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Tous les jours, les informés débattent de l'actualité autour de Salhia Brahklia.

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00:00 Ravi de vous retrouver pour les informer, on est ensemble en direct jusqu'à 9h30 sur France Info avec évidemment Renaud Delis.
00:05 Bonjour Renaud.
00:06 Bonjour Salia.
00:06 Et nos informés du matin autour de la table, Agathe Lambret, journaliste politique pour France Info le 8/30, le vendredi, le samedi et le dimanche avec Jean-Rémi Baudot.
00:15 Bonjour.
00:15 Bonjour.
00:16 Guillaume Darré, journaliste au service politique Défense Télé.
00:19 Bienvenue à tous les deux. Renaud Delis, on va commencer par évoquer la marche arrière du gouvernement sur le carburant.
00:24 Et oui, chaque semaine, une nouvelle proposition de la part de l'exécutif pour essayer de freiner l'envol des prix des carburants.
00:29 Il y a une semaine tout juste, Élisabeth Born évoquait la présentation d'un futur projet de loi destiné à autoriser de façon exceptionnelle,
00:37 pendant une période limitée, la vente à perte.
00:39 Ce texte était supposé être présenté en octobre, voté en novembre, entrer en vigueur début décembre.
00:43 Et puis une semaine de cafouillage, l'ensemble des distributeurs qui refusent, qui annoncent par avance qu'ils n'appliqueront pas la vente à perte.
00:50 Résultat, hier soir, la télévision Emmanuel Macron a donc enterré cette mesure et il a formulé une nouvelle demande à l'adresse des distributeurs.
00:59 On va leur demander de faire à prix coûtant, c'est-à-dire que personne ne fasse de marge,
01:05 et en particulier qu'on ait un système de transparence, on l'a sur l'alimentaire, on l'a pas assez sur le carburant.
01:10 Et puis à côté de ça, j'ai demandé au gouvernement, pour le budget qui arrive, de continuer à accompagner les Françaises et les Français qui travaillent
01:17 et qui ont besoin de rouler pour travailler. C'est un mécanisme qui doit être limité, qui ne dépassera pas ce qu'on appelle les cinq premiers décides,
01:24 c'est-à-dire la 50% des travailleurs les plus modestes.
01:26 Et avec un montant ?
01:27 Et qui sera au maximum de 100 euros.
01:30 Alors 100 euros au maximum pour les travailleurs les plus modestes qui ont besoin de recourir à leur véhicule pour aller travailler, d'une part.
01:37 Et puis donc maintenant, une nouvelle demande aux distributeurs.
01:40 Oublions la vente à perte, on passe à la vente à prix coûtant.
01:43 D'abord, est-ce que ça aura effectivement des conséquences sur le prix du carburant ?
01:46 Et puis, pourquoi finalement un tel cafouillage ?
01:50 L'exécutif donne l'impression un peu d'improviser.
01:53 Au passage, c'est aussi de la part du chef de l'État un camouflet à l'endroit de la Première Ministre.
01:59 Agathe Lambret ?
02:00 Oui, c'est exactement ça.
02:01 C'est un revirement et un désaveu d'Elisabeth Borne.
02:04 Alors, en coulisses, ça faisait plusieurs jours qu'on disait que la Première Ministre était arc-boutée sur cette mesure.
02:10 On me le disait hier encore.
02:11 Alors qu'à l'Élysée, Emmanuel Macron et le secrétaire général de l'Élysée, eux, n'en voulaient pas vraiment.
02:17 Mais bon, Emmanuel Macron a donné les clés à Elisabeth Borne, il l'a laissé faire et aujourd'hui, il reprend la main.
02:23 Alors on peut d'un côté reconnaître au président le fait d'admettre l'erreur et il reconnaît qu'il s'est trompé.
02:30 C'est assez rare.
02:31 Mais quand même, c'est le symbole d'une impréparation, d'une incapacité à se saisir de ce sujet en ce moment.
02:37 En tout cas, le pouvoir d'achat.
02:38 Alors que dans la majorité, certaines voix au Modem notamment réclamaient un geste sur le carburant.
02:44 François Bayrou avait dit que si la situation durait, il faudrait faire quelque chose.
02:47 Jusqu'au bout, l'exécutif a voulu afficher sa fermeté,
02:51 s'accrochant à la bonne tenue des comptes publics notamment et à l'argument écologique.
02:56 Et après avoir répété pendant des semaines qu'il n'y aurait pas de chèque,
03:00 Elisabeth Borne l'avait dit sur France Bleu, Bruno Le Maire l'a dit ensuite sur tous les plateaux télé,
03:04 et bien finalement, on nous annonce un chèque qui ne dit pas son nom, c'est une indemnité.
03:07 Mais bon, c'est quand même un gros revers, gros cafouillage.
03:11 Et puis on ne sait même pas si le président finalement tirera des gains de cette annonce,
03:15 parce que des annonces sur le pouvoir d'achat, il y en a eu beaucoup.
03:18 Les Français n'ont pas forcément été reconnaissants.
03:20 Et aujourd'hui, ce que l'on peut retenir aussi, c'est surtout ce fiasco et ce changement de pied de l'exécutif.
03:26 – On a l'impression qu'ils improvisent au fur et à mesure, c'est ça Guillaume Darré ?
03:29 – C'est un peu ce que disaient notamment hier soir tous les responsables politiques,
03:32 quand on leur demandait de commenter et de réagir à cette proposition,
03:35 ils nous disaient "on va attendre quelques jours pour voir si celle-ci n'est pas remisée non plus",
03:39 lorsque le président lui-même finalement a corrigé ce qui avait été préparé par le gouvernement.
03:43 Il y a effectivement aussi un questionnement sur le plan budgétaire,
03:48 c'est-à-dire qu'on veut nous faire passer le message que clairement, le "quoi qu'il en coûte" c'est terminé.
03:52 Agathe le disait il y a un instant, c'est un chèque, c'est effectivement rien d'autre qu'un chèque.
03:56 Quand vous employez ce terme avec l'entourage du chef de l'État, ça les fait bondir.
03:59 Pas du tout, c'est une indemnité.
04:01 – Le choix des mots.
04:02 – Vous verrez que la nuance, certes le choix des mots est important en politique,
04:05 mais la nuance est quand même relativement faible.
04:08 Il y a quand même aussi une forme de contresens, ou en tout cas d'interrogation sur le plan écologique,
04:12 à l'heure où le chef de l'État va présenter sa planification aujourd'hui,
04:15 où il va expliquer qu'il faut effectivement mettre fin aux énergies fossiles.
04:20 Eh bien clairement, c'est quand même une subvention d'énergies fossiles
04:23 à travers cette indemnité de 100 euros.
04:25 100 euros par ailleurs, ce que disent tous les gens que vous interrogez,
04:28 vous aussi ce matin dans les reportages, c'est que c'est l'équivalent d'un plein.
04:32 Donc 100 euros par an et par carburant, y compris pour les gens qui sont les plus modestes,
04:37 ça ne sera pas suffisant.
04:38 – De l'improvisation, un chèque de 100 euros qui n'est clairement pas suffisant.
04:41 On en parle dans un instant juste après le Fil info de Maureen Sunier.
04:44 [Générique]
04:46 Depuis deux mois, Paris ne voulait pas céder face à la Jeune qui a pris le pouvoir au Niger.
04:50 Mais Emmanuel Macron confirme que les 1500 soldats devront rentrer d'ici la fin de l'année.
04:55 L'ambassadeur de France sera à lui de retour dans les prochaines heures.
04:58 Il vivait retranché dans l'ambassade depuis plusieurs jours.
05:02 Emmanuel Macron qui confirme aussi un investissement de 40 milliards d'euros
05:06 pour la transition écologique en 2024.
05:08 Les détails de cette planification seront donnés aujourd'hui par le chef de l'État.
05:12 Le ministre de l'Éducation lui se rend au rectorat de Versailles ce matin.
05:15 Gabriel Attal qui veut un électro-choc concernant les cas de harcèlement.
05:19 Ce rectorat est au centre de plusieurs polémiques, plusieurs courriers ont été dévoilés.
05:23 L'institution a menacé plusieurs familles dénonçant le harcèlement.
05:27 Il l'avait menacé de poursuites judiciaires.
05:30 Eut un incendie tôt ce matin dans un appartement du 18ème arrondissement de Paris.
05:34 Un homme et une femme sont dans un état grave.
05:36 Six autres personnes sont plus légèrement blessées.
05:39 Le sélectionneur du Pays de Galles salue une performance exceptionnelle de ses joueurs.
05:44 Ils ont mis K.O. l'Australie hier 40 à 6.
05:47 Le pays est donc le premier qualifié pour les quart de finale de la Coupe du monde de rugby.
05:52 De retour sur le plateau des informés avec Agathe Lambret, journaliste politique à France Info Radio.
06:07 Guillaume Darré, journaliste au service politique de France Info Télé.
06:10 Renaud Delis, on disait juste avant le fil à info, Guillaume Darré, soulevez l'incohérence entre l'annonce d'une aide pour le carburant le jour, du moins la veille, de la planification écologique annoncée ces après-midi par Emmanuel Macron.
06:24 Là on retombe sur un des problèmes auquel se heurte le gouvernement depuis maintenant plusieurs semaines.
06:28 C'est-à-dire que tous les arguments ont été avancés et les arguments contradictoires aussi.
06:32 Parfois par les mêmes, parfois par des membres différents, Isabelle Born, Bruno Le Maire, d'autres.
06:36 Donc effectivement Bruno Le Maire a répété qu'une ristourne, une nouvelle ristourne pour faire baisser le prix des carburants, ce serait contradictoire avec les engagements écologiques de la France.
06:48 Qu'on n'allait pas promouvoir la consommation d'énergie fossile, qu'il fallait apprendre à s'en détacher.
06:53 Le fait est que, comme le disait à l'instant Guillaume Durand, évidemment ça n'a rien à voir avec une ristourne.
06:57 J'espère que j'aurai la même carrière.
06:59 Guillaume Durand, pardon, excusez-moi Guillaume.
07:02 Il est sur une autre chaîne.
07:03 Et il sera dans quelques minutes me semble-t-il sur France Info.
07:05 Il sera invité dans quelques minutes.
07:07 Excusez-moi Guillaume Darré, mais comme le disait Guillaume Darré il y a un instant, effectivement ça n'a rien à voir.
07:13 Ce n'est pas une ristourne, ce n'est pas un chèque, c'est une indemnité.
07:16 Ça va exactement coûter la même chose aux finances publiques.
07:20 Et puis effectivement c'est une forme de toute façon de promotion des énergies fossiles, en l'occurrence des carburants.
07:28 Même la vente à perte qui est donc mornée en quelque sorte, ou même l'exhortation,
07:33 la nouvelle exhortation aux distributeurs qui leur est faite de vendre à prix coûtant,
07:37 c'est aussi de fait une promotion des énergies fossiles,
07:40 puisque c'est une incitation à baisser ou à freiner l'augmentation des prix de façon à ce que la consommation perdure.
07:48 Mais il faut bien comprendre aussi que du côté du gouvernement et du côté de l'Élysée, on a une inquiétude.
07:54 Il suffit de regarder ce qui se passe dans les pays qui nous entourent, chez nos voisins.
07:58 C'est la montée d'un certain nombre de partis populistes, pour la plupart classés à l'extrême droite,
08:04 sur cette question, vous savez, sur l'impossibilité ou la difficulté de concilier fin du monde,
08:11 angoisse de la fin du monde et angoisse de la fin du mois.
08:13 Et on voit très bien qu'un certain nombre de partis,
08:15 on voit la progression dans les sondages de l'AFD, le parti de l'extrême droite, en Allemagne de façon spectaculaire.
08:21 On l'a vu aux Pays-Bas lors d'élections régionales il y a quelques mois,
08:24 il y a des législatives aux Pays-Bas au mois de novembre qui se sont scrutées avec attention.
08:28 On voit qu'il y a des partis d'extrême droite, c'est le cas aussi en France d'ailleurs, Marine Le Pen,
08:32 on ne peut pas dire qu'elle se préoccupe beaucoup du défi climatique en la matière.
08:36 D'ailleurs, elle ne présente absolument aucune proposition pour répondre à ce défi-là.
08:41 Et au contraire, elle mise tout sur la défense des automobilistes.
08:46 Donc on est aussi soucieux du côté de l'exécutif de ne pas ouvrir en quelque sorte un champ,
08:52 un espace aux partis d'extrême droite sur ce sujet.
08:55 Oui, il faut bouger même si on n'a pas forcément les marges de manœuvre,
08:57 parce qu'il y a Marine Le Pen qui va y aller.
08:59 Absolument, il faut envoyer, on le disait, un signal politique
09:01 avec une indemnité qui est un petit peu symbolique mais qui est importante.
09:04 Mais je pense qu'il faut s'attacher aussi à la deuxième partie de la démonstration
09:07 qu'a fait le chef de l'État hier sur France 2 et TF1,
09:09 qui est quand même une forme sinon d'impuissance politique, de constat.
09:12 Il explique quand même qu'il va falloir s'habituer pendant quelques mois
09:16 à un prix du baril qui est élevé et donc à un prix du litre qui va être durablement,
09:21 je crois qu'il dit entre 1,70 et plus d'1,90 €.
09:24 Donc à la fois il envoie un signal politique en disant "on s'en préoccupe,
09:28 bien sûr on ne reste pas inactif" et en même temps "tout ne dépend pas de mes mesures,
09:32 des mesures franco-françaises".
09:34 Il y a aussi une dimension européenne.
09:36 Et pour l'anecdote, quand on parle des signaux politiques,
09:38 vous savez quand il a évoqué "la voiture est plus loin la voiture électrique",
09:41 il a dit, je cite "moi aussi j'aime la bagnole".
09:43 Oui, il est devenu un peu familier.
09:45 Exactement.
09:46 C'était le message qu'il voulait faire passer, ça avait été théorisé en amont par l'Élysée.
09:50 Hier le message c'était "fin du monde et fin du mois sont compatibles"
09:54 et Emmanuel Macron voulait rassurer les Français.
09:57 Il dit qu'on va sortir des centrales à charbon d'ici 2027
10:02 et en même temps il rassure tout de suite "mais les chaudières à gaz neuves seront autorisées,
10:07 j'aime la bagnole".
10:09 Et il ne faut pas oublier, oui, d'une part il y a la montée des populismes,
10:12 mais il y a aussi un traumatisme pour Emmanuel Macron,
10:15 c'est que les gilets jaunes sont nés aussi d'un fort prix du carburant.
10:19 Les bonnets rouges à l'époque en Bretagne étaient aussi liés à l'éco-tax et au prix du carburant.
10:23 Donc c'est un sujet extrêmement inflammable.
10:26 Et Emmanuel Macron revendique là une écologie responsable,
10:30 un optimisme responsable, disait l'Élysée, et pragmatique.
10:34 Donc l'idée, effectivement, c'était d'envoyer le message qu'on accompagnerait aussi les Français,
10:39 que ce ne serait pas que du sang et des larmes.
10:41 Une planification écologique sans laisser les classes populaires derrière ?
10:44 A priori, oui, c'est évidemment l'objectif affiché,
10:47 mais résultat, ce sujet inflammable, comme le disait à l'instant Agathe Lambret,
10:51 on a le sentiment que le gouvernement, encore une fois, ne l'a pas anticipé.
10:55 Il n'a pas anticipé malgré les précédents, malgré la crise des gilets jaunes,
11:00 qui avait un lien évidemment direct aussi avec le prix des carburants,
11:04 malgré le contexte qu'on connaît maintenant, inflationniste,
11:08 et notamment sur les carburants depuis des mois et des mois.
11:11 On a à chaque fois le sentiment, depuis plusieurs semaines,
11:14 que le gouvernement a à chaque fois un temps de retard en quelque sorte.
11:17 Et donc la question qu'on peut se poser ce matin, très clairement,
11:21 c'est est-ce que la demande faite aux distributeurs de vendre à prix coûtant,
11:25 d'abandonner toute forme de marge justement sur les carburants,
11:28 va d'abord être suivie des faits ?
11:30 Est-ce que les distributeurs, pourquoi ?
11:32 Il y a des demandes, on va les rencontrer cette semaine.
11:35 Est-ce que cette demande d'abord va être suivie des faits ?
11:37 Ou est-ce que les distributeurs vont là aussi botter en touche en quelque sorte ?
11:41 Et puis même si elle est suivie des faits,
11:43 est-ce qu'elle va avoir des conséquences concrètes sur le prix de l'essence ?
11:47 Puisqu'on avait ce matin sur l'antenne de France Info,
11:49 des représentants des distributeurs qui disaient que d'ores et déjà,
11:53 ils ne font pas de marge, disent-ils, sur la vente du carburant,
11:56 et que s'ils vendent à prix coûtant, ça pourrait être au maximum
12:00 une baisse de 1 à 2 centimes, enfin vraiment une poignée par litre.
12:04 Rien d'aussi spectaculaire que ce qu'avait, rappelez-vous,
12:08 annoncé, pronostiqué, prophétisé le porte-parole du gouvernement Olivier Véran la semaine dernière,
12:12 qui annonçait presque 50 centimes de baisse, 47 centimes disait-il, je crois,
12:17 de baisse du prix du carburant par litre.
12:20 Là, visiblement, on va en être très très loin.
12:22 Mais alors les Français qui nous écoutent ne comprennent pas
12:24 pourquoi Emmanuel Macron n'écoute pas les oppositions qui, elles,
12:27 que ce soit de droite, de gauche ou d'extrême droite,
12:30 demandent une baisse des taxes sur le carburant.
12:33 - Il dit que ça coûte trop cher. Là, on a un exemple, déjà,
12:37 c'est que 500 millions d'euros ont été budgétés pour cette nouvelle indemnité carburant,
12:42 et le chèque carburant, en janvier dernier, avait coûté environ 400 millions d'euros à l'État.
12:47 Pour comparer, la ristourne qui avait été mise en place, c'était 8 milliards.
12:51 Et la ristourne que propose aujourd'hui Xavier Bertrand, Bruno Le Maire,
12:54 la chiffre à 12 milliards. Et la baisse de la TVA, l'exécutif dit aussi que c'est trop cher.
12:59 Mais je voulais rebondir sur ce que disait aussi Renaud Delis,
13:01 sur le fait que l'exécutif était à contre-temps.
13:03 C'est exactement le sentiment qu'on a en ce moment.
13:05 Et en même temps, c'est un petit peu injuste, parce qu'il ne faut pas oublier
13:08 qu'on a eu quand même le bouclier tarifaire, le chèque carburant, la ristourne à la pompe.
13:14 Mais vous savez, c'est Gérald Darmanin qui dit "Gâteau avalé n'a pas de goût".
13:17 En fait, l'exécutif a fait énormément de mesures à un moment où c'était nécessaire pour les Français.
13:24 Mais maintenant, c'est passé et ils ont douvé que la crise continue et qu'on n'a plus d'argent.
13:29 Et c'est ça le problème. Emmanuel Macron n'a pas rien fait.
13:32 Mais peut-être même qu'il a fait trop tôt et qu'aujourd'hui, il se retrouve avec une situation
13:36 qui empire et quasiment plus rien n'a proposé aux Français qui ont été habitués
13:40 depuis le Covid à ces milliards qui tombaient du ciel.
13:44 Aujourd'hui, ce n'est plus le cas et donc là aussi, il faut adopter le discours.
13:47 Dans un instant, on va essayer de comprendre la décision soudaine du président de la République
13:51 de rapatrier à la fois l'ambassadeur au Niger et de décider du retour des troupes françaises
13:56 d'ici la fin de l'année. On en parle juste après le Fil info à 9h20.
14:00 Maureen Suillard.
14:01 220 millions d'euros de plus l'année prochaine pour les collectivités territoriales.
14:07 C'est ce que promet le gouvernement ce matin.
14:09 Après 13 ans de gel, cette dotation atteindra donc plus de 27 milliards d'euros en 2024.
14:15 Dans son interview télévisée hier soir, le chef de l'État a annoncé la sortie du charbon en 2027.
14:20 Cette industrie très polluante.
14:22 Les deux dernières centrales, Cordemey et Saint-Avol, seront converties à la biomasse.
14:26 Il y a 5 ans, il faisait déjà la même promesse, fût-il sur France Info l'écologiste Yannick Jadot,
14:31 tout juste élu sénateur.
14:33 La mine à Bérouse a-t-il aidé le terroriste de Magnanville à commettre son attaque ?
14:38 Voici toute la question de ce procès qui débute.
14:40 Il y a 7 ans, un policier et sa compagne ont été tués chez eux.
14:43 L'assaillant a été abattu lors de l'assaut.
14:45 La mine à Bérouse qui le côtoyait est jugée pour complicité.
14:49 146 jours de grève et enfin un accord à Hollywood.
14:52 Les scénaristes obtiennent une hausse de salaire et des garanties sur un nombre minimal d'auteurs employés pour une série.
14:59 Des garanties aussi sur l'utilisation de l'intelligence artificielle.
15:02 Par contre, la grève chez les acteurs se poursuit pour le moment.
15:06 France Info
15:09 Les informés. Renaud Dely, Salia Brakia.
15:14 Les informés avec Agathe Lambret, journaliste politique à France Info,
15:19 Guillaume Darre, journaliste au service politique de France Télé et Christian Chenot, bonjour.
15:24 Je vous rejoins, journaliste à la rédaction internationale de Radio France.
15:27 Car Renaud, on en vient à l'autre sujet d'actualité du jour,
15:30 cette décision soudaine du président de la République de faire rapatrier l'ambassadeur du Niger.
15:34 Et oui, depuis deux mois pourtant, Emmanuel Macron répétait le contraire.
15:37 Pas question pour la France de reconnaître le fait, le putsch qui a renversé le président Basoum au Niger.
15:45 L'ambassadeur de France, dans des conditions évidemment extrêmement difficiles,
15:48 restait sur place à Aniame.
15:51 Et voici donc l'annonce faite hier soir à la télévision par Emmanuel Macron.
15:55 Dans les prochaines heures, notre ambassadeur avec plusieurs diplomates rentreront en France.
16:00 Et nous mettons fin à notre coopération militaire avec les autorités de fait du Niger,
16:06 car elles ne veulent plus lutter contre le terrorisme.
16:07 C'est donc la fin de la présence française militaire au Niger.
16:09 Elle sera organisée dans le temps, dans les semaines à venir, mais c'est la fin de cette coopération.
16:13 D'ici la fin de l'année, a précisé Emmanuel Macron, donc 1 500 soldats français vont donc rentrer.
16:18 C'est la fin de ce qu'il appelle une coopération, en tout cas cette double annonce.
16:22 Le rapatriement en France d'ambassadeurs de France et puis le retrait des soldats français d'ici la fin de l'année
16:27 a provoqué la joie de la jeune militaire du général Tiani,
16:31 qui s'est réjoui donc de, je cite, "cette nouvelle étape vers la souveraineté du Niger"
16:36 et qui a parlé d'un moment historique qui témoigne de la détermination et de la volonté du peuple.
16:41 Et puis côté français, du côté d'Emmanuel Macron, n'est-ce pas une nouvelle défaite,
16:45 un nouvel échec de la politique africaine de la France, illustré donc par cette situation au Niger ?
16:51 – Christian Cheneau, comment vous expliquez ce changement de pied soudain,
16:54 alors qu'Emmanuel Macron voulait tenir jusqu'à présent ?
16:56 – C'est soudain mais en même temps ça couvait sous la cendre.
16:58 On sait que de toute façon la situation était intenable pour l'ambassadeur et les soldats français
17:03 parce que les poutchistes nous ont fait savoir qu'il fallait partir
17:06 et donc à l'Elysée on a essayé de retenir les chevaux jusqu'au maximum
17:10 en disant "on est sur une position de principe, on ne soutient pas les coups d'État"
17:14 et donc le président Bassoum est toujours légitime,
17:16 sauf que dans la réalité la manche était perdue depuis longtemps.
17:20 Donc là, les poutchistes, autant que tenu de ce qu'ils voulaient depuis le début, ça a pris deux mois.
17:24 Il y a des gens aussi qui disent "il complot qu'Edouard Say,
17:27 on aurait pu attendre moins longtemps, plus rapidement se dégager".
17:31 Voilà, donc il y a une posture de la France qui a duré deux mois,
17:34 voilà c'est un nouveau revers d'une certaine manière
17:37 parce qu'il ne reste plus que des troupes hauts chânes maintenant
17:40 sur le dispositif Sahel en termes de militaires.
17:42 – Ça devenait dangereux pour l'ambassadeur sur place ?
17:44 – Oui et non, c'est-à-dire que…
17:46 – Il a été pris en otage.
17:47 – Oui, c'est ce que disait le président Macron, pris en otage,
17:49 en fait c'était pas vraiment ça, il était confiné à résidence,
17:52 alors il mangeait des rations, moi on m'a fait aussi comprendre
17:55 qu'il était aussi ravitaillé par derrière.
17:57 Si les poutchistes avaient voulu mettre la pression,
17:59 il y aurait eu des manifestations, ça aurait été beaucoup plus brutal.
18:02 Les poutchistes ont joué le pourrissement,
18:04 ils savaient que de toute façon la France allait partir,
18:06 que la situation était intenable, donc ils n'ont pas rajouté,
18:09 notamment sur les soldats français qui étaient confinés sur leur base,
18:12 mais il n'y a pas eu de grandes manifestations
18:14 ou de la violence récemment autour de l'ambassade ou autour de la base.
18:17 – Dans la déclaration du président de la République qu'on vient d'entendre,
18:20 Emmanuel Macron a cette phrase, il dit "on quitte le Niger
18:23 parce que les autorités en place ne veulent pas se battre contre le terrorisme".
18:26 – Il continue effectivement, ce que le disait Christian,
18:29 de différencier évidemment les poutchistes du président qui était déchu,
18:34 et d'ailleurs dans son allocution il dit aussi qu'il a téléphoné,
18:37 il parle du président Mazoum, il ne parle pas du tout évidemment des poutchistes,
18:40 pour lui ce ne sont pas des interlocuteurs, officiellement en tout cas,
18:44 donc il y avait une volonté très claire du chef de l'État,
18:47 on l'a senti depuis plusieurs jours, de prendre cette décision.
18:51 Christian disait que c'était présent depuis plusieurs jours et depuis plusieurs semaines,
18:56 officiellement du côté de l'Elysée on nous indique que ça a été tranché
18:59 dans l'après-midi d'hier, que cette décision a été prise,
19:02 il y avait un certain nombre de remontées côté militaire et diplomatique,
19:05 mais il ne semblait effectivement pas y avoir d'autres issues.
19:07 – Pas d'autres issues à Gateland-Bret ?
19:09 – Non, et l'attitude d'Emmanuel Macron du gouvernement français ces derniers jours,
19:14 même si peut-être il y avait une entente tacite avec la Jinde qui jouait le pourrissement,
19:19 c'est quand même le sentiment d'une certaine obstination du président
19:22 qui n'a pas voulu rappeler son ambassadeur,
19:24 qui n'a pas voulu rapatrier rapidement ses troupes,
19:28 donc une certaine obstination, un silence gêné de la France,
19:31 et hier une intervention comme ça qui arrive un peu entre la poire et le fromage,
19:35 on parle du Niger rapidement, c'est un sujet fondamental.
19:38 Et c'est un désaveu aussi pour Emmanuel Macron,
19:41 qui voulait écrire une nouvelle page entre la France et l'Afrique,
19:44 qui avait créé un sommet "Afrique-France",
19:46 qui voulait se rapprocher de la jeunesse, rompre avec la France-Afrique,
19:49 et aujourd'hui, forcé de constater qu'il n'a pas réussi à changer les mentalités et la relation,
19:54 même s'il y a beaucoup d'instrumentalisation de la part des élites aussi.
19:58 – C'est vrai que ces dernières semaines,
19:59 on a eu un petit peu l'impression qu'il en faisait aussi une affaire d'orgueil,
20:02 c'est-à-dire qu'à force de répéter "on ne bougera pas, l'ambassadeur restera",
20:05 et c'est parfois un travers que peut avoir le chef de l'État
20:08 en matière de politique, de diplomatie, et notamment en Afrique,
20:12 c'est d'affirmer de but en blanc, de façon extrêmement faire,
20:16 des objectifs qui sont à terme intenables,
20:19 et rappelons juste dans le cas présent aussi que la France misait probablement
20:22 sur le concours, l'intervention d'une façon ou d'une autre,
20:25 d'institutions africaines, d'organisations africaines multilatérales
20:28 comme la CDAO ou l'Union africaine, et qu'en l'occurrence, il ne s'est rien produit.
20:31 – Et puis là, dans le cadre du retrait des soldats français sur place,
20:35 il ne va pas falloir parler avec les poutchistes, on va se coordonner,
20:37 donc jusqu'à la fin de l'année, jusqu'au mois de décembre,
20:40 les français vont parler aux poutchistes.
20:42 – Donc officiellement on ne leur parle pas, mais officieusement on leur parle.
20:44 – Mais il l'a dit, il a parlé de retrait, de retour coordonné,
20:46 donc ils vont coordonner avec qui ? Avec les poutchistes,
20:49 alors voilà, on verra après, mais ce qui est aussi un peu ambigü
20:52 par le président, c'est qu'effectivement on soutient,
20:55 on s'accommode de poutches en Guinée, au Tchad, y compris même au Gabon,
20:59 parce qu'on va la baliser, parce qu'il y aura une transition de deux ans.
21:02 – Quelle différence de traitement ?
21:04 – Il y a une posture assez très dure, on l'a dit,
21:07 le président Bassoum a été élu démocratiquement,
21:10 mais là on est un peu en porte-à-faux, on est sur une vague de reflux,
21:13 et on sent qu'effectivement à l'Elysée, on ne sait plus trop comment endiguer cette vague,
21:16 on fera le point effectivement après, mais c'est vrai que pour la France,
21:20 c'est une période difficile parce que là on est un peu chassés de partout.
21:22 – Yannick Jadot disait qu'on payait notre attitude vis-à-vis
21:25 de certains dirigeants africains, qu'on a soutenu par exemple au Gabon
21:29 la famille Bongo, alors qu'en fait la jeunesse mérite mieux que ça.
21:32 – C'est-à-dire qu'au Gabon, si encore une fois, Ali Bongo avait été élu,
21:36 enfin il a été élu, mais s'il n'y avait pas eu de coup d'État derrière,
21:39 l'Elysée aurait peut-être fait quelques critiques sur l'élection,
21:41 mais ça serait passé comme une lettre à la poste.
21:43 – Sans aucun doute, mais il faut quand même rappeler juste que derrière
21:45 cette suite de camouflet par des plumes assises françaises,
21:48 il y a eu une inquiétude qui concerne la France, et pas seulement la France,
21:51 c'est maintenant la lutte contre le djihadisme dans ces États-là,
21:54 parce qu'il y a un certain nombre de pouvoirs en place
21:56 qui ne semblent pas être en mesure, ni politiquement, ni militairement,
21:59 de lutter de façon efficace contre le danger terroriste.
22:02 – La menace d'Al Qaïda à suivre.
22:04 Merci beaucoup à tous les 4, Christian Cheneau,
22:06 journaliste à la rédaction internationale de Radio France,
22:08 Guillaume Darré, journaliste au service politique de France Télé,
22:11 et Agathe Lambret, journaliste politique à France Info,
22:13 le 8/30, vendredi, samedi, dimanche.
22:16 Merci beaucoup Renaud.
22:17 – Merci à vous, salut.
22:18 – Les informés reviennent ce soir à 20h
22:20 avec Bérangère Bantet et Jean-François Ackilly.

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