Laurent Jacobelli : «Les victimes de l'ensauvagement de la société n'intéressent pas les bien-pensants»

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Chaque matin de l'été, à 8h15, Alexandre Le Mer en juillet et Lionel Gougelot en août reçoivent une personnalité au centre de l'actualité. Ce lundi, Laurent Jacobelli, député RN de Moselle et porte-parole du Rassemblement national, revient sur le texte réclamant plus de considération pour les victimes, sur la situation au Niger et sur l'autorisation du burkini.
Retrouvez "L'invité du 8h13" sur : http://www.europe1.fr/emissions/linterview-politique-de-8h20
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Transcription
00:00 - L'Europe 1 8h13, votre invité ce matin, Lionel Laurent Jacobelli, député de Moselle et porte-parole du Rassemblement National.
00:06 - Bonjour Laurent Jacobelli. - Bonjour.
00:08 - Bienvenue dans les studios d'Europe 1.
00:10 Des victimes ou des familles de victimes de violences, de crimes ou de terrorisme ont publié une lettre ouverte hier dans le journal du dimanche
00:17 appelant à un peu plus de considération de la part du monde politique mais aussi du monde médiatique
00:23 et plus précisément de la part d'Emmanuel Macron.
00:25 Dernier exemple en date, le drame du jeune Enzo dont vous avez bien évidemment entendu parler, poignardé pour un regard de travers comme on a pu le dire.
00:34 "Nos calvaires n'intéressent pas grand monde" disent les signataires de cette lettre ouverte.
00:39 Est-ce que vous comprenez cette colère ?
00:41 - Bien sûr que je la comprends et ce long texte très digne, très simple, écrit avec des mots qui vont droit au cœur,
00:49 appelle deux choses, d'abord l'émotion et puis la raison.
00:51 L'émotion parce qu'on ne peut pas ne pas être en empathie avec ces familles qui ont perdu un proche et dont toute la vie a été bouleversée
00:57 dans l'indifférence des pouvoirs publics avec souvent une caste politico-médiatique qui ignore ses victimes et leur famille
01:07 et puis ça appelle à la raison parce qu'on est dans une société qui marche à l'envers avec une vraie inversion des valeurs.
01:12 C'est-à-dire que le sort des honnêtes gens qui se font agresser par des voyous, les victimes de l'ensauvagement de la société
01:17 n'intéressent pas les belles-âmes, n'intéressent pas les bien-pensants.
01:21 - Cette indifférence, en tout cas vécue comme telle, elle tient à quoi selon vous ?
01:26 - Elle tient à cette inversion des valeurs, c'est-à-dire qu'il y a aujourd'hui une espèce de masochisme sociétal de la part d'une certaine élite,
01:34 plutôt à gauche d'ailleurs, certains journalistes et certains décideurs politiques.
01:38 Quand c'est un voyou qui est blessé ou qui meurt, eh bien là la caste médiatique s'emballe,
01:44 politique aussi en essayant d'expliquer que la France est raciste, que la police tue.
01:48 En revanche, quand c'est une victime de ces mêmes voyous, là tout le monde se tait.
01:53 Pourquoi est-ce qu'ils se taisent ? Probablement parce que c'est l'aveu de l'échec de leur politique,
01:56 l'aveu de l'échec du laxisme judiciaire, l'aveu de l'échec de la victimisation des voyous.
02:05 On est dans une logique de l'excuse et qui fait qu'on oublie les victimes
02:08 et qu'on s'attache à trouver des explications aux actes les plus innovables.
02:12 Il faut remettre les choses à l'endroit, alors protéger les victimes et arrêter les voyous.
02:15 - Peut-être Laurent Jacobelli, peut-être, mais ce type de revendication, aussi compréhensible soit-elle,
02:20 ne risque-t-elle pas de créer une sorte de concurrence victimaire ?
02:23 Juliette Méadel, qui est l'ancienne secrétaire d'État socialiste, considère que
02:27 l'expression de ces victimes est juste et pondérée, mais qu'il ne doit pas y avoir de hiérarchie des victimes.
02:32 - Mais je suis d'accord, quand Olivier Véran appelle le jeune Hedi,
02:36 qui a été, vous le savez, victime, attaqué par un flashball,
02:41 mais qui ne l'appelle pas la famille du jeune Enzo, on peut se poser la question, oui, de ce deux poids deux mesures.
02:47 On peut se demander pourquoi, à chaque fois que quelqu'un qui échappe à la police
02:51 ou qui est pris lors d'une émeute est blessé, alors beaucoup de gens viennent pleurer à la télévision,
02:57 et que quand c'est un jeune qui n'est pas issu de ces mêmes quartiers, mais qui est victime
03:01 de l'ensauvagement de la société qui périt ou qui est blessé, alors là, personne ne s'émeut.
03:06 Je vous le répète, c'est une espèce de masochisme un peu gênant,
03:13 qui fait qu'on essaye toujours d'expliquer que notre société serait raciste,
03:18 ne prendrait pas soin de ceux qui sont issus de l'immigration ou des cités,
03:22 et donc à ce moment-là, il faut toujours plaindre de ce côté,
03:26 mais qu'en revanche, ce sont des gens qui travaillent, qui ne demandent rien à personne, qui respectent la loi,
03:31 alors on a l'impression que ça n'intéresse personne, comme si l'ensauvagement était maintenant acquis,
03:36 qu'il était normalisé, qu'il était une donnée sociale comme les autres, ce n'est pas le cas.
03:41 - Mais vous connaissez l'écueil, Laurent Jacobelli, on va vous parler de récupération à droite comme à gauche,
03:45 d'ailleurs, il y a les filiers de gauche et les filiers de droite.
03:47 - Vous savez, la récupération, c'est quand on voit qu'effectivement, les médias sont pleins d'annonces de jeunes
03:53 qui échappent par exemple à un contrôle policier, et si la police les poursuit,
03:57 c'est les policiers qui sont désignés comme coupables, et ça, à longueur de médias, ça ne choque personne.
04:03 En revanche, quand c'est le jeune Enzo qui, à 15 ans, meurt, tout simplement, vous l'avez dit, pour un regard mal placé,
04:09 et bien là, on n'a pas la même émotion, c'est cette émotion à géométrie variable qui est gênante.
04:14 - La situation au Niger, Laurent Jacobelli, autre grand titre de l'actualité ce matin,
04:20 l'ultimatum des pays de l'Afrique de l'Ouest exigeant le retour à l'ordre constitutionnel,
04:23 et la libération du président Basu m'a expiré, on risque une intervention armée.
04:28 On assiste depuis dix jours à un regain, assez fort, du sentiment anti-français.
04:33 À quoi est-ce que vous l'attribuez ?
04:35 - Ce sont des années d'abandon, et je crois que le paroxysme a été atteint depuis Nicolas Sarkozy,
04:41 avec ses phrases très malheureuses sur la trace de l'homme africain dans l'histoire,
04:46 reprise depuis par Emmanuel Macron sous d'autres formes, avec beaucoup de déplacements en Afrique
04:51 qui se sont soldés par un fiasco tellement le mépris du président de la République,
04:55 qui ne réserve apparemment pas seulement aux Français, a été palpable dans ces pays,
04:59 créant un sentiment de gêne et probablement un sentiment anti-français.
05:03 Certains se sont engouffrés d'ailleurs dans la brèche.
05:05 - Bien alimentés par la Chine et la Russie.
05:06 - Par exemple, avec Wagner, des informations flagrantes sur le rôle de l'armée française ou de la présence française.
05:14 La Chine, qui voit son intérêt économique, et puis la France, une fois encore, diplomatiquement, a été faible.
05:19 Je pense que la fin notamment du corps diplomatique qui vient d'être annoncé,
05:23 qui a été annoncé par Emmanuel Macron, est une catastrophe en la matière.
05:26 La France, c'est vrai, a eu une présence armée dans beaucoup de pays d'Afrique,
05:30 une présence militaire pour lutter notamment contre l'islamisme, et c'est bien, mais ça ne suffit pas.
05:34 Il faut une présence politique, une présence économique assumée par l'État,
05:39 qui travaille en bonne intelligence avec les gouvernements.
05:41 Tout cela n'a pas eu lieu.
05:42 Bon, c'est regrettable.
05:44 Marine Le Pen proposait une place au Conseil de sécurité de l'ONU,
05:47 notamment pour un pays africain.
05:49 Ce sont des manières d'intégrer l'Afrique dans le concert des nations,
05:53 d'avoir un nouveau regard, mais sans oublier le rôle et l'amitié qui nous unit,
05:57 qui pourrait d'ailleurs être relancé largement par la francophonie,
05:59 qui est comme ça un organisme vivant un peu assoupi,
06:03 et qui pourrait servir aux relations entre la France et beaucoup de pays d'Afrique.
06:06 - Là, ce serait pour le coup une arme culturelle plutôt que diplomatique.
06:10 Mais revenons-en à la situation au Niger.
06:14 Est-ce qu'il faut quitter le pays ?
06:17 Est-ce que l'armée française doit partir au risque de laisser le champ libre
06:20 aux djihadistes islamistes qui ont déjà étendu leur influence dans la région ?
06:24 - Mais c'est tout l'arbitrage que devra avoir à régler le président de la République.
06:27 C'est à lui évidemment de décider.
06:28 Il a tous les éléments que je n'ai pas.
06:30 Vous savez, nous, nous pensons que la présence militaire, elle est utile
06:33 lorsqu'elle permet justement de protéger la France et l'Europe de l'islamisme.
06:37 C'est-à-dire qu'effectivement...
06:38 - Et les pays africains aussi.
06:39 - Et les pays africains, bien sûr, mais ça c'est évident quand on est sur place.
06:41 Mais en protégeant ces pays, on protège l'ensemble des pays du monde
06:45 de cette tentative de l'islam politique.
06:47 Ensuite, on ne peut pas, on l'a vu dans d'autres pays comme au Mali,
06:50 rester sans l'accord des pays.
06:52 C'est toujours très compliqué.
06:53 C'est pour ça qu'il y a un enjeu diplomatique avant d'être militaire.
06:57 Et le rôle de la CDAO en la matière est important.
07:00 Il faut regarder ce qui se passe aujourd'hui.
07:01 - En tout cas, les poutchistes qui ne semblent pas décidés à remettre en place
07:05 l'ordre constitutionnel, cette intervention militaire des pays de l'Afrique de l'Ouest,
07:10 elle se profile, d'après vous ?
07:12 - C'est compliqué à savoir.
07:13 - C'est votre sentiment ?
07:14 - Il y a des jeux diplomatiques entre pays africains,
07:16 notamment entre le Niger et le Nigeria.
07:17 Tout cela est difficile à décrypter ici depuis Paris.
07:20 Une fois encore, la question sur laquelle on doit s'interroger
07:24 et sur laquelle on doit revenir, c'est comment en est-on arrivé là ?
07:27 Comment ce lien si cher et si particulier entre la France et l'Afrique,
07:31 un lien économique, culturel, historique, a été brisé en quelques années
07:34 par l'inaction ou pire encore, la mauvaise action d'un certain nombre de dirigeants politiques ?
07:38 C'est une nouvelle ère, je crois, qu'il faut inscrire dans cette histoire-là.
07:41 - Autre sujet, Laurent Jacobelli, votre ami David Rasseline, le maire de Fréjus,
07:45 a été condamné par le tribunal administratif pour avoir voulu interdire le burkini.
07:49 Revoilà le burkini.
07:50 Sur les plages de sa ville, à chaque fois qu'une ville tente d'interdire ce burkini,
07:54 la jurisprudence du Conseil d'État est constante, interdite d'interdire.
07:58 Alors pourquoi est-ce que vous vous entêtez ?
08:00 Quand je dis "vous", c'est essentiellement des maires de droite ou du Rassemblement National
08:04 qui sont en lutte constante contre ce burkini
08:06 alors qu'ils sont systématiquement censurés par le Conseil d'État.
08:09 - Faut-il renoncer à sauver nos valeurs ?
08:11 Faut-il renoncer à protéger notre nation des tentatives d'un islam politique
08:15 qui veut venir saper tout ce que l'histoire nous a apporté
08:19 d'égalité homme-femme, de démocratie, de respect de valeurs humanistes ?
08:23 Non, bien sûr, David Rasseline, comme beaucoup de maires,
08:26 sont des gens courageux lorsqu'ils prennent ces décisions
08:29 avec des vraies valeurs chevillées au cœur, qu'ils veulent défendre
08:33 et une fois encore, on peut s'étonner de cette décision.
08:37 Pourquoi ? C'est-à-dire qu'aujourd'hui, on peut venir afficher un islam radical sur nos plages
08:41 et protéger nos citoyens de cette tentative serait interdite.
08:45 Dinguerie 1, bon sens 0.
08:47 Mais ce n'est pas pour autant que nous arrêterons.
08:49 Je connais très bien David Rasseline, c'est un maire courageux
08:52 qui sait pourquoi il a été élu et je sais qu'il n'abandonnera pas
08:55 parce que le bon sens est de son côté, parce que la protection de nos valeurs
08:59 est de son côté et que nous ne renoncerons pas.
09:02 Certains ont baissé les bras, ils sont très nombreux au plus haut niveau.
09:05 Certains acceptent toutes les tentatives, que ce soit les menus dans les cantines,
09:10 que ce soit les matchs de foot interrompus pour faire la prière,
09:15 que ce soit effectivement le burkini sur nos plages ou la baïa dans les écoles.
09:19 Que cela ait renoncé à nos valeurs, ça les regarde.
09:22 Nous, nous sommes très fiers de porter haut et fort les valeurs de la France et de la République.
09:26 - Un dernier mot Laurent Jacobelli, vous avez lu j'imagine l'interview d'Emmanuel Macron
09:29 ce week-end au Figaro Magazine, qui annonce une initiative politique à la rentrée
09:33 pour faire nation, il espère un grand rassemblement. Je vous vois sourire.
09:39 - Mais qu'il nous laisse en paix, c'est l'été qu'il arrête avec ses interviews
09:43 dans la presse ou à la télévision, où il parle pour ne rien dire,
09:46 où il annonce qu'il va réunir tout le monde autour de sa personne
09:49 pour faire une nouvelle politique, pour co-construire, pour assimiler,
09:53 pour faire nation et puis au final tout cela accouchera de mesurettes
09:56 parce que ce président de la République est hors sol.
09:59 Il est incapable de comprendre ce que veulent les Français.
10:01 Dans cette même interview, il nous explique que finalement l'immigration
10:05 c'était quelque chose contre lequel on ne pouvait pas lutter,
10:08 qui était naturel et qu'il ne fallait pas changer les choses
10:11 alors que trois quarts des Français veulent qu'on arrête ces vagues migratoires
10:14 qui viennent mettre en danger notre sécurité, notre culture.
10:17 C'est quelqu'un qui n'a rien compris et qui se noie de parole.
10:20 On a l'impression qu'il se plaît à goiser mais qu'il a peur d'agir.
10:23 Il est temps de changer. Moi je dis aux Français, soyez patients.
10:26 Il ne reste que quatre ans avant 2027, je l'espère, l'élection de Marine Le Pen.
10:31 Je pense qu'elle s'étendra moins dans les médias pour raconter une France rêvée
10:35 et qu'elle s'agitera plus, qu'elle agira plus.
10:38 - C'est vrai qu'elle est particulièrement silencieuse actuellement.
10:40 - Ce sont les vacances, ça ne vous aura pas échappé.
10:42 Et à chaque fois qu'il y a eu des moments importants dans l'histoire de notre pays,
10:47 des événements, elle a fait des contre-propositions.
10:49 C'est justement quelqu'un qui ne se noie pas en parole
10:51 mais qui fait des propositions concrètes.
10:53 - Merci Laurent Jacobelli, merci d'avoir été l'invité d'Europe 1 ce matin.

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