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Les invités de Lionel Rosso débattent de l'actualité dans #180minutesInfoWE le samedi et le dimanche

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00:00:00 Bonjour à tous, bienvenue sur le plateau de 180 minutes info week-end jusqu'à 17h comme chaque jour vous le savez l'actualité, nos débats et nos invités.
00:00:10 Karim Abrik nous a rejoint, bonjour. - Bonjour.
00:00:12 - Et la bienvenue sur le plateau Vincent Roy, elle est là également, bonjour. - Bonjour.
00:00:15 - Bienvenue, l'actualité avec le discours à la rentrée politique d'Éric Zemmour, l'actualité au Maroc bien évidemment, on va y revenir dans quelques instants avec nos invités, nos envoyés spéciaux.
00:00:25 Mais on fait un point sur l'information avec vous, Mathieu Devese.
00:00:28 - Bonjour Lionel, bonjour à tous et à la une. Donc ce terrible bilan du séisme au Maroc, plus de 2000 personnes sont mortes dans le tremblement de terre qui a secoué le royaume dans la nuit de vendredi à samedi.
00:00:38 Et ce n'est encore qu'un bilan provisoire, jamais un séisme aussi puissant n'avait frappé le pays.
00:00:44 En France où les liens avec le Maroc sont forts, l'élan de solidarité s'organise, la Croix-Rouge lance un appel au don, le Secours Populaire également.
00:00:52 Enfin la Fondation de France a lancé un site internet pour venir en aide aux Marocains.
00:00:57 Et la France justement se dit prête à intervenir pour venir en aide au Maroc.
00:01:01 Emmanuel Macron s'est exprimé il y a un peu plus d'une heure, c'était lors d'une conférence de presse à l'issue du sommet du G20 à New Delhi cette année.
00:01:08 On écoute le chef de l'État.
00:01:10 - Je veux ici avoir un mot tout particulier pour le Maroc et le peuple marocain qui a connu hier une tragédie qui nous touche tous.
00:01:19 L'ensemble du G20 a affirmé sa solidarité.
00:01:22 La France a eu l'occasion de le faire dès les premières heures.
00:01:26 Envoyer à sa majesté le roi Mohamed VI, c'est évidemment un message directement.
00:01:31 Nous avons mobilisé l'ensemble des équipes techniques de sécurité pour pouvoir intervenir quand les autorités du Maroc le jugeront utile.
00:01:41 Et l'Union africaine devient un membre permanent du G20.
00:01:45 C'était donc à l'occasion de ce sommet à New Delhi.
00:01:48 Le continent africain n'était jusqu'ici représenté au G20 que par un seul État, l'Afrique du Sud.
00:01:53 Et l'Union africaine est composée de 55 membres et totalise 3000 milliards de dollars de PIB.
00:01:59 Et dans le reste de l'actualité, un accident de bateau s'est produit hier après-midi à Marseille.
00:02:04 Les faits se sont produits aux alentours de 17h entre les Goudes et le Cap Croisette.
00:02:08 Une collision entre un bateau de plaisance et un navire spécialisé dans le comptage des espèces marines.
00:02:13 Le bilan est d'au moins 12 blessés, 4 personnes ont été hospitalisées en urgence absolue.
00:02:18 Et sachez que le pilote du bateau a été placé en garde à vue.
00:02:22 Et puis à Martigues, pas loin de Marseille, on reste dans les bouches du Rhône.
00:02:26 Près de 150 personnes ont été évacuées dans la nuit d'un immeuble abritant des logements sociaux.
00:02:31 La raison, l'apparition de fissures.
00:02:33 Selon la mairie, elles mettent en péril la solidité de l'immeuble avec un risque d'effondrement.
00:02:40 - Merci Mathieu Devesa, tout à l'heure dans 30 minutes pour un point sur l'actualité.
00:02:44 A chaque heure évidemment dans cette émission.
00:02:46 On en revient à cette actualité principale, le séisme au Maroc.
00:02:49 Vous le savez, le bilan monte maintenant à 2012 morts, autant de blessés, de gros dégâts.
00:02:53 Des milliers de personnes qui dorment dans la rue par crainte notamment des répliques.
00:02:57 On va d'abord retrouver notre envoyé spécial au Maroc, Régine Delfour, en direct sur place pour ces news.
00:03:03 Où êtes-vous Régine, très exactement ?
00:03:05 Et quels constats faites-vous depuis que vous êtes arrivée au Maroc après le séisme ?
00:03:09 - Bonjour Lionel, nous sommes en fait sur la route qui mène à la région d'Alaouz.
00:03:15 Cette région qui a été extrêmement touchée.
00:03:18 On doit rejoindre un village qui a été partiellement détruit, qui s'appelle Moulet Brahim.
00:03:23 C'est à une cinquantaine de kilomètres de Marrakech.
00:03:26 Nous sommes à peu près à 20 kilomètres encore.
00:03:28 Nous avons donc quitté Marrakech il y a une petite heure.
00:03:32 Et ce matin, nous étions dans la Médida, dans le quartier historique de Marrakech.
00:03:36 Surtout dans le quartier, celui qu'on appelle le quartier juif, le quartier de Mela.
00:03:41 Où il y a énormément de maisons détruites.
00:03:44 On a pu, parce que les habitants en fait nous demandent de venir dans leur maison constater les dégâts.
00:03:50 On était dans une pièce où en fait c'était la chambre d'une femme.
00:03:53 Il n'y avait plus rien, que des pierres.
00:03:57 Tout était totalement détruit.
00:03:59 Cette femme qui était évidemment en larmes, nous demandait de l'aide.
00:04:04 Nous expliquer qu'elle était obligée de dormir dehors.
00:04:07 Comme vous l'avez dit tout à l'heure, beaucoup de familles dorment dehors.
00:04:10 D'abord dans un premier temps par rapport aux répliques, par rapport aux peurs des répliques.
00:04:14 Mais surtout parce que beaucoup n'ont plus de domicile.
00:04:17 Alors il y a aussi un problème de nourriture et d'eau.
00:04:20 Ils attendent l'aide internationale avec une aide aussi du roi du Maroc.
00:04:26 Ils espèrent que cela va arriver très vite.
00:04:29 Puisqu'ils sont dans l'incertitude.
00:04:32 Et là beaucoup de personnes sont à la rue désormais Lionel.
00:04:35 Merci pour toutes ces précisions.
00:04:37 On vous retrouvera évidemment aux côtés de Thibault Marchoteau
00:04:40 qui vous accompagne bien sûr dans ce reportage.
00:04:43 Tout au long de l'après-midi, notamment aux alentours de 16h pour faire un nouveau point.
00:04:47 Puisque vous allez vous rapprocher en effet de l'épicentre qui a fait de nombreuses victimes.
00:04:51 Plus de 2000 personnes qui ont perdu la vie avec ce puissant séisme qui frappe le Maroc.
00:04:56 C'était dans la nuit de vendredi à samedi, vendredi soir très exactement.
00:05:00 Autant de blessés, des dégâts.
00:05:03 Évidemment on revient sur ce terrible drame avec Clémence Barbier.
00:05:07 Dans la province d'Alaouz, au sud de Marrakech,
00:05:11 les habitants creusent des tombes et enterrent déjà les premières victimes du séisme.
00:05:16 Dans les villages dévastés, le travail des secours pour rechercher d'éventuels survivants est colossal.
00:05:22 Car c'est un séisme d'une rare violence qui a frappé le Maroc vendredi soir.
00:05:26 Sur ces images de vidéosurveillance, les immeubles et la rue se mettent à trembler.
00:05:31 Ces habitants tentent alors de prendre la fuite.
00:05:34 Ici encore, dans ce restaurant de Marrakech en plein service,
00:05:37 les clients quittent l'établissement en quelques secondes.
00:05:41 Cette Marocaine raconte la nuit du tremblement.
00:05:44 Vers 23h11 exactement, là on a senti que la maison a commencé à bouger.
00:05:53 Les murs, tout ce qui est portable, tout ce qui est dans la cuisine, les affaires, la vaisselle et tout,
00:06:00 elles ont commencé à tomber. Mais vraiment c'était grave ce qu'on a vécu hier.
00:06:04 On n'a jamais vu ça, on n'a jamais vécu ça.
00:06:07 Des bâtiments effondrés, des voitures ensevelies sous un tas de gravats.
00:06:12 Les dégâts sont nombreux à Marrakech.
00:06:14 Nous avons paniqué, ça a duré plusieurs secondes qui pour nous étaient une éternité.
00:06:22 Certains habitants traumatisés ont passé la nuit dehors pour plus de sécurité.
00:06:27 Les familles sont restées dans les jardins, dans leurs voitures.
00:06:35 C'était vraiment la panique totale.
00:06:37 Le bilan s'alourdit d'heure en heure mais la solidarité, elle ne faiblit pas.
00:06:41 Des dizaines de Marocains sont allés donner leur sang dans ce centre de Marrakech pour aider les urgences du pays.
00:06:47 A l'international, les aides aussi se multiplient.
00:06:51 En France, la Croix-Rouge a lancé un appel dont le Secours populaire et la Fondation de France
00:06:56 ont débloqué respectivement 50 000 et 250 000 euros pour porter secours au Maroc.
00:07:03 Et toujours en direct sur l'antenne de CNews dans 180 minutes.
00:07:07 Info en direct du Maroc, en direct de Ouadhaker qui est un peu plus au nord de Marrakech.
00:07:13 En direction de Benimellal à quelques kilomètres non loin de l'épicentre.
00:07:17 Nous allons retrouver Aziz qui est l'un des habitants en direct aux côtés de Saïd qui est guide touristique également.
00:07:23 Merci de vous être connecté en direct avec nous pour nous raconter quelle est la situation.
00:07:29 Déjà peut-être Aziz, comment vous avez vécu ce séisme ?
00:07:32 Que vous est-il arrivé au moment où il y a eu ce tremblement de terre ?
00:07:36 Et quelle est la situation dont vous pâtissez aujourd'hui ?
00:07:42 Bonjour, je m'appelle Aziz Benalla, j'habite à Ouadhaker,
00:07:49 le village de Ouadhaker qui est situé au Province House, région Marrakech au Maroc.
00:07:57 Nous sommes ici, on a disparu toutes les maisons de 6 habitants de ce village.
00:08:06 On est ici hors de notre maison. Malheureusement toutes les familles qui sont habitées à ce doigt,
00:08:16 elles restent hors de leur maison.
00:08:19 Aucune personne n'a appelé ici pour nous aider,
00:08:26 pour aider ces familles qui laissent leurs vêtements, tout ce qu'ils ont à leur maison.
00:08:40 Malheureusement, on attend des idées avec les associations marocaines ou les associations étrangères.
00:08:51 Aidez-nous s'il vous plaît, je peux vous passer mon ami Saïd, le guide qui travaille au guide de montagne.
00:09:01 Je vous souhaite une bonne journée et merci beaucoup. Voici Saïd.
00:09:05 On vous souhaite bon courage, effectivement Saïd, je vous cède la parole dans quelques instants.
00:09:09 Mais pour celles et ceux qui nous regardent, on décrit la situation.
00:09:11 Nous sommes à Ouadhaker qui est l'un des villages qui a le plus subi ce séisme tout à côté de Marrakech.
00:09:18 On l'a bien compris pour l'instant, c'est ce que nous disait Aziz, les secours tardent à arriver
00:09:23 et la population semble démunie. Est-ce que c'est cela Saïd ?
00:09:28 Oui exactement, je m'appelle Saïd El Kattash, je suis guide des espaces naturels au Maroc.
00:09:34 Actuellement, on est à Ouadhaker au pied de montagne de Tatlas à 50 minutes de Marrakech.
00:09:41 Actuellement, vous voyez les gens autour de moi qui souffrent quasiment de la souffrance,
00:09:47 de tremblements qui étaient déroulés il y a quelques jours.
00:09:50 Ce qu'il a dit Aziz, c'est vrai 100%, on n'a aucune aide de la part de l'autorité locale.
00:09:57 Il a aussi l'absence et le retard des urgences parce qu'on a quelques cas qui sont aussi dans un état catastrophique.
00:10:06 On attend à peu près 2h30 et après ils arrivent à la fin.
00:10:14 Mais vous voyez là, si vous rentrez dans le village, vous voyez vraiment les dégâts des maisons.
00:10:20 C'est vraiment si catastrophique, si hallucinante, ça coupe le souffle.
00:10:24 Les gens ici souffrent et ils n'ont rien à manger, rien à boire.
00:10:31 Donc ils ont laissé tous leurs abeilles, tous leurs fringues dans les maisons.
00:10:38 Donc voilà, ils sont dehors, ils sont dans les petites tentes.
00:10:41 Même on n'a pas encore les tentes du soucoup.
00:10:47 Donc les gens, ils arrivent à faire un TNT, ce qu'on appelle avec les tentes,
00:10:52 les bâches du voiture et tout pour les gouttes et après pour faire un abri, pour se protéger.
00:10:56 On a bien compris que vous avez besoin de beaucoup de choses, de premières nécessités.
00:11:01 En effet, les secours sont à train d'arriver, notamment l'Espagne qui a envoyé des secouristes.
00:11:08 Il y a beaucoup d'associations qui se mobilisent, mais il y a tout le transport qui prend énormément de temps.
00:11:14 Décrivez-nous la situation néanmoins Saïd à Ouadhaker dans ce petit village.
00:11:18 En effet, la population a besoin d'énormément de choses et nous sommes solidaires avec vous aujourd'hui.
00:11:23 C'est pour cela que nous vous donnons la parole. Mais y a-t-il des victimes dans ce village ?
00:11:28 Quelle est la situation véritablement ? Espérez-vous peut-être récupérer des survivants si tant est qu'il y en est sous les décombres ?
00:11:37 Est-ce que le séisme a fait beaucoup de dégâts ?
00:11:40 Bien sûr, le séisme, le tremblement a fait beaucoup, beaucoup de dégâts matériels, beaucoup de dégâts sur les gens.
00:11:47 Donc on a à peu près trois personnes qui sont vraiment mortes. Donc c'est trois personnes.
00:11:53 Il y en a des blessées, mais on a aussi des gens qui sont un peu traumatisés.
00:11:58 Donc en plus, il y a des gens qui perdent leur maison.
00:12:02 Il y a quelques maisons, je dirais plus que la moitié des maisons qui sont démolées.
00:12:06 Parce que tu vois, nous, on a la construction des maisons. C'était des maisons à la base de la torchée.
00:12:11 Et voilà, donc ça s'écoule très vite.
00:12:16 L'infrastructure des maisons, en effet, semblait assez fragile.
00:12:21 C'est pourquoi il y a peut-être beaucoup plus de dégâts encore que dans le centre-ville de Marrakech.
00:12:26 C'est bien cela, Saïd ?
00:12:29 Exactement. Les gens sont pauvres, vraiment.
00:12:33 Normalement, tu vois, comme on dit, vous avez un beau professeur français, ce qu'on appelle Jean-Michel Gouiard.
00:12:39 Donc les gens, avec le matériel qu'ils ont dans leur propre entourage, ils arrivent à créer des choses un peu merveilleuses.
00:12:46 De construire une baraque, ce n'est pas facile pour avoir les piliers, les machins et tout.
00:12:51 Donc c'est un peu difficile.
00:12:53 Donc les gens font le maximum possible pour construire des maisons à travers ce qu'on a eu dans la région.
00:13:06 Merci infiniment. Merci à Saïd, merci à Aziz et aux autres habitants de ce village de Ouadhaker qui a été très touché par ce séisme.
00:13:16 On souhaite bon courage.
00:13:18 Tout ce que l'on peut vous dire, c'est que les secours arrivent.
00:13:20 Beaucoup de pays se sont mobilisés.
00:13:22 Le président Macron, on l'a entendu tout à l'heure dans le journal, s'est exprimé au G20 à New Delhi en disant que la France était à la disposition du Maroc pour l'aider, pour la secourir.
00:13:31 Très touché, évidemment, par cette situation.
00:13:33 C'est le cas de l'Espagne également et de beaucoup d'autres pays qui se mobilisent.
00:13:36 Mais en attendant, c'est vrai, il y a un compte-arbours qui s'est établi, qui s'est installé, Vincent Roy, et d'une catastrophe humaine avec plus de 2000 morts.
00:13:48 Il peut y avoir aussi une catastrophe humanitaire puisqu'on l'a bien compris, les gens sont totalement démunis.
00:13:53 Et dans ce village-là, on attend encore les secours pour l'instant.
00:13:57 Il n'y a personne.
00:13:59 C'est terrible, c'est absolument terrible et évidemment, notre solidarité est totale avec les Marocains et leur souffrance, leur douleur, évidemment, nous touche.
00:14:11 C'est la première chose.
00:14:12 Mais il y a quand même une question que je voudrais poser.
00:14:14 Pardonnez-moi d'être immédiatement désagréable, mais où est le roi du Maroc ?
00:14:19 Au travail.
00:14:20 Au travail, sans doute, mais sa déclaration, on l'attend, son silence me semble assez assourdissant.
00:14:27 On l'a vu sur les réseaux sociaux, notamment, en train de travailler.
00:14:30 On l'a vu tenir une réunion.
00:14:31 Voilà, de tenir une réunion et en train de travailler.
00:14:33 C'est tout de même le minimum, mais la déclaration, dire "je suis", d'abord je dis où il est, car à mon avis, il devrait être directement aux côtés de son peuple.
00:14:43 Vous voulez dire qu'il devrait prendre la parole, s'exprimer, verbalement, ou au contact dans ses villages ou à Marrakech ?
00:14:49 Ah mais totalement, ah oui, oui, oui, je trouve son silence absolument assourdissant.
00:14:54 Trois jours de deuil en tout cas, c'est aussi sa décision.
00:14:56 Non mais ça, ce sont des décisions.
00:14:57 Pour la population.
00:14:58 J'entends bien, je ne dis pas qu'il ne fait rien, je dis qu'il ne dit rien.
00:15:03 Ce n'est pas la même chose.
00:15:04 Et je trouve troublant son silence.
00:15:07 Les images en direct de Marrakech, la plage d'Amaefnaf, vous le voyez, votre réaction, Karim Abrik, sur cette situation, en effet, qui est une catastrophe, en effet.
00:15:15 C'est le plus gros, et on va le constater encore une fois, tout à l'heure, avec nos experts, le plus gros séisme qui ait touché le Maroc, de magnitude 7 sur l'échelle de Richter.
00:15:25 Plus de 2000 personnes qui ont été tuées, autant de blessés.
00:15:29 Sans doute un bilan provisoire, mais il y a aussi les conditions sanitaires maintenant pour la population qui craintent des répliques d'hors dehors, sans rien, démunis.
00:15:39 Oui, absolument.
00:15:40 Donc c'est absolument tragique ce qui se passe en ce moment au Maroc.
00:15:43 On voit quand même que, vraiment, il y a plusieurs pays à l'international, on tente de s'organiser, on tente d'envoyer des secouristes.
00:15:49 Mais ces heures-ci, c'est les heures qui suivent, c'est absolument crucial.
00:15:54 C'est une course contre la montre, parce que oui, on parle déjà de ce bilan provisoire, j'oserais dire malheureusement, parce qu'effectivement, on est déjà à plus de 2000 morts.
00:16:03 Mais il y a des décombres en ce moment, donc c'est la course contre la montre pour essayer de sauver des survivants, des gens qui sont pris, justement, sous ces décombres.
00:16:11 Et ensuite, cette deuxième crise humanitaire, donc les gens qui sont traumatisés, qui n'ont pas d'abri où dormir, qui manquent de nourriture.
00:16:19 Des villages aussi, dans certains endroits, justement, on a vu, plus difficilement accessibles.
00:16:25 Il y a eu, dans certains cas, des sortes d'éboulements, ou si vous voulez, le terrain qui est un peu plus difficile, un peu plus difficilement pratiquable.
00:16:31 Donc c'est difficile d'aller rejoindre certaines populations plus vulnérables.
00:16:35 Alors oui, c'est vraiment dans les prochaines heures, c'est fondamental.
00:16:39 Et il y a cette accélération, je pense que vous avez parlé, le roi du Maroc, mais il y a aussi cette organisation, c'est en train de se faire avec différents pays, on le voit un peu partout.
00:16:49 Que ce soit, vous avez parlé de l'Espagne qui a envoyé des secouristes, je regardais au Canada aussi, ça se mobilise.
00:16:53 Donc même outre-Atlantique, on voit qu'il y a vraiment la communauté internationale se mobilise pour venir en aide.
00:16:59 La Croix-Rouge, également, on sera d'ailleurs avec l'un des responsables de la Croix-Rouge qui sera avec nous sur ce plateau à partir de 16h.
00:17:03 Mais il y a déjà beaucoup de personnes, de membres qui sont partis ou qui prennent la direction du Maroc.
00:17:09 Abdelatif Benazie, aussi international français, franco-marocain, vice-président de la Fédération française de rugby, nous tenterons d'avoir à partir de 16h,
00:17:17 est en train d'atterrir à Marrakech pour aider, tout simplement, pour apporter des bras, des idées, et évidemment de la volonté et du courage à la population marocaine qui est totalement désœuvrée.
00:17:28 Le choc, évidemment, les victimes, le choc, et maintenant une situation assez compliquée à gérer.
00:17:33 On l'a vu notamment dans les petits villages où les infrastructures sont extrêmement fragiles.
00:17:37 On peut le voir ou le constater également, vous le voyez sur les images, dans le centre-ville de Marrakech, où nous nous rendons maintenant pour retrouver Patrick Herman.
00:17:45 Vous êtes, bonjour, français, propriétaire d'un riad à Marrakech, qui a été très impacté en effet, mais il semble que votre riad, à vous, ait été provisoirement épargné.
00:17:56 Oui, bonjour, merci de m'accueillir.
00:17:59 En effet, le quartier où nous habitons depuis bientôt 20 ans, où nous exerçons notre métier, a été épargné en grande partie parce que beaucoup de maisons ont été rénovées, ont été transformées en maisons d'hôtes,
00:18:11 et ont une solidité qui n'est pas le cas de l'ensemble des maisons de la Médina, bien entendu.
00:18:18 La Médina, qui fait presque 1000 hectares, est une Médina qui a plusieurs siècles d'existence, d'histoire, des petites ruelles, des herbes, des places, une vie communautaire très très forte.
00:18:32 Évidemment, des maisons qui ont plusieurs siècles et qui ont de la fragilité et qui malheureusement n'ont pas résisté à ce drame.
00:18:41 Il y a donc l'îlot de votre riad, où je crois que vous avez accueilli certains de vos collaborateurs, qui eux ne peuvent plus dormir chez eux ou ne veulent plus dormir chez eux de peur de répliques,
00:18:52 et tout autour, très vraisemblablement, Patrick Herrmann, est-ce la désolation dans la vieille ville de Marrakech notamment ?
00:19:00 Alors, la désolation, bien entendu, parce que nous vivons un drame.
00:19:05 On doit penser à toutes ces familles qui ont perdu un de leurs proches, à toutes ces familles qui vivent dehors, à toutes ces familles qui ont soit par peur qu'ils ne veulent plus rejoindre leur logement, leur habitation,
00:19:16 soit parce que les autorités leur ont interdit l'accès, et on comprend complètement pour des raisons de sécurité.
00:19:21 Donc, immédiatement, les derniers clients, ça a été une solidarité entre tous.
00:19:31 Et moi, pour moi, c'est le maître mot de ce pays où je vis depuis 20 ans.
00:19:36 Cette solidarité marocaine, cette solidarité touristique, des gens du monde entier, une intervention, une coexistence, une cohésion,
00:19:45 mais bien entendu aussi un drame et des gens qui n'ont plus le droit de rentrer chez eux et que nous avons bien entendu accueillis dans notre riad, c'est la moindre des choses.
00:19:56 Et c'est tellement ce peuple marocain qu'il faut leur rendre.
00:20:01 On vous remercie infiniment, on vous souhaite bon courage.
00:20:03 On reviendra évidemment sur ce drame et ce séisme au Maroc, mais l'actualité politique également avec la rentrée politique à Gréou-les-Bains,
00:20:12 Déric Zemmour, le président de Reconquête, qu'on écoute tout de suite en direct sur CNews.
00:20:17 [Silence]
00:20:31 À l'image, en effet, le temps de rétablir tout cela, le discours ne fait que commencer.
00:20:36 Une rentrée politique, c'est vrai Vincent Roy, quelques heures après la rentrée politique de Marine Le Pen également.
00:20:43 Est-ce un hasard, un hasard du calendrier ?
00:20:45 Écoutez, non, bien sûr que non, il n'y a jamais de hasard dans ces cas-là.
00:20:49 Évidemment, tout cela est orchestré et c'est bien normal.
00:20:53 Chacun s'exprime à son tour, mais le même jour, de manière à ce qu'on puisse occuper, il faut occuper le terrain,
00:21:00 occuper le terrain au même moment.
00:21:01 Qui occupera davantage le terrain ? Voilà la question.
00:21:04 Voilà, avec effectivement cette rentrée politique qui est importante dans le climat que l'on connaît en France,
00:21:10 Karim Abrik, notamment sur la loi immigration qui doit venir, mais beaucoup d'autres sujets.
00:21:15 Ce sujet aussi de détestation de l'opposition, évidemment, du président Macron,
00:21:21 je crois que c'est un adversaire commun à la fois d'Éric Zemmour et de Marine Le Pen, entre autres,
00:21:26 puisqu'ils sont tous les deux dans l'actualité aujourd'hui.
00:21:28 Oui, en effet, sauf que du côté de Marine Le Pen, je pense qu'elle veut maintenant occuper tout le terrain,
00:21:32 en se disant, bien du côté d'Éric Zemmour, de reconquête, bien c'est du passé, ça n'a pas fonctionné,
00:21:38 alors on est vraiment l'alternative et je pense qu'on y reviendra.
00:21:41 Absolument, et on retrouve Éric Zemmour à Greaux-les-Bains.
00:21:45 Il reste l'héritier de la guillotine et du goulag.
00:21:48 Comme disait l'autre, une dictature, c'est quand les gens sont communistes.
00:21:57 Soyons fiers d'être la cible préférée des islamo-gauchistes et de tous les prétendus antifascistes.
00:22:04 C'est parce que nous agissons qu'ils nous combattent.
00:22:07 Oui, nous agissons et en cette rentrée scolaire, je veux vous le dire, mes chers amis,
00:22:13 je crois que l'opiniâtreté de nos parents vigilants n'est pas étrangère au départ de l'ancien ministre de l'Éducation nationale,
00:22:21 Monsieur Papendaye.
00:22:25 N'ayez pas peur de savourer cette victoire, vous la méritez.
00:22:33 Nos parents vigilants ont été en première ligne toute l'année pour défendre nos enfants,
00:22:39 pour dénoncer le grand endoctrinement, pour exiger le retour de l'excellente, du mérite, de l'effort et de la discipline.
00:22:46 Je l'ai dit cette semaine, je veux que nos enfants apprennent l'ABCD avant le LGBT.
00:22:57 Dès cette rentrée, je vous le demande, présentez-vous à toutes les élections de parents d'élèves.
00:23:06 Nous avons le pouvoir de peser davantage. Encore. C'est possible. C'est utile et c'est notre devoir.
00:23:13 Et si Gabriel Attal veut s'inspirer de certaines de nos propositions, c'est tant mieux.
00:23:19 Nous n'élui offrons sans aucun droit d'auteur.
00:23:23 Je le dis sincèrement, je le félicite pour son interdiction de la baïa à l'école.
00:23:30 Sachons reconnaître les mesures qui vont dans le bon sens.
00:23:39 Je dis à Gabriel Attal, bravo monsieur le ministre, mais ne vous arrêtez pas en si bon chemin.
00:23:46 Il est plus que temps d'imposer et non pas d'expérimenter l'uniforme à l'école.
00:23:51 Cela existe déjà dans nos Outre-mer. Nous n'avons pas besoin de l'expérimenter, puisque nous savons déjà que cela fonctionne.
00:23:58 Il est plus que temps d'interdire le voile pour les mères accompagnatrices de sorties scolaires.
00:24:07 De sortir de l'école les associations de propagande, de restaurer les classes de niveau,
00:24:12 l'exigence au baccalauréat et les méthodes pédagogiques qui ont fait nos succès d'antan.
00:24:18 Il est plus que temps d'enseigner notre si belle histoire à nos enfants et pas le musée des horreurs que la gauche en a fait.
00:24:25 Notre gouvernement ne veut pas d'abaya.
00:24:29 Veut-il réellement mettre fin aux pressions communautaristes, à l'antrisme islamique, à l'islamisation de la France ?
00:24:36 Qu'il mette fin à l'immigration.
00:24:41 Il est plus que temps de nous écouter. Ne nous excusons pas d'avoir eu raison si tôt.
00:24:49 C'est ce que nous proposons depuis le début. C'est ce que nous continuerons de proposer.
00:24:54 Et c'est ce que nous finirons, je vous le promets, par mettre en oeuvre.
00:25:04 Car le monde, lui, ne nous attend pas. Et il est fort instable. La grande fourmilière humaine s'est réveillée.
00:25:12 A l'est, le retour de la guerre sur le continent européen.
00:25:16 Au sud, l'Afrique en pleine crise de croissance, plus instable et menaçante que jamais.
00:25:21 Et là-bas, au loin, les puissances asiatiques qui, plus sûres d'elles que jamais, jettent un regard affamé sur le vieil Occident.
00:25:29 Notre pays a besoin d'un cap, d'une boussole.
00:25:34 Aucun de ses dirigeants, à commencer par le président de la République, ne semble capable de lui en fournir une.
00:25:41 Que diront les manuels d'histoire d'Emmanuel Macron dans 10 ans, dans 20 ans, dans 30 ans ?
00:25:52 Sans aucun doute, on dira que ces deux mandats furent marqués par le recul inédit de l'influence française dans le monde, et plus particulièrement en Afrique.
00:26:05 Il y a eu le Mali, il y a eu la Centrafrique, il y a eu le Burkina Faso.
00:26:11 A chaque fois, la France est brutalement congédiée et humiliée.
00:26:16 Il y a eu la fin de l'opération Barkhane, répétition d'une vieille mélodie française où les indéniables succès de nos militaires sont gâchés par l'inconsistance de nos politiques.
00:26:27 (Applaudissements)
00:26:36 On revient en plateau avec ce petit problème technique et la liaison avec Gréou-Lébun qui, décidément, est assez inefficace.
00:26:44 On va retrouver, évidemment, dans quelques instants, Éric Zemmour et son discours.
00:26:48 Mais ce que l'on peut dire en attendant, c'est que Éric Zemmour commence son discours Vincent Roy et attaque billes en tête sur les sujets qui lui sont chers, à savoir l'immigration,
00:26:58 et notamment, a-t-il dit, mettre fin à l'immigration en France.
00:27:03 Il campe sur ses positions, il n'en démord pas.
00:27:07 C'est son couloir, il joue dans son couloir et uniquement dans son couloir.
00:27:11 Alors, il en profite pour saluer la décision d'Attal, évidemment, en disant "c'était une idée que j'avais, mais on vous la donne, on la porte".
00:27:22 Imposer l'uniforme, alors là il va plus loin qu'Attal, en disant "mais il faut encore aller plus loin".
00:27:27 Je m'attendais quand même à ce qu'il dise sur la suppression de l'Abaya, à ce qu'une directive ne suffise pas et qu'il fallait pour cela une loi, que ce soit plus fort.
00:27:38 J'attendais ça dans le discours de Zemmour, je ne l'ai pas.
00:27:41 Et puis interdire le voile aux femmes accompagnatrices, donc aller plus loin que...
00:27:46 Mais effectivement, il campe sur ses... Enfin, c'est du Zemmour dans le texte, voilà, rien...
00:27:51 Jusqu'à maintenant, rien ne nous étonne.
00:27:53 Il se situe très clairement sur l'échiquier, encore un peu plus à droite que Marine Le Pen.
00:27:59 Il évoque aussi la position de la France, humiliée, dit-il, à l'étranger, notamment en Afrique, Karim Abrik.
00:28:05 Autre sujet de la splendeur de la France qu'Éric Zemmour, dans ses propos en tout cas, souhaite restaurer.
00:28:12 Oui, parce qu'au fond, lui, ce qu'il veut envoyer comme message, c'est "je serais la personne qui empêcherait le déclin de la France",
00:28:19 qui a été amorcée depuis des années et qui est finalement précipitée par les gouvernements en place, qui n'osent pas, qui manquent de courage.
00:28:27 Donc, on est dans cette logique.
00:28:29 Et lui, ça serait aussi un peu la logique de dire "toujours plus loin", que ce soit par exemple en ce qui a trait à l'éducation.
00:28:36 Quand il parle, oui, de Gabriel Attal, il dit "c'est bien la baïa", mais encore, finalement, c'est une petite chose,
00:28:42 c'est un petit bonbon qu'il a donné, mais au fond, il n'a pas le courage politique d'aller plus loin, de faire les choses nécessaires.
00:28:48 Et moi, je ferais ces choses nécessaires qu'il demande ce courage.
00:28:52 Et il se place encore une fois en se disant, quand il y a certaines victoires, et au fond, bien, ce sont ses idées,
00:28:58 et il se place un peu comme une sorte de prophète de Nostradamus qui avait vu les choses avant tout le monde.
00:29:03 Et d'ailleurs, il a dit cette phrase, "ne nous excusons pas d'avoir eu raison si tôt",
00:29:08 comme s'il disait aussi "regardez maintenant les constats que je fais, que nous faisons à conquête",
00:29:14 au fond, c'est ce qui va se produire peut-être dans dix ans, vous voyez un peu.
00:29:18 Et donc, c'est ça. Alors, il veut être finalement la solution à ces différents problèmes.
00:29:23 Et lui, il semble être ce sauveur. En fait, c'est un peu de cette façon dont il se place.
00:29:28 Et il positionne évidemment l'immigration comme étant la priorité en France.
00:29:34 Il s'est déjà fait.
00:29:36 Alors que pour beaucoup de Français, c'est l'inflation, c'est le pouvoir d'achat également.
00:29:40 Et c'est ce qui s'est passé lors de la dernière présidentielle.
00:29:43 Il a occupé tout l'espace avec l'immigration sur la première partie de la campagne.
00:29:47 Et puis, en fait, il s'est fait d'une certaine manière voler la vedette par le pouvoir d'achat.
00:29:51 En fait, c'est ça qui s'est passé.
00:29:54 - Et l'Ukraine aussi, quand même. - Et l'Ukraine, évidemment.
00:29:57 Mais évidemment, c'est là que ça se passe. C'est sur ce segment-là.
00:30:01 Et de fait, on ne peut pas... Ah oui, le discours reprend.
00:30:05 - On y retourne. Merci en tout cas d'avoir comblé.
00:30:07 Mais on y revient et on vous entendra dans un instant. Eric Zemmour, allez au débat.
00:30:11 - Mais réjouissons-nous. Il y a un côté face.
00:30:16 Fini les milliards de dettes effacées en échange de rien pour se donner bonne conscience.
00:30:22 Fini les opérations militaires de dernière minute où l'on verse le sang français
00:30:27 pour venir en aide à des Etats ingrats qui n'y voient qu'une preuve d'impérialisme.
00:30:31 Fini la tolérance pour tous ces pays qui nous envoient leurs chômeurs, leurs délinquants
00:30:36 et leurs mineurs isolés mais ne récupèrent jamais leurs clandestins
00:30:39 en nous refusant les indispensables et ces papiers consulaires.
00:30:43 Fini les accords commerciaux qui profitent toujours au même
00:30:57 alors que l'Afrique subsaharienne ne représente que 0,5% de notre commerce extérieur.
00:31:04 Fini les visas généreusement accordés aux étudiants, aux migrants désirés
00:31:09 de trouver un El Dorado qui peu à peu disparaît.
00:31:13 Fini le traité de 1968 qui facilite au-delà du raisonnable l'entrée des Algériens en France.
00:31:21 Ce traité qui permettrait en cas de crise en Algérie à des millions d'entre eux
00:31:35 et je pèse mes mots à des millions d'entre eux de venir très facilement dans notre pays.
00:31:42 Oui, avec nous, la France-Afrique prendra fin pour tout le monde.
00:31:48 Il est plus que temps que cela s'arrête. Reprenons la main.
00:31:54 L'Afrique ne veut plus de la France chez elle ? Très bien, nous ne voulons plus de l'Afrique chez nous.
00:31:59 (Applaudissements)
00:32:25 Décidément quelques soucis techniques avec Gréolet, mais on va retrouver la liaison dans quelques instants sur l'antenne de CNews bien sûr.
00:32:31 Et le discours politique est la rentrée d'Éric Zemmour aujourd'hui qui nous dit des thématiques, des points en tout cas,
00:32:39 sur lesquels il revient régulièrement, notamment sur la politique de visa, Vincent Roy.
00:32:46 Vous voyez, il y a une différence fondamentale. Lorsque vous avez été attentif par exemple,
00:32:51 et je sais que vous l'avez été et que nos téléspectateurs aussi, à la grande interview qu'a donnée le président Sarkozy,
00:32:57 notamment sur l'immigration. Il dit une chose, il dit à propos de l'Afrique notamment, il dit "Nous sommes au début de la vague migratoire,
00:33:04 vous allez voir en 2050 ça va être une toute autre histoire. Donc il nous faut apporter à l'Afrique un certain nombre de financements
00:33:12 de manière à ce que les Africains trouvent chez eux les moyens de ressources."
00:33:17 C'est absolument pas ce que vous dit là Éric Zemmour. Il vous dit "L'Afrique ne veut pas de la France chez elle,
00:33:25 et bien ça tombe bien, nous ne voulons pas de l'Afrique chez nous."
00:33:29 Vous voyez, c'est complètement... C'est-à-dire que là, il y a vraiment une prise de position.
00:33:34 Zemmour est toujours absolument excellent dès lors qu'il s'agit de dresser un diagnostic,
00:33:40 et rarement il apporte tout de même des solutions qui soient pour le moins convaincantes.
00:33:44 Il pointe du doigt l'Algérie notamment en explicitant qu'à Rimabrique que des millions, je le cite en tout cas,
00:33:52 pourraient arriver sur le territoire français dans quelques années.
00:33:56 Est-ce que ce n'est pas un peu excessif tout de même, des millions ?
00:33:59 Des millions en fait, c'est la rhétorique d'Éric Zemmour. Donc oui, lui il est dans cet esprit de dire,
00:34:07 pratiquement d'invasion migratoire. Ce n'est plus la crise migratoire dans l'univers d'Éric Zemmour.
00:34:14 On est déjà selon lui vraiment à un stade absolument catastrophique.
00:34:19 Il parlait récemment du déversement d'un continent sur un autre.
00:34:23 Donc dans cette logique, je pense que ça correspond tout à fait à son programme, à ce qu'il veut.
00:34:28 Et cela dit, en effet, vous faisiez référence à M. Nicolas Sarkozy, l'ancien président,
00:34:35 qui parlait de ce plan Marshall pour l'Afrique, pour dire,
00:34:39 « Écoutez, il faut essayer de régler les problèmes sur le continent,
00:34:42 parce que si on ne règle pas les problèmes sur le continent, effectivement, il y a un impact après en Europe. »
00:34:48 Mais pour ce qui est d'Éric Zemmour, là, ce n'est pas la question.
00:34:52 C'est-à-dire que déjà, pour lui, il y aurait quand même des mécanismes que l'Europe pourrait utiliser,
00:34:57 que la France devrait utiliser.
00:34:59 Lui, il a l'impression que la France est cadenassée par les lois internationales, en fait les lois européennes.
00:35:07 Alors ce qu'il veut, c'est finalement que la France retrouve une sorte de souveraineté nationale.
00:35:12 Et oui, il emploie après l'image très apocalyptique, catastrophique de ce continent qui se déverserait en Europe.
00:35:21 Et le fameux France-Afrique, donc, il ne veut pas, il l'a précisé,
00:35:24 il vise également le président Macron toujours sur la politique des visas.
00:35:27 Il le reproche de s'être rapproché de l'Algérie, peut-être d'avoir tourné le dos quelque part au Maroc aussi,
00:35:34 qui d'ailleurs avait rappelé son ambassadeur, vous vous en souvenez, son ambassadeur en France,
00:35:38 sur cette politique des visas.
00:35:40 C'est un choix qui, là aussi, est vertement critiqué par Éric Zemmour,
00:35:44 que l'on retrouve immédiatement en direct de Grégoire Lesbain.
00:35:51 C'est en effet un continent qui se déverse dans un autre.
00:35:57 La coopération est donc vitale.
00:36:02 Nous ne nous en sortirons pas si notre politique migratoire consiste à renvoyer les clandestins en Italie et réciproquement.
00:36:12 Comment se satisfaire de la fraîcheur de nos relations avec nos voisins italiens
00:36:18 quand nos deux pays partagent une si longue histoire commune ?
00:36:22 La France a un rôle immense à jouer.
00:36:25 Elle doit tendre une main franche à ses voisins et à ses amis.
00:36:30 Proposons à l'Europe une nouvelle donne.
00:36:40 L'histoire, la longue et belle histoire européenne, a fait de Paris, Rome, Madrid, Athènes des âmes soeurs.
00:36:47 Ne laissons pas ces liens se distendre.
00:36:50 Faisons de la défense de notre identité la clé de voûte de cette alliance.
00:36:54 Si nous partageons la même civilisation, nous partageons aussi la peur de la voir disparaître
00:37:00 et la certitude que si rien n'est fait, cette disparition est programmée.
00:37:10 Par ailleurs, ramenons les Allemands à la raison sur la question du nucléaire.
00:37:18 Ils jouent un jeu dangereux à vouloir de toutes leurs forces nous priver de notre atout nucléaire.
00:37:26 Nous devons sortir du tarif AREN qui, au nom d'un dogmatisme libéral, greffe EDF de ressources pour investir.
00:37:39 Nous devons également sortir du marché européen de l'énergie.
00:37:52 Nous pourrons quand même continuer d'acheter et de vendre de l'électricité à nos voisins,
00:38:00 mais nous ne subirons plus les effets délétères de ce mode de fixation des prix.
00:38:07 C'est parce que ce marché est stupidement branché sur le marché spéculatif du gaz que les prix de l'électricité ont explosé.
00:38:24 L'énergie est le nerf de la guerre depuis la révolution industrielle.
00:38:31 Ne laissons pas l'Europe se déclasser par de mauvais choix stratégiques.
00:38:36 Le patient travail que nous avons accompli au fil des décennies pour créer un arsenal nucléaire français, militaire et mais aussi civil,
00:38:47 peut nous assurer une prospérité bien méritée.
00:38:51 Ne laissons ni les Allemands, ni qui que soit d'autre, nous voler nos atouts.
00:38:56 Car ne nous leurrons pas, cette explosion des prix qui ruine nos familles, auberge nos finances publiques,
00:39:16 conduit à la faillite nombre de nos entreprises à une cause principale.
00:39:23 Comment se plaindre de l'inflation quand on ne ferait rien pour traiter sa cause principale ?
00:39:30 L'homme d'Etat n'est pas celui qui s'agite pour corriger les conséquences alors qu'il ne traite pas les causes.
00:39:37 L'homme d'Etat n'est pas celui qui sort le chéquier pour subventionner une économie qu'il a lui-même contribuée à affaiblir.
00:39:44 L'homme d'Etat n'est pas celui qui a tellement dépensé d'argent, tellement dépensé notre argent,
00:39:55 qu'il se retrouve comme la cigale dans la fable de La Fontaine, fort démunie quand l'hiver fut venu.
00:40:01 L'homme d'Etat est celui qui met l'Etat en mesure de protéger les Français.
00:40:08 Alors me direz-vous, qu'est-ce qu'un Etat qui protège ?
00:40:14 Une grande partie de la classe politique française considère que l'Etat qui protège le mieux est l'Etat de gauche.
00:40:22 Alors disons-le franchement, c'est un mensonge et ce mensonge nous tue.
00:40:34 Qu'est-ce qu'un Etat de gauche ? C'est un Etat qui vous dit "Laissez-moi faire, je m'occupe de tout, je vais vous donner tout ce dont vous avez besoin et tout sera gratuit.
00:40:45 Dormez tranquille, braves gens, je suis bienveillant et je suis généreux.
00:40:49 Grâce à l'argent magique, je vais vous héberger, je vais vous nourrir, je vais payer votre facture d'électricité et votre protection sera assurée."
00:40:58 C'est un mensonge et ce mensonge nous tue.
00:41:05 Pourquoi est-ce un mensonge ? Parce que cet argent, cet argent magique, c'est le vôtre.
00:41:11 Pour vous héberger gratuitement, vous nourrir gratuitement, vous soigner gratuitement, vous payer vos factures et vous couvrir de cadeaux,
00:41:20 l'Etat de gauche va vous piller, vous tondre, vous essorer, vous ruiner.
00:41:25 Parce que derrière chaque nouvelle assistana, il y a un nouvel impôt.
00:41:29 Derrière chaque nouvelle subvention, il y a une nouvelle taxe.
00:41:32 Derrière chaque cadeau, il y a une baisse de votre pouvoir d'achat.
00:41:36 Cette règle ne connaît aucune exception.
00:41:38 Donc, l'Etat de gauche ne vous protège pas car vous appauvrir, vous ruiner, détruire votre pouvoir d'achat, c'est le contraire de la protection.
00:41:47 Vous affamer pour gaver la bureaucratie, c'est le contraire de la protection.
00:41:59 Vous interdire de vous enrichir, c'est le contraire de la protection.
00:42:03 Le premier moyen de vous protéger, c'est de cesser de vous emmerder.
00:42:07 Le meilleur moyen de vous protéger, c'est de croire en votre intelligence, en votre moralité, en votre responsabilité,
00:42:20 en votre capacité à travailler, à créer, à vous sortir de la crise grâce à vos efforts et à vous enrichir.
00:42:26 Oui, mes amis, vous voulez cette liberté, vous voulez ce pouvoir
00:42:32 et l'idéologie de gauche qui déteste la richesse et la prospérité est votre ennemi.
00:42:37 Vous préférez vous acheter une maison individuelle à vos frais
00:42:40 plutôt que de faire la queue pendant dix ans pour obtenir une place dans une HLM
00:42:44 financée par vos impôts et par votre épargne.
00:42:47 Et vous avez raison.
00:42:50 Vous voulez que l'Etat protège votre argent au lieu de protéger les immigrés avec votre argent.
00:42:55 Et vous avez raison.
00:42:57 Vous voulez que l'Etat protège vos frontières plutôt que de protéger les clandestins avec vos impôts.
00:43:03 Et vous avez raison.
00:43:05 Vous voulez que l'Etat protège votre créativité, votre courage, votre dynamisme
00:43:11 plutôt que de protéger la bureaucratie.
00:43:13 Et vous avez raison.
00:43:15 Vous ne voulez pas de l'Etat de gauche, et moi non plus, et nous avons raison.
00:43:22 L'Etat protecteur, le vrai, c'est l'Etat qui vous laisse bien gagner votre vie
00:43:34 et qui vous laisse dépenser votre argent, comme vous le voulez.
00:43:37 C'est l'Etat que nous voulons diriger.
00:43:40 C'est l'Etat sans gaspillage, sans uninagaz, sans décadence déguisée en providence.
00:43:45 C'est l'Etat qui respecte vos efforts au lieu de les décourager.
00:43:48 C'est l'Etat qui respecte votre argent au lieu de vous le voler.
00:43:51 C'est l'Etat qui sera le meilleur allié de votre réussite, de votre confort, de votre projet,
00:43:56 de votre inventivité et de votre liberté.
00:43:59 C'est un Etat qui aime les Français au lieu d'être leur Dieu.
00:44:03 C'est un Etat puissant mais humble, implacable avec la criminelle et bienveillant avec les innocents.
00:44:09 C'est un Etat qui veut que vous soyez heureux, comme vous le voulez, chez vous et pour vous.
00:44:14 (Applaudissements)
00:44:37 Vous l'avez compris mes chers amis, nous sommes ici à reconquête
00:44:43 les seuls à être à la fois anti-woke, anti-immigration et économiquement de droite.
00:44:50 (Applaudissements)
00:44:54 Cela tombe bien, car partout en Europe, ce sont ces combats-là qui unissent toutes les droites
00:45:02 et les conduisent à la victoire.
00:45:04 Nous voulons un continent sans lutte des classes, sans lutte des races, sans lutte des sexes,
00:45:10 sans guerre de religion ni guerre civile et nous allons tout faire pour l'obtenir.
00:45:15 (Applaudissements)
00:45:21 Tout au long de l'année, nous ne cesserons de mener ce combat pour la renaissance de notre civilisation.
00:45:28 Je sais pouvoir compter sur vous, chers amis.
00:45:31 Le combat qui s'annonce sera rude mais il sera beau.
00:45:35 Nous y jetterons toutes nos forces déterminées à faire entendre partout en Europe
00:45:40 la voix du vieux continent qui ne se rend pas.
00:45:43 Il y aura beaucoup de nouveautés cette année, beaucoup de vérités qui seront dites,
00:45:47 beaucoup de nouvelles idées qui seront portées, beaucoup de nouvelles espérances.
00:45:51 Vous n'allez pas regretter de participer à la reconquête, vous n'allez pas regretter d'être venu,
00:45:56 vous n'allez pas regretter de reprendre le combat, vous n'allez pas regretter de nous battre avec Marion,
00:46:01 vous n'allez rien regretter du tout.
00:46:04 (Applaudissements)
00:46:07 Alors d'ici juin, nous retournons au combat.
00:46:13 Faites-vous entendre, dites ce que vous voulez pour vous-même,
00:46:17 dites ce que vous voulez pour votre pays, dites ce que vous voulez pour l'Europe.
00:46:22 Cette année, la France va avoir besoin de votre énergie.
00:46:25 Cette année, la grande aventure recommence, la reconquête, chapitre 2, c'est nous.
00:46:31 Alors à vous de jouer, ils ne nous déclasseront pas, ils ne nous remplaceront pas,
00:46:35 nous vivrons chez nous et pour nous.
00:46:38 Marion, c'est maintenant à toi de parler à nos amis.
00:46:41 Je suis fier et heureux que tu te lances dans cette bataille.
00:46:44 Vive notre vieille Europe qui n'a pas dit son dernier mot, vive la civilisation occidentale
00:46:48 qui a encore tant de choses à dire au monde, vive notre héritage et notre passé glorieux,
00:46:53 vive la République et surtout, surtout, vive la France.
00:46:58 (Musique)
00:47:12 Voilà pour le discours d'Éric Zemmour en direct de Gréoux-les-Bains pour cette rentrée politique.
00:47:17 Discours très agressif, comme d'habitude évidemment, dans quelques instants, très ferme en tout cas,
00:47:22 avec un appel pour les élections européennes et Marion Maréchal qui va monter à la tribune évidemment
00:47:27 et la candidate du parti Reconquête.
00:47:30 On va essayer de décrypter, d'analyser avec nos invités, on va même le faire,
00:47:34 on va faire mieux qu'essayer, nous allons le réaliser immédiatement.
00:47:37 Je retiens une petite phrase notamment qui était peut-être une pierre dans le jardin de Marine Le Pen
00:47:41 qui s'est exprimée ce matin, Vincent Roy, c'est "Nous sommes les seuls à être économiquement de droite",
00:47:46 dire Éric Zemmour. Ça veut dire quoi, économiquement de droite ?
00:47:49 Il y a quelque chose qui est très intéressant sur la dernière formule, anti-Woke,
00:47:54 Reconquête est anti-Woke, anti-immigration, économiquement de droite.
00:47:58 On pourrait dire que Marine Le Pen est anti-Woke, anti-immigration, mais pas économiquement de droite.
00:48:04 Et on peut dire que la droite, ce qu'on considère comme étant la droite classique,
00:48:08 elle est certes pour part anti-Woke, mais avec modération,
00:48:13 elle est anti-immigration, mais beaucoup plus raisonnable et resterait économiquement de droite.
00:48:19 Ça veut dire libérale, si vous voulez je schématise.
00:48:22 Donc là, on voit bien comment il se différencie,
00:48:26 comment lui s'affirme comme étant absolument libéral, mais zéro immigration et anti-Woke.
00:48:34 On voit bien quel est son positionnement, en fait il se définit parfaitement, il suffit d'écouter, finalement tout est clair.
00:48:40 Cela veut dire quand même qu'il prend une distance supplémentaire avec Marine Le Pen.
00:48:45 Oui.
00:48:46 Dans sa manière d'aborder les choses.
00:48:48 Sur le volet social.
00:48:49 Il y a une espèce de dichotomie qui se crée, et notamment sur le secteur économique,
00:48:53 où parfois Marine Le Pen est challengée.
00:48:56 Oui, c'est vrai. Est-ce qu'il prend la distance, ou en fait la distance se crée d'elle-même aussi, on peut le dire comme ça.
00:49:01 Parce que je vous dirais, dans le discours en ce moment sur le regain,
00:49:05 bon le pouvoir d'achat, cette reconquête aussi du pouvoir d'achat,
00:49:09 j'ai l'impression qu'il va quand même manquer une opportunité d'aller rejoindre les classes populaires,
00:49:14 les classes ouvrières, qui vont davantage se reconnaître dans le discours de Marine Le Pen.
00:49:18 Parce que quand il parle justement d'un côté un peu plus libéral économiquement,
00:49:23 on a l'impression que ça va plus rejoindre des gens des classes moyennes supérieures,
00:49:28 des personnes économiquement peut-être plus avantagées,
00:49:31 qui ont l'impression d'être vraiment, comment on dit, étranglées par l'État.
00:49:36 Donc il y a cet aspect-là, je trouve qu'il va moins rejoindre les classes populaires,
00:49:40 alors qu'il en aurait besoin.
00:49:42 Et c'est peut-être pour ça aussi que, quand on regarde Marine Le Pen et son parti,
00:49:46 qui a fait en sorte d'avoir 89 députés lors des dernières élections,
00:49:51 il y a quand même tout un bassin de population que malheureusement il n'arrive pas à rejoindre.
00:49:55 - Oui, il s'en détache peut-être volontairement en pointant la gauche également,
00:49:58 quand il parle de l'argent magique notamment, et l'argent qui est accordé à l'immigration.
00:50:04 - Bien c'est ça, c'est que là il va pointer du doigt, et on retrouve donc Éric Zemmour
00:50:08 avec l'aspect anti-immigration, donc il va pointer du doigt les aides d'État
00:50:12 qui vont pour les migrants, qui vont pour l'immigration,
00:50:15 donc finalement tout cet argent qui devrait aller entre guillemets aux Français
00:50:20 et qui ne va pas à la bonne place.
00:50:22 Donc c'est le discours qu'il nous dit, Éric Zemmour, que finalement le problème,
00:50:25 encore une fois, c'est l'État qui ne se soucie pas de ses citoyens,
00:50:29 qui ne se soucie pas des Français, et finalement lui apporterait la solution
00:50:33 et ne manquerait pas de courage politique à ce chapitre.
00:50:36 - La stratégie d'Éric Zemmour, c'est aussi donc de cibler véritablement l'économie
00:50:40 et pas uniquement l'immigration, même s'il y revient régulièrement inexorablement.
00:50:43 - C'est aussi insupportable. - Absolument.
00:50:45 - Ce que disait Karima est très juste, c'est-à-dire que je pense qu'il perd son pari de départ.
00:50:49 Quel était-il ce pari de départ ? Le pari de départ était de réconcilier
00:50:52 les classes populaires avec la bourgeoisie, qui est à mon sens un pari extrêmement délicat.
00:50:56 Mais c'était ça le pari de départ.
00:50:58 Or là, effectivement, sur les classes populaires, il est pratiquement à tône, si j'ose dire.
00:51:03 C'est-à-dire qu'en tous les cas, on peine à l'entendre.
00:51:09 Et c'est la grande réussite de Marine Le Pen de capter précisément ces classes populaires,
00:51:14 à condition pour cela, pour reprendre la formule de Zemmour, d'être économiquement de gauche.
00:51:21 C'est ça l'équation. Il la pose très bien.
00:51:27 Avec juste une petite remarque. Ils sont deux, ils vont être deux maintenant à parler du bonheur.
00:51:32 C'est un mot qu'on n'entend ni dans la bouche de Marine Le Pen, ni dans la bouche d'Éric Ciotti,
00:51:36 ni dans la bouche de Laurent Poquiet, ni dans la bouche...
00:51:38 Un État qui nous voudrait, nous Français, heureux chez nous.
00:51:43 Il y a Fabien Roussel qui parle du bonheur et Éric Zemmour.
00:51:45 C'est une blague, un clin d'œil.
00:51:47 Non, c'est une réalité. Ils sont deux à parler du bonheur.
00:51:50 Sur la sémantique, en tout cas, ça les rejoint.
00:51:52 Je ne sais pas s'ils ont la même conception du bonheur, du bonheur politique en tout cas.
00:51:56 Certainement.
00:51:57 Sur la psychologie, c'est vrai.
00:51:59 Le bonheur, par conséquent, pour reprendre la formule de Voltaire, redevient une idée neuve en Europe.
00:52:04 On l'a bien compris aussi, l'objectif des Européennes.
00:52:07 Ça va arriver très vite avec Marion Maréchal qui sera donc la candidate.
00:52:11 On sent qu'Éric Zemmour souhaite, et son parti aussi, j'imagine, créer une forme de scission,
00:52:17 notamment par rapport à l'énergie et de se détacher du joug de l'Allemagne, en quelque sorte, pour le paraphraser.
00:52:24 Se détacher du joug de l'Allemagne, c'est une idée, non seulement de ce point de vue qui est assez bonne, mais qui fonctionne.
00:52:30 Je vous invite à observer ce qui se passe au Portugal et en Espagne.
00:52:34 Donc, Zemmour dit, appliquons ce que font, grosso modo, je schématise,
00:52:39 appliquons ce qu'ont fait les Portugais et les Espagnols, et vous verrez, ça ira beaucoup mieux.
00:52:44 Pourquoi pas.
00:52:45 Parce que nous payons trop cher l'électricité.
00:52:46 C'est évident.
00:52:47 Et l'électricité, maintenant, devient l'un des marqueurs.
00:52:51 Selon que vous pourrez payer vos notes d'électricité, etc., vous serez considéré comme riche ou pauvre.
00:52:56 On en est là.
00:52:57 Je vous rappelle que dans ce pays, Marine Le Pen l'a dit tout à l'heure,
00:53:00 il y a 10 millions de personnes qui peuvent sacrifier un repas au nom de l'inflation.
00:53:08 C'est-à-dire, maintenant, je vais me priver pour l'électricité.
00:53:11 Ça va être la même chose.
00:53:13 L'électricité va devenir, si l'on continue ainsi, un produit de luxe.
00:53:17 Et d'où le débat autour du nucléaire, en effet, dont il a parlé, dont Eric Zemmour a parlé.
00:53:22 Et donc, cette énergie du marché européen, dont il faudrait là aussi se détacher.
00:53:27 Ça revient toujours, en fait, à la question de la souveraineté nationale.
00:53:30 Pour Eric Zemmour, c'est toujours de dire, est-ce que la France peut elle-même gérer,
00:53:34 avoir ses propres politiques, est-ce qu'on peut se détacher, justement, de tout cet ensemble européen.
00:53:39 Oui, avoir des relations commerciales et tout ça, mais redéfinir.
00:53:43 Est-ce que le prochain siècle peut être un siècle où on va redéfinir certains traités, certaines lois.
00:53:47 Et on en revient encore, je pense, à l'essence même de son programme.
00:53:50 C'est tout en lien avec l'immigration et l'identité.
00:53:53 Parce que je veux bien croire Eric Zemmour, qui se met à nous parler de l'énergie et tout ça.
00:53:58 Mais au fond, il n'est pas tellement audible là-dessus.
00:54:01 Et même l'opposition va le critiquer sur ses positions sur l'immigration.
00:54:04 Mais au fond, c'est comme si on veut juste l'entendre aussi sur ses positions-là.
00:54:08 Ne serait-ce que peut-être pour le critiquer.
00:54:10 Mais quand même, on attend Eric Zemmour là-dessus plus que sur les autres questions économiques.
00:54:14 Donc, on a beau dire ça, mais je pense qu'au final, ce qu'on va retenir,
00:54:18 et je peux vous garantir que dans les prochains heures, les prochains jours,
00:54:21 ça va être sa déclaration sur le fait que nous ne voulons plus de l'Afrique ici en France.
00:54:26 - Oui, on va y revenir, bien sûr.
00:54:27 - Je pense que c'est ça qui va finalement attirer l'attention.
00:54:29 Et on va revenir ensuite là-dessus.
00:54:31 Parce qu'il le dit encore une fois dans son discours,
00:54:33 on ne veut pas être remplacé, anti-Woke, anti-immigré, économiquement de droite.
00:54:39 Donc, c'est un peu là-dessus le message finalement qu'on va retenir.
00:54:42 - Il n'en oublie pas néanmoins le projet par rapport au France-Afrique.
00:54:46 "Nous ne voulons pas de l'Afrique", dit Éric Zemmour.
00:54:49 Aussi, il préconise, en tout cas, il imagine, il craint la disparition de l'Europe.
00:54:55 - Le grand remplacement.
00:54:56 - Le grand remplacement, mais en y associant l'Europe notamment, et la cité de la Grèce notamment.
00:55:00 - D'Athènes à Madrid.
00:55:02 - Sur l'énergie, il veut se détacher de l'Europe, mais sur l'immigration, en revanche,
00:55:07 et sur le fameux grand remplacement, il préfère rester associé avec ses partenaires.
00:55:11 - Il dit d'Athènes à Madrid, nous avons les mêmes préoccupations.
00:55:15 Et à Rome, nous avons les mêmes préoccupations, alors nous devons combattre ensemble.
00:55:20 Ce qu'il appelle le grand déferlement de l'Afrique chez nous, le grand transvasement de l'Afrique chez nous.
00:55:26 - Déversement.
00:55:27 - Pardon ?
00:55:28 - Il dit le grand déversement.
00:55:29 - Déversement, pardon, merci.
00:55:30 Le grand déversement de l'Afrique chez nous, elle vaut pour ce grand déversement,
00:55:34 il vaut pour Rome, il vaut pour Madrid, il vaut pour Athènes, donc nous devons être tous ensemble.
00:55:39 - Mais vous savez...
00:55:40 - Ce que disait Karima est très juste.
00:55:43 En fait, que vous dit Marine Le Pen ? Marine Le Pen vous dit "Voulez-vous être patriote ?"
00:55:47 Elle ne dit plus "Il y a une droite et une gauche", elle dit "Il y aura les patriotes et les autres".
00:55:52 Et ce que vous dit Zemmour est assez différent, il vous dit "Il y aura non pas les patriotes et les autres,
00:55:58 il y aura ceux qui veulent la souveraineté française et ceux qui ne la veulent pas".
00:56:02 Voilà ce qu'il vous dit.
00:56:03 Et la différence entre eux, elle n'est pas une question simplement sémantique,
00:56:06 elle est véritablement une question de visée.
00:56:10 La préférence nationale est pour les deux, mais pas dans les mêmes modalités.
00:56:15 - Karima Auré ?
00:56:16 - Non, je voulais juste rajouter aussi quelque chose en fait sur l'Afrique et les relations de la France avec l'Afrique,
00:56:21 parce qu'il a souligné finalement la perte d'influence de la France en Afrique,
00:56:26 mais il tient aussi, en fait c'est un prétexte aussi pour dire "Écoutez, finalement, on ne veut plus de l'Afrique en France",
00:56:32 avec le sentiment d'hostilité qu'on a vu récemment, aussi des paroles d'hostilité qu'on a vues dans certains pays en Afrique,
00:56:39 en lien pour la France en fait.
00:56:41 Donc il se sert aussi de ça en disant "Vous voyez, de toute façon, il y a une hostilité maintenant là-bas,
00:56:46 alors pourquoi nous, on serait finalement un peu benêt et on accepterait tout".
00:56:52 Alors il joue aussi sur ce sentiment anti-français en Afrique.
00:56:55 - Voilà, et il revient évidemment à la fin, mettre fin en tout cas au vœu de mettre fin à l'immigration.
00:57:01 Il s'apparente aussi à la politique qui peut être menée en Italie par exemple, Karima Auré.
00:57:06 - Oui. - Donc il est très proche idéologiquement, pardon.
00:57:09 - Oui, tout à fait. Mais je pense que lui, il veut vraiment, il pousse l'agenda, comme on dit, au maximum, toujours plus loin.
00:57:14 On en revient à ça, même chose quand on parlait de l'école.
00:57:17 Mais pour l'immigration, ça ne fait pas de doute.
00:57:19 Donc revoir complètement la question des visas pour lui, que ce soit l'immigration, quand on dit "les métiers en tension",
00:57:25 ça ne veut rien dire pour lui parce que quand on s'occupe des métiers en tension, on ne s'occupe pas, selon lui, du vrai problème.
00:57:32 Donc pour les personnes, par exemple, qui sont expulsées, qui ont des OQTF, pardon,
00:57:38 finalement, les OQTF ne sont jamais exécutés ou à peu près, alors ça reste un problème entier.
00:57:45 Donc non, je pense que là-dessus, oui, il va pousser encore une fois la logique jusqu'au bout, anti-migrationniste.
00:57:51 Et ensuite, oui, le côté anti-Woke, ça se rajoute, comme on le sait, à la politique et l'idéologie, dire exemple.
00:57:57 Voilà pourquoi pour le Parti Reconquête, les élections européennes sont particulièrement déterminantes pour mener à bien ces projets.
00:58:03 Bien entendu, il doit exister par tous les moyens et par conséquent, les élections européennes sont un moyen d'exister,
00:58:11 de faire vivre son parti, de montrer qu'il en est toujours le chef, même s'il ne se présente pas, puisqu'il envoie Marion Maréchal au feu.
00:58:18 Mais il faut participer aux élections si on veut être un vrai grand parti reconnu, évidemment.
00:58:23 Est-ce que c'est une erreur de ne pas se présenter lui-même?
00:58:27 Écoutez, c'est une erreur, je ne sais pas. C'est en tous les cas de la stratégie.
00:58:31 Il a sans doute décidé que Marion Maréchal était la meilleure candidate à ce moment-là.
00:58:36 Attention, peut-être aussi, y a-t-il dans la tête la volonté de se réserver pour des élections encore plus prestigieuses.
00:58:42 Oui, oui, sans vraisemblablement.
00:58:44 Non, pour moi, ce n'est pas une erreur. Non, au contraire, je pense que pour les européennes, d'arriver avec la nouvelle génération qui incarne quelque chose,
00:58:51 et je pense quand même qu'Éric Zemmour a perdu des plumes, comme on dit, au cours de la dernière élection présidentielle.
00:58:58 Bon, il est arrivé, oui, il avait posé certains diagnostics, mais avec son entêtement, je dirais, sur certaines phrases, sur certains dossiers,
00:59:07 son entêtement persistait un peu, je dirais, même dans l'erreur dans certains cas.
00:59:11 Son manque d'humilité lui a fait très mal, que ce soit sur la question en Ukraine, que ce soit sur l'histoire des prénoms, sur l'histoire avec Pétain.
00:59:19 Donc, son entêtement, lui, a fait perdre des points.
00:59:22 Donc, finalement, d'arriver avec Marion Maréchal, la nouvelle génération qui incarne quelque chose, je pense que non, c'est davantage...
00:59:30 Et de plus, de prendre des coups aussi dans cette élection, peut-être, et qu'ils sont prémunis en envoyant en première ligne Marion Maréchal.
00:59:36 C'est une stratégie, en effet.
00:59:38 On continue à parler de politique dans quelques instants avec nos invités.
00:59:41 Vincent Roy, Karim Abrik, d'autres invités, d'autres experts nous rejoignent dans quelques instants
00:59:45 pour évoquer cette rentrée politique à la fois d'Éric Zemmour, mais également de Marine Le Pen.
00:59:50 Et on se penchera aussi sur d'autres sujets qui concernent la politique en France dans quelques instants.
00:59:55 Mais d'abord, nous nous retrouvons pour faire un point sur l'actualité immédiatement.
00:59:59 180 minutes Info Week-end avec vous, Mathieu Deveze.
01:00:03 Et à la une, cher Lionel, ce terrible bilan du séisme au Maroc, on vient de l'apprendre.
01:00:08 Quatre Français sont décédés et 15 blessés au total.
01:00:12 Plus de 2000 personnes sont mortes dans le tremblement de terre qui a secoué le Royaume
01:00:16 dans la nuit de vendredi à samedi.
01:00:18 Et ce n'est encore qu'un bilan provisoire.
01:00:20 Jamais un séisme aussi puissant n'avait frappé le pays.
01:00:23 En France, où les liens avec le Maroc sont forts, l'élan de solidarité s'organise.
01:00:27 La Croix-Rouge lance un appel aux dons, le Secours Populaire également.
01:00:30 Enfin, la Fondation de France a lancé un site Internet pour venir en aide aux Marocains.
01:00:35 La France qui se dit prête à intervenir, à venir en aide au Maroc, c'est Emmanuel Macron qui l'annonce.
01:00:41 Il s'est exprimé il y a un peu plus d'une heure.
01:00:43 C'était lors d'une conférence de presse à l'issue du sommet du G20 à New Delhi.
01:00:46 On écoute d'ailleurs le chef de l'État.
01:00:48 Je veux ici avoir un mot tout particulier pour le Maroc et le peuple marocain,
01:00:54 qui a connu hier une tragédie qui nous touche tous.
01:00:58 L'ensemble du G20 a affirmé sa solidarité.
01:01:01 La France a eu l'occasion de le faire dès les premières heures.
01:01:04 On voyait à Sa Majesté le roi Mohamed VI, évidemment, un message directement.
01:01:09 Nous avons mobilisé l'ensemble des équipes techniques de sécurité pour pouvoir intervenir
01:01:14 quand les autorités du Maroc le jugeront utile.
01:01:19 35 degrés à Paris, plus de 36 en Dordogne et en Géronde.
01:01:23 La vague de chaleur qui touche le pays depuis près d'une semaine n'est pas terminée.
01:01:27 14 départements restent placés en vigilance orange à la canicule.
01:01:30 Cette vigilance concerne toute l'île de France et 6 autres départements de la région centre-Val-de-Loire.
01:01:35 Dans les écoles, on tente de rafraîchir les enfants comme on peut.
01:01:39 Reportage dans une école maternelle de Seine-Saint-Denis, Corentin Brio et Mathilde Ibanez.
01:01:44 Lors de la récréation, hors de question d'en être privé, même avec des températures élevées.
01:01:50 Pour que la chaleur soit le plus supportable possible et pour protéger les enfants,
01:01:54 cette école maternelle en Seine-Saint-Denis a dû se réinventer.
01:01:58 Oui, c'est un enjeu majeur de changer les cours d'école des enfants,
01:02:01 mais comme c'est en réalité un enjeu majeur de changer la ville.
01:02:05 La réalité c'est qu'on ne peut plus penser nos villes comme elles ont été pensées lorsqu'elles ont été construites
01:02:10 il y a plusieurs décennies ou plusieurs siècles.
01:02:12 On vit aujourd'hui à l'heure du réchauffement climatique.
01:02:14 On le veut ou on ne le veut pas, mais les conséquences du réchauffement climatique sont de plus en plus terribles.
01:02:17 Et donc il faut y faire face.
01:02:19 La désimperméabilisation des sols, de l'enrobé remplacé par des pavés, de l'herbe, davantage d'ombre.
01:02:24 Ces nouveaux aménagements sont nécessaires face à la canicule
01:02:27 et ont déjà un impact sur le comportement des enfants.
01:02:31 Alors les élèves entre eux sont beaucoup moins perturbateurs.
01:02:34 On a remarqué que le climat dans la cour, alors ça fait qu'une semaine, peut-être qu'on s'avance un peu,
01:02:38 mais en tout cas ils se bagarrent moins entre eux, ils ont plus d'endroits où se poser dans la cour.
01:02:43 Donc du coup au niveau, c'est très apaisé dans la cour.
01:02:46 Une première semaine de rentrée sous la chaleur donc,
01:02:48 mais dans cette cour de récré, l'amusement dur.
01:02:51 Et ça, qu'importe les températures.
01:02:55 Et depuis le mois de juillet, le département de l'Oise doit faire face à une nouvelle vague de disparitions de câblages en cuivre.
01:03:02 Une trentaine sont à déplorer cette année, dont une quinzaine cet été.
01:03:06 Alors que plus de 1000 foyers seraient toujours isolés,
01:03:08 l'opérateur orange voit les délais de remplacement s'étirer.
01:03:12 Corentin Brio.
01:03:13 Dans cette commune de l'Oise, on attend encore le retour d'Internet et du téléphone
01:03:19 depuis le vol de câbles ADSL au mois de juillet dernier.
01:03:23 Résultat, c'est toute l'activité de la commune qui est perturbée.
01:03:26 Pour nous, c'est compliqué parce que ma femme a le salon de coiffure.
01:03:29 Donc beaucoup de pertes de clientèle.
01:03:31 Les clients qui se plaignent beaucoup de ne pas réussir à nous joindre.
01:03:35 Ça continue encore. Ça fait plus d'un mois et ça continue encore.
01:03:37 Ah bah c'était trop compliqué, bah oui.
01:03:39 Plus rien, plus de... Les gens, maintenant, ils n'achètent qu'en carte bancaire.
01:03:43 Donc les gens, ils repartent sans achat.
01:03:45 Les habitants se plaignent du délai de rétablissement de la connexion.
01:03:49 Pour le maire de Longueuil-Sainte-Marie, habitué de ce genre de vol,
01:03:52 c'est inacceptable d'attendre aussi longtemps.
01:03:55 Je ne comprends pas pourquoi Orange n'arrive pas à avoir ses câbles en stock.
01:03:58 Je dirais à la limite qu'on m'explique que le câble est en stock à l'autre bout de la France
01:04:02 et qu'il faut trois jours pour le remonter de l'autre bout de la France.
01:04:06 Je comprends. Le fait que ce soit en réponse d'Orange
01:04:09 est en train de commander un fournisseur.
01:04:13 Et là, comme ils sont en disparition, plus ou moins, des câbles,
01:04:15 je me demande dans quelle mesure ils vont me dire.
01:04:17 Je vais même demander s'ils sont fabriqués.
01:04:19 Donc, il faut en avoir pour six semaines. Il me semble juste inadmissible.
01:04:22 Selon l'opérateur Orange, un millier de foyers dans le département de l'Oise
01:04:26 seraient concernés par cette coupure.
01:04:29 Et c'est la fin de ce journal.
01:04:30 Retrouvez tout de suite Lionel Rousseau et ses invités
01:04:32 pour la suite de 180 minutes Info Week-end.
01:04:35 Merci Mathieu Devese.
01:04:36 A tout à l'heure pour un prochain point sur l'actualité.
01:04:38 Nous continuons à deviser, à analyser, à décrypter la rentrée politique
01:04:42 à la fois d'Éric Zemmour, vous l'avez vécu en direct sur CNews il y a quelques instants,
01:04:45 et celle de Marine Le Pen.
01:04:46 C'était un peu plus tôt aujourd'hui, vous avez autour de 11 heures sur notre antenne également.
01:04:51 Le même dimanche, à deux heures et demie d'intervalle,
01:04:53 mais à quelques milliers de kilomètres de distance,
01:04:56 quelques milliers de kilomètres très exactement,
01:04:58 avec cette rentrée.
01:04:59 Je vous posais la question tout à l'heure, Vincent Roy,
01:05:01 hasard du calendrier, qui a voulu répondre à qui, selon vous, en premier lieu ?
01:05:06 Est-ce que c'est Marine Le Pen qui a anticipé en parlant avant,
01:05:10 alors que souvent on estime que c'est le dernier qui parle qui a raison ?
01:05:13 Écoutez, je ne sais pas quand est-ce que ça a été...
01:05:16 C'est un timing stratégique important.
01:05:18 Je ne sais pas quand est-ce que ça a été programmé.
01:05:19 Si l'on suit la chronologie, on peut imaginer que c'est Éric Zemmour
01:05:22 qui a voulu répondre à Marine Le Pen.
01:05:24 Écoutez, est-ce que Marine Le Pen a tant peur que cela d'Éric Zemmour ?
01:05:28 Je ne suis pas certain.
01:05:29 Honnêtement, je ne suis pas certain.
01:05:31 Je pense qu'il me semble qu'elle a dépassé le problème Zemmour.
01:05:38 Je ne crois pas que ce soit aujourd'hui son interrogation principale.
01:05:41 Je ne sais pas ce qu'en pense Karim A,
01:05:43 mais je ne crois plus que ce soit sa préoccupation.
01:05:45 Ça le fut, notamment lorsqu'il se présenta à la présidentielle
01:05:49 et où il le fit 15 %, je crois, très très vite.
01:05:52 Et là, ça devenait extrêmement inquiétant.
01:05:54 À l'heure où nous parlons, je crois que ce n'est plus la préoccupation de Marine Le Pen.
01:05:59 Ça veut dire que peut-il encore, ou en tout cas le parti reconquête,
01:06:02 peut-il aspirer les voix du Rassemblement national aux européennes
01:06:05 ou dans des futures élections ?
01:06:06 C'est ça la question.
01:06:07 C'est peut-être le choix stratégique de Marine Le Pen
01:06:10 de se détacher d'Éric Zemmour.
01:06:12 Oui, c'est ça.
01:06:13 Moi, je trouve que du côté des élections européennes,
01:06:15 tout l'enjeu est là.
01:06:16 Donc oui, pour les présidentielles, on verra, parce que c'est encore loin.
01:06:19 Tout peut changer quand même dans quelques années.
01:06:22 Je suis d'accord que peut-être sur le positionnement d'Éric Zemmour comme tel,
01:06:26 c'est moins ça, mais je pense qu'il y a quand même un enjeu aux européennes.
01:06:28 On va voir parce que Marion Maréchal, quand même,
01:06:31 a un discours, elle est très bonne oratrice.
01:06:34 Elle arrive bien à faire passer ses messages et tout ça.
01:06:37 Et en termes de positionnement, ça va être de voir avec Jordane Bardella,
01:06:41 par exemple, parce que c'est vrai que certains positionnements,
01:06:44 ils sont assez similaires.
01:06:45 Donc, qui va gagner la mise aux européennes ?
01:06:47 J'ai l'impression qu'on peut quand même, le public, les électeurs,
01:06:50 peuvent parfois oser un peu plus pendant les européennes
01:06:53 et se dire de toute façon, c'est autre chose.
01:06:55 Alors oui, reconquête peut quand même exister pendant les européennes.
01:06:58 Oui, oui. Je ne dis pas ça.
01:07:00 Je dis que la préoccupation, me semble-t-il, de Marine Le Pen,
01:07:06 elle est moins aujourd'hui dans ce challenge.
01:07:09 Elle est moins là. Elle se situe moins là.
01:07:12 Selon moi, encore une fois, je peux tout à fait...
01:07:14 Mais ça sera un vrai test, en fait, pendant les européennes.
01:07:16 Je pense que ça va être un vrai test pour reconquête
01:07:18 et ça va être un vrai test pour Marion Maréchal
01:07:20 parce qu'effectivement, elle est arrivée.
01:07:23 Je pense que le parti avait beaucoup d'espoir misé en elle
01:07:28 et finalement, la conjoncture, les résultats un peu décevants d'Éric Zemmour
01:07:33 lui ont fait perdre des points malgré elle.
01:07:35 Alors, est-ce qu'elle peut revenir, justement, reconquérir une partie
01:07:38 de son électorat ou quoi que ce soit?
01:07:40 Ça va être un vrai, vrai test pour elle.
01:07:42 Les résultats décevants d'Éric Zemmour, quand on est parti aussi...
01:07:46 en aussi peu de temps, en montant aussi haut,
01:07:49 c'est quand même une belle réussite.
01:07:52 Évidemment, à la fin, les résultats...
01:07:54 En montant aussi haut dans les sondages.
01:07:56 En montant aussi haut dans les sondages. J'entends bien.
01:07:58 Pourquoi je dis que ça a été quand même finalement décevant pour lui, pour son parti,
01:08:02 c'est que je pense qu'il y avait quand même, effectivement, vous l'avez dit,
01:08:05 15 %, c'était énorme.
01:08:07 Il m'a monté à 6, je crois, à un moment.
01:08:09 Oui, c'est ça. Donc, c'était quand même énorme. Terminé à 7 %.
01:08:12 Et c'est surtout l'image, je pense qu'à la fin de course,
01:08:15 son image a été quand même un peu plus malmenée.
01:08:18 Je pense que le fait, justement, d'être pas su répondre au moment du conflit,
01:08:22 de la guerre en Ukraine, ses réponses là-dessus,
01:08:24 donc il a énormément perdu de points.
01:08:26 Les prénoms. Il a perdu des prénoms.
01:08:27 Les prénoms. Donc, son entêtement, un peu ce que je disais tout à l'heure.
01:08:30 Et oui, c'est vrai que dans l'absolu, on se dit pour une première fois,
01:08:33 quand il s'est présenté, si on compare à une Valérie Pécresse,
01:08:36 avec un parti qui était très établi, je veux dire, c'est incroyable.
01:08:40 Les Républicains qui se retrouvent à peu près à 4 %.
01:08:43 On parle d'échecs, Éric Zemmour avec quand même 7 %.
01:08:46 Oui, il faut peut-être relativiser, mais quand même,
01:08:49 quand vous passez de 15 % dans les sondages
01:08:51 et que vous vous empêtrez dans vos erreurs,
01:08:53 vous n'avez pas l'humilité peut-être de jouer avec ça,
01:08:57 d'essayer de changer un petit peu le tir.
01:08:59 Je pense que ça a déçu beaucoup de gens
01:09:01 qui avaient beaucoup d'espoir en lui, on peut dire de cette façon.
01:09:04 Mais peut-être que sa victoire, ça a été aussi
01:09:06 de forcer ses adversaires à se positionner
01:09:08 sur des sujets justement chauds, des sujets un peu tabous.
01:09:11 - Ah, c'est ça. - Et ça, je pense
01:09:13 qu'il entend encore compter dans le débat public là-dessus.
01:09:16 Et il peut encore jouer son rôle de cette façon.
01:09:18 - Zemmour, au Slalom, il est parti...
01:09:20 C'est lui qui est parti le mieux,
01:09:22 mais il fait deux fautes de quart, les prénoms et l'Ukraine.
01:09:27 C'est évident, mais c'est lui qui partait le mieux.
01:09:30 - Et il s'est sans doute aussi beaucoup exprimé
01:09:32 ce que Marine Le Pen a fait peut-être un peu moins,
01:09:34 ça lui a servi, parfois son silence, la gestion du timing,
01:09:37 de la communication. - La gestion du timing,
01:09:38 mais elle a beaucoup plus d'expérience.
01:09:39 - Bien sûr, en effet.
01:09:41 Mais il y a tout de même au moins un point commun
01:09:43 entre Marine Le Pen et Éric Zemmour, il y en a peut-être d'autres,
01:09:45 mais c'est la détestation d'Emmanuel Macron.
01:09:48 - Ah, je croyais que vous alliez me dire
01:09:50 c'est Marion Maréchal.
01:09:53 - Aussi, aussi. - Mais oui, mais...
01:09:55 - Il y a un lien de filiation, de parenté,
01:09:57 un lien évidemment idéologique,
01:09:59 mais c'est surtout que dans son discours aujourd'hui,
01:10:01 Marine Le Pen a parlé évidemment beaucoup d'Emmanuel Macron,
01:10:05 elle a beaucoup critiqué, et elle a dit notamment
01:10:08 que dans tous les domaines, l'effondrement est généralisé,
01:10:10 que c'est un subtil mélange de marketing et de malhonnêteté,
01:10:14 de la politique d'Emmanuel Macron.
01:10:16 Aucun secteur politique n'est protégé du déclassement.
01:10:19 - Vous voyez comme elle parle aux classes populaires ?
01:10:20 - C'est une véritable catastrophe.
01:10:22 - Vous voyez comme elle parle aux classes populaires ?
01:10:24 - Oui.
01:10:25 - C'est-à-dire que là, elle s'adresse directement,
01:10:26 elle dit "ben écoutez, je constate ce que vous constatez,
01:10:30 je sais pourquoi vous n'êtes pas bien,
01:10:32 parce que vous constatez ceci, ceci, et voilà".
01:10:34 Et elle fait la liste.
01:10:35 Elle ne parle qu'aux classes populaires,
01:10:36 elle ne veut parler qu'aux classes populaires,
01:10:38 car elle sait que les réserves de voix sont là, et pas ailleurs.
01:10:41 - Avec peut-être le but aussi, alors, d'avoir un spectre
01:10:44 beaucoup plus large, et de diaboliser Marine Le Pen,
01:10:48 puisqu'on a souvent dit, Eric Zemmour,
01:10:50 on a souvent dit que le Rassemblement national
01:10:52 était un parti qu'il fallait dédiaboliser,
01:10:54 il semble que Marine Le Pen y soit parvenue aujourd'hui ?
01:10:58 - Ça dépend toujours pour qui.
01:10:59 Je pense qu'on l'a vu avec l'opposition,
01:11:01 ça ne sera jamais dédiabolisé, non.
01:11:03 Je pense qu'on va toujours revenir au fondement,
01:11:06 fondation du parti, ancien parti.
01:11:08 Donc non, je pense que pour l'opposition,
01:11:10 il y aura toujours un intérêt à diaboliser le parti,
01:11:14 et ça va toujours exister, mais au sein, effectivement,
01:11:17 de la population, des électeurs.
01:11:19 Je pense qu'une bonne partie de la population,
01:11:21 d'ailleurs avec 89 députés, on le voit,
01:11:24 donc je pense que la population, une partie des électeurs,
01:11:27 a décidé, elle, que oui, il y avait eu cette dédiabolisation,
01:11:31 et que c'était un parti dans l'arc républicain, tout à fait.
01:11:35 - Il va y avoir un joli combat, un joli duel aussi,
01:11:38 entre Marion Maréchal et Jordan Bardella,
01:11:40 le combat des jeunes, dirons-nous.
01:11:42 Les deux se connaissent bien, pour Marion Maréchal notamment,
01:11:45 mais peut-être aussi pour Jordan Bardella, qui sait.
01:11:47 Ça peut être un combat ou un duel un peu schizophrène,
01:11:50 tout de même, à un moment donné, c'est une rivalité
01:11:54 qui peut peut-être se retourner contre eux,
01:11:56 par rapport à leur passé.
01:11:58 - Écoutez, ils ont tous les deux déjà, je crois,
01:12:01 beaucoup d'expérience politique,
01:12:03 donc je pense qu'ils vont mener ça, je crois, très bien,
01:12:07 l'un et l'autre.
01:12:08 Je pense pas qu'ils tombent dans le piège de la schizophrénie.
01:12:12 - Ce ne sont pas les meilleurs ennemis, désormais.
01:12:17 - Écoutez...
01:12:19 Sur le papier, oui.
01:12:22 Dans la réalité, je ne sais pas.
01:12:24 On verra en tous les cas des deux,
01:12:28 lequel sera le meilleur.
01:12:30 Ou laquelle, d'ailleurs.
01:12:32 - Mais c'est surtout aussi comment ils vont se différencier,
01:12:34 véritablement, parce que sur des questions de l'immigration...
01:12:37 - Nous, de la schizophrénie, oui.
01:12:38 - Oui, c'est ça, sur la question de l'immigration.
01:12:40 Et ça va être de voir aussi, pendant ces Européennes,
01:12:42 quel va être le thème le plus porteur.
01:12:44 Si, effectivement, c'est l'immigration,
01:12:47 les politiques migratoires,
01:12:49 les deux, on va se rendre compte, finalement,
01:12:51 qu'ils sont assez similaires.
01:12:53 Donc oui, peut-être dans un autre contexte politique,
01:12:56 un autre contexte d'un système politique,
01:12:58 ces personnes-là auraient travaillé ensemble,
01:13:01 et dans le contexte actuel, finalement,
01:13:03 ils se retrouvent dans deux partis différents,
01:13:05 alors qu'ils ont peut-être plus en commun
01:13:07 que, finalement, de différence.
01:13:09 - Ne peuvent-ils pas s'annihiler néanmoins
01:13:12 par rapport à leur parcours, par rapport à leur histoire,
01:13:15 les connexions qui sont les leurs, également?
01:13:17 - Bien oui, oui, je pense que c'est un peu le risque.
01:13:20 Donc, finalement, c'est une espèce de guerre fratricide,
01:13:23 même s'ils ne sont pas dans le même parti,
01:13:25 ça se retrouve, je trouve, que ça ressemble un peu à ça.
01:13:28 - Car ils peuvent être d'accord sur la loi immigration, notamment.
01:13:31 - Oui, bien entendu. - Voilà.
01:13:33 - Oui, bien entendu, mais le tronc commun est assez évident.
01:13:36 Donc, voilà, mais peut-être également
01:13:39 que le dernier discours d'Éric Zemmour
01:13:43 nous montre que peut-être la question de l'électricité
01:13:45 sera aussi au centre,
01:13:47 puisqu'on voit que c'est géré beaucoup par Bruxelles,
01:13:49 donc peut-être que ça sera,
01:13:51 que le pouvoir d'achat va revenir ou que l'immigration va revenir,
01:13:54 on va voir ce qui ressort de cette campagne.
01:13:57 - Avez-vous le sentiment que Marine Le Pen, notamment,
01:14:00 s'exprime moins fermement,
01:14:03 moins distinctement que ne le fait Éric Zemmour
01:14:06 sur le terrain de l'immigration, notamment?
01:14:08 Elle en a parlé ce matin, évidemment.
01:14:10 - Elle en a parlé. - Mais les termes qu'elle a utilisés
01:14:12 ne sont pas exactement les mêmes que ceux d'Éric Zemmour.
01:14:14 - Non, le thème central du Front National,
01:14:17 la préférence nationale, reste quand même...
01:14:19 - Du RN ? - Oui, du Rassemblement National.
01:14:23 - Comme quoi ? - Du Front National.
01:14:25 Du Rassemblement National reste quand même la préférence nationale.
01:14:29 Oui, oui, c'est un peu...
01:14:31 Elle est plus discrète, elle y va moins fort,
01:14:34 je vous ai dit tout à l'heure.
01:14:36 - Et Marine Le Pen, elle est aujourd'hui à la droite de Le Pen.
01:14:39 C'est clair.
01:14:41 - Et ça arrange bien Marine Le Pen ?
01:14:43 - C'est-à-dire qu'on l'a vu avec le pouvoir d'achat, l'inflation,
01:14:46 il faut qu'il y ait quelqu'un
01:14:48 qui soit le ou la candidat du pouvoir d'achat.
01:14:51 Et elle s'est dit, je vais occuper ce terrain.
01:14:53 Manifestement, c'est payant pour elle.
01:14:55 Elle l'a fait aussi pendant les présidentielles.
01:14:57 Et oui, elle va arriver avec l'immigration et tout ça,
01:15:00 mais elle ne veut pas que ce soit son sujet central, je pense.
01:15:04 Alors qu'Éric Zemmour, il y a Reconquête,
01:15:07 ils en font vraiment quelque chose,
01:15:09 ils veulent jouer dans les tripes,
01:15:11 le côté de l'identité,
01:15:13 le côté de la menace civilisationnelle.
01:15:16 Donc, eux vont en faire un combat,
01:15:18 ils veulent aller vraiment chercher le côté émotif,
01:15:21 je dirais, chez les lecteurs.
01:15:23 - Il l'a dit, Éric Zemmour,
01:15:25 le pivot central de toute sa vision politique,
01:15:31 c'est l'immigration,
01:15:33 c'est le phénomène migratoire,
01:15:35 c'est le grand remplacement.
01:15:36 C'est très clair chez lui.
01:15:37 Il a positionné son discours politique autour de cet axe.
01:15:41 Et toutes les décisions ou tout ce qu'il annonce
01:15:45 tournent précisément autour de cet axe,
01:15:47 que ça soit économique, que ça soit...
01:15:49 C'est extrêmement clair.
01:15:51 - Néanmoins, est-ce que cela peut profiter aussi
01:15:53 à une droite un peu plus classique,
01:15:54 cette rivalité, les antagonismes
01:15:56 dont nous parlons depuis quelques minutes maintenant ?
01:15:58 - Ça, je...
01:16:00 - Dans le cadre des élections européennes
01:16:02 et peut-être au projet de renouveau sur la présidentielle.
01:16:04 - En tous les cas, est-ce que ça peut profiter
01:16:06 à une droite classique ?
01:16:07 On se demande...
01:16:08 Alors, dans ce cas-là, on peut se poser la question sérieuse
01:16:11 de savoir ce que Éric Ciotti fait encore
01:16:13 dans une droite dite classique, dans ce cas-là.
01:16:14 Oui, effectivement, on peut se poser cette question.
01:16:16 - Luc Grah nous rejoint.
01:16:17 Je vous en prie, installez-vous, nous sommes en direct.
01:16:19 Nous avons besoin de vos lumières.
01:16:20 Nous échangeons, nous devisons.
01:16:22 Bonjour, soyez le bienvenu sur le plateau de CNews
01:16:25 après avoir écouté les discours de Marine Le Pen ce matin,
01:16:29 celui d'Éric Zemmour il y a quelques instants,
01:16:31 et nous essayons avec Vincent Roy et Karima Abrik
01:16:36 d'identifier les points de divergence
01:16:38 ou les points de similitude qu'il pouvait y avoir entre les deux.
01:16:42 Est-ce que vous en voyez, vous, spontanément,
01:16:44 systématiquement, maintenant, puisqu'il y a eu, semble-t-il,
01:16:47 une évolution ou une volonté de mutation, en tout cas,
01:16:51 du Rassemblement National et de Marine Le Pen ?
01:16:53 - Alors, il y en a évidemment, ne serait-ce que parce que
01:16:55 Marion Maréchal est une Le Pen.
01:16:59 Déjà, ça, c'est important, parce qu'on sait
01:17:01 combien le poids du nom Le Pen est essentiel
01:17:04 dans la vie politique française.
01:17:06 Nombreux électeurs de droite, dès lors qu'il y a marqué
01:17:12 le nom Le Pen, c'est un repoussoir.
01:17:14 Donc ça, c'est un premier point.
01:17:15 Le second point, c'est en termes d'image.
01:17:18 Alors qu'Éric Zemmour est quelqu'un qui a structuré
01:17:21 sa pensée essentiellement sur les questions d'immigration,
01:17:25 de grands remplacements, etc., où il est complètement centré,
01:17:30 il est sur une seule culture, Marion Maréchal a quand même
01:17:33 montré à plusieurs reprises qu'elle essayait
01:17:36 de parler d'autres sujets.
01:17:38 Et donc, tout l'enjeu va être de savoir si Éric Zemmour
01:17:41 va réussir à capitaliser sur un élargissement
01:17:45 de son image médiatique, ou s'il va rester cantonné.
01:17:51 S'il reste cantonné sur cette image,
01:17:53 il va finir par s'auto-détruire.
01:17:56 S'il arrive à sortir de ça, il a peut-être un avenir.
01:17:59 Quant à Marion Maréchal, c'est sa dimension, je dirais,
01:18:03 médiatique qu'elle doit maintenant développer.
01:18:05 Elle s'appelle Marion Maréchal, elle est jeune,
01:18:07 elle a eu des succès par le passé en étant jeune élue
01:18:10 à l'Assemblée nationale.
01:18:12 Est-ce qu'elle va réussir maintenant à, on va dire,
01:18:15 comme on dit au football, à mettre le but,
01:18:17 c'est-à-dire à concrétiser ?
01:18:19 Cette référence aux Européennes est l'occasion pour elle
01:18:23 de s'installer durablement dans le champ politique.
01:18:26 Ne peut-il y avoir un effet un peu schizophrène
01:18:29 à la fois pour Marion Maréchal, pour Marine Le Pen,
01:18:32 même pour Jordane Bardella, puisque ce sont évidemment,
01:18:35 vous l'avez dit, des personnalités qui se connaissent
01:18:38 parfaitement bien.
01:18:40 Tout à fait. Dans cet aéropage, il y en a un qui ressort.
01:18:44 Incontestablement, c'est Bardella.
01:18:46 Vous avez vu même les macronistes l'encens
01:18:50 sans aucun intérêt derrière leur démarche.
01:18:53 Mais il a réussi à, pour l'instant, avoir une trajectoire
01:18:58 qui est assez bonne, dans ce sens où il a réussi
01:19:01 à être soutenu par Marine Le Pen,
01:19:04 avoir des amis à lui-même, et puis aussi,
01:19:07 avoir aussi, vous le savez, il a des liens
01:19:11 avec des gens de Reconquête.
01:19:13 Donc, pour l'instant, il est plutôt bon,
01:19:16 en termes médiatiques, bien sûr.
01:19:18 Et il a pris un peu d'avance.
01:19:21 Maintenant, tout l'enjeu, justement, pour les autres,
01:19:24 les anciens, c'est de ne pas paraître un petit peu dépassés,
01:19:28 parce que finalement, la solution de cette partie-là
01:19:31 de l'échec qui est politique, elle est toute trouvée.
01:19:33 Si Bardella crève l'écran, il sera l'homme d'avenir
01:19:38 de cette sensibilité.
01:19:40 Et si il est l'homme d'avenir, à ce moment-là,
01:19:43 Éric Zemmour retournera à ses ouvrages.
01:19:45 Marine Le Pen, peut-être que ça ne lui déplairait pas
01:19:48 de passer son tour, peut-être,
01:19:50 parce qu'elle est même l'héritière de Jean-Marie Le Pen.
01:19:55 Elle a dû assumer, mais elle a montré à de nombreuses reprises
01:19:58 qu'elle n'avait pas que ça dans sa vie,
01:20:00 et qu'elle aimait aussi d'autres choses.
01:20:02 C'est assez frappant. Marine Le Pen, on n'en entend plus parler.
01:20:05 Et elle le vit très bien.
01:20:07 Mais vous avez remarqué, c'est une stratégie...
01:20:09 C'est une stratégie de communication.
01:20:11 Et à un moment, quand ça devient long,
01:20:13 on peut aussi l'interpréter.
01:20:15 Et ces stratégies qui visent à se faire désirer en étant absent,
01:20:18 il y a un moment où vous êtes tellement absent
01:20:20 qu'on finit par vous en oublier.
01:20:22 Est-ce que vous êtes en train de nous dire
01:20:23 qu'elle a peut-être conscience qu'elle pourrait céder sa place
01:20:25 ou léguer une forme d'héritage à Jordane Bardella ?
01:20:29 Elle a très justement dit, elle-même,
01:20:31 qu'elle était, pour l'instant, la candidate naturelle
01:20:34 de cette partie-là de l'échecquier.
01:20:36 Elle l'a très justement dit.
01:20:38 Mais qu'elle se réservait, elle et elle seule,
01:20:41 la possibilité qu'une autre solution
01:20:44 se présente aux Français.
01:20:46 Elle l'a dit elle-même.
01:20:47 Le match, j'utilise la métaphore footballistique,
01:20:49 puisque vous avez parlé de marquer un but tout à l'heure,
01:20:51 le match Bardella-Maréchal
01:20:54 va être particulièrement intéressant également,
01:20:56 puisqu'on a affaire à des profils plus jeunes.
01:20:58 Différent aussi, différencions,
01:21:01 c'est ce duel-là qui va être intéressant
01:21:03 et qui va peut-être nous guider ou nous dicter
01:21:05 vers ce que peut-être l'échecquier politique
01:21:08 dans quelques mois, voire quelques années.
01:21:10 Toujours, chaque élection marque son temps
01:21:12 et prépare la suivante.
01:21:14 Ce qui est intéressant dans le cadre de Marion Maréchal
01:21:16 et de Bardella,
01:21:18 c'est qu'en fait, ils sont vraiment sur les mêmes thématiques
01:21:21 et ils sont même sur une même approche.
01:21:23 D'ailleurs, personne ne connaît d'animosité politique
01:21:27 entre eux en réalité.
01:21:29 Donc, ils sont vraiment sur un fond qui est le même.
01:21:32 Sur la forme, ils vont devoir se différencier.
01:21:34 Ils ne sont pas les mêmes personnalités
01:21:36 et c'est un enjeu intéressant.
01:21:38 Mais dans ce combat, Bardella commence avec un peu d'avance
01:21:42 parce qu'il était du côté du vainqueur,
01:21:45 en étant avec Marine Le Pen lors des dernières élections présidentielles,
01:21:48 même si elle a perdu au second tour.
01:21:50 Tandis que Marion Maréchal, qui avait une belle image,
01:21:53 elle s'est quand même un petit peu abîmée
01:21:55 avec la défaite, qu'on le veuille ou non, d'Éric Zemmour.
01:21:59 C'est ce que j'allais dire à propos de la métaphore footballistique.
01:22:03 Ils ne jouent pas dans le même club.
01:22:05 Bardella, c'est le PSG.
01:22:07 Marion Maréchal, c'est le FC Nantes.
01:22:09 Le budget n'est pas le même.
01:22:11 Il n'y a pas que le budget qui n'est pas le même.
01:22:13 Il y a les résultats électoraux.
01:22:15 C'est ce que je vous disais.
01:22:17 C'est une métaphore journalistique, footballistique.
01:22:19 Le budget n'est pas le même.
01:22:21 Bardella joue dans un gros club.
01:22:23 89 députés, un score à la présidentielle qui est très important
01:22:26 au premier tour, enfin, oui, au premier tour,
01:22:28 au deuxième tour, qui est important.
01:22:30 Ils ne jouent pas dans la même catégorie.
01:22:32 Et en effet, le choix du "toute immigration"
01:22:34 ou quasiment, parce que dans son discours,
01:22:36 il n'a pas parlé que de cela, même si cela reste un fil conducteur.
01:22:38 Je parle d'Éric Zemmour.
01:22:40 Luc Gras, il a parlé d'économie,
01:22:42 des européennes également,
01:22:44 de l'électricité aussi,
01:22:46 par rapport à l'Europe.
01:22:48 Est-ce que ce choix,
01:22:50 malgré tout, du "toute immigration"
01:22:52 est un choix risqué face
01:22:54 au Rassemblement national et face à Marine Le Pen
01:22:56 et Jordan Bardella ?
01:22:58 C'est plus qu'un choix risqué.
01:23:00 Il passe par un élargissement
01:23:02 des thématiques qu'il aborde.
01:23:04 Sinon, ça ne passera pas.
01:23:06 Comme il était dit,
01:23:08 les sondages montrent qu'aujourd'hui,
01:23:10 la liste qui serait conduite par
01:23:12 Bardella ferait plus de 25%.
01:23:14 Ils arriveront en tête.
01:23:16 Tandis que de l'autre côté,
01:23:18 du côté de Reconquête,
01:23:20 on est à peu près dans l'étiage
01:23:22 d'Éric Zemmour, c'est-à-dire
01:23:24 6-7%, au-dessus de 5%.
01:23:26 Et donc, c'est vrai que
01:23:28 c'est trois fois plus.
01:23:30 C'est même presque quatre fois plus.
01:23:32 Donc, la compétition est ouverte,
01:23:34 mais ils n'ont pas les mêmes moyens.
01:23:36 - Oui, mais la victoire n'est pas la même.
01:23:38 C'est-à-dire que pour Marion Maréchal,
01:23:40 une victoire pour elle, c'est déjà d'exister.
01:23:42 Juste déjà d'avoir quelques gains,
01:23:44 ça va être déjà une victoire.
01:23:46 Alors que pour Jordan Bardella,
01:23:48 ça va être de voir jusqu'où on peut aller.
01:23:50 Je pense que ce n'est pas le même objectif
01:23:52 de part et d'autre.
01:23:54 - Pour qui les Européennes est le plus important,
01:23:56 le plus gras ? Pour le Rassemblement national
01:23:58 ou pour Reconquête ? - Pour Marion Maréchal.
01:24:00 - Oui ? - Marion Maréchal,
01:24:02 elle peut être...
01:24:04 Elle peut être éliminée
01:24:06 du premier niveau
01:24:08 du débat national.
01:24:10 Jérôme Bardella, de toute manière, il est assuré
01:24:12 de faire plus de 20%.
01:24:14 Donc, là, a beaucoup à gagner,
01:24:16 Bardella.
01:24:18 L'autre a beaucoup à perdre,
01:24:20 Marion Maréchal.
01:24:22 - Jusqu'à quel point ?
01:24:24 - Si elle est à moins
01:24:26 de 5%,
01:24:28 ce sera une défaite.
01:24:30 Et à ce moment-là, le parti Reconquête lui-même...
01:24:32 - C'est ce que j'allais vous dire. Pour le parti également,
01:24:34 ça pourrait mettre l'équilibre du parti en péril.
01:24:36 - Bien sûr, puisque là, pour le coup, on parle finance,
01:24:38 c'est-à-dire qu'un parti ne peut pas exister sans subsides
01:24:40 publics. Et puis, vous savez que
01:24:42 pour être remboursé déjà des frais
01:24:44 de campagne, il faut faire plus de 5%.
01:24:46 Et puis, en plus, les aides publiques sont calculées
01:24:48 en fonction des résultats électoraux.
01:24:50 Donc, le parti tient et assez bien.
01:24:52 Pourquoi ? Parce qu'il y a de nombreuses personnes
01:24:54 qui ont rejoint le parti Reconquête.
01:24:56 Donc, environ 100 000 adhérents
01:24:58 à jour de cotisation,
01:25:00 c'est assez énorme, font vivre
01:25:02 un certain nombre de permanents.
01:25:04 Ils sont assez nombreux.
01:25:06 Et ça ne peut pas durer éternellement.
01:25:08 Et si les défaites s'enchaînent,
01:25:10 les électeurs qui sont
01:25:12 aujourd'hui des adhérents du parti,
01:25:14 peut-être se lasseront un peu.
01:25:16 - C'est ça. Ils sont très mobilisés, mais ils ont besoin
01:25:18 eux aussi d'avoir au moins peut-être...
01:25:20 - Un petit peu quelques victoires quand même.
01:25:22 - C'est assez humain. - Ce qui veut dire qu'Éric Zemmour joue
01:25:24 quelque chose.
01:25:26 Il peut jouer par
01:25:28 le truchement de Marion Maréchal,
01:25:30 il peut jouer,
01:25:32 si ce n'est l'avenir de son mouvement,
01:25:34 à tout le moins
01:25:36 son affaissement ou
01:25:38 sa reconquête,
01:25:40 ou sa renaissance.
01:25:42 - Et la place qu'il tiendra, tout comme Marine Le Pen,
01:25:44 en tout cas le parti Reconquête et le parti
01:25:46 Rassemblement National, tiendront dans le débat
01:25:48 autour de la loi immigration,
01:25:50 s'installer en tout cas dans le débat politique qui va
01:25:52 forcément exister, référendum ou pas référendum,
01:25:54 ça c'est encore une autre question.
01:25:56 En effet, sera décisif
01:25:58 peut-être également à la fois
01:26:00 pour les Européennes, pour l'avenir
01:26:02 du parti Reconquête et pour la présidentielle,
01:26:04 qui reste malgré tout un objectif
01:26:06 majeur pour les deux têtes
01:26:08 du parti, on est d'accord. - C'est décisif
01:26:10 parce que sous la Ve République, il faut bien comprendre
01:26:12 qu'il n'y a pas place
01:26:14 pour deux caïmans
01:26:16 ou deux crocodiles, appelez-les comme
01:26:18 vous voulez, dans le même marigot. Et donc
01:26:20 chaque famille politique, ce qui est vrai
01:26:22 pour cette partie-là,
01:26:24 on va dire de la droite extrême,
01:26:26 la plus
01:26:28 affirmée,
01:26:30 il ne peut pas y avoir
01:26:32 deux leaders. Mais de la même façon, il ne peut
01:26:34 pas y avoir deux leaders à gauche,
01:26:36 il ne peut pas y avoir non plus deux leaders
01:26:38 dans le centre et dans le centre droit.
01:26:40 Il y a nécessité sous la Ve République
01:26:42 de se qualifier pour le second tour.
01:26:44 Le maire des batailles, c'est la présidentielle,
01:26:46 c'est loin me direz-vous en 2027,
01:26:48 mais évidemment que les européennes sont une étape
01:26:50 importante pour redistribuer les cartes.
01:26:52 Et donc ça fait partie
01:26:54 des choses qui permettront
01:26:56 aux Français de se donner l'impression que
01:26:58 ce candidat-là a de l'avenir ou pas.
01:27:00 Et évidemment, les discussions à l'Assemblée nationale
01:27:02 sur les lois immigration seront
01:27:04 aussi un rendez-vous à prendre
01:27:06 en considération. - Moi je crois fondamentalement
01:27:08 que, écoutez, je vois ça
01:27:10 comme ça, mais vous allez sans doute me démentir
01:27:12 tous les deux.
01:27:14 Si la préoccupation
01:27:16 de l'immigration
01:27:18 avec le vote de la loi
01:27:20 est vraiment la préoccupation
01:27:22 principale, fondamentale
01:27:24 des Français, si
01:27:26 Zemmour arrive à leur montrer, à leur démontrer
01:27:28 que c'est
01:27:30 effectivement le pivot autour
01:27:32 duquel
01:27:34 vont tourner
01:27:36 une grande partie
01:27:38 des préoccupations
01:27:40 et des maux de la société
01:27:42 française, alors
01:27:44 Zemmour a une carte à jouer.
01:27:46 Si, effectivement,
01:27:48 il n'arrive pas à démontrer cela
01:27:50 et qu'il a besoin d'élargir
01:27:52 comme vous le disiez
01:27:54 assez justement, et c'est la fonction
01:27:56 disiez-vous, de
01:27:58 Marion Maréchal, c'est que ça ne sera
01:28:00 pas suffisant que les Français n'arriveront
01:28:02 pas à ce constat que seule
01:28:04 l'immigration est à l'origine
01:28:06 de tous leurs maux. Et auquel cas
01:28:08 c'est évidemment
01:28:10 Marine Le Pen qui prendra
01:28:12 la main. Oui, je vous laisse
01:28:14 répondre, mais la question qu'on peut poser
01:28:16 pour prolonger ce qu'est en train de dire
01:28:18 Vincent Roy, c'est
01:28:20 véritablement est-ce que l'immigration est la
01:28:22 principale préoccupation des Français ?
01:28:24 Les derniers sondages ou les études
01:28:26 et les enquêtes mettent d'abord
01:28:28 en première position
01:28:30 le pouvoir d'achat, avant toute chose.
01:28:32 Pour l'heure. En effet, mais est-ce que
01:28:34 l'immigration et le pouvoir d'achat, c'est ce qu'a tenté d'ailleurs
01:28:36 de dire Éric Zemmour tout à l'heure, sont
01:28:38 véritablement liés ? C'est la question que je vous pose également.
01:28:40 Mais vous avez déjà fait une partie
01:28:42 du chemin dans votre question. Je vous remercie.
01:28:44 C'est parce que, évidemment,
01:28:46 c'est ça qui est très important. Mais oui, il me semble.
01:28:48 C'est qu'à l'occasion de l'élection présidentielle,
01:28:50 avant le premier tour,
01:28:52 la question de l'immigration est arrivée très
01:28:54 prégnante, très importante, mais
01:28:56 aujourd'hui, on constate que le pouvoir d'achat
01:28:58 est effectivement un sujet
01:29:00 important, qu'aussi
01:29:02 les tensions
01:29:04 de toute nature dans la société
01:29:06 sont importantes, pas directement forcément liées à l'immigration.
01:29:08 Donc, c'est pourquoi
01:29:10 le candidat d'avenir,
01:29:12 quelle que soit la famille politique
01:29:14 dans ce pays, devra tenir compte du fait que
01:29:16 les aspirations des Français sont d'abord,
01:29:18 aujourd'hui, ce qui est compliqué pour les Français,
01:29:20 c'est de finir leur mois, et que
01:29:22 l'électorat populaire a cette
01:29:24 préoccupation, on parle tous les jours
01:29:26 du panier de la ménagère,
01:29:28 etc. Et donc, vous savez, si
01:29:30 demain, il y a un renouveau
01:29:32 de l'économie française, avec une relance
01:29:34 de la consommation, avec un pouvoir
01:29:36 d'achat, enfin, sur les produits
01:29:38 alimentaires notamment, enfin restitué,
01:29:40 à ce moment-là,
01:29:42 un discours qui dirait, bon, l'immigration, on va pas
01:29:44 renvoyer tous les immigrés, mais
01:29:46 avec une bonne formule républicaine
01:29:48 d'intégration, toute personne qui aime
01:29:50 la France pourra être, trouver sa
01:29:52 place, évidemment qu'à ce moment-là,
01:29:54 s'il y a une monoculture sur les
01:29:56 thématiques de l'immigration,
01:29:58 j'entendais tout à l'heure que
01:30:00 Éric Zemmour avait parlé de l'Afrique en disant qu'il fallait
01:30:02 que l'Afrique sorte de France. Nous ne
01:30:04 voulons plus d'Afrique et nous ne voulons pas de France-Afrique.
01:30:06 On comprenait que ça, le discours qui était
01:30:08 avec les millions de Français
01:30:10 issus de l'immigration qui entendent ça,
01:30:12 déjà, il a déjà perdu des millions de voix.
01:30:14 Donc, en fait, c'est bien que c'est pas son cœur de cible,
01:30:16 mais il faut avoir une approche quand même un peu
01:30:18 constructive. Il faut bien comprendre que
01:30:20 la France d'aujourd'hui, elle doit accueillir
01:30:22 tous ses citoyens, quelle que soit la couleur
01:30:24 de la peau. Si les gens font le
01:30:26 pari de la France, ils doivent être accueillis
01:30:28 et s'intégrer. Juste un petit mot, Vincent Roy,
01:30:30 et après on passera aux informations.
01:30:32 J'entends, je comprends parfaitement ce que vous me dites, mais
01:30:34 sous les mots, encore une fois, il faut s'adresser
01:30:36 aux classes moyennes.
01:30:38 Oui, sans doute. D'autres débats à venir.
01:30:40 On reste avec nos invités, évidemment, on va pouvoir
01:30:42 prolonger le débat et continuer à échanger.
01:30:44 En effet, mais il est
01:30:46 l'heure maintenant de faire le point sur l'actualité.
01:30:48 N'est-ce pas, Mathieu Devez ? Tout à fait.
01:30:50 Et à la une, ce nouveau bilan communiqué par
01:30:52 le ministère français des Affaires étrangères.
01:30:54 Au moins quatre Français sont morts
01:30:56 et quinze ont été blessés dans le séisme
01:30:58 au Maroc. Au total, plus de 2000
01:31:00 personnes ont perdu la vie dans le tremblement de terre
01:31:02 qui a secoué le Royaume dans la nuit de vendredi
01:31:04 à samedi. Et ce n'est encore
01:31:06 qu'un bilan provisoire. En France, l'élan
01:31:08 de solidarité s'organise. La Croix-Rouge
01:31:10 lance un appel aux dons, le Secours Populaire
01:31:12 également. Enfin, la Fondation de
01:31:14 France a lancé un site Internet pour venir
01:31:16 en aide aux Marocains. Un séisme
01:31:18 d'une intensité exceptionnelle, son ampleur,
01:31:20 sa profondeur, sa localisation
01:31:22 en font un événement majeur pour les scientifiques,
01:31:24 même si le Maroc reste un
01:31:26 pays où le risque sismique existe
01:31:28 d'où n'atteigne jour.
01:31:30 Le Royaume du Maroc pleure
01:31:34 ses victimes après avoir été frappé par le
01:31:36 tremblement de terre le plus puissant de son
01:31:38 histoire. Si le choc demeure
01:31:40 immense pour la population, les
01:31:42 séismes ne sont pas rares au Maghreb.
01:31:44 La région est connue pour être une zone
01:31:46 à risque sismique. Le Maghreb,
01:31:48 oui, c'est une zone
01:31:50 sismique qui est connue,
01:31:52 qui est active, parce qu'il se produit
01:31:54 régulièrement des tremblements de terre,
01:31:56 mais tout de même modérée,
01:31:58 modérée par leur fréquence
01:32:00 et par leur intensité. Ça n'a rien à voir
01:32:02 avec ce qu'on connaît dans d'autres zones du globe,
01:32:04 par exemple, surtout le Japon,
01:32:06 l'Indonésie, même la Grèce
01:32:08 ou la Turquie. Un séisme qui ravive
01:32:10 également des souvenirs douloureux pour les
01:32:12 Marocains qui gardent en mémoire le tremblement
01:32:14 de terre d'Agadir en février
01:32:16 1960, qui avait causé
01:32:18 la mort de près de 15 000 personnes
01:32:20 et avait détruit la ville. Depuis,
01:32:22 les normes de construction ont
01:32:24 toutefois changé.
01:32:26 À l'époque d'Agadir, ce n'étaient pas des
01:32:28 constructions parasismiques. Maintenant,
01:32:30 elles le sont. Et les immeubles en béton, vous l'avez vu,
01:32:32 ont résisté, alors
01:32:34 que les anciens immeubles, bon, se sont
01:32:36 écroulés. Tout comme le Maroc,
01:32:38 l'Algérie voisine a également connu
01:32:40 des séismes meurtriers par le passé,
01:32:42 comme en 2003 dans la région d'Alger
01:32:44 où plus de 2 000 personnes ont perdu la vie.
01:32:48 En Grèce, le bilan des inondations s'alourdit,
01:32:50 14 morts désormais dans le centre
01:32:52 du pays. Les opérations de secours
01:32:54 continuent sans relâche alors que ces
01:32:56 intempéries succèdent à des incendies de forêt
01:32:58 dévastateurs cet été
01:33:00 en Grèce.
01:33:02 En France, un détenu en semi-liberté
01:33:04 a été placé en garde à vue pour une
01:33:06 agression au couteau. Un jeune homme de 20
01:33:08 ans a déposé plainte après une agression à Grâce
01:33:10 et dans les Alpes-Maritimes.
01:33:12 Le suspect, un détenu en semi-liberté, a été
01:33:14 interpellé dans sa cellule par les policiers.
01:33:16 Retour sur les faits avec Tanguy Hamon.
01:33:18 Un détenu
01:33:20 de la maison d'arrêt de Nice est soupçonné
01:33:22 d'avoir profité de son régime de semi-liberté
01:33:24 pour agresser un jeune homme de 20 ans
01:33:26 en fin de semaine dernière.
01:33:28 Il aurait agi en pleine rue à Grâce,
01:33:30 rapportent nos confrères d'Actu 17.
01:33:32 Armé d'un couteau, il aurait plaqué son arme sur la gorge
01:33:34 de sa victime pour tenter de lui voler sa
01:33:36 sacoche. Il l'aurait même menacé
01:33:38 de le tuer si celui-ci ne lui donnait pas
01:33:40 sa sacoche. Le jeune homme de 20 ans
01:33:42 est heureusement parvenu à s'échapper
01:33:44 en prenant la fuite en courant. Il n'a
01:33:46 finalement pas été volé. Après
01:33:48 sa plainte déposée au commissariat,
01:33:50 les policiers ont donc interpellé le détenu
01:33:52 qui était retourné dormir en prison.
01:33:54 Une enquête a été ouverte.
01:33:56 Le gouvernement va convoquer
01:33:58 la semaine prochaine les quatre grands groupes
01:34:00 de crèches privées. La ministre des
01:34:02 Solidarités et des Familles
01:34:04 l'a annoncé ce matin. C'était dans le
01:34:06 grand jury d'Europe 1 et C News.
01:34:08 Ces grands groupes ont été épinglés dans
01:34:10 deux livres enquêtes. Les mauvaises pratiques
01:34:12 de certaines crèches privées sont pointées
01:34:14 du doigt. Des couches qui ne sont pas changées pour
01:34:16 faire des économies, des portions de nourriture
01:34:18 insuffisantes, voire des cas de maltraitance
01:34:20 physique. Si les témoignages à
01:34:22 charge ont beau se multiplier, les patrons
01:34:24 des entreprises visées préfèrent
01:34:26 garder le silence. Voilà, c'est la
01:34:28 fin de ce journal. Retrouvez tout de suite Lionel
01:34:30 Rousseau et ses invités pour la suite de
01:34:32 180 minutes Info Weekend. Merci Mathieu Devese
01:34:34 à tout à l'heure pour un prochain point sur
01:34:36 l'actualité. Nous restons avec nos invités
01:34:38 évidemment pour parler encore de politique avec
01:34:40 notre phénomène que vous avez peut-être
01:34:42 suivi, dont on vous a fait l'écho,
01:34:44 ce sont les sifflets
01:34:46 à l'endroit d'Emmanuel Macron, le président de la
01:34:48 République, au Stade de France lors
01:34:50 du lancement, en tout cas du discours
01:34:52 protocolaire avant le match de l'équipe
01:34:54 de France de rugby dans la Coupe du Monde contre les
01:34:56 All Blacks. On en parle évidemment avec
01:34:58 Karim Abrique, Vincent Roy et avec
01:35:00 Luc Gra. Ces sifflets, on les a entendus,
01:35:02 c'est vrai, Vincent Roy, ils étaient
01:35:04 particulièrement unanimes dans un stade
01:35:06 et c'est assez impressionnant. On a même peut-être un peu
01:35:08 dit que le chef de l'État a été
01:35:10 décompensé mais qu'il a tenté de garder
01:35:12 le cap, il y est parvenu.
01:35:14 Il a insisté sur les bleus. Mais qu'est-ce que cela dit ?
01:35:16 Il a insisté sur les bleus, sur l'engouement,
01:35:18 sur la victoire. De manière adroite d'ailleurs.
01:35:20 Tout à fait. Il a vu que
01:35:22 il a essayé de faire tourner
01:35:24 le vent.
01:35:26 Oui, il y est-il
01:35:28 parvenu ? Mais surtout qu'est-ce que ça dit d'un
01:35:30 pays ? Parce que cette cérémonie,
01:35:32 ce discours a été retransmis dans le monde entier.
01:35:34 Vincent Roy, qu'est-ce que ça dit de la France
01:35:36 aux yeux du monde ?
01:35:38 Ça dit que
01:35:40 il est un chef
01:35:42 de l'État qui actuellement, au moment où
01:35:44 il prend la parole pour cette coupe du monde
01:35:46 du rugby, est un chef de l'État
01:35:48 qui n'est pas aimé, à qui le pays
01:35:50 reproche un certain nombre de choses
01:35:52 et que le pays
01:35:54 siffle. Voilà.
01:35:56 Voilà ce que ça dit. Il faut
01:35:58 simplement écouter et regarder les images,
01:36:00 ne pas se poser trop de questions.
01:36:02 Il n'est pas
01:36:04 actuellement, il n'est pas en odeur
01:36:06 de sainteté dans ce pays. Voilà, il est sifflé.
01:36:08 Ça veut dire qu'on, d'une certaine manière, on
01:36:10 désavoue une partie de sa politique. C'est tout.
01:36:12 Le Stade de France pour le match,
01:36:14 déjà, il faut pouvoir y accéder dans ce
01:36:16 Stade de France. Donc, est-ce que ce sont vraiment toutes les
01:36:18 catégories de
01:36:20 la population qui sont représentées ?
01:36:22 Karim Abrik, en effet.
01:36:24 Et est-ce que le Stade de France peut être considéré
01:36:26 comme un baromètre politique,
01:36:28 véritablement, de la popularité
01:36:30 du chef de l'État ?
01:36:32 - Rappelez-vous, c'était fin avril,
01:36:34 lors de... c'était
01:36:36 la finale, en fait, de la Coupe du Monde,
01:36:38 si je me souviens bien, la Coupe de France, pardon,
01:36:40 la finale de la Coupe de France. Voilà.
01:36:42 Et Emmanuel Macron avait décidé, finalement,
01:36:44 de ne pas descendre sur la pelouse,
01:36:46 parce qu'on était dans la contestation
01:36:48 des retraites. Rappelez-vous, il y avait eu les manifestations,
01:36:50 on craignait un peu pour la sécurité.
01:36:52 Et cette contestation
01:36:54 vient aussi des
01:36:56 organisations syndicales. À ce
01:36:58 moment-là, donc, les organisations syndicales
01:37:00 ont tenté de donner des sifflets,
01:37:02 des cartons rouges. Et on voit,
01:37:04 finalement, que quelques semaines plus tard,
01:37:06 quelques mois plus tard, il y a encore
01:37:08 ce fonds de contestation. Est-ce que
01:37:10 ça représente tout le monde ? Bien, ça représente
01:37:12 quand même, je pense, cette contestation.
01:37:14 Les Français ont ça aussi,
01:37:16 le côté révolutionnaire, en même temps,
01:37:18 le côté un peu monarchiste, de dire est-ce qu'on aime
01:37:20 notre roi ?
01:37:22 Et dans ce cas-ci, est-ce qu'on peut faire le parallèle un peu
01:37:24 avec Emmanuel Macron ? Et
01:37:26 en ce moment, il y a une contestation,
01:37:28 il y a une insatisfaction. Je dirais
01:37:30 qu'il y a une crise de l'autorité,
01:37:32 une crise du respect des institutions
01:37:34 aussi, qui ont été testées. - Je pense que siffler
01:37:36 le président, c'est siffler la France. - Bien, c'est
01:37:38 siffler quand même une institution.
01:37:40 C'est siffler le représentant
01:37:42 ultime, finalement,
01:37:44 de la France. C'est quand même...
01:37:46 Donc, moi, je le vois quand même
01:37:48 comme une crise de cette autorité.
01:37:50 Je pense que les gens ont le droit de siffler.
01:37:52 Désolée, je sais que ça ne va pas plaire, mais c'est vrai que
01:37:54 ça envoie quand même un drôle de message à l'international.
01:37:56 Ça envoie un message quand même
01:37:58 d'un certain délitement, un manque de respect.
01:38:00 Et oui, une sorte de
01:38:02 crise un peu démocratique, on l'a vu.
01:38:04 Je pense qu'il y a une partie du peuple
01:38:06 qui veut se réapproprier
01:38:08 aussi un peu de pouvoir
01:38:10 en se disant, bien, au cours des derniers
01:38:12 mois, le 49-3 qui a été
01:38:14 utilisé plusieurs fois.
01:38:16 Évidemment, ça a culminé avec la réforme
01:38:18 des retraites qui a été imposée.
01:38:20 Alors, c'est une façon, bien, justement,
01:38:22 on va huer le président, on va huer
01:38:24 les institutions en disant, on se réapproprie
01:38:26 ce pouvoir. - Luc Gras,
01:38:28 est-ce que cela contribue à la décivilisation
01:38:30 dont parle le président
01:38:32 Macron lui-même ? S'est sifflé ?
01:38:34 - Oui. Là, vous allez loin. Vous parliez
01:38:36 tout à l'heure, vous avez dit qu'il a
01:38:38 insisté sur les bleus. Je pense
01:38:40 qu'il en a plutôt pris un. Il a pris un bleu
01:38:42 de quelques-uns, un bon gauche, un bleu de six.
01:38:44 - Un plaquage. - Il s'en est pris une.
01:38:46 Parce qu'en réalité, on connaît
01:38:48 l'histoire et les sondages l'ont bien montré.
01:38:50 De janvier à juin,
01:38:52 les sondages ont montré que
01:38:54 deux Français sur trois étaient contre
01:38:56 la réforme des retraites. Donc, je ne sais pas
01:38:58 si c'est la jeunesse du président, parce que c'est un jeune,
01:39:00 et même un homme politique, relativement
01:39:02 jeune. Mais là, il y avait
01:39:04 une prise en considération
01:39:06 de l'État, de
01:39:08 l'opinion publique. Il est passé en force.
01:39:10 Donc, il ne faut pas s'étonner. Et je pense que
01:39:12 ces conseillers-là, on n'a pas été
01:39:14 avisé de ne pas lui faire comprendre
01:39:16 qu'on ne peut pas
01:39:18 abuser
01:39:20 du peuple comme ça. C'est-à-dire que
01:39:22 ce geste des retraites, le passage en force,
01:39:24 a vraiment touché.
01:39:26 Et dans les sondages, on le voit, il y a eu un avant
01:39:28 et un après. C'est-à-dire qu'il y a 20% de
01:39:30 Français qui appartiennent aussi aux marais. Et par
01:39:32 rapport à votre question sur
01:39:34 les CSP qui sont au
01:39:36 Stade de France, c'est tout à fait
01:39:38 éclairant. C'est-à-dire qu'au Stade de France,
01:39:40 vous aviez des populations qui ne sont pas
01:39:42 des populations les plus populaires, qui ne sont pas
01:39:44 non plus les plus
01:39:46 riches, mais c'est des populations qui sont
01:39:48 CSP+... Plutôt aisées.
01:39:50 Voilà, plutôt aisées. Et donc, qu'est-ce
01:39:52 qui s'est passé ? C'est que, au moment...
01:39:54 Bon, et depuis l'élection d'Emmanuel
01:39:56 Macron, il y a une partie des France Élections pour, une partie
01:39:58 des France Élections contre, et il y a un gros marais.
01:40:00 Ce gros marais, au moment des
01:40:02 euh... des
01:40:04 votes sur la retraite,
01:40:06 eh bien, notamment le 49-3,
01:40:08 eh bien, il y a une partie qui s'est détachée
01:40:10 durablement. C'est-à-dire que
01:40:12 de l'image de Macron, jeune économiste
01:40:14 brillant, ayant fait un hold-up en 2017,
01:40:16 ils sont passés à quelqu'un
01:40:18 d'relativement arrogant, et
01:40:20 qui, lui-même,
01:40:22 n'en fait qu'à sa tête.
01:40:24 D'où la déception, d'où les
01:40:26 sifflets. En même temps, là,
01:40:28 il y avait peut-être unanimité au
01:40:30 Stade de France, mais moi, je ne le partage pas, parce que je suis assez
01:40:32 d'accord que nous avons
01:40:34 des institutions, peut-être ma formation de juriste,
01:40:36 et on doit respecter les institutions.
01:40:38 Et je ne pense pas que ce soit une crise de l'autorité,
01:40:40 je ne pense pas. Je pense que c'est une
01:40:42 crise de la représentation
01:40:44 que nous fait Emmanuel Macron de la présidence,
01:40:46 au sens où le président
01:40:48 de la République, il doit rassembler les Français,
01:40:50 et il ne l'a pas fait au moment des retours.
01:40:52 Ce qui revient un peu au même, Vincent.
01:40:54 Mais en matière d'image, il marche sur
01:40:56 un fil. En matière de communication,
01:40:58 également, on peut revoir, il est tout récent,
01:41:00 ce sondage sur la cote de popularité
01:41:02 d'Emmanuel Macron, qui remontait un tout
01:41:04 petit peu, mais qui reste quand même, cette cote reste extrêmement
01:41:06 basse. On est à 31%
01:41:08 de satisfait. Il ne
01:41:10 peut pas décréter
01:41:12 ou suivre un agenda
01:41:14 ou un calendrier en fonction de cette cote de popularité.
01:41:16 Il était...
01:41:18 C'est protocolaire, il était obligé
01:41:20 d'être présent au Stade de France.
01:41:22 Il ne pouvait pas refuser de faire ce discours,
01:41:24 c'est très compliqué.
01:41:26 Moi, je ne trouve pas qu'il
01:41:28 fallait siffler le président
01:41:30 à cette occasion, en tout cas,
01:41:32 parce qu'il était devant toutes les caméras
01:41:34 du monde entier. Et donc,
01:41:36 quand le président de la République française
01:41:38 parle devant
01:41:40 le Stade, les gens
01:41:42 qui sont dans le Stade, doivent bien s'imaginer
01:41:44 que ça va bien au-delà du Stade. Et donc,
01:41:46 c'est l'image de la France, d'une certaine manière.
01:41:48 Donc, on aime ou on n'aime pas, Macron, la liberté
01:41:50 de chacun, mais en tant que institutionnel
01:41:52 représentant la France,
01:41:54 il eût été préférable
01:41:56 qu'il s'abstienne de siffler. De la même manière
01:41:58 qu'on peut aussi parler, mais peut-être que vous voudriez en parler
01:42:00 après, sur la polémique
01:42:02 initiée par Libération
01:42:04 sur le spectacle d'avant-match.
01:42:06 Et ça, c'est typiquement la France.
01:42:08 - Notamment, qui ressemblait
01:42:10 à une France, je les cite, rance
01:42:12 qui sent la naphtaline, c'est ça, en quelque sorte.
01:42:14 - C'était la France des stéréotypes.
01:42:16 Et c'est une France
01:42:18 qui participe aussi de la France.
01:42:20 On ne peut pas jeter le bébé avec l'eau du bain.
01:42:22 Oui, la France a été baguette, pain,
01:42:24 sandwich, elle l'est encore beaucoup. Il n'y a qu'à voir
01:42:26 le succès des journaux télévisés
01:42:28 du midi, sur les réseaux. - Et les berets également.
01:42:30 - Et donc, le beret,
01:42:32 oui, c'est la France.
01:42:34 On ne peut pas nier la France pour construire la France de demain,
01:42:36 mais pour construire la France de demain,
01:42:38 il faut savoir qu'elle ne se réduit pas
01:42:40 aux baguettes, sandwich,
01:42:42 voilà. - Le sport ne sera pas très loin
01:42:44 dans quelques instants. On va parler de la Baïa
01:42:46 et des joueurs de football, des internationaux français
01:42:48 qui prennent position.
01:42:50 On marque une pause et on en parle avec nos invités
01:42:52 sur le plateau de 180 minutes info,
01:42:54 dans un instant.
01:42:56 Retour sur le plateau de 180 minutes info
01:43:00 week-end avec Karim Abrik,
01:43:02 avec Vincent Roy, avec Luc Grah
01:43:04 pour évoquer maintenant la Baïa
01:43:06 encore et peut-être
01:43:08 une autre extension de ce sujet
01:43:10 qui fait polémique. L'interdiction de la
01:43:12 Baïa est un sujet brûlant depuis la rentrée
01:43:14 scolaire, vous le savez. Et les défenseurs
01:43:16 de l'équipe de France de football, Jules
01:43:18 Koundé et Ibrahima Konate
01:43:20 ont pris position sur les réseaux sociaux.
01:43:22 Ce sont des influenceurs très puissants
01:43:24 les joueurs de football, il faut le savoir. Demandez
01:43:26 à Kylian Mbappé notamment. Et sur Instagram,
01:43:28 Jules Koundé, le défenseur du Barça
01:43:30 a également partagé une vidéo de
01:43:32 l'influenceuse Krasie Sally
01:43:34 qui est très suivie. La jeune femme
01:43:36 critique Emmanuel Macron.
01:43:38 Ibrahima Konate, lui, a aussi pris la parole
01:43:40 on va en parler dans quelques instants, en commentant
01:43:42 notamment une vidéo d'une lycéenne
01:43:44 qui n'avait pas
01:43:46 pu rentrer dans un lycée parce qu'elle portait
01:43:48 la Baïa et il dit "c'est une blague,
01:43:50 j'espère". Lui, c'est le défenseur
01:43:52 de l'Hiver-Poulx. Mais d'abord, cette vidéo
01:43:54 en question, écoutez-la
01:43:56 avec cette jeune fille,
01:43:58 Krasie Sally, très très suivie et
01:44:00 c'est une vidéo qui a été relayée par Jules Koundé
01:44:02 un petit peu plus tard.
01:44:04 Pour eux, une tenue orientale, c'est forcément
01:44:06 une tenue musulmane. Parce qu'être arabe,
01:44:08 oriental, être musulman, pour eux, c'est un peu
01:44:10 la même chose. Et qui dit islam, pour eux, dit
01:44:12 forcément femmes soumises, Afghanistan,
01:44:14 terrorisme. Et Emmanuel Macron nous parle
01:44:16 même de Samuel Paty. À un certain moment,
01:44:18 à New York, où il y a eu, je le rappelle,
01:44:20 le 11 septembre, ils ont récemment autorisé
01:44:22 l'appel à la prière dans la ville.
01:44:24 Mais nous, en France, on interdit
01:44:26 les abayas parce qu'on a peur
01:44:28 et ça favorise le terrorisme. Franchement,
01:44:30 la honte.
01:44:32 Alors, elle est très suivie, en effet,
01:44:34 grand bien lui fasse, mais Vincent Roy
01:44:36 s'est relayé par des footballeurs qui sont
01:44:38 des hommes publics. Alors vous dites de
01:44:40 grands influenceurs. Un million.
01:44:42 D'abord, les influenceurs
01:44:44 n'influencent que les gens qui sont
01:44:46 influençables. C'est le premier point.
01:44:48 Deuxième point, on a vu les grands influenceurs.
01:44:50 On a vu M. Mbappé,
01:44:52 il n'y a pas longtemps, nous expliquer que
01:44:54 le Nahel était un petit ange.
01:44:56 Parti trop vite.
01:44:58 Maintenant, on a des footballeurs
01:45:00 qui prennent des positions
01:45:02 à l'inverse des positions
01:45:04 prises par le gouvernement
01:45:06 et dans le même temps,
01:45:08 on a d'autres influenceurs
01:45:10 qui sont des acteurs.
01:45:12 On a M. Jamel Debbouze,
01:45:14 qui nous parle
01:45:16 très savamment
01:45:18 du Maroc, sans faire la remarque
01:45:20 que je vous faisais tout à l'heure, c'est-à-dire
01:45:22 sans dire, par exemple,
01:45:24 que le silence du roi du Maroc
01:45:26 me semble absolument
01:45:28 assourdissant compte tenu de la détresse
01:45:30 de ses concitoyens.
01:45:32 Ce qui ne veut pas dire que le roi du Maroc
01:45:34 ne fait rien. Je précise, je vous l'ai
01:45:36 déjà dit au début de l'émission, je le redis encore maintenant.
01:45:38 Je ne dis pas que le roi du Maroc ne fait rien,
01:45:40 je dis que le roi du Maroc, dans une situation
01:45:42 où sa population est dévastée
01:45:44 à tous les sens du terme,
01:45:46 ne prend pas la parole, que je trouve ça
01:45:48 extrêmement suspect, voire
01:45:50 pour tout vous dire,
01:45:52 assez scandaleux. Donc, tous ces gens
01:45:54 qui parlent, qui sont
01:45:56 soi-disant des influenceurs, et Frébieux,
01:45:58 à mon avis, de se taire, ça ne va pas leur rapporter
01:46:00 grand-chose. - Oui, mais pourtant, il y a une
01:46:02 caisse de résonance. Ce sont des
01:46:04 footballeurs qui sont admirés, qui sont adulés.
01:46:06 Donc, même si les influenceurs
01:46:08 influencent ceux qui peuvent l'être,
01:46:10 malgré tout, c'est une population qui gonfle
01:46:12 et qui peut avoir
01:46:14 une orientation politique au travers
01:46:16 des messages que
01:46:18 font circuler ces stars du
01:46:20 football, Karima Brick. - Ah, absolument. Moi, je pense
01:46:22 que l'influence est réelle, et surtout qu'elle l'infuse
01:46:24 dans le discours public.
01:46:26 Par exemple, il y a une résonance avec le discours
01:46:28 sur les violences policières. On se rappellera,
01:46:30 justement, lors de la mort de
01:46:32 Naël, il y avait des joueurs,
01:46:34 notamment, bon, Jules Koundé,
01:46:36 Ibrahima Konate, qui avaient aussi réagi,
01:46:38 et il y avait
01:46:40 Koundé qui avait dénoncé une bavure policière.
01:46:42 Donc, on voit quand même ce fameux
01:46:44 discours, qui est très présent
01:46:46 aux États-Unis. Bien oui,
01:46:48 on importe, j'allais dire un peu ça aussi,
01:46:50 ce genre d'idéologie, et on l'applique
01:46:52 aussi à la France. Alors oui,
01:46:54 je pense que c'est quand même important.
01:46:56 Et peut-être la différence au cours des
01:46:58 dernières années, vous l'avez mentionné,
01:47:00 du côté des personnalités culturelles,
01:47:02 donc du monde du cinéma, de la musique,
01:47:04 on est habitué à ce qu'ils prennent
01:47:06 certains engagements sur des causes
01:47:08 et tout ça. La différence, c'est que
01:47:10 il y a plusieurs années, en fait,
01:47:12 du côté du sport, il y avait une sorte de neutralité
01:47:14 un petit peu plus grande. Pourquoi?
01:47:16 Parce que quand vous jouez dans une équipe,
01:47:18 vous représentez un pays, vous représentez
01:47:20 un drapeau, alors il y avait
01:47:22 cette petite gêne peut-être que certains
01:47:24 se gardaient. Mais aujourd'hui, je pense qu'on a basculé,
01:47:26 on est dans une autre culture, c'est la culture
01:47:28 des réseaux sociaux, c'est quelque chose
01:47:30 aussi qui va rejoindre les jeunes,
01:47:32 et justement, les joueurs
01:47:34 que ce soit de foot ou autre
01:47:36 prennent cette responsabilité et décident
01:47:38 de s'engager. - Oui, mais peut-il y avoir une association
01:47:40 d'idées avec l'équipe de France, justement? Ce sont
01:47:42 deux joueurs de l'équipe de France. Cela peut laisser
01:47:44 penser ou supposer pour d'autres,
01:47:46 pour des influenceurs ou des influencés
01:47:48 influençables, que toute l'équipe de France
01:47:50 pense la même chose. - C'est pour ça que je dis qu'aujourd'hui,
01:47:52 il y a un certain basculement
01:47:54 et c'est pour ça que ça fait réagir,
01:47:56 parce qu'on se dit, finalement, est-ce que c'est le positionnement
01:47:58 de la France? Est-ce que ça va même,
01:48:00 disons, à l'inverse de certaines
01:48:02 idées, que ce soit
01:48:04 de l'autorité, que ce soit des
01:48:06 politiques, oui, du gouvernement
01:48:08 en tant que tel. Donc oui, il y a cette résonance
01:48:10 et je vous dirais, il y a peut-être
01:48:12 ce malaise à cause de ça.
01:48:14 - Un footballeur célèbre est-il un citoyen
01:48:16 comme les autres et donc peut-il parler de
01:48:18 politique? - Ludgra.
01:48:20 Alors, moi, je vais vous dire une règle générale.
01:48:22 Chacun fait son
01:48:24 job. Donc, autant
01:48:26 Konaté est un excellent
01:48:28 arrière-central et
01:48:30 Jules Koundé peut être au centre et sur
01:48:32 la droite, en football, je parle.
01:48:34 - Ah, vraiment? Vous avez
01:48:36 bien révisé vos classiques, footballistes.
01:48:38 - Non, mais je ne les connais pas.
01:48:40 - Et donc, il est très bien dans ce rôle-là.
01:48:42 On l'attend en équipe de France, on ne l'attend pas
01:48:44 dans un commentaire parce que c'est supposé
01:48:46 que quand on a de la notoriété,
01:48:48 on peut l'utiliser pour autre
01:48:50 chose que ce qui vous a fait connaître.
01:48:52 Et ça, je trouve que intellectuellement,
01:48:54 c'est pas acceptable. Donc, très
01:48:56 concrètement, bien sûr,
01:48:58 chacun a le droit de s'exprimer dans notre société, mais pour
01:49:00 répondre à votre question,
01:49:02 la citoyenneté de Jules Koundé
01:49:04 et de Konaté, pas de problème. Ils ont
01:49:06 le droit de s'exprimer comme citoyens.
01:49:08 Mais la ambiguïté, et elle est mère
01:49:10 de tous les mots, M-A-U-X, c'est
01:49:12 qu'ils se servent de leur notoriété de joueurs de football,
01:49:14 mais n'ont aucune légitimité
01:49:16 à s'exprimer et à influencer à ce niveau-là.
01:49:18 Donc, le citoyen Koundé peut s'exprimer,
01:49:20 le joueur de l'équipe de France doit être
01:49:22 dans la retenue. Voilà la chose.
01:49:24 - Oh, la retenue, la retenue,
01:49:26 c'est une chose qui aujourd'hui est... - Pardon?
01:49:28 - La retenue est une chose qui aujourd'hui
01:49:30 est passée de mode. Vous savez, les réseaux sociaux, c'est quoi?
01:49:32 - C'est ça, il y a la perversité des réseaux sociaux parce qu'ils auraient
01:49:34 très bien pu prendre la parole en conférence de presse,
01:49:36 par exemple, puisqu'on leur donne la parole avant les matchs,
01:49:38 ce qu'ils ne font pas, les joueurs de foot
01:49:40 Vincent Roy, ils le font sur les réseaux sociaux
01:49:42 avec ce qu'on appelle les retweets,
01:49:44 les stories ou les likes.
01:49:46 - Oui, bien entendu, parce que c'est aujourd'hui,
01:49:48 comme le disait très justement Karimain,
01:49:50 c'est aujourd'hui une manière
01:49:52 de... c'est la manière moderne
01:49:54 de communiquer. Voilà,
01:49:56 on s'adresse aux jeunes, effectivement, ça doit
01:49:58 infuser
01:50:00 dans la société, je veux bien
01:50:02 le reconnaître.
01:50:04 - Luc, encore un mot. - Un tout petit mot, un mot.
01:50:06 L'ambiguïté. Dans cette affaire-là,
01:50:08 il y a de l'ambiguïté partout. Sur la
01:50:10 Bahia, il y a de l'ambiguïté. Personne n'est contre
01:50:12 des tenues larges, pour
01:50:14 les jeunes filles, évidemment. Le problème,
01:50:16 c'est qu'y a-t-il derrière ça un message,
01:50:18 une volonté de faire passer autre chose que
01:50:20 le simple vêtement ample. - Bien sûr.
01:50:22 - Ambiguïté. Koundé intervient là-dessus
01:50:24 ou Konaté interviennent là-dessus.
01:50:26 Ambiguïté, c'est comme citoyen
01:50:28 qu'ils font leur intervention, et à ce moment-là, aucun intérêt.
01:50:30 Comme joueurs de football, et à ce moment-là, hors sujet.
01:50:32 On l'attend sur le terrain de football, Koundé.
01:50:34 - Et cela embarque l'image de l'équipe de France
01:50:36 aussi dans le propos, dans tous leurs actes, en fait.
01:50:38 - Bien sûr. - Il y a de l'ambiguïté, donc il faut
01:50:40 que chacun respecte
01:50:42 son rôle dans la société. C'est comme ça
01:50:44 qu'on construit et qu'on fait le vivre ensemble.
01:50:46 - Merci. Vous restez avec nous, Luc Gras,
01:50:48 je remercie Vincent Roy et Karim Abric. On marque
01:50:50 une pause. Les infos dans quelques instants. D'autres
01:50:52 débats à venir. L'actualité au
01:50:54 Maroc aussi avec nos envoyés spéciaux.
01:50:56 Les reportages à venir. Vous restez avec
01:50:58 nous. 180 minutes infos
01:51:00 week-end, à tout de suite.
01:51:02 180 minutes infos
01:51:06 week-end, comme tous les jours, du lundi
01:51:08 au dimanche, jusqu'à 17h. Dans
01:51:10 quelques instants, l'actualité au Maroc avec ce
01:51:12 séisme, bien évidemment, et d'autres
01:51:14 thématiques à venir. Mais d'abord, un point
01:51:16 sur l'information avec vous, Mathieu Devez.
01:51:18 - Et à la une, ce nouveau bilan communiqué
01:51:20 il y a environ une heure par le ministère français
01:51:22 des Affaires étrangères. Au moins
01:51:24 quatre Français sont morts et 15 ont été
01:51:26 blessés dans le séisme au Maroc. Au
01:51:28 total, plus de 2000 personnes ont perdu la vie
01:51:30 dans le tremblement de terre qui a secoué le royaume
01:51:32 dans la nuit de vendredi à samedi.
01:51:34 Et ce n'est encore qu'un bilan provisoire.
01:51:36 En France, regardez, l'élan de solidarité
01:51:38 s'organise. La Croix-Rouge lance
01:51:40 un appel à dons, le secours
01:51:42 populaire également. Enfin, la Fondation
01:51:44 de France a lancé un site internet pour venir
01:51:46 en aide aux Marocains.
01:51:48 Et la France qui se dit prête à intervenir
01:51:50 pour soutenir les sinistrés,
01:51:52 c'est Emmanuel Macron lui-même qui l'affirme.
01:51:54 C'était aux alentours de midi lors d'une conférence de presse
01:51:56 à l'issue du sommet du G20
01:51:58 à New Delhi. On écoute le chef de l'État.
01:52:00 Je veux ici avoir un mot
01:52:04 tout particulier pour le Maroc et le
01:52:06 peuple marocain qui a
01:52:08 connu hier une tragédie qui nous touche tous.
01:52:10 L'ensemble du G20
01:52:12 a affirmé sa solidarité.
01:52:14 La France a eu l'occasion de le
01:52:16 faire dès les premières heures. On voyait
01:52:18 à sa majesté le roi Mohamed VI
01:52:20 évidemment un message directement.
01:52:22 Nous avons mobilisé
01:52:24 l'ensemble des équipes techniques de sécurité
01:52:26 pour pouvoir intervenir
01:52:28 quand les autorités du Maroc
01:52:30 le jugeront utile.
01:52:32 L'Union africaine devient
01:52:34 membre permanent du G20.
01:52:36 On l'a appris lors de ce sommet à New Delhi.
01:52:38 Le continent africain n'était jusqu'ici
01:52:40 représenté au G20 que par un seul État.
01:52:42 C'est l'Afrique du Sud. Et sachez que
01:52:44 l'Union africaine est composée de 55 membres
01:52:46 et totalise 3 000 milliards
01:52:48 de dollars de PIB.
01:52:50 L'Ukraine a été attaquée cette nuit
01:52:52 par 32 drones russes.
01:52:54 25 ont été abattus selon Kiev.
01:52:56 Les autorités ukrainiennes précisent
01:52:58 qu'un appartement a été endommagé
01:53:00 par des chutes de débris. Une personne
01:53:02 a été blessée mais ses jours ne sont pas
01:53:04 en danger. Et en France,
01:53:06 à Martigues, pas loin de Marseille, près de
01:53:08 150 personnes ont été évacuées dans la nuit d'un
01:53:10 immeuble abritant des logements sociaux.
01:53:12 La raison, l'apparition de
01:53:14 fissures selon la mairie. Elles mettent en péril
01:53:16 la solidité de l'immeuble avec un
01:53:18 risque d'effondrement.
01:53:20 35 degrés à Paris, plus de 36
01:53:22 en Dordogne et en Géronde.
01:53:24 La vague de chaleur qui touche le pays depuis
01:53:26 près d'une semaine n'est pas terminée.
01:53:28 14 départements restent placés en
01:53:30 vigilance orange à la canicule. Cette
01:53:32 vigilance concerne toute l'île de France et
01:53:34 6 autres départements de la région centre
01:53:36 Val-de-Loire. Alors dans les écoles,
01:53:38 on tente de rafraîchir les enfants
01:53:40 comme on peut. Reportage dans une
01:53:42 école maternelle de Seine-Saint-Denis.
01:53:44 Corentin Brio et Mathilde Ibanez.
01:53:46 Lors de la récréation,
01:53:48 hors de question d'en être privés,
01:53:50 même avec des températures élevées.
01:53:52 Pour que la chaleur soit le plus supportable
01:53:54 possible et pour protéger les enfants,
01:53:56 cette école maternelle en Seine-Saint-Denis
01:53:58 a dû se réinventer.
01:54:00 "Oui c'est un enjeu majeur de changer les
01:54:02 cours d'école des enfants, mais comme c'est en réalité
01:54:04 un enjeu majeur de changer la ville.
01:54:06 La réalité c'est qu'on ne peut plus
01:54:08 penser nos villes comme elles ont été
01:54:10 pensées lorsqu'elles ont été construites
01:54:12 il y a plusieurs décennies ou plusieurs siècles.
01:54:14 On ne peut pas penser à la vie du réchauffement climatique.
01:54:16 On le veut ou on ne le veut pas, mais les conséquences
01:54:18 du réchauffement climatique sont de plus en plus terribles.
01:54:20 Et donc il faut y faire face."
01:54:22 La désimperméabilisation des sols, de l'enrobé
01:54:24 remplacé par des pavés, de l'herbe,
01:54:26 davantage d'ombre, ces nouveaux aménagements
01:54:28 sont nécessaires face à la canicule
01:54:30 et ont déjà un impact sur le comportement des enfants.
01:54:32 "Les élèves entre eux sont
01:54:34 beaucoup moins perturbateurs.
01:54:36 On a remarqué que le climat dans la cour,
01:54:38 alors ça fait qu'une semaine qu'on s'avance un peu,
01:54:40 mais en tout cas ils se bagarrent moins entre eux,
01:54:42 ils ont plus d'endroits où se poser dans la cour
01:54:44 donc du coup au niveau,
01:54:46 c'est très apaisé dans la cour."
01:54:48 Une première semaine de rentrée sous la chaleur donc,
01:54:50 mais dans cette cour de récré,
01:54:52 l'amusement dure, et ça,
01:54:54 qu'importe les températures.
01:54:56 Et c'est la fin de ce journal,
01:54:58 tout de suite la dernière heure de 180
01:55:00 minutes Info Weekend avec Lionel Rousseau et ses invités.
01:55:02 Merci Mathieu Devese à tout à l'heure
01:55:04 pour un prochain point sur l'actualité en direct sur CNews.
01:55:06 Bien évidemment nos invités, toujours en compagnie
01:55:08 de Luc Graa,
01:55:10 il y a Judith Calirel qui nous a rejoint,
01:55:12 bonsoir, soyez les bienvenus, et en plateau avec nous,
01:55:14 Florent Vallée, bonsoir, vous êtes le directeur
01:55:16 de l'urgence et des opérations de la Croix-Rouge française,
01:55:18 on va parler évidemment des secours
01:55:20 et de tout ce qui peut être fait, ou de ce qui va être fait,
01:55:22 ce qui est entrepris pour aider les
01:55:24 marocains après ce drame et ce
01:55:26 séisme au Maroc, où le bilan se monte,
01:55:28 vous le savez maintenant, à 2012
01:55:30 mort, avec autant de blessés,
01:55:32 4 français décédés, on l'a appris
01:55:34 tout à l'heure, 15 blessés parmi
01:55:36 les français également,
01:55:38 et des milliers de personnes qui dorment dans la rue
01:55:40 par crainte notamment de répliques.
01:55:42 Notre envoyée spéciale, Régine Delfour, est connectée
01:55:44 avec nous, vous êtes à Moul-Ebrahim,
01:55:46 c'est une commune très
01:55:48 très proche de l'épicentre du séisme,
01:55:50 Régine, n'est-ce pas ?
01:55:52 Absolument, Lionel,
01:55:56 c'est une commune qui a été partiellement détruite,
01:55:58 et on voulait vous montrer
01:56:00 le paysage qui est en fait
01:56:02 dans tout ce village,
01:56:04 où il y a ces maisons
01:56:06 totalement détruites, d'autres
01:56:08 partiellement,
01:56:10 une maison où le haut
01:56:12 a été détruit, une femme
01:56:14 qui habite cette maison avec ses enfants m'expliquait
01:56:16 qu'elle ne pouvait pas dormir
01:56:18 dans la maison avec ses enfants, puisque
01:56:20 à tout moment cela menaçait de
01:56:22 s'effondrer, donc en fait ils ont installé
01:56:24 des tentes juste devant, et c'est
01:56:26 là qu'ils passent la journée, et qu'ils
01:56:28 passent également la nuit, nous sommes
01:56:30 arrivés aussi, quand nous sommes arrivés,
01:56:32 nous avons assisté à un enterrement
01:56:34 puisque ici les habitants
01:56:36 ont dégagé
01:56:38 eux-mêmes les corps des débris, ce ne sont
01:56:40 pas les secours, ce sont les habitants, à peu près
01:56:42 une soixantaine de personnes sont mortes,
01:56:44 et en fait c'est dans cette colline en face
01:56:46 qu'ils enterrent les morts,
01:56:48 en bas il y a plusieurs tentes,
01:56:50 il y a une petite association
01:56:52 marocaine qui fournit
01:56:54 de l'eau et un petit peu de
01:56:56 nourriture, mais ces gens nous disent que
01:56:58 il leur faut beaucoup plus, puisque
01:57:00 ils n'ont plus rien pour vivre,
01:57:02 ils n'ont plus rien à manger, ni à
01:57:04 boire, on n'a pas vu de secours
01:57:06 encore arriver, Lionel,
01:57:08 et ils attendent
01:57:10 aussi un geste et une parole
01:57:12 du roi du Maroc,
01:57:14 puisqu'ils se sentent abandonnés
01:57:16 ici dans cette région,
01:57:18 vraiment à côté de l'épicentre.
01:57:20 Merci, merci Régine Delfour avec Thibaut
01:57:22 Marcheteau pour les images, en effet
01:57:24 c'est l'un des témoignages, l'une des
01:57:26 résonances, l'un des échos que nous avions aussi
01:57:28 tout à l'heure avec des habitants
01:57:30 dans des villages isolés, pour l'instant
01:57:32 les secours ne sont pas encore arrivés,
01:57:34 on va en parler dans quelques instants, et la
01:57:36 situation, même humanitaire, est
01:57:38 particulièrement complexe, pour ne
01:57:40 pas dire très très très urgente
01:57:42 et dramatique, voire catastrophique
01:57:44 dans certaines communes du Maroc.
01:57:46 Abdellatif Benazie est
01:57:48 avec nous en visio,
01:57:50 en direct depuis Marrakech,
01:57:52 merci infiniment Abdellatif Benazie, vous êtes
01:57:54 le vice-président de la Fédération Française de Rugby,
01:57:56 on vous connaît évidemment, grand capitaine
01:57:58 de l'équipe de France, franco-marocain,
01:58:00 vous êtes originaire d'Oujda,
01:58:02 c'est le nord du Maroc, votre commune n'a pas
01:58:04 été touchée, mais je sais que vous avez des proches, des
01:58:06 amis également qui sont concernés par ce terrible
01:58:08 séisme, mais ce qui est extraordinaire, et merci
01:58:10 infiniment Abdellatif de répondre
01:58:12 à notre invitation, c'est que vous avez pris
01:58:14 un avion tout à l'heure, et vous venez d'atterrir
01:58:16 à Marrakech, tout simplement pour aider,
01:58:18 pour apporter votre soutien,
01:58:20 votre solidarité, et essayer
01:58:22 d'aider les Marocains qui sont dans le désarroi.
01:58:24 Oui, exactement,
01:58:26 j'ai arrivé à Marrakech
01:58:28 pour venir en soutien à cette population
01:58:30 sinistrée, moi-même je connais
01:58:32 bien beaucoup de familles ici qui ont été touchées
01:58:34 par ce drame, puisque
01:58:36 c'est la région qui est en moyenne à classe,
01:58:38 pas loin des sentiers
01:58:40 un petit peu pour les sportifs et tout ça, donc
01:58:42 j'ai malheureusement les enfants des guides
01:58:44 que je connais qui ont été touchés,
01:58:46 donc mon devoir c'était d'être près
01:58:48 d'eux, je les connais comme une
01:58:50 seconde famille, vous avez bien dit que la région
01:58:52 où je suis né n'a pas été touchée, mais
01:58:54 ici c'est assez catastrophique,
01:58:56 voilà, donc non seulement
01:58:58 ma présence était indispensable,
01:59:00 mais je sais qu'aussi la Fédération et France
01:59:02 2023 et World Rugby soutiennent
01:59:04 beaucoup ça, dès
01:59:06 mercredi soir, dès jeudi soir pour le match
01:59:08 France-Uruguay, World Rugby
01:59:10 fera une annonce, il fera
01:59:12 une minute de silence pour toutes ces sinistrées, donc
01:59:14 voilà, mon devoir c'était aussi d'être
01:59:16 là et aussi un peu voir moi-même
01:59:18 un petit peu, je sais que les autorités font le maximum,
01:59:20 il y a une solidarité internationale,
01:59:22 mais il y a aussi des initiatives
01:59:24 de plein d'associations locales,
01:59:26 et je connais pas mal, et on va essayer un petit peu
01:59:28 d'avoir notre point de vue
01:59:30 réel pour voir ce qu'on peut apporter
01:59:32 en termes d'aide.
01:59:34 - Concrètement, qu'est-ce que vous envisagez de faire ?
01:59:36 Certes, travailler avec les associations,
01:59:38 avec les autorités,
01:59:40 mais votre simple présence, Abdellatif,
01:59:42 elle est extrêmement symbolique,
01:59:44 fortement symbolique,
01:59:46 donc c'est peut-être apporter aussi du soutien
01:59:48 aux populations marocaines qui sont
01:59:50 dévastées, on l'a vu sur nos images
01:59:52 tout à l'heure, avec les témoignages.
01:59:54 - Écoutez, j'ai déjà des messages
01:59:56 personnels aux préfets
01:59:58 de la région de Marrakech à nous transmettre,
02:00:00 je sais qu'il y a beaucoup de mobilisation
02:00:02 des régions françaises,
02:00:04 vous savez, il y en a plein de partenariats avec les régions françaises
02:00:06 dans ce qui est coopération,
02:00:08 donc je voulais transmettre les messages
02:00:10 de l'Occitanie, de
02:00:12 le Haut de France, de la France entière,
02:00:14 du président de la République qui était avec nous
02:00:16 pour le match France en Black,
02:00:18 voilà, vous savez, les relations qui sont très étroites
02:00:20 avec le Maroc et la France, et vous savez,
02:00:22 le nombre de communautés marocaines qui vivent en France,
02:00:24 et puis françaises aussi, il y en a pratiquement 40 000
02:00:26 qui vivent à Marrakech, certains aussi
02:00:28 ont été touchés, affectés, donc
02:00:30 voilà, modestement, on va essayer d'amener notre pied
02:00:32 à l'édifice, pierre à l'édifice,
02:00:34 sans pouvoir déranger les organisations
02:00:36 institutionnelles dans ce travail.
02:00:38 - Qu'avez-vous observé, Abdellatif Benazie,
02:00:40 en arrivant à l'aéroport de Marrakech
02:00:42 il y a quelques instants ?
02:00:44 Est-ce que vous avez échangé avec les populations
02:00:46 qui sont extrêmement choquées,
02:00:48 même tous les Marocains qui se sont exprimés
02:00:50 sur cette antenne depuis hier,
02:00:52 même s'ils n'ont pas été directement concernés par le séisme,
02:00:54 sont atterrés, en effet,
02:00:56 c'est un véritable effroi.
02:00:58 - Ici, les gens,
02:01:00 vous savez, ils sont vulnérables,
02:01:02 ils sont résignés,
02:01:04 ils acceptent un petit peu le sort,
02:01:06 ils disent ici "c'est le destin",
02:01:08 mais c'est vrai que par le passé, le Maroc a été beaucoup touché,
02:01:10 ma région natale, en 2004,
02:01:12 vers le Rif, il y a eu pas mal
02:01:14 de sinistrés,
02:01:16 la région d'Agadir dans les années 60,
02:01:18 encore une fois, les gens sont ici calmes,
02:01:20 ils essaient de se mobiliser pour aider le maximum,
02:01:22 je ne suis pas d'accord
02:01:24 avec ce qui a été dit avant,
02:01:26 il y a une mobilisation exceptionnelle
02:01:28 du Saint-Majesté le Roi, qui sera sur place d'ailleurs,
02:01:30 et toutes les autorités, bien sûr,
02:01:32 ils acceptent toutes les aides qui arrivent d'un peu partout.
02:01:34 - Oui, ce qui avait été dit par Vincent Roy
02:01:36 tout à l'heure, qui était invité sur notre plateau,
02:01:38 c'est que le Roi n'avait pas pris la parole
02:01:40 pour l'instant, mais on a vu très concrètement,
02:01:42 et vous le confirmez Abdelhattif Benazie,
02:01:44 qu'il est au travail, au plus proche,
02:01:46 autant que faire se peut en tout cas,
02:01:48 de la population, et qu'il n'est pas
02:01:50 dans l'inaction, loin de là, il y a évidemment
02:01:52 l'aide étrangère, mais au Maroc, on est déjà
02:01:54 à pied d'oeuvre pour essayer de trouver, ne serait-ce que
02:01:56 des rescapés dans les décombres.
02:01:58 - Exactement,
02:02:00 et tous mes amis qui sont allés à Maroc,
02:02:02 les propriétaires cliniques, ils ouvrent
02:02:04 un petit peu leur établissement à tout ça,
02:02:06 et puis ils se mettent au front, comme on dit,
02:02:08 mais les instructions d'hier
02:02:10 de sa majesté ont été données, vous ne pouvez pas
02:02:12 savoir l'immobilisation
02:02:14 qu'il y a en ce moment,
02:02:16 donc voilà, écoutez,
02:02:18 il faut rester calme, il faut faire un point
02:02:20 de la situation, et surtout, surtout,
02:02:22 les gens qui sont bloqués, il faut le maximum les aider,
02:02:24 je suppose. - Merci Abdelhattif Benazie,
02:02:26 merci infiniment, merci d'être
02:02:28 intervenu sur l'antenne de CNews,
02:02:30 et bonne chance, bon courage
02:02:32 pour la suite, je sais que vous avez
02:02:34 un peu de route à faire maintenant, au plus proche
02:02:36 de la population marocaine, mais cela vous honore,
02:02:38 en tout cas, merci Abdelhattif
02:02:40 de nous avoir accompagnés.
02:02:42 Avant d'écouter d'autres témoignages, d'ailleurs,
02:02:44 que nous avons recueillis aujourd'hui, de faire le point
02:02:46 sur la situation, je me tourne
02:02:48 vers vous, Florent Vallée,
02:02:50 qu'est-ce qui est en train de se mettre en place, là, aujourd'hui,
02:02:52 au Maroc, aujourd'hui, dans cette situation
02:02:54 d'urgence, véritablement ? Avec
02:02:56 d'abord les populations marocaines, tout le monde met la main
02:02:58 à la pâte, on est bien d'accord, il n'y a pas que les secouristes
02:03:00 professionnels, avant que l'aide étrangère,
02:03:02 comme la Croix-Rouge, notamment, ne puisse
02:03:04 subvenir aux besoins de ces Marocains.
02:03:06 C'est important, d'ailleurs, que la population se prend en main,
02:03:08 et ils nous font une belle démonstration de résilience,
02:03:10 c'est ça qui est fort, parce qu'on a 72 heures,
02:03:12 les premiers instants sont extrêmement
02:03:14 importants pour sortir les gens
02:03:16 des décomptes, pour aller porter secours
02:03:18 pour les premiers moments, et pour ça,
02:03:20 il faut des bras, il faut des mains, on ne peut pas avoir
02:03:22 de machine, ce ne sont pas des machines qui font ça,
02:03:24 c'est ce que la population fait, c'est toute l'entraide
02:03:26 qui va y avoir
02:03:28 entre eux,
02:03:30 ou qu'il y a déjà actuellement entre eux,
02:03:32 on voit pour l'hébergement,
02:03:34 l'alimentaire, l'association locale
02:03:36 qui est amenée, c'est ça qui est important.
02:03:38 C'est cette prise en charge. C'est aussi important
02:03:40 parce que demain, c'est ce qui leur permettra de se reconstruire,
02:03:42 parce qu'ils se sont pris en main, ils ont pris en main
02:03:44 leur catastrophe, et ce n'est pas anodin,
02:03:46 ce n'est pas que la fatalité,
02:03:48 c'est peut-être la fatalité, mais en tout cas, la suite, ce n'est pas la fatalité.
02:03:50 Ils sont en train de
02:03:52 justement travailler leur résilience
02:03:54 et de mieux rebondir, et ça c'est important,
02:03:56 parce que ça vous permet de faire votre deuil, de passer
02:03:58 des étapes aussi,
02:04:00 en termes de santé mentale,
02:04:02 certains ont besoin de faire autre chose,
02:04:04 d'autres d'être actifs dedans, c'est une façon
02:04:06 aussi de "soigner",
02:04:08 c'est une façon d'avancer,
02:04:10 et c'est ce qu'ils ont besoin aujourd'hui, c'est avancer.
02:04:12 Après, effectivement, il y a les secours,
02:04:14 les secours professionnels, le Maroc,
02:04:16 on est bien doté, on parlait justement
02:04:18 du séisme d'Alao Seima
02:04:20 de 2004, après le séisme, nous,
02:04:22 la Croix-Rouge française, on a été présent aux côtés du Croissant Rouge
02:04:24 marocain pendant 10 ans. Pendant 10 ans,
02:04:26 on a travaillé sur de la formation,
02:04:28 sur de la formation de premiers secours, sur de la formation
02:04:30 en urgence, sur de la création
02:04:32 d'instituts d'infirmiers, donc en fait, ils ont
02:04:34 des structures. Je sais que le gouvernement
02:04:36 français, en tout cas la sécurité civile française, a également
02:04:38 travaillé avec les pompiers
02:04:40 marocains, donc il y a quand même
02:04:42 une expertise, on est sur un pays qui a appris
02:04:44 énormément et qui
02:04:46 s'est développé énormément sur ce sujet.
02:04:48 Mais qui, malgré tout, subit de plein
02:04:50 fouet cette situation,
02:04:52 on peut difficilement anticiper un tel
02:04:54 séisme, en effet, le plus puissant de l'histoire
02:04:56 du Maroc, il faut le rappeler,
02:04:58 les secours tardent un peu
02:05:00 à arriver, en tout cas partout, c'est vrai que
02:05:02 dans les grandes villes, à Marrakech notamment,
02:05:04 aux alentours, pour l'instant,
02:05:06 les secours arrivent sur place, mais il y a des petits villages
02:05:08 isolés, c'était le cas
02:05:10 du village où se trouvent nos envoyés spéciaux.
02:05:12 Nous avions un témoignage également en tout début
02:05:14 d'après-midi, c'est au nord de Marrakech,
02:05:16 entre Marrakech et Benimé-l'Al,
02:05:18 pour ceux qui connaissent un petit peu le Maroc,
02:05:20 on était connectés, et on va les entendre
02:05:22 encore une fois avec un habitant et un
02:05:24 guide touristique, aujourd'hui ils sont
02:05:26 totalement diminués, pas d'aide,
02:05:28 pas de moyens, ils dorment dehors,
02:05:30 ils n'ont pas à boire, ils n'ont pas
02:05:32 à manger, ils n'ont plus rien.
02:05:34 Il y a eu des morts, bien sûr, peut-être encore
02:05:36 des gens sous les décombres, mais dans ce petit village
02:05:38 de quelques dizaines d'habitants,
02:05:40 c'est la catastrophe.
02:05:42 Écoutez.
02:05:44 Je m'appelle Saïd Ilkattach, je suis
02:05:46 guide des espaces naturels au Maroc
02:05:48 ici, donc actuellement
02:05:50 on est à Ouadakir, au pied du montagne de Tatlas,
02:05:52 à 50 minutes
02:05:54 du Maraquet, donc actuellement
02:05:56 vous voyez les gens là autour de moi qui souffrent
02:05:58 quasiment de
02:06:00 la souffrance, de tremblements
02:06:02 qui étaient déroulés il y a quelques jours,
02:06:04 donc voilà ce qu'il a
02:06:06 dit, c'est vrai, 100%,
02:06:08 on n'a aucune
02:06:10 aide de la part de l'autorité locale,
02:06:12 il y a aussi l'absence et le retard
02:06:14 des urgences, parce qu'on a quelques cas
02:06:16 qui sont aussi vraiment dans
02:06:18 un état vraiment catastrophique,
02:06:20 donc on attend plusieurs,
02:06:22 à peu près deux heures,
02:06:24 deux heures et demie je veux dire, à peu près,
02:06:26 et après, donc voilà,
02:06:28 ils arrivent à la fin. Mais vous voyez là,
02:06:30 si vous rentrez dans le village,
02:06:32 vous voyez vraiment les dégâts
02:06:34 des maisons, c'est vraiment si catastrophique,
02:06:36 si hallucinante, ça coupe le souffle.
02:06:38 Donc du coup,
02:06:40 et voilà, donc les gens ici souffrent
02:06:42 et ils n'ont rien à manger,
02:06:44 rien à boire,
02:06:46 donc ils ont laissé
02:06:48 tous leurs abeilles,
02:06:50 tous leurs fringues dans les maisons,
02:06:52 donc voilà, donc ils sont dehors,
02:06:54 ils sont dans les petites tentes, même on n'a
02:06:56 pas encore
02:06:58 les tentes, donc les gens,
02:07:00 ils arrivent à faire un "tender", ce qu'on appelle
02:07:02 avec des tentes, les bâches
02:07:04 des voitures et tout, pour les autres, et après,
02:07:06 pour faire un abri, pour se protéger. Bien sûr,
02:07:08 le sélicisme, le tranchement a fait
02:07:10 beaucoup, beaucoup de dégâts matériels,
02:07:12 beaucoup de dégâts sur les gens,
02:07:14 donc on a à peu près, on a trois
02:07:16 personnes qui sont vraiment mortes,
02:07:18 donc ces trois personnes, et il y en a
02:07:20 des blessés, mais on a aussi
02:07:22 des gens qui sont un peu traumatisés,
02:07:24 donc en plus,
02:07:26 les gens qui perdent leur maison,
02:07:28 il y a quelques maisons, je dirais,
02:07:30 plus que la moitié des maisons qui sont démolées,
02:07:32 parce que tu vois, nous, dans la construction des maisons,
02:07:34 c'était des maisons de la torché,
02:07:36 à la base de la torché, et
02:07:38 voilà, donc ça s'écoule
02:07:40 très vite.
02:07:42 On peut imaginer le drame avec des
02:07:44 maisons, je dis qu'à Elirel,
02:07:46 qui ne sont pas structurées, comme dans le centre-ville,
02:07:48 comme dans les grandes villes marocaines,
02:07:50 en torché, notamment, et un tel
02:07:52 séisme, évidemment, provoque encore
02:07:54 plus de dégâts, mais il y a aussi, on le sent,
02:07:56 une catastrophe humanitaire, qui est en train,
02:07:58 dans certains lieux, en tout cas du Maroc,
02:08:00 qui est en train de s'établir, de se préparer,
02:08:02 malheureusement. - Je me souviens, un ressortissant franco-marocain,
02:08:04 juste avant d'arriver ici, qui était en contact
02:08:06 direct, le VMS Agerie, avec sa famille là-bas,
02:08:08 qui heureusement était souvent, qui me parlait
02:08:10 de plusieurs villages entièrement rayés
02:08:12 de la carte, où il n'y a plus un seul habitant, que dans
02:08:14 ces petits villages perdus, au bord des montagnes,
02:08:16 finalement, la population enterrait ses morts, puis partait
02:08:18 pour rejoindre des localités plus
02:08:20 importantes, en espérant que les secours les rejoignent,
02:08:22 mais qu'effectivement, pour les villages les plus
02:08:24 lointains, ils se demandaient vraiment, quand est-ce qu'ils pourraient avoir
02:08:26 de l'aide, sachant qu'elles ne pouvaient arriver
02:08:28 a priori que par hélicoptère, puis après,
02:08:30 par la route, et que ça prend un temps énorme. - Le terrain est très escarpé,
02:08:32 à de nombreux endroits, et c'est assez
02:08:34 inaccessible, en fait, certains villages sont inaccessibles.
02:08:36 - Et effectivement, c'est... - Ça complique la tâche
02:08:38 des secours, bien sûr. - Donc du coup, comment
02:08:40 après, amener les secours au plus près des populations
02:08:42 le plus vite possible, là, c'est effectivement
02:08:44 les États qui peuvent le faire. - Oui, c'est toute
02:08:46 la complication, Florent Vallée, alors, le
02:08:48 Maroc, en effet, mais aussi les...
02:08:50 l'aide de la France,
02:08:52 de l'Espagne, les Espagnols,
02:08:54 déjà, des secouristes espagnols, une cinquantaine,
02:08:56 je crois, qui se rendent
02:08:58 sur les lieux qui ont le plus
02:09:00 subi l'épicentre, notamment du séisme,
02:09:02 c'est le cas de Amismis, les images en direct
02:09:04 que vous voyez sur l'écran, c'est à 50
02:09:06 kilomètres de Marrakech, et les autorités
02:09:08 sont là, les populations, les secouristes
02:09:10 également, pour essayer de sauver
02:09:12 des vies, parce que c'est encore possible, au moment où l'on
02:09:14 parle. - C'est a priori encore possible,
02:09:16 on l'a vu sur d'autres séismes, on le voit sur d'autres séismes,
02:09:18 c'est tout à fait possible, par contre, il faut se rappeler que l'épicentre
02:09:20 il est à peu près à 70 ou 100 kilomètres
02:09:22 de Marrakech,
02:09:24 c'est-à-dire que vous avez un cercle, un rayon
02:09:26 de 70 à 100 kilomètres,
02:09:28 sur lequel il faut aller faire des évaluations,
02:09:30 dont la moitié du cercle,
02:09:32 est dans la montagne, donc
02:09:34 extrêmement compliqué d'accéder.
02:09:36 Ensuite, un séisme, tout est détruit.
02:09:38 Ce qu'on oublie, c'est que, bien souvent,
02:09:40 il n'y a plus d'électricité, il n'y a plus
02:09:42 d'eau, mais vous n'avez plus d'essence non plus.
02:09:44 Donc, au fur et à mesure que vous avancez, il faut que
02:09:46 vous créez une chaîne logistique pour vous permettre
02:09:48 de continuer d'avancer.
02:09:50 - Vous êtes en peu de temps, même
02:09:52 les liaisons téléphoniques ne passent plus ? - Oui, tout à fait,
02:09:54 les liaisons téléphoniques ne passent plus, la radio ne passe plus,
02:09:56 il y a souvent des
02:09:58 liaisons satellites qui fonctionnent,
02:10:00 et souvent on fonctionne avec ce type de choses,
02:10:02 et puis on emmène du matériel portable,
02:10:04 pour permettre de relayer la radio,
02:10:06 mais il faut installer au fur et à mesure. Et en même temps, il faut
02:10:08 installer ce hub logistique qui va permettre
02:10:10 d'amener de l'aide. Alors,
02:10:12 effectivement, de l'aide pour pouvoir fonctionner,
02:10:14 pour que les secours fonctionnent, mais aussi de l'aide pour la population.
02:10:16 Et ça, c'est ce qui est en train de se jouer,
02:10:18 en fait. C'est vraiment ce qu'ils sont en train d'installer,
02:10:20 très certainement, et ce qu'ils sont en train
02:10:22 de faire pour ensuite pouvoir accueillir
02:10:24 de l'aide, ne serait-ce que des autres provinces.
02:10:26 C'est sans aller à l'international,
02:10:28 c'est l'aide des autres provinces, c'est ensuite peut-être l'aide
02:10:30 internationale, en fonction de leurs besoins,
02:10:32 mais pour pouvoir accueillir, il faut aussi
02:10:34 se mettre en capacité
02:10:36 d'accueillir tout ça. À Marrakech, il y a un aéroport,
02:10:38 il y a aussi des touristes, il faut aussi que les touristes s'en vont.
02:10:40 Si vous avez 10 gros porteurs avec de l'aide humanitaire
02:10:42 qui arrivent, vous allez bloquer, potentiellement,
02:10:44 vous pouvez bloquer l'aéroport. Donc tout ça, il faut
02:10:46 le gérer de A à Z et gérer toute cette
02:10:48 chaîne logistique. S'assurer aussi
02:10:50 qu'on répond aux besoins des populations. Ce qui est important, c'est
02:10:52 qu'est-ce que la population
02:10:54 a besoin réellement, et pas ce qu'on va
02:10:56 inventer, nous, de France ou des États-Unis,
02:10:58 enfin, ou d'Allemagne. Qu'est-ce qu'ils ont
02:11:00 besoin réellement ? Quel type
02:11:02 de matériel ils ont besoin réellement ?
02:11:04 Parce qu'ils ont des habitudes de vie. Ça ne sert à rien
02:11:06 d'emmener des choses d'Europe qui ne correspondent
02:11:08 pas à leurs habitudes de vie. - Mais des produits de première nécessité,
02:11:10 peut-être, déjà, pour commencer. - On sait toujours
02:11:12 de l'hygiène, de l'eau, de l'hygiène,
02:11:14 de l'alimentaire,
02:11:16 de quoi faire un abri.
02:11:18 C'est l'indispensable, et c'est ce
02:11:20 qui est en train de se faire. Une croissance en rouges marocains
02:11:22 nous a exprimé aujourd'hui des premiers besoins en matériel.
02:11:24 - Matériel. - Donc, en
02:11:26 termes de matériel, ils ont une expertise.
02:11:28 Ce n'est pas forcément du personnel qu'on va envoyer. Ils ont
02:11:30 des bras, ils ont une expertise. Par contre, ils ont besoin
02:11:32 de matériel. Donc, on va pouvoir se mobiliser.
02:11:34 Et c'est aussi à ça que servent les dons. C'est se mobiliser
02:11:36 pour envoyer du matériel,
02:11:38 pouvoir les acheter, l'acheter,
02:11:40 l'envoyer, l'acheminer au plus près
02:11:42 et prendre des coûts, bien évidemment,
02:11:44 référents à tout ça. - On continue à parler
02:11:46 du dispositif de secours qui se met en place
02:11:48 à l'international avec vous, dans quelques instants,
02:11:50 avec nos autres invités. Luc Grasch, je vous cèderai
02:11:52 la parole aussi. Mais les témoignages,
02:11:54 évidemment, sont prioritaires en direct
02:11:56 du Maroc. On marque une pause, un point sur l'actualité.
02:11:58 Et nous serons encore
02:12:00 avec le peuple marocain sur
02:12:02 l'antenne de CNews
02:12:04 dans ce drame que le pays
02:12:06 traverse, en effet. Mais il y a une communauté
02:12:08 internationale également, véritablement,
02:12:10 une solidarité qui s'est établie
02:12:12 pour leur venir en aide. On en parle dans
02:12:14 quelques instants. À tout de suite.
02:12:16 La dernière partie de 180
02:12:20 minutes info week-end sur l'antenne de
02:12:22 CNews consacrée au séisme
02:12:24 au Maroc, vous le savez avec nos invités Luc Grasch,
02:12:26 Judika Elirel et Florent Vallée
02:12:28 de la Croix-Rouge. On y revient
02:12:30 dans un instant. Mais d'abord, un point avec vous
02:12:32 sur l'actualité. Mathieu Devesse.
02:12:34 - Dernière, oui, dernière journée de
02:12:36 canicule avant la délivrance. Aujourd'hui,
02:12:38 les températures dépassent encore largement
02:12:40 les 30 degrés sur une grande partie du pays.
02:12:42 Mais dès demain, il fera moins chaud
02:12:44 avec notamment des orages et d'éventuels
02:12:46 épisodes de grêle sur la façade
02:12:48 atlantique et 38 départements
02:12:50 du nord au sud.
02:12:52 Le gouvernement va convoquer la semaine prochaine
02:12:54 les quatre grands groupes de crèches privées.
02:12:56 La ministre des Solidarités
02:12:58 et des Familles euro-berger l'a annoncé ce matin.
02:13:00 C'était dans le grand jury d'Europe 1
02:13:02 et CNews. Ces grands groupes ont été
02:13:04 épinglés dans deux livres enquêtes.
02:13:06 Les mauvaises pratiques de certaines crèches privées
02:13:08 sont pointées du doigt. Des couches,
02:13:10 écoutez bien, qui ne sont pas changées pour faire des économies.
02:13:12 Des portions de nourriture
02:13:14 insuffisantes, voire des cas de maltraitance
02:13:16 physique. Et si les témoignages
02:13:18 à charge ont beau se multiplier, les patrons
02:13:20 des entreprises visées préfèrent
02:13:22 garder le silence.
02:13:24 C'est l'un des emblèmes de la ville de Lyon,
02:13:26 visitée par de nombreux touristes.
02:13:28 La fresque des Lyonnais, qui réunit des personnages
02:13:30 historiques, a été dégradée.
02:13:32 Un tag "Gaune" inscrit il y a quelques jours
02:13:34 qui a bien sûr suscité une vague
02:13:36 d'indignation. Reportage d'Olivier
02:13:38 Madigné. Le récit est signé
02:13:40 Michael Dos Santos.
02:13:42 - Paul Bocuse, l'abbé Pierre,
02:13:44 Saint-Exupéry, et désormais
02:13:46 le mot "Gaune". La fresque
02:13:48 des Lyonnais a été vandalisée avec
02:13:50 ce tag géant, synonyme d'enfant
02:13:52 dans le jargon lyonnais.
02:13:54 Pas de quoi perturber les touristes qui apprécient
02:13:56 la visite guidée.
02:13:58 Les habitants, eux, sont
02:14:00 écœurés. - Un acte bête et gratuit.
02:14:02 Vraiment, c'est dommage.
02:14:04 - C'est impensable
02:14:06 d'en arriver à ce point-là.
02:14:08 Ça manquait de fessé. - Il y a d'autres endroits
02:14:10 pour faire passer des messages.
02:14:12 Et vu le nombre de murs qu'on a pour tailler
02:14:14 dans la Croix-Rouge, c'est quand même dommage
02:14:16 de venir sur la fresque des Lyonnais.
02:14:18 - Quai de Saône, passage piéton ou encore
02:14:20 mobilier urbain, les tags sont légion
02:14:22 dans le premier arrondissement de Lyon.
02:14:24 Cette conseillère municipale de l'opposition
02:14:26 réclame un plan d'action immédiat.
02:14:28 - J'avais interpellé le maire de Lyon
02:14:30 lors d'un conseil municipal parce qu'il y avait
02:14:32 des tags injurieux qui proliféraient
02:14:34 partout dans Lyon et même Place Bellecour
02:14:36 sur la statue de Louis XIV. Moi, j'aimerais
02:14:38 des mesures plus fortes de
02:14:40 lutte contre les incivilités.
02:14:42 Comment on va attraper ceux qui aujourd'hui
02:14:44 dégradent notre ville en toute impunité ?
02:14:46 - La ville de Lyon a déposé plainte
02:14:48 étant d'identifier le ou les auteurs
02:14:50 via les caméras de vidéosurveillance.
02:14:52 Commandée au milieu des années 90,
02:14:54 la fresque des Lyonnais sera-elle restaurée
02:14:56 dans maximum cinq semaines ?
02:14:58 - Emmanuel Macron regrette
02:15:00 des résultats insuffisants sur le climat.
02:15:02 À l'issue du G20 qui s'est tenu à New Delhi,
02:15:04 le président de la République
02:15:06 a alerté sur la nécessité d'un plan
02:15:08 plus ambitieux pour engager la sortie du pétrole.
02:15:10 - Le bilan mondial
02:15:12 de l'accord de Paris a été publié vendredi.
02:15:14 Nous ne sommes pas sur la bonne trajectoire.
02:15:16 Et pour ça, il faut multiplier les engagements.
02:15:18 Le G20 est à ce titre un acteur clé.
02:15:20 Nous avons acté aujourd'hui
02:15:22 un objectif de triplement
02:15:24 de production des énergies renouvelables.
02:15:26 Nous avons la même ambition
02:15:28 sur les technologies bas carbone,
02:15:30 dont le nucléaire.
02:15:32 Mais à cet égard, je veux dire que c'est insuffisant.
02:15:34 Et je suis, pour ma part,
02:15:36 très préoccupé de l'esprit
02:15:38 qui commence à régner,
02:15:40 y compris au sein des membres du G20,
02:15:42 sur la question du climat.
02:15:44 - Enfin au Niger,
02:15:46 le régime militaire issu d'un coup d'État
02:15:48 accuse la France de déployer ses forces
02:15:50 dans plusieurs pays ouest-africains
02:15:52 en vue d'une agression contre le Niger.
02:15:54 Selon un membre du régime,
02:15:56 la France continue de déployer
02:15:58 ses forces dans plusieurs pays
02:16:00 de la CDAO,
02:16:02 la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest,
02:16:04 dans le cadre de préparatifs
02:16:06 d'une agression contre le Niger.
02:16:08 Voilà, c'est la fin de ce journal.
02:16:10 Retrouvez tout de suite Lionel Rousseau et ses invités
02:16:12 pour 180 minutes Info Week-end.
02:16:14 - Merci Mathieu Devese, à tout à l'heure pour un prochain point
02:16:16 sur l'actualité, sur l'antenne de
02:16:18 ces news. On reste évidemment sur cette actualité
02:16:20 forte, cette information et le séisme
02:16:22 au Maroc avec ses 2012
02:16:24 morts et tout autant de blessés
02:16:26 et parmi les victimes, 4 Français
02:16:28 désormais et 15
02:16:30 blessés français dans ce
02:16:32 séisme, ce tremblement de terre dont on parle avec
02:16:34 nos invités, avec
02:16:36 Jean Verrieux, sismologue qui est déjà connecté avec
02:16:38 nous, mais avant de venir sur l'explication
02:16:40 géologique de
02:16:42 ce phénomène, peut-être une
02:16:44 explication, en tout cas un décryptage
02:16:46 plus politique avec la France qui est prête
02:16:48 à intervenir pour venir en aide au
02:16:50 Maroc, c'est ce qu'a déclaré Emmanuel Macron
02:16:52 au sommet du G20 à New Delhi.
02:16:54 Écoutez-le.
02:16:56 - Je veux ici
02:16:58 avoir un mot tout particulier
02:17:00 pour le Maroc et le peuple marocain
02:17:02 qui a connu hier
02:17:04 une tragédie qui nous touche tous.
02:17:06 L'ensemble du G20 a affirmé sa
02:17:08 solidarité. La France
02:17:10 a eu l'occasion de le faire dès les
02:17:12 premières heures. J'envoyais à sa Majesté
02:17:14 le roi Mohamed VI évidemment
02:17:16 un message directement.
02:17:18 Nous avons mobilisé l'ensemble
02:17:20 des équipes techniques de sécurité pour
02:17:22 pouvoir intervenir quand
02:17:24 les autorités du Maroc
02:17:26 le jugeront utile.
02:17:28 - Quand les autorités du Maroc le jugeront
02:17:30 utile, Luc Grasse, ce qui veut dire que ce n'est pas
02:17:32 encore le cas pour l'instant, alors que c'est
02:17:34 déjà le fait de fait
02:17:36 pour les Espagnols, notamment.
02:17:38 Est-ce que cela veut dire que les Marocains
02:17:40 pour l'instant préfèrent contrôler
02:17:42 l'arrivée de secouristes
02:17:44 sur place alors qu'il y a des besoins extrêmement
02:17:46 urgents ? Ou y a-t-il peut-être une
02:17:48 incidence politique dans tout cela ?
02:17:50 - Il semble qu'effectivement il y ait une petite
02:17:52 incidence politique au sens où
02:17:54 vous le savez, les relations...
02:17:56 Le Maroc est un pays frère pour la France.
02:17:58 C'est vraiment un pays très proche.
02:18:00 Les relations entre Hassane II
02:18:02 et Jacques Chirac, par exemple, étaient
02:18:04 au top niveau et
02:18:06 toujours. Donc on a vraiment... Là,
02:18:08 on assiste à une tragédie
02:18:10 dans un pays frère.
02:18:12 Et il faut maintenant passer
02:18:14 de la compassion à l'action.
02:18:16 Mais dans cette situation, on constate
02:18:18 que les Espagnols sont effectivement
02:18:20 déjà sur place.
02:18:22 Certaines associations françaises
02:18:24 ont exprimé qu'ils avaient des difficultés
02:18:26 à se rendre sur le territoire.
02:18:28 Et c'est pas par hasard.
02:18:30 Dans une relation
02:18:32 familiale, il y a parfois des hauts et des
02:18:34 bas. On n'était pas dans une période la
02:18:36 meilleure actuellement. C'est peut-être
02:18:38 précisément ce drame qui frappe
02:18:40 le Maroc et qui touche profondément
02:18:42 la France. De ce fait, c'est peut-être
02:18:44 l'occasion de réactiver
02:18:46 les relations
02:18:48 de la France avec le Maroc.
02:18:50 Il va falloir donc que la France...
02:18:52 On n'est pas simplement à disposition.
02:18:54 Il faut qu'on soit dans l'action.
02:18:56 Et de la même manière, il faut
02:18:58 peut-être en profiter de
02:19:00 cette tragédie pour mettre
02:19:02 les choses au clair.
02:19:04 La France est l'amie du Maroc et
02:19:06 réciproquement, le Maroc est toujours
02:19:08 bienveillant. Le pays
02:19:10 est toujours bienveillant avec la France. Donc il faut
02:19:12 peut-être qu'on revoie nos relations et
02:19:14 qu'on mette de côté les petits soucis
02:19:16 d'un jour pour revoir sur
02:19:18 le long terme la qualité du lien
02:19:20 qu'il y a entre le peuple français et le peuple
02:19:22 marocain et donc intervenir
02:19:24 en mettant tous les moyens. Il ne s'agit pas simplement d'être
02:19:26 disponible au cas où. Il faut vraiment mettre
02:19:28 tous les moyens à la disposition du Maroc.
02:19:30 L'Algérie, qui n'entretient pas les meilleures relations
02:19:32 avec le Maroc, a ouvert son espace aérien.
02:19:34 On se rappelle que le Maroc a rappelé aussi
02:19:36 son ambassadeur à Paris. Donc il y a
02:19:38 quelques frictions diplomatiques. On ne peut pas imaginer
02:19:40 quand même, Luc Gras, que
02:19:42 dans le contexte dramatique
02:19:44 que l'on connaît actuellement au Maroc,
02:19:46 les incidences diplomatiques
02:19:50 ou politiques entrent en ligne de compte.
02:19:52 Les bisbilles n'ont pas lieu d'être.
02:19:54 Il faut agir.
02:19:56 C'est aussi votre sentiment, Judith-Kaël Hirel.
02:19:58 La politique n'a pas de place
02:20:00 dans ce genre de situation.
02:20:02 Ce n'est pas le moment, évidemment. Et c'est ce que ressentent
02:20:04 aussi les membres de la communauté
02:20:06 froco-marocaine en France, qui sont quand même
02:20:08 une des communautés les plus importantes. C'est près de 2 millions
02:20:10 de personnes en France. Ils sont très proches,
02:20:12 une véritable proximité. Et,
02:20:14 on en parlait encore avant de venir ici, ils ne
02:20:16 ne comprendraient pas que des raisons diplomatiques
02:20:18 et des questions de secours. Après, il est tout à fait
02:20:20 normal qu'un pays souverain veille
02:20:22 à maintenir l'organisation
02:20:24 des secours sur son propre territoire
02:20:26 et décide qui va faire quoi, dans quel ordre, sur son territoire.
02:20:28 Ce n'est pas choquant non plus.
02:20:30 Mais c'est vrai que ce petit retard à l'allumage
02:20:32 de l'autorisation de la France à venir aider,
02:20:34 les froco-marocains
02:20:36 le regrettent, en tout cas certains.
02:20:38 C'est sûr. Et le compte à rebours est
02:20:40 entamé. C'est une certitude. On en parle
02:20:42 avec Jean Verrieux, sismologue, dans une seconde.
02:20:44 Mais il est vrai,
02:20:46 c'est vrai qu'en Valais, que vous le disiez tout à l'heure,
02:20:48 on peut encore sauver des vies
02:20:50 véritablement, mais il faut pouvoir
02:20:52 agir, avoir finalement
02:20:54 le champ libre, les mains libres
02:20:56 pour cela. Et aujourd'hui, les populations
02:20:58 n'osent plus entrer
02:21:00 dans les maisons ou dans ce qu'il en reste
02:21:02 de peur de réplique.
02:21:04 C'est cela. - Oui, tout à fait. Les gens ne rentrent
02:21:06 pas dans la maison de peur de réplique. C'est la consigne
02:21:08 d'ailleurs qui est donnée.
02:21:10 Dans tous les pays
02:21:12 où vous avez un séisme, c'est la consigne qui est donnée par la suite.
02:21:14 Ne rentrez pas dans votre maison, restez à l'extérieur.
02:21:16 Le temps que les répliques
02:21:18 placent, c'est le temps qu'un
02:21:20 expert puisse passer pour vérifier
02:21:22 que la maison
02:21:24 est solide, ne va pas
02:21:26 s'effondrer. Et ça peut prendre plusieurs jours.
02:21:28 - Évidemment. - Parce que la tâche est
02:21:30 énorme. Mais c'est une consigne de sécurité.
02:21:32 Ensuite, vous avez vécu
02:21:34 quelque chose de dramatique
02:21:36 dans votre maison.
02:21:38 Avant de pouvoir rentrer, il va falloir vous accompagner
02:21:40 quand même. C'est pas simple. Au-delà de
02:21:42 la sécurité, c'est pas simple non plus de retourner
02:21:44 dans cette maison qui s'est peut-être à moitié effondrée
02:21:46 sur vous, où vous avez cru perdre votre vie parce qu'il y avait
02:21:48 des répliques. Donc il y a aussi tout un travail d'accompagnement
02:21:50 qui va devoir être mis en place. Tout ça,
02:21:52 ça va venir au fur et à mesure. Là, aujourd'hui, la priorité
02:21:54 est de porter secours. Porter secours,
02:21:56 installer des structures, et
02:21:58 ensuite, on va commencer à repasser
02:22:00 sur les impliqués.
02:22:02 On ne parle pas des impliqués, on parle des décédés, on parle des blessés.
02:22:04 C'est dramatique ce qui se passe.
02:22:06 C'est des dizaines de milliers de personnes qui sont
02:22:08 impliquées actuellement sur la zone,
02:22:10 qui vont avoir besoin d'aide dans le temps.
02:22:12 Et c'est pas un sprint, c'est vraiment un marathon
02:22:14 sur lequel on est en train de s'inscrire. Et encore un marathon,
02:22:16 c'est trop petit. Parce que si on fait 42 km
02:22:18 42 jours, on se dit "non,
02:22:20 c'est trop petit, ça va être beaucoup plus long que ça".
02:22:22 Donc il faut vraiment s'inscrire dans la durée
02:22:24 et poser les choses correctement.
02:22:26 Si ça part mal, ça continue mal, et c'est compliqué après.
02:22:28 - Jean Verrieux, sismologue, avec nous.
02:22:30 Merci d'avoir patienté, Jean Verrieux, mais on a besoin
02:22:32 de vos lumières pour savoir déjà s'il
02:22:34 est possible de prévenir,
02:22:36 de prévoir des répliques.
02:22:38 Ce que craignent particulièrement les populations
02:22:40 et les secouristes, désormais, sur place
02:22:42 au Maroc.
02:22:44 - Il est certain qu'il y aura
02:22:46 des répliques. Pour ceci,
02:22:48 une magnitude de moment 7.0.
02:22:50 Nous
02:22:52 pouvons constater, sur les jours
02:22:54 qui vont venir et sur les semaines qui vont
02:22:56 venir, des répliques
02:22:58 qui seront de magnitude
02:23:00 5, 6, plus faibles que celles
02:23:02 du choc principal.
02:23:04 Associées au déploiement
02:23:06 pour les secours, et j'ai
02:23:08 une pensée pour les populations qui sont en détresse
02:23:10 là-bas, et je suis tout à fait
02:23:12 d'accord avec ce qui a été dit au
02:23:14 préalable, auparavant.
02:23:16 De la même manière, il y a
02:23:18 également une possibilité
02:23:20 de déploiement d'instruments scientifiques
02:23:22 pour mieux cerner ce qui se
02:23:24 passe à l'heure actuelle dans cette région.
02:23:26 Et il y a des contacts avec
02:23:28 les collègues marocains
02:23:30 pour savoir si une intervention
02:23:32 et un déploiement d'instruments seraient possibles
02:23:34 assez rapidement.
02:23:36 Cela permettrait de mieux cerner
02:23:38 la position et l'évolution des répliques
02:23:40 dans le secteur.
02:23:42 L'évolution des répliques,
02:23:44 en effet, dans ce
02:23:46 secteur, c'est vrai que dans ce
02:23:48 pays notamment, et au Maghreb, la zone
02:23:50 est très très sismique, en effet.
02:23:52 Et ce qui fait froid dans le dos
02:23:54 tout de même, Judith K. Lirel,
02:23:56 c'est qu'il va forcément y avoir
02:23:58 des répliques, c'est ce que nous disait ce
02:24:00 sismologue. On ne peut pas les anticiper,
02:24:02 même si la
02:24:04 magnitude est inférieure,
02:24:06 avec les secours, avec les gens désoeuvrés,
02:24:08 avec la situation
02:24:10 qui est catastrophique,
02:24:12 cela ne fait que de rajouter
02:24:14 du malheur. - J'ai cru comprendre par les témoignages
02:24:16 que j'ai eu qu'il y avait déjà eu des répliques, effectivement,
02:24:18 après la peur et l'omniprésence
02:24:20 suite à un tremblement de terre comme celui-ci,
02:24:22 et vous avez des réfugiés,
02:24:24 il n'y a pas d'autre mot, qui prennent la route pour aller
02:24:26 vers la localité la plus proche et espérer
02:24:28 se rapprocher à la fois de secours, d'eau,
02:24:30 de médicaments, de soins.
02:24:32 Donc oui, ça peut être absolument dramatique,
02:24:34 et ce que pensent les ressortissants
02:24:36 franco-marocains qui sont en relation avec la famille là-bas,
02:24:38 c'est que surtout le bilan est absolument
02:24:40 minoré par rapport à ce que malheureusement
02:24:42 ils vont découvrir sous les maisons
02:24:44 entorchées et effondrées, sous les villages rasés,
02:24:46 que ce n'est que le début d'un décompte.
02:24:48 - C'est un bilan malheureusement provisoire, plus de 2000,
02:24:50 mais pour l'instant c'est en effet très provisoire,
02:24:52 et on le disait, cette région
02:24:54 est sensible
02:24:56 au séisme, c'est vrai que sept
02:24:58 sur l'échelle de Richeter, ça n'a jamais été
02:25:00 aussi élevé au Maroc, notamment dans
02:25:02 la province d'Alazouz, qui est une région
02:25:04 sismique comme tout le Maghreb d'ailleurs.
02:25:06 Les détails et les explications de
02:25:08 Dunia Tengour.
02:25:10 - Le royaume du Maroc
02:25:12 pleure ses victimes après avoir été
02:25:14 frappé par le tremblement de terre le plus
02:25:16 puissant de son histoire.
02:25:18 Si le choc demeure immense pour la population,
02:25:20 les séismes ne sont pas rares
02:25:22 au Maghreb. La région est connue
02:25:24 pour être une zone à risque sismique.
02:25:26 - Le Maghreb, oui, c'est une
02:25:28 zone sismique qui est connue,
02:25:30 qui est active,
02:25:32 parce qu'il se produit régulièrement
02:25:34 des tremblements de terre, mais tout de même
02:25:36 modérée, modérée par
02:25:38 leur fréquence et par leur intensité.
02:25:40 Ça n'a rien à voir avec ce qu'on connaît dans d'autres zones
02:25:42 du globe, par exemple, surtout
02:25:44 le Japon, l'Indonésie, même
02:25:46 la Grèce ou la Turquie.
02:25:48 - Un séisme qui ravive également des souvenirs
02:25:50 douloureux pour les Marocains, qui gardent en mémoire
02:25:52 le tremblement de terre d'Agadir
02:25:54 en février 1960,
02:25:56 qui avait causé la mort de près de 15 000
02:25:58 personnes et avait détruit la ville.
02:26:00 Depuis, les normes de construction
02:26:02 ont toutefois changé.
02:26:04 - A l'époque, Agadir
02:26:06 n'était pas des constructions parasismiques,
02:26:08 maintenant, elles le sont, et les immeubles
02:26:10 en béton, vous l'avez vu, ont
02:26:12 résisté, alors que les anciens immeubles
02:26:14 se sont écroulés. - Tout comme
02:26:16 le Maroc, l'Algérie voisine a également
02:26:18 connu des séismes meurtriers
02:26:20 par le passé, comme en 2003 dans la région
02:26:22 d'Alger, où plus de 2 000 personnes
02:26:24 ont perdu la vie.
02:26:26 - On va se connecter dans quelques
02:26:28 instants, et la régie va me prévenir avec
02:26:30 l'adjoint maire d'Antony dans les Hauts-de-Seine,
02:26:32 puisqu'il y a beaucoup de villes jumelées
02:26:34 avec des communes marocaines
02:26:36 en France, et tout s'organise
02:26:38 ici, c'est-à-dire qu'il y a évidemment
02:26:40 les secours, on est d'accord,
02:26:42 Florent, on va aller sur place, mais tout ce qui peut se faire
02:26:44 en France, dans les
02:26:46 pays amis également,
02:26:48 pour envoyer les produits de première nécessité,
02:26:50 c'est particulièrement important.
02:26:52 - Tout à fait, c'est important de se mobiliser
02:26:54 pour venir en aide, c'est important de se mobiliser
02:26:56 par contre
02:26:58 en écoutant ce que les gens ont besoin.
02:27:00 Je reviens tout de suite sur ce sujet, c'est vraiment
02:27:02 partir du vrai besoin des populations
02:27:04 et que ça nous soit remonté. Ça c'est vraiment
02:27:06 le primordial pour ne pas surcharger
02:27:08 un pays
02:27:10 qui va déjà avoir une complexité
02:27:12 à gérer cette situation.
02:27:14 - Évidemment. Saïd Haït Ouaraz,
02:27:16 adjoint maire d'Antony dans les Hauts-de-Seine,
02:27:18 dans le 92, est connecté avec nous.
02:27:20 Vous êtes très engagé,
02:27:22 évidemment, dans cette cause marocaine,
02:27:24 dans ce séisme avec la population,
02:27:26 puisque vous êtes jumelé avec
02:27:28 une commune marocaine qui a été
02:27:30 touchée très fortement par ce tremblement
02:27:32 de terre. Que faites-vous très exactement
02:27:34 à Antony pour subvenir
02:27:36 aux besoins et pour aider le peuple marocain ?
02:27:38 - Bonjour à toutes et à tous.
02:27:42 En effet, nous sommes
02:27:44 fortement engagés
02:27:46 pour soutenir la ville
02:27:48 de Taroudan,
02:27:50 avec laquelle nous avons effectivement
02:27:52 des liens d'amitié très forts. Et, hasard du calendrier,
02:27:54 nous avions prévu
02:27:56 de confirmer le jumelage lors de notre
02:27:58 prochain conseil municipal du 28 septembre
02:28:00 au prochain.
02:28:02 Concrètement,
02:28:04 Jean-Yves Sénan a écrit
02:28:06 au maire de Taroudan,
02:28:08 au président du conseil communal
02:28:10 de Taroudan, monsieur le ministre
02:28:12 Wabi,
02:28:14 pour confirmer le soutien
02:28:16 de la municipalité et aussi de la population,
02:28:18 puisque nous avons reçu
02:28:20 beaucoup de
02:28:22 demandes
02:28:24 d'aide,
02:28:26 de dons
02:28:28 à destination
02:28:30 de la population sinistrée.
02:28:32 Concrètement, dès demain,
02:28:34 lundi, l'hôtel de ville
02:28:36 sera ouvert pour toute
02:28:38 personne, tout antonien, souhaitant
02:28:40 effectuer un don, ou même toute
02:28:42 personne résidant à proximité.
02:28:44 Antonie est située dans le sud du département
02:28:46 des Hauts-de-Seine, à la limite
02:28:48 du 91, et donc les habitants
02:28:50 pourront venir déposer
02:28:52 des dons, et ces dons seront
02:28:54 acheminés grâce
02:28:56 au soutien d'une association
02:28:58 d'élus franco-marocains qui s'appelle
02:29:00 Eugène Delacroix. J'en profite pour
02:29:02 saluer le
02:29:04 président Bourdie qui fait un travail
02:29:06 important au niveau
02:29:08 national
02:29:10 pour, je dirais,
02:29:12 soutenir les
02:29:14 collectivités
02:29:16 locales au Maroc.
02:29:18 Beaucoup d'habitants d'Antonie,
02:29:20 beaucoup d'habitants de la ville
02:29:22 d'Antonie se sont manifestés
02:29:24 spontanément, dès que ce
02:29:26 tremblement de terre s'est produit, pour
02:29:28 aider, pour apporter un soutien, pour
02:29:30 faire des dons, c'est ce que vous êtes en train de nous dire.
02:29:32 Alors, la ville a,
02:29:34 au travers de ses réseaux sociaux, communiqué
02:29:36 assez rapidement, et nous avons
02:29:38 aussi une association sur Antonie
02:29:40 qui est très implantée et qui a
02:29:42 effectué un certain nombre de communications,
02:29:44 et donc les Antoniens ont répondu
02:29:46 favorablement.
02:29:48 Donc il faut aussi organiser
02:29:50 cela, et c'est fait,
02:29:52 je dirais, sérieusement avec cette
02:29:54 association et avec le soutien de la ville
02:29:56 d'Antonie. C'est une vraie chaîne de solidarité
02:29:58 qui s'établit, et pour cela c'est
02:30:00 formidable, cela honore tout le monde.
02:30:02 Florent Vallée, de La Croix-Rouge, qui était avec nous en plateau,
02:30:04 nous disait qu'il faut vraiment identifier
02:30:06 les produits qu'il faut envoyer.
02:30:08 Est-ce que vous êtes en capacité de
02:30:10 le faire, parce qu'il peut y avoir beaucoup de générosité,
02:30:12 mais peut-être que les dons
02:30:14 qui seront faits ne seront pas utiles tout de suite
02:30:16 dans un premier temps ? Est-ce qu'il va y avoir une sélection ?
02:30:18 Ou est-ce que, profitons de la présence
02:30:20 de Florent Vallée, avez-vous besoin peut-être
02:30:22 pour faire un choix hiérarchique
02:30:24 de conseils
02:30:26 dans ce domaine-là ?
02:30:28 Alors, on a eu un échange avec
02:30:30 la municipalité
02:30:32 de Tarroudan pour connaître
02:30:34 les besoins réels du terrain.
02:30:36 Quand on parle de Tarroudan,
02:30:38 il y a bien évidemment la ville, mais aussi
02:30:40 les villages à proximité qui sont
02:30:42 durement éprouvés.
02:30:44 Il faut faire les choses
02:30:46 de façon simple et pragmatique,
02:30:48 des choses qui répondent à l'urgence.
02:30:50 Alors, il ne s'agit pas d'envoyer
02:30:52 des médicaments, puisque cela répond à
02:30:54 un process bien spécifique,
02:30:56 et c'est aussi relativement structuré
02:30:58 au Maroc sur ce point-là.
02:31:00 Donc là, il s'agit d'envoyer un certain nombre
02:31:02 de produits autour
02:31:04 du soin, de l'hygiène,
02:31:06 des choses relativement simples,
02:31:08 dentifrice, biberon, coude bébé, par exemple,
02:31:10 ou du linge comme
02:31:12 des draps, des couvertures, des vêtements pour les bébés,
02:31:14 des vêtements pour les seniors,
02:31:16 du lait en poudre, des choses de ce type.
02:31:18 Ce qu'il faut savoir, c'est que la journée, effectivement,
02:31:20 le temps est radieux, je dirais presque,
02:31:23 mais le soir et la nuit,
02:31:25 il y a une différence de température assez importante.
02:31:28 Et donc, également,
02:31:30 tout produit, et ça, ça a été remonté
02:31:32 localement,
02:31:34 de mise à l'abri, telles que des tentes,
02:31:36 des duvets, des sacs de couchage, des couvertures,
02:31:38 tout produit de ce type
02:31:40 est bienvenu, puisque beaucoup de sinistrés
02:31:42 le seront malheureusement encore
02:31:44 pendant quelques temps. Donc il faut
02:31:46 soutenir et
02:31:48 mettre à l'abri le maximum de personnes.
02:31:50 Et c'est toute la problématique. Merci Saïd Haït-Ouaraz,
02:31:52 et merci à la Ville d'Antony,
02:31:54 et à tous les Français, à tous ceux qui se mobilisent
02:31:56 sur les différentes associations, les différents
02:31:58 supports, ou les sites internet,
02:32:00 pour aider les Marocains qui en ont
02:32:02 bien besoin. En effet, on reparlera
02:32:04 dans quelques instants avec Punchline, et avec
02:32:06 Thierry Cabane, de ce drame
02:32:08 marocain. Merci à nos invités.
02:32:10 On se retrouve très vite sur l'antenne
02:32:12 de CNews. Bonne soirée.
02:32:14 [Musique]