• l’année dernière
Avec Nora Bussigny, journaliste et auteure de "Les nouveaux inquisiteurs" publié chez Albin Michel.

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##LE_FACE_A_FACE-2023-09-19##

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News
Transcription
00:00 8 sur Sud Radio, il est l'heure du face à face, nous accueillons aujourd'hui avec André Bercoff, Nora Bussini,
00:04 journaliste, chroniqueuse au point et auteur de ce nouveau livre "Les nouveaux inquisiteurs", c'est chez Albain Michel. Bonjour Nora Bussini.
00:09 - Bonjour, merci de m'accueillir.
00:11 - Alors, Nora Bussini, je vais vous dire, Nora Bussini,
00:16 elle a fait ce que Claude Dévist-Roff a fait chez l'énorme Écoirat quand il a écrit "Triste tropique".
00:21 Je vous assure, je ne vous accable pas sous les compliments,
00:25 mais c'est très intéressant parce qu'elle a fait trois choses que j'ai pratiquées en mon temps,
00:29 c'est ce qu'on appelle le mensonge qui dit la vérité, c'est-à-dire que vous savez,
00:33 quand on est journaliste, il a plusieurs manières de le faire, il y a les enquêtes, il y a l'éditorial,
00:39 mais il y a quelque chose d'important, si vous voulez savoir comment les gens réagissent,
00:43 il faut se mettre, pas arriver avec son étiquette "je suis journaliste",
00:46 parce qu'ils ne vous diront pas la moitié du quart du cinquième de ce qu'il a,
00:50 mais vous vous mettez en immersion, en immersion ça veut dire que vous vous déguisez en quelque sorte,
00:57 et vous participez, moi je l'ai fait pour acheter la ville de Bordeaux,
01:00 il y a eu des choses formidables qui ont été faites de ce point de vue dans l'histoire du journalisme,
01:05 et Nora Bussini, vous vous êtes immergé, comme on dit, dans l'univers des WOK,
01:12 de la corrective, de la cancel culture, et moi je suis fasciné parce que,
01:17 vous avez fait un livre d'ailleurs très amusant, en plus ponctué par la psychiatrie,
01:22 il fallait de temps en temps voir M. Rabinovitch pour dire comment je me sens,
01:26 est-ce que je me sens bien, est-ce que je continue ou je continue pas,
01:28 et alors ce qui est formidable c'est quand même les LGBTQ+,
01:32 vous donnez tout, alors à la fin il y a le dictionnaire, un livre que je recommande,
01:36 mais au fond, Nora Bussini, vous vous êtes dit quoi,
01:41 parce que vous écrivez pour Le Point, vous écrivez pour Marianne je crois,
01:45 - Mais pour Factuel aussi - Pour Factuel également, exactement,
01:48 mais vous vous êtes dit, qu'est-ce qui vous a donné l'idée,
01:50 en disant, pour que je connaisse ce qui se passe dans les nouveaux mouvements du WOK,
01:55 de la cancel et compagnie, il faut que j'y participe, il faut que je nage dans le courant.
02:00 - Alors déjà je suis une passionnée d'immersion, d'investigation,
02:04 c'est quelque chose que j'aime beaucoup, et en fait, alors paradoxalement,
02:08 c'est grâce à des militants LGBT, des militants féministes,
02:12 des militantes féministes qui m'ont dit, on n'en peut plus,
02:14 mais je pense que tu ne pourras pas t'en rendre compte, sauf en y allant,
02:18 et c'est ce que j'ai décidé de faire, en me disant, ben voilà,
02:20 ils m'envoyaient des événements, ils me disaient, là tu devrais aller à là,
02:22 nous on ne peut pas y aller parce qu'on est, en homosexuellement on est blanc,
02:25 ou on est cisgenre par exemple, ou on n'est pas des femmes, voilà, vas-y, va voir,
02:30 et comme j'avais interviewé des militants qui étaient revenus de ces extrêmes,
02:34 je me suis dit, ça serait vraiment intéressant à mon tour d'y aller,
02:39 parce que je pense qu'il y a beaucoup d'essais qui sortent sur le sujet,
02:41 qui sont intéressants évidemment, mais je pense que la vérité,
02:44 on peut la trouver qu'en étant sur le terrain.
02:46 - Alors justement, vous avez dit, ceux qui vous ont écrit, vous ont encouragé,
02:50 on n'en peut plus, c'était quoi, pourquoi ils n'en peuvent plus, ou elles n'en peuvent plus ?
02:54 - Ou elles ! - Ah oui, il dit, il ou elle, attendez, excusez-moi,
02:56 la la la la, j'ai prononcé, il ou elle, non non, il n'y a plus d'hommes et de femmes,
03:01 il y a des humains, attention, excusez-moi, excusez-moi.
03:04 - Eh ben ils n'en peuvent plus parce qu'en fait eux, ils veulent juste militer
03:07 pour avoir le droit de marcher dans la rue sans se faire agresser,
03:10 des femmes qui ne se font pas violer quand elles rentrent du travail par exemple,
03:13 et en fait, on venait à leur dire, eh ben oui, mais toi tes pronoms, c'est quoi ?
03:17 Si tu ne dis pas par exemple "toustes" au lieu de "tous et toutes",
03:20 ben ça nous embête que tu viennes militer avec nous,
03:22 je vous donne des exemples, mais il y en a pléthore dans le genre.
03:24 - Non mais c'est intéressant, c'est très intéressant.
03:26 Alors "toustes", ça veut dire quoi ? Parce qu'on ne veut pas dire "tous et toutes",
03:29 on dit "toustes". - Voilà, exactement.
03:30 On dit "celleux" aussi, pour pas dire "celles et ceux".
03:33 - Tu avances la civilisation, ça c'est passionnant.
03:34 - C'est impulsif. - On dit quoi ? C'est-à-dire qu'en fait,
03:37 parce que ce qui est très intéressant dans votre livre,
03:40 c'est une transformation du vocabulaire dans le vocabulaire le plus quotidien.
03:43 - Exactement. Oui, tout à fait.
03:45 D'ailleurs, moi j'ai découvert que "elle" et "il" sont évidemment dépassés,
03:50 il y a "iel", ça on connaît, mais maintenant non, "iel" c'est pas assez inclusif.
03:54 Il y a d'autres pronoms qui doivent être beaucoup plus neutres,
03:56 qui sont "ael", "ael", "a-e-l", il y a "ul" aussi,
04:03 j'ai rencontré une personne qui s'appelle "Pensée",
04:07 qui était donc, désolée de le dire, un homme, et qui me disait...
04:10 - Un homme qui s'appelle "Pensée", c'est formidable.
04:12 Je vous dis, ça va être extrêmement instructif cette émission.
04:15 - Et qui me disait que ses pronoms de mémoire c'était "ael",
04:19 parce que "iel" est trop binaire finalement, vu que c'est "il" et "elle".
04:24 - Ah oui, c'est trop, c'est trop, je dirais pas assez inclusif quoi.
04:28 - Exactement, bah oui, bien sûr, oui oui.
04:30 - Mais alors l'idée c'est quoi ? C'est-à-dire que,
04:33 en fait, ce qui est vraiment intéressant, et vous le montrez très bien,
04:36 il y a un morcellement infini, l'idée c'est quoi ?
04:38 C'est un puzzle diffracté complètement, et il se retrouve autour de quoi ?
04:44 - Il se retrouve autour, pour eux, de faire le bien,
04:47 de lutter, de lutter contre les discriminations,
04:50 mais finalement, c'est ce qui apparaît dans ce militantisme,
04:53 cet extrême du progressisme, c'est un morcellement des luttes.
04:56 Parce que sous prétexte de dire qu'on veut absolument inclure tout le monde,
05:00 moi j'en suis venue à trier des gens selon leur couleur de peau,
05:03 pour respecter l'inclusivité.
05:05 - Oui, c'est ça, et vous étiez, puisque vous étiez déguisé en immersion,
05:09 il y a des gens qui vous disaient "oui, toi t'es blanc, sors d'ici", etc.
05:12 - C'est ça, exactement, c'était la pride radicale en 2022,
05:15 il y avait quand même 40 000 personnes, je le répète,
05:17 c'était pas un petit groupus que 40 000 personnes réunies à Paris en 2022,
05:21 et moi j'ai été engagée au service d'ordre de la pride radicale,
05:24 et je devais faire... - C'était quoi ces 40 000 personnes, rappelez ?
05:26 - C'est beaucoup de militants, des personnes qui voulaient juste venir...
05:30 - Il y a eu une manifestation, c'est ça ?
05:32 - C'est la pride radicale, exactement,
05:34 et en fait, moi comme j'ai une partie de ma famille qui est marocaine,
05:37 je devais faire respecter la non-mixité,
05:39 ça veut dire que je devais trier les personnes,
05:41 donc trier les blancs, pour qu'ils aillent à la fin du cortège,
05:43 pour laisser les personnes, dites "racisées" comme ils disent, entre elles.
05:47 - Ah oui, c'est ça, c'est-à-dire que toi, si tu n'es pas racisée,
05:50 t'as rien à faire ici. - Oui, c'est ça, exactement ce qui se passait.
05:52 Je voyais un blanc, je lui disais "est-ce que tu peux partir,
05:54 dans une autre partie du cortège, s'il te plaît ?"
05:56 - "Basse-toi, tu pues et marche à l'ombre", comme disait Renaud.
05:58 - Exactement. - Non mais c'est absolument passionnant,
06:00 parce que ça démontre quelque chose qui est,
06:02 à la fois, on a envie d'en rire,
06:04 mais à la fois, c'est très grave,
06:06 enfin je trouve que c'est très préoccupant, en tout cas,
06:08 non-habusciné. - Ah oui, bien sûr,
06:10 parce que c'est en fait, on va se dire,
06:12 mais non, c'est un microcosme qui peut s'entre-dévorer,
06:14 qui s'entre-dévorerait peut-être,
06:16 ça j'en doute pas, toutefois, c'est juste aussi diffus.
06:18 Parce que par exemple, je suis retournée à la fac,
06:20 je suis allée à Saint-Denis,
06:22 à Paris 8,
06:24 et j'ai assisté quand même dans une fac,
06:26 une salle de TD à la fac,
06:28 qui était allouée, sur ce créneau-là,
06:30 pour des militants, à une salle
06:32 interdite aux hommes cisgenres,
06:34 ça veut dire qu'on n'avait pas le droit d'entrer dans cette réunion
06:36 dans la fac, si vous étiez,
06:38 par exemple, vous, un homme cisgenre.
06:40 - Un homme cisgenre, moi j'ai aucun...
06:42 - Vous, c'est physique. - C'est très intéressant,
06:44 c'est très intéressant, on retrouve là.
06:46 Et ils appellent pas ça de la discrimination,
06:48 elle est positive, cette discrimination.
06:50 Et surtout quand même, d'ailleurs, c'est nous les personnes discriminées,
06:52 c'est le concept même du wokisme, c'est-à-dire que ce sont
06:54 des gens qui sont éveillés aux discriminations.
06:56 Donc c'est-à-dire que vous et moi, on n'est pas éveillés.
06:58 Et déjà même là, à partir de là, c'est discriminant, je trouve.
07:00 - Oui, c'est très intéressant. On va continuer
07:02 d'en parler après cette petite pause,
07:04 et peut-être avec nos auditeurs. - Oui, merci à
07:06 tous de nous écouter, et on continue
07:08 d'en parler avec Nora Bussini, journaliste et
07:10 auteur de ce nouveau livre, "Les nouveaux inquisiteurs", et puis vous,
07:12 au 0826 300 300,
07:14 à tout de suite sur Sud Radio.
07:16 Alors, ces nouveaux inquisiteurs,
07:18 vous les avez vraiment vus pendant
07:20 un an et plus, puisque vous les avez vus pour
07:22 des journaux, et puis ce livre.
07:24 Et ce livre est quelque chose,
07:26 c'est vrai que, je disais que
07:28 on a envie de sourire,
07:30 mais on a envie de sourire jaune.
07:32 Parce qu'il y a quelque chose d'assez...
07:34 Enfin, c'est pas préoccupant
07:36 ou terrible, je ne sais pas, Nora Bussini, vous allez nous
07:38 expliquer. C'est mon impression
07:40 qu'au fond,
07:42 vous voyez, sans faire de marxiste d'école
07:44 primaire, le système
07:46 dit du capitalisme libéral, ça
07:48 commode non seulement bien, mais adore ça.
07:50 Parce que ça crée des marchés,
07:52 ça crée des marchés spécifiques,
07:54 ça crée des marchés pour
07:56 les raciser, on l'a vu dans la
07:58 publicité. La publicité a...
08:00 Vous n'en parlez pas directement, mais quand même.
08:04 C'est-à-dire qu'au fond,
08:06 il y a une espèce
08:08 d'extrémisme de l'identité,
08:10 mais à un degré où ça se renverse
08:12 dans une espèce d'extrême
08:14 de la consommation la plus totale
08:16 et la plus naïve, je dirais, quelque part.
08:18 Je ne sais pas ce que vous en pensez.
08:20 - En fait, c'est à peu près ça.
08:22 C'est vraiment une caricature
08:24 du progressisme. Et en fait, c'est tellement
08:26 manichéen que moi,
08:28 je revenais à culpabiliser mes privilèges
08:30 constamment. Et à me dire, en fait,
08:32 c'est moi la méchante du film, finalement.
08:34 C'est moi la méchante du film parce que je suis hétérosexuelle,
08:36 parce que je suis cisgenre,
08:38 donc cisgenre, ça veut dire que je suis née
08:40 femme à la naissance et que je me sens toujours femme,
08:42 que je suis quand même
08:44 blanche, voilà.
08:46 Et en fait, je pense que c'est aussi par cette culpabilité
08:48 que cet extrémisme
08:50 du progressisme est en train
08:52 de gonfler. - C'est la culpabilité
08:54 qui est le moteur, quelque part. - Oui, j'en suis certaine.
08:56 La culpabilité qui est le moteur. Parce que je l'ai
08:58 vécu, et j'en venais moi-même
09:00 à me demander ce qu'il faisait de moi une femme.
09:02 Chose que je ne m'étais jamais posée la question, je ne m'étais pas posée avant.
09:04 - Mais c'est quand même...
09:06 Je veux dire, est-ce que c'est au fond...
09:08 Vous en avez discuté,
09:10 vous en parlez. Est-ce qu'au fond,
09:12 vous ne leur parlez pas de temps en temps quand on leur dit
09:14 la biologie, quand même, utérus,
09:16 un vagin, J.K. Rowling,
09:18 vous citez J.K. Rowling,
09:20 l'auteur de Harry Potter.
09:22 Ça, ils rejettent, ils disent "ça n'existe pas".
09:24 Les différences, je dirais,
09:26 biologiques.
09:28 On peut être pour, on peut être contre,
09:30 on ne peut pas dire "il n'y a pas à être pour et contre,
09:32 ça existe". Et ça n'existe pas
09:34 pour eux ? - Si, ça existe,
09:36 mais il n'y a pas que ça à prendre en compte.
09:38 Parce que, par exemple, j'ai
09:40 rencontré des militants et des militantes
09:42 qui étaient des personnes
09:44 trans,
09:46 opérées ou non,
09:48 mais qui se sentaient
09:50 femmes, et qui disent qu'ils se sont toujours
09:52 sentis femmes, mais qui sont nés dans le mauvais corps, en fait.
09:54 Et par conséquent,
09:56 vous parlez d'utérus, mais
09:58 les personnes trans vont
10:00 vous dire qu'avoir un utérus,
10:02 ce n'est pas forcément, nous, une femme.
10:04 C'est un homme. - Oui, c'est ça.
10:06 Mais alors, qu'est-ce qui fait, pour eux,
10:08 qu'est-ce qui fait qu'on est
10:10 une femme ou un homme ?
10:12 Ou alors, attendez, beaucoup peuvent changer.
10:14 Je peux être femme pendant
10:16 deux ans, et puis je peux
10:18 être homme pendant deux ans. - Ah, ça c'est
10:20 "gender fluid", alors c'est se sentir...
10:22 - Allons dans les catégories.
10:24 - Gender fluid, c'est des personnes
10:26 qui, je crois, n'entament pas de transition,
10:28 mais qui vont se sentir
10:30 soit homme, soit femme,
10:32 soit rien, soit tout, soit
10:34 non-binaire, par exemple, aussi.
10:36 Et oui, c'est des personnes
10:38 qui ne vont pas entamer de processus de transition,
10:40 prendre des hormones, par exemple,
10:42 ou faire des opérations.
10:44 - Alors oui, c'est ça. Et pour garder
10:46 cette fluidité. - Oui, exactement.
10:48 - Est-ce que vous avez rencontré aussi, parmi eux,
10:50 est-ce qu'il y a un bonheur
10:52 d'être, effectivement,
10:54 dans la catégorie L ou G ou
10:56 B ou T ou + ? C'est quoi "+" à propos ?
10:58 Je me suis toujours demandé,
11:00 si je le signe "+", ça correspond à quoi ?
11:02 - Alors, il y a LGBTQIA,
11:04 donc "I", c'est intersexe,
11:06 "A", c'est asexuel.
11:08 Après, il peut y avoir "Agenre",
11:10 il peut y avoir "Gender fluid",
11:12 il peut y avoir "non-binaire",
11:14 il peut y en avoir un pléthore d'autres.
11:16 - Et ces gens,
11:18 et les personnes dont vous parlez,
11:20 elles se regroupent justement, parce que
11:22 vous parlez beaucoup des regroupements de "toi tué".
11:24 Et alors, ce qui est extraordinaire,
11:26 parce que vous parlez aussi de...
11:28 que ce soit en télétravail,
11:30 enfin en télétravail, j'ai dit, en télétravail,
11:32 en tout cas, ou télédivertissement,
11:34 c'est qu'ils se réunissent entre eux.
11:36 Vraiment, il faut être catégorisé.
11:38 - Alors, en fait, c'est ça qui est assez fou,
11:40 c'est qu'aujourd'hui, on assiste à une fracture dans le militantisme,
11:42 c'est qu'il y a justement beaucoup de militants
11:44 LGBT, lambda, qui peuvent être
11:46 lesbiennes, gays, transgenres,
11:48 qui en ont marre de ces extrêmes-là,
11:50 et qui, eux, n'ont pas envie d'être
11:52 catégorisés uniquement parce qu'ils sont homosexuels,
11:54 par exemple. Et qui, justement,
11:56 eux, ont envie d'être universalistes, c'est ce que je suis,
11:58 ça veut dire qu'on parle pour tout le monde
12:00 et on est avec tout le monde, et d'autres qui, au contraire,
12:02 vont dire, ben voilà, nous, on veut se réunir
12:04 en communauté, on s'identifie
12:06 par ce que l'on vit,
12:08 par ce que l'on est, donc par exemple,
12:10 il va y avoir beaucoup de personnes qui sont autodiagnostiquées,
12:12 c'est-à-dire qu'ils vont dire, moi, je ne crois pas
12:14 en la psychiatrie, je ne crois pas en la psychologie,
12:16 je me considère, je sais que je suis,
12:18 par exemple, autiste, ou que je suis
12:20 hyperactif, ou que je suis
12:22 surdoué, par exemple. - Je le sais par moi-même,
12:24 j'ai pas besoin de diagnostiquer.
12:26 - Oui, d'ailleurs, j'ai même vu des pancartes,
12:28 la psychiatrie, on me l'aboli,
12:30 parce que, justement, ils ont eu un rejet profond
12:32 du médical.
12:34 - Ah oui, sous toutes ses formes ?
12:36 - Sur beaucoup de formes, en tout cas, c'est vrai.
12:38 - Est-ce que c'est lié aussi à l'environnement,
12:40 le côté environnement, écolo et compagnie, ou pas
12:42 vraiment ? - Moi, je sais que j'ai vu beaucoup
12:44 de contradictions dans l'écologie, alors ça, c'est à toutes
12:46 les manifestations. J'avais des personnes qui passaient
12:48 leur temps à me dire qu'ils sont écolo, véganes,
12:50 mais qui fument et qui jettent leur clope par terre,
12:52 qui, quand ils ont préparé plein de
12:54 stickers, de pancartes et tout, déjà les pancartes,
12:56 c'est derrière des cartons Amazon, donc on se dit
12:58 "contradiction, une de plus". Une dernière, j'avais
13:00 vu, c'est beaucoup de stickers, ils balancent les papiers par terre,
13:02 et le pire, c'était à Dijon, après une manif,
13:04 quand je rentrais le soir de la manif,
13:06 ils avaient tout saccagé dans les rues,
13:08 il y avait des tags partout, et bien j'ai vu des personnes
13:10 qui nettoyaient la ville le soir, et c'était des personnes
13:12 dites "racisées", comme ils le disent, et c'est
13:14 là où je me suis dit "on est au summum du paradoxe",
13:16 en fait. - Oui, c'est ça. Après, on laisse les racisés,
13:18 les bons
13:20 travailleurs immigrés, venir nettoyer.
13:22 - Exactement, et sans scrupuler, mais par contre,
13:24 de l'autre côté, on va dire "ah ben bien sûr qu'on les
13:26 défend et qu'on les soutient". - Oui, mais
13:28 alors, est-ce que c'est pas, quand même,
13:30 un an abussigné, au bout du compte,
13:32 et au "end of the day",
13:34 comme disent les Américains, est-ce que c'est une
13:36 gigantesque hypocrisie, quelque part,
13:38 ou est-ce que c'est, je dirais pas,
13:40 moi je vais pas parler de décadence, de l'Occident,
13:42 tout ça, mais on a l'impression, vraiment,
13:44 de, je dirais, de,
13:46 quelque part, vraiment en lisant
13:48 de poulet à qui on a coupé le cou,
13:50 et qui continue à aller et à bagnoler.
13:52 Je ne dis pas tout ça, je vais pas généraliser, mais
13:54 on a vraiment cette impression de
13:56 d'épargnement, façon puzzle,
13:58 comme disait l'autre, et
14:00 c'est quoi, et on se demande.
14:02 Alors, vous en parlez très bien, parce que
14:04 vous-même, vous êtes,
14:06 vous êtes, comment dirais-je,
14:08 non seulement immergée, mais vous êtes, vous êtes, vous vous sentez concernée, quoi.
14:10 - Oui, je me suis sentie concernée,
14:12 je me suis sentie, donc voilà, comme je disais
14:14 tout à l'heure, je me demandais ce qu'il faisait de moi, une femme,
14:16 qui disait que c'était moi qui étais peut-être méchante, qui avait rien compris
14:18 au lutte, et qu'est-ce qu'on doit pas passer par
14:20 un extrême pour pouvoir faire avancer les choses ?
14:22 C'était la question que je me suis posée tout le long,
14:24 et là où j'ai été frottée à cet extrême, c'est
14:26 en voyant les mouvements
14:28 antifa, donc antifascistes,
14:30 qui sont vraiment intrinsèquement liés
14:32 à ces militants
14:34 et progressistes
14:36 extrémistes, et qui, en fait, vont les soutenir,
14:38 et qui sont là, finalement, je le voyais, parce que
14:40 j'ai été avec eux dans plusieurs manifs, à Dijon,
14:42 il y avait une manifestation qui était interdite
14:44 aux hommes cisgenres hétérosexuels,
14:46 mais je vois débarquer
14:48 une flopée d'antifa
14:50 qui, sincèrement,
14:52 étaient des hommes, là ça se voyait,
14:54 je veux dire, et bien, quand j'arrivais,
14:56 je vais voir les organisateurs, je leur dis
14:58 "mais là vous voyez bien qu'il y a des militants
15:00 hommes qui sont là, qu'est-ce qu'on fait ?" Et du coup, ils étaient embêtés,
15:02 parce qu'en plus, ils avaient l'air assez impressionnants, et c'était
15:04 "bah oui, mais on peut pas présumer de leur genre,
15:06 on va pas leur empêcher de partir,
15:08 ça pourrait être violent pour eux", et je me suis dit
15:10 "en fait, c'est là, c'est qu'on va les laisser, eux, installer dans
15:12 ces luttes-là, et c'est eux qui sont là juste
15:14 concrètement pour pouvoir tout péter,
15:16 péter majoritairement, détruire du flic".
15:18 Et c'est ce qui était le cas à la Prade Radicale, il y avait une haine
15:20 des forces de l'ordre qui était même
15:22 criée et secondée dans les rues. - Bien sûr.
15:24 Et c'est intéressant, c'est paradoxe,
15:26 incroyable, et cette hypocrisie ambiante
15:28 quand même, parce que quelque part, on
15:30 s'en parle juste après une petite pause.
15:32 - On continue de parler de ce livre "Les nouveaux inquinisiteurs"
15:34 avec Nora Bussini, et puis avec vous aussi
15:36 au 0826 300 300
15:38 si vous avez une question, à notre invité du jour
15:40 0826 300 300, à tout de suite.
15:42 - Nora Bussini,
15:44 alors, qui sont, qui est
15:46 cette population ? Quand je dis "cette population"
15:48 évidemment, ils vont me dire "comment vous mélangez
15:50 tout le monde ?" Non mais, grosso modo,
15:52 statut social, est-ce que
15:54 c'est quand même des fils de la petite bourgeoisie,
15:56 la bourgeoisie, est-ce que c'est fils et filles ?
15:58 Encore une fois, c'est fils et filles, excusez-moi,
16:00 je prononce des paroles qu'il ne faut pas,
16:02 non c'est "ial", "iel",
16:04 voilà, ou "hul",
16:06 j'adore "hul", c'est très joli.
16:08 Des fois ça mérite des coups de pirouhule, mais
16:10 on en parle un peu pas. Non, simplement,
16:12 ce sont
16:14 des gens de quelle génération ?
16:16 - Alors,
16:18 on retrouve quand même des gens de la génération
16:20 Z, même s'ils sont
16:22 beaucoup de la génération Z, on va voir ras-le-bol
16:24 de ces extrémismes, ça je le vois
16:26 monter, mais on va,
16:28 ça peut monter jusqu'à 35 ans à peu près,
16:30 35 voire maximum 40 ans,
16:32 ce sont des personnes
16:34 qui ont plutôt des
16:36 parents qui peuvent être quand même
16:38 plutôt aisés, mais pas forcément
16:40 trop, comme vous disiez,
16:42 petite bourgeoisie, il y en a, c'est vrai,
16:44 c'est des personnes qui font quand même des études, mais qui peuvent être
16:46 des étudiants tout de même précaires,
16:48 vraiment,
16:50 les milieux sociaux sont variés,
16:52 et surtout, c'est pas du tout un phénomène parisien,
16:54 c'est tout à fait faux, j'ai fait exprès d'aller à Dijon,
16:56 d'aller à Rennes, d'aller dans d'autres villes...
16:58 - Mais c'est intéressant, parce qu'on croit que c'est un phénomène parisien...
17:00 - Oui, et c'est ce que je voulais absolument pas qu'on croit
17:02 avec le livre, et c'est pour ça que j'ai voulu aller
17:04 dans plusieurs autres villes de France, pour discuter
17:06 même avec des militants qui, eux, nous disaient
17:08 "Voilà, moi je suis militant en région au Mans,
17:10 et il y a des choses que je remarque, alors que moi-même
17:12 je suis militant et LGBT."
17:14 Et je voulais montrer que ça ne touche pas
17:16 un phénomène parisien.
17:18 - Oui, parisien, oui, absolument.
17:20 Et ces manifestations,
17:22 etc.,
17:24 quand vous étiez en manifestation, puisque vous le savez
17:26 très très souvent, les gens,
17:28 il y a eu beaucoup de gens qui regardaient,
17:30 est-ce que les gens
17:32 qui regardaient, c'est-à-dire les gens sur les trottoirs,
17:34 comment ils réagissaient,
17:36 quand vous les avez sentis ? - Alors à Dijon, je sais
17:38 qu'ils en avaient marre, parce que vraiment,
17:40 c'était un joyeux bazar, en fait, ce jour-là,
17:42 le ministre de l'Intérieur, M. Gérald Darmanin,
17:44 était présent à Dijon,
17:46 et alors c'était l'à-la-lie
17:48 pour ces militants et militantes,
17:50 parce que pour eux c'était le summum de l'affront,
17:52 donc en fait, ils ne passaient leur temps
17:54 qu'à se conder des chants anti-Gérald Darmanin,
17:56 mais d'une...
17:58 voilà, très très violent, et donc du coup,
18:00 c'était vraiment de tout taguer,
18:02 et de se faire le maximum remarquer,
18:04 et les Dijonais en avaient marre.
18:06 A contrario, à Paris,
18:08 par exemple, il y avait beaucoup de spectateurs
18:10 qui regardaient de manière attendrie,
18:12 et d'ailleurs j'ai eu une de mes amies, Leïla,
18:14 qui a été témoin d'une scène où il y a eu un militant
18:16 qui a insulté très copieusement
18:18 une petite
18:20 vieille dame qui regardait la scène,
18:22 en lui disant que c'était qu'une sale vieille blanche
18:24 de merde. - Ah carrément !
18:26 - Pardonnez-moi des termes, mais voilà.
18:28 Alors Leïla n'était pas seule,
18:30 ils sont plusieurs, parce qu'elle était accompagnée,
18:32 qui ont entendu cette insulte, et que cette vieille dame
18:34 a regardé gentiment, elle trouvait ça plutôt sympa,
18:36 il y avait de la musique, des gens qui dansaient,
18:38 rien de plus dur que ça.
18:40 - Non mais c'est ça, cette espèce
18:42 d'extrémisme verbal qui cache effectivement,
18:44 je ne sais pas ce que ça cache,
18:46 mais c'est assez dingue, parce qu'il y a
18:48 beaucoup de slogans d'ailleurs intéressants,
18:50 il y a des inventions.
18:52 - Oui, et puis il y a des choses vraiment originelles,
18:54 là je ne peux pas le dire, il y a des choses qui me rendent honte.
18:56 - Je ne peux pas leur reprocher de ne pas être originaux,
18:58 parce qu'ils sont assez créatifs quand même.
19:00 Les pancartes sont jolies,
19:02 sont colorées, les messages sont forts,
19:04 sont repris,
19:06 je ne reprendrai pas, je laisserai les gens le découvrir dans mon livre,
19:08 sur Jean-Monsieur le Ministre de l'Intérieur,
19:10 mais ils étaient assez créatifs
19:12 à son sujet en tout cas. - Oui c'est vrai,
19:14 en général, Darmanin provoque
19:16 des réactions très créatives. - Oui, j'étais assez
19:18 impressionnée.
19:20 - Et dites-moi, au bout du voyage,
19:22 parce que vous finissez
19:24 avec votre psychiatre,
19:26 avec Rabinovitch, et vous vous dites
19:28 "bon, peut-être qu'on va passer à autre chose",
19:30 vous dites "bon, on verra",
19:32 et vous allez passer à autre chose ?
19:34 - Je pense que ça va être plus compliqué que ça,
19:36 parce que justement, avant même que le livre soit sorti,
19:38 je me suis pris une vague de cyberharcèlement,
19:40 mais monstrueuse, et tout de même inattendue,
19:42 parce que je pense que j'étais trop naïve,
19:44 j'assistais à tellement de rencontres
19:46 de militants qui dénonçaient le cyberharcèlement,
19:48 surtout envers les femmes,
19:50 je me suis dit "mais c'est dingue, ils ne vont pas le faire à moi aussi".
19:52 Du coup, là pour le moment, c'est un peu compliqué de passer à autre chose,
19:54 puis je suis en promo. - Quel genre de cyberharcèlement ?
19:56 - Ah ben c'était des messages d'insultes,
19:58 de menaces,
20:00 de violences à peu près, j'en avais...
20:02 - Quand on a su que vous faisiez un livre, que vous dites "il va les sortir" ?
20:04 - Exactement, oui, tout le temps.
20:06 - Oui, traîtresse, ouais...
20:08 - Voilà, alors j'ai tout eu,
20:10 un facho, transphobe, homophobe,
20:12 islamophobe, tout ce qui était possible d'être en phobe,
20:14 et je l'avais, et en plus, voilà,
20:16 beaucoup de menaces aussi, en privé,
20:18 dans les notifications,
20:20 c'était assez costaud.
20:22 - Et vous vous êtes demandée, oui, effectivement,
20:24 parce que, bon, il y avait des risques.
20:26 - Oui, bien sûr, je fais un petit peu gaffe,
20:28 j'hésite pour l'instant à faire des rencontres en librairie.
20:30 - Mais dites-moi, Nora Bussini,
20:32 juste un mot,
20:34 comment se traduit, parce que
20:36 vous en parlez un peu, mais
20:38 il y a quand même quelque chose qui est très antinomique,
20:40 par rapport à l'islamisme radical,
20:42 ou l'islamisme,
20:44 et les LGBT,
20:46 parce qu'effectivement, et d'ailleurs,
20:48 il y en a un qui serait aussi,
20:50 chez l'espace de la religion juive,
20:52 l'homosexualité est très mal vécue par certains de religions.
20:54 Est-ce qu'on le sent,
20:56 dans les milieux ?
20:58 Comment il concilie
21:00 le racisé
21:02 avec des gens qui,
21:04 certains,
21:06 ne sont pas du tout d'accord, c'est le moins que l'on puisse dire,
21:08 avec les tendances trans
21:10 et autres.
21:12 - Alors, il y avait beaucoup de militants
21:14 qui sont de confession musulmane,
21:16 et aussi, c'était beaucoup de femmes
21:18 qui le sont, donc du coup, elles dénoncent
21:20 une islamophobie, mais
21:22 elles disent en tout cas qu'elles sont, elles aussi,
21:24 LGBT.
21:26 Je trouve, en fait,
21:28 qu'il y a quand même une sorte de tabou
21:30 à mêler,
21:32 alors on va dénoncer toujours l'islamophobie,
21:34 l'antisémitisme,
21:36 c'est un petit peu plus compliqué,
21:38 nous, ils ont débattu du fait
21:40 de, est-ce qu'on trie les juifs comme privilégiés ou pas
21:42 à la praix radicale, c'était le grand débat.
21:44 Justement, ils ont tranché en disant...
21:46 - Il y a des précédents, il y a des précédents...
21:48 - Ils se posaient la question, où est-ce qu'on les trie ?
21:50 Voilà, quand même, mais
21:52 en tout cas, c'est vrai qu'il y a quand même quelque chose
21:54 qui est de dire, on n'en parle pas trop
21:56 de ce que la religion
21:58 peut penser des personnes LGBT.
22:00 - Mais juste avant qu'on prenne les auditeurs,
22:02 non, Aboucine, moi, ça m'a frappé dans votre lit, parce que vous revenez là-dessus
22:04 et vous avez raison,
22:06 on trie les gens. - Oui, bien sûr qu'on trie les gens,
22:08 j'ai trié des gens. - Vous avez trié des gens.
22:10 - J'ai trié des gens. - Mais, vous l'avez fait
22:12 pour les besoins de la cause, et pour te livrer.
22:14 Mais, vous vous êtes pas sentie un peu mal ?
22:16 - Ah, et bien, c'est là où je me suis
22:18 dit qu'il y a un switch. C'est que je me suis
22:20 sentie devenir cette autre personne.
22:22 Quand j'ai eu un militant d'irracisé
22:24 qui m'a dit "mais vous vous rendez compte que vous êtes
22:26 en train de demander à mon compagnon de partir
22:28 parce qu'il est blanc, mais vous êtes folle."
22:30 - Ah, mais c'était un couple gay.
22:32 - Oui, c'était un couple gay, et donc dit "mixed",
22:34 parce que l'un était maghrébin et l'autre blanc.
22:36 Il a dit "mais nous, on veut juste
22:38 avoir le droit de marcher dans la rue, et vous nous demandez
22:40 de trier mon mari,
22:42 et moi que je parte." Et en fait, moi,
22:44 je me suis sentie devenir cette autre personne.
22:46 Et ça m'énervait en fait qu'ils n'obéissent pas,
22:48 et ça m'énervait, c'est même pire quand
22:50 les blancs n'étaient pas dociles. Bon, ils l'étaient majoritairement
22:52 quand même. Ils étaient très obéissants, les blancs.
22:54 C'est terrible, vraiment.
22:56 Et c'est vraiment la chose qui m'a le plus choquée, c'est de
22:58 trier les gens selon leur couleur de peau, et
23:00 soi-disant, pour lutter
23:02 contre les discriminations. - Oui, c'est
23:04 hallucinant. C'est vrai quand on regarde ça.
23:06 - Mais oui, c'est vraiment... - Non, les antiracistes,
23:08 les antidiscriminants, mais attention,
23:10 vous-là, vous-là, vous-là. - Voilà, tout à fait.
23:12 - Esteban, je crois qu'on a
23:14 des éditeurs. - Oui, nous avons Philippe,
23:16 qui a composé le 0826-300-300,
23:18 qui nous appelle de Caen dans le Calvaldos.
23:20 Bonjour Philippe. - Oui, bonjour Philippe.
23:22 - Bonjour André. Bonjour Mme Bussini.
23:24 André, vous avez répondu
23:26 un petit peu, enfin Mme Bussini,
23:28 vous avez répondu, moi c'est ça,
23:30 le profil un peu social des personnes,
23:32 pour moi en tout cas, je pense,
23:34 c'est plus des milieux privilégiés,
23:36 pas des gens là-dessus, bourgeois,
23:38 grande bourgeoisie. Moi, j'en démarre pas.
23:40 Après, les minorités
23:42 à protéger,
23:44 pour actuellement,
23:46 c'est plutôt les minorités homosexuelles.
23:48 Après, la racisation,
23:50 il y a plus un mélange,
23:52 on va dire, plus
23:54 profond et plus grave. Alors,
23:56 Mme Bussini, juste dans le terme,
23:58 comment exprimer, je dirais,
24:00 son désarroi, à savoir le 15 du mois,
24:02 mon frigidaire est vide
24:04 ou, on pourrait dire,
24:06 mon réfrigérateur de froid
24:08 fonctionne, mais
24:10 il est vide.
24:12 Ça me paraît intéressant
24:14 et je pense
24:16 que là, les gens, lesateurs qui se bougent
24:18 aussi, on se retrouve tous
24:20 à se mobiliser dans les carrefours de circulation
24:22 pour manifester. Ou on dira,
24:24 on se mobilise
24:26 toutes ou tous,
24:28 on tient
24:30 à multiples sens de circulation
24:32 pour défaire ce gouvernement.
24:34 Et voilà. - Oui, je comprends,
24:36 je vois très bien ce que vous voulez dire, Philippe.
24:38 En fait, je veux dire,
24:40 il y a deux sujets là-dedans. Effectivement,
24:42 il y a le problème économique et les problèmes économiques,
24:44 on les connaît, et beaucoup, beaucoup de Français
24:46 de plus en plus les connaissent.
24:48 Le problème, c'est de savoir quand ils iront manifester,
24:50 ils iront manifester en couloir
24:52 ou ensemble. - Et là, c'est l'universalisme
24:54 pour moi la réponse, justement.
24:56 Parce que, voilà, de me dire qu'une personne
24:58 blanche, un homme blanc,
25:00 un genre hétérosexuel est privilégié de fait,
25:02 c'est problématique, parce qu'on parlait tout à l'heure
25:04 en coulisse des agriculteurs, par exemple, en Bretagne,
25:06 il y en a beaucoup qui,
25:08 financièrement, ont du mal à tenir,
25:10 qui en viennent même à se suicider, mais qui,
25:12 sur la grille lecture de ces militants extrémistes,
25:14 sont privilégiés parce que blanc.
25:16 - Oui, c'est ça
25:18 qui est quand même, et qui ne voit pas ça,
25:20 est quand même extrêmement préoccupant.
25:22 Merci, Philippe.
25:24 Je crois que nous avons qui ? Nous avons Josephine,
25:26 je crois. - Oui, nous avons Josephine qui nous appelle de Suisse,
25:28 puisque, vous savez, vous pouvez nous regarder sur YouTube ou sur le Facebook.
25:30 - Bien sûr. - Josephine qui nous appelle
25:32 de Genève. Bonjour, Josephine. - Bonjour,
25:34 Josephine. - Bonjour, monsieur Bercoff,
25:36 bonjour, Nora Bussini.
25:38 Voilà, je vous écoute
25:40 depuis le début de votre émission
25:42 sur ce sujet, et il y a une question
25:44 qui m'est venue, comme ça, simplement,
25:46 je me suis dit, tiens, OK,
25:48 avec tous les genres, toutes les possibilités
25:50 qu'on se choisisse
25:54 les uns les autres, sur des principes
25:56 qui ressemblent un peu
25:58 à des sortes de
26:00 stigmates, en fait, la question m'est venue,
26:02 je me suis dit, tiens, quelle éducation
26:04 et comment, surtout, comment
26:06 ces personnes vont se choisir entre
26:08 elles, par exemple, si elles ont
26:10 envie de créer une famille, avoir
26:12 des enfants, quelle serait l'éducation
26:14 de l'enfant, est-ce qu'il y a un choix réel
26:16 sur le sexe,
26:18 comment on
26:20 procrée un genre,
26:22 quelle sera la suite
26:24 à donner, et quel choix,
26:26 surtout, comment on va se choisir et
26:28 comment on va t-on procéder ?
26:30 - Bonne question, Joséphine, effectivement,
26:32 l'éducation, les enfants... - C'est une très bonne
26:34 question, alors, il y a quand même
26:36 beaucoup de militants qui n'ont pas
26:38 envie de faire d'enfants, qui sont, on appelle,
26:40 "childfree", et leur grand-dite, non.
26:42 Il y a beaucoup de gens qui vont
26:44 dire... - Childfree, on ne veut pas d'enfants...
26:46 - Il y a aussi beaucoup de militants qui vont
26:48 dire, moi j'avais déjà discuté avec
26:50 certains, qui disaient, moi, mon enfant
26:52 choisira son genre, et justement, c'est
26:54 pour ça qu'on voyait, par exemple, que les
26:56 fêtes de naissance, où on va
26:58 organiser le fait de voir, est-ce que c'est un garçon ou une fille,
27:00 on fait péter un ballon, et si c'est bleu, c'est un garçon,
27:02 si c'est une fille, c'est rose,
27:04 et bien justement, c'est considéré comme
27:06 violent, parce que c'est à l'enfant de décider
27:08 du genre qu'il aura, à l'âge où il le voudra.
27:10 Donc, il y a même des enfants qui sont
27:12 genrés au neutre, pour pas
27:14 présumer de leur genre. - Et en tout cas,
27:16 à l'âge où il le voudra, encore autre problème.
27:18 À quel âge un enfant décide
27:20 de son sexe, c'est quand même assez
27:22 préoccupant, ça aussi. Merci,
27:24 Joséphine. - On va continuer de prendre vos réponses.
27:26 - Merci beaucoup de votre réponse, merci.
27:28 Je vous écoute avec beaucoup d'intérêt, très souvent.
27:30 - Merci beaucoup, Joséphine. On aura
27:32 Arnaud Duval-Demarne après la courte pause,
27:34 et puis on continue cet échange passionnant
27:36 avec Nora Bussini pour ce livre "Les nouveaux
27:38 inquisiteurs". A tout de suite, sur Sud Radio. - Bonjour,
27:40 Arnaud. - Bonjour, André, bonjour
27:42 à votre invité. Merci, monsieur
27:44 Bercov, de faire deux heures sur Sud Radio.
27:46 Ça fait plaisir de vous revoir après cette
27:48 interruption estivale. - Merci.
27:50 - Moi, je voulais intervenir, j'ai pas de questions,
27:52 je voulais parler un peu de mon cas personnel, mais très
27:54 légèrement. Je suis concerné
27:56 par les mouvements LGBT, puisque j'ai un enfant
27:58 qui a fait une opération
28:00 irréparable, qui est de devenir
28:02 fille, mais c'est pas là-dessus que je voulais
28:04 intervenir, je vais pas parler de ça. - D'accord, juste
28:06 quel âge, pardon, votre enfant, à quel
28:08 âge ? - Presque
28:10 24 ans, donc 23 et demi.
28:12 Ce qui rejoint complètement ce que
28:14 dit votre invité, concernant la tranche
28:16 d'âge, un petit peu, par lesquels ces gens-là font
28:18 valoir les mouvements LGBT, puisque je crois qu'elle a dit que c'était
28:20 à peu près jusqu'à 35 ans. - C'est ça, oui.
28:22 - Et non, on est en plein là-dedans. - D'accord.
28:24 - Je pense que ces mouvements-là sont des mouvements
28:26 de déstabilisation de la société,
28:28 que l'on constate également
28:32 par d'autres biais,
28:34 cette déstabilisation. Vous avez
28:36 parlé tout à l'heure, monsieur Bercov,
28:38 de ce fameux youtubeur qui a
28:40 fait la promotion d'utiliser le
28:42 système français pour
28:44 faire valoir et avoir touché des allocations
28:46 quelque soit l'endroit dans le monde,
28:48 et vous avez clairement dit que vous envoyez
28:50 à des gens, aux gens qui
28:52 laissaient faire ces choses-là, je pense que ces gens-là
28:54 en tirent profit. Ils en tirent profit politiquement,
28:56 ils en tirent profit également financièrement.
28:58 Les mouvements LGBT sont des mouvements
29:00 que j'assimilerais, si vous voulez,
29:02 un petit peu à des mouvements tels que Mai 68.
29:04 Mai 68, c'est un mouvement de déstabilisation
29:06 de la France et du général De Gaulle.
29:08 Je pense qu'aujourd'hui, ces mouvements-là
29:10 sont également dans ce sens-là
29:12 et ils s'adressent à des gens
29:14 qui sont un petit peu, si vous voulez,
29:16 psychologiquement faibles, ce qui était
29:18 je crois le cas de mon enfant.
29:20 Mais voilà, c'est juste
29:22 en restant en surface.
29:24 C'est juste pour rester en surface. Et vous voyez bien
29:26 que ces mouvements de déstabilisation
29:28 rejoignent
29:30 également, puisqu'en ce moment
29:32 on parle beaucoup de l'homme pédousa,
29:34 des migrants qu'il y a à l'homme pédousa,
29:36 qui sont des mouvements qui sont des...
29:38 C'est une affaire qui déstabilise
29:40 tout le monde. - Oui, mais c'est pas la même chose.
29:42 - Le gouvernement français. - C'est pas la même chose.
29:44 - Vous avez raison, c'est pas la même chose.
29:46 Mais ça rentre exactement
29:48 dans le même objectif, qui est une
29:50 déstabilisation de la société
29:52 française, mais également occidentale,
29:54 puisque vous avez par exemple,
29:56 derrière, il faut quand même le savoir, vous avez l'Union européenne
29:58 qui favorise les mouvements LGBT
30:00 et l'Union européenne
30:02 qui est pour
30:04 l'arrivée de migrants en Europe, en Italie,
30:06 en France. Donc on voit bien qu'il y a une
30:08 déstabilisation voulue, et on est dans les
30:10 injonctions paradoxales, complètement.
30:12 - Alors, Arnaud,
30:14 c'est intéressant,
30:16 et vous avez tout à fait
30:18 votre opinion,
30:20 Nora, est-ce qu'il y a un problème
30:22 effectivement occidental
30:24 dans cette histoire ? - Alors moi déjà, je voudrais
30:26 juste dire merci, déjà pour votre
30:28 témoignage, pour votre retour.
30:30 J'aimerais toutefois apporter quand même une nuance,
30:32 je pense que c'est pas, et je l'ai constaté,
30:34 c'est pas parce qu'on est LGBT
30:36 qu'on est dit "woke".
30:38 Déjà c'est pas parce qu'on est LGBT qu'on est militant,
30:40 aussi c'est important de le dire,
30:42 et je pense pas qu'on soit
30:44 forcément extrémiste. - Vous voulez dire qu'on peut être LGBT
30:46 et apolitique complet ? - Non mais tout à fait,
30:48 on peut être LGBT et ne pas vouloir
30:50 même déjà le dire,
30:52 et c'est pas parce qu'on est LGBT
30:54 qu'on est "woke", et que...
30:56 c'est parce qu'on est LGBT qu'on va déstabiliser forcément
30:58 l'Occident, je pense aussi.
31:00 - Non, et ce qu'il n'y a pas, alors moi je voulais
31:02 juste un mot,
31:04 on a nuancé un tout petit peu
31:06 peut-être le propos d'Arnaud,
31:08 évidemment on peut pas amalgamer
31:10 tout et mettre tout en même temps,
31:12 mais il y a
31:14 je dirais
31:16 une crise occidentale, non pas morale,
31:18 j'ai pas de jugé, mais
31:20 effectivement, on a l'impression
31:22 que face au monde
31:24 et ce qui se passe en ce moment au basculement du monde,
31:26 on a l'impression que les gens dont vous parlez
31:28 dans votre livre, et c'est intéressant,
31:30 vraiment ne savent pas où ils habitent.
31:32 Mais ils habitent dans des tout petits
31:34 iglots, et ils ne se rendent pas compte
31:36 que le monde aujourd'hui change autour d'eux,
31:38 c'est l'impression, vous allez me corriger
31:40 si c'est pas ça Nora, que au fond
31:42 il y a des basculements du monde
31:44 énormes, et eux bon, ça les concerne pas,
31:46 ça les intéresse pas, mais ils s'accrochent
31:48 au lieu de s'accrocher à des maisons peut-être
31:50 un peu plus grandes, à des petites chambres,
31:52 à des petites caoutches, à même
31:54 peut-être les toilettes
31:56 ou la chambre à coucher ou la cuisine,
31:58 et on en reste là, et le monde c'est ça.
32:00 Est-ce que c'est ça que vous avez
32:02 senti dans votre... Est-ce qu'il y a des
32:04 je dirais des milliers d'iglots
32:06 de tantes Kétchouas,
32:08 tantes Kétchouas
32:10 morales, sexuelles ou autres,
32:12 qui sont là, et qui chacun
32:14 vivent un peu dans leur coin ?
32:16 - C'est une très belle métaphore,
32:18 très bien décrite, en fait c'est à peu près
32:20 l'idée, c'est vraiment
32:22 un côté communautaire,
32:24 c'est que justement c'est une multiplication
32:26 d'individus
32:28 qui doit chacune être prise en compte
32:30 individuellement, et ça
32:32 s'oppose tout à fait à l'universalisme,
32:34 qui est de dire "ben voilà, comment on hiérarchise
32:36 des gens selon beaucoup de choses, qu'on va vouloir
32:38 déconstruire et les
32:40 segmenter ?" Effectivement donc
32:42 ça s'oppose et ça va avec cette métaphore
32:44 d'iglots. Alors eux vont
32:46 vous dire justement qu'ils sont très
32:48 conscients du monde autour, ils vont beaucoup parler
32:50 d'écologie justement, j'entends
32:52 c'est très louable, toutefois j'ai
32:54 constaté dans les faits que je vois pas beaucoup
32:56 d'engagement sur l'écologie
32:58 dans les manifestations. - Et vous l'avez décrit
33:00 les manifestations, qui
33:02 nettoient les poubelles et qui nettoient
33:04 les ordures après. - Exactement.
33:06 - On a peut-être... - Merci Arnaud
33:08 pour votre intervention, on a Sandrine
33:10 qui nous appelle du Lot-et-Garonne. Bonjour Sandrine. - Oui
33:12 bonjour Sandrine. - Oui bonjour André,
33:14 bonjour à votre invité.
33:16 Moi j'ai juste deux questions,
33:18 alors un petit peu l'auditeur l'a
33:20 précisé, le mal-être, j'ai la sensation
33:22 que ce sont des jeunes qui sont mal,
33:24 même s'ils ne savent pas
33:26 où c'est qu'ils sont,
33:28 et ce mal-être qu'ils ont
33:30 ils veulent le déverser un peu à
33:32 tout le monde et à d'autres jeunes qui sont très bien
33:34 malheureusement, parce qu'ils vous parlaient quand même de l'autre côté
33:36 et après je trouve qu'on
33:38 se calque trop aux Etats-Unis.
33:40 La France reste la France
33:42 et les Etats-Unis c'est autre chose. Alors ce problème
33:44 moi j'ai un ami que je connais
33:46 très bien qui est enseignant
33:48 qui a travaillé beaucoup aux Etats-Unis où il disait
33:50 qu'il y avait des quartiers, et quand il me raconte ça
33:52 quand il voit ce qu'il se passe en France, il me dit
33:54 on est à l'image de ce qui se...
33:56 voilà, avec beaucoup de retard comme aux Etats-Unis.
33:58 Et moi je voulais savoir s'il n'existait pas
34:00 d'autres...
34:02 une autre association, même si il faut la monter
34:04 nous, de gens qui veulent dire
34:06 "Ah bah écoute, nous on est un être, un être,
34:08 une personne, on est né, alors
34:10 moi je suis blanche, noire, jaune,
34:12 peu importe", et à un moment donné les publicitaires
34:14 ou les médias
34:16 font comprendre qu'à un moment donné, on est plus
34:18 fort que ce conflit ou cette minorité de gens
34:20 qui quelque part polluent en fait la société
34:22 ou essayent de polluer, ou de dire...
34:24 de pouler leur message, voilà.
34:26 - C'est très intéressant,
34:28 je suis tout à fait d'accord avec vous
34:30 sur le parallèle avec les Etats-Unis, et alors
34:32 oui il existe des associations, moi j'en connais
34:34 donc voilà, c'est vraiment des associations qui se disent
34:36 universalistes,
34:38 qui se disent aussi laïques, et qui
34:40 justement se fichent de savoir, moi c'était fou parce que
34:42 quand je les ai rencontrés ces militants, qui sont
34:44 LGBT, mais pas forcément, je leur ai dit
34:46 directement, texto par réflexe,
34:48 "mais par contre moi je suis hétérosexuel, est-ce que
34:50 je peux quand même discuter avec vous ?" Et en fait
34:52 ils m'ont regardé, ils m'ont dit "mais pourquoi tu me poses
34:54 même cette question, en fait on s'en fout que tu sois
34:56 hétérosexuel ou que tu sois homosexuel,
34:58 si t'as envie de rester avec nous et qu'on discute et qu'on
35:00 échange, mais tu es la bienvenue", et c'est ça
35:02 l'universalisme, et ça s'oppose justement
35:04 à tous ces mouvements extrémistes
35:06 comme justement l'intersexualité,
35:08 alors ça ça sera un autre débat beaucoup plus long,
35:10 mais en tout cas voilà.
35:12 Merci beaucoup. - Merci.
35:14 - Merci Zandrine, merci, non mais c'est toujours
35:16 l'histoire de l'universalisme,
35:18 non mais ce qui est extraordinaire
35:20 aujourd'hui, et heureusement moi je suis plutôt
35:22 optimiste, je vais dire, qu'est-ce que
35:24 c'est que discuter ? Qu'est-ce que c'est
35:26 mentaliser, se frotter le cerveau ?
35:28 On se frotte les cerveaux.
35:30 - On polie sa pierre brute.
35:32 - Voilà, on polie sa pierre brute, et puis
35:34 je vais dire, c'est ça qui est intéressant moi,
35:36 c'est égal, vous voulez prendre l'étiquette que vous voulez,
35:38 vous la prenez, mais si on peut
35:40 pas discuter, c'est
35:42 justement, on revient à l'autisme,
35:44 ou quelque chose qui est fermé,
35:46 on ne peut plus en parler.
35:48 Alors Nora Bussini,
35:50 "The last question" comme disent
35:52 les français,
35:54 au fond vous sortez
35:56 de là plutôt en disant, bon,
35:58 c'est quelque chose qui est là,
36:00 et c'est quelque chose qui
36:02 restera là, ou qui va évoluer,
36:04 ou c'est comme toujours dans les situations,
36:06 vous voyez comment ce mouvement,
36:08 ces nouveaux inquisiteurs, parce que vous parlez
36:10 d'inquisition, pour en lire le titre de votre livre,
36:12 il y a quand même beaucoup d'interdits,
36:14 on a parlé du tri,
36:16 le tri sélectif,
36:18 et ô combien sélectif !
36:20 - Oui, ce qu'elle le dit, on m'a même dit,
36:22 dans ma formée, pour me dire, la présomption d'innocence
36:24 n'existe pas, toi en tant que membre
36:26 d'un service d'ordre, si tu vois en manifestation, on te dit,
36:28 cet homme par exemple a fait quelque chose, tu l'exfiltres,
36:30 tu dois croire la victime,
36:32 victime on te croit, toujours, il n'y a pas de justice,
36:34 et c'est ça aussi l'inquisition, c'est le fait
36:36 qu'on se dise, on va justement
36:38 condamner des gens parce qu'on a
36:40 décidé qu'ils étaient racistes,
36:42 parce qu'on a décidé qu'ils étaient homophobes,
36:44 islamophobes, transphobes, tout ce que vous voulez,
36:46 et par le principe même, qu'on l'a décrété,
36:48 et parce que d'autres nous l'ont dit, et c'est cette
36:50 inquisition-là que moi j'ai côtoyée, et celle à laquelle
36:52 j'avais très peur, et qui n'a pas manqué
36:54 d'arriver à la sortie du livre.
36:56 - Mais justement, ça veut dire qu'au fond,
36:58 on vous disait, c'est intéressant,
37:00 vous n'avez pas à vérifier par vous-même, celui-là,
37:02 c'est le seau
37:04 de l'infamie, il faut le marquer d'une fois.
37:06 - Vous l'exfiltrez, vous le sortez de la manifestation,
37:08 parce que la présomption d'innocence n'existe pas,
37:10 on me l'a répété plusieurs reprises pendant la formation.
37:12 - C'est très intéressant ça.
37:14 Présomption d'innocence n'existe pas, on retrouve
37:16 les sorcières de Salem,
37:18 les tribunaux populaires,
37:20 on retrouve, excusez-moi aussi,
37:22 ce qui s'est passé dans certains
37:24 camps de concentration, etc. Je veux dire,
37:26 comparaison n'est pas raison, mais quand même,
37:28 cette exclusion de l'autre
37:30 me paraît absolument... - Exclusion,
37:32 au nom de l'inclusion.
37:34 - Voilà. - Exactement.
37:36 - J'exclus parce que j'inclus. - Eh bien tout à fait,
37:38 c'est très bien résumé, et c'est ça cet extrémisme,
37:40 justement. - Ouais.
37:42 En tout cas, Nora Bussini,
37:44 merci pour ses nouveaux Inquisiteurs,
37:46 je pense que, vraiment,
37:48 lisez-le, lisez ce livre,
37:50 parce qu'il vous apprendra beaucoup de choses.
37:52 - Merci beaucoup Nora Bussini d'avoir été avec nous. - Merci à vous.
37:54 - Je rappelle, ce livre disponible,
37:56 "Les nouveaux Inquisiteurs", c'est publié chez Albin Michel.

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