Alassane Sangaré, qui avait été placé en détention provisoire à la prison de Fleury-Mérogis en Novembre 2022 pour un simple différend de voisinage dans lequel il n'était même pas impliqué, est décédé dans des circonstances suspectes. Bien que le verdict officiel ait été un s*icide par pend*ison, la famille a remarqué des marques de coups lorsqu'elle a eu l'opportunité de voir le corps d'Alassane. Aujourd'hui, sa sœur est venue témoigner au nom de toute sa famille et de ses proches. Elle nous raconte son long combat pour obtenir justice et vérité sur cette affaire.
Vous pouvez soutenir sa famille sur instagram : https://www.instagram.com/pouralassanesangare/
Suivez O-Rigines le nouveau média qui s’intéresse à l’histoire des histoires.
Podcast : bit.ly/Origines_podcast
Youtube : https://www.youtube.com/@originesmedia
Instagram : https://www.instagram.com/origines.media
Twitter : https://twitter.com/Originesmedia
TikTok : https://www.tiktok.com/@originesmedia
Vous pouvez soutenir sa famille sur instagram : https://www.instagram.com/pouralassanesangare/
Suivez O-Rigines le nouveau média qui s’intéresse à l’histoire des histoires.
Podcast : bit.ly/Origines_podcast
Youtube : https://www.youtube.com/@originesmedia
Instagram : https://www.instagram.com/origines.media
Twitter : https://twitter.com/Originesmedia
TikTok : https://www.tiktok.com/@originesmedia
Category
😹
AmusantTranscription
00:00 ce qui paraît, il se serait suicidé.
00:02 Et là on commence à dire mais quoi ?
00:04 Mais comment vous pouvez sortir ce genre de choses ?
00:07 Comme ça, l'autopsie n'avait même pas été faite.
00:09 Donc là on a des paroles de gendarmes,
00:11 de représentants de la loi,
00:12 qui nous disent des choses basées sur rien.
00:15 Il y avait vraiment quelque chose de louche.
00:17 On essayait de nous cacher.
00:18 Alassane a été placé en détention provisoire
00:21 le 19 novembre à la maison d'arrêt de Fleury-Mérogis
00:24 pour une altercation suite à un conflit de voisinage
00:27 à laquelle il n'avait même pas participé.
00:28 Et malheureusement, il est décédé cinq jours après
00:31 son placement en détention provisoire.
00:33 C'est vrai qu'il subissait un harcèlement
00:35 de ses voisines depuis un an.
00:37 Cette personne a décidé de leur prouver la vie
00:40 avec l'aide et la complicité du commissariat de proximité
00:43 puisqu'elle avait un contact là-bas.
00:45 Et Alassane et sa femme étaient régulièrement convoquées
00:48 pour répondre de diverses raisons.
00:51 "T'as pas dit où ?"
00:52 À un moment donné, elle se plaignait
00:54 d'avoir ses pneus percés.
00:55 Elle accusait Alassane parce qu'apparemment,
00:57 il faisait trop d'aller-retour.
00:59 Sauf qu'Alassane avait des astreintes
01:01 puisqu'il travaillait également de nuit,
01:03 il était à la place à chaque moment.
01:04 Mon frère et ma belle-sœur sont partis porter plainte.
01:06 La dame, la voisine en question, est partie porter plainte.
01:09 Mais les seules personnes qui ont été convoquées
01:11 pour être mises en garde à vue,
01:12 c'était ma belle-sœur et mon frère
01:14 pour une violence en réunion.
01:15 Et alors que la voisine en question n'a répondu
01:17 à aucun des faits qui nous ont été reprochés.
01:20 Quand ma belle-sœur m'a dit qu'Alassane
01:22 était en garde à vue, je me suis dit "Quoi ?"
01:24 Pour une altercation ?
01:25 On est une fratrie, on a tous grandi ensemble à Créteil.
01:29 Nous, on entourait, on était les femmes de sa vie.
01:31 Il m'appelait toutes les semaines
01:32 et quand je ne l'avais pas, je m'inquiétais.
01:34 Donc je le contactais, il se confiait beaucoup.
01:36 Il me racontait toute sa vie.
01:38 Alassane, il a grandi avec des femmes,
01:40 donc c'était aussi une pipelette.
01:41 Il parlait beaucoup, il adorait s'exprimer,
01:44 racontait toutes ses émotions à nous toutes
01:46 et à ma mère aussi en particulier,
01:48 avec qui il était très, très, très, très proche.
01:49 On savait que la voisine avait un contact
01:52 avec le commissariat et qu'il fallait faire attention.
01:53 Donc du coup, on avait pris tout de suite un avocat
01:55 qui avait été très rassurant, nous disant
01:57 « oui, il travaille, il est inséré à plein la vie sociale,
02:00 il a des enfants, ne vous inquiétez pas,
02:02 même s'il part en garde à vue ou en détention,
02:05 moi, je vais récupérer les éléments,
02:06 je ne vais plus le faire sortir rapidement. »
02:08 Et il est décédé le 24 novembre 2022,
02:11 donc cinq jours après son placement en détention prévisoire.
02:14 Donc nous, déjà pendant les cinq jours,
02:15 on était très rassurant,
02:16 sachant que sa femme avait eu un appel de la SPIP,
02:19 c'est une personne avec qui des détenus sont en lien
02:22 pour savoir comment ils vont,
02:23 pour lui dire qu'Alassane allait très, très bien.
02:25 Mais qu'il demandait juste des affaires chaudes,
02:27 puisqu'il faisait très froid.
02:28 Moi, ma mère, elle avait fait aussi une demande de parloir,
02:30 ma belle-sœur aussi.
02:31 Donc voilà, pour nous, c'était une histoire de quelques jours.
02:34 Moi, je l'ai appris en plus par ma sœur,
02:35 je commence à crier, je lui dis « mais qu'est-ce que tu me dis ?
02:38 Quoi ? Qu'est-ce qui se passe ? »
02:39 J'appelle ma belle-sœur sur le chemin,
02:40 elle est dans tous ses états,
02:42 elle me tend un numéro, elle me dit
02:43 « ils sont passés à la maison,
02:44 ils m'ont annoncé le décès d'Alassane,
02:46 sans aucune explication,
02:47 mais ils m'ont dit d'appeler ce numéro. »
02:49 Moi, j'essaie de reprendre mes esprits,
02:51 j'appelle le numéro en question,
02:52 qui correspond à la gendarmerie de Fleury-Mérogis,
02:55 et là, j'ai une personne en ligne,
02:56 elle me dit « vous appelez pour M. Sanghar Alassane ? »
02:59 « Oui, oui, il est décédé le 24 novembre au matin. »
03:01 Donc déjà, on se dit « je raccroche ? »
03:04 Je lui dis « mais qu'est-ce qui se passe ?
03:05 On est le 25 novembre à 15h,
03:07 on nous annonce son décès,
03:08 mais en fait, il était déjà mort depuis la veille au matin,
03:11 et on ne nous avait rien dit.
03:12 Ma mère avait déposé un permis de visite
03:15 le 24 novembre matin au tribunal d'Évry,
03:18 et en fait, son fils était déjà mort.
03:21 Ma belle-sœur avait déposé un permis de visite
03:24 le vendredi 25 au matin,
03:27 son mari était déjà mort.
03:29 Personne ne les a informés.
03:31 On les a laissés déposer ces permis de visite,
03:34 ils ont laissé un jour et demi,
03:35 et ils sont venus tranquillement annoncer le décès
03:38 à ma belle-sœur sans aucune notification.
03:41 Et quand je demande de quoi il est mort
03:43 à la gendarmerie de Fleury,
03:45 on me dit que le gendarme en charge de la banquette
03:47 n'est pas du tout disponible,
03:48 et qu'il faut qu'on attende tout un week-end
03:50 pour que cette personne nous contacte le lundi matin.
03:53 C'est un mépris total qu'ils ont pour la famille.
03:55 Alassane était très connu, il connaissait beaucoup de monde,
03:58 et puis les rumeurs vont vite.
04:00 Donc toutes les personnes,
04:01 tout le monde commençait à entendre ce qui s'était passé,
04:04 tout le monde vient chez ma mère,
04:06 tout le monde nous demande "oui, qu'est-ce qui s'est passé ?
04:09 Qu'est-ce qu'il faisait déjà en prison ?"
04:10 parce que ce n'était pas son profil.
04:12 Et quand on leur explique la terre cassée, etc.,
04:14 ils nous disent "mais non, mais ce n'est pas possible,
04:15 il y a quelque chose qui s'est passé,
04:17 et en plus il en meurt cinq jours après".
04:18 Donc il y a plein de questions qui nous sont posées,
04:21 on ne comprend pas déjà,
04:24 on essaie de gérer,
04:25 ça va dans tous les sens.
04:27 À un moment donné, je me rappelle que je suis la voisine de Alassane Traoré,
04:31 et là je me décide de la contacter.
04:33 Et je lui explique la situation,
04:35 elle est complètement attristée,
04:37 attirée par ce que je lui raconte,
04:38 et elle me dit "moi si je suis vous,
04:40 je vous déplace tout de suite devant en fleurie".
04:42 Et je demande d'avoir des explications.
04:44 On avait dit qu'on ne partirait pas
04:46 tant qu'on n'aurait pas identifié son corps,
04:48 et tant qu'on ne saurait pas de quoi il est mort.
04:50 "Ah, ce qui paraît, il se serait suicidé".
04:54 Et là on commence à dire "mais quoi ?
04:56 Mais comment vous pouvez sortir ce genre de choses ?
04:58 Comme ça, on n'est même pas reçus,
05:01 comme ça à l'extérieur, devant plein de gens,
05:04 et puis cette personne se rend compte de son erreur,
05:06 et là elle dit "ah, moi je n'étais pas là ce jour-là,
05:08 mais c'est ce qui se dit".
05:09 Voilà.
05:10 Donc nous on décide de dire qu'on ne partira pas,
05:13 et que ce n'est pas comme ça que ça se passe.
05:15 Donc ensuite, on a la numéro 3 de la prison qui est venue.
05:18 C'était des réponses vagues,
05:21 vraiment, qu'on lui demandait
05:22 pourquoi on n'avait pas été informé le jour du décès.
05:25 "Oh, on n'a pas vos coordonnées".
05:26 Et là, quand on lui dit "non, c'est faux,
05:28 vous aviez nos coordonnées,
05:29 puisque la SPIP a appelé sa femme deux jours avant,
05:32 donc vous aviez nos coordonnées".
05:34 "Ah, là vous savez, c'est compliqué".
05:36 Il y avait vraiment quelque chose de louche
05:39 qu'on essayait de nous cacher.
05:40 L'autopsie n'avait même pas été faite.
05:42 Donc là, on a des paroles de gendarmes,
05:43 de représentants de la loi,
05:45 qui nous disent des choses, mais basées sur rien.
05:48 En fait, la seule chose, c'était de nous dire tout et n'importe quoi,
05:51 juste pour qu'on parle.
05:52 Donc un gendarme, représentant de la loi,
05:54 nous dit "vous savez, on peut se suicider avec tout,
05:57 avec du drap qu'on peut découper, des choses comme ça".
06:00 On dit "bah, dites-nous de quoi il est mort,
06:02 et comment, par exemple, il aurait pu mettre un drap,
06:04 à quelle partie ?
06:05 Vous avez accès au dossier".
06:06 Mais on a continué.
06:07 Il y a une famille qui est venue aussi spontanément
06:08 à notre rencontre,
06:10 parce qu'ils avaient une personne incarcérée.
06:12 Cette personne avait entendu les choses ce jour-là,
06:15 et c'est ce jour-là où, la première fois,
06:17 nous, nous avons entendu une version qui différait
06:20 de ce que l'administration pénitentiaire
06:23 et la gendarmerie voulaient nous faire croire.
06:25 Son proche lui aurait fait part de violences
06:28 qui auraient été exercées sur Alassane,
06:31 et ces violences qui auraient été la cause de son décès.
06:36 On était tellement sidérés qu'on n'y croyait pas.
06:38 Moi, sincèrement, je ne croyais pas que c'était Alassane.
06:41 Moi, je leur disais, moi, mon gendarme,
06:43 "Est-ce que vous êtes sûr que c'est Alassane Sengare ?"
06:45 Moi, tant que je ne l'avais pas vue,
06:47 je n'y croyais pas.
06:48 Donc, je m'accrochais à cet espoir-là,
06:50 que ce ne soit pas lui qui se soit trompé.
06:54 Donc, en s'accrochant à cet espoir-là,
06:57 finalement, ça nous a donné une force
06:59 de pouvoir avoir tous les éléments
07:02 qu'on a pu voir dès le début.
07:03 Sauf que le coup près est tombé
07:07 cinq jours après l'annonce du décès d'Alassane,
07:11 parce qu'après toutes les actions qu'on a menées dès le début,
07:13 il y a eu une autopsie qui a été faite.
07:14 Le lendemain, elle nous a autorisées à aller le voir
07:18 au funérarium, de sortir du péret.
07:22 Et donc, voilà, là, ma voix s'est émeutée.
07:25 Parce que là, ce jour-là,
07:28 on allait vraiment se rendre compte que c'était lui.
07:31 Là, j'allais vraiment me rendre compte que c'était film.
07:34 C'était vraiment film.
07:36 Et donc, on y est allés.
07:37 On avait rendez-vous en début d'après-midi.
07:39 On est allés quelques membres de la famille.
07:42 Et là, quand ils ont ouvert, il n'y avait plus de doute.
07:45 Et là, c'était dur.
07:46 Moi, j'ai eu une montée de colère qui m'était en moi.
07:50 J'ai eu une rage.
07:52 Une rage parce qu'en plus de me voir
07:57 et aussi me rendre compte tout de suite qu'il me montait.
08:01 On a remarqué une grosseur ici, vers le bas du visage,
08:06 un incendie sur la boîte crânienne, là, ici.
08:10 Des hématomes, des hématomes un peu partout,
08:13 quoi, sur le visage, sincèrement.
08:15 Non, comment on peut nous parler de suicide
08:17 alors que nous, nous ne sommes pas médecins,
08:19 nous ne sommes pas, enfin, voilà, professionnels.
08:22 Et tout de suite, on a remarqué qu'il y avait des choses étranges
08:26 et qu'il y avait des violences, c'est certain.
08:28 Il y avait des violences.
08:29 Et ça a été dur pour ma mère parce qu'elle a perdu son seul fils
08:33 avec qui elle était très, très proche.
08:35 Donc, ça a été très, très dur pour nous aussi.
08:39 Parce que c'est ça, on avait tout, enfin, on l'avait en face de nous.
08:42 On l'avait en face de nous.
08:43 Puis, s'imaginer qu'il avait souffert en partant
08:49 parce que, voilà, les traces qu'on a vues,
08:52 voilà, ça n'a pas été facile pour lui.
08:54 Donc, s'imaginer tout ce qu'il a pu traverser comme émotions
08:57 avant de partir, c'est dur.
09:00 Et voir son petit frère allongé,
09:02 un jeune homme qui avait toute sa vie devant lui,
09:05 qui laisse trois enfants, trois petits-enfants et qui nous laisse...
09:11 C'est dur, c'est dur.
09:12 C'est inhumain ce qu'ils nous ont fait.
09:13 C'est inhumain ce qu'ils nous ont fait.
09:15 On a pris un tâche avec un avocat
09:17 qui lui a tout de suite demandé le rapport d'autopsie.
09:19 Comme je le répète, il est décédé le 24 novembre.
09:22 L'autopsie a eu lieu deux, trois jours après.
09:24 Il y a un rapport d'autopsie pour nous
09:26 qui nous semblait devoir être envoyé très rapidement.
09:29 Et donc, les fêtes passent.
09:31 Début janvier, on n'a toujours rien.
09:33 Donc, le 13 janvier, on décide d'aller se mobiliser
09:35 devant l'Institut médico-légal pour demander
09:37 quand est-ce que ce rapport allait être envoyé au parquet
09:41 et ensuite envoyé à notre avocat.
09:43 En fin de journée, le médiateur nous dit
09:46 que le rapport a été envoyé au parquet début janvier.
09:50 Ce même parquet disait à notre avocat
09:52 qu'il ne l'avait pas reçu
09:54 et que des réceptions allaient lui faire suivre.
09:56 Le 10 février, nous avons enterré Alassane.
09:59 Le 10 février, ça a été la pire journée de notre vie.
10:02 La pire journée de notre vie.
10:04 Parce que là, de voir dans un cercueil qui se ferme,
10:10 et là, on se dit ça y est, c'est fini.
10:14 Allez, c'est dur.
10:15 Parce que là, on se rend compte que c'est fini,
10:19 qu'il part pour son dernier voyage, en fait.
10:23 Et donc, pour voir son petit frère allongé dans un cercueil
10:28 qu'on va refermer et qu'on ne verra plus jamais,
10:32 c'est horrible.
10:33 On ne peut pas faire un délire.
10:34 Surtout dans ces conditions,
10:36 surtout qu'on est toujours en train de se battre.
10:37 On est reparti aussitôt dans la quête de rétablir la vérité.
10:42 Début mai, notre avocat a enfin reçu
10:45 le rapport d'autopsie et le dossier de l'enquête.
10:47 C'est notre première victoire.
10:48 Comme on s'y attendait,
10:50 ce dossier qui a été complètement bâclé
10:53 met en évidence des incohérences,
10:55 des éléments qui ne vont pas.
10:56 C'est en rapport avec le rapport d'autopsie,
10:59 puisqu'ils annoncent deux causes différentes de mort.
11:02 Donc c'est impossible.
11:03 Si soit le médecin autorisé est d'accord sur une seule cause,
11:06 mais on ne peut pas avoir deux causes différentes,
11:07 et en plus, qui n'ont aucun rapport ni l'un ni l'autre.
11:10 Ensuite, ce serait le matériel qui aurait été utilisé
11:13 par Alassane pour se pendre.
11:15 Donc ce sera un téléphone.
11:16 Et techniquement, il est impossible
11:17 qu'Alassane se soit pendu avec ce téléphone,
11:20 puisque le téléphone était à un mètre du sol.
11:23 Et donc du coup, Alassane faisait 1m90,
11:25 il n'aurait pas pu se pendre,
11:26 il n'y avait rien dans cette cellule pour maintenir un fil.
11:30 Ensuite, ce fil était trop court
11:31 pour qu'Alassane puisse se pendre avec.
11:33 Ça veut dire qu'il se serait pendu lui-même.
11:35 En fait, il se serait serré la corde autour du cou lui-même.
11:38 Il ne peut pas se pendre en ayant ses pieds au sol.
11:41 Aussi, tous les éléments qui auraient été retrouvés autour de lui,
11:46 il y a une béquille,
11:47 on ne sait même pas d'où sortait cette béquille,
11:49 puisqu'Alassane est rentré en détention provisoire.
11:51 Il était sur ses deux jambes.
11:53 De toute manière, nous avons porté plainte.
11:55 Nous avions déjà porté plainte le 20 janvier
11:57 contre X pour violences volontaires aggravées
11:59 ayant entraîné la mort sans intention de la donner.
12:01 Avec les éléments que nous avons reçus,
12:03 parce qu'il apparaît clairement que 5 surveillants
12:06 de la maison d'arrêt de Florian-Rémy-Rogis ont violenté Alassane,
12:10 notre plainte va être requalifiée
12:13 et va être visée contre ces 5 surveillants
12:16 pour violences volontaires.
12:17 Là, notre avocat est en train de requalifier la plainte.
12:21 En plus du rapport d'autopsie, il y a le dossier de l'enquête
12:24 et il y a les témoignages des surveillants
12:27 qui étaient là sur place et qui ont constaté le décès d'Alassane.
12:31 Donc eux, pareil, ils sont aussi contradictoires dans leurs témoignages.
12:34 Il y a beaucoup, beaucoup de manquements dans ce dossier
12:36 parce que les voisins de cellules d'Alassane n'ont pas été entendus.
12:39 Dans le rapport d'autopsie, il y a deux thèses qui se contredisent.
12:42 Donc le rapport de synthèse, c'est le premier rapport
12:46 qui est sorti par le médecin légiste dès la fin de l'autopsie.
12:49 La cause du décès pour ce médecin était un infarctus.
12:53 Et dans le rapport de dopsie, il indique que c'est l'asphyxie
12:57 compatible avec une pendaison.
12:59 Il avait demandé les vidéosurveillances du jour du décès d'Alassane,
13:03 le dossier de l'enquête et le rapport d'autopsie.
13:05 Ce qu'il a reçu, sauf comme par hasard, la vidéosurveillance
13:09 qui était en face de la cellule d'Alassane.
13:12 Ça, il n'a pas reçu.
13:12 Nous, on va le laisser gérer toute la partie judiciaire.
13:15 Et nous, aujourd'hui, on a décidé de mener toujours nos actions
13:18 pour dénoncer ce qui s'est passé,
13:21 pour expliquer qu'il y a des choses graves qui se passent dans notre pays.
13:24 Le problème de la prison, c'est que les gens ne s'y intéressent pas
13:27 en pensant que si la personne est en prison, c'est qu'elle l'avait mérité.
13:30 Mais moi, comme je le rappelle souvent, Alassane, il avait été incarcéré
13:33 pour une altercation, un conflit de voisinage,
13:36 surtout à laquelle il n'avait pas participé.
13:37 Aujourd'hui, si on ne médiatise pas les affaires,
13:40 Alassane, ce serait juste un numéro d'écrou.
13:42 Et c'est tout. Un fait divers, banal.
13:45 Ce n'est pas possible qu'il y ait des morts suspects comme ça.
13:47 Et toujours, ce sont des morts liées à un suicide.
13:50 Donc en Tonkus, on est pris par la douleur, par le chagrin.
13:53 Moi, je comprends totalement des familles qui n'ont pas la force
13:55 de faire ce qu'on a fait aujourd'hui.
13:57 La seule chose qu'on souhaite, et on ne lâchera rien,
14:00 tant qu'on n'aura pas la vérité, toujours de façon pacifiste.
14:03 Nous, notre façon d'être, c'est de façon digne.
14:07 On a le droit de demander la vérité.
14:10 Donc nous allons jusqu'au bout.