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Dans son édito du 12/09/2023, Mathieu Bock-Côté revient sur [thématique de l'édito]

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Transcription
00:00 Je précise que je ne blaguais pas à l'époque.
00:02 C'est inévitable, avec la logique de l'époque,
00:04 on va se retrouver avec des hommes qui disent
00:06 « J'étais chez mon gynécologue ».
00:08 Mais nous y sommes. Alors qu'est-ce qui se passe ?
00:10 Un couple, c'est un homme avec sa compagne,
00:12 une femme trans, se présente au rendez-vous
00:14 pour un gynécologue.
00:16 La secrétaire constate qu'il y a un petit problème,
00:18 probablement biologique, pour le médecin
00:20 qui n'est pas spécialiste de ça.
00:22 Le médecin répond « Je ne suis pas spécialiste de ça,
00:24 allez ailleurs, je ne suis pas spécialisé,
00:26 je ne suis pas compétent pour gérer
00:28 votre situation ».
00:30 Le couple est en colère et fait un commentaire
00:32 sur Google, sur un endroit très sévère
00:34 du médecin, qui répond avec son propre commentaire,
00:36 je le cite,
00:38 qui est assez piquant et sévère,
00:40 « Je n'ai aucune compétence pour m'occuper
00:42 des hommes, même s'ils se sont rasé la barbe
00:44 et viennent dire à ma secrétaire qu'ils sont devenus femmes ».
00:46 Bon, on comprend l'attention.
00:48 SOS homophobie dit
00:50 « Attends, ça c'est de la transphobie ».
00:52 Et là, on serait devant un cas de transphobie
00:54 de la part du médecin. Mais moins à cause
00:56 de sa déclaration que parce qu'il a
00:58 refusé d'examiner
01:00 l'homme, l'homme
01:02 qui est en transition pour devenir femme
01:04 et qui dit « Je suis désolé, je ne suis pas
01:06 qualifié pour cela ». Parce que
01:08 ce machin bizarre, ancien, c'est quoi,
01:10 la biologie, existe. Et le fait
01:12 est que si vous êtes en transition, ou même
01:14 pas en transition, et que je vous dis « Écartez-vous
01:16 les jambes, madame », et finalement, qu'est-ce que je vois ?
01:18 Je ne vois pas, plonge ça,
01:20 une manière de plonger dans le monde, mais plutôt
01:22 une manière du monde qui se braque.
01:24 Qu'est-ce que je vois ?
01:26 Ce n'est pas le même traitement.
01:28 Globalement, on pourrait dire au neurologue que ce serait nécessaire.
01:30 La deuxième réponse, ensuite,
01:32 donc le type, par ailleurs le médecin, s'est excusé
01:34 d'avoir tenu de tels propos. Il dit « J'aurais pas dû répondre
01:36 comme ça, j'étais trop sévère sur la femme, sur la barbe. »
01:38 Très bien. Mais là, l'association
01:40 Espaces Santé Trans
01:42 intervient et nous dit, dans ses questions,
01:44 « Les gynécologues ont vocation
01:46 à suivre des femmes trans,
01:48 même sans opération de réassignement génital
01:50 et même sans hormones. »
01:52 Donc, on est dans un monde, ne l'oublions pas,
01:54 où il suffit qu'un homme dise qu'il se sent femme
01:56 pour qu'il soit reconnu comme femme trans.
01:58 Et ce que nous dit Espaces Santé Trans,
02:00 c'est que le gynécologue doit s'occuper de cette personne,
02:02 même s'il n'a pas eu d'opération
02:04 de changement de sexe, pour le dire ainsi.
02:06 Dernier commentaire là-dessus, avant la finale.
02:08 Un professeur invité à commenter,
02:10 le professeur Deruel,
02:12 qui est un gynécologue, lui aussi à Montpellier,
02:14 il dit « Vous savez, je comprends
02:16 le malaise du médecin, mais sachez que je ne suis pas
02:18 fermé. » Et pour prouver qu'il est ouvert,
02:20 qu'est-ce qu'il nous dit? Il nous dit « En revanche,
02:22 parce qu'il dit « Moi, si j'étais dans la même situation,
02:24 j'aurais un problème. En revanche, j'aurais grand plaisir
02:26 à m'occuper d'un homme enceint. »
02:28 Bon, alors il a racheté sa morale et sa conscience
02:30 en disant qu'il pouvait s'occuper d'un homme enceint.
02:32 Tout cela est très normal.
02:34 - Non, mais qu'est-ce qu'on peut retenir de tout ça?
02:36 C'est juste un brère cadavre hantesque.
02:38 - Et pourtant, c'est la nouvelle norme. Premièrement, très simple,
02:40 si vous ne reconnaissez pas la théorie du genre,
02:42 avec cette idée qu'il y a un primat du ressenti sur « Voilà comment je me sens »
02:44 plutôt que la réalité biologique,
02:46 et que vous êtes médecin, vous êtes désormais dans la transphobie
02:48 et le propos haineux.
02:50 Donc, sachez que si vous préférez la science,
02:52 ce truc qui avait quand même quelques vertus,
02:54 et que vous n'acceptez pas cette nouvelle théorie
02:56 qui est une religion, c'est-à-dire « Je vous dis que je suis une femme
02:58 même si je ne suis pas physiquement une femme »,
03:00 vous êtes dans les propos haineux.
03:02 Deuxièmement, et ça nous conduit sur une chose
03:04 dont je parle souvent ici, les mots se sont substitués
03:06 à la réalité. Les mots ne servent plus à décrire
03:08 le monde, mais à créer un monde alternatif.
03:10 Dès lors, le mot « femme »
03:12 ne désigne plus ce qui était
03:14 traditionnellement depuis la nuit des temps
03:16 une femme, mais désormais c'est tout ce qui
03:18 s'auto-représente comme femme.
03:20 Donc, le mot, on vit dans un monde dédoublé
03:22 qui est le monde de l'idéologie permanente.
03:24 Et si vous n'acceptez pas de vivre
03:26 dans le monde de l'idéologie permanente,
03:28 encore une fois, vous êtes haineux,
03:30 et en dernière instance, on est dans une époque
03:32 qui parle sans cesse, qui lutte contre la post-vérité,
03:34 qui célèbre la science. Je m'excuse,
03:36 mais cette histoire, ce n'est rien d'autre que le triomphe de l'antiscience.
03:38 Sous-titrage Société Radio-Canada
03:40 [Musique]
03:42 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org

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