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Thierry Cabannes reçoit les acteurs de l'info du jour, des experts et nos journalistes dans #MidiNewsWE

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00:00:00 -Merci à vous, Jean-Marc. Bienvenue dans "Midi News".
00:00:03 On est ensemble jusqu'à 14h pour de l'info, de l'analyse,
00:00:07 des débats. Voici le sommaire de votre émission
00:00:10 avec, à la une, cette interpellation d'un homme
00:00:13 suspecté d'avoir tué son ex-compagne en Haute-Savoie.
00:00:16 Il a été interpellé ce matin après 24 heures de fuite.
00:00:19 La victime, Karen, 42 ans, policière,
00:00:22 confrontée à des affaires de violence conjugale
00:00:25 dans le cadre de sa profession.
00:00:27 Les faits sont bouleversants.
00:00:29 On en parlera dès le début de cette émission.
00:00:31 La baïa est officiellement interdite
00:00:33 dans les établissements scolaires.
00:00:36 Pas de négociations sur le ministère.
00:00:38 Une clarification juridique attendue par beaucoup de professeurs
00:00:42 mais qui ne réglera pas tous les problèmes à l'école.
00:00:45 Vous entendrez le témoignage exclusif
00:00:47 d'une enseignante qui dénonce l'offensive islamiste
00:00:50 dans son établissement et l'autocensure de ses collègues.
00:00:54 Gérald Darmanin souhaite que les responsables des émeutes
00:00:57 puissent se faire des conflits sociaux.
00:00:59 Il demande aux préfets une fermeté systématique.
00:01:02 "Il faut mobiliser tous les outils prévus par la loi",
00:01:05 dit-il dans une circulaire qui leur a été transmise
00:01:08 au chef du service HLM.
00:01:10 On en parle avec mes invités sur ce plateau.
00:01:12 Je vous les présente dans quelques instants.
00:01:15 Votre journal de la mi-journée, c'est avec vous.
00:01:18 -Bonjour, Anthony. Vous le disiez dans votre sommaire.
00:01:21 L'homme suspecté d'avoir battu à mort son ex-compagne en Savoie
00:01:24 a été interpellé et placé en garde à vue.
00:01:27 Il a été appréhendé à Arvilard, une commune proche de la Croix de la Rochette
00:01:31 où s'était déroulé le drame.
00:01:33 Et où vous vous trouvez, Célia Barod, bonjour.
00:01:35 L'homme a vraisemblablement été interpellé, Célia,
00:01:38 sans difficulté.
00:01:39 -Oui, une interpellation, selon nos sources,
00:01:43 sans violence, sans difficulté.
00:01:46 Une interpellation réalisée peu après 10h,
00:01:48 comme l'a rappelé Anthony dans son sommaire,
00:01:51 près de 24h après les faits.
00:01:55 Nous sommes situés à quelques kilomètres,
00:01:58 à peine, de cette commune où s'est déroulé le drame.
00:02:02 Le véhicule du suspect, une voiture Toyota,
00:02:04 avait été découverte sur le parking d'un temple bouddhiste
00:02:07 déjà hier soir, puisque ce temple bouddhiste avait été évacué
00:02:11 et ce temple avait été bouclé.
00:02:13 Il s'agit d'une interpellation sans violence.
00:02:17 Le suspect n'était pas dans le temple bouddhiste,
00:02:22 il était dans les alentours, dans le bois.
00:02:26 Selon un signalement adressé aux forces de l'ordre,
00:02:30 l'homme de 61 ans avait été décrit
00:02:32 comme dangereux et potentiellement armé.
00:02:34 Il a été placé en garde à vue.
00:02:36 -Merci, Célia Barotte, en direct de la Croix de la Rochette,
00:02:40 en Savoie. Dans l'actualité, c'est aujourd'hui,
00:02:42 vendredi 1er septembre, que la très controversée
00:02:45 réforme des retraites entre en vigueur.
00:02:48 C'est officiellement la fin des régimes spéciaux
00:02:51 et le début du report progressif de l'âge légal de départ.
00:02:54 Il sera reculé progressivement au rythme de trois mois par an.
00:02:58 La génération née en 1968
00:03:00 sera la première à partir à la retraite à 64 ans.
00:03:04 Le Covid, un premier cas de variant super mutant,
00:03:08 a été détecté en France.
00:03:10 La personne a été testée dans l'Aube.
00:03:12 La France s'ajoute à la quinzaine de pays
00:03:15 ayant détecté au moins un cas.
00:03:17 Faut-il s'en inquiéter ? On voit ça avec Yael Benhamou.
00:03:20 -Il est surveillé de près par les autorités sanitaires.
00:03:23 Son nom, le variant Omicron BA286,
00:03:27 ou bien appelé Pirola.
00:03:28 Il se distingue de ses cousins
00:03:30 par le nombre de mutations qu'il a subies, une trentaine.
00:03:34 -C'est beaucoup. Et tout le défi, c'est de voir
00:03:36 que les vaccins existants, même s'il y a eu des modifications,
00:03:40 protègent-ils toujours sur ce virus ?
00:03:44 En particulier, puisqu'ils jouent sur la protéine Spike.
00:03:47 -Les anticorps qui combattent la protéine Spike
00:03:50 avont du mal à la reconnaître.
00:03:52 Qu'en est-il de sa virulence et de sa transmissibilité ?
00:03:55 Pour l'heure, il n'y a pas assez de données.
00:03:57 Les professionnels de santé se veulent tout de même rassurants.
00:04:01 -Moi, j'affole pas. Le virus circule toujours.
00:04:04 Il semble pas être gravissime, mais vigilant.
00:04:08 Il faut continuer à tester pour qu'on ait une vision de la réalité
00:04:13 et surtout faire du séquençage pour savoir la souche dominante.
00:04:17 -La vaccination pour les plus de 70 ans
00:04:19 et pour les immunodéprimés
00:04:21 reste fortement recommandée par les médecins.
00:04:24 -1,1 milliard d'euros de revalorisation salariale
00:04:28 pour les soignants à l'hôpital.
00:04:30 Elisabeth Borne l'a annoncé hier.
00:04:33 Objectif, revaloriser le travail de nuit et le dimanche.
00:04:36 Une mesure insuffisante, selon Bruno Megarban.
00:04:39 Il est chef du service réanimation à l'hôpital Lariboisière à Paris.
00:04:42 -Ces mesures de revalorisation
00:04:49 des salaires
00:04:52 en cas d'activité de nuit ou de week-end,
00:04:55 pour les paramédicaux, il est une très bonne nouvelle.
00:04:58 Malheureusement insuffisante
00:05:00 pour éviter et renverser
00:05:05 la vapeur actuelle.
00:05:08 Ce qui manque, évidemment,
00:05:10 c'est encore de redonner du sens
00:05:13 au travail hospitalier
00:05:16 et de remettre le patient au centre des préoccupations.
00:05:19 -Paris devient la 1re capitale européenne
00:05:22 à abandonner les trottinettes en libre-service.
00:05:25 Leur interdiction est en vigueur depuis ce matin
00:05:27 pour les faire disparaître.
00:05:29 Les opérateurs étaient mobilisés ces derniers jours dans les rues
00:05:33 lors d'une consultation populaire en avril dernier.
00:05:36 89 % des votants s'étaient exprimés contre la présence
00:05:39 de ces 15 000 trottinettes dans la capitale.
00:05:42 Aminata Deme, Charles Pousseau et Alice Somerhaire.
00:05:45 -Je récupère les 2 trottinettes qu'il y avait en rue
00:05:48 pour les remettre dans mon camion.
00:05:50 -Dans le 17e arrondissement de Paris,
00:05:52 Céryne s'active pour trouver les dernières trottinettes
00:05:55 en libre-service.
00:05:56 Et pour cause, ces engins électriques
00:05:59 sont désormais bannis de la capitale.
00:06:01 -C'est très important de faire attention
00:06:03 entre les véhicules, etc., de prendre son temps.
00:06:06 Donc on sillonne, on sillonne, et puis on les cherche.
00:06:09 Le but étant qu'au 1er septembre,
00:06:11 il n'y ait plus aucun véhicule en rue.
00:06:13 -Une fois le ramassage terminé, Céryne rejoint Erwan au dépôt.
00:06:17 -Ca va ? Tu t'en sors ?
00:06:18 -On a récupéré combien ? -Déjà 5.
00:06:20 -Oui, super. -Et j'en suis qu'à la moitié.
00:06:23 -C'est lui qui se chargera des réparations
00:06:25 et du transfert des trottinettes hors de la capitale parisienne.
00:06:29 -On a à peu près un tiers de cette flotte
00:06:31 qui va être déployée en Ile-de-France.
00:06:34 On est présent dans 80 communes en Ile-de-France.
00:06:37 Les 2 tiers restants partiront dans des marchés étrangers,
00:06:40 principalement en Allemagne, dont Berlin et en Pologne.
00:06:43 A Paris, les 3 entreprises qui se partageaient
00:06:46 une grande partie du marché de la trottinette
00:06:48 investissent désormais sur les vélos en libre-service.
00:06:52 -Et voilà, Anthony, ce qu'il fallait retenir
00:06:55 de l'actualité à midi sur CNews.
00:06:57 -Merci, Michael. On vous retrouve à 13h pour un nouveau journal.
00:07:01 Il est temps de vous présenter mes invités.
00:07:03 J'ai tout d'abord Naïma M. Fadel.
00:07:05 -Bonjour, Anthony. -Plaisir de vous retrouver.
00:07:08 -Plaisir partagé. -Merci.
00:07:09 Essayistes, commentez avec nous l'actualité.
00:07:12 -Philippe David. -Bonjour.
00:07:14 -Philippe, animateur Sud Radio.
00:07:16 On s'est vu dans le courant de l'été.
00:07:18 On ne va pas se re-souhaiter une belle rentrée.
00:07:21 -C'est l'automne météorologique, le 1er septembre.
00:07:24 C'était un plaisir d'être avec vous à l'été.
00:07:27 Ce sera un plaisir d'être avec vous en automne.
00:07:30 -Je poursuis le tour de table avec Gauthier Lebray.
00:07:33 -Bonjour, Anthony. -Céline Pina, essayiste.
00:07:35 -Bonjour. -Merci d'être avec nous.
00:07:37 Amin El-Bahy, juriste.
00:07:39 Et enfin, Noémie Joules, sur ce plateau,
00:07:42 puisqu'on va parler de faits particulièrement graves
00:07:45 qui se sont déroulés hier en Savoie.
00:07:47 Cette femme de 42 ans, sauvagement tuée en rue,
00:07:50 à Chambéry par son ex-compagnon.
00:07:52 Les faits se sont déroulés hier matin.
00:07:54 Caraine, policière, déposait un enfant à la crèche
00:07:57 lorsqu'elle a reçu plusieurs coups,
00:07:59 des coups portés avec ce qui pourrait s'apparenter
00:08:02 à une machette, un objet coupant.
00:08:04 24 heures de fuite pour cet homme,
00:08:07 un homme qui a été interpellé dans la matinée.
00:08:10 -Absolument. Le suspect, dont on rappelle
00:08:13 que c'est l'ancien conjoint de cette femme,
00:08:16 a été interpellé peu après 10h du matin
00:08:19 par la gendarmerie sur la petite commune d'Arvillard,
00:08:23 à proximité d'un centre bouddhiste.
00:08:25 On est, pour vous donner une idée,
00:08:27 à même pas 10 km de la croix de la Rochette.
00:08:31 Donc, il s'était éloigné très peu
00:08:34 de l'endroit où, hier, il a tué son ex-compagne.
00:08:38 Son véhicule avait été repéré.
00:08:40 Ce matin, les gendarmes l'ont interpellé sans violence.
00:08:44 Il sortait d'une zone boisée.
00:08:46 Il a été donc arrêté et il est en ce moment en garde à vue
00:08:49 à la section de recherche de Chambéry.
00:08:51 Le procureur de la République a ouvert une enquête pour assassinat.
00:08:55 Il y a donc la pré-méditation
00:08:58 qui est retenue à ce stade dans cette très violente agression,
00:09:03 puisque cette femme a été battue à mort avec un objet contondant.
00:09:07 Que sait-on du profil de cet homme ?
00:09:09 On sait qu'il est âgé d'une soixantaine d'années
00:09:13 et qu'il a donc été le mari de cette jeune femme de 42 ans.
00:09:19 Ils ont eu deux enfants ensemble, qui sont aujourd'hui adolescents.
00:09:22 Ils étaient séparés depuis plusieurs années.
00:09:25 Quand ils étaient en couple, ils vivaient à Nice.
00:09:28 Leur divorce a été prononcé en 2021,
00:09:32 mais la séparation était antérieure.
00:09:35 Cette jeune femme avait deux autres enfants,
00:09:38 un à la crèche et un autre âgé de 3 ans,
00:09:40 avec lequel elle se trouvait hier matin.
00:09:44 En 2020, cet homme avait été condamné
00:09:47 par le tribunal correctionnel de Nice
00:09:49 pour non-respect d'une ordonnance de protection
00:09:53 rendue au profit de son époux.
00:09:55 Un juge aux affaires familiales avait estimé
00:10:01 qu'il fallait protéger cette femme de son ancien compagnon.
00:10:05 Le procureur de la République a précisé
00:10:09 que la victime avait été mutée en Savoie,
00:10:12 qu'elle avait déposé plainte contre son ex-conjoint
00:10:15 pour non-paiement de la pension alimentaire
00:10:17 et qu'il n'y avait pas de plainte déposée,
00:10:19 en tout cas sur les départements de la Savoie,
00:10:22 pour des faits de violence ou de harcèlement.
00:10:26 Que peut-on dire du profil de Karen, 42 ans ?
00:10:29 Elle était elle-même policière.
00:10:31 -Effectivement. Une jeune femme
00:10:33 qui était fonctionnaire de police au commissariat de Chambéry,
00:10:37 où on imagine l'émotion au lendemain de ce drame,
00:10:40 avec cette... Je ne sais pas si on peut parler
00:10:43 d'ironie du sort, ou à ce moment-là,
00:10:45 de très tragique ironie du sort.
00:10:47 Cette jeune femme était amenée, dans le cadre de ses fonctions,
00:10:50 à enregistrer les plaintes,
00:10:52 à recueillir les témoignages de victimes
00:10:54 de violences intrafamiliales.
00:10:56 Elle connaissait ce sujet-là,
00:10:59 et on mesure à chaque fois
00:11:01 que le fait que ces violences, ces féminicides,
00:11:04 touchent tous les milieux sociaux.
00:11:06 Là, en l'espèce, c'est une policière qui savait,
00:11:09 qui connaissait la procédure,
00:11:11 qui, on comprend, elle-même avait déjà manifesté
00:11:15 le fait qu'elle avait peur de son ex-compagnon,
00:11:19 et bien qui a été, hier, tué par cet homme.
00:11:22 -Merci, Noémie Schultz, pour ces explications.
00:11:25 -D'effets révoltants, et qui nous interroge encore et toujours
00:11:28 sur la lutte contre les violences faites aux femmes.
00:11:31 Naïma M. Fadel, votre sentiment ? -Oui, écoutez,
00:11:34 je trouve que ce tram est absolu,
00:11:36 parce qu'en plus, elle s'est fait attaquer à la machette,
00:11:39 de ce qu'on en dit, devant son enfant de 3 ans.
00:11:43 Je m'interroge toujours, vous savez, sur la récidive.
00:11:48 Apparemment, elle avait peur de son ex-mari.
00:11:52 Il y avait déjà une plainte qui avait été déposée,
00:11:55 une protection qui avait été mise en place.
00:11:57 Elle a changé de région pour, justement, ne plus être menacée.
00:12:02 Je m'interroge sur la récidive,
00:12:04 parce que c'est ça, notre problème, en France.
00:12:07 La plupart des meurtres qui ont eu lieu dans notre pays,
00:12:10 c'est de la récidive.
00:12:11 Ca veut dire qu'on n'a pas encore les outils nécessaires
00:12:14 pour, justement, l'empêcher.
00:12:16 Je vais citer juste l'Espagne,
00:12:18 qui a été soulignée par l'ONU,
00:12:21 qui a été vraiment exemplaire
00:12:23 dans cette question de la lutte contre les violences faites aux femmes.
00:12:28 Mais ils ont mis les moyens.
00:12:29 Ils ont mis en place des policiers spécialisés,
00:12:33 avec des référents qui suivent les dossiers.
00:12:35 Ils ont mis en place des tribunaux spécialisés.
00:12:39 Et ils ont mis en place...
00:12:42 Les tribunaux, par exemple, la justice,
00:12:46 c'est 17 fois plus d'ordonnances de protection que la France.
00:12:50 Et un milliard a été mis aussi sur la table.
00:12:53 Donc on voit bien qu'il y a une question de volonté,
00:12:56 vraiment, d'éradiquer.
00:12:57 -Qu'attend-on dans un pays comme un autre
00:13:00 où la lutte contre les violences faites aux femmes est érigée ?
00:13:03 -Qu'attend-on ?
00:13:04 Parce que je crois que le problème qu'on a dans notre pays,
00:13:08 c'est qu'on a beaucoup de communication,
00:13:10 mais on n'a pas vraiment le souci de mettre en...
00:13:14 Je voudrais juste vous citer un drame
00:13:16 qui a été aussi absolu, adreux, dans ma ville.
00:13:18 Une femme dont le mari venait de sortir de prison,
00:13:22 qui, effectivement, avait un sursis,
00:13:24 eh bien, la veille d'être tuée avec ses enfants,
00:13:28 elle a été voir la police, elle leur a dit
00:13:31 "J'ai l'impression qu'il a gardé les clés et qu'il rentre à la maison."
00:13:35 Ils lui ont dit "Changez les serrures."
00:13:37 Le lendemain, elle a été massacrée avec sa fille de 12 ans
00:13:40 et son petit garçon de 2 ans.
00:13:41 -C'est insupportable d'entendre des histoires comme ça.
00:13:44 -Insupportable. Et ça me rappelle une affaire
00:13:47 qui a eu lieu il y a pile 9 ans, quasiment jour pour jour.
00:13:50 Marine Dupuis, dans un village à côté de Narbonne,
00:13:53 son conjoint...
00:13:54 C'est pour prouver à quel point, dans les féminicides,
00:13:57 on est vraiment, je vais dire,
00:14:00 quelque chose de fort, hors de toute humanité.
00:14:02 Je connais bien le père de Marine Dupuis,
00:14:05 qui a monté une belle association,
00:14:07 "De corps et d'oc", ça veut dire "de chœur et de cri" en occitan,
00:14:10 pour lutter contre les violences faites aux femmes.
00:14:13 Sa fille avait été tuée de 18 coups de couteau par son compagnon.
00:14:16 Il avait pris 24 ans en première instance.
00:14:19 Il trouvait que c'était un peu trop élevé,
00:14:21 il a fait appel et il en a pris 28.
00:14:23 Je me demande comment, il lui avait mis 18 coups de couteau,
00:14:26 comment peut-on, quand on est un être humain,
00:14:29 mettre 18 coups de couteau à la femme avec qui on vivait ?
00:14:32 Mais même à qui que ce soit.
00:14:34 Comment peut-on le faire ?
00:14:35 Il y a quelque chose en psychanalyse qui s'appelle le surmoi.
00:14:39 Le surmoi, ça vous dit "tu ne fais pas ça",
00:14:41 parce que c'est interdit.
00:14:43 -Lorsque l'on évoque ce type d'affaires en plateau,
00:14:45 chacun votre tour, vous avez une autre affaire.
00:14:48 -Oui. -Que vous avez déjà entendue.
00:14:50 Quelque chose qui se répète.
00:14:52 -Oui, parce que ces actes-là, c'est une maladie du lien.
00:14:56 On voit bien, féminicide,
00:14:58 ça signifie qu'un homme verrait une femme,
00:15:01 par haine des femmes, il serait prêt à la tuer.
00:15:04 Ce n'est pas le cas, c'est toujours leur femme.
00:15:06 L'idée, c'est que ce sont des gens qui,
00:15:08 quand ils se relient à quelqu'un,
00:15:10 sont incapables de gérer l'altérité et se l'approprient.
00:15:14 Du coup, ils déshumanisent complètement l'autre personne,
00:15:17 c'est un prolongement d'elle-même.
00:15:19 Quand cette personne essaie simplement d'exister,
00:15:22 pour eux, c'est une violence qu'on leur fait
00:15:25 et ils ont besoin d'anéantir cette existence.
00:15:28 D'ailleurs, la preuve de cela,
00:15:30 c'est que cet homme tue cette femme en pleine rue
00:15:33 parce qu'il estime qu'il est légitime pour le faire.
00:15:36 Là, on a vraiment besoin d'un travail spécialisé,
00:15:39 de magistrats spécialisés,
00:15:41 parce que quelqu'un qui ne connaît pas ces mécanismes-là
00:15:44 ne peut pas les identifier, ne peut pas les punir.
00:15:47 -Amine Elbaïe, je vous donne la parole,
00:15:49 mais à 12h15, le rappel de l'actualité.
00:15:51 C'est avec vous, Mickaël Dorian.
00:15:53 -Les vols à l'étalage ont bondi de près de 15 %,
00:15:56 selon les derniers chiffres du ministère de l'Intérieur.
00:15:59 3 commerçants sur 4 ont déclaré avoir été victime de vol
00:16:03 ou de tentative de vol.
00:16:04 Le ministère de la Justice a validé l'application
00:16:07 d'une amende forfaitaire en cas de vol à l'étalage
00:16:10 pris en flagrant délit.
00:16:11 Les commerçants n'auront plus à se déplacer
00:16:14 au commissariat pour déposer plainte.
00:16:16 Les projets immobiliers poursuivent leur hausse.
00:16:19 La Banque de France relève encore le taux maximal de prêts des banques
00:16:23 pour atteindre 5,56 %, un taux qui a des conséquences lourdes
00:16:26 sur les projets immobiliers et qui inquiète
00:16:29 certaines professions du bâtiment.
00:16:31 Et puis au Gabon, le nouvel homme fort,
00:16:33 le général Brice Oligien Ghema sera intronisé lundi.
00:16:36 Il deviendra président d'un pouvoir de transition
00:16:39 pour une durée indéterminée.
00:16:41 Le général a promis la mise en place progressive
00:16:44 des institutions de la transition.
00:16:46 Il faudrait le respect de tous les engagements
00:16:48 du Gabon extérieur et intérieur.
00:16:50 -Aminel Bailly avec nous sur ce plateau
00:16:52 pour une dernière réaction sur ce drame qui s'est produit
00:16:56 en Haute-Savoie. Cette femme de 42 ans,
00:16:58 Karen, tuée par son ex-conjoint hier,
00:17:00 a été interpellée ce matin.
00:17:02 -Oui, bien sûr, une femme de plus a été tuée.
00:17:05 J'adresse mes plus sincères condoléances à ses proches.
00:17:08 C'est une femme de plus.
00:17:09 C'est peut-être l'affaire de trop.
00:17:11 Je voudrais vous témoigner...
00:17:13 -C'est ce qu'on entend à chaque affaire.
00:17:16 -Je vais vous le dire parce qu'aujourd'hui,
00:17:18 nous assistons à une lâcheté politique sans précédent.
00:17:21 Le système administratif français n'aide pas,
00:17:24 ne desserre pas la cause des femmes victimes
00:17:27 de violences conjugales.
00:17:28 Permettez-moi de vous témoigner d'une absurdité dans la loi
00:17:32 qui existe aujourd'hui et dont aucun responsable politique
00:17:35 ne veut parler. J'ai écrit au président de la République,
00:17:38 Emmanuel Macron, et au Premier ministre,
00:17:41 pour interroger l'article D 523-2 du Code de la sécurité sociale.
00:17:45 Que nous dit cet article ?
00:17:47 Il permet aux caisses d'allocations familiales,
00:17:49 chargées de l'intermédiation dans le recouvrement
00:17:52 des pensions alimentaires, de placer le parent violent,
00:17:56 le parent violent, hors d'état de faire face
00:17:58 à ses obligations d'entretien alimentaire,
00:18:01 à trois conditions.
00:18:02 Si le parent fait l'objet d'une plainte déposée
00:18:05 à la suite de menaces ou de violences,
00:18:07 si le parent fait l'objet d'une condamnation
00:18:10 ou d'une violation de la justice,
00:18:12 c'est-à-dire qu'aujourd'hui, la République protège
00:18:15 des parents violents de leurs obligations pécuniaires.
00:18:18 Je ne parle pas uniquement de l'aspect pénal.
00:18:21 Il y a une justice pénale, des mesures ont été prises,
00:18:24 et on demande l'aggravement des sanctions pénales.
00:18:27 Mais sur le plan administratif et pécuniaire,
00:18:30 les femmes victimes de violences conjugales
00:18:33 sont les premières oubliées de ce pays.
00:18:35 Il va falloir renforcer ce processus d'intermédiation
00:18:38 au titre du recouvrement des pensions alimentaires.
00:18:41 Il va falloir frapper les parents violents ou démissionnaires,
00:18:44 ceux qui abandonnent leurs enfants au portefeuille,
00:18:47 une bonne fois pour toutes.
00:18:49 -Autre sujet que je voulais aborder avec vous ce midi.
00:18:52 C'est officiel, l'Abaya sera banni des établissements scolaires
00:18:56 dès lundi, jour de la rentrée scolaire.
00:18:58 Le ministre a envoyé ses instructions
00:19:00 au chef d'établissement.
00:19:01 Il y aura une phase de dialogue avec l'élève
00:19:04 pour lui expliquer le sens de l'interdiction.
00:19:07 Le port de l'Abaya, en cas de refus,
00:19:09 l'élève s'expose à une sanction disciplinaire.
00:19:11 Les explications, Adrien Spiteri.
00:19:14 -Après l'annonce, place aux actes pour Gabriel Attal.
00:19:18 Dans cette note envoyée hier au chef d'établissement,
00:19:22 le ministre de l'Education nationale précise
00:19:24 l'interdiction du port de l'Abaya à l'école.
00:19:27 Ainsi, dès la rentrée...
00:19:29 -Le port de telle tenue qui manifeste ostensiblement
00:19:32 en milieu scolaire une appartenance religieuse
00:19:34 ne peut y être toléré.
00:19:36 A l'issue d'un dialogue avec l'élève,
00:19:38 si ce dernier refuse d'y renoncer,
00:19:40 au sein de l'établissement scolaire
00:19:42 ou durant les activités scolaires,
00:19:44 une procédure disciplinaire devra être engagée.
00:19:47 -Pour justifier ces sanctions disciplinaires,
00:19:49 le ministre s'est également adressé aux élèves et aux familles.
00:19:53 Il rappelle l'un des principes de la République.
00:19:55 Le principe de laïcité suppose la neutralité de l'Etat
00:19:58 à l'égard de tous les élèves, quelles que soient leurs convictions.
00:20:02 Ce devoir s'applique aussi à l'école,
00:20:04 qui a pour devoir de les instruire et de forger leur esprit critique
00:20:08 dans le respect de chacun.
00:20:09 -Lundi, les élèves portant l'Abaya ne pourront pas entrer en classe,
00:20:13 mais seront accueillis par les établissements scolaires.
00:20:16 Les équipes pédagogiques devront expliquer le sens
00:20:19 de cette interdiction.
00:20:20 -Gauthier Lebrecht, c'est la clarification
00:20:23 que beaucoup de personnels enseignants
00:20:25 attendaient depuis longtemps.
00:20:27 Il y avait quasiment un sondage de l'IFOP,
00:20:29 80 % des professeurs réclamaient cette interdiction de l'Abaya à l'école
00:20:33 pour que les choses soient claires.
00:20:35 Avant, c'était le flou le plus total, avec Papendiaïe,
00:20:38 qui n'osait pas se mouiller en disant qu'il n'était pas possible
00:20:42 d'interdire l'Abaya et le Camis à l'école.
00:20:44 Décidément, c'était possible de le faire,
00:20:47 puisque Gabriel Attal en a fait la preuve.
00:20:49 On a montré la preuve.
00:20:51 Ce qui est intéressant, c'est de savoir ce que va faire
00:20:54 le Conseil d'Etat.
00:20:55 On sait que la France insoumise va saisir le Conseil d'Etat,
00:20:58 Manuel Bompard l'a annoncé,
00:21:00 et ils sont dans une grande contradiction,
00:21:03 les Insoumis, puisqu'ils disent que ce n'est pas un signe religieux,
00:21:06 mais que c'est islamophobe.
00:21:08 Si c'est islamophobe, c'est forcément religieux,
00:21:11 c'est imparable comme argument.
00:21:13 C'est intéressant de voir que c'est bien sur la loi de 2004
00:21:16 que se base le nouveau ministre de l'Education nationale
00:21:19 sur l'interdiction des ports de signes religieux ostentatoires.
00:21:23 J'ai pu lire "de la petite croix sous la chemise"
00:21:26 qu'on ne voit pas, mais bien des signes ostentatoires.
00:21:29 Donc, on verra si le Conseil d'Etat ne retoque pas la décision
00:21:34 et la note de Gabriel Attal.
00:21:36 Je rappelle ce qui s'était passé avec le hijab dans le foot.
00:21:39 Un rapporteur du Conseil d'Etat
00:21:41 était pour autoriser le hijab dans le foot,
00:21:43 notamment dans le foot, mais aussi dans d'autres sports.
00:21:46 Finalement, face au tollé, face à la polémique,
00:21:49 la décision du Conseil d'Etat avait été...
00:21:51 -La décision du gouvernement... -De laisser l'interdiction.
00:21:55 -Je veux rajouter quelque chose
00:21:56 par rapport à ce que dit Gauthier.
00:21:58 En même temps que la circulaire vient d'apparaître,
00:22:04 il a fait un courrier aux parents, ce qui est très important.
00:22:07 Comme ça, ça engage aussi les parents dans leurs obligations.
00:22:11 Les parents ne pourront pas dire...
00:22:13 -C'est quelque chose que vous évoquez souvent.
00:22:16 La responsabilisation des parents.
00:22:18 -Je sais que je radote,
00:22:20 mais c'était extrêmement important.
00:22:22 À un moment, les parents doivent être aussi responsables
00:22:26 de la tenue de leurs enfants quand ils vont à l'école.
00:22:29 -C'est la décision courageuse qu'il fallait prendre ?
00:22:32 -Gabriel Attal a eu très bien fait de prendre cette décision.
00:22:36 Je tiens à poser une question que Gauthier a évoquée.
00:22:39 On peut se poser la question,
00:22:41 comme le Conseil d'Etat a été rigoureux
00:22:43 sur le voile des hijabeuses,
00:22:45 est-ce qu'il va pas dire, pour ne pas se faire accuser d'islamophobie,
00:22:49 de passer l'abaya, puisqu'à priori,
00:22:51 d'aucun disque, c'est pas un vêtement religieux et culturel ?
00:22:55 -Non, mais je plaisante.
00:22:56 -Cette accusation peut vous valoir une rafale de Kalachnikov.
00:23:00 On le sait à Charlie Hebdo, notamment.
00:23:02 Et autre chose, moi, ce qui me fait très peur,
00:23:05 c'est qu'entre prosélytisme via TikTok
00:23:08 et envie de provocation,
00:23:10 le jour de la rentrée des classes,
00:23:12 un nombre incroyable d'élèves débarque
00:23:14 dans les établissements scolaires, en abaya ou en camis,
00:23:18 pour voir comment réagit la hiérarchie.
00:23:20 Là, Gabriel Attal sera rue de Grenelle,
00:23:23 mais quand vous aurez un proviseur avec plein de monde
00:23:25 qui va arriver dans cette tenue, comment ça va se passer ?
00:23:28 -Que va-t-il se passer ?
00:23:30 -Quand vous n'avez qu'un seul cas d'abaya ou de camis,
00:23:33 c'est plus simple que quand vous en avez des dizaines.
00:23:35 S'il y a des dizaines de cas dans une école d'abaya ou de camis,
00:23:39 pour faire pression...
00:23:40 -Les cas se concentrent aussi souvent ?
00:23:42 -On en parlait ce matin
00:23:44 avec un professeur qui a enseigné à Marseille.
00:23:47 C'est vrai que dans leur dépôt, c'est plus compliqué
00:23:49 pour le patron de l'établissement ou pour les enseignants
00:23:52 de faire bloc.
00:23:54 -On a beaucoup à dire sur la question du port de l'abaya
00:23:57 et de l'entrisme religieux dans les écoles.
00:23:59 On va marquer une pause et on y reviendra tout à l'heure
00:24:02 avec le témoignage d'une prof de lycée du sud de la France
00:24:05 qui nous parle, qui déplore la normalisation
00:24:08 de l'idéologie islamiste au sein de son établissement
00:24:11 et surtout le silence parfois contraint des enseignants,
00:24:14 en tout cas subi. A tout de suite.
00:24:16 ...
00:24:19 -Retour sur le plateau de Midi News
00:24:21 avec Gautier Lebret, Naïma M. Fadel,
00:24:23 Philippe David, Amine Elbaïy et Céline Pina
00:24:25 pour décrypter l'actualité et parler de l'interdiction
00:24:28 en cette rentrée du port de l'abaya dans les établissements scolaires.
00:24:32 Avant de poursuivre, le rappel de l'actualité,
00:24:35 c'est avec vous, Michael Dorian.
00:24:36 -6 et 12 mois de prison requise contre un couple
00:24:40 qui avait lancé une fausse alerte à Tanta,
00:24:42 le 19 juillet dernier.
00:24:44 Ils avaient envoyé un SMS pour signaler la présence d'un terroriste
00:24:47 dans un train Paris-Lille. Ils souhaitaient ralentir le trafic
00:24:50 pour ne pas rater une correspondance.
00:24:53 Leur message avait déclenché la mobilisation du RAID, du GIGN
00:24:56 et l'évacuation des deux gares lilloises pendant 4 heures.
00:24:59 En Ile-de-France, la RATP généralise à partir d'aujourd'hui
00:25:03 la descente à la demande, un dispositif déjà expérimenté
00:25:06 en banlieue parisienne depuis 2018 et qui sera donc déployé
00:25:09 le soir à partir de 22h sur toutes les lignes de bus de la région.
00:25:13 Son objectif, renforcer le sentiment de sécurité des voyageurs.
00:25:16 Et puis au moins 74 personnes, dont 12 enfants,
00:25:19 sont mortes la nuit dernière dans l'incendie
00:25:22 d'un immeuble squaté et délabré à Johannesburg, en Afrique du Sud.
00:25:25 Une soixantaine de blessés ont été dirigés
00:25:28 vers plusieurs hôpitaux de la région.
00:25:30 Pour le moment, l'origine du feu reste inconnue.
00:25:33 -La fin du port de la Baïa dans les établissements scolaires,
00:25:36 d'accord ? Est-ce que pour autant,
00:25:38 cela règle tous les problèmes d'antrisme religieux
00:25:41 au sein de l'éducation nationale, dans les établissements scolaires ?
00:25:45 On vous fait écouter ce témoignage exclusif,
00:25:47 celui d'une prof d'un lycée du sud de la France
00:25:50 qui dénonce la normalisation de l'idéologie islamiste
00:25:53 au sein de son établissement.
00:25:55 Elle nous décrit des profs désemparés
00:25:57 qui ne veulent pas dénoncer, pas faire de vagues.
00:26:00 Elle témoigne pour nous de façon anonyme
00:26:02 au micro de Jean-Luc Thomas.
00:26:04 -Ce terrain nous montre qu'il y a énormément d'autocensures
00:26:08 qui se mettent en place.
00:26:09 Beaucoup de collègues ne font pas remonter les incidents,
00:26:12 leurs observations, leur analyse de terrain.
00:26:15 Quand ça remonte, c'est filtré, c'est modifié,
00:26:17 c'est rectifié, c'est le pas de vague qui l'emporte.
00:26:20 Ce pas de vague va continuer,
00:26:22 parce que si vous continuez à faire remonter des rapports d'incidents,
00:26:26 les chefs d'établissements sont là pour gérer leur carrière,
00:26:29 pas pour gérer les problèmes.
00:26:31 -Il y a plusieurs problèmes qui se posent.
00:26:33 L'autocensure des profs eux-mêmes,
00:26:36 qui peuvent avoir peur aussi potentiellement,
00:26:38 c'est Limpina, et les chefs d'établissements.
00:26:41 -Mais il y a de quoi ?
00:26:43 On rappelle quand même que la mort de Samuel Paty,
00:26:45 c'est quoi ? C'est une fatwa qui est énoncée sur des réseaux sociaux,
00:26:49 dans lequel vous avez une sorte d'imam autoproclamé
00:26:52 qui explique que ce professeur a commis un péché,
00:26:56 enfin, a commis un...
00:26:58 Un...
00:26:59 Un... -Blasphème.
00:27:00 -Blasphème, voilà.
00:27:02 Et qui va trouver quelqu'un pour exécuter la sentence.
00:27:05 -Donc que les professeurs aient peur,
00:27:07 ça prouve qu'ils ont compris ce qui s'était passé
00:27:10 face au déni de l'administration.
00:27:12 C'est la première chose, on peut comprendre leur peur.
00:27:15 La deuxième chose, c'est qu'on a eu un blanquer qui a dit
00:27:18 "on va arrêter avec le pas de vague",
00:27:20 et on a bien vu sur des cas extrêmement précis
00:27:23 qu'en fait, cela ne fonctionnait pas,
00:27:25 et que quand un professeur ou un directeur d'établissement
00:27:29 était en première ligne, il ne trouvait personne
00:27:31 pour le soutenir derrière, ou alors c'était parce qu'il avait
00:27:35 un inspecteur d'académie qui était conscient de tout ça,
00:27:38 mais il n'y avait pas une doctrine et une formation générale
00:27:41 qui permettait une réponse uniforme de l'institution.
00:27:44 Là, avec ce que vient de faire Gabriel Attal,
00:27:48 on a une réponse uniforme de l'institution
00:27:51 qui ne tortille pas, qui dit clairement "c'est interdit",
00:27:54 et qui donne même une méthodologie en disant
00:27:57 "on explique, mais attention, on ne négocie pas".
00:28:00 -Qu'en est-il de toutes les autres atteintes à la laïcité ?
00:28:03 Des enseignements qu'on ne peut pas délivrer tranquillement
00:28:07 parce qu'ils sont contestés par certains élèves ?
00:28:09 -Personne n'a de baguette magique, mais vous commencez à faire ça,
00:28:13 ça veut dire que vous redonnez confiance
00:28:16 aux professeurs et à leur hiérarchie,
00:28:18 et derrière, vous reprenez en main petit à petit tous les fronts.
00:28:22 On vous dira dans une bataille "n'ouvrez pas tous les fronts",
00:28:25 c'est le meilleur moyen pour se faire tailler en pièces.
00:28:28 Reconquérer un territoire, le second,
00:28:31 les pas sont peut-être petits, mais on ne doit jamais reculer.
00:28:34 Une fois que vous avez fait tomber un bastion,
00:28:36 c'est un territoire qui se libère d'un coup.
00:28:39 -Amine Elbaïe, si je résume un peu le propos de Céline Pina,
00:28:43 la fin de la baïa, le début d'un combat ?
00:28:46 -Je crois que la fin de la baïa doit permettre d'ouvrir,
00:28:50 aujourd'hui, le débat sur le port de l'uniforme à l'école.
00:28:54 Je crois qu'il faut protéger les enfants
00:28:57 de toute forme de prosélytisme, bien sûr,
00:28:59 mais aussi de toutes les idéologies qui peuvent dominer,
00:29:02 dans l'espace public et dans le service public.
00:29:05 Je pense bien évidemment au wokeisme.
00:29:08 Je pense, bien évidemment, à toutes les influences
00:29:11 politiques, philosophiques, religieuses,
00:29:14 à lutter et à contrer à l'école,
00:29:16 à aider les enfants à construire leur identité,
00:29:18 à faire face à toute forme de consumérisme.
00:29:21 Oui, je crois que le port de l'uniforme à l'école
00:29:24 doit permettre, demain, de s'inscrire dans cette logique,
00:29:28 dans cette idée d'une autorité retrouvée,
00:29:31 avec le respect du maître, de l'enseignant.
00:29:34 Aujourd'hui, nous faisons face à une société,
00:29:37 une société de plus en plus jeune,
00:29:39 qui s'inscrit dans la défiance, avec les réseaux sociaux,
00:29:42 avec ces défis aussi qui s'installent
00:29:45 au plus tôt, au plus jeune âge, à l'école publique.
00:29:48 Un dernier point, s'agissant de la baïa.
00:29:50 La loi de 2004, c'est sans doute la plus belle loi
00:29:53 qu'a pu porter Jacques Chirac.
00:29:55 Aujourd'hui, l'école est évidemment défiée,
00:29:59 mais sur la question de la baïa,
00:30:01 j'aime quand même une petite réserve.
00:30:03 Gabriel Attal a pris une note.
00:30:05 C'est une note de service, à destination de qui ?
00:30:07 C'est pas une note de service à destination des parents.
00:30:10 C'est d'abord une note de service
00:30:12 à destination des chefs d'établissement.
00:30:14 -Doublée d'un courrier aux parents. -Doublée !
00:30:17 Le courrier aux parents était très explicite.
00:30:19 Le port de la baïa sera effectivement interdit.
00:30:22 Mais la note de service, c'est une note d'interprétation.
00:30:25 Et moi, je ne veux pas que demain,
00:30:27 on laisse le soin à nos chefs d'établissement
00:30:31 d'interpréter si oui ou non,
00:30:33 le port de la baïa est un vêtement ou pas religieux.
00:30:36 -C'est très clair. -C'est un vêtement religieux
00:30:38 par destination, effectivement.
00:30:40 La note est très claire.
00:30:42 C'est "a baïa camis" interdit, pas de négociation.
00:30:45 S'il élève porte un camis ou une baïa,
00:30:48 on discute avec lui.
00:30:50 S'il ou elle ne le retire pas, sanction.
00:30:53 Il n'y a pas d'interprétation.
00:30:55 On avait des proviseurs dans la matinale ce matin,
00:30:58 où des enseignants ont très bien compris
00:31:00 ce que dit la note du ministre de l'Éducation nationale.
00:31:04 Moi, ce qui me paraît pas clair,
00:31:06 c'est à quel moment, et c'est le Conseil d'Etat
00:31:09 qui pourra le préciser, et seul le Conseil d'Etat,
00:31:11 parce qu'à quel moment...
00:31:14 Et la note de service fait l'impasse.
00:31:17 Il y a une forme d'ambiguïté juridique
00:31:19 sur la notion de vêtements religieux
00:31:22 et non religieux, mais qui le devient par destination.
00:31:25 Seul le Conseil d'Etat pourra le faire.
00:31:28 -La dénomination est très claire.
00:31:30 -C'est un baïa.
00:31:31 -Amin, je comprends un peu ton...
00:31:34 -Mais c'est un risque.
00:31:35 -Alors, moi...
00:31:36 Pardonnez-moi, mais le risque le plus important...
00:31:39 On a commencé à l'évoquer en off,
00:31:41 notamment avec Philippe David,
00:31:43 tout à l'heure, avant de reprendre cette émission.
00:31:46 C'est l'accompagnement derrière.
00:31:48 Comment on assume cette prise de position claire ?
00:31:51 Aujourd'hui, on signale le port de l'abaya,
00:31:54 on sanctionne l'élève.
00:31:55 Est-ce qu'on laisse le professeur seul face à tout ça ?
00:31:58 L'établissement seul ?
00:32:00 Qu'est-ce qu'il risque derrière ?
00:32:02 Est-ce qu'il y a des risques ?
00:32:03 Comment on accompagne les équipes enseignantes
00:32:06 qui vont devoir être face à des dizaines d'élèves
00:32:09 qui vont arriver dans l'établissement avec un abaya ?
00:32:12 Comment ça va se passer lundi ? C'est une question.
00:32:15 -Ecoutez, bon, déjà, je rejoins ce qu'il a dit,
00:32:18 ce que tu as dit, Amine, sur l'uniforme.
00:32:20 Moi, je suis pour l'uniforme.
00:32:22 On règle le problème.
00:32:23 Ce que je crains, c'est que c'est l'abaya.
00:32:25 L'idée, l'abaya, elle vient des Saoudiens.
00:32:28 C'est eux qui, en développant le wahhabisme,
00:32:31 nous ont aussi vendu l'abaya comme vraiment compléter sa religion
00:32:35 en mettant, donc, cette robe.
00:32:36 Le risque qu'on va avoir, c'est qu'ils reviennent
00:32:39 avec d'autres robes beaucoup plus amples.
00:32:42 Donc, bon, on verra.
00:32:43 Mais ce qu'il faut, en fait, je pense,
00:32:46 c'est s'attaquer à ce problème d'antrisme
00:32:48 d'une manière beaucoup plus globale.
00:32:50 Je rappelle que nous avons affaire à des mineurs.
00:32:53 Pour moi, des mineurs, c'est la place et le rôle des parents.
00:32:57 Peut-être que comme on en a parlé lors des émeutes,
00:33:00 qu'il faut revoir aussi une politique familiale
00:33:02 avec des droits, mais surtout des devoirs.
00:33:05 Et dans le cadre des devoirs,
00:33:07 il y a le respect des règles dues à la scolarité.
00:33:09 Je voudrais rappeler quelque chose,
00:33:12 je ne sais pas si votre mère peut vous le dire,
00:33:14 mais en fait, je vais juste vous expliquer.
00:33:17 Auparavant, vous aviez un lien
00:33:19 entre l'éducation scolaire et les allocations familiales.
00:33:23 Si, par exemple, il y avait un absentéisme,
00:33:25 on touchait aux allocations familiales.
00:33:28 Aujourd'hui, on peut dire que s'il y a un manquement
00:33:31 dans le cadre de l'éducation des enfants,
00:33:33 du non-respect des règles de l'éducation nationale,
00:33:36 du cadre de l'école, eh bien, on touche au portefeuille.
00:33:40 Ça ne me dit pas ce qui va se passer ce lundi
00:33:42 si on a des dizaines d'élèves qui arrivent...
00:33:45 -C'est simple. Les parents doivent être convoqués
00:33:48 et sanctionnés. C'est ça, le problème.
00:33:50 -Il va falloir les accompagner, les équipes enseignantes.
00:33:53 Philippe David.
00:33:55 -Le témoignage, évidemment, au visage couvert de cette professeure,
00:33:59 était passionnant et il résumait en même pas une minute,
00:34:02 je n'ai pas pris de chronomètre,
00:34:04 le mal indémo de l'éducation nationale.
00:34:07 Déjà, l'autocensure, on en a parlé,
00:34:09 mais surtout... -C'est un prof sur deux
00:34:11 qui s'autocensure. -Pardon ?
00:34:13 -Un prof sur deux qui dit avoir déjà dû s'autocensurer.
00:34:16 -Ce qui est terrible, c'est surtout le pas de vague.
00:34:19 Le pas de vague dans l'éducation nationale.
00:34:22 Un chef d'établissement pense à une chose, avant tout,
00:34:25 sa carrière. Et là, si jamais...
00:34:27 Parce que, je veux dire, l'abaya, vous savez,
00:34:30 il y a l'esprit, la règle, comme on dit en sport.
00:34:32 Imaginons que dans un collège ou un lycée,
00:34:35 où il y a une très forte proportion d'élèves
00:34:38 qui vont débarquer avec des abayas,
00:34:40 le proviseur va dire que ça, finalement,
00:34:42 c'est pas aussi long qu'un abaya,
00:34:44 donc on peut avoir de la tolérance.
00:34:46 L'enfer est pavé de bonnes intentions
00:34:48 et ça fonctionne souvent comme ça dans les administrations.
00:34:52 -Si le proviseur fait ça, il aura sans doute la pression
00:34:55 des enseignants de son établissement aussi.
00:34:58 -Il faut espérer, mais aussi les enseignants
00:35:00 étant sous l'autorité du chef d'établissement.
00:35:03 Le rapport de force...
00:35:04 -Il y a pas d'autorité hiérarchique.
00:35:07 -Non. -Il y a pas d'autorité hiérarchique.
00:35:09 -Vous avez raison. -Contrairement à d'autres pays,
00:35:12 il y a pas d'autorité hiérarchique.
00:35:14 -J'ai quelques enseignantes dans ma famille.
00:35:16 -Pas tous en même temps.
00:35:18 -Pour conclure dessus, et ça, c'est quand même fondamental,
00:35:21 la France est le pays qui a le record de lois non appliquées.
00:35:26 Alors là, j'espère que... C'est pas une loi,
00:35:28 c'est une circulaire qu'a faite Gabrielle Attal.
00:35:31 J'espère que celle-là va être appliquée
00:35:33 avec la plus grande rigueur.
00:35:35 -On va aller plus loin encore de régler tous les problèmes
00:35:38 liés aux atteintes à la laïcité dans les écoles.
00:35:41 Je voudrais vous faire écouter le témoignage
00:35:44 de cette prof du Sud de la France qui nous parle des enseignements
00:35:47 qui sont parfois contestés par ses élèves musulmans.
00:35:50 Ecoutez ce qu'elle nous dit.
00:35:52 -Lorsque vous avez, par exemple, un collègue qui,
00:35:55 en présentant Balzac dans son cours de français,
00:35:58 qui, très naturellement, vous lâche,
00:36:00 "Voilà, Balzac est un génie créateur",
00:36:02 vous avez une réaction de défense.
00:36:05 Euh...
00:36:06 Un réflexe, je dirais, culturel,
00:36:08 pas forcément identitaire, mais culturel,
00:36:10 parce qu'il y a cette imprégnation-là du taouïde.
00:36:13 "Non, madame, vous ne pouvez pas dire cela.
00:36:16 "Balzac n'est pas un génie créateur.
00:36:18 "Seul Allah est un génie créateur."
00:36:20 Si on est en face d'un élève qui est militant,
00:36:23 on va rentrer en conflit, et la conséquence,
00:36:25 c'est que l'enseignant va être taxé d'islamophobie.
00:36:28 Vous voyez la perversion du système ?
00:36:30 Donc, en fait, l'enseignant, instinctivement,
00:36:33 il va dire "OK, je ne vais plus dire que Balzac est un génie créateur,
00:36:37 "je vais faire attention à ce que je dis."
00:36:39 -L'antrisme religieux va revenir.
00:36:41 -On parle de la même chose, c'est ça qui est drôle.
00:36:44 Que dit l'abaya ?
00:36:45 L'abaya, c'est une manière de se positionner
00:36:48 contre la mécréance.
00:36:49 C'est de dire "J'exhibe ma pudeur et je me distingue bien
00:36:52 "de tous ces mécréants, ces chrétiens, ces juifs,
00:36:55 "qui ne sont pas dans la pureté religieuse."
00:36:58 À partir du moment où vous êtes là-dessus,
00:37:00 effectivement, vous allez contester un enseignement biologique
00:37:04 si vous expliquez que Dieu n'a pas tout créé,
00:37:07 vous allez contester cette phrase
00:37:09 "parce que la notion de création est interdite à l'homme", etc.
00:37:13 En fait, vous êtes complètement dans une logique idéologique
00:37:16 et dans tous les endroits où vous pouvez dérouler
00:37:19 votre récit idéologique, vous allez le faire.
00:37:22 En plus, ça vous donne une puissance incroyable
00:37:24 puisque vous vous opposez à l'adulte et vous le mettez mal à l'aise,
00:37:28 vous imaginez pour des ados le sentiment,
00:37:31 l'ivresse que ça peut procurer.
00:37:33 Donc, on parle toujours de la même chose
00:37:35 parce qu'à partir du moment où vous allez sanctionner la baïa
00:37:39 en disant "cette idéologie n'a pas la place ici",
00:37:42 pourquoi ?
00:37:43 Parce que justement, elle refuse à l'homme la création,
00:37:46 la liberté de penser, elle l'empêche d'être citoyen
00:37:50 puisqu'il doit toujours se conformer
00:37:52 à des prescriptions extérieures au nom du divin.
00:37:55 À partir du moment où vous vous fixez
00:37:58 et vous dites "nous, on ne fonctionne pas là-dessus,
00:38:01 "notre civilisation n'est pas bâtie là-dessus",
00:38:04 vous remettez la logique au coeur de l'enseignement.
00:38:07 Donc, vous agissez contre toute forme d'antrisme.
00:38:10 -Je voudrais qu'on écoute encore un extrait de cette enseignante
00:38:14 qui rejoint ce que vous dites.
00:38:16 -M. Attal, lorsqu'il parle de la baïa,
00:38:18 il ne s'attaque pas au problème
00:38:20 parce que derrière, il y a du prosélytisme,
00:38:23 des stratégies de diffusion,
00:38:25 ce qu'on fait pour la complicité intraculturelle
00:38:28 qui permet au prosélytisme de prospérer.
00:38:30 J'attends de voir la circulaire et comment il va donner ses directives
00:38:34 et comment les chefs d'établissement,
00:38:37 les recteurs, les dazens et même l'intérieur,
00:38:40 le service de préfecture,
00:38:41 comment ils vont faire pour endiguer
00:38:44 un phénomène qui est collectif,
00:38:46 qui est social, qui est ethnique,
00:38:49 qui est anthropologique, culturel et éminemment politique.
00:38:52 -Naïma.
00:38:53 -Mais en fait, on paye des décennies de pas de vagues
00:38:57 et c'est ça, le problème.
00:38:58 Aujourd'hui, les conséquences, vu l'ampleur,
00:39:01 c'est ça qui va être difficile.
00:39:03 Les élèves qui remettent en cause, effectivement,
00:39:07 le programme scolaire, ça fait des décennies que je le vois
00:39:10 dans le cadre de mes fonctions,
00:39:12 les gamines qui ne font plus de sport
00:39:15 parce qu'elles ne veulent pas s'habiller en tenue sportive,
00:39:18 les gamines qui ne veulent plus aller à la piscine,
00:39:22 mais on a fermé les yeux.
00:39:23 Alors, certaines venaient avec un certificat médical
00:39:26 de complaisance, mais même sans, ça passait crème.
00:39:29 Le problème, c'est qu'on a, malgré nous,
00:39:32 aussi créé un écosystème qui s'entretient aussi.
00:39:35 Regardez, auparavant, on avait les pions,
00:39:37 c'était des étudiants qui étaient des modèles.
00:39:40 Aujourd'hui, dans le cadre de la politique de la ville,
00:39:43 grâce aux emplois aidés, on a confié ça
00:39:46 à des jeunes qui tiennent les murs.
00:39:48 Donc, on a créé aussi un écosystème
00:39:50 qui se tient chaud, j'allais dire.
00:39:52 Et puis, regardez, Samuel Paty,
00:39:54 il y a quand même une statue qui a été faite.
00:39:57 Eh bien, elle est où, la statue ? Elle est dans un placard.
00:40:00 Pourquoi ? Parce que dans le collège où il était,
00:40:03 les enseignants avaient peur de représailles.
00:40:06 Donc, tant qu'on a peur, on aura des phénomènes comme celui-ci.
00:40:10 -12h46 sur CNews. Le rappel de l'actualité,
00:40:12 c'est signé M. Dorian.
00:40:14 -Gérald Darmanin veut systématiser
00:40:16 l'exclusion des délinquants des logements sociaux
00:40:20 et envoie dans son viseur les auteurs de violences urbaines,
00:40:23 de trafic de drogue ou de rodéo urbain.
00:40:25 Le ministre de l'Intérieur a envoyé une note à tous les préfets.
00:40:29 Dès que le locataire fera l'objet d'une décision pénale,
00:40:32 le bailleur social sera informé, la justice sera saisie.
00:40:35 La baille à sera bien bannie des établissements scolaires
00:40:39 à partir de lundi, jour de rentrée.
00:40:41 Même interdiction pour le camis, version masculine,
00:40:44 de la baille à. Le ministre de l'Education nationale
00:40:48 a engagé un dialogue avec l'élève pour lui expliquer
00:40:50 le sens de l'interdiction.
00:40:52 Si il refuse d'ôter son vêtement, il s'exposera
00:40:55 à une sanction disciplinaire.
00:40:57 Et puis, à Hong Kong et au sud de la Chine,
00:40:59 il y a une forte menace par le super typhon Saola.
00:41:02 Il pourrait s'agir du plus puissant
00:41:04 jamais enregistré depuis plus de 70 ans.
00:41:07 En Chine, une alerte maximum a été mise
00:41:09 à l'approche de ce typhon qui, selon les médias d'Etat,
00:41:12 touchera terre cet après-midi ou la nuit prochaine,
00:41:15 les habitants à ce calfe-trait.
00:41:17 -Encore un dernier extrait que je voulais vous faire écouter
00:41:21 de cette prof qui témoigne au micro de Jean-Luc Thomas.
00:41:24 Elle nous livre avec beaucoup d'émotion
00:41:26 sa vision de la laïcité et elle nous donne en creux
00:41:29 une analyse politique très intéressante
00:41:31 que je voulais partager avec vous et vous faire commenter.
00:41:35 -Je suis une enfant de l'école républicaine.
00:41:37 Excusez-moi.
00:41:40 Et voir ce que ça devient aujourd'hui,
00:41:44 c'est insupportable.
00:41:45 C'est un combat qui n'est ni de droite ni de gauche.
00:41:49 La République, c'est un héritage qui plus est.
00:41:51 La laïcité est un héritage de gauche.
00:41:54 Je me considère comme étant une femme de gauche.
00:41:56 Mais de voir que l'on est en train de trahir cet héritage
00:42:00 qui, justement, nous permet d'assurer le pluralisme au sein du pays,
00:42:04 c'est insupportable.
00:42:07 -C'est intéressant, en creux,
00:42:08 l'analyse politique qu'elle nous livre.
00:42:11 -Oui, en fait, ce qu'elle dit, finalement,
00:42:13 c'est que peu de gens comprennent la laïcité.
00:42:16 La laïcité, à la base, pourquoi c'est pensé ?
00:42:19 Les religions ont fait la preuve
00:42:20 que pour la paix civile, elles étaient nulles.
00:42:23 La France a été traumatisée, notamment par les guerres de religion.
00:42:27 Premier point, la religion,
00:42:29 surtout la concurrence entre religions,
00:42:31 n'aide pas à la paix civile.
00:42:33 Rien de plus monstrueux que d'être persuadé d'avoir Dieu avec soi
00:42:36 parce que vous pouvez tout faire à l'autre.
00:42:39 En plus, ça développe chez l'homme un instinct monstrueux qui a choqué.
00:42:43 -Il y a un autre point, la capacité créatrice de l'homme.
00:42:46 Autrement dit, on dit que le pouvoir n'est pas légitimé
00:42:50 par une correspondance avec le divin.
00:42:53 Ce qui fait que les hommes sont libres et égaux,
00:42:55 c'est leur capacité à créer eux-mêmes leur loi
00:42:58 par la raison, par l'échange, par le débat public,
00:43:02 et ensuite à se lier par cette loi et à lui obéir
00:43:05 alors qu'ils l'ont eux-mêmes conçu.
00:43:08 Il n'y a pas besoin de puissance,
00:43:10 il n'y a pas besoin, j'allais dire, de surmoi
00:43:13 à cette organisation intellectuelle et sociale.
00:43:17 C'est ce que nous dit la République.
00:43:19 Elle dit que l'homme est libre parce qu'il est responsable
00:43:23 et parce qu'il ne subit pas l'arbitraire
00:43:25 les lois qu'il subit, c'est lui-même qui se les donne.
00:43:29 -La gauche a abandonné cette question de la laïcité ?
00:43:32 -Je suis un pur produit de l'éducation populaire.
00:43:35 Je suis arrivée à 8 ans et demi.
00:43:37 Je me souviens, quand je suis arrivée en France,
00:43:40 je ne savais ni lire ni écrire,
00:43:42 et on ne m'a pas regardée en fonction de mes origines
00:43:45 ou de ma couleur de peau.
00:43:47 La maîtresse m'a mise devant, elle me parlait comme tous les enfants.
00:43:51 Je n'ai jamais eu ce sentiment d'être à part.
00:43:53 L'éducation populaire dont j'ai bénéficié, c'était la gauche.
00:43:57 -J'ai été rattrapé au vol par Gauthier.
00:43:59 Je l'ai entendu dire, Neymar, "pas toute la gauche".
00:44:03 -Non, parce qu'il y a une vraie partie du PS
00:44:05 qui a soutenu la décision de Gabriel Attal.
00:44:08 Je pense au maire de Montpellier, Miquel De La Fosse,
00:44:11 à la présidente des jeunes socialistes.
00:44:13 Par contre, il y en a qui brillent par leur silence,
00:44:18 et d'autres, carrément, qui se sont reniés.
00:44:20 C'est les Insoumiquants.
00:44:22 Il y a une archive dans "On n'est pas couché"
00:44:25 de Jean-Luc Mélenchon sur le port du voile.
00:44:27 Il était très sévère, il était l'haïkar,
00:44:30 disons-le, Jean-Luc Mélenchon.
00:44:32 Il s'est vendu, non pas pour un plat de lentilles,
00:44:35 mais pour un plat d'électorat.
00:44:37 Il a abandonné les classes populaires et ouvrières
00:44:40 qui sont parties chez Marine Le Pen.
00:44:42 Il fallait trouver un autre électorat.
00:44:44 Quand je dis "il y en a qui brillent par leur silence",
00:44:48 je pense à Olivier Faure, qui n'est pas sur la même ligne
00:44:51 que celle qui préside le mouvement jeune de son parti
00:44:54 ou que le maire de Montpellier, qui est sur une autre ligne.
00:44:58 Olivier Faure, dès qu'il faut se fâcher avec Mélenchon,
00:45:01 il nous fait un tweet, mais sur ces questions-là,
00:45:04 il n'a pas le droit de faire son bureau.
00:45:06 -On va marquer une pause.
00:45:08 On arrive dans un instant sur CNews 12h51.
00:45:11 On revient avec le journal de Michael Dorian.
00:45:14 Gérald Darmanin souhaite que les responsables des émeutes
00:45:17 soient expulsés des logements sociaux.
00:45:20 Il a diffusé une circulaire à destination des préfets.
00:45:23 On en parle juste après la pause.
00:45:25 De retour dans "Midi News".
00:45:27 Gérald Darmanin souhaite que les responsables des émeutes
00:45:30 soient expulsés des logements sociaux.
00:45:33 On revient avec mes invités sur ce plateau.
00:45:36 Naïma M. Fadel, Philippe David, Amine Elbaïs, Céline Pina
00:45:39 et Gautier Lebret.
00:45:41 Mais d'abord, le journal de Michael Dorian.
00:45:44 -Bonjour, Anthony. Emmanuel Macron dans le Vaucluse.
00:45:47 En ce jour de pré-rentrée scolaire,
00:45:49 le chef de l'Etat est en déplacement
00:45:52 dans un lycée professionnel d'Orange.
00:45:54 Vous suivez le président de la République
00:45:57 avec Laurence Elarier à Emmanuel Macron
00:45:59 en super-ministre de l'Education
00:46:02 et de la Réforme.
00:46:03 -Oui, tout à fait. Emmanuel Macron,
00:46:05 qui fait en quelque sorte sa rentrée
00:46:08 dans ce lycée professionnel d'Orange,
00:46:10 dans le Vaucluse, afin de faire le service
00:46:13 après-vente de la réforme du lycée professionnel.
00:46:16 Le président de la République souhaite faire
00:46:19 de cette filière une filière d'excellence
00:46:21 avec cet objectif clairement affiché
00:46:24 de zéro décrochage dans la filière professionnelle
00:46:27 qui amène à 100 % de débouchés.
00:46:29 C'est clairement affiché par le président de la République
00:46:33 puisque aujourd'hui, et c'est un constat
00:46:35 qu'il a fait lors de sa rencontre
00:46:38 avec plusieurs enseignants qui opèrent
00:46:40 notamment dans ce lycée, que malheureusement,
00:46:43 de trop nombreuses filières ne permettent pas,
00:46:46 à l'issue de cette dernière,
00:46:48 d'arriver à un débouché professionnel.
00:46:51 -On sait bien qu'on a beaucoup de jeunes
00:46:53 qui sont orientés en lycée pro,
00:46:56 pas toujours par choix, mais parce qu'ils n'ont pas
00:46:59 le choix de se faire en lycée pro.
00:47:01 Le 1er problème qu'on a en lycée pro,
00:47:04 c'est le décrochage qui est supérieur.
00:47:06 On en parle avec les ministres.
00:47:08 On a 1/3 des lycéens qui sont en lycée pro,
00:47:11 on a 2/3 des décrocheurs qui sont en lycée pro.
00:47:14 C'est pas leur faute, c'est pas la faute des enseignants.
00:47:18 C'est juste le fait qu'il y a un déterminisme qui est là
00:47:21 et qu'on les a mécaniquement, par fatalité,
00:47:24 trop souvent orientés.
00:47:26 -L'idée également avec cette réforme du lycée professionnel,
00:47:29 c'est qu'il peut y avoir du lycée pro
00:47:31 où malheureusement de trop nombreux élèves
00:47:33 sont orientés vers cette filière,
00:47:35 non pas par choix, mais par défaut.
00:47:38 Il faut donc également changer cette vision-là.
00:47:41 Je parlais des débouchés professionnels.
00:47:43 Il va y avoir une refonte globale de la carte des formations
00:47:47 pour permettre justement à ces élèves
00:47:49 de trouver ensuite un travail à la fin de leur formation,
00:47:52 parce que l'objectif du président de la République,
00:47:55 qui est le même depuis son arrivée à l'Elysée,
00:47:58 est de tenter d'arriver au plein emploi
00:48:00 et donc de diriger ces élèves vers des filières
00:48:03 qui recrutent ensuite après leur formation ici.
00:48:06 -Merci, Florian Tardif.
00:48:07 Les images sont de Laurence et Larié pour CNews.
00:48:10 C'est aujourd'hui, vendredi 1er septembre,
00:48:13 que la très controversée réforme des retraites entre en vigueur.
00:48:16 C'est donc officiellement la fin des régimes spéciaux
00:48:19 et c'est surtout le début du report de l'âge légal de départ.
00:48:23 Il sera reculé progressivement, au rythme de 3 mois par an.
00:48:26 La retraite de l'âge légal de départ de 1968
00:48:29 sera la première à partir à la retraite à 64 ans.
00:48:32 Dans le reste de l'actualité,
00:48:34 l'homme suspecté d'avoir battu à mort son ex-compagne en Savoie
00:48:37 a été interpellé et placé en garde à vue.
00:48:40 Il a été appréhendé à Arvilard, une commune proche de la Croix de la Rochette,
00:48:44 où s'était déroulé le drame et où l'émotion était encore très forte.
00:48:48 Comme l'a constaté sur place notre journaliste, Célia Barotte.
00:48:52 -A la Croix de la Rochette et dans les communes voisines,
00:48:55 l'émotion est à son comble.
00:48:57 Plusieurs riverains et proches de la victime
00:48:59 sont venus déposer des fleurs et des lettres
00:49:02 près de la scène du crime, près de la garderie de la commune.
00:49:05 J'ai pu m'entretenir avec plusieurs riverains
00:49:08 qui étaient très émus et choqués que cela se produise ici,
00:49:11 dans ce paysage montagneux et d'ordinaire calme.
00:49:14 Je vous propose d'écouter le témoignage
00:49:17 d'une amie et voisine de Karen,
00:49:18 cette policière décédée à l'âge de 42 ans.
00:49:21 -On m'en a jamais proprement parlé
00:49:23 de ces douleurs.
00:49:26 Elle m'avait juste...
00:49:28 Je savais juste qu'elle avait un ex-mari,
00:49:31 que les filles devaient repartir chez leur père.
00:49:34 Mais de là à penser ça,
00:49:35 j'en ai la boule au ventre.
00:49:39 C'était une femme rayonnante, joviale.
00:49:42 Les hommes sont surpuissants, impunis.
00:49:44 OK, une femme va porter plainte, mais derrière, il y a quoi ?
00:49:47 Je comprends que la police soit débordée,
00:49:50 qu'il y a pas mal de choses, mais on en arrive à ça.
00:49:53 C'est pas la première, pas la dernière,
00:49:55 mais il faut pas qu'on puisse laisser
00:49:57 des choses comme celle-là arriver.
00:49:59 Plus jamais ça.
00:50:01 -Au-delà de l'émotion,
00:50:02 les habitants de la Croix, de la Rochette
00:50:04 et des alentours espèrent qu'avec l'interpellation du suspect,
00:50:08 justice sera faite.
00:50:10 -Le Covid-19, la France a détecté un premier cas
00:50:14 du variant super mutant.
00:50:16 La personne a été testée dans le département de L'Aube.
00:50:19 La France s'ajoute à la quinzaine de pays
00:50:22 ayant détecté au moins un cas de ce nouveau variant.
00:50:26 Et puis, on est à une semaine, tout juste,
00:50:28 du coup d'envoi en France de la Coupe du monde de rugby
00:50:31 et direction Bordeaux, où la ville doit accueillir
00:50:34 plusieurs matchs et les supporters qui vont avec.
00:50:37 La sécurité y est un enjeu majeur et elle a été,
00:50:40 vous allez le voir, renforcée.
00:50:42 C'est ce que nous montre ce sujet de Jérôme Rampenaud.
00:50:45 -Bordeaux se prépare à recevoir la Coupe du monde de rugby
00:50:48 avec cinq matchs et des milliers de supporters.
00:50:51 Un challenge pour la sécurité.
00:50:54 -900 policiers et gendarmes mobilisés les jours de match.
00:50:57 Les veilles de match, on aura 450 policiers et gendarmes
00:51:00 mobilisés spécifiquement pour cet événement sur Bordeaux.
00:51:03 Au total, ça fait 9000 policiers et gendarmes
00:51:06 sur les deux mois qui contribueront
00:51:08 à la sécurité de l'événement.
00:51:10 -Les jours de match, des forces de l'ordre seront positionnées
00:51:14 à certains arrêts de trame, en plus de ceux présents dans les rames.
00:51:17 Des postes de police mobiles vont aussi être installés en ville
00:51:21 pour éviter des plaintes ou d'agressions.
00:51:24 Des moyens supplémentaires ont été alloués à la ville.
00:51:27 -Je suis renforcé avec six unités de force mobile complémentaires,
00:51:30 rien que pour cet événement.
00:51:32 Ca, c'est très important.
00:51:34 Les autres grandes villes de France, Toulouse, etc.,
00:51:38 qui accueillent aussi, sont également renforcées,
00:51:41 mais on a des renforts puissants.
00:51:43 -Pour les Bordelais, ce dispositif est rassurant.
00:51:46 -Des messages sont passés dans le tram pour nous dire
00:51:49 qu'on a des problèmes de sécurité.
00:51:51 C'est plutôt rassurant, avec la vague de monde.
00:51:53 -C'est pas normal qu'on soit obligé de renforcer la sécurité.
00:51:57 Ca peut être rassurant d'un autre côté.
00:51:59 -Le 1er match à Bordeaux, Irlande-Roumanie,
00:52:02 est attendu le 9 septembre au Matmut atlantique,
00:52:05 avec 42 000 places et des milliers de supporters
00:52:08 dans la fan zone et en ville.
00:52:09 -Voilà pour l'actualité, Anthony.
00:52:11 Voilà qui fera réagir votre invité, Philippe David.
00:52:14 -Absolument, je le vois, trépigné, d'impatience,
00:52:17 pendant le sujet du 9 septembre. -Huit.
00:52:20 -Le 8 septembre. -Je compte les jours.
00:52:22 Depuis combien de temps ? J'ai entendu "Coup de feu" de rugby,
00:52:25 le coeur s'est accéléré, les mains sont venues,
00:52:28 j'ai eu une émotion, car j'attends tellement
00:52:30 ce match d'ouverture contre les Blacks
00:52:33 que les 7 jours à venir vont être très longs.
00:52:35 -Je ne suis pas amateur de rugby,
00:52:37 mais vous en entendre parler avec autant d'envie...
00:52:40 Ca donne envie de suivre un match avec vous.
00:52:43 Je rêverais de suivre un match avec vous,
00:52:45 vous sauriez m'en parler, me capter.
00:52:47 -Avec grand plaisir, c'est ce que je fais à madame.
00:52:50 Je lui explique, quand on est devant la télé,
00:52:53 c'est plus compliqué, mais devant la télé...
00:52:55 -Vous m'inviterez une fois devant la télé
00:52:57 pour me faire aimer le rugby.
00:52:59 On aura l'occasion de reparler de cette Coupe du monde.
00:53:03 Il demande aux préfets une fermeté systématique.
00:53:06 Gérald Darmanin souhaite que les responsables des émeutes
00:53:09 soient expulsés des logements sociaux.
00:53:11 "Il faut mobiliser tous les outils prévus par la loi",
00:53:14 il leur a dit, une fermeté qu'il souhaite voir appliquer
00:53:17 aux émeutiers, mais aussi aux trafiquants de drogue
00:53:20 et aux auteurs de rodéos urbains.
00:53:22 Les détails de cette note, avec Kylian Sallé.
00:53:25 -Expulser les délinquants de leurs logements sociaux,
00:53:28 c'est l'un des objectifs de Gérald Darmanin.
00:53:31 Dans une circulaire envoyée au préfet,
00:53:33 le ministre de l'Intérieur appelle à la fermeté.
00:53:36 -Les habitants des quartiers,
00:53:38 qui, dans leur immense majorité, respectent la loi,
00:53:41 aspirent à y vivre paisiblement.
00:53:43 -Il faut faire l'assurance que l'Etat les protégera
00:53:45 en faisant preuve de sévérité à l'endroit de ces délinquants.
00:53:49 La solidarité nationale ne peut subsister
00:53:51 sans le respect des devoirs.
00:53:53 -Les préfets ne peuvent pas actionner
00:53:55 de mesures d'expulsion eux-mêmes.
00:53:58 Ce sont aux bailleurs de le faire.
00:54:00 Pour cela, il faut prouver que l'acte délectuel a été commis
00:54:03 à proximité du lieu d'habitation.
00:54:05 -Il faut que les nuisances,
00:54:07 et on l'a bien vu dans l'article du Code civil,
00:54:10 soient en lien avec l'immeuble et avec l'appartement
00:54:13 qui est l'objet de la location.
00:54:15 -Le 23 août dernier, un délinquant et sa famille
00:54:18 ont été expulsés de leur logement social dans le Val d'Oise.
00:54:21 Ce dernier avait été condamné à 12 mois de prison
00:54:24 pour avoir participé aux émeutes.
00:54:26 -Alors, Gauthier Lebret,
00:54:27 encore une illustration du volontarisme
00:54:30 affichée par Gérald Darmanin.
00:54:32 Néanmoins, ça ne va pas être si facile.
00:54:34 -Il y a un maître mot en cette rentrée, c'est "fermeté".
00:54:37 C'est une des dernières allocutions du chef de l'Etat
00:54:40 qui avait dit "l'ordre, l'ordre et l'ordre".
00:54:43 Il n'y avait pas eu de réponse dans cette allocution
00:54:46 d'Emmanuel Macron, si ce n'est qu'il fallait répartir
00:54:49 les difficultés sur l'ensemble du territoire.
00:54:51 Donc là, vous avez trois ministres qui montent de la fermeté.
00:54:55 Gérald Darmanin avec cette nouvelle circulaire,
00:54:57 Gabriel Attal, dont on vient de parler sur les abayas,
00:55:01 et Eric Dupond-Moretti qui s'est montré ferme
00:55:03 avec ceux qui s'en sont pris au tribunal d'Auriac
00:55:06 et de la réforme des droits de l'homme.
00:55:08 Après, il faut entrer dans le détail.
00:55:10 Comme on l'a entendu dans le sujet de Kylian Salé,
00:55:13 ce n'est pas le préfet qui a le pouvoir d'expulser.
00:55:16 Il faut que le bailleur saisisse la justice.
00:55:19 C'est le juge qui ordonne l'expulsion.
00:55:21 C'est bien beau d'écrire au préfet, mais son pouvoir est limité.
00:55:24 Il peut appeler le bailleur pour lui dire
00:55:27 que vous avez une famille d'émeutiers
00:55:29 ou un émeutier dans votre immeuble,
00:55:31 dans votre appartement, vous pouvez saisir la justice
00:55:35 et être expulsé. Mais ça se limite à ce cas-là.
00:55:38 On a entendu parler du Val-d'Oise,
00:55:40 qui a fait le préfet du Val-d'Oise,
00:55:42 qui a expulsé non pas un émeutier,
00:55:44 mais la famille de l'émeutier.
00:55:46 Ca avait déclenché une polémique à gauche.
00:55:48 La secrétaire d'Etat à la Ville, Sabrina Agresti-Roubach,
00:55:52 qui jouit une liberté de parole dans ce gouvernement,
00:55:55 puisqu'elle est proche du couple Macron,
00:55:57 avait justifié et soutenu cette expulsion.
00:56:00 Elle co-signe cette lettre au préfet
00:56:02 avec le ministre de l'Intérieur, mais le pouvoir du préfet
00:56:06 est encore une fois limité.
00:56:08 Donc on verra ce que ça donne.
00:56:09 Je rappelle aussi que dans le Val-d'Oise,
00:56:12 on a réussi à expulser cette famille d'émeutiers,
00:56:15 non pas parce que c'est une famille d'émeutiers,
00:56:18 mais parce qu'elle ne payait pas son logement.
00:56:20 Donc ce n'est pas en lien direct avec les émeutes.
00:56:23 C'est pour ça que ça va être compliqué
00:56:26 et que la marge de manœuvre des préfets est réduite.
00:56:29 -C'est pas la première fois que...
00:56:31 C'est pas la première fois que Gérald Darmanin prend une décision
00:56:35 et que cette décision est retoquée par une instance juridique.
00:56:38 -Oui, c'est d'autant plus désespérant
00:56:41 que normalement, à Beauvau, on est censé avoir des juristes
00:56:45 et qu'un ministre est censé réfléchir un peu avant de parler.
00:56:48 Mais pour autant, c'est pas si délirant.
00:56:51 D'abord, parce que le préfet a l'attribution des logements
00:56:54 les trois quarts du temps et a un besoin permanent
00:56:57 de négociation entre les offices HLM et l'Etat local.
00:57:01 À un moment donné, vous avez aussi des moyens de pression
00:57:04 qui sont peut-être pas directement légaux,
00:57:06 mais vous avez intérêt à vous entendre avec le préfet
00:57:10 pour un certain nombre de dossiers.
00:57:12 Ca peut aider la fluidité des relations.
00:57:15 Et ensuite, quand on a un point de droit
00:57:17 qui empêche d'exercer une volonté politique,
00:57:20 le droit, il est là pour servir les hommes.
00:57:22 C'est pas une déesse devant laquelle on se prosterne.
00:57:26 Donc, on change la loi,
00:57:27 ou parfois, c'est même pas du domaine de la loi,
00:57:30 mais du domaine de la réglementation.
00:57:33 Quand on veut, on peut, ça marche pas à tous les coups,
00:57:36 mais en politique, si on ne veut pas,
00:57:38 on ne peut jamais.
00:57:40 -Thibault de Montbréal,
00:57:41 invité de la matinale de CNews avec Romain Désarbre,
00:57:44 avocat et président du cercle de réflexion sécurité intérieure,
00:57:48 dit que c'est une mesure symbolique
00:57:50 qui démontre une volonté politique.
00:57:52 -Vous avez enfin une mesure qui est prise.
00:57:55 Elle va être très difficile à mettre en oeuvre,
00:57:58 parce qu'il y a une justice qui, en bout de chaîne, tranchera,
00:58:01 parce qu'il y a une obligation de reloger
00:58:04 par les offices de HLM,
00:58:06 mais ce qui est important, c'est que c'est une mesure
00:58:09 qui est symbolique et qui montre qu'au sein de l'appareil d'Etat,
00:58:13 Gérald Darmanin a compris, ça, ça fait longtemps,
00:58:16 mais il y a une volonté de donner des instructions
00:58:19 dans la chaîne vers les préfets et ensuite vers les offices HLM.
00:58:22 En privé, les dirigeants de l'office HLM le disent
00:58:26 qu'il y a des familles qui pourrissent la vie de leurs voisins
00:58:29 et qu'ils aiment les expulser.
00:58:31 On va enfin pouvoir le faire par l'expression
00:58:33 "bienvenue de cette volonté politique".
00:58:36 -Amine Elbaïe, l'expression "bienvenue d'une volonté politique".
00:58:40 -Vous savez, c'est tellement facile de dire
00:58:42 qu'on va expulser les logements sociaux.
00:58:45 C'est tellement facile de dire qu'on va expulser les délinquants
00:58:48 des logements sociaux, mais il faut s'en donner les moyens.
00:58:52 Le problème, il est double.
00:58:53 Il y a des procéduraux devant la justice.
00:58:56 Les logements sociaux sont régis par la loi de 89,
00:58:59 qui est une loi d'intermédiation des rapports
00:59:01 entre les locataires et les propriétaires.
00:59:04 C'est la même loi qu'on utilise pour les petits propriétaires.
00:59:07 Quand vous êtes un locataire qu'on veut faire expulser,
00:59:11 vous demandez un report d'audience, ça dure deux ans,
00:59:14 en moyenne, devant le juge judiciaire.
00:59:16 C'est à la fin de l'audience, au bout de deux ans,
00:59:19 lorsque vous avez l'ordonnance d'expulsion,
00:59:22 on vous demande de quitter les lieux,
00:59:24 qui peut être contesté devant le juge judiciaire,
00:59:27 et on peut obtenir des délais de grâce.
00:59:29 C'est à la fin, lorsque vous n'avez plus de délais de grâce,
00:59:32 que la CAPEC, la Commission de prévention des expulsions
00:59:36 sous l'autorité du préfet, accorde le concours de la force publique.
00:59:40 Quand bien même, lorsque le préfet autorise,
00:59:42 comme le demande Gérald Darmanin,
00:59:44 le concours de la force publique,
00:59:46 vous avez une loi qui s'appelle la loi Dallot,
00:59:49 le droit aux logements opposables,
00:59:51 qui permet de réhéberger, à reloger,
00:59:53 la personne que vous allez expulser.
00:59:56 -On ne l'organise pas. -Le problème se déplace dans le temps.
00:59:59 Elle est là, l'absurdité du système administratif français.
01:00:02 Il faut transposer le régime de la location des logements sociaux
01:00:06 vers un régime d'occupation,
01:00:08 c'est ce qu'on a fait pour les résidences universitaires.
01:00:11 Le jour où les conditions d'attribution du logement social
01:00:15 ne sont plus remplies, on abroge la décision
01:00:17 d'attribution d'un logement social,
01:00:20 on donne ce logement social à des personnes
01:00:22 qui attendent un logement depuis longtemps,
01:00:25 des personnes de bonne foi, qui travaillent,
01:00:27 et qui mériteraient la solidarité nationale.
01:00:30 -La directive donnée au préfet est importante,
01:00:32 car ils ont un rôle majeur dans le cadre des attributions de logement,
01:00:36 mais aussi dans les expulsions,
01:00:38 pour que les expulsions aillent plus vite.
01:00:41 -C'est le rôle du juge. -Oui, mais c'est eux,
01:00:44 c'est le préfet, et justement, il peut aussi se positionner.
01:00:48 -Il faut le bailleur. -Bien sûr.
01:00:49 Mais ce que je voudrais souligner,
01:00:52 c'est qu'on déplace le problème,
01:00:54 et souvent, il pose des problèmes dans d'autres quartiers,
01:00:57 il faudrait faire comme le Danemark.
01:00:59 Le Danemark a décidé que toute famille de délinquants
01:01:03 sera expulsée des logements sociaux
01:01:05 sans être relogée.
01:01:08 Il faut mettre ça en place,
01:01:10 car il n'y a pas de raison que ces familles délinquantes
01:01:13 puissent bénéficier de la solidarité nationale.
01:01:17 -13h16 sur CNews, c'est l'heure du Rappel de l'actualité.
01:01:20 C'est avec vous, Mickaël Dorian.
01:01:22 -A la une de l'actualité,
01:01:23 après 40 jours de détention provisoire,
01:01:26 le policier mis en examen dans l'affaire Eddy
01:01:28 a été remis en liberté.
01:01:30 Il reste sous contrôle judiciaire avec l'interdiction d'exercice.
01:01:34 A Melun, les dealers font la loi dans un immeuble
01:01:37 du quartier de Lallemont.
01:01:38 Ascenseur en panne, escalier barricadé,
01:01:41 parti commune insalubre,
01:01:43 une situation qui dure depuis plus de deux ans.
01:01:46 Le président du Bayeur social Habitat 70
01:01:48 expliquait sur notre antenne
01:01:49 pourquoi le problème n'était pas résolu, mais déplacé.
01:01:53 Le pape François accueille en Mongolie
01:01:55 en fauteuil roulant en raison de douleurs au genou.
01:01:58 Le souverain pontife, de 86 ans, est arrivé dans la matinée.
01:02:01 Une visite prévue jusqu'à lundi.
01:02:03 Dans ce pays, on soutient la petite communauté de catholiques
01:02:07 qui compte environ 1 400 fidèles
01:02:09 pour plus de 3 millions d'habitants.
01:02:11 -Gérald Darmanin,
01:02:13 qui demande au maire du Rassemblement national
01:02:15 d'ouvrir des centres de rétention administrative dans leur commune.
01:02:19 C'est une information qu'on évoque avec vous, Gauthier Lebret.
01:02:23 Il faut plus de cras pour expulser des migrants clandestins.
01:02:26 Faut-il des communes qui acceptent d'accueillir ces cras ?
01:02:29 Du côté du RN, c'est silence radio.
01:02:31 -Il y a une réponse de David Racheline,
01:02:34 maire de Fréjus, Rassemblement national,
01:02:36 qui explique sur Twitter qu'il ne faut pas plus de cras en France,
01:02:40 mais une réforme du droit d'asile
01:02:42 pour que la demande d'asile se fasse depuis le pays d'origine,
01:02:45 et non en France.
01:02:46 Les places de cras,
01:02:47 on rappelle un centre de rétention administrative,
01:02:50 c'est là que vous placez une personne en situation irrégulière
01:02:54 dans l'attente de son expulsion ou de sa régularisation.
01:02:57 C'est comme les prisons.
01:02:59 Tout le monde veut plus de places, mais pas dans sa commune.
01:03:02 Pour être honnête intellectuellement,
01:03:04 pour retrouver une déclaration de Marine Le Pen
01:03:07 en disant qu'on a besoin de plus de moyens pour les cras,
01:03:10 il a fallu que je remonte à 2018, donc après son échec de 2017.
01:03:14 Quand vous prenez les derniers déplacements,
01:03:17 notamment Jordan Bardella,
01:03:18 qui a fait un déplacement il n'y a pas si longtemps que ça
01:03:22 dans un cras non loin de Nice,
01:03:23 il disait qu'il fallait changer la politique migratoire.
01:03:27 Il n'empêche qu'il y a des personnes en situation irrégulière.
01:03:30 Si on suit la logique du RN, il faut les expulser.
01:03:33 En attente de l'expulsion, il faut les mettre quelque part.
01:03:36 C'est le centre de rétention administratif.
01:03:39 Gérald Darmanin a tenté de piéger le RN
01:03:42 en envoyant une lettre au maire du RN.
01:03:45 "Vous êtes ferme sur l'immigration,
01:03:47 "vous voulez des expulsions massives."
01:03:49 En attente de laisser passer consulaires
01:03:52 qui bloquent dans les pays du Maghreb,
01:03:54 il faut mettre ces personnes en situation irrégulière.
01:03:57 Si vous voulez plus de cras,
01:03:59 merci d'en accueillir dans vos communes,
01:04:01 surtout qu'on est d'accord pour en construire davantage."
01:04:05 Le RN répond non.
01:04:07 Je m'entretenais avec l'entourage de Jordan Bardella.
01:04:10 Au début, il ne voulait pas répondre.
01:04:12 "On ne va pas faire de pub
01:04:13 "aux manoeuvres ridicules de Gérald Darmanin."
01:04:16 -Il y a un piage politique.
01:04:18 -Il est complètement assumé par l'entourage du ministre de l'Intérieur.
01:04:22 Cette bonne guerre, c'est de la politique.
01:04:24 Il brille plutôt dans cet exercice-là.
01:04:27 Dans les résultats, c'est autre chose.
01:04:29 Il sait faire de la politique.
01:04:31 Ici, Marine Le Pen, depuis le début de la rentrée,
01:04:34 avec sa rentrée médiatique à Tourcoing,
01:04:36 il dit qu'il faut récupérer les classes populaires.
01:04:39 Je termine par une autre citation du RN
01:04:41 qui se justifie de ne pas vouloir ouvrir de cras.
01:04:44 C'est l'entourage de Jordan Bardella qui me parle.
01:04:47 "Pourquoi les maires RN uniquement ?
01:04:49 "On ne va pas mettre des cras à Hénin-Beaumont
01:04:51 "où il n'y a pas de migrants."
01:04:53 Ce n'était pas forcément Hénin-Beaumont
01:04:55 visé par le ministre de l'Intérieur.
01:04:58 -On pense à Perpignan, à d'autres villes.
01:05:00 -A Fréjus, absolument.
01:05:02 -C'est vraiment de la politique politicienne,
01:05:04 vous me passez l'expression, mais à deux balles.
01:05:07 Je vais vous prendre deux exemples de cras.
01:05:10 En Île-de-France, il y en a un gros au Ménilame-Los.
01:05:13 Je vais aller en province, à Toulouse.
01:05:15 Il est à Cornebarieux.
01:05:16 Le Ménilame-Los, c'est à côté de Roissy.
01:05:19 Cornebarieux, c'est à côté de l'aéroport de Blagnac.
01:05:22 Je me suis mis à réfléchir.
01:05:24 Pour expulser les gens en situation irrégulière
01:05:26 dans l'ex-région Midi-Pyrénées,
01:05:29 le premier maire RN que je vois, il est à Moissac.
01:05:32 Moissac, c'est à 70 km de Toulouse, à peu près.
01:05:35 Donc, si vous mettez un centre à Moissac,
01:05:38 il va falloir que les policiers qui expulsent les gens
01:05:41 fassent 150 km aller-retour pour les amener.
01:05:43 -C'est pas ce qu'il y a de plus logique.
01:05:46 -Le plus logique, c'est de le mettre à côté
01:05:48 des aéroports internationaux.
01:05:50 Si c'est pour faire de la politique politicienne...
01:05:53 On l'a mis pourquoi au Ménilame-Los ?
01:05:55 A proximité de Roissy.
01:05:56 A Toulouse, pourquoi à Cornebarieux ?
01:05:58 A proximité de Blagnac.
01:06:00 Parce que le maire RN à Moissac...
01:06:02 -Vous nous dites fausse polémique.
01:06:04 -C'est une fausse polémique.
01:06:05 -Il n'y a pas de polémique.
01:06:07 Il y a une tentative de piège politique
01:06:09 tendue par le ministre de l'Intérieur.
01:06:12 Après, est-ce que le RN y répond bien ?
01:06:14 -Ca fait un peu pchit,
01:06:15 parce que n'importe quel habitant se dit
01:06:18 "Si j'avais le choix, je n'accueillerais pas de prison,
01:06:21 "je n'accueillerais pas de crâne."
01:06:23 Inconsciente, vous créez un lien avec celui qui dit non.
01:06:26 Vous avez tendance à ne pas trop lui tomber dessus.
01:06:29 L'autre chose qui est vraie, c'est qu'on s'est rendu compte
01:06:32 que dans le cas des prisons ou des centres de rétention,
01:06:36 les gens ont tendance à rester dans le périmètre qu'ils connaissent.
01:06:39 Quelqu'un qui a été en prison pendant 10 ans dans un trou paumé,
01:06:43 souvent, quand il sort de prison, il s'installe dans le trou paumé.
01:06:47 Alors qu'on peut dire qu'il n'a pas eu de socialisation,
01:06:50 mais il est tellement désocialisé
01:06:52 que ce repère-là, c'est peut-être le dernier qu'il est.
01:06:55 Les maires derrière savent qu'ils risquent d'avoir
01:06:58 une population qui va s'enquister et qui est ingérable
01:07:02 parce que souvent, ils ne peuvent ni travailler ni être expulsés.
01:07:05 C'est que des ennuis.
01:07:07 -On marque une courte pause.
01:07:09 On va revenir sur un sujet qui nous concerne tous,
01:07:12 l'inflation. -Le pic n'est pas déjà passé ?
01:07:14 -Voilà. -Je crois que le pic était passé.
01:07:16 -Merci, Gauthier. Je vais en parler avec vous.
01:07:19 On va en parler avec Lomi Buillaud de CNews,
01:07:22 journaliste économique, qui va nous expliquer
01:07:25 si la réunion hier à Bercy a servi à quelque chose.
01:07:28 Vous avez un élément de réponse déjà dans la question.
01:07:31 Est-ce que ça a servi à quelque chose ?
01:07:33 On vous dit tout dans un instant, juste après la pause.
01:07:36 SOUS-TITRAGE : RED BEE MEDIA
01:07:39 ...
01:07:40 -De retour sur le plateau de Midi News,
01:07:42 un plateau toujours plus rempli avec Naïma M. Fadel,
01:07:45 Philippe David, Amine Elbaïe, Céline Pina,
01:07:48 Gauthier Lebret, Lomi Buillaud.
01:07:50 On va parler de l'inflation,
01:07:52 après le rappel de l'actualité signé Mickaël Dorian.
01:07:55 -C'est aujourd'hui, vendredi 1er septembre,
01:07:58 qu'entre en vigueur la très controversée réforme des retraites.
01:08:02 C'est la fin des régimes spéciaux
01:08:04 et surtout le début du report progressif
01:08:06 de l'âge légal de départ.
01:08:07 Il sera reculé progressivement au rythme de 3 mois par an.
01:08:11 La génération née en 1968 sera la première
01:08:13 à partir à la retraite à 64 ans.
01:08:15 Les taux d'emprunt immobilier poursuivent leur hausse.
01:08:19 Aujourd'hui, la Banque de France
01:08:21 relève encore le taux maximal de prêt des banques
01:08:24 pour atteindre 5,56 %,
01:08:25 un taux qui a des conséquences lourdes
01:08:28 sur les projets immobiliers
01:08:29 et qui inquiète certaines professions du bâtiment.
01:08:32 Au Gabon, le nouvel homme fort, le général Brice Oliguien-Guémas,
01:08:36 sera intronisé lundi.
01:08:37 Il deviendra président d'un pouvoir de transition
01:08:40 pour une durée indéterminée.
01:08:42 Le général a promis la mise en place des institutions
01:08:45 de la transition et a assuré le respect
01:08:47 de tous les engagements du Gabon extérieur et intérieur.
01:08:51 -Je vous fais un dessin pour ceux qui sont allés faire leur course
01:08:54 le week-end dernier en rentrant de vacances.
01:08:57 Vous l'avez constaté, au niveau des prix,
01:09:00 ça ne s'est pas arrangé.
01:09:01 L'inflation a progressé encore dans le courant du mois d'août,
01:09:05 4,8 %. On va en parler avec vous.
01:09:07 Depuis Noël, le gouvernement nous dit
01:09:09 que ça va se calmer au printemps, à l'été, à la rentrée.
01:09:12 C'est pour 2024. On n'en finit plus.
01:09:15 Il reporte à chaque fois ses prévisions.
01:09:17 Hier, il y a eu une grosse réunion à Bercy
01:09:20 pour les industriels et les distributeurs.
01:09:22 Bruno Le Maire a fait les gros yeux à tout ce petit monde.
01:09:25 Mais qu'est-ce qu'il en est sorti ?
01:09:28 Est-ce que c'est sur le point de s'arranger ?
01:09:30 Est-ce qu'on peut encore y croire ?
01:09:32 -Moyennement, en fait. Il n'en est pas sorti grand-chose.
01:09:36 -Merci, Sophie Néveud-Mignon.
01:09:38 -Il y a eu quelques annonces, quelques mesures annoncées.
01:09:41 On va les détailler rapidement,
01:09:43 mais vous verrez que ça tient sur un timbre poste.
01:09:46 La première, c'est le blocage à la hausse des prix
01:09:49 sur 20 000 références et la possibilité qu'il baisse.
01:09:52 Mais quand, c'est flou.
01:09:55 Et quel produit ? C'est encore plus flou.
01:09:57 Quand on demande à Bercy une liste,
01:09:59 ils disent qu'il faut se tourner vers les distributeurs
01:10:03 et les industriels.
01:10:04 Ils disent qu'ils discutent de cette liste.
01:10:07 Ça peut prendre du temps, sans garantie de résultat.
01:10:10 Jusqu'à présent, le gouvernement avait obtenu
01:10:12 une première série de blocages de prix sur 1 000 produits,
01:10:16 le fameux panier anti-inflation,
01:10:18 qu'on a parlé et qu'on n'a pas ressenti
01:10:20 une fois passé à la caisse.
01:10:22 Une grande surface, c'est jusqu'à 35 000 références en rayon.
01:10:26 Donc, vous voyez que 1 000 ou 5 000 produits,
01:10:28 ça fait une petite partie de l'assortiment
01:10:31 dont les prix vont être bloqués.
01:10:33 Vous le disiez, les chiffres de l'inflation
01:10:36 continuent d'augmenter, avec une inflation en août en hausse
01:10:39 et une inflation alimentaire.
01:10:41 C'est ça qui préoccupe les Français,
01:10:43 qui est de 11,1 % en août sur un an.
01:10:45 -Merci beaucoup, Lomid Guillaume.
01:10:48 -Peut-être juste aussi une deuxième mesurette.
01:10:50 Elle est parfaitement complète.
01:10:52 La deuxième mesure, c'est que Bruno Le Maire
01:10:55 a demandé aux acteurs de la grande distribution
01:10:58 et aux industriels de se revoir pour discuter des prix
01:11:01 et essayer d'avancer la date des négociations.
01:11:04 En principe, ces négociations entre industriel et grande distribution
01:11:08 ont lieu jusqu'en mars.
01:11:09 On leur a demandé de s'y mettre maintenant
01:11:12 pour arriver à des résultats d'ici fin décembre.
01:11:15 Les industriels disent que ce sera fin janvier,
01:11:18 et qu'en mai, on nous avait déjà raconté la même chose.
01:11:21 Ils devaient se remettre autour de la table
01:11:24 pour arriver à des baisses de prix.
01:11:26 Là, on n'a pas vu grand-chose.
01:11:28 Ce qui peut mettre la puce à l'oreille
01:11:30 sur l'efficacité de cette mesure,
01:11:32 c'est qu'ils ont dit qu'ils étaient d'accord pour rediscuter.
01:11:36 -Ce sentiment terrible qu'on a,
01:11:38 probablement tous autour de la table,
01:11:40 et ceux qui nous regardent,
01:11:42 va se faire balader sur cette question des prix et de l'inflation.
01:11:46 -On a la crédibilité de la parole politique.
01:11:49 Quand Bruno Le Maire, à longueur de plateau,
01:11:52 dit que c'est ce mois-ci qu'on va passer le pic de l'inflation,
01:11:55 Emmanuel Macron a fait pareil,
01:11:57 et on ne l'a jamais passé.
01:11:59 C'est comme quand Anne Hidalgo fait une campagne municipale
01:12:03 pour dire qu'elle ne va jamais augmenter la taxe financière.
01:12:07 -Pour les Parisiens qui nous regardent.
01:12:09 -Elle avait promis de ne pas se présenter
01:12:12 à la présidentielle pour rester maire de Paris.
01:12:15 -C'est la première réflexion.
01:12:17 Ensuite, il faut savoir que les prix ne reviendront jamais
01:12:20 à ceux qu'on a connus avant la guerre en Ukraine,
01:12:23 et puis il y a les grands distributeurs,
01:12:26 il faut dire aussi les choses,
01:12:28 qui profitent du contexte pour dire
01:12:30 "mes prix augmentent à cause de la guerre en Ukraine",
01:12:34 alors que le produit qui vend n'a rien à voir
01:12:36 avec l'Ukraine et les matières premières.
01:12:39 -Le milieu reconstitue leur marche, finalement.
01:12:42 -Oui, absolument.
01:12:43 Ils font grossir leur marge,
01:12:45 et c'est d'autant plus frappant pour le consommateur.
01:12:49 L'alimentation, c'est 16 % du budget des ménages.
01:12:52 En revanche, on fait les courses toutes les semaines,
01:12:55 voire plusieurs fois par semaine,
01:12:57 donc les prix, on les voit en permanence.
01:12:59 Même si ce n'est pas le principal poste de dépense,
01:13:03 le fait que les prix soient si hauts,
01:13:05 c'est un marqueur très fort pour les consommateurs.
01:13:08 Même s'il y a d'autres prix qui peuvent baisser ailleurs
01:13:12 comme des services ou d'autres biens,
01:13:14 l'alimentation, c'est au coeur des préoccupations.
01:13:17 -Il y a les prix qu'on voit augmenter,
01:13:19 et ceux qui ne bougent pas,
01:13:21 mais le paquet est plus petit.
01:13:23 -C'est terrible.
01:13:24 -Ca fait partie aussi de ces arnaques.
01:13:26 -La question qu'on pourrait se poser,
01:13:29 je ne sais pas si vous avez la réponse,
01:13:31 est-ce que, étant donné que les industriels
01:13:34 se prennent de plein fouet l'augmentation,
01:13:36 l'explosion du coût de l'énergie,
01:13:39 et que le gouvernement ne veut absolument pas agir
01:13:42 pour ne pas sortir du système européen
01:13:44 qui fait qu'on paye notre électricité de façon délirante,
01:13:47 n'est-ce pas une réponse du berger à la bergère ?
01:13:50 Vous n'agissez pas sur des choses qui nous mettent en tension
01:13:54 et qui n'aident pas à la production.
01:13:56 Pourquoi voulez-vous qu'on vous entende sur ce type de problème ?
01:14:00 -Il y a un certain nombre de produits transformés
01:14:03 pour lesquels le coût de l'énergie représente une part importante.
01:14:06 -Je pense que là, ça devient vraiment insupportable
01:14:10 parce que, notamment pour les classes moyennes,
01:14:13 parce que je rappelle que les classes moyennes
01:14:16 n'ont aucune aide, et souvent, elles ont des enfants étudiants,
01:14:20 et j'en vois certaines qui ne peuvent absolument pas les aider.
01:14:23 Ils sont impactés, mais vraiment d'une manière très forte
01:14:27 par rapport à cette inflation.
01:14:29 Je m'interroge aujourd'hui, car le gouvernement ne fait rien
01:14:32 pour ces classes moyennes, qui n'en reçoivent aucune aide.
01:14:35 Aujourd'hui, c'est dramatique, car il y a certains jeunes étudiants
01:14:39 qui ne se nourrissent qu'une fois par jour,
01:14:42 et même une fois par jour, mais vraiment en faisant des économies,
01:14:46 car leurs parents ne peuvent pas les aider beaucoup plus.
01:14:49 Alors que les classes plus modestes, les familles plus modestes,
01:14:53 on a dans les différentes villes des structures
01:14:55 qui leur viennent en aide.
01:14:57 Je voudrais aussi parler de ce qu'on appelle les travailleurs pauvres,
01:15:01 qui sont aussi impactés et qui, aujourd'hui,
01:15:04 vont dans les centres communaux d'action sociale,
01:15:07 dans les restos du coeur.
01:15:09 C'est une population qu'on voit et qu'on ne voyait pas.
01:15:11 Il faut que le gouvernement prenne conscience
01:15:14 qu'aujourd'hui, ce n'est plus possible d'entendre
01:15:17 ce que je viens d'entendre, et surtout de dire
01:15:20 qu'on ne reviendra pas comme avant.
01:15:22 Le gouvernement doit être aussi protecteur du peuple.
01:15:25 Ce n'est pas possible de dire que, circuler, il n'y a rien à voir.
01:15:29 -Je pense aussi à tous ceux qui mangent des produits parfois moins chers,
01:15:33 mais aussi de moins bonne qualité,
01:15:35 et qui subissent au niveau de leur santé.
01:15:38 -C'est là qu'ils sont achetés.
01:15:39 -La remarque de Céline était intéressante,
01:15:42 parce que quand on mange des produits de mauvaise qualité,
01:15:45 on coûte très cher à la collectivité
01:15:47 pour les problèmes de santé.
01:15:49 Je voudrais poser une question,
01:15:51 c'est des vieux souvenirs d'économie,
01:15:54 donc vous voyez que ça date.
01:15:55 On m'a toujours dit que plus on augmentait la masse monétaire,
01:15:59 plus ça créait de l'inflation.
01:16:01 Sachant que depuis 2008, on a imprimé des milliards et des milliards
01:16:05 et on a appelé ça du "quantitative easing",
01:16:08 pour que personne ne comprenne rien,
01:16:10 et on a remis ça avec la politique Covid,
01:16:12 est-ce que ça n'a pas aussi une part de responsabilité
01:16:16 dans l'inflation actuelle ?
01:16:17 -Il y a quand même un débat extrêmement intéressant à voir,
01:16:21 c'est l'impact de l'inflation sur les recettes fiscales de l'Etat.
01:16:25 En 2022, la TVA a apporté 15 milliards d'euros
01:16:29 de recettes fiscales supplémentaires pour l'Etat.
01:16:32 15 milliards.
01:16:34 L'impôt sur le revenu, c'est 10 milliards d'euros.
01:16:37 L'impôt sur les sociétés, c'est 12 milliards d'euros.
01:16:40 Aujourd'hui, l'inflation a permis à l'Etat
01:16:43 d'obtenir plus de recettes.
01:16:46 Et où est-ce que cet argent ?
01:16:48 Cet argent a permis au gouvernement de faire des choix politiques,
01:16:52 c'est leur choix politique,
01:16:54 c'est d'augmenter la dépense publique.
01:16:56 Il y a des dépenses qui doivent être revues.
01:16:59 La dépense publique sous Macron, c'est 500 milliards d'euros de plus.
01:17:03 Toutes celles et ceux qui se lèvent tôt le matin et qui travaillent
01:17:06 ont le sentiment de toujours devoir payer sans rien recevoir.
01:17:09 Il est possible d'agir immédiatement
01:17:12 en ciblant les produits de première nécessité
01:17:14 et en supprimant la TVA sur les produits de première nécessité.
01:17:18 Quand on regarde, par exemple, le prix à la pompe,
01:17:21 le prix à la pompe est revenu au niveau d'après Covid,
01:17:24 c'est-à-dire 2 euros le litre,
01:17:26 alors qu'on nous avait promis le blocage des prix à la pompe.
01:17:29 Alors, soit aujourd'hui le gouvernement nous prend pour des imbéciles
01:17:33 en nous expliquant que le pic est passé derrière nous,
01:17:36 soit, dans ce cas, Bruno Le Maire présente ses excuses et démissionne.
01:17:40 Il a complètement abdiqué.
01:17:41 - Je voudrais juste rajouter une chose.
01:17:44 Concernant les étudiants,
01:17:46 LFI, comme vous le savez, c'est pas ma tasse de thé,
01:17:49 mais n'empêche qu'ils avaient proposé la cantine de Cruz à 1 euro.
01:17:54 Et je trouve dommage que la majorité n'ait pas voté,
01:17:57 même les LR n'ont pas voté.
01:17:59 - L'argument, c'est qu'il y a des étudiants
01:18:01 qui ont les moyens à travers leurs parents,
01:18:04 donc il faut pas faire la cantine à 1 euro pour tout le monde.
01:18:07 C'était l'argument des LR et de la République en marche.
01:18:10 - Les enfants de familles modestes, ils sont boursiers,
01:18:13 donc ils ont déjà des aides.
01:18:15 C'est pour ça que l'État-providence ne parle pas.
01:18:17 Il est injuste, l'État-providence.
01:18:20 - Vous venez de dépenser plusieurs milliards,
01:18:22 on est déjà à 1 000 milliards de dettes.
01:18:25 - 3 000. - Non, 1 000 milliards.
01:18:27 - 3 000 milliards de dettes. - Et hors taxes.
01:18:29 - 3 000 milliards de dettes. - On a caché les choses.
01:18:32 - Au bout d'un moment, il faut aussi arrêter de dépenser.
01:18:35 - On va passer à notre dernier sujet, si vous le voulez bien.
01:18:38 - C'est ce que j'ai dit. J'ai expliqué que sous Emmanuel Macron,
01:18:41 la dépense... - Supprimer la TVA sur les premiers.
01:18:44 - Oui, mais vous pouvez la compenser
01:18:47 par les recettes générées au titre de l'inflation.
01:18:50 C'est à peu près 50 milliards d'euros
01:18:52 de recettes fiscales supplémentaires.
01:18:54 - On va s'arrêter là. - Vous avez les profiteurs de crise.
01:18:57 Regardez l'augmentation des prix de l'essence.
01:19:00 À qui a profité cet argent ?
01:19:02 Cet argent doit être rendu aux Français.
01:19:04 Le scandale fiscal existe.
01:19:06 - On a entendu. On passe à notre dernier sujet,
01:19:09 parce qu'il ne nous reste pas beaucoup de temps.
01:19:12 Le temps pour moi de remercier Lomi-Guillaume,
01:19:14 qu'on va retrouver à 15h30 pour l'heure des comptes.
01:19:17 - On va parler aujourd'hui retraite,
01:19:20 on va parler du gaz, de l'énergie, du prix de l'énergie,
01:19:23 et on va parler de beaucoup d'autres sujets
01:19:25 qui touchent au pouvoir d'achat et à l'argent.
01:19:28 - Le rendez-vous est pris à 15h30 sur CNews,
01:19:30 l'heure des comptes, Lomi-Guillaume, Eric Derry de Matten.
01:19:34 Dernier sujet, le nombre de vols à l'étalage a augmenté de 15 %
01:19:37 l'année dernière face à ce phénomène.
01:19:40 Une amende forfaitaire délictuelle vient d'être instaurée
01:19:43 en cas de flagrant délit.
01:19:44 Elle s'élève à 300 euros, majorée à 600 en cas de retard.
01:19:48 Les voleurs rendaient la marchandise sans sanction.
01:19:51 Voici le récapitulatif de la réaction.
01:19:53 - Le vol à l'étalage,
01:19:55 cette rue du 15e arrondissement de Paris, n'y échappe pas.
01:19:58 Dans ce magasin de bijoux fantaisie,
01:20:00 les vols dans les rayons sont réguliers.
01:20:03 - Là, nous, on a été obligés de mettre
01:20:05 derrière chaque article.
01:20:07 Donc, voilà, ça, c'est un petit...
01:20:09 C'est un anti-vol, en fait, tout simplement.
01:20:12 - Pour le gérant, l'instauration d'une amende forfaitaire
01:20:15 pour vol en flagrant délit ne va pas régler le problème.
01:20:19 - Clairement, la plupart des gens qui viennent,
01:20:21 c'est des gens qui sont sans papier.
01:20:23 Donc, les amendes, ça correspond aux gens qui peuvent les payer.
01:20:27 Mais ces gens-là ne peuvent pas payer les amendes.
01:20:29 Donc, ça sert à quoi de mettre des amendes ?
01:20:32 300, 400 euros, ils n'ont pas d'argent.
01:20:34 - Dans cette autre boutique, ce marchand de produits multimédia,
01:20:38 lui aussi sujet au vol à l'étalage,
01:20:40 se demande comment cette amende pourra être délivrée.
01:20:43 - Moi, j'arrête un voleur, je suis tout seul à ma boutique.
01:20:46 Je fais quoi ? Je l'attache derrière ma caisse,
01:20:49 je fais un gazin, le type se débat.
01:20:51 La mesure n'est pas complète.
01:20:52 - Du côté des voleurs, même expérimenté,
01:20:55 la sanction au courrue semble être dissuasive.
01:20:57 - Parce que là, on se dit, au pire, si on se fait prendre,
01:21:00 on dit "désolé", on recommencera pas, on repose l'article.
01:21:04 - C'est une amende ?
01:21:05 - Oui, c'est sûr que c'est beaucoup plus risqué.
01:21:09 Ca me ferait peur, parce que je suis un voleur à l'étalage,
01:21:12 mais j'ai arrêté, c'est du passé.
01:21:15 - Ces voleurs encourt une amende de 300 euros,
01:21:18 majorée à 600 euros en cas de retard.
01:21:20 Les commerçants, eux, n'auront plus besoin
01:21:22 d'aller déposer plainte au commissariat.
01:21:25 - Alors, est-ce que là aussi, c'est pas un petit effet de manche ?
01:21:28 Est-ce que c'est véritablement réalisable ?
01:21:31 Je pense vraiment aux petits commerçants.
01:21:33 Ma mère était commerçante dans le prêt-à-porter,
01:21:36 elle est désormais retraitée.
01:21:38 Elle avait une boutique, elle était confrontée au vol à l'étalage.
01:21:41 Qu'est-ce qu'elle aurait dû faire ?
01:21:43 Elle aurait retenu un voleur le temps que la police arrive,
01:21:46 et ça serait passé quoi ?
01:21:48 - Moi, par exemple, qui fais 40 kilos tout mouillé,
01:21:51 franchement, je ne me vois absolument pas...
01:21:53 - C'était à peu près le poids de ma mère, effectivement.
01:21:56 - Je vais devoir dire,
01:21:58 "Monsieur aurait-il bien l'obligence d'attendre la police
01:22:01 "pour pouvoir perdre 300 euros ?"
01:22:03 C'est complètement stupide. Ca peut même mettre les gens en danger.
01:22:07 - Il peut y avoir une réaction violente.
01:22:09 - En leur donnant l'impression qu'ils sont dans leur droit,
01:22:12 en les faisant intervenir et en les mettant en face de situation.
01:22:16 - C'est le grand n'importe quoi.
01:22:18 On va revenir. Vous allez dire que je suis en boucle,
01:22:20 mais c'était il y a quelques mois.
01:22:22 Cet homme cambriolé par trois cambrioleurs,
01:22:25 qui en a maîtrisé un, la police ou la gendarmerie sont arrivés,
01:22:29 mais il a été plus condamné que le cambrioleur
01:22:31 parce qu'il a été condamné pour séquestration.
01:22:34 On est chez les fous.
01:22:36 Donc là, le commerçant qui ne fait pas 40 kilos tout mouillé,
01:22:39 mais 140 kilos, qui a un gabarit de deuxième ligne de rugby
01:22:42 qui ceinture le type,
01:22:44 mais là, on l'envoie au bagne. C'est n'importe quoi.
01:22:47 - On est en train de libéraliser le laxisme judiciaire.
01:22:50 - C'est ça.
01:22:51 - Parce que nous sommes en train de transposer un délit
01:22:54 sous le régime de la contravention.
01:22:56 Cela signifie quoi ?
01:22:57 Que la personne qui payera sa contravention,
01:23:00 si elle la paye,
01:23:01 puisque le taux de recouvrement des amendes pénales
01:23:04 est très faible, ne sera jamais jugée.
01:23:06 Et le commerçant, certainement pas indemnisé,
01:23:09 on connaît très souvent le profil des voleurs à l'étalage,
01:23:13 soit ils sont insolvables,
01:23:14 soit ils sont étrangers.
01:23:16 Enfin, voilà, aujourd'hui,
01:23:17 on est en train d'instituer le droit à l'impunité.
01:23:20 Et je trouve vraiment cette mesure non seulement inutile,
01:23:24 mais surtout scandaleuse,
01:23:25 parce qu'elle va complètement à l'inverse de notre société
01:23:29 et de notre système de valeurs.
01:23:31 - Je ne sais pas, mais...
01:23:32 Moi, je ne rejeterais pas complètement,
01:23:35 parce qu'aujourd'hui, beaucoup de ces voleurs
01:23:37 ne sont pas poursuivis.
01:23:39 On peut peut-être penser que grâce à la vidéoprotection,
01:23:42 certains commerçants l'ont fait, ils ont pris des photos,
01:23:45 on peut penser que la police pourrait poursuivre ces voleurs
01:23:49 et mettre cette amende, parce qu'il vaut mieux ça que rien.
01:23:52 Aujourd'hui, on sait très bien
01:23:54 qu'avec l'engorgement de nos tribunaux,
01:23:56 beaucoup s'en sortent.
01:23:58 - Encore faut-il les surprendre en flagrant délit.
01:24:01 - En tout cas, réagir soi-même, ça, il faut éviter.
01:24:04 Même moi, qui fais 1,17 m, je ne réagis pas.
01:24:07 - Il faudrait qu'il y ait un chemin judiciaire clair,
01:24:10 qu'il y ait un chemin judiciaire clair
01:24:12 pour que la photographie ou l'extrait de caméra
01:24:15 veuille preuve que la sanction tombe tout de suite
01:24:18 et qu'en cas d'insolvabilité,
01:24:20 parce qu'il y a plusieurs cas,
01:24:21 quand, par exemple, vous bénéficiez de la solidarité nationale,
01:24:25 d'un certain nombre d'aides, du RSA, etc.,
01:24:27 ou même d'aides liées au séjour,
01:24:29 et que vous commettez des actes délictueux,
01:24:32 est-ce que vous méritez encore la solidarité
01:24:34 de la société que vous volez ou que vous attaquez ?
01:24:38 - Il faut aussi se reposer sur ces questions de bon sens.
01:24:40 - Il faut toucher aux porte-ponnées, même aux aides sociales.
01:24:44 - Le rappel de l'actualité, avec Mickaël Dorian.
01:24:47 - Des nouvelles dans l'affaire Hedy.
01:24:49 Après 40 jours de détention provisoire,
01:24:51 le policier auteur du tir de LBD qui aurait grievement blessé
01:24:55 le jeune homme a été remis en liberté.
01:24:57 Il reste mis en examen et est désormais placé
01:24:59 sous contrôle judiciaire avec interdiction d'exercer.
01:25:03 Le Covid-19, 1er cas du variant super mutant,
01:25:05 a été testé dans le département de l'Aube.
01:25:08 Ce membre de la famille Omicron est scruté
01:25:10 en raison d'un plus grand nombre de mutations,
01:25:13 le rendant susceptible d'évoluer de façon plus importante
01:25:16 et de se répandre plus facilement.
01:25:18 La fin des trottinettes en libre-service à Paris.
01:25:21 Leur interdiction est en vigueur depuis ce matin.
01:25:24 Les opérateurs ont été mobilisés ces derniers jours.
01:25:27 En avril dernier, 89 % des votants s'étaient exprimés
01:25:30 contre la présence de ces 15 000 trottinettes dans la capitale.
01:25:35 -Merci à vous, M. El Dorian.
01:25:36 Je vous souhaite un excellent week-end,
01:25:39 tout comme à mes invités, d'ailleurs.
01:25:41 -Merci. -Naïma M. Fadel,
01:25:43 Gauthier Levray, qui a mérité son repos.
01:25:45 -Bon, merci. -Amine El Bahi et Céline Pina.
01:25:48 Merci d'avoir participé à cette émission.
01:25:50 Merci à tous nos téléspectateurs. Vous restez avec nous.
01:25:53 Dans un instant, 180 minutes Info avec Nelly Demand.
01:25:57 [Musique]