La grande interview : Jordan Bardella

  • l’année dernière
Président du Rassemblement national, Jordan Bardella était l’invité de #LaGrandeInterview de Sonia Mabrouk dans #LaMatinale sur CNEWS, en partenariat avec Europe 1.
Transcript
00:00 C'est la grande interview sur CNews et Europe 1. Bonjour à vous Jordan Bardella.
00:04 Bonjour, merci de votre invitation.
00:05 Et bienvenue, président du Rassemblement National.
00:08 Hier, Jordan Bardella à votre place et avant de se rendre en Italie,
00:11 Gérald Darmanin a affirmé en vous ciblant, nommément,
00:15 que vous faisiez de la politique politicienne sur le dos des migrants.
00:18 Il a fustigé votre tourisme électoral. Que lui répondez-vous ce matin ?
00:23 Que M. Darmanin est en charge de protéger les frontières françaises
00:27 et que ce qui est en train de se passer en ce moment même sur la petite île italienne de Lampedusa,
00:31 où sont arrivés, je le rappelle, 6 000 migrants en 24 heures sur une île de 6 000 habitants,
00:37 sera le futur de la France si on n'en prend pas dès maintenant le contrôle.
00:41 On est là face à une immigration qui est une immigration de faits accomplis.
00:45 Les peuples d'Europe découvrent l'ensemble de ces images
00:48 et je crois qu'il est temps aujourd'hui d'un sursaut en matière d'immigration au risque de disparaître.
00:53 Sursaut dites-vous et vous avez également affirmé aucun migrant en France.
00:57 Est-ce que ça rejoint ce que nous a dit hier à cette même antenne sur CNews et Europe 1, Gérald Darmanin ?
01:01 Selon qui la France ne s'apprête pas à accueillir les migrants de Lampedusa comme l'a demandé Ursula von der Leyen ?
01:06 Le problème s'est lu en même temps.
01:08 J'ai entendu le président de la République appeler une solidarité européenne sur la question de l'immigration.
01:12 J'ai entendu Mme Colonna, qui est ministre du gouvernement de M. Macron,
01:17 parler d'un accueil inconditionnel de l'immigration.
01:21 Donc qui parle au sein de ce gouvernement ?
01:23 Moi, je ne juge pas M. Darmanin à ses déclarations,
01:25 qui sont souvent bien proches de celles du Rassemblement national
01:28 à quelques mois des élections, comme l'ensemble des dirigeants politiques d'ailleurs,
01:32 mais à ses faits et à ce qu'il fait.
01:33 Et je note en la matière une forme de duplicité,
01:35 puisque les informations que j'ai eues de notre député à Menton, Alexandre Amasson,
01:40 est que la police aux frontières se prépare précisément à augmenter ses capacités d'accueil
01:45 et vos confrères ont révélé que des hôtels, en tout cas un hôtel,
01:49 est en train d'être réquisitionné pour permettre un accueil à la frontière
01:51 entre la France et l'Italie.
01:52 Donc on sait que l'Italie est uniquement un point de passage
01:55 et qu'en la matière, M. Macron et M. Darmanin,
01:57 ces factuels ont battu tous les records d'immigration.
02:00 Mais qu'est-ce que vous soupçonnez à Menton ?
02:02 L'ouverture d'un centre de migrants,
02:03 puisque selon les autorités, il s'agit d'agrandir des capacités provisoires.
02:07 Vous dites non, c'est un mensonge ?
02:08 Ce qui est clair, moi, je me suis rendu à plusieurs reprises
02:09 à la frontière entre la France et l'Italie.
02:11 Menton vit une situation de tension migratoire qui est massive,
02:15 avec l'arrivée d'un peu plus de 200 migrants clandestins chaque jour,
02:20 dont une grande partie se font passer pour des mineurs,
02:22 pour des mineurs étrangers non accompagnés,
02:24 pour pouvoir bénéficier de la part du département de l'Aide sociale à l'enfance.
02:28 Or, je crois qu'aujourd'hui, la France doit déclarer
02:30 qu'elle n'est plus un pays d'immigration.
02:32 Et dans le cadre des élections européennes du mois de juin,
02:35 moi, je serai le candidat de la France
02:37 qui ne peut plus prendre sa part aujourd'hui en matière d'immigration.
02:39 Parce que, vous voyez, moi, j'entends les Belzames et notamment à gauche
02:42 expliquer systématiquement que la France doit prendre sa part.
02:44 Ça fait 30 ans que la France prend sa part en matière d'immigration.
02:47 Or, l'immigration aujourd'hui en France,
02:49 et je dis ça de manière extrêmement sereine,
02:51 elle pose un double problème.
02:53 Un problème d'abord démographique,
02:55 parce qu'il y a beaucoup de Français aujourd'hui
02:56 qui ne reconnaissent plus leur pays,
02:58 qui ne reconnaissent plus le quartier dans lequel ils ont grandi.
03:00 Et un problème démocratique, parce qu'à chaque fois,
03:02 cet accueil de personnes qui viennent de l'étranger
03:05 et qui bien souvent ne partagent ni notre culture,
03:07 ni nos modes de vie, ni notre langue, ni nos coutumes,
03:10 ni parfois notre vision de la femme,
03:12 se fait à chaque fois au détriment total de la vie même du peuple français,
03:17 dans les villes et villages où ils sont accueillis.
03:18 Vous serez aux Européennes le candidat de la France
03:20 qui ne veut plus de migrants.
03:21 Mais que faire alors de l'Italie, notre partenaire,
03:23 notre allié dont vous aviez salué l'arrivée,
03:25 on va en parler au pouvoir de Giorgia Melloni,
03:27 par exemple, concrètement, Jordan de Vardela,
03:29 sur le pacte asile et immigration.
03:31 Ici même, hier, Gérald Darmanin, il dit
03:33 "mais le Rassemblement national ne l'a pas signé".
03:35 Or, ce pacte prévoit justement qu'on puisse traiter
03:37 les demandes d'asile au pays d'arrivée.
03:42 Non seulement je ne l'ai pas soutenu,
03:44 mais j'ai voté contre au Parlement européen,
03:46 parce que ce pacte asile-migration,
03:48 qui est en fait un pacte submersion,
03:50 il prévoit dans les textes d'imposer aux États membres
03:53 de l'Union européenne une répartition obligatoire
03:56 des migrants dans nos communes,
03:57 dans les villes et dans les villages français.
03:58 Pas obligatoire, sous condition financière.
04:01 Oui, bah si.
04:02 20 000 euros par migrant.
04:03 Voilà, d'accord.
04:03 Donc en fait, soit vous prenez l'immigration
04:06 avec son lot de malheurs,
04:07 soit vous payez des amendes très chères à l'Union européenne.
04:11 Donc ça, ce n'est pas possible.
04:12 Donc j'ai voté contre.
04:13 Je pense qu'il faut un tournant en matière d'immigration.
04:15 Et je pense qu'il y a essentiellement trois mesures
04:17 à prendre face à la situation italienne.
04:19 La première, c'est l'idée d'une double frontière
04:21 entre la Méditerranée, l'Europe et évidemment
04:24 aux frontières nationales.
04:25 C'est-à-dire qu'il faut des contrôles aux frontières nationales
04:28 et il faut rétablir et assumer le principe du push-back,
04:30 c'est-à-dire on porte assistance aux bateaux
04:33 qui traversent la Méditerranée et on les reconduit.
04:36 Contrairement à ce que fait aujourd'hui Frontex,
04:38 qui est devenu une agence d'accueil pour migrants,
04:40 non pas sur le sol européen, mais dans les pays de départ.
04:43 Deuxièmement, il faut cibler les trafiquants.
04:45 Parlons juste sur ce point, Jordan Bardella.
04:47 Pays de départ, Tunisie, justement.
04:48 Beaucoup sont partis du port de Sfax.
04:50 Est-ce que vous estimez que la Tunisie est un allié aujourd'hui
04:53 ou un complice dans cette afflue de migrants ?
04:55 Mais je pose la question autrement.
04:56 La Tunisie, est-elle un pays en guerre ?
04:58 On peut vous répondre non.
05:00 D'accord.
05:01 Donc la place de ces personnes-là est dans leur pays d'origine.
05:04 Ce n'est pas forcément la Tunisie.
05:05 Je ne remets pas en cause le droit d'asile,
05:07 mais je pense que le droit d'asile doit être traité
05:10 dans les ambassades et les consulats des pays de départ.
05:13 La France ne devrait traiter sur son sol aucune demande d'asile.
05:17 C'est ce que s'emploie à faire un certain nombre de pays,
05:19 et notamment le Danemark qui a annoncé qu'il allait procéder
05:23 au traitement de l'asile dans des pays tierces, notamment au Rwanda.
05:25 Moi, je souhaite que l'asile soit traité dans les ambassades
05:27 et consulats des pays de départ.
05:28 Je pense qu'il faut également cibler les trafiquants d'êtres humains
05:31 et notamment les ONG de gauche et d'extrême gauche.
05:35 On se rappelle du débat qu'on avait eu sur SOS Méditerranée,
05:37 qui en fait se font les complices du trafic d'êtres humains
05:40 parce qu'ils vont chercher précisément à 20 kilomètres
05:42 des côtes libyennes ou des côtes tunisiennes les bateaux,
05:44 non pas pour leur porter assistance, mais pour les récupérer
05:47 en complicité avec les trafiquants d'êtres humains.
05:50 Donc il faut criminaliser leur action ?
05:52 Je pense qu'il faut en tout cas assécher les financements publics
05:55 parce qu'un certain nombre d'ONG, je pense à SOS Méditerranée,
05:58 bénéficient de fonds publics.
05:59 Donc moi, je suis favorable à ce qu'on assèche le trafic d'êtres humains
06:02 et qu'on assèche les financements des ONG.
06:04 Et puis troisièmement, il faut être très clair,
06:06 il faut rendre la France pays impossible pour l'immigration clandestine.
06:10 C'est-à-dire qu'il faut rendre le pays moins attractif pour l'immigration.
06:13 On supprime les aides sociales aux étrangers clandestins.
06:17 Je peux vous soumettre une mesure ?
06:19 Le ministre de l'Intérieur a dit qu'il fallait transformer l'AME,
06:20 l'aide médicale d'État en AME, aide médicale d'urgence.
06:21 Et justement, il a reconnu hier qu'il y avait ce pouvoir d'attraction
06:24 sur lequel il faut travailler.
06:25 Eh bien écoutez, qu'il le fasse.
06:27 Ça fait, je ne vais pas vous donner de date,
06:30 mais ça fait plusieurs années, les Français le savent,
06:31 que nous demandons à ce que l'aide médicale d'État,
06:34 c'est-à-dire les soins gratuits offerts aux clandestins,
06:36 toute la palette de soins gratuits offerts aux clandestins,
06:39 quand un Français sur trois renonce à se soigner, soit supprimée.
06:43 Elle peut être remplacée d'ailleurs par un fonds d'urgence,
06:45 parce qu'évidemment, quand vous avez quelqu'un sur le territoire français
06:48 qui est dans une situation de détresse, même s'il est étranger,
06:51 évidemment qu'il doit être pris en charge.
06:52 Ce n'est pas le sujet.
06:53 Mais le simple fait de considérer que de manière universelle,
06:57 on prendra en charge les soins de la terre entière
07:00 sans aucune condition de nationalité ou d'exercice sur le territoire français
07:04 est un appel d'air.
07:05 Donc, il faut supprimer les pompes aspirantes.
07:07 Et je pense qu'il faut également interdire la possibilité
07:10 de régulariser les clandestins sur le sol français,
07:12 parce qu'on ne peut pas obtenir des droits
07:14 en ayant violé les lois de la République française.
07:17 Jordan Bardella, en septembre 2022,
07:19 vous félicitiez Giorgia Meloni pour sa victoire en Italie
07:23 et vous appeliez d'ailleurs, je cite,
07:25 "l'Union européenne a une leçon d'humilité".
07:27 Est-ce qu'aujourd'hui, vous félicitez la même Meloni
07:29 de suivre à la lettre la politique et les demandes de la Commission européenne ?
07:33 Écoutez, qu'on soit très clair,
07:35 je préfère Mme Meloni à son prédécesseur,
07:37 qui était un allié d'Emmanuel Macron, précisément.
07:40 Ce n'est pas ma question.
07:40 Est-ce que vous la soutenez ?
07:42 Mais je soutiens de facto le gouvernement italien.
07:45 Mme Meloni ?
07:46 Parce que, pour une raison très simple,
07:48 c'est que notre allié, avec qui je siège au Parlement européen,
07:51 c'est-à-dire la Lega de Matteo Salvini,
07:53 est membre de la coalition gouvernementale.
07:55 Alors, Matteo Salvini, il est aujourd'hui ministre d'Infrastructure.
07:57 Quand il était ministre de l'Intérieur,
07:59 il avait réussi à faire chuter le nombre d'arrivées d'un peu plus de 65 %
08:02 de bateaux sur les côtes italiennes.
08:04 Donc, ce qui est clair, c'est qu'aujourd'hui,
08:06 l'Italie continue de subir un afflux migratoire majeur.
08:09 Vous avez vu que Mme Meloni est aux côtés de Mme Ursula von der Leyen,
08:12 qu'elle a demandé l'aide de l'Europe,
08:14 qu'elle estime qu'il faut une solution européenne.
08:17 Ce n'est pas du tout ce que vous dites depuis le début de l'entretien.
08:19 Donc, est-ce qu'elle est encore dans ce camp patriote ?
08:21 Est-ce qu'elle a encore la même vision que vous de ce sujet ?
08:23 En l'état actuel des choses, je constate les faits.
08:26 Les faits, c'est que l'Italie continue de subir, d'accueillir une immigration
08:32 qui est toujours plus importante sur ses côtes.
08:33 Malgré donc ce qu'a dit Mme Meloni.
08:35 Non, mais pour quelle raison ?
08:36 Je ne suis pas italien, je ne suis pas l'avocat du gouvernement italien.
08:39 J'ose espérer que Mme Meloni a conscience et qu'elle a conscience durement.
08:44 J'ai vu ce matin dans les colonnes de vos confrères
08:46 qu'elle souhaitait durcir les conditions de délivrance
08:50 d'un certain nombre de titres de séjour.
08:51 Donc, il faut la fermeté la plus totale à l'égard de l'immigration.
08:54 Maintenant, si vous me demandez, est-ce que la réponse doit être européenne ?
08:57 Je pense que la réponse, elle est double sur l'immigration.
08:59 Il faut une réponse d'abord nationale.
09:01 Il faut constitutionnaliser un certain nombre de mesures
09:04 pour éviter de tomber dans le gouvernement des juges,
09:06 qui fait qu'aujourd'hui, une grande partie des juges font plus de la politique
09:09 que du droit et qu'ils retoquent systématiquement les procédures d'expulsion
09:13 et notamment les OQTF pour des motifs parfois hallucinants.
09:15 Il faut savoir qu'aujourd'hui, le simple fait d'invoquer la détresse climatique
09:19 dans son pays ou pendant la crise sanitaire, de refuser de se soustraire à un test PCR,
09:23 vous empêchait d'être expulsé.
09:24 Donc, il faut mettre fin à tout cela.
09:26 Et deuxièmement, il faut évidemment une réponse européenne dans la mesure où,
09:29 madame, le plus grand défi de notre époque, c'est la démographie.
09:35 L'Europe est un continent de 450 millions d'habitants.
09:38 Nous allons faire face à un continent africain dont la population va doubler d'ici à 2050
09:43 pour passer d'un milliard de 100 millions d'habitants à 2 milliards 500 millions d'habitants.
09:46 Si on ne prend pas en compte dès maintenant la nécessité de protéger nos frontières,
09:50 alors nous disparaîtrons.
09:51 Sur Europe 1 et AC News, on poursuit la grande interview avec vous, Jordane Bardella,
09:55 présidente du Rassemblement national.
09:57 Hier, au journal 20h de TF1, Marine Le Pen affirmait qu'elle était la candidate naturelle en vue de 2027.
10:05 Pourquoi, il y avait un doute ?
10:07 Non, mais elle souhaitait faire...
10:10 Quoi, le préciser ?
10:11 Peut-être parce qu'elle prend le temps de mûrir sa décision et sa réflexion.
10:14 Je pense qu'elle a atteint un niveau aujourd'hui, non pas seulement de légitimité,
10:19 mais de popularité au sein du peuple français,
10:22 où l'ensemble des constats qu'elle a pu poser sur la table comme des solutions
10:27 sont aujourd'hui plébiscités par une majorité de Français.
10:29 Et pourtant, vous-même, vous êtes de plus en plus populaire.
10:32 Certains, et ce n'est pas un secret...
10:33 Non, mais ne soyez pas gêné, j'éternise juste ma question.
10:38 Vous trouvez de plus en plus affirmé, convaincant en tous les cas pour ceux qui votent pour vous.
10:43 Certains, vous verrez, vous voient déjà avoir un parcours, une ambition présidentielle.
10:48 Est-ce que vous pouvez nous affirmer ce matin que vous ne serez pas,
10:52 j'allais dire, l'Emmanuel Macron de François Hollande ?
10:54 Non, je ne serai pas l'Emmanuel Macron de François Hollande
10:57 et je ne serai pas l'Emmanuel Macron de Marine Le Pen.
10:59 Pour une raison très simple, c'est que celui qui pense pouvoir
11:05 nous opposer avec Marine Le Pen n'est pas né.
11:07 Nous avons une relation de confiance qui est très forte.
11:10 Elle m'a beaucoup donné en politique.
11:11 Je sais ce que je lui dois et par conséquent, si elle décide...
11:13 Vous lui devez tout ?
11:14 Je lui dois en grande partie ce que je suis devenu, politiquement, aujourd'hui en tout cas.
11:18 Elle le sait, je le sais.
11:20 Les Français le savent aussi, je crois, nous militants d'abord.
11:22 Et si elle décide évidemment d'être candidate à l'élection présidentielle,
11:25 encore une fois, la décision lui appartient,
11:26 mais je serai évidemment l'un de ses premiers soutiens et peut-être même le premier d'ailleurs.
11:29 Vous connaissez très bien la politique.
11:30 Vous avez la vie politique depuis 40 ans et faites de ces discours
11:33 pour que ça se termine souvent avec des trahisons.
11:36 Oui, mais je pense qu'on n'est pas comme les autres.
11:38 Et je pense que si les Français nous accordent aujourd'hui une forme de légitimité,
11:41 peut-être une sincérité, c'est peut-être parce qu'ils sentent chez nous
11:45 qu'on n'est peut-être pas comme les autres.
11:46 Alors justement, les motifs de voter pour vous aux européennes,
11:49 Jordan Bardella, vous êtes tête de liste RN.
11:52 Pour un électeur qui peut hésiter entre le RN et Reconquête,
11:55 qu'est-ce que vous lui dites ce matin ?
11:56 Jordan Bardella, tête de liste RN,
11:58 Marion Maréchal, tête de liste Reconquête,
12:00 quelle est la différence fondamentale ?
12:03 C'est qu'il y a un mouvement politique qui peut gagner et que l'autre ne peut pas gagner.
12:06 Je suis aujourd'hui donné en tête de ces élections européennes.
12:10 Et je suis aujourd'hui celui qui...
12:12 On va revenir sur les idées, mais peut-être d'abord sur le contexte.
12:14 Je suis aujourd'hui celui qui peut, je pense que ça compte beaucoup,
12:17 arriver devant la liste d'Emmanuel Macron, ce qui n'est pas le cas de Marion,
12:20 qui est donné autour de 6, 7,5 % des intentions de vote.
12:25 Donc, à un moment donné, quand la France est en situation de détresse,
12:29 quand nos compatriotes souffrent, il faut voter pour le mouvement politique qui peut l'emporter.
12:33 Non seulement aux élections européennes, mais aussi à l'élection présidentielle.
12:37 Je veux dire, nous sommes aujourd'hui, de l'avis de tous,
12:40 donnés, gagnants, non seulement des prochaines élections européennes,
12:42 mais de la prochaine présidentielle.
12:43 Mais on ne gagnera que si les Français votent.
12:45 Une idée, une différence majeure entre vous ?
12:47 Une différence majeure, c'est qu'Éric Zemmour a toujours indiqué
12:50 que le pouvoir d'achat n'était pas un sujet pour lui.
12:52 Voilà, moi je pense que le pouvoir d'achat, avec la question de l'immigration,
12:56 c'est la grande inquiétude des Français en cette rentrée.
12:59 Je ne suis pas monothématique et surtout, moi je suis,
13:02 avec le Rassemblement national, avec Marine Le Pen,
13:04 en capacité de rassembler une majorité de Français.
13:08 Quel est l'intérêt ?
13:09 Permettez-moi, je pense que tous les Français qui nous regardent ce matin
13:11 vont se poser la question.
13:12 Quel est l'intérêt de se présenter contre le Rassemblement national
13:16 pour faire 6% ?
13:18 Je veux dire, on n'en est plus là.
13:19 Je pense que les images de Lampedusa nous rappellent l'urgence de la situation.
13:22 Vous dites carrément qu'ils n'ont pas de légitimité à se présenter.
13:26 Si, mais je préférerais, si vous voulez, que toutes les forces patriotes
13:30 dans notre pays aident le mouvement politique,
13:32 étant en capacité de gagner, à faire 50% plus une voix,
13:35 plutôt que pour des questions d'égo, à vouloir se maintenir.
13:37 Moi, j'ai écouté Éric Zemmour sur votre antenne la semaine dernière.
13:41 Éric Zemmour, le président de Reconquête, a déclaré
13:43 "les idées de Jordan Bardella sont aussi les miennes".
13:46 Alors pourquoi présenter une liste contre moi ?
13:49 Vous lui avez dit ?
13:49 Vous en avez parlé ou il n'y a plus de rapport ?
13:52 C'est par médias interposés ?
13:53 Je n'ai pas eu l'occasion de lui en parler personnellement.
13:55 Donc l'union des droites, c'est fini.
13:56 C'est une vie de liste.
13:56 Je l'entends, mais il faut faire l'union avec tous les Français.
13:59 Et pour faire l'union, il faut être celui qui est devant
14:01 et qui est en capacité de faire l'union.
14:03 Nous sommes donnés encore une fois à 26% dans ces élections européennes.
14:06 Reconquête est donné à 6,5%.
14:07 Donc maintenant, tous les patriotes doivent se rassembler.
14:09 Et moi, je tends la main aux électeurs d'Éric Zemmour,
14:12 comme je tends la main aux déçus de LR.
14:14 Je veux leur dire aujourd'hui que face au camp du renoncement
14:17 que nous avons en face de nous, qui va de M. Mélenchon à M. Macron,
14:21 nous avons besoin de nous unir, de nous rassembler.
14:23 Donc j'appelle l'ensemble des patriotes,
14:24 l'ensemble de ceux qui croient encore en la France, à venir à mes côtés.
14:29 Moi, je les accueille et je souhaite leur dire que nous sommes peut-être
14:32 aujourd'hui les meilleurs avocats de leurs idées.
14:33 Merci Jordan Bardella.
14:34 Merci beaucoup Sonia Mabrouk.
14:35 C'était votre grande interview sur CNE.
14:37 Très bonne journée à vous et à bientôt.
14:40 [Musique]
14:43 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]

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