• l’année dernière
Deux conférences digitales de deux heures, ponctuées de « keynotes » de speakers prestigieux, de débats et de tables-rondes réunissant des experts de la finance européenne permettront de décrypter les tendances et les défis des prochains mois.

Nous évoquerons les nouveaux équilibres géopolitiques, dans un paysage mondial en totale redéfinition. Nous nous interrogerons sur les conséquences de l’inflation sur la consommation mondiale, sur les marchés obligataires et sur la solidité du système bancaire international. Nous regarderons aussi l’avenir du secteur financier : un avenir qui semble se dessiner « plus vert » et plus « techno ». Mais, concrètement, que faut-il comprendre derrière ces deux évolutions ?

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Transcription
00:00 Bonjour à tous et bonjour à toutes, je suis ravi de vous retrouver ici au centre Bélinier,
00:10 au siège de l'Opinion et de l'AGFI. Nous nous retrouvons avec Nicolas Maquel,
00:16 le CEO de Luxembourg Fair Finance, pour la quatrième fois. Cela fait donc quatre fois
00:22 que nous travaillons ensemble pour essayer d'analyser au travers de toutes les ambitions
00:28 du Luxembourg, d'analyser un peu les grands fondamentaux de l'économie et de la finance.
00:33 Nous allons avoir une matinée dense aujourd'hui et demain, deux matinées en vidéo et en live,
00:40 avec des invités prestigieux, à la fois dans notre studio des locaux du siège de l'Opinion
00:46 et de l'AGFI, mais aussi au Luxembourg où nous rejoindrons dans un instant la ministre des
00:51 finances de Luxembourg. Nicolas Maquel, très heureux de vous accueillir une nouvelle fois
00:56 pour cette quatrième édition. Elle est intitulée cette fois-ci "2023 vers de nouveaux équilibres".
01:04 On faisait remarquer il y a peu de temps que la dernière édition en 2021 nous projetait
01:12 deux ans en arrière, deux ans pendant lesquels il s'est passé des choses absolument invraisemblables,
01:16 imprévisibles et qui ont effectivement créé de nouvelles perturbations, de grandes ruptures et
01:22 la recherche de nouveaux équilibres. On est toujours à la recherche de nouveaux équilibres et 2023
01:26 sera sûrement une année cruciale de ce point de vue. On est heureux de vous accueillir dans nos
01:30 locaux et vous allez nous présenter cette session 2023 de la conférence Luxembourg for Finance avec
01:38 l'Opinion. Très bien, merci beaucoup Nicolas Béthoud et un grand merci à vos équipes aussi
01:43 pour le travail qui a été fait sur cette quatrième édition. Comme vous le dites très justement,
01:47 depuis notre dernière édition en 2021, le monde a connu de grands changements et je crois que ce
01:54 que l'on voit ce n'est pas seulement que le nombre de crises, le nombre de défis auxquels nous
02:00 devons faire face, auxquels doivent faire face nos économies et nos entreprises s'accumulent,
02:06 mais surtout aussi elles s'accélèrent. Et derrière cela, il reste encore d'autres défis plus long
02:14 terme comme le changement climatique ou les défis digitaux, sujet que nous allons évidemment
02:20 aussi aborder. Et c'est donc dans ce sens là que nous avons voulu travailler avec vous et vos
02:25 équipes pour définir un programme qui aiderait les entreprises et les décideurs à mieux comprendre
02:32 quels sont les enjeux, comment les aborder, quelle est la signification de ces changements. Vous
02:37 parlez de ce programme justement, comment est-ce que ça va se dérouler ? Alors aujourd'hui nous
02:41 allons nous concentrer sur les enjeux géopolitiques, l'économie, par exemple aussi nous allons parler
02:49 de la Chine, puis en fin de matinée voir ce que cela veut dire notamment pour les banques,
02:56 le secteur bancaire. Demain nous allons nous concentrer sur les deux grands défis que je
03:01 viens de mentionner, à savoir le changement climatique et la digitalisation, aussi bien les
03:07 opportunités de la digitalisation que les risques. Avec des marchés qui sont très incertains, très
03:13 secoués et sur lesquels c'est difficile de parier, comment est-ce que vous voyez les choses ? Alors
03:17 je crois que ce qu'il faut voir en tant qu'optimiste c'est que l'industrie financière et les marchés ont
03:23 été assez résilients. On voit que les marchés remontent petit à petit mais restent fragiles,
03:28 restent volatiles et donc c'est un environnement qui vraiment n'inspire pas une énorme confiance.
03:35 Les taux d'intérêt continuent à être très élevés, montent d'ailleurs, l'inflation persiste,
03:42 l'inflation s'incruste et il faut voir combien de temps cela va durer. Avec en toile de fond,
03:49 si j'ose dire, la guerre en Ukraine, le président Zelensky est en ce moment même aux Etats-Unis,
03:54 où il intervient pendant la session des journées de l'ONU. On a l'impression que, comment dire,
04:01 la variable, pardon du terme apothéore, mais la variable guerre en Ukraine est maintenant intégrée
04:07 dans les marchés, dans l'économie. On sait que ça va durer, on a compris que ça allait durer,
04:11 que ce ne serait pas une guerre éclair et que ça allait avoir un impact considérable pendant des
04:17 mois, probablement des années encore. Comment est-ce que vous analysez ça ? Alors vous avez
04:21 certainement raison que cette donnée-là, cette variable-là est plus ou moins intégrée. On a
04:27 tous compris qu'il n'y a pas de scénario de sortie à court ou moyen terme, malheureusement,
04:33 pour la souffrance du peuple ukrainien. Ce qu'il faut aussi voir, c'est que derrière l'agression
04:41 russe en Ukraine se cache de nouveau une autre toile de fond qui est celle des tensions croissantes
04:48 entre les Etats-Unis et la Chine. Et je crois qu'une grande partie de l'économie mondiale
04:53 est déjà aussi en train de se préparer à un scénario pas nécessairement optimiste pour ce
05:04 préneau-là. Donc nous voyons que vraiment nous sommes à un moment charnière de notre histoire,
05:10 avec l'échiquier international qui est en train de se réorganiser, avec l'émergence de nouveaux
05:16 blocs, l'émergence de fragmentations. Et c'est ça qui aujourd'hui devient une nouvelle réalité
05:22 pour les entreprises et pour nos économies. Dans un peu plus de six mois, nous aurons partout en
05:28 Europe les élections européennes. Elles se dérouleront aussi au Luxembourg, bien sûr.
05:32 Luxembourg qui est au cœur et presque au centre de la vie européenne. Luxembourg qui a, si j'ose
05:40 dire, fourni plusieurs présidents de commissions européennes aux autres pays européens. On a
05:47 l'impression que dans cette époque, à la fois les Européens doivent être de plus en plus unis,
05:51 ils sont de plus en plus concurrents. Et c'est vrai aussi dans la matière financière. Les grandes
05:56 places financières sont en concurrence. Paris avec Francfort, Paris l'été au sein de l'Europe
06:02 avec Londres. C'est une affaire un peu différente maintenant. Le Luxembourg aussi. Comment est-ce
06:07 que vous vivez cette contradiction entre le besoin d'unité et de faire de l'Europe une vraie place
06:12 financière globale et le fait que chaque pays, chaque capitale ou presque, a aussi besoin d'avoir
06:19 sa ressource propre ? Alors je crois que ce qu'il faudrait, c'est que l'on se concentre un peu moins
06:24 sur la concurrence entre les places financières européennes. Par exemple, entre Luxembourg et
06:30 Paris ou Luxembourg et Francfort, il y a davantage de complémentarité en fait que de concurrence.
06:36 Ce que l'on voit, et Brexit d'ailleurs l'a vraiment confirmé, l'a montré, c'est que les
06:42 différentes places financières en Europe ont chacune un rôle à jouer, une spécialisation
06:47 qui fait que les acteurs de l'industrie financière ont choisi cette place-ci plutôt que celle-là.
06:55 Ce que l'on doit en faire, c'est vraiment faire levier de ces forces respectives des différentes
07:01 places pour renforcer l'ensemble. L'union des marchés de capitaux sera plus forte si on arrive
07:08 à vraiment faire levier de ces différentes places financières pour améliorer la situation de
07:16 l'Europe vis-à-vis de nos concurrents américains, vis-à-vis de nos concurrents asiatiques. Et je
07:21 crois que la ministre va certainement en parler. – On va en parler, mais précisément, vos forces,
07:26 à vous, votre levier, ceux sur lesquels vous voulez peser pour être incontournable en Europe,
07:32 ce sont laquelle ? – Alors, si le Luxembourg, par exemple, attire non seulement des acteurs
07:36 venant de l'extérieur de l'Europe, mais si par exemple des grands acteurs français continuent
07:41 à avoir des activités importantes au Luxembourg, c'est surtout parce qu'ils y trouvent une
07:47 expertise internationale, multijuridictionnelle, irremplaçable, que l'on ne trouve pas ailleurs,
07:53 et qui aide ces groupes, qu'ils soient français, allemands, italiens ou espagnols, à croître sur
08:00 les marchés internationaux. Dans ce sens-là, le Luxembourg offre quelque chose qui vient en
08:06 complément de ce que ces entreprises trouvent dans leur patrie. – On va bientôt accueillir,
08:14 encore une fois en visio, nous serons à distance, la ministre des Finances du Luxembourg. Elle est
08:21 la présidente de la structure que vous dirigez en tant que CEO, Luxembourg for Finance. Est-ce
08:28 que vous diriez que cette structure est à la fois une structure institutionnelle et politique ?
08:33 – Certainement pas politique. C'est un partenariat entre le public, le gouvernement et le privé,
08:40 à travers les associations représentatives du secteur. Elle travaille dans l'intérêt du pays,
08:46 mais politique, non. On ne s'occupe pas de questions politiques, on est plutôt dans l'économie,
08:54 le développement économique du Luxembourg. – Ce qui est aussi un vrai vecteur politique,
08:59 on le voit en France, en tout cas avec l'ensemble des initiatives prises par le président de la
09:04 République pour attirer des capitaux, rendre le territoire attractif et faire en sorte que
09:08 beaucoup de gens viennent prospérer ici. – Et il a eu beaucoup de succès en faisant.
09:12 – Et beaucoup de succès.
09:13 [Musique]

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