Deux conférences digitales de deux heures, ponctuées de « keynotes » de speakers prestigieux, de débats et de tables-rondes réunissant des experts de la finance européenne permettront de décrypter les tendances et les défis des prochains mois.
Nous évoquerons les nouveaux équilibres géopolitiques, dans un paysage mondial en totale redéfinition. Nous nous interrogerons sur les conséquences de l’inflation sur la consommation mondiale, sur les marchés obligataires et sur la solidité du système bancaire international. Nous regarderons aussi l’avenir du secteur financier : un avenir qui semble se dessiner « plus vert » et plus « techno ». Mais, concrètement, que faut-il comprendre derrière ces deux évolutions ?
Nous évoquerons les nouveaux équilibres géopolitiques, dans un paysage mondial en totale redéfinition. Nous nous interrogerons sur les conséquences de l’inflation sur la consommation mondiale, sur les marchés obligataires et sur la solidité du système bancaire international. Nous regarderons aussi l’avenir du secteur financier : un avenir qui semble se dessiner « plus vert » et plus « techno ». Mais, concrètement, que faut-il comprendre derrière ces deux évolutions ?
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00:04 Et nous continuons ces échanges en parlant toujours de réglementaires,
00:09 mais d'autres pans de la finance qui sont concernés par les dispositifs réglementaires
00:14 sur lesquels planche encore et toujours la Commission européenne avec Alain Lecor.
00:18 Vous êtes Managing Director chez Accenture. Bonjour.
00:20 Bonjour.
00:20 Merci d'être avec nous.
00:22 Alors on va parler avec vous de Dora.
00:24 Ce n'est pas le prénom d'une exploratrice bien connue.
00:27 On aimerait, selon un dispositif, donc je le disais, sur lequel planche la Commission européenne,
00:32 qu'il vise à renforcer la résilience, la robustesse des établissements financiers
00:36 et qu'il devrait entrer en application début 2025.
00:39 Alors pour qu'on ait une petite longueur d'avance,
00:41 est-ce que vous pouvez nous expliquer un petit peu quels en sont les objectifs ?
00:44 Alors tout d'abord Dora, ce n'est vraiment pas une énième réglementation
00:48 avec un exercice de mise en conformité ponctuelle.
00:51 C'est vraiment là ce qui est demandé à la place financière au niveau européen.
00:55 C'est de pouvoir poser une résilience efficace et constante dans le temps justement
01:01 par rapport à toutes ces évolutions, par rapport au secteur financier qui évolue beaucoup,
01:05 par rapport à ces métiers intrinsèques, par rapport à la digitalisation, la robotisation,
01:09 l'automatisation et l'avènement de tout ce qui est intelligence artificielle.
01:13 Pour justement venir prendre en compte tous ces nouveaux sujets,
01:18 parfois ces ruptures vraiment technologiques et parfois changements de métier
01:21 au sein de ces établissements pour pouvoir assurer au niveau européen
01:25 une efficacité sur les sujets de continuité d'activité, de robustesse
01:30 et aussi de protection par rapport aux cyberattaques.
01:34 Donc là on est vraiment sur un texte unique, innovant au niveau européen
01:40 pour permettre aux établissements financiers de se positionner par rapport à ces menaces,
01:45 faire face à ces risques et aussi de pouvoir avoir une surveillance peut-être un peu plus accrue
01:50 et un contrôle renforcé sur des grands prestataires qui fournissent ces services liés à la technologie et à l'information.
01:57 Justement vous parliez de cyberattaques puisque c'est ça le sujet vraiment d'Aurare,
02:01 le noyau dur on va dire c'est de protéger encore mieux les établissements financiers contre ces attaques.
02:06 Elles ont augmenté, elles ont bondi en quelques années ?
02:10 Malheureusement oui.
02:12 Les établissements financiers ont montré leur robustesse quand on a vécu la pandémie
02:18 et leur solution pouvoir continuer l'activité avec justement le déploiement de plein de solutions technologiques
02:22 qui ont permis de pouvoir continuer et de servir les clients.
02:26 Malheureusement on a vu aussi une explosion des cyberattaques.
02:30 Juste un de chiffre, aujourd'hui il y a quand même à peu près 45% des entreprises qui déclarent avoir subi une attaque.
02:37 Et quand on parle de 45% c'est déjà les entreprises qui ont pu détecter cette attaque
02:42 et deux qui ont bien voulu déclarer l'attaque.
02:45 Le second chiffre aussi important c'est le coût du risque.
02:49 Le coût du risque par rapport à ces nouvelles technologies, il a bondi de 50% en deux ans.
02:54 Donc c'est vraiment une évolution énorme, une menace forcément de plus en plus prégnante.
03:00 Et l'objectif par rapport à cette réglementation c'est de passer d'une gestion des risques informatiques,
03:05 des risques cyber à vraiment une approche globale sur la résilience opérationnelle numérique.
03:10 Alors concrètement est-ce qu'on peut avoir en tête pour illustrer un petit peu l'impact de cette réglementation des cas d'usage,
03:15 qu'est-ce que ça implique pour une banque demain de se mettre en conformité avec DORA ?
03:19 Alors ce que ça implique déjà, DORA définit en première approche qu'il y a plusieurs textes.
03:24 Donc il y a des textes de niveau 1 qui sont sortis avec d'ailleurs un certain nombre d'exigences
03:29 qui sont positionnées dans cinq grands piliers.
03:31 Premier pilier c'est poser vraiment un cadre de référence pour gérer ces risques liés à la technologie et au système d'information.
03:39 Poser ces risques, c'est pas juste identifier les côtés, mais c'est surtout derrière pouvoir mettre en place,
03:45 identifier les parades et les bons niveaux de robustesse par rapport à ça.
03:49 Ça c'est le premier pilier.
03:50 Le second pilier c'est vraiment de pouvoir aussi définir un dispositif de gestion des incidents.
03:55 Alors tous les établissements ont des dispositifs de gestion des incidents,
03:59 mais par rapport à ces typologies de risques, par rapport à ces cyberattaques,
04:02 de pouvoir justement bien les classifier et surtout avoir l'obligation,
04:06 dès que cet incident dépasse un événement majeur qui impacte l'établissement et plus globalement peut impacter la place,
04:14 de pouvoir déclarer systématiquement ces typologies d'incidents.
04:19 Et donc d'avoir un dispositif avec une notion d'alerte aussi à tout moment pour pouvoir réagir très vite.
04:25 Le troisième pilier, je vais passer assez vite, le but c'est pas de...
04:28 Le troisième pilier c'est aussi de montrer dans quelle mesure ces dispositifs sont efficaces.
04:34 Donc l'objectif de tester la résilience.
04:37 Donc tester, il y a parfois des traverses, on aime bien tester ce qui marche bien.
04:41 Là c'est vraiment tester sur l'ensemble de la chaîne et d'éviter les trous dans la raquette,
04:46 d'avoir une porte blindée mais finalement un petit portillon dans la cuisine
04:50 qui permet parfois de rentrer dans les systèmes d'information.
04:53 Donc c'est vraiment d'avoir cette politique de test.
04:56 Objectif aussi, d'avoir une vue côté régulateur
05:00 pour pouvoir contrôler que ces tests sont bien réalisés et sont bien efficaces.
05:04 Quatrième pilier, point important, c'est aussi de pouvoir intégrer dans cette gestion des risques
05:08 tout ce qui est environnement et donc tout ce qui est prestataire de services liés à ces technologies.
05:15 Donc les encadrer, c'est pas juste définir un contrat, tout le monde a des contrats.
05:19 C'est vraiment de pouvoir les contrôler mais que ça se fasse de manière aussi efficace
05:24 que l'échange d'informations puisse être constant pour justement, en fonction de la menace,
05:29 réévaluer les niveaux de sécurité.
05:32 Et puis au niveau européen, qu'il y ait aussi un contrôle de ces prestataires par les régulateurs.
05:37 Et le cinquième pilier, c'est tout ce qui est partage d'informations entre les établissements financiers.
05:41 Donc là c'est vraiment créer une zone de confiance pour que chaque établissement puisse communiquer
05:46 quand ils sont touchés, impactés par un événement.
05:49 Communiquer aussi sur leur dispositif pour mettre en place des parades
05:54 et aussi pouvoir interagir avec les prestataires
05:57 parce que souvent les prestataires sont appelés même dans les établissements.
06:00 Nous arrivons déjà au terme de notre échange, c'était très clair.
06:04 Merci beaucoup parce que c'est très appréciable sur ces sujets ô combien complexes
06:07 d'avoir un éclairage concret, limpide.
06:10 Donc un grand merci Alain Lecorp pour cette immersion d'Andorra
06:14 et j'imagine qu'on n'a pas fini d'en entendre parler.
06:18 Les échanges de cette matinée se poursuivent.
06:20 Il est temps pour moi de donner la parole à mon confrère Raphaël Legendre.
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