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Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo

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00:00:00 Bonsoir à tous et bienvenue dans Face à l'Info. Nous sommes ensemble pendant une heure avec moi autour de la table pour m'accompagner ce soir.
00:00:07 Judith Vintraud, bonsoir. Bonsoir Elodie.
00:00:09 Grand reporter au Figaro Magazine, Olivier D'Artigolle, bonsoir. Bonsoir.
00:00:12 Chroniqueur politique Vincent Roy, bonsoir. Bonsoir Elodie.
00:00:15 Journaliste et Michel Thaube, bonsoir. Bonsoir Elodie.
00:00:17 Fondateur d'opinion internationale, tout de suite on fait le point sur l'actualité avec Mathieu Devese. Bonsoir Mathieu.
00:00:23 Bonsoir Elodie, bonsoir à tous. La sécurité du centre de rétention administrative de Vincennes va être renforcée. Davantage d'effectifs et de caméras après l'évasion de 11 personnes, c'était hier.
00:00:34 Selon le préfet de police Laurent Nouniez, les recherches sont lancées pour retrouver les évadés. Si parmi eux, il n'y a pas de fiché S, le préfet a évoqué des profils de délinquants.
00:00:44 De nouveaux bombardements ont visé aujourd'hui la bande de Gaza. L'armée israélienne dit avoir frappé plus de 100 cibles du Hamas.
00:00:50 Par conséquent, les télécommunications ont de nouveau été coupées dans la bande de Gaza.
00:00:55 Et dans ce contexte, l'ONU s'est dite profondément inquiète de la poursuite des bombardements israéliens.
00:01:01 L'organisation exige que l'état hébreu prenne toutes les mesures possibles pour protéger les civils.
00:01:07 Merci Mathieu Devese, on vous retrouve à 20h pour un prochain point complet sur l'actualité.
00:01:13 Au sommaire de votre émission, aujourd'hui nous arrivons bientôt à la fin d'année et donc bientôt le rendez-vous politique du 31, les voeux du président de la République à la Nation.
00:01:23 Alors on ne va pas jouer à deviner ce que dira le chef de l'État, mais avec vous Olivier D'Artigolle, on fera une petite rétrospective des grands moments de cette allocution obligatoire.
00:01:32 On reviendra notamment sur des phrases cultes qui sont restées dans la mémoire collective.
00:01:36 Avec vous Michel Taubes, on parlera de cette polémique. Le maire Lé-Républicain de Villeneuve-le-Roi, Didier Gonzalès, a refusé d'accorder un chèque de Noël à une famille de sa commune dont l'un des fils est impliqué dans les émeutes de cet été.
00:01:48 Il estime que ce n'est pas aux habitants de la commune pénalisée de faire un cadeau exceptionnel à la famille.
00:01:54 Est-ce que c'est une bonne solution, un moyen de responsabiliser les familles ? Eh bien, on se posera la question.
00:01:59 Avec vous, Judith Vintraube, on reviendra sur une polémique lancée par un TikToker. Il affirmait dans une vidéo "vivre aisément grâce aux aides de l'État en profitant du système", disait-il.
00:02:09 Au-delà de son buzz, vous allez analyser la réaction de la CAF, qui l'accuse de miner la cohésion nationale, car il a menti dans cette vidéo, mais au fond, quel est le vrai problème ?
00:02:18 Qu'il ait menti ou qu'on ne s'attaque pas à la fraude, à ses allocations familiales.
00:02:22 Et puis, bientôt, un code de la rue à Paris. Si vous vivez dans la capitale, vous n'avez pas manqué de remarquer que la cohabitation piéton-voiture-vélo est compliquée.
00:02:31 Pour ne pas dire chaotique, Vincent Roy, vous allez nous expliquer en quoi consiste ce code de la rue et si c'est vraiment révolutionnaire.
00:02:38 Et puis, pour terminer avec vous, Olivier Dardigolles, on parle souvent de l'ambiance tendue à l'Assemblée nationale.
00:02:44 Vous le voyez sur ces images, on va se replonger un peu dans le passé. Le dernier duel politique pour l'honneur et à l'épée en 1967 entre le socialiste Gaston Defer et le gaulliste René Rivière.
00:02:54 Tout de suite, c'est Face à l'Info.
00:03:08 Et on commence avec vous, Olivier Dardigolles. Je le disais dans le sommaire, on va parler des voeux présidentiels du 31 décembre.
00:03:15 Oui, Emmanuel Macron est abrégançon. Il prépare donc très certainement son agenda 2024 pour relancer, scissionner le pays, tout au moins la Macronie.
00:03:26 Et donc, il doit aussi réfléchir au contenu de son intervention du 31 décembre. On le sait, c'est un exercice de bilan et toujours de perspective pour l'année à venir.
00:03:39 Depuis quand, justement, le président de la République adresse ses voeux lors d'une intervention télévisuelle ?
00:03:45 Alors, le premier, chère Mélodie, a été le général de Gaulle. On le sait, le général était plutôt méfiant avec ce nouveau média.
00:03:53 Il avait fallu le convaincre sur l'élection de 1965 où il est mis en ballotage par François Mitterrand pour quand même s'adresser aux Français sur l'entre-deux-tours.
00:04:03 Il avait fait de mémoire avec un entretien avec Michel Droit. Là, il fait ses voeux en 1960, mais il y a un objectif politique.
00:04:12 Parce que c'est quelques jours avant le référendum d'autodétermination concernant l'avenir de l'Algérie.
00:04:18 Et donc, le général et ses conseillers avaient pensé qu'il était bon peut-être de s'adresser au pays.
00:04:24 Paris gagnant, puisqu'il craignait une faible participation. Il y aura plus de 76% de participation à ce référendum avec un oui qu'il emporte à 75%.
00:04:34 Donc, c'est les premiers voeux à la télé en noir et blanc avec une opération politique plutôt réussie.
00:04:43 Ses successeurs vont reprendre ce rendez-vous et ce procédé. Et les voeux ont fait un mini discours, si ce n'est de politique générale, tout au moins,
00:04:52 pour prendre un peu le pouls du pays et annoncer quelques éléments sur l'avenir.
00:04:58 Après le noir et blanc, il y a eu la couleur. En quelle année ?
00:05:01 La couleur arrive en 68. De Gaulle fait référence à mai 68. Mais il ne sait pas que ce sont ses derniers voeux.
00:05:10 Puisqu'il démissionne quatre mois plus tard, à la suite de ce référendum, sur la réforme du Sénat et la régionalisation.
00:05:19 Mais il avait annoncé que si le non l'emportait, il partirait. C'était l'époque où, après une crise politique, il y avait à la fois dissolution à l'Assemblée et à la fois référendum.
00:05:28 Les deux. C'était fromage et dessert. Et donc il s'en va. C'est les voeux en couleur.
00:05:39 Et les voeux pour l'année 74 sont aussi restés dans les mémoires. Parce que le président Pompidou apparaît à l'écran en décembre 73, très marqué par la maladie.
00:05:53 Et il partira donc trois mois plus tard.
00:05:55 Et qui est le président qui va le plus transformer l'exercice ?
00:05:59 Sans aucun doute, Valéry Giscard d'Einstein. C'est plus ou moins réussi sur ses tentatives de changer le format.
00:06:09 Puisque les voeux pour l'année 75, il est le premier président à ne pas présenter ses voeux depuis son bureau.
00:06:17 Mais il s'installe dans une autre pièce avec un feu crépitant pour dire ceci.
00:06:23 "Adieu donc 1974, salut à toi 1975".
00:06:29 On le retrouve l'année suivante où là il est accompagné de son épouse, Anne Emon,
00:06:34 qui est la première en fait et la seule première dame à avoir pu s'adresser aux Français lors des voeux présidentiels.
00:06:43 Ça ne s'est jamais repassé ainsi depuis.
00:06:47 En décembre 81, Mitterrand instaure les sous-titres pour les sourds et les malentendants.
00:06:53 Et en 89, exceptionnellement, il est à Strasbourg et non pas à Paris.
00:06:58 Il est à Strasbourg, en préfecture je crois, de Strasbourg, pour le bicentenaire de la Révolution française.
00:07:05 Puisque c'était de là que Rouget de Lille a chanté la Marseillaise pour la première fois.
00:07:10 Il y avait aussi dans ce calendrier, je ne développe pas, ça serait trop long,
00:07:13 des enjeux sur la politique européenne concernant François Mitterrand.
00:07:17 Mais c'est bien sûr en décembre 94 que Mitterrand, au crépuscule de sa vie politique,
00:07:27 de son second septennat et de sa vie, a cette formule qui rentrait dans la mémoire politique collective,
00:07:35 la mémoire nationale, concernant les forces de l'esprit et ce, je ne vous quitterai pas.
00:07:41 Et que s'est-il passé après ?
00:07:43 En 97, le président Chirac se présente debout, derrière un pupitre.
00:07:47 C'est la première fois que le président n'est plus assis à son bureau
00:07:50 parce qu'il veut donner une image de régalien, nous sommes en pleine cohabitation.
00:07:54 Donc il veut quand même dire, il y a un patron à l'Elysée.
00:07:56 Il est donc debout en 2020, Nicolas Sarkozy parle en direct, ce qui est assez rare.
00:08:00 D'habitude, vous savez que cette intervention est enregistrée 2-3 heures avant la diffusion, à 20 heures.
00:08:09 Nouveau format pour Sarkozy, le président Sarkozy parle en direct
00:08:14 et c'est retransmis sur le site de l'Elysée et sur Dailymotion.
00:08:18 En 2012, pour l'année 2013, François Hollande fait une annonce.
00:08:23 Elle est intéressante puisque fin de 2012, donc après son élection,
00:08:27 et pour l'année 2013, le président prend date, l'année 2013 doit être celle de l'inversion de la courbe du chômage.
00:08:34 Il aura à répéter cet engagement au cours de son quinquennat,
00:08:38 jusque à ses derniers voeux où il ne peut pas se représenter.
00:08:43 En 2020, Emmanuel Macron prononce une intervention presque aussi longue que celle de De Gaulle en 61.
00:08:48 Ils ont les deux le record de la durée d'intervention de son temps.
00:08:51 Il évoque bien sûr la crise sanitaire devant plus de 17 millions de téléspectateurs pour ses voeux du président fin 2020.
00:08:59 Combien seront-ils à l'écouter dimanche ? Je ne sais pas.
00:09:03 On vous dira ça lundi, on vous transmettra à les audiences.
00:09:06 C'est vrai, Judith, que cet exercice est un petit peu obligatoire
00:09:09 et on voit bien d'ailleurs quand on fait cette rétrospective qu'on guette à la fois évidemment le fond, mais aussi la forme.
00:09:15 On sait que par exemple cette année, le président a priori ne sera pas à l'Elysée.
00:09:18 Est-ce que vous avez aussi cette volonté de trouver des petits moyens de se démarquer sur cet exercice ?
00:09:22 Oui, c'est plutôt d'ailleurs un exercice obligé qui n'est pas fait pour les annonces.
00:09:29 Et Olivier Lally, la seule annonce et le seul président qui se soit laissé aller à en faire, c'était François Hollande sur la Cour du chômage.
00:09:37 Il aurait mieux fait de se retenir.
00:09:40 C'est plutôt en fait une affaire de climat.
00:09:46 Traditionnellement, on a beau savoir, et quand je dis "on", c'est les Français, mais aussi les journalistes politiques.
00:09:53 Il n'y a pas grand-chose à attendre de ces voeux. On les guet.
00:09:56 Oui, on a quand même le...
00:09:58 C'est un moment important à une période où il se passe en général peu de choses.
00:10:04 C'est vrai, Vincent Roy, qu'on a toujours cette attention particulière à ce que dit le chef de l'État.
00:10:10 Et pourtant, ça fait un certain nombre d'années qu'on n'a pas forcément de phrase forte ou quoi que ce soit qui soit ressorti de l'allocution du 31,
00:10:17 qui, comme vous le disiez d'ailleurs, n'est pas forcément un moment pour annonces.
00:10:19 Mais c'est un peu un exercice, on coche la case.
00:10:22 Mais vous allez dire que je suis montre de mauvais esprit ?
00:10:25 Jamais.
00:10:26 Non, c'est vrai. Vous voyez ce petit sourire ironique ?
00:10:29 Mais je me suis toujours demandé ce que les Français attendaient du vœu des présidents.
00:10:33 Alors, je pense que tout est affaire de décor.
00:10:36 On regarde tout à la fois le costume, l'environnement dans lequel il se trouve, et puis on attend la bonne parole.
00:10:41 Alors, est-ce que sournoisement, il ne cherche pas, en vieux pays monarchique, à toucher du doigt le caractère tôt mature du roi ?
00:10:53 Par quelles paroles va-t-il nous soigner ?
00:10:55 Par quelles paroles va-t-il nous endormir ?
00:11:00 Par quelle histoire va-t-il nous raconter ?
00:11:03 Voilà, c'est un peu ça. Il faut se méfier de tout ça, puisque comme chacun sait, les histoires, c'est fait précisément pour endormir les enfants.
00:11:10 Michel Taubes, c'est vrai qu'en plus, ce sont des vœux dans une atmosphère particulière.
00:11:14 L'année politique, ce n'est quand même pas très bien terminée pour le gouvernement, avec une crise importante.
00:11:19 On sait que le chef de l'État veut un grand rendez-vous avec la nation aussi en janvier.
00:11:23 Et là, on est à l'équilibre entre les deux.
00:11:25 Du coup, entre cette tentative de sortie de crise et la crise qui n'est pas encore totalement passée.
00:11:29 Déjà, il a quasiment tué tout effet de 31 décembre en annonçant au début décembre qu'en janvier, il ferait une annonce très nutrulente.
00:11:38 Donc déjà, pour le 31 décembre, il est un peu coincé aux entournures.
00:11:41 Je pense qu'E. Macron n'a pas su jusqu'à présent, il lui reste trois ans et demi, s'il va jusqu'au bout de son mandat, comme on peut le supposer,
00:11:51 pour essayer d'imposer cette dimension un peu paternaliste.
00:11:54 Parce que ce que cela sous la Ve République, c'est qu'il y a une dimension un peu paternaliste.
00:11:58 On attend, c'est un peu plus pour l'exercice convenu, mais quand même, il y a quelque chose d'un rapport, comme le disait Vincent Roy,
00:12:04 presque monarchique au roi républicain qui est le chef de l'État.
00:12:09 Mais Emmanuel Macron est-il trop jeune pour pouvoir imprimer cette dimension ?
00:12:14 Peut-être pas assez Jupiter, pourtant je pense qu'il a été trop souvent dans bien des décisions qu'il a voulu prendre.
00:12:20 Mais non, en termes de vœux, c'est vrai que pour le moment, il n'a pas imprimé.
00:12:23 J'ai beaucoup apprécié ce rappel historique d'Olivier qui nous montre en fait que la Ve République, c'est déjà une longue histoire.
00:12:30 Et que chacun des chefs de l'État a réussi à un moment ou à l'autre à donner une petite touche.
00:12:35 Et c'est vrai que pour Emmanuel Macron, on attend encore la formule miracle.
00:12:38 Peut-être que ce sera pour ce 31 décembre.
00:12:40 Qui sait ? Olivier.
00:12:41 Non mais à vous écouter, c'est vrai que les vœux, là j'étais plutôt sur l'évolution du format, mais de quoi le macronisme est-il le nom ?
00:12:48 Est-ce que les vœux qui vont arriver dimanche vont nous apporter une réponse ?
00:12:52 La réponse, nous verrons bien.
00:12:54 Je sais ce qu'est le colisme.
00:12:56 Je peux définir ce qu'était le mitterrandisme.
00:12:58 Et les vœux d'une certaine manière de De Gaulle ou de Mitterrand pouvaient donner la patine d'une vision d'avenir, d'un projet, d'un certain nombre de choses.
00:13:06 Là, le problème, c'est qu'Emmanuel Macron peut nous dire des choses le 31 décembre, en direction d'un certain électorat ou sur certains sujets.
00:13:16 Mais quand sera-t-il ? Deux mois après ou même 15 jours concernant ?
00:13:21 Et ça me fait penser à ce grand rendez-vous national, et là ils disent qu'il est entré en phase active de réflexion, comme le lancement d'une fusée à courroux.
00:13:28 C'est-à-dire qu'on nous dit qu'il va y avoir les phases, mais attention, le jour du lancement, ça peut être reporté si la méthode est mauvaise.
00:13:35 Pour reprendre votre formule, à mon avis, on va la chercher la patine, mais ce qui est certain, c'est que ça patine.
00:13:41 Un dernier mot là-dessus, Judith, sur ces vœux et cet exercice particulier ?
00:13:46 Oui, enfin, il y a déjà peu de choses à en dire après, mais alors avant, ça tient à la performance.
00:13:54 Mais on voit qu'on a, dans ce que vous disiez, beaucoup de phrases qui ont été marquantes.
00:13:57 Et c'est vrai que dans les derniers vœux, je pense que personne autour de la table, y compris moi, ne peut citer une phrase un peu forte qui a été prononcée dans des vœux sur...
00:14:04 Moi, je me rappelle exclusivement, à part François Hollande, des effets de mise en scène, mais également François Hollande, d'ailleurs,
00:14:12 parce qu'il me semble qu'il avait fait ses vœux aux Français une fois dehors et que ça avait donné lieu à un déchaînement créatif de la part.
00:14:21 Il y avait eu aussi les fenêtres ouvertes, non, je crois, en plein hiver, qui avaient fait polémique, je ne sais plus si c'était François Hollande ou Emmanuel Macron.
00:14:27 Peut-être un dernier point aussi en France, c'est qu'on a, peut-être plus que dans d'autres pays, une tradition de vœux très très forte.
00:14:33 En fait, les vœux s'étalent sur tout le mois de janvier, tous les ministres vont faire leurs vœux, tous les présidents de départements, les mairies.
00:14:39 Alors voilà, c'est un rituel républicain dont on peut se dire qu'il est normal que le chef de l'État donne un peu le là du mois des vœux, qui est extrêmement long.
00:14:49 Parce qu'on appelle les vœux aux corps constitués. Là, en revanche, il se dit des choses, et des choses très importantes, en général.
00:14:54 Mais vœux aux Français, un peu moins.
00:14:57 On va changer de sujet avec vous, Michel voulait revenir justement sur la décision de ce maire, les Républicains de Villeneuve, le roi dans le Val-de-Marne.
00:15:04 Il a refusé d'accorder un chèque de Noël à une famille de sa commune, dont l'un des fils a été impliqué dans les émeutes.
00:15:10 Oui, absolument. Moi, je voulais en fait saluer cette initiative, cette décision du maire LR de Villeneuve, le roi, qui est le maire, les Républicains, Didier Gonzales.
00:15:19 Je m'étonne qu'il soit le seul, d'ailleurs, à avoir eu cette bonne idée.
00:15:24 Alors, qu'est-ce qui s'est passé, très concrètement, dans sa commune, donc dans le Val-de-Marne ?
00:15:28 La Caisse centrale d'activité sociale distribue chaque année aux personnes seules et aux familles dans le besoin 50 euros au couple, 60 euros pour les foyers de 3 personnes, 70 euros pour les familles de 4 personnes.
00:15:40 C'est une forme de solidarité qui est très courue, très développée dans d'autres pays.
00:15:44 Et le maire a appris qu'en voyant la liste des parents qui avaient demandé cette aide, qu'un de ses parents avait le même nom, étaient en fait les parents d'un jeune, majeur, qui avait été condamné en juin,
00:15:58 enfin, suite aux émeutes de juin dernier, à 12 mois de prison avec sursis pour avoir dégradé un poste de police municipale à Villeneuve-le-Roi, et également une obligation de réaliser un stage de citoyenneté assez frais.
00:16:10 Lequel stage n'a pas encore été réalisé et, je le répète, 12 mois de prison avec sursis. Donc il n'a pas fait de prison.
00:16:17 Et donc voyant que les parents, la maman, avaient demandé une aide de 50 ou de 70 euros, il s'est dit "il en est hors de question et je vais convoquer la maman pour lui expliquer pourquoi je ne suis pas d'accord de lui attribuer cette aide de Noël".
00:16:31 Donc il a reçu la maman, ça a duré une vingtaine de minutes, et tel que ça a été rapporté par plusieurs médias, le Parisien, RTL et d'autres, il semble que pendant l'entretien entre le maire et la maman, la maman a d'abord été dans le déni,
00:16:47 c'est quand même très intéressant, en disant que le soir des émeutes, son enfant était à la maison. Alors il lui a expliqué "ben écoutez, c'est pas possible, il a été arrêté en flagrant délit et il a été condamné".
00:16:57 Donc elle a mis du temps à reconnaître les faits, premièrement, et ensuite à la sortie de l'entretien, elle n'avait pas totalement compris pourquoi pour la commune il n'était pas possible de donner un chèque de soutien pour Noël à une famille dont un enfant avait dégradé de façon aussi importante un bien public de la commune.
00:17:17 Et après c'est le fils lui-même qui s'est exprimé en disant que ce n'était pas la responsabilité de sa maman, que c'était à lui qu'il aurait dû s'adresser, et donc en fait le travail d'explication qu'a fait le maire, parce que le maire aurait pu dire "je ne donne pas cette somme et je ne donne pas d'explication", mais le travail pédagogique, il a été fait, mais a-t-il été convaincant, a-t-il été pédagogique, a-t-il été utile ? Ça c'est une autre question.
00:17:41 Et justement cette décision, c'est l'occasion pour vous Michel de revenir sur les émeutes de fin juin début juillet, et de revenir sur ce que vous appelez une occasion manquée pour la République d'imposer sa loi aux émeutiers.
00:17:51 Oui en effet, alors d'abord ce que je pense vraiment fondamentalement, autant dans les tous prochains, les premiers jours qui ont suivi les émeutes, il y a eu une réaction des pouvoirs publics très forte, au niveau policier, au niveau justice, il y a eu des instructions ministérielles très importantes, sur le mois de juillet il y a eu plus de 1000 condamnations en comparaison immédiate extrêmement rapide, mais dans un deuxième temps, je considère que le bilan n'a pas vraiment été tiré par les pouvoirs publics.
00:18:19 Et notamment sur une question très importante qui est celle des sanctions financières contre les familles des émeutiers ou les émeutiers eux-mêmes.
00:18:28 Et c'est quand même très intéressant parce que quand on essaye de tirer le bilan pénal de ces émeutes de fin juin début juillet, d'abord c'est difficile de tirer ce bilan, c'est difficile d'avoir des informations complètes sur combien de sanctions ont été prises.
00:18:42 Alors, madame la première ministre a réuni fin octobre tout son gouvernement et de très nombreuses collectivités locales, elle a reconnu que 550 municipalités ont été attaquées pendant les émeutes. 550.
00:18:57 Il y a eu, je recherche mes chiffres, il y a eu plus de 400, je me perds un petit peu dans les chiffres, j'y reviendrai tout à l'heure, mais grosso modo ce qui m'apparaît très clairement c'est que le gouvernement a minimisé la gravité des faits.
00:19:13 Très rapidement le chiffre qui a été donné c'est que 5 à 10 000 émeutiers ont mis à sac près de 550 communes.
00:19:21 Or la réalité des chiffres est largement au-dessus, parce que le calcul il est très vite fait. Si on considère que, et ça tout le monde est d'accord, 550 villes ont été attaquées,
00:19:31 on va pas dire que s'il n'y a que 5 000 ou 10 000 émeutiers, ça voudrait dire qu'il n'y aurait eu que 10 à 20 émeutiers par commune touchée.
00:19:38 Évidemment que les chiffres sont largement au-dessus. Or, la réponse pénale, les condamnations à des peines de prison avec sursis au réel, n'ont concerné que 4 000 personnes au grand maximum
00:19:50 et j'y mets toutes les réserves parce qu'encore une fois il est difficile d'avoir les chiffres du ministère de la justice.
00:19:55 Donc qu'est-ce qu'on aurait pu faire des milliers d'émeutiers qui n'ont pas été soumis à des condamnations pénales et à des peines de prison ?
00:20:03 On aurait pu les sanctionner financièrement, on aurait pu s'attaquer au budget des familles, on aurait pu s'en prendre à l'attribution de logements sociaux à des familles dont des enfants ont commis des violences très importantes.
00:20:17 On aurait pu, comme l'a fait le maire LR, s'en prendre à des aides financières.
00:20:22 Parce qu'on sait très bien que s'en prendre au portefeuille, c'est aussi une façon très efficace, souvent, d'être un peu plus dissuasif que des peines avec sursis que les enfants fondamentalement ne comprennent pas.
00:20:32 Et donc ce différentiel entre des peines de prison pas suffisamment nombreuses et le nombre d'émeutiers beaucoup plus important que ce qui a été dit, on aurait pu travailler sur des peines financières.
00:20:44 D'ailleurs le gouvernement a dit, au mois d'octobre, lorsqu'il a tiré un bilan, somme toute très formel, de ces émeutes, qu'il envisageait de prendre des mesures de sanctions financières contre les familles dont les enfants ont commis des émeutes.
00:20:57 Et donc malheureusement cette solution-là n'a pas été mise en œuvre. On en parle depuis des années, sanctionner financièrement des familles d'émeutiers, des familles de délinquants, des familles de trafiquants de drogue.
00:21:08 La réalité c'est que ces mesures ne sont que très très rarement prises.
00:21:12 Est-ce que ce n'est pas injuste de sanctionner les parents ?
00:21:15 Alors pas forcément. Alors moi j'aimerais rapprocher la décision qu'a prise le maire de Vigneuve-le-Roi, M. Gonzales, en refusant de donner un chèque de soutien à Noël à la famille d'un émeutier,
00:21:30 de ce qu'a dit Mme Marie-Hélène Thaurava, la mère de Romain Sourizère, où se situe le quartier de la Monet, dont sont issus les agresseurs de Thomas à Crépole.
00:21:42 Qu'est-ce qu'elle nous a dit ? Elle a dit une chose qui me paraît très importante, qui est passée un petit peu inaperçue.
00:21:46 Elle a dit que dans ce quartier, probablement perdu de la République, où en tous les cas les enjeux de reconquête républicaine sont considérables,
00:21:55 elle a dit qu'elle y a vécu, qu'elle y a rencontré des pathologies qui relèvent de la psychiatrie, un mélange de trafic de drogue et de consommation de drogue,
00:22:03 de délinquance, de violence sous différentes formes, issus de parents, et certains étant, et c'est ça qui me paraît important, eux-mêmes issus de parents délinquants,
00:22:12 eux-mêmes issus de parents délinquants, de radicalisation islamiste, tous n'ayant jamais rencontré une réponse pénale à la hauteur de la situation.
00:22:22 Ce sur quoi je veux mettre le doigt, c'est qu'en fait, on parle beaucoup de territoire perdu de la République.
00:22:28 On en a donc apparemment près de 500, ce qui est beaucoup plus que ce que nous pensions devoir avoir traité.
00:22:34 On se rappelle des communes de petite taille comme Montargis, dont le centre-ville a été ravagé par les émettiers fin juin, début juillet.
00:22:41 Mais plus que de parler de territoire perdu de la République, moi je parlerais de générations perdues de la République.
00:22:47 Malheureusement, nous ne sommes pas face à une génération perdue, c'est-à-dire les enfants qui ont entre 13 et 15, 18 ans ou 19 ans.
00:22:56 Mais c'est peut-être deux générations. C'est ce que dit Mme Toraval, c'est ce que dit finalement M. Gonzalez à certains égards.
00:23:02 A savoir que souvent les émettiers, leurs parents aussi ont été des délinquants, leurs parents aussi ont eu des rapports complexes avec la société.
00:23:10 Et je pense qu'on a sous-estimé, on ne sous-estime cette donnée, qui est malheureusement extrêmement importante et qui devrait inspirer pour 2024
00:23:19 des efforts considérables de la part des pouvoirs publics pour pouvoir appréhender la réalité des faits face auxquels nous n'avons eu malheureusement qu'un avant-propos,
00:23:29 j'ai envie de dire, fin juin, début juillet dernier.
00:23:31 Merci Michel Théop, c'est vrai, Vincent Roy, dans la logique du maire, il dit voilà, on n'a pas accordé cette aide aussi,
00:23:36 parce que ce sont les habitants pénalisés qui finalement devraient se sacrifier et payer pour ceux qui ont commis des émeutes.
00:23:44 Le bon sens semble de mise et pourtant visiblement ils sont très peu de maires à le faire.
00:23:49 Oui, alors, écoutez, j'ai fait la matinale ce matin avec Thierry Caban, on est revenu sur le sujet cinq ou six fois, j'ai donné cinq ou six versions un peu différentes.
00:23:57 Je vous avoue que mon cœur est mêlé.
00:24:04 D'abord parce que c'est la trêve de Noël et donc je me dis bon après tout, pourquoi pas, en même temps, effectivement, il faut être très dur et il faut être implacable sur ces questions.
00:24:12 Le seul petit bémol, c'est que l'individu dont nous parlons a été condamné.
00:24:17 Et oui.
00:24:18 Voilà, et qu'il a fait sa peine, alors il a été condamné encore une fois à une peine avec sursis, mais attendez, il se défend quand même en disant qu'il était là un peu,
00:24:28 oui je sais c'est se moquer du monde, mais qu'il était là un peu par hasard.
00:24:31 C'est ce qu'ils ont tous dit, ils étaient tous là par hasard.
00:24:33 De moment au mauvais endroit.
00:24:35 Bon voilà, la famille pour autant, alors là, bon encore une fois, c'est quand même un peu du cas par cas, il faut aller voir, d'autant qu'il a dit qu'il demandait audience au maire
00:24:45 et qu'il voulait s'expliquer très directement avec lui parce qu'il ne voulait pas que sa famille fût sanctionnée, alors même que c'est lui qui a commis une infraction.
00:24:53 Bon voyons ça, il a déjà été condamné, je ne sais plus quoi vous dire, Elodie, sur cette question, j'ai répondu cent fois, je crois que de temps en temps,
00:25:01 vous savez, souvent, âme varie, bien folle qu'il s'y fît, je transforme la fontaine à ma guise, mais parfois je ne sais plus,
00:25:11 je me dis bon écoutez, le type a déjà été condamné, on ne va pas le condamner deux fois.
00:25:14 Olivier Dardigolle, est-ce que vous êtes aussi sur ce...
00:25:17 Il me semble de mémoire, Michel l'a dit dans sa présentation, que la réponse judiciaire après les émeutes a été plutôt prompte et ferme.
00:25:26 Moi je suis favorable à un observatoire de la réponse judiciaire, je trouve que l'institution judiciaire ne communique pas assez,
00:25:33 qu'elle devrait nous dire la manière dont les choses ont été traitées, avec de la prison ferme, du sursis et d'autres peines alternatives.
00:25:46 Là, ce que je n'aime pas, c'est que Vincent l'a dit, c'est au cas par cas, mais ce jeune reconnaît au final sa responsabilité.
00:26:00 Et donc je ne comprends pas pourquoi, alors que la décision judiciaire le condamne et a prononcé une peine,
00:26:08 après on peut discuter sur la peine, pourquoi il y a un rebond sur sa famille ?
00:26:13 Et je trouve déplorable quand ces décisions sont prises, j'ai souvenir d'une actualité où d'autres enfants de la famille étaient impactés alors qu'ils n'y pouvaient rien.
00:26:24 Donc moi je suis plutôt pour le coup, pour que la justice réponde présent, mais qui n'est pas après un effet domino,
00:26:31 et avec des choses qui me semblent aller dans une direction qu'on peut derrière ne plus maîtriser.
00:26:37 Vous savez, j'ai eu une expérience très heureuse dans ma vie, c'est d'être président d'une mission locale pendant 6 ans.
00:26:41 Et le souvenir que j'en ai tiré, c'est que même les cas les plus difficiles, les jeunes qu'on appelait à l'époque les décrocheurs, je n'aimais pas cette formule là,
00:26:50 mais quand on y met des moyens, c'est très dur, on arrive à obtenir des résultats en politique socio-éducative.
00:26:57 Je ne dis pas qu'il ne faut pas de fermeté avec police-justice, je dis uniquement qu'on peut encore obtenir des choses.
00:27:03 Et je suis en désaccord Michel sur une chose que tu as pu dire, c'est écrire l'ensemble de ces villes ou villages, sous préfecture, tu te souviens la carte,
00:27:12 où il y a eu ces émeutes, égal territoire perdu de la République.
00:27:16 Je trouve que ce lien que tu fais est contestable, parce qu'il n'y a plus à voir des émeutes,
00:27:24 mais je t'assure que des élus locaux, des responsables associatifs, des citoyens engagés à l'échelle de leur territoire,
00:27:30 ont parfois été sidérés de voir cette violence surgir, mais tout en se disant "ce n'est pas foutu".
00:27:37 C'est l'esprit de Noël qui me fait aller très loin.
00:27:42 Il faut quand même rappeler les faits, 2500 bâtiments dégradés, dont 168 écoles, 105 mairies, 12 000 pays de l'Assemblée, 24 000...
00:27:51 C'est quand même considérable et je pense que la réponse pénale malheureusement n'a pas été à la hauteur.
00:27:55 Je pense qu'une sanction financière directe et rapide a beaucoup plus de sens qu'une peine de prison avec sursis,
00:28:02 qui ne sera jamais effectuée et dont un jeune a du mal à comprendre ce que signifie le sursis quand la peine n'est pas concrète.
00:28:09 - Julie, je vous laisse le dernier mot avant la pause sur ce sujet.
00:28:12 - Si récupérer des jeunes qui sont dans un parcours délinquant était une question de moyens, ça se saurait,
00:28:18 parce que la France a mis énormément de moyens dans les quartiers où précisément on avait un problème de multidélinquance,
00:28:28 de multirécidivistes chez les jeunes.
00:28:31 On ne sait pas traiter la délinquance de la jeunesse en France, et principalement parce qu'il y a deux tabous.
00:28:37 D'abord celui de la mise en cause de la responsabilité des parents.
00:28:41 Rappelez-vous Nicolas Sarkozy avait pris une loi pour suspendre les allocations familiales simplement en cas d'absentéisme.
00:28:51 La première mesure abrogée par François Hollande quand il est arrivé au pouvoir,
00:28:56 c'est précisément de sanctionner les parents et de leur restituer leurs allocations familiales.
00:29:01 Premier tabou.
00:29:02 Deuxième tabou, c'est l'enfermement des jeunes multidélinquants, multirécidivistes,
00:29:12 enfermement soit dans des prisons dédiées qui n'existent pas,
00:29:16 de toute façon les peines courtes ont été totalement supprimées de notre code pénal,
00:29:21 et pour les mineurs on n'en parle même pas à moins d'un acte de meurtre dans des circonstances particulièrement graves.
00:29:30 Il n'y a pas non plus de place en centre éducatif fermé, il y en a très peu en France,
00:29:35 et là pour le coup c'est un défaut d'investissement majeur.
00:29:38 On va marquer une courte pause dans ce Face à l'Info,
00:29:41 et on se retrouve pour la suite des débats.
00:29:43 Restez avec nous sur CNews, à tout de suite.
00:29:45 De retour pour la deuxième partie de Face à l'Info,
00:29:51 on va vous parler avec vous, Judith Vintraud, d'une polémique.
00:29:54 Tout est parti d'une vidéo postée sur TikTok.
00:29:57 Oui exactement, c'était une vidéo qui durait un peu moins de 4 minutes.
00:30:01 C'est un jeune homme noir qui se présente comme s'appelant ALP,
00:30:06 qui se filme et ses premiers mots sont "J'habite Paris, je ne fais rien, les Français travaillent pour moi".
00:30:13 Je vais vous citer les extraits les plus marquants de sa vidéo.
00:30:18 "Tous les Français bossent, vous vous levez tous les matins à 6h pour aller bosser,
00:30:23 pendant que moi je dors, je me lève à midi".
00:30:26 "Et à la fin du mois, j'ai mon RSA, je touche 600 euros,
00:30:30 j'ai 300 euros de la mission locale qui me paie tous les mois, la fameuse dont parlait Olivier, ça fait 900 euros.
00:30:36 Mon loyer coûte 500 euros, j'ai des APL, des aides de logement de 350 euros,
00:30:42 donc en gros je paie le loyer 150 euros.
00:30:45 À la fin du mois, j'arrive à économiser 600 euros à ne rien faire".
00:30:50 C'est pas mal.
00:30:51 C'est pas fini.
00:30:52 Il dit aussi que la mission locale en question lui donne 1300 euros pour son permis de conduire,
00:30:57 lui finance son passe Navigo et que ce sont les assistantes sociales qui lui paient le gaz, l'électricité et l'eau.
00:31:04 Et cerise sur le gâteau, il raconte comment il emprunte leur carte d'identité à des copains
00:31:10 pour aller au resto du cœur et prendre tout ce qu'il veut à manger alors qu'il habite seul.
00:31:16 Et pour se justifier, il raconte que son père lui a dit "mon fils, quand tu iras en France, profite du système avant que le système profite de toi".
00:31:26 Donc selon ses propres mots, il n'est pas feignant, il est simplement plus intelligent que le système.
00:31:32 Et ça se termine par "les français prenaient le son", ça veut dire "prenez la rage" en argot des cités.
00:31:38 Et les français l'ont pris.
00:31:39 La vidéo a été partagée des centaines de milliers de fois par des gens indignés.
00:31:46 ALP a même été l'objet de commentaires racistes du genre "retourne en Afrique"
00:31:51 à tel point qu'Aurore Berger, qui est la ministre des Solidarités et des Familles, s'en est mêlée.
00:31:57 Elle a posté un message demandant de faire, je cite, "attention aux vidéos d'individus ne cherchant que le buzz
00:32:04 et se faisant sur le dos de la vérité et de la solidarité nationale".
00:32:08 Alors là je vous ai lit mot à mot tout ce qu'elle avait posté, je reconnais que ce n'est pas extrêmement clair.
00:32:14 Est-ce qu'elle accusait ce tiktoker de mentir ou est-ce qu'elle l'accusait de frauder notre système social ?
00:32:21 Et est-ce qu'on a eu alors le fin mot de l'histoire ?
00:32:23 Oui absolument parce que la CAF, la Caisse d'Allocations Familiales, a mené l'enquête
00:32:28 et la veille de Noël, bingo, elle a découvert qu'ALP mentait, qu'il ne touchait aucune aide versée par elle,
00:32:35 ni RSA, ni allocation logement.
00:32:38 D'ailleurs quand le pot au rose a été découvert, il a fait une autre vidéo où il a reconnu qu'il répondait n'importe quoi
00:32:45 mais qu'il l'avait fait pour narguer les Français fachos et racistes.
00:32:51 Dans cette vidéo il dit qu'il travaille, il a 19 ans, qu'il paye ses impôts et même qu'il aime la France
00:32:59 et qu'il doit tout à la France.
00:33:01 Il doit dire qu'il est aussi convaincant dans cette vidéo là, extrêmement touchante, que dans la première
00:33:06 où il ment effrontrément.
00:33:08 Alors la CAF n'a pas laissé passer ça, selon elle il a juste voulu faire du buzz en dégradant la cohésion nationale.
00:33:17 Et en fait c'est sur ce mot que je voulais attirer l'attention.
00:33:21 C'est pas la première fois que des gens se vendent sur les réseaux sociaux de frauder
00:33:26 et c'est pas la première fois qu'ils le font à visage découvert.
00:33:29 Je sais pas si vous vous rappelez en septembre, un certain Mertel avait fait du bruit en prétendant,
00:33:36 pareil dans une vidéo, toucher 1800 euros net de revenus mensuels sans rien foutre, je cite encore,
00:33:43 grâce à des allocations diverses et variées.
00:33:46 Or Berger déjà avait réagi en ajoutant à la loi de finances 2024 un délit d'incitation publique à la fraude sociale
00:33:55 qui entrera en vigueur à partir du 1er janvier.
00:33:58 Les petits plaisantins qui se risqueront à cet exercice pourront encourir jusqu'à 2 ans de prison et 30 000 euros d'amende.
00:34:06 C'est une peine qui est plutôt sévère.
00:34:07 C'est très sévère surtout si on la compare aux sanctions réellement appliquées aux fraudeurs.
00:34:13 L'an dernier par exemple le tribunal correctionnel d'Avignon a jugé un couple d'algériens
00:34:18 qui avaient touché 80 000 euros d'allocations familiales et de RSA sur 6 ans à une période où ils vivaient en Algérie
00:34:28 avec leurs trois enfants qui étaient scolarisés en Algérie.
00:34:31 Et bien ce couple a été condamné à 3 mois de prison avec sursis.
00:34:35 Il a dû rembourser les 80 000 euros. Il n'y a pas eu un euro de pénalite.
00:34:41 Et encore dans le cas de ce couple, la fraude avait été détectée.
00:34:46 Le gouvernement avait annoncé, c'était Gabriel Attal à l'époque en mai, un plan de lutte contre la fraude sociale.
00:34:55 Mais ça ne fonctionne toujours pas.
00:34:58 D'après l'ancien magistrat Charles Prats qui est, vous savez, un des spécialistes de ce domaine,
00:35:04 la fraude aux aides versées par les CAF, toutes prestations confondues, coûterait 3 milliards d'euros par an,
00:35:10 dont plus de la moitié concernerait le RSA.
00:35:14 Les étrangers hors Union européenne représenterait 13% des allocataires pour 1,2 milliard d'euros par an d'aides versées.
00:35:22 Combien parmi ces étrangers sont fraudeurs ? Mystère.
00:35:26 Parce que que l'on parle des étrangers ou des français, de toute façon on ne connaît pas les chiffres.
00:35:32 Les contrôles restent très insuffisants.
00:35:35 D'ailleurs les chiffres de Charles Prats lui-même sont contestés.
00:35:40 Et la Cour des comptes a tout simplement renoncé à chiffrer le montant en défaut de prestations dans son dernier rapport qui date d'il y a deux ans.
00:35:49 Elle écrit noir sur blanc qu'elle ne dispose pas de données suffisamment fiables.
00:35:54 Alors moi je pense que si les ministres et les services de l'Etat mettaient autant d'énergie à détecter les vrais fraudeurs que les faux fraudeurs,
00:36:04 la cohésion nationale comme dit la CAF s'en porterait beaucoup mieux.
00:36:08 Et ce serait une très bonne réponse aux fachos et aux racistes.
00:36:12 Merci Judith. Donc Olivier Dartigolle, finalement il vaut mieux vraiment frauder qu'inciter à la fraude. On risque moins.
00:36:19 Est-ce que la fraude sociale...
00:36:20 Je ne vous encourage pas à frauder, je reprends la précise.
00:36:23 Est-ce que je vois le terrain sur lequel vous voulez m'amener ?
00:36:25 Aucun. Je pose une question.
00:36:27 Est-ce que la fraude sociale existe ? Oui. Elle est d'ailleurs assez documentée.
00:36:31 On a plutôt des chiffres avec un consensus qui commence à se dessiner.
00:36:35 Est-ce que la fraude fiscale existe ? Elle existe aussi. Là aussi on a des éléments.
00:36:43 Ce qui me choque dans ce type d'actualité, si ce n'est qu'on a affaire à un individu pas très malin, un peu recommandable,
00:36:51 c'est que ça peut créer un climat de suspicion généralisée sur les gens malheureusement frappés de ne pas voter.
00:36:58 Vous savez, 11 millions de pauvres dans notre pays avec ce phénomène sur lequel il faut être très attention,
00:37:04 ce qui est une accélération de la smicardisation du salariat.
00:37:08 Ces trappes à bas salaire, d'ailleurs provoquées par des aides aux entreprises qu'on pourrait revisiter,
00:37:16 parce que ces trappes à bas salaire font que des travailleurs pauvres n'y arrivent tout simplement plus.
00:37:21 Mais quelle est l'erreur, M. Ticot ?
00:37:22 Je ne sais pas, je cherche encore.
00:37:24 Tout simplement, je dis qu'il y a une vraie pauvreté dans le pays.
00:37:26 Et je justifie.
00:37:28 Laissez-moi aller. Non, laissez-moi, ne me tombez pas dessus.
00:37:31 Olivier termine et après chacun pourra lui répondre, sans lui tomber dessus.
00:37:35 Ce que je veux dire, je reprends mon fil, ça peut créer une suspicion généralisée sur les gens qui sont aujourd'hui dans la pauvreté.
00:37:41 Or, les gens dans la pauvreté, pour l'écrasante majorité d'entre eux, ils n'ont qu'une seule volonté, c'est d'en sortir.
00:37:49 C'est en sortir. Et quand le travail ne permet pas d'en sortir, là, on est sur un vrai problème de société.
00:37:56 Quand le travail ne paie pas, quand il ne permet pas d'avoir les petits bonheurs de la vie, le resto en famille, la sortie au cinéma, les vacances.
00:38:03 Il est touché par l'esprit de Noël.
00:38:05 Non, mais j'espère que ces actualités qui sont sordides, en fait, sur ces TikToks, etc., ne vont pas créer un climat salaud de pauvres.
00:38:14 Deux petites choses. Le délit d'incitation à la fraude fiscale va entrer en vigueur le 1er janvier.
00:38:20 J'espère que cette vidéo va être retirée de TikTok, parce qu'elle va continuer à avoir une prospérité extrêmement longue.
00:38:27 Et elle est effectivement une forme d'incitation à la fraude, à la paresse, à la fraude.
00:38:31 La loi n'est pas rétroactive.
00:38:33 Non, mais en revanche, le fait illégal peut être constitué le 1er janvier, le 2e janvier, le 3e janvier, par le fait qu'il soit disponible sur Internet.
00:38:41 Et c'est pour ça que je pense que son retrait serait une très bonne chose, parce que cette vidéo a eu et aura une prospérité très abondante.
00:38:49 Et la deuxième chose que je veux dire, c'est qu'on ne peut pas vraiment y comprendre ce genre de post sur TikTok,
00:38:55 sans une donnée majeure qui est propre à TikTok, beaucoup plus importante qu'avec Twitter, Facebook et autres.
00:39:01 C'est que sur TikTok, quand vous faites du buzz, ça vous rapporte de l'argent.
00:39:04 Non, mais ça vous rapporte de l'argent. Ça vous paye. En fait, TikTok vous paye.
00:39:08 En fonction du nombre de vues et du nombre de followers pour ceux qui n'utilisent pas ce réseau social.
00:39:12 C'est capital, parce que c'est une incitation à l'illégalité et à diffuser des idées nauséabondes, dangereuses, racistes, etc.
00:39:23 Et au contenu sensible aussi, on l'a vu pendant les émeutes, malheureusement.
00:39:24 Parce que ces idées font du buzz. Et donc, si vous voulez, toutes ces auteurs de vidéos scandaleuses,
00:39:28 il y en a des milliers, voire des millions sur TikTok, elles rapportent de l'argent à leurs auteurs.
00:39:34 Donc, quoi qu'il y ait dit, mais le fait que ça leur rapporte de l'argent, c'est un véritable problème.
00:39:41 Et à mon avis, c'est une incitation, encore une fois, à de multiples violations de la loi, racisme, antisémitisme, violence, fraude fiscale et sociale, etc.
00:39:53 Parce que ça fait du buzz. Et le buzz rapporte de l'argent. Et ça n'est pas normal.
00:39:57 Mais Vincent Roy, c'est vrai aussi que la raison pour laquelle, malheureusement, cette vidéo, elle fonctionne,
00:40:01 c'est que même si cet individu-là a menti, on parle quand même régulièrement de la fraude, aux prestations, etc.
00:40:07 Et comme le disait Judith, d'ailleurs, c'est un peu un serpent de mer. On en parle beaucoup, tout le monde veut s'y attaquer.
00:40:11 Et en l'occurrence, on n'a même pas des chiffres véritablement sûrs et cadrés.
00:40:17 - On n'a pas les chiffres. - Oui, on n'a pas véritablement les chiffres.
00:40:20 Ceci étant dit, on en a quand même beaucoup parlé, on a été alertés sur ces questions.
00:40:24 Moi, je plaiderais un peu comme Michel pour dire qu'il faut absolument enlever ces vidéos qui traînent.
00:40:31 Et pourra-t-on en mesurer l'impact ? Il ne faudrait pas que ça donne des idées.
00:40:36 - Ça, c'est le problème de TikTok aussi. Et ça, on le connaît sur les réseaux sociaux notamment.
00:40:41 - On est encore plus ferme sur ces questions. - Oui. Et puis, puisque l'un l'a fait, le risque aussi,
00:40:45 c'est que tout le monde ait envie d'avoir la bonne idée de faire exactement la même chose.
00:40:49 - Je crois qu'il y a beaucoup de gens qui ont de bonnes idées pour frauder, hélas.
00:40:53 - Après, la morale, c'est qu'ils se font rattraper par la patrouille.
00:40:56 - Certains, oui. - Certains, mais beaucoup passent à travers l'émail du filet.
00:41:00 - Ils ne sont pas nombreux. - Il s'est fait rattraper par la patrouille
00:41:03 parce qu'il s'est exhibé précisément sur les réseaux sociaux.
00:41:06 - Oui, et parce qu'en fait, il ne le faisait pas vraiment. C'est-à-dire que sans doute que si véritablement il le faisait,
00:41:09 il aurait peut-être été un petit peu plus... - Discret, voilà.
00:41:13 - Il est rare que les vrais fraudeurs fassent véritablement des vidéos pour dire comment ils fraudent.
00:41:17 On va passer maintenant à un autre sujet avec vous, Vincent Roy.
00:41:20 Vous avez parlé d'une grande idée de la maire de Paris qui met en place un code de la rue.
00:41:25 De quoi s'agit-il ? - Je m'en suis souvent pris à Mme Hidalgo, ici, sur cette chaîne.
00:41:32 D'abord parce que Hidalgo, elle a un tropisme en haut.
00:41:36 Elle est captivée par les vélos, les travaux, les bobos. J'en ai même parlé.
00:41:41 - Vous n'avez jamais noté ? - Les JO, dans les colonnes du journal de Judith Le Figaro, pour ne pas le nommer.
00:41:47 On sous-estime en réalité la puissance de création de la maire de Paris, Mme Hidalgo,
00:41:52 parce qu'en fait, elle ne désempare jamais sa faculté d'imagination.
00:41:56 Voilà qui est prodigieux. Alors pour s'en convaincre, il suffisait de se plonger, ce que j'ai fait,
00:42:00 dans l'avant-dernière livraison du magazine de sa ville, qui s'appelle "À Paris",
00:42:03 "Automne 2023, numéro 82". Vous voyez, je suis assez précis.
00:42:06 - C'est rare qu'on lise ce genre de journaux. Bravo de l'avoir fait.
00:42:09 - Elle y signe d'abord un édito tout à fait éclatant, dans lequel elle explique
00:42:12 qu'elle a à cœur d'accompagner les jeunes dans tous les aspects de leur émancipation.
00:42:16 Alors là, on ne peut que saluer à la fois sa philanthropie et sa générosité.
00:42:20 Nous ne sommes pas autrement étonnés. Mais en revanche, ce qui a piqué au vif ma curiosité,
00:42:24 c'est davantage la volonté de la maire de mettre en place un code de la rue.
00:42:27 Alors en effet, le code de la route ne suffit plus. Le voilà dépassé.
00:42:31 Vive le code de la rue. Comment le justifier ?
00:42:34 Alors elle nous explique l'évolution des modes de déplacement et l'essor des mobilités douces,
00:42:39 comme les vélos et les trottinettes, ont métamorphosé Paris en quelques années.
00:42:45 Mais ces transformations ont généré des tensions, des conflits entre usagers de l'espace public
00:42:49 et aussi, note-t-elle, des incivilités. En plus de la créativité de Mme Hidalgo,
00:42:55 nous devons ici harguer de sa lucidité et la saluer.
00:42:58 Oui, parce qu'il faut-il souligner que 580 cyclistes ont été accidentés dans Paris en 2020,
00:43:04 comme le rapporte la préfecture de police de la capitale, soit une hausse d'environ 30% par rapport à 2019.
00:43:09 Alors il faut noter, pour demeurer objectif, qu'en 2020, la pratique du vélo a en effet
00:43:14 augmenté de 50% dans les grandes villes, au-delà de Paris, par rapport à 2019.
00:43:20 Oui mais Vincent, le vélo c'est plus écologique.
00:43:22 Ah voilà, c'est le grand mot. Il va sans dire que ce mode de déplacement est vertueux au sens écologique.
00:43:28 Le mot "vertu" est à la mode, on le met à toutes les sauces, c'est d'ailleurs, selon moi, très suspect.
00:43:34 Diderot, alors vous me direz que vient faire le philosophe chez les cyclistes,
00:43:37 mais Diderot nous a déjà dit ce qu'il n'y avait qu'une vertu, la justice.
00:43:40 Alors nos acharnés récents de la petite reine, sont-ils finalement très respectueux de la loi ?
00:43:45 On les voit chaque jour et en nombre.
00:43:47 Emprunter les trottoirs, écouteurs dans les oreilles, ils sont pressés et assurément mélomanes.
00:43:52 Faire fi des feux rouges, ils ne sont guidés que par l'urgence et sans doute d'Haltonien.
00:43:57 Emprunter allègrement les sens interdits, mais c'est qu'il les brave, les interdit leur pratique vertueuse,
00:44:02 les plaçant ex nihilo au-dessus de la loi.
00:44:05 Qu'importe qu'un passage piéton soit placé sur leur route, ils le forcent.
00:44:10 Ce sont les mêmes évidemment qui vont vous parler du vivre ensemble,
00:44:13 cette expression n'est pas innocente, elle est là spécifiquement pour combler un vide abyssal.
00:44:18 Ne vous avisez pas de les interpeller quant à leur comportement incivil, de les ramener à récipicence,
00:44:24 vous serez insultés sans attente, j'en ai fait l'expérience, ou pire...
00:44:27 - On comprend mieux la figure de l'éditeur. - Voilà, on sent l'expérience personnelle malheureuse.
00:44:31 Ou pire, mais n'y pensons pas, en somme, ces vélisopélistes sont urbains sans lettres,
00:44:39 au propre comme au figuré, il faudra s'y habituer, dans nos grandes villes, le piéton n'est plus prioritaire.
00:44:45 Mais au fait, en passant, c'est le cas de le dire, qui sont dans leur grande majorité ces mordus de la bicyclette,
00:44:50 ces infatués de la pédale, ces vélos rutionnaires, ainsi que les désignent les sociologues que j'ai consultés ?
00:44:56 Eh bien avant tout, des cadres supérieurs ou des actifs issus de professions libérales, voire intermédiaires,
00:45:01 dit une étude fouillée de l'université de Tours. Les prolos, eux, si vous préférez, prennent le métro,
00:45:06 c'est pas si démocratique que ça la bécane. Mais revenons au propos liminaire,
00:45:11 si nous en croyons un Hidalgo qui se ravise à Mivoi, les nouvelles mobilités ne sont pas si douces que cela,
00:45:16 cette mer doit être lue entre les lignes, c'est là qu'elle prend toute sa dimension, elle est plus subtile,
00:45:21 elles peuvent même être ces mobilités douces à rebours, très agressives, à preuve, nous dit-elle,
00:45:25 pour retrouver la sérénité dans la rue, en priorité pour les piétons et les personnes vulnérables.
00:45:29 Faisons le point, après avoir littéralement lardé Paris de pistes cyclables,
00:45:33 madame Hidalgo nous alerte du danger du vélo, la belle affaire.
00:45:36 Et si au lieu de la création du code de la rue, celui de la route était tout simplement appliqué à le bon sens de circulation ?
00:45:43 Et donc concrètement, en quoi consiste ce code de la rue ?
00:45:46 Vous allez voir, Elodie, on croit rêver. Le code de la rue, tout va s'arranger,
00:45:50 consiste en un document qui rappelle les règles essentielles respectées
00:45:53 et prévoit de nouveaux outils de communication pour les faire connaître.
00:45:56 Les vélo-cypédistes tremblent déjà, songer que ce nouveau code s'appuiera sur la montée en puissance de la police municipale,
00:46:03 qui sera mobilisée, là que ça va faire, pour prévenir les incivilités, des opérations coup de poing pourront avoir lieu sur des thématiques précises,
00:46:10 exemple, vélo sur les trottoirs. C'est clair, le code de la route ne fait plus son office,
00:46:15 il faut le code de la rue pour faire régner l'ordre. Nous l'avons, vous avez remarqué que c'est absolument assommement de niaiserie.
00:46:21 Le code de la rue prévoit 12 grandes règles, et met avant tout la priorité aux piétons,
00:46:25 avec tolérance zéro sur les infractions sur les trottoirs.
00:46:27 Pour se faire, la ville compte sur une très forte mobilisation de la police municipale,
00:46:31 pour faire respecter ces règles, elle doublera les capacités de son unité de vidéo verbalisation
00:46:36 et équipera les agents de jumelles radars et de sonomètres pour lutter contre la vitesse excessive et le bruit routier.
00:46:45 La police municipale déploiera des radars urbains de nouvelle génération pour réprimer les excès de vitesse
00:46:51 et les franchissements de feu, indique la ville de Paris.
00:46:54 Vélo, voiture et deux roues doivent respecter la priorité aux piétons.
00:46:59 Tiens, être vigilant et porter attention aux personnes plus vulnérables ou ayant des besoins spécifiques,
00:47:04 comme on les distinguait, là c'est assez flou.
00:47:06 Interdiction de rouler sur les trottoirs en deux roues motorisées, ou à trottinette ou à vélo,
00:47:10 le code de la route ne disait rien, il est vrai, sur ces questions il fallait le combler.
00:47:14 Ne pas empiéter sur les couloirs de bus, les sas vélos et les pisciclables,
00:47:17 ne pas dépasser la vitesse autorisée, respecter les feux de signalisation,
00:47:21 avant on avait absolument le droit de tout faire.
00:47:23 Attendre avant de s'engager dans un carrefour encombré, jadis tout était permis,
00:47:28 souvenez-vous le danger n'existait pas.
00:47:30 Stationner son véhicule uniquement sur les places autorisées, ne pas prendre,
00:47:33 alors ça c'est très drôle, ne pas prendre le volant ou le guidon en cas d'ébriété.
00:47:37 Naguère, souvenez-vous, Judith, la règle était la suivante, roulez bien, roulez plein,
00:47:42 toujours avec une modération, aujourd'hui c'est terminé.
00:47:45 Regarder avant d'ouvrir sa portière en ouvrant de la main droite,
00:47:48 l'accionner en cas de danger, c'est une nouveauté,
00:47:50 traverser dans les passages piétons, bref, bref, bref, j'en ai comme ça, tout un catalogue.
00:47:55 L'adoption du code de la rue est accompagnée du développement du savoir rouler,
00:47:59 non mais Olivier, du savoir rouler dans les écoles parisiennes.
00:48:03 Un diplôme qui devrait permettre aux jeunes parisiens et parisiennes d'apprendre à faire du vélo,
00:48:07 mais aussi les sensibiliser au danger de sa pratique en ville.
00:48:11 L'année prochaine, 2024, 340 établissements scolaires participeront au programme.
00:48:17 Et donc pour la bonne application de ce code de la rue,
00:48:20 est-ce que des aménagements sur la voirie sont prévus ?
00:48:22 Vous pensez bien, Madame Hidalgo n'a rien laissé au hasard, c'est pas le genre de la maison.
00:48:26 Ce code s'appuie sur la sensibilisation, la prévention et la régulation par la police municipale,
00:48:32 mais aussi sur l'aménagement de la voirie.
00:48:35 Une accélération des projets d'élargissement de trottoirs et de piètes des travaux,
00:48:39 encore des travaux, toujours des travaux, rien que des travaux,
00:48:41 d'élargissement de trottoirs et de piétonnisation des rues aux écoles est actuellement en cours.
00:48:46 Les pistes cyclables ne seront plus aménagées directement sur les trottoirs
00:48:49 et des feux piétons à décompte vont aussi être expérimentés
00:48:53 pour éviter d'avoir des piétons qui traversent au rouge.
00:48:55 Mais oui, au fond. Car le grand danger, c'est le piéton.
00:48:59 Évidemment, il menace le vivre ensemble, ce naïf.
00:49:03 Vous savez, l'oisif qui se promène, le nez en l'air,
00:49:05 qui se concentre sur les monuments de sa ville, qui s'attache aux lumières du ciel
00:49:09 en faisant fi de ses corréligionnaires pour lesquels il n'a qu'indifférence
00:49:13 et pour tout dire un grand mépris.
00:49:15 C'est un souciant congénital, mais à mal, l'organisation même de la société.
00:49:19 Pour qui s'étonnerait du score famélique de Mme Hidalgo à la présidentielle,
00:49:25 j'ai une explication qui tient en une phrase, c'est l'absence de rapport au réel.
00:49:31 Merci, Olivier Dartigel. Anne Hidalgo vient de réinventer le code de la route qui existait déjà.
00:49:37 Tous les piétons parisiens qui nous écoutent ont trouvé en la personne de Vincent,
00:49:42 celui qui va leur dire "En marche", même si l'autre a essayé d'aventurer.
00:49:46 Je ne vais pas vraiment leur dire "En marche".
00:49:48 Après, je pense réellement que Vincent Roy a dû avoir un incident,
00:49:51 voire un accident récent avec un vélo.
00:49:53 Je pense qu'il y avait Anne Hidalgo sur le vélo.
00:49:55 Pas du tout.
00:49:57 Ce que j'ai découvert, c'est l'approche sociologique.
00:50:02 Qui pédale et qui prend le métro ?
00:50:04 Mais enfin, Olivier Dartigel.
00:50:06 Je suis né à Châtellerault, dans la Vienne.
00:50:09 Quand un type avait 45 ans et qui roulait un vélo, c'était un type qui n'avait pas réussi dans la vie.
00:50:14 Moi, je suis né en 1968.
00:50:16 Quand j'étais gamin, un type qui voulait... Non mais il faut arrêter de se mentir.
00:50:19 Bon, aujourd'hui, je veux bien que les choses évoluent, que les choses changent.
00:50:22 Mais la réalité, elle est celle-ci.
00:50:24 Aujourd'hui, nous avons des bobos à vélo.
00:50:28 Les prolos prennent le métro.
00:50:30 Études sociologiques à l'appui. Université de Tours, dont je peux vous donner tous les coordonnées.
00:50:34 Il est impossible, maintenant, dans nos grandes villes...
00:50:36 D'abord, j'ai fait l'expérience de rouler à vélo en ville, quand même, pour ne pas mourir.
00:50:40 - C'est là où vous avez eu un danger.
00:50:42 - Je vois ça. J'ai vu le danger que cela représentait.
00:50:45 Sur les grands boulevards, maintenant, sur les grandes artères parisiennes,
00:50:49 je pense devant la Gare du Nord, au boulevard Magenta, on voit...
00:50:53 - La rue de Lévolie, avec les accidents entre vélos.
00:50:55 - On voit des pères de famille, avec, sur le porte-bagages, des petits-enfants.
00:51:01 Tout ça, au milieu, je vous citais le boulevard Magenta, parce que c'est...
00:51:04 - Le déchariote, même.
00:51:05 - Une vision que j'ai, qui est très récente, avec leurs petits-enfants derrière.
00:51:09 Mais enfin, franchement, on a perdu la tête. On recherche quoi ? Le danger à tout prix.
00:51:14 Les trottoirs ne sont plus praticables.
00:51:16 Maintenant, ce sont les personnes âgées qui se poussent pour laisser passer des trentenaires à vélo,
00:51:22 parce que ces gens sont pressés, avec, comme je l'ai mentionné, des écouteurs sur les oreilles.
00:51:26 Non, cher Olivier, je n'ai pas eu d'accident.
00:51:28 Simplement, je trouve que l'organisation d'une société...
00:51:31 Vous savez, le premier, quand on dit vivre ensemble,
00:51:34 quand les gens se mettent à rouler sur les trottoirs au mépris des passants,
00:51:38 ce n'est pas le vivre ensemble, ça.
00:51:40 C'est "je suis seul à exister et je vous emmerde".
00:51:43 Je trouve cette société...
00:51:44 - On voulait...
00:51:45 - C'est un gros mot, on évite en plateau.
00:51:47 - Non, on n'est pas venu à bout des trottinettes.
00:51:49 On est venu à bout, à Paris, des trottinettes, des loueurs.
00:51:53 Mais vous pouvez vous acheter une trottinette, trottiner où vous voulez, y compris,
00:51:57 et je l'ai vu il n'y a pas longtemps, c'était la semaine dernière,
00:51:59 y compris dans votre boulangerie,
00:52:01 puisque maintenant, on rentre avec des trottinettes dans la boulangerie,
00:52:04 au mépris de toute règle.
00:52:05 - Michel Taubes, c'est vrai que le problème,
00:52:07 quand on habite dans une grande ville où il y a beaucoup de vélos,
00:52:09 le problème des vélos qui ne respectent pas les feux, qui font n'importe quoi, on le connaît.
00:52:13 En revanche, de se dire, pour éviter ça, on crée un code de la rue,
00:52:16 qui est en fait le code de la route qui existe déjà,
00:52:18 pourquoi créer des choses qui existent déjà et qu'on n'est pas en application ?
00:52:21 - Complètement. Et moi, ce que je voulais dire,
00:52:23 Vincent était beaucoup plus vindicatif après son papier,
00:52:26 que sur son papier, qui était très littéraire,
00:52:29 et que j'ai beaucoup apprécié.
00:52:31 Mais la réalité, c'est que la politique de la mairie de Paris est extrêmement violente.
00:52:35 Extrêmement violente.
00:52:36 Il y a eu des mesures totalement autoritaires,
00:52:39 la vitesse qui est limitée à 30 km/h, que personne ne respecte,
00:52:44 un pseudo référendum pour enlever les trottinettes,
00:52:48 qui étaient très nombreuses auparavant.
00:52:50 L'année prochaine, vous allez avoir l'hyper-centre de Paris,
00:52:52 nos téléspectateurs doivent le savoir.
00:52:54 Vous avez plusieurs arrondissements centraux de Paris
00:52:57 qui seront interdits aux voitures,
00:52:59 ce qui va poser d'énormes problèmes,
00:53:01 notamment pour les commerçants.
00:53:04 Vous avez des artères entières de Paris qui sont devenues impraticables.
00:53:07 La rue de Révolier, mais on pourrait en citer d'autres.
00:53:09 La réalité, c'est qu'il y a une violence véritablement politique
00:53:13 qui a été appliquée par une mairie, vous citez Annie Dago,
00:53:16 mais en fait c'est une majorité.
00:53:19 Il n'y a pas que Paris qui est concernée.
00:53:20 Vous avez des Verts, des Insoumis et des Communistes
00:53:23 qui ensemble ont décidé de changer la ville de Paris
00:53:26 de façon, encore une fois, extrêmement agressive
00:53:28 et effectivement pour satisfaire leurs électeurs,
00:53:31 qui sont quelques bobos parisiens,
00:53:33 alors que la réalité d'une ville cosmopolite,
00:53:36 ouverte sur le monde, ouverte sur la banlieue,
00:53:38 ouverte sur l'ensemble du pays,
00:53:40 c'est cela dont on aurait besoin dans notre pays.
00:53:42 Et encore une fois, il y a une violence de ce code de la rue
00:53:45 qui veut être appliqué par la mairie,
00:53:47 qui est totalement inadmissible,
00:53:48 et qui rend la vie pour les Parisiens, les touristes et les Français
00:53:51 très difficile.
00:53:52 - Judith, un dernier mot.
00:53:53 - Et le tout sans résultat en termes de réduction
00:53:56 d'émissions de gaz d'échappement.
00:53:59 - Évidemment.
00:54:00 - C'est ça le plus grave.
00:54:01 - C'est pas si vertueux que ça.
00:54:02 - Au moins, cette politique aurait des résultats.
00:54:04 Effectivement, on pourrait comparer avantages et inconvénients,
00:54:09 mais là, on ne voit que les inconvénients.
00:54:11 Je note en plus, grâce au papier de Vincent,
00:54:13 qu'on va élargir à nouveau des trottoirs qui avaient réduit.
00:54:17 Donc on va payer deux fois.
00:54:19 Et si lui n'a pas eu d'accident récemment,
00:54:22 moi je connais une personne qui en a eu,
00:54:24 c'était pas Paris-Canadiens.
00:54:25 - On connaît tous aujourd'hui une personne qui a eu...
00:54:26 - Jean-Christophe Romantin, vous le savez,
00:54:28 qui a eu le bras en écharpe pendant plusieurs semaines,
00:54:32 parce que dans sa ville, à Neuilly,
00:54:34 il a voulu arrêter un de ses cadres dynamiques dont vous parliez,
00:54:37 qui circulait à vélo, sur le trottoir,
00:54:39 que le type a résisté,
00:54:41 qui a essayé de s'arracher de l'emprise de Jean-Christophe Romantin,
00:54:46 et que du coup, il a fait tomber par terre une épaule démise.
00:54:49 - Oui, c'est pour ça qu'il faut se mofier des mobilités vertueuses.
00:54:52 - Et des mobilités, ce qu'on appelle douces,
00:54:54 qui ne sont pas toujours autant.
00:54:55 - Et du mot "vertu", de manière générale, vous savez,
00:54:58 la révolution, c'est la morale.
00:54:59 - Allez, pour terminer, on va se replonger un petit peu dans le passé,
00:55:02 avec vous, Olivier Dardigolle,
00:55:04 on va parler du dernier duel politique à l'épée en 1967
00:55:08 entre Gaston Defer et René Rivière.
00:55:10 - Très bon papier aujourd'hui dans le Figaro,
00:55:12 qui nous restitue cet épisode de la vie parlementaire.
00:55:15 Imaginez, aujourd'hui, après une séance houleuse, tumultueuse à l'Assemblée,
00:55:20 dans l'hémicycle, Éric Ciotti, qui dit à Olivier Faure,
00:55:23 "ça ne va pas se passer comme ça, si tu ne retires pas tes propos,
00:55:26 on se retrouve demain sur le pré, dépôterons miné,
00:55:29 l'épée à la main pour laver mon honneur".
00:55:32 Bon, je n'encourage personne.
00:55:35 - Non, on n'encourage surtout pas les députés à le faire d'ailleurs.
00:55:37 - Le duel est interdit depuis Richelieu.
00:55:41 Que s'est-il passé en 1967 ?
00:55:44 D'abord, je tiens à dire que l'Assemblée, ça a toujours été vif,
00:55:48 pour ceux qui suivent l'actualité parlementaire.
00:55:51 Mais en 1967, on a donc le dernier duel qu'a connu l'histoire de France.
00:55:56 - Et quels étaient les protagonistes de ce duel,
00:55:58 et pourquoi ils ont voulu croiser le fer ?
00:56:00 - Le premier, chère Hélodie, nous le connaissons, c'est Gaston Defer,
00:56:03 qui à l'époque est déjà maire de Marseille, qui est député,
00:56:08 une grande figure qui va accompagner le Parti Socialiste,
00:56:13 écrivait en 1971, donc à l'époque, en 67, c'est SFIO.
00:56:16 Mais il y a un groupe de gauche assez influent à l'Assemblée,
00:56:20 et il est président de ce groupe.
00:56:23 Et l'autre protagoniste est moins connu, il s'appelle René Bi-Ribière,
00:56:28 c'est un député gaulliste de l'UNR, un ancien haut fonctionnaire,
00:56:32 et qui a été élu dans le département à l'époque de la Seine-et-Oise depuis 58.
00:56:37 Les raisons du duel.
00:56:39 Dans l'ambiance surchauffée de l'hémicycle,
00:56:42 le député gaulliste ne cesse de prendre à partie son collègue Gaston Defer.
00:56:47 Nous sommes dans un moment où la politique économique et sociale de Pompidou
00:56:51 est très fortement contestée, et celui qui a le plus animé cette séance
00:56:54 dans l'hémicycle est François Mitterrand, qui était très combatif.
00:56:58 À un moment donné, Defer veut répondre à l'exécutif,
00:57:03 et Ribière l'en empêche, lui coupe la parole.
00:57:07 Et donc Gaston Defer, en ayant un peu assez,
00:57:11 interpelle le député Ribière qui s'agite sur son banc.
00:57:15 Et qu'est-ce qu'il lui dit précisément ?
00:57:17 Il lui dit très précisément, c'est assez simple et direct,
00:57:20 "taisez-vous, abrutis".
00:57:22 C'est clair.
00:57:24 Ça le mérite en effet la clarté,
00:57:28 mais bien sûr, quand on compare à l'actualité parlementaire d'aujourd'hui,
00:57:33 c'est à peu près rien.
00:57:37 Puis, dans la salle des quatre colonnes,
00:57:40 Ribière demande donc de faire retirer ce propos-là,
00:57:44 le Marseillais dit "il n'en est pas question",
00:57:47 dès lors et pour l'honneur, le député gaulliste demande réparation par le fer.
00:57:51 Alors cette expression, "réparation par le fer", ça veut dire "à l'épée".
00:57:55 Le rendez-vous est donné dès le lendemain,
00:57:57 parce que Gaston Defer dit "moi j'ai quand même une activité,
00:58:00 il faut que je rentre en France,
00:58:02 réglons cette affaire dès que cela est possible".
00:58:05 Il se donne donc rendez-vous le lendemain.
00:58:08 Alors il y a tout un épisode qui est restitué à un Figaro,
00:58:11 mais je suis allé un peu plus loin aujourd'hui en cherchant d'autres sources.
00:58:14 Il y a tout un épisode qui fait qu'ils essaient de semer les journalistes,
00:58:17 d'en retenir que quelques-uns, dont le correspondant du Figaro à l'époque.
00:58:21 Il y a une caméra qui va filmer le duel,
00:58:24 la police est sur les dents, parce que, encore une fois,
00:58:27 ça n'est pas possible d'organiser un duel.
00:58:30 Au plus haut sommet de l'État,
00:58:32 De Gaulle a fait dépêcher des émissaires pour essayer de calmer le jeu
00:58:35 et faire baisser la température, il n'y est pas arrivé.
00:58:38 Et le vibrillonnant président de l'Assemblée nationale, Jacques Chaban-Delmas,
00:58:41 vous imaginez Chaban-Delmas, Defer est un ancien gaulliste,
00:58:46 il dit "écoutez les amis, arrêtons là cette affaire".
00:58:50 Personne ne veut arrêter, il se retrouve donc sur le lieu de ce duel.
00:58:57 Alors, nous sommes le 21 avril 67, fin de matinée,
00:59:01 dans une résidence privée de Neuilly-sur-Seine,
00:59:04 alors on a peut-être l'image qui peut revenir,
00:59:07 Defer et Ribière sont en bras de chemise, blanches, sans cravate, le col ouvert.
00:59:12 Un autre député a accepté d'arbitrer ce duel,
00:59:16 il y a des témoins pour les deux protagonistes, une caméra juste.
00:59:21 Les épées entrent en action, il y a un avantage pour le Marseillais.
00:59:26 Alors il faut quand même dire, moi j'aime bien les duels,
00:59:28 qu'ils soient rubristiques dans le sud-ouest natal ou dans d'autres catégories,
00:59:32 mais là c'est un peu déséquilibré, pourquoi ?
00:59:34 Parce que Gaston Defer qu'on voit donc face à nous,
00:59:37 est plutôt rompu à l'exercice, il connaît le maniement de l'épée.
00:59:42 Il a déjà 20 ans auparavant eu un premier duel, ce coup-ci au pistolet,
00:59:47 avec un autre député, mais aucune des balles n'a touché l'adversaire, heureusement.
00:59:53 Et il a quand même un avantage.
00:59:56 Ribière est en difficulté, il n'a jamais fréquenté une épée,
01:00:00 il a donc pris, mais quelques heures auparavant,
01:00:02 quelques leçons avec le responsable, le chef des armes de l'Assemblée nationale,
01:00:09 qui lui a donné certainement quelques rudiments.
01:00:11 Defer en plus fait un peu le fanfaron, un peu son malin,
01:00:15 puisque voilà que l'agenda de Ribière est assez compliqué,
01:00:19 puisque le lendemain c'est son mariage.
01:00:21 Il se marie le lendemain.
01:00:23 Et Gaston Defer a donc cette formule pour le provoquer,
01:00:29 "je vais essayer de le toucher là où le bas blesse,
01:00:34 et de le toucher dans l'entrejambe,
01:00:37 pour faire en sorte que la nuit de noix ne soit pas excellente pour lui".
01:00:41 Vous voyez le niveau où en était arrivé ce combat de coque.
01:00:46 Le duel est lancé, Gaston Defer est le plus combatif,
01:00:50 c'est celui qui avance le plus.
01:00:52 Il y a une première touche, le sang coule.
01:00:55 Ribière dit "non, je n'ai quasiment rien,
01:00:58 nous continuons".
01:00:59 Quatre minutes après, une seconde estafilade au bras.
01:01:03 Là l'arbitre met fin à ce combat qui devait se terminer.
01:01:09 Defer remet sa cravate et dit "maintenant je m'en vais".
01:01:12 Je ne sais pas s'ils se sont recroisés,
01:01:14 mais ça en est arrivé là.
01:01:16 Le lendemain, une photo dans Le Parisien,
01:01:19 où la jeune épouse du député gaulliste Ribière
01:01:22 soigne les blessures de son jeune époux.
01:01:25 Que sont-ils devenus par la suite ?
01:01:27 Concernant Gaston Defer, il conserve la mairie,
01:01:32 il est député de Marseille,
01:01:34 puis c'est l'aventure mitterrandienne,
01:01:36 c'est l'alternance, c'est 81,
01:01:38 ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur,
01:01:41 ministre de la décentralisation, les lois Defer.
01:01:44 Quant à Ribière, il sera élu député jusqu'en 1978,
01:01:49 non réinvesti par le RPR,
01:01:52 et il est battu dès le premier tour,
01:01:54 et il décède en 98.
01:01:56 On a tout suivi, on a la passion de la politique,
01:02:00 on a d'ailleurs des fois, bien souvent,
01:02:02 le triste spectacle de ce qui se passe à l'Assemblée,
01:02:06 que ce soit en commission ou dans l'hémicycle.
01:02:10 C'est une époque, je le dis sans nostalgie,
01:02:13 parce que je n'aime pas toujours le "c'était mieux avant",
01:02:15 mais où il y avait du débat parlementaire,
01:02:17 où il y avait des figures politiques,
01:02:19 où il y avait du panache, où il y avait de l'honneur.
01:02:22 Heureusement, ça s'est bien terminé,
01:02:24 mais merci au Figaro de nous avoir relaté,
01:02:28 de nouveau remis à l'esprit,
01:02:29 le dernier duel organisé en France depuis,
01:02:32 en tout cas de manière officielle,
01:02:34 il n'y en a pas eu d'autre.
01:02:36 Merci au Figaro, et merci à vous aussi
01:02:37 de l'avoir si bien raconté.
01:02:39 On va maintenant faire un petit point sur l'actualité,
01:02:41 avec vous, Mathieu Devesre.
01:02:43 Bonsoir Mathieu.
01:02:44 Bonsoir Élodie, bonsoir à tous.
01:02:45 Et à la une de l'actualité, une mère de famille
01:02:47 et ses quatre enfants ont été tués à Meaux.
01:02:49 C'est en Seine-et-Marne.
01:02:50 Le principal suspect est le mari de la victime
01:02:53 et le père des enfants.
01:02:54 L'homme de 33 ans a été hospitalisé
01:02:56 et placé en garde à vue lors d'une conférence de presse.
01:02:59 Le procureur de la République a décrit
01:03:01 une scène de crime d'une très grande violence.
01:03:04 Il précise également que le suspect souffre
01:03:06 de troubles psychiatriques.
01:03:08 De nouveaux bombardements ont visé aujourd'hui
01:03:10 la bande de Gaza.
01:03:11 Israël intensifie son offensive contre le Hamas.
01:03:14 L'armée dit avoir frappé plus de sensibles
01:03:16 de l'organisation terroriste.
01:03:18 Parmi elles, des entrées de tunnels
01:03:20 et des sites militaires utilisés
01:03:22 pour attaquer les soldats israéliens.
01:03:24 Enfin, l'OMS appelle le monde à mieux se préparer
01:03:26 en cas de prochaine pandémie.
01:03:28 Dans son message de fin d'année,
01:03:30 le directeur général de l'organisation
01:03:32 demande aux États de mieux s'organiser ensemble
01:03:35 pour éviter donc de nouvelles crises sanitaires.
01:03:38 Merci Mathieu Devesre, merci à tous les quatre.
01:03:42 Judith Vintrobe, Olivier Dardigolle, Vincent Roy et Michel Thaube
01:03:45 d'avoir été les invités de Face à l'Info.
01:03:47 Tout de suite, vous retrouvez Eliott Deval
01:03:49 pour l'heure des pros avec ses invités.
01:03:51 J'ai le plaisir de vous retrouver à 21h30
01:03:53 pour Soir Info. A tout à l'heure.
01:03:55 (je n'ai pas de caleuse, je n'ai pas de caleuse, je n'ai pas de caleuse, je n'ai pas de caleuse)