SMART ACHATS - Emission du samedi 16 septembre

  • l’année dernière
Samedi 16 septembre 2023, SMART ACHATS reçoit Mélissa Essengué (Directrice Commerciale, Amazon Business) , Dominique Lebigot (Chief purchasing officer, LVMH Wines & Spirits) et Olivier Wajnsztok (Directeur associé, Agilebuyer)

Category

🗞
News
Transcript
00:00 Smart Achat, vous est présenté par Amazon Business. Repensez vos achats.
00:07 [Musique]
00:16 Bonjour à tous et bienvenue dans Smart Achat, émission spéciale de Bsmart autour du monde merveilleux des achats.
00:23 Alors qu'ils soient stratégiques ou non, les achats sont de plus en plus au cœur des enjeux des entreprises.
00:30 Entreprises qui, sous la pression des consommateurs et sous la pression de la législation, doivent adapter leur stratégie
00:38 pour mieux combiner éco-responsabilité et optimisation des coûts. Ce n'est pas facile.
00:43 Alors dans ce contexte, comment sélectionner ses fournisseurs ? Comment comprendre, intégrer ces nouvelles normes,
00:50 ces nouveaux labels ? Comment engager tous les collaborateurs dans une démarche plus éco-responsable ?
00:57 Et surtout, quel profil d'acheteur pour favoriser l'innovation ? On va en parler avec mes trois invités.
01:04 [Musique]
01:08 Et j'ai le plaisir d'accueillir Mélissa Essinguay. Bonjour.
01:11 Bonjour.
01:12 Vous êtes directrice commerciale France Amazon Business. Bienvenue.
01:15 Olivier Rinschtock, fondateur de Agile Bayeur.
01:18 Bonjour Florence Dupras.
01:19 Bonjour.
01:20 Et Dominique Le Bigot, directeur d'achat de Brit & See.
01:24 Bonjour.
01:25 Bonjour également et bienvenue sur ce plateau.
01:26 Alors, on va parler du sujet clé de cette émission, c'est-à-dire l'innovation, tout ce qui est éco-responsabilité aussi.
01:34 Mais l'innovation dans le secteur des achats, c'est vraiment un enjeu majeur aujourd'hui ?
01:39 Alors oui, vraiment majeur. Au cours des trois dernières années, il faut quand même se rendre compte que les acheteurs ont dû faire face
01:46 à une crise sanitaire sans précédent, avec un impact sur la supply chain, l'approvisionnement, un contexte inflationniste aussi extrêmement important
01:55 agissant sur les coûts de leurs achats et aussi une urgence écologique.
02:02 Et donc, pour faire face à ces trois éléments majeurs, innover, c'est vraiment la seule manière d'arriver à "survivre"
02:14 dans le secteur des achats.
02:17 Oui, donc c'est vraiment un élément clé. Je m'adresse à tous les deux.
02:19 Oui, l'innovation, c'est un élément clé. L'innovation qui vient des fournisseurs. Je rappelle juste que 80% de la valeur dans une entreprise
02:26 vient de l'externe, donc des fournisseurs, et 20% vient de l'interne. Donc, clairement, travailler avec ces fournisseurs d'une façon intelligente,
02:33 d'une façon innovante, d'une façon durable, il n'y a pas le choix. Il n'y a plus le choix. L'innovation, il n'y a plus le choix.
02:40 Il faut y aller parce que c'est comme ça qu'on va créer du chiffre d'affaires, qu'on va créer de la rentabilité.
02:46 Effectivement, les directions d'achats sont un très bon support au développement du business.
02:50 L'innovation s'est accélérée chez Moët & See, il n'y a plus le choix, effectivement.
02:53 Chez Moët & See, comme partout ailleurs, de toute façon, comme vous dites, on n'a pas le choix.
02:56 Mais j'irais même un peu plus loin. En fait, l'innovation, c'est dans l'ADN du métier de l'acheteur,
03:01 parce que c'est un métier qui se réinvente tous les 10 ans. L'acheteur d'il y a 40 ans n'exerce pas du tout le même métier que l'acheteur aujourd'hui.
03:09 Et donc, ce renouvellement, cette réinvention, force l'innovation de toute façon.
03:14 Alors, toute la question est de savoir aussi qu'est-ce qu'on entend par innovation.
03:18 Ça passe, on l'a vu, par la digitalisation qui s'est bien sûr accélérée depuis la crise sanitaire.
03:24 Mais l'innovation, ce n'est pas seulement les avancées technologiques.
03:27 Non, ce n'est pas du tout. Ce n'est pas que les avancées technologiques.
03:30 C'est aussi une manière de se réorganiser en tant que fonction achat, de mettre en œuvre une nouvelle manière d'acheter.
03:37 Et effectivement, comme Dominique le disait, c'est vraiment de saisir des innovations pour se réorganiser et aller un cran plus loin dans la manière dont on achète en repensant.
03:52 Tout ce qui peut être autour de cette fonction achat. Comment ça a été repensé par exemple, tu vois, Yann Sik?
03:58 L'innovation, ça s'exprime beaucoup encore plus aujourd'hui qu'hier dans la digitalisation.
04:03 On voit à quel point les technologies de la communication s'accélèrent et on est à l'aube d'une vraie révolution avec l'intelligence artificielle
04:11 qui va forcer une fois de plus à projeter le métier de l'acheteur dans une nouvelle dimension.
04:16 Une dimension où une grande partie des transactions du métier d'acheteur vont disparaître pour être fait de manière automatique.
04:22 Donc la digitalisation, oui, elle est porteuse d'innovation.
04:26 Dans l'étude qu'on a sortie avec le Conseil national des achats et à Gilles Bailleur en début d'année,
04:31 on a bien vu qu'effectivement il y avait différents objectifs de la digitalisation.
04:35 Simplifier les flux à faible valeur ajoutée, le reporting, ça veut dire récupérer l'information sur ce qu'on fait d'une façon facile, rapide,
04:43 et le partage des connaissances. La digitalisation, c'est un facteur d'accélération finalement entre les humains pour enlever des tâches à faible valeur ajoutée.
04:52 Alors oui, quelque chose à ajouter peut-être ?
04:55 Oui, je voulais juste ajouter dans une des études de Walker Science en 2022,
05:01 88% des décideurs achats qu'on a interrogés exprimaient l'envie et le besoin d'utiliser la digitalisation et d'acheter par exemple en ligne
05:12 pour faire leur métier et gagner du temps pour se concentrer sur les tâches à vraie valeur ajoutée.
05:17 Alors on parle beaucoup d'innovation mais on est quand même dans un contexte inflationniste, contexte de hausse des prix.
05:23 Est-ce que ça ne risque pas de ralentir cette innovation justement ?
05:30 Il faut être extrêmement innovant pour réduire ou optimiser les coûts en contexte inflationniste.
05:36 Et il faut être innovant, il faut savoir s'adapter, il faut être relativement agile.
05:41 Prenons un exemple extrêmement clair. Le coût de l'énergie a beaucoup augmenté.
05:46 Sauf que l'énergie c'était quelque chose qui n'était pas tellement contrôlé.
05:49 C'était une dépense qu'on faisait a posteriori. Il y a des choses qu'on commande en amont mais l'énergie, comme la téléphonie, on subit la dépense après.
05:55 Et bien maintenant il y a de nombreuses directions achats, de nombreuses entreprises qui ont réfléchi cette utilisation de l'énergie
06:01 et qui ont fait qu'on va choisir d'acheter une machine A plutôt qu'une machine B parce qu'elle dépensera moins d'énergie et donc qu'elle aura un coût global plus faible.
06:10 Donc clairement les nouveaux challenges auxquels on fait face qui sont multiples entre effectivement, vous l'aviez évoqué, le Covid, les problèmes de rupture, les problèmes d'inflation,
06:20 ça oblige à se réinventer systématiquement. C'est un métier qui est absolument génial.
06:25 Et puis il y a aussi toute cette législation pour des achats plus responsables, pour l'éco-responsabilité, la pression des consommateurs aussi, qui implique de se réinventer.
06:38 Tout à fait, de toute façon, il n'y a pas d'innovation sans inflation. Il faut toujours un catalyseur pour provoquer certaines transformations.
06:47 Et le monde des achats n'échappe pas à cette règle. La réalité des coûts qui augmentent parce qu'on est dans une logique aujourd'hui, on en reparlera peut-être un peu plus tard,
06:56 de remettre un petit peu, de ramener le sourcing proche des lieux de consommation, des lieux de production, plutôt que d'aller chercher à l'international.
07:07 Ça, ça va évidemment apporter des facteurs d'augmentation des coûts. Et c'est là où les achats peuvent apporter en retour des solutions très pragmatiques,
07:17 très concrètes de réduction des coûts par l'économie circulaire.
07:20 - Parce que toute la question, et vous allez tous répondre, c'est de se dire, est-ce qu'on peut concilier maîtrise des coûts et toutes ces exigences de durabilité ?
07:28 - Réponse oui. Oui, clairement. Et justement, c'est le sens de l'histoire. On a cet historique dans lequel s'est inscrit l'économie mondiale depuis 150 ans,
07:40 qui consiste en fait à produire pour vendre, pour consommer et pour retourner dans le garbage, la poubelle. Et c'est ce cycle continu là qui a épuisé et qui épuise les ressources naturelles.
07:54 Il faut qu'on switch dans un cycle nouveau, qui est l'économie circulaire, où on recycle plutôt que de mettre en fin de vie les produits dans la poubelle,
08:04 qu'on les recycle dans l'organisme de production, ce qui permettra de moins consommer, de moins produire et de moins gaspiller.
08:14 - Il y a quelques beaux exemples là-dessus. Aujourd'hui, si vous avez le choix entre acheter un immeuble haute qualité environnementale ou un immeuble passoire,
08:23 évidemment l'immeuble passoire coûtera moins cher. Sauf que vous consommez de l'énergie. Et donc au bout de 7 à 10 ans, suivant les expertises, l'immeuble passoire coûtera plus cher.
08:36 Et donc sur la durée de vie, un immeuble passoire énergétique coûte beaucoup plus cher. Les exemples sont extrêmement nombreux entre le lien entre l'éco-responsabilité et les achats.
08:46 Il y a un exemple que j'aime bien, c'est qu'il y a 10 ans, 15 ans, quand on avait une bouteille d'eau, une bouteille de shampoing dans la main, elle tenait dans la main.
08:54 Aujourd'hui, une bouteille d'eau qui est finie, avec la main, vous pouvez l'écraser. Vous ne pouviez pas il y a 15 ans. Pourquoi ? Parce qu'il y a moins de plastique dans les bouteilles,
09:01 elles sont plus légères, donc moins coûteuses à transporter, et elles coûtent moins cher parce qu'il y a moins de plastique. Donc on voit qu'il y a un travail qui est fait.
09:08 Alors évidemment, il y a encore du plastique, mais on va dans le bon sens. Il y a un exemple que j'aime beaucoup, justement, chez Moët & See. La marque Ruinard a fait une bouteille de champagne.
09:20 Dans les bouteilles de champagne, il y a beaucoup, beaucoup de packaging. Et là, ils ont supprimé tous les packaging. Ils ont juste gardé une coque en papier, 100% recyclable.
09:28 Et donc, ils ont enlevé 90% de matière. Et là, ils ont eu un produit qui était moins cher, complètement écologique. Et surtout, c'est ça qui est absolument génial, c'est que cette coque avait l'air extrêmement luxe.
09:42 Et déjà qu'ils ont des belles ventes, mais là, ça a encore plus explosé les ventes en donnant quelque chose de très, très beau.
09:49 Donc ça se fait sous la pression de la réglementation, finalement, de ces démarches RSE. Ça se fait aussi sous la pression des consommateurs.
09:55 Oui, et effectivement, il y a vraiment une prise de conscience aujourd'hui de la part des citoyens, des consommateurs, qui est suivie par la réglementation, de cette exigence et cette urgence écologique.
10:09 Et c'est vrai que chez les clients qu'on a chez Amazon Business, c'est visible. On a parlé de l'inflation. Oui, bien sûr, 47% des décideurs à chaque on a interrogé. Le prix, c'est toujours clé.
10:20 Néanmoins, cette préoccupation sur arriver à lier cette exigence de coûts réduits et cette responsabilité sociale est importante.
10:29 Je vais juste prendre l'exemple. On travaille avec un client qui est très intégré dans son écosystème local en Occitanie, dans le secteur des cosmétiques.
10:38 Et ce client, quand on a commencé à échanger, le point 1, c'était comment je peux faire pour arriver à inciter mes acheteurs, mes employés à acheter de manière plus responsable,
10:52 à avoir accès à une sélection qui, certes, est économique et intéressante, mais me permet de mesurer et d'être sûr que je réduis mon empreinte écologique,
11:00 où il y a moins de packaging, comme vous le mentionnez, et local, parce que je peux filtrer mon catalogue sur les fournisseurs locaux.
11:10 Effectivement, chez Amazon Business, c'est quelque chose qu'on fait en permettant de filtrer le catalogue sur les produits plus écologiques responsables,
11:16 sur les fournisseurs locaux. C'est leur permettre d'avoir accès à beaucoup de sélections, des prix réduits, mais d'avoir un impact social et écologique.
11:26 Et ce qui fait que les acheteurs, aujourd'hui, c'est un peu des influenceurs, quelque part.
11:29 Exactement. Mais ils ont vraiment un rôle stratégique, pour moi, dans la société, dans leur entreprise, pour faire en sorte que le changement arrive plus vite,
11:38 malgré les crises, malgré les contextes, parce qu'en innovant, en achetant sur différentes plateformes, en réfléchissant à comment travailler mieux avec les acteurs locaux,
11:47 ils impulsent le changement, ils engagent la direction générale aussi, mais aussi les employés et les collaborateurs à avancer dans le changement.
11:56 Donc les acheteurs, finalement, doivent tout le temps se mettre à la page.
11:59 De toute façon, ils ont une telle position dans le business model des entreprises aujourd'hui, qui va grandir demain.
12:06 Aujourd'hui, les acheteurs représentent 50% de l'environnement d'une entreprise.
12:11 C'est-à-dire que tous les marchés amonts et les marchés fournisseurs sont aujourd'hui un environnement qui est un peu spécifique, différencié des marchés clients.
12:20 Mais demain, avec les nouvelles technologies de communication, les connexions entre les acteurs amonts et les acteurs aval vont se multiplier,
12:28 ce qui va en fait aboutir à avoir un seul marché externe.
12:32 Et là, vraiment, on aura lieu d'utiliser au maximum les relations fournisseurs pour organiser ces économies circulaires,
12:39 pour voir même impliquer nos partenaires fournisseurs dans une dynamique de croissance mutuelle de chiffre d'affaires.
12:47 - Les critères de durabilité prennent de plus en plus de place.
12:50 Vous avez fait une étude en la matière. Où en sont les directions d'achat ?
12:55 - Effectivement, l'étude dont je parlais tout à l'heure, qui a été publiée avec le Centre national des achats, le CNA et Agile Bayer,
13:01 on s'est rendu compte que 70% des directions d'achat ont l'objectif de RSE.
13:07 70%, c'est important. C'est d'autant plus important qu'on se rend compte que plus l'entreprise est grande, plus il y a des objectifs de RSE.
13:16 Et j'ai rebondi sur votre point tout à l'heure. Vous évoquiez tout à l'heure, Florence, le fait qu'il y avait des réglementations.
13:21 Et effectivement, plus l'entreprise est grande, plus elle a des réglementations.
13:25 Donc aujourd'hui, le RSE aux achats dans l'entreprise, c'est une réalité. Ce n'est pas une projection pour demain.
13:31 Je sais très bien que peut-être certaines et certains qui nous écoutent doivent se dire que les co-responsabilités, les achats...
13:36 Non, si, aujourd'hui, c'est une réalité qu'on vit et qui est tout à fait là.
13:41 La question qui va avec, c'est quel est le point le plus important pour les entreprises en termes d'éco-responsabilité ?
13:46 Le point numéro 1, c'est l'empreinte carbone. L'empreinte carbone, c'est le nouveau sujet qui est effectivement important.
13:52 Et là, il y a une réglementation lourde qui pèse sur les entreprises.
13:55 Alors justement, elles en sont où là ? Elles mesurent vraiment leur empreinte carbone, les directions d'achat ?
13:59 Ou ça ne concerne que les grandes entreprises ?
14:01 Alors en fait, sans rentrer dans la technique, il y a ce qu'on appelle le scope 1, scope 2, scope 3.
14:06 Et scope 3, c'est les fournisseurs. Et donc, grosso modo, le plus gros de l'empreinte carbone, c'est les fournisseurs.
14:11 Et aujourd'hui, effectivement, beaucoup d'entreprises ont des plans d'action pour réduire l'empreinte carbone,
14:17 mais elles ont toujours du mal à mesurer cette empreinte carbone parce que c'est complexe.
14:22 Et c'est vraiment complexe de comprendre tout l'impact qu'on a du côté fournisseur.
14:27 Oui, vous acquiescez, c'est quelque chose que vous vivez au quotidien.
14:30 Il y a une vraie difficulté à avoir une mesure fiable, pertinente et fine de l'empreinte carbone.
14:36 Mais c'est là où moi, je m'amuse à dire que l'objectif et l'enjeu n'est pas de définir la précision de l'empreinte carbone
14:45 qui est mise par un scope 3, et Olivier a raison, d'une entreprise.
14:49 L'enjeu, c'est de définir une base.
14:52 Et quelle que soit cette base, elle est plus ou moins précise, plus ou moins exacte.
14:56 Mais c'est à partir de cette base de définir une dynamique de réduction d'empreinte carbone au niveau international.
15:03 C'est cette dynamique qui est intéressante, plus que la base de départ.
15:07 Et nous, on est clairement, chez Moet & Sey, inscrits dans cette dynamique.
15:10 Parce que vous êtes une grande entreprise, c'est peut-être moins vrai pour des entreprises plus petites,
15:14 comme des PME ou des ETI, je ne sais pas.
15:17 Moi, je pense que c'est vraiment une volonté globale, quelle que soit la taille de l'entreprise.
15:23 Concrètement, chez Amazon, réduire et décarboner, ça fait partie de nos enjeux.
15:32 Depuis 2019, avec le Colmet Pledge, on s'est engagé à réduire notre empreinte carbone
15:39 dix ans avant les accords de Paris, donc d'ici 2040.
15:43 Fort de ça, on s'est dit, comment on peut aider nos clients ?
15:45 Et nos clients, c'est effectivement des grandes entreprises.
15:47 Il y a 90% des entreprises du CAC 40 qui travaillent avec Amazon Business.
15:50 Mais il y a aussi beaucoup de petites entreprises.
15:53 Et la problématique, elle est forte pour eux.
15:55 Et c'est une vraie préoccupation.
15:58 Et quand on arrive, comme disait Dominique, à proposer une base de fournisseurs
16:03 qui déjà ont eux-mêmes engagé des démarches, une envie de réduire la taille de leurs emballages,
16:13 d'avoir une empreinte écologique réduite, on arrive à leur proposer cette base de fournisseurs.
16:19 C'est déjà un moyen de les aider à mesurer aussi quelle est la part de mes achats qui est plus responsable.
16:23 Et ça, c'est des rapports que nous, en tout cas, on leur met à disposition.
16:27 Quelque chose à ajouter sur ce point ?
16:29 Ça repose beaucoup finalement sur la responsabilité des directions d'achat
16:33 qui doivent un peu mettre la pression aussi sur les fournisseurs.
16:36 Je ne suis pas sûr que ça se fonctionne avec de la pression.
16:39 C'est de travailler ensemble.
16:40 Entre guillemets, peut-être.
16:41 Ça peut se faire dans la collaboration et dans l'échange.
16:43 Aujourd'hui, je pense que tout le monde a compris que d'un côté, effectivement,
16:47 la ménagère aime acheter des produits pour sa famille qui sont éco-responsables.
16:53 Et puis aussi, il y a un donneur d'ordre très important, c'est l'État.
16:56 Quand je dis l'État, ça veut dire les mairies, les départements, les conseils régionaux, les ministères
17:01 qui achètent énormément et qui sont des grands donneurs d'ordre.
17:05 L'État, c'est aussi des politiques.
17:06 Je vous prends juste un exemple. L'État est le plus grand restaurant de France.
17:13 Pour vous donner un chiffre, il y a 7 millions d'élèves qui mangent à la cantine toutes les semaines.
17:19 7 millions. Ça veut dire quoi ?
17:21 C'est-à-dire que l'État, sous toutes ses formes, va acheter à manger pour ses élèves.
17:25 Et derrière, il y a les parents qui sont aussi des électeurs.
17:28 Donc, ce principe d'éco-responsabilité, il est aussi pour ses pas toutes les formes de pouvoir politique
17:35 et toutes les formes de pouvoir public.
17:38 Donc, vous par exemple, comment vous sélectionnez vos fournisseurs ?
17:45 En fonction de ces critères, comment est-ce que vous discutez avec eux ?
17:49 Vous les aidez justement à engager ces démarches plus responsables ?
17:54 Je me rends compte qu'il n'est pas sous la pression qu'on obtient nos fournisseurs de s'engager avec nous.
18:01 Clairement, nous, ce qu'on essaie de faire et ce qu'on fait, c'est d'inscrire dans les critères de choix de nos fournisseurs
18:08 cet aspect éco-responsable de réduction de carbone.
18:11 On demande à nos fournisseurs d'avoir un plan de réduction de carbone pluriannuel.
18:15 Pour ceux qui ne l'ont pas, on les accompagne pour qu'ils en aient un.
18:19 Et nous, c'est un peu notre engagement vis-à-vis du Scope 3.
18:22 Mais pour remondir aussi ce que disait Olivier, et puis je suis d'accord avec Melissa,
18:26 l'une des réalités qui fait que c'est le sens de l'histoire de toute façon et qu'on ne peut pas revenir en arrière,
18:33 c'est que les nouvelles générations de jeunes arrivent sur le marché du travail aujourd'hui et ont cette sensibilité très forte.
18:40 Et si nous, on veut pouvoir continuer à tirer des talents et à retenir ces talents,
18:45 il faut qu'on ait clairement mis les enjeux de décarbonation et développement durable au cœur de nos stratégies d'achat.
18:51 Ça demande pas mal d'agilité quand même.
18:53 Oui, ça demande beaucoup d'agilité, mais c'est exactement ce que Dominique disait aussi tout à l'heure, et Olivier aussi.
18:58 Mais la fonction achat, c'est vraiment fait pour ça.
19:01 Je pense que quand on est acheteur, on a en soi cette ADN qui fait qu'on a envie d'arriver à ses objectifs en étant intelligent,
19:11 en trouvant des solutions annexes.
19:13 Et à nouveau, on parlait de catalyseurs avec les différentes crises qu'on a traversées au cours des dernières années.
19:18 Effectivement, on a été capable, et les acheteurs et nos clients ont été capables de démontrer beaucoup d'agilité.
19:25 Et ce qui fait que les directions d'achat sont de plus en plus stratégiques.
19:27 Ah, sont de plus en plus stratégiques, on le montrait d'ailleurs dans l'étude.
19:30 Maintenant, on est à peu près à 70% des entreprises où il y a un membre achat au COMEX ou au CODIR,
19:38 ce qui montre qu'effectivement la fonction achat devient de plus en plus stratégique.
19:42 On a une grande chance en France, on a sans doute les meilleures écoles d'achat de toute l'Europe.
19:48 Il y a le Bordeaux à Cade, le MAI de Cade, on a le DESMA, on a Montpellier, on a plein de gens qui font.
19:56 Il y a beaucoup d'acheteurs qui sont formés en France.
19:58 Je pense qu'en France, on a les meilleurs acheteurs d'Europe.
20:01 Alors, cette démarche d'innovation, cette démarche de durabilité, de RSE,
20:05 est-ce qu'elle doit être portée uniquement par la direction d'achat des entreprises
20:08 ou engager tous les collaborateurs dans cette démarche ?
20:14 Je dirais qu'il faut à la fois engager l'ensemble des collaborateurs qui tous doivent être concernés
20:19 et tous ont une carte à jouer pour réduire l'empreinte carbone,
20:22 pour avoir des stratégies de développement durable, mais pas qu'en interne.
20:26 Il faut aussi engager tous les acteurs en externe.
20:29 Et c'est là où le métier d'acheteur va devenir encore plus intéressant demain.
20:33 C'est que plus on avance dans ce tournant que prend le métier d'achat aujourd'hui,
20:38 plus l'intelligence artificielle va automatiser les transactions dans notre métier.
20:45 Ça va nous libérer du temps pour pouvoir faire des choses beaucoup plus stratégiques encore.
20:49 L'une de ces choses les plus stratégiques, c'est de ne plus considérer notre métier
20:53 comme de gérer des fournisseurs, mais gérer des écosystèmes de fournisseurs.
20:58 C'est-à-dire comprendre dans un même écosystème quels sont les différents acteurs clés,
21:03 pas seulement nos fournisseurs de rang 1, de rang 2 ou de rang 3,
21:07 mais quels sont tous les acteurs d'un même écosystème concerné.
21:10 Quand il s'agit de reconstruire ou d'inventer l'économie circulaire,
21:14 il va falloir créer de l'intelligence collective à l'intérieur d'un même écosystème fournisseur.
21:20 Donc piloter les écosystèmes fournisseurs, ça devient la clé pour un métier d'acheteur de demain.
21:25 Ça a été très bien fait entre autres par l'industrie aéronautique,
21:29 qui a été obligée de travailler en écosystème très tôt et qui a pu vivre beaucoup de crises.
21:34 Aujourd'hui, l'industrie aéronautique française est leader dans le monde
21:37 parce qu'elle a réussi à travailler avec tous les fournisseurs,
21:41 et même des très petits, des tailles moyennes et des entreprises absolument mondiales.
21:46 Donc l'intelligence de l'écosystème, comme l'évoquait Dominique Le Bigot, est extrêmement importante.
21:52 C'est pour ça qu'on n'est pas dans la mise de pression,
21:55 mais dans la compréhension commune d'objectifs communs, où on gagne ensemble dans ce genre de situation.
22:00 Si je puis me permettre, ça va même encore plus loin.
22:03 On parle aujourd'hui, et on parlera de plus en plus demain,
22:07 non plus de compétition entre fournisseurs, mais de collaboration entre fournisseurs.
22:12 Et ça, dans le métier de l'acheteur, on n'a jamais vraiment été sollicité pour créer cette collaboration,
22:18 faire travailler nos fournisseurs ensemble, plutôt que les uns contre les autres.
22:23 Donc là, on change un peu de paradigme, finalement.
22:27 Je ne suis pas sûr qu'avec l'automatisation des transactions,
22:32 je ne suis pas sûr que demain, les acheteurs continueront à gérer les appels d'offres.
22:37 Ça se fera pour beaucoup de manière automatique.
22:40 Je ne suis même pas sûr que demain, les acheteurs continueront à négocier les prix,
22:44 parce que ça se fera de software à software, de négociation de robot à robot.
22:49 Et les prix se fixeront de manière naturelle.
22:51 L'acheteur sera beaucoup plus sollicité pour comprendre les écosystèmes,
22:55 influencer les écosystèmes et apporter une vraie valeur ajoutée sur le long terme.
22:59 Et comment si tu...
23:00 Je plussois ce que Dominique vient de dire,
23:05 parce que vraiment, je pense qu'aujourd'hui, il y a une volonté, comme on dit, d'être agile,
23:11 c'est-à-dire aussi de repenser la manière dont on achète.
23:14 On parlait auprès de quel fournisseur on achète, mais aussi comment on achète.
23:18 Traditionnellement, on faisait beaucoup d'appels d'offres sur de très longues périodes,
23:22 mais la réalité, c'est qu'au cours des trois dernières années, comme on le disait,
23:25 il y a eu tellement d'incertitudes, tellement de complexité qui est venue s'ajouter,
23:32 que les acheteurs ont commencé à réfléchir.
23:34 Est-ce que je ne peux pas aussi diversifier mes risques ?
23:36 Est-ce qu'en choisissant bien mon partenaire ou mes partenaires commerciaux,
23:39 je ne peux pas passer sur un modèle de marketplace, par exemple, pour certains types d'achats,
23:43 où les prix sont plus dynamiques, où on ne peut pas réfléchir tout le temps
23:51 à quel prix je vais acheter les produits, parce que je sais que ça va être compétitif,
23:54 pour me concentrer sur telle ou telle catégorie d'achat, je vais faire autre chose,
23:58 et je vais ajouter de la valeur, créer des écosystèmes,
24:00 penser à comment je peux contribuer différemment à influencer ma société,
24:06 parce qu'il y a une partie qui est faite de manière plus dynamique.
24:08 Justement, vous me devancez, c'est la question que je voulais vous poser,
24:11 quel rôle peut jouer une marketplace comme la vôtre ?
24:13 Je pense qu'une marketplace, c'est un bon moyen de lancer l'innovation au sein de la fonction achat.
24:20 Alors, bien sûr, pas que, mais c'est aussi un bon moyen,
24:23 et on le voit, nous, chez Amazon Business, avec nos clients,
24:26 c'est un bon moyen de tester la capacité qu'une entreprise a,
24:29 à travailler avec des prix dynamiques, avec plus de choix, plus de produits différents,
24:38 plus de fournisseurs pour diversifier les risques,
24:40 et cette diversification des risques en maintenant quand même un prix compétitif,
24:46 parce que sur les marketplaces, on peut gagner jusqu'à 10% de fin de réduction,
24:51 en tout cas d'économie, par rapport à un achat traditionnel.
24:54 En fait, travailler sur les prix, la sélection et l'agilité avec des prix dynamiques,
24:59 c'est vraiment un apport qu'on a chez Amazon Business.
25:01 Mais est-ce que c'est accessible pour toutes les classes d'achat,
25:03 ou est-ce que c'est plus compliqué quand ça concerne par exemple les achats stratégiques ?
25:06 C'est une excellente question.
25:07 C'est vrai que les achats de classe C, c'est un peu un business case assez classique,
25:13 la marketplace, c'est simple, ça me met en place,
25:15 mais c'est aussi un bon moyen de démarrer.
25:17 Et ensuite, on est capable, chez Amazon Business,
25:20 qui est vraiment une marketplace, de travailler sur des achats plus stratégiques,
25:24 parce qu'on est dans une dynamique de partenariat.
25:27 Et c'est ce qu'on disait sur l'écosystème des fournisseurs,
25:29 bien choisir son partenaire, ça permet de tester des choses,
25:32 de travailler d'abord sur des achats de classe C,
25:34 puis ensuite des achats plus stratégiques,
25:36 et de remonter la chaîne de valeur en fonction de ses besoins.
25:41 Mais il faut aussi se retrouver parmi les milliers de références d'une plateforme généraliste.
25:45 Effectivement, ça fait partie des éléments,
25:47 mais c'est aussi pour ça que, sur notre solution,
25:51 on est capable de mettre en place des filtres sur les catalogues,
25:54 comme on se le mentionnait tout à l'heure,
25:56 sur comment on aide les entreprises à aller vers des produits plus éco-responsables,
25:59 comment on aide à choisir des fournisseurs locaux.
26:02 Il y a énormément de choix, mais il y a énormément de possibilités
26:05 de restreindre en fonction des besoins des clients.
26:07 Une réaction peut-être ?
26:09 Juste, les marketplaces permettent aussi un contrôle,
26:12 ça veut dire d'éviter les achats sauvages.
26:14 Ce qu'on déteste le plus quand on est aux directions achats,
26:17 c'est que quelqu'un achète sans que le direction achat soit impliqué.
26:22 Donc, les marketplaces permettent de mettre les choses sous contrôle,
26:25 et les auditeurs aiment bien aussi que les achats soient faits sous contrôle.
26:29 Dernière question, dernier tour de table.
26:31 Quel intérêt ? Pourquoi les entreprises doivent absolument s'engager
26:34 dans une démarche d'innovation, une démarche de durabilité,
26:37 d'éco-responsabilité pour leurs achats ?
26:39 C'est ce qu'on disait en préambule, et c'est vrai que c'est une bonne conclusion.
26:43 Pour répondre aux enjeux, aux différentes crises, à l'inflation,
26:46 à l'urgence écologique, c'est essentiel de donner aux directions achats
26:51 la possibilité d'innover pour répondre à ces enjeux.
26:55 Je dirais que tous ces mouvements, tous ces changements qu'on a,
26:58 sont quelque chose d'assez extraordinaire.
27:00 Au départ, on pourrait les vivre d'une façon négative,
27:02 mais on s'est rendu compte que les acheteurs étaient extrêmement heureux
27:05 dans leur boulot. Dans l'étude, on voit que 82% sont ravis de leur boulot,
27:09 alors qu'ils n'ont jamais eu autant de challenges.
27:11 Donc effectivement, en ce moment, la fonction bouge, et c'est très sympa.
27:16 On disait en préambule qu'il n'y avait pas le choix, il faut y aller,
27:18 mais l'intérêt pour les entreprises, vous le mesurez ?
27:20 Absolument, et l'intérêt pour les entreprises de sensibiliser
27:24 et de mettre leur fonction achat au premier plan
27:27 dans ces stratégies de décarbonation et de développement durable,
27:30 notamment dans la décarbonation.
27:32 Les achats représentent 80% de l'émission de carbone
27:36 à travers le scope 3 et tous les fournisseurs.
27:38 Donc c'est un passage obligé pour les entreprises,
27:41 à travers leurs achats, de réduire leur empreinte carbone
27:44 sur 80% de leur période.
27:46 Merci en tout cas à tous les trois d'avoir participé à ce débat.
27:49 Voilà, on a bien compris que l'innovation dans les achats,
27:51 c'est stratégique pour les entreprises,
27:53 pour répondre aux attentes des consommateurs,
27:55 mais aussi à ces exigences d'éco-responsabilité.
27:57 Merci encore, merci de nous avoir suivis,
28:00 et à très vite sur Bsmart.
28:03 Smart Achat. Vous a été présenté par Amazon Business.
28:07 Repensez vos achats.
28:09 [Musique]

Recommandée