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Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo

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00:0019h, ravie de vous retrouver ce soir. L'info pour commencer avec ma chère Maureen Vidal.
00:05Bonsoir Maureen.
00:06Bonsoir Christine, bonsoir à tous.
00:08À la ligne de l'actualité, l'assaillant de l'attentat du marché de Mulhouse
00:11présentait un juge d'instruction antiterroriste à Paris en vue de son inculpation.
00:15Algérien en situation irrégulière, il est accusé d'avoir tué un passant et blessé six autres personnes samedi.
00:20Ses deux frères et son hébergeur qui avaient été placés en garde à vue ont été relâchés
00:24en l'absence d'éléments permettant de caractériser leur implication dans le projet criminel terroriste.
00:29Une troisième journée tendue au tribunal de Vannes dans le procès de Joël Lesquarneck.
00:33Le frère du médecin pédocriminel accuse son ex-femme d'avoir su mais n'avoir rien fait.
00:38Mariée jusqu'en 2023 avec Joël Lesquarneck, son témoignage est très attendu en cette fin de journée.
00:43Elle a toujours assuré ne jamais avoir eu le moindre soupçon.
00:45Son ex-mari est accusé de viol et agression sexuelle sur 299 patients mineurs.
00:50Et ces mots de Donald Trump.
00:52L'Union Européenne a été conçue pour emmerder les Etats-Unis.
00:56Une attaque du président américain qui a annoncé dans la foule
00:59que les produits européens seront prochainement taxés à 25%.
01:02Concernant la guerre en Ukraine, Donald Trump place les Etats-Unis
01:05comme superviseurs de l'Europe qu'il charge de responsables
01:08pour fournir des garanties de sécurité à l'Ukraine.
01:11C'est dingue Maureen. Et puis on apprend que Donald Trump annonce
01:14que les produits européens feront l'objet prochainement de 25% de droits de douane.
01:18Merci beaucoup ma chère Maureen.
01:20A suivre tous ces sujets.
01:22Alors en sommaire ce soir.
01:24Analyse de cette révolution de gauche au long cours.
01:28Celle qui contrôle l'université.
01:31Celle qui contrôle les médias.
01:33Celle qui contrôle l'éducation nationale.
01:35Celle qui contrôle la publicité.
01:37Ces idées qui en viennent à structurer les consciences,
01:40à détester la France, à former, à entretenir,
01:43à encourager à détester la France.
01:46Et un porte-voix sur RTL a fait grand bruit hier
01:50en utilisant une fois encore la référence au nazisme
01:53pour en diaboliser la France.
01:55L'édito de Mathieu Boccoté.
01:58Dans le contexte tendu que l'on sait entre la France et l'Algérie,
02:01Marianne a révélé que le gouvernement français
02:04accorderait des visas habituels aux 80 imams algériens
02:10venant spécialement pour le ramadan.
02:12Bruno Retailleau a-t-il raison ?
02:14Comment comprendre cette décision d'autant plus que l'on sait
02:17qu'ils ne repartent pas tous ?
02:20L'analyse de Gabrielle Cluzel.
02:22Qui écoute encore les Français ?
02:25Peut-être François Bayrou ?
02:27Le Premier ministre a tourné une conférence de presse
02:29après un comité interministériel sur l'immigration.
02:32Après le drame de Mulhouse où un Algérien sous au QTF
02:35a tué un homme au couteau.
02:37Cet Algérien qui avait été présenté 14 fois à l'Algérie
02:41pour reprendre son ressortissant.
02:43François Bayrou a décidé de demander à l'Algérie
02:47de réexaminer la totalité des accords entre les deux pays.
02:514 à 6 semaines pour renvoyer les au QTF.
02:54Sinon, remettre en question les accords
02:57sans pour autant aller vers l'escalade.
02:59En quoi faut-il se féliciter d'un Premier ministre centriste
03:02qui reprenne ce que dit le RN depuis plusieurs décennies ?
03:05Le regard de Marc Menand.
03:07Nos libertés sont supprimées petit à petit.
03:10C8, première chaîne de l'ATNT ferme sous 48 heures.
03:14Au quotidien, observez bien autour de vous.
03:16Regardez comment Florence Bergeau-Blacler, chercheuse au CNRS,
03:20a été interdite de conférence à l'Université de l'Île.
03:23Pourquoi ?
03:24Pourquoi ceux qui disent la vérité sont-ils baïonnés ?
03:27Le décryptage de Charlotte Dornelas.
03:29Je disais baïonnés.
03:32Le silence est l'arme des bourreaux.
03:34Dans 48 heures, nous le savons, ce sera la fin de C8.
03:37Ils sont plusieurs dans l'opinion publique
03:40à finalement se réveiller,
03:42à comprendre la portée de cette censure.
03:44Y aura-t-il un avant et un après C8 en France ?
03:47Mathieu Bocoté a ce soir des informations exclusives
03:52à nous partager dans son second édito à suivre.
03:56Une heure avec nos mousquetaires de l'info.
03:59C'est parti.
04:00C'est parti.
04:13J'ai invité un expert.
04:14Ah ouais ?
04:15Un expert en quoi ?
04:17En extrême droite.
04:19Il sait tout ce qu'est l'extrême droite.
04:20Tu vas voir, il est incroyable.
04:24Il est là.
04:26Bonjour.
04:27Attention.
04:28Signe de la main.
04:29Jamais au-delà de l'axe perpendiculaire de l'épaule.
04:32Sinon, c'est pour qui que vous votez.
04:36Ça commence très fort.
04:39Dis-lui un truc et il va te dire si c'est d'extrême droite ou pas.
04:42Je sais pas, au hasard, la tasse de thé ?
04:46Thé.
04:47Empire britannique, colonialiste, génocidaire.
04:50Volé aux Indiens, résisté à la guerre,
04:53volé aux Indiens, richesse accaparée,
04:56raciste.
04:57Moi.
04:58Ma coupe de cheveux.
04:59Facile.
05:00Extrême droite.
05:01Charlotte Dornelas, héritage Jeanne d'Arc, raciste.
05:06Vous me permettez ?
05:07Consentons.
05:08Oui, oui, bien sûr.
05:12Négligée, Béatrice Dalles, de gauche.
05:16C'est énorme.
05:19Allez-y.
05:20Une chemise à carreaux.
05:22Facile.
05:23Fasciste.
05:24Chemise à carreaux, emblème, bûcheron.
05:26Écolo, fasciste, climato-sceptique, homophobe, raciste.
05:31Ah oui, mais...
05:34Vous êtes...
05:36Cadeau.
05:38J'ai pas eu le choix, on l'a offert et je...
05:40Je l'enlève.
05:41Je l'enlève.
05:49Non mais ça vous gêne pas, là, de vous mettre quasiment nue devant deux femmes ?
05:53Je sors.
06:02Parfois, il vaut mieux en rire.
06:04Alors, ce soir, nous avons décidé d'émailler cette émission de petits sketchs, comme ça.
06:10On va en voir un peu pendant toute la soirée.
06:12Et puis, une petite surprise à la fin de l'émission, dans un instant.
06:16D'abord, Jean-Michel Apatillière a fait scandale, Mathieu Bocoté,
06:20en soutenant que la France, à sa manière, dans son histoire coloniale,
06:24avait préfiguré le nazisme, l'avait anticipé.
06:27Mais cette déclaration est-elle sortie de nulle part ?
06:30Se pourrait-il qu'elle soit banale dans certains milieux, sans qu'on ne s'en soit aperçu ?
06:36Je pense que c'est véritablement ce qu'on doit se poser comme question.
06:40Alors, Jean-Michel Apatil, en tout respect, n'est pas pour moi une figure intellectuelle dominante en ce pays.
06:45C'est un éditorialiste ordinaire, plutôt médiocre, certainement vaillant,
06:50qui est prêt à tout pour faire le clash, mais nous lui prêtons tout de même pas une puissance intellectuelle remarquable.
06:55C'est une manière polie de dire les choses.
06:57On n'en retient plus, Marc Menon.
06:59Mais ce qu'il nous a dit, ce brave gaillard égaré dans l'espace public,
07:03ce qu'il nous a dit, c'est finalement les lieux communs d'une certaine pensée de gauche depuis plusieurs années.
07:10Et il faut voir de quelle manière, en fait, depuis une quarantaine d'années, davantage, 50 ans,
07:15la référence au nazisme a été instrumentalisée, utilisée systématiquement
07:20pour faire le procès de la France, pour diaboliser la France d'une manière ou de l'autre.
07:24Et je vais donner quelques exemples.
07:26Alors, on connaît la référence à Paxton et l'importante Zemmour en a souvent parlé
07:30lorsqu'il disait, pourquoi Paxton, cet historien qui a fait l'Histoire de Vichy,
07:34pourquoi c'est important? Parce qu'il présentait la France non plus comme victime de l'Allemagne
07:39et victime dès lors des crimes commis par l'Allemagne au moment de la Deuxième Guerre mondiale,
07:43mais comme complice fondamentalement du régime hitlérien.
07:47Dès lors, la France devenait complice, je le rappelle, de choses qui n'auraient jamais été possibles
07:52s'il n'y avait pas eu une occupation allemande ici, en ce pays.
07:55Donc, on cherchait en quelque sorte à nazifier fondamentalement l'expérience de la France
07:59au moment de la Seconde Guerre mondiale.
08:01Et cette nazification a eu un écho jusqu'à aujourd'hui.
08:05Quand on raconte l'histoire de la Deuxième Guerre mondiale en France,
08:07on sait finalement que les Français, c'est un peuple de collabos, en quelque sorte.
08:11C'est ainsi qu'on nous a raconté la chose et on doit avoir ça comme point de départ, début des années 70.
08:15Mais ensuite, l'idée que la France serait à l'origine du fascisme, à l'origine du nazisme,
08:20c'est une idée qui n'est pas récente non plus.
08:22En 1978, Yves Chuternel, grand historien israélien, explique qu'en fait la France,
08:28dès la fin du 19e siècle et au début du 20e siècle, dans son livre « La droite révolutionnaire »,
08:32il nous dit que la France est à l'origine du fascisme.
08:35La France est le laboratoire du fascisme qui viendra,
08:38et le père spirituel du fascisme qui viendra, c'est Maurice Barès.
08:42Donc, la France a été à l'origine du fascisme qui va déferler sur l'Europe.
08:46Quelques années plus tard, Bernard-Henri Lévy, dans « L'idéologie française » en 1981,
08:50nous dit que la France a aussi été le laboratoire du fascisme européen.
08:55Donc, on comprend bien que cette idée que la France est à l'origine du fascisme,
08:59et peut-être même du nazisme, est une idée qui circule depuis longtemps dans certains milieux de gauche.
09:05De la même manière, je tiens à noter que dans les années 80,
09:08quand surgit une forme de néo-nationalisme, néo-patriotisme français,
09:14la critique de l'immigration massive, la critique de la construction européenne,
09:17ça va être présenté non pas comme une forme de réapparition du sentiment patriotique gaullien,
09:22mais plutôt comme un retour de l'esprit de collaboration
09:25qui avait frappé la France avec l'Allemagne entre 1940 et 1945.
09:29Donc ça, on comprend que cette espèce de retournement,
09:32quand la France veut défendre son identité, veut lutter contre l'immigration massive,
09:35c'est en fait le retour des nazis qui passent par la porte du nationalisme français.
09:42Donc, cette idée de la nazification n'est pas nouvelle.
09:45Mais là, la thèse d'Apathy sur l'idée que la France serait aussi à l'origine, en quelque sorte, du nazisme,
09:52et des techniques d'extermination propres au nazisme, ça non plus, c'est pas nouveau.
09:562005, Olivier Lecourt-Grandmaison, historien reconnu, écrit « Coloniser, exterminer ».
10:02Et dans ce livre, qu'est-ce qu'il dit ?
10:04Que ce qui s'est passé en Algérie, en fait, annonçait ce qui se passera ensuite en Allemagne.
10:10Donc la France, en Algérie, crée le laboratoire qui lui permettra ensuite aux nazis de mener leur politique d'extermination.
10:18Voilà pourquoi il parle de son livre, c'est « Coloniser, exterminer ».
10:21Je précise que ça a été publié à l'époque, au milieu des années 2000,
10:25accueilli comme un livre de grande qualité, accueilli comme une contribution majeure à l'historiographie.
10:30Donc, c'était vu comme une thèse qui allait presque de soi.
10:35De la même manière, certains historiens, plus proches des Antilles cette fois, nous ont expliqué, je cite l'un d'entre eux,
10:42« Sans le précédent de Napoléon, pas de loi de Nuremberg ».
10:46Hitler le sait.
10:48Donc autrement dit, l'extermination, d'abord la persécution des juifs, ensuite leur extermination,
10:54ce serait préparé d'abord par Napoléon aux Antilles.
10:58Donc on comprend que cette idée, encore une fois, que la France serait à l'origine du plus grand mal,
11:02traîne encore une fois dans l'espace public depuis au moins 20-30 ans.
11:06Et quant aux indigénistes, la mouvance des indigènes de la République,
11:09ils nous ont dit quoi finalement?
11:11Que la colonisation était l'expérience historique qui conduisait ensuite à la déshumanisation,
11:16qui conduisait à l'extermination massive.
11:18Ce que nous a dit Jean-Michel Apathy finalement, c'est un propos plutôt banal, je m'en désole,
11:23mais plutôt banal dans les milieux intellectuels, universitaires, médiatiques.
11:27Ce qui est original, c'est qu'il suscite pour la première fois une véritable réaction,
11:31comme ce qu'il y a de soi il y a quelques années,
11:33suscite enfin la réaction de plusieurs Français.
11:37Est-ce que cette nazification de l'histoire, Mathieu Bocoté, est exclusive à la France?
11:42Alors, non. On peut se rassurer comme ça.
11:45On pourrait dire que ce virus idéologique a touché toutes les sociétés occidentales.
11:49Et alors, on connaît le grand récit diversitaire,
11:52c'était une société qui était dans l'homogène,
11:54puis là ils font le basculement vers l'hétérogène, de l'unité à la diversité.
11:58Ce récit s'est imposé partout.
12:00Dans toutes les sociétés, que ce soit la Grande-Bretagne, les États-Unis, le Canada,
12:04les pays scandinaves, la France.
12:06Or, comment ça s'est présenté, c'est depuis les années 80,
12:08c'est le même récit qu'ils nous ont fait chaque fois.
12:11On nous dit, qu'est-ce que c'était la Shoah?
12:13Qu'est-ce que c'était la Shoah, l'extermination des Juifs d'Europe?
12:15Qu'est-ce que c'était le nazisme?
12:16Est-ce que c'était le fruit de la part la plus sombre de l'histoire allemande,
12:21de la culture allemande?
12:22Autrement dit, est-ce que le nazisme est lié à l'histoire de l'Allemagne,
12:26la part la plus sombre de l'âme allemande?
12:28Pas du tout.
12:29Ce qu'on nous a expliqué, depuis une quarantaine d'années,
12:32et ça a des conséquences dans les politiques publiques,
12:34on nous dit, en fait, le nazisme, c'est le point d'aboutissement de la civilisation occidentale.
12:39La civilisation occidentale culmine dans le nazisme,
12:42et plus particulièrement, 1492, Christophe Colomb,
12:45culmine dans le nazisme avec Adolf Hitler.
12:48Comment on nous explique ça?
12:49On dit 1492, c'est l'expansion de l'Europe,
12:52l'Europe se donne le droit de partir à la conquête du monde,
12:55et dès lors, elle affirme sa prétention à la supériorité.
12:58Premier point.
12:59Deuxièmement, l'Europe construit la différence, apparemment.
13:02Donc, on arrive dans les Amériques, en Inde, et on constate la différence,
13:06la reconnaissance de la différence.
13:08Ah ha! Donc ça, c'est la première marque de l'esprit exterminateur.
13:11On reconnaît la différence, ensuite, on hiérarchise la différence.
13:14Nous sommes supérieurs, ils sont inférieurs,
13:16est-ce qu'on se représenterait les choses?
13:18Et à la fin, qu'est-ce qu'on fait?
13:19On décide d'éliminer la différence.
13:22Ça, c'est le récit qui nous est proposé
13:24de l'expansion européenne de 1492 jusqu'à la décolonisation.
13:29C'est un récit qui est complètement à l'écart de la réalité,
13:32si je peux me permettre,
13:33parce que cette expansion européenne n'est pas une expansion génocidaire,
13:36n'est pas une expansion exterminatrice,
13:38mais c'est ce récit fantasmique qui nous est imposé de plus en plus.
13:43Je note, soit dit en passant, que dans les politiques publiques,
13:45ça, c'est un truc qui est assez intéressant,
13:47quand on s'intéresse aux politiques de lutte contre la discrimination,
13:49contre le racisme, et ainsi de suite.
13:51Vous regardez, il y a toujours une petite section,
13:53j'ai travaillé sur ça pendant des années,
13:54il y a toujours une petite section au début
13:56qui explique historiquement pourquoi il faut lutter contre les discriminations.
13:59Et le récit est toujours le même, je l'ai dit.
14:03Expansion coloniale de l'Europe, haine de la différence,
14:06nazisme, découverte de l'horreur du nazisme après coup,
14:09dès lors des légitimations de l'Europe, de l'État-nation, de l'Occident,
14:14nécessaire déconstruction de l'identité occidentale
14:17pour expier nos péchés coloniaux, pré-coloniaux, post-coloniaux,
14:21paracoloniaux, et ainsi de suite.
14:23Donc on doit se déconstruire nous-mêmes
14:25pour s'excuser des crimes que nous avons commis au fil du temps.
14:29Ça s'accompagne toujours aussi du récit suivant.
14:32On nous dit, vous savez, le racisme est indissociable du colonialisme,
14:36qui est indissociable du capitalisme.
14:38Donc si vous voulez vraiment lutter contre le racisme,
14:41luttez contre le capitalisme.
14:43La France insoumise.
14:45Et ça va un peu plus loin.
14:47On nous dit, si vous êtes opposé, par exemple,
14:50à la reconnaissance des politiques multiculturalistes,
14:53c'est bien parce que vous êtes un raciste universaliste.
14:56Vous vous cachez derrière l'universel
14:58pour ne pas reconnaître la différence.
15:00Si vous dites qu'il y a une différence insurmontable
15:03entre certaines cultures, vous êtes un raciste différentialiste.
15:06Là aussi, vous méritez, probablement,
15:08c'est pas une opinion, c'est un délit, comme on nous dira,
15:11ce propos ne peut pas être tenu dans l'espace public.
15:14Par exemple, on brûle les veuves et on trouve ça normal.
15:17Et nous, en Occident, on trouve que c'est pas normal
15:20et que c'est insurmontable comme différence, racisme postcolonial
15:23qui mérite l'autocritique de l'Occident.
15:25Je note, soit dit en passant, qu'au Canada, il y a quelques années,
15:28Justin Trudeau, qui bientôt ne sera plus premier ministre,
15:31avait refusé de parler de crimes d'honneur liés à certains groupes ethniques
15:35en disant que ça laisse croire qu'on a le monopole de l'honneur en Occident
15:39et que c'est très dangereux.
15:41Mais ici, toujours, on doit le rappeler, celui de la culpabilisation occidentale,
15:45il nous dit qu'au cœur de l'Occident, il y a une haine profonde de la différence.
15:50Et nous avons besoin de détester le minoritaire ou l'autre en nous
15:55pour être capables de poursuivre notre aventure génocidaire comme civilisation.
15:59Hier, on détestait les Juifs, l'antisémitisme.
16:02Aujourd'hui, on déteste les musulmans, l'islamophobie.
16:06L'islamophobie serait le nouveau visage de l'antisémitisme en Occident.
16:10Avec tout ce récit, vous condamnez, qui est complètement fallacieux,
16:14qui est complètement insensé, mais avec tout ce récit,
16:16vous en arrivez à condamner l'expérience occidentale de tous les peuples occidentaux,
16:20quel qu'il soit, parce que c'est un petit dernier mot sur ça,
16:23quel que soit le pays, c'est toujours le même trame historique qu'il nous est proposé.
16:26C'est comme quand on regarde les politiques publiques de quête de diversité,
16:30entre la France, l'Italie, la Suède, l'Allemagne, c'est toujours la même chose.
16:34Ces gens-là ont un logiciel simplificateur dans la tête
16:37et ça leur amène à écraser l'histoire de chaque pays dans leur obsession anti-occidentale.
16:41De ce point de vue, on est un peu dans un nouveau marxisme.
16:44Dernière question. Ces considérations sont probablement importantes
16:47chez les intellectuels, Mathieu Bocoté, mais le commun des mortels,
16:51est-ce qu'il n'est pas un peu étranger à ces débats intellectuels,
16:55souvent peut-être déconnectés pour eux?
16:57Alors, je pense que c'est la grande illusion, à droite en guillemets,
17:00de se dire que c'est tellement fou, ces propos, ça ne prendra pas.
17:04C'est tellement débile, c'est tellement délirant.
17:06Quand vous entendez, par exemple, imaginez, projetez-vous il y a 30 ans,
17:09je reviens à mon obsession habituelle, mais projetez-vous il y a 30 ans
17:11et dites-vous, vous savez, dans près de 30 ans, les jeunes occidentaux
17:14vont tous se demander s'ils sont véritablement nés dans le bon corps,
17:17ils vont se demander si je suis vraiment un garçon, si je suis vraiment une fille.
17:20On aurait dit, vous êtes fous, prenez pas ça au sérieux,
17:23prenez pas le temps de répondre à des gens qui posent de telles questions.
17:26Qu'est-ce qu'on voit? À ne pas avoir pris au sérieux ces idées, elles ont progressé.
17:31Elles progressent pourquoi?
17:33Parce que la gauche, qui exerce un véritable monopole clérical sur l'espace public
17:37par le contrôle de l'université, et en bonne partie des médias,
17:40et par le système d'éducation, est parvenue, en fait,
17:43à faire un long travail de rééducation des âmes.
17:47Ce qui fait que, finalement, la jeune personne qui naît à son pays,
17:50à l'histoire de son pays, parce que là, j'ai parlé du genre,
17:53mais en l'instant, pour la question de l'histoire de France,
17:55l'histoire qui est apprise, transmise, c'est une histoire culpabilisante,
17:58une histoire qui pousse, en fait, à l'autodénigrement.
18:01Et de ce point de vue, à force de paresse intellectuelle trop longtemps,
18:05en refusant de répondre à ces discours délirants,
18:08nazificateurs qu'ils portaient sur l'histoire de France,
18:10au terme de cela, vous avez l'intellectuel de référence Jean-Michel Apathy
18:13qui se permet de pontifier comme il l'a fait,
18:15en nazifiant l'expérience française, l'expérience coloniale française,
18:18et en nazifiant tout simplement l'histoire de France.
18:21Ça, c'est prendre de la hauteur. Merci infiniment.
18:25Tout votre développement est exceptionnel.
18:28C'est exceptionnel à regarder en replay.
18:30Je lui ai demandé à la maison, est-ce que vous pouvez enregistrer,
18:32pour qu'on puisse le regarder en boucle.
18:35Je vous ai dit qu'on va émailler cette soirée avec des petits sketchs,
18:40histoire de prendre aussi de la hauteur, avec le sourire parfois.
18:44T'es raciste, toi ?
18:46Pourquoi je suis raciste ? J'ai plein d'amis noirs.
18:49Je rêve ! Non mais le vieil argument utilisé par tous les racistes, quoi !
18:54Moi, j'ai aucun ami noir. C'est simple.
18:57Je leur impose pas ma présence qui pourrait être assimilée à du harcèlement.
19:01Mais qu'est-ce qui te fait penser que je suis raciste ?
19:03Parce que t'es blanc. C'est systémique, c'est comme ça.
19:06Tu peux rien.
19:07Attends, toi aussi t'es blanc ?
19:09Donc toi aussi t'es raciste ?
19:11Non.
19:12Pourquoi non ?
19:13Parce que moi, je suis accusé de racisme, donc je peux pas être raciste.
19:16Les vrais racistes n'accusent jamais les autres racistes.
19:19Ils se taisent.
19:21Donc si je t'avais accusé avant ?
19:24Oui, mais je l'ai fait en premier, c'est comme ça.
19:26C'est pas de chance.
19:27Il faut toujours accuser avant d'être accusé.
19:29Comme ça, tu risques rien.
19:31Merci du conseil. Je m'en souviendrai.
19:35Eh oui, on rigole, on rigole, mais quelle réalité.
19:39J'ai une surprise pour vous en deuxième partie d'émission.
19:43Restez connectés.
19:45D'abord, dans le contexte tendu que l'on sait entre la France et l'Algérie,
19:49Marianne a révélé que le gouvernement français accorderait les visas habituels aux 80 imams algériens
19:55venant spécialement pour le ramadan, ou bien les récitateurs.
19:58Je sais pas, j'ai découvert ça aujourd'hui, le mot récitateur.
20:01Le ministre de l'Intérieur, Renaud Retailleau, assume.
20:04Le sujet a donné lieu à une passe d'armes entre le député RN Jean-Philippe Tanguy.
20:09L'affaire a déclenché un tollé sur les réseaux sociaux.
20:12On analyse ça avec vous, Gabrielle Cluzel.
20:15Comment comprendre cette décision du ministre de l'Intérieur ?
20:18Précisons d'abord, peut-être que certains vivent dans une cave et ne le savent pas,
20:22mais le 28 février démarre le ramadan.
20:25La semaine prochaine, c'est aussi le carême, le 5 mars.
20:28Mais là, visiblement, tout le monde s'en fiche un peu.
20:31Rappelons d'ailleurs qu'à cette occasion, de nombreuses mairies vont prêter des locaux pour l'occasion
20:38et que tous ceux qui s'opposent aux crèches dans les mairies ont l'air de trouver ça très bien,
20:43puisqu'en tout cas, ils ne se manifestent pas.
20:45Pour revenir à cette affaire des 300 imams du ramadan,
20:49on peut les appeler récitateurs, il y a d'autres noms, mais néanmoins, ce sont des imams.
20:55C'est une vieille habitude.
20:57C'est une habitude ancrée en France depuis les années 90.
21:00Il y a 300 imams qui viennent de Turquie, du Maroc, d'Algérie, parfois d'Egypte.
21:11Il faut savoir que dans les années 90,
21:13quand la population musulmane a augmenté massivement en France,
21:17des accords bilatéraux ont été signés.
21:20Ce sont les pays qui envoient des imams prêter main forte pour le ramadan.
21:29Il faut savoir qu'ils ne se sont pas remis en cause,
21:32vous avez dû sans doute peut-être en parler au moment où elle est passée,
21:35par la missive de Gérald Darmanin.
21:38Vous savez, cette fameuse missive qui est censée être en vigueur depuis le 1er janvier 2024,
21:44qui vise à refuser les fameux imams détachés.
21:49Et c'est toujours là aussi, dans le cadre de ces accords des années 90,
21:53c'était prévu qu'arrivent des imams détachés, avec un seul sujet,
21:57c'est qu'ils étaient rémunérés, formés, désignés par leur pays d'origine.
22:06Et donc il y avait un accord de titre de séjour,
22:10et pour les pays d'origine, il restait évidemment une forte influence sur ces imams,
22:15et donc a fortiori sur la diasporée.
22:18Ils étaient encore très inféodés.
22:20Emmanuel Macron, on vous verra la suite, peut-être après.
22:25A tout le monde je fais des signes, mais Gabrielle dès que je fais un signe, c'est la catharise.
22:30Non, mais juste pour dire qu'on va marquer une pause,
22:32on revient là-dessus parce que c'est important, ces 80 imams,
22:35et c'est étonnant aussi de la part de Bruno Rotailleau,
22:37on va se poser la question, est-ce que ce n'est pas étonnant de sa part,
22:40de prendre cette décision, il s'est justifié par un tweet,
22:43on en parle dans un instant, on marque une pause.
22:45Beaucoup de surprises à venir, on parlera aussi de Florence Berger-Blaquer,
22:48on parlera aussi de François Bayrou,
22:50qui a tenu une conférence après une réunion interministérielle sur l'immigration.
22:54A tout de suite.
22:55J'ai été convoquée à la police, j'avais été convoquée à la police.
23:01Non, vous faites des choses pas bien, vous.
23:03Non, je raconte mes petits secrets à nos amis sur le plateau,
23:08que j'avais été convoquée à la police par le CSA,
23:11parce qu'on m'avait accusée d'une fuite dans la presse,
23:14alors que c'était tellement faux.
23:16Et c'était tout ça pour protéger Canal.
23:19Une dissidente.
23:20Non, non, non, mais pour dire que voilà,
23:23parfois la vie, elle est un peu compliquée, on fait avec.
23:26Alors justement, compliquée, mais pas pour tout le monde,
23:29parce que pour les 80 ou 300 imams, elle n'est pas si compliquée.
23:33300 imams au total, mais 80 algériens.
23:35Et la question qu'on va se poser, Gabrielle, c'est en quoi Bruno Rotailleux a raison ?
23:40Est-ce que ce n'est pas contradictoire avec son discours ?
23:43Oui, absolument.
23:45Alors, s'agissant de ces 80 imams détachés,
23:49donc ils ne font pas partie, on peut les appeler des imams détachés,
23:52en CDD, dirait-on,
23:54on peut même penser que dans ce jeu de billard à trois bandes ou plus
23:58qui se joue entre l'Algérie et la France,
24:01c'est peut-être l'Algérie du reste qui a fait fuiter,
24:04en se disant que ce sera gagnant-gagnant de tous les côtés.
24:06Si ces visas sont refusés, elle pourra faire passer le message
24:09que la foi des Algériens musulmans en France n'est pas respectée.
24:14Et s'ils sont acceptés, ce sera une nouvelle preuve de la faiblesse de la France.
24:19Alors, en effet, Jean-Philippe Tanguy a beau jeu de dire à Bruno Rotailleux
24:23que derrière une apparence de farmeté ces derniers jours,
24:25il y a une réalité de faiblesse.
24:28Écoutons les arguments de Bruno Rotailleux.
24:31Il dit tout d'abord que 80 imams comparés aux 650 000 titres de séjour algériens
24:37actuellement en cours en France, en 2024 en tout cas,
24:40ce n'est pas grand-chose, mais reconnaissons que c'est éminemment symbolique.
24:44Et deuxième point, je vais le citer pour ne pas déformer son propos,
24:48entraver la liberté de culte reviendrait à donner raison aux extrémistes
24:53et à désespérer les nombreux patriotes et musulmans sincères.
24:57Et par ailleurs, il s'agit de renforcer le sentiment d'appartenance à notre communauté nationale.
25:02Alors ça, ça a fait évidemment beaucoup réagir,
25:04parce qu'on ne voit pas bien en quoi des imams algériens
25:06pourraient renforcer le sentiment d'appartenance à la communauté nationale.
25:12Pour comprendre, ils sont envoyés par leur pays d'origine.
25:15La liste est donnée par le consulat.
25:19Et puis, ils sont, nous dit-on, criblés, c'est-à-dire passés au crible
25:24par les services de renseignement pour vérifier, sans doute, qu'ils ne sont pas islamistes.
25:30Alors, comment s'assurer de leur départ ?
25:32Alors ça, j'ai posé la question aussi.
25:34Et on m'a dit non, mais ils repartiront.
25:36Alors moi, je veux bien croire, mais néanmoins, il y a un article de RFI,
25:40sur le site du RFI, du 6 avril 2024,
25:42qui affirme que 13 imams marocains envoyés l'an dernier en Europe,
25:46en France, en Belgique, en Allemagne, ont disparu dans la nature.
25:50Alors, on nous dit aussi que c'est finalement le même principe,
25:54la même procédure que les prêtres qui peuvent être envoyés ici ou là.
25:58Vous savez, c'était une encyclique du pape Pidou, qui s'appelait Phidéidonum.
26:02Donc, les prêtres pouvaient passer d'un continent à un autre, selon les besoins.
26:06Aujourd'hui, il y a beaucoup de prêtres africains qui viennent en France.
26:10Alors, il y a néanmoins deux toutes petites différences.
26:13Déjà, ces prêtres sont rémunérés par la France,
26:15quand les imams sont toujours rémunérés par leur pays d'origine.
26:18Et puis, que l'on sache sur tout cela, disons,
26:21enfin, sauf erreur de ma part, le Vatican ne retient dans ses geôles aucun écrivain français.
26:26Et il ne refuse aucun QTF susceptible de mettre en danger notre sol.
26:34Alors, il y a beaucoup d'interrogations.
26:36Autre interrogation, j'essaie de me faire le relais de tout ce que j'ai vu sur les réseaux sociaux,
26:39et que je trouvais pertinent.
26:41Pourquoi avoir fait venir des imams algériens et pas marocains, par exemple ?
26:46Pourquoi précisément en cette période ?
26:48Alors, sachant qu'actuellement, c'est vraiment la lune de miel avec le Maroc.
26:51D'ailleurs, les agriculteurs français ne sont pas toujours très contents.
26:53C'est que le Maroc, c'est l'invité d'honneur au salon de l'agriculture.
26:55Et ceux qui produisent des tomates, c'est très dur,
26:57parce qu'ils ont une forte concurrence de ce côté-là.
26:59Mais néanmoins, c'est la lune de miel.
27:01Alors, on nous a expliqué qu'il n'y avait pas assez d'imams,
27:03qu'il fallait bien faire avec les imams qu'il y avait,
27:05parce qu'eux-mêmes ont besoin d'imams chez eux.
27:07Et puis, là aussi, c'est un peu une lapalissade,
27:10on nous dit qu'il y a beaucoup de musulmans en France depuis les années 90.
27:15Alors, pourquoi n'a-t-on pas formé des imams français ?
27:18Alors, vous savez que ça, c'est le serpent de mer.
27:20C'était une idée de Sarkozy, qui a été reprise par Gérald Darmanin.
27:25Encore ces jours derniers, Bruno Retailleau, au Forum de l'Islam de France, le forif,
27:30il a annoncé vouloir inscrire la fonction de l'imam dans la liste des métiers de France Travail.
27:34Mais il dit que le chemin sera long, et puis on peut dire qu'il sera escarpé,
27:37parce que la qualité de français, ça ne vaccine pas contre l'islamisme.
27:41Quelqu'un d'origine maghrébine me disait l'autre jour,
27:46vous savez, il y a des OQTF qui sont refusés par les pays d'origine,
27:50parce qu'ils ont peur que la France envoie des islamistes radicalisés en France.
27:54Donc, apparemment, ça va être compliqué aussi.
27:57Il est vrai que l'islamo-gauchisme français est un bon incubateur.
28:02Par ailleurs, Gabrielle Cluzel, au-delà de la fermeté attendue envers l'Algérie,
28:06on en parlera d'ailleurs dans un instant avec Marc Menol,
28:08il y a beaucoup d'indignations sur les réseaux sociaux liées à la non-réciprocité en matière religieuse.
28:14Oui, quelque chose me dit qu'on ne va pas envoyer des prêtres pour le carême, voyez, en Algérie.
28:18L'Algérie est vent debout contre la liberté religieuse des chrétiens,
28:23parce qu'elle considère que l'islam fait partie de son identité nationale.
28:27Pendant ce temps, l'Europe, on le sait, a rejeté ses racines chrétiennes sous impulsion de la France de Chirac.
28:33Du reste, dans sa constitution.
28:35Alors, il faut savoir que les 47 églises protestantes chrétiennes évangéliques en Algérie sont fermées ou sous-scellées.
28:41Il y a eu un pasteur, le pasteur Youssef Houramane, vice-président de l'église protestante en Algérie,
28:48qui a été condamné le 2 mai 2024 à un an de prison ferme pour avoir célébré un culte non autorisé.
28:55Alors, on nous dit aussi que le catholicisme, lui, est bien toléré.
29:00Mais là aussi, il faut remettre les pendules à l'heure.
29:02Le catholicisme, là-bas, est une religion pour expatriés.
29:06Et puis, l'archevêque alger, très très proche, vraiment dans les petits papiers du gouvernement, l'archevêque franco-algérien,
29:13et surtout, les catholiques ne sont pas missionnaires.
29:17Ils ne convertissent pas, ils ne baptisent pas.
29:19Il faut savoir, un prêtre que j'ai eu ce matin au téléphone m'a dit, je suis triste de vous le dire,
29:23mais il y a des gens qui se sont adressés à l'église catholique pour être baptisés,
29:26et en fait, ils sont partis voir les évangélistes qui, eux, les ont accueillis,
29:30parce qu'on a refusé de les baptiser des locaux, j'entends, des Algériens.
29:35Voilà, parce que c'est quelque chose qui est, tout ce qui est missionnaire et prosélite est absolument interdit.
29:43Alors, vous comprenez bien que, pour ces chrétiens algériens,
29:47tout ce traitement extrêmement favorable aux imams algériens en France est tout à fait difficile à supporter,
29:58et un de ces chrétiens m'a dit, ce matin, quelle naïveté.
30:02Voilà, chacun pourra en tirer ce qu'il veut, et je laisse aux téléspectateurs le soin de le faire.
30:10Merci beaucoup pour votre analyse et votre auteur, Gabriel Cluzel, qui écoute encore Les Français,
30:16on regarde ça dans un instant avec, peut-être François Bayrou, on voit ça dans un instant avec vous,
30:21une petite respiration, des petites sketchs, ça nous fait du bien.
30:24Respirez, regardez, souriez, réfléchissez.
30:29Putain, le Premier ministre qui parle maintenant de submersion migratoire,
30:32non mais submersion et après, grand remplacement, mais c'est quoi ces fantasmes-là ?
30:37En plus des théories qui n'ont jamais existé, grand remplacement, c'est quoi ?
30:40Excuse-moi, mais il y a quand même des quartiers en France...
30:43Vas-y, dis-le.
30:44Je dis, il y a des quartiers en France où il y a quand même...
30:48Je t'arrête tout de suite, là.
30:49Attends, mais laisse-moi parler.
30:50Je sais ce que tu veux dire.
30:51Ça, il y a toujours eu dans l'histoire, d'accord ?
30:53Dans l'histoire de France, il y a toujours eu des vagues migratoires.
30:56Donc, tu ne peux pas dire ça.
30:58Je veux dire, sous Louis XIV, il y a même eu des quartiers entiers de Paris qui étaient africanisés.
31:02Quoi ? C'est quoi, c'est ça ?
31:04Tu n'es pas au courant parce que les historiens ont invisibilisé, tu vois,
31:07pour, justement, piétiner les minorités.
31:09Mais ça a toujours existé.
31:10Excuse-moi, il y a un truc que je ne comprends pas bien, là.
31:12Tu dis que c'est un fantasme, que ça n'a jamais existé,
31:14mais pour me le prouver, tu me dis que ça a toujours existé.
31:17Ce n'est pas très rationnel, ça.
31:19Ok, alors...
31:21Je m'attendais à celle-là, là.
31:23Avec ton concept de rationalité.
31:24Ce concept-là, de putain de concept inventé par les Blancs,
31:27non-racisé, c'est ça ?
31:28Colonisateur, exterminateur.
31:30Non, mais attends.
31:31Rationalité, il y a le mot race dedans, d'accord ?
31:33Donc, fais attention.
31:34Là, tu tournes facho.
31:35Je veux dire que...
31:36Tu vas faire quoi ?
31:37Tu me menaces, là ?
31:38Tu vas faire quoi ?
31:39Tu me suis sur Instagram.
31:41Oui, je ne sais pas, peut-être.
31:43Oui, si, je sais, je vérifie.
31:46Et alors ?
31:48Eh bien, je te bloque.
31:52Tu tournes facho, je te bloque.
31:54Bon, dans un instant, encore un dernier petit sketch,
31:57et puis une petite surprise dans un instant.
31:59Restez bien à l'écoute.
32:00Il parlait dans le sketch du Premier ministre,
32:03et vous avez écouté, vous, le Premier ministre,
32:05François Bayrou, là, ce soir, juste avant 19h,
32:09à propos de cette guerre qui ne dit pas son nom.
32:14On en parlait avec Gabriel Kuzier hier,
32:15entre la France et l'Algérie.
32:16Qu'en est-il ?
32:19Ça me fait devenir Mathieu Boccoté.
32:23Fallait le voir, Bayrou.
32:24Ah, oui, oui, oui.
32:26Fallait le voir.
32:27Tout le monde n'est pas Mathieu Boccoté.
32:28C'est-à-dire que...
32:30Un contraste inouï avec Trump,
32:34qui, depuis des semaines, est là, tape sur la table,
32:37a l'impression de pouvoir véritablement tout bousculer,
32:41agir avec fermeté.
32:43Et là, on a vu le Premier ministre,
32:45entouré à sa droite de M. Bruno Retailleau et d'autres,
32:50et s'adresser avec fermeté.
32:53Et la fermeté de Bayrou, je dois dire,
32:57dans une situation de frisson.
33:00Vous vous dites, c'est pas possible.
33:01Comment pourront-ils supporter cela,
33:05sans envisager la guerre ?
33:07C'est invraisemblable comment il était dans l'intransigeance.
33:12Alors, premier petit extrait à propos de l'affaire
33:16qui s'est déroulée avec cette OQTF,
33:19qui a été l'auteur d'un attentat.
33:22On écoute.
33:24Comme vous savez, hélas, le drame de Mulhouse
33:27a été rendu possible parce que,
33:3014 fois, ce ressortissant algérien
33:36a été présenté à la réadmission,
33:40et 14 fois, il a été refusé.
33:44Pour nous, il est absolument inacceptable
33:48que cette situation perdure.
33:51Ce qui signifie que la France
33:55va demander au gouvernement algérien
33:58que soit réexaminée la totalité des accords
34:02et la manière dont ces accords sont exécutés.
34:06Nous allons faire cette démarche
34:08en donnant un mois, six semaines,
34:14pour que nous puissions les réexaminer.
34:17Pendant ce temps, va être présentée au gouvernement algérien
34:21une liste, j'allais dire, d'urgence,
34:24de personnes qui doivent pouvoir retourner dans leur pays
34:31et que nous considérons comme particulièrement sensibles
34:35de ce point de vue-là.
34:37Si ça n'était pas le cas,
34:39le gouvernement français considérerait
34:42que les avantages particuliers qui sont consentis
34:45au terme de ces accords devront être remis en cause.
34:49On tremble. Vous avez vu, les mots, il les choisit.
34:53Il prend même un mois, non, six semaines,
34:56pour qu'ils aient le temps de réfléchir sur les accords.
34:59Les accords, il faudrait quand même savoir
35:01ce dont il s'agit.
35:02Les accords relatifs à la circulation,
35:05à l'emploi et au séjour en France
35:07des ressortissants algériens et de leur famille.
35:10Voilà l'intitulé en 1968.
35:14C'est un statut d'exception.
35:16On n'a pas besoin de visa pour un séjour
35:20de plus de trois mois.
35:22On doit demander juste un certificat de résidence
35:27qui est valable un an si on le souhaite.
35:30Et l'accord conduit à une sorte de liberté
35:36d'aller et venir pour les Algériens.
35:39De faciliter.
35:40Alors c'est quand même extraordinaire
35:43que l'on ait un tel texte aujourd'hui
35:46avec tous ces refus et ce ton du Premier ministre.
35:50Et puis après, si je me ramifie à la chronique de Gabriel,
35:56on a 80 imams algériens qui se présenteront en France
36:02avec l'accord de Bruno Rotaillot.
36:04Et pendant ce temps-là, on a un écrivain
36:07qui est français, qui n'a pris que sa plume.
36:11Avec cette plume, il a osé quelques éléments de questions
36:16qui ont vexé le gouvernement algérien.
36:19Et on n'est pas capable de dire,
36:21bien écoutez, où ce monsieur qui a 75 ans,
36:26dont la santé est fragile,
36:28ce monsieur qui est victime d'un abus de pouvoir,
36:31où vous le libérez,
36:33où vos 80 imams n'entrent pas chez nous.
36:37Ça paraît être quand même une négociation
36:40qui ne pourrait pas être jugée
36:42comme étant l'intransigeance la plus invraisemblable.
36:45Eh bien non, on a ce ton lénifiant
36:49pendant je ne sais combien de minutes.
36:51Et à la fin, quand on regarde
36:54comment il a tenté de provoquer la peur chez les Algériens,
37:01on retient simplement un mois, six semaines.
37:05Réfléchissez bien sur ces accords,
37:08car si vous ne réfléchissez pas,
37:10peut-être qu'on les écornerait,
37:13pas totalement, mais un tout petit peu quand même.
37:16Attention, on est une grande nation, un grand État.
37:20Voilà où nous en sommes aujourd'hui.
37:22Mais c'est vrai que pour un centriste,
37:24c'était déjà d'un grand courage.
37:26Oui, c'est bien de le reconnaître aussi quand même.
37:29Merci beaucoup, Marc Menand,
37:31pour votre analyse sur cette conférence de François Bayrou.
37:35On va parler dans un instant avec vous, Mathieu Bocoté.
37:38Vous avez des informations exclusives à nous donner
37:40que vous avez récupérées.
37:42On a hâte de les connaître.
37:44Et vous allez nous parler de C8,
37:46vous allez nous parler de la liberté d'expression,
37:48liberté d'expression que nous allons aborder avec vous.
37:50Charlotte Dornelas, puisque Florence Bergeau-Blaclair,
37:53que nous recevions récemment sur ce plateau,
37:55vient de voir une de ses conférences s'annuler
37:57par l'université de Lille.
37:59Pour quelles raisons exactement ?
38:01L'anthropologue Florence Bergeau-Blaclair
38:03était l'invitée du syndicat étudiant Uni,
38:05qui est classé à droite.
38:07Elle devait donner une conférence le 5 mars prochain
38:10au sein de la faculté de Lille.
38:12Mais hier, le doyen a pris la décision d'annuler,
38:15via un mail interne envoyé à tous les étudiants,
38:19d'annuler la conférence,
38:21qui devait être sur le frérisme et ses réseaux,
38:23le sujet d'études de cette chercheuse du CNRS
38:26qui en a fait un livre, qui l'a fait connaître.
38:28Elle a exprimé son mécontentement,
38:31et que s'est-il passé exactement ?
38:33A peu près comme d'habitude en ce qui concerne
38:35les annulations de conférences.
38:37A l'annonce de l'événement, le syndicat Union étudiante,
38:40qui lui est classé à gauche,
38:42a demandé à faire annuler la conférence
38:44sur ses réseaux sociaux,
38:46avec un post, le visage de la chercheuse
38:48et le slogan contre les conférences racistes
38:50à l'université.
38:52Elle a annoncé d'ailleurs qu'elle allait porter plainte.
38:54Le message du syndicat,
38:56il vaut le coup d'oeil, on est à l'université française,
38:59cette semaine, le groupuscule étudiant
39:01d'extrême droite l'unit a annoncé
39:03deux conférences à la fac.
39:04La première sera sur l'harmonisation
39:06fiscale européenne, tandis que la seconde
39:08sera sur le frérisme et ses réseaux.
39:10Ces conférences s'intègrent à leur agenda politique,
39:12raciste, islamophobe et néolibéral.
39:15Ces étudiants ne font plus la différence
39:17entre un éventuel débat
39:19qu'ils pourraient provoquer avec elle,
39:21et l'appel à la censure.
39:23Ils sont sûrs que le seul adjectif,
39:25évidemment, extrême droite, suffit à justifier.
39:27Pas besoin d'aller beaucoup plus loin.
39:29Ils ne comprennent pas la différence entre
39:31un courant au sein d'une religion, le frérisme,
39:33en l'occurrence, et une race.
39:35C'est même plus entre la religion et la race,
39:37c'est entre un courant au sein d'une religion
39:39et la race. Ils ne font pas non plus la différence
39:41entre un délit, le racisme,
39:43une accusation abusive largement utilisée,
39:45l'islamophobie, et un courant économique.
39:47Alors là, on est parti très loin quand même,
39:49dans la confusion.
39:50Et évidemment, ils redoutent,
39:52je les cite encore, la vague fasciste
39:54qui déferle partout dans la société,
39:56jusque dans leur université, qui est désormais
39:58menacée par, ouvrez les guillemets encore,
40:00la peste brune.
40:01C'est fin, nuancé, c'est universitaire.
40:03Mais justement,
40:05Charles-André Lascaux m'a expliqué
40:07que l'université plie,
40:09alors qu'elle aurait pu encourager le débat,
40:11elle aurait pu exiger que cessent les insultes.
40:13Et bien là aussi, comme d'habitude,
40:15l'université, en l'occurrence le doyen,
40:17dans son mail, parce que l'université elle-même,
40:19je vous communique, elle répond qu'elle n'a pas encore
40:21tous les éléments, qu'elle reviendra bientôt
40:23vers les uns ou vers les autres.
40:25Mais le mail du doyen, lui, existe.
40:27L'université a dégainé le, je cite,
40:29« trouble à l'ordre public que la conférence
40:31envisagée ne manquera pas de susciter
40:33au sein du campus ».
40:35Alors, quel genre de trouble à l'ordre public peut générer
40:37une universitaire qui développe ses travaux
40:39et n'interdit évidemment au préalable
40:41aucune question des étudiants qui viendraient
40:43l'écouter ? Là, la réponse, elle est exceptionnelle.
40:45Ouvrez les guillemets à nouveau.
40:47« Eux égards au contexte... »
40:49Pardon. Décidément, ce n'est pas ma semaine
40:51sur les liaisons. « Eux égards au contexte
40:53extrêmement conflictuel
40:55existant entre l'invité
40:57et les membres d'une unité établie
40:59au sein du dit campus ».
41:01Alors, en français et avec la prise en compte
41:03de la réalité, cette phrase devient
41:05« en raison de l'hostilité unilatérale
41:07de quelques étudiants à l'encontre
41:09de l'universitaire invité à donner sa conférence ».
41:11Parce que là, la phrase
41:13de l'université, c'est l'équivalent universitaire
41:15de l'agression qui se transforme en rixe.
41:17Vous avez dix personnes qui vous agressent
41:19et dans la presse, ça devient une rixe. C'est-à-dire
41:21que vous vous êtes battues entre vous pour une raison bien entendue.
41:23Là, c'est pareil. « Eux égards
41:25au contexte extrêmement conflictuel
41:27existant entre l'invité, qui n'a jamais
41:29rien dit sur le syndicat, donc probablement elle ignore
41:31l'existence, et les membres d'une unité
41:33établie au sein du dit campus ».
41:35Comme ça, c'est de la faute un peu de tout le monde.
41:37Le trouble à l'ordre public est établi. On fait ça
41:39pour la sécurité de tous. Ça n'est évidemment
41:41pas la première fois que ça arrive,
41:43notamment pour Florence Bergeau-Blackler.
41:45On se souvient d'une conférence
41:47annulée à la Sorbonne qui avait pu se tenir
41:49parce que le professeur qui l'avait invitée
41:51avait vraiment milité pour qu'elle revienne
41:53quelques jours plus tard. Et le
41:55cercle vicieux se met en place.
41:57Elle l'explique elle ainsi,
41:59je la cite, « Cela fait deux ans
42:01que l'on m'empêche de donner des conférences à l'université
42:03partout en France ». Après cette histoire de la Sorbonne,
42:05elle dit qu'elle n'est plus invitée. Elle appelle
42:07les universités à l'inviter. Elle dit « Je ne peux pas enseigner
42:09et le CNRS pour qui je suis chargée
42:11de recherche me reproche tout cela ».
42:13Évidemment, puisqu'on lui demande
42:15de le faire. Bruno Retailleau et Xavier Bertrand
42:17ont apporté leur soutien.
42:19Xavier Bertrand, qui est
42:21président de la région,
42:23a proposé la tenue de la conférence
42:25au siège de la région Hauts-de-France
42:27ou ailleurs dans une autre salle.
42:29Ce qui permettra à tous
42:31les gens malhonnêtes dans le débat public
42:33d'expliquer que tout le monde peut s'exprimer librement.
42:35La preuve, Florence Bergeau-Blackler a bien
42:37parlé dans une salle au fin fond de la région
42:39des Hauts-de-France.
42:41Et à la fin, on vous dit « Mais comment ça, un problème de liberté d'expression ? »
42:43Pas du tout. Elle peut parler, Florence Bergeau-Blackler.
42:45Oui, mais pas partout.
42:47Et on prend prétexte de la violence de certains
42:49pour, en l'occurrence, l'empêcher
42:51de s'adresser à des gens
42:53qui auraient probablement aimé
42:55l'entendre, même s'ils n'étaient
42:57pas d'accord avec elle.
42:59Vous sous-entendez finalement que cette
43:01annulation, prise pour des raisons
43:03de sécurité et d'ordre public, est une
43:05atteinte à la liberté d'expression.
43:07On peut se laisser surprendre une fois.
43:09Parce qu'on organise une conférence,
43:11on ne s'attend pas à ce que des gens
43:13menacent de violence et,
43:15de bonne foi, annuler la conférence
43:17une fois devant le risque avéré
43:19que l'on n'a pas su anticiper.
43:21Quand ça devient extrêmement
43:23régulier, on finit par prendre
43:25prétexte des menaces de violence
43:27de certains, à peu près toujours
43:29les mêmes d'ailleurs, pour annuler un événement
43:31et on accepte
43:33de facto la censure que
43:35certaines personnes évidemment installent
43:37en menaçant de violence, en tenant pour acquis
43:39parce que c'est ça qui se passe dans la répétition
43:41on tient pour acquis, et donc quasiment
43:43normal, l'exercice de la violence
43:45ou en tout cas la menace de l'exercice de la violence
43:47comme argumentaire politique
43:49à l'égard, en l'occurrence, d'une universitaire.
43:51Donc oui, c'est contrevenir
43:53à la liberté même du débat universitaire
43:55au sein de l'université. C'est encore
43:57pire qu'un concept un peu
43:59abstrait. Et la technique, elle est toujours la même.
44:01Au-delà de l'université, vous menacez
44:03et vous faites taire au prétexte
44:05d'être menacé de manière imaginaire
44:07par celui que vous visez. Il suffit de l'appeler
44:09extrême droite. Donc comme il risque
44:11par le seul fait de l'étiquette
44:13extrême droite de vous menacer et de vous
44:15faire taire, et bien vous au préalable
44:17vous le menacez et vous le faites taire. C'est pratique.
44:19Vous refusez de débattre et vous vous accusez
44:21ensuite de sectarisme la personne avec
44:23qui vous avez refusé de débattre. C'est pratique aussi.
44:25Donc la personne vous dit, ben non mais venez,
44:27je vais parler avec vous. Et ben non, je refuse puisque
44:29comme vous êtes sectaire, je ne discute pas avec les gens
44:31sectaires. Bon, vous boycottez
44:33une chaîne et vous accusez celle-ci
44:35de son manque de pluralisme dans la foulée.
44:37Donc on vous dit, ben non mais venez, vous êtes invité ici.
44:39Et ben non, je vous boycotte. Bon, donc on doit
44:41inviter des gens imaginaires de la sensibilité des gens
44:43qui boycottent, j'imagine. Et ensuite,
44:45vous censurez parce qu'il faut censurer
44:47l'extrême droite, évidemment, avant qu'elle
44:49ne vous censure. Alors l'extrême droite vous a pas
44:51encore censuré, mais elle pourrait le faire parce que
44:53vous lui avez mis l'étiquette extrême droite, et donc
44:55il vaut mieux la censurer au préalable.
44:57Bref, extrême droitisez qui vous voulez
44:59et vous obtiendrez ce que vous voulez.
45:01C'est vrai en politique, c'est vrai dans les médias, c'est vrai
45:03dans le monde associatif, dans la distribution de subventions,
45:05dans les référendums proposés,
45:07dans les décisions judiciaires, dans l'attribution
45:09des canaux de la TNT,
45:11et dans le monde de l'université.
45:13Je pense que le nœud de la liberté surveillée
45:15se trouve très exactement là.
45:20Merci pour votre analyse. Dans un instant,
45:22vous allez compléter parce que ça se rejoint
45:24beaucoup vos éditos,
45:26et justement sur ce qu'on appelle
45:28liberté, ce qu'on appelle censure.
45:30Et d'ailleurs, je vous propose d'écouter
45:32un extrait. Juste avant d'écouter
45:34l'extrait, je pense à
45:36ceux qui ne veulent pas venir sur notre plateau,
45:38je dis à l'antenne ce soir, officiellement,
45:40que j'invite Aurélien Taché,
45:42LFist, à venir sur notre plateau,
45:44puisqu'il remet en cause tout ce qui a été dit
45:46sur l'aide publique au développement.
45:48On nous semble en train peut-être de caler
45:50une petite date, peut-être un débat avec Sarah Knafo,
45:52on voit ça. En tout cas, je lance
45:54publiquement l'invitation. Écoutez,
45:56un autre sketch, avant la petite
45:58surprise, et avant l'édito de Mathieu Bocoté,
46:00de Laurent Firode, le scénariste
46:02qui nous fait sourire.
46:04Enfin, ces huit n'aimaient plus, quoi.
46:06Ah, mais la
46:08fachosphère, ils sont mal, les mecs. Ils me font marrer
46:10avec leur appel à la haine,
46:12leur appel au meurtre, leur ratonnade,
46:14les complotards. C'est fini !
46:16C'est fini, tout ça. Fini la haine.
46:18Mais tu regardais, parfois ? Mais ça va pas,
46:20ou quoi ? Non, mais t'es pas
46:22bien. Mais jamais j'ai regardé une
46:24chaîne islamophobe, transphobe.
46:26Ben oui, mais alors,
46:28comment tu peux savoir de quoi il parlait ?
46:30Ah ben, je l'attendais, celle-là.
46:32Non mais franchement, t'es naïve,
46:34en fait. Tu crois qu'on a besoin de savoir
46:36les choses pour pouvoir en parler ? Non mais franchement.
46:38Mais tu crois que moi, je m'y connais, en climatologie,
46:40quand je sépare l'eau percule
46:42du pot de yaourt, avant de le mettre dans la poubelle,
46:44pour sauver la planète ? Tu crois que je l'ai
46:46lu, moi, le programme du RN ?
46:48Quand j'ai dû voter Macron pour faire barrage ?
46:50Tu crois que je connais la situation en Ukraine ?
46:52Quand je prends une douche froide pour emmerder Poutine ?
46:54Et tu crois que je m'y connais, c'est moi, en virologie,
46:56quand je prenais mon café assis,
46:58et non pas debout, pour pas tomber malade ?
47:00Mais non, ben non, mais j'y connaissais rien.
47:02Mais juste, moi, je fais confiance en l'État.
47:04Voilà. Je fais confiance en
47:06ces institutions, en ces médias
47:08qui sont subventionnés. Eux, ils ont des sachants,
47:10ils ont des experts qui savent. C'est tout.
47:12Ouais. En fait,
47:14tu veux pas connaître le réel, en fait.
47:16Non, mais le réel... Écoute, le réel, ça existe pas,
47:18c'est un concept, le réel, c'est n'importe quoi.
47:20Le réel, c'est un ressenti, c'est une perception.
47:22Tu comprends ? La dernière fois,
47:24quand moi, j'ai été agressé, elle a parlé de mecs dans le métro.
47:26C'était pas du tout une agression, j'ai pas été victime
47:28d'une agression. C'est une illusion, ça.
47:30Moi, j'ai eu un
47:32ressenti d'un sentiment
47:34d'insécurité.
47:36Ben, tu t'es fait péter dedans, quand même !
47:38Ben oui, c'était un gros ressenti.
47:42Pardon, le réel
47:44n'existe pas. Eh oui, C8.
47:46Triste fermeture de C8.
47:48Guerre contre C8.
47:50On en parle dans un instant avec vous, Mathieu Bocoté.
47:52Mais la surprise, c'est maintenant,
47:54puisque j'ai invité, et il est là,
47:56avec nous, le scénariste Laurent
47:58Firode. Je vous prie de bien vouloir rentrer
48:00sous les applaudissements du public.
48:04Merci beaucoup
48:06d'être venu, alors, très rapidement,
48:08parce qu'on est entre deux chroniques, mais c'est
48:10très important pour nous de vous recevoir,
48:12puisque vous nous faites tellement
48:14rire et réfléchir avec
48:16des sketchs. Comment l'idée vous est venue ?
48:18Comment l'idée m'est venue de faire des sketchs ?
48:20Ben, parce que j'aime rire,
48:22et après, j'aime filmer,
48:24et j'aime les comédiens, donc, voilà,
48:26l'ensemble, ça fait, en fait,
48:28je fais des sketchs.
48:30Vous êtes scénariste, vous avez
48:32réalisé, par exemple, le battement d'aile
48:34du Papillon, en 2000, avec Audrey Tautou,
48:36Quartier VIP,
48:38avec Johnny Hallyday, et
48:40petit à petit, vous vous êtes dit que vous alliez
48:42vers les courts-métrages. Vous avez déjà commencé
48:44les courts-métrages, aussi, depuis longtemps.
48:46Oui, j'ai commencé par des courts-métrages, d'ailleurs, je n'ai jamais arrêté
48:48de faire des courts-métrages, parce que c'est une fenêtre
48:50de liberté, et je suis très, très sensible à ça.
48:52Ça se sent dans vos sketchs.
48:54Merci. Donc, j'ai fait
48:56des films, bien sûr, voilà, des films
48:58de commande, j'ai travaillé pour France Télévisions,
49:00tout ça, des téléfilms, mais je
49:02gardais ce souci de
49:04ma propre liberté, et c'est vrai
49:06que c'est au moment du Covid, principalement,
49:08où là, je me suis dit, c'est incroyable
49:10qu'il n'y ait aucun film qui soit fait sur ce sujet,
49:12sur cette folie, et là,
49:14j'ai fait carrément un long-métrage, Le Monde d'Après,
49:16j'ai pu trouver une salle
49:20de CMA, on est resté six mois à l'affiche,
49:22et je me suis dit, il y a un public
49:24pour un CMA différent,
49:26des images différentes,
49:28plus de liberté, plus d'humour,
49:30sur ce monde fou, quoi. Et donc,
49:32là, je continue par ce bon...
49:34Voilà, quoi. Marc Menand
49:36brûle d'envie de vous poser une question, là.
49:38Mais non, parce que c'est l'esprit
49:40qui m'a animé depuis que je suis gamin,
49:42et on retrouve là, la liberté, c'est viscéral,
49:44c'est-à-dire qu'on pouscule tout,
49:46il n'est pas question d'avoir
49:48l'esprit
49:50de morale, non,
49:52il faut gratouiller, il faut faire
49:54en sorte qu'à un moment,
49:56on soit tellement dérangé,
49:58non seulement on en rit grassement,
50:00mais on est obligé à l'interrogation.
50:02Laurent Ferrand dit, il n'y avait pas de question dans Marc Menand,
50:04mais moi je...
50:06Est-ce que vous vous rendez compte, quand même,
50:08que vous êtes l'un des rares, sinon le seul, je ne sais pas,
50:10vous êtes d'accord avec moi, qui allait sur ce créneau-là ?
50:12Ce créneau de cette absurdité ?
50:14Le déni entre
50:16le réel, ce que les gens
50:18vivent au quotidien, vous êtes raciste,
50:20vous êtes facho, vous êtes d'extrême droite, etc.
50:22Vous êtes le seul, quand même, sur ce créneau ?
50:24Pour l'instant, oui.
50:26J'espère qu'il va y avoir d'autres qui vont me suivre,
50:28je crois qu'il y a vraiment un public pour ça.
50:30Là, pour l'instant, je suis tout seul,
50:32mais bon, j'attends les autres, moi.
50:34Alors, il y a un public pour ça,
50:36il y a une réalité pour ça,
50:38et qu'est-ce qui vous a motivé à aller vers cette réalité
50:40dont personne ne parlait ?
50:42Parce que je regarde le monde réel,
50:44je le vois, et il me fait
50:46à la fois peur, sourire,
50:48et je crois que quand on est un artiste,
50:50on essaie de montrer le réel,
50:52et je voyais que personne ne le faisait,
50:54donc je me suis dit, il faut le faire.
50:56Qui veut poser une question ?
50:58C'est Léo Ferré, c'est pour ça que vous avez...
51:00Gabriel Fusel, on a fait beaucoup de questions.
51:02C'est intéressant
51:04parce qu'à gauche,
51:06on nous a fait croire
51:08que l'humour
51:10était forcément de leur côté,
51:12et je me rends compte
51:14que l'humour n'a pas
51:16de couleur politique en vous observant.
51:18Deuxième point,
51:20est-ce que vous considérez que vous êtes grillé ?
51:22Est-ce qu'il y a un avant et un après ?
51:24Est-ce que ce n'est pas pour ça que les autres ne vous rejoignent pas ?
51:26Ah mince !
51:28Je suis grillé !
51:30Bon, ça on verra,
51:32on ignore encore.
51:34Peu importe, je dirais que le principal,
51:36c'est que je conserve ma liberté,
51:38je fais les films tel que je l'entends.
51:40En effet,
51:42ce sont des films faits avec trois bouts de ficelle,
51:44c'est pour ça que ma chaîne YouTube s'appelle
51:46« Les films à l'arrache »,
51:48parce qu'ils sont faits à l'arrache,
51:50mais en tout cas, c'est le prix de ma liberté,
51:52et j'en suis ravi.
51:54Vous êtes en train de nous expliquer, Laurent Fironde,
51:56que pour avoir une liberté,
51:58il faut sortir de ce système
52:00de financement de films,
52:02qui vous empêche d'avoir une liberté,
52:04c'est-à-dire ce système où les chaînes télé françaises
52:06sont obligées de contribuer
52:08pour financer les films,
52:10mais tout le monde n'est pas libre sur les films ?
52:12Ah non, loin de là, parce que moi j'ai fait beaucoup de films
52:14subventionnés,
52:16faits financés par toutes sortes de chaînes,
52:18principalement le service public,
52:20et c'est vrai qu'on avait toujours
52:22un cahier des charges,
52:24on devait prendre tel comédien,
52:26traiter de tel sujet,
52:28c'est agaçant, mais là, je tiens à dire
52:30qu'en ce moment, ce qu'on est en train de vivre, c'est un élément
52:32exceptionnel à la télévision,
52:34vous avez invité
52:36un réalisateur de films dont la chaîne
52:38n'a pas financé ses films. Je n'ai jamais vu ça,
52:40moi, ailleurs.
52:42Ça n'existe pas.
52:44On fait dans l'exception, effectivement, parce que justement,
52:46c'est toujours du copinage, c'est toujours
52:48on vous finance le film, donc on vous invite,
52:50donc on fait votre promo, sinon on ne vous invite pas,
52:52et c'est cet esprit de liberté
52:54qui nous plaît chez vous,
52:56c'est cet esprit de liberté qui nous interpelle aussi,
52:58puisque pour avoir
53:00une liberté de ton, pardon,
53:02je parle à votre place,
53:04pour avoir une liberté de ton,
53:06M. Laurent Firod, vous êtes obligé
53:08d'avoir une liberté d'argent,
53:10une liberté d'aller sur Youtube,
53:12pardonnez-moi, Youtube,
53:14pour pouvoir avoir une liberté, parce que
53:16le financement classique des films français
53:18ne vous permet pas d'avoir une liberté.
53:20Absolument pas.
53:22Ce qui est extraordinaire,
53:24aujourd'hui, on dit
53:26on ne peut plus dire ça, et bien vous,
53:28vous pouvez le dire. Oui, parce que si
53:30on se dit, je veux le dire,
53:32je le dis, et basta, après, tant pis,
53:34si ça déplaît à certains,
53:36et si, voilà, après,
53:38si je ne rentre pas dans les institutions,
53:40le mode de financement classique
53:42d'un film, tant pis, c'est le prix
53:44de ma liberté, en effet.
53:46Et vous avez payé votre liberté.
53:48Restez écouté,
53:50l'édito de Mathieu Bocoté, il va vous interpeller
53:52dans 48 heures,
53:54nous savons où vous avez fait, un petit sketch
53:56qu'on a diffusé il y a quelques instants,
53:58sur la fin de C8, ils sont plusieurs,
54:00dans l'opinion publique, à finalement se réveiller,
54:02enfin, à comprendre la portée de cette censure,
54:04Mathieu Bocoté,
54:06avant de voir des révélations, on a hâte
54:08de vous écouter, y aura-t-il un avant
54:10et un après C8 en France, selon vous ?
54:12En France et en Europe, je crois. C'est-à-dire,
54:14on est dans ce moment très particulier, où on nous explique
54:16qu'on doit en finir avec une chaîne
54:18au nom de la liberté d'expression.
54:20Le discours qui nous est présenté,
54:22la censure porte un nouveau nom maintenant,
54:24on appelle ça régulation.
54:26C'est le mot codé, c'est la censure
54:28ripollinée. Mais dans les faits, qu'est-ce qu'on voit ?
54:30Une chaîne qui était considérée
54:32comme une chaîne d'opposition,
54:34je précise, une chaîne pluraliste, mais du point de vue
54:36des adversaires de C8 et de CNews,
54:38il fallait en finir parce qu'elle déréglait
54:40le débat public.
54:42Et ça, c'est très important de l'avoir
54:44à l'esprit, parce que c'est le point
54:46d'aboutissement de la fin de C8, et de l'énergie,
54:48soit dit en passant, qui est un peu
54:50la victime collatérale là-dedans pour donner
54:52l'impression qu'on n'essaie pas simplement de s'en prendre
54:54à C8. N'oubliez pas que la campagne
54:56ciblait aussi CNews. L'idée,
54:58c'était de nettoyer
55:00les ondes de scories
55:02médiatiques qui sont, globalement, ceux qui ne pensent
55:04pas exactement comme on doit penser
55:06si on veut être bien vu par
55:08les gardiens de l'orthodoxie. Et ce qui me frappe
55:10dans la présente séquence, c'est que cette
55:12campagne ne cessera pas.
55:14C'est-à-dire, là, la fin de C8, c'est un moment
55:16tragique, je pense. C'est le moment...
55:18C'est soviétique, quand même, d'essayer de fermer une chaîne
55:20parce qu'elle déplaît au pouvoir. Ça se passerait
55:22n'importe où ailleurs dans le monde, on dirait.
55:24C'est un geste autoritaire.
55:26Vous pensez que c'est ça ? Qu'elle a été fermée parce qu'elle déplaît au pouvoir ?
55:28C'est votre avis ?
55:30J'ai l'impression que tous ceux qui ont dit qu'on devait
55:32fermer C8 et CNews nous le disaient très clairement.
55:34Ensuite, je ne dis pas que c'est ce qu'a dit le pouvoir,
55:36peut-être d'autres raisons. Il y a peut-être une forme
55:38de raison toute autre qui nous échappe.
55:40Mais peut-être aussi que les arguments administratifs qu'on nous présente,
55:42c'est la rationalisation a posteriori d'une haine idéologique.
55:44Mais ce que je note toutefois, c'est que cette campagne
55:46contre la liberté d'expression ne cessera pas.
55:48Et on peut le voir dans une forme de terrorisme
55:50intellectuel au quotidien, sur lequel je reviendrai
55:52dans un instant.
55:54Alors, cette campagne n'est pas terminée.
55:56Mathieu Bocoté, comme on témoigne, une campagne
55:58de la CGT qui est arrivée à vos oreilles.
56:00Et c'est là qu'on veut en savoir plus.
56:02C'est une découverte de ce matin qui m'a frappé.
56:04Quelqu'un m'a relayé un courriel,
56:06un mail, comme on dit,
56:08un courriel qui vient de
56:10la CGT au Conseil d'État.
56:12Donc au Conseil d'État, il y a deux syndicats,
56:14un syndicat maison et la CGT.
56:16Et ce courriel est le suivant.
56:18C'était envoyé à la direction
56:20parce que chaque jour, on présente
56:22une revue de presse. Une revue de presse qu'on appelle
56:24un panorama de presse de la justice administrative.
56:26Et dans cette revue de presse,
56:28les gens de la CGT disent que c'est absolument effrayant
56:30parce qu'on retrouve des médias
56:32d'extrême droite dans votre revue de presse.
56:34Notamment le JDD
56:36et CNews. Et on nous dit
56:38que la présence de ces médias
56:40dans votre revue de presse
56:42est le signe d'un manque de respect pour le pluralisme
56:44et d'un dévoiement de la liberté d'expression.
56:46Je cite nos amis de la CGT.
56:48On nous dit « Soutenir de tels médias
56:50en leur offrant de la visibilité
56:52– on parle d'une revue de presse interne –
56:54et en encourageant ainsi leur lecture
56:56est irresponsable. »
56:58C'est quand même le principe de l'index.
57:00Il faut mettre certaines lectures à l'index.
57:02De plus, cette mise en avant
57:04de ces médias, le JDD et CNews,
57:06cette mise en avant contribue
57:08à la banalisation de l'extrême droite
57:10et de ses obsessions haineuses.
57:12Premier élément.
57:14Donc on nous dit que nous ne devons pas
57:16permettre la diffusion dans la revue
57:18de presse interne.
57:20Rappelons bien, nous sommes
57:22au Conseil d'État,
57:24dans la revue de presse interne.
57:26Il y a plusieurs syndicats au Conseil d'État,
57:28dont la CGT, qui critiquent le Conseil d'État
57:30de mettre CNews
57:32et le JDD dans la revue de presse interne.
57:34C'est très grave, en fait.
57:36Et là, on nous explique qu'il ne faudrait pas
57:38mettre de tels médias, d'autant,
57:40c'est très important aussi, qu'on nous invite
57:42à faire une meilleure prise en compte
57:44du pluralisme dans le panorama de presse proposée.
57:46Car actuellement, dit-on,
57:48la majorité des médias proposés est orientée
57:50à droite, ce que nous déplorons,
57:52dit la CGT. Je vais faire la liste des médias
57:54qui sont par exemple dans la revue de presse d'aujourd'hui ou d'hier,
57:56je ne me trompe pas. L'AFP, France Culture,
57:58RTL, RFI,
58:00France 5, Arte,
58:02Le Monde, Libération,
58:04Le Courrier de l'Ouest, Sud-Ouest,
58:06France 3, BFM,
58:08Le Parisien, La Lettre et Mediapart.
58:10Et il y a aussi le Figaro, CNews et le JDD.
58:12Est-ce qu'il y a une majorité de titres de droite
58:14dans tout cela? Si oui, j'ai l'impression
58:16que la conception de la droite
58:18par la CGT est quelque peu
58:20inquiétante. Mais nos amis de la CGT
58:22vont plus loin.
58:24Dans le même ordre d'idées,
58:26il n'est pas acceptable
58:28que notre service d'action sociale
58:30propose aux agents
58:32de venir s'émerveiller
58:34au puits du fou dont la réécriture
58:36de l'histoire sert un agenda politique
58:38réactionnaire.
58:40Qu'est-ce que le puits du fou vient faire là?
58:42C'est l'autre symbole de la réaction de l'extrême droite,
58:44des méchants de la xénophobie, des pas fins.
58:46On ne voit pas cette idée.
58:48Le puits du fou, parce que je comprends que le service social
58:50de l'entreprise dit que vous pouvez aller faire
58:52un tour au puits du fou, vous allez vous émerveiller devant l'histoire de France.
58:54Et là, on dit non, non, non,
58:56aller au puits du fou, c'est se mettre
58:58en contact avec une vision,
59:00un agenda politique réactionnaire.
59:02Donc, n'allez pas vous émerveiller au puits du fou,
59:04on ne devrait pas en faire la promotion.
59:06Donc, vous aurez compris que c'est ce que j'appelle le terrorisme intellectuel au quotidien.
59:08C'est comme ça que fonctionne l'intimidation.
59:10C'est comme ça qu'on fait taire les gens.
59:12Le comité de la CGT locale dit,
59:14un instant, vous n'avez pas le droit de diffuser ça,
59:16on va vous sanctionner, on va vous réécrire si vous le diffusez encore.
59:18À terme, c'est une pratique de censure au quotidien.
59:20Ne soyons pas surpris si, à la fin,
59:22on ferme une chaîne télé.
59:24Terrorisme intellectuel au quotidien.
59:26Excellente suite de programme.
59:28Pascal Brouillard, Dépôt 2.
59:30Merci Laurent Firaud, merci à tous.
59:32Excellente suite de programme.