BRICS, dématérialisation, numérique : Guillaume Pitron décrypte la géopolitique de 2023.

Sud Radio

l’année dernière

Avec Guillaume Pitron, journaliste, spécialiste de la géopolitique des matières premières et auteur de "La guerre des métaux rares" publié aux éditions Les liens qui libèrent.

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Transcript

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00:00:00 face à face, André Bercoff reçoit le journaliste Guillaume Pitron, spécialiste de géopolitique,

00:00:04 des matières premières et auteur de nombreux livres, dont "La guerre des météorards" et "De l'enfer du numérique".

00:00:09 C'est aux éditions "Les liens qui libèrent". Bonjour Guillaume Pitron.

00:00:12 - Bonjour. Alors Guillaume Pitron, vous avez reçu et toujours avec plaisir, déjà pour effectivement les terres rares.

00:00:17 Alors on va en parler parce qu'effectivement, dis donc, depuis qu'on s'est reçus, le paysage change.

00:00:22 - Il change vite. - Il change très très très très vite.

00:00:25 Et justement, je voudrais d'abord, alors parler de ça, parce que parler, vous voyez on a parlé des puces et des implants,

00:00:32 on va en reparler, mais surtout je voudrais qu'on parle un peu de ce que va donner cette dématérialisation.

00:00:39 Parce qu'on le voit, vous voyez on a parlé de ces implants, une petite puce sous la main, ça sert à rien, ça fait rien sentir, etc.

00:00:47 Mais au-delà de ça, est-ce que cette dématérialisation, elle est partie, est-ce qu'elle est inductable,

00:00:54 elle est partie pour durer, quelles que soient nos réticences, nos craintes, etc. ou pas ?

00:00:59 - Alors je dirais, André Bercoff, que la numérisation est partie pour durer.

00:01:04 Tout ce que nous entreprenons dans notre vie aujourd'hui recèle une dimension numérique.

00:01:08 Quand je dors, c'est une activité numérique.

00:01:11 Bah oui, mes ronflements sont enregistrés sur mon application, ça me dit si je fais de l'apnée du sommeil ou pas.

00:01:17 Donc c'est une activité numérique.

00:01:18 - Oui, ça c'est quand j'ai une machine qui que quoi, oui bien sûr.

00:01:20 - Lorsque je me déplace, c'est une activité numérique.

00:01:22 Je me déplace en bus, mais en fait je suis géolocalisé.

00:01:25 Si jamais j'envoie des photos ou des vidéos de mon félin en train de ronronner sur mon canapé,

00:01:31 l'acte de caresser mon chat est une activité numérique, puisque je le partage sur mes réseaux sociaux.

00:01:35 Donc tout ce que je fais dans le monde physique est de plus en plus dupliqué dans le monde numérique.

00:01:39 Et c'est un mouvement qui me paraît, pour répondre à votre question, complètement inductable.

00:01:43 Mais, est-ce que pour autant c'est de la dématérialisation ?

00:01:46 On va numériser, mais on ne va pas dématérialiser.

00:01:50 Et en fait, c'est pour ça que vous m'avez invité.

00:01:52 - Mais la puce par exemple, on a parlé, vous avez vu il y a quelques minutes,

00:01:57 on a parlé de cette puce qui va vous aider à tout faire,

00:02:00 d'un mouvement de main, plus de carte de crédit,

00:02:02 il fait démarrer votre voiture, etc.

00:02:04 C'est de la dématérialisation ?

00:02:06 - C'est un transfert de matériaux et non pas une dématérialisation.

00:02:11 Laissez-moi vous expliquer.

00:02:12 La puce sous la peau, c'est finalement une façon de fluidifier l'activité économique de tout un chacun.

00:02:19 Je n'ai plus besoin de sortir ma carte bleue, de la rentrer dans une fente,

00:02:22 de taper un code, de me rater deux fois avant de la réussir la troisième.

00:02:26 Ça c'est long, ça complexifie la vie économique.

00:02:29 Si jamais vous avez une puce sous la peau,

00:02:31 effectivement il n'y a plus de rugosité au sens matériel du terme

00:02:35 entre vous et la chose ou le service que vous allez acheter.

00:02:39 De la même façon, d'autres acteurs français notamment,

00:02:43 de la numérisation des paiements, je pense à l'entreprise Worldline par exemple,

00:02:47 développent ce qu'on appelle le paiement palmaire.

00:02:50 En fait, demain, un terminal reconnaîtra les lignes de votre main,

00:02:54 il ira non pas dans les lignes de votre main à votre avenir,

00:02:56 il ira à votre présent consommateur,

00:02:58 et parce qu'il aura reconnu vos marques, votre identité biométrique,

00:03:04 vous pourrez payer de cette façon-là.

00:03:07 Donc tout ça, effectivement, c'est une numérisation de l'acte d'achat,

00:03:10 mais pour autant, il faut bien produire tous ces outils de la vie numérisée.

00:03:15 Il faut produire la puce.

00:03:17 La puce, c'est l'objet le plus complexe qu'on ait jamais fabriqué à l'histoire de l'humanité.

00:03:20 - Alors on va en parler, on va peut-être en parler avec une petite pause,

00:03:24 et on se retrouve avec Guillaume Pitron,

00:03:26 on a beaucoup, beaucoup, beaucoup de choses à dire,

00:03:28 vous allez voir, c'est fascinant et passionnant,

00:03:30 notamment avec les terres rares, les briques, c'est tout le reste.

00:03:33 - On va continuer ce face-à-face avec Guillaume Pitron et André Bercoff,

00:03:36 et vous aussi, au 0826 300 300,

00:03:38 vous avez une question sur la dématérialisation ou sur les briques,

00:03:41 vous nous appelez 0826 300 300.

00:03:44 - Sud Radio Bercoff, dans tous ses états, midi 14h.

00:03:48 André Bercoff.

00:03:50 - Maman ! - Papa !

00:03:52 - Vous serez toujours là pour lui, la MAE aussi.

00:03:55 Alors choisissez dès maintenant le spécialiste de l'assurance scolaire.

00:03:58 Premier acteur engagé dans la prévention et la lutte contre les violences à l'école,

00:04:01 la MAE accompagne aussi votre enfant si il est victime de harcèlement ou de cyberharcèlement.

00:04:06 - MAE, mon premier assureur.

00:04:08 - Détails des garanties sur mae.fr.

00:04:10 - Sud Radio et sur Youtube, suivez-nous pour voir ou revoir vos émissions en vidéo

00:04:15 sur notre chaîne Youtube Sud Radio. Parlons vrai.

00:04:19 - Carrefour. Si je vous dis JBL.

00:04:22 - Excellent rapport qualité prix.

00:04:24 - Et si je vous dis que Carrefour a 60 ans et que pour fêter ça,

00:04:27 il y a 20% d'économies créditées sur votre carte Carrefour,

00:04:30 sur tous les casques Arso Audio et Gaming, les barres de son et enceintes Hi-Power JBL.

00:04:35 - Oh bah alors là je fonce.

00:04:36 - Et c'est jusqu'au 18 septembre dans vos hypermarchés Carrefour et leur Drive.

00:04:39 - Carrefour.

00:04:40 - On a tous droit au meilleur.

00:04:41 - Selon disponibilité en magasin, détails sur carrefour.fr.

00:04:44 - Sud Radio Narbonne.

00:04:46 - 147.

00:04:47 - Sud Radio.

00:04:48 - Gémeau, le prêt à vivre.

00:04:51 - Si vous êtes prête à ne plus crier.

00:04:53 - Non Léo, pas dans la flèche d'eau avec tes chaussures.

00:04:55 - Et voilà, les pieds mouillés.

00:04:57 - Ou prêt à ne plus avoir à regarder la météo du jour avant de choisir ses chaussures le matin.

00:05:01 - Ah bah c'est l'avantage des baskets déperlantes.

00:05:04 - Alors vous êtes prêt à profiter d'une offre exceptionnelle.

00:05:06 - En ce moment, chez Gémeau, nos baskets déperlantes sont à 17,99€ au lieu de 29,99€.

00:05:12 - Profitez-en.

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00:05:33 - Offre réservée aux particuliers, valable jusqu'au 30 septembre.

00:05:35 - Voir condition sur edenauto.com.

00:05:37 - Pensez à covoiturer.

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00:05:56 - TAEG fixe 0%.

00:05:57 - Montant total de 800€.

00:05:59 - On en parle.

00:06:01 - L'application MonEspace Santé sécurise vos données de santé et facilite votre suivi médical.

00:06:06 - On en parle dans un instant avec Laurie, utilisatrice du service.

00:06:09 - Il était une fois un jeune prince qui cherchait un fruit bien sucré et sans un prix amer.

00:06:16 - Sa jolie voisine lui conseilla les raisins blancs à 1,29€ le kilo chez Aldi.

00:06:21 - Et il eut raisin.

00:06:22 - Raison, raison de l'écouter, car ce dessert fut délicieux.

00:06:25 - Aldi, place aux nouveaux consommateurs.

00:06:28 - En ce moment chez Aldi, vendu en vrac, origine Italie, variété Italia.

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00:06:33 - Infos sur Aldi.fr.

00:06:34 - Changez-vous la vie. Offrez-vous une pièce en plus ? Contactez un expert agréé Renoval.

00:06:38 - Renoval.

00:06:39 - Ici Sud Radio. Les Français parlent au français. Les carottes sont cuites. Les carottes sont cuites.

00:06:56 - Sud Radio Bercov dans tous ses états.

00:06:59 - Eh bien je ne suis pas le seul dans tous mes états.

00:07:02 - Vous savez, on a eu beaucoup d'auditeurs qui nous ont appelés pour dire "oui mais cette puce, cette puce..."

00:07:08 - Bon on va en reparler, de la puce et de la dématérialisation.

00:07:11 - Oui mais je vais me faire injecter des choses, mais c'est vrai.

00:07:14 - Guillaume Pitron, juste un mot avant qu'on parle de tous ces problèmes des matériaux, des terres rares, des briques,

00:07:21 - et surtout du changement, je dirais, presque géothermique, enfin du paysage.

00:07:29 - Est-ce qu'il y a quand même, vous dites que la puce, c'est la première fois qu'on a quelque chose d'aussi complexe dans l'histoire.

00:07:35 - Est-ce qu'au fond, juste un mot là-dessus, sachant quelque chose par rapport à, vous savez, l'appréhension de

00:07:43 - "oui mais on va tout avoir sur moi, on va avoir mes fiches et la liberté, etc."

00:07:48 - Franchement ou pas, est-ce qu'il y a, à votre avis, une vraie crainte à avoir,

00:07:53 - ou de toute façon aujourd'hui, la transparence est là du point de vue de ce qu'on a de nos fichiers, etc.

00:07:58 - Objectivement, tout numériser, c'est laisser des traces partout. On ne peut plus ne plus laisser de traces.

00:08:07 - Ah oui, c'est ça, donc, quoi que je fasse...

00:08:11 - La mémoire du net est infinie. Moi ça m'inquiète d'ailleurs, je suis content de ne pas avoir eu 15 ans et d'avoir été,

00:08:18 - avec toutes mes activités d'adolescent, en moins de 15 ans, 13-12, qui auraient pu être enregistrées quelque part,

00:08:25 - et ressortir opportunément à la veille de prendre les règles de l'entreprise stratégique.

00:08:28 - Vous êtes devenu agronomiste ?

00:08:30 - Ah si, vous saviez ! Mais en tout cas, je suis bien content de...

00:08:33 - Enfin, moi je ne sais pas comment j'appréhenderais ce monde nouveau,

00:08:36 - lorsqu'en fait, la moindre de mes turpitudes ou de mes blagues, sans aucune espèce de gravité par ailleurs,

00:08:42 - ressortira au bon moment. J'avoue que moi, ça m'inquiète. En tout cas, on laisse des traces partout.

00:08:47 - Moi j'ai enquêté pour mon dernier livre, qui s'appelle "L'Enfer numérique", sur justement, par exemple,

00:08:52 - les traces laissées par les trottinettes. Alors, il n'y a plus de trottinettes à Paris, les trottinettes en libre-service.

00:08:56 - Mais il y a des trottinettes ailleurs.

00:08:58 - Oui, absolument. Il y a des trottinettes qui appartiennent à leur propriétaire.

00:09:02 - Oui, celle-là, il n'y a pas de sujet autour de la traçabilité, du traçage.

00:09:06 - Mais dans les trottinettes en libre-service, j'avais enquêté, et découvert, effarement d'ailleurs,

00:09:11 - qu'en fait, vous laissez à l'opérateur de trottinette, en créant un compte, beaucoup plus d'informations que ce que vous croyez.

00:09:17 - Et vous ne vous rendez pas compte que vous croisez la case, ou que vous acceptez les termes de contrat,

00:09:21 - qui disent "est-ce qu'on peut donner vos données à des tiers ?"

00:09:24 - Et en fait, vous ne savez pas quels tiers, en passant d'ailleurs par le relais de certains courtiers en données,

00:09:30 - se retrouvent avec sur vous des données qui sont absolument colossales.

00:09:34 - Et le traçage, ne serait-ce que vos déplacements...

00:09:36 - Vous voulez dire, avec ma trottinette, je prends une trottinette, etc. En fait, on laisse énormément de choses.

00:09:41 - Mais on laisse énormément de choses. Alors évidemment, tout est... D'abord, on laisse des informations sur vous, sur qui vous êtes.

00:09:45 - Ces informations sont agrégées avec ce que vous êtes sur Facebook, ce que vous êtes sur Twitter, ce que vous êtes sur je ne sais quel site.

00:09:50 - Tout ça, ça constitue des morceaux de vous. Chaque donnée est un morceau de vous.

00:09:53 - Elle se vend quelques centimes d'euros. Mais l'ensemble de votre profil peut valoir plusieurs centaines d'euros.

00:09:59 - Et tout ce profil, c'est l'agrégation de toutes les données qui racontent votre activité, qui racontent qui vous êtes dans le monde numérique.

00:10:06 - C'est un business énorme. Donc, on a besoin, les opérateurs ont besoin de ces données pour pouvoir générer un modèle économique,

00:10:12 - qui n'est pas celui des trottinettes en lui-même. La trottinette, elle est fichue au bout d'un mois, vous le savez.

00:10:16 - Alors, on vend votre fiche...

00:10:17 - Mais, en revanche, la donnée a une valeur.

00:10:19 - C'est-à-dire que vous potenciez le publicitaire.

00:10:22 - Je potencie le publicitaire. Et puis, les données de géolocalisation, c'est là que ça devient un vrai problème,

00:10:26 - dont d'ailleurs s'inquiète la ACLU, l'American Civil Liberty Union aux Etats-Unis, que j'ai pu interroger dans le cadre de mes enquêtes.

00:10:34 - Et qui dit, mais en fait, après les données biométriques, notamment, l'ISIS de votre œil, il n'y a pas plus personnel que vos données de géolocalisation.

00:10:41 - Elles disent qui vous êtes. Si on sait qui se déplace le dimanche à 11h, on sait si vous fréquentez l'église ou pas.

00:10:47 - Si on sait où vous vous trouvez au moment d'une manifestation importante qui se tient en France.

00:10:51 - On connaît vos idées politiques.

00:10:53 - Et donc, en fait, on peut croiser vos données.

00:10:55 - On peut, à partir de quatre points, et ce travail a été fait notamment par un chercheur australien,

00:10:59 - à travers de quatre points, où vous habitez, d'où vous partez le matin, où vous rentrez le soir, où vous allez au bureau,

00:11:05 - et un quatrième point à déterminer, on peut savoir qui vous êtes.

00:11:08 - Et bien, Orwell, fais attention, Orwell revient, ils sont devenus fous, ou peut-être pas fous, mais ils sont devenus très vigilants.

00:11:15 - C'est ça, c'est encore pire. On se retrouve juste après les informations, c'est bien ça.

00:11:21 - On continue de parler de la valeur de ces données avec le journaliste Guillaume Pitron, qui est notre invité,

00:11:25 - et puis avec vous aussi, au 0826 300 300, à tout de suite, sur Sud Radio.

00:11:29 Légendaires, conquérants, phénoménaux.

00:11:34 Les All Blacks défilent à France pour la quête ultime.

00:11:40 France - Nouvelle-Zélande, le match incontournable. Le 8 septembre sur Sud Radio, la radio de la Coupe du monde de rugby.

00:11:48 - Carrefour. Si je vous dis, bon d'achat.

00:11:52 - Ça, c'est le petit coup de pouce qui tombe bien.

00:11:54 - Moi, je les cumule.

00:11:55 - Ah bah, c'est toujours bon à prendre.

00:11:56 - Et bah, de quoi faire plaisir à toute la famille.

00:11:59 - Et si je vous dis qu'il y a 8 euros offerts en bon d'achat, tous les 20 euros d'achat, sur toute l'animalerie, même en promotion.

00:12:06 - Et il est pour qui le bon lanoc ?

00:12:08 - Et c'est jusqu'à dimanche dans vos hypermarchés Carrefour.

00:12:10 - C'est ça, le défi anti-inflation.

00:12:12 - Carrefour.

00:12:13 - Offre limitée à 6 bons d'achat par foyer, valable du 11 au 24 septembre.

00:12:16 - Modalité et magasin participant sur carrefour.fr.

00:12:19 - L'info s'écoute, se vit et se lit sur sudradio.fr ou votre application Sud Radio.

00:12:25 - A ceux qui se demandent toujours, une fois que le lave-vaisselle est en marche, s'ils ont bien mis la pastille.

00:12:29 - A ceux qui ont bien mis la pastille, mais qui ont oublié une assiette sale dans l'évier.

00:12:32 - Et à ceux qui lavent cette assiette à la main et qui se disent que c'est bien la peine d'avoir un lave-vaisselle.

00:12:37 - Chez Intermarché, il y a 60% de remise immédiate sur le paquet de 34 tablettes lave-vaisselle Platinium Plus original Ferry, soit seulement 5,08 euros.

00:12:44 - C'est ça, les 100 jours pouvoir d'achat.

00:12:46 - Intermarché, tous unis contre la vie chère.

00:12:48 - Jusqu'au 17 septembre, 12,70 euros prix payés, 605 grammes soit 8,40 euros le kilo.

00:12:52 - Modalité sur intermarché.com. Produits dangereux, respectez les précautions d'emploi.

00:12:55 - Sud Radio Montpellier.

00:12:57 - 147.

00:12:58 - Sud Radio.

00:12:59 - La vie claire.

00:13:01 - Voulez-vous une offre bio qui vaut vraiment le goût ?

00:13:03 - Eh oui, en ce moment chez La Vie Claire, avec un produit La Vie Claire acheté, le deuxième identique à -50%.

00:13:09 - Vous allez pouvoir vous autoriser un goût de reviens-y sur nos 2000 produits La Vie Claire.

00:13:13 - Alors, ça vaut le goût ou pas ?

00:13:14 - La vie claire, la bio clairement engagée.

00:13:17 - Voir conditions sur lavieclaire.com.

00:13:19 - Bonjour, petite question sur vos chaussures de running.

00:13:22 - Bah, faut aller sur Internet, y'a tout qui est indiqué.

00:13:24 - Puisque je suis là, vous pourriez quand même me renseigner.

00:13:26 - C'est dingue d'être systématiquement renvoyé sur Internet.

00:13:28 - Eh oh, on n'est pas chez Sport 2000 ici.

00:13:30 - Conseil d'experts, venez chez Sport 2000.

00:13:32 - Jusqu'au 1er octobre, les chaussures de running ASICS GEL CONTEN-8, hommes ou femmes, sont à 49,99€ au lieu de 75.

00:13:39 - Sport 2000 !

00:13:40 - Ça match !

00:13:41 - Condition à lister des magasins participants sur sport2000.fr.

00:13:44 - Leclerc, bonjour !

00:13:45 - 1,240,362, 1,240,363...

00:13:49 - Monsieur ?

00:13:50 - Ah, excusez-moi, je m'entraînais à compter pour votre super jeu avec 4 millions d'euros à gagner.

00:13:54 - 4 millions en tout ? Mais pas juste pour vous ?

00:13:56 - Ah, c'est à partager.

00:13:58 - Du 5 au 30 septembre, c'est le super grand jeu chez Leclerc.

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00:14:14 - Merci Pierre Hardity de nous accueillir dans votre nouvelle véranda rénovale. Vous avez l'air ravi.

00:14:18 - Absolument. J'ai été parfaitement conseillé par mon expert agréé rénoval.

00:14:22 - Ah, ça c'est important.

00:14:23 - Oui, car je suis plutôt exigeant, voyez-vous.

00:14:25 - Changez-vous l'avis, contactez un expert agréé rénoval. En ce moment, jusqu'à 3 000€ offerts.

00:14:30 - Condition sur renoval.com

00:14:32 - Rénoval.

00:14:33 - Véranda, extension, abri de piscine.

00:14:35 - Sud Radio, il est 13h, passez de 1 minute.

00:14:41 - Sud Radio.

00:14:44 - Parlons vrai.

00:14:45 - Et c'est l'heure des informations avec Mathieu Bellissario. Bonjour Mathieu.

00:14:48 - Bonjour. On connaît la composition du 15 de France qui ouvrira la Coupe du monde de rugby vendredi soir face aux All Blacks.

00:14:54 Pas de surprise, Jonathan Danty toucher à une cuisse et préserver, c'est Yoram Moéfana qui le remplacera au centre de l'attaque tricolore.

00:15:01 Wauquiez et Flamence vont s'associer en deuxième ligne.

00:15:04 Et puis Antoine Dupont, le capitaine et Mathieu Jalibert formeront la charnière du 15 de France.

00:15:10 Dans l'actualité également, ce drame a poissi dans les Yvelines. Un adolescent de 15 ans s'est suicidé hier à son domicile.

00:15:17 Sa mère l'a retrouvé pendu dans sa chambre en fin de journée.

00:15:20 Le garçon venait de faire sa rentrée dans un nouveau lycée professionnel du 14e arrondissement de Paris.

00:15:25 Il avait signalé des faits de harcèlement scolaire dans son ancien établissement.

00:15:28 Mais pour le moment, aucun lien n'a été établi avec son geste.

00:15:32 Coup dur pour NafNaf. L'enseigne de prêt-à-porter a été placée en redressement judiciaire.

00:15:37 Décision du tribunal de commerce de Bobigny.

00:15:40 C'est désormais l'incertitude pour les 660 salariés des 130 magasins présents en France.

00:15:45 Lancés en 1973, la marque avait déjà été placée en redressement judiciaire en mai 2020.

00:15:51 Avant d'être reprise par l'actionnaire actuel, un groupe franco-turc.

00:15:55 Opération coup de poing ce matin.

00:15:57 Des militants de dernière rénovation ont aspergé de peinture orange la place Beauvau, tout près de l'Elysée.

00:16:02 Alors qu'au même moment, les membres du gouvernement étaient réunis pour le Conseil des ministres.

00:16:06 Une action pour dénoncer l'inaction climatique de l'exécutif.

00:16:10 A l'étranger, la visite surprise en Ukraine du chef de la diplomatie américaine, Anthony Blinken, est arrivé à Kiev.

00:16:16 Il doit annoncer une nouvelle aide d'un milliard de dollars pour soutenir le pays face à l'invasion russe.

00:16:22 Et puis pour terminer, des nouvelles rassurantes de l'état de santé de Mathieu Kassovit.

00:16:26 L'acteur et réalisateur, victime d'un accident de moto dimanche sur un circuit de l'Esson,

00:16:31 a publié aujourd'hui une vidéo depuis son lit d'hôpital, tout juste après son opération.

00:16:35 Il est actuellement en rééducation et a tenu à remercier tous ceux qui lui ont envoyé des messages de soutien.

00:16:41 Voilà pour l'actualité, merci d'être avec nous.

00:16:44 Merci beaucoup Mathieu Bellissario.

00:16:46 Et la météo Sud Radio, bien sûr, c'est avec Rémi André. Bonjour Rémi, ça reste ensoleillé aujourd'hui.

00:16:52 Bonjour à toutes, bonjour à tous. Eh bien oui, le temps reste très ensoleillé aujourd'hui.

00:16:56 Toujours ce temps estival qui dure toute la semaine, sous l'anticyclone et sous le soleil également.

00:17:01 Du soleil qui réchauffe la plupart de nos régions déjà entre 22 et 27 degrés.

00:17:06 On avoisine même les 30 degrés dès à présent sur la Touraine.

00:17:11 Des températures qui dans l'après-midi seront souvent supérieures à 30 degrés.

00:17:15 On atteindra les 34 sur le bassin parisien, du côté de Bordeaux, Toulouse,

00:17:19 mais également sur l'Auvergne, Clermont-Ferrand.

00:17:22 Des températures donc souvent voisines de 30 à 35 degrés.

00:17:26 Près de la Méditerranée, en revanche, dans l'après-midi, le vent marin va radoucir un petit peu ces températures.

00:17:30 Entre 25 et 28 degrés. Et près de la Manche également.

00:17:34 Alors là, nous avons également des nuages qui remontent depuis le golfe de Gascogne vers la Bretagne.

00:17:39 Cela pourrait dans la soirée donner quelques gouttes.

00:17:42 Demain, on restera toujours sous ce temps plutôt ensoleillé, anticyclonique et toujours chaud,

00:17:47 avec ces valeurs de 30 à 35 degrés l'après-midi.

00:17:50 Merci beaucoup Rémi André.

00:17:51 Ici Sud Radio.

00:17:55 Les Français parlent au français.

00:18:00 Les carottes sont cuites.

00:18:02 Les carottes sont cuites.

00:18:04 Sud Radio Bercov dans tous ses états.

00:18:07 De retour sur Sud Radio dans Bercov dans tous ses états.

00:18:10 Pour le face-à-face aujourd'hui, Guillaume Pitron est l'invité d'entrée Bercov,

00:18:13 journaliste spécialiste de géopolitique des matières premières.

00:18:16 Guillaume Pitron. Évidemment, quand j'entends le mot numérique, je sors mon Orwell.

00:18:21 Je ne suis pas le seul.

00:18:23 Sans ni céder à la panique, ni non plus céder à la béatitude,

00:18:28 et vous le dites dans votre interview au Figaro,

00:18:31 les politiques évidemment sont ravis.

00:18:34 On a la pression assez merveilleuse, plus de pollution,

00:18:36 tout est numérisé, tout est dématérialisé, voyez.

00:18:40 Voilà, on n'a plus besoin de toucher à quoi que ce soit.

00:18:42 Et en fait, c'est, vous le dites vous-même, beaucoup plus compliqué que cela.

00:18:46 Parce que d'un côté, on dit voilà, on va tout dématérialiser,

00:18:50 de la puce à ceci, à cela, à la numérisation,

00:18:54 qu'on vous dit de l'enfer numérique, mais justement,

00:18:56 dans votre livre, vous l'avez appelé l'enfer numérique, c'est pas par hasard.

00:18:59 Il y a enfer là-dedans quand même.

00:19:01 - C'est un titre fort, j'admets que c'est un titre d'éditeur,

00:19:04 mais le propos du livre est quand même plus nuancé.

00:19:06 Pour autant, lorsqu'on parle du numérique,

00:19:09 il y a trois discours forts qui viennent s'adjoindre à cette numérisation.

00:19:13 Et je rebondis sur votre propos.

00:19:14 1) Transparence.

00:19:16 La numérisation de l'Estonie, l'état le plus numérisé de la planète,

00:19:20 c'est justement cette idée qu'on va faire table rase du passé communiste,

00:19:23 on va rendre la vie administrative beaucoup plus transparente

00:19:26 grâce à la traçabilité de tout ce que fait cette administration-là.

00:19:30 C'est aussi le pendant de cette orwellisation de nos vies avec le numérique

00:19:33 et qu'il faut se féliciter.

00:19:35 Il y a la fluidité, on en a parlé,

00:19:37 la fluidité de la vie au quotidien grâce aux outils numériques.

00:19:41 Et puis il y a l'environnement.

00:19:42 Tout ce qui est numérique est bon pour la planète,

00:19:45 puisqu'on va dématérialiser.

00:19:46 Et c'est d'ailleurs le discours qui est tenu par le gouvernement français

00:19:48 dans sa feuille de route numérique et environnement de 2021,

00:19:52 où il est dit, je cite,

00:19:54 "la transition écologique sans le pouvoir numérique n'est pas possible".

00:19:57 Pourquoi ? Parce qu'effectivement,

00:19:59 je n'ai plus besoin de me déplacer au bureau tous les jours de la semaine,

00:20:02 je vais pouvoir télétravailler,

00:20:03 donc du coup ça va faire économiser de l'essence,

00:20:05 parce que je vais pouvoir ne pas imprimer tel ou tel papier

00:20:10 ou tel document de papier, ou pourquoi pas le ticket de caisse.

00:20:13 Et donc du coup, ce sont des bouteilles de papier,

00:20:16 donc des forêts qu'on n'a pas à exploiter, etc.

00:20:20 Donc il y a cette idée effectivement,

00:20:22 et c'est une espèce de technologie miracle,

00:20:25 au sens où elle permet la transparence,

00:20:27 elle permet la fluidité,

00:20:29 donc finalement la pénétration de tout ce que l'on fait par le commerce,

00:20:32 donc de la croissance économique, donc des emplois,

00:20:34 et en plus de ça, c'est bon pour la planète.

00:20:36 Qui se priverait d'une technologie aussi miracle que celle-ci ?

00:20:38 Simplement, l'enfer, il est pavé de bonnes intentions,

00:20:41 les bonnes intentions, voilà, mais l'enfer c'est quoi ?

00:20:43 C'est qu'en fait, on déplace les matières.

00:20:46 Je ne consomme plus de papier, mais qu'est-ce que je mets à la place ?

00:20:48 Je mets des puces électroniques, je mets des terminaux de paiement,

00:20:50 je mets des centres de données,

00:20:52 les fameux data centers dans lesquels vos données sont stockées,

00:20:54 et les données de votre taille-nard de paiement, jusqu'au centre de données,

00:20:57 comment elles y vont ?

00:20:59 Elles y vont par câbles, câbles sous terre, sous la terre,

00:21:02 mais également des câbles sous-marins.

00:21:05 Aujourd'hui, 99% des données transitent par des câbles sous-marins,

00:21:08 1,2 million de kilomètres de câbles qui traversent la Méditerranée.

00:21:12 Là actuellement, c'est 1,2 million de kilomètres de câbles.

00:21:14 30 fois la circonférence de la Terre, de câbles,

00:21:16 par lesquels toutes nos données transitent.

00:21:19 Si vous nous écoutez sur Sud Radio,

00:21:21 entre vous et moi, vous auditeurs, auditrices et moi,

00:21:24 il y a un câble, des câbles,

00:21:26 qui peut-être sont sous-marins, je ne sais pas par quelle route passe la donnée Sud Radio,

00:21:31 et en tout cas, tout ça, c'est physique.

00:21:33 Et tout ça, c'est quoi ? C'est les matériaux, c'est du cuivre pour les câbles sous-marins.

00:21:35 Mais c'est également, pour les puces électroniques,

00:21:38 je le disais tout à l'heure, c'est 60 matières premières dans une puce électronique.

00:21:41 60 matières premières.

00:21:42 C'est pour ça que je disais que c'est probablement la technologie la plus complexe

00:21:45 qu'on ait jamais fabriquée de l'histoire de l'humanité.

00:21:47 C'est, à mon avis, l'objectisation du génie humain, la puce électronique.

00:21:53 C'est des technologies extrêmement complexes,

00:21:55 donc c'est de la ressource qu'il faut aller chercher.

00:21:56 Les centres de données, c'est évidemment de la matière première

00:21:58 pour les serveurs qui sont stockés dans ces grands hangars.

00:22:01 Et puis tout ça, c'est l'électricité, pour faire refroidir les centres de données.

00:22:04 L'électricité, elle vient d'où ?

00:22:05 Ah, bonne nouvelle, d'une centrale solaire, puisqu'il faut qu'elle soit verte.

00:22:08 Mais la centrale solaire, c'est encore des métaux,

00:22:10 puisque c'est en première ligne.

00:22:11 Elle est intermittente, la centrale solaire, il faut l'appeler.

00:22:14 Elle est intermittente, donc effectivement...

00:22:15 Et les éoliennes et compagnie, enfin bon...

00:22:16 Tout ça, c'est intermittant.

00:22:17 Il le faut, mais pour autant, tout ça, c'est de la matière.

00:22:19 Donc en fait, l'idée de dire "je vais me débarrasser du papier",

00:22:23 c'est trop beau pour être dit de façon aussi simple.

00:22:25 Derrière la dématérialisation du papier, il y a toute une infrastructure,

00:22:30 tout un écosystème matériel qui est fait de groupes miniers,

00:22:35 de groupes producteurs d'électricité,

00:22:37 de compagnies qui déroulent des câbles au fin fond de l'Atlantique Nord

00:22:40 pour que vous puissiez regarder sur Internet

00:22:43 toutes sortes de contenus, y compris des vidéos de chats.

00:22:45 Et cette infrastructure, qui est souvent invisible, impalpable,

00:22:49 qui n'a pas d'odeur, qui n'a pas de couleur,

00:22:51 et bien qui, en fait, préside à nos vies censément dématérialisées.

00:22:56 Donc on n'a rien dématérialisé du tout, André Bercoff.

00:22:58 Après le papier, il vient le métal, qui se substitue au papier,

00:23:01 et en dématérialisant, finalement, qu'est-ce qu'on fait ?

00:23:04 Et bien on matérialise autrement.

00:23:06 C'est ça. C'est-à-dire que, non mais, moi je vais peut-être pas...

00:23:10 on va plus loin que vous, mais en vous écoutant, Guillaume Pitron,

00:23:14 en fait, il y a beaucoup plus de matériaux qu'avant.

00:23:17 Ah mais on n'a jamais consommé autant de matériaux qu'aujourd'hui.

00:23:19 On n'a jamais consommé autant de matériaux.

00:23:20 Et vous savez quoi ? On n'a jamais consommé autant de papier qu'aujourd'hui.

00:23:23 C'est ça le paradoxe.

00:23:24 C'est qu'en fait, le passage vers les métaux ne s'est pas traduit,

00:23:28 donc la numérisation, ne s'est pas traduite par une moindre consommation de papier.

00:23:32 Pas du tout.

00:23:33 Et puis vous envoyez plus de mails, donc à un moment, un email, vous allez finir par l'imprimer.

00:23:36 Donc on n'a jamais autant fait tourner les imprimantes que pour, précisément...

00:23:39 Que se passe-t-il, maintenant ?

00:23:40 Ce qui est un effet induit de la numérisation.

00:23:42 Autre exemple, les postiers se sont longtemps pleins en disant "notre métier va disparaître".

00:23:46 Mais le postier s'est devenu un livreur.

00:23:48 Alors aujourd'hui, il y a peut-être moins de postiers, et encore, mais surtout, il y a beaucoup plus de livreurs.

00:23:51 Et puis ils ne livrent pas des enveloppes qui pèsent 20 grammes,

00:23:53 ils livrent des colis qui pèsent plusieurs kilos.

00:23:55 Donc en fait, c'est quoi ça ? C'est le e-commerce, c'est une industrie numérique,

00:23:59 mais qui génère une soif d'acheter plein de choses, qui sont livrées,

00:24:02 empaquetées dans quoi ? Du papier ? C'est du carton.

00:24:05 Et quelquefois, c'est surdimensionné par rapport au poids ou à la dimension de l'objet.

00:24:09 Et donc finalement, on n'a jamais autant utilisé de papier,

00:24:13 à telle enseigne que pour mon livre, et bien en fait, ironie de l'histoire,

00:24:16 on n'avait pas assez de papier pour le publier.

00:24:18 Parce qu'on rentre en concurrence avec le secteur du carton,

00:24:21 qui sert d'emballage pour les produits du e-commerce.

00:24:23 Et ça s'appelle la dématérialisation,

00:24:25 car en termes galants, ces choses-là sont falsifiées.

00:24:28 Non mais le problème, pour revenir justement,

00:24:31 et ça va nous amener à cette histoire des terres rares dont vous avez parlé,

00:24:35 ça va nous amener à... c'est-à-dire que, est-ce que quand même,

00:24:38 dans ce passage où il y a, et vous avez tout à fait raison de le souligner,

00:24:42 des aspects très positifs, et des aspects de simplification nécessaires,

00:24:46 sans même parler des problèmes environnementaux,

00:24:49 mais alors nous allons arriver quand même à...

00:24:52 Quand on parle de voitures électriques, par exemple,

00:24:55 on a dit "voilà, ni maintenant la voiture électrique, etc."

00:24:58 Or, on s'est aperçu, et vous le savez très très bien,

00:25:01 que cette fameuse voiture électrique et les batteries,

00:25:04 on ne peut pas dire que c'était absent de toute pollution,

00:25:07 c'est le moins que l'on puisse dire.

00:25:08 C'est délire ! Est-ce qu'on n'est pas en train, quelque part,

00:25:11 au nom de l'environnement, vous avez parlé de l'environnement,

00:25:13 vous avez dit "c'est formidable pour l'environnement, c'est très très bien, c'est le rêve",

00:25:16 mais est-ce qu'on n'est pas en train, franchement,

00:25:18 de remplacer une pollution par une autre, quelque part ?

00:25:22 Alors, d'abord, il faut du numérique,

00:25:25 parce que, soyons clairs, j'ai besoin de numérique,

00:25:27 je ne peux pas vivre sans numérique,

00:25:29 donc je vis avec mon temps.

00:25:31 Et on n'est pas là pour expliquer qu'il faut dénumériser,

00:25:34 j'y crois pas un instant.

00:25:35 De même que la transition écologique,

00:25:37 la transition vers les voitures électriques, c'est nécessaire.

00:25:39 Notre monde se réchauffe, il faut absolument

00:25:41 trouver des alternatives aux technologies émettrices de carbone.

00:25:43 Et effectivement, on retrouve dans la batterie de la voiture électrique

00:25:46 les mêmes matériaux qu'on retrouve dans la batterie du téléphone portable.

00:25:49 Ce sont les mêmes.

00:25:50 Donc le cobalt, le nickel, le manganèse, le graphite, le lithium,

00:25:54 pour ne citer que ces ressources,

00:25:56 elles se trouvent dans une voiture électrique,

00:25:58 dans une batterie qui est des centaines de fois plus grosse

00:26:01 et plus volumineuse que la batterie de votre iPhone ou de votre Samsung.

00:26:04 Ces matériaux, il faut bien les chercher quelque part,

00:26:06 et donc la voiture électrique est aussi propre ou aussi sale

00:26:09 que les métaux qu'elle contienne,

00:26:11 et de la façon dont ils sont extraits.

00:26:13 Si vous extrayez ces métaux au fin fond de la Chine,

00:26:15 ou si vous les raffinez en faisant tourner des centrales électriques

00:26:18 au charbon pour produire l'électricité

00:26:20 qui permet de produire les batteries des voitures électriques,

00:26:22 c'est sûr qu'il y a un impact environnemental qui n'est pas négligeable.

00:26:25 Donc il faut aller vers l'électrique,

00:26:27 mais pour autant, ne croyons pas que nous basculons

00:26:30 d'un âge sombre, moyen âgeux, vers un âge tout d'un coup éclairé,

00:26:34 vert et peut-être même tout rose,

00:26:36 qui est celui des voitures électriques.

00:26:37 Ça va être beaucoup plus compliqué que ça.

00:26:38 On va en parler, on va en parler.

00:26:39 Comme vous disiez, l'enfer est pavé de bonnes intentions,

00:26:42 et surtout, et surtout, il faut voir derrière

00:26:44 ce qu'on est en train de nous faire passer.

00:26:46 Comme dit l'autre, comme disait Alain Souchon,

00:26:48 il faut voir comment on nous parle,

00:26:49 comment on nous parle et en quels mots on nous parle.

00:26:51 On en parle tout de suite après cette petite pause.

00:26:54 On va en parler sur Sud Radio avec vous,

00:26:56 au 0826 300 300.

00:26:58 Vous nous appelez si vous avez une question,

00:26:59 peut-être sur les voitures électriques,

00:27:00 et puis sur le poids des briques.

00:27:02 On va en parler avec André Bercoff et Guillaume Pitron,

00:27:04 qui est notre invité aujourd'hui.

00:27:05 0826 300 300.

00:27:07 Les auditeurs de Sud Radio soutiennent l'équipe de France.

00:27:11 On est tous derrière vous.

00:27:12 Allez les bleus !

00:27:13 Tous derrière les bleus.

00:27:15 Avec Sud Radio, la radio de la Coupe du monde de rugby.

00:27:19 Un maillot noir.

00:27:21 Les Français vont se retrouver face à All Black.

00:27:23 Une fougère blanche.

00:27:24 Face aux AK.

00:27:25 Une danse guerrière.

00:27:26 Ils dominent le rugby mondial depuis plus d'un siècle.

00:27:30 On est le starter d'entrée.

00:27:32 Le monde entier veut battre les Blacks.

00:27:34 Vous allez leur montrer qui est là.

00:27:36 Le 8 septembre, ils affronteront le 15 de France

00:27:38 et 68 millions de Français.

00:27:40 Vous savez pourquoi on est là ?

00:27:41 Vous avez vu notre peuple ?

00:27:42 On a le maillot, on a le drapeau au-dessus.

00:27:45 Toute une nation derrière les bleus

00:27:47 pour le choc monumental de l'ouverture de la Coupe du monde de rugby.

00:27:50 Face aux défamés et face aux impuissants.

00:27:52 France All Blacks, en direct sur Sud Radio,

00:27:54 depuis le stade de France.

00:27:55 On passe par terre pour ce match.

00:27:57 En route vers la quête ultime.

00:27:59 Sud Radio, la radio de la Coupe du monde de rugby.

00:28:02 On en parle.

00:28:04 L'application MonEspace Santé sécurise vos données de santé

00:28:07 et facilite votre suivi médical.

00:28:09 On en parle avec Laurie qui utilise ce nouveau service.

00:28:11 Bonjour.

00:28:12 Bonjour.

00:28:13 Partagez-nous votre expérience avec MonEspace Santé.

00:28:15 Il y a quelques mois, j'avais très mal au poignet

00:28:18 et mon généraliste m'a prescrit une radio.

00:28:20 Dès que je l'ai faite, j'ai pris en photo le compte-rendu

00:28:23 et je l'ai mis sur mon application MonEspace Santé.

00:28:26 Mon médecin a pu le voir tout de suite.

00:28:28 Ça fait gagner du temps.

00:28:29 Et après, vous avez continué à l'utiliser.

00:28:31 Ah oui.

00:28:32 Ensuite, j'ai dû me faire opérer.

00:28:34 Comme j'avais rempli mes allergies, mes vaccinations sur mon profil,

00:28:38 l'anesthésiste a pu voir toutes mes informations importantes

00:28:41 directement sur MonEspace Santé.

00:28:43 Après l'opération, même le compte-rendu a été ajouté

00:28:46 et donc mon médecin généraliste a pu le lire aussi.

00:28:48 Et bien sûr, toutes ces données de santé sont sécurisées.

00:28:51 C'est très rassurant.

00:28:52 Merci Laurie.

00:28:53 On en parle.

00:28:55 Pour en savoir plus, rendez-vous sur monespacesanté.fr

00:28:58 ou téléchargez l'application MonEspace Santé.

00:29:00 Ceci est un message de l'assurance maladie.

00:29:02 Leclerc, bonjour.

00:29:04 Bonjour.

00:29:05 J'ai compté les grains sur vos grappes de raisins.

00:29:08 J'en ai 28 sur la première,

00:29:10 30 sur la deuxième et 37 sur la troisième.

00:29:12 Euh, vous voulez pas les manger plutôt ?

00:29:14 Ah non ! Faut que je les classe par taille d'abord.

00:29:17 Du 5 au 7 septembre chez Leclerc,

00:29:19 le kilo de raisin blanc est à 1,19 €.

00:29:21 À savourer dans l'ordre ou pas.

00:29:23 Tout ce qui compte pour vous existe à prix Leclerc.

00:29:26 Variété Italie à catégorie 1, origine Italie.

00:29:29 Modalité magasin et drive participants sur www.e.leclerc.

00:29:32 Vous avez l'air en grande forme.

00:29:34 Ça fait plaisir à voir.

00:29:36 Et pour vous faire plaisir, justement,

00:29:38 il y a la grande rentrée Poltron & Sofa.

00:29:40 Jusqu'à samedi, économisez au moins 30 %

00:29:43 sur les nouveaux canapés de la collection.

00:29:45 Alors, qu'attendez-vous ?

00:29:46 Rendez-vous vite en magasin.

00:29:47 Poltron & Sofa, sur le divan et d'équalité.

00:29:49 Et voilà !

00:29:50 Uniquement des canapés de qualité.

00:29:51 Vérifiez condition en magasin.

00:29:52 Sud Radio Nîmes.

00:29:53 147.

00:29:54 Sud Radio.

00:29:56 Chez Boursorama Banque,

00:29:57 vous économisez en moyenne 114 paquets de pâtes

00:29:59 en frais banquier par an.

00:30:00 Vous pourriez donc survivre à 114 le lendemain de soirée

00:30:02 ou faire 114 colis à 114 mamans,

00:30:04 elles vont adorer,

00:30:05 ou juste avoir 114 fois la flemme de faire à manger.

00:30:07 Boursorama Banque fait économiser en moyenne

00:30:09 212 euros de frais banquier à ses clients,

00:30:11 soit 114 paquets de pâtes par an.

00:30:12 Et en ce moment, c'est pas rien.

00:30:14 Boursorama Banque,

00:30:15 la banque qu'on a envie de recommander.

00:30:16 Estimation du prix moyen d'un paquet de pâtes de 1,86 €

00:30:19 calculée selon la moyenne des prix observés au 27 juillet à Angers

00:30:21 dans trois enseignes de grande consommation.

00:30:22 En moyenne, Boursorama Banque fait économiser 212 euros à ses clients.

00:30:25 Voir détail sur boursorama-banque.com.

00:30:26 Il était une fois un lutin

00:30:30 qui rêvait d'être un géant

00:30:31 pour tailler les grands arbres de son jardin.

00:30:33 Et un jour, alors qu'il faisait ses courses chez Aldi,

00:30:35 il trouva le sécateur télescopique à 19,99 €

00:30:39 satisfait au remboursé pendant deux mois.

00:30:41 19,99 € seulement ?

00:30:43 C'est géant, se dit-il.

00:30:45 Aldi, place au nouveau consommateur.

00:30:47 En ce moment chez Aldi,

00:30:48 offre valable jusqu'à épuisement des stocks.

00:30:50 Infos sur Aldi.fr.

00:30:51 Ici Sud Radio.

00:30:55 Les Français parlent au français.

00:31:01 Je n'aime pas la blanquette de veau.

00:31:03 Je n'aime pas la blanquette de veau.

00:31:06 Sud Radio Bercov dans tous ses états.

00:31:09 De retour dans le face-à-face de Bercov dans tous ses états.

00:31:12 Aujourd'hui, nous recevons Guillaume Pitron,

00:31:14 journaliste spécialiste en géopolitique des matières premières

00:31:17 et auteur de ce livre.

00:31:18 Tiens, on va en parler, "La guerre des métaux rares et de l'enfer du numérique".

00:31:21 C'est aux éditions "Les liens qui libèrent".

00:31:23 Alors, Guillaume Pitron parlait effectivement des avantages

00:31:27 et des inconvénients de la démétralisation.

00:31:30 Elle est partie, comme vous dites, le problème.

00:31:32 Évidemment, on ne va pas se passer du numérique,

00:31:34 et ça ne veut rien dire.

00:31:35 On ne va pas revenir à la lampe à huile.

00:31:37 En revanche, vraiment, tous les problèmes que ça pose,

00:31:39 dites-vous-même, toujours pareil,

00:31:41 c'est la langue de Zop, le meilleur et le pire qui est chargé en même temps.

00:31:44 Le meilleur étant effectivement la simplification,

00:31:47 l'impact éventuel sur l'environnement.

00:31:49 Le pire étant la mise en fiche,

00:31:53 le fait qu'on sache tout de nous.

00:31:56 Est-ce que c'est vraiment intéressant à tout point de vue ?

00:31:59 Et vous avez dit vous-même, mais pas seulement sur le mot de jeunesse,

00:32:02 c'est-à-dire qu'il y a quelque part où tout ressort à un moment donné.

00:32:06 Je ne sais pas si c'est très bien.

00:32:08 Mais allons plus loin aujourd'hui,

00:32:10 où il se passe les bouleversements qu'on voit,

00:32:12 les bouleversements économiques, les bouleversements géopolitiques,

00:32:15 le monde multipolaire qui arrive.

00:32:17 Encore une fois, c'est comme le numérique.

00:32:20 On s'en réjouit ou on le déplore, mais il est là.

00:32:24 Après, effectivement, la guerre froide,

00:32:27 l'omnipotence des États-Unis,

00:32:29 l'Europe qui se raccroche aux dollars,

00:32:32 la guerre russe-ukraine, etc.

00:32:34 Mais il y a quelque chose derrière,

00:32:36 et je voudrais que vous me parliez un peu de rappeler,

00:32:39 effectivement, aux auditeurs de Sud Radio et aux spectateurs,

00:32:43 au fond, ces terres rares, ces coltons, ces cobaltes, etc.,

00:32:48 qui sert aux voitures électriques,

00:32:50 qui sert aux éoliennes,

00:32:54 qui sert à ça, qui sert à nos iPhones,

00:32:56 qui sert à nos smartphones,

00:32:58 qui sert à nos ordinateurs,

00:33:00 sans lesquels on ne peut rien faire.

00:33:02 Vous employez tous les jours cela.

00:33:05 Au fond, est-ce que c'est devenu quelque chose

00:33:08 qui est un enjeu mondial ?

00:33:10 On a vu un enjeu d'affrontements géopolitiques,

00:33:13 d'affrontements militaires énormes.

00:33:15 Au fond, c'est quoi ces matériaux ?

00:33:18 Comment peut-on les diviner ?

00:33:20 Parce qu'il y a encore 30 ans, on ne parlait pas de terres rares.

00:33:23 Pour le grand public, aujourd'hui, on ne parle que de ça.

00:33:25 - Alors, d'abord, quelques précisions sémantiques.

00:33:29 Vous avez cité quelques métaux.

00:33:31 Les terres rares, c'est une famille de métaux

00:33:33 qui se subdivise en 15 métaux qu'on va extraire en Chine.

00:33:36 Le coltan, on l'extrait, effectivement,

00:33:39 plutôt dans l'Est de la République démocratique du Congo.

00:33:42 - C'est ça. - Le tantal également.

00:33:44 Ces matériaux, mais on pourrait en citer d'autres,

00:33:47 le cuivre, le graphite, le lithium, le nickel,

00:33:51 sont des matières premières

00:33:53 sans lesquelles on ne fait pas de transition vers les énergies vertes.

00:33:56 - On ne peut pas les faire sans eux. - C'est impossible.

00:33:59 Il n'y a pas de transition sans ces matériaux.

00:34:01 Parce que les éoliennes sont raccordées au réseau électrique avec du cuivre,

00:34:05 parce que les éoliennes offshore sont faites notamment de terres rares,

00:34:08 parce que les voitures électriques sont faites dans leur batterie

00:34:11 de lithium, de cobalt, de nickel,

00:34:13 parce que les panneaux solaires, il faut du silicium métal

00:34:16 qui est produit en Chine.

00:34:18 Et quand on dit que, en plus, on veut vivre une vie toujours plus numérisée,

00:34:22 et la transition énergétique va de pair avec la transition numérique,

00:34:24 on parle des mêmes métaux.

00:34:26 Donc nous arrivons dans un monde où la consommation de ces métaux

00:34:29 est annoncée comme étant absolument faramineuse.

00:34:31 Et pour nous citer, je vais vous citer deux chiffres.

00:34:34 L'Agence internationale de l'énergie, qui est établie à Paris,

00:34:37 a produit un rapport passionnant dans lequel elle nous dit

00:34:39 si on veut tenir les objectifs des accords de Paris, 2°C,

00:34:42 eh bien il faudra qu'en 2040, on produise 42 fois plus de lithium qu'en 2020.

00:34:47 Je n'ai pas dit 42% de plus, j'ai dit 42 fois plus.

00:34:51 Le cuivre est un grand méta de la transition énergétique,

00:34:54 parce qu'il est également numérique,

00:34:56 il est nécessaire pour faire transiter, notamment,

00:34:59 l'électricité dans les réseaux à haute tension.

00:35:01 Eh bien, nous allons consommer dans les 30 prochaines années

00:35:04 autant de cuivre que tout le cuivre qu'on a consommé, l'humanité,

00:35:07 depuis 70 000 ans.

00:35:09 - Ah d'accord. - Depuis l'histoire de l'humanité.

00:35:12 Depuis que l'homme est homme.

00:35:13 Et 25 à 40% de notre consommation dans les 30 prochaines années

00:35:16 sera spécifiquement capté par les besoins de la transition énergétique.

00:35:20 Donc ce sont des chiffres absolument colossaux.

00:35:22 Donc nous rentrons dans un monde qui est fortement consommateur de ressources.

00:35:26 Si le 19ème siècle était un siècle de charbon,

00:35:28 si le 20ème siècle a été un siècle de pétrole,

00:35:30 eh bien le 21ème siècle sera toujours un siècle de charbon et de pétrole,

00:35:34 qu'on le veuille ou non, parce qu'on va continuer à en consommer.

00:35:36 C'est triste, mais c'est comme ça.

00:35:37 Mais aussi un siècle de ces matières premières.

00:35:39 Et donc la question c'est, où est-ce qu'on va les chercher ?

00:35:41 Et là, surgit Ursula von der Leyen,

00:35:43 président de la Commission européenne,

00:35:44 qui enfin le dit au Parlement européen en septembre dernier.

00:35:48 Elle prend la parole, elle parle de l'Ukraine d'abord,

00:35:51 et puis elle a un paragraphe de son discours sur le lithium et les terres rares.

00:35:55 Et elle dit, le lithium et les terres rares vont devenir aussi ou sinon encore plus importants demain

00:36:00 que le gaz et le pétrole.

00:36:02 Donc elle annonce que ces ressources sont le prochain pétrole, en quelque sorte.

00:36:06 Et donc vous imaginez les enjeux géopolitiques énormes, stratégiques énormes,

00:36:10 qui s'annoncent pour aller sécuriser ces ressources qui vont devenir extrêmement stratégiques.

00:36:15 - Juste un mot, Guillaume Pitron, dans tout ce que vous avez dit,

00:36:17 vous n'avez pas parlé, vous n'avez pas dit un mot sur le nucléaire.

00:36:19 Quid du nucléaire ?

00:36:21 - Alors, le nucléaire...

00:36:22 - Dans ce nouveau monde ?

00:36:24 - Le nucléaire, pour paraphraser,

00:36:26 enfin je paraphrase Churchill,

00:36:28 est la plus mauvaise des solutions à l'exception de toutes les autres.

00:36:30 Moi, c'est ce que je pense.

00:36:32 C'est-à-dire qu'on sait ce que c'est que le nucléaire,

00:36:34 on sait ses immenses défauts, évidemment...

00:36:37 - Mais qu'est-ce qu'on fait, ça ?

00:36:39 - Mais c'est une technologie bas carbone, qu'on le veuille ou non, c'est comme ça.

00:36:43 Ça émet moins de CO2 que n'importe quelle centrale à charbon,

00:36:46 et qu'une centrale à pétrole ou à gaz,

00:36:48 beaucoup moins de CO2.

00:36:50 Et ça génère d'immenses défis, dont je suis bien conscient.

00:36:52 Mais d'un autre côté, pour décarboner massivement nos modes de vie,

00:36:58 donc tenir les objectifs de Paris,

00:37:00 c'est une technologie qu'aujourd'hui on maîtrise en tout cas en France,

00:37:02 et qui est à notre disposition,

00:37:04 et qui nous permet déjà d'ailleurs d'avoir un mode de vie qui est très décarboné,

00:37:07 par rapport aux modes de vie des Allemands,

00:37:09 qui ont supprimé le nucléaire, après Funchima,

00:37:11 - Qui l'ont couché du nucléaire, c'est ça ?

00:37:13 - Mais qui sont obligés de faire tourner les centrales à charbon,

00:37:15 et le charbon c'est de la lignite,

00:37:17 donc c'est un charbon de mauvaise qualité,

00:37:19 avec des performances en matière d'émission de CO2

00:37:22 qui sont bien moins bonnes que les performances françaises.

00:37:26 Donc moi, personnellement, si je replace le nucléaire dans ce contexte,

00:37:29 qui est celui des énergies qui lui sont alternatives,

00:37:32 et bien, et considérant tous les enjeux autour des matériaux et des technologies vertes,

00:37:40 je dis que l'avenir est forcément aux technologies vertes, je l'espère,

00:37:43 mais il doit être également au nucléaire.

00:37:45 - Non mais vous l'espérez !

00:37:46 Ça c'est votre tendance verte là !

00:37:48 - Oui, mais parce que je suis vraiment convaincu qu'il faut...

00:37:51 - Non je comprends, mais Guillaume Pitron,

00:37:53 la question "et pourquoi ?" justement,

00:37:55 mais vous le dites, honnêtement,

00:37:57 voilà, vous dites ce que vous en pensez, c'est très bien,

00:37:59 mais pourquoi on a fait croire pendant 20, 25 ans

00:38:02 que l'avenir passait par la disparition du nucléaire ?

00:38:05 C'est ce qu'on nous a seriné,

00:38:07 en tout cas une partie des écolos politiques,

00:38:10 je parle des écolos politiques, il y aurait beaucoup de choses à dire,

00:38:12 ce que je veux dire par là, c'est qu'aujourd'hui,

00:38:14 pourquoi j'aborde ça ? Parce que je voudrais aborder avec vous les enjeux géopolitiques.

00:38:18 Aujourd'hui, ces terres dont vous parlez, qui sont indispensables,

00:38:21 on ne peut pas faire de transition énergétique,

00:38:24 vous l'avez dit, numérique, et numérique, autre, sans ces terres.

00:38:27 - Des terres qui sont des métaux !

00:38:28 - Des terres qui sont des métaux, oui.

00:38:30 Mais ça s'appelle "terres rares", on se demande pourquoi.

00:38:32 - C'est une des terres et ce n'est pas rare,

00:38:34 ça a été nommé comme ça par des géologues suédois

00:38:36 qui ont découvert certains de ces matériaux il y a 200 ans,

00:38:39 parce qu'elles se trouvaient dans des terres argileuses,

00:38:42 et donc voilà, c'est là...

00:38:44 - Non mais c'est pour ça, "terres rares", ça trompe,

00:38:46 parce qu'on pense que ce sont des terres...

00:38:48 Non, mais pour revenir à ça, ça veut dire quoi ?

00:38:50 Ça veut dire qu'au fond, aujourd'hui,

00:38:52 il y a des pays qui deviennent beaucoup plus importants,

00:38:54 comme l'été pour le pétrole, l'Arabie Saoudite,

00:38:56 ou l'OPEP, ou tous les Émirats, etc.,

00:38:59 il y a encore 50 ans, ils le sont toujours d'ailleurs importants.

00:39:02 Est-ce qu'aujourd'hui, ça induit que des pays

00:39:05 dont on ne parlait ou très peu, deviennent des pays,

00:39:08 en tout cas là où il y a ces métaux,

00:39:10 pour ne pas parler de terres rares,

00:39:12 deviennent les pays, sinon, les plus importants ?

00:39:15 Et l'enjeu, surtout les enjeux,

00:39:17 de batailles énormes, mondiales, géopolitiques,

00:39:21 et puis ne parlons pas de l'argent que ça génère,

00:39:24 ça change tout, quand même.

00:39:26 - D'abord, l'Europe ne produit pas de métaux, ou très peu.

00:39:29 On se remet à réouvrir, on veut réouvrir des mines de lithium,

00:39:33 enfin, ouvrir des mines de lithium à courte ou moyenne échéance,

00:39:37 pour autant, nos besoins ne sont absolument pas satisfaits

00:39:39 par notre production européenne.

00:39:42 Donc, il faut aller chercher ces matériaux

00:39:44 chez ceux qui les produisent.

00:39:45 Alors, qui les extrait ?

00:39:46 La République démocratique du Congo,

00:39:48 pour notamment le cobalt,

00:39:50 indispensable à vos téléphones portables.

00:39:52 - C'est très important comme proportion ?

00:39:54 - Non, c'est quelques grammes.

00:39:55 Ah oui, dans la production mondiale, c'est 60%.

00:39:57 Plus de 60% de la production mondiale de cobalt

00:40:00 vient spécialement du Congo.

00:40:01 Après, vous avez besoin du lithium,

00:40:03 qui provient à plus de 50% d'Australie.

00:40:05 Vous avez besoin des terres rares,

00:40:07 les fameuses terres rares qui proviennent à 60-80% de Chine,

00:40:10 mais également pour le graphite, à 70%.

00:40:13 Vous avez besoin de nickel, ça provient d'Indonésie.

00:40:16 L'Afrique du Sud compte également,

00:40:18 notamment dans le commerce des platinoïdes,

00:40:20 qui sont des petits métaux qui peuvent servir

00:40:22 pour différentes applications industrielles.

00:40:24 Le cuivre est un métal important, je l'ai dit.

00:40:26 Là, on se tourne plutôt vers le Chili.

00:40:28 Donc, ce qu'on est en train de voir,

00:40:29 c'est qu'en fait, on dépendait de la Russie,

00:40:31 du Qatar et de l'Arabie Saoudite

00:40:34 pour nous aider au carbure.

00:40:36 Et puis, en fait, on est en train de dépendre d'autres pays.

00:40:38 Donc, on est en train de déplacer le problème, pour être clair.

00:40:40 - Oui, enfin, de l'ouvrir, en tout cas, oui.

00:40:42 - De le déplacer, en tout cas, du champ de pétrole vers la mine

00:40:45 avec d'autres pays qui, en fait, tiennent aujourd'hui les rênes,

00:40:48 soit de la production, c'est-à-dire de l'extraction,

00:40:50 ou du raffinage.

00:40:52 La Chine produit peu de lithiobe ou de cobalt,

00:40:54 mais elle va le chercher en Australie et en République démocratique du Congo.

00:40:56 - Et elle le raffine. - Elle le raffine.

00:40:58 Alors, les Américains disent "mais alors, attendez, on ne peut pas se laisser faire,

00:41:00 on va produire des terres rares nous-mêmes", disent les Américains.

00:41:02 Ils ont rouvert une mine de terres rares,

00:41:04 notamment pour la production du secteur de la défense.

00:41:06 Sauf qu'ils n'ont pas la raffinerie.

00:41:08 Donc, la mine tourne à plein régime

00:41:10 à Mountain Pass, en Californie,

00:41:12 mais où est-ce qu'il part le minerai ? Il part en Chine.

00:41:14 Donc, les Américains ne sont toujours pas indépendants de terres rares.

00:41:18 Mais vous voyez un peu les enjeux de dépendance

00:41:20 à des pays qui n'ont pas forcément la même vision du monde que vous.

00:41:22 Exactement. On va en parler, justement.

00:41:24 C'est passionnant. Après, cette petite pause, à tout de suite.

00:41:26 On va continuer d'en parler

00:41:28 avec Guillaume Pitron, spécialiste des géopolitiques,

00:41:30 des matières premières.

00:41:32 Et vous, au 0826 300 300.

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00:44:48 Et oui, Guillaume Pitron,

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00:44:52 Vous avez écrit l'Enfer numérique,

00:44:54 vous avez effectivement enquêté,

00:44:56 je dois dire, pendant des années là-dessus.

00:44:58 Et ce qui est vraiment très intéressant,

00:45:00 c'est qu'on voit à chaque fois,

00:45:02 et c'est pour ça que vous méfiez

00:45:04 des simplifications du noir et blanc,

00:45:06 du manichéisme, c'est qu'on voit

00:45:08 que les enjeux sont très complexes.

00:45:10 Et alors justement, vous parliez,

00:45:12 vous faisiez un peu l'inventaire

00:45:14 de tous ces matériaux,

00:45:16 du colton, lithium,

00:45:18 en passant par le cuivre et tout le reste,

00:45:20 dont on a absolument besoin,

00:45:22 dont ils sont plus qu'indispensables,

00:45:24 et qui coexistent,

00:45:26 et qui vont coexister d'ailleurs très longtemps,

00:45:28 parce que le pétrole

00:45:30 et le gaz, c'est pas fini,

00:45:32 on le voit très très bien,

00:45:34 le nucléaire non plus, c'est le moins que l'on puisse dire,

00:45:36 et qu'est-ce que ça veut dire ?

00:45:38 Parce que quand même,

00:45:40 là, on sort un peu de...

00:45:42 on n'en sort pas,

00:45:44 on sort de, je dirais,

00:45:46 de la description des matériaux,

00:45:48 pour passer à la géopolitique,

00:45:50 qu'est-ce que ça conduit ?

00:45:52 Ça conduit à un monde

00:45:54 de plus en plus multipolaire,

00:45:56 puisque ces pays dont vous parlez,

00:45:58 vous avez cité longtemps la Chine, le Congo,

00:46:00 l'Australie, etc.

00:46:02 Est-ce que ça veut dire

00:46:04 que ces pays

00:46:06 vont jouer, à votre avis, les rôles que jouait

00:46:08 l'OPEP il y a encore

00:46:10 quelques années, si elle ne le joue plus de la même façon ?

00:46:12 - Alors, ce qui est certain,

00:46:14 c'est qu'il y a une géopolitique

00:46:16 des énergies vertes.

00:46:18 Le monde post-pétrole, "toutes choses égales par ailleurs",

00:46:20 on l'a bien compris,

00:46:22 est un monde dans lequel

00:46:24 certains pays qui comptaient sur la carte du monde

00:46:26 vont peut-être voir leur influence

00:46:28 diminuer. On pense effectivement

00:46:30 à l'Arabie Saoudite, d'ailleurs les investissements

00:46:32 de l'Arabie Saoudite dans le tennis,

00:46:34 dans le foot, dans l'art, ne sont pas

00:46:36 étrangers à cette prise de conscience

00:46:38 qu'ils ne vont pas être indéfiniment...

00:46:40 - Même dans les mouvements médias

00:46:42 à la pique de l'aujourd'hui, bien sûr.

00:46:44 - ...sur les équilibres énergétiques du monde.

00:46:46 Mais aussi, ça vaut pour

00:46:48 l'Algérie ou bien

00:46:50 la Russie, qui sont des États dont

00:46:52 la balance commerciale dépend

00:46:54 fortement des exportations d'hydrocarbures.

00:46:56 Or, effectivement, si

00:46:58 demain, dans un monde

00:47:00 plus diversifié, leur importance

00:47:02 géopolitique est amoindrie

00:47:04 parce que nous aurons,

00:47:06 à l'arrivée de la prise des électricités

00:47:08 qui proviendront de diverses ressources

00:47:10 charbon, pétrole, mais aussi les métaux

00:47:12 de technologies vertes, alors ces pays-là

00:47:14 vont voir leur importance amoindrie.

00:47:16 Je précise ça parce que c'est un rapport très intéressant

00:47:18 qui a été publié par Jean-Pyzani-Ferry

00:47:20 pour le Bruegel Institute, qui est un think-tank

00:47:22 belge sur la géopolitique du Green Deal.

00:47:24 Le Green Deal, c'est ce

00:47:26 paquet de mesures pris par la Commission européenne

00:47:28 pour réaliser la transition énergétique.

00:47:30 Et puis, effectivement, il y a

00:47:32 des pays qui ne comptaient pas beaucoup

00:47:34 pour nous et qui, d'un coup, deviennent vachement

00:47:36 importants, puisqu'ils produisent ces matériaux

00:47:38 dont nous avons besoin. Et c'est ainsi qu'on voit

00:47:40 un membre du gouvernement français

00:47:42 récemment rendre visite

00:47:44 à ses homologues

00:47:46 chiliens, parce que le Chili a

00:47:48 beaucoup de lithium, on commence à discuter

00:47:50 d'approvisionnement potentiel,

00:47:52 on voit le président Macron se rendre en Mongolie pour

00:47:54 des tas de raisons, mais parce qu'il y a du cuivre en Mongolie

00:47:56 et que, ma foi, le cuivre est un grand

00:47:58 méta de la transition énergétique.

00:48:00 On voit Olaf Scholz, le chancelier allemand,

00:48:02 rendre visite à son homologue

00:48:04 Martin Trudeau, pour parler quoi ?

00:48:06 Nickel, cobalt, lithium, des matériaux

00:48:08 que le Canada peut produire et qu'il va

00:48:10 produire, parce qu'Olaf Scholz en a besoin

00:48:12 pour les Audi, pour les BMW, pour les

00:48:14 Volkswagen. Donc, on voit

00:48:16 brusquement des pays, tout d'un coup,

00:48:18 prendre de l'importance. J'ai mentionné

00:48:20 peut-être, ou pas encore, l'Indonésie

00:48:22 avec son nickel.

00:48:24 - Très grand producteur de nickel.

00:48:26 - Le principal producteur de nickel.

00:48:28 Et c'est un pays qui aussi

00:48:30 est assis sur d'immenses autres ressources, comme

00:48:32 l'étain, par exemple, l'étain de

00:48:34 puces électroniques. Je me suis rendu

00:48:36 dans les mines d'étain, notamment en

00:48:38 Indonésie. En tout cas, ces Etats-là, on

00:48:40 vient les voir. On leur dit "bon, on fait comme on faisait d'habitude,

00:48:42 donc vous creusez,

00:48:44 et puis nous, on ira transformer la matière

00:48:46 première." - "Vous creusez, nous raffinons,

00:48:48 et vous aurez votre part." - Et voilà, les gueules

00:48:50 noires, elles vont rester de ce côté-ci

00:48:52 de l'océan, et puis nous, de côté

00:48:54 du miroir, on sort entier la meilleure partie.

00:48:56 Et là, ces Etats disent "non mais c'est fini

00:48:58 tout ça." Et c'est là que vous avez parlé

00:49:00 d'un monde plus multipolaire. Nous sommes

00:49:02 dans le contexte que vous connaissez, celui

00:49:04 de pays, alors, Brix,

00:49:06 les six nouveaux entrants

00:49:08 d'ici au 1er janvier

00:49:10 2024, dans le

00:49:12 club des Brix, mais aussi le sud global, c'est-à-dire

00:49:14 ces pays qui sont non-alignés par rapport

00:49:16 à la position occidentale, quant à la

00:49:18 position occidentale par rapport à la Russie, sur la

00:49:20 question russo-ukrainienne. Ces Etats

00:49:22 en fait contestent l'occidentalisation

00:49:24 du monde, telle que nous l'avons vécu

00:49:26 pendant trois siècles. Il y a une parenthèse

00:49:28 occidentale qui se ferme, qu'on le veuille

00:49:30 ou non. - Il y a les chaînes des empires, hein.

00:49:32 - L'Occident va avoir une

00:49:34 part amoindrie, relativisée

00:49:36 compte tenu du fait que la population mondiale

00:49:38 est évidemment beaucoup plus asiatique

00:49:40 aujourd'hui qu'elle en était par le passé, que

00:49:42 les équilibres commerciaux, les équilibres géopolitiques

00:49:44 se réorientent vers l'Indo-Pacifique.

00:49:49 Donc l'Occident va progressivement

00:49:51 moins peser, en part

00:49:53 certainement relative,

00:49:55 peut-être absolue, et

00:49:57 vous avez des Etats qui prennent confiance en eux,

00:49:59 qui veulent tourner, je dirais, une deuxième

00:50:01 fois la page de la décolonisation.

00:50:03 - Bien sûr. - Et quand on vient les voir,

00:50:05 en leur disant... - En fait, je tournais vraiment, parce qu'elle n'avait

00:50:07 pas été tournée. - Moi je pense.

00:50:09 - C'est ça le problème, faut le dire. - Je pense, absolument.

00:50:11 - Mais juste un mot, je voudrais rappeler à nos éditeurs,

00:50:13 c'est quoi les BRICS ? Au départ, c'était, justement,

00:50:15 il y a des pays que vous voulez de citer longuement,

00:50:17 Brésil, Russie, Chine,

00:50:19 Inde et Afrique du Sud.

00:50:21 Et là, six nouveaux membres,

00:50:23 là, l'Iran, l'Argentine, l'Égypte,

00:50:25 l'Éthiopie, l'Arabie Saoudite et les Émirats

00:50:27 Arabes Unis. Donc il y a aussi bien le pétrole

00:50:29 que le reste. Mais,

00:50:31 Guillaume Pitron, justement, de ce point de vue-là,

00:50:33 j'ai envie de vous poser la question

00:50:35 de façon plus précise,

00:50:37 vous avez parlé, effectivement, de l'occidentalisation,

00:50:39 mais justement, quid de l'Europe ?

00:50:41 Puisque l'Europe, vous l'avez dit, malheureusement,

00:50:43 nous n'avons pas grand-chose du point de vue de...

00:50:45 que ce soit des anciens matériaux

00:50:47 ou des nouveaux,

00:50:49 etc. Est-ce que on est

00:50:51 condamné à...

00:50:53 alors qu'on aurait pu...

00:50:55 quand même dans l'extrême point de l'Eurasie,

00:50:57 on pourrait dire,

00:50:59 est-ce qu'on est condamné à devenir,

00:51:01 je dirais de ce point de vue, on ne va pas parler

00:51:03 de politique pure, mais une puissance,

00:51:05 je dirais, de second ordre, mais enfin,

00:51:07 alors que nous avons réuni pendant des siècles ?

00:51:09 - En tout cas,

00:51:11 ce qui est sûr, c'est que donc,

00:51:13 ces pays qu'on a cités sont des pays qui sont

00:51:15 potentiellement pour certains producteurs de matériaux

00:51:17 et que donc, dans le rapport de force,

00:51:19 les choses vont se passer différemment. - Et vous demandez à les raffiner,

00:51:21 pardon. - Ah mais oui, ils le font déjà,

00:51:23 et du coup, ça va nous emmener à votre question juste après, bien évidemment,

00:51:25 mais je reboucle sur la question précédente.

00:51:27 Ils ne veulent plus vendre la matière première brute,

00:51:29 ils veulent vendre le matériau raffiné. Et c'est ce que fait

00:51:31 par exemple l'Indonésie, qui prend

00:51:33 exemple sur la Chine, qui l'a fait 25 ans plus tôt,

00:51:35 et qui en fait dit "moi je ne veux pas vendre mon nickel,

00:51:37 juste sorti de la mine,

00:51:39 je veux le vendre raffiné, et in fine, je me rêve

00:51:41 même en producteur de batteries".

00:51:43 Au fond,

00:51:45 on nous dit, le monde nous dit,

00:51:47 "vous, les français, vous ne vendez pas du raisin,

00:51:49 vous vendez du vin". Et c'est ça qui fait que vous avez un certain prestige,

00:51:51 c'est que vous vendez du vin de Bordeaux,

00:51:53 pas du raisin de Bordeaux. Et bien,

00:51:55 les Indonésiens disent "pareil, on ne va pas vendre le nickel,

00:51:57 on va vendre la batterie qui va être

00:51:59 en fait le raffinage

00:52:01 ultime, et la complexification ultime

00:52:03 du matériau inclus dans le produit fini".

00:52:05 Et donc c'est là qu'on voit effectivement cette désoxylentalisation,

00:52:07 c'est-à-dire en fait

00:52:09 un rapport de force qui est rééquilibré

00:52:11 entre acheteur et producteur,

00:52:13 et peut-être même qui se fait progressivement

00:52:15 à l'avantage du producteur,

00:52:17 parce qu'en un monde de ressources finies,

00:52:19 où certaines tensions sur les approvisionnements peuvent surgir,

00:52:21 le pays producteur peut presque choisir son pays acheteur.

00:52:23 Donc on voit un renversement des rapports de force.

00:52:25 L'Europe dans tout ça.

00:52:27 L'Europe a produit, il y a 150 ans,

00:52:29 170 ans, produisait

00:52:31 60% des métaux

00:52:33 de la consommation mondiale.

00:52:35 Aujourd'hui elle produit 3%.

00:52:37 - Il y a 170 ans ? - Voilà, en 1850.

00:52:39 - En 1850, c'est intéressant. - L'Europe représentait

00:52:41 60%, plus de 60% de la consommation mondiale

00:52:43 de matières premières, minérales et métalliques.

00:52:45 Aujourd'hui elle est tombée à 3%.

00:52:47 Qu'est-ce qui s'est passé entre-temps ? On a dit qu'on voulait être propre.

00:52:49 On a dit qu'on voulait préserver nos environnements.

00:52:51 On a dit qu'on voulait

00:52:53 avoir un air

00:52:55 respirable, ce qui est parfaitement légitime.

00:52:57 Sauf que cette matière première

00:52:59 qu'on continuait de consommer, c'était juste d'autres

00:53:01 pays qui les produisaient à notre place.

00:53:03 Et la mondialisation fait dans son oeuvre

00:53:05 la complexité des chaînes logistiques,

00:53:07 mais aussi

00:53:09 le grand génie des logisticiens

00:53:11 faisant en sorte que, quoi qu'on souhaite

00:53:13 avoir, quelqu'un serait à même

00:53:15 de l'apporter jusqu'à notre assiette

00:53:17 ou à notre porte-monnaie, parce que c'est la main invisible

00:53:19 des marchés. Et donc l'Europe s'est complètement

00:53:21 désinvestie et elle s'est

00:53:23 désindustrialisée. Donc au moment où on

00:53:25 reparle aujourd'hui de réindustrialisation

00:53:27 qui plus est verte, on parle de faire le

00:53:29 cheminement inverse de celui qu'on a fait

00:53:31 depuis 30 ans. Quand j'entends notre

00:53:33 ministre de l'économie, Bruno Le Maire, dire

00:53:35 sur le secteur des batteries, des voitures électriques,

00:53:37 on va faire comme les pays sud-américains.

00:53:39 On va remonter la chaîne de valeur pour

00:53:41 sécuriser la ressource

00:53:43 et produire les batteries. On est en train juste de se dire

00:53:45 "Excusez-moi, mais on va faire dans les 30 prochaines

00:53:47 années l'inverse de ce qu'on a fait les 30 précédentes"

00:53:49 où justement on laissait d'autres pays faire le job.

00:53:51 On reconstitue les filières qu'on a

00:53:53 complètement supprimées. Mais donc vous me demandez

00:53:55 que pèse l'Europe dans un contexte de

00:53:57 désindustrialisation

00:53:59 réelle alors ? L'Allemagne

00:54:01 surnage. - Réelle fait acter

00:54:03 depuis 30-40 ans. - L'Allemagne surnage

00:54:05 mais pour autant... - Surnage de moins en moins.

00:54:07 - On connaît ses

00:54:09 faiblesses. Et bien effectivement

00:54:11 l'Europe pèse moins qu'elle

00:54:13 ne pesait. L'Europe se sentir peut-être

00:54:15 pas si mal que ça. Encore une fois

00:54:17 son déclin est peut-être rendu inévitable

00:54:19 par le fait que vous avez juste entre la Chine et

00:54:21 l'Inde 2,8 milliards d'habitants

00:54:23 quand même, c'est-à-dire le tiers

00:54:25 de la population mondiale. Donc vous avez

00:54:27 un mouvement, une technologie des plaques géopolitiques

00:54:29 qui se déplace vers le Pacifique par la force des choses

00:54:31 dans lequel moi je trouve qu'on fait

00:54:33 bien d'être en Europe. Parce que alors tout seul dans notre

00:54:35 coin, nous Français, on serait à vendre

00:54:37 des découpes pour les Russes, pour les

00:54:39 Chinois et pour les Américains. - Oui on a

00:54:41 commencé à se vendre des découpes,

00:54:43 Guillaume Pitroum. Enfin, c'est un autre problème. Mais alors

00:54:45 justement, on va en parler, on va parler des Etats-Unis

00:54:47 parce que quid de l'Europe et quid des

00:54:49 Etats-Unis, c'est quand même intéressant.

00:54:51 Et après, je voudrais...

00:54:53 On va peut-être terminer

00:54:55 l'émission avec justement

00:54:57 le fait que

00:54:59 ce qui est extraordinaire, c'est que

00:55:01 quelles que soient nos préoccupations

00:55:03 écologiques et tout,

00:55:05 il y a ce que j'appelle les terrifiants pépins de la réalité.

00:55:07 On est obligé de tenir compte du niveau

00:55:09 de vie des gens et de comment ils vont bouffer.

00:55:11 On va en parler.

00:55:13 (Générique)

00:55:15 (Générique)

00:55:17 André Berkhoff. Chez Boursorama Banque, vous économisez en moyenne 114 paquets de pâtes en frais banquier par an. Vous pourriez donc survivre à 114 le lendemain de soirée, ou faire 114 colliers à 114 mamans, elles vont adorer, ou juste avoir 114 fois la flemme de faire à manger. Boursorama Banque fait économiser en moyenne 212 euros de frais banquier à ses clients, soit 114 paquets de pâtes par an. Et en ce moment, c'est pas rien. Boursorama Banque, LA banque qu'on a envie de recommander.

00:55:38 Estimation du prix moyen d'un paquet de pâtes de 1,86€ calculé selon la moyenne des prix observés au 27 juillet à Angers dans trois enseignes de grande consommation. En moyenne, Boursorama Banque fait économiser 212 euros à ses clients. Voir détail sur boursorama-banque.com.

00:55:48 A tout instant, écoutez Sud Radio en voiture, au travail, depuis votre smartphone. Installez l'application Sud Radio depuis le Google Play ou l'App Store.

00:55:58 Leclerc, bonjour. Bonjour. Alors bon, j'ai compté les grains sur vos grappes de raisins. Oui. J'en ai 28 sur la première, 50 sur la deuxième et 37 sur la troisième. Euh, vous voulez pas les manger plutôt ? Ah non, faut que je les classe par taille d'abord.

00:56:13 Du 5 au 7 septembre chez Leclerc, le kilo de raisin blanc est à 1,19€. À savourer dans l'ordre, ou pas.

00:56:20 Tout ce qui compte pour vous existe à prix Leclerc. Variété Italie à catégorie 1, origine Italie. Modalité magasin et drive participants sur www.e.leclerc.

00:56:28 Sud Radio Sarlat. 107.1. Sud Radio.

00:56:32 Bonne année ! Ben, on est en septembre. Eh oui, désolé. Avec les 4 mois offerts de la Poste Mobile, je suis complètement décalé. Quoi ? Ben oui, l'année est déjà terminée pour ma facture mobile. Donc, je profite de mon nouveau forfait dès maintenant, mais je commence à payer qu'en 2024.

00:56:45 Ouais, ben, bonne année ! Jusqu'au 24 septembre, profitez de 4 mois offerts et commencez à payer votre nouveau forfait SIM sans engagement seulement en 2024. Rendez-vous en bureau de poste ou sur lapostemobile.fr.

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00:57:18 Alors, t'as pris un appart meublé finalement ?

00:57:20 Eh non, j'ai juste un contrat d'énergie ENGIE.

00:57:22 Comment ça ?

00:57:23 Et ben si tu déménages, tu vas pouvoir mieux t'équiper.

00:57:26 J'ai comme une envie de faire mes cartons, tiens !

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00:57:44 L'énergie est notre avenir, économisons-la.

00:57:48 Bonjour, petite question sur vos chaussures de running.

00:57:51 Ben faut aller sur internet, y'a tout qui est indiqué.

00:57:53 Mais puisque je suis là, vous pourriez quand même me renseigner. C'est dingue d'être systématiquement renvoyé sur internet.

00:57:57 Eh oh, on est pas chez Sport 2000 ici.

00:57:59 Conseil d'expert, venez chez Sport 2000.

00:58:01 Jusqu'au 1er octobre, les chaussures de running ASICS GEL CONTENT 8, hommes ou femmes, sont à 49,99€ au lieu de 75.

00:58:09 Ça match.

00:58:10 Conditionnée liste des magasins participants sur sport2000.fr.

00:58:13 Ici Sud Radio.

00:58:17 Les Français parlent au français.

00:58:21 Je n'aime pas la blanquette de veau.

00:58:25 Je n'aime pas la blanquette de veau.

00:58:27 Sud Radio Bercov dans tous ses états.

00:58:31 Je ne suis pas le seul. Dématérialisation, guerre des métaux rares, guerre géopolitique, guerre économique.

00:58:39 Le monde est en train de changer complètement et on le voit, et à une vitesse absolument phénoménale.

00:58:45 Au point que, justement, Guillaume Pitron m'avait dit que le 27 septembre, vous rééditez aux éditions "Les liens qui libèrent", la guerre des métaux rares.

00:58:54 Parce que depuis, il est sorti il y a deux ans, je crois.

00:58:57 Il est sorti il y a cinq, six ans maintenant.

00:58:58 Ah cinq, six ans, oui. Alors il s'est passé beaucoup de choses en cinq, six ans.

00:59:02 Il s'est passé, c'est incroyable ce qu'il s'est passé.

00:59:04 L'Occident s'est réveillé. On a pris conscience que c'était le nouveau pétrole.

00:59:08 On a pris conscience que ces matériaux allaient devenir aussi importants que les hydrocarbures.

00:59:12 Qu'on n'accoucherait pas d'un monde avec plus de degrés, ce sont les accords de Paris, sans une extraction massive de ces matériaux.

00:59:20 Je rappelle quand même que pour respecter la date de 2035, date à laquelle en Europe on ne pourra plus vendre un véhicule neuf qui ne soit pas à 100% électrique,

00:59:30 plusieurs études ont conclu que pour tenir cet objectif, il va falloir ouvrir sur Terre, d'ici 2030, d'ici 2035, 300 à 400 mines de métaux.

00:59:40 300 à 400 mines.

00:59:42 Franchement, Guillaume Pitron, vous suivez ça bien.

00:59:44 Est-ce que c'est un objectif valable, souhaitable ?

00:59:48 2035, c'est demain. Nous sommes en 2023, dans 12 ans.

00:59:52 Est-ce que ça a un sens, surtout avec ce que vous avez dit vous-même par rapport aux voitures électriques, par rapport à la pollution, par rapport à tout cela ?

00:59:59 Moi, ça me paraît quand même assez surréaliste.

01:00:02 Churchill toujours. La voiture électrique est la moins mauvaise des solutions.

01:00:05 Et Dieu sait si elle n'est pas parfaite, mais il faut basculer vers l'électrique.

01:00:09 Pas le gros SUV électrique dans lequel je roule tout seul.

01:00:11 La mobilité partagée, la mobilité douce, la mobilité collective.

01:00:15 Ce sont des sujets qui ne sont pas assez abordés, qui touchent à notre comportement de consommateur.

01:00:21 Mais quant à la technologie elle-même, malgré tous ses défauts, je la préfère encore à la technologie thermique.

01:00:26 Pour autant, il va falloir ouvrir ses mines.

01:00:28 Et donc, je reviens au point, le sujet a tellement explosé ces dernières années avec la prise de conscience occidentale,

01:00:33 ce retard accumulé sur la Chine, d'une désindustrialisation, notamment dans le secteur de la voiture.

01:00:39 Qui produit aujourd'hui les batteries des voitures électriques ?

01:00:41 La Chine.

01:00:42 La Chine, 75% des batteries de voitures électriques sont produites par la Chine.

01:00:46 Qui produit l'essentiel, plus de la moitié des véhicules électriques dans le monde aujourd'hui ?

01:00:49 C'est encore la Chine.

01:00:51 Qui a déjà roulé dans une voiture à essence chinoise ?

01:00:56 Je ne serais même pas capable de vous citer une marque de voiture, de voiture thermique à essence chinoise.

01:01:00 Or, on va rouler demain en BYD, Build Your Dreams, la nouvelle marque chinoise qui est en train de faire un carton,

01:01:06 et qui en plus se vend beaucoup moins cher que ses homologues occidentaux.

01:01:08 Donc on a des millions d'emplois en France et en Europe sur la moteur thermique, pareil aux Etats-Unis.

01:01:13 On nous dit 2035, moi je suis très content avec 2035, mais on n'a pas les tenants de ces aboutissants-là.

01:01:19 C'est-à-dire, comment est-ce qu'on maîtrise la chaîne de valeur ?

01:01:21 Comment est-ce qu'on produit les matériaux ? Comment est-ce qu'on produit les batteries ?

01:01:23 Je ne sais pas si on va les mettre au chômage, j'espère que non, j'espère que...

01:01:27 Mais en tout cas, la domination occidentale sur ce secteur stratégique de l'industrie européenne,

01:01:31 et en particulier française et allemande, s'effrite.

01:01:34 Parce qu'il y a un changement technologique sur lequel les Chinois ont 20 ans d'avance sur nous,

01:01:38 et ils ont eu à venir ce changement technologique 20 ans avant nous.

01:01:40 - Guillaume Pétron ! - Ça s'appelle de la prospective, et on ne l'a pas faite.

01:01:42 - Alors Guillaume Pétron s'effrite ou s'effondre ? Franchement...

01:01:45 - Je ne saurais dire. Je ne voudrais pas me pré...

01:01:48 Voilà, il y a aujourd'hui, je crois, 7 à 8 millions d'emplois dans le secteur de la voiture...

01:01:52 - En Europe ? - En Europe.

01:01:54 Je n'ai pas suivi les chiffres, mais en tout cas ce qui est sûr,

01:01:57 c'est que 75%, plus de 50% des batteries, des véhicules aujourd'hui électriques,

01:02:02 qui sont déjà produits par la Chine, c'est un retournement complet,

01:02:05 compte tenu de la domination précédente de l'Europe sur ces sujets-là.

01:02:10 Et évidemment, ça rejoint la question de la désindustrialisation dont on avait parlé.

01:02:13 Donc les pays occidentaux en prennent conscience,

01:02:16 ils, tous azimuts, travaillent à réouvrir des mines en Europe,

01:02:20 ils veulent ouvrir des gigafactories en France, on commence à ouvrir des gigafactories,

01:02:23 c'est-à-dire des usines dans lesquelles on fabrique les batteries des véhicules électriques,

01:02:26 mais c'est également les nouveaux partenariats stratégiques avec des pays qui vont nous approvisionner en ressources,

01:02:31 et donc c'est tous ces sujets qu'il fallait évoquer, neuf qu'il fallait évoquer dans ce nouveau livre.

01:02:34 - Alors Guillaume Pitron, soyons factuels là-dessus,

01:02:37 on va ouvrir à Rouen, c'est un méga hub, effectivement, sur les batteries électriques.

01:02:41 Mais je me suis laissé dire que ce sont les Chinois qui vont venir,

01:02:45 non seulement organiser ça, mais le faire.

01:02:48 - Alors, j'ai plutôt entendu parler de, je crois, de Lance et de Dunkerque,

01:02:50 mais peut-être que c'est Rouen, mais Dunkerque étant surnommée la "batterie valet",

01:02:54 la valet des batteries, c'est un bien grand mot.

01:02:57 On va avoir... - Qui va avoir le pouvoir, enfin, qui va le faire ?

01:03:00 - Il va y avoir des entreprises françaises, il va y avoir des entreprises taïwanaises,

01:03:03 et il va y avoir, à l'échelle du continent européen, c'est certain,

01:03:07 et peut-être en France, des acteurs chinois et américains.

01:03:10 Le président Macron aimerait bien avoir Tesla sur le territoire français pour créer une Gigafactory.

01:03:15 C'est pas du savoir-faire français, c'est pas un actionnariat français,

01:03:18 c'est un actionnariat qui serait américain.

01:03:20 Pareil pour les usines des groupes BYD et CATL,

01:03:25 qui sont des groupes chinois et qui sont les deux premiers producteurs de batteries au monde, aujourd'hui.

01:03:31 Des projets de Gigafactory portés par ces groupes chinois,

01:03:34 avec des intérêts chinois à leur porte, eh bien, ils existent en Europe.

01:03:38 Et donc, effectivement, on aura des Gigafactory en Europe,

01:03:41 ce ne seront pas forcément des Gigafactory "made in France" ou "made in Union Européenne".

01:03:48 C'est le grand basculement, le basculement des économies mondes.

01:03:53 Je vous rappelle que l'ère de l'après-charbon, qui était dominée par l'Angleterre victorienne,

01:03:59 eh bien, ça ouvre la voie à une domination américaine,

01:04:03 puisque les américains sont capables de maîtriser la technologie du pétrole.

01:04:06 Le pétrole est la technologie, puisqu'il est extrait sur le sol et parce qu'il maîtrise le moteur thermique.

01:04:10 Là, nous basculons dans une nouvelle économie monde, un nouveau basculement,

01:04:15 où l'après-pétrole est fait de ces matières premières,

01:04:17 et ceux qui tiennent ces matières premières, ce ne sont plus les anglais, ce ne sont plus les américains,

01:04:20 ce ne sont plus les saoudiens, ce sont les chinois.

01:04:21 - C'est fou parce que, vous voyez, en retrassant ce que vous retracez, on retrace l'histoire des empires.

01:04:25 - Absolument.

01:04:26 - L'Empire romain, l'Empire austro-hongrois, l'Empire vénitien, l'Empire anglais, français, etc.

01:04:32 C'est absolument fascinant, cela.

01:04:35 Et ce qui est intéressant, et je crois que le hiatus est là,

01:04:39 c'est-à-dire entre ceux qui racontent effectivement ce qui se passe,

01:04:42 et c'est bien, on ne va pas faire une question de morale, là, c'est une question de réalité,

01:04:46 et puis ceux qui disent "non mais tout va bien, madame la marquise,

01:04:49 circulez, il n'y a rien à voir, etc."

01:04:51 Vous savez, c'est intéressant parce que vous avez appelé deux fois Guillaume Pitron la même image,

01:04:55 l'une pour les voitures électriques et l'autre pour le nucléaire.

01:04:58 Voiture électrique, voilà, c'est Churchill, hein, le pire à l'exception de tous les autres.

01:05:03 Vous avez dit ça pour le nucléaire, vous avez dit ça pour la voiture électrique.

01:05:06 Est-ce qu'au fond, aujourd'hui, on est, en tout cas, que ce soit pour l'un ou pour l'autre,

01:05:11 dans la nécessité de dire "écoutez, si vous avez une expérience alternative,

01:05:16 parce qu'il y a l'économie, il y a les gens, de quoi vont vivre les gens,

01:05:20 on est devant, effectivement, une espèce de choix cornelien, pas du tout.

01:05:24 Mais j'ai l'impression que, en fait, je veux dire, on a l'impression que le réel frappait à la porte,

01:05:30 on a l'impression qu'on a un peu fermé portes et fenêtres, et puis là, la porte s'est enfoncée.

01:05:35 Et que le réel est là.

01:05:37 - Le réel est là, et il va probablement coûter beaucoup plus cher que ce qu'on croyait.

01:05:41 - Ah oui, en quel sens ?

01:05:42 - Plus cher écologiquement, puisque tout à l'heure, votre point, c'était aussi,

01:05:44 mais je crois, comment est-ce qu'on va se payer ce monde-là ?

01:05:48 Je vous rappelle qu'il y a eu un rapport qui a été produit récemment par Jean-Pierre Zaniferri,

01:05:52 notamment, sur le coût de la transition énergétique en France,

01:05:55 où il a été calculé qu'il faudra trouver 3000 milliards d'euros...

01:06:00 - D'ici combien ?

01:06:01 - Attendez, que je ne dise pas de bêtises, je crois que c'est 3000 milliards d'euros d'ici 2030,

01:06:04 pour pouvoir financer la transition énergétique.

01:06:07 - 3000 milliards d'euros en 13 ans, oui, c'est ça.

01:06:10 - En 2030, en 7 ans.

01:06:11 - Ah pardon, en 7 ans, oui.

01:06:13 - Je ne crois pas me tromper sur ce chiffre, j'espère ne pas me tromper,

01:06:16 mais je crois bien que c'est ce chiffre de 3000 milliards,

01:06:18 ou à moins que ce soit 300 milliards.

01:06:20 Je vous avoue que j'ai... Excusez-moi André Bercoff, j'ai comme un doute à l'instant où vous me parlez.

01:06:22 Mais en tout cas, ce sont des chiffres qui sont absolument colossaux.

01:06:24 La question, c'est qui paye pour ça ?

01:06:26 Comment est-ce que notre fiscalité en France va tenir compte de ces surcoûts annoncés,

01:06:32 et va le faire de façon juste, à l'heure où on discute, y compris chez les Gilets jaunes,

01:06:37 de la question de savoir qui paye pour la transition énergétique ?

01:06:40 Je vous rappelle que les Gilets jaunes, c'est des gens qui sortent dans la rue

01:06:42 pour dire "quelques centimes de plus à la pompe à essence pour les reverser pour la transition énergétique",

01:06:46 c'est pas à nous de le payer.

01:06:48 - Bien sûr. - Donc c'est, excusez-moi de le dire,

01:06:50 - Surtout que l'on n'a pas le choix. - le premier soulèvement social de la transition énergétique,

01:06:53 dans lequel on discute dans la rue, et on ne discute pas toujours d'ailleurs,

01:06:56 de la question de savoir qui paye pour ce changement technologique.

01:07:01 Eh bien, demain la voiture électrique a risque de coûter plus cher,

01:07:04 enfin elle coûte déjà aujourd'hui plus cher,

01:07:06 et elle risque de continuer à coûter plus cher que la voiture thermique.

01:07:09 Il va y avoir évidemment des coûts supplémentaires,

01:07:13 ça va être inflationniste.

01:07:15 Comment est-ce que notre politique fiscale tiendra compte de cela,

01:07:18 pour faire de la transition une transition juste,

01:07:20 y compris jusqu'à la question de savoir si c'est les pauvres encore qui extraient les matériaux,

01:07:23 ou les riches qui en profitent.

01:07:25 - Oui, comme ça se passe au démocratique ou ailleurs. - Ça pose des questions démocratiques.

01:07:28 En tout cas ça pose des questions de pouvoir d'achat.

01:07:30 Et peut-être que le monde plus vert sera un monde plus cher,

01:07:33 et que des troubles de ce point de vue là sont à attendre,

01:07:36 si jamais on ne pilote pas bien sur le plan de la répartition de l'effort,

01:07:39 y compris financier, sur ce changement technologique.

01:07:42 - Les nouveaux mouvements sociaux à l'ère, effectivement,

01:07:45 de la révolution énergétique, de la transition énergétique,

01:07:48 sont absolument fascinants.

01:07:51 C'est, allez, on peut le dire une nouvelle lutte des classes,

01:07:53 mais à l'échelle mondiale.

01:07:55 - Alors, en tout cas à l'échelle d'un pays, ça c'est sûr,

01:07:58 enfin je pense qu'en tout cas en France on voit des tensions déjà apparaître.

01:08:01 À l'échelle mondiale, ce que l'on peut voir dans d'autres pays,

01:08:05 alors soit ce sont des frictions entre ceux qui vont devoir payer le coût de la mine,

01:08:09 300 à 400 mines, multipliées par le nombre de personnes qui vivent autour,

01:08:13 l'impact sur les écosystèmes, même s'il va être,

01:08:16 en tout cas on peut l'espérer, limité, si les technologies s'améliorent.

01:08:20 Ça, ça va être évidemment une répartition de l'effort

01:08:23 entre ceux qui vont payer pour ce coût minier là,

01:08:25 et puis ceux qui vont en profiter.

01:08:27 Et puis également, et j'y reviens, et ça c'est vrai qu'on fait de la géopolitique,

01:08:30 mais c'est passionnant, face à la classe moyenne française,

01:08:33 si tant est qu'elle existe encore, il y a une classe moyenne indonésienne

01:08:37 qui dit "mais moi ce minerai, je n'ai pas envie de le vendre aux français à bas prix,

01:08:41 je veux que les taxes soient élevées sur sa vente,

01:08:45 je veux qu'il y ait des voitures électriques qui soient made in Indonesia,

01:08:49 et moi pourquoi ? Parce que moi je veux pouvoir jouir,

01:08:51 et je veux pouvoir me faire prendre en photo devant la tour Eiffel en vacances

01:08:54 parce que j'aurai le pouvoir d'achat pour cela.

01:08:56 Donc ici il y a une question de qui va tirer le meilleur parti

01:08:59 de cette nouvelle donne technologique,

01:09:01 et des nouveaux objets, des objets du désir,

01:09:03 on appelle les voitures électriques.

01:09:05 - Je veux choisir mes clients et je veux être aussi consommateur que vous

01:09:07 qui l'avez été pendant... - Absolument !

01:09:09 Et donc il y a un rééquilibrage,

01:09:11 nous vivons dans ce monde-là,

01:09:13 où nous serons moins importants à l'avenir

01:09:16 que nous l'avons été ces cent dernières années.

01:09:18 - Merci Guillaume Pitreau, en tout cas vraiment,

01:09:20 à retenir, à écouter, à enregistrer, à méditer,

01:09:24 et je rappelle que le 27 septembre sort une édition "Revue et Corrigée"

01:09:27 de "La Guerre des métaux rares",

01:09:29 et augmenter bien sûr des liens qui libèrent,

01:09:32 lisez ce livre !

01:09:34 - Merci beaucoup d'avoir été avec nous !

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