Avec Fabien Choné, Cofondateur et Directeur Général Délégué de Direct Énergie et Fabien Gay, Sénateur PCF de Seine-Saint-Denis
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00:00 - La suite du coût de la vie, de la cherté de la vie,
00:04 des difficultés pour les uns et les autres de finir les fins de mois,
00:08 et même difficultés dès le 10 du mois.
00:11 Je pose une question parce que le prix d'électricité,
00:15 je rappelle les augmentations, février +15%, août +10%,
00:19 et puis si rien ne se passe, à la fin du buquet fiscal,
00:24 on sera en 2024 à +65% l'augmentation du prix d'électricité.
00:28 Donc faut-il sortir du marché européen d'électricité ?
00:31 Comment est fixé le prix ?
00:32 Je voudrais qu'on aille un peu plus en profondeur,
00:35 parce qu'il est bon de savoir, il est bon de comprendre.
00:40 En fait, nous ne payons pas le prix normal d'électricité.
00:47 C'est-à-dire que quand on fabrique,
00:51 l'électricité, elle est nucléaire, d'origine nucléaire,
00:54 elle est d'origine hydraulique, elle est d'origine renouvelable,
00:57 il y a un coût de production, comme pour tout !
00:59 Comme pour tout !
01:00 On devrait pouvoir payer notre électricité en fonction du coût de production,
01:05 ce qui n'est pas le cas.
01:06 Alors pour en parler, nous avons deux intervenants,
01:09 et je suis très heureux de les recevoir.
01:11 Fabien Chaunet, bonjour.
01:13 - Bonjour.
01:13 - Vous êtes cofondateur et ex-directeur général délégué de DirectEnergie.
01:16 - Absolument.
01:18 - Et avec nous, Fabien Gué, qui est sénateur communiste de Seine-Saint-Denis.
01:21 Bonjour.
01:21 - Bonjour.
01:22 - Bonjour à tous les deux.
01:23 Alors, alors, est-ce que, pourquoi est-ce que nous ne payons pas,
01:28 je vous pose la question, l'électricité à son juste prix ?
01:31 Qui veut commencer ?
01:32 Fabien Chaunet ?
01:33 - Alors, je suis étonné par la question même,
01:36 parce que vous avez l'air de connaître le coût de production de l'électricité.
01:41 C'est beaucoup plus compliqué qu'il n'y paraît.
01:43 - Oui, mais le test était un coût de production.
01:45 - Oui, mais bien sûr que c'était un coût de production.
01:47 Ce qu'il faut savoir, à mon avis,
01:48 ce qu'il faut savoir pour commencer le débat sainement,
01:51 c'est savoir pourquoi est-ce qu'on envisage aujourd'hui de sortir du marché européen de l'électricité.
01:54 Parce qu'on a vu le marché européen s'envoler,
01:56 comme un thermomètre de s'envoler quand on a une fièvre.
01:58 Et on s'est dit, nos factures s'envolent,
01:59 donc c'est forcément de la faute du marché européen de l'électricité.
02:02 Ce qui est totalement faux, je vais vous le démontrer après.
02:04 Pour comprendre le problème, pourquoi nos factures s'envolent ?
02:07 Pour essayer de traiter le problème.
02:08 Nos factures s'envolent pour une raison simple.
02:10 C'est qu'il y a encore une dizaine d'années,
02:12 en France, on avait un parc nucléaire qui produisait environ 400 à 420 TWh d'électricité.
02:17 Donc 420 milliards de kWh.
02:19 L'année dernière, donc l'année la pire,
02:22 le parc de production nucléaire français n'a produit que 280 TWh.
02:26 Donc 140 milliards de kWh en moins.
02:28 Comment on les a remplacés ces kWh ?
02:30 On ne les a pas remplacés par le renouvelable,
02:32 qui ne produit pas en fonction de ce dont on a besoin, comme vous le savez.
02:34 On les a remplacés au niveau France, mais également au niveau européen.
02:37 Et de ce point de vue-là, le marché européen nous a aidés à les remplacer
02:40 avec de la production essentiellement au gaz.
02:42 Malheureusement, ces problématiques sur notre parc de production nucléaire
02:45 sont arrivées la même année où les prix du gaz se sont envolés,
02:48 pour les raisons que vous connaissez parfaitement, la crise ukrainienne notamment.
02:51 Et donc, on a été obligés de remplacer de l'électricité produite à très bas coût,
02:56 le nucléaire, par une électricité produite exceptionnellement à très haut coût.
03:01 Ça fait combien 140 milliards de kWh quand on remplace le nucléaire vers du gaz ?
03:06 Le nucléaire, c'est quelques dizaines d'euros par mWh.
03:09 Le gaz, l'année dernière, c'était quelques centaines,
03:11 multiplié par deux avec le rendement des centrales à gaz.
03:13 C'est plusieurs centaines d'euros par mWh de plus,
03:17 multiplié par 140 millions de mWh.
03:20 Ça a coûté plusieurs dizaines de milliards d'euros, rien que sur l'année 2022 en plus.
03:24 D'ailleurs, vous le voyez dans les comptes d'EDF.
03:26 EDF a noté 30 milliards de plus de pertes en 2022 que ce qu'il escomptait en 2021,
03:31 où déjà la production n'était pas terrible.
03:33 Ces 30 milliards d'euros, il faut bien que quelqu'un les paye.
03:37 Sur 30 millions de foyers, ça fait 1000 euros par foyer.
03:40 Il faut bien que quelqu'un les paye, c'est ça le problème.
03:42 - Moi, je trouve votre question très bonne, au contraire.
03:46 Je ne veux pas dire à nos auditrices et aux auditeurs qui nous écoutent
03:49 que tout vient du marché européen de l'électricité.
03:53 Il y a 20 ans, libéralisation du secteur de l'énergie,
03:56 la casse du service public d'EDF, qui fonctionnait très bien,
03:59 qui produisait, transportait, distribuait,
04:01 et l'émergence de facturateurs, moi j'appelle des requins de l'énergie,
04:06 qui ne produisent rien, mais qui vous facturent,
04:09 qui sont nourris à l'arène.
04:11 C'est l'obligation à EDF de donner à 25% de sa production nucléaire
04:18 au prix de 42 euros, et qui l'ont vendue l'an dernier.
04:22 Ces requins, 600, 700, 800 euros le mégawatt-heure.
04:26 - C'est-à-dire qu'il y a des entreprises qui ne font rien, qui ne produisent rien,
04:30 qui achètent l'électricité à un certain prix,
04:33 et qui revendent cette électricité 10 fois le prix.
04:37 - Voilà, c'est comme si vous étiez boulanger,
04:40 que vous faisiez des chocolatines, et que moi je m'installais dans votre rue,
04:43 je ne produisais rien, vous avriez l'obligation de me vendre
04:46 un quart de vos chocolatines à un euro, je leur vendrais 5.
04:49 Voilà, tranquillement, on fait du bénéfice.
04:52 Et après il y a le marché européen de l'électricité.
04:55 D'ailleurs, moi je combats l'idée que ce marché européen est immuable.
05:00 Pourquoi ? Parce qu'il a été créé en 97 avec la libéralisation du secteur de l'énergie,
05:05 mais par exemple les interconnexions, elles, elles datent de 1967.
05:09 Donc on échangeait l'énergie avec nos voisins européens,
05:12 bien avant le marché européen.
05:15 Si on en sort, ne vous inquiétez pas, moi je suis pour qu'on gagne
05:18 un système de solidarité comme l'an dernier.
05:20 Ce que vous dites est vrai,
05:24 nous avons eu un problème à produire de l'énergie.
05:26 - On a encore un problème, il n'est pas résolu.
05:28 - Il est en train de se résoudre bien, voilà.
05:31 - Et donc on a eu besoin d'électricité étrangère.
05:33 - Mais on aurait pu, on aurait pu, on a été exportateur.
05:36 Dernière chose, on a un problème, c'est qu'on paye en réalité,
05:39 non pas le coût, vous avez raison,
05:41 mais le prix de l'Europe libérale et des traders.
05:44 Par exemple, on a une énergie la plus décarbonée,
05:47 70% nucléaire et de l'hydraulique.
05:50 Par exemple, on estime, c'est vrai que c'est difficile,
05:53 on estime par exemple que la production nucléaire du mégawatt-heure,
05:56 on va dire aux alentours de 50 euros.
05:59 D'accord ? Entre 48 et 52, il y a un débat.
06:01 50. Quand on échange l'an dernier le même mégawatt-heure,
06:05 1000 euros sur les marchés en août 2022,
06:09 qui prend les 950 euros de différence ?
06:11 Les traders. C'est ça la question.
06:13 - Mais non. - C'est ça la question.
06:14 - Alors, réponse était après sur le marché européen.
06:17 - Vous avez la réponse à votre question, c'est pas le même mégawatt-heure.
06:19 - Ah bon ? - Particulièrement, c'est pas le même mégawatt-heure,
06:21 puisque vous savez que le mégawatt-heure qui a été vendu 1000 euros,
06:22 c'est un mégawatt-heure qui a été produit à partir de gaz,
06:25 puisqu'il correspond exactement au prix de la transformation du gaz en électricité,
06:28 et donc c'est pas un mégawatt-heure nucléaire.
06:29 Donc vous avez forcément la réponse à votre question.
06:31 Par rapport à tout ce que vous avez dit, évidemment, tout ça est complètement faux.
06:35 - Non mais il y a des faits. - Non mais je vais en parler des faits.
06:38 - On peut dire faux, mais il faut un peu les défaits.
06:40 - Je vais citer un rapport sénatorial, monsieur le sénateur,
06:43 qui a été rédigé par deux sénateurs, dont vous-même,
06:45 qui cite très clairement les faits en matière de fraude à l'arène.
06:48 Vous avez rédigé ce rapport, vous l'avez co-signé,
06:51 et vous avez, dedans ce rapport... - Non, je l'ai fait.
06:53 C'est moi qui l'ai fait. - Oui, vous l'avez fait.
06:54 - Avec ma collègue Dominique Escrocy, c'est ça.
06:56 - Vous avez abouti à la conclusion
06:58 qu'il y a quelques très rares opérateurs qui ont abusé,
07:01 ou qui ont potentiellement abusé de l'arène.
07:03 - 72 acteurs alternatifs sont une fentelle.
07:06 - Mais non, monsieur le sénateur, je ne peux pas vous laisser dire des fake news.
07:09 - Non, non, non, mais ça c'est ça.
07:10 - 72% des fournisseurs alternatifs, effectivement, ont payé un complément de prix.
07:15 - Une amende. Ça s'appelle une amende, monsieur Bordel.
07:17 - Mais non, pas du tout. Un complément de prix.
07:19 - Complément de prix, c'est le nom assez sympa...
07:22 - Est-ce que je pouvais expliquer ce que c'est que le complément de prix ?
07:23 - C'est le nom assez sympa, mais c'est une amende.
07:26 - Pas du tout. Le complément de prix numéro 2 peut potentiellement être une pénalité,
07:30 c'est pas une amende, c'est pas une contravention.
07:31 Le CPI 1, comme on l'appelle, le complément de prix, c'est une régularisation.
07:34 Les fournisseurs alternatifs demandent à EDF du nucléaire en fonction de leur prévision de portefeuille.
07:39 Je finis, je finis. Cette prévision de portefeuille ne peut pas être juste,
07:42 et donc c'est une régularisation en post-territorie qui a effectivement fait l'objet d'un volume de...
07:46 - Fabien Chonet, est-il vrai ?
07:48 - Est-il vrai que ces opérateurs...
07:50 - Non, c'est une amende.
07:52 - C'est écrit dans votre rapport, monsieur le sénateur.
07:55 - Fabien Chonet, attendez, je vais vous poser la question.
07:57 Est-il vrai que l'électricité que vous revendez...
08:01 - Je suis plus fournisseur d'électricité, mais que vous revendez...
08:05 - Ceux qui sont toujours fournisseurs d'électricité,
08:08 paient cette électricité à un certain prix,
08:11 40 euros le mégamotor,
08:13 est-il vrai que cette électricité est revendue 500 euros ?
08:16 - Mais Jean-Jacques Bourdin, vous êtes sérieux avec cette question ?
08:18 Évidemment c'est faux !
08:19 - Ah bon ? - Évidemment c'est faux !
08:20 - Et vous la revendez combien ? - Combien ?
08:22 - Mais non, mais...
08:23 - Parce que les auditeurs... - Combien la revendent-ils ?
08:26 - Au niveau du tarif réglementé d'électricité,
08:28 2 EDF, réglementés par l'État,
08:30 plus ou moins X% en fonction des offres qu'ils font.
08:31 - C'est-à-dire combien ? - Combien ?
08:33 - Combien revendent-ils ? - En moyenne.
08:36 - Le boulanger qui est chez Total Énergie
08:37 et qui a vu sa facture multipliée par 10, combien ?
08:40 - Mais il a vu sa facture multipliée par 10,
08:41 qu'il soit chez la fournisseure à attentifs ou chez EDF, vous le savez.
08:44 - Non, ceux qui sont au marché...
08:46 - Mais où est le tarif réglementé qui a été cité ?
08:48 - Chez EDF aussi, si vous n'êtes pas au tarif réglementé.
08:50 - Oui. - Oui.
08:51 - Mais si vous êtes au marché, EDF au moins l'a produit.
08:53 Mais combien un boulanger qui a vu sa facture augmentée par 10,
08:58 vous le payez 40€ pour 70% de l'énergie que vous fournissez ?
09:03 - Non, justement, non, pas 70, 50. - Si, 70% de l'énergie que vous revendez
09:08 et vous l'avez achetée au prix de 40€,
09:10 combien vous la revendez ?
09:11 C'est simple comme question.
09:12 M. Bourdin vous le donne.
09:13 Et lorsque vous avez des factures qui font x10, x15
09:17 depuis l'an dernier, combien ? Dites-nous !
09:19 Parce que ça c'est la réalité que vive...
09:20 - Je ne vais pas vous dire combien en euro par équateur, ça n'a aucun sens,
09:22 ça dépend de la situation des boulangers, ça dépend de l'Europe.
09:24 Ce que je peux vous dire aujourd'hui,
09:25 c'est que les fonds qui sont à attentifs que vous accusez de frauder,
09:28 eux ne gagnent pas énormément d'argent sur cette affaire-là.
09:30 Certains même ont fait faillite, et vous le savez.
09:32 - Vous savez combien d'amendes, M. ? - Vous l'avez citée, vous le savez tous.
09:34 - Combien de CP1 ? Allez, disons-le.
09:36 - C'est pas une amende, c'est une régularisation.
09:38 - Ouais, une régularisation.
09:39 - Combien ? En pleine crise énergétique,
09:44 alors que les gens ont vu leurs factures augmenter de 15 et de 10 %,
09:49 que les gens arrivent, pour 15 millions d'entre eux,
09:51 à ne plus pouvoir se chauffer dignement.
09:55 Vous savez combien le complément de prix que j'appelle l'amende ?
09:58 Plus d'un milliard six. Un milliard six.
10:00 Et les mêmes, M. Bourdin, ils ont touché de l'argent public
10:05 pour faire le bouclier tarifaire près de 40 milliards d'euros entre les deux.
10:08 - Mais non, M. le Sénateur, vous parlez tout le temps pas en France.
10:10 - Mais oui ! Mais c'est ça la réalité.
10:12 - Parce que sinon, je vais rien en dire.
10:14 - Donc c'est la réalité. Donc il y a une régularisation d'un milliard six.
10:17 - Très bien. - Les mêmes ont touché de l'argent public.
10:20 - Vous allez répondre, juste après la pub, vous allez avoir la parole.
10:23 Et puis quand même, je voudrais m'intéresser, bon,
10:26 au marché européen de l'électricité. Est-ce qu'il faut en sortir ou pas ?
10:29 - Oui. - Il y a des discussions qui vont être ouvertes à nouveau au mois d'octobre,
10:33 puisque en juin, ça a échoué. Nous sommes en opposition avec l'Allemagne.
10:37 Le gouvernement semble se battre et vouloir même presque imposer ses...
10:43 D'ailleurs, il y a eu menace d'Agnès Pannier-Unaché, qui dit
10:46 "On va imposer nos propres règles nationales".
10:48 Mais tout le monde n'est pas d'accord.
10:51 Il y a, par exemple, une position ambigüe des écologistes français.
10:55 On va en parler avec Fabien Guay. Il est 9h47.
10:59 - Alors, faut-il sortir du marché européen de l'électricité ?
11:02 D'abord, je vous ai promis, Fabien Chaunet, allez-y, vous avez la parole,
11:05 pour répondre à ce que disait Fabien Guay tout à l'heure.
11:07 Puis ensuite, j'ai une question à vous poser. Allez-y.
11:10 - Moi, ce que je voudrais dire d'abord, c'est qu'il faut bien dissocier
11:13 les fournisseurs et les producteurs. C'est deux activités différentes.
11:15 Fabien Guay dit que les fournisseurs, c'est des producteurs de factures.
11:18 Moi, j'aimerais savoir ce qu'aujourd'hui les français achètent directement en producteur.
11:21 Quasiment rien. Il y a toujours les fournisseurs et les producteurs.
11:24 - Mais EDF est producteur ! - Oui, il est producteur,
11:27 mais il est producteur en monopole nationale sur le nucléaire.
11:30 Donc c'est normal, si on veut de la concurrence dans la fourniture,
11:32 qui est nécessaire pour tous les développements de services et de conseils.
11:35 - Mais pourquoi la concurrence ? A quoi ça sert ? Parce que EDF, pourquoi ?
11:37 - Eh bien, pourquoi on fait de la concurrence dans tous les autres domaines ?
11:39 Pourquoi on n'achète pas directement aux producteurs ?
11:41 - Mais ça fait 15 ans que vous avez de la règle. - Est-ce que je peux finir, M. Schenatter, s'il vous plaît ?
11:44 Quels sont les producteurs qui vendent directement leurs produits aux français ?
11:47 Mais c'est très, très rare ! Donc pourquoi est-ce que ça ne peut pas paraître dans l'électricité ?
11:50 Dans l'électricité, le fournisseur, il a un rôle important de conseil,
11:53 de service auprès du consommateur. Il gère son accès au réseau.
11:55 Il a un rôle très important. Et en plus, la production nucléaire n'est qu'une partie de la production qui est au monopole.
11:59 Donc il faut ouvrir la production nucléaire pour que tous les fournisseurs puissent proposer leurs services
12:02 et bénéficier, et que les consommateurs bénéficient de la concurrence.
12:04 Après, dire que les fournisseurs sont des voleurs, des producteurs de factures,
12:07 qui s'arnaquent l'arène, qui s'arnaquent le bouclier tarifaire, tout ça,
12:10 évidemment, c'est des fake news, et qui servent un objectif qui est, de mon point de vue, pas nouveau.
12:16 - L'arène, en 2010, c'est la loi NOM qui a fait l'arène,
12:22 qui a permis d'accéder aux nucléaires historiques, réguler aux nucléaires historiques,
12:26 donc devait permettre... - Accéder à ses fournisseurs...
12:29 - À ses fournisseurs pour accélérer la libéralisation du secteur de l'énergie,
12:32 et permettre la concurrence. Il y avait un contrat, ça devait finir en 2010.
12:36 - Est-ce que la concurrence, ça fait baisser l'épaule ?
12:38 - Alors, pas du tout, mais... - Oui, mais oui, mais en fait, il faut regarder le scénario,
12:41 il faut regarder, c'est un contrat factuel, vous l'avez pas !
12:43 - Est-ce que je peux aller au bout de ma question ?
12:45 Ça devait permettre à ces acteurs alternatifs d'investir dans la production.
12:49 - Oui. - Lesquels l'ont fait ? Combien ?
12:51 - Plusiement tous. - Ah ah ah !
12:53 - Mais regardons les chiffres ! - Vous faites le criant à tout le monde !
12:55 - Il y a une fake news, il y a une fake news, mais regardons les chiffres !
12:57 - En partant de l'énergie et l'énergie, tous les ans, jamais on n'investit !
13:00 - Est-ce qu'on a pu prevenir dans le nucléaire ? Est-ce qu'on a pu investir dans le nucléaire ?
13:02 DirectEnergie a proposé 600 millions d'euros pour le faire, ça a été refusé.
13:04 Est-ce qu'on a pu investir dans le charbon et le ch'tul ? Vous savez que non.
13:07 Est-ce qu'on a pu investir dans le gaz ? 75% des... - Bon, on va payer l'argent...
13:10 - 75% des centrales à gaz ont été investies par des fournisseurs alternatifs. - D'accord. Moi je peux être coupé...
13:13 - Dans le renouvelable, plus de 88% des renouvelables ont été investis par des fournisseurs alternatifs.
13:17 Donc la réponse à la question de renouvelable, tout ce qui a été possible, tout ce qui a été possible a été fait.
13:21 - Dans le renouvelable, oui, mais vous savez qu'il faudrait avoir un débat d'une heure.
13:24 - Il faudrait avoir un débat d'une heure, parce que... - Oui, ça c'est sûr.
13:27 - Il y a entre ce qu'est le producteur et ce qu'est ensuite les certificats d'origine.
13:32 - Bon, vous savez... - Ça a rien à voir, hein. Ça a rien à voir.
13:34 - C'est un totalement... - Bon, et donc en fait, le facturateur, le facturateur...
13:38 Le facturateur, aujourd'hui, n'a quasiment jamais investi dans la production nucléaire.
13:43 - C'est faux. La grande majorité de ces pays... - C'est faux.
13:45 - J'ai une question. Répondez-moi très court. - Les chiffres sont là, hein. Il reste 3 minutes.
13:48 - Répondez-moi très court. Une question. - Est-ce que, oui ou non, il faut sortir du marché européen de l'électricité ?
13:53 - Bien sûr que non ! Pour une raison simple, c'est que le problème que nous avons,
13:55 le problème que nous avons, il vient du manque de production nucléaire.
13:57 Le manque de production nucléaire, je le finis dans ce point-là, il vient de quoi ?
13:59 Il vient, un, du fait qu'on est obligé de faire des grands carénages, donc de la grande maintenance,
14:02 qui prend du temps et qui nuit à la disponibilité.
14:04 - Mais alors, comment va-t-on financer ? Mais j'ai compris ! Mais comment va-t-on financer le développement d'un mine nucléaire ?
14:09 - Mais le marché... Mais malheureusement, les prix vont devoir augmenter. C'est ce qui commence à se faire.
14:12 - Ah bon ? - Mais oui, malheureusement, parce qu'il faut réinvestir.
14:14 - Jusqu'à maintenant, l'augmentation des prix n'a pas servi au réinvestissement, hein.
14:19 - Mais quelle augmentation des prix ? Les prix ont été politisés par les différents gouvernements sexuels depuis 20 ans.
14:22 EDF en est plein. Tous les ans, EDF s'est plein du fait qu'on a politisé les tarifs.
14:26 C'est pour ça qu'aujourd'hui, on arrive dans une situation où on n'a pas suffisamment investi,
14:29 et dans le parc de production nucléaire, il n'est pas suffisamment performant.
14:31 - Pas bien gué. - Ça n'a rien à voir avec le marché européen de l'électricité qui nous assure la guerre.
14:35 - Est-ce que je peux en placer une ? - Allez.
14:37 - Oui, il faut sortir du marché européen de l'énergie. D'abord, il faut une action politique, comme les Espagnols...
14:41 - Est-ce que vous soutenez le gouvernement, là ? - Comme les Espagnols et les Portugais...
14:43 - Est-ce que vous soutenez ? - Attendez, je vous réponds.
14:45 - Oui. - Comme les Espagnols et les Portugais qui ont obtenu une dérogation, il faut nous aussi dire, nous, nous avons la volonté
14:51 que nous payons le prix au coût de production, et nous avons l'énergie la plus décarbonée possible, et la moins chère.
14:59 Donc je ne vois pas pourquoi on continuerait à rester dans un système qui lie le prix de l'élec au gaz. C'est complètement faux.
15:05 Et la deuxième chose, c'est qu'il faut sortir du marché européen de l'énergie, parce qu'aujourd'hui,
15:10 que vous ayez l'énergie la plus décarbonée, comme nous, ou que vous ayez l'énergie, je vais dire, au fuel et au gaz,
15:16 c'est-à-dire le plus sale, pour la question environnementale, comme à la fin, tout le monde paye le même prix,
15:22 eh bien, ça ne pousse pas les pays à sortir, évidemment, et à décarboner leur énergie.
15:30 - Mais vous n'allez pas néguer, on sera obligés de payer l'électricité toujours très chère, pour l'investissement nécessaire dans le nucléaire, par exemple.
15:36 - Eh bien, bien sûr qu'il faut investir, mais moi, je suis pour le retour un grand service public. Pourquoi ?
15:42 Quand vous avez un grand service public et un monopole, vous avez une entreprise intégrée.
15:46 Quand vous investissez dans la production, c'est la distribution, le transport qui permet ces investissements.
15:51 - Mais vous avez mis de la nuque, les écologistes ne veulent pas qu'EDF reprenne la main, vous le savez bien.
15:56 - D'accord, mais je suis en désaccord avec eux. Moi, je suis pour créer un grand service public.
15:59 D'ailleurs, je vous annonce, si je serais élu sénateur, j'ai déjà une proposition de loi.
16:03 Je la déposerai avec mon groupe pour nationaliser EDF, ENGIE et TotalEnergie et créer ce que j'appelle GEDF, Groupe Énergie de France.
16:13 C'est un débat que nous allons mettre en grand avec le Parti Communiste dès la rentrée parlementaire, parce qu'il nous faut recréer un grand service public de l'énergie dans ce pays.
16:23 - Vous seriez favorable à un grand service public ?
16:26 - Non, parce que lui, ça va casser son petit business pour continuer à faire du développement.
16:29 - Je n'y suis plus !
16:30 - C'est pour ça que je suis totalement indépendant par rapport à cette question-là.
16:33 Moi, ce que je peux vous dire, c'est que le marché européen de l'électricité, ça a été démontré l'année dernière,
16:36 il a rapporté à l'ensemble de l'Europe un optimum d'économies en coût de 87 milliards d'euros à répartir entre les amants.
16:43 - Mais les gens qui payent leur facture aujourd'hui ne peuvent pas nous entendre.
16:47 - Donc grâce à ce marché intégré de l'électricité, on a pu optimiser les parcs de production européens, ça a permis d'économiser 87 milliards.
16:52 Est-ce que le marché européen de l'électricité est la cause de nos problèmes ? Non.
16:55 - On a dit que c'était le nucléaire, ça n'a rien à voir. Et à cause du gaz, Ukraine, rien à voir.
16:59 Donc on va tuer un thermomètre qui nous rapporte 34 milliards pour régler un problème qui ne résout pas.
17:04 - Les gens payent leur facture x10 et vous leur dites "on a fait des économies".
17:09 D'un coup, il est passé l'argent. C'est formidable !
17:12 - Vous n'avez pas le scénario contrefactuel où on n'avait pas le marché européen.
17:15 - Mais vous vous rendez compte, quand les gens vous écoutent, M. Bourdin a eu quelqu'un en tête juste avant qui disait qu'il ne s'en sortait plus
17:22 et qui voulait vivre dignement et payer leur facture.
17:25 Et vous vous leur dites "on a fait des économies mais nous on n'est pas venus".
17:28 - Oui ! Mais grâce au marché européen, on n'a plus à faire de l'électricité.
17:31 - Merci ! Merci, merci, merci à tous les deux.
17:34 C'est un sujet que nous abordons évidemment dans le cadre des élections européennes dans les semaines qui viennent, évidemment.
17:40 Bien, il est quelle heure ? 9h57. Merci de nous avoir accompagnés depuis ce matin.
17:45 C'est vivant, ici, vous le sentez, vous l'écoutez.
17:48 Valérie Xpert et Gilles Gansman seront là après les infos et ils reçoivent l'animateur Philippe Rizoli.