Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo
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00:00 - Face à l'info 19h, c'est l'heure.
00:02 Mathieu Bocoté, pourquoi vous n'avez pas mis votre beau costume d'hier ?
00:04 - Parce que je change de costume tous les jours, chère Christine.
00:06 - Il était neuf hier, il était magnifique.
00:08 - Je le rapporterai la semaine prochaine pour vous.
00:10 - D'accord, vous me direz quand.
00:11 - Avec plaisir.
00:12 - Il était magnifique.
00:13 Guillaume Bigot, vous avez vu de la lumière, vous êtes rentré ce soir ou bien ?
00:16 Hier vous avez fait l'école buissonnière ?
00:18 - Non mais je suis très heureux d'être là.
00:20 Je me suis trompé, il ne fallait pas ?
00:21 - Si, on est content de vous recevoir maintenant.
00:24 - Votre sourire me désarme.
00:25 - Merci.
00:30 Plusieurs personnes ont été tuées dans une fusillade à Rotterdam.
00:33 Au Pays-Bas, un homme armé en tenue de combat a ouvert le feu dans un appartement de la ville.
00:37 Avant de faire éruption dans un centre médical voisin, la police néerlandaise précise à l'instant
00:41 que le suspect de 32 ans qui a été arrêté est la seule personne impliquée dans cette fusillade.
00:46 Les recherches toujours infructueuses dans le bar importentent et de retrouver Lina,
00:50 portée disparue depuis samedi.
00:52 80 gendarmes mobilisés aujourd'hui à Saint-Blaise-La-Roche pour ratisser le secteur.
00:56 Aucune piste n'est pour le moment écartée sur cette disparition inquiétante.
01:00 Et puis, bain de foule à Bastia pour Emmanuel Macron en déplacement en Corse.
01:03 Un petit peu plus tôt dans la journée, c'est à Ajaccio, devant l'Assemblée de Corse,
01:06 que le chef de l'État a proposé l'entrée de l'île dans la Constitution française
01:10 ainsi qu'une autonomie de la Corse.
01:12 Une autonomie, je cite, "ni contre l'État, ni sans l'État".
01:17 - Au sommaire ce soir, les étudiants juifs craignent plus l'extrême gauche que l'extrême droite
01:23 selon un sondage IFOP et pour l'Union des étudiants juifs de France.
01:28 Les étudiants juifs redoutent désormais plus les actes de violence de l'extrême gauche à 83%
01:35 que celles venues de l'extrême droite à 63%.
01:38 Discours haineux envers Israël, insultes, violences.
01:41 Comment expliquer cette évolution ?
01:43 Est-ce la preuve d'une banalisation de l'extrême droite aujourd'hui
01:46 ou d'une prise de conscience de l'antisémitisme de l'extrême gauche ?
01:50 L'éditeur de Mathieu Bocoté.
01:52 - Emmanuel Macron est en Corse aujourd'hui et demain
01:55 pour les 80 ans de la libération de l'île de beauté.
01:58 Le chef de l'État a déclaré être pour une autonomie "ni contre l'État, ni sans l'État".
02:04 Le président de la région Bretagne a immédiatement réclamé la même chose.
02:08 Quelles autres régions suivront ?
02:10 Comment rester français en gardant son identité et sa culture ?
02:14 N'est-ce pas ce qui est reproché à certains immigrés vivant en France ?
02:18 Le décryptage de Guillaume Bigot.
02:20 - Plusieurs faits de violence démontrent qu'elle ne se contente plus de vous cueillir dans la rue
02:25 mais elle vous rattrape à votre domicile tranquillement,
02:28 là où vous croyez le plus en sécurité.
02:30 Cet animateur, Bruno Guillaume, connu, braqué chez lui dans son lit.
02:35 Une violence qui n'a plus de limites et qui nous anesthésie.
02:38 Des personnes âgées agressées, violées, torturées, frappées.
02:41 Mais on ne parle presque plus de ces femmes agressées.
02:44 Petit à petit, le silence couvre le bruit des souffrances.
02:48 Pourquoi ? On s'émeut ? On tourne la tête ?
02:51 Ou on continue de s'insurger ?
02:53 L'analyse de Charlotte Dornelas.
02:55 La Commission européenne finance un projet à plus de 100 000 euros
02:59 pour lutter contre l'islamophobie sur les réseaux sociaux.
03:02 Comme ici, une vidéo d'une association impliquée dont des projets provoient l'islamique.
03:08 Une association proche des frères musulmans serait même impliquée.
03:12 Est-ce encore une preuve d'une obsession des institutions européennes
03:16 de rendre l'islam compatible avec notre culture ?
03:19 En quoi la Commission européenne est-elle ou non dans son rôle ?
03:23 Le regard de Marc Menon.
03:25 Et puis l'affaire de la pancarte inflique une balle.
03:30 La semaine dernière, en marge des manifestations contre la police,
03:33 samedi dernier a fait « shit ».
03:35 Tous y avaient vu un appel au meurtre.
03:37 Mais cette affaire a été classée par le procureur.
03:40 Car le slogan ne serait pas un appel au meurtre,
03:42 mais l'expression d'une peur des armes.
03:44 Comment peut-on arriver à cette conclusion
03:46 alors que beaucoup se font poursuivre pour affichage de banderoles
03:50 aux messages moins violents mais jugés violents ?
03:53 Comment expliquer cette clémence ?
03:55 L'édito de Mathieu Bocoté.
03:57 Une heure pour prendre un peu de hauteur sur l'actualité avec nos mousquetaires.
04:01 C'est parti !
04:04 (Générique)
04:07 Beaucoup d'informations ce soir.
04:17 On va commencer par ces 30 petites secondes qui en disent long.
04:21 Écoutez.
04:23 (Exposition en anglais)
04:42 Mel Gibson, qui déclare à quel point le silence des médias est assourdissant
04:49 et comment l'Arménie est attaquée à cause de sa foi,
04:52 le Premier ministre arménien a accusé la Zimbabwe de nettoyage ethnique.
04:56 Mathieu Bocoté ?
04:58 C'est le bon terme, je crois.
05:00 Mel Gibson, vous savez, c'est un dissident du système hollywoodien
05:03 pour le meilleur et pour le pire.
05:05 J'insiste, il y a du meilleur et du pire chez lui,
05:07 mais là, c'est pour le meilleur, assurément.
05:09 Il brandit le drapeau arménien alors que tous veulent voir d'autres drapeaux.
05:12 Ce n'est pas un rappel inutile.
05:14 C'est extraordinaire parce qu'il y a des peuples qui sont martyrs
05:17 depuis plus d'un siècle maintenant,
05:19 les Arméniens, même plus loin si on plonge dans l'histoire.
05:22 Et puis là, il y a une sorte de dolence.
05:24 Tout le monde se préoccupe d'autre chose.
05:26 Il n'y a pas la moindre condamnation officielle.
05:29 Et derrière, n'oublions pas, il y a Erdogan qui est à l'action.
05:34 C'est-à-dire qu'on est là, confrontés à cette action,
05:38 à cet entrisme de l'islamisme pur et dur.
05:42 Merci beaucoup pour votre regard.
05:44 Je voulais absolument qu'on dise quelques mots.
05:46 On a déjà fait un développement avec vous, hein, Charles de Gaulle.
05:48 On est là, je suis allé à Arménie il y a quelques temps.
05:50 Et voilà, c'était pour dire que, voilà,
05:53 tous les médias ne sont pas silencieux.
05:55 On apprenait ce matin dans Le Parisien
05:58 que les étudiants juifs de France craignent davantage aujourd'hui
06:01 l'extrême gauche que l'extrême droite.
06:03 Mathieu Bocoté, on y apprenait aussi que l'antisémitisme,
06:06 sous différentes formes, a la vie dure
06:08 et que les préjugés à l'endroit des juifs demeurent encore.
06:11 Est-ce une prise de conscience de l'antisémitisme de l'extrême gauche,
06:14 je disais, ou bien une banalisation de l'extrême droite ?
06:17 En fait, je pense qu'il y a une originalité.
06:19 Il y a un antisémitisme original aujourd'hui qui surgit
06:22 et qui n'est pas nécessairement celui de l'extrême gauche ou de l'extrême droite,
06:25 mais il est peut-être codé culturellement davantage qu'idéologiquement.
06:29 Mais nous y reviendrons parce qu'il faut d'abord chercher à comprendre
06:31 ce que nous dit ce sondage.
06:33 Il y a différentes couches de sens.
06:35 La première, c'est qu'il y a manifestement chez les Français juifs
06:38 un sentiment aujourd'hui d'inquiétude très marqué.
06:41 Ils disent, d'une manière ou de l'autre,
06:43 nous ressentons une petite musique, appelons-ça comme ça,
06:46 de normalisation, de banalisation d'un certain antisémitisme
06:50 qui revient ou qui ne revient pas, qui arrive.
06:53 Je pense que c'est la nuance à faire.
06:55 Quoi qu'il en soit, ils ressentent cela.
06:57 Ils le disent, ça peut prendre plusieurs formes.
06:59 Une insulte antisémite, un commentaire banal,
07:01 mais qui témoigne de certains préjugés à l'endroit des Juifs.
07:05 Ils disent qu'on sent cela, et surtout, dans l'univers contemporain,
07:10 l'antisémitisme ne semble plus déranger.
07:12 Plusieurs personnes ont dit le sexisme, oui, l'homophobie, oui,
07:15 la transphobie, oui, mais l'antisémitisme, c'est secondaire, c'est dépassé.
07:19 D'ailleurs, les Juifs ne sont-ils pas des Blancs comme les autres?
07:22 De quoi se plaignent-ils?
07:24 Donc ça, c'est l'entrée en matière.
07:26 Mais là, il y a une étape suivante.
07:28 Quel est le déclencheur souvent de ces commentaires antisémites?
07:30 Et là, ça permet de suivre le chemin.
07:32 C'est souvent la question d'Israël.
07:34 Pourquoi la question d'Israël?
07:35 Parce que les Juifs de France ne sont plus traités comme des Français juifs,
07:38 mais plutôt comme des représentants diasporiques du peuple israélien.
07:41 Autrement dit, les Juifs de France ne seraient pas vraiment...
07:44 Ils sont traités comme une communauté, parmi d'autres,
07:46 par les gens d'une autre communauté, pas tous, évidemment,
07:49 qui sont en situation de conflit,
07:50 et pour qui la question palestinienne ou israélo-palestinienne est existentielle.
07:54 Qu'est-ce que ça veut dire, évidemment?
07:56 C'est qu'on ne parle pas aujourd'hui de ce qu'on pourrait appeler l'antisémitisme morassien.
08:00 On parle aujourd'hui d'un antisémitisme qui est marqué par une partie,
08:04 pas toutes, évidemment, de ce qu'on appelle le monde arabo-musulman,
08:07 qui s'est installé en France avec les vagues d'immigration
08:10 et qu'on a longtemps voulu nier.
08:13 Pourquoi le vouloir nier?
08:14 Parce que lorsque certains cherchaient à le mentionner,
08:16 ils en payaient le prix.
08:18 C'est le cas de Georges Bensoussan.
08:20 Georges Bensoussan, cet historien, qui a cherché à alarmer,
08:23 il y a quelques années, à alerter-dire, pardonnez-moi,
08:25 il y a quelques années sur cette question,
08:27 et il a été poursuivi par une bande d'associations antiracistes.
08:30 Vous savez, les antiracistes qui, en ces matières, le poursuivaient
08:32 pour avoir simplement dit, il y a un antisémitisme propre au banlieue
08:36 qui émerge et qu'il nous faut nommer.
08:38 Eh bien, il a été persécuté juridiquement, Georges Bensoussan,
08:41 qui était de ce point de vue un véritable dissident dans l'espace public.
08:45 Alors, allons plus loin.
08:47 Vous l'avez dit, il y a une peur physique aussi.
08:49 Et là, il y a le basculement dans l'histoire,
08:52 juste dans l'histoire récente,
08:54 qui dit antisémitisme, dit extrême droite dans l'esprit public.
08:57 Là, on voit, ça bascule en gros.
08:59 Là, je cite Frédéric Dhabi dans Le Figaro, qui commente,
09:01 on a beaucoup moins peur aujourd'hui de Jean-Marie Le Pen
09:04 que de Jean-Luc Mélenchon.
09:06 La figure qui incarne l'inquiétude, qui incarne une crainte nouvelle,
09:11 ce n'est plus la même.
09:13 Et Samuel Lejoyeux, c'est intéressant,
09:15 qui est la figure qui porte la parole de l'Union des étudiants juifs de France,
09:19 commente, il dit, Jean-Luc Mélenchon n'assume pas la lutte contre ce fléau,
09:24 l'antisémitisme, sans doute par clientélisme électoral.
09:28 Mais de quelle clientèle parle-t-il?
09:30 - Mais ce phénomène n'est pas nouveau, Mathieu Beaucotter, non plus.
09:33 - Non, c'est le moins qu'on puisse dire.
09:34 Si on prend la peine de regarder ce qui se passe dans les médias,
09:36 dans le discours politique des insoumis depuis un temps,
09:39 des saillis qui peuvent être interprétés par plusieurs comme ayant une connotation antisémite,
09:44 vous voyez, je prends la peine de dire les choses, je ne lance pas d'accusation.
09:47 - Oui, parce que je vois qu'ils se sont beaucoup appliqués à dire qu'ils ne sont pas antisémites.
09:50 - Bien sûr, moi, je ne lance pas d'accusation, je dis comment les choses sont perçues,
09:53 ce n'est pas la même chose, évidemment.
09:54 Alors, quand Jean-Luc Mélenchon dit, il y a quelques années,
09:56 vous verrez, dans la dernière semaine de la campagne présidentielle,
10:00 nous aurons un grave incident ou un meurtre,
10:02 ça a été Mera en 2012, ça a été l'attentat de la dernière semaine sur les Champs-Élysées en 2017,
10:06 tout ça s'est écrit d'avance pour montrer du doigt, disait-il, les musulmans.
10:10 Jean-Luc Mélenchon, ici, se livrait à un propos conspirationniste,
10:14 expliquant que le massacre d'enfants juifs par Mera
10:17 était en fait une conspiration du système pour désigner les musulmans à la vindicte publique.
10:23 C'est quand même... Imaginez si quelqu'un d'autre avait dit un tel propos,
10:27 je ne suis pas certain qu'on l'accueillerait avec autant d'amabilité sur le service public.
10:32 Donc l'affaire Mera est un coup monté, c'est ce qu'il nous disait.
10:35 Ensuite, son amitié marquée avec Jérémie Corbyn, l'ancien leader des travaillistes britanniques,
10:42 son explication de la défaite de Corbyn en 2019.
10:45 Corbyn a dû subir sans secours la grossière accusation d'antisémitisme
10:50 à travers le grand rabbin d'Angleterre et les divers réseaux d'influence du Likud,
10:54 le parti de Netanyahou, au lieu de riposter, il a passé son temps à s'excuser, à donner des gages.
10:59 Donc c'était globalement les réseaux juifs ou sionnistes, pour une partie de la France insoumise,
11:04 ces deux termes-là sont interchangeables, qui seraient coupables, responsables de la défaite de Corbyn.
11:11 Et là, ça n'en plait loin. Une vieille phrase qui sent le vieil anti-judaïsme d'un certain christianisme.
11:18 En 2020, « Je ne sais pas si Jésus était sur la croix, je sais qu'il y a mie », paraît-il,
11:24 mais ce sont ses propres compatriotes.
11:26 « Je ne sais pas s'il était sur la croix, mais je sais qu'il y a mie », ce sont ses propres compatriotes.
11:30 Imaginez si un tel propos était tenu par quelqu'un du Rassemblement national.
11:35 C'est un député LF1 qui a dit ça.
11:37 Oui, c'est M. Mélenchon, si je ne me trompe pas.
11:39 Ah, Mélenchon.
11:40 Ce qui est intéressant, c'est M. Mélenchon, ce qui est intéressant, je vous dis,
11:44 imaginez qu'un tel propos soit tenu par quelqu'un du RN.
11:46 Mais justement, personne ne tient de tel propos au RN,
11:48 donc on est obligé de les prêter mentalement au RN,
11:51 alors qu'on les trouve très librement dans ce cas-là à la France Insoumise.
11:54 Et là, on peut y aller sur le plan politique, tout simplement.
11:56 Que se passe-t-il ? Il y a une très grande tolérance de la France Insoumise
12:00 dans l'endroit de l'islamisme, et on l'a vu récemment avec la question de l'Abaya,
12:04 quand la France Insoumise insiste pour dire que ce n'est pas à la République,
12:07 ce n'est pas à la France à cadrer culturellement, politiquement, l'islam.
12:12 C'est à l'islam à définir de quelle manière il s'intègre dans la République,
12:16 donc Abaya, pas Abaya, voile islamique, pas voile islamique.
12:19 Et par ailleurs, si vous contestez l'expression publique de l'islam,
12:22 vous êtes dans l'islamophobie.
12:24 Autre référence, Mme Myrcilia Soudé, une des deux figures charismatiques
12:29 de la France Insoumise, avec Mme Pannot,
12:31 qui s'est récemment affichée avec des gens qui avaient des t-shirts
12:37 qui ont ragé au boycott d'Israël.
12:39 Je me pensais à l'accueil récemment de Médine à la France Insoumise
12:42 et aussi chez Les Verts.
12:44 Donc voyez tout ça à l'esprit.
12:46 Je dirais que le commun des mortels dans la communauté juive
12:48 probablement s'inquiète en se disant que ces gens-là
12:50 ne nous veulent pas peut-être tant bien qu'on le souhaiterait.
12:53 Autrement dit, pour vous, la gauche radicale a rempassé la lutte
12:57 contre l'antisémitisme par l'adhésion à l'islamisme, en fait.
13:00 Oui, c'est un drôle de raisonnement, mais il faut être capable de le suivre.
13:03 C'est-à-dire que pour la gauche radicale, le monde occidental
13:05 ne fonctionne qu'au bouc émissaire.
13:07 Dans les années 30, le bouc émissaire, c'était les Juifs.
13:10 Aujourd'hui, le bouc émissaire, c'est le musulman,
13:13 dans l'esprit de cette gauche radicale.
13:15 Alors qu'est-ce qu'il nous dit?
13:17 Il faut en toutes circonstances sacrifier le Juif,
13:19 qui de toute façon appartient au monde occidental dominant.
13:21 Il ne pèse pas électoralement tant que ça en France aujourd'hui.
13:23 Les gros bataillons électoraux sont ailleurs aujourd'hui.
13:26 Donc on va se porter et on va islamophobiser
13:29 tous ceux qui critiquent les affirmations de l'islam dans l'espace public.
13:33 Le problème, c'est que tout ça ne résiste pas aux faits.
13:35 C'est-à-dire que tout le monde qui subit encore une fois de la violence,
13:37 de la vraie violence de la communauté juive,
13:39 est encore la cible de violence.
13:41 Je donne trois cas. Sarah Halimi, 2017,
13:43 Mia Heknol, 2018, Jérémy Cohen, 2022.
13:46 Dans ces trois cas, notez que le système médiatique
13:49 et même sur le plan politique,
13:51 on a hésité à parler de crime antisémite
13:54 parce qu'on ne voulait pas faire le jeu de l'extrême droite.
13:57 Il ne fallait pas faire son jeu, donc on résistait.
14:00 Parce que sinon, on aurait été obligés de nommer un antisémitisme
14:03 moracien tel qu'on se le représente de manière caricaturale.
14:06 - Sans sursémantiquement.
14:08 - Oui, mais c'est une habitude.
14:10 On redéfinit le vocabulaire, on redéfinit le vocabulaire,
14:12 et un jour, on dit le contraire de la réalité
14:14 en croyant dire la vraie vérité. C'est exceptionnel.
14:16 J'ajoute, on va aller plus loin,
14:18 et je vais parler de cas de crime grave, de meurtre,
14:20 mais on pourrait parler aussi de la situation des Juifs à Sarcelles
14:23 ou dans le 9-3.
14:25 Il y a eu, quoi qu'on en dise, une forme d'épuration ethnique à bas bruit.
14:28 Les communautés juives ont tout simplement fui un territoire
14:32 qui ne lui était plus hospitalier,
14:34 un territoire où elles n'étaient plus chez elles,
14:36 ne se sentaient plus chez elles, pour une raison simple.
14:39 Et là, je n'accuse personne individuellement, on s'entend.
14:42 Mais quand dans un quartier, quand dans un quartier,
14:45 l'abaya devient la norme, ou le niqab devient la norme,
14:49 ou le voile devient la norme,
14:51 eh bien, il y a de moins en moins de place pour la kippa.
14:54 Et ça, il faut simplement constater la chose.
14:56 On s'en désolera, on aurait souhaité que les choses se passent autrement.
14:59 Donc la communauté juive, aujourd'hui,
15:01 avec inquiétude derrière la critique de Jean-Luc Mélenchon,
15:04 il y a peut-être, je reprends la formule de son représentant,
15:07 le corps électoral, la clientèle électorale,
15:10 peut-être reste de cette clientèle qu'il faudrait s'inquiéter.
15:13 Un dernier mot, j'ai entendu le porte-parole de M. Lejoyeux dire aujourd'hui,
15:17 on s'entend, le pire, le mal, le mal absolu, c'est l'extrême droite.
15:21 Le mal absolu, le mal, c'est l'extrême droite.
15:23 Probablement, de son point de vue, je comprends ce qu'il veut dire,
15:25 ou peut-être pas, il a attaqué Éric Zemmour.
15:27 Je note simplement qu'aujourd'hui, on risque ça pour davantage.
15:30 Justement, en allant dans certains quartiers,
15:32 quand on a un meeting de reconquête.
15:34 - Je mettrais quand même un petit bémol sur l'épuration ethnique à Sarcelles,
15:37 si vous permettez.
15:38 - Vous avez raison, le terme était trop fort.
15:40 C'est pour ça que j'ai dit "à bas bruit".
15:42 Le terme était exagéré.
15:43 On pourrait dire néanmoins que c'était un environnement
15:45 qui ne semblait plus hospitalier pour certains.
15:47 Vous avez raison de me corriger là-dessus.
15:49 - Merci beaucoup, Mathieu Beaucoté.
15:50 Dans un instant, on va parler avec vous
15:52 de la Commission européenne qui finance des associations
15:55 contre l'islamophobie.
15:57 Mathieu Beaucoté, j'aimerais vous montrer ça.
15:59 - Je pense aussi à quelque chose qui n'avait jamais été fait.
16:02 Contre l'extrême droite, ça a toujours été fait.
16:04 Pour l'extrême gauche, c'est la première fois
16:06 qu'une cartographie a été faite.
16:08 On va la voir avec les noms.
16:11 Bien sûr, vous n'allez pas tout comprendre là, peut-être.
16:14 Mais le nom "Organisation, Média, Syndicat, Association",
16:18 ça n'avait jamais été fait pour l'extrême gauche.
16:21 C'est Livre Noir qui l'a fait.
16:23 C'est à retrouver en kiosque.
16:24 Il y en a 30 000 exemplaires dans toute la France.
16:26 C'est intéressant parce que là, on voit un petit peu
16:29 les familles qui se marient entre elles.
16:32 Votre réaction?
16:34 - Je crois que c'est dans le monde.
16:36 Hier, on présentait les familles politiques
16:38 dans le cadre des européennes
16:40 de l'extrême droite à la gauche radicale.
16:42 Il est peut-être temps de faire une correction
16:44 sémantique fraternelle à nos amis du monde.
16:46 S'il y a extrême droite, il faut qu'il y ait extrême gauche.
16:48 Mais ils ont tendance à oublier cette part de la réalité.
16:50 - Voilà. Comme on oublie cette part de la réalité,
16:52 on veut un peu équilibrer.
16:54 On a vu l'extrême droite. Maintenant, l'extrême gauche
16:56 à regarder. Vous me direz ce que vous en pensez,
16:58 Livre Noir.
17:00 Quelqu'un voulait peut-être réagir ou bien non?
17:02 - Non, non, non. Il est bon de voir que
17:04 certains ont du courage
17:06 et que nous puissions nous donner écho à ce courage.
17:08 - Et ma beauté, Charlotte?
17:10 - Sur la cartographie?
17:12 - Oui, parce que c'est vrai qu'on a l'habitude d'avoir dans l'autre sens.
17:14 Vous voyez ce que je veux dire? Qu'est-ce que ça vous évoque, vous?
17:16 - Oui, c'est vrai. - Moi, par exemple, c'est une carte comme ça.
17:18 Je l'ai beaucoup cherchée.
17:20 Honnêtement, je l'ai cherchée dans les enquêtes
17:22 pour comprendre. Vous voyez ce que je veux dire?
17:24 - Non, mais c'est vrai que ça peut permettre de comprendre
17:26 quelles sont les affiliations
17:28 des uns aux autres. J'espère qu'elle est plus honnête
17:30 que certaines cartes qui sont faites par l'extrême gauche
17:32 où on trouve
17:34 parfois des associations
17:36 lunaires, qui n'existent que dans leur tête.
17:38 - Vous regarderez à l'occasion.
17:40 On reviendra dessus pour voir si c'est fait
17:42 de façon assez honnête.
17:44 Guillaume Bigaud, je m'attends de vers vous. Emmanuel Macron
17:46 était en Corse aujourd'hui
17:48 et il y reste aussi demain pour les 80 ans
17:50 de la libération de l'île de beauté.
17:52 Le chef de l'État a déclaré
17:54 être pour une autonomie ni
17:56 contre l'État, ni sans l'État.
17:58 Que comprendre, Guillaume Bigaud
18:00 de ce déplacement ?
18:02 Des annonces, une identité reconnue
18:04 tout en restant français,
18:06 une autonomie reconnue tout en restant
18:08 dans la République. Évidemment,
18:10 on a envie de se poser beaucoup de questions.
18:12 - Vous avez raison. Souvent, Emmanuel Macron
18:14 est difficile à suivre parce qu'il y a toujours ce
18:16 "en même temps" qui désarçonne.
18:18 En même temps, il y avait les 80 ans
18:20 de la libération de la Corse par elle-même
18:22 et pas seulement par les alliés en septembre 1943.
18:24 En même temps, il s'agissait pour lui
18:26 de répondre favorablement
18:28 à la demande des autorités locales,
18:30 l'Assemblée de Corse
18:32 et l'exécutif de Corse
18:34 qui sont dominés par des partis nationalistes
18:36 et qui exigent, qui demandent,
18:38 qui trépignent pour obtenir
18:40 la reconnaissance du peuple corse
18:42 et l'autonomie. Emmanuel Macron s'est
18:44 aussi rendu sur place pour répondre
18:46 favorablement à ces demandes. Et ça correspond
18:48 à une inflexion totale,
18:50 un changement de pied total, radical
18:52 par rapport aux premières positions qu'il a eues
18:54 sur la Corse. - Bien sûr.
18:56 - Quand il est arrivé aux affaires en 2017,
18:58 il s'est rendu, je crois, en février 2018,
19:00 c'était 20 ans après
19:02 l'assassinat du préfet Régnac,
19:04 préfet dont il faut rappeler qu'il a été assassiné
19:06 à Ajaccio, en pleine rue,
19:08 de plusieurs balles dans le dos, par un commando
19:10 nationaliste dont Yvan Colonat.
19:12 Et il a dit "bon, écoutez, c'est pas
19:14 des façons de faire de tirer sur les représentants
19:16 de la République, leur tirer dans le dos". Il a
19:18 ensuite réagi très vigoureusement,
19:20 enfin, à l'échelle
19:22 macronienne, dire que
19:24 c'est inapproprié, c'est une réaction
19:26 de colère jupitérienne,
19:28 parce qu'en mars 2022, après
19:30 la mort d'Yvan Colonat, cette fois-ci,
19:32 lui a été assassiné
19:34 dans sa prison par un islamiste,
19:36 les drapeaux ont été mis en berne
19:38 sur le territoire, en Corse, par
19:40 l'Assemblée et par l'exécutif.
19:42 Et là, Emmanuel Macron a dit que c'est tout à fait inapproprié.
19:44 Donc, a priori, Emmanuel Macron était sur une position
19:46 vis-à-vis du dossier Corse,
19:48 qui connaît pas très bien d'ailleurs, était sur une position
19:50 assez ferme, assez intransigeante,
19:52 assez loin de ces demandes des nationalistes.
19:54 Alors, pourquoi il s'est rapproché de ces nationalistes ?
19:56 En fait, il a plutôt donné, déjà, ce dossier
19:58 à Gérald Darmanin. Et Gérald Darmanin
20:00 a trouvé dans le président
20:02 de l'exécutif Corse, Gilles Simeoni,
20:04 qui est un nationaliste, mais on va dire un nationaliste
20:06 raisonnable, c'est pas un indépendantiste,
20:08 c'est un autonomiste, il a trouvé un partenaire,
20:10 en tout cas, un allié
20:12 de circonstance. Pourquoi ? Parce qu'après
20:14 ces émeutes de mars 2022, après la mort
20:16 d'Ivan Kolona, on s'est rendu compte,
20:18 tout le monde s'est rendu compte, sur le continent
20:20 et en Corse même, que la jeunesse
20:22 était incandescente en Corse, qu'elle était
20:24 travaillée par un nationalisme vraiment
20:26 extrémiste, qui était prêt à être violent,
20:28 bien pire encore que par le FLNC.
20:30 Moi, j'adore la Corse, j'étais cet été en Corse,
20:32 j'ai trouvé des gens charmants,
20:34 évidemment un pays d'une beauté
20:36 à couper le souffle, mais j'étais aussi surpris
20:38 de voir des graffitis partout
20:40 sur l'île, et ces graffitis, et peut-être qu'on
20:42 va en voir quelques-uns, ou pas,
20:44 d'ailleurs, c'est pas grave, je vais vous décrire ce que c'était,
20:46 ce que j'ai vu. - Je vais vous la montrer, pardon. - On voyait des graffitis
20:48 où c'était marqué "Ivan
20:50 Gloria A.T.", c'est-à-dire
20:52 "Ivan, gloire à toi". - Je vais essayer de les retrouver
20:54 d'ici là. - Alors, on peut essayer, mais ça change
20:56 la... - Vous étiez surtout en bateau en Corse, donc
20:58 les graffitis... - Oui, il m'est arrivé de mettre pieds
21:00 à terre. - Ah d'accord. - Et j'ai vu ces graffitis
21:02 "Ivan Gloria A.T.". - Et pourquoi ça vous choquait ? - Parce qu'en fait,
21:04 "Gloire à toi, Ivan",
21:06 on comprend que les Corses
21:08 étaient tristes parce qu'il était mort
21:10 sous les coups d'un islamiste, et que c'était une mort
21:12 atroce, et qu'effectivement, la République
21:14 française aurait dû le protéger, comme tout prisonnier,
21:16 mais gloire de quoi ? Enfin, quelle est
21:18 cette gloire ? Il a tiré dans le dos d'un
21:20 préfet. C'est quand même étonnant.
21:22 Et en fait, on se rend compte que tout le monde,
21:24 les nationalistes modérés,
21:26 comme le gouvernement, ont compris
21:28 qu'il y avait un danger. Et donc l'idée,
21:30 c'est de donner l'autonomie. D'ailleurs, au lendemain
21:32 de ces émeutes, Gérald Darmanin a dit "il faut ouvrir
21:34 la porte à l'autonomie et reconnaître
21:36 le peuple corse". Donc c'est un moyen de calmer les choses,
21:38 si vous voulez. - Alors,
21:40 les Corses, est-ce qu'ils vont obtenir, selon vous,
21:42 cette autonomie, ou bien vous pensez
21:44 que c'est une sorte de leur...
21:46 - Ah bah le suspens est intenable.
21:48 Intenable. Insupportable.
21:50 On va tout de suite dire que M.
21:52 Simeoni s'est complètement fait balader par
21:54 Emmanuel Macron et par Gérald Darmanin. Oui, totalement, je vais essayer
21:56 de vous le montrer. Mais en fait, pour comprendre
21:58 d'abord, qu'est-ce qu'il voulait, c'est quoi cette bête-là
22:00 de l'autonomie ? Il faut, pour bien
22:02 comprendre ce dont on parle, a distinguer de deux
22:04 autres statuts possibles. Le premier
22:06 statut, c'est l'indépendance. Alors l'indépendance,
22:08 on prend la poudre des scampettes, c'est comme l'Algérie
22:10 après 62, il y a
22:12 rupture, la rupture est consommée avec
22:14 armes et bagages, d'accord ? Le pays devient complètement
22:16 indépendant. Et là,
22:18 l'autonomie, c'est une
22:20 indépendance, mais une indépendance qui ne va pas jusqu'au
22:22 bout, qui n'est pas totale. En tout cas, ce qu'on appelle les ministères
22:24 régaliennes, c'est la diplomatie,
22:26 l'armée, la police, la justice,
22:28 ça reste dans le giron français quand il y a une
22:30 autonomie. En revanche, l'autonomie implique
22:32 de pouvoir faire sa loi, de faire
22:34 la loi sur le territoire. Et donc, c'est très différent
22:36 et c'est beaucoup plus que ce qui existe aujourd'hui.
22:38 Ce qui existe aujourd'hui, c'est un statut
22:40 qu'on appelle un statut différencié, qui
22:42 permet déjà, au Corse, il y a une
22:44 Assemblée Corse, un exécutif Corse, c'est original,
22:46 dans les collectivités territoriales,
22:48 d'ailleurs, on ne parle plus de collectivités territoriales,
22:50 on parle de collectivités Corses, donc il y avait
22:52 vraiment déjà une spécificité organisationnelle
22:54 et ça permet, en fait, déjà
22:56 aux élus d'adapter la loi.
22:58 Sauf que, on est d'accord
23:00 plutôt avec eux pour dire que ça ne fonctionne pas.
23:02 Ce statut différencié ne fonctionne pas,
23:04 eux, ils disent "écoutez, nous sommes des
23:06 insulaires, on a des problèmes spécifiques, par exemple,
23:08 on ne peut plus se loger chez nous tellement
23:10 il y a de spéculations touristiques et immobilières".
23:12 Et donc, ça ne fonctionne pas.
23:14 Pourquoi ? Les torts sont partagés. En fait, à la fois,
23:16 les élus Corses n'utilisent pas vraiment
23:18 complètement l'autonomie qu'on leur donne
23:20 et d'ailleurs, pourquoi leur donner plus d'autonomie
23:22 s'ils n'utilisent pas déjà le pouvoir qu'on leur donne ?
23:24 Et simultanément, il est vrai que
23:26 le continent, le Conseil d'État, Bercy, etc.
23:28 met des bâtons dans les roues de cette,
23:30 disons, cette possibilité
23:32 d'adaptation. Et donc, l'autonomie,
23:34 ce n'est ni l'indépendance, c'est moins que l'indépendance,
23:36 mais c'est plus que ce statut différencié.
23:38 L'autonomie, je répète, c'est pouvoir faire sa loi
23:40 en Corse, sauf sur les sujets d'irrégalien.
23:42 Et pour faire la loi, comme vous le savez,
23:44 la loi, c'est la même pour tous,
23:46 et c'est le peuple qui fait la loi,
23:48 donc il faut reconnaître un peuple corse,
23:50 il faut reconnaître d'une certaine façon une loi corse,
23:52 et donc il y a des demandes qui vont avec,
23:54 notamment un statut particulier, un statut de résident,
23:56 ce qui veut dire que si cette autonomie
23:58 venait à exister demain,
24:00 par exemple, les gens qui pourraient acquérir
24:02 la propriété en Corse, il faudrait qu'ils aient le statut de résident.
24:04 Donc, soit qu'ils soient corses, soit qu'ils aient été
24:06 reconnus par les autorités corses.
24:08 Et donc, la loi ne serait plus la même
24:10 pour tout le monde, il y aurait une loi corse et une autre loi,
24:12 vous voyez ? Et la loi, c'est le peuple,
24:14 c'est reconnaître l'existence du peuple corse.
24:16 Ça, Emmanuel Macron a dit d'accord, on peut reconnaître
24:18 l'existence du peuple corse. En revanche,
24:20 attention, on ne veut pas de ce statut différencier
24:22 et on ne veut pas non plus mettre sur le même plan
24:24 la langue corse et la langue française.
24:26 Alors maintenant, pourquoi
24:28 ça ne va pas se faire ? Tout simplement parce que
24:30 il faudrait, pour cela,
24:32 changer la Constitution. La Constitution,
24:34 elle reconnaît l'indivisibilité de la République
24:36 et l'unité du peuple français.
24:38 Si on reconnaît un peuple corse,
24:40 ça veut dire qu'il n'y a plus un peuple français indivisible,
24:42 ça veut dire qu'on ne savait pas, mais il y avait
24:44 un peuple corse qui était caché, comme dans une pochette de surprise,
24:46 à l'intérieur du peuple français. - Je vous taquine, mais
24:48 pour l'Outre-mer, par exemple, vous allez peut-être en parler,
24:50 - C'est le peuple français, l'Outre-mer. - Oui, mais la Pélénésie,
24:52 la Nouvelle-Calédonie,
24:54 il y a des statuts particuliers
24:56 où l'État est présent
24:58 et où ils ont aussi leur autonomie. - Alors, il y a
25:00 effectivement un droit coutumier,
25:02 notamment en Nouvelle-Calédonie, où là,
25:04 l'autonomie est poussée relativement loin,
25:06 c'est vrai, mais
25:08 on peut considérer d'abord que c'est très loin,
25:10 surtout, prenons l'exemple de Wallis et Futuna.
25:12 Wallis et Futuna, il y a des rois,
25:14 il y a des coutumes très particulières,
25:16 et pourtant, il n'y a pas de peuple de Wallis
25:18 et Futuna, il n'y a qu'un seul peuple français.
25:20 Donc on ferait pour la Corse ce qu'on ne fait pas pour Wallis
25:22 et Futuna, et pourquoi ? Parce qu'il y a eu des émeutes
25:24 et qu'on veut se coucher devant les violents et qu'on a peur
25:26 des violents et des extrémistes.
25:28 Ça ne va pas se faire, pourquoi ?
25:30 Et pourquoi Emmanuel Macron et Gérald Darmanin
25:32 baladent M.Simeoni ? Pour une raison simple,
25:34 c'est qu'il faut une révision constitutionnelle.
25:36 Il n'y a pas de majorité pour procéder à cette révision.
25:39 Il faudrait une majorité de 3/5 qui soit d'accord avec la révision.
25:42 Il n'y a pas cette majorité, il n'y aura pas non plus de référendum,
25:45 donc ça n'existera pas.
25:47 - D'accord. On va revenir là-dessus.
25:49 Non mais on va marquer une pause, mais on va regarder les graffitis
25:51 que j'ai fini par en retrouver, que vous avez vus.
25:54 Voilà, on va les montrer.
25:56 On va revenir sur le fait que vous n'y croyez pas du tout.
25:58 Donc voilà, Gloria...
26:00 - Gloria à toi, Yvan.
26:02 - Et on va revenir dans un instant.
26:04 Et on va se poser la question de savoir
26:06 est-ce qu'il a ouvert une boîte de Pandora ?
26:08 Parce que la région bretonne a dit "ben coucou, nous aussi on veut".
26:10 Certainement à la Guadeloupe ou à la Martinique.
26:12 Peut-être pas à la Guadeloupe, à la Martinique déjà.
26:14 "Coucou, nous aussi on veut.
26:16 Pourquoi pas d'autres régions, les Basques, etc."
26:19 Donc on se posera la question, est-ce que c'est une boîte de Pandora
26:21 qui est en train d'être ouverte ? On marque une pause.
26:23 À tout de suite. - Très bien.
26:25 - Retour sur le plateau de Face à l'Info.
26:30 Dans un instant, avec vous, Marc Menand,
26:32 on parlera de la Commission européenne
26:34 qui finance des associations pour lutter contre l'islamophobie.
26:37 Est-ce que c'est bien son rôle ? On en a déjà parlé un peu.
26:39 Mais là, c'est quand même une enquête qui révèle certaines informations.
26:42 Avec vous, Mathieu Bocoté, on parlera de "Un flic, une balle".
26:45 C'est intéressant parce qu'on a déjà parlé dans cette émission
26:48 à plusieurs reprises de banderoles affichées,
26:50 de garde à vue, etc.
26:52 Et là, clémence totale.
26:54 On va essayer de comprendre pourquoi
26:56 ce message n'est pas violent.
26:58 "Un flic, une balle".
27:00 Et puis, avec vous, Charlotte, dans un instant,
27:03 je pense encore à cette femme de 67 ans,
27:05 Charlotte Dornelas,
27:07 légotée, rouée de cou, violée
27:09 durant toute une nuit en entrant chez elle.
27:11 C'était à Versailles.
27:12 Quasiment personne n'en parle.
27:14 On a l'impression que maintenant, on s'anesthésie
27:16 à la violence.
27:18 Pourquoi on n'en parle pas ? Parce qu'on en voit trop ?
27:20 On va analyser ça avec vous, décortiquer ça dans un instant.
27:23 Guillaume Bigot, je reviens avec vous.
27:25 On revient sur le déplacement d'Emmanuel Macron en Corse,
27:27 sur l'autonomie.
27:29 Et là, la question que je vous posais, c'est
27:31 est-ce qu'il n'est pas en train d'ouvrir une boîte de Pandore
27:33 pour plusieurs régions de France ?
27:35 - Si, si, si.
27:37 D'abord, je pense que c'est jamais de très bonne politique
27:39 de céder au violent.
27:40 Je pense que cette affaire de crainte
27:42 d'une base très jeune
27:44 et très fanatisée est là.
27:47 Et que ce soit Gilles Simeoni ou Emmanuel Macron,
27:50 c'est jamais très bon
27:53 parce que c'est un encouragement, finalement.
27:55 L'autre chose, c'est que, comme il ne va pas y avoir,
27:57 finalement, cette autonomie pour des raisons
27:59 de verrou constitutionnelle et qu'il n'y a pas de possibilité
28:01 de faire cette révision,
28:03 promettre quelque chose qu'on ne peut pas tenir.
28:05 En plus, Simeoni ne pourra pas couper l'herbe sous le pied
28:07 de ces nationalistes extrémistes
28:09 parce que tout le monde va se sentir floué là-dedans.
28:11 Et d'ailleurs, le FLNC n'a pas tardé à dire
28:13 qu'il y ait des actes de résistance,
28:15 traduction, des attentats.
28:17 Donc, je pense qu'on va avoir tous les inconvénients,
28:19 effectivement, d'ouverture d'une boîte de Pandore,
28:21 sans aucun désavantage.
28:23 Pourquoi l'ouverture d'une boîte de Pandore ?
28:25 Parce que ça veut dire que si vous avez
28:27 la majorité, d'ailleurs le principe démocratique
28:29 est mis en avant, à juste titre, par Gilles Simeoni,
28:31 en disant "on gagne les élections, on est de plus en plus forts", etc.
28:33 Donc, si vous gagnez les élections régionalement,
28:35 localement, et qu'en plus, vous êtes appuyé
28:37 par une minorité agissante violente,
28:39 vous pouvez arracher du plus haut
28:41 personnage de l'État. C'est rien d'autre que
28:43 le président de la République, gardien des institutions
28:45 et de la Constitution. Vous pouvez lui arracher l'idée
28:47 que oui, bon, ce n'est pas grave, on pourrait s'asseoir
28:49 sur l'unité du peuple français.
28:51 Donc, effectivement, pourquoi pas demain les Bretons ?
28:53 Demain, c'est aujourd'hui, puisque le président
28:55 du Conseil Régional de Bretagne a remis
28:57 à Elisabeth Borne,
28:59 à la Première Ministre, un rapport
29:01 qui tend à demander l'autonomie de la Bretagne.
29:03 Il faut bien comprendre que la France,
29:05 c'est le seul État-nation membre de l'Union Européenne
29:07 qui n'est pas travaillée
29:09 par ses autonomismes ou ses indépendantismes.
29:11 C'est le seul.
29:13 Et on voit bien, quand même, qu'il y a une alliance
29:15 indéniable entre la construction européenne
29:17 qui a besoin que la nation meure
29:19 pour que l'Europe naisse.
29:21 Et il faut pour ça que les régions
29:23 renaissent. En réalité, c'est vraiment
29:25 l'idée de l'Union Européenne, et très diabolique,
29:27 c'est de découpler la question de l'identité.
29:29 Alors, on vous donne une identité,
29:31 vous êtes fiers de votre race, vous êtes fiers de votre origine,
29:33 vous êtes fiers de votre drapeau de symbole,
29:35 on va vous enfermer dans quelque chose d'un peu
29:37 folklorique, voire racial, mais c'est
29:39 détaché du pouvoir. Le pouvoir, ça sera
29:41 à Bruxelles. Or, la force de la France
29:43 et la force de l'État-nation, c'est bien
29:45 d'articuler l'identité
29:47 et le politique et la capacité de décision.
29:49 Le daimos, c'est la démocratie, le daimos,
29:51 c'est le peuple. Nous sommes un peuple.
29:53 Nous sommes un peuple. Et nous sommes fiers d'être un peuple.
29:55 Et personne ne va nous désunir, sauf
29:57 par la force. C'est ça, le message de la
29:59 démocratie et le message de la République française.
30:01 Et on comprend, finalement,
30:03 les Corses. Il y a une espèce de dépit
30:05 amoureux à l'égard de la République française. Ils ne se
30:07 reconnaissent plus dans cette République
30:09 bobo, dans cette République molle,
30:11 dans cette République capitularde, dans cette
30:13 République qui est finalement un arbre sec.
30:15 Il n'y a plus de sève, il n'y a plus d'identité.
30:17 Il n'y a plus non seulement d'identité au sens de folklore
30:19 et d'origine et de passé, mais il n'y a plus d'identité
30:21 non plus au sens de projection,
30:23 de désir, de volonté
30:25 de puissance et même au plan de la fierté.
30:27 En Corse, il y a un contrôle social et on peut
30:29 s'en féliciter d'ailleurs. Si il y a
30:31 des agressions, les gens peuvent réagir
30:33 en disant "mais écoutez, on est en Corse ici, calmez-vous".
30:35 Ils n'ont pas envie, par exemple, de la répartition
30:37 des migrants, on peut les comprendre. Ils n'ont pas envie que leur
30:39 paysage soit détruit par la mondialisation,
30:41 on peut les comprendre. Mais les Corses étaient
30:43 fiers d'appartenir à un grand peuple,
30:45 tout aussi fier que le peuple français
30:47 dont ils étaient partie intégrante. N'oublions pas
30:49 Bonaparte. Moi, je rêve
30:51 que les Français se réveillent comme les Corses
30:53 et là la Corse se ralliera
30:55 à la France qui est
30:57 rien d'autre que sa grande soeur
30:59 ou que sa mère. - Charles-Audrey Dernier-Lazouzen,
31:01 d'accord, l'identité du peuple français n'est pas
31:03 menacée avec
31:05 ce que vient de dire Guillaume Bigot ?
31:07 - L'identité de la France est menacée parce qu'elle ne sait
31:09 plus la défendre, voire même elle l'attaque elle-même.
31:11 Et donc il y a évidemment un...
31:13 Je suis d'accord sur
31:15 l'opposition
31:17 de l'Union européenne qui défend
31:19 tous les régionalistes. Ça c'est parfaitement vrai.
31:21 Contre la nation. - Et les identités ?
31:23 - Maintenant, ces identités,
31:25 elles existent en fait. On ne va pas se cacher derrière notre
31:27 petit doigt. Elles existent. On a
31:29 des gens... Et moi, à chaque fois, ça me fascine.
31:31 À chaque fois que vous voyez quelqu'un, ils sont fiers
31:33 d'être bretons. Vous voyez dans n'importe quelle émission.
31:35 Ils sont hyper fiers d'être basques, hyper fiers d'être corses.
31:37 Et je me dis, mais qu'est-ce qu'on a raté pour que
31:39 personne n'ose dire "je suis fier d'être français"
31:41 pour que ce soit pas naturel ? - Exact.
31:43 - Donc ayant raté ça, c'est difficile d'aller expliquer
31:45 aux gens "oui, ben vous êtes gentils avec votre petite identité".
31:47 Mais c'est la seule qu'ils ont le droit de défendre.
31:49 C'est la seule qui a une réalité dans
31:51 leur vie. Donc en effet, il faut que la France
31:53 commence par se défendre elle-même
31:55 déjà plutôt que de s'attaquer. Et ensuite,
31:57 sur la question de l'autonomie, c'est quand même une question vraiment
31:59 différente de l'indépendance, notamment sur
32:01 les points qui sont négociés.
32:03 - La fierté française,
32:05 c'était, avant
32:07 Maastricht et avant le référendum de 2005,
32:09 la poubelle, d'être un peuple politique,
32:11 d'être un peuple qui a toujours dit dans l'histoire
32:13 "la liberté ou la mort" qui n'obéira à personne d'autre
32:15 qu'à lui-même. C'est ça le problème, il a été trahi par
32:17 ses dirigeants. Mais c'est pour ça que la fierté française
32:19 n'existe plus. - Mais c'est vrai qu'on est toujours
32:21 frappés par ça. "Oui, je suis fier d'être
32:23 de ma région, mais fier d'être français",
32:25 c'est un complètement... - C'est un lot de consolation,
32:27 les fiertés régionales. - C'est un lot de consolation.
32:29 La Commission européenne
32:31 finance un projet
32:33 à plus de 100 000 euros pour lutter contre
32:35 l'islamophobie sur les réseaux sociaux.
32:37 Marc Menand,
32:39 on va voir, une association
32:41 d'ailleurs proche des frères musulmans
32:43 serait impliquée. Est-ce encore
32:45 une preuve d'une obsession des institutions
32:47 européennes de rendre
32:49 l'islam compatible avec
32:51 notre culture ? En quoi la Commission
32:53 européenne est dans son rôle ?
32:55 - Je peux presque faire écho aux propos
32:57 de Charlotte et de Guillaume.
32:59 C'est-à-dire que d'un côté vous avez
33:01 les régions, et pour autant on avait
33:03 réussi, même si on est
33:05 fiers de se revendiquer bretons,
33:07 etc. Mais là,
33:09 là, soudain, c'est...
33:11 On se sort de
33:13 cette appartenance française pour se
33:15 vouloir d'une autre culture, se
33:17 vouloir islamiste. Et alors
33:19 les campagnes
33:21 telles qu'elles sont menées grâce
33:23 à ces subventions
33:25 européennes sont terrifiantes en tant que telles.
33:27 Là, l'association en question
33:29 c'est Al-Farad, le phare.
33:31 Et alors ce phare, il s'illumine
33:33 mais il a forcément
33:35 des associés comme Magique.
33:37 Magique c'est une sorte d'association
33:39 qui doit fabriquer
33:41 un guide pour permettre
33:43 aux journalistes les
33:45 former afin de comprendre,
33:47 de mieux comprendre
33:49 ce qu'est le fait d'être
33:51 islamiste au sens
33:53 respectable du terme.
33:55 Donc comment admettre de porter
33:57 le voile, etc. Il faut que
33:59 les journalistes comprennent ça. Ils n'ont pas
34:01 été éduqués, donc on va les éduquer.
34:03 - C'est Al-Fanar, c'est pas Al-Farad.
34:05 - Oui, pardon. Alors, après, vous avez
34:07 le Forum,
34:09 tout ça, ils sont
34:11 associés, le Forum des
34:13 Organisations Européennes Musulmanes
34:15 et Jeunes Étudiants,
34:17 le FEMISO. Il y avait
34:19 également un autre
34:21 organisme, le CCIF,
34:23 qui lui avait tenu des propos
34:25 tellement outrageants à l'égard
34:27 de Samuel
34:29 Paty que
34:31 M. Darmanin a dit sous
34:33 cette association. Derrière, vous avez
34:35 également Erdogan, vous avez
34:37 les fréristes. Tous ces gens
34:39 sont là et on leur en donne
34:41 les subsides nécessaires pour
34:43 faire passer leur théorie.
34:45 Et la théorie, par exemple, c'est
34:47 la France, tenez-vous bien,
34:49 la France
34:51 institutionnalise
34:53 l'islamophobie de façon
34:55 particulièrement grave.
34:57 Voilà. Alors, ça rejoue un peu les propos
34:59 de l'ONU. Vous savez, l'ONU, il y a quelques jours,
35:01 ils ont dit quoi, l'ONU ? Ils ont dit
35:03 qu'il est
35:05 anormal que les Français n'admettent
35:07 pas qu'il y ait des femmes voilées
35:09 pour se trouver
35:11 dans la délégation représentant
35:13 ce pays lors des
35:15 Jeux Olympiques. Vous vous rendez compte
35:17 où nous en sommes ?
35:19 C'est-à-dire que la tenue de
35:21 la désincarnation,
35:23 la tenue de la
35:25 délégation de soi,
35:27 c'est-à-dire vous mettez sur vous
35:29 l'élément qui vous
35:31 place dans une sorte
35:33 d'anonymat, cet anonymat
35:35 lié à une sorte de pudeur maladive,
35:37 il faut qu'on se mette ça dans la tête,
35:39 c'est une liberté. D'ailleurs,
35:41 ils ont fait une campagne qui continue
35:43 jusqu'en 2024 et qui dit
35:45 au lait-coeur,
35:47 la liberté par le hijab.
35:49 C'est une liberté extraordinaire.
35:51 Financée par la Commission européenne.
35:53 Alors quand vous en avez
35:55 certains qui disent "il en a marre
35:57 avec leur droit de l'homme,
35:59 c'est le droit de l'homme des citoyens
36:01 nés de la Révolution, quel est cet
36:03 universalisme qui prétend occuper
36:05 les esprits, accaparer les esprits",
36:07 non, non, non, c'est quand même
36:09 d'une liberté extraordinaire.
36:11 Une femme qui porte cet élément
36:13 qui la noie
36:15 dans la masse, qui la condamne
36:17 à un comportement, il faut aller aller
36:19 sur les plages et encore aujourd'hui, il y a le soleil,
36:21 celle qui se caparassonnait
36:23 sous, dans leurs vêtements
36:25 tout étriqués, se caparassonnait
36:27 sous la toile
36:29 pour échapper
36:31 au rayon solaire pendant que la famille
36:33 elle gambadait cette tenue, c'était
36:35 ces femmes-là. Et bien voilà ce que l'on considère
36:37 comme un élément d'émancipation.
36:39 Alors, comment
36:41 expliquer cela ?
36:43 Il y a une sorte de sollicitude
36:45 maladive.
36:47 Il y a comme, c'est lié un peu
36:49 à ce principe. - Pourquoi vous dites ça ?
36:51 - Parce que c'est maladif, c'est obsessionnel.
36:53 La commission européenne
36:55 ne cesse de nous rappeler à l'ordre,
36:57 la commission européenne ne cesse
36:59 de permettre à ces
37:01 mouvements qui se
37:03 mettent en rupture avec nous.
37:05 Reprenons le terme tout à l'heure
37:07 de Guillaume Bigot, l'indivisibilité
37:09 du peuple.
37:11 Où est l'indivisibilité
37:13 du peuple quand soudain
37:15 on favorise l'enfermement
37:17 dans la communauté ? C'est la négation
37:19 même du peuple. Et là,
37:21 avec quelque chose de sordide,
37:23 puisque c'est retiré à la femme
37:25 ce qu'elle avait si chèrement conquis,
37:27 la liberté.
37:29 Et ça c'est lié à quoi ? Une sorte de culpabilité
37:31 indigéniste. On nous a tellement
37:33 mis dans la tête, mais vous vous rendez compte ? Vos ancêtres,
37:35 ceux dont ils se sont rendus coupables,
37:37 ils nous ont infligés
37:39 des tortures, ils nous ont
37:41 traités comme des esclaves,
37:43 et ça, eh bien,
37:45 il vous faut non seulement le reconnaître,
37:47 mais maintenant, payer en quelque sorte
37:49 une sorte d'indemnité
37:51 en nous favorisant dans notre
37:53 façon d'être. Alors c'est quand même oublier
37:55 cette lutte des femmes pour
37:57 obtenir la liberté. La liberté
37:59 totale. C'est une
38:01 femme, Marie-Cante, qui a inventé la minijupe,
38:03 ce ne sont pas les hommes qui ont décidé
38:05 une sorte de liberté. Non, c'est une femme.
38:07 Mais après, il y a plus grave que ça.
38:09 Ce sont les femmes qui, dans ces
38:11 pays-là, en Iran, partout,
38:13 rêvent que d'une chose, se libérer
38:15 du voile. Et venir en Europe.
38:17 Vous avez une avocate,
38:19 Noarim Sotendesh,
38:21 j'espère que je prononce bien son nom.
38:23 On se méfie.
38:25 Avec moi, méfiez-vous.
38:27 Sur les noms propres, on ne s'en fait pas.
38:29 En mai 2019,
38:31 elle a été condamnée pour avoir défendu
38:33 des femmes qui avaient retiré le voile
38:35 à Téhéréan. Elle avait été condamnée
38:37 à 5 ans de prison. Là, elle a pris
38:39 10 ans supplémentaires,
38:41 plus 18 coups de fouet
38:43 pour incitation
38:45 à la débauche. L'incitation
38:47 à la débauche, c'est revendiquer
38:49 que le voile ne soit plus porté
38:51 par les femmes. Alors, ce voile,
38:53 on dit toujours, alors vous avez
38:55 les intégristes qui partent du principe
38:57 qu'il faut suivre les préceptes
38:59 de Mahomet. Alors, c'est quoi les préceptes de Mahomet ?
39:01 Moi, j'ai cherché, quand j'ai écrit "La laïcité
39:03 des voilés", et je n'ai trouvé qu'un seul verset,
39:05 le verset 30 de la surate 33.
39:07 "Ô prophète,
39:09 dis à tes épouses,
39:11 à tes filles et aux femmes des croyants
39:13 de ramener sur elles
39:15 leur grand voile. La femme
39:17 qui montre ses atours
39:19 dès qu'elle sort de ses ailes
39:21 partage tous les péchés
39:23 de tous les regards qui se
39:25 tournent vers elle." Voilà
39:27 ce que revendiquent
39:29 les femmes qui, aujourd'hui,
39:31 se promènent toutes directes
39:33 dans nos rues, où on a lutté
39:35 pour que, justement, il y ait
39:37 cette égalité.
39:39 N'oublions pas le livre
39:41 de
39:43 Florence Bergeau.
39:45 Blague, vous m'avez troublée.
39:47 Le terrorisme,
39:49 le frérisme
39:51 et ses réseaux.
39:53 Et ça revendique quoi,
39:55 en conclusion, cet islamophobe,
39:57 ce désir
39:59 d'un islam reconnu ?
40:01 C'est le droit au blasphème,
40:03 et le droit à une identité séparatiste,
40:05 c'est-à-dire qu'on n'est plus français.
40:07 - C'est intéressant.
40:09 C'est lié à votre chronique.
40:11 Quelqu'un peut réagir, peut-être,
40:13 par rapport à ça. Mathieu ?
40:15 - Je distinguerais. C'est-à-dire
40:17 qu'il est normal qu'un pays
40:19 qui est composite, donc il y a
40:21 les Bretons, il y a les Normands,
40:23 fait la visite, et de l'autre côté,
40:25 il y a une présence étrangère,
40:27 quoi qu'on en dise, qui est
40:29 une civilisation qui vient
40:31 transformer la définition
40:33 de l'islam, que de reconnaître l'islam
40:35 comme identité publique structurée
40:37 et structurante en France. Ce ne sont pas
40:39 des références de même nature.
40:41 - Vous avez raison. Pourquoi j'ai rebondi ?
40:43 C'est parce que c'est sur la notion
40:45 de faire en sorte de briser l'unité du peuple.
40:47 Et on se sert en plus de ce communautarisme
40:49 pour arriver à ce résultat
40:51 et donner une toute puissance aux institutions européennes.
40:53 - Merci pour votre regard.
40:55 Dans un instant, un flic, une balle,
40:57 une certaine clémence, je sais pas, comme ça,
40:59 on a l'impression quand même que c'est assez violent.
41:01 - Eh ben non, et on va essayer de comprendre
41:03 pourquoi, dans un instant, avec vous,
41:05 Mathieu, beaucoup de cette certaine clémence.
41:07 Charnote Dornelas, c'est assez
41:09 bouleversant. Plusieurs faits
41:11 de violence démontrent qu'elle ne se
41:13 contente plus de vous cueillir dans la rue.
41:15 Mais elle vous rattrape à votre domicile,
41:17 tranquillement, là où vous croyez le plus
41:19 en sécurité, parfois dans votre lit.
41:21 Une violence qui n'a plus de limites, une violence qui nous
41:23 anesthésie, des personnes âgées agressées,
41:25 violées, frappées. Et petit à petit,
41:27 le silence couvre
41:29 le bruit des souffrances. Depuis
41:31 hier, ce qui est arrivé, par exemple, à l'animateur
41:33 de radio et télévision, Bruno Guillon,
41:35 défrait la chronique. Il a été séquestré
41:37 chez lui, en pleine nuit, avec sa famille.
41:39 Commençons déjà
41:41 par ce fait de violence.
41:43 Que retenir ? - Déjà, la première chose,
41:45 on retient qu'en effet,
41:47 la séquestration de
41:49 cet homme et de sa femme et de leur fils
41:51 de 14 ans, défrait la chronique.
41:53 Ce qui est suffisamment
41:55 rare par rapport à l'histoire qu'il a vécue.
41:57 C'est-à-dire que ça arrive souvent.
41:59 Ça s'explique facilement.
42:01 Bruno Guillon est connu.
42:03 Même parmi les gens qui
42:05 regardent la télévision ou qui lisent les journaux,
42:07 il y a une sorte d'identification. On a l'impression
42:09 que c'est quelqu'un qu'on connaît.
42:11 On est touché beaucoup plus directement.
42:13 Ce n'est pas du tout une attaque que je suis en train de faire.
42:15 Simplement, ça s'explique par sa notoriété.
42:17 On le sait, la notoriété,
42:19 c'est pour le pire et le meilleur dans l'espace médiatique.
42:21 Quand une personne connue
42:23 commet un acte délictueux au criminel,
42:25 on y passe deux semaines.
42:27 Alors que d'autres inconnus
42:29 pourraient faire exactement la même chose
42:31 sans qu'il y ait une ligne dans les médias.
42:33 C'est le jeu de la notoriété.
42:35 C'est vrai en sens inverse aussi. Bruno Guillon est, lui,
42:37 la victime dans cette affaire.
42:39 On en parle plus. Ce qu'il faut comprendre,
42:41 c'est que profitons
42:43 de l'histoire de cet homme qui est connu.
42:45 Souvent, on réagit soit quand il y a une vidéo
42:47 qui sidère tout le monde,
42:49 soit quand c'est quelqu'un de connu.
42:51 Son témoignage est relayé précisément pour ça.
42:53 Donc profitons de son témoignage
42:55 pour comprendre que derrière lui,
42:57 ce sont des dizaines, voire des milliers de Français
42:59 qui vivent la même chose.
43:01 Je reprends l'exemple de Yannick Allénaud.
43:03 Vous savez qu'il a perdu son fils
43:05 par un chauffeur multirécidiviste.
43:07 Il a commencé à prendre la parole dans l'espace public
43:09 sur cette question. Il le dit lui-même.
43:11 Il reçoit des dizaines et des dizaines d'appels de parents
43:13 qui disent "Vous ne pouvez pas imaginer le bien que vous nous faites".
43:15 Parce qu'enfin,
43:17 ce qu'on vit pénètre un milieu
43:19 qui ne nous était pas offert jusque-là.
43:21 Là, c'est un peu la même histoire.
43:23 Et l'histoire, pour faire simple,
43:25 où est-ce qu'on en est ?
43:27 Il dormait chez lui avec sa femme.
43:29 Leur fils de 14 ans était présent.
43:31 3h40 du matin. Vous êtes bien endormis,
43:33 bien au fond de votre lit.
43:35 En pleine nuit, quatre hommes brisent une vitre dans la maison.
43:37 Jusqu'à maintenant, ça pourrait être un cambriolage.
43:39 Ils dorment, on va en profiter, on va aller dans la salle d'à côté.
43:41 Eh bien non.
43:43 Ils viennent, ils menacent Bruno Guillon
43:45 avec une arme de poing et un marteau.
43:47 C'est son récit à lui devant la police.
43:49 Tandis que sa femme, elle est ligotée et baillonnée
43:51 pendant que le gamin est à côté.
43:53 Il y a un cambriolage.
43:55 Ils enlèvent les attaches de la femme
43:57 pour qu'elle puisse ouvrir le coffre-fort.
43:59 Il y a un cambriolage, en gros,
44:01 estimé à 80 000 euros.
44:03 La seule chose qu'on sait, c'est que ce sont
44:05 quatre hommes qui se sont introduits là,
44:07 qui se sont introduits chez eux,
44:09 de type africain et nord-africain,
44:11 et qui sont aujourd'hui recherchés.
44:13 C'est l'histoire d'une agression,
44:15 comme il y en a beaucoup,
44:17 et qui traumatise une famille.
44:19 Et encore, dit Bruno Guillon lui-même,
44:21 il n'y a pas eu de coups reçus de leur part.
44:23 Il y a un traumatisme évident. On vous attache,
44:25 on vous réveille à 3h40 du matin,
44:27 on vous met un pistolet sur la temple
44:29 et on ligote votre femme à côté.
44:31 Le traumatisme, il est total.
44:33 Mais, et encore, ils ne les ont pas frappés.
44:35 On voit des histoires qui basculent
44:37 dans une espèce de barbarie absolue,
44:39 en plus du traumatisme du simple fait
44:41 que des gens entrent chez vous
44:43 et vous attachent à votre lit.
44:45 - Charlotte, on s'est déjà posé cette question
44:47 ici dans cette émission, mais on va se la poser,
44:49 on en avait parlé avec Mathieu Beaucotter,
44:51 on va se la reposer à l'écapital.
44:53 Est-ce que nous nous sommes habitués,
44:55 est-ce que nous nous habituons petit à petit
44:57 à la violence, que ces histoires finissent
44:59 par ne plus nous toucher ?
45:01 Parce qu'on en a vu des histoires très graves cette semaine.
45:03 - Je pense qu'en fait, ces histoires, individuellement,
45:05 quand on y a accès, elles nous touchent,
45:07 évidemment, on n'a pas totalement tous perdu
45:09 nos cœurs et nos âmes,
45:11 mais simplement, oui, on finit par s'y habituer,
45:13 et surtout dans l'espace médiatique,
45:15 vous savez, c'est la même histoire que les policiers
45:17 et les tribunaux qui vous disent, "Bon ben écoutez,
45:19 devant la gravité des dossiers que l'on reçoit,
45:21 ben on les trie." Donc vous, vous avez l'impression
45:23 que c'est très grave, mais vu l'état de violence
45:25 dans la société, c'est en bas de la pile.
45:27 Alors c'est inaudible quand ça vous concerne,
45:29 vous, mais c'est une question de priorité,
45:31 de hiérarchie, d'urgence,
45:33 donc c'est horrible, mais c'est comme ça.
45:35 Eh bien c'est exactement la même chose, je pense,
45:37 dans une certaine mesure, dans l'espace médiatique.
45:39 Il y a un moment, c'est moins qu'on finit
45:41 par s'habituer, qu'on finit par trier
45:43 par ordre de gravité. Et quand vous voyez
45:45 ce qui échappe parfois à la médiatisation,
45:47 parce que dans une certaine mesure,
45:49 ça je pense que c'est vrai,
45:51 la hiérarchie de toutes ces agressions,
45:55 et par ailleurs, il y a aussi une lecture
45:57 qui est parfois extrêmement biaisée
45:59 par le fait qu'on ne sait pas trop quoi faire de ces histoires,
46:01 on ne sait pas trop quoi faire de la victime,
46:03 on ne sait pas trop quoi faire de l'agresseur,
46:05 on ne sait pas trop quoi faire de toutes ces histoires-là,
46:07 qu'est-ce que les gens pourraient en penser,
46:09 qu'est-ce qu'ils pourraient en tirer, tout ça nous fait très peur.
46:11 Vous évoquiez la grand-mère de Cannes
46:13 qui avait en effet beaucoup fait parler,
46:17 elle s'était fait bousculer dans la rue,
46:19 il y avait une vidéo,
46:21 donc on avait tous vu en effet une vieille dame
46:23 poussée par des petits jeunes pour lui voler son sac,
46:25 l'acheter par terre et ne pas s'en préoccuper,
46:27 mais ce qu'il faut examiner,
46:29 en plus de la question de la médiatisation,
46:31 je pense que c'est la réponse d'une société
46:33 tout entière à ces agressions.
46:35 C'est-à-dire la réponse policière, judiciaire,
46:37 médiatique en effet, mais même politique.
46:39 Vous savez, il y a parfois des faits anecdotiques
46:41 qui font déplacer les ministres,
46:43 et là, j'ai pris ces derniers jours
46:45 des histoires qui sont arrivées
46:47 qui ne concernent que des femmes
46:49 et qui dans une large mesure concernent
46:51 des agresseurs étrangers en situation irrégulière.
46:53 Je reviendrai dessus ensuite.
46:55 Donc on a Versailles,
46:57 une femme de 67 ans,
46:59 pendant toute la nuit, l'individu s'introduit
47:01 chez elle au moment où elle est dehors,
47:03 elle a une insomnie, donc elle va dans la cour de son immeuble.
47:05 Lui a trouvé le badge de l'immeuble,
47:07 il rentre, il arrive chez elle,
47:09 il la ligote, il la baïonne, il lui bande les yeux,
47:11 il l'étrangle, il la frappe et il la viole.
47:13 Toute la nuit.
47:15 Elle a 67 ans, elle est seule chez elle.
47:17 Il finit par partir
47:19 le lendemain matin, et elle finit
47:21 par sortir nue et ligotée,
47:23 complètement défigurée, en allant sonner
47:25 chez sa voisine pour essayer d'être
47:27 secourue. Alors l'individu
47:29 est interpellé grâce aux caméras de vidéosurveillance,
47:31 il est de nationalité algérienne,
47:33 il avait une obligation de quitter le territoire
47:35 en 2022, et on lui a redonné
47:37 une obligation de quitter le territoire
47:39 français. Très bien.
47:41 Là vous voyez à la fois en effet le profil,
47:43 mais également la réponse. C'est-à-dire que
47:45 il y a un an, il devait partir.
47:47 A Nice, on a deux femmes de
47:49 81 et 94 ans.
47:51 Elles sortent du supermarché,
47:53 la première,
47:55 c'est un homme qui les agresse, la première
47:57 réussit à le faire fuir en lui tapant dessus
47:59 avec son sac, en criant avec sa canne, etc.
48:01 Donc il se jette sur la seconde,
48:03 94 ans, il la jette au sol,
48:05 elle hurle de douleur parce qu'elle a
48:07 le col du fémur cassé. Peu importe,
48:09 il part avec le sac.
48:11 Alors là on a une comparution immédiate
48:13 pour des faits de vol avec violence aggravée
48:15 sur personnes vulnérables et maintien
48:17 irrégulier sur le territoire.
48:19 Et à la suite de ça, on a 4 ans de prison,
48:21 donc condamnation à 4 ans de prison,
48:23 et interdiction du territoire de 5 ans.
48:25 5 ans. Donc on se dit
48:27 dans 5 ans, peut-être qu'il pourra revenir,
48:29 la chance s'est épuisée là, me semble-t-il.
48:31 Il est déjà en situation irrégulière,
48:33 notez bien. À Tours, on a un Soudanais
48:35 qui est retrouvé en train
48:37 de violer une femme de 67 ans encore,
48:39 il est 18h, nous sommes à Tours.
48:41 Il est 18h, c'est dans la rue, c'est l'intervention
48:43 d'un voisin qui a fini par sauver
48:45 la victime, et là on apprend, il est en
48:47 situation irrégulière, et il est connu otage
48:49 au traitement des antécédents judiciaires,
48:51 il est déjà connu, il est en situation irrégulière.
48:53 Et c'est lui qui tombe sur cette femme.
48:55 À Avignon, on a une femme, tout ça c'est
48:57 des derniers jours, vraiment. À Avignon, on a une
48:59 femme de 51 ans. Alors elle,
49:01 elle est agressée sexuellement alors qu'elle
49:03 rentre chez elle, pareil, le suspect
49:05 a 21 ans, il est également en situation irrégulière,
49:07 il est remis en liberté,
49:09 convoqué en avril prochain.
49:11 Donc la situation irrégulière, déjà c'est des gens qui n'ont pas le droit,
49:13 donc je veux dire, les convocations, etc.,
49:15 on a quand même peu de chances de le voir
49:17 revenir, mais c'est pas grave, il est convoqué en avril
49:19 prochain. À Paris, on a une jeune femme
49:21 qui elle, est violée dans la très chic Avenue Hoche
49:23 quand même, ou Foche, pardonnez-moi,
49:25 mais les deux sont très chics, donc tout va bien.
49:27 Et elle rentre de soirée, cette fois-ci, c'est un
49:29 malien, lui il n'a pas de papier, et on apprend
49:31 qu'il est déjà connu des services de police pour
49:33 un précédent viol présumé, au même
49:35 endroit, en août 2022.
49:37 Mais il avait été laissé libre à l'issue
49:39 de sa garde à vue. Et cette jeune femme
49:41 se fait violer dans la rue. À Grenoble,
49:43 on a un homme de 36 ans, cette fois-ci,
49:45 il est mis en examen pour viol
49:47 dans une rue. Une jeune femme qui
49:49 rentrait chez elle, agressée dans un hall d'immeuble.
49:51 Donc là, c'est grâce à l'ADN et au
49:53 signalement, l'homme est retrouvé.
49:55 Alors celui-ci n'est pas en situation irrégulière,
49:57 mais il a déjà un mandat d'arrêt pour violences conjugales
49:59 et viols conjugales. Il était donc recherché,
50:01 il avait un mandat d'arrêt. Il était recherché.
50:03 Sauf que là, comme c'est pour
50:05 rentrer en flagrance dans les heures qui suivent
50:07 le viol, on l'a recherché tout de suite
50:09 et je note qu'on l'a trouvé tout de suite.
50:11 Donc ça veut dire que même ça, même les hommes, quand on vous
50:13 dit "il est recherché", même les policiers
50:15 sont eux-mêmes dépassés par les recherches possibles.
50:17 Là aussi, on fait part de gravité, c'est sûr
50:19 que quelqu'un qui risque de commettre un attentat,
50:21 il est plus urgent de le retrouver que
50:23 quelqu'un qui est poursuivi pour violences conjugales,
50:25 mais on devrait être en mesure de poursuivre les deux.
50:27 Eh bien non, nous sommes absolument dépassés.
50:29 Alors évidemment, tout ça n'est pas exhaustif
50:31 du tout, d'abord parce qu'il y a des affaires auxquelles
50:33 on n'a pas accès. Tous les profils
50:35 de violeurs ou d'agresseurs ne sont pas
50:37 ceux que je viens de lister, d'accord,
50:39 mais il est impossible de passer à côté
50:41 de cette violence-là et je note que c'est
50:43 celle qui n'arrive pas à percer le mur du son.
50:45 C'est vraiment celle qui, dans le discours
50:47 ambiant, notamment le discours féministe,
50:49 notamment le discours sur les violences
50:51 faites aux femmes, notamment sur ces lois
50:53 qui vont des violences sexistes et sexuelles
50:55 dans la rue, eh bien ce sont des exemples qui
50:57 devraient prendre plus de place pour que la réaction
50:59 soit extrêmement radicale
51:01 en réalité pour que ça s'arrête. Ça n'est plus
51:03 possible de voir ces histoires se répéter.
51:05 Alors justement, Charlotte Dornelas, si par exemple
51:07 vous n'en parlez pas, on n'entend pas
51:09 forcément cette succession d'agressions,
51:11 comment expliquer qu'elle n'émeuve
51:13 pas plus que cela, ces agressions ?
51:15 Comment apporter un peu plus de considération
51:17 finalement à ces victimes ?
51:19 Je pense que là, c'est le métier, ça devrait être le métier
51:21 en tout cas, vu les victimes,
51:23 ça devrait être le métier des mouvements féministes
51:25 évidemment en premier lieu, c'est notre
51:27 métier à tous, évidemment, mais on se dit quand même
51:29 où sont-elles passées ? Et quand vous
51:31 voyez les angles d'attaque des féministes en général
51:33 dans le débat public, ça va être
51:35 du plus bas, on va dire
51:37 ça va être les salaires. Donc les salaires, c'est
51:39 toute la société française qui est concernée, on n'a pas grand chose
51:41 à dire, etc.
51:43 Ça va être ce qu'elles appellent les féminicides,
51:45 les meurtres conjoints d'hommes
51:47 sur des femmes. Donc c'est tous les hommes potentiellement
51:49 qui sont violents pour les femmes qui sont en danger.
51:51 Vous avez les blagues lourdes, c'est
51:53 pareil, ce sont tous les hommes, vous avez la
51:55 drague, ce système
51:57 de drague et de séduction.
51:59 Alors là, c'est carrément la France qui est visée.
52:01 Ce qu'on comprend, c'est que les féministes combattent un système
52:03 et il est occidental et il serait
52:05 néfaste aux femmes. Mais dans cette
52:07 lecture-là, dans cette lecture politique
52:09 globale, il n'y a pas de place pour ces
52:11 victimes-là que je viens de citer, parce qu'il n'y a
52:13 pas de place pour leurs bourreaux dans cette lecture-là.
52:15 On ne sait pas où les caler
52:17 dans le discours féministe d'aujourd'hui.
52:19 Donc il est normal que les choses soient claires,
52:21 il est normal de se battre pour que toutes les femmes ne soient
52:23 pas agressées, quel que soit le profil
52:25 de leur violeur. Simplement, on ne peut
52:27 plus passer à côté de la question
52:29 de l'immigration, notamment par rapport
52:31 à la différence homme-femme, au code
52:33 culturel, à la manière de se servir, au
52:35 traumatisme aussi, parfois, qui sont les siens et qui
52:37 font qu'ils arrivent et qu'ils n'ont plus aucune limite sur
52:39 rien ni personne, surtout sur les femmes.
52:41 Il n'est pas possible que cet angle-là
52:43 reste un angle mort, parce que ce que je vous ai
52:45 raconté, c'est quand même des vies brisées par ailleurs,
52:47 ce n'est pas juste une liste comme ça.
52:49 Ce sont des vies brisées et qui n'intéressent pas
52:51 le discours, on va dire, de défense des femmes.
52:55 - Et quelques petits
52:57 exemples de ce que nous, journalistes,
52:59 on voit tous les jours. - Oui, bien sûr.
53:01 - Merci pour votre regard, Charlotte Dornelas.
53:03 Mathieu Bocoté, le 23 septembre,
53:05 une manifestante contre les violences
53:07 policières brandissait une pancarte. On a beaucoup
53:09 entendu parler de cette pancarte, un flic, une balle.
53:11 On aurait pu croire
53:13 cet appel explicite, mais
53:15 l'Est républicain nous apprend que le procureur
53:17 ne souhaite pas la poursuivre pour appel
53:19 au meurtre, mais plutôt pour participation
53:21 à une manifestation ayant le visage
53:23 dissimulé, c'est-à-dire une clémence
53:25 totale. C'est surprenant ou pas?
53:27 - C'est le moins qu'on puisse dire.
53:29 Surprenant si on est dans un univers
53:31 rationnel, commandé par
53:33 la raison. Mais on a quitté ce monde-là
53:35 depuis longtemps, ça va de soi.
53:37 Je cite, le procureur nous dit
53:39 « Il s'agit d'abord d'un délit intellectuel.
53:41 Sur le plan moral,
53:43 dit-il, il faut pouvoir démontrer
53:45 que cette jeune femme avait l'intention
53:47 d'appeler au meurtre. Certains ont eu
53:49 cette lecture, d'autres ne sont pas
53:51 de cet avis. » Je comprends.
53:53 En fait, il comprend qu'on parle de balles de
53:55 tennis, ou de balles de ping-pong,
53:57 ou encore des balles de golf. C'est évident,
53:59 c'est ce que voulait dire la jeune femme. Dans une
54:01 manifestation contre la violence policière,
54:03 comme ils disent, on brandit un tel
54:05 slogan, qui est un appel généralement
54:07 compris par tous au meurtre, cette jeune
54:09 femme était subtile, elle était dans le deuxième
54:11 degré, un flic, une balle de golf,
54:13 un flic, une balle de ping-pong, tel était
54:15 son message. C'est comme ça que je le comprends.
54:17 Sinon, je croirais que le procureur se fout de notre gueule.
54:19 Mais je ne peux pas imaginer une telle chose.
54:21 C'est inconcevable. Moi, je crois
54:23 à la bonne foi. Donc, en fait, il a compris
54:25 balles de ping-pong. Ça va plus loin.
54:27 La jeune femme s'est défendue.
54:29 On a décidé de prendre au sérieux
54:31 sa défense. Son message, c'était
54:33 qu'elle signifiait que les policiers armés
54:35 étaient susceptibles de représenter
54:37 un danger pour la société.
54:39 Donc, ce que voulait dire la jeune femme, c'est que les
54:41 policiers tirent des balles, une seule,
54:43 j'en comprends, et dès lors, elle dénonçait
54:45 la violence policière
54:47 en disant « vous tirez une balle ».
54:49 Ça, c'est la défense de la jeune femme. Encore une fois,
54:51 encore une fois, je crois qu'on est ici devant
54:53 un duo de comiques. C'est-à-dire
54:55 le procureur et la jeune femme
54:57 font le duo, et c'est le tango
54:59 des comiques qui nous explique, en fait,
55:01 ce qu'on voit, ce qui est clair, ce qui est devant nous,
55:03 ce qui est clairement dit. On ne l'a pas vu.
55:05 Pour cette jeune femme, qui nous
55:07 réexplique qu'elle n'a pas dit ce qu'elle a dit, je dirais
55:09 comme Charlotte, pauvre bichette. C'est-à-dire
55:11 on l'a mal compris,
55:13 on l'a tous mal compris.
55:15 Alors, ce qui est intéressant à travers ça,
55:17 c'est, prenons au sérieux qu'elle aurait
55:19 peut-être dit « un flic = une balle »,
55:21 en gros, vous voyez un flic, vous le descendez.
55:23 C'est comme ça que je le comprends, mais j'ai peut-être des défauts de compréhension.
55:25 On décompose
55:27 l'affirmation. La première,
55:29 c'est que le flic est présenté ici comme un ennemi
55:31 générique. C'est même pas l'idée que tel
55:33 flic serait à tel point odieux, odieux,
55:35 qu'il faudrait le punir
55:37 de je ne sais quelle manière.
55:39 Le flic en lui-même est l'expression
55:41 d'un système, et ce système
55:43 doit tomber. De quelle manière
55:45 le faire tomber? En descendant
55:47 le flic, parce que dans une guerre
55:49 de libération,
55:51 contre le système néocolonial
55:53 qui persécuterait différentes populations
55:55 en France, il faut donc aller jusqu'au bout.
55:57 Un flic = une balle. À moins de croire
55:59 qu'on le dise, imaginons même qu'on parle d'une vraie balle,
56:01 une balle de fusil, je devine qu'on
56:03 ne veut pas y tirer dans le tibia ou dans la cuisse.
56:05 Il y a une intention meurtrière avec ça.
56:07 Donc non seulement il faut, le flic devient
56:09 l'ennemi générique à abattre,
56:11 mais plus encore, ça représente le système
56:13 qu'il faut faire tomber.
56:15 Il y a une chose qui me semble
56:17 assez centrale. Vous savez, je l'ai souvent dit ici,
56:19 moi je ne suis pas du tout de l'école
56:21 où on doit dénoncer, vous savez, les procès
56:23 pour appel à la haine et tout ça. Moi, je suis
56:25 maximaliste de la liberté d'expression.
56:27 Je ferais tomber la plupart,
56:29 sinon toutes les lois sur le mode de l'appel à la haine.
56:31 Je pense que ça n'a pas sa place dans une société
56:33 libre, d'autant que le concept de haine ne cesse
56:35 de s'étendre de manière insensée.
56:37 Mais, il y a une chose qui me semble absolument
56:39 insoutenable et qui devrait être interdite, c'est
56:41 l'appel à la violence et au meurtre. Dire
56:43 « tabasser ce type », ça devrait être interdit
56:45 en toutes circonstances. Dire « tabasser cette
56:47 catégorie de la population », ça devrait être
56:49 interdit en toutes circonstances. Et dire
56:51 « descendez cette partie de la population »,
56:53 ça devrait être interdit en toutes circonstances.
56:55 Mais là, ce n'est pas le cas.
56:57 Là où on devrait interdire des propos,
56:59 l'appel au meurtre, on ne le fait pas.
57:01 Par ailleurs, on décide de multiplier
57:03 les interdictions pour des propos qui sont pourtant
57:05 bien moins explicites.
57:07 - Qui plus est un représentant de l'État,
57:09 comment comprendre cette soudaine clémence ?
57:11 Comme vous dites, on a eu l'occasion de voir
57:13 pour d'autres banderoles,
57:15 qu'il n'y avait pas de cette clémence.
57:17 - Pour avoir une hypothèse, c'est une question
57:19 du sens des priorités.
57:21 Et on a compris,
57:23 dans l'État, on a compris chez les procureurs,
57:25 on a compris que le véritable danger,
57:27 ceux qui piétinent la République,
57:29 ceux qui menacent les policiers, ceux qui en
57:31 appellent à l'émeute, ceux qui en appellent à la destruction
57:33 de la France, ce sont les militants identitaires.
57:35 Il fallait le savoir, mais on le sait désormais.
57:37 Et c'est ce qui s'est passé à Cherbourg,
57:39 on le sait. On s'en souvient
57:41 de la manifestation de quelques personnes,
57:43 par Argos, une suite
57:45 de la mouvance identitaire.
57:47 Les deux slogans étaient les suivants.
57:49 L'État ne te défend pas,
57:51 prépare-toi. - Et Cherbourg, c'était là où la femme
57:53 avait été violée de 29 ans. - Avec Oumar, bien sûr.
57:55 Avec Mégane, je l'ai évoqué,
57:57 c'est Mégane qui était victime de Oumar.
57:59 Deux slogans, l'État ne te défend pas,
58:01 prépare-toi. Ce qui peut être compris de manière
58:03 maximaliste, sur le mode, prends des cours d'autodéfense
58:05 ou achète une bombe de poivre
58:07 pour être capable.
58:09 Ou l'autre option, Mégane
58:11 violée par Oumar, 17 mentions
58:13 au casier et cinq condamnations.
58:15 Ça, c'est formel. Ce sont des faits.
58:17 On s'en souvient, l'ensemble de la classe politique
58:19 du coin a dit que ce sont des propos haineux,
58:21 inqualifiables, scandaleux,
58:23 inacceptables. Il est urgent
58:25 que la République se mobilise pour les interdire,
58:27 pour les empêcher.
58:29 Alors, on voit à quel moment on se mobilise.
58:31 Un flic = une balle,
58:33 secondaire, de tels propos. Il fallait que
58:35 la République intervienne. - Et ça a été
58:37 jugé comme une incitation à la haine.
58:39 - À la haine, oui. Dans ce cas-là, ils ne se sont pas trompés.
58:41 Ferme-té. - Merci, Mathieu.
58:43 Merci, Guillaume. Merci, ma beauté,
58:45 Charlotte. Merci, mon Marc,
58:47 mon Mimi.
58:49 Restez avec nous.
58:51 Face à l'info, c'est fini,
58:53 mais l'heure des produits avec Pascal Praud.
58:55 - Hum!
58:56 ♪ ♪ ♪