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Sébastien Leroy, Maire de Mandelieu-la-Napoule dans les Alpes-Maritimes (06), lutte contre la sécheresse avec le gazon de sa ville.
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##LA_PAROLE_AU_TERRAIN-2023-08-02##

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News
Transcription
00:00 Pendant que dans le nord de la France, la journée va être marquée par des grosses rafales de vent et des pluies intenses,
00:04 au sud, la sécheresse continue de faire des dégâts.
00:07 Mais certaines villes ont des idées originales pour y faire face.
00:09 C'est le cas à Mendelieu-Lanapoule.
00:11 Et nous sommes avec son maire Sébastien Leroy.
00:14 Bonjour M. le maire.
00:15 - Bonjour.
00:16 - Oui, bonjour M. le maire du côté des Alpes-Maritimes.
00:18 Merci d'être avec nous ce matin sur Sud Radio.
00:20 Alors face à la sécheresse à laquelle vous êtes confronté,
00:23 vous avez décidé de repeindre l'herbe en vert.
00:27 On va revenir sur cette initiative très originale.
00:30 Mais d'abord, comment l'idée vous est-elle venue ?
00:32 Pourquoi une telle décision finalement ?
00:34 - Alors en fait, on a tant à nez de mesures sur l'adaptation de notre territoire à la sécheresse.
00:41 On a notamment la réutilisation des eaux recyclées, traitées.
00:45 Vous savez, c'est toutes ces eaux usées qu'on a jetées en mer et aujourd'hui qu'on récupère.
00:48 Donc on arrive avec ça à arroser des espaces verts, à nettoyer les rues.
00:52 Donc c'est une économie très importante d'eau potable.
00:55 Mais comme c'est un système qui a été bloqué par l'État pendant 10 ans
00:58 pour des questions purement bureaucratiques,
01:01 aujourd'hui on a essayé de trouver d'autres solutions pour aider la nature
01:04 à traverser notamment dans les espaces qu'on ne peut pas arroser sur des grandes surfaces.
01:08 Et cette teinte que j'avais vue moi utiliser en Amérique du Nord, notamment sur les golfes,
01:13 eh bien c'est quelque chose que j'ai trouvé intéressant
01:16 puisque une société mandolocienne m'en a reparlé.
01:19 C'est un colorant à base d'algues en réalité,
01:22 qui a la mérite à la fois d'apporter des nutriments à la terre et de colorer
01:26 et en même temps de protéger la plante de la chaleur.
01:28 Et quand on a des vastes espaces d'herbes sèches au milieu de l'espace urbain,
01:32 qui sont extrêmement jaunis par toutes les sécheresses,
01:34 eh bien en les traitant on les aide à traverser la période de chaleur
01:37 et en plus on leur rend leur colorant naturel.
01:39 Donc c'est agréable pour le citoyen et c'est assez intéressant à avoir.
01:42 - Et donc une teinte naturelle en l'occurrence, c'est ça ?
01:46 - Tout à fait, c'est un colorant.
01:47 En fait ce sont des composés qui sont 100% végétaux.
01:50 Notamment la couleur vient des algues qui sont un des composants du produit,
01:53 dont la formule est bien sûr gardée secrète.
01:56 Et en fait c'est pour ça que le gazon retrouve son aspect, on va dire, divers.
02:01 - Et c'est une entreprise française ?
02:03 J'imagine que là c'est une fierté supplémentaire ?
02:07 - C'est une société de Mont-de-Lieu, donc française,
02:09 qui se produit, elle a un peu amélioré pour pouvoir faire de grandes surfaces
02:14 à un coût qui est extrêmement réduit.
02:15 On est de l'ordre de 30 centimes le mètre carré avec la pose.
02:21 C'est-à-dire que c'est l'entreprise qui le met en place,
02:24 ce sont les agents de l'entreprise qui le font, ce ne sont pas les agents de la ville.
02:28 Donc c'est très économique, pour vous donner une idée,
02:30 pour faire un rond-point de 1000 mètres carrés, ça coûte à peu près 300 euros à la ville.
02:35 - Oui, effectivement, donc économique avec cette solution.
02:39 Et puis on diminue aussi l'arrosage, finalement c'est ça l'objectif ?
02:44 Vous savez un petit peu au niveau des économies ce que ça donne ?
02:47 - Alors ce sont des surfaces justement qu'on n'arrose plus.
02:50 Comme on est nous en vigilance sécheresse, donc on est en économie d'eau,
02:54 puisque vous savez aujourd'hui, notamment dans les villes,
02:57 il faut savoir que tout l'eau qui est utilisée est de l'eau potable.
03:00 Que ce soit pour nettoyer les voiries, pour arroser les grandes tendues d'espace vert,
03:04 c'est pour ça que la réutilisation de l'eau reçue, qui est traitée,
03:07 qu'on jetait en mer, qui est de l'eau potable en fait,
03:08 qui n'est pas considérée comme potable de par la loi,
03:10 mais qui est de l'eau pure, aujourd'hui est réutilisée.
03:12 Et comme il n'y a pas de réseau qui peut la faire parcourir sur ses distances
03:17 et notamment la mettre dans les réseaux d'arrosage,
03:19 puisqu'on a perdu 10 ans, eh bien on doit arroser avec des camions.
03:22 Donc ces grands espaces-là qui sont notamment au milieu des circuits routiers,
03:25 les grands ronds-points ne sont plus arrosés, donc l'herbe est extrêmement sèche.
03:29 Et plutôt que d'avoir de vastes étendues, on va dire, un petit peu désherbées,
03:33 complètement craquelées, eh bien avec ce système,
03:36 on aide la plante à traverser la chaleur,
03:38 on donne un aspect plus agréable aux citoyens qui est dans son espace urbain,
03:42 et quand la pluie va revenir, eh bien l'herbe va repartir beaucoup plus vite.
03:45 - Ça part d'ailleurs cette couleur avec la pluie, ça se maintient ?
03:50 - Alors ça dure 2 à 3 mois,
03:53 ce qui en fait est tout à fait intéressant,
03:54 puisque du coup on fait un passage et ça tient tout l'été,
03:57 et quand les pluies reviendront en septembre-octobre,
04:00 eh bien après la nature jouera son rôle et l'herbe repartira normalement.
04:04 - Pour l'instant on est sur une expérimentation ?
04:08 - Alors on a fait une expérimentation sur ce premier rond-point,
04:11 là je compte le déployer sur d'autres justement,
04:15 puisque ça a bien marché,
04:17 et c'est quelque chose qui est quand même assez agréable à voir.
04:21 Donc on va traiter plusieurs ronds-points qui sont dans la même configuration,
04:24 c'est-à-dire au milieu des voies,
04:27 par définition notamment des grands axes,
04:29 et qui n'ont pas d'arrosage qui puisse être fait par camion,
04:31 et comme ça on aura un trac urbain qui sera beaucoup plus agréable à voir.
04:36 - On parlait, à l'instant vous nous en parliez, de la question de l'eau potable,
04:40 le ministre de la Transition écologique Christophe Béchut a sonné l'alerte hier à ce sujet.
04:45 Plus de 100 communes en France privées d'eau potable en l'occurrence,
04:49 vous-même vous êtes inquiet ou vous en êtes à ce niveau-là du côté de Mandelieu, Napoléon ?
04:55 - Alors de notre côté on a eu une vigilance qui s'est installée en début d'été,
04:59 puisqu'on avait des précipitations qui étaient exponentielles depuis deux ans,
05:03 donc des ressources en eau qui étaient très basses.
05:05 On a eu des pluies au mois de juin qui ont permis, en ce qui nous concerne,
05:09 de reconstituer des ressources suffisantes,
05:11 notamment parce que nous on a un lac, le lac de Saint-Cassien,
05:14 qui est une grande retenue d'eau qui nous alimente,
05:16 et on a la chance d'avoir des cours d'eau qui traversent la ville,
05:19 donc ça aide également à la nature à traverser ces périodes.
05:21 Il y a des endroits où effectivement, dans les Alpes-Maritimes,
05:24 il y a une pénurie avancée d'eau, c'est-à-dire qu'il n'y a plus du tout d'eau.
05:28 Donc aujourd'hui effectivement on a de grandes difficultés,
05:31 ça nécessite beaucoup d'investissements à réaliser,
05:33 parce que vous savez l'eau c'est plusieurs choses,
05:35 c'est une diversification de la ressource, mais c'est aussi un entretien du réseau,
05:38 parce que si vous avez des réseaux fuyards qui n'amènent que 60 litres sur 100,
05:43 c'est là aussi où est le problème, donc c'est un travail de très longue haleine,
05:46 et on doit diversifier notre approche, et on doit déployer de nouvelles mesures,
05:50 et pas se contenter de ce qu'on a toujours fait.
05:52 - Et je l'entendais, vous l'avez dit à plusieurs reprises,
05:54 vous en voulez d'une certaine manière à l'État ?
05:56 On a pris du retard à ce niveau-là, sur le développement de ces solutions ?
06:01 - C'est pas qu'on a pris du retard,
06:02 c'est qu'on a complètement loupé une décennie de travail,
06:05 c'est-à-dire que la France, il y a 10 ans,
06:07 et notre territoire aurait pu être leader et innovant en Europe,
06:11 et presque au monde sur l'utilisation des eaux traitées usées,
06:14 ça fait 10 ans qu'ils nous bloquent pour des considérations des technocrates
06:17 dans un bureau de Paris, en expliquant qu'on n'est pas sûrs
06:20 que cette eau qu'on rejette en mer ne puisse pas être considérée
06:23 comme quelque chose de dangereux pour la santé humaine,
06:25 donc on a dû faire des dizaines d'analyses qui nécessitaient toujours d'autres analyses,
06:30 du coup on n'a rien fait, et tous les autres pays l'ont fait.
06:33 C'est-à-dire qu'aujourd'hui la France est à moins d'un pour cent de réutilisation de ces eaux usées,
06:37 alors que l'Espagne est à plus de 10, que l'Italie est à 15,
06:40 que l'Israël est à 80, et les pays du Maghreb sont autour de 20.
06:44 On a encore démontré que la bureaucratie
06:49 non seulement détruisait l'innovation, mais faisait perdre à la France des opportunités énormes.
06:53 - Sébastien Leroy, je le rappelle, un maire de Montpellier-Lanapoule,
06:57 dans les Alpes-Maritimes, un grand merci d'avoir été avec nous ce matin sur Sud Radio,
07:01 et je vous souhaite une très belle journée.
07:02 Merci M. Le Maire.

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