Mardi 26 septembre 2023, SMART BOSS reçoit Bruno Maisonnier (CEO et fondateur, AnotherBrain)
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00:00 [Musique]
00:08 Bonjour à tous et bienvenue dans Smart Boss, le nouveau rendez-vous dédié au patron.
00:13 Et je suis ravie d'accueillir pour ce nouveau numéro Bruno Maisonnier. Bonjour.
00:18 Bonjour Charly.
00:19 Alors Bruno, vous êtes fondateur et PDG d'Another Brain,
00:23 une société qui développe des moteurs d'intelligence artificielle, on y reviendra.
00:27 Mais vous êtes aussi connu, je veux dire surtout, pour avoir fondé Aldebaran Robotics,
00:33 qui est à l'origine des petits robots Nao et Pepper.
00:37 Alors pour le sommaire de cette émission, on va le découper en trois séquences.
00:42 Alors la première séquence, ce sera un duo, on va l'appeler David et Goliath,
00:47 où vous ferez face à une start-up et donc vous parlerez ensemble des sujets que vous avez en commun.
00:51 Et je vous donne un indice, on parlera évidemment d'intelligence artificielle.
00:55 Ensuite, on aura la séquence en coulisses, on parlera vraiment de moments forts,
01:00 de vos deux vies de dirigeants.
01:02 Et on terminera par une petite interview top chrono,
01:05 où vous aurez une série de questions-réponses très courtes.
01:09 Et donc tout de suite, la séquence David contre Goliath.
01:13 Et pour la séquence David rencontre Goliath,
01:21 et voilà Bruno, la start-up qui va te faire face,
01:25 parce que j'ai le droit de te tutoyer, tu me dis ça entre temps.
01:27 Ça va être William. Bonjour William.
01:30 Tu es le fondateur et le PDG de 22, qui s'écrit donc XXII,
01:36 qui utilise l'IA pour sécuriser les lieux, mais aussi pour améliorer les opérations,
01:42 soit pour les entreprises et les collectivités.
01:44 Alors tu n'étais pas là pendant le sommaire,
01:46 mais j'ai rappelé que Bruno a fondé Aldébaran, d'ailleurs, je corrige,
01:52 et il a donc créé Nao et Pepper, ces petits robots dont tu as entendu parler,
01:57 mais il y en avait aussi un troisième, est-ce que tu te rappelles le nom du troisième ?
02:00 Le troisième, je suis mal, non.
02:02 Romeo.
02:04 Bien, merci d'avoir soufflé.
02:06 Non, jamais. Complice, mais jamais soufflé.
02:08 Je sais, c'est interdit.
02:10 Bon, alors vous avez tous les deux en commun l'intelligence artificielle,
02:14 donc on va évidemment un peu parler de ça,
02:16 évidemment de chaque GPT, alors très rapidement, tous les deux, en quelques mots,
02:21 si je vous dis chaque GPT, est-ce que vous êtes bluffés ou alors est-ce que vous êtes blasés ?
02:26 Allez William.
02:27 Pas bluffés, pas blasés, c'est cool, c'est de la recherche qui existe depuis quelques années,
02:32 une superbe interface, une interaction avec le monde réel,
02:35 et donc du coup tout le monde peut s'en servir,
02:37 donc pour nous ça ouvre un peu plus le marché, ça permet de parler d'IA,
02:41 et ça permet de mettre ça dans les cerveaux de tout le monde,
02:43 et puis après ça va trouver petit à petit ses positionnements,
02:46 donc pour moi c'est une avancée, mais c'est pas encore ce qu'on fait,
02:49 ce qu'on fait c'est du temps réel, de la reconnaissance d'objets, etc.,
02:52 donc c'est l'étape d'avant, et ça peut même nous servir à nous.
02:56 Bruno ?
02:57 Moi je vais le dire autrement, moi ce qui m'intéresse toujours dans les questions
03:00 quand on aborde des sujets, c'est la temporalité,
03:02 c'est-à-dire est-ce qu'on se préoccupe de ce qui est aujourd'hui,
03:05 donc aujourd'hui ça a un côté bluffant mais ça a un côté limité,
03:09 ou est-ce qu'on s'occupe du nouveau chemin que ça ouvre, vers où ça va,
03:12 et ça je trouve ça hyper bluffant.
03:14 Donc oui c'est hyper bluffant, moi je trouve ça génial,
03:17 ça a des tas de limites, donc ça empêche pas qu'il faut trouver des façons
03:20 de faire encore mieux, ou en tout cas sur d'autres plans,
03:22 ce qu'on fait, ce que tu fais, etc.,
03:24 mais intrinsèquement ça ouvre des possibilités,
03:26 c'est bluffant ce que ça va permettre.
03:28 Maintenant c'est un coup colossal en termes de données,
03:31 en termes d'énergie, ce qui est un problème monstrueux.
03:34 Donc on n'a pas encore suffisamment parlé,
03:36 mais évidemment ce sera des sujets qui seront évoqués.
03:40 L'IA quand on est une start-up, c'est quoi ?
03:43 C'est facile de travailler ?
03:45 C'est une croisade, parce que c'est à la croisée des chemins finalement
03:49 entre de la recherche fondamentale, des laboratoires,
03:52 de l'état de l'art, des choses scientifiques, mathématiques,
03:55 hyper complexes d'un côté, et de l'autre,
03:58 tout le monde a l'impression de très bien comprendre comment ça marche,
04:01 mais ne veut pas encore l'acheter parce que le marché
04:03 n'est pas complètement ouvert et on ne sait pas exactement
04:05 ce que ça va apporter à quels endroits.
04:07 Donc en fait on a l'impression d'être un petit peu entre deux mondes,
04:09 celui de la deep tech profonde qui doit être financée
04:12 et on doit attendre de la performance,
04:14 et de l'autre côté celui du scale où tout le monde dit
04:17 « mais attends ton truc ça pourrait se vendre un peu partout »
04:19 et donc du coup le marché n'est pas là,
04:21 donc c'est un petit peu difficile.
04:23 Après c'est un sujet plutôt sympa,
04:26 donc on est souvent invité ou on ne nous dit jamais non dans les rendez-vous,
04:29 il faut faire attention à comment on construit l'entreprise
04:32 et comment on vend aussi nos prévisions,
04:34 à tous ces fonds d'investissement etc.
04:36 Mais non on le vit bien, on est au centre de quelque chose,
04:39 comme dit Brion, c'est une révolution, c'est un chemin,
04:41 il s'ouvre quelque chose de dingue en fait,
04:44 et on a l'impression d'être les pionniers,
04:46 donc on a l'impression de construire les premières briques.
04:48 C'est un peu ça.
04:50 - Oui, c'est un peu ça, mais j'aime bien ce que tu disais sur cette tension,
04:53 parce qu'en fait pour moi il y a deux types de boîtes,
04:56 de start-up qui font de l'IA,
04:58 il y a celles qui appliquent,
05:00 qui utilisent des moteurs d'IA qui sont inventés par d'autres,
05:03 et qui ne font juste que les décliner dans tel ou tel domaine,
05:06 à ce moment-là c'est de l'application de ce que ils font,
05:08 ce n'est pas technologiquement très compliqué,
05:10 il faut le faire très bien,
05:12 mais c'est ça qui va donner une souveraineté à la France.
05:14 Si on veut avoir une souveraineté,
05:16 ça veut dire qu'il faut qu'on ait nos propres moteurs d'IA,
05:18 qui ne marchent pas du tout comme ceux des Américains et des autres.
05:21 Donc le deuxième sujet c'est d'inventer ces moteurs d'IA.
05:23 Il y a des boîtes qui sont là-dessus,
05:25 pour inventer des IA de nouvelle génération.
05:27 Mais alors là, on est exactement dans ce que tu disais comme tension,
05:29 les fonds d'investissement, BPI etc,
05:31 tout le monde dit que c'est de l'IA,
05:33 il y en a plein qui en font, ils ont déjà des résultats,
05:35 pourquoi toi tu n'en as pas ?
05:37 Mais nous on cherche à faire la génération d'après,
05:39 et on va y arriver,
05:41 on cherche à faire mieux que les GAFAM, que les Google, Facebook et les autres.
05:43 Et donc ça, oui on est dans l'IA,
05:45 ça vous intéresse, mais il ne faut pas compter sur des résultats
05:47 dans trois mois, six mois ou trois ans.
05:49 Trois ans si c'est possible,
05:51 mais c'est plutôt ça les ordres de grandeur.
05:53 - Et donc on ne parle pas des GAFA,
05:55 c'est-à-dire que tu ne parles pas aux concurrents
05:57 quand tu travailles dans l'IA ?
05:59 - Tu te sers,
06:01 alors les GAFA malheureusement, ils ont créé plein d'outils
06:03 dont on est obligé de se servir au début
06:05 quand on veut commercialiser,
06:07 quand on ne veut pas perdre du temps à tout refaire
06:09 et tout refaire les réseaux de normes existants.
06:11 Donc les Google etc, oui on se sert de TensorFlow,
06:13 de tout ça, et on construit par-dessus ces modèles,
06:15 beaucoup.
06:17 Mais non, on essaie de faire gaffe quand même,
06:19 parce qu'eux, ils essayent de rentrer chez les petits clients
06:21 que nous on atteint, mais eux ils n'y arrivent pas,
06:23 parce qu'ils sont trop bas,
06:25 et ils ne vont pas aller sur des POC à 30 000 euros,
06:27 des GAFA, donc du coup nous on les prend,
06:29 mais on les intéresse très vite, parce qu'en fait
06:31 on voit que le scale est possible à l'intérieur
06:33 et derrière ces POC à 30 000 euros,
06:35 et donc du coup ils commencent à regarder,
06:37 tu ne veux pas mettre ta solution sur notre cloud
06:39 pour essayer d'héberger, donc récupérer de la donnée,
06:41 récupérer du trafic et du GPU,
06:43 du coup, le calcul de GPU,
06:45 et donc du coup potentiellement, pourquoi pas
06:47 nous racheter à terme, donc du coup, il faut faire gaffe,
06:49 il y a une stratégie à mettre en place,
06:51 et il ne faut pas tout dire,
06:53 se servir d'un peu de tout le monde, connaître tout le monde,
06:55 et donc montrer des gros cas d'usage qui les intéressent,
06:57 mais rester un peu discretos quand même.
06:59 - Ouais,
07:01 pareil, je complète, d'accord avec ce que dit William,
07:03 en fait, tous ces outils d'IA,
07:05 c'est une nouvelle boîte à outils,
07:07 c'est une boîte à outils avec des chats GPT,
07:09 des modèles génératifs, du deep learning, etc,
07:11 c'est une nouvelle boîte à outils qui permet de faire des choses,
07:13 mais il y a 40 ans,
07:15 moi je me souviens, j'avais travaillé
07:17 à l'époque, à être un des premiers
07:19 à mettre des micro-ordinateurs dans une banque, des PC,
07:21 il y a des PC qui sont arrivés, c'est une nouvelle boîte à outils,
07:23 puis après il y a eu internet,
07:25 et à chaque fois, il y a des boîtes
07:27 qui vont, qui se ruent dessus,
07:29 et il y en a d'autres qui mettent 30 ans avant de s'équiper.
07:31 Donc là on sait qu'il va falloir que tout le monde s'équipe,
07:33 parce que tout le monde aura besoin, ça va apporter à tout le monde
07:35 de certains des outils qui sont dans cette boîte à outils.
07:37 Et donc tu as des gens
07:39 qui appliquent ces outils dans un domaine,
07:41 tu en as d'autres qui rajoutent quelques outils au passage,
07:43 puis tu en as d'autres qui essaient de faire carrément une autre boîte à outils.
07:45 Voilà, c'est un peu ça le panorama.
07:47 Et moi je suis assez d'accord
07:49 avec ce que dit William, je pense que
07:51 100% des boîtes en France
07:53 qui améliorent des choses autour
07:55 du deep learning, ou qui
07:57 utilisent le deep learning, dès qu'ils vont trouver un truc intéressant,
07:59 ils vont se faire acheter par les Américains,
08:01 et ça ne va faire qu'aider les Américains
08:03 à accroître leur avance.
08:05 La seule façon d'avoir de la souveraineté, c'est d'inventer
08:07 des outils propres à la France.
08:09 Et on sait faire ça, c'est dans l'ADN des Français, ça.
08:11 C'est exactement
08:13 l'ADN français. C'est là-dessus qu'il faudrait
08:15 qu'on se focalise tous.
08:17 - Tu n'as pas prévu de te faire acheter ?
08:19 - Non, pas encore. Mais c'est vrai que c'est tentant
08:21 pour augmenter le truc.
08:23 On a des approches, et on a des approches qui ne sont pas
08:25 du tout sur les mêmes valorisations.
08:27 Et on a aussi des marchés, je vois,
08:29 pour distribuer dans tout ce qui est
08:31 restauration rapide, mon produit,
08:33 en fait ça va 15 fois plus vite aux US.
08:35 Donc si je déménage tout à l'heure,
08:37 j'aurai une boîte avec beaucoup plus de potentiel.
08:39 Donc j'essaie de me battre, je n'aime pas rier la France.
08:41 - Mais c'est vachement important,
08:43 parce que la question telle que tu la poses,
08:45 elle donne l'impression, tu ne vas pas te faire
08:47 acheter qu'on se fait racheter juste
08:49 par cupidité, juste pour faire des multiples, etc.
08:51 Mais la vraie vie d'une startup,
08:53 quel qu'elle soit, le premier objectif
08:55 de n'importe quelle startup, c'est de survivre.
08:57 Et pour survivre, on a besoin
08:59 de cash, tant qu'on n'a pas déjà une taille.
09:01 Et donc si à un moment donné, le seul qui te met
09:03 du cash à la hauteur de ce qu'il faut, c'est un Américain,
09:05 ben tu n'auras pas le choix.
09:07 Donc en fait, il faut bien comprendre le truc,
09:09 l'objectif d'une startup, c'est de survivre
09:11 en essayant de développer des choses singulières,
09:13 et si tu as besoin de fric pour ça,
09:15 et que tu n'en trouves pas en France
09:17 parce que tu n'en trouves pas pour une raison ou pour une autre,
09:19 tu vas le chercher ailleurs.
09:21 Et puis même, il y a un petit marché en France, tu as vu ?
09:23 C'est soit investisseurs, soit mes clients.
09:25 C'est léger.
09:27 Bon, toi ça va, tu as levé il y a 22 millions d'ailleurs,
09:29 en clin d'œil,
09:31 au nom de la startup, il n'y a pas très longtemps.
09:33 Oui, il y a cinq mois.
09:35 Mais ça part vite quand même.
09:37 J'espère que tu n'as pas tout brûlé tout de suite quand même.
09:39 Écoute, merci beaucoup William,
09:41 je sais que c'est déjà terminé,
09:43 mais merci d'être venu en tout cas,
09:45 de se parler à Bruno.
09:47 Et je peux rajouter un mot sur William ?
09:49 C'est un mec qui humainement est top,
09:51 d'abord sur des valeurs humaines,
09:53 non mais c'est vrai,
09:55 humaniste, individuel, etc.,
09:57 et je trouve que c'est génial,
09:59 mais aussi, quand il faut se battre contre des gaffas,
10:01 si je prends cet exemple-là,
10:03 tu as besoin d'avoir quelqu'un qui est un peu structuré,
10:05 charpenté, et qui n'hésite pas à y aller.
10:07 S'il faut donner un coup de boule, il faut donner un coup de boule.
10:09 La plupart des gens ont pas cette double casquette,
10:11 et lui, il a les deux, et il est vraiment impressionnant.
10:13 Sincèrement, merci William,
10:15 je te renvoie le compliment,
10:17 t'es l'inventeur de mes rêves, vraiment.
10:19 Merci.
10:21 Ces déclarations d'amour en live, t'as vu, c'est dingue !
10:23 Qui s'attendait à ça ?
10:25 Merci, merci beaucoup.
10:27 Et tout de suite, on va passer à la séquence en coulisses.
10:29 Donc maintenant, la séquence en coulisses.
10:35 Alors Bruno,
10:37 on va parler quelques moments clés,
10:39 alors j'ai dit tout à l'heure de tes deux vies de dirigeant,
10:41 t'en as eu plein, mais moi je vais devoir me concentrer
10:43 sur ces deux-là, parce qu'on n'a pas non plus
10:45 tout le temps du monde.
10:47 Alors je remonte vraiment en arrière,
10:49 on est dans les débuts des années 2000,
10:51 et là tu décides de créer une boîte,
10:53 dans la robotique,
10:55 est-ce que ça a commencé dans un garage ?
10:57 Ça a commencé dans un placard.
11:03 J'étais dans notre appart,
11:05 et j'avais un placard que j'avais aménagé,
11:07 alors que c'était un grand placard qui faisait un mètre carré,
11:09 et j'avais aménagé tous mes trucs,
11:11 et je bricolais, donc mes enfants se foutaient de ma gueule
11:13 quand j'allais dans mon placard.
11:15 Alors à l'époque, on ne parle pas encore
11:17 de Startup Nation,
11:19 il n'y a pas beaucoup d'investisseurs,
11:21 il n'y en a pas en tout cas à tous les coins de rue,
11:23 comment est-ce qu'on fait à cette époque-là
11:25 pour aller chercher des fonds, ce qui nous paraît aujourd'hui
11:27 très bateau ?
11:29 C'était très compliqué et très galère,
11:31 mais en fait,
11:33 mon projet n'a pas vraiment commencé en 2000,
11:35 j'ai déjà eu l'occasion de le dire,
11:37 mais moi j'ai vraiment commencé quand j'étais tout gamin,
11:39 en échec scolaire,
11:41 et qu'un jour j'ai trouvé un bouquin
11:43 des comics américains,
11:45 les superman,
11:47 les spiderman, dans un hall de gare,
11:49 et en lisant ça,
11:51 les super-héros,
11:53 ils étaient tous, ils volaient, ils étaient invincibles,
11:55 donc c'est pas drôle, c'est facile,
11:57 moi qui étais un looser dans tout ce que je faisais,
11:59 par contre il y en a un, Iron Man, qui m'a bluffé,
12:01 lui, il n'a aucun super-pouvoir,
12:03 il a conçu son super-pouvoir,
12:05 il s'est fabriqué son armure et son super-pouvoir,
12:07 et dans cette BD,
12:09 dans cette feuille de chou pour gamin,
12:11 il parlait de transistors de puissance et d'électronique,
12:13 donc j'ai tanné mes parents pour qu'ils m'inscrivent
12:15 à un cours d'électronique par correspondance,
12:17 et c'est ça qui m'a permis de me rebrancher
12:19 sur tout le système, etc.
12:21 Du coup, dès que j'ai eu 13-14 ans,
12:23 j'ai commencé à faire des robots, et je me suis dit,
12:25 je veux faire des robots.
12:27 Donc je suis parti, mais comme je ne connaissais rien,
12:29 j'étais naïf, béossien dans tout ça,
12:31 les entreprises d'entre gens,
12:33 moi je n'étais pas du tout là-dedans,
12:35 mais en fait je me suis défini ça un peu comme une espèce d'utopie directrice,
12:37 en disant, le jour où je serai prêt, je le ferai,
12:39 et en attendant, il faut que j'accroche un peu
12:41 toutes les cordes à mon arc,
12:43 donc j'ai été dirigeant de banque, j'ai travaillé dans des pays étrangers,
12:45 mais tout ça c'était avec une espèce d'utopie directrice,
12:47 qui était d'être prêt quand ça serait le bon moment,
12:49 et en 2004, je me suis lancé.
12:51 Mais du coup, en 2005,
12:53 enfin je me suis lancé en 2004,
12:55 mais j'ai créé Aldébaran en 2005,
12:57 en juillet 2005.
12:59 J'ai créé l'entreprise, j'avais mis un petit peu d'argent de côté,
13:01 j'avais été directeur de banque,
13:03 et pas dans une banque un peu risquée,
13:05 comme des banques suisses ou d'autres,
13:07 dans une banque qui était au contraire
13:09 très le bon sens, on va dire comme ça,
13:11 ce qui fait que
13:13 j'avais un peu d'argent dans le nez.
13:15 J'ai pas eu à lever les fonds tout de suite,
13:17 j'ai commencé avec mon argent,
13:19 j'ai dépensé le moins possible,
13:21 ça me paraissait tellement risqué comme projet
13:23 que j'ai voulu que personne
13:25 ne quitte son CDI pour me rejoindre,
13:27 donc j'ai pris que des jeunes, des débutants
13:29 ou des gens qui étaient au chômage au début,
13:31 et c'est nous qui avons créé l'entreprise,
13:33 donc le profil de recrutement c'était ça.
13:35 Et puis j'ai eu des aides
13:37 de la région Ile-de-France,
13:39 j'ai eu des aides du gouvernement,
13:41 c'était pas des sommes monstrueuses,
13:43 mais ça a été vital pour ce que j'ai fait,
13:45 donc j'abois pas avec les loups,
13:47 ça nous a vraiment aidés, c'était top.
13:49 Voilà ce qui m'a permis de commencer à lever des fonds
13:51 beaucoup plus tard, en 2007,
13:53 enfin deux ans et demi après avoir créé l'entreprise.
13:55 Et on a été parmi les premiers
13:57 dans la robotique à lever des fonds,
13:59 on a été les premiers, et comme dans une levée de fonds,
14:01 tu fais feu de tout bois,
14:03 donc tu mets en avant ce que tu peux,
14:05 donc ton parcours, tes trucs, l'argent que t'as de côté,
14:07 etc. Et puis les réalisations qu'on avait déjà obtenues,
14:09 on avait déjà quelques réalisations,
14:11 mais oui ça a été très très galère,
14:13 on a un peu ouvert un chemin sur
14:15 les investissements dans les boîtes hardware
14:17 et dans la robotique,
14:19 et après il y en a eu d'autres qui se sont faites,
14:21 mais un peu grâce à nous pour ça.
14:23 - Dans une interview d'ailleurs à Bismarck,
14:25 tu avais déclaré "moi j'ai l'impression d'avoir changé de dimension
14:27 le jour où je me suis lâché".
14:29 C'est quoi, se lâcher pour Bruno ?
14:31 - Je suis comme tout le monde,
14:35 j'ai des points forts, des points faibles,
14:37 c'est des trucs que je fais bien, puis des trucs que je fais pas bien,
14:39 et puis des trucs où je pense que je fais bien
14:41 mais tout le monde me dit que je fais pas bien,
14:43 et donc j'ai passé beaucoup de temps,
14:45 en particulier à Aldemarand,
14:47 à jongler en disant "il faut que j'arrive à le corriger,
14:49 il faut pas que je fasse ci, il faut pas que..."
14:51 Et puis forcément ça marchait pas très bien,
14:53 et un jour je me suis dit "fuck, je suis comme ça,
14:57 je suis comme je suis,
14:59 je vais me lâcher à fond, je vais faire à fond
15:01 ce que je fais de bien, comme je le sens,
15:03 et tant pis si les autres veulent pas suivre ou suivent pas,
15:05 et ce jour-là j'ai l'impression d'avoir changé de dimension,
15:07 ouais vraiment.
15:09 J'ai des sujets sur lesquels on me disait
15:13 "mais non, t'es un micro-manager, c'est pas comme ça qu'il faut faire,
15:15 tu devrais déléguer plus, organiser, coordonner",
15:17 et moi je savais pas faire ça,
15:19 ça marchait pas et tout,
15:21 et donc j'ai dit "bah désolé, maintenant je fonctionne comme ça,
15:23 vous en êtes ou vous en êtes pas,
15:25 il y en a qui sont partis, il y en a qui ça s'est pas bien passé,
15:27 mais j'ai l'impression que l'entreprise a eu des résultats bien supérieurs.
15:31 Donc voilà, là je me contrôle beaucoup moins,
15:33 je fais ce que je pense vraiment devoir faire,
15:37 ce dont je suis convaincu que c'est la bonne chose à faire.
15:39 Mais c'est difficile, parce que,
15:41 c'est ce que me disait un quelqu'un de brillant,
15:44 Pierre-Éric Lebovitchi d'un fonds d'investissement Daphné,
15:47 "une des difficultés des entrepreneurs de start-up,
15:50 c'est qu'il faut à la fois être têtu à l'extrême,
15:53 parce que t'as ta conviction, ta vision, tu dois le suivre, etc.
15:56 et il faut surtout pas que tu te laisses entraîner
15:58 par plein d'autres qui vont t'expliquer que c'est pas ça qu'il faut faire,
16:01 mais en même temps, il faut être à l'écoute et prendre en compte,
16:04 donc voilà, il faut être à l'écoute, prendre en compte, le digérer,
16:06 et après il faut faire ce que toi tu penses.
16:08 - Alors par contre, tu étais longtemps lâché sur Twitter,
16:11 on a vu ça, et surtout contre Jean-Luc Mélenchon,
16:14 mais alors qu'est-ce qu'il t'a fait ?
16:17 - Alors je me suis lâché, j'ai été sur Twitter pendant un moment,
16:22 puis j'en suis parti, parce que c'est trop un recueil de haine,
16:25 de la haine ordinaire, il n'y a rien de créatif, etc.
16:29 Mélenchon, il fait partie des gens que je ne supporte pas,
16:32 parce que son objectif, c'est lui, c'est son égo,
16:35 c'est... quand il est devenu millionnaire,
16:40 sans avoir jamais rien fait d'autre qu'essayer d'aider et défendre des gens,
16:45 c'est-à-dire en leur prenant leur argent,
16:48 moi je trouve que c'est un monceau de hargne et d'incohérence,
16:52 mais il y a des tas de gens que j'adore à droite et que je respecte,
16:56 il y a des gens que j'adore à gauche et que je respecte,
16:59 ce n'est pas du tout une question de chiquier politique,
17:02 c'est l'individu, je le trouve insupportable.
17:05 - Voilà, plus la page politique.
17:07 Tu as revendu Aldebaran au Japonais,
17:11 géant japonais, Softbank,
17:13 comment est-ce que ça se passe, comment on rentre en contact avec eux,
17:16 c'est quoi, et puis rapidement, c'est quoi un petit peu le processus,
17:19 tu vois, jusqu'à vraiment la vente officielle ?
17:23 - C'est hyper intéressant, il y aurait beaucoup de choses à en dire.
17:26 La base de la base, c'est j'étais en face de levée de fonds,
17:29 j'ai essayé de convaincre des investisseurs,
17:32 je n'ai pas réussi à convaincre des investisseurs français,
17:34 pas plus les soutiens publics, les prémices de BPI ou d'autres,
17:38 je n'ai pas réussi à les convaincre, à cause de moi,
17:40 je n'étais pas bon, enfin je n'en savais rien, je n'ai pas réussi,
17:42 et j'ai réussi à convaincre un Japonais.
17:44 Donc voilà, le résumé c'est ça, je l'ai fait rentrer dans l'entreprise,
17:46 on s'est bien entendu, on a fait des choses,
17:48 il m'a dit je veux racheter l'entreprise, voilà.
17:50 Donc le résumé c'est ça.
17:52 - Et après ?
17:56 - Ce n'est pas arrivé comme ça tout seul,
17:58 il s'est passé deux choses au milieu,
18:00 et un truc c'est marrant parce que j'en parlais avec d'autres,
18:03 dont William, d'autres start-upeurs qui sont confrontés au même sujet,
18:07 c'est que nos investisseurs, nos fonds d'investissement,
18:11 qui sont avec nous dans l'entreprise,
18:13 et les entrepreneurs sont dans le même bateau,
18:15 mais on n'est pas toujours du même côté du bateau.
18:17 Et ça je l'ai vu assez souvent,
18:21 par exemple, enfin,
18:23 moi j'ai vécu ça à un moment donné,
18:25 où mes actionnaires se sont dit mais non mais tu ne fais pas comme il faut,
18:27 nous on n'aimerait pas que tu fasses comme ça,
18:29 et ils ont essayé de me remplacer,
18:31 c'est-à-dire ils ont essayé de proposer à mon numéro 2,
18:33 ben tiens est-ce que tu ne veux pas prendre la place du Bruno,
18:35 ou à mon numéro 3 est-ce que tu ne veux pas ?
18:37 Et du coup, ça a enterré le fait que ce n'était plus possible de bosser ensemble,
18:42 et ça m'a poussé à survaloriser le fait de trouver un investisseur
18:47 qui me permettait de me débarrasser d'eux.
18:49 Donc il y a des choses qui se passent comme ça,
18:51 c'est-à-dire que ce soit des fonds d'investissement privés,
18:54 voire des fonds d'investissement public,
18:56 le grand opérateur etc,
18:58 il n'est pas toujours, même s'il le pense,
19:01 il n'est pas toujours en faveur des start-up et des entrepreneurs,
19:04 il ne les aide pas toujours.
19:06 Moi j'ai vu une boîte dans laquelle j'ai investi pendant la période du Covid,
19:10 dans laquelle le représentant de cet organisme passait son temps tous les mois
19:14 lui demander des nouveaux prévisionnels,
19:16 parce que plein de choses changeaient et tout,
19:18 mais à un moment donné l'entrepreneur lui il avait autre chose à faire
19:21 que de faire des tableaux Excel et des présentations.
19:24 Et les craintes de cet investisseur,
19:27 qui étaient leurs craintes personnelles,
19:29 il les transportait sur l'entreprise
19:31 en détournant le CEO de ce qu'il avait à faire.
19:33 Donc il y a des choses comme ça.
19:35 Il y a des investisseurs, je ne veux pas dire le contraire,
19:37 qui sont super bons, qui comprennent bien,
19:39 qui se placent au bon niveau,
19:41 et selon la période de l'entreprise,
19:43 le bon niveau c'est d'être tatillon, scrogneugneux etc.
19:46 À d'autres moments c'est d'être beaucoup plus global,
19:48 généraliste ou stratégique.
19:50 Il y en a qui se placent au bon niveau,
19:52 et il y en a vraiment qui ne se placent pas au bon niveau.
19:54 Il faut y faire attention quand on est entrepreneur
19:56 et qu'on cherche à lever les fonds.
19:58 - Surtout oui, en ce moment avec la crise de financement
20:00 qu'il y a aussi dans l'écosystème start-up.
20:02 Ensuite tu as quitté Softbank,
20:04 comment est-ce qu'on fait pour divorcer de Masayoshi Son ?
20:08 - Ça c'est parfaitement normal, logique, inévitable j'ai envie de dire.
20:14 Une start-up française, un groupe géant japonais,
20:19 90 000 salariés à l'époque,
20:21 donc une énorme structure et puis une petite groupe.
20:24 À français, à japonais, des chocs culturels il y en avait tout le temps.
20:28 Il y a un moment où je lui ai dit,
20:31 "écoute, moi j'en peux plus, mon objectif c'est pas de me battre contre toi sur le truc,
20:37 donc si tu veux faire ce que tu veux, rachète-moi et puis vas-y,
20:40 mais je peux plus, mon objectif c'est pas de passer mon temps à me battre contre des japonais."
20:45 Et c'était des conflits positifs,
20:47 parce qu'à un moment donné on a proposé le nouveau robot qui nous était demandé,
20:51 Pepper, donc on a montré Pepper,
20:53 tout le monde est resté sur le cul en disant "ouah c'est ça,
20:56 Masayoshi Son il a expliqué à ses équipes qu'il pourrait en faire beaucoup de choses,
20:59 et donc allez-y, vendez, occupez-vous-en."
21:02 Et je me suis retrouvé à discuter avec tous les directeurs des business lines de Softbank,
21:06 mais les directeurs des business lines c'est des gens qui dirigent chacun,
21:09 10 000 personnes, 20 000 personnes, c'est des gens qui sont installés,
21:13 et moi j'étais rien à côté d'eux.
21:15 Du coup il fallait que je passe mon temps à composer avec des gens
21:17 qui ne savaient pas vraiment ce que c'était qu'un robot,
21:19 ce qu'il fallait en faire, etc.
21:21 Puis à un moment ma vie était devenue un cauchemar.
21:23 Donc ça a été un peu ça le sujet.
21:25 Et c'est une des raisons je pense, quand il y a des divorces il y a ça,
21:28 et l'autre raison c'est quand on a besoin de fonds,
21:31 parce qu'une entreprise a besoin de se développer, de vivre,
21:33 et si on n'a pas d'autres solutions que...
21:35 Mais là c'était pas ça en l'occurrence.
21:38 - D'accord, et donc après tu as fait un petit break,
21:41 c'est normal, un petit road trip je crois,
21:44 en Amérique du Sud, en moto.
21:46 C'est nécessaire, après une énorme aventure entrepreneuriale,
21:51 et avant d'en lancer une autre, de faire ce break ?
21:54 - Je ne sais pas si c'est nécessaire dans l'absolu,
21:57 en tout cas moi j'en avais besoin,
21:59 avec le double prisme,
22:01 c'est d'abord, oui ça a été intense,
22:03 n'importe quelle aventure entrepreneuriale, c'est intense.
22:06 On ne fait que ça, on ne pense qu'à ça,
22:08 et quand on ne bosse pas, on y pense.
22:10 Donc c'est 7 jours sur 7, tout le temps, tout le temps,
22:12 même quand on est en vacances, etc.
22:14 Donc il y a un moment donné où il y a besoin de prendre un peu de recul,
22:17 mais non c'est même pas ça, c'est que j'avais vendu à Saufbanque correctement,
22:20 donc j'avais un peu d'argent, donc j'aurais pu arrêter de bosser.
22:22 Et donc je voulais me poser la question,
22:24 non mais en fait je peux faire ce que je veux de ma vie,
22:26 mais qu'est-ce que je veux faire de ma vie ?
22:28 Et je ne sais pas si c'est les mecs qui sont moins bien préparés que les femmes,
22:31 ou si c'est tout le monde,
22:33 mais je ne sais pas comment on pose cette question,
22:35 et comment on répond à cette question.
22:37 Donc j'ai eu besoin de partir presque en état de méditation,
22:39 et d'aller faire du bateau pendant longtemps, ou de la moto, c'est un peu pareil.
22:42 J'ai fait de la moto, ça m'a permis de décanter,
22:44 et j'ai su ce que je voulais faire.
22:46 - Et après tu as monté cette "Earner Brain",
22:48 donc dans l'intelligence artificielle,
22:50 et est-ce que tu vois, quand on est entrepreneur dans l'IA,
22:53 comme ça, est-ce qu'il faut forcément être du coup un...
22:56 Tu l'as évoqué tout à l'heure avec William,
22:58 il faut être un défenseur de la souveraineté.
23:00 - Non, non, pas du tout, il ne faut pas, non, pas du tout.
23:02 Chacun choisit son créneau, chacun...
23:04 Moi une des raisons pour lesquelles j'ai créé une boîte,
23:07 enfin ça peut paraître con,
23:09 mais je vais commencer par les raisons les plus fortes.
23:11 Les raisons, c'est que j'ai des enfants
23:13 qui n'ont pas envie de voir un père retraité, oisif, etc.
23:17 Parce que la meilleure éducation qu'on donne à ces enfants, c'est le modèle.
23:20 Donc ça a été un des éléments forts.
23:22 Mais le deuxième élément fort, c'est...
23:24 J'avais une perception de ce qu'il fallait faire
23:27 pour inventer une nouvelle IA bien plus puissante que le deep learning,
23:30 et je me suis dit, mais je peux apporter ça à la France.
23:33 Et pour moi, la France, ce n'est pas du tout un truc naïf et gnagnagnan, etc.
23:37 C'est une valeur forte.
23:39 Je suis très attaché aux valeurs fortes françaises.
23:42 C'était déjà le cas dans la robotique,
23:44 c'est vrai dans d'autres passions que j'ai, la paléontologie ou je ne sais pas quoi.
23:47 Enfin, on vient beaucoup des néandertales,
23:49 mais c'était principalement en France, Espagne, Nord-Italie.
23:52 Donc voilà, pour moi, j'ai un attachement profond
23:55 à des valeurs profondes de la France.
23:57 Et je me suis dit, mais je peux apporter, si j'y arrive,
23:59 à la France un leadership mondial
24:01 sur une nouvelle façon de faire de l'IA.
24:03 Donc ça a été un de mes objectifs.
24:05 C'est pour ça que j'ai créé l'entreprise.
24:07 - Et dans une interview, j'y pense,
24:11 parce que tu as dit en France, on sait innover, on sait créer,
24:15 ça on le voit avec toutes les start-up qui nous entourent,
24:17 mais on ne sait pas vendre.
24:19 Comment est-ce que toi tu as appris à vendre
24:21 et comment est-ce que tu vends aujourd'hui Solution Another Brain,
24:23 qui est plutôt dans l'industrie ?
24:25 - La vraie réponse, c'est mal.
24:28 Il faut que je dise comme ça.
24:30 Parce que c'est vrai que la culture, l'ADN français,
24:33 alors ce n'est pas tout le monde, etc.,
24:35 mais l'ADN français, c'est de l'ingénierie disruptive,
24:37 de la science et de l'ingénierie disruptive,
24:39 ce qu'on appelle communément le système des... etc.
24:42 En France, on sait inventer des trucs
24:44 auxquels les autres ne pensent pas et tout.
24:46 Mais c'est vrai dans des domaines technologiques,
24:49 c'est vrai dans le domaine, j'en sais rien, de la planche à voile,
24:52 c'est vrai dans le domaine du Hoover qui a été fait.
24:55 Donc il y a un certain nombre de choses.
24:57 On sait faire ça.
24:58 Et moi, il me semble que les pouvoirs publics
25:00 devraient capitaliser sur cet ADN français
25:02 plus que d'essayer d'être des suiveurs agiles
25:04 de ce que feront les Américains ou les autres.
25:06 Bref, mais ça, c'est un premier truc.
25:08 Maintenant, ce n'est pas parce qu'on n'a que...
25:10 On ne sait pas vendre quand même.
25:12 On sait aussi vendre, on sait aussi faire de la production,
25:14 de l'industrie, mais c'est moins le cœur de l'ADN français.
25:17 Aussi bien Aldebaran qu'Another Brain maintenant
25:21 sont des entreprises dont le cœur est quand même plus
25:24 de fournir des solutions technologiques innovantes.
25:27 Et c'est vraiment ça notre cœur.
25:29 Chez Another Brain, on a vraiment deux piliers.
25:32 On est en train d'inventer une IA de troisième génération
25:34 qui fonctionne un peu comme le cerveau
25:36 et donc qui sera plus puissante que le deep learning et que tous les autres.
25:38 Vraiment, mais on n'y est pas encore.
25:40 Mais on est en train de faire...
25:41 Et à côté de ça, on décline notre savoir-faire
25:43 dans des technologies au service de l'industrie.
25:45 Et on a une offre qui marche vachement bien,
25:47 qui a été benchmarkée par des grands automobiles,
25:49 je n'ai pas le droit de dire les noms,
25:51 qui a été benchmarkée comme étant meilleure
25:53 que celle de Google Industries, Amazon Industries, Microsoft, etc.
25:57 et quelques grands de l'image processing, on va dire, industrielle.
26:01 Donc on a une vraie offre.
26:02 Et là, maintenant, on est en phase de vente.
26:04 Et du coup, ce que je fais, le mieux que je fais,
26:06 c'est je ne m'en occupe pas.
26:08 Donc j'ai une équipe qui est structurée autour de Anne-Sophie,
26:10 qui est une femme qui est incroyable,
26:12 qui est CEO dans l'entreprise.
26:14 Et voilà, et on est en train de vendre.
26:16 Et ça marche.
26:17 Mais parce que j'ai pris des gens, pas moi, quoi.
26:20 - Très bon conseil.
26:21 Voilà, de nos hauts entrepreneurs.
26:23 Merci.
26:24 Et maintenant, on va passer à la troisième séquence,
26:27 qui est la séquence "l'interview top chrono".
26:30 [Générique]
26:34 Et dernière partie de cette émission,
26:36 avec l'interview top chrono.
26:38 Tu es prêt, Bruno ?
26:39 - Je ne sais pas.
26:40 - Alors, chat GPT ou Google Bard ?
26:43 - Open AI.
26:45 - Open AI, chat GPT.
26:47 Le GAFA qui te fait le plus peur ?
26:49 - Ah !
26:51 Aïe !
26:53 - Facebook, Meta.
26:55 - Quelle est l'application que tu utilises le plus ?
26:59 - Ah !
27:02 - Ah !
27:03 Piton.
27:04 - Elon Musk, c'est un génie ou un fou ?
27:08 - C'est un catalyseur.
27:12 C'est quelqu'un qui rend des choses possibles,
27:15 qui agrège autour de lui.
27:16 Ce n'est pas lui qui crée, qui apporte les technologies, etc.
27:18 Il ne crée pas toujours, en général pas.
27:20 Mais c'est quelqu'un qui agrège autour de lui,
27:22 qui fait que les choses arrivent.
27:23 C'est un catalyseur et c'est hyper puissant.
27:25 - Super.
27:26 Le prochain pays que tu aimerais visiter ?
27:29 - Canada.
27:31 - Quelle usine tu as adoré, peut-être aussi, visiter ?
27:37 Toi, tu connais bien ce milieu.
27:39 - En Haute-Loire, des usines qui fabriquaient des jeans.
27:44 Je le disais il y a un certain temps,
27:46 il y a longtemps, je travaillais au Crédit-École
27:49 dans le financement à l'industrie et à l'artisanat.
27:53 Il y avait une filière textile en Haute-Loire.
27:57 À cause du coup de la main-d'oeuvre,
27:58 elle est toute partie en Inde, au Bangladesh.
28:00 C'est fini, tout a fermé, toutes les boîtes ont fermé.
28:02 Le jour où des robots ont été capables de redécouper des jeans,
28:06 il y a des boîtes qui se sont recrées en Haute-Loire,
28:08 qui étaient beaucoup plus automatisées.
28:10 Au lieu d'avoir des boîtes de 100 personnes comme il y avait avant,
28:13 il ne restait plus que des boîtes avec 20 personnes.
28:15 N'empêche que les boîtes sont revenues avec les 20 personnes
28:17 et le chiffre d'affaires grâce à la robotisation.
28:19 La robotisation, ça permet de faire revenir des boîtes en France.
28:22 - Super !
28:23 - J'ai adoré.
28:24 - Écoute, merci, c'est déjà fini.
28:26 Merci beaucoup Bruno d'être venu sur cette émission
28:29 et merci encore à vous d'avoir suivi ce nouveau numéro.
28:33 Je vous donne rendez-vous la semaine prochaine avec un nouvel invité.
28:37 [Musique]