Vendredi 22 septembre 2023, MARQUES & STRAT reçoit Emma Volontier (Créatrice, Agence Founder) , Matthieu Delapalme (Directeur Associé et cofondateur, PULP) et Avy Giuili (CEO, Fondateur, Solarbox)
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00:00 Bonjour à tous, bienvenue dans Mark & Strach.
00:11 Je suis ravie de pouvoir vous proposer ce nouveau rendez-vous.
00:13 Chaque semaine désormais, je reçois des experts du secteur de la communication, de
00:17 la publicité et des annonceurs pour évoquer leur dernière campagne, leurs dernières activations,
00:22 les enjeux stratégiques qui se cachent derrière, branding, architecture, récits, réputation,
00:27 influence, les marques et leur com sous tous les angles.
00:31 C'est chaque semaine dans Mark & Strach.
00:33 Alors au programme aujourd'hui, Me, Myself & I, c'est tout l'objet du personal branding,
00:39 promouvoir son image personnelle à l'heure où les dirigeants d'entreprises incarnent
00:44 de plus en plus leurs marques.
00:46 Eh bien, Emma Volontier, créatrice de l'agence Fonder qui façonne la communication digitale
00:51 des entrepreneurs, viendra sur notre plateau.
00:54 Remettre le design au cœur, c'est l'une des tendances en ce moment pour faciliter
00:59 sans doute la transition vers une consommation plus responsable, des produits plus durables.
01:04 Pour en parler, j'ai choisi d'inviter sur ce plateau Mathieu Delapalme, c'est le directeur
01:08 associé et cofondateur de l'agence Pulp.
01:10 Et puis faire rayonner sa marque en télé, c'est le pari du fabricant français de panneaux
01:16 photovoltaïques Solarbox.
01:18 Il lance sa première campagne en télé.
01:20 Elle est signée Fred et Farid.
01:22 Comment cette campagne colle-t-elle aux ambitions et aux valeurs de la marque ? On en parle
01:26 en fin d'émission avec Avis Juhili qui est le CEO et fondateur de Solarbox.
01:31 Bienvenue dans Mark & Strauss.
01:33 Invité de à la une cette semaine, Emma Volontier, créatrice de l'agence Fonder.
01:42 Bonjour Emma.
01:43 Bonjour.
01:44 Alors, on va parler avec vous d'une forme de communication particulière qui prend de
01:47 plus en plus d'ampleur et qui s'appelle évidemment le personal branding.
01:51 D'abord, Emma, comment est-ce que vous, vous en êtes venue à vous intéresser au personal
01:55 branding ?
01:56 Alors, j'ai envie de dire, c'est un peu une opportunité qui s'est offerte à moi.
02:00 Donc, c'était il y a maintenant deux ans, une opportunité que j'ai vue sur LinkedIn
02:05 où très connu maintenant, Anthony Bourbon cherchait quelqu'un pour gérer son image
02:12 de marque.
02:13 Et en fait, il se trouve que les 12 années d'expérience que j'avais faites auparavant
02:20 ont été juste le combo entre guillemets parfait pour ce poste-là.
02:26 Donc, au final, il a réussi à me faire confiance à partir… J'ai passé plusieurs entretiens
02:32 et puis des cas pratiques et ma vision a plu.
02:35 Et c'est à partir de ce moment-là où j'ai un peu tout quitté, toute ma vie personnelle
02:39 d'élande pour venir à Paris et m'offrir cette chance-là.
02:42 Vous avez travaillé avec Anthony Bourbon et aujourd'hui, vous avez créé votre agence
02:46 à destination des entrepreneurs.
02:48 Pourquoi cette cible en particulier ?
02:50 En fait, moi, j'ai commencé le personal branding avec un entrepreneur.
02:54 Donc, c'est vrai que le fait de développer et d'être experte de ce domaine-là parce
02:59 qu'il y a les entrepreneurs, mais ils ne viennent pas tous, ils ne sont pas tous du
03:02 même domaine d'activité.
03:03 On va avoir ceux dans le Web3 par exemple, dans la Foodtech, la Traveltech, etc.
03:07 Donc, c'est comment on fait pour gérer, façonner j'ai envie de dire une image de
03:13 l'entrepreneur puis sa communication par rapport aussi à son domaine d'activité.
03:19 Donc, ça a été les tests, le travail par rapport à ça.
03:24 Justement, c'est aujourd'hui indispensable selon vous pour un entrepreneur de développer
03:27 son personal branding.
03:28 On ne peut pas passer à côté de cette étape-là ?
03:31 Ce qui est compliqué aujourd'hui, c'est qu'on voit qu'en termes de produits et
03:35 services, tout a été fait aujourd'hui.
03:37 Beaucoup de choses ont été faites.
03:39 C'est très dur de trouver un nouveau produit.
03:41 Donc, ce qu'il faut maintenant, c'est ne plus se différencier par son produit, mais
03:47 plutôt pourquoi on le fait.
03:48 C'est d'ailleurs Simon Sajnek qui le dit, on ne va pas acheter votre produit pour ce
03:52 qu'il est, mais c'est pourquoi vous le faites.
03:54 C'est pour ça que c'est important aussi de donner une voix aux entrepreneurs de faire
04:00 ça et puis aussi pour leur business, mais en termes d'image aussi.
04:04 Ils souhaitent après continuer leur vie professionnelle dans d'autres business, etc.
04:09 D'être reconnu pour ce qu'ils ont, pour leurs idées, leur positionnement.
04:13 Et qu'est-ce qui est plus fort dans ces cas-là ? C'est l'image de la marque ou c'est l'image
04:17 de l'entrepreneur et dans quelle mesure l'un ne dessert pas l'autre ? Finalement, si j'ai
04:20 un dirigeant très impliqué sur les réseaux sociaux, est-ce qu'il ne fait pas un peu
04:24 oublier la marque et le produit derrière ?
04:25 C'est là où est toute la subtilité.
04:29 C'est grâce à l'entrepreneur qu'on va avoir de la visibilité sur son produit ou
04:34 son service.
04:35 Mais après, tout l'enjeu derrière, c'est de réussir à se détacher et d'en faire
04:40 deux entités complètement différentes et à part entière.
04:45 Et ça, c'est dans une seconde partie de stratégie.
04:48 Quand vous rencontrez ces entrepreneurs qui viennent vous voir, quelles sont les problématiques
04:54 qu'ils vous remontent ?
04:55 Ça va dépendre de certains milieux.
05:00 Il va y avoir le manque de visibilité par rapport à des concurrents.
05:03 Il va aussi y avoir le fait de vouloir attirer les meilleurs talents parce que le recrutement
05:07 n'est pas toujours simple.
05:09 Quoi de mieux que d'attirer les talents dans ses filets quand on a des valeurs qui
05:16 nous sont proches ?
05:17 Il y a également vouloir créer un canal d'acquisition complémentaire par rapport
05:23 à un gain de temps qu'ils n'ont pas parce que leur zone de génie se fait uniquement
05:28 sur leur business.
05:29 Donc, c'est vrai d'avoir le recul sur son image.
05:30 C'est vrai que c'est assez compliqué.
05:32 Et ce n'est pas pour rien que… Bon, je vais extrapoler et donner une grande image
05:35 de ça, mais Barack Obama, ce n'est pas pour rien qu'il a une équipe, un staff
05:40 qui lui est complètement dédié pour lui.
05:43 Ils sont tous à ses petits soins pour communiquer de la bonne manière et avoir le recul nécessaire
05:49 pour les prises de parole, etc.
05:51 Justement, comment vous travaillez ces prises de parole ?
05:53 Parce que j'imagine que vous ne faites pas que rédiger les postes, ça doit être plus
05:56 large que ça.
05:57 Et quelle est l'implication de l'entrepreneur dans ces contenus-là ?
06:00 Alors, nous, on travaille en plusieurs phases chez Founder.
06:04 Donc, dans un premier temps, on crée ce qu'on appelle la brand platform, ce qui
06:08 équivaut en fait à déterminer son why, ses valeurs, la mission et puis la promesse.
06:12 Donc, ça va être la base en fait de sa communication, de ce qu'il est, qu'on va pouvoir après
06:18 décliner.
06:19 Donc, nous, comment on l'aide ? C'est sur cette partie workshop où on va après
06:23 benchmarker et donc ça nous fait un dossier complet sur son positionnement, qui il est,
06:28 etc.
06:29 Et dans une seconde partie, on vient de manière opérationnelle sur le social media, toute
06:32 la création de contenu, de la photo à la vidéo, en passant par le copywriting pour
06:38 le reciter et aussi le côté RP.
06:40 Mais comment est-ce que vous vous attachez ? Est-ce que finalement, chaque contenu reflète
06:46 bien la personnalité de l'entrepreneur ? Parce qu'on sait à quel point les entrepreneurs
06:49 sont singuliers et que d'une personnalité à l'autre, ils n'ont pas les mêmes façons
06:53 de s'exprimer.
06:54 Si c'est vous qui êtes à la manœuvre sur la création de contenu, comment vous
06:57 vous faites pour que ça matche finalement ?
07:00 Alors, on va avoir plusieurs éléments.
07:03 Déjà, on a un point avec la personnalité.
07:07 Toutes les semaines, pour avoir tout ce qui est actus chaudes, sur lesquels on pourrait
07:11 rebondir pour être au plus près de sa réalité à lui.
07:14 Et puis après, ce dont je parlais tout à l'heure, c'est la brand platform.
07:19 C'est vraiment l'essence de qui il est.
07:21 Et donc, ça va être une déclinaison.
07:23 C'est comme un cahier des charges qu'il faut respecter à chaque fois qu'il y a quelque
07:27 chose qui sort en son nom, qui doit respecter Célina et bien sûr, sa validation sur l'accord
07:35 sur les sujets où on va ou on ne va pas.
07:37 Comment vous mesurez ensuite les résultats de cet accompagnement ?
07:41 Alors, ça va dépendre aussi si c'est plus de la communication digitale ou plutôt médiatique.
07:48 Donc, dans le cas médiatique, ça va être au niveau des retombées.
07:51 Puis au niveau du social media, c'est plutôt au niveau des objectifs qu'on établit dès
07:57 le début.
07:58 On n'y va pas sans objectifs.
07:59 Il faut que dès qu'on crée cette brand platform, avant qu'on soit bien au clair
08:04 sur justement les objectifs à atteindre, en combien de temps et de quelle manière.
08:08 Les objectifs, c'est en termes de communauté, en termes d'audience, en termes de...
08:13 L'autre jour, j'ai découvert le mot "influenceur émotionnel".
08:16 Le mot, c'était "émotionnel" sur ces dirigeants qui suscitent le plus de "j'aime", "j'adore",
08:22 etc.
08:23 Comment est-ce que vous regardez ça ? Quel est l'indicateur principal ? Ça dépend
08:27 peut-être des entrepreneurs aussi, j'imagine ?
08:28 Oui, tout à fait.
08:29 Et également des objectifs.
08:31 Si son objectif, c'est d'avoir la plus grande confiance de ses clients, peut-être qu'on
08:34 va regarder sur l'engagement.
08:36 Plutôt, on va se baser sur des objectifs comme ceci.
08:38 Si c'est pour de la visibilité, forcément, le nombre d'abonnés, d'interactions va rentrer
08:43 en jeu.
08:44 Je l'ai raccourci.
08:46 Mais ce que je veux dire, c'est que les objectifs ne vont pas être les mêmes pour chaque personne
08:50 selon les besoins de l'entrepreneur.
08:54 C'est comme je disais, on va réussir à gérer ce dont il cherche.
09:01 Vous pensez aujourd'hui que les entrepreneurs sont finalement des influenceurs comme les
09:05 autres ?
09:06 Alors, ça dépend.
09:07 Ça dépend aussi de la vision qu'on a d'influenceurs.
09:11 C'est vrai que c'est assez péjoratif avec tout ce qu'on peut voir.
09:14 Il y a des similitudes dans le sens où tous les deux font appel au personal branding pour
09:20 se développer, avoir de la visibilité.
09:22 Il y a aussi en termes d'impact social.
09:26 C'est vrai que chacun peut influencer à sa manière ses causes, ses missions, peu importe
09:33 le domaine.
09:34 Seulement, je pense que les objectifs et les rôles de chacun ne sont pas les mêmes.
09:40 Un influenceur va pouvoir aussi devenir entrepreneur par la suite.
09:43 Il y a beaucoup de similitudes, mais c'est quand même deux rôles qui sont vraiment
09:47 très distincts l'un de l'autre.
09:49 Un personal branding qui serait réussi, c'est quoi selon vous ?
09:52 Ça dépend comment on l'entend.
09:55 C'est-à-dire comment on mesure la réussite d'un business.
09:59 Est-ce que c'est un million, dix millions ? C'est vrai que pour le coup, c'est subjectif
10:04 par rapport à la personne.
10:07 C'est important ce que vous venez de dire.
10:09 Vous vous avez tout de suite raccroché au business.
10:10 L'idée derrière, c'est quand même bien de driver le business vers la boîte.
10:13 Tout à fait.
10:14 Et en fait, l'entrepreneur est le prolongement de sa boîte.
10:18 Il faut qu'il l'incarne dans tous les cas.
10:20 Et c'est vrai qu'il y a toujours un rapport de business là-dedans.
10:22 Merci beaucoup Emma Volontier.
10:24 Je rappelle que c'est la créatrice de l'agence Fender.
10:26 En agence cette semaine, j'ai le plaisir de recevoir Mathieu Delapalme, directeur associé
10:35 et cofondateur de l'agence Pulp, racheté il y a quelques mois par le groupe de communication
10:40 Surf.
10:41 Bonjour Mathieu.
10:42 Bonjour.
10:43 Avec vous, on va parler du design qui se place de plus en plus, j'ai l'impression,
10:46 au cœur des attentions des marques.
10:48 Et c'est vrai qu'on a souvent tendance dans l'imaginaire collectif, les non-spécialistes
10:52 en tout cas, à cantonner le design à quelque chose qui relèverait de l'expression graphique.
10:56 Or, c'est beaucoup plus que ça, je crois.
10:58 Est-ce que vous pouvez, vous, nous donner votre définition du design ?
11:00 Alors, c'est un métier qui touche en fait à énormément de choses.
11:04 Il y a effectivement une partie très visible, un peu formelle et esthétique.
11:10 Alors, cette esthétique, on la retrouve en graphisme, mais aussi dans les lieux.
11:14 C'est-à-dire qu'il y a des designers qui travaillent sur des lieux.
11:16 Il y a même des, en fait, chez Louis Vuitton, Pharrell Williams s'appelle designer aussi.
11:23 Donc, il y a une espèce d'amplitude en fait du rôle du design qui va bien au-delà de
11:27 la partie graphique.
11:28 Et j'ai envie de dire, ce qui est intéressant dans ce métier, c'est ce qu'il est capable
11:32 d'apporter comme intelligence sur un certain nombre de sujets, au-delà de la, on va dire,
11:37 de la conclusion visuelle.
11:39 C'est aussi tout ce qui se passe avant, dans la manière en fait de regarder les problèmes
11:44 et de trouver des solutions qui sont sans doute un peu nouvelles.
11:47 Donc, il y a un sujet de forme, mais il y a aussi beaucoup un sujet de fond.
11:51 Il y a un sujet de fond parce que le design est toujours en rapport avec l'utilité en
11:54 fait ?
11:55 Oui, il y a un sujet d'usage dans le design, au sens très large, parce qu'il y a du design
12:01 de produits, il y a du design graphique, il y a du design de service.
12:03 Donc, c'est vrai que c'est un métier qui touche à beaucoup de choses.
12:06 Et l'utilité est au cœur de tout ça.
12:09 J'ai envie de dire, l'homme et la femme en fait sont au cœur de tout ça.
12:12 C'est-à-dire qu'on s'intéresse beaucoup à l'humain et de savoir si tout ce qu'on
12:17 est en train de designer, tout ce qu'on est en train de créer, dans quelle mesure
12:22 ça résout des problèmes pour nous, pour vous.
12:25 Ça apporte des solutions, ça ouvre des perspectives, ça permet de vivre plus agréablement dans
12:34 la société dans laquelle on vit.
12:35 Donc, c'est vrai que c'est quelque chose qui touche beaucoup l'usage et notre quotidien
12:41 surtout.
12:42 Je suis allé voir sur votre site internet, vous définissez comme une agence de design
12:46 où l'on observe le monde avec un point de vue, un regard positif.
12:50 Qu'est-ce que ça veut dire concrètement ?
12:51 Je crois qu'on nous soumet des problèmes à résoudre, des problèmes liés à des
12:58 marchés, des marques et des produits.
12:59 Après, on en a une interprétation classique parce que le marché a ses codes, il y a des
13:05 catégories qui ont des codes, il faudrait répondre d'une certaine manière.
13:09 Et puis, on est aussi là pour apporter des choses peut-être un peu nouvelles, un peu
13:12 différentes, bousculer un petit peu les habitudes.
13:16 Et là-dedans, on a des convictions nous sur ce que le design peut apporter de positif.
13:22 Alors, c'est peut-être un peu ambitieux mais il faut de l'ambition aussi dans nos
13:25 métiers au monde, à la société dans laquelle on vit, au rapport humain.
13:29 Il y a beaucoup d'exemples qui démontrent que quand il y a du design quelque part, les
13:34 gens peuvent se dire un peu plus bonjour, un peu plus merci, peuvent être un peu plus
13:39 sensibles à une forme d'esthétique qui rapproche du bien.
13:42 C'est-à-dire que le beau et le bien, c'est des choses qui fonctionnent très bien ensemble.
13:46 Et là, je pense qu'il y a des choses à apporter et nous, qu'on souhaite apporter.
13:50 C'est une vraie conviction d'agence qui est très importante pour nous, qui habite l'ensemble
13:56 des personnes qui travaillent à l'agence et qui est précieuse pour nous.
13:59 Et qu'on essaie de transmettre à nos clients surtout.
14:01 Vous citez l'humain, le beau et le bien.
14:04 Quel est le rapport que vous faites entre le lien qui existe entre design et émotion ?
14:08 Les designs qui sont très forts, ils sont très émotionnels.
14:13 Ils sont forcément émotionnels.
14:14 On cherche des designs qui marquent, dans tous les sens du terme d'ailleurs.
14:18 Et ce qui marque n'importe qui, il y a une part de raison.
14:22 C'est-à-dire, c'est utile ou ça va me servir à quelque chose.
14:25 Et puis, ça me touche, ça m'émeut.
14:27 Et là-dedans, l'émotion est très importante.
14:30 Et pour que le design fonctionne, il a besoin de déclencher chez la personne une part d'émotion
14:38 la plus élevée possible pour qu'il puisse s'en souvenir, adopter un produit, adopter
14:44 un service, adopter une marque dans la relation.
14:49 C'est comme dans toute relation humaine.
14:51 Il y a une part de raison, puis il y a une part d'émotion.
14:52 Il y a des gens avec lesquels on aime bien être, soit pour des raisons, on va dire,
14:59 des éléments très rationnels, parce qu'on se sent bien, qu'on est bien avec eux.
15:02 Et je pense que le travail du design pour les marques doit contribuer à ça.
15:07 Et donc, il y a une part d'objectif, mais il y a aussi une part de subjectif.
15:09 Comment est-ce que justement vous mettez ça au service des marques ?
15:12 Alors, il y a déjà un premier sujet pour les marques, c'est de bien comprendre où
15:18 elles en sont et là où elles veulent aller.
15:21 Donc ça, il y a un premier gros travail, on va dire, d'écoute.
15:26 C'est un métier beaucoup d'écoute, de compréhension et d'analyse du marché, de ses consommateurs,
15:31 de l'entreprise, de ce qu'elle est capable de faire aussi, parce qu'on peut inventer
15:35 des choses, des produits formidables, mais il faut que ça corresponde à ce que l'entreprise
15:38 est capable de proposer à ses clients.
15:42 Et donc, on cherche à bien définir en fait cette partie-là.
15:48 Il faut qu'il y ait une stratégie au départ qui soit très, très claire, parce que sinon
15:52 on peut inventer énormément de choses, on peut designer beaucoup de choses, mais il
15:55 faut que ce soit un design qui soit utile en fait à l'entreprise, parce que nos clients,
16:00 c'est à la fois le consommateur final ou le client final, mais aussi l'entreprise.
16:04 Donc, il faut qu'on soit capable de bien comprendre quelle est sa stratégie et notre
16:09 design, il est à son service, au service de cette stratégie, même s'il doit faire
16:13 levier et peut-être inventer des choses auxquelles il n'aurait pas pensé, je parle de l'entreprise,
16:18 et proposer des choses auxquelles le consommateur n'aurait pas pensé non plus.
16:21 D'ailleurs, le consommateur, quand on lui pose la question "vous imaginez quoi ?", il
16:26 n'en sait pas grand-chose.
16:27 Enfin, il a un pouvoir d'imagination, mais nous, notre job, c'est de, comme l'entreprise
16:32 d'ailleurs, c'est de créer des choses auxquelles les consommateurs n'ont pas forcément pensé,
16:34 qui pourtant résolvent des problèmes qui sont très importants dans le quotidien.
16:38 Vous intervenez à quel moment ? C'est-à-dire au moment de la création de produit, au moment
16:43 de la phase d'industrialisation, au moment plus tard de mise sur le marché ? A quel
16:48 moment est-ce que le design est le plus essentiel finalement ?
16:51 Il intervient en fait à… Alors, pour faire un produit ou faire un packaging ou une identité,
16:57 en fait, il intervient très tôt.
16:58 Justement pour bien orienter, bien définir l'angle de départ et puis ensuite, il accompagne
17:05 tout le process jusqu'à la réalisation.
17:07 Alors nous, on n'est pas capable de tout faire jusqu'à la fin parce qu'il y a
17:11 beaucoup de catégories en fait où le design intervient et on ne peut pas être expert
17:16 de tout.
17:17 En revanche, la partie amont, la créativité et puis on a des savoir-faire dans un certain
17:22 nombre de domaines, là oui, on intervient.
17:24 Donc on intervient assez tôt en fait dans le process et il faut d'ailleurs intervenir
17:27 assez tôt dans le process.
17:28 Pour une chose très très simple, c'est que souvent, les problèmes sont mal posés.
17:33 C'est intéressant ça.
17:36 Parce que voilà, les gens ont toujours une habitude de poser les problèmes de la même
17:41 manière pour plein de bonnes raisons ou de mauvaises mais les problèmes sont… ou en
17:45 tout cas pour être posés un peu différemment de ce qu'ils sont aujourd'hui.
17:48 Et donc notre métier est aussi peut-être de poser les problématiques de manière un
17:54 petit peu différente.
17:55 Moi je suis convaincu qu'en fait, alors je ne suis pas designer moi-même, même si
18:00 j'anime l'agence, je pense qu'en fait il y a un problème et il y a plusieurs solutions.
18:06 On est très matricé, en particulier en France, on est très cartésien, il y a des espèces
18:10 de logiques implacables qui partent en haut et qui arrivent en bas.
18:14 Je pense que le designer, il voit les choses un peu différemment.
18:17 Il pense qu'il y a plusieurs solutions pour un même problème et c'est ça qui est intéressant.
18:21 La manière dont on pose ce problème à l'origine, elle est assez cruciale pour ne pas refaire
18:27 toujours la même chose et puis inventer des choses auxquelles on n'a pas forcément pensé.
18:31 Et ça commence à ce moment-là, au moment où on pose le problème et où on finit par
18:36 poser des questions et trouver des réponses un peu nouvelles.
18:39 Je vais vous poser une question qui est très à la mode mais qui en même temps me semble
18:43 essentielle à poser cette année, c'est dans quelle mesure est-ce que vous pensez que l'IA
18:48 va être une aide ou au contraire mettre à bas, je ne sais pas comment on peut dire,
18:53 vos métiers de designer ?
18:54 Je crois que l'IA, d'abord c'est une invention extraordinaire, je pense que c'est une vraie
19:01 révolution.
19:02 Donc il faut la regarder avec, si j'ose dire, à la fois une forme d'humilité et en même
19:08 temps pas du tout être démesurément inquiet de ce que ça peut faire.
19:15 Je pense qu'il faut contrôler, en tout cas considérer que c'est un nouvel outil, c'est
19:21 quelque chose de vraiment exceptionnel, de très étonnant, de très nouveau, qui peut
19:27 apporter énormément de choses.
19:28 Et la vraie question c'est comment est-ce qu'on l'utilise ? Pas est-ce qu'elle va nous
19:33 empêcher de faire un certain nombre de choses.
19:35 Je crois qu'à la fois le cerveau humain dans ses parties de raison et dans ses parties
19:39 d'émotion, parce qu'on en parlait tout à l'heure, crée des choses qui sont absolument
19:44 uniques.
19:45 Il y a plusieurs intelligences.
19:46 Il y a la raison, puis il y a aussi celle de l'intuition.
19:49 Donc plein de choses.
19:50 Alors peut-être que l'IA un jour arrivera à ça, mais bon, il y a un petit peu de chemin
19:54 et puis on en est au tout début.
19:55 Donc je pense que c'est comment est-ce qu'on utilise cet outil au service justement de
19:58 toutes ces problématiques d'entreprise auxquelles on est confronté, et pour aider les marques
20:03 à mieux avancer, les produits à être, on va dire, plus justes et les services plus
20:10 adaptés.
20:11 Donc je le vois plus comme un outil formidable que comme une forme de conflit a priori.
20:18 Merci beaucoup Mathieu de Lappalonne.
20:19 On se rappelle que vous êtes directeur associé et cofondateur de l'agence Pulp.
20:23 Merci beaucoup.
20:24 On se retrouve pour Marc et moi dans laquelle je reçois évidemment un annonceur.
20:33 Aujourd'hui c'est Avid Julie.
20:34 Bonjour.
20:35 Vous êtes CEO fondateur de Solarbox qui est un fournisseur français de panneaux photovoltaïques.
20:39 Vous avez confié à Fred et Farid votre première campagne TV, "Faites travailler le soleil".
20:46 On va y revenir.
20:47 Mais d'abord pourquoi est-ce que vous avez choisi chez Solarbox de vous lancer maintenant
20:51 en télévision ?
20:52 Parce qu'on répond à une problématique qui est grandissante.
20:56 Aujourd'hui on est sur un marché qui existe depuis des siècles mais qui malheureusement
21:01 n'est pas démocratisé.
21:02 Aujourd'hui l'accès aux photovoltaïques pour les Français est très complexe.
21:06 On est parti de cette problématique-là et on a dit "ok comment on règle ce problème ?"
21:09 On a fait appel à Fred et Farid et on leur a dit "ok on veut être impactant et on veut
21:14 être populaire".
21:15 On veut faire comprendre aux gens qu'on veut répondre à ça.
21:18 Et voilà.
21:19 Et le résultat c'est "Faites travailler le soleil".
21:22 Exactement c'est "Faites travailler le soleil".
21:24 Je vous propose de regarder tout de suite l'un des films.
21:25 Mesdames et messieurs, le roi soleil.
21:33 Donc ça c'est l'un des films parce qu'il y a toute une séquence avec plusieurs situations
21:53 de la vie quotidienne.
21:54 Il y a la tondeuse qu'on vient de voir, il y a l'aspirateur, les écouteurs, le rasoir.
21:59 Je trouve ça très sobre.
22:01 Il y a très peu de paroles.
22:02 Ça se décline très très bien.
22:03 L'idée j'imagine c'était de rappeler à quel point l'électricité est ancrée dans
22:07 nos besoins quotidiens.
22:08 Tout à fait.
22:09 Aujourd'hui ça devient une problématique de plus en plus grandissante pour nos concitoyens.
22:14 Concrètement aujourd'hui leur facture explose.
22:16 Aujourd'hui le bouclier tarifaire est en train de se lever petit à petit.
22:21 On regarde ce qui se passe en Allemagne et en Belgique.
22:23 On a du retard.
22:25 Donc aujourd'hui il faut rattraper ce retard.
22:26 Et on est là justement pour aider les gens à s'équiper au juste prix.
22:30 C'est ça la mission de Solarbox.
22:32 Vous avez été chercher une référence finalement très française.
22:36 Le roi soleil, Louis XIV, vous dit "il faut qu'on soit populaire".
22:40 Je pense que tout le monde a la référence pour le coup.
22:43 En quoi c'est en adéquation avec votre marque ?
22:46 Aujourd'hui concrètement on a un groupe 100% français.
22:48 Sur l'entreprise on a intégré toute la chaîne de valeur.
22:53 C'est-à-dire que du producteur au consommateur on est 100% français.
22:56 On essaie de maximiser les collaborateurs, les entreprises avec lesquelles on bosse,
23:03 que ce soit français.
23:04 Aujourd'hui concrètement on vient répondre à une problématique française.
23:06 Donc pour nous c'était important d'aller dans ce chemin-là.
23:10 Et le ton est quand même un peu décalé.
23:12 Ça vous correspond aussi ?
23:14 Complètement.
23:15 Aujourd'hui on est complètement disruptif sur le marché.
23:18 On est sur une communication un peu décalée.
23:20 Justement on essaie de dire aux gens "ok c'est un vrai sujet, mais go on y va".
23:25 Un peu comme l'a fait Free à une vingtaine d'années.
23:26 C'est marrant, vous comparez à Free.
23:29 Vous avez l'intention de disrupter le marché dans les mêmes proportions ?
23:33 C'est clairement l'intention.
23:34 Comment est-ce que vous allez vous y prendre d'un point de vue stratégique ?
23:38 Aujourd'hui concrètement il faut industrialiser sans déshumaniser.
23:42 Aujourd'hui concrètement les problématiques sont telles qu'il y a énormément de besoins
23:49 sur le marché.
23:50 Avec un peu de métrix en Belgique et en Allemagne on a plus de 30% de l'équipement.
23:53 En France à peine à 7%.
23:54 Il y a un tel différentiel ?
23:56 Tout à fait.
23:57 Donc nous on est à 7% et eux ils sont à 30% ?
23:59 Tout à fait.
24:00 Et même si ce n'est plus.
24:02 Donc aujourd'hui concrètement il fallait apporter une solution rapide, efficace et
24:05 industrielle.
24:06 Donc on a mis des process en place pour pouvoir répondre de manière intelligente à cette
24:13 problématique, mais surtout pouvoir délivrer en termes de volume.
24:16 C'est pour ça qu'on a réussi à créer un outil informatique qui a été créé
24:20 avec toutes pièces pour Solarbox, qui nous permet de digitaliser complètement l'ensemble
24:25 des process métiers, mais en accélérant surtout toutes les problématiques qu'on
24:30 peut avoir.
24:31 On passe quand même par des visites techniques, des démarches administratives qui sont assez
24:34 lourdes.
24:35 On est en France.
24:36 Mais justement on essaye de prendre contact avec les pouvoirs publics, on leur dit écoutez
24:40 on est là pour apporter du bien, aidez-nous.
24:42 Aujourd'hui concrètement c'est un besoin, c'est un désir des Français de s'équiper,
24:47 mais c'est aussi une nécessité.
24:48 Donc aujourd'hui allez-y, poussez dans l'autre sens.
24:51 On n'est là que pour solutionner une problématique.
24:53 Quand vous parlez d'industrie, on est dans une grande séquence sur la réindustrialisation
24:58 de la France et notamment l'industrie verte, c'est quelque chose dans lequel vous vous
25:01 inscrivez vous aujourd'hui ?
25:02 On va y venir petit à petit.
25:05 Ça prend du temps.
25:06 Malheureusement ce sont des process assez longs.
25:08 Mais oui, effectivement à terme on a pour volonté de réindustrialiser sur la partie
25:13 solaire en tout cas.
25:14 Mais je reviendrai vous voir une prochaine fois pour vous en parler.
25:17 Ça marche.
25:18 Comment est-ce que vous expliquez, parce que je reviens sur ce chiffre, mais moi je
25:21 trouve le différentiel énorme dans les chiffres que vous m'avez cités.
25:23 Comment est-ce qu'on explique ce différentiel ?
25:26 Qu'est-ce qui fait qu'en France on ne va pas assez vite ?
25:28 C'est des problèmes administratifs ?
25:29 Non, le gouvernement a beaucoup protégé nos concitoyens, c'est très bien, avec le
25:37 bouclier tarifaire, ce qui fait que l'impact de la guerre en Ukraine et compagnie, ça
25:41 a eu moins d'impact sur les Français que sur nos voisins.
25:44 Mais aujourd'hui concrètement, on ne peut pas garder le bouclier de Vitam et Tarnam,
25:48 donc ça se lève progressivement et aujourd'hui les gens commencent à prendre conscience
25:51 qu'il faut essayer de consommer mieux, consommer différemment.
25:54 Alors aujourd'hui le solaire, c'est très bien, ce n'est pas une solution magique.
25:58 Aujourd'hui il faut que les gens comprennent qu'il faut changer de mode de consommation,
26:02 il faut essayer de, au lieu de faire ses machines le soir, de faire les programmes et l'après-midi.
26:06 C'est tout un système, mais aujourd'hui, qui est bon pour la planète.
26:09 Donc on y va.
26:10 - Quand vous avez vu Fred et Farid, quel était l'objectif final de la campagne ?
26:16 En gros, qu'est-ce que vous vous en attendez ? Vous m'avez dit "être populaire" mais...
26:19 - Oui, être populaire et surtout être disruptif.
26:22 Aujourd'hui, il y a X acteurs sur le marché, mais encore une fois, c'est d'avoir un message
26:28 impactant et surtout populaire, de dire "Ok, on parle à tout le monde, on n'est pas au-dessus
26:34 de la mêlée, au contraire, on est là, on est avec vous et si ça peut faire rire, tant mieux".
26:39 - Merci beaucoup, Julie.
26:41 Je rappelle que vous êtes CEO fondateur de Solarbox, vous êtes éditeur français de
26:45 Panneaux Photovoltaïques.
26:46 C'est la fin de cette émission, merci de nous avoir suivis.
26:48 Bien évidemment, on se retrouve la semaine prochaine pour Marc et Strat.
26:52 D'ici là, sachez que vous pouvez toujours visionner cette émission en replay sur notre
26:56 site internet bsmart.fr ou alors l'écouter en mobilité, par exemple, sur toutes vos
27:02 plateformes de podcast.
27:03 Passez une très bonne fin de semaine.
27:04 [Musique]