Face à l'Info (Émission du 26/08/2024)

  • le mois dernier
Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo

Category

🗞
News
Transcript
00:00:0019 heures, c'est le ra ra ra. Vite vous retrouvez ce soir !
00:00:05Ah je croyais que vous parliez des habitants de Paris.
00:00:07Vous nous avez terriblement manqué, n'est-ce pas ?
00:00:12Absolument.
00:00:13C'était incroyable de rester tout cet été sans vous,
00:00:17on n'en pouvait plus donc on est là, on va plus quitter l'antenne.
00:00:20Bon c'est une blague, on va voir les Mousquetaires dans un instant.
00:00:23Tout d'abord l'info avec Félicité Kibbi. Bonsoir ma belle.
00:00:27Bonsoir, bonsoir à tous.
00:00:29Une fusillade a éclaté ce matin près d'une discothèque de la Grande Motte. Un homme a été tué, un autre est grièvement blessé.
00:00:36Les personnes visées étaient des proches du rappeur marseillais SCH.
00:00:40L'artiste venait de se produire dans cette boîte de nuit. Quatre hommes sont activement recherchés.
00:00:45Une enquête est ouverte pour Meurs en bande organisée.
00:00:48Le chancelier allemand Olaf Scholz s'est rendu à Solingen trois jours après l'attaque au couteau perpétrée par un demandeur d'asile syrien.
00:00:54Il a rendu hommage aux trois victimes tuées avant de qualifier ce drame d'acte terroriste contre nous tous.
00:01:00Il promet de durcir très rapidement la législation sur le port des armes et sur la politique migratoire du pays.
00:01:06Et puis les vols Air France et Transavia à destination de Tel Aviv et Beyrouth devraient reprendre dès demain matin.
00:01:13Suspendu depuis dimanche en raison de l'aggravation des tensions au Proche-Orient,
00:01:17la compagnie Air France précise que la reprise sera effective sous réserve de l'évolution de la situation sécuritaire à destination.
00:01:24Merci infiniment et au sommaire ce soir, la France est plus que tout attachée à la liberté d'expression.
00:01:35Ce sont les propos d'Emmanuel Macron cet après-midi suite à l'arrestation ce week-end en France du patron de la messagerie Telegram.
00:01:42Les réseaux sociaux ont-ils encore droit à une liberté d'expression ?
00:01:45On peut se poser la question lorsqu'on voit les polémiques de cet été autour d'Elon Musk accusé d'être impliqué dans la campagne américaine.
00:01:53Ou encore le rôle du réseau social X dans les émeutes britanniques et en France la fermeture de comptes Instagram d'influenceurs de droite.
00:02:01Toutes ces manifestations de censure évoluent dans un contexte silencieux où personne ne semble en mesure de s'opposer.
00:02:10Notre démocratie cache-t-elle un régime autoritaire ? L'édito de Mathieu Bocoté.
00:02:16Un rassemblement a lieu en ce moment même à la Grande Motte après l'incendie devant la synagogue qui a eu lieu samedi.
00:02:21On a appris que le suspect algérien de 33 ans en situation irrégulière au moment de l'incendie tendait les gens à la sortie armé d'une hache ce jour de Shabbat.
00:02:33Le monde politique a fait part de son indignation mais beaucoup sont restés très évasifs n'évoquant pas l'accusé préférant s'en tenir à des généralités d'usage.
00:02:45Pourquoi cette dénicratie ? L'analyse de Gabriel Cluzel.
00:02:51Comment va la France en cette rentrée ? Comment vont les Français en cette rentrée ?
00:02:56La rentrée est toujours l'instant devant l'avenir.
00:02:59Chacun se dit il faut que l'année soit belle mais au-delà du souhait comment s'inscrire dans l'élan qui permet non seulement de se réaliser
00:03:08mais en conséquence de donner à la France tout le potentiel qu'elle représente, que nous représentons.
00:03:15Un peu de philosophie ce soir avec Marc Menand.
00:03:19Attaque au couteau en Allemagne il y a trois jours, synagogue incendié en France, on en parlait.
00:03:25Ces derniers jours en France et en Europe nous avons assisté à des agressions et attaques d'une violence particulière.
00:03:31L'été a passé, la rentrée est là.
00:03:34Avec la même actualité qui revient et ce même sentiment d'impuissance.
00:03:39Est-on condamné à vivre ces horreurs ? Le décryptage de Charlotte Dornelas.
00:03:45Et puis comme notre dernière émission en juillet dernier, une question se pose ce soir, qui sera le Premier Ministre ?
00:03:53Le NFP a annoncé aujourd'hui qu'il ne retournerait pas à l'Elysée que pour discuter en tout cas avec Emmanuel Macron
00:04:01des modalités d'une cohabitation avec un gouvernement dirigé par, ici sur l'image, Lucie Castey.
00:04:07Renaissance par la vanne Gabriel Attal de son côté déclare qu'il censura un gouvernement du NFP même sans LFI.
00:04:14Mais où en sommes-nous donc ce soir en France ?
00:04:18L'édito de Mathieu Bocoté.
00:04:21Une heure pour être avec vous ce soir, c'est parti.
00:04:37Ravi de vous retrouver, je vous disais dans un instant, il y a quelques instants,
00:04:42Charlotte est là ce soir, comment va ma belle ?
00:04:45Très bien.
00:04:46Lumineuse et tout, bronzée, en pleine forme, pleine d'énergie.
00:04:49De très jolis boucles d'oreilles.
00:04:51N'est-ce pas ?
00:04:52Magnifique.
00:04:53C'est exceptionnel.
00:04:54C'est un cadeau de Christine, je précise.
00:04:59Gabriel, ravi aussi, comment s'est passé votre été ?
00:05:03Un été excellent.
00:05:04Ah, ça se sent aussi.
00:05:06Magnifique.
00:05:07Jolie vie, souriante et tout.
00:05:09J'ai vu quelques photos de vous, très très jolies.
00:05:12Mon cher Marc, cet été, bronzé aussi.
00:05:15Vous étiez où, en Guadeloupe ou quoi ?
00:05:17Non mais avant j'étais dans une petite voiture, j'essayais de jouer les jeunes.
00:05:20Ah oui c'est vrai, votre voiture est décapotable, vous prenez un petit peu de couleur,
00:05:24vous sillonnez la France, vous arrêtez un peu, un peu n'importe où.
00:05:27J'ai pensé à vous avec ma compagne parce qu'on s'est arrêté à Châteauneuf.
00:05:31Du Pape.
00:05:32Non, de Randon.
00:05:33Et c'est à Châteauneuf-de-Randon qu'est mort votre idole, à savoir Duguay-Clin.
00:05:40Oh, notre Duguay-Clin, je l'aime beaucoup.
00:05:43Il me fait pleurer, son parcours me fait pleurer.
00:05:46Vous avez passé un bel été, en tout cas ça sent.
00:05:48Elle est où votre pochette ?
00:05:49Ah pardon, elle a glissé.
00:05:50Il faut que je demande à Mathieu.
00:05:52Mathieu n'a pas encore tout expliqué.
00:05:54Alors Mathieu, notre héros international, comment ça va ?
00:05:59Ça va très bien.
00:06:00J'ai l'humeur constante et joyeuse comme je le disais.
00:06:03Comment s'est passé votre été ?
00:06:04Il était très bien.
00:06:05Il était québécois.
00:06:06Moi, j'ai bien aimé franchement.
00:06:08Pas que québécois.
00:06:09Crétois aussi, mais québécois surtout.
00:06:11Ah, quelle jolie cravate.
00:06:12Merci, merci.
00:06:13Qui l'a choisi ?
00:06:14C'est un cadeau de la part de gens qui aimaient bien.
00:06:17Vers la fin de la saison, on m'a offert cela.
00:06:20J'en étais très heureux.
00:06:21Très, très, très joli.
00:06:22Très, très joli.
00:06:23Ce petit costumant-là vous va ravir.
00:06:25Merci, merci.
00:06:26Quand il y en a pour l'heure.
00:06:31L'heure est grave.
00:06:33L'arrestation du patron de la messagerie Télégramme ce week-end au Bourget
00:06:38a rappelé que la question de la liberté d'expression
00:06:42avait été au cœur de l'été 2024.
00:06:46Les débats autour d'Elon Musk,
00:06:48sur sa participation aux élections américaines,
00:06:51le rôle du réseau social X dans les émeutes britanniques,
00:06:55la fermeture des contestations,
00:06:56on l'a vu, d'influenceurs de droite ici en France,
00:06:58ces jours-ci.
00:07:00Notre démocratie, Mathieu Beaucoupté,
00:07:02cache-t-elle un régime autoritaire ?
00:07:05Pourquoi parler d'un été noir de la liberté d'expression ?
00:07:09Alors, la question que vous posez,
00:07:11est-ce que notre démocratie cache un régime autoritaire ?
00:07:13Je crois que c'est la question
00:07:14que nous allons tous nous poser de plus en plus.
00:07:17C'est une démocratie de façade que nous connaissons de plus en plus.
00:07:20C'est une démocratie qui...
00:07:22Enfin, ce sont de vieux habits.
00:07:24Ce sont de beaux habits,
00:07:25mais qui cachent une réalité qui est tout autre aujourd'hui.
00:07:27Une volonté de resserrer toujours
00:07:29les paramètres de la liberté d'expression.
00:07:31On nomme aujourd'hui démocratie
00:07:33ce qui est en fait une tentation totalitaire partout en Occident.
00:07:36Premier élément, mais on en nommera plusieurs,
00:07:38effectivement, l'arrestation de Pavel Dourov
00:07:40il y a quelques jours à Paris.
00:07:43Je note une chose,
00:07:44il est associé au réseau Telegram.
00:07:46C'en est le fondateur.
00:07:47Et on va comprendre,
00:07:48il y a toute une espèce de diabolisation de Telegram
00:07:50depuis quelques jours.
00:07:51Mais rappelons les éléments.
00:07:52Réseau fondé en 2013,
00:07:54c'est le réseau...
00:07:55En fait, c'est la messagerie la plus cryptée.
00:07:57C'est la messagerie la plus protégée.
00:08:00C'est la messagerie qui assure
00:08:01la plus grande confidentialité à vos échanges.
00:08:05Ce pourquoi, soit dit en passant,
00:08:06la grande majorité de la classe politique utilise Telegram.
00:08:09Si vous envoyez un texto à un politique
00:08:11qui a un SMS,
00:08:12la plus grande chance c'est qu'il vous réponde par Telegram
00:08:14en disant sur Telegram on a plus de sécurité.
00:08:16Je note cela
00:08:17et ça fait en sorte que plusieurs aujourd'hui
00:08:19j'attends le moment où ils vont dénoncer Dourov
00:08:21en disant c'est terrible Telegram,
00:08:22bien que je l'utilise personnellement.
00:08:24Il y a quelque chose d'un peu amusant dans ce récit.
00:08:26Quoi qu'il en soit,
00:08:27pour cette messagerie,
00:08:28il avait déjà eu de graves soucis en Russie
00:08:31et on se demandait même si Vladimir Poutine
00:08:35et le régime russe allaient finir par l'enfermer,
00:08:38par l'emprisonner,
00:08:39par le condamner d'une manière ou de l'autre.
00:08:41Ils n'avaient pas osé.
00:08:43En Russie, on n'avait pas osé l'arrêter,
00:08:45on n'avait pas osé le mettre en prison.
00:08:47D'ailleurs, il s'est sauvé à Dubaï,
00:08:48entre-temps sauvé, le terme n'était peut-être pas le bon,
00:08:50mais il mène ses opérations à partir de Dubaï aujourd'hui
00:08:52et c'est en France, hélas,
00:08:54c'est dans l'Union Européenne, hélas,
00:08:54c'est dans le monde occidental, hélas,
00:08:56qu'on appelle de temps en temps le monde libre
00:08:59qui a été arrêté il y a quelques jours.
00:09:02Quelles sont les raisons données pour cette arrestation?
00:09:05Tout demeure nibuleux pour l'instant,
00:09:07mais on a quand même certains mots qui ont été lancés
00:09:10pour nous alerter,
00:09:11pour nous faire comprendre
00:09:12que c'est un très méchant qu'on a arrêté.
00:09:14On a dit « télégramme, pédocriminalité,
00:09:17terrorisme, trafic de drogue »
00:09:20et là on met tout ça dans la même phrase,
00:09:21on se dit effectivement,
00:09:22s'il est coupable de tout cela,
00:09:23arrêtons-le au plus vite.
00:09:25Nous nous réclamons tous de la lutte
00:09:27contre la pédocriminalité,
00:09:28contre le terrorisme,
00:09:29contre le trafic de drogue.
00:09:30Mais quand on regarde un peu plus précisément
00:09:32ce dont il est question depuis 48 heures environ,
00:09:36on comprend qu'on ne l'accuse aucunement
00:09:38d'être responsable de pédocriminalité,
00:09:40de trafic de drogue ou de terrorisme.
00:09:42On dit que son réseau s'en fait sa messagerie
00:09:45parce qu'il refuse de la modérer
00:09:47comme on l'exige aujourd'hui,
00:09:48parce qu'il refuse de contrôler les conversations,
00:09:51de censurer tel ou tel contenu,
00:09:52se rendrait complice indirectement
00:09:55de ces crimes mentionnés.
00:09:57Donc parce que sa messagerie
00:09:59laisserait passer des messages,
00:10:01laisserait passer des conversations,
00:10:02des échanges sur ce registre,
00:10:04eh bien il serait aujourd'hui nécessaire
00:10:06d'en finir avec lui.
00:10:08C'est ce qu'on entend globalement comme récit.
00:10:10Mais ce qu'on voit surtout se dessiner en même temps,
00:10:13c'est une question fondamentale,
00:10:15c'est que nous sommes devant une messagerie
00:10:17qui pour l'instant,
00:10:18on parlera d'un réseau social
00:10:19dans un instant Twitter,
00:10:20se dérobe pour l'instant
00:10:22au discours public dominant.
00:10:24On est dans une époque
00:10:25où l'oligarchie veut contrôler les réseaux sociaux.
00:10:27L'oligarchie a eu peur depuis quelques années
00:10:30devant ces réseaux sociaux
00:10:31où une parole non autorisée par les puissants,
00:10:34non autorisée par l'idéologie dominante,
00:10:37non autorisée par la gauche morale,
00:10:39cette parole non autorisée
00:10:41s'exprimait sur les réseaux sociaux,
00:10:43s'exprimait sur ces messagers
00:10:45qui permettaient de rejoindre beaucoup de gens.
00:10:47Donc l'heure est venue
00:10:49pour une partie de cette oligarchie
00:10:50de ramener à l'ordre
00:10:52ceux qui refusent de s'y soumettre.
00:10:54Dans le cas présent,
00:10:55des conversations qui sont cryptées,
00:10:57qu'on ne peut pas encadrer intégralement,
00:10:59qu'on ne peut pas soumettre,
00:11:00eh bien là, il fallait punir Douroff.
00:11:02Je note, soit dit en passant,
00:11:03que les gens de Télégramme répondent,
00:11:05puisque la controverse a monté,
00:11:06ils disent « Non, non, mais si l'État,
00:11:08si les autorités nous disent
00:11:09qu'il y a un contenu problématique
00:11:11sur, on le disait, drogue, pédocriminalité, terrorisme,
00:11:14eh bien on accepte de coopérer avec les autorités.
00:11:15On accepte.
00:11:16Ce qu'on n'accepte pas,
00:11:17c'est la surveillance intégrale des conversations.
00:11:19C'est autre chose.
00:11:20Et j'ai l'impression qu'en ce moment,
00:11:21comme trop souvent,
00:11:22on prend prétexte de très nobles causes,
00:11:24la lutte contre ces réalités que j'ai mentionnées,
00:11:26pour dans les faits mater un lieu de débat,
00:11:29un lieu d'expression
00:11:30qui ne se soumet pas à l'idéologie dominante.
00:11:33Puis-je me permettre de noter au passage
00:11:35que lorsque, sur certains réseaux sociaux,
00:11:37on vous menace de mort,
00:11:39le réseau social n'est pas fermé.
00:11:40Les comptes ne sont pas pour autant fermés.
00:11:42Les gens ne sont pas arrêtés.
00:11:44Vous avez tout à fait raison.
00:11:45Je ferme ma jolie parenthèse.
00:11:46Ce n'est pas qu'une parenthèse,
00:11:47c'est un rappel absolument nécessaire.
00:11:49Autre chose à dire là-dedans,
00:11:50Emmanuel Macron a dû intervenir.
00:11:52On vous l'aurait noté il y a quelques minutes.
00:11:53On va monter son tweet.
00:11:54Vous permettez ?
00:11:55Regardons son tweet.
00:11:56Il est intéressant.
00:11:57« Je lis ici, dit le Président de la République,
00:11:59de fausses informations concernant la France
00:12:01suite à l'arrestation de Pavel Duroff.
00:12:03La France est plus que jamais, plus que tout, pardon,
00:12:05attachée à la liberté d'expression et de communication,
00:12:08à l'innovation et à l'esprit d'entreprise.
00:12:09Elle le restera.
00:12:11Dans un état de droit sur les réseaux sociaux
00:12:13comme dans la vie réelle,
00:12:14les libertés sont exercées
00:12:16dans un cadre établi par la loi
00:12:18pour protéger les citoyens
00:12:20et respecter leurs droits fondamentaux.
00:12:22C'est à la justice en totale indépendance
00:12:25qu'il revient de faire respecter la loi.
00:12:26L'arrestation du président de Télégramme
00:12:28sur le territoire français
00:12:29a lieu dans le cadre d'une enquête judiciaire en cours.
00:12:32Ce n'étant rien une décision politique,
00:12:34il en revient au juge de statuer.
00:12:37Vous remarquez quelque chose ?
00:12:38Car nous savons qu'aujourd'hui,
00:12:39la justice n'est d'aucune manière politique.
00:12:41Rassurons-nous, la justice est strictement justice
00:12:44et n'a pas de biais idéologique,
00:12:45n'a pas de biais politique,
00:12:47n'a pas de programme.
00:12:48C'est comme le Conseil d'État,
00:12:49c'est comme le Conseil constitutionnel.
00:12:50On peut leur faire confiance en toutes circonstances.
00:12:53Je note, soit dit en passant,
00:12:55que cette offensive,
00:12:56parce que c'est de ça dont on doit parler,
00:12:57contre les réseaux sociaux,
00:12:58contre la liberté de parole dans l'univers numérique,
00:13:01elle est partout présente aujourd'hui.
00:13:03On parle de la France attachée à la liberté d'expression
00:13:05mais dans les faits de l'Union européenne
00:13:07avec le fameux acte sur les médias numériques,
00:13:10l'encadrement des médias porté par Thierry Breton,
00:13:12aujourd'hui propose une législation
00:13:14particulièrement contraignante,
00:13:16plus contraignante que partout ailleurs
00:13:18dans le monde occidental
00:13:19qui, dans les faits, dans les faits,
00:13:21correspond au rétablissement de la censure.
00:13:23On s'en souvenait, soit dit en passant,
00:13:24il y a quelques mois,
00:13:25quand il y a eu l'acte européen sur les médias,
00:13:27le numérique,
00:13:28qu'est-ce que vous entendez ?
00:13:29Qu'est-ce que vous voulez censurer ?
00:13:30On nous disait les propos haineux,
00:13:31comme d'habitude,
00:13:32qu'est-ce qu'on entend par propos haineux ?
00:13:33La désinformation,
00:13:34mais surtout il y avait un truc,
00:13:34l'appel au soulèvement,
00:13:36l'appel au soulèvement,
00:13:37qu'est-ce qu'on entendait par là ?
00:13:38On commence à comprendre
00:13:39ce qu'on entend par appel au soulèvement,
00:13:40c'est la critique de la classe dirigeante,
00:13:42c'est la critique de l'idéologie dominante,
00:13:44ce pourquoi on a tant parlé aussi cet été d'Elon Musk.
00:13:48Le véritable appel au soulèvement,
00:13:50on passe outre.
00:13:51On en a beaucoup parlé effectivement
00:13:53d'Elon Musk ces dernières semaines,
00:13:55qu'est-ce qu'on lui reprochait précisément ?
00:13:57On lui reprochait des choses en Grande-Bretagne,
00:14:00aux États-Unis,
00:14:01mais aussi dans l'Union européenne.
00:14:02En Grande-Bretagne, on le sait,
00:14:03il y a eu des émeutes anti-immigration
00:14:05au mois d'août pour l'essentiel,
00:14:07fin juillet, début août.
00:14:08Et là, comment comprendre ces émeutes anti-immigration,
00:14:11contre l'immigration massive ?
00:14:13Comment les comprendre ?
00:14:14Si vous écoutez le récit dominant
00:14:16dans les médias mainstream,
00:14:18c'était manifestation raciste d'extrême droite
00:14:21au Royaume-Uni.
00:14:23C'est tout, c'est fini, c'est réglé.
00:14:25D'ailleurs, et là c'est intéressant,
00:14:27on parlait, parce que derrière ça
00:14:28il y a évidemment une histoire tragique,
00:14:30un homme qui est un fils d'immigrant rouandais
00:14:35en Grande-Bretagne,
00:14:37qui a massacré trois jeunes filles
00:14:40et qui en a blessé d'autres.
00:14:41Ça nous était présenté,
00:14:42mais parce qu'il était né en Grande-Bretagne,
00:14:43on nous le présentait dans les médias mainstream
00:14:45comme un enfant du pays de Galles.
00:14:47Bon, donc un Gallois comme un autre.
00:14:49Donc ce Gallois comme un autre,
00:14:50quoi qu'il en soit,
00:14:51pour les Britanniques,
00:14:52c'était une manifestation de plus
00:14:54du lien entre insécurité et immigration.
00:14:56Dans un pays, ne l'oublions pas,
00:14:58on a reconnu en 2018 le scandale de Telford.
00:15:01Le scandale de Telford,
00:15:02c'est ce scandale où on a découvert
00:15:03l'existence de réseaux de pédocriminalité,
00:15:06des gangs pakistanais, dans ce cas-là,
00:15:08qui organisaient l'esclavage sexuel
00:15:10de jeunes Britanniques de la classe ouvrière.
00:15:12Et c'est des gangs,
00:15:13on était au courant depuis longtemps
00:15:14de l'existence de ces gangs,
00:15:15notamment de ce qui se passait à Telford,
00:15:17et on le censurait,
00:15:19et les services sociaux et la police
00:15:20n'en parlaient pas pour cause de
00:15:22« on ne veut pas se faire traiter de raciste ».
00:15:24Donc là, soulèvement au Royaume-Uni,
00:15:26et qu'est-ce qu'on voit ?
00:15:27Il y a plusieurs personnes,
00:15:28et soulèvement est très condamnable
00:15:30dans toutes formes de violences,
00:15:31c'est toujours condamnable, rappelons-le.
00:15:33Mais il y a une douleur,
00:15:34une détresse populaire
00:15:35qui s'exprimait à ce moment-là.
00:15:36Qu'est-ce qu'on a vu ?
00:15:37Twitter, X, a été le lieu d'expression
00:15:40de cette critique.
00:15:41Les réseaux sociaux, c'est ça par contre
00:15:43où on contournait la parole publique,
00:15:45officielle.
00:15:46Que s'est-il passé ?
00:15:47Dans la classe politique britannique,
00:15:49plusieurs ont dit « il faut en finir avec Twitter »
00:15:52parce que peut s'exprimer là
00:15:54un point de vue divergent,
00:15:55un point de vue divergent
00:15:56qui ne reprend pas le récit
00:15:57des émeutes d'extrême-droite,
00:15:58racistes, des britanniques,
00:15:59blancs et bornés.
00:16:00Un autre récit s'exprimait,
00:16:02ce récit était condamnable.
00:16:03Et ce qu'on a vu,
00:16:04c'était quand même lunaire.
00:16:05On a vu une radicalisation
00:16:08des lois sur la liberté d'expression
00:16:09ou des lois de censure.
00:16:10Si, par exemple,
00:16:11certaines personnes faisaient
00:16:12un retweet de contenu jugé litigieux,
00:16:15ils pouvaient se retrouver en prison.
00:16:16Vous pouvez être condamné par les tribunaux
00:16:19pour certains retweets,
00:16:20des retweets de photos
00:16:21sur Facebook ou sur Twitter.
00:16:22C'est quand même original comme idée.
00:16:24J'ajoute une chose, soit dit en passant,
00:16:26le gouvernement britannique
00:16:27s'est rangé parce qu'il y avait
00:16:28presque des luttes de milices.
00:16:29Il y avait une population en révolte,
00:16:30il y avait des milices islamistes.
00:16:32Je note que le gouvernement
00:16:33s'est rangé du côté
00:16:34des milices islamistes
00:16:35à certains moments
00:16:36et a aussi dit, ne l'oublions pas,
00:16:37qu'il fallait libérer
00:16:38des places de prison
00:16:39des gens qui étaient
00:16:40des condamnés de droits communs
00:16:41pour faire de la place
00:16:42pour les émeutiers rendus coupables,
00:16:43qui étaient coupables
00:16:44de délit d'opinion.
00:16:45Donc, on comprend bien
00:16:46que Twitter X était condamné,
00:16:48Elon Musk était condamné.
00:16:49Pourquoi là-dedans?
00:16:51parce qu'il rendait possible
00:16:52par son réseau social
00:16:53l'expression d'un point de vue
00:16:54qui sortait des paramètres
00:16:56de l'idéologie dominante.
00:16:58Musk, USA maintenant.
00:17:00On le sait, il y a la séquence
00:17:01avec Donald Trump.
00:17:02Une séquence étonnante.
00:17:03Quand on raconte
00:17:04l'histoire de l'été américain,
00:17:05on a complètement effacé,
00:17:07comme si ça n'existait plus,
00:17:08la tentative d'assassinat
00:17:09contre Trump.
00:17:10Ça ne compte plus,
00:17:11ça ne cadre pas
00:17:12avec le récit nécessaire.
00:17:13Donc, on dégage ça
00:17:14et Trump s'est mêlé de la campagne.
00:17:16Il s'en est mêlé comment?
00:17:17En acceptant, en proposant
00:17:18un débat, un échange,
00:17:19une conversation à Donald Trump.
00:17:21Musk.
00:17:22Pardonnez-moi, Elon Musk.
00:17:23Musk proposait à Trump.
00:17:24On a bien compris.
00:17:25Et qu'est-ce qu'on voit
00:17:26au même moment?
00:17:27Thierry Breton,
00:17:28le commissaire Breton,
00:17:29devrait-on l'appeler?
00:17:30Je crois que c'est le titre
00:17:31qui lui convient.
00:17:32Le commissaire Breton
00:17:33a menacé de sanctionner
00:17:35X, Twitter, Musk,
00:17:38parce que cette conversation,
00:17:40selon lui, sortait des paramètres
00:17:42de la liberté d'expression
00:17:44telle qu'on l'entend aujourd'hui.
00:17:45On pourrait y voir
00:17:46une ingérence indéniable
00:17:49du pouvoir européen
00:17:50dans le système électoral,
00:17:51dans le processus électoral américain.
00:17:53Démontrée d'ailleurs
00:17:54à la différence d'autres ingérences
00:17:55dont on nous parle souvent.
00:17:56Mais celle-là ne choque personne.
00:17:58Aux États-Unis,
00:17:59toujours, ce n'est pas un détail,
00:18:01Tim Walz, vous savez,
00:18:02le nouveau candidat
00:18:03à la vice-présidence de Kamala Harris.
00:18:04Une déclaration de Tim Walz
00:18:05est ressortie.
00:18:06Elle date de 2022
00:18:07où il disait, mot pour mot,
00:18:09la liberté d'expression
00:18:10ne recouvre pas le droit
00:18:11à la désinformation
00:18:12et aux propos haineux.
00:18:14Quand on regarde ce qu'on entend
00:18:15par désinformation
00:18:16et propos haineux aujourd'hui,
00:18:16si vous décidez de porter
00:18:17un T-shirt, par exemple,
00:18:18en disant
00:18:19« JK Rowling a raison »,
00:18:21ça peut être considéré
00:18:22comme un propos haineux.
00:18:23Si vous contestez
00:18:24un récit dominant,
00:18:25notre, par exemple,
00:18:26sur la gestion de la crise COVID
00:18:27ou sur la question de l'insécurité
00:18:28en Grande-Bretagne,
00:18:29était-ce un Galois comme les autres
00:18:30qui a massacré les enfants,
00:18:31ça peut rentrer
00:18:32dans la désinformation.
00:18:33Donc, même aux États-Unis,
00:18:34qui est un pays
00:18:35qui a sacralisé
00:18:36sa liberté d'expression,
00:18:37on voit la tentation
00:18:38de la resserrer aujourd'hui.
00:18:40Et ne soyons pas surpris.
00:18:42Madame von der Leyen,
00:18:43il y a une oligarchie aujourd'hui
00:18:45présente dans le monde occidental
00:18:46qui, je ne dirais pas
00:18:47qu'elle n'a pas un projet cohérent,
00:18:48mais elle a
00:18:49des préférences collectives.
00:18:50Madame von der Leyen,
00:18:51à Davos,
00:18:52janvier 2024,
00:18:53cette année,
00:18:54à Davos,
00:18:55nous dit
00:18:56que la priorité
00:18:57des priorités aujourd'hui,
00:18:59c'est la lutte
00:19:00contre la désinformation
00:19:01et la mésinformation.
00:19:02Plus important
00:19:03que la question climatique,
00:19:04plus important
00:19:05que les conflits sociaux,
00:19:06plus important
00:19:07que l'immigration,
00:19:08la lutte contre la désinformation
00:19:09et la mésinformation.
00:19:11Autrement dit,
00:19:12la reprise en main
00:19:13du récit public.
00:19:16La reprise en main
00:19:17du discours public autorisé.
00:19:19La nécessité de censurer
00:19:21ceux qui donnent
00:19:22des informations
00:19:23qu'on ne devrait pas entendre
00:19:24parce qu'elles troublent
00:19:25le récit de la diversité heureuse,
00:19:26de la mondialisation heureuse,
00:19:27du vivre ensemble heureux.
00:19:29Et la nécessité,
00:19:30dans le même registre,
00:19:31d'assimiler tous les propos
00:19:33qu'on n'aime pas
00:19:34aux propos haineux,
00:19:35ce qui justifie
00:19:36ensuite leur censure.
00:19:37Pavel Dourav a été arrêté
00:19:38il y a quelques jours.
00:19:39Est-ce qu'Elon Musk
00:19:40sera le prochain...
00:19:41Est-ce que ce sera le prochain,
00:19:42en fait,
00:19:43qu'on arrêtera
00:19:44en lui expliquant que,
00:19:45désolé,
00:19:46vos règles de réseau social,
00:19:48Twitter,
00:19:49ne respectent pas les codes
00:19:50de l'Union européenne
00:19:51ou de la France
00:19:52ou de tel autre pays.
00:19:53Donc, on vous arrête.
00:19:54Est-ce que, finalement,
00:19:55on réserve un traitement
00:19:56de prisonnier politique possible
00:19:57à Elon Musk?
00:19:58Je pose la question,
00:19:59ça a l'air ridicule,
00:20:00mais en Grande-Bretagne,
00:20:01certains ont dit non,
00:20:02il faut le sanctionner.
00:20:03Maintenant,
00:20:04ce n'est pas un homme
00:20:05au-dessus des lois.
00:20:06Est-ce que Elon Musk
00:20:07sera le prochain prisonnier
00:20:08politique d'Occident?
00:20:09La question n'est pas absurde.
00:20:10Vous allez m'énerver,
00:20:11vous savez ça.
00:20:12J'ai plein de questions
00:20:13à vous poser.
00:20:14On a déjà dépassé
00:20:15votre timing.
00:20:16Non, mais sur cette question-là,
00:20:17il faut qu'on en reparle.
00:20:18Ce n'est pas possible.
00:20:19Je vous pose quand même
00:20:20ma dernière question
00:20:21parce que ce débat
00:20:22touche aussi la France.
00:20:23Bien sûr.
00:20:24Et on parle beaucoup,
00:20:25depuis quelques jours,
00:20:26de la fermeture,
00:20:27sur Instagram,
00:20:28de comptes d'influenceurs
00:20:29de droite.
00:20:30Parmi ces comptes,
00:20:31celui d'Alice Cordier,
00:20:32celui de Magazine Frontière,
00:20:33etc.
00:20:34Et ça, c'est majeur.
00:20:35C'est de la censure
00:20:36purement et simplement.
00:20:37Alice Cordier,
00:20:38militante,
00:20:39féministe identitaire,
00:20:40mais elle a fait
00:20:41Le magazine Frontière,
00:20:43un magazine autrefois
00:20:44Livre Noir,
00:20:45aujourd'hui Frontière,
00:20:46qui est un magazine
00:20:47de droite, si on veut,
00:20:48les deux,
00:20:49leurs comptes Instagram
00:20:50disparaissent comme ça.
00:20:51Ça nous rappelle
00:20:52que la philosophie
00:20:53de la liberté d'expression
00:20:54de X n'est pas la même
00:20:55que celle de Meta,
00:20:56donc Meta, Facebook, Instagram.
00:20:57Est-ce qu'on justifie
00:20:58leur exclusion ?
00:20:59Non.
00:21:00C'est une exclusion comme ça.
00:21:01Elle frappe arbitrairement.
00:21:02Elle frappe sans s'expliquer.
00:21:03Et elle correspond,
00:21:04aujourd'hui,
00:21:05vu le poids de ces acteurs,
00:21:06ces géants numériques,
00:21:07elle correspond
00:21:08à une vraie, vraie censure.
00:21:09La censure la plus banale
00:21:09qui soit.
00:21:10La censure de l'opposant
00:21:11politique,
00:21:12la censure du dissident,
00:21:13la censure de celui
00:21:14qui ne pense pas correctement.
00:21:15Alice Cordier disait ce matin,
00:21:16si je ne me trompe pas,
00:21:17dans un entretien,
00:21:18elle dit,
00:21:19apparemment,
00:21:20parce qu'elle a cherché
00:21:21avec d'autres à savoir
00:21:22qu'est-ce qui se cache
00:21:23derrière ça.
00:21:24Marion Maréchal a écrit
00:21:25notamment à la direction
00:21:26de Meta en Europe
00:21:27pour savoir
00:21:28qu'est-ce qui s'est passé
00:21:29avec ça.
00:21:30Là, les informations
00:21:31sont un peu...
00:21:32La direction de Meta dit
00:21:33on vous revient.
00:21:34Mais Alice Cordier dit
00:21:35apparemment,
00:21:36ça vient des États-Unis
00:21:37plutôt que de la France
00:21:38cette censure.
00:21:39Donc, il y a deux possibilités.
00:21:40Soit c'est un mensonge
00:21:41et on se cache derrière
00:21:42la référence américaine.
00:21:43Donc, c'est ce qu'on lui a dit.
00:21:44Soit on se cache derrière
00:21:45la référence américaine
00:21:46pour ne pas assumer
00:21:47ses propres choix.
00:21:48Soit on décide de censurer
00:21:49à la française
00:21:50des adversaires politiques.
00:21:51L'enjeu est toujours le même,
00:21:52c'est le contrôle
00:21:53du récit médiatique.
00:21:54Une chose me semble certaine,
00:21:55c'est qu'un été noir
00:21:56pour la liberté d'expression
00:21:57et la bataille
00:21:58pour les libertés.
00:21:59Le combat pour les libertés
00:22:00est en train de devenir
00:22:01le combat central
00:22:02pour conserver
00:22:03ce qui reste de valable
00:22:04dans notre démocratie libérale
00:22:06qui est aujourd'hui niée
00:22:07en prétendant l'accomplir.
00:22:08J'ai une question subsidiaire.
00:22:11On aurait pu parler des heures
00:22:12mais j'ai une question.
00:22:13Je ne peux pas continuer
00:22:14sans cette question.
00:22:17Tout le monde regarde
00:22:18sans rien faire.
00:22:19Personne ne peut rien faire.
00:22:20On s'offusque,
00:22:21on crie,
00:22:22on regarde,
00:22:23on s'extase,
00:22:24on a tout ce qu'on veut
00:22:25et tout continue
00:22:26comme si de rien n'était.
00:22:27Premièrement, je vous dirais
00:22:28que je n'ai pas l'impression
00:22:29que tout le monde
00:22:30s'offusque.
00:22:31Moi, je sens à l'extérieur
00:22:32des milieux qui sont
00:22:33attachés à des libertés
00:22:34d'expression.
00:22:35Je trouve un étrange silence.
00:22:36Qui aujourd'hui,
00:22:37dans les grands médias
00:22:38du service public,
00:22:39parle de la censure
00:22:40de frontières
00:22:41ou du compte d'Alice Cordier?
00:22:42Qui considère
00:22:43que c'est une question fondamentale?
00:22:44Qui aujourd'hui nous dit
00:22:45que l'arrestation
00:22:46du propriétaire de Télégramme
00:22:47c'est un geste de censure
00:22:48absolument scandaleux?
00:22:49Ce n'est certainement pas
00:22:50Mme Rousseau,
00:22:51Sandrine Rousseau,
00:22:52je vais la citer.
00:22:53Cette arrestation
00:22:54est une bonne nouvelle
00:22:55pour les droits humains.
00:22:56L'arrestation en France
00:22:57de Pavel Dourov,
00:22:58le PDG de Télégramme,
00:22:59une première mondiale.
00:23:00Je devine qu'elle veut une suite.
00:23:01Donc il faut bien comprendre,
00:23:02très peu de gens finalement
00:23:03dans nos milieux,
00:23:04nos milieux déjà attachés
00:23:05à la liberté d'expression,
00:23:06on en parle.
00:23:07Dès qu'on en sort,
00:23:08il y a un étrange silence
00:23:09autour de tout ça.
00:23:10Ce qui fait que lorsqu'on dit
00:23:11que les libertés sont menacées,
00:23:12plusieurs disent
00:23:13mais qu'est-ce que vous nous dites là?
00:23:14Nos libertés ne sont pas dérangées
00:23:15dans le monde libre.
00:23:16Inquiétez-vous
00:23:17de ce qui se passe ailleurs
00:23:18en Chine, en Russie.
00:23:19Je m'en inquiète aussi.
00:23:20Mais je m'inquiète aussi
00:23:21de ce qui arrive en Occident
00:23:22aujourd'hui
00:23:23et nos libertés régressent
00:23:24aujourd'hui ici.
00:23:25Que faire?
00:23:26C'est une question
00:23:27que je laisse en suspens
00:23:28mais il faudra qu'on y réponde.
00:23:29Que faire face à tout ça?
00:23:31Samedi matin,
00:23:32la synagogue de la Grande Motte
00:23:33dans les Rois a été incendiée.
00:23:34Vous allez voir sur les images
00:23:36le maire sur place
00:23:37qui est en train de faire
00:23:39tenir un discours en ce moment
00:23:41alors qu'il y a un rassemblement
00:23:43devant la synagogue
00:23:44en ce moment même.
00:23:45Le suspect algérien
00:23:47en situation régulière
00:23:48arrivé sur le sol français
00:23:49en 2018
00:23:50est déjà connu
00:23:51pour des faits délictueux.
00:23:54Usage stupéfiant,
00:23:55délit routier.
00:23:56On a appris aujourd'hui
00:23:57par Gérald Darmanin
00:23:58que l'homme
00:23:59au moment de l'incendie
00:24:00attendait les gens
00:24:01à la sortie de la synagogue
00:24:02armé d'une hache,
00:24:03Gabrielle Cluzel.
00:24:04Ce jour de Shabbat,
00:24:05le monde politique
00:24:07a fait part de son indignation
00:24:09mais beaucoup sont restés
00:24:10très évasifs
00:24:11n'évoquant pas l'accusé
00:24:13préférant s'en tenir
00:24:15à des généralités d'usage.
00:24:17Pourquoi?
00:24:18Oui, alors on remarquera
00:24:19en préambule
00:24:20qu'il y avait une hache
00:24:21donc la solution de supprimer
00:24:22les couteaux
00:24:23puisque apparemment en Allemagne
00:24:25c'est le sujet qui monte.
00:24:27Il faudra aussi supprimer les haches.
00:24:28On voit bien que l'outil
00:24:29n'est pas vraiment le sujet.
00:24:31Oui, alors moi
00:24:32j'ai été très frappée.
00:24:34Il faut quand même rappeler
00:24:35que c'est un drame absolu
00:24:36qui a été évité.
00:24:37Je reprends l'expression
00:24:39de Gabriel Attal
00:24:40et il y a vraiment deux grains de sable
00:24:41qui ont évité ce drame.
00:24:42C'est l'intervention très rapide
00:24:43des gendarmes
00:24:44sur le lieu de l'incendie
00:24:45et puis le fait que pour l'été
00:24:47l'office avait été retardé
00:24:48ce que ne savait sans doute pas
00:24:50le terroriste.
00:24:51Mais c'était le jour de Shabbat
00:24:52donc vraiment il avait visiblement
00:24:54l'intention de tuer.
00:24:55Alors on voit sur les vidéos
00:24:57de surveillance
00:24:58qu'il avait un keffieh
00:25:00et un drapeau palestinien
00:25:02autour de la taille.
00:25:03Donc ses motivations sont très claires.
00:25:05Vous vous parlez Gabriel
00:25:07de dénigratie.
00:25:09Qu'est-ce que vous entendez par là ?
00:25:10On marque une pause.
00:25:11On revient tout de suite
00:25:12avec Gabriel si on se suit.
00:25:19Retour sur le plateau de Face à l'Info
00:25:20avec Gabriel Cluzel.
00:25:21On parlait de cet attentat
00:25:23contre la synagogue
00:25:25et vous parliez de dénigratie.
00:25:27Dites-nous tout.
00:25:28Oui parce que ces motivations
00:25:30donc ces motivations de l'individu
00:25:32qui s'attaquait à cette synagogue
00:25:33elle se voit comme le nez au milieu
00:25:35de la figure.
00:25:36Il l'a lui-même signé
00:25:37par son accoutrement
00:25:38au moment de son action.
00:25:39Et bien certains le nient.
00:25:41Ce n'est plus la démocratie.
00:25:42Vous savez le gouvernement du peuple
00:25:44des mots sans grec.
00:25:45Et bien c'est la dénigratie
00:25:47qui vient du latin dénégaré, nier,
00:25:49nier fortement, refuser.
00:25:51Il faut dire que ce déni
00:25:52il a deux natures.
00:25:53Il est de deux natures.
00:25:54Il y a un déni idéologique
00:25:55parce qu'il faudrait revenir
00:25:57sur une grille de lecture complète.
00:25:59C'est un logiciel
00:26:00qu'il faudrait changer.
00:26:01Et je pense que pour certains
00:26:03détruire ce jeu de mikado,
00:26:05ce château de cartes qui s'effondrerait
00:26:06ce serait...
00:26:07C'est inconcevable.
00:26:08Et puis c'est un déni stratégique
00:26:11parce que la gauche détient
00:26:13la gauche sur le sens large
00:26:14détient un magistère moral,
00:26:16politique, intellectuel
00:26:19et elle serait obligée
00:26:21de le dédiquer.
00:26:22Et ça, évidemment,
00:26:23c'est inconcevable également.
00:26:25Et on constate que ce déni
00:26:27existe aussi bien au gouvernement
00:26:30que chez la France insoumise.
00:26:32Ça leur fait un point commun.
00:26:34En quoi cet acte de la synagogue,
00:26:36cet attentat,
00:26:37est-il une illustration
00:26:38éclatante de ce déni
00:26:39que vous dénoncez ?
00:26:40Chez les filles,
00:26:41si on fait les Jeux Olympiques
00:26:43du déni,
00:26:44c'est vraiment la médaille d'or.
00:26:45On a Raphaël Arnault,
00:26:47vous savez,
00:26:48le tristement célèbre député
00:26:49Raphaël Arnault,
00:26:50qui sur X,
00:26:51alors lui, il l'a tout de suite vu,
00:26:52il a dit que c'était
00:26:53l'œuvre de groupes suprémacistes.
00:26:56Vous savez,
00:26:57les groupes suprémacistes,
00:26:59si vous cherchez sur Wikipédia,
00:27:00il y en a qui appellent Wikipédia
00:27:02mais qui sont très renseignés
00:27:03sur l'extrême droite,
00:27:04ils expliquent que le suprémacisme,
00:27:05c'est donc né
00:27:07de l'extrême droite identitaire.
00:27:09Donc c'est l'extrême droite.
00:27:11Lui, il l'a tout de suite vu,
00:27:12c'était l'extrême droite.
00:27:13L'attaque contre la synagogue.
00:27:14Voilà, il a dit,
00:27:15il y a vu l'œuvre
00:27:17de groupes suprémacistes.
00:27:18Alors, il n'a pas rajouté d'extrême droite,
00:27:19mais néanmoins,
00:27:20c'est la définition
00:27:21de ces groupes suprémacistes.
00:27:23Alors, c'est vrai que les Algériens
00:27:26en keffier brandissant un drapeau palestinien
00:27:28sont vraiment légion à l'extrême droite,
00:27:30chacun le sait.
00:27:31Alors, pour sa défense,
00:27:32il a sans doute tweeté avant
00:27:34que l'accusé ait été vu
00:27:36sur les vidéos de surveillance,
00:27:37mais néanmoins,
00:27:38il a sauté sur l'hypothèse
00:27:39qui l'intéressait.
00:27:41Quant à Jean-Luc Mélenchon,
00:27:43il parle d'incendie criminel,
00:27:44il parle de liberté de culte,
00:27:46mais il n'a absolument pas remarqué
00:27:48que la personne en question
00:27:50avait le même keffier que Rima Hassan
00:27:52au moment du discours.
00:27:55Vous avez à ses côtés,
00:27:56au moment du discours,
00:27:57pendant l'entre-deux-tours.
00:27:58Et puis, il n'a pas remarqué non plus
00:27:59un autre point commun,
00:28:01en plus des vêtements,
00:28:02entre Rima Hassan,
00:28:03dans le député européen à l'FI,
00:28:04et cet individu,
00:28:06c'est qu'ils ont une vision commune,
00:28:09cette hybridation, semble-t-il,
00:28:11entre deux combats
00:28:13qui, pour eux,
00:28:14c'est-à-dire confondre
00:28:16et mettre dans la même haine
00:28:19le colon israélien en Palestine
00:28:22et le colon français en Algérie.
00:28:25Donc, vous voyez,
00:28:26ça leur fait, là aussi,
00:28:27un deuxième point commun.
00:28:29Mais du côté du camp macroniste,
00:28:31ce n'est pas tellement mieux.
00:28:33Vous voyez,
00:28:34le président de la République,
00:28:36il s'est indigné,
00:28:37on ne peut pas dire le contraire.
00:28:39Il a dit que la lutte contre l'anxieté,
00:28:41le sémitisme,
00:28:42était un combat de chaque instance,
00:28:44celui de la Nation unie.
00:28:45Je rappelle quand même
00:28:46qu'il n'était pas allé à la manifestation
00:28:47contre l'antisémitisme.
00:28:48Il a adressé toutes ses pensées.
00:28:50Vous connaissez les paroles qu'ont venues.
00:28:52Sauf qu'il n'a rien dit de cet antisémitisme.
00:28:54On a l'impression qu'il est tombé de la lune.
00:28:56Et...
00:28:57Mais non, quand même.
00:28:58Et vous vous souvenez
00:28:59que le 6 juin dernier,
00:29:00déjà, sur France 2,
00:29:01il avait dit
00:29:02que les actes antisémites
00:29:03avaient augmenté
00:29:04de façon inexplicable,
00:29:06inexcusable et inacceptable.
00:29:09Alors, inexplicable, vraiment ?
00:29:11Mais s'il lui faut un dessin,
00:29:13il suit...
00:29:14Enfin, il y a une photo,
00:29:15à défaut de dessin,
00:29:16il peut regarder la vidéosurveillance
00:29:18pour la synagogue de la Grande Motte.
00:29:19Ça lui donnera un élément d'explication.
00:29:22Et Gabriel Attal fait chorus, lui aussi.
00:29:24Alors, il évoque quand même,
00:29:26comment dire, un climat,
00:29:28beaucoup de confusions
00:29:29qui sont générées par certains,
00:29:30qui conduisent à alimenter une haine des Juifs.
00:29:32Mais qui sont ces certains ?
00:29:34Il ne dit pas.
00:29:35Et on se souvient
00:29:37que le 13 novembre dernier,
00:29:38déjà, Yael Brun-Pivet,
00:29:39qui, elle, pour le coup,
00:29:40avait initié la manifestation.
00:29:42On lui avait demandé, sur Europe 1,
00:29:44je crois que c'était Sonia Mabry,
00:29:45qu'elle avait dit
00:29:46quel est le carburant de l'antisémitisme.
00:29:48Et elle avait dit, je ne sais pas.
00:29:50Elle ne savait pas.
00:29:51Donc, d'ailleurs,
00:29:52à quoi servait de manifester
00:29:53si on ne sait pas
00:29:54quel est l'ennemi,
00:29:56quel est l'ennemi identifié ?
00:29:58C'est une manifestation
00:29:59qui ressemblait, vous savez,
00:30:00à ces marceaux blanches.
00:30:01On marche pour les enfants
00:30:02qui ont été assassinés,
00:30:03mais on ne sait pas qui est l'assassin.
00:30:04Voilà, c'est un peu cathartique.
00:30:05Et dans les médias,
00:30:07quelle forme prend ce déni ?
00:30:10Alors, là, c'est très particulier
00:30:12parce que ce n'est plus de la dénicratie.
00:30:14Je rejoins un peu l'éditorial de Mathieu.
00:30:16C'est de la dénictature.
00:30:18J'en veux, pour exemple,
00:30:19l'éditorial de ce matin
00:30:21sur France Inter.
00:30:22C'était la rentrée.
00:30:23On imagine qu'ils avaient choisi
00:30:24avec soin leurs invités.
00:30:26Alors, ils ont choisi d'inviter un écrivain,
00:30:29militant, d'extrême-gauche, pléonasme,
00:30:32Aurélien Bélanger,
00:30:34pour évoquer, je vous le donne en mille,
00:30:36donc nous sommes à deux jours de cet attentat,
00:30:38l'islamophobie.
00:30:40Alors, il explique que l'islamophobie
00:30:42est extrêmement forte dans la société française,
00:30:45qu'elle la travaille,
00:30:46que la société française est malade de cette islamophobie.
00:30:50La société française, c'est très englobant.
00:30:52Donc, vous vous souvenez quand même
00:30:54que ce qui a valu le drame Samuel Paty,
00:30:58ce qui a fait que Samuel Paty a été assassiné,
00:31:00c'est une accusation d'islamophobie.
00:31:01Charlie Hebdo, c'est une accusation d'islamophobie.
00:31:04Donc, accuser la société française...
00:31:07L'étiquette islamophobie pour mieux accuser.
00:31:09Exactement.
00:31:09Accuser la société française d'être islamophobe,
00:31:11c'est lui mettre une cible dans le dos,
00:31:14dans son ensemble.
00:31:15Donc, c'est assez étonnant de la part d'une chaîne publique.
00:31:18Donc, la société française finance une chaîne publique
00:31:22qui invite quelqu'un qui va lui mettre une cible dans le dos.
00:31:28Et alors, il rajoute,
00:31:29ça c'est pour la cerise sur le gâteau,
00:31:31que cette islamophobie est présente sur certains plateaux,
00:31:34sur certaines chaînes de télévision volontairement attisées.
00:31:37Quelque chose me dit qu'il ne parle pas de France 2,
00:31:39mais voilà, chacun jugera.
00:31:43Alors, ce monsieur dit même que la laïcité
00:31:46est une arme contre l'islam.
00:31:48Alors, le mot arme, c'est très fort,
00:31:50et puis c'est contraire à la réalité historique.
00:31:52On sait que la laïcité, en 1905,
00:31:55ce sont les congrégations religieuses,
00:31:57notamment la religion catholique,
00:31:59qui a été durement attaquée par l'islam.
00:32:02Et l'islam aujourd'hui n'est certainement pas attaqué
00:32:05de la même façon que l'a été à l'époque la religion catholique.
00:32:09Mais vous savez, cette islamophobie,
00:32:11c'est en fait le barbelé,
00:32:13pourquoi je parle de déni dictature,
00:32:16c'est le barbelé qu'il y a autour du déni.
00:32:18Parce que si vous allez à l'encontre de ce déni,
00:32:21si vous vous posez des questions qui fâchent,
00:32:26si, par exemple, vous vous dites en Algérie,
00:32:32quel est le climat qui règne à l'endroit d'Israël,
00:32:36pourquoi cette personne qui était en situation régulière,
00:32:39mais qui était connue pour avoir commis un certain nombre de délits,
00:32:43a vu son visa renouvelé ?
00:32:45Puisqu'elle était en situation régulière.
00:32:47En tout cas, on a le droit de se poser la question.
00:32:49Est-ce que son visa a été renivelé malgré ses délits commis ?
00:32:53On devrait avoir le droit de poser ainsi un certain nombre de questions,
00:32:57mais on n'a pas le droit parce qu'aussitôt,
00:33:00il y a le garde-sûr, si vous voulez,
00:33:02l'islamophobie qui vous frôle les mollets
00:33:06et donc vous n'avez pas le droit d'aller plus avant.
00:33:09Et puis, évidemment, le déni du côté du gouvernement
00:33:12est lié au barrage républicain des dernières élections.
00:33:18Lui, c'est un déni qui est plus stratégique,
00:33:22quand il est très idéologique du côté de l'FI,
00:33:25lui, il est plus stratégique,
00:33:25mais il est impossible, évidemment,
00:33:27de désigner les vrais promoteurs de l'antisémitisme en France
00:33:31dans la mesure où vous vous êtes alliés
00:33:34en faisant croire que le diable, c'était l'extrême droite,
00:33:38l'antisémitisme, c'était l'extrême droite, comme eux.
00:33:41On le prétendait au début de ce barrage républicain.
00:33:44Le barrage républicain a été retourné comme une chaussette.
00:33:47Un dernier mot de conclusion.
00:33:49Pourquoi ce déni est-il si bien protégé, pour terminer ?
00:33:54Parce que ce déni, encore une fois,
00:33:56c'est le manteau de Noé
00:34:00des lâchetés de nos gouvernants depuis des dizaines d'années.
00:34:05Si vous soulevez ce déni, si vous soulevez le voile sur ces lâchetés,
00:34:10nombre de nos politiques seront tous nus,
00:34:13comme dans le conte d'Andersen, vous voyez.
00:34:16Et c'est vrai que c'est pour cela que rien n'est dit à ce sujet.
00:34:21Quand on parle, on utilise l'adjectif « démissionnaire ».
00:34:24Je suis très frappée de voir qu'aujourd'hui,
00:34:26à chaque fois qu'un ministre, un ci-devant-ministre,
00:34:29un ancien ministre intervient, on dit « ministre démissionnaire ».
00:34:32Mais vous savez que ce mot a un sens figuré ?
00:34:35Démissionnaire, dans le sens figuré ?
00:34:37Mais oui, c'est vrai.
00:34:39C'est quelqu'un qui démissionne, qui baisse les bras,
00:34:41qui ne veut pas agir.
00:34:43Et reconnaissez que ça leur va comme une moufle.
00:34:47Et c'est la dénicratie ou la démicratie,
00:34:52la démissiocratie.
00:34:54En tout cas, je trouve que le mot est très bien trouvé.
00:34:58Merci, ma chienne Gabrielle, pour ce regard.
00:35:00On parlera dans un instant avec vous, mon cher Mathieu,
00:35:02de ce qui se passe en ce moment au niveau politique en France.
00:35:06Toujours la même question de notre dernière émission.
00:35:09Où est le Premier ministre ?
00:35:11Alors, Marc Menand, un peu de philosophie.
00:35:13J'ai redressé la pochette.
00:35:15Un peu trop haute, un peu trop haute.
00:35:17Joyeux anniversaire de Mathieu.
00:35:19Mathieu, il faudra encore des petits cours.
00:35:21Une petite leçon.
00:35:23Vous êtes exceptionnel, mon Marc.
00:35:25On vous aime comme vous êtes, et vous êtes le plus beau du monde.
00:35:27Mathieu aussi.
00:35:29Comment va la France ?
00:35:31La réciprocité.
00:35:33Mon chéri, comment va la France en cette rentrée ?
00:35:35Quand la rentrée arrive, on se dit « Waouh, on prend des résolutions ».
00:35:38Comment va la France ? Comment vont les Français ?
00:35:40Qu'est-ce que nous, on peut apporter à la France ?
00:35:42Je me rappelle de cette phrase de Kennedy.
00:35:43Qu'est-ce qu'il disait déjà ?
00:35:45Alors Kennedy disait, c'est son discours inaugural en janvier 1961.
00:35:51Il a été élu, il a battu Nixon.
00:35:54Et le voilà, jeune président tout pimpant.
00:35:56Tout le monde y croit.
00:35:58Tout le monde sent le souffle.
00:36:00Et là, il ose, c'est incroyable.
00:36:02Il ose dire à ses compatriotes et vous, mes compatriotes américains.
00:36:07Ne vous demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous.
00:36:12Mais demandez-vous ce que vous pouvez faire pour votre pays.
00:36:18Ça, c'est une jolie question.
00:36:20Qu'est-ce qu'on peut faire en cette rentrée pour notre France ?
00:36:23Eh bien déjà, c'est arrêter d'être dans le misérabilisme.
00:36:28Bien sûr qu'il y a des situations qui sont des situations terrifiantes
00:36:32pour certains socialement parlants.
00:36:34Ils ont des fins de mois, comme on dit, difficiles
00:36:38et parfois même des millions de mois qui sont épouvantables.
00:36:42Mais pour autant, si vous êtes dans la renonciation,
00:36:45si vous êtes simplement dans l'appel à l'aide,
00:36:49vous êtes en train de vous manquer de respect.
00:36:52Il faut vous restaurer tel élève au début de l'année.
00:36:56Il est là, il dit je serai le premier de la classe, etc.
00:36:59Mais il ne suffit pas de dire j'ai envie d'être le premier de la classe.
00:37:02Il faut s'investir.
00:37:04Et le grand drame aujourd'hui, c'est qu'on ne s'investit plus.
00:37:08Regardez, les Jeux Olympiques ont mobilisé un public énorme.
00:37:12Mais on vivait par procuration.
00:37:14Alors ce que je vous propose, moi maintenant,
00:37:16c'est de vivre par procuration,
00:37:18mais par rapport à ceux qui vont apparaître dans les stades,
00:37:21à savoir ceux qui connaissent le handicap.
00:37:24Pour certains, leur vie a été détruite à un moment donné
00:37:28et ça n'a pas été la fatalité.
00:37:30Ils l'ont refusé.
00:37:32Ils se sont dit soit j'abandonne,
00:37:37soit je me résigne,
00:37:39soit je ne suis plus qu'une sorte de chit-molle
00:37:42ou alors je pars du principe
00:37:45que ce qui me reste doit pouvoir me permettre
00:37:49de gagner une certaine amplitude.
00:37:51Et c'est ça qui est extraordinaire.
00:37:53C'est comment, au lieu de se plaindre,
00:37:56pouvoir s'inscrire dans un principe de respect de soi-même,
00:37:59mais aussi de respect de l'autre.
00:38:01C'est-à-dire qu'aujourd'hui,
00:38:03vous arrivez quelque part,
00:38:05les gens font la gueule, pas de sourire,
00:38:07ils vous bousculent, pas le moindre petit geste.
00:38:10Alors vous pouvez être dans la désespérance.
00:38:13J'ai connu des périodes extrêmement pénibles, ingrates.
00:38:17Il n'en reste pas moins que si vous avez un sourire
00:38:20qui vous est adressé,
00:38:22que vous sentez que même le métier,
00:38:25le boulot qui semble le plus abject
00:38:29de par son rayonnement,
00:38:31vous êtes là au fin fond de la cave
00:38:32et on ne fait pas attention si on vous dit bonjour.
00:38:35Déjà, ça change tout.
00:38:37Mais il faut être aussi conscient
00:38:39qu'il n'y a pas de petit rôle.
00:38:41Car nous sommes un ensemble.
00:38:43Une seule cellule peut devenir toxique
00:38:46et provoquer la maladie jusqu'à la destruction.
00:38:50Donc il faut être certain,
00:38:52quel que soit son niveau,
00:38:54qu'on joue un rôle essentiel.
00:38:56Et puis, il faut revenir à ce que,
00:38:59aussi bien Gabriel que Mathieu ont évoqué,
00:39:03à savoir la liberté.
00:39:05La liberté, c'est une défense du quotidien.
00:39:09N'acceptons pas de nous rallier
00:39:11à tous les QR codes possibles, inimaginables.
00:39:14De nous rallier à tous ces dictats
00:39:17au nom de je ne sais trop quelle sécurité.
00:39:20Soyons résistants.
00:39:22Oui, il faut être constamment en veille.
00:39:24Est-ce qu'il est normal qu'on me dise de faire ci, de faire ça ?
00:39:28Et d'ailleurs, là on peut revenir aussi
00:39:31au principe d'immigration.
00:39:33Au principe, puisque tout à l'heure
00:39:35on parlait des musulmans, de l'islam.
00:39:38L'islam, oui, a le droit de rayonner à sa façon
00:39:42sous la laïcité.
00:39:44Mais elle n'est pas là pour nous imposer ces façons d'être.
00:39:47C'est-à-dire qu'il faut dire...
00:39:49Et d'ailleurs, quand on vit en France,
00:39:51on vit en France parce qu'on a un espoir.
00:39:53Parce qu'on se dit que c'est une pierre de prospérité.
00:39:56On se dit que c'est un lieu où on pourra se réaliser.
00:39:59C'est pas un lieu où on vient importer sa propre misère.
00:40:03C'est pas un lieu où on vient en disant
00:40:05je suis dans un carcan et je ne veux pas connaître
00:40:08la liberté que vous me ferez.
00:40:10Et il faut éclairer ces femmes qui se multiplient,
00:40:13ces hommes également, qui de plus en plus
00:40:15ont un accoutrement qui les empêche d'être dans la citoyenneté.
00:40:20Nous avons un devoir.
00:40:22Un devoir de conquête de citoyenneté.
00:40:26Un devoir de veille par rapport à nous,
00:40:28par rapport à l'autre.
00:40:30Et toujours regarder l'autre avec bienveillance.
00:40:33Avoir le courage de dire je me suis trompé.
00:40:36Avoir le courage aussi, parfois,
00:40:38de ne pas accepter l'ordre qui vous est donné
00:40:41s'il est un ordre qui vient en quelque sorte
00:40:46corrompre votre propre morale.
00:40:51Non pas une morale religieuse.
00:40:53Non, celle qui fait que les humains
00:40:56doivent entre eux porter un même espoir,
00:40:59porter un même projet.
00:41:01C'est le projet de la nation,
00:41:03c'est le projet de la République.
00:41:05Et quand ça va mal, oui, on peut tirer les pieds.
00:41:08Mais regardez ce qu'ils vont nous offrir dans 48 heures.
00:41:11Ces gens-là étaient brisés.
00:41:13Ils ont refusé cette assignation du destin
00:41:18et ils espèrent nous faire rêver.
00:41:20Ayons ça dans la tête au moment où on commence l'année
00:41:23et les politiques en particulier.
00:41:25Arrêtez de nous mentir.
00:41:27Arrêtez de penser simplement à votre petite position,
00:41:30à vos petits pouvoirs.
00:41:32Ayez le courage de nous éclairer
00:41:34et de dire oui, la liberté,
00:41:36c'est d'accepter que l'on puisse aller
00:41:39contre ce que nous, nous formulons.
00:41:41Voilà ce que j'avais à dire.
00:41:43Devoir de conquête de citoyenneté.
00:41:46Merveilleux. Merci beaucoup.
00:41:48À 48 heures de l'ouverture des JO paralympiques.
00:41:52Mathieu Bocoté, on apprend qu'Emmanuel Macron
00:41:55qui vient de faire un communiqué
00:41:57écarte l'option d'un gouvernement du NFP.
00:41:59Il reprendra ses consultations demain.
00:42:01On en parle dans un instant.
00:42:03Moi, je veux ça.
00:42:05Est-ce qu'on en est au niveau politique ?
00:42:07Qui sera notre prochain Premier ministre ?
00:42:09Tout bouge en ce moment.
00:42:11Enfin, ça fait un moment que ça bouge.
00:42:13On ne sait pas dans quel sens.
00:42:15Il y a des dépêches dans tous les sens,
00:42:17mais bon, toujours pas de gouvernement.
00:42:19On en parle dans un instant.
00:42:21Charlotte Dornelas, justement,
00:42:23va faire une sorte de parallèle
00:42:25entre les JO et ce moment d'effervescence
00:42:28et puis un peu ce qui se passe.
00:42:30Je vous laisse nous dévoiler tout ça.
00:42:32Attaque au couteau en Allemagne,
00:42:34il y a trois jours.
00:42:36Synagogue incendie en France.
00:42:38Ces derniers jours, en France et en Europe,
00:42:40nous avons assisté à des agressions
00:42:42et des attaques d'une violence particulière.
00:42:44L'été a passé. La rentrée est là.
00:42:46L'été, qui revient ?
00:42:48Et ce sentiment d'impuissance ?
00:42:50Est-on condamné à vivre ces horreurs ?
00:42:54Vous l'avez dit, ces derniers jours,
00:42:56il y a eu à la fois l'Allemagne,
00:42:58l'attaque au couteau qui fait trois morts,
00:43:00cette attaque de la Synagogue
00:43:02par un homme décrit comme ultra-déterminé
00:43:04notamment par le biais de la vidéosurveillance
00:43:06qui était heureusement mal préparée
00:43:08toujours selon le renseignement,
00:43:10ce qui a permis d'éviter évidemment des morts,
00:43:12mais ce qui a permis d'alimenter aussi
00:43:14assez légitimement notre inquiétude
00:43:16sur les faits frappés.
00:43:18Mais il y a aussi des attaques qui sont moins spectaculaires
00:43:20parce qu'elles sont plus individuelles,
00:43:22que ce soit avec un couteau,
00:43:24que ce soit avec une hache,
00:43:26que ce soit des viols ici et au-là,
00:43:28un peu partout des viols de rue.
00:43:30Vous voyez le viol d'une ultra-violence
00:43:32de personnes qui ne se connaissent pas par définition,
00:43:34non pas que quand on se connaisse
00:43:36ce soit plus agréable ou moins atroce,
00:43:38mais simplement ces viols ultra-barbares
00:43:40qui se multiplient un peu partout
00:43:42et les examiner un à un
00:43:44permet parfois de déceler des failles
00:43:47qui nous révèlent un problème systémique.
00:43:50On l'a fait souvent ici,
00:43:52on l'a fait souvent sur ce plateau.
00:43:54Il est intéressant et important
00:43:56d'examiner les cas particuliers,
00:43:58notamment le rapport sur la police,
00:44:00sur la justice,
00:44:02pour savoir quelles sont les failles systémiques.
00:44:04Mais s'attarder aussi sur notre habitude
00:44:06et l'habitude qui est la nôtre
00:44:08et notre passivité même devant ces différents événements
00:44:10révèle aussi une société qui a changé.
00:44:12Il faut voir de quoi l'on parle
00:44:14et s'habituer aussi.
00:44:16Alors oui, pour répondre à ceux qui disent
00:44:18qu'il y a toujours eu des violences,
00:44:20oui bien sûr la France a connu des affrontements
00:44:22même infiniment plus violents
00:44:24que ceux que l'on commente par exemple aujourd'hui.
00:44:26En revanche ces dernières décennies
00:44:28nous n'avions pas l'habitude
00:44:30de ces viols de rue extrêmement barbares,
00:44:32nous n'avions pas l'habitude
00:44:34de ces règlements de comptes devenus quasiment quotidiens.
00:44:36Si on prend la France entière
00:44:38avec des gamins de 17 ans
00:44:40qui se prennent une balle dans la tête
00:44:41il n'est absolument faux de le dire
00:44:43ni celle des attaques au couteau
00:44:45et d'ailleurs depuis 3 ans
00:44:47si l'Angleterre a fait le choix
00:44:49de décompter les attaques au couteau en particulier
00:44:51la France a supprimé de son décompte
00:44:53ces attaques au couteau en particulier.
00:44:55Il y a bien là une indication
00:44:57que quelque chose se passe autour des attaques au couteau.
00:44:59Mais cet été, vous l'avez dit,
00:45:01donc là évidemment rien de nouveau
00:45:03et très malheureusement j'aurais adoré commencer cette rentrée
00:45:05avec d'autres sujets que celui-ci
00:45:07mais cet été il y a eu un autre constat,
00:45:09celui-ci nettement plus positif
00:45:11que celui-ci sécuritaire des Jeux Olympiques
00:45:13et je parle ici du résultat,
00:45:15du constat que les Jeux Olympiques
00:45:17se sont passés extrêmement correctement
00:45:19sur le terrain sécuritaire
00:45:21alors que c'était une inquiétude
00:45:23très largement partagée
00:45:25notamment par nous.
00:45:27Nous avions peur évidemment
00:45:29de revivre la soirée Stade de France
00:45:31appelons-la comme ça en grand
00:45:33et on a eu finalement
00:45:35et alors j'étais à Paris à ce moment-là
00:45:37tout le monde avait fui
00:45:39alors c'est peut-être une des raisons
00:45:41mais je ne referme pas vous évidemment
00:45:43mais on a eu...
00:45:45C'est intéressant ce que vous dites
00:45:47parce que j'ai beaucoup entendu dire
00:45:49que personne n'avait vu Paris aussi vide
00:45:51sinon pendant le Covid.
00:45:53Ah oui mais c'était extrêmement calme
00:45:55c'était vivable, ce qui n'est pas le cas tous les jours
00:45:57c'était enjoué
00:45:59moi je n'avais pas vu ça depuis 10 ans honnêtement
00:46:01les gens étaient enjoués
00:46:03c'était une ville propre et sereine
00:46:05vraiment j'en ai été la première surprise
00:46:07donc je vous le dis
00:46:09c'est cette ville-là qui a accueilli les Jeux Olympiques
00:46:11je sais pas si les gens parisiens qui nous écoutent me pardonnent
00:46:13mais je vais bientôt les rejoindre
00:46:15parce qu'il y a un constat de plus
00:46:17les moyens qui ont été utilisés
00:46:19pour parvenir à ces fins
00:46:21certes relevaient de l'exceptionnel
00:46:23on n'accueille pas les JO tous les jours
00:46:25mais ils ont aussi relevé de ce qui est l'inverse
00:46:27de ce qui est en général prôné
00:46:29et je vais m'attarder là-dessus
00:46:31donc ce que l'on constate
00:46:33c'est que l'impuissance n'est certainement pas
00:46:35une fatalité
00:46:37mais un refus d'adaptation à la situation
00:46:39là pendant les JO
00:46:41c'est un refus d'adaptation
00:46:43qui est dans certains cas discutable
00:46:45c'est pour ça que je parlais du résultat
00:46:47plus que des moyens
00:46:49mais qui en tout cas a été appréhendé
00:46:51on a regardé en face la situation qui était la nôtre
00:46:53et on s'est adapté
00:46:55ça n'est pas le cas le reste du temps
00:46:57et pourtant la sécurité des gens qui participaient aux JO
00:46:59est importante certes
00:47:01celle des Français l'est tout autant me semble-t-il
00:47:03pourquoi vous dites que ce qui s'est passé
00:47:05pendant les JO
00:47:07c'est le contraire de ce qu'on fait habituellement
00:47:09moi je m'attarde moins sur les outils
00:47:11que sur l'approche et la manière de concevoir
00:47:13la lutte qui était celle
00:47:15la lutte contre la délinquance
00:47:17voire la criminalité pendant les JO
00:47:19nous n'avons pas pour une fois
00:47:21voulu traiter la délinquance
00:47:23comme s'il s'agissait d'une plaie qui tombe du ciel
00:47:25et qui touche un tel, un tel
00:47:27la délinquance a frappé ici
00:47:29la délinquance ici
00:47:31on a voulu identifier, traiter
00:47:33et se prémunir contre une population délinquante
00:47:35il n'y a pas la délinquance
00:47:37il y a des personnes qui se rendent coupables
00:47:39ou criminels en l'occurrence
00:47:41là, alors, ça peut être
00:47:43une population délinquante potentielle
00:47:45ou avérée parce que connue
00:47:47comme telle pour certains d'entre eux
00:47:49et là en l'occurrence
00:47:51on a voulu identifier celle-ci
00:47:53pour pouvoir l'empêcher d'agir en amont
00:47:55ou alors réagir si elle se mettait
00:47:57à agir pendant les JO
00:47:59par ailleurs, d'habitude, on réagit
00:48:01et ça va ensemble, par des mesures
00:48:03d'accompagnement du délinquant ou du criminel
00:48:05d'ailleurs en Allemagne
00:48:07et Gabriel nous le rappelait
00:48:09il y a un couteau, parce qu'il n'y a pas
00:48:11des personnes qui sont mal intentionnées
00:48:13il y a des personnes qui tombent sur un couteau
00:48:15je ne sais pas vous, mais moi en général
00:48:17quand j'ai un couteau entre les mains
00:48:19ce n'est pas pour aller planter quelqu'un
00:48:21au hasard dans la rue
00:48:23donc un couteau peut servir à autre chose
00:48:25c'est d'ailleurs pour ça qu'on peut en avoir
00:48:27et on a vu tout à l'heure la photo
00:48:29de l'homme de la synagogue à la Grande Motte
00:48:31il avait des bouteilles d'eau entre les mains
00:48:33donc je ne sais pas quelle décision
00:48:35on va prendre à la suite de ça
00:48:37et celui seul évidemment
00:48:39la délinquance, en aucun cas le délinquant
00:48:41on peut le transposer à réseaux sociaux
00:48:43exactement
00:48:45qui n'est qu'un outil encore une fois
00:48:47donc on invoque parfois la récidive
00:48:49la surpopulation carcérale, la misère sociale
00:48:51l'accompagnement psychiatrique
00:48:53ça revient extrêmement souvent
00:48:55le parcours migratoire difficile
00:48:57l'enfance difficile
00:48:59tout cela est vrai, je ne veux pas être mal comprise
00:49:01tout cela est souvent vrai
00:49:03tout cela mérite d'être traité
00:49:06c'est ajouter une donnée essentielle en politique
00:49:08qui est celle de la prudence
00:49:10c'est-à-dire qu'il y avait peut-être un couteau
00:49:12il y avait peut-être un problème psy
00:49:14il y avait peut-être une enfance difficile
00:49:16il y avait peut-être une expérience de prison compliquée
00:49:18mais en amont
00:49:20il y a eu des personnes
00:49:22qu'on a appelées gentiment des sans-abri
00:49:24qui étaient essentiellement une population migrante
00:49:26qui a été envoyée partout ailleurs en France
00:49:28le reste de l'année il est impossible
00:49:30de faire tout lien
00:49:32entre une population en effet misérable
00:49:34en effet au parcours extrêmement compliqué
00:49:36mais qui par conséquent
00:49:38a un comportement plus délictueux
00:49:40que le reste de la population générale
00:49:42il est impossible de faire ce lien
00:49:44le jour où on veut préserver Paris de la délinquance
00:49:46à l'approche des Jeux Olympiques
00:49:48on écarte cette population
00:49:50peut-être faudrait-il réfléchir
00:49:52au moment de la faire entrer en France
00:49:54ensuite vous établissez des frontières
00:49:56le mot est interdit
00:49:58le mot est déjà un gros mot dans la plupart des esprits
00:50:00qui alimentent le débat public
00:50:02et là tout à coup
00:50:04vouloir défendre des frontières
00:50:06entre un pays souverain et un autre
00:50:08il n'y a pas de droit de passer d'un pays à un autre
00:50:10dès lors qu'ils sont souverains
00:50:12vous établissez des frontières
00:50:14à l'aide des QR codes si chers à Marc
00:50:16vous établissez des frontières
00:50:18à l'intérieur d'un pays qui a pour principe
00:50:20la liberté de circulation
00:50:22c'est original au moment où tout le monde
00:50:24se targue de défendre des valeurs
00:50:26vous avez des contrôles préalables
00:50:28pour y pénétrer
00:50:30pourquoi ? parce qu'on a dit
00:50:32notamment pour les bénévoles
00:50:34de protéger les gens qui y assistent
00:50:36original aussi par rapport
00:50:38à la manière dont on réfléchit
00:50:40en permanence il y a eu des policiers
00:50:42et beaucoup de policiers dans la rue
00:50:44notez qu'on avait quasiment une police de proximité
00:50:46et que toutes les populations
00:50:48n'ont pas un problème avec la police de proximité
00:50:50puisqu'il n'y a eu aucun problème
00:50:52entre la population qui était présente
00:50:54dans les rues de Paris et les policiers également
00:50:56bien au contraire
00:50:58bien au contraire évidemment
00:51:00et les images ont quasiment choqué tout le monde
00:51:02la plupart d'entre nous ont des relations absolument normales
00:51:04avec les policiers que nous croisons
00:51:06et ensuite en aval et c'est également important
00:51:08il y a eu un renforcement de la justice
00:51:10un renforcement de la réponse pénale
00:51:12des réponses rapides
00:51:14avec beaucoup de comparution immédiate
00:51:16et pour les personnes identifiées
00:51:18que ce soit en prison ou du domaine psychiatrique
00:51:20des interdictions de sortie
00:51:22c'était déjà le cas
00:51:24pendant le passage de la flamme
00:51:26vous voyez que nous avons pris des décisions
00:51:28que nous n'avons pas l'habitude de prendre
00:51:30de manière générale
00:51:32la mobilisation des forces de l'ordre
00:51:34dans les villes de Toulouse
00:51:36semble absolument impossible
00:51:38à reproduire dans de telles proportions
00:51:40toute l'année
00:51:42comment est-ce que vous pouvez y voir un modèle ?
00:51:44Alors ce n'est évidemment pas l'ampleur
00:51:46de cette protection qui est absolument exceptionnelle
00:51:48je le redis les JO
00:51:50notons que ceux qui nous expliquent
00:51:52que la France n'a pas changé
00:51:54le comportement délictueux
00:51:56et la criminalité non plus
00:51:58j'aimerais bien qu'on étudie le recours au QR code
00:52:00il y a 100 ans quand on a accueilli les JO
00:52:02à mon avis ça n'a même pas été
00:52:04un peu plus libre à l'époque
00:52:06donc oui la situation a vaguement changé
00:52:08me semble-t-il
00:52:10mais simplement il y a évidemment
00:52:12personne ne souhaite un pays
00:52:14en tout cas pas moi, certains le souhaitent peut-être
00:52:16dans lequel une personne sur deux est policier
00:52:18policier qui par ailleurs est privé de ses congés
00:52:20comme le greffier, comme le juge, comme le magistrat
00:52:22comme l'avocat et qui par ailleurs nécessite
00:52:24un QR code pour passer d'un quartier à l'autre
00:52:26ça n'est évidemment pas le modèle
00:52:28que je suis en train de défendre
00:52:30simplement la question du regard
00:52:32sur la criminalité et la manière de le traiter
00:52:34dans les jeux olympiques
00:52:36les autorités ont privilégié
00:52:38dans leur manière d'aborder la délinquance
00:52:40le bien commun devant les droits individuels
00:52:42de tel ou tel sur des choses
00:52:44qui n'étaient pas vitales
00:52:46parce qu'évidemment le contradictoire
00:52:48n'a pas été interdit
00:52:50les personnes qui sont passées en comparution immédiate
00:52:52avaient toujours un avocat
00:52:54et par ailleurs vous noterez que là en l'occurrence
00:52:56on se plaint souvent du judiciaire
00:52:58mais toutes les décisions d'écarter tel ou tel
00:53:00dans le bénévolat étaient administratives
00:53:02donc vous voyez aussi que plus vous attendez
00:53:04d'exercer devant la criminalité
00:53:06plus au moment de réagir
00:53:08vous prenez des décisions plus arbitraires
00:53:10je préfère un pays, et je le dis quand même
00:53:12dans lequel les décisions relèvent
00:53:14de la justice judiciaire
00:53:16plutôt que de l'arbitraire, de l'administratif
00:53:18ici ou là, simplement on est parti du principe
00:53:20là encore une fois qu'il n'y avait pas de droit
00:53:22à participer comme bénévole aux jeux olympiques
00:53:24et que par prudence il valait mieux
00:53:26les laisser se dérouler
00:53:28de manière sereine
00:53:30ça a été une réussite
00:53:32je pense qu'il y a là une réflexion
00:53:34qu'on ne voit pas dans les outils
00:53:36et je le redis
00:53:38merci infiniment pour ce regard
00:53:40vous êtes tous exceptionnels
00:53:42qu'est-ce que vous m'avez manqué
00:53:44vous aussi vous nous avez manqué
00:53:46on ne comprend pas ce qui se passe
00:53:48Mathieu Bocoté au niveau politique
00:53:50je le disais tout à l'heure
00:53:52Emmanuel Macron écarte l'option
00:53:54d'un gouvernement du NFP
00:53:56au nom de la stabilité institutionnelle
00:53:58il reprend ses consultations
00:54:00demain la gauche a-t-elle échoué
00:54:02dans sa conquête de Matignon ?
00:54:04Est-ce que la gauche a vraiment cru
00:54:06qu'avec un appui populaire
00:54:08certes elle était première
00:54:10au deuxième tour
00:54:12des législatives
00:54:14mais elle n'avait pas le début
00:54:16d'un quart de huitième de majorité
00:54:18elle n'était pas en situation
00:54:20majoritaire d'aucune manière
00:54:22est-ce qu'elle a vraiment cru
00:54:24dans les circonstances
00:54:26peut-être qu'elle aurait cru
00:54:28pour quelques jours
00:54:30l'effet de sidération
00:54:32le choc a été tel
00:54:34qu'on a compris assez rapidement
00:54:36qu'Emmanuel Macron n'entendait pas
00:54:38appeler le NFP comme au gouvernement
00:54:40comme l'exigeait parmi tant d'autres
00:54:42Jean-Luc Mélenchon
00:54:44donc est-ce que la gauche a réussi
00:54:46sa conquête de Matignon ?
00:54:48En fait l'objectif de la gauche
00:54:50ce n'était pas d'abord de conquérir
00:54:52Matignon à tout prix
00:54:54l'objectif de la gauche
00:54:56et on l'a vu cet été
00:54:58c'est d'installer une thèse
00:55:00dans le débat public
00:55:02la gauche veut à tout prix
00:55:04avec ses relais médiatiques nombreux
00:55:06du service public notamment
00:55:08qui sont souvent les plus aînés
00:55:10veut imposer cette idée
00:55:12qu'elle aurait gagné les élections
00:55:14quel que soit le résultat des urnes
00:55:16quel que soit le fait
00:55:18qu'elle n'a pas de majorité
00:55:20ni relative ni encore moins absolue
00:55:22qu'elle soit rejetée
00:55:24à la manière de nouveau repoussoir
00:55:26c'est le RN du jour pour l'instant
00:55:28ce sont les petits diablotins
00:55:31nous voulons le pouvoir
00:55:33d'appliquer tout le programme du NFP
00:55:35mais que le programme du NFP
00:55:37mais tout ce programme
00:55:39mais elle sait qu'elle n'aura pas
00:55:41immédiatement qu'un blocage politique
00:55:43donc qu'est-ce qu'elle dit ?
00:55:45on nous a volé, déni de démocratie
00:55:47scandale antidémocratique
00:55:49c'est absolument scandaleux
00:55:51pourquoi ?
00:55:53pour qu'au moment où Emmanuel Macron
00:55:55nommera un premier ministre
00:55:57parce qu'il finira par en nommer un
00:55:59on veut le pouvoir
00:56:01et ça nous donne désormais le droit au chaos
00:56:03ça nous donne le droit au chaos
00:56:05c'est-à-dire si nous le souhaitons
00:56:07il ne faut pas oublier que la part
00:56:09dominante de cette coalition
00:56:11ce n'est pas les derniers restants
00:56:13du parti socialiste
00:56:15avec sa culture institutionnelle
00:56:17ce sont les forces qui croient
00:56:19aux vertus politiques du chaos
00:56:21qui croient à la possibilité
00:56:23de contester en profondeur une société
00:56:25puisque vous nous avez volé l'élection
00:56:27puisque vous ne respectez pas
00:56:29dès lors la prise en otage de la société
00:56:31avec nos alliés syndicaux
00:56:33la paralysie programmée des transports
00:56:35comme on l'a peut-être vu le jour même
00:56:37de la célébration des Jeux olympiques
00:56:39les frappes seront nombreuses
00:56:41ce qui est intéressant là-dedans
00:56:43c'est de voir que la gauche
00:56:45fait un diagnostic semblable à d'autres
00:56:47il y a une crise de régime
00:56:49elle veut récupérer la crise de régime
00:56:51à son avantage
00:56:53nous sommes la seule alternative possible
00:56:55je note qu'Emmanuel Macron
00:56:57dit je ne nommerai pas ce gouvernement
00:56:59je construis une majorité nouvelle
00:57:01et de cette majorité nouvelle
00:57:03il veut la construire encore
00:57:05sur le principe des deux repoussoirs
00:57:07la droite nationale et la gauche radicale
00:57:09et c'est une manière pour lui
00:57:11de conserver le pouvoir
00:57:13alors qu'on en croyait délesté
00:57:15en tout cas beaucoup de français
00:57:17se sentent très bien en ce moment
00:57:19sans gouvernement
00:57:21aucune initiative législative
00:57:23continuez comme ça
00:57:25pas de nouvelle loi
00:57:27c'est une superbe promesse
00:57:29d'affirmer qu'il pourrait soutenir
00:57:31un gouvernement du NFP
00:57:33sans y participer
00:57:35n'a-t-il pas balayé le principal argument
00:57:37utilisé pour faire barrage à cette coalition
00:57:39il est très fort
00:57:41c'est quand même le maître politique
00:57:43de voir la collection de nains qui sautent autour de lui
00:57:45qu'est-ce qui s'est passé à travers ça
00:57:47on voit d'abord la bêtise
00:57:49des opposants de la gauche
00:57:51à la fois d'une bonne partie de la droite
00:57:53et du centre qui disent
00:57:55il n'y a qu'un NFI
00:57:57et d'autres gauches naïfs petits camarades
00:57:59avec qui on peut parler
00:58:01alors qu'est-ce qu'on voit
00:58:03premier élément c'est la gauche
00:58:05qui s'allie avec le LFI
00:58:07de ce LFI lui-même
00:58:09si vous acceptez de coopérer avec ces gens-là
00:58:11de collaborer autour d'un programme de gouvernement
00:58:13vous pensez globalement la même chose qu'eux
00:58:15deuxième élément
00:58:17on a oublié
00:58:19qu'il y avait
00:58:21une convergence fondamentale
00:58:23sur le plan de la radicalité
00:58:25entre les écolos et LFI
00:58:27il y a eu des radicalités distinctes
00:58:29mais des radicalités néanmoins très fortes
00:58:31troisièmement on a oublié
00:58:33que les communistes apparemment respectables
00:58:35sont les héritiers d'une idéologie totalitaire
00:58:37qu'ils n'ont jamais reniée
00:58:39autre élément on a oublié
00:58:41que les socialistes qui sont apparemment
00:58:43la part respectable de cette coalition
00:58:45c'est un parti moignon
00:58:47il ne reste plus rien du parti socialiste
00:58:49sinon une caution gouvernementale
00:58:51qui est prête à toutes les alliances
00:58:53pour se réinsérer dans un jeu gouvernemental
00:58:55et au final on a surtout oublié
00:58:57que le parti moignon s'en rendait complice
00:58:59et coupable, pourrait-on dire
00:59:01ou à tout le moins responsable
00:59:03et le fait est qu'en ne mettant l'accent
00:59:05seulement sur LFI et pas sur le programme
00:59:07et pas sur les autres éléments
00:59:09on s'empêchait de voir que le véritable danger
00:59:11c'était pas seulement les gesticulations
00:59:13de Jean-Luc Mélenchon
00:59:15c'était en fait cette coalition
00:59:17d'une gauche radicalisée
00:59:19comme on ne l'a pas vu depuis les années 70
00:59:21alors là qu'est ce qu'on voit
00:59:23il y a une forme de réveil tardif
00:59:25mais la juste variation
00:59:28du discours anti-critique de la gauche
00:59:30sont assez fascinantes
00:59:32critique d'abord d'un homme
00:59:34ensuite d'un parti
00:59:36et on découvre très tardivement
00:59:38la critique de l'idéologie
00:59:40la critique du programme
00:59:42la critique de la vision du monde
00:59:44mais pourquoi?
00:59:46parce que trop souvent le centre
00:59:48n'est qu'une gauche au ralenti
00:59:50une gauche pastelle
00:59:52une gauche fausse
00:59:53dès qu'il y a des échéances significatives
00:59:55quoi qu'il en soit
00:59:57la séquence n'est pas terminée
00:59:59Emmanuel Macron appelle les responsables politiques
01:00:01à faire preuve d'esprit de responsabilité
01:00:03merci à tous
01:00:05j'ai oublié de dire que notre ami Dimitri
01:00:07se consacre à Europe 1
01:00:09donc il ne sera pas avec nous
01:00:11mais Gabrielle Cluzel est là
01:00:13et beaucoup de surprises vont être rentrées
01:00:15tout de suite l'heure des pros
01:00:17et vous vous êtes là, allons-y
01:00:19pour l'instant

Recommandée