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Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo

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00:00 Bonsoir à tous, excusez-moi je suis occupée.
00:03 Bon, on revient demain.
00:05 Ravie de vous retrouver ce soir avec toute l'équipe de Face à l'Info.
00:11 Les mousquetaires sont en pleine forme et comme Simon Guélin est déjà là, on va passer à l'info Simon.
00:16 Allez on y va. Bonsoir Christine et bonsoir à tous.
00:18 Nous n'écartons pour le moment aucune piste.
00:20 La procureure de la République de Saverne s'est exprimée cet après-midi sur la disparition de Lina.
00:24 L'adolescente de 15 ans n'apparaît sur aucune des vidéos exploitées par les enquêteurs.
00:29 Deux témoins ont cependant indiqué avoir vu Lina sur le trajet de la gare entre 11h15 et 11h30 ce samedi.
00:35 Alors que son téléphone a cessé d'émettre à 11h22, aucune activité bancaire n'a été constatée sur son compte en banque.
00:41 Emmanuel Macron à Rome.
00:43 Le chef de l'Etat s'est entretenu avec la chef du gouvernement italien Giorgio Meloni aujourd'hui.
00:47 En plein débat, vous le savez, européen, sur le dossier migratoire.
00:50 Un entretien d'une heure en tête à tête.
00:52 Le président a été en déplacement à Rome pour assister aux obsèques de l'ancien président italien Giorgio Napolitano.
00:58 Et puis une bonne nouvelle pour terminer ce rappel des titres.
01:01 16 000 offres d'emplois sont proposées cette semaine pour les Jeux Olympiques de Paris 2024.
01:05 Cuisinier, chauffeur de bus, agent de sécurité, un forum a lieu à la Cité du cinéma à Saint-Denis pour les métiers qui peinent à trouver preneur.
01:12 Et au sommaire ce soir, alors que les questions au gouvernement ont repris aujourd'hui et que la rentrée parlementaire a lieu cette semaine,
01:23 on s'intéressera à la gauche qui donne des signes de malaise, d'autodestruction, de contradictions.
01:29 Une gauche empêtrée dans ses querelles.
01:31 On s'arrêtera notamment sur cet acharnement contre Fabien Roussel.
01:35 En comparant le secrétaire national du PCA Jacques Doriot, la députée LFI Sofia Chikirou n'a-t-elle pas brisé les règles qui unissaient la gauche ?
01:44 L'édito de Mathieu Boccoté.
01:46 Parlons transition écologique.
01:49 D'un côté Emmanuel Macron a présenté hier les grands axes de sa planification écologique avec de nombreuses mesures pour le logement, la mobilité, l'industrie.
01:58 Et de l'autre, des députés de tous bords, sauf le RN, préparent une proposition de loi pour interdire le climato-scepticisme.
02:06 Des débats télévisés ou sur les réseaux sociaux.
02:09 Faut-il lier ces deux informations ?
02:12 Un délit d'opinion non écologiste est-il en marche ?
02:15 Le décryptage de Dimitri Pavlenko.
02:17 « Il y a du Doriot chez Roussel » dit Sofia Chikirou, la députée LFI proche de Jean-Luc Mélenchon.
02:25 N'est-ce pas là une façon d'exclure Fabien Roussel de l'extrême droite isée ?
02:29 Il se trouve qu'aujourd'hui est l'anniversaire de la naissance de Jacques Doriot, né le 26 septembre 1898.
02:35 L'occasion de bien décrypter ce personnage qu'il et ce fameux Jacques Doriot marmenant racontent.
02:43 À l'heure où LFI prône un slogan attisant la haine envers les policiers, la police tue.
02:49 À l'heure où les forces de l'ordre se font attaquer à la barre de fer, comme ce week-end.
02:54 Un procès surgit, le procès de Magnonville.
02:57 Ce jour où la terreur djihadiste a pourchassé des policiers jusque dans leur maison devant leur enfant de 3 ans.
03:04 En quoi cet attentat contre l'institution policière, visé pour la première fois dans cet aspect privé,
03:10 a-t-il fait basculer la vie de tous les policiers de France ?
03:14 Le décriptage de Charlotte Dornelas.
03:17 Mais à quel jeu joue l'Allemagne en matière d'immigration sur le dossier Lampedusa ?
03:23 C'est la question que se pose l'Italie qui applaudit la France en matière de collaboration,
03:28 mais accuse l'Allemagne de financer des ONG d'accueil de clandestins en Italie.
03:33 L'édito de Mathieu Beaucoup.
03:36 Une heure pour prendre un peu de hauteur sur l'actualité ce soir avec nos mousquetaires. C'est parti !
03:42 Je vois que vous êtes en pleine forme ce soir. Ravie de vous retrouver. Mathieu, ça va ?
03:59 Toujours !
04:00 Pochette blanche, tout va bien.
04:02 C'est un bon signe !
04:04 Vous vous rendez ?
04:06 On va en parler juste avant de commencer de ce qui émeut toute la France ce soir.
04:15 La France est submergée par d'émotions par la disparition de la jeune Lina,
04:21 15 ans, disparue samedi dans le Barin alors qu'elle se rendait à la gare pour prendre un train direction Strasbourg pour voir son petit ami.
04:29 Une disparition inquiétante, la procurace s'est exprimée cet après-midi.
04:33 Elle a expliqué que les recherches n'avaient rien donné pour l'instant.
04:36 On perd sa trace de téléphone à 11h22, on ne sait rien depuis.
04:41 Question, on est tous submergés par l'émotion.
04:45 Je vais commencer par vous, me remenant ensuite Mathieu, si vous voulez.
04:48 La seule information que nous avons, c'est justement qu'on n'est pas d'information.
04:54 C'est que son téléphone s'est arrêté à 11h22.
04:57 On est submergés par l'émotion et on ne sait rien.
05:01 On ne sait pas s'il s'agit d'une fugue, mais on est tous bouleversés.
05:04 Pourquoi sommes-nous tant bouleversés par cette disparition ?
05:08 Il faut dire que l'époque nous attrape souvent, nous accapare et nous propulse dans des situations où on a tendance à se projeter.
05:20 Comment ne pas imaginer qui n'a pas dans son entourage une adolescente de 15 ans ?
05:26 Elle est là, elle s'en va, et puis on l'a embrassée, c'est la dernière étreinte.
05:31 On espère bien le coup de téléphone au plus tard le lendemain et soudain, ce vide, ces abysses.
05:37 Forcément, quand on est dans cette projection, il y a une sorte de douleur qui nous étreint.
05:44 Et on ne peut pas, ça devient obsédant, c'est quelque chose de terrifiant.
05:49 C'est là le problème qui est le nôtre en tant que journaliste.
05:54 On rapporte les informations, mais on oublie parfois ce que ça peut attiser chez les uns et les autres.
06:00 Et pour autant, on ne peut pas faire l'impasse sur ce qui se passe.
06:04 C'est vrai qu'on est bousculés, on est bouleversés, on ne sait pas quoi dire, on n'a pas d'informations.
06:08 Et en filigrane, on a envie de se dire aussi, Mathieu Bocote, que derrière ce que les téléspectateurs, les Français ressentent,
06:17 c'est qu'on a l'impression qu'être une fille, être une femme devient dangereux.
06:21 - Ça, il n'y a pas de doute là-dessus. La situation, la sécurité des femmes est devenue une question politique à part entière.
06:28 Mais je reprends votre formule, ne sachant pas grand-chose en ce moment sur cette question, j'éviterai de surinterpréter.
06:33 Je me contenterai de dire, j'espère qu'il ne s'agit pas d'une disparition comme il y en a tant, d'une disparition classique,
06:39 comme il y en a tant aujourd'hui.
06:41 - C'est une info qu'on ne sache rien.
06:43 - Oui, et moi je pense qu'à ce stade des opérations, la seule chose qu'on peut dire, c'est arrêter de commenter.
06:49 Les réseaux sociaux, la pullule de théorie, c'est la mère qui a fait le coup, c'est le père qui a fait le coup,
06:54 ce sont des irresponsables de la laisser traverser la fois, etc.
06:57 - Ça fait penser à la disparition du petit Émile, on se retourne directement, c'est la faute de la mère, pourquoi est-ce qu'elle a fait ça ?
07:02 - Vous l'avez entendu la mère ? Vous l'avez entendu ?
07:04 - Son cri de douleur.
07:05 - Oui, voilà, donc pour le moment, je pense que la meilleure chose qu'on puisse faire, c'est...
07:09 - L'encourager, mettre le numéro d'appel à témoin, qu'on va remettre d'ailleurs à l'antenne,
07:13 et Charlotte Dornelas, on est aussi encouragés, peut-être, par ces quelques images de communion, de cette battue.
07:20 On a l'impression, on a envie de se dire qu'on est encore un peu solidaires en France.
07:24 - Oui, c'est vrai, et à chaque fois qu'il y a ce genre de choses, vous parliez tout à l'heure,
07:27 on est à la fois submergés, évidemment, parce qu'on a peur de ce qu'on pourrait apprendre, on va dire, dans la disparition de cette jeune fille,
07:36 et on est aussi sidérés, en fait, pourquoi ça arrive, qu'est-ce qui s'est passé, qu'est-ce qui peut se passer,
07:41 et devant la sidération dans ce genre de situation, il faut quand même noter qu'il y a systématiquement une mobilisation vraiment incroyable.
07:48 Pour les parents, vous parliez, vous évoquiez le petit Émile, c'est exactement ce qui s'est passé,
07:53 aussi dans le village où des centaines, voire des milliers de gens sont montés pour organiser ces battues-là.
07:59 Donc oui, il y a une mobilisation, et c'est la bonne partie, on va dire, de la sidération que nous partageons tous.
08:06 - Oui, on rappelle l'appel à témoin, le numéro 03 88 97 04 71.
08:12 Mathieu Bocoté, on va parler maintenant politique.
08:17 Depuis quelques semaines, la gauche semble offrir à tous le spectacle de ses contradictions.
08:23 On l'a vu lors de la fête de l'Humanité, on le voit ces jours-ci avec la polémique entourant la comparaison par Sofia Shikiru,
08:30 entre Fabien Roussel et Jacques Doriot. On reviendra d'ailleurs avec vous sur le portrait de Jacques Doriot, Marc Menon.
08:35 On le voit avec le malaise que suscite inversement Sandrine Rousseau chez plusieurs.
08:39 Qu'est-ce qui se passe à gauche en ce moment ?
08:42 - Alors on pourrait parler tout à la fois de tensions entre des ambitions concurrentes
08:47 et des tensions entre des lignes idéologiques au moins partiellement contradictoires.
08:53 Globalement, il y a la tendance incarnée par Sandrine Rousseau,
08:57 qui veut une gauche civilisationnelle, en fait, anti-civilisationnelle, dans la déconstruction.
09:03 Il y a la tendance de Fabien Roussel, sur lequel je reviens dans un instant,
09:06 qui lui voudrait ramener, je reviendrai aussi, l'électorat populaire passé au RN,
09:11 et Jean-Luc Mélenchon qui espère avoir un dernier tour de piste en 2027
09:14 et qui fait tout pour couper la tête de ses rivaux qui pourraient d'une manière ou de l'autre émerger, dont Fabien Roussel.
09:19 Et Fabien Roussel est la cible en ce moment de critiques nombreuses.
09:23 Il revient souvent, Fabien Roussel, dans le portrait.
09:25 Alors qu'est-ce qu'on lui reproche ?
09:27 Si on fait le décompte des reproches faites à Fabien Roussel jusqu'à tout récemment, de quoi parle-t-on ?
09:32 Une déclaration toute récente où il dit « Vous savez, la classe ouvrière, elle parle français. »
09:37 On entend cette phrase-là. Et là, plusieurs disent « Ah, mais c'est scandaleux, la classe ouvrière parle français.
09:42 N'est-ce pas le signe d'une vision ethnonationaliste de la classe ouvrière ? »
09:46 En plus, Fabien Roussel n'avait pas réduit la classe ouvrière à la langue française.
09:50 Il y avait une dise, quand on voit la phrase dans son ensemble, « Vous savez, elle parle français,
09:54 donc les dirigeants devraient être capables de l'entendre. »
09:56 Donc, mets la phrase isolée, l'idée que la classe ouvrière parle français pour une partie de la gauche,
10:00 c'était déjà le signe d'un dérapage.
10:03 Son refus de condamner les policiers dans leur ensemble.
10:06 Fabien Roussel n'était pas à la marche contre les violences policières.
10:10 Et là, je précise, il dit des violences policières, il y en a,
10:13 mais je ne voulais pas être dans une manifestation à côté de gens qui disent « Tout le monde déteste la police. »
10:19 Mais pour ne pas être à cette manifestation, n'est-ce pas le signe d'une dérive sécuritaire ?
10:24 Sa maîtrise, son appel à la maîtrise des frontières.
10:27 On dit « Est-ce qu'il veut vraiment contenir l'immigration ? »
10:29 Il dit « Non, non, non, c'est seulement du protectionnisme économique. »
10:32 Il n'en demeure pas moins que parce qu'il a lancé l'idée d'une possible maîtrise des frontières,
10:37 il est au seuil du grand remplacement.
10:40 Et ensuite, la polyplique plus ancienne, mais qui est revenue au moment de la fête de l'Huma,
10:44 sur une bonne viande, un bon fromage, un bon vin,
10:48 ça continue de travailler une partie de la gauche.
10:50 Rappelez-vous, tous ceux qui étaient si fiers à la fête de l'Huma
10:52 de se prendre en photo avec une merguez vegan.
10:55 C'est quand même dégueulasse comme idée.
10:57 Mais quoi qu'il en soit, ils étaient tous fiers d'être là.
11:00 Et c'est une manière de dire « Hein, Fabien Roussel, regarde, on peut manger des merguez
11:03 sans même manger de viande. Hein, Fabien Roussel, paye ! »
11:05 Quoi qu'il en soit, on voit donc la nature du portrait.
11:08 Et Daniel Schneiderman, c'est un intellectuel, un journaliste intellectuel
11:13 qui est très très très porté sur la dénonciation et à gauche,
11:16 sur les arrêts sur images, qui a précisé son attaque contre Fabien Roussel,
11:20 il a dit que Fabien Roussel représente une gauche d'extrême droite.
11:24 Une gauche d'extrême droite, donc le concept est intéressant.
11:28 Une gauche d'extrême droite, terme repris par plusieurs,
11:30 si elle nous rappelait une chose, c'est que le concept d'extrême droite
11:32 est aujourd'hui galvaudé, galvaudé, galvaudé.
11:35 Toute référence à l'identité française, c'est galvaudé.
11:38 Mais il va plus loin Schneiderman. Il dit « Vous savez, avec Fabien Roussel, le problème,
11:43 c'est qu'il y a plein de petites phrases qu'il lance et qui sont provocantes.
11:47 Quand on les remet dans leur contexte, elles ne sont pas provocantes.
11:51 Mais n'est-ce pas un problème que ces petites phrases nous choquent
11:54 lorsqu'elles sont décontextualisées ? »
11:56 C'est exceptionnel comme méthode de journalisme.
11:58 Autrement dit, faire son travail et lire une phrase au complet
12:01 pour essayer de s'indigner, ça choque M. Schneiderman.
12:05 On voit de ce point de vue que le journalisme de gauche
12:07 est la poursuite de la vie de commissaire politique par d'autres moyens.
12:10 Mais la grande querelle ces jours-ci, c'est évidemment l'assimilation
12:14 de Fabien Roussel à Jacques Doriot par Mme Chikirou,
12:19 qui est très proche du distour de M. Mélenchon et qui a été soutenue.
12:23 Elle a accusé, elle a doriotisé Fabien Roussel.
12:28 Et Jean-Luc Mélenchon a soutenu Mme Chikirou.
12:33 Ce qui est intéressant, Doriot, on le sait, c'est un ancien du Parti communiste français,
12:37 ensuite qui a fondé le PPF, qui est globalement le parti fasciste français
12:41 de l'entre-deux-guerres, et ça va être ensuite non seulement un collabo,
12:44 mais un nazi, c'est-à-dire globalement, il fait partie de ceux
12:47 qui vont se rallier à l'Allemagne nazie.
12:49 - Et Marc Menon nous en dit plus dans un instant.
12:51 C'est son anniversaire.
12:52 - Et donc, ce que nous dit Mme Chikirou, c'est très intéressant.
12:55 Elle dit, vous, Roussel, vous me faites penser à Doriot.
12:58 Mais au même moment, pourquoi elle attaque sans arrêt Roussel?
13:02 Parce qu'elle lui en veut de vouloir faire liste à part au moment des Européennes.
13:06 Elle lui en veut de ne pas se soumettre à la nupaise version Mélenchon.
13:11 Mais la question qui m'habite ici, elle est fondamentale.
13:14 Si M. Roussel est comme Doriot, s'il s'agit donc d'un collabo des nazis,
13:19 et que Mme Chikirou veut s'associer néanmoins avec M. Roussel aux Européennes,
13:24 est-ce que Mme Chikirou n'est pas elle-même dans cette histoire une collabo de collabos?
13:28 C'est-à-dire, si elle pense vraiment que Roussel est un collabo des nazis,
13:32 peut-être même un crypto des nazis,
13:34 mais qu'est-ce qu'elle fait encore avec lui dans le même ensemble politique?
13:38 Est-ce que ça veut dire que dans une partie de la gauche,
13:40 on accepterait de collaborer avec des collabos pour peu que ce soit des collabos qui acceptent de...
13:45 Vous voyez les raisonnements, c'est passionnant.
13:47 Mais je reviens sur l'essentiel.
13:48 Mme Chikirou dit, vous êtes un Doriot, mais restez avec nous.
13:53 Moi, ce type de raisonnement me fascine.
13:56 Quoi qu'il en soit, la réponse des communistes est intéressante.
13:59 On dit que c'est un discours haineux contre nous.
14:01 Ils ajoutent que c'est absolument... ça relève de l'inculture historique.
14:05 Quant à moi, je note simplement qu'il ne faut jamais oublier
14:07 qu'avant que le 3e Reich n'attaque l'URSS en 1941,
14:13 eh bien, l'URSS et le 3e Reich étaient alliés.
14:16 Et de ce point de vue, le parti communiste français qui dépendait de Moscou
14:20 était complice de cette alliance,
14:22 mais les communistes français veulent nous le faire oublier.
14:25 - Mais pourquoi cet acharnement contre Fabien Roussel ?
14:30 - Fabien Roussel, c'est une figure particulière.
14:32 C'est l'homme de gauche préféré de la presse de droite.
14:35 C'est un peu Alain Juppé à l'inverse.
14:38 Alain Juppé de la presse de gauche l'adorait, on a vu son destin.
14:41 Et de ce point de vue, Fabien Roussel est aimé par la presse de droite.
14:44 Je précise, c'est un amour qui me semble assez injustifié.
14:48 Parce que trois positions de Fabien Roussel tout récemment,
14:51 il est pour la régularisation des travailleurs sans papier,
14:54 il était pour l'interdiction du rassemblement de reconquête
14:57 tout récemment dans le sud de la France.
14:59 C'est intéressant, il est pour l'interdiction des rassemblements politiques
15:02 de ses adversaires.
15:03 De ce point de vue, c'est un communiste fidèle, je ne le conteste pas.
15:06 Et il a lancé son appel à envahir les préfectures.
15:09 Il a même amené Jean-Luc Mélenchon à dire « pas de violence, s'il vous plaît ».
15:12 Il jouait un rôle renversé.
15:14 Sur le fond des choses, que se passe-t-il ?
15:16 Fabien Roussel espère, il parie en fait, sur la décomposition de la NUPEZ,
15:21 sur le fait que Mélenchon ne se représenterait pas,
15:24 et que se dégagerait un espace pour une gauche non-nupézienne
15:28 dont il serait un acteur central, peut-être l'acteur premier.
15:32 Quand on lui demandait il y a quelques mois s'il accepterait de marcher main dans la main
15:36 en chantant ce gay refrain avec Bernard Cazeneuve,
15:39 il disait « mais oui, j'accepterais ».
15:42 Donc il préférait, entre Mélenchon et Cazeneuve, il n'était pas loin de préférer Cazeneuve.
15:47 Donc il veut une nouvelle gauche affranchie de Mélenchon
15:50 où il pourrait probablement devenir une figure centrale.
15:54 Beaucoup chien-chète, c'est la place là.
15:56 Bien sûr, il n'y a pas de doute là-dessus.
15:57 Et il y a, je note une chose, une différence de stratégie.
16:00 Mme Rousseau, elle est dans la stratégie de la provocation permanente.
16:04 C'est la provocation qui la fait vivre.
16:06 M. Mélenchon est dans le rêve de l'insurrection.
16:09 Il espère à un moment donné que tout craque pour pouvoir s'imposer dans les circonstances
16:12 et avoir sa place dans l'histoire de la gauche française et peut-être de l'insurrection française.
16:16 C'est son dernier espoir.
16:18 Quant à M. Roussel, il utilise une stratégie, un discours du rassemblement.
16:22 Je ne dis pas que ça correspond à la réalité des choses,
16:24 mais un discours du rassemblement et on voit vraiment des stratégies contradictoires,
16:28 à tout le moins au plan de la rhétorique politique.
16:30 Alors, vous nous présentez une gauche empêtrée dans ses querelles.
16:34 La gauche ainsi divisée, est-ce qu'elle n'est pas vaincue d'avance?
16:37 N'est-elle pas en train de s'auto-détruire politiquement?
16:40 Politiquement, peut-être.
16:42 Mais ça serait oublier que la gauche n'est pas qu'un parti en ce pays, c'est une église.
16:46 Ou je dirais la chose autrement, il y a un parti de gauche plus important que tous les autres,
16:51 et c'est France Inter.
16:52 Il y a un parti de gauche plus important que tous les autres, c'est l'audiovisuel public.
16:56 Et de ce point de vue, c'est la vraie force de la gauche, je viens de là,
17:00 dans leurs querelles sectaires, dans leurs querelles théologiques
17:03 pour savoir qui est le véritable interprète de la révolution majusculaire.
17:06 Franchement, le commun est mortel, ça n'en fiche.
17:08 Mais ils maîtrisent encore le débat public par la maîtrise de l'audiovisuel public.
17:15 Ce qui fait qu'encore aujourd'hui, un macroniste de base peut dire
17:18 « j'ai des valeurs en commun avec les gens de la NUPES,
17:21 même si nous ne partageons pas les mêmes méthodes, les mêmes moyens. »
17:24 Pourrait-on imaginer inversement un macroniste dire « j'ai des valeurs en commun avec les gens du RN,
17:29 mais on n'a pas les mêmes moyens. »
17:31 De ce point de vue, les macronistes ont beau être en guerre contre les extrêmes,
17:34 en dernière instance, l'extrême gauche est moins dangereuse pour eux que ce qu'ils appellent l'extrême droite.
17:39 Mais ça va un peu plus loin.
17:41 On pourrait dire qu'il y a dans cette espèce d'alliance des gauches aujourd'hui
17:45 qui semble diviser, il y a une concordance programmatique.
17:48 Il y a une concordance programmatique. Je donne quelques exemples ici.
17:52 Fabien Roussel, je le disais, veut interdire les rassemblements politiques de ses adversaires
17:56 et ne l'oubliez pas au moment de la présidentielle,
17:58 quand on lui demandait « est-ce que c'est grave pour vous si Le Pen ou Zemmour ne peuvent pas se présenter ? »
18:03 Ça ne le dérangeait pas du tout. Lui, ça ne le dérangeait pas du tout.
18:06 Il a même envisagé le détourner vers une loi pour interdire la possibilité pour Zemmour de se présenter.
18:11 Madame Rousseau veut contrôler la vie privée, contrôler ce qu'on mange,
18:14 elle veut aussi contrôler, rappelez-vous, les tâches domestiques à la maison,
18:17 elle veut politiser l'intime jusqu'aux tâches domestiques.
18:20 Manuel Bonpart, une figure parmi d'autres, veut accorder aux cultes religieux étrangers
18:24 le droit de fixer les termes de leur participation à la vie publique
18:27 sans tenir compte de la culture française.
18:30 Olivier Faure assimile globalement ses adversaires au fascisme.
18:33 Quant à Jean-Luc Mélenchon, il rêve de cette grande déflagration,
18:37 de cette grande révolution qui permettrait de faire tomber le système.
18:41 Regardez tous ces gens-là, ils représentent tout autant de nuances d'un même programme.
18:46 Globalement coercitif, globalement liberticide, globalement hostile à l'identité française.
18:52 Leurs querelles, me semble fondamentalement, sont des querelles relativement secondaires.
18:57 Ils s'entendent sur l'essentiel, mais aujourd'hui, ils surjouent la division
19:01 dans l'espoir néanmoins de se marier, même si Mme Chikirou, il ne faut pas l'oublier,
19:06 espère se marier politiquement avec un homme qu'elle accuse d'être le descendant de Jacques Doriot.
19:11 Ces gens-là ont quand même des raisonnements historiques un peu étranges.
19:14 - Bien, bien, comme on vous dit, effectivement, le côté extrême-droitisé.
19:18 On va en parler, hein, de Jacques Doriot.
19:20 Qui est-il? Pourquoi est-ce qu'il est au centre de ces discussions?
19:23 C'est l'anniversaire de sa naissance aujourd'hui, 26 septembre 1898.
19:27 On en parle dans un instant.
19:28 Dimitri Emmanuel Macron, il a présenté hier les grands axes de sa planification écologique.
19:33 Objectif donc fixé par le chef de l'État, bâtir une écologie à la française,
19:36 une écologie de progrès avec plein de mesures pour le logement, la mobilité, l'industrie.
19:41 Alors, on va parler dans un instant, parce qu'il faut quand même le dire de cette...
19:45 Et j'ai envie de vous entendre aussi là-dessus, hein, ce qui se trame à l'Assemblée
19:49 avec tous les députés, sauf le Rassemblement national, pour interdire d'être climatriceptique.
19:55 On en parle dans un instant. Je vous pose la question dans un instant.
19:58 Mais d'abord, déjà, l'objectif d'Emmanuel Macron, il avait quand même envie de nous donner envie, non?
20:03 - Mais exactement. En fait, il a employé tous les mots qu'il fallait.
20:06 Vous avez parlé de l'écologie de progrès, accessible et juste, qui ne laisse personne sans solution.
20:12 Et dimanche, rappelez-vous ce qu'il avait dit.
20:14 Alors, il avait dit... Le langage corporel avait été extraordinaire.
20:18 Il avait dit "En France, on aime la bagnole, je l'adore, la bagnole", comme ça.
20:21 Un peu le populo qui ne veut pas qu'on l'emmerde.
20:24 Et j'emploie ce mot à dessein, parce que réellement, après Rocard sur l'immigration, il a fait du Pompidou.
20:30 Vous tapez, regardez, sur votre ordinateur, Pompidou, bagnole.
20:34 Vous allez tomber sur un archive de 66. - De chère.
20:37 - Il est au Salon de l'Automobile, et il nous explique, Georges Pompidou, à l'époque,
20:41 que la bagnole, c'est super, c'est l'émancipation, etc., etc.
20:45 C'était ça, la référence, en fait, d'Emmanuel Macron.
20:48 Alors, autre expression qu'il employait hier, dans ce discours de 25-26 minutes,
20:52 il dit qu'il veut "reprendre le contrôle des prix de l'électricité".
20:57 Il n'a pas dit "plafonner les prix de l'électricité", il n'a pas dit "encadrer",
21:00 il n'a pas dit "l'électricité à prix coûtant", il a dit "reprendre le contrôle".
21:03 "Take back control". Vous vous rappelez ça, ce que c'était ?
21:06 C'était le slogan du Brexit.
21:08 Coïncidence ? Je ne crois pas, parce qu'on lit partout dans la presse depuis trois jours
21:13 qu'Emmanuel Macron, quand il pense écologie, aujourd'hui, il pense à Marine Le Pen.
21:17 Il est persuadé que l'écologie, c'est du carburant pour les populistes.
21:21 Et autre phrase qu'il a prononcée hier, alors là, regardez,
21:25 c'est la preuve par absolu de ce que je vous dis,
21:28 Emmanuel Macron nous dit "je suis pour une écologie de préservation
21:32 de notre cadre de vie et de nos paysages, qui constitue l'identité de la France".
21:38 En fait, l'écologie devient un conservatisme dans la bouche d'Emmanuel Macron
21:42 et cette phrase, Marine Le Pen, Éric Zemmour n'aurait pas dit autre chose.
21:46 Bruno Retailleau n'aurait pas dit autre chose.
21:49 Donc le message c'était quoi ? C'était "mon écologie, elle n'a rien à voir
21:54 avec l'écologie punitive des gens dont Mathieu vient de nous parler,
21:58 les radicaux de la décroissance". Et d'ailleurs, il a eu cette formule,
22:01 Emmanuel Macron, "ni le déni, ni la cure", une sorte d'en même temps négatif,
22:05 autrement dit, "ni le catastrophisme d'Antonio Guterres",
22:08 vous savez, le secrétaire général des Notions Unies qui nous parle
22:10 de dystopie climatique, les portes de l'enfer sont en train de s'ouvrir
22:14 sous nos pieds. Il parle comme ça aujourd'hui, comme un fanatique
22:18 Antonio Guterres. Donc, ni ça, ni de l'autre côté la fatigue climatique
22:23 qu'on sent en train de s'installer aujourd'hui en Occident.
22:25 Alors évidemment, l'inflation n'aide pas, parce qu'on a bien compris
22:28 que la transition climatique et énergétique, ça allait coûter affreusement cher,
22:31 c'était la vie chère, demain serait plus chère, et l'inflation, quelque part,
22:35 nous donne un petit peu un avant-goût de ça.
22:37 Donc, en ce moment, tous les sociodémocrates ont regardé de près
22:41 ce qui se passe actuellement aux Pays-Bas. Vous avez un parti qui vient d'émerger,
22:44 qui est très jeune, qui a deux ans, qui s'appelle le BBB.
22:47 Alors, c'est un parti qu'on dirait agrarien.
22:49 C'est pas quelque chose de nouveau, les partis agrariens,
22:51 c'est les partis qui considèrent que, finalement, la terre ne ment pas,
22:54 pardonnez-moi pour la formule, mais cette idée qu'à la campagne,
22:58 on a son mot à dire dans le débat politique.
23:00 Et le programme du BBB, c'est intéressant. C'est un populisme
23:03 qui ne prend pas comme point de départ les questions d'immigration
23:06 et d'identité. Non, c'est un populisme qui nous dit
23:09 la transition énergétique, la transition écologique,
23:12 elle est menée de manière élitiste, ça ne nous convient pas.
23:15 Ce ne sont pas des climatosceptiques, ce sont des gens qui nous disent
23:18 "nous n'aimons pas la manière dont les dirigeants sont en train de nous présenter
23:21 la transition climatique". Et voyez, c'est Emmanuel Macron
23:25 qui a voulu répondre précisément à ce genre de critiques
23:28 qui sont en train de monter petit à petit dans le pays.
23:30 - Alors, je vais vous montrer une petite image,
23:35 parce que, juste pour vous surprendre un peu...
23:38 - Mais oui, surprenez-moi !
23:39 - Oui, j'aime bien vous surprendre un peu.
23:40 À l'Assemblée nationale, il s'est passé quelque chose,
23:42 justement, sur votre thème. C'est incroyable, vous savez
23:45 qu'à l'Assemblée nationale, on ne peut pas s'habiller n'importe comment.
23:47 On a eu l'occasion d'en parler à plusieurs reprises, ici.
23:50 Regardez, alors que le président du groupe écologiste extrême est,
23:56 une dizaine de députés écologistes se sont levés en laissant apparaître
23:59 "warming stripes".
24:02 - Le réchauffement climatique, c'est pour vous le rappeler solennellement.
24:06 - Alors, mes chers collègues, vous savez que vous n'avez pas à manifester
24:09 par votre tenue vestimentaire, une quelconque tenue.
24:13 C'est contraire à l'instruction générale du Bureau.
24:16 Mes chers collègues, je vous invite, s'il vous plaît, à cesser immédiatement.
24:20 Madame la présidente Chatelain, je vous remercie.
24:28 Nous avons rappelé ce matin en conférence des présidents
24:31 que nos débats devaient être respectueux de nos institutions,
24:35 des Français et de nos règles.
24:37 - C'est le drapeau de Greta Thunberg qu'ils ont sur le...
24:40 - "Montrez vos couleurs face au changement climatique".
24:42 Qu'est-ce que ça vous évoque ?
24:44 - Alors, c'est du happening politique, etc.
24:46 Mais là, c'est le catastrophisme en action.
24:49 Ça, c'est exactement ce qu'Emmanuel Macron ne veut pas montrer aux Français.
24:54 - Alors, on va marquer une pause et on va parler de ce sujet.
24:57 Je ne comprends pas comment c'est possible,
25:00 enfin, peut-être que je me trompe,
25:02 de préparer une proposition de loi pour empêcher de parler
25:07 contre le réchauffement climatique.
25:10 C'est une question. On se la pose dans un instant.
25:12 On marque une pause, à tout de suite.
25:14 - On retourne sur le plateau de Face à l'info.
25:20 Dimitri, on a appris donc jeudi dernier,
25:23 c'est important et j'ai envie de vous entendre,
25:24 et Mathieu aussi là-dessus,
25:26 vous, deux députés, plutôt deux gauches,
25:28 préparez une proposition de loi visant à bannir
25:31 le climato-scepticisme des médias et aussi d'Internet, des réseaux sociaux.
25:36 Est-ce que ça veut dire qu'on va créer un délit d'opinion non écolo ?
25:39 - Oui, ça y ressemble beaucoup.
25:41 Et l'argument massue, c'est de dire
25:43 il y a un dérèglement climatique et il est d'origine humaine.
25:46 Tous les scientifiques sont d'accord.
25:48 Donc, en fait, mieux vaut interdire d'en débattre.
25:50 C'est-à-dire qu'il ne s'agit pas de nier cette affirmation-là,
25:54 mais enfin, transformer en délinquant intellectuel
25:57 celui qui ne s'arrêterait pas de penser devant cette phrase,
26:01 c'est quand même hallucinant.
26:02 C'est-à-dire qu'en fait, là, on est face à une profession de foi.
26:05 Je vous la relis, hein.
26:06 Vous levez les mains au ciel et vous fermez les yeux,
26:08 il y a un dérèglement climatique, il est d'origine humaine.
26:11 - Respectez la foi.
26:12 - Non, mais c'est une profession de foi.
26:14 On est dans l'orgistre du dogme.
26:16 Il faut bien comprendre ça.
26:17 C'est une religion.
26:18 C'est une religion, là, qu'on est en train de voir germer.
26:21 Et vous avez des gens très intolérants,
26:23 qui ne supportent pas que vous ne croyez pas.
26:25 Vous voyez ?
26:26 On est dans ce registre-là.
26:27 Alors, Mathieu, je me permets de le signaler,
26:29 a écrit une excellente chronique ce week-end dans le Figaro sur le sujet.
26:32 Et il explique la chose suivante, Mathieu.
26:35 Je vais un peu dévoiler l'argumentation.
26:37 Mais imaginons un instant qu'avance dans la société l'argument suivant.
26:42 C'est-à-dire que des écologistes qui disent...
26:43 Vous savez, c'est à cause du capitalisme, le réchauffement climatique.
26:46 Donc, demain, vous défendez le capitalisme,
26:48 ça veut dire que vous êtes climato-sceptique ?
26:49 Vous êtes passible...
26:51 Comment dire ?
26:52 Vous êtes condamné pour défendre le capitalisme.
26:55 Vous êtes un propriétaire.
26:56 Vous refusez, parce que vous n'avez pas les moyens,
26:58 les travaux d'isolation thermique.
27:00 Donc, vous êtes climato-sceptique.
27:02 Vous voyez ? On peut aller très très loin dans ce délire absolu.
27:05 C'est la science, exploitée pour verrouiller complètement le débat public.
27:09 Donc, vous voyez, c'est assez grave.
27:11 Et, en fait, on est en train de vous dire, stop !
27:13 Les sachants sont d'accord, ils se sont mis d'accord.
27:15 Vous arrêtez de penser, sinon, c'est la prison.
27:17 Et après, on va s'étonner que vous ayez des gens qui se rebellent, aujourd'hui,
27:21 contre les injonctions environnementales qui descendent du gouvernement.
27:25 Alors, justement, Dimitri Clicquy, de la planification écologique,
27:29 présentée par Emmanuel Macron, est-ce que vous croyez qu'il va réussir
27:31 à embarquer les Français dans l'écologie à l'art française ?
27:35 Moi, j'espère qu'il va réagir sur cette proposition-là.
27:37 Alors, je ne sais pas encore si, dans le détail,
27:39 il y a des gens de son propre camp, de Renaissance...
27:42 A priori, il y a tout le monde, sauf le RN.
27:43 C'est plutôt à gauche.
27:44 Mais évidemment, toujours pareil.
27:46 Mais alors, l'écologie à la française, qu'est-ce que c'est exactement ?
27:49 C'est joli, l'étiquette. On a envie d'y croire, c'est bien.
27:51 Alors, on dit, et vous lisez ça partout dans les journaux,
27:54 c'est ce qu'il a dit hier, c'est plus carotte que bâton.
27:56 Il y aura plus d'incitations que d'interdictions.
27:59 Ah bon ? Attendez.
28:01 Les chaudières fuel, ça va être interdit.
28:03 C'est pas bien, c'est polluant.
28:04 Les voitures thermiques, ça va être interdit, en 2035.
28:08 Louer un logement mal isolé, quand vous êtes un propriétaire, ça va être interdit.
28:12 Normalement, la loi n'a pas changé.
28:14 Les normes qui ne cessent de se durcir pour la construction.
28:17 Le glyphosate, qui est d'ores et déjà interdit pour les particuliers,
28:20 et à terme qu'il le sera pour les agriculteurs, c'est une interdiction.
28:23 Le ZAN, le zéro artificialisation nette, c'est une interdiction.
28:27 Les ZFE, les zones faibles émissions, c'est une interdiction.
28:30 Les projets qu'on a abandonnés, Notre-Dame-des-Landes, hier,
28:33 demain, certaines autoroutes, ce sont des interdictions.
28:37 Donc vous voyez, on est dans le punitif.
28:39 Et la méthode, qu'est-ce que c'est ? La planification.
28:41 C'est quoi la planification ?
28:42 C'est le plan qui vient d'en haut, qui tombe du ciel,
28:44 comme ça, avec des gens très intelligents qui ont pondu ça.
28:48 Et ça s'applique à tout le monde.
28:50 Monsieur et Madame Tout-le-Monde, on lui a demandé son avis.
28:52 Vous savez que ça fait deux ans que les experts,
28:54 phosphores, sur la planification écologique, deux ans,
28:57 vous en avez entendu parler, vous ?
28:59 Ben non, vous n'en avez pas entendu parler.
29:00 Ça tombe du ciel.
29:01 L'écologie, c'est un problème complexe.
29:03 Un problème complexe, ça n'appelle pas une solution simple et évidente.
29:06 Et donc, pour coordonner cet ensemble de solutions,
29:08 il faut un peu de démocratie à un moment.
29:11 Je ne vois pas où elle est, en fait, dans cette écologie à la française
29:13 que nous présente Emmanuel Macron.
29:15 Et le pire, c'est que vous apprenez qu'il cherchait pendant des mois
29:17 la mesure "Waouh !"
29:18 Vous savez, la mesure qui va nous changer la vie tout de suite,
29:21 pour qu'on comprenne que le plan est lancé.
29:23 La magie en com' elle a comme...
29:24 Voilà, exactement.
29:25 Alors, vous savez, je vais vous faire une proposition.
29:28 Voilà, imaginons.
29:29 On sait qu'on a un problème d'émissions de CO2, il faut les réduire.
29:33 D'après vous, qu'est-ce qui va passer le mieux ?
29:35 Je vais vous faire deux propositions.
29:36 Un, vous avez une chaudière au fioul, je vous dis "Ah ben non, c'est interdit.
29:39 Il va falloir changer, vous ne pouvez plus l'avoir."
29:41 Ou bien, je vais taxer le fioul qui pollue
29:44 et je vais me servir de l'argent que je vais collecter pour aider,
29:48 voire payer la pompe à chaleur,
29:50 qui va remplacer la chaudière au fioul,
29:52 de celui qui n'aura pas les moyens.
29:53 Qu'est-ce que vous préférez ?
29:55 Normalement, si vous avez un peu de bon sens, vous dites "Réponse 2".
29:58 - Si j'ai un peu de bon sens, réponse 2.
30:00 - Ben oui, ben oui.
30:01 Tout le monde dirait "Fichez-moi la paix, je préférais qu'on me laisse en...".
30:04 Non. Il faut faire quelque chose quand même.
30:06 Réponse 2, donc ça veut dire que vous préférez le marché que le règlement.
30:09 Et finalement, vous regardez, c'est un empilement de règlements.
30:11 Je vous donne un autre exemple, et je vais m'arrêter là.
30:13 Regardez sur le logement, qu'est-ce qu'on est en train de faire ?
30:15 On est en train de dire...
30:17 On a défini des critères pour définir des passoires thermiques.
30:19 Et ces passoires thermiques, on va interdire de les loger.
30:21 Dans 5 ans, c'est 7 millions de logements sur 30 millions en France
30:25 qui vont être sortis de la location, où on ne pourra plus habiter.
30:28 Il y aura des gruyères, comme ça, en ville, avec des trous,
30:30 dans lesquels on ne pourra plus habiter.
30:32 Qu'est-ce qu'ils deviendront ? On n'en sait rien.
30:33 La conséquence, c'est que demain, vous allez avoir des gens
30:36 qui ne pourront pas se louer, les loyers vont monter,
30:38 des gens feront la queue devant les agences de location.
30:40 Alors qu'on dirait aux propriétaires, écoutez, vous isolez si vous voulez,
30:44 sinon vous mettez une pompe à chaleur.
30:46 Je n'ai pas d'action dans les pompes à chaleur, je précise.
30:48 Mais enfin, on laisse le choix.
30:50 On aurait sans doute un meilleur résultat, et pour moins cher,
30:53 un peu de liberté, que diable. C'est ça qui manque aujourd'hui.
30:56 - Et puis, je rappelle qu'on a pris un peu de liberté,
30:58 on a soif de liberté.
31:00 Le président de la République, le gouvernement a annoncé
31:03 que près de 120 000 opérations a pris tout le temps,
31:07 dans 4000 stations, jusqu'à la fin de l'année.
31:11 - Mais quelle contradiction !
31:13 La planification écologique, il faut arrêter le carburant,
31:16 et on fait tout pour qu'il ne soit pas cher.
31:18 Et ça, c'est la peur des gilets jaunes,
31:20 qui paralysent complètement la pensée de nos chers gouvernants.
31:23 - Mathieu Bocoté, je sais que ces sujets vous tiennent à cœur.
31:26 Justement, on parle de liberté.
31:28 On ne pourra plus, peut-être, avec cette proposition de loi,
31:31 débattre du réchauffement climatique ?
31:34 - C'est assez fascinant.
31:36 Jacinda Ardern, l'ancienne première ministre de Nouvelle-Zélande,
31:39 avait dit "Comment voulez-vous combattre le réchauffement climatique
31:42 si on ne peut pas établir en toute certitude son existence ?"
31:45 Donc, il faut interdire sa contestation pour qu'on puisse le combattre.
31:48 Et on s'entend, mais je ne suis pas de celui qui conteste le réchauffement climatique.
31:51 Je dis que l'argument du consensus scientifique,
31:54 c'est la meilleure manière de verrouiller le débat public,
31:57 c'est qu'est-ce qu'on va vous dire demain ?
31:59 Regardez en matière d'immigration.
32:01 On nous dit sans cesse que le consensus scientifique des démographes
32:04 consiste à affirmer qu'il n'y a pas de grand basculement démographique en Occident.
32:07 Donc, est-ce qu'il va falloir interdire les débats sur les effets de l'immigration massive
32:10 parce que le consensus démographe le dit ?
32:12 Eh si, en ce moment au Canada, il y a tout un débat qui nous dit
32:15 que le consensus scientifique considère que les sexes sont dépassés
32:18 et que la théorie du genre, c'est la nouvelle science.
32:21 Est-ce qu'au nom du consensus scientifique, on va interdire la remise en question de la théorie du genre ?
32:24 Croyez-moi, le consensus scientifique instrumentalisé pour créer des délits d'opinion,
32:28 c'est la meilleure manière de créer une société autoritaire pour ne pas dire totalitaire.
32:31 Ce qui est effrayant, c'est que tous les groupes parlementaires, sauf un,
32:36 sont prêts quand même à cette proposition de loi.
32:38 En tout cas, ça pose question.
32:40 Marc Menon, il y a du durio chez Roussel.
32:43 On commençait à en parler tout à l'heure avec Mathieu Bocote.
32:46 La question, c'est qui est-il ?
32:48 C'est Sophia Chikirou qui a dit qu'il y a du durio chez Fabien Roussel,
32:52 qui est la députée LFI proche de Jean-Luc Mélenchon.
32:55 Est-ce que ce n'est pas une faction, on l'a vu, d'exclure Fabien Roussel de l'extrême droitisé ?
32:59 On l'a vu avec Mathieu Bocote.
33:01 Il se trouve qu'aujourd'hui, c'est l'anniversaire de la naissance de Jacques Doriot, 26 septembre 1898.
33:06 Qui était-il ?
33:07 C'est un fils de forgeron.
33:09 On est dans le monde ouvrier en 1898.
33:12 Quand vous êtes fils de forgeron, l'avenir, c'est le labeur.
33:17 L'école, bon, il y a une initiation, bien évidemment,
33:20 mais c'est le certificat d'études.
33:22 Et puis après, mon petit gars, on n'a pas les moyens de payer des études plus longtemps.
33:26 Il va falloir que tu ailles travailler.
33:28 Et il se retrouvera métallo-ajusteur.
33:31 Alors, il y a des noblesses dans le monde de l'industrie.
33:34 Quand vous êtes métallo ou que vous êtes ajusteur,
33:37 vous êtes déjà dans une profession qui vous place au-dessus de la retour du travail.
33:45 Et notre personnage, forcément, il est condamné à des 11 heures par jour.
33:50 Il est dans la sensibilité de la condition qui est la sienne.
33:56 Et on envisage de lutter contre le capital.
33:59 Il n'est pas question de supporter cette façon d'un esclavage proclamé,
34:06 mais qui a soi-disant la possibilité d'ouvrir à tout un chacun la possibilité de jaillir.
34:11 Bon, le voilà comme ça.
34:13 Et puis, il y a la guerre.
34:15 Alors, il est trop jeune pour partir.
34:17 Il continue son ascension parce qu'au fur et à mesure, il franchit les degrés.
34:25 Il est remarqué pour son engagement, mais aussi pour son côté rebelle.
34:31 C'est qu'il n'est pas question de se laisser faire comme ça.
34:34 Et puis en 1917, eh bien, mon garçon, il est temps de partir rejoindre les camarades
34:40 et d'aller tirer sur les Allemands.
34:44 Et pour lui, c'est la découverte de l'horreur absolue.
34:48 Il se retrouve dans un régiment qui est au chemin des dames.
34:52 Il est l'un des rares rescapés.
34:54 Et de là, il revient pacifiste viscéralement, en disant plus jamais ça.
35:00 La der des ders.
35:02 Il nous faut combattre contre cette abomination qui place les hommes dans une animalité insupportable.
35:10 Et puis, il y a eu en 1917 la grande révolution, le grand soir.
35:18 Et lui qui souffrait du quotidien lorsqu'il quitte l'armée, il a eu un passage.
35:24 C'est-à-dire qu'après la guerre de 14, il reste dans l'armée,
35:28 une armée vagabonde qui s'en va jusqu'en Syrie, qui revient et il voit ce qui se passe un peu partout.
35:36 Et le grand rêve, c'est que là-bas, eh bien, les bolcheviques l'ont emporté.
35:42 Il y a donc un nouveau monde qui est possible.
35:45 Et là, il s'engage à quoi ? Eh bien, à gagner Moscou.
35:50 Moscou, c'est le paradis, c'est la terre de l'avenir, la terre promise.
35:55 Pendant deux ans, une formation. D'abord, tenir les discours, savoir parler au peuple.
36:01 Comment aussi lever le courage chez les camarades qui ont tendance à trop soumettre la soumission ?
36:09 Comment donc devenir un agitateur ?
36:12 Et quand il revient en France, il est soutenu par ce passé, je dirais, tout récent, mais qui est florissant.
36:20 Il a vu Lénine, il a vu Trotsky, oh camarades !
36:25 Il est effectivement parmi ceux qui, dans les usines, fomentent les instants de rébellion.
36:34 En 1922, il y a les élections. Mais lui, il vient d'être arrêté. Pourquoi ?
36:42 Eh bien parce qu'il a écrit un article et dans cet article, il disait
36:46 « Il nous faut être les alliés des ouvriers allemands. C'est l'international qui doit l'emporter. »
36:52 Il est aussitôt porté chef des jeunesses communistes.
36:56 Et quand il est en prison, eh bien, que se passe-t-il ?
37:00 Il y a les élections. Le Parti communiste l'a désigné. Il est élu député.
37:05 Le plus jeune député de France. 25 ans !
37:09 Le courage et le premier rugissement, parce que c'est un rugissement, on lui a appris à tenir ses foules.
37:16 Il apparaît donc à l'Assemblée nationale et il dit « Je suis un soldat rouge.
37:22 S'il faut les armes, il faut les utiliser. Je les utiliserai pour que demain, le peuple connaisse l'avenir. »
37:29 Il y a la crise de 1929 et au moment de la crise, il y a eu aussi le congrès de Tours,
37:36 avec la scission entre les socialistes et les communistes.
37:40 Et lui, il est pour l'Union, la fraternité, une fraternité internationale.
37:45 Voilà comment il chemine, mais il va connaître la désillusion,
37:50 car on lui demande, devant l'Assemblée réunie du Parti, de se dédier.
37:57 De dire que l'Union ne sert à rien, que c'est la scission, être avec les rouges, avec les bolcheviques,
38:04 mais oublier les socialistes qui sont des récupérateurs.
38:08 Et ça, ça l'humilie. Vous vous rendez compte ?
38:11 Devant ces foules qu'il fait vibrer, il est obligé d'être dans la contrition.
38:16 Ça le détruit. Et pour autant, il se fera élire maire de Saint-Denis,
38:21 contre la volonté du Parti communiste.
38:23 Et puis bondissant à ce qui se passe au moment de la guerre de 1940,
38:28 on a compris que cet homme-là avait été exclu.
38:31 Il est en guerre avec Thorez. Il se retrouve même à Moscou,
38:34 convoqué par Staline, et Thorez... Staline préfère Thorez à lui.
38:40 Il se boxe dans la rue de Moscou. Il le met KO, il dit.
38:43 Ça montre bien que je suis le plus fort intellectuellement et physiquement.
38:47 1,80 m, quel gaillard !
38:49 Mais c'est un rebelle, on ne peut pas le manipuler, ce garçon-là.
38:53 Et le voilà, donc, au moment de la guerre de 1940.
38:56 Ce qui est bizarre, ce qu'il se sent, déjà fasciste,
38:59 il a créé son parti, le Parti populaire français,
39:03 un parti où il est question d'une sorte de nationalisme,
39:08 mais aussi avec cette vibration d'un populisme conquérant.
39:15 Et là, il reprend l'uniforme.
39:17 C'est assez incroyable, parce qu'il défend Hitler.
39:20 Et il deviendra l'un des soutiens les plus farouches de Pétain.
39:25 Et il trouve que Pétain ne va pas assez loin.
39:28 Et il faut que, lorsque, par exemple, on a la campagne antisémite,
39:33 le fameux coup de balai sur les Juifs, la rafle du Veldiv,
39:40 eh bien, avec ces 400 gaillards,
39:42 ils seront là en train d'asticoter les policiers
39:45 pour que ceux-ci n'en laissent pas un partir.
39:48 13 000 personnes, dont un tiers d'enfants,
39:51 vont se retrouver dans les camps de concentration.
39:53 Et il trouve que Pétain ne va pas assez loin.
39:56 Dans l'horreur, il est le plus abject des plus abjectes.
40:00 Il veut devenir une sorte de petit Führer, être adoubé par Hitler.
40:05 Il est capable de tout pour cela.
40:07 Et son délire, le conduit à former les volontaires,
40:12 ce sont les légionnaires pour aller combattre contre les Russes,
40:15 ces salopards qui l'ont laissé de côté,
40:18 il porte l'uniforme allemand.
40:20 Il le portera jusqu'au bout en espérant,
40:24 dans un ultime assaut, être encore celui
40:28 qui représente l'avenir du fascisme.
40:31 Il est abattu par hasard alors qu'il chemine dans une voiture
40:35 par deux avions anglais qui ont remarqué sa Mercedes
40:40 avec le fargnon nazi.
40:42 Et donc, il disparaît de cette façon lamentable.
40:45 Ce qu'il était.
40:46 -Qui est Jacques Doriot ?
40:49 -Il y a quand même des analogies.
40:52 Le tribun, celui qui emporte les foules,
40:55 celui qui est en dissidence contre tout le monde
40:58 et qui veut être le porteur de la révolte.
41:01 -Merci beaucoup pour ce portrait bien dressé de Jacques Doriot.
41:08 On se pose la question des détails.
41:11 Jusqu'où il pouvait aller, lui ?
41:14 Le procès de Magnanville s'est ouvert hier.
41:17 Nous avons tous en tête cette histoire atroce
41:20 de deux policiers assassinés devant leur enfant de 3 ans
41:24 par un islamiste abattu par les forces de l'ordre.
41:27 On va s'arrêter ce soir pour savoir
41:29 qui sont les protagonistes de ce procès.
41:32 Ca intervient à un moment où la police tue.
41:35 Le slogan de LFI, si je puis me permettre.
41:38 On a vu des policiers attaquer avec des barres de fer.
41:42 Ce jour-là, les policiers ont vu qu'il y a eu un basculement.
41:47 En quoi c'est important pour eux ?
41:50 -Vous avez dit que c'était la 1re fois
41:53 que des policiers étaient assassinés chez eux,
41:56 dans leur sphère familiale, à domicile.
41:59 Depuis, on a vu beaucoup de policiers hors service
42:02 agressés parce que reconnus.
42:04 On a vu des têtes, des noms de policiers
42:07 ou même de leur famille affichés sur les points de deal
42:11 récemment et dans plusieurs villes.
42:14 C'est Mathieu Vallet, le porte-parole
42:17 du syndicat des commissaires de police,
42:20 qui disait récemment qu'on a vu Amanienville.
42:23 C'est potentiellement le petit délinquant.
42:26 Il croise des policiers dans sa vie.
42:29 Il y a un mystère qui demeure au début de ce procès.
42:32 Pourquoi Jessica Schneider et Jean-Baptiste Salvin ?
42:35 Comment a-t-il eu leur adresse ?
42:37 Pourquoi a-t-il visé eux ?
42:39 Il y a beaucoup de policiers qui se disent
42:42 que comme Jean-Baptiste Salvin a été bossé
42:45 au commissariat des Mureaux, il n'est pas du tout impossible
42:48 que son assassin, qui venait des Mureaux,
42:51 les croisait, puisqu'il avait un parcours délinquant
42:54 extrêmement long.
42:56 Donc, évidemment, ça a été un basculement
42:58 dans ces policiers qui se sont dit
43:00 qu'on n'est plus potentiellement en sécurité,
43:02 hors de notre travail.
43:04 Déjà, le travail est compliqué.
43:06 C'était la première fois jusque dans nos maisons.
43:09 Dans ce procès, les protagonistes,
43:12 pour répondre à votre première question,
43:15 il y a les partis civils.
43:17 D'abord, ce sont les familles de ces deux policiers
43:19 qui ont été assassinés.
43:21 SGP Police, qui s'est porté parti civil aussi,
43:23 le syndicat.
43:25 Leur petit garçon de 11 ans,
43:27 puisqu'évidemment, tout le monde se pose la question,
43:29 il avait 3 ans au moment de la scène,
43:31 on se souvient tous de cet enfant qui a vu toute la scène.
43:33 On se souvient de ce djihadiste qui se filmait
43:35 avec le petit garçon derrière lui
43:37 en disant "je ne sais pas encore ce que je vais faire de lui".
43:39 Donc, le gamin a assisté à toute la boucherie chez lui,
43:43 à l'assassinat de ses parents.
43:45 Et il a aujourd'hui 11 ans.
43:47 Il a été adopté, en quelque sorte,
43:50 par sa tante, par une de ses tantes paternelles.
43:53 Et il n'assistera évidemment pas au procès
43:55 pour des raisons de protection de son enfance
43:57 absolument évidentes.
43:59 Alors, il est très entouré, suivi.
44:01 Et voilà, il a des fragilités psychologiques,
44:03 forcément liées au traumatisme qu'il a vécu.
44:06 Il est la véritable victime vivante,
44:08 en effet, de ce drame, en tout cas, le plus directement.
44:11 Voilà pour les victimes, on va dire,
44:13 pour les parties civiles dans ce procès.
44:15 Et côté accusé, on a évidemment
44:17 l'assassin de ces deux policiers
44:20 a été abattu lors de l'assaut du Raid.
44:22 Le Raid, comprenant qu'il y avait encore le petit garçon vivant,
44:24 a lancé un assaut.
44:26 Ils ont abattu l'assassin.
44:28 Il y avait eu 3 mises en examen initialement
44:30 autour de cet assassin.
44:32 Et il n'en reste qu'un.
44:34 Il s'appelle Mohamed Lamine Aberrouz.
44:36 Il a 30 ans et c'est le seul qui compare aujourd'hui
44:38 devant le tribunal.
44:40 Alors, il est détenu depuis 2017.
44:42 Pour cette affaire-là, il avait déjà été détenu pour terrorisme
44:44 pendant 3 ans.
44:46 Et il est poursuivi, entre autres,
44:48 pour complicité d'assassinat en relation
44:50 avec une entreprise terroriste
44:52 sur personne dépositaire de l'autorité publique.
44:54 Alors, lui, il nie intégralement.
44:56 Mais il encourt quand même la réclusion à perpétuité.
44:58 Alors, simplement pour savoir ce qui va être examiné
45:00 pendant ce procès, en fait, il y a une
45:02 complicité matérielle
45:04 et une complicité intellectuelle
45:06 qui sont examinées.
45:08 Matérielle parce que
45:10 il aurait été sur place
45:12 et notamment son ADN a été retrouvé
45:14 sur l'ordinateur des victimes
45:16 dans leur domicile.
45:18 L'ordinateur qui a servi à faire la revendication
45:20 d'adhésion à l'Etat islamique
45:22 de l'assassin.
45:24 Alors, on ne l'a pas vu sur la vidéo,
45:26 mais la SDAT, qui est la section antiterroriste
45:28 de la police,
45:30 cet après-midi, au tribunal,
45:32 a fait son intervention.
45:34 Il y a eu 4 expertises
45:36 qui ont expliqué que l'ADN était franc,
45:38 c'est-à-dire entier. Parce que la défense
45:40 explique que ça doit être l'ADN qu'il avait
45:42 laissé sur la main de son copain
45:44 après s'être serré la main 3 jours plus tôt.
45:46 Bon, la SDAT dit qu'il y a 4 expertises,
45:48 c'est extrêmement compliqué d'y croire.
45:50 Ensuite, il est poursuivi parce qu'il aurait désigné
45:52 les fonctionnaires comme cibles pour l'attentat
45:54 et il serait venu à domicile pour assister
45:56 son ami. Alors, là-dessus, lui, n'y absolument
45:58 avoir été à domicile, mais en plus
46:00 de l'ADN, il se trouve que cet après-midi,
46:02 la psychologue qui suit
46:04 l'enfant, justement, de ce couple, a été
46:06 citée devant le tribunal, elle n'était pas là, elle,
46:08 personnellement, mais citée par les enquêteurs.
46:10 Elle dit que depuis 2017, l'enfant fait des
46:12 cauchemars très régulièrement, dans lequel
46:14 reviennent en permanence deux méchants
46:16 qui sont à la maison, avec ces mots d'enfant.
46:18 Ça ajoute, on va dire, à la présence
46:20 de l'ADN. Évidemment, ça ne suffit pas individuellement,
46:22 mais ça ajoute à l'ADN. Ensuite,
46:24 son engagement dans la radicalisation, on lui dit
46:26 qu'il n'y a absolument pour rien, mais on
46:28 a retrouvé beaucoup de participation
46:30 sur des groupes, WhatsApp, Telegram, etc.,
46:32 de revendications de l'État islamique,
46:34 de partages de vidéos. Il y avait
46:36 beaucoup de messages, notamment à l'approche du jour J,
46:38 il a supprimé tous ces comptes-là le soir
46:40 de l'attaque, et ensuite, il aurait fourni
46:42 les références idéologiques qui ont servi à la
46:44 revendication. Vous savez, dans son message où il
46:46 faisait adhésion à l'État islamique, où il
46:48 revendiquait, il y avait des revendications, on va dire,
46:50 théologiques liées à l'État islamique,
46:52 et c'est lui qui lui aurait fourni.
46:54 Donc, évidemment, cet homme-là est au
46:56 cœur du procès parce que sa complicité
46:58 est à la fois, les enquêteurs disent,
47:00 elle ne fait aucun doute, et lui nie absolument
47:02 en bloc. - Alors, au procès,
47:04 il y a déjà eu l'enquête de personnalité,
47:06 de l'intérêt, c'est ce qu'on apprend
47:08 en l'écoutant ? - Alors, c'est vrai,
47:10 ce matin, notamment, il a beaucoup parlé.
47:12 Son premier mot, par exemple, a été
47:14 "pour les victimes". Il a condamné le geste atroce
47:16 de son ami, et puis il y a des psychologues
47:18 qui l'ont suivi, lui, qui l'ont expertisé,
47:20 qui sont venus au tribunal, qu'on dit "bon, alors,
47:22 ok, au tribunal, mais en fait, nous,
47:24 quand on l'a expertisé, il n'a jamais eu un mot pour
47:26 les victimes, il n'a jamais fait montre de compassion,
47:28 et il y a même une psy qui a dit
47:30 "quand on les rencontre, c'est extrêmement
47:32 rare qu'ils n'évoquent jamais leurs victimes", et lui
47:34 ne l'a pas fait. Donc, vous voyez, personnalité
47:36 au minimum, trouble par rapport
47:38 à cette chose-là, on peut imaginer une stratégie aussi
47:40 de défense, évidemment. Il assure
47:42 ne jamais avoir fait de prosélytisme,
47:44 par exemple, en prison, depuis
47:46 qu'il est en prison, et il y a trois rapports pénitentiaires
47:48 qui disent l'exact contraire.
47:50 Donc, lui, il se défend en disant "aussi incroyable
47:52 que cela puisse paraître quand des musulmans parlent
47:54 ensemble en prison, donc, il leur arrive de parler
47:56 d'islam, et moi, je ne fais que défendre
47:58 mon avis", bon, le rapport pénitentiaire,
48:00 en l'occurrence, il est en quartier de sécurité, enfin,
48:02 à l'isolement, et donc, les rapports,
48:04 en l'occurrence, font état d'un comportement très
48:06 prosélyte en prison. Et son rapport
48:08 à la France, c'est toujours intéressant
48:10 parce que ce serait bien qu'on les prenne au sérieux,
48:12 qu'on les écoute vraiment, en fait, quand ils nous parlent,
48:14 ces jeunes qui sont français, administrativement,
48:16 il n'y a aucun doute, administrativement,
48:18 bien sûr, et donc, il nous dit,
48:20 son rapport à la France, ça n'est
48:22 pas son pays, c'est très clair. Alors, lui, il a grandi
48:24 au Mureau, je vous le disais tout à l'heure, et il dit avoir
48:26 découvert une autre France au moment de sa
48:28 scolarisation dans un bon lycée de Poissy,
48:30 donc, déjà, l'abandon qui mène
48:32 à la fameuse
48:34 ghettoïsation, ben non, lui, il est passé par un bon
48:36 lycée de Poissy, et il dit, c'était
48:38 vraiment une autre France, il y avait plein de français.
48:40 Alors, le président du tribunal lui dit "mais vous êtes français",
48:42 et il dit "ben, ça dépend
48:44 ce que vous entendez par français, je sais que
48:46 vous allez dire extrême droite et tout, mais moi, mon point
48:48 de vue, c'est qu'un français, c'est ethnique, moi,
48:50 mon identité propre, c'est que je suis musulman d'origine
48:52 arabe", donc il ne se sent pas
48:54 ni de près, ni de loin
48:56 français. Ensuite, il a eu du mal à garder
48:58 un emploi les années précédentes,
49:00 alors, on se dit "discrimination, évidemment, puisque c'est
49:02 ce qui vient à l'esprit de tout le monde", et lui, il dit
49:04 "non, c'était difficile de concilier les prières
49:06 en temps voulu, ne pas serrer la main aux femmes,
49:08 manipuler le porc ou l'alcool dans les rayonnages".
49:10 Vous voyez, c'est pas la discrimination,
49:12 il est assez sincère dans ses réponses,
49:14 ça, au moins, et il dit,
49:16 il finit par dire "non mais, c'est évident,
49:18 certaines règles ne sont pas compatibles avec la France,
49:20 le prophète n'est pas né dans le Finistère".
49:22 Bon, cette phrase, ça peut prêter à sourire,
49:24 le procès n'est pas du tout drôle, mais
49:26 il explique que, évidemment, c'est pas compatible,
49:28 c'est pas compatible avec la France, d'ailleurs,
49:30 la France, il ne s'y reconnaît pas, la République
49:32 évidemment pas, la laïcité, je vous en parle pas,
49:34 il dit "il y a une chose qui le manque", il préfère le modèle
49:36 anglo-saxon, "il y a une chose qui lui
49:38 plaît en France, c'est la liberté d'expression".
49:40 Comprenez qu'il pourra. Et à sa sortie
49:42 de prison, il a expliqué qu'il voulait partir
49:44 vivre en terre d'islam et qu'il ne voulait plus
49:46 vivre ici. Et alors, il y a une
49:48 chose qui est étonnante, c'est qu'il dit "moi, j'ai rien à voir
49:50 avec l'État islamique, j'ai rien à voir avec ce qu'a fait mon ami",
49:52 et il a deux projets maritaux,
49:54 en l'occurrence, qu'il a fait avec des femmes
49:56 emprisonnées, condamnées pour terrorisme,
49:58 qu'il a rencontrées en prison.
50:00 Et les deux ont des profils,
50:02 accrochez-vous. - Alors, justement, qui sont
50:04 ces deux femmes ? Quel est leur profil ?
50:06 - Alors, l'une, c'est l'ex-fiancée.
50:08 Alors, il l'a partagée, enfin, il l'a partagée.
50:10 C'est-à-dire que, initialement, elle était
50:12 fiancée avec l'assassin, justement,
50:14 le véritable assassin de ces deux policiers,
50:16 qui, finalement, s'est dit "finalement, j'ai un
50:18 ami pour toi, j'ai plutôt te le préhenter,
50:20 tu vas te fiancer avec lui, donc notre
50:22 accusée aujourd'hui".
50:24 Et l'autre est son épouse religieuse.
50:26 Alors, la première,
50:28 c'est Sarah Erwouet, elle s'appelle,
50:30 donc c'est une Française convertie,
50:32 qui est la fameuse
50:34 fiancée commune. Elle, elle a été condamnée
50:36 à 20 ans de réclusion, parce que c'est elle, souvenez-vous,
50:38 qui avait fait la tentative d'attentat en
50:40 2016 contre Notre-Dame, avec les fameuses bonbonnes
50:42 de gaz, et elle avait poignardé un policier
50:44 qui était présent à ce moment-là.
50:46 - Et c'est sa fiancée ? - Et elle, elle a
50:48 été fiancée avec lui, et finalement,
50:50 il lui a dit "je vais pas t'épouser si tu fais
50:52 cet attentat, parce que c'est pas
50:54 à des femmes de le faire". C'est pas "il faut pas le faire",
50:56 mais c'est pas à des femmes de le faire.
50:58 Donc, voilà, elle finit par le
51:00 dédouaner en disant "non mais il m'a dit qu'il m'épousait pas si je le faisais",
51:02 lui il dit "bah oui, c'était pas un rôle de femme",
51:04 donc tout ça est très très flou. Et alors la deuxième,
51:06 qui est son épouse religieuse, je
51:08 précise à toute fin utile que les deux femmes
51:10 en question l'ont vue physiquement pour
51:12 la première fois, aujourd'hui, enfin hier,
51:14 donc au tribunal, parce qu'ils étaient mariés
51:16 par téléphone, et parce qu'ils étaient tous en prison,
51:18 ces gens-là. Donc, ils étaient tous en prison,
51:20 mais ils se sont mariés religieusement, je rappelle que la loi
51:22 française interdit de se marier religieusement
51:24 avant d'être mariée civilement,
51:26 mais apparemment il y en a qui s'en affranchissent très librement,
51:28 et elle, donc sa femme,
51:30 religieuse, elle s'appelle Jeanna
51:32 Chaudoué, et elle
51:34 a été libérée le 14 septembre dernier,
51:36 elle, elle avait été condamnée en 2020
51:38 à 7 ans de prison pour association de malfaiteurs
51:40 terroristes. - Terroristes aussi, hein.
51:42 - Terroristes aussi, elle avait fait
51:44 4 ans de préventif, donc elle a fait sa
51:46 peine en entière de prison,
51:48 mais on a un rapport judiciaire, donc elle a été libérée il y a 15 jours,
51:50 Hélène, on a un rapport judiciaire de
51:52 2023, très récent, cette année,
51:54 qui nous dit, elle a toujours le même engagement
51:56 que depuis le début, elle a un comportement extrêmement
51:58 violent en prison, et elle aussi
52:00 dit, si un jour
52:02 je le peux avec mon époux, je quitterai la
52:04 France, elle lui dit que son époux,
52:06 le fameux, qui n'a rien à voir avec tout ça,
52:08 lui ordonne, depuis la prison, parce que
52:10 lui, il y est encore, de lire des ouvrages salafistes
52:12 pour savoir comment être une bonne mère, comment
52:14 être une bonne femme, et ils sont absolument raccords
52:16 sur tout le projet, et elle, elle est radicalisée
52:18 au dernier degré, tout le monde le dit
52:20 elle-même quand elle se présente au
52:22 tribunal, donc vous voyez qu'on a un profil,
52:24 on a surtout un profil
52:26 d'un monde qui a l'air de nous
52:28 échapper, où tout a l'air absolument normal
52:30 pour eux, et ça se passe
52:32 à deux pattes chez vous, voilà.
52:34 - Merci beaucoup pour votre enquête,
52:38 ma belle Charlotte Dornelas.
52:40 Mathieu Bocoté,
52:42 dernière partie, les récents
52:44 événements de l'an P121 ont ravivé
52:46 les tensions entre les différents pays
52:48 européens, je rappelle qu'on n'a toujours pas
52:50 les derniers chiffres, chuuut,
52:52 on ne sait plus du tout s'il y en a qui arrivent à l'an P121.
52:54 L'Italie reproche à l'Allemagne
52:56 de financer les groupes que l'on
52:58 dit humanitaires et qui servent d'indispensable
53:00 relais aux passeurs.
53:02 De quoi s'agit-il? Qu'est-ce que c'est que cette
53:04 bisbille entre l'Italie et l'Allemagne?
53:06 - On pourrait dire que la question de l'immigration
53:08 massive réactive les tensions
53:10 entre différentes nations,
53:12 enfin, les intérêts nationaux sont contradictoires
53:14 en Europe, on a beau décréter qu'ils n'existent
53:16 plus, l'Allemagne n'a pas les mêmes
53:18 intérêts, à tout moment, l'Italie n'a pas les
53:20 mêmes intérêts que l'Allemagne, qui elle, croit
53:22 se confondre avec l'Europe ou avec l'humanité.
53:24 Quoi qu'il en soit, Mme Mélanie a écrit
53:26 au chancelier allemand
53:28 en lui disant "J'ai appris", c'est samedi,
53:30 "avec stupéfaction que votre gouvernement,
53:32 sans coordination avec le gouvernement
53:34 italien, avait décidé de fournir
53:36 des fonds importants à des
53:38 organisations non-gouvernementales
53:40 travaillant dans l'accueil de migrants
53:42 irréguliers sur le territoire italien et dans
53:44 les sauvetages en mer en Méditerranée."
53:46 Et ce qu'elle dit, c'est que les
53:48 "navires humanitaires", c'est-à-dire
53:50 la dernière étape de la chaîne du
53:52 trafic, les navires humanitaires
53:54 construisent un rôle d'appel
53:56 d'air, parce qu'ils donnent la promesse
53:58 que, quel que soit le travail des marchands
54:00 de chèvres humaines,
54:02 les trafiquants de migrants,
54:04 les humanitaires sont là pour les récupérer
54:06 et être la dernière étape de la
54:08 chaîne migratoire vers l'Europe,
54:10 avant d'être pris en charge, évidemment, par les
54:12 autorités nationales.
54:14 Madame Mélanie insiste.
54:16 Elle dit "on doit changer de stratégie,
54:18 l'objectif c'est de faire en sorte
54:20 qu'ils n'accostent plus
54:22 sur les côtes européennes,
54:24 ils ne doivent plus traverser, arriver
54:26 ici, donc on doit changer de stratégie
54:28 et le rôle de ces associations,
54:30 ces associations ne peuvent plus jouer...
54:32 Alors, évidemment, il faut toujours sauver des gens en mer, ça va de soi,
54:34 mais le rôle structurel joué par ces associations
54:36 contribue à la migration
54:38 massive. L'Allemagne répond,
54:40 l'Allemagne est consciente de son intérêt,
54:42 au moins de sa vision des choses,
54:44 de manière un peu étonnée. Ils disent "mais c'est
54:46 un financement préalablement approuvé
54:48 par le Parlement,
54:50 les Italiens en étaient informés,
54:52 de quoi êtes-vous surpris?
54:54 C'est un financement naturel
54:56 qui va de soi à des associations
54:58 voulant sauver les
55:00 migrants. Alors, il y a trois
55:02 choses qu'on peut noter d'abord pour ça.
55:04 D'abord, le rôle essentiel
55:06 des associations
55:08 de...
55:10 humanitaires,
55:12 absolument central.
55:14 Sans les associations humanitaires,
55:16 la chaîne migratoire est rompue.
55:18 Premier élément. Deuxième élément,
55:20 ces associations humanitaires ne pourraient pas fonctionner
55:22 sans le financement public.
55:24 Et je précise que ça, c'est pas seulement vrai
55:26 en Allemagne ou en Italie, mais c'est vrai en France aussi.
55:28 Ces associations ont besoin
55:30 du financement public pour
55:32 mener leurs opérations, et troisièmement,
55:34 cela est fait aux yeux de tous.
55:36 Autrement dit, l'Europe
55:38 prétend lutter contre
55:40 les immigrations illégales
55:42 tout en la finançant.
55:44 C'est exactement ça. Et là, on voit le grand
55:46 contraste entre, d'un côté,
55:48 le pouvoir politique qui, à coup
55:50 de déclarations, dit "Nous allons fermement
55:52 chercher à contenir l'immigration
55:54 illégale", et la parole politique qui est
55:56 une parole auto-référentielle qui ne mord
55:58 plus sur le réel. C'est fascinant. C'est-à-dire
56:00 on dit des choses, mais ça ne veut rien dire.
56:02 De l'autre côté,
56:04 les organes, ce qu'on pourrait appeler les organes du régime
56:06 diversitaire, on a différentes manières de parler de ça,
56:08 donc les tribunaux, différentes
56:10 municipalités, tout un pouvoir,
56:12 fait le contraire de ce que l'État
56:14 prétend faire. Donc il y a une parole
56:16 adressée au commun des mortels, au PECNO,
56:18 à l'électeur ordinaire, qui dit "Oui, oui,
56:20 on s'occupe de tes préoccupations. Ne t'inquiète
56:22 pas, on lutte contre l'immigration massive."
56:24 Et au même moment, toute une série d'organes
56:26 qui ne relèvent pas de la décision
56:28 démocratique, eux mènent leur politique
56:30 autonome pour favoriser
56:32 l'immigration massive.
56:34 Donc quitte à financer, quitte à soutenir,
56:36 et je précise, il y a tout le rôle juridique
56:38 qui s'associe à ce note. Alors ça nous
56:40 ramène à la question centrale du régime.
56:42 Du régime, tous les partis
56:44 qui veulent prendre au sérieux la question de l'immigration disent
56:46 "Dans la structure juridique actuelle, on ne peut pas
56:48 le faire." C'est tout simplement ce qu'on
56:50 appelle l'État de droit, c'est une version falsifiée
56:52 de l'État de droit. On traite sur le mode
56:54 de centaines de milliers de problèmes
56:56 individuels, ce qui est un problème de masse.
56:58 On doit transformer les institutions
57:00 pour se donner la capacité de
57:02 prendre en charge la question de
57:04 l'immigration massive et surtout l'immigration illégale
57:06 et si on ne se donne pas ces moyens,
57:08 on aura beau faire toutes les déclarations sur notre
57:10 fermeté résolue, ça ne sera
57:12 absolument rien et on continuera de financer
57:14 ceux qui participent à la chaîne
57:16 migratoire, évidemment.
57:18 - Merci Mathieu Beaucoupté de souligner
57:20 l'hypocrisie ambiante,
57:22 on va dire ça comme ça. - On pourrait le dire parfaitement comme ça.
57:24 - Merci à tous pour
57:26 cette belle émission.
57:28 Tout de suite, Pascal Praud
57:30 pour l'heure des pro 2. Merci à tous.
57:32 Merci.
57:33 Merci à tous !