Ségolène Royal était l’invitée de 22H Max pour évoquer notamment la situation à Lampedusa et la position de Gérald Darmanin, qui assure que la France “n’accueillera pas de migrants” venus de l’île italienne.
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00:00 D'abord, je voudrais dire que c'est un drame,
00:02 cette arrivée de migrants.
00:04 D'abord, un drame pour eux.
00:06 Car qui quitte son pays de plein gré s'il y est heureux ?
00:11 Pourquoi est-ce que les Africains ne sont pas heureux en Afrique ?
00:14 Qu'est-ce qui s'est passé ?
00:16 Ensuite, c'est un drame pour l'Europe et pour les pays,
00:19 tous les gens qui voient arriver ces milliers de réfugiés.
00:24 Est-ce que ça fait peur ?
00:25 Écoutons autour de nous, ça fait peur.
00:27 Et puis on se dit, comment se fait-il que l'Europe n'est pas anticipée ?
00:32 Comment se fait-il aussi qu'on n'anticipe pas la prochaine arrivée ?
00:35 Donc, ce sentiment de chaos, de non-maîtrise des flux migratoires
00:40 est vraiment incompréhensible et c'est un vrai drame.
00:44 Et si on regarde les choses, d'où viennent-ils ?
00:46 Ce n'est pas très compliqué, c'était quand même prévisible.
00:49 Ils viennent de Tunisie et de Libye.
00:53 La Tunisie, voilà, des mois que les reportages sont faits en Tunisie,
00:59 dans le désert en particulier, avec les migrations subsahariennes
01:03 qui arrivent en Tunisie, que la Tunisie lance des appels désespérés,
01:09 que tout le monde leur tombe dessus en disant
01:11 "Voyez les méchants tunisiens, ils laissent mourir des gens dans le désert",
01:14 que la Tunisie elle-même dit "Mais nous ne pouvons pas accueillir
01:18 ces milliers et ces milliers de migrants, aidez-nous".
01:21 On aide la Tunisie depuis cet été, 105 millions d'euros versés à la Tunisie.
01:24 Ce n'est pas une question de verser 105 millions d'euros,
01:28 c'est une question d'organiser l'accueil, sans doute des villages
01:31 qu'il aurait fallu organiser à la frontière tunisienne
01:36 pour stabiliser ces populations et pour voir comment on peut les remettre
01:41 dans des logiques de développement sur leur continent.
01:45 C'est ça la vraie question.
01:46 Non, on a fermé les yeux et maintenant on s'étonne qu'ils arrivent.
01:50 Deuxièmement, à un moment la Tunisie a dit "Mais puisque c'est ça,
01:53 moi je les laisse partir sur les bateaux, débrouillez-vous".
01:55 Et l'Ampédouza c'est à 150 km.
01:57 Donc ce n'était quand même pas difficile pour les autorités européennes
02:01 de ne pas regarder ailleurs et d'anticiper les choses
02:04 sur le plan humanitaire pour que ces migrations n'aient pas lieu,
02:09 sans parler de tous ceux qui se noient en mer.