?
01:35:43 - Ca dépend de la question.
01:35:45 - Oui, oui, oui, ça sera la réponse.
01:35:47 - Ca dépend de la question,
01:35:49 je ne peux pas vous répondre.
01:35:51 Dans l'absolu, je trouve que c'est plutôt une bonne idée,
01:35:53 mais après, il ne faut pas faire comme en 2005,
01:35:55 où le peuple vote,
01:35:57 et ensuite les élites ne sont pas d'accord
01:35:59 avec le résultat du vote,
01:36:01 et du coup, décrédibilisent
01:36:03 le caractère un peu sacré
01:36:05 que devrait avoir la politique,
01:36:07 aux yeux d'un peuple qui se sent floué.
01:36:09 C'est contre tout ça qu'il faut lutter,
01:36:11 et sur lequel il faut revenir.
01:36:13 - Thibaud de Montbréal, merci beaucoup d'être revenu ce soir
01:36:15 sur Europe 1 et sur ces news d'En punchline.
01:36:17 Merci beaucoup à Geoffroy Lejeune, à Karim Zérébi.
01:36:19 Dans un instant sur Europe 1, vous retrouverez Hélène Zellani,
01:36:21 et sur ces news, vous aurez le plaisir de retrouver
01:36:23 Christine Kelly avec ses chroniqueurs.
01:36:25 Bonne soirée à vous sur nos deux antennes et à demain.
01:36:27 ♪ ♪ ♪