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00:00 Bonjour Imael Abdelmalak. Bonjour. Un peu plus de deux mois après les émeutes, vous lancez aujourd'hui une campagne pour faire venir plus de jeunes
00:07 des quartiers dans les bibliothèques et les médiathèques.
00:09 Comment vous comptez vous y prendre ? Oui je crois énormément au pouvoir de la lecture
00:13 pour se construire soi-même, se construire comme citoyen, pour se relier aux autres, pour ouvrir ses horizons.
00:19 Et quoi de plus beau qu'une bibliothèque pour donner envie de lire ? Il y a
00:23 90% des français qui ont une bibliothèque à moins de dix minutes de chez eux mais qui n'y vont pas forcément.
00:28 Et on veut dire aujourd'hui que ces bibliothèques sont pas seulement
00:31 des étagères avec des livres dessus mais des lieux de vie, des lieux de rencontres, des lieux où on peut
00:35 emprunter parfois un instrument de musique ou jouer aux jeux vidéo. Et surtout effectivement
00:40 il y a eu une cinquantaine de bibliothèques qui ont été incendiées, attaquées,
00:45 vandalisées pendant les violences urbaines au début de l'été. Et voir des images de livres qui partent en fumée en
00:51 2023, ça rappelle les pires pages de notre histoire, c'est intolérable.
00:56 - Comment vous expliquez que des jeunes s'en soient pris comme ça à des bibliothèques ?
01:02 - Je ne pense pas qu'ils ont ciblé particulièrement des bibliothèques ou qu'ils voulaient absolument brûler des livres.
01:07 C'était une colère aveugle dans un déferlement de violence et les bibliothèques étaient sur leur chemin.
01:11 Il y a aussi eu des quartiers où des habitants se sont mobilisés, ont pris des chaises, des tables et se sont
01:16 mis devant ces lieux de culture pour empêcher qu'ils brûlent. Ils ont fait barrage de leur corps donc je veux aussi leur rendre hommage.
01:23 Mais effectivement je pense que face à la violence, on a aussi un phénomène d'addiction aux écrans,
01:28 à tous les âges, ce n'est pas uniquement les jeunes. On voit bien une perte de la concentration, une perte du vocabulaire, une perte
01:34 des difficultés de communication. Et la lecture est pour moi un enjeu crucial pour
01:40 lutter contre la violence.
01:42 - Juste sur les bibliothèques qui ont été brûlées, est-ce que l'État aide les communes à reconstruire ?
01:46 - Bien sûr, on sera à leur côté pour la reconstruction, mais cette campagne pour inciter les Français à s'inscrire en bibliothèque,
01:51 à y aller, à les protéger, à les faire vivre, c'est aussi de dire, c'est pas uniquement les reconstruire, c'est les faire vivre,
01:56 c'est d'y avoir des activités. Donc aujourd'hui on lance 300 activités, animations, événements un peu partout en France dans les bibliothèques
02:02 pour remobiliser autour de ce premier lieu de proximité, de premier lieu d'accès à la lecture et à la culture.
02:08 - C'est déjà une manière de répondre à ces écrivains, acteurs
02:11 du milieu de la culture qui signent une tribune dans le journal Le Monde et qui vous demandent au gouvernement
02:16 d'agir pour la lecture et pour l'écriture.
02:19 - Oui, c'est lié. Écrire, lire, ça fait partie de la construction de la citoyenneté, de l'émancipation des individus.
02:24 Avec Gabriel Attal, ministre de l'Éducation, on va être très engagés, on l'est déjà.
02:28 Par exemple, moi je tiens beaucoup aux quarts d'heure de lecture à l'école
02:32 qui existe, qui a été lancée par une association qui s'appelle "Silence on lit", que des recteurs nous aident à déployer dans tous les
02:37 établissements scolaires. C'est s'arrêter 15 minutes par jour pour lire pour le plaisir.
02:41 - C'est un peu à rebours de tout ce qu'on faisait dans les écoles il y a quelques temps, où il y avait beaucoup d'écrans,
02:44 il faut des écrans partout, on a l'impression qu'il faut... - On a aussi besoin des écrans, parce que le monde dans lequel on vit,
02:49 on doit se construire comme adulte aussi en sachant utiliser les écrans. Donc je ne suis pas en train de dire
02:54 arrêtons tous les écrans, au contraire. Mais on a besoin aussi de moments,
02:59 de concentration, de lecture et de
03:01 travailler notre imagination. Et ça passe par les personnages que les livres nous offrent.
03:05 - Pardon Rima, Abdoulmalak, j'essaie de comprendre comment concrètement vous allez inciter,
03:10 je ne sais pas moi, un jeune qui tient les murs dans un quartier ou un guetteur qui gagne de l'argent juste en vérifiant si la police
03:15 ne passe pas lors des trafics de drogue, à dire en fait il faudrait aller à la bibliothèque.
03:20 Comment vous arrivez à convaincre ces jeunes-là ? - Ça c'est en aidant les acteurs de terrain qui savent le faire, les associations, les bibliothécaires, les artistes
03:27 qui sont dans ces quartiers et qui savent aller parler à ces jeunes.
03:30 Et c'est aussi en ouvrant plus ces bibliothèques. Plus une bibliothèque sera ouverte le soir, le dimanche, plus ces jeunes auront des possibilités
03:37 de trouver des espaces de rencontres, de calme, de travail, de lecture, de musique.
03:43 Et ça j'y crois vraiment. On a mis en place un plan bibliothèque, on amplifie pour continuer à soutenir ces lieux.
03:50 - L'été prochain, dans moins d'un an, ce sont les Jeux Olympiques avec votre collègue du ministère de l'Intérieur Gérald Darmanin.
03:56 Vous avez prévenu il y a quelques mois que les forces de l'ordre ne pourraient pas se déployer partout parce qu'elles vont être très occupées par les compétitions.
04:02 Est-ce que vous avez prévu de faire annuler des festivals ? - Non.
04:05 Les Jeux Olympiques c'est une fois par siècle, c'est un événement exceptionnel qui va faire venir en France 10 millions de visiteurs.
04:11 Et évidemment qu'il faut sécuriser de manière exceptionnelle parce que c'est hors normes et donc la sécurisation sera hors normes.
04:18 Il était important de discuter avec les festivals. Alors je parle pas de tous les festivals de France.
04:21 Il y a 7000 festivals en France. Je parle d'une vingtaine de festivals qui sont d'une ampleur telle qu'elles nécessitent une sécurisation spéciale.
04:28 Donc cette vingtaine de festivals, on a engagé toute une concertation ces derniers mois avec eux.
04:32 Et aujourd'hui, ils ont modifié leur date à quelques jours près pour certains, pour pouvoir eux aussi être pleinement sécurisés
04:40 et que les festivaliers soient en sécurité quand ils vont au festival et pas tomber en même temps que les temps forts des Jeux Olympiques.
04:46 - Mais il y a quand même une incertitude concernant le festival Lollapalooza apparemment.
04:49 - Alors c'est le seul festival pour lequel on cherche encore une solution. - C'est à Paris, à Lonçon.
04:52 - Tous les autres ont confirmé leur date et leur lieu. Lollapalooza est en Ile-de-France et on a 2-3 pistes sur lesquelles on travaille avec eux.
05:01 Et j'ai bon espoir que dans les 15 prochains jours, on trouve une solution pour maintenir aussi Lollapalooza.
05:06 - Il y a aussi un autre problème, ce sont les salles comme par exemple l'Accord Arena à Paris, le Paris La Défense Arena, tout ça, elles vont être mobilisées.
05:13 - Pour les épreuves, oui. - Pour les épreuves, le Syndicat National du Spectacle Musical estime la perte de chiffre d'affaires à plus de 160 millions d'euros.
05:20 Ça se compense, ça ?
05:21 - Alors ces salles ne sont pas que des salles de concert. Ce sont des salles qui ont déjà accueilli aussi des événements sportifs, d'autres types d'événements.
05:27 Les Jeux Olympiques, on sait depuis 2017 qu'ils vont avoir lieu et qu'ils vont forcément mobiliser le Stade de France, des grandes salles comme l'Accord Arena ou d'autres.
05:34 Donc on échange évidemment avec les syndicats des producteurs pour discuter, trouver des solutions.
05:40 - Eux, ils vous demandent de compenser parce que c'est un manque à gagner pour la filière musicale. Donc est-ce que vous, vous êtes prêts à compenser la perte ?
05:46 - Oui, mais les concerts pourront avoir lieu dans les festivals. Il y aura plein d'autres lieux où on pourra faire des concerts en France.
05:52 Il y aura des tournées de grands groupes internationaux qui auront lieu cet été à l'été 24.
05:55 - Et d'autres endroits, mais pas les salles de concert. - Non, mais l'été 2024 va être aussi culturel que sportif.
05:59 - Il y a un autre exemple très emblématique à Paris, ce sont les bouquinistes. On en a parlé. Ils s'inquiètent parce que pendant notamment toutes les cérémonies d'ouverture,
06:07 ils ne vont pas pouvoir être présents sur les lieux. Qu'est-ce qu'on fait ?
06:09 - Les bouquinistes, c'est l'âme de Paris. C'est vrai qu'on y est tous très, très attachés.
06:14 Et pendant la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques, qui est une cérémonie absolument exceptionnelle pour la première fois, elle sera sur la scène.
06:21 Et effectivement, les bouquinistes, ça se pose aussi des questions de sécurité pour eux-mêmes, puisqu'il va y avoir des mouvements de foule peut-être.
06:27 Il faut revoir avec eux leurs emplacements. Et la mairie de Paris leur a fait des propositions, notamment de créer un village des bouquinistes
06:34 pour pouvoir vendre leurs livres anciens, leurs produits dans un lieu dédié sur lequel il y aura une communication particulière.
06:41 - Mais ils disent que c'est pas pareil. Eux, ils vivent du passage des touristes, des Parisiens.
06:45 - Oui, mais le jour même de la cérémonie d'ouverture et les quelques jours avant de préparation et de démontage, quelques jours après,
06:51 ça nécessite de s'adapter. Et je pense que dans le dialogue, j'ai confiance dans le fait qu'on va réussir et je serai vigilante
06:58 pour que les solutions proposées par la mairie de Paris soient satisfaisantes.
07:01 - Rima Abdoulmalak, ministre de la Culture, vous restez avec nous. Dans quelques secondes, on va parler du budget qui est en préparation.
07:06 C'est important, notamment pour votre ministère. Ce sera juste après le Fil info. Maureen Suiniard, à 8h40.
07:13 - On compte déjà 9 morts de plus à Marseille par rapport à l'année dernière à cause du trafic de drogue.
07:18 42 morts depuis le début de l'année et 109 blessés. C'est une guerre commerciale qui se déroule, dénonce sur France Info
07:24 la procureure de Marseille qui utilise désormais le terme de « narcomycide ». Elle précise que ce n'est pas son père.
07:31 L'actrice Emmanuelle Béard confie dans un documentaire avoir été victime d'inceste dans son enfance, comme un adulte sur 10 en France.
07:38 Si vous avez un doute, appelez le 119. Dénoncez, ne laissez rien passer, réagit sur France Info la secrétaire d'État chargée à l'enfance.
07:47 22 ans de prison, condamnation la plus lourde aux États-Unis après l'assaut du Capitole il y a un peu plus de deux ans.
07:53 Peine prononcée contre un chef d'un groupe d'extrême droite qui avait répondu à l'appel de l'ancien président Donald Trump.
07:59 Il contestait les résultats de l'élection présidentielle. Une vente exceptionnelle au Royaume-Uni aujourd'hui.
08:05 1500 objets ayant appartenu au chanteur Freddie Mercury sont en vente, notamment des costumes de scène, des paroles manuscrites et même un piano.
08:14 *Générique*
08:22 Avec la ministre de la Culture, Ima Abdoulmalak et Elisabeth Borne, a demandé à tous les ministères, à tous les ministres de trouver des économies.
08:30 Vous, dans quelles dépenses allez-vous tailler ?
08:32 Alors oui, chaque ministre est amené à chercher des redéploiements, des marges de manœuvre, notamment pour pouvoir financer la transition écologique.
08:38 J'y tiens beaucoup parce que la culture a sa part à prendre aussi pour réduire l'empreinte carbone, par exemple des festivals, des grands musées, des grandes salles de spectacle.
08:46 On y travaille aussi. Moi, j'ai fait des propositions de réduction sur mes crédits d'investissement, c'est-à-dire le décalage de certains chantiers ou le fassage différent de certains travaux.
09:01 Et pour prioriser les travaux vers la transition écologique.
09:04 Mais pour les crédits de fonctionnement du ministère de la Culture, qui sont de 4 milliards d'euros hors audiovisuel public, ce sont des crédits indispensables aujourd'hui pour poursuivre notre politique d'éducation artistique, de soutien aux artistes, de soutien au cinéma, de soutien aux salles.
09:17 Mais qu'est-ce que vous remettez à plus tard, du coup ?
09:19 Non, mais là, on est encore en discussion. Le budget n'est pas finalisé. On n'a pas encore eu tous les arbitrages. Et ça sera fin septembre qu'on annoncera le budget.
09:29 Alors, il est totalement exclu, par exemple, de tailler dans les dépenses liées au pass culture qui s'adresse aux 15-18 ans et qui, selon la Cour des comptes, coûte très cher.
09:39 Alors, la Cour des comptes a fait un rapport qui cible les débuts du pass culture, les prémices, la préfiguration.
09:45 Aujourd'hui, c'est sûr que c'est un investissement pour le ministère de la Culture de 200 millions d'euros, mais qui touche 3,2 millions de jeunes et qui facilite l'accès à la culture pour 3 millions de jeunes.
09:55 On n'y touche pas.
09:56 Je n'y toucherai pas. Parce que pour moi, le pass culture, c'est vraiment un outil d'accès, d'émancipation, d'ébanouissement des jeunes.
10:03 Mais le problème, dit la Cour des comptes, c'est qu'en fait, quand il est lancé au début, c'est on va trouver des partenariats privés. Or là, tout est à la charge de l'État.
10:11 Il n'y a pas un problème ? Vous n'arrivez pas à trouver des partenaires privés ?
10:14 Non, il y a aussi des partenaires privés qui offrent des propositions culturelles qui ne sont pas payées par l'État et qui, du coup, s'ajoutent à la proposition artistique qui est faite aux jeunes.
10:22 Donc il y a des partenaires privés, mais il y a des partenaires qu'on n'a pas voulu non plus prendre.
10:27 Parce que, par exemple, quand certaines banques demandaient d'avoir accès aux données des jeunes, on a dit non, parce qu'on veut aussi préserver les données de jeunes.
10:33 Donc il y a un travail qui sera fait à l'avenir pour développer plus le mécénat.
10:37 Mais aujourd'hui, moi, c'est une dépense publique dont je suis fière.
10:39 200 millions pour que les jeunes aient accès à la culture à l'échelle du budget de l'État.
10:43 Honnêtement, ce n'est pas une dépense si élevée.
10:46 Et ces jeunes vont peut-être pour la première fois dans une librairie parce qu'on ne peut pas commander sur Amazon avec le pass culture.
10:51 On doit aller dans une librairie. Et comme vous connaissez mon attachement à la lecture, pour moi, c'est très important.
10:55 C'est la première dépense des jeunes. C'est d'acheter des livres et pas que des mangas, contrairement à ce que j'entends.
11:00 300 000 livres différents ont été achetés sur le pass culture.
11:02 C'est d'aller au cinéma. 4,5 millions de places ont été prises par les jeunes sur le pass culture l'année dernière.
11:08 C'est d'aller au théâtre, c'est d'acheter des instruments de musique.
11:10 C'est de grandir avec la culture parce qu'on grandit heureux avec la culture.
11:14 - Rima Abdel-Malak, vous êtes sur France Info.
11:16 Et est-ce que vous pouvez nous dire ce matin quel budget vous avez prévu d'accorder à l'audiovisuel public pour les cinq prochaines années ?
11:22 - Alors, c'est encore en discussion là aussi, parce que verdict à la fin du mois de septembre.
11:26 Mais effectivement, j'ai proposé et obtenu qu'on puisse avoir un contrat d'objectifs et de moyens,
11:31 une trajectoire sur cinq ans au lieu de trois précédemment pour donner plus de visibilité à l'ensemble des chaînes de Radio France,
11:38 de France Télévision, Alina, à France Média Monde et à Arte.
11:41 - On rappelle que c'est une part de la TVA qui est fléchée maintenant depuis un an.
11:44 - Oui, depuis la fin de la redevance, le modèle qui a été adopté par le Parlement,
11:48 c'est une fraction de la TVA qui est déjà collectée, qui est fléchée vers l'audiovisuel public.
11:53 - Mais alors, ce n'est pas pérenne.
11:53 Juste sur le montant du budget accordé à l'audiovisuel public, aujourd'hui, c'est 3,8 milliards d'euros par an.
12:00 Est-ce qu'on va les atteindre encore cette année ?
12:03 Est-ce que ça va pérenniser ce montant au moins ?
12:05 - Là, on est encore en discussion.
12:07 Moi, ce que je veux dire, en tout cas, c'est que je vois à quel point les Français sont attachés aux chaînes de l'audiovisuel public.
12:11 On voit le niveau des audiences.
12:13 On voit l'attachement de tous les Français à ces médias.
12:17 Et je sais le rôle qu'ils jouent en termes de pluralisme de l'information, de qualité de l'information vers les jeunes aussi,
12:23 en termes d'éducation, la place du sport féminin aussi sur les chaînes de l'audiovisuel public.
12:27 - Vous voulez donner à l'audiovisuel public les moyens de travailler correctement.
12:32 Mais est-ce que ce sera à ce niveau-là ?
12:34 - Là, ces derniers mois, on a travaillé sur les grandes missions, les objectifs stratégiques pour les prochaines années.
12:38 On y a travaillé avec les parlementaires.
12:40 On y a travaillé avec toutes les entreprises.
12:42 On y a travaillé avec tous les ministres concernés.
12:44 Et aujourd'hui, on est dans la dernière phase de négociation du budget.
12:48 - Et Yavine, un projet de fusion Radio France, France Télévisions, ça en est où ? C'est abandonné ?
12:53 - Il y a eu une proposition de loi du Sénat pour imaginer soit une fusion, soit une holding pour regrouper les forces de France Télévisions et Radio France.
13:03 Sur le principe, j'entends l'enjeu qu'il y a derrière parce que je pense que les chaînes de l'audiovisuel public seront plus fortes en se rapprochant.
13:11 Mais tout ne passe pas par des rapprochements.
13:13 Et surtout, ces rapprochements peuvent se faire sans un grand big bang organisationnel et une usine à gaz qui créerait une super structure qui s'appellerait une holding et qui complexifierait la hiérarchie, les prises de décisions.
13:24 - Rima Abdoulmalak, vous devez lancer prochainement les états généraux de l'information.
13:27 C'était une promesse du candidat Macron.
13:29 C'est pour quand ?
13:30 - C'est d'ici la fin du mois.
13:31 Et ce sont des états généraux qui vont être lancés, pilotés par un comité de pilotage indépendant avec cinq personnalités que Christophe Deloir dirigera
13:40 en tant que secrétaire général de Reporters sans frontières, en tant que délégué général des états généraux à l'information.
13:46 Moi, ce que j'en attends, c'est aussi un débat citoyen, pas qu'un débat d'experts, que chacun, chacune, se saisisse de cette question.
13:52 Comment on s'informe aujourd'hui ?
13:54 C'est un droit, c'est un bien commun.
13:55 - Mais concrètement, c'est quoi l'objectif ?
13:56 Ça va servir à quoi d'organiser ces états généraux de l'information ?
13:59 C'est quoi ? Mettre un cadre pour le métier de journaliste ?
14:02 - Ça peut aboutir à des évolutions législatives.
14:05 J'espère qu'on aura des propositions pour renforcer l'indépendance de l'information, notamment.
14:10 Ça peut aboutir à des propositions pour lutter contre les ingérences étrangères.
14:13 On voit de plus en plus une guerre de l'information qui se joue partout dans le monde,
14:18 notamment avec la propagande russe, mais pas uniquement.
14:20 Ça peut aboutir à des expérimentations qui pourraient après améliorer notre politique d'éducation à l'information à l'école.
14:28 Il y a énormément de sujets sur lesquels ce comité de pilotage va se pencher en toute indépendance.
14:33 - Vous voyez justement le risque qu'on dise les pouvoirs publics veulent reprendre le contrôle de l'information ?
14:38 - Non, justement, le but n'est pas du tout de contrôler.
14:41 Moi, je suis extrêmement attachée à l'indépendance de l'information et des journalistes.
14:45 Le but est de faire face à tous les défis d'aujourd'hui, les défis numériques, les défis des ingérences étrangères,
14:50 les défis des fake news, de la désinformation.
14:52 Et on a besoin à la fois d'un débat entre experts et un débat des citoyens plus largement pour se saisir de cet enjeu,
15:00 de la préservation d'une information fiable, libre, indépendante, qui est un fondamental pour notre démocratie.
15:06 - Rima Abdoulalak, est-ce que vous lisez chaque semaine le nouveau journal du dimanche,
15:10 dirigé par le journaliste d'extrême droite Geoffroy Lejeune ?
15:14 - Écoutez, je viens de parler de l'indépendance de l'information,
15:19 et il y a un autre principe fondamental dans notre démocratie, c'est le pluralisme de la presse.
15:24 Donc un journal peut changer d'actionnaire, c'est légal.
15:27 Un journal peut être un journal d'opinion, ça existe en France, ça a toujours existé, c'est ça aussi le pluralisme de la presse.
15:33 - Et ça peut marcher d'ailleurs ? - Et dans le cas du JDD, c'est un cas assez spécifique,
15:35 où ce qu'on a pu voir, là, c'est un effacement d'une histoire de 75 ans,
15:41 portée par des journalistes qui ont défendu l'impartialité, un ADN d'impartialité.
15:46 Et aujourd'hui, on a eu 40 jours de grève, des journalistes en majorité qui sont partis,
15:53 donc c'est plus le même JDD que ces 75 années d'histoire, et une direction qui est arrivée,
15:59 et qui, par exemple, a refusé d'écrire dans la charte de déontologie des choses assez simples,
16:04 qui sont pourtant conformes à la loi, comme l'engagement de ne pas publier de propos haineux, racistes, homophobes.
16:12 C'est juste la loi, pourquoi ne pas l'écrire ? C'est dans la charte déontologique d'énormément de médias.
16:17 - Mais du coup, c'est pour ça que vous ne leur parlez pas au JDD ? Contrairement à votre collègue Sabrina Agrestiroba,
16:21 chef de la ville ? - Non, mais chacun est libre de ses choix, quand on est ministre ou députée,
16:24 on a mille manières de pouvoir s'exprimer, je respecte les choix de chacun.
16:28 - Mais on se pose la question de pourquoi il y a une telle différence au sein même du gouvernement ?
16:34 On se rappelle qu'Emmanuel Macron lui-même a parlé plusieurs fois à Valences Actuelles, comme plusieurs des ministres.
16:39 Là, pourquoi votre attitude change avec le JDD ?
16:42 - Non, moi là, j'alerte sur un sujet qui, pour moi, est éthique et déontologique,
16:46 et avec les États généraux de l'information, on entre dans une phase,
16:49 on va discuter de comment on préserve l'indépendance de l'information par rapport aux intérêts de certains actionnaires,
16:55 par rapport aux ingérences étrangères, etc.
16:59 Après, chacun, encore une fois, est libre de ses choix, et je redis mon attachement au pluralisme de la presse,
17:05 la presse d'opinion a le droit d'exister dans ce pays, et si on souhaite s'exprimer dans ces journaux-là
17:11 pour toucher un maximum de monde, je ne vais pas m'y opposer.
17:15 - Et comme ministre de la Culture, est-ce que vous avez des relations avec le groupe Bolloré ?
17:20 - Ah, mais j'ai eu des échanges, évidemment, avec notamment Canal+ !
17:25 Vu que c'est un partenaire clé pour le financement du cinéma en France,
17:29 ils jouent un rôle absolument crucial dans le financement du cinéma, donc oui, avec Vivendi, évidemment !
17:34 - Mais depuis plusieurs mois, les relations sont tendues entre vous et le groupe Bolloré, justement.
17:37 - Non, mais c'est pas personnel !
17:38 - Est-ce que vous avez appelé Vincent Bolloré en lui faisant part de vos inquiétudes ?
17:42 - Non, je n'ai pas appelé Vincent Bolloré... - Pour lui, c'est le JDD ?
17:45 - Mais c'est pas personnel, c'est pas un enjeu personnel, c'est un enjeu pour la France,
17:50 pour l'avenir de notre démocratie, de comment on préserve l'indépendance de la presse,
17:55 l'indépendance des journalistes, de la qualité de l'information que produisent les journalistes en toute impartialité à l'avenir.
18:02 - Rima Abdoulmalak, la ministre de la Culture, vous restez avec nous, on vient dans une minute,
18:05 on va parler du cinéma et notamment de ce qui se passe en ce moment à la Mostra de Venise,
18:08 ce sera juste après le Fil info, à 8h51. Maureen Swignard.
18:12 - Une à deux minutes pour changer des couches, des repas qui manquent et un encadrement insuffisant.
18:18 Un livre qui sort vendredi dénonce le traitement des tout-petits dans certaines crèches privées.
18:23 Sur France Info, la présidente du comité filiaire Petite Enfance invite les structures à dire stop
18:28 à la tentation d'augmenter les cadences pour réduire les coûts.
18:31 Avec les JO de Paris 2024, l'été prochain, certains festivals ont accepté de modifier leur date.
18:37 On a engagé une concertation avec une vingtaine d'entre eux, indique sur France Info la ministre de la Culture.
18:42 Ils ont accepté pour pouvoir être pleinement sécurisés et ne pas tomber en même temps
18:46 que les temps forts des jeux, précise Rima Abdulmalak.
18:50 Un mort dans une attaque de drone en Ukraine.
18:52 Dans le sud du pays, dans la région d'Odessa, ces dernières heures,
18:56 c'est aussi la Roumanie qui s'est inquiétée, pays limitrophe de l'Ukraine.
18:59 Des drones explosifs russes sont tombés à 800 mètres de la frontière.
19:04 La Tchèque Caroline Moukova rejoint l'américaine Coco Goff en demi-finale de l'US Open.
19:08 C'est du tennis. Du côté des hommes, le serbe Novak Djokovic se qualifie en éliminant l'américain Taylor Fritz.
19:15 *Générique*
19:24 Et nous sommes toujours avec Rima Abdulmalak, la ministre de la Culture.
19:28 Le réalisateur Woody Allen accusé d'agression sexuelle par sa fille adoptive était présent ce week-end à la Mostra de Venise
19:33 pour présenter son dernier film, film d'ailleurs tourné en français, "Coup de chance".
19:37 Est-ce que vous y voyez un symbole de l'impunité de certains artistes ?
19:39 On avait déjà eu ce débat au moment de Cannes avec la présence de Johnny Depp.
19:44 Non, Venise est un grand festival qui accueille tous les cinémas du monde.
19:49 Mais c'est vrai que MeToo est partie du monde du cinéma.
19:52 Aujourd'hui, moi, ce qui m'importe, c'est qu'est-ce que je peux faire en tant que ministre de la Culture
19:56 pour lutter contre les violences sexuelles et sexistes, les harcèlements dans le monde du cinéma,
20:00 comme dans tous les champs de la culture.
20:02 Et on a pris à bras-le-corps ce sujet.
20:05 On a mis en place des formations, on a mis en place des référents sur les violences.
20:09 On a développé aussi la parité dans les équipes de tournage.
20:13 Donc cet enjeu-là de la place des femmes et de l'égalité est très important
20:16 et ne doit pas du tout être pris à la légère.
20:18 Pour autant, ça ne veut pas dire qu'il faut cesser de présenter certains films.
20:22 Woody Allen qui en a profité pour donner son avis sur l'acte du patron de la Fédération espagnole de football,
20:28 qui avait embrassé publiquement sur la bouche une joueuse de foot.
20:32 Embrasser cette footballeuse, c'était une erreur, mais il ne l'a pas violée.
20:35 C'était juste un baiser, c'était une amie.
20:37 Quel mal y a-t-il à ça ?
20:39 Non, ce n'est pas juste un baiser, ça s'appelle une agression sexuelle.
20:42 Il suffit d'ouvrir un code pénal, ça s'appelle une agression sexuelle et c'est puni par la loi.
20:46 Donc on ne minimise pas ce type d'acte sous la contrainte.
20:51 C'est un baiser forcé sous la contrainte.
20:52 C'est une agression sexuelle.
20:54 Un point, c'est tout.
20:55 Plusieurs cinémas, Rima Abdoulmalak à Paris, sont infestés par des punaises de lice.
21:00 Si on vous en parle, c'est parce que le phénomène prend de l'ampleur.
21:03 Ça pourrait paraître anecdotique, mais ça peut aussi rebuter un certain nombre de clients de ces cinémas.
21:08 Vous pensez devoir vous engager sur ce sujet au ministère de la Culture ?
21:14 Je m'y engage en appelant tous les exploitants, les salles de cinéma concernées.
21:18 Il y a très peu de cas concernés.
21:19 Je veux juste rassurer là-dessus.
21:21 Il y a six cinémas parmi eux.
21:22 Voilà, mais c'est très peu de cas.
21:24 Et ce sont des salles qui ont immédiatement réagi, qui ont mis en place tous les protocoles nécessaires,
21:28 les traitements, vapeur à 180 degrés, les chiens spécialisés dans la détection des punaises de lice
21:33 et sont en train de traiter le sujet.
21:35 Donc allons au cinéma, parce qu'il y a énormément de beaux films à voir et que c'est magique.
21:41 J'ai un autre sujet qui concerne le cinéma.
21:42 La grève à Hollywood, qui est absolument historique parce que ça fait maintenant des mois que ça dure.
21:46 Acteurs scénaristes s'inquiètent pour l'avenir de leur métier à cause de l'intelligence artificielle.
21:50 Est-ce qu'ils ont raison, selon vous, de s'inquiéter ?
21:52 Oui, il y a des sujets d'inquiétude parce qu'on se demande comment les métiers vont évoluer.
21:56 Est-ce que certains métiers pourront encore exister ?
21:58 Donc forcément, il y a des inquiétudes que j'entends.
22:01 Mais je pense que l'intelligence artificielle peut aussi être une chance,
22:03 une chance pour développer l'accès à la culture, pour débusquer des fausses informations,
22:07 pour assister les scénaristes.
22:10 Donc on a un gros enjeu devant nous, je pense, de formation.
22:12 Et c'est pour ça que nous, on a lancé, j'ai annoncé à Cannes,
22:15 un grand plan de formation qui s'appelle la Grande Fabrique de l'image.
22:18 On soutient une vingtaine d'organismes de formation à hauteur de plusieurs dizaines de millions d'euros
22:24 pour améliorer notre formation à toutes les nouvelles technologies, à la création numérique
22:28 et utiliser l'intelligence artificielle dans le bon sens.
22:31 Il y a le bon côté de l'intelligence artificielle, utilisons-le et luttons contre le mauvais côté.
22:35 Ça, c'est un enjeu de régulation au niveau européen,
22:38 dont on discute avec tous mes collègues ministres de la Culture en Europe,
22:41 parce que ce n'est pas une régulation qu'on peut faire tout seul en France.
22:43 Parce que le mauvais côté, c'est aussi la question des droits d'auteur.
22:45 Comment, par exemple, garantir que les contenus produits par des humains
22:48 ne vont pas être noyés par des contenus produits par de l'intelligence artificielle ?
22:52 C'est sûr que l'intelligence artificielle utilise des données mal axées,
22:56 avec au départ aussi des artistes, des compositeurs, des auteurs.
23:00 Donc il y a un enjeu de répartition de cette valeur, de répartition des droits d'auteur.
23:04 La France a toujours été pionnière dans la défense des droits d'auteur depuis Beaumarchais.
23:07 On l'a porté sous forme de différentes directives au niveau européen
23:11 et on sera en force de propositions en Europe pour porter aussi des propositions en la matière.
23:16 Quand vous dites "on sera", oui, c'est quand ?
23:18 C'est là, on a dès octobre de premières discussions en franco-allemand,
23:22 puis des réunions avec les ministres de la Culture européen.
23:25 Et moi, c'est un sujet que je vais porter, défendre avec beaucoup de conviction.
23:28 L'objectif, c'est quoi ? C'est d'éviter le plagiat à très grande échelle ?
23:31 C'est déjà d'être transparent, de savoir quand l'IA est utilisée.
23:36 Ça veut dire, par exemple, qu'il faut un label pour dire "attention, ça, ça a été fabriqué par de l'intelligence artificielle".
23:41 Il va falloir définir comment on reconnaît qu'une image, une musique, une oeuvre,
23:46 une information a utilisé de l'intelligence artificielle.
23:49 Il faut qu'on le sache, il faut que le public soit au courant.
23:51 Et puis derrière, il faut voir comment on répartit la valeur,
23:56 parce que c'est un travail de décennies avant, d'artistes, d'auteurs, de chercheurs, d'historiens, etc.
24:02 Comment cette valeur est répartie ?
24:03 - Pour vous, un livre écrit avec l'intelligence artificielle, c'est de la culture ?
24:07 - Ça dépend, la part humaine et la part machine.
24:10 Si c'est un auteur qui a utilisé un peu d'intelligence artificielle pour des recherches,
24:14 mais que c'est lui qui signe le livre, c'est un roman ou un essai, bien sûr.
24:20 Si c'est un texte entièrement écrit par l'intelligence artificielle, est-ce de la littérature ?
24:25 - Tout ça est un peu vertigineux, merci beaucoup Rima Abdul-Malak d'avoir été avec nous,
24:31 ministre de la Culture, invité du 8.30 France Info, Salia Brakliya, le programme des informés.
24:36 - Dans un instant où il est en pleine vague de chaleur, Emmanuel Macron promet de débloquer 500 millions d'euros l'année prochaine
24:42 pour financer la rénovation de 50 000 écoles d'ici 10 ans.
24:45 Est-ce suffisant pour attraper notre retard dans la rénovation thermique des bâtiments ?
24:50 Et puis le prix des carburants à la pompe toujours au plus haut, le gouvernement refuse une nouvelle ristourne.
24:56 Mais peut-il rester les bras croisés ? On en parle dans un instant avec Renaud Delis et ses informés.
25:01 A tout de suite sur France Info.

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