Avec Christine Cerrada, avocate et auteure de “Placements abusifs d'enfants : Une justice sous influences” publié aux éditions Michalon.
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00:00 le premier site d'articles français et patriotes présente
00:03 Sud Radio Bercov dans tous ses états
00:07 Le face à face
00:09 13h04 sur Sud Radio, l'heure pour nous de retrouver le face à face
00:12 où André Bercov reçoit aujourd'hui Christine Serada, avocate et auteur de ce nouveau livre
00:17 "Placement abusif d'enfants, une justice sous influence"
00:20 C'est aux éditions Michelon et Christine Serada,
00:22 vous êtes aussi avocate référente de l'association l'enfance au coeur.
00:26 Bonjour à vous.
00:26 Bonjour.
00:27 Les enfants, les enfants, les enfants doivent faire un grand discours.
00:35 C'est l'innocence, ça devrait être l'espèce humaine la plus protégée.
00:41 C'est ça en théorie.
00:43 Ils nous ont parlé la semaine dernière à propos du film "Sound of Freedom",
00:47 de ce qui se passe au niveau des trafics, au niveau de la pédocrinéalité,
00:51 au niveau du trafic d'organes, au niveau des horreurs.
00:54 Il y a d'autres drames, des drames énormes,
00:58 notamment ces placements abusifs d'enfants,
01:01 dont Christine Serada fait un livre, un livre bouleversant,
01:04 que je vous conseille.
01:05 Vous savez, en général, on ne reçoit pas des gens pour des livres qui ne valent pas l'affaire.
01:10 Et Christine Serada, vous êtes avocate au Barreau de Paris
01:13 et vous êtes l'avocat référence de l'association l'enfance au coeur, il faut le dire.
01:17 Alors d'abord, parlons dans quelles circonstances,
01:21 juste on va élargir, dans quelles circonstances on place des enfants ?
01:27 D'abord, et puis on va parler de l'abus bien sûr, et des abus.
01:31 Alors le placement d'enfants devrait théoriquement et légalement intervenir
01:36 lorsque il y a un danger pour l'enfant,
01:39 faisant que ses conditions d'éducation sont gravement compromises.
01:43 Ça ce sont les critères légaux,
01:46 et le problème du placement abusif,
01:49 c'est justement qu'on s'est totalement éloigné des critères légaux,
01:53 et que les placements interviennent pour des motifs qui sont totalement insuffisants,
01:56 et qui ne sont pas en accord avec ceux qui ont été fixés par le code civil.
02:01 Alors, attendez, juste pour le code civil et le placement,
02:04 quand vous dites "l'enfant en danger",
02:06 "danger" quoi ? Pourquoi ?
02:08 Quels sont les critères, sans entrer dans tous les détails,
02:11 mais quels sont les critères ?
02:13 Pourquoi ? Est-ce que parce qu'il a perdu ses parents ?
02:16 Est-ce que c'est parce que les parents ne sont pas en mesure d'élever ?
02:19 Et qui décide ?
02:21 C'est important de donner la mécanique de la chose.
02:23 - Donc justement, on vous a mis le doigt sur le problème central,
02:26 car le code civil ne va pas donner des exemples.
02:28 Le code civil se borne à dire qu'il faut un danger,
02:31 et des conditions d'éducation gravement compromises.
02:34 - C'est tout. - Voilà, conditions d'éducation et de développement psycho-affectifs,
02:38 gravement compromises.
02:39 Donc on comprend bien dès le départ que le critère est large,
02:42 et que le danger peut devenir une notion un petit peu valise,
02:45 qui va être interprétée un petit peu au gré des idéologies ou des intervenants.
02:50 Malgré tout, si le critère était un critère de maltraitance,
02:54 que ce soit psychologique ou physique de maltraitance avérée,
02:57 je crois qu'une partie du problème pourrait être résolue.
03:01 Et je précise que le placement au sens où nous allons en parler,
03:05 c'est le placement, c'est-à-dire le retrait de l'enfant,
03:09 de son milieu familial, pour être placé,
03:12 quel vilain mot, pour être placé en famille d'accueil ou en foyer.
03:16 - Ou en foyer. Alors, qui décide de ce placement ?
03:19 - Alors, le placement d'enfant en foyer ou en famille d'accueil est décidé par le juge.
03:24 C'est forcément une intervention judiciaire.
03:26 - Juge aux affaires familiales. - Juge des enfants.
03:29 - Des enfants. - Juge des enfants.
03:30 C'est la matière qu'on appelle l'assistance éducative.
03:33 - D'accord. Alors justement, parlons de ces placements,
03:37 c'est-à-dire vous dites vous-même, le problème c'est que c'est l'auberge espagnole,
03:40 les critères sont très vagues, et alors,
03:43 et vous, dans votre livre, vous citez énormément de cas,
03:47 et puis vous êtes l'avocat des parents de l'enfance au cœur, c'est bien ça.
03:51 Alors, au fond, par exemple, dans les affaires que vous avez eues à suivre,
03:58 ou que vous avez eues à connaître,
04:00 quels critères on prend ? Parce qu'il faut retirer,
04:03 donc j'ai bien compris, on retire l'enfant de sa famille,
04:06 parce qu'elle est incapable, la dite famille,
04:10 de subvenir aux besoins éducatifs, ou s'il y a maltraitance, par exemple.
04:15 - Alors, oui, quand le placement est fondé sur une maltraitance psychologique
04:20 ou physique avérée, je ne le conteste pas.
04:23 Bien entendu qu'il faut protéger l'enfant.
04:25 Le problème c'est l'évolution des critères du placement.
04:28 L'évolution des critères du placement pose problème,
04:31 étant donné qu'à l'heure actuelle, et depuis déjà un certain nombre d'années,
04:35 d'abord les placements sont en augmentation,
04:37 le système est complètement embolisé, on en parlera,
04:41 mais surtout les critères qui sont retenus par les juges
04:44 sur le fondement de rapports sociaux,
04:46 et donc l'influence des rapports sociaux, on y reviendra également,
04:49 et bien ce peut être toutes sortes de choses.
04:51 Le conflit conjugal, le syndrome d'aliénation parentale,
04:56 qu'on appelle le SAP, et qui ne devrait pas du tout être un critère,
04:59 on y reviendra également, ou bien il peut y avoir la mère trop visionnelle,
05:04 l'enfant pas assez individualisé,
05:06 enfin on a évolué vers des critères de plus en plus subjectifs.
05:09 - Alors je crois qu'on n'est pas allé assez loin dans la mécanique,
05:11 Christine Serrada, vous avez dit le juge,
05:14 et vous dites qu'il y a les rapports sociaux,
05:16 qui fait les rapports sociaux ?
05:17 C'est très important de rappeler, c'est-à-dire, il y a un problème.
05:20 D'abord, qui signale ? Qui se porte plainte ?
05:23 - Alors, un placement peut démarrer.
05:25 - Il y a un problème, une famille, un problème avec les enfants.
05:27 Qui porte plainte ? Ça peut être un voisin, ça peut être un cousin, ça peut être qui ?
05:31 - Le placement démarre très souvent par une information préoccupante,
05:36 qu'on appelle l'IP, ou un signalement.
05:39 Tout le monde peut faire une information préoccupante.
05:41 - Je suis voisin, pardon d'insister, mais c'est important d'être précis.
05:46 Je suis voisin, j'entends qu'il y a des problèmes dans l'appartement d'à côté,
05:50 je peux aller dire, attendez, je peux aller signaler.
05:53 - Vous pouvez faire une information préoccupante, même en faisant le 119,
05:56 qui est un numéro gratuit, vous pouvez le faire même d'une façon anonyme,
05:59 avec toutes les dérives que ça peut entraîner.
06:01 Et les institutionnels, évidemment, peuvent faire des informations préoccupantes
06:06 ou des placements, c'est-à-dire les écoles, les hôpitaux, les CMP,
06:10 tout centre qui accueille un enfant, mais également tout citoyen.
06:13 Et il est évidemment souhaitable que tout citoyen puisse porter à la connaissance
06:17 des autorités judiciaires, ou en tout cas à la cellule de recueil
06:20 des informations préoccupantes, des informations véritables,
06:24 disant qu'un enfant est vraiment un danger.
06:26 - Alors, qui vérifie ? Comment ça ? Seconde étape, qui vérifie l'appel
06:30 ou la plainte, ou être de tel ou de tel ?
06:32 - Alors, l'organisme qui vérifie, c'est la cellule de recueil
06:36 des informations préoccupantes, qui va déléguer des services sociaux,
06:40 qui vont faire ce qu'on appelle une évaluation de l'information préoccupante,
06:44 voire du signalement.
06:45 - Ils vont aller sur... - Ils vont rencontrer la famille,
06:48 rencontrer l'enfant, faire en général une visite à domicile,
06:51 tout ça dans un laps de temps assez court, ce qui explique d'ailleurs
06:54 que ce soit quand même assez vite fait.
06:56 Donc, quand c'est flagrant, et là je parle des cas de maltraitance
07:00 avérés extrêmement graves, c'est plutôt le chemin du signalement
07:03 au judiciaire directement, il n'y a même pas besoin d'une évaluation.
07:06 Si vraiment il y a une situation de grand danger, il y a ce qu'il s'appelle
07:09 une ordonnance de placement provisoire prise par le procureur,
07:12 là c'est vraiment l'autoroute.
07:14 Mais quand c'est un risque de danger, qu'il faut donc une évaluation,
07:17 c'est plutôt le cas des informations préoccupantes, dans ce cas-là,
07:20 c'est une évaluation par les services sociaux dans un délai de 3 mois.
07:23 - Donc, ils rendent rapport à la justice et au juge, et le juge décide...
07:28 - Voilà, c'est un petit peu plus compliqué, mais grosso modo,
07:30 c'est un rapport d'évaluation qui donne une conclusion,
07:33 soit les services sociaux pensent qu'il faut basculer au judiciaire
07:36 et il y aura un juge des enfants, soit ils considèrent que ça va, et ils clôturent.
07:39 - D'accord. Alors, ça c'est clair, comme ça on voit bien le tableau et le cadre.
07:44 Alors, parlons maintenant des abus.
07:46 Alors, justement, dont vous allez connaître, qui est le sujet central de votre livre,
07:50 les abus, donc, dans quel cas, enfin, je parle, alors là,
07:56 on va donner des exemples, parce que c'est très important,
07:59 dans quel cas, par exemple, effectivement, et à quel niveau se situe,
08:03 où il y a eu, et on sait qu'il y en a, juste une question avant,
08:07 on a une idée des chiffres, des placements ?
08:09 - Oui, alors, les chiffres, c'est toujours pareil,
08:12 c'est toujours un petit peu complexe de donner les chiffres,
08:14 mais grosso modo, dans cette matière, on en a quand même qui sont assez valables.
08:17 En 2011, on a eu l'inspection générale des affaires sociales,
08:21 qui a dit que la moitié des placements étaient évitables.
08:24 C'est quand même important de penser que la moitié est évitable.
08:27 - Ah oui, c'est beaucoup même.
08:28 - D'autre part, en ordre de grandeur, on a plus de 350 000 enfants
08:31 qui font l'objet d'une mesure éducative d'une manière générale,
08:35 la moitié même plus de placements extra-familiales,
08:39 et nous, nous considérons que si la moitié était évitable,
08:42 il y a une moitié des enfants placés qui ne devraient pas l'être,
08:45 on parle quand même de plus que la population carcérale,
08:48 puisqu'on est à 90 000 enfants,
08:50 c'est quand même énorme de penser que des enfants qui ne devraient pas être placés...
08:54 - Il y a 90 000 enfants qui sont en état de...
08:55 - C'est à peu près ça.
08:56 Qui sont des enfants de familles bien traitantes,
08:59 et qui ont été placés en dehors de leur milieu familial,
09:01 pour des raisons qui ne sont absolument pas suffisantes
09:04 lorsqu'on se réfère à des critères de danger ou de conditions d'éducation compromises.
09:09 Donc le placement abusif est un vrai fléau,
09:12 une souffrance terrible pour les familles,
09:15 qui essaie de faire connaître cette situation,
09:18 et de témoigner de toutes les manières possibles.
09:21 Il y a d'ailleurs une radio concurrente qui reçoit dans une libre antenne
09:26 tellement de témoignages que l'animateur dit qu'il pourrait faire des émissions que là-dessus,
09:30 donc ça concerne énormément de gens.
09:33 - On va en parler tout de suite,
09:35 alors justement on va prendre des exemples de placements abusifs,
09:38 c'est très important,
09:39 une situation effectivement dramatique comme vous dites, pour la famille, pour les enfants.
09:43 Souvent, on prend le temps juste après cette petite pause, à tout de suite.
09:47 Terre de France.fr, le premier site d'articles français et patriotes présente...
09:52 - Ici Sud Radio,
09:55 les Français parlent au français,
10:00 je n'aime pas la blanquette de veau,
10:03 je n'aime pas la blanquette de veau.
10:06 Sud Radio Bercov, dans tous ses états.
10:09 - Et je ne suis pas le seul, Christine Serrada, avocate au Barreau de Paris,
10:14 et elle-même dans tous ses états, c'est pour ça qu'elle a écrit ce placement abusif d'enfants,
10:18 cette justice sous influence.
10:20 Alors parlons des placements abusifs,
10:22 et je voudrais vraiment, Christine Serrada,
10:25 que non pas vous nous racontiez des histoires, c'est le contraire que vous faites,
10:28 mais que vous nous racontiez justement,
10:30 comment ça se passe,
10:33 comment se passe l'abus,
10:36 comment peut se passer l'abus,
10:38 et comment justement, beaucoup de gens laissent faire.
10:42 - Alors, l'abus commence quand, je l'ai déjà dit,
10:45 les motifs de placement ne sont pas suffisants,
10:47 et que donc le rapport d'évaluation va aller créer finalement une défaillance parentale
10:51 qui n'existait pas,
10:52 sur une enquête très rapidement faite,
10:55 se fondant sur des tartes à la crème,
10:57 il faut les appeler comme ça,
10:58 à savoir le conflit conjugal,
11:00 ou la mère qui instrumentalise.
11:02 C'est un motif de placement très important,
11:04 le fait que la parole de l'enfant n'est pas crue,
11:07 on considère que c'est la mère qui a instrumentalisé la parole,
11:10 et donc on va se dire,
11:11 il ne veut pas voir le père,
11:13 ses raisons ne sont pas bonnes,
11:15 ce qu'il dit n'est pas vrai,
11:17 la mère le manipule certainement,
11:19 donc on va éloigner l'enfant de la mère.
11:22 Donc il y a cette instrumentalisation qu'on rapproche aux mères,
11:24 on le renvoie chez le père,
11:26 même s'il a dénoncé des agressions ou un inceste,
11:30 ou alors, s'il y a un petit doute,
11:32 on va faire ce placement extra-familial.
11:34 La Civis, vous le savez,
11:36 a rapporté le nombre de cas
11:38 de ce qu'on appelle le placement inversé,
11:40 dans notre jargon,
11:42 c'est-à-dire le fait de placer l'enfant
11:44 chez le parent qu'il a désigné comme agresseur.
11:46 La Civis a expliqué combien les mamans
11:48 sont poursuivies pour non-représentation d'enfants
11:50 alors qu'elles sont en train de protéger leur enfant.
11:52 Et là où ce sujet du placement inversé
11:55 et des violences sexuelles sur mineurs
11:57 et des poursuites contre la mère
11:59 rejoint mon sujet du placement abusif,
12:01 c'est que très souvent,
12:03 quand la mère relaie la parole de son enfant
12:05 et essaie de le protéger,
12:07 s'il y a un petit doute sur ce que fait
12:09 ou ne fait pas le père,
12:11 par sécurité, le juge des enfants
12:13 peut être conduit très souvent
12:15 à faire un placement extra-familial.
12:17 Ce qui est évidemment la double peine pour l'enfant
12:19 qui a eu le courage de sa parole,
12:21 qui avait un parent protecteur,
12:23 et on va le priver de ce parent protecteur
12:25 en le plaçant en extra-familial,
12:27 en foyer ou en famille d'accueil.
12:29 Et il y a énormément de cas là-dessus.
12:31 - Oui, vous avez parlé de la civise,
12:33 il y a eu un juge qui a été...
12:35 effectivement, c'est une autre affaire
12:37 qu'on va recevoir d'ailleurs.
12:39 Parlons des cas.
12:41 Par exemple, justement, parlons de la famille d'accueil.
12:43 Il y a eu beaucoup de problèmes aussi
12:45 en plaçant certains enfants dans les familles d'accueil
12:47 et on a vu qu'il y avait des problèmes
12:49 assez graves, alors que quelquefois
12:51 ça se passait très bien, mais...
12:53 - Les conditions d'accueil en foyer ou en famille d'accueil
12:55 il y aurait beaucoup de choses à dire tellement d'ailleurs
12:57 que, en ce qui concerne les placements en foyer
12:59 et l'accueil en foyer, vous savez qu'il y a eu
13:01 Zone Interdite qui a fait deux reportages
13:03 tellement choquants, tellement importants
13:05 en caméra cachée de ce qui se passait
13:07 dans les foyers, où énormément d'enfants
13:09 ont appris la pornographie, ont subi
13:11 la violence, etc.
13:13 Ces reportages ont été tellement choquants
13:15 qu'Adrien Taquet a été nommé
13:17 parce que ça avait été visionné
13:19 et c'était jugé, évidemment, inacceptable
13:21 dans un pays comme la France.
13:23 Très récemment, il y a eu à nouveau
13:25 une émission Zone Interdite qui a dit "Rien n'a changé,
13:27 tout est pareil". Donc,
13:29 cette illusion de penser qu'on va protéger
13:31 l'enfant parce qu'on le met dans un foyer ou une famille
13:33 d'accueil, c'est véritablement une illusion
13:35 parce que c'est au contraire une destruction
13:37 de l'enfant, je parle évidemment
13:39 de l'enfant qui ne doit pas y être.
13:41 Évidemment, l'enfant qui est tronçonné en morceaux
13:43 dans sa famille et maltraité,
13:45 il faut le placer. Simplement,
13:47 à force de placer des enfants qui ne
13:49 devraient pas l'être, pour des motifs
13:51 qui ne sont pas suffisants, on n'a plus
13:53 de place pour les enfants qui devraient être protégés.
13:55 Et donc, ça mène à un constat,
13:57 la Cour des comptes l'a dit en 2020,
13:59 il n'y a pas de réelle protection de l'enfance
14:01 parce que le système est
14:03 surencombré, parce qu'il est
14:05 à bout de souffle, parce qu'il est critiquable
14:07 à tous égards, parce qu'il n'est pas assez
14:09 contrôlé, et également parce que
14:11 ce système bénéficie
14:13 d'un budget de 8,4 milliards
14:15 annuels, ce qui est énorme,
14:17 - 8,4 milliards annuels ?
14:19 - 1 milliard !
14:21 C'est presque le budget de la justice,
14:23 donc quand on vient dire
14:25 "on manque de moyens", non, on ne manque pas de moyens,
14:27 simplement les moyens sont extrêmement
14:29 mal utilisés. L'argent, il existe.
14:31 Donc, il y a dans le placement
14:33 divers problèmes, il y a le placement
14:35 qui ne devrait pas exister, les motifs
14:37 qui ne devraient pas être retenus,
14:39 et il y a également l'influence
14:41 énorme des services sociaux, lorsqu'ils
14:43 enquêtent sur une famille, ou lorsqu'ils donnent
14:45 leur avis sur l'opportunité
14:47 d'un placement. Et là, on voit
14:49 cette fabrique de défaillance
14:51 parentale qui s'est mise en route,
14:53 et qui font que le juge aura
14:55 la tendance majoritaire
14:57 d'entériner le rapport social,
14:59 et de donner raison à l'opinion
15:01 des services sociaux, et à placer
15:03 l'enfant, ou à prendre une mesure éducative.
15:05 - Oui, mais Christine Serada,
15:07 vous semblez dire que
15:09 les services sociaux ne font pas leur job,
15:11 parce qu'il y a quand même
15:13 des gens qui, honnêtement, enquêtent et regardent,
15:15 j'imagine. - Oui, bien sûr,
15:17 mais beaucoup d'enquêtes ont été faites
15:19 sur la façon de faire des
15:21 travailleurs sociaux. Je ne dis pas que les travailleurs sociaux
15:23 sont tous mauvais, ce n'est pas du tout ce que j'ai dit,
15:25 je dis que tout ça va trop vite,
15:27 et que tout ça manifeste
15:29 des influences et des idéologies
15:31 qui sont axées
15:33 en premier lieu sur la défaillance
15:35 parentale. On cherche sans arrêt la défaillance
15:37 parentale, et on l'imagine si elle n'existe pas.
15:39 Il y a une vision subjective
15:41 de la famille, il y a une vision
15:43 subjective du danger qui amène
15:45 à des rapports sociaux à charge.
15:47 - Mais précisément cette idéologie,
15:49 soyons là aussi précis,
15:51 vous dites quoi ? C'est-à-dire que
15:53 un certain nombre de
15:55 services sociaux, disons, pas tous,
15:57 bien sûr, on ne généralise jamais,
15:59 mais vous dites que
16:01 les parents sont responsables,
16:03 il y a quoi ? Il y a une
16:05 résumption
16:07 déjà de base, à la base,
16:09 sur les parents ? - Oui, je pense. Je le pense
16:11 vraiment. Je pense qu'il est
16:13 difficile d'appréhender une culture
16:15 familiale, une famille dans son entier,
16:17 quand on arrive et qu'on fait un travail
16:19 social. On devrait avoir une modestie énorme,
16:21 et on devrait vraiment prendre en
16:23 considération les faits. Or,
16:25 toutes les familles le disent, les rapports
16:27 sociaux contiennent énormément
16:29 de propos biaisés, même
16:31 mensongers, ne tiennent pas compte
16:33 des faits, ne tiennent pas compte des preuves qui sont
16:35 données par les familles. C'est véritablement
16:37 à charge. Et pour une famille se retrouver
16:39 dans ce
16:41 circuit socio-judiciaire, c'est vraiment être
16:43 le pot de terre contre le pot de fer.
16:45 L'influence des rapports sociaux,
16:47 le fait qu'ils soient enterrinés en grande majorité,
16:49 fait que, dès le départ,
16:51 il y a une dissymétrie très importante
16:53 entre les familles et les services sociaux.
16:55 - Parce que le juge suit les rapports sociaux, suit les travers sociaux ? - Le juge va suivre
16:57 les rapports sociaux dans la plupart des cas.
16:59 - Oui, mais alors, justement, Christine Serrada,
17:01 vous pratiquez, etc., enfin, vous avez
17:03 eu suffisamment de cas,
17:05 et vous savez très très bien que, très
17:07 souvent, l'enfant, que ce soit
17:09 la petite fille ou le petit garçon ou autre,
17:11 a tendance à rester silencieux, a tendance
17:13 à parler, a tendance à simuler.
17:15 Même les parents ont tendance à simuler.
17:17 Il y a très très souvent ce silence,
17:19 cette loi, cette "omerta",
17:21 et on l'a très très souvent dénoncée.
17:23 Donc, comment savoir ? - Je ne pense pas que
17:25 les familles aient tendance à être
17:27 mutiques quand il s'agit du plus important
17:29 pour elles, à savoir leur enfant. Elles vont, au contraire,
17:31 expliquer quel est leur fonctionnement,
17:33 quelle est leur manière de voir. Elles vont
17:35 expliquer ce qu'elles font pour l'enfant.
17:37 Elles vont être, en général, au contraire,
17:39 très transparentes. Et elles se le reprochent
17:41 parfois. - Non, mais sauf s'il y a des problèmes.
17:43 Sauf s'ils maltraitent leur enfant. - Bien entendu.
17:45 - Et même que ça ne se voit pas. - Mais encore,
17:47 encore une fois, je fais un distinguo fondamental
17:49 dans les cas de familles maltraitantes, et c'est
17:51 relativement facile à les "pincer",
17:53 entre guillemets, et à objectiver cette
17:55 maltraitance. Et les familles bientraitantes
17:57 dont je parle aujourd'hui, et
17:59 sur lesquelles j'ai écrit ce livre, à savoir
18:01 des familles bientraitantes qui n'ont rien à voir
18:03 avec le fait de mettre en danger l'enfant
18:05 ou d'être maltraitante sur l'enfant,
18:07 et qui, elles, font la preuve de leur
18:09 bonne foi relativement facilement. Simplement,
18:11 si vous êtes face à quelqu'un qui a terriblement
18:13 de soupçons dès le départ, qui va
18:15 essayer de chercher l'erreur,
18:17 de chercher la faute, la particularité
18:19 qui ne passe pas... Aucune famille n'est normée
18:21 à l'heure actuelle en France.
18:23 Les familles n'ont jamais été aussi diverses.
18:25 Les cultures familiales et les familles
18:27 elles-mêmes, c'est un mystère qu'on devrait un petit peu
18:29 respecter et aborder, comme je le
18:31 disais avec modestie, en allant vers
18:33 les faits et en voyant comment l'enfant
18:35 se comporte. Or, dans une famille,
18:37 il est facile de dire,
18:39 "Regardez, mon enfant est scolarisé, tout va bien
18:41 à l'école, mon enfant fait des activités
18:43 extrascolaires, il n'y a aucun problème dans les activités,
18:45 les voisins ont parlé,
18:47 il est suivi par un psy, il y a un pédiatre,
18:49 qu'est-ce que vous venez de nous reprocher ?" Or, il y a
18:51 quand même des reproches. Or, il y a quand même des reproches.
18:53 - On va en parler tout de suite,
18:55 après cette petite pause, et puis au 0826
18:57 300 300, vous aurez
18:59 évidemment la parole, l'auditeur de Sud Radio,
19:01 0826 300 300.
19:03 A tout de suite.
19:05 - Terre-de-France.fr,
19:07 le premier site d'articles français et patriotes,
19:09 présente...
19:11 - Ici Sud Radio,
19:13 les Français parlent
19:17 au français.
19:19 Les carottes sont cuites.
19:21 Les carottes sont cuites.
19:23 - Sud Radio Bercov,
19:25 dans tous ses états.
19:27 - Et Christine Serada,
19:29 "Placement abusif d'enfant".
19:31 Paru chez Michelon,
19:33 justement, Christine Serada,
19:35 je voudrais que vous nous donniez quelques exemples
19:37 de placements abusifs.
19:39 Vous connaissez telle ou telle famille, il ne s'agit pas de nommer les noms,
19:41 mais de raconter.
19:43 - L'exemple typique, c'est l'après-divorce.
19:45 L'après-divorce,
19:47 quand le père, évidemment,
19:49 c'est souvent le cas, je le dis clairement,
19:51 a des comptes à régler avec la mère,
19:53 et va écrire au juge des enfants pour dire
19:55 qu'il considère que la mère est fusionnelle,
19:57 qu'il ne voit pas assez l'enfant,
19:59 qu'il a l'impression qu'elle lui met des paroles
20:01 dans la bouche, que ses droits
20:03 ne sont pas respectés, etc.
20:05 D'ailleurs, j'ai raconté dans mon livre
20:07 l'exemple d'un père qui avait son enfant
20:09 absolument dans les droits de visite et d'hébergement
20:11 qui avaient été prévus par le juge, donc il n'avait à se plaindre
20:13 de rien du tout, qui a quand même
20:15 écrit au juge des enfants pour dire qu'il avait
20:17 cette impression que la mère était fusionnelle
20:19 et aliénait l'enfant, ce fameux syndrome...
20:21 - Le monté contre lui, quoi.
20:23 - Le fameux syndrome d'aliénation parentale
20:25 qui n'a aucune existence scientifique, au point
20:27 d'ailleurs, il empoisonnait tellement les décisions
20:29 de justice que Laurence Rossignol a fait une note
20:31 en disant "il faut quand même regarder
20:33 de très près, ce concept n'est pas scientifique".
20:35 Donc le père écrit au juge des enfants en disant "voilà,
20:37 mon enfant est instrumentalisé par la mère",
20:39 etc. Et il y a eu
20:41 une ouverture du dossier devant le juge des enfants
20:43 et finalement, les services
20:45 sociaux, dans leurs diverses enquêtes,
20:47 ont dit que la mère était effectivement aliénante,
20:49 avait une rancœur, etc.
20:51 L'enfant finalement a été placé
20:53 pour lui permettre de s'individualiser,
20:55 c'est toujours cette expression qui revient...
20:57 - A été placé en famille d'accueil ? - A été placé
20:59 en foyer puis en famille d'accueil, pour lui permettre
21:01 de s'individualiser, il a d'avoir
21:03 une pensée propre, ça c'est vraiment
21:05 le genre de
21:07 jargon psychanalytique qu'on trouve
21:09 dans les rapports sociaux. Il s'est
21:11 retrouvé placé pendant 18 mois, j'ai eu un
21:13 mal fou à le faire sortir de ce placement,
21:15 il a été déscolarisé 4 fois,
21:17 il a perdu complètement sa confiance dans les adultes,
21:19 le manque maternel était énorme,
21:21 et la rancœur pour le père a été telle
21:23 que lorsque le placement a enfin été levé,
21:25 son père ne s'est plus jamais intéressé
21:27 à lui, puisque lui, ce n'était qu'un
21:29 règlement de compte qu'il cherchait, l'enfant n'a plus
21:31 jamais vu le père, c'est un ado.
21:33 Et sur le plan scolaire, il a eu
21:35 des conséquences pratiquement irréversibles,
21:37 donc il est en train de remonter la pente,
21:39 mais la destruction a été
21:41 très très importante. Il y a également
21:43 les cas, alors ils sont peut-être moins importants,
21:45 mais ils existent, d'instructions
21:47 à domicile qui tournent mal,
21:49 ou les rapports sociaux, dans le cas d'une famille
21:51 en particulier dont je parle dans mon livre,
21:53 ont considéré qu'il y avait un fonctionnement
21:55 clanic, que les enfants,
21:57 alors que l'organisme chargé
21:59 de gérer le travail
22:01 des enfants scolaires à domicile
22:03 n'avait rien dit de négatif,
22:05 et bien les services sociaux ont trouvé
22:07 qu'il y avait un fonctionnement clanic, que
22:09 les enfants étaient trop avec les parents, les parents trop
22:11 avec les enfants, les protégés trop, etc.
22:13 Là, ce n'est pas des parents séparés,
22:15 les enfants ont fait l'objet d'un placement
22:17 extrêmement long,
22:19 au point que, finalement,
22:21 ils n'ont pas pu les récupérer
22:23 pendant plus de 3 ans,
22:25 et puis de toutes les manières, c'est une histoire qui est malheureusement
22:27 pas encore terminée. - C'est-à-dire qu'effectivement,
22:29 le placement, vous voyez, ou en famille d'accueil
22:31 ou les deux, fait une espèce de
22:33 cause, une rupture, quoi, avec la famille.
22:35 - Oui, c'est une rupture, et puis c'est aussi
22:37 une disqualification des parents,
22:39 qui est très très douloureusement ressentie par l'enfant,
22:41 parce que les parents devraient pouvoir protéger
22:43 contre tout, quand ils sont bien-traitants.
22:45 Devraient pouvoir protéger contre la séparation,
22:47 contre le manque... - Quand ils font leur
22:49 boulot de parents. - Quand ils font leur boulot de parents, car je
22:51 parle des familles bien-traitantes,
22:53 des familles qui ne maltraitent pas leurs enfants,
22:55 et qui pourtant se voient enlever les enfants. C'est ce
22:57 combat-là qui est le mien. C'est pas le combat
22:59 contre le placement d'une manière générale.
23:01 Seulement, comme je le dis, si on place des enfants
23:03 qui ne doivent pas l'être, eh bien, il y aura encore
23:05 des Marina, des Fiona, des Kevin,
23:07 qui se feront tuer par des parents,
23:09 parce qu'on ne peut pas protéger
23:11 tout le monde si on protège mal
23:13 et trop. - Et alors,
23:15 justement, vous avez aussi
23:17 des exemples où, par exemple,
23:19 où vous avez pu, enfin, vous,
23:21 je parle pas seulement vous, toutes les personnes
23:23 qui font ce combat, qui mettent ce combat
23:25 avec l'enfance au cœur, etc.,
23:27 vous avez pu gagner. Est-ce que vous avez un
23:29 exemple d'une affaire où vous avez pu renverser
23:31 la vapeur, si on peut dire ? - Oui, il y a des affaires
23:33 dans lesquelles nous arrivons, avec des rapports
23:35 sociaux vraiment tout à fait accablants,
23:37 où en ayant très très bien préparé le dossier,
23:39 préparé vraiment des éléments de preuve,
23:41 avec beaucoup d'engagement, beaucoup de convictions,
23:43 et en donnant ces éléments quand même
23:45 à l'avance pour que le juge, qui en général
23:47 statue sur le siège, c'est-à-dire immédiatement,
23:49 ait quand même le temps de les voir
23:51 tranquillement, et puis se rendre compte
23:53 qu'il y a véritablement une exagération
23:55 chez les services sociaux,
23:57 et dans ce cas-là, ne fait pas la mesure.
23:59 Mais, encore une fois, les rapports
24:01 sociaux enterrinés sont malgré tout
24:03 le quotidiennement, le quotidien
24:05 des prétoires. Donc, c'est pour vous dire
24:07 combien le travail de l'avocat est difficile,
24:09 en même temps, il est très important.
24:11 - Juste un mot là-dessus, Christine Serrada,
24:13 je ne sais pas, ça je n'ai pas...
24:15 Est-ce que les parents peuvent faire appel,
24:17 quand le juge des enfants statue ?
24:19 - Oui, ils peuvent faire appel, mais c'est un recours
24:21 qui prend des mois, puisque dans la
24:23 plupart des grandes villes, même dans les petites villes,
24:25 entre la décision du juge des enfants
24:27 et la cour d'appel, il se passe des mois,
24:29 donc le mal est fait, quelque part.
24:31 Le mal est fait. C'est un recours qui est extrêmement
24:33 fictif, en quelque sorte, et d'ailleurs,
24:35 ça fait partie des dysfonctionnements
24:37 judiciaires de la loi.
24:39 - Alors, je crois que 0826,
24:41 300, 300, vous savez que vous avez la parole,
24:43 je crois qu'on a...
24:45 - Oui, nous avons Alexandrou, qui nous appelle depuis
24:47 Orange. Bonjour Alexandrou. - Bonjour Alexandrou.
24:49 - Oui, bonjour
24:51 Monsieur Bercoff,
24:53 bonjour Madame Serrada.
24:55 - Bonjour, on vous écoute, Alexandrou.
24:57 - Donc, je voudrais juste,
24:59 pour un préambule, deux choses.
25:01 Il y a des cas extrêmement
25:03 désespérants et difficiles,
25:05 où la justice,
25:07 les assistants sociaux doivent
25:09 intervenir pour enlever
25:11 les enfants à leurs
25:13 parents maltraitants.
25:15 Et ça, il s'agit
25:17 même pas de poser la
25:19 question si oui ou non il faut le faire, il faut le faire...
25:21 - Oui, c'est ce que dit
25:23 Christine Serrada, pour les enfants maltraitants.
25:25 - Et le deuxième point qui me
25:27 concerne, moi, c'est que
25:29 en ce qui concerne
25:31 la relation entre les parents,
25:33 dans mon cas précis,
25:35 j'ai eu
25:37 une chance énorme
25:39 que la maman de mon
25:41 enfant n'ait jamais cassé du sucre
25:43 sur mon dos et
25:45 de ma part,
25:47 jamais fait
25:49 quelque chose de malveillant.
25:51 Et pourtant,
25:53 et pourtant, la relation
25:55 entre adultes, elle était
25:57 excé-cra-ble, je peux pas dire autrement.
25:59 Et on a
26:01 essayé de s'en sortir comme ça.
26:03 Et à un moment donné,
26:05 il y a intervenu
26:07 un petit couac
26:09 qui a fait que maman, elle a craqué.
26:11 C'était pas à cause
26:13 de moi, c'est sa situation
26:15 à elle qui a fait qu'elle a craqué,
26:17 que je comprends très bien.
26:19 Et l'assistante sociale,
26:21 un rouleau...
26:23 un rouleau
26:25 bureaucratique
26:27 affreux
26:29 nous a détruits.
26:31 - Qu'est-ce qu'elle a fait,
26:33 l'assistante sociale, juste un mot,
26:35 rapidement, Alexandro?
26:37 - Une enquête sociale à charge
26:39 pendant trois mois
26:41 qui a abouti
26:43 à une description
26:45 catastrophique
26:47 de l'état physique
26:49 de l'enfant
26:51 et médical de l'enfant.
26:53 C'est-à-dire que
26:55 depuis trois ans,
26:57 deux ans et demi, je demande des preuves
26:59 pour ces
27:01 descriptions.
27:03 Et j'ai jamais eu ça.
27:05 Et qu'est-ce qu'elle dit,
27:07 Madame Serrada, vis-à-vis de
27:09 la déconsidération
27:11 totale, le mépris
27:13 palpable
27:15 de l'assistante sociale
27:17 envers les parents. - Merci Alexandro.
27:19 Justement, Chris et Serrada vont vous répondre.
27:21 - Alors, les rapports sociaux
27:23 et les services sociaux ont la fâcheuse habitude
27:25 de faire des diagnostics même s'ils n'ont pas
27:27 les compétences des diagnostics.
27:29 C'est ainsi que, comme je le disais,
27:31 il y a des théories psychanalytiques et des syndromes
27:33 qu'on colle sur les parents,
27:35 le syndrome de Munchausen, le syndrome de Medey,
27:37 etc., qui sont des syndromes
27:39 que seul pourrait diagnostiquer
27:41 un psychiatre avec des heures et des heures
27:43 et des heures d'intervention. Et en deux minutes,
27:45 on voit ces qualificatifs qui tombent
27:47 sur la famille par des gens qui n'ont
27:49 pas du tout les compétences de poser
27:51 ce type de diagnostic avec, effectivement,
27:53 un tableau qui est fait de la famille, tellement catastrophique
27:55 que la pauvre juge se met
27:57 à enteriner ce type de rapport.
27:59 Et c'est là où, justement, que je dis,
28:01 il y a une influence totalement délétère
28:03 sur le juge à partir de professionnels
28:05 qui ont fait un travail qui est extrêmement contestable
28:07 mais qui est très difficile à contester
28:09 puisqu'il y a beaucoup d'appuis de pouvoir
28:11 dans ce domaine. - Donc, il y a un vrai problème de mise en question
28:13 des professionnels et des travailleurs sociaux.
28:15 - Il y a un vrai problème. Il y a un problème
28:17 parce qu'ils sont débordés, ça c'est vrai,
28:19 ils sont débordés. J'ai dit pourquoi.
28:21 Système emboulisé puisqu'on place des gens
28:23 des enfants qu'on ne devrait pas placer.
28:25 Donc, si vous voulez, il n'y a pas un manque de moyens,
28:27 il y a un manque de formation,
28:29 il y a un turnover très important dans les structures
28:31 et tout ça nuit, effectivement, à la qualité
28:33 de la protection de l'enfance.
28:35 La Cour des comptes l'a dit de toutes les manières possibles,
28:37 ce n'est pas surveillé, ce n'est pas assez
28:39 contrôlé, ça n'aboutit pas à la protection,
28:41 il y a un dysfonctionnement. La France, d'ailleurs,
28:43 se fait condamner régulièrement
28:45 sur la manière dont elle gère
28:47 la protection de l'enfance avec
28:49 des condamnations pour fautes lourdes
28:51 de la Cour européenne et droit de l'homme.
28:53 - Merci Alexandre, pour votre appel, direction Montpellier
28:55 où on accueille David. Salut David.
28:57 - Oui, bonjour David. - Oui, bonjour.
28:59 - On vous écoute David.
29:01 - Alors,
29:03 déjà, c'est super d'avoir
29:05 monsieur Derkhoff au téléphone.
29:07 - Merci.
29:09 - Franchement, je vous remercie pour toutes vos émissions,
29:11 elles sont magnifiques et franchement,
29:13 s'il n'y avait pas vous, je crois que sur le radio,
29:15 j'aurais été face. Mais, voilà,
29:17 je vous remercie en tout cas.
29:19 Et en tout cas, je voudrais aussi remercier Mme Serrada
29:21 pour avoir lancé en fait
29:23 le sujet et d'avoir écrit ce livre.
29:25 Et moi, je voudrais vous parler un petit peu de mon
29:27 cas, c'est-à-dire que je me suis séparé
29:29 avec ma compagne.
29:31 C'est vrai qu'au
29:33 moment où il y a eu la séparation,
29:35 ma compagne avait rencontré quelqu'un,
29:37 c'était assez douloureux pour moi,
29:39 donc j'ai voulu essayer
29:41 d'avoir la garde de mes enfants, au moins
29:43 d'avoir la garde de mes enfants.
29:45 Et du coup,
29:47 j'ai commencé à lancer une procédure
29:49 et puis ensuite une deuxième pour avoir
29:51 au moins la garde tous les 15 jours
29:53 de mes enfants. Et je suis tombé sur
29:55 une juge d'affaires familiales sur Montpellier
29:57 qui m'a dit "écoutez, maintenant, stop, ça suffit,
29:59 si vous n'arrêtez pas tout de suite de demander
30:01 la garde de vos enfants, on va vous la retirer,
30:03 on va la placer dans une famille d'accueil".
30:05 - Ah oui, carrément, elle vous a dit ça carrément.
30:07 - Ah oui, carrément, comme ça.
30:09 Elle m'a sorti ça. Et du coup,
30:11 ensuite, j'ai reçu
30:13 une astante sociale
30:15 qui est venue en me disant "ouh là là,
30:17 il faut calmer le truc parce que là, elle est énervée,
30:19 elle veut vous placer les enfants".
30:21 Alors que mes enfants... La maman,
30:23 elle est super, il n'y a aucun
30:25 problème avec la maman.
30:27 On travaillait tous les deux. - Oui, il n'y a pas de problème.
30:29 - Moi, voilà, ce que je cherchais,
30:31 c'était juste d'avoir une garde
30:33 de mes enfants. Ma compagne,
30:35 elle a rencontré quelqu'un d'autre, elle est partie.
30:37 Moi, j'avais plus du tout...
30:39 J'ai été faire plein de
30:41 déclarations au commissariat de police pour des non-présentations
30:43 d'enfants.
30:45 J'ai fait partie aussi du réseau
30:47 "Les Papas Perchés" pendant des années.
30:49 On s'est accrochés dans les grues pour dire
30:51 que moi, je voulais voir mes enfants
30:53 et je ne les voyais pas. Et puis,
30:55 au bout d'un moment, on m'a dit "écoutez, soit
30:57 on va vous les retirer ou vous
30:59 arrêtez tout ça, on vous les retire".
31:01 - Et aujourd'hui, vous les voyez... David, juste un mot,
31:03 vous les voyez aujourd'hui, vos enfants ?
31:05 - Ah non, aujourd'hui, je ne les vois pas. Ça va faire
31:07 deux ans que je ne les vois plus.
31:09 - Christine Serrada, c'est...
31:11 C'est quand même terrifiant.
31:13 - Oui, ce papa
31:15 est dans le cas, effectivement, de cette
31:17 transmission des dossiers
31:19 juges d'affaires familiales
31:21 donc après-divorce, on va dire.
31:23 - Parce que ça, c'est la juge qui... - Au juge des enfants, voilà.
31:25 Il y a de plus en plus
31:27 de contentieux dans les familles, mais il faut essayer
31:29 toujours d'aller au-delà et de se dire
31:31 "est-ce qu'il y a une maltraitance d'enfants ?"
31:33 On ne peut pas sanctionner des parents
31:35 qui sont en conflit parce qu'ils se quittent.
31:37 S'ils se quittent, c'est parce qu'ils ne s'entendaient pas.
31:39 Donc il faut comprendre que le conflit conjugal
31:41 ne veut pas dire des violences sur les enfants.
31:43 Quand il reste, évidemment, dans certaines
31:45 proportions. On va dire la mésentente.
31:47 - Mais ce n'est pas le cas de David, en tout cas.
31:49 - Même s'ils avaient des petits comptes à régler,
31:51 tant qu'il n'y avait pas de violences conjugales,
31:53 que l'enfant n'est pas victime,
31:55 on ne comprend pas tellement
31:57 pourquoi il va y avoir, effectivement,
31:59 ce risque de placement de l'enfant, qui est souvent
32:01 à la clé dans les contentieux familiaux.
32:03 Il y a de plus en plus de transmissions de dossiers
32:05 entre le juge aux affaires familiales et le juge
32:07 des enfants, ce qui accroît encore
32:09 les possibilités de placement.
32:11 Les placements sont en constante augmentation,
32:13 pratiquement 3 % par an.
32:15 C'est quand même énorme.
32:17 Le Conseil de l'Europe s'est ému
32:19 des retraits injustifiés d'enfants,
32:21 a fait un rapport très complet sur tous les pays européens.
32:23 Malheureusement, la France ne l'avait pas invité.
32:25 Donc ce sujet des retraits injustifiés
32:27 d'enfants existe. Il est très important.
32:29 Et quand on le met en regard
32:31 des rapports, cours des comptes et autres, on voit bien
32:33 qu'il y a un problème énorme. Les avocats ne
32:35 les inventent pas. Les parents qui
32:37 demandent de l'aide partout et qui se répandent
32:39 dans les radios, dans les collectifs, dans les manifs,
32:41 ils n'ont pas inventé le problème.
32:43 - Non mais quand même, Christine Serrada,
32:45 on ne va pas... Et David,
32:47 merci de votre témoignage.
32:49 Le problème, c'est qu'on se dit,
32:51 on pose la question, on ne connaît pas
32:53 l'affaire, vous non plus, on ne va pas
32:55 épiloguer. Mais simplement,
32:57 à partir du moment où...
32:59 Comment on peut dire à quelqu'un
33:01 "Stop, si vous n'arrêtez pas maintenant, je le place."
33:03 C'est-à-dire qu'elle
33:05 veut sanctionner le père
33:07 en disant "Mais si vous nous embêtez encore,
33:09 je le place." - Je pense qu'il y a une idéologie
33:11 en France du fait que
33:13 l'État serait un très bon parent.
33:15 Je pense que la famille fait l'objet
33:17 d'énormément de critiques. C'est vrai que des familles
33:19 méritent d'être critiquées. Encore une fois,
33:21 il y a des parents maltraitants, mais les familles
33:23 globalement n'ont pas à être critiquées
33:25 dans ces proportions-là. Il n'y a aucune
33:27 étude scientifique disant qu'on est
33:29 moins bon parent qu'avant.
33:31 Ça n'existe pas. - Mais est-ce
33:33 qu'on vérifie
33:35 après, quand on les a placés en foyer en famille d'accueil,
33:37 est-ce que les mêmes travailleurs sociaux ou
33:39 d'autres vérifient si ça se passe bien ?
33:41 - Alors, non seulement c'est mal vérifié,
33:43 mais les chiffres sont accablants.
33:45 Un quart des SDF
33:47 sont passés par l'aide sociale à l'enfance,
33:49 c'est-à-dire des placements. - Un quart ? - Un quart.
33:51 Il y a une déscolarisation
33:53 qui fait que 26% des
33:55 enfants qui sont passés par
33:57 l'ASE ont des problèmes d'école, ont des problèmes
33:59 de chômage, ont des problèmes de santé mentale.
34:01 Donc l'ASE, l'aide sociale à l'enfance,
34:03 c'est-à-dire la solution du placement,
34:05 ne porte pas ses fruits. La déscolarisation,
34:07 même la médecine est
34:09 indigente. Les problèmes de santé
34:11 existent dans les foyers et même dans les
34:13 familles d'accueil, même s'ils existent peut-être
34:15 moins dans les familles d'accueil. Donc si vous voulez,
34:17 ça ne marche pas, ça ne fonctionne pas,
34:19 ça ne peut pas être une solution à tout.
34:21 Et le fait que les juges se
34:23 déresponsabilisent, à mon sens, en faisant du placement
34:25 à tout va, parce qu'ils ont l'impression que
34:27 l'enfant est placé, donc il n'y aura pas
34:29 de problème, ça c'est une
34:31 fausse croyance, mais qui engendre une souffrance
34:33 terrible chez les parents.
34:35 Le droit de vivre en famille
34:37 est un droit reconnu par la
34:39 Convention internationale
34:41 des droits de l'enfant, la CIDE. Le droit
34:43 de vivre en famille pour l'enfant,
34:45 pour l'enfant et pour les parents, existe
34:47 dans nos textes et doit être respecté.
34:49 - Alors écoutez, on en parle tout de suite après
34:51 et on a des auditeurs et on
34:53 va vous prendre juste après cette petite
34:55 pause. - Vous êtes nombreux à nous appeler aujourd'hui
34:57 au 0826 300 300, on continue
34:59 de prendre vos appels et vos témoignages. A tout de suite.
35:01 [Musique]
35:03 Le premier site d'articles français et patriote
35:05 présente...
35:07 - Ici Sud Radio
35:09 Les français parlent
35:13 au français
35:15 Je n'aime pas la Blanquette
35:17 Le Vaud, je n'aime pas
35:19 la Blanquette Le Vaud.
35:21 Sud Radio Bercov dans tous ses états.
35:23 - 13h49 sur Sud Radio, on continue
35:25 de parler de placements abusifs d'enfants avec
35:27 Christine Serrada qui est notre invitée.
35:29 On accueille Romy de Paris au 0826
35:31 300 300. Bonjour Romy. - Bonjour Romy.
35:33 - Bonjour.
35:35 - On vous écoute Romy.
35:37 - Alors j'interviens parce que justement
35:39 j'ai lu le livre de
35:41 Christine Serrada qui
35:43 développe très bien toutes les
35:45 situations dans lesquelles
35:47 les enfants sont placés alors que
35:49 ça ne devrait pas.
35:53 Moi dans mon cas c'est pareil, j'ai six
35:55 enfants qui ont été placés.
35:57 - Six, oui.
35:59 - Alors cinq dans un premier temps suite
36:01 à des violences conjugales, j'étais
36:03 enceinte du cinquième.
36:05 Le papa est allé en prison et moi on m'a retiré
36:07 les enfants.
36:09 Dans un second temps j'ai récupéré
36:11 mes enfants donc je me suis remis avec
36:13 le papa et on a eu
36:15 un sixième enfant qui ont été
36:17 de nouveau placés
36:19 les six. Voilà.
36:21 - Et pour des raisons
36:23 de violence et de maltraitance
36:25 Romy, pourquoi ils ont été...
36:27 - Ceux des enfants, non.
36:29 - Ceux des enfants, non. Sur vous, oui.
36:31 Et donc les enfants, simplement,
36:33 ils ont estimé, j'essaie
36:35 pour comprendre, ils ont estimé que
36:37 le fait
36:39 pour les enfants de vivre
36:41 dans un couple qui se déchirait
36:43 ou ça allait mal, où il y avait en tout cas
36:45 d'une certaine partie il y avait des violences
36:47 n'étaient pas aptes
36:49 ne leur présentait pas
36:51 ne prodiguait pas le climat
36:53 qu'il fallait pour eux. C'est ça qu'ils vous ont
36:55 dit, j'imagine. - Voilà, c'est ce qu'ils m'ont
36:57 dit et puis en fait
36:59 moi j'ai porté plainte justement
37:01 dans le but de me protéger moi
37:03 et de protéger mes enfants
37:05 et quand je me suis retrouvée
37:07 en fait sans les enfants, du coup
37:09 là le motif
37:11 c'était que j'étais pas
37:13 apte à m'occuper de mes enfants toute seule.
37:15 Donc...
37:17 - D'accord. - C'est contradictoire
37:19 aujourd'hui avec
37:21 la lutte faite contre les
37:23 violences aussi.
37:25 - Mais aujourd'hui vous en êtes remise
37:27 enfin vous êtes
37:29 je veux dire, vos enfants sont toujours
37:31 dans des foyers ou dans des...
37:33 - Alors grâce à l'avocat
37:35 qui m'avait accompagnée, qui est Maître Verdier
37:37 on a réussi
37:39 à faire placer les enfants chez
37:41 les grands-parents, chez mes parents à moi.
37:43 - D'accord.
37:45 - Voilà donc... - D'accord.
37:47 Christy Serada, voilà aussi c'est un
37:49 cas, enfin un cas tragique bien sûr.
37:51 - Bien sûr, donc les violences conjugales
37:53 on considère
37:55 qu'un père qui est
37:57 violent avec la maman ne peut pas être un bon père
37:59 et je souscris totalement avec ça.
38:01 Un enfant qui évolue
38:03 dans un climat de violences conjugales, il est
38:05 victime directe, ça c'est certain.
38:07 Là où ça ne va pas, c'est que
38:09 lorsque le père est éloigné parce qu'il fait
38:11 de la prison, parce qu'il y a une séparation
38:13 et que la mère est avec ses enfants, pourquoi on lui
38:15 prend les enfants ? Pourquoi la suppose-t-on
38:17 incapable de s'occuper
38:19 de ses enfants alors que le père a été éloigné ?
38:21 C'est la double peine pour elle. Elle a été
38:23 victime de violences conjugales, les enfants
38:25 aussi et elle se retrouve sans ses enfants.
38:27 Le fait de prendre les enfants aux parents
38:29 protecteurs est inadmissible.
38:31 Si le parent qui est là
38:33 et qui peut prendre ses enfants, la mère en général
38:35 ne fait pas de mal à ses enfants. Et pourtant
38:37 c'est systématique. Donc là, il y a un véritable
38:39 problème.
38:41 Ce que je voudrais dire aussi, c'est que
38:43 dans ces situations
38:45 il y a d'autres façons d'aider les familles
38:47 que de placer les enfants.
38:49 L'assistance éducative devrait
38:51 être une assistance au sens
38:53 d'aide. Il y a beaucoup de façons d'aider les familles
38:55 sans être tout de suite dans le retrait
38:57 de l'enfant. Et c'est pourtant
38:59 un réflexe de plus en plus
39:01 important.
39:03 - D'accord. Merci beaucoup Romy. Merci.
39:05 C'est vrai que là, il y a beaucoup de choses à faire.
39:07 Et pour la justice, et pour l'administration.
39:09 Et pour nous aussi, pour les
39:11 citoyens. - On accueille Jean-Yves
39:13 qui nous appelle depuis les Landes.
39:15 Bonjour Jean-Yves. - Oui, bonjour Jean-Yves.
39:17 - Bonjour André, bonjour à Madame
39:19 Sherada.
39:21 Écoutez, Madame Sherada,
39:23 j'interviens
39:25 par rapport
39:27 au sujet du placement
39:29 abusif dans le cadre du syndrome d'aliénation
39:31 parentale. Donc,
39:33 l'interlocutrice précédente a évoqué
39:35 ce sujet. Je trouvais
39:37 juste que vous devriez peut-être apporter un peu
39:39 plus de nuances. Parce que ce sujet
39:41 est quand même un sujet grave. Le syndrome
39:43 de l'aliénation parentale,
39:45 je pense que tout le monde le connaît,
39:47 mais en gros, le principe
39:49 c'est un des deux parents,
39:51 souvent les mères, malheureusement, ça va peut-être
39:53 pas vous plaire,
39:55 en gros, lors d'un divorce,
39:57 souvent une séparation, un divorce
39:59 conflictuel, détruisent
40:01 complètement l'image du père auprès
40:03 des enfants. Avec pour conséquence
40:05 que les enfants, finalement,
40:07 rejettent leur père.
40:09 Ce qui m'est arrivé, c'est un témoignage,
40:11 je vais le faire de manière très
40:13 très brève. - Très rapide, oui,
40:15 malheureusement, j'arrive. - Très très rapide.
40:17 Donc, moi, mon divorce
40:19 a eu lieu...
40:21 Mes enfants avaient 5 ans et 9 ans, ils ont 19
40:23 ans et 23 ans, maintenant.
40:25 Je voudrais simplement dire que
40:27 les conséquences
40:29 de ce syndrome ont été
40:31 qu'on m'a littéralement
40:33 volé mes enfants. C'est un enlèvement,
40:35 c'est comme si, au jour d'aujourd'hui,
40:37 je n'avais pas eu d'enfants.
40:39 Donc, je dirais que le
40:41 placement, vous le considérez comme abusif
40:43 et que les mères cherchent
40:45 systématiquement à protéger leurs enfants,
40:47 ce qu'on peut entendre dans un cas
40:49 de maltraitance physique ou morale
40:51 avérée... - Ça ne doit pas se faire, forcément,
40:53 au dépend des pères, ou en tout cas, au dépend
40:55 du conjoint, qui n'a pas
40:57 à en fauter. - Pas forcément au dépend du conjoint.
40:59 Et j'allais dire que la solution
41:01 peut-être d'un placement
41:03 dans une
41:05 famille d'accueil,
41:07 ça permettrait au moins
41:09 à l'un des deux parents qui,
41:11 quand on est dans des cas de
41:13 démigration, parce que c'est souvent le cas
41:15 du syndrome
41:17 d'animation parentale,
41:19 au moins, peut-être d'amener
41:21 l'un des deux parents à réfléchir
41:23 sur les conséquences de son acte.
41:25 - Merci Jean-Yves. Je crois que c'est vrai.
41:27 Est-ce que, Christy Serada, juste
41:29 rapide, parce qu'on arrive en fin d'émission,
41:31 vous ne jetez pas un peu rapidement
41:33 tout placement avec l'eau
41:35 et le bain ? Parce qu'il y a des moments
41:37 où, effectivement, comme dit Jean-Yves,
41:39 le foyer ou la
41:41 famille d'accueil peut être utile.
41:43 - Il y a d'autres moyens
41:45 pour intervenir dans le cas
41:47 d'une mère qui mettrait un peu
41:49 sous emprise ses enfants,
41:51 parce que je préfère le terme d'emprise que le terme
41:53 de syndrome d'aliénation parentale, qui encore une fois
41:55 n'a aucun caractère scientifique et qui a été
41:57 imaginé par un psychiatre complètement dingue.
41:59 S'il y a une emprise de la mère
42:01 sur les enfants, je pense qu'il y a beaucoup d'autres moyens
42:03 pour aider la mère et les enfants
42:05 que de lui prendre les enfants.
42:07 Et encore une fois, je pense que les pères
42:09 ne devraient pas souhaiter que la solution
42:11 du foyer soit choisie si la mère
42:13 n'est pas maltraitante. - Sauf qu'il n'a pas vu
42:15 ses enfants depuis 15 ans et c'est comme
42:17 s'il n'avait pas d'enfants. - Oui, c'est un cas
42:19 d'emprise. Ils existent, il y en a quelques-uns,
42:21 mais il n'y en a pas du tout autant qu'on le dit.
42:23 Et ce motif qui est
42:25 utilisé à tout va
42:27 est très souvent faux.
42:29 Et dans le cas de ce monsieur,
42:31 peut-être qu'il est tout à fait vrai, je ne dis pas le contraire,
42:33 mais je pense qu'il y a quand même d'autres moyens de
42:35 remédier à la situation que de
42:37 prendre les enfants et les mettre dans un foyer. Cette façon
42:39 d'enlever un enfant à son parent
42:41 protecteur et à son parent
42:43 qui l'aime et de le faire élever
42:45 par des étrangers, pour moi, n'est jamais
42:47 une solution, sauf si l'enfant
42:49 est maltraité. Je le répète.
42:51 - Eh bien écoutez, sur ces paroles, nous allons
42:53 arrêter l'émission, mais je pense qu'on
42:55 reprendra le sujet parce que je pense
42:57 qu'il y a beaucoup, beaucoup, beaucoup de choses à dire là-dessus.
42:59 Nous referons une ou plusieurs
43:01 émissions sur ces placements
43:03 abusifs d'enfants. Merci Christine Serra.
43:05 - Merci. - On rappelle ce livre,
43:07 "Placements abusifs d'enfants, injustice sous influence"
43:09 est aux éditions Michel An,
43:11 d'André Bercoff. On se retrouve demain.