Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo
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00:00 Bonsoir à tous. Juste avant, Simon Guénin, regardez, le roi est en train d'arriver à l'Elysée
00:06 pour un entretien informel avec le chef de l'État.
00:10 Vous voulez qu'on en parle dans un instant ?
00:12 Image en direct tout de suite Simon Guénin et puis on en parle tout à l'heure.
00:15 J'ai beaucoup de questions à vous poser ce soir.
00:17 15 ans de prison requis contre les agresseurs de Philippe Munguiaux.
00:21 Ce chauffeur de bus tabassé à mort par deux individus le 5 juillet 2020 à Bayonne.
00:25 Hier, les deux accusés ont reconnu en partie leur responsabilité dans l'agression.
00:29 Le verdict est attendu dans la soirée.
00:31 Dans l'affaire, Pierre Palmade, une expertise médicale, conclut que l'enfant porté par la victime
00:35 lors de l'accident n'a présenté aucun signe de vie à la naissance.
00:39 Une nouvelle information qui pourrait entraîner l'abandon des charges pour homicide involontaire
00:43 contre Pierre Palmade.
00:45 Et puis, 3e match du 15 de France, ce soir à l'occasion de la Coupe du monde de rugby.
00:48 Les Bleus affrontent la Namibie au stade Vélodrome de Marseille.
00:51 Après avoir battu la Nouvelle-Zélande et l'Uruguay dans les deux premiers matchs de son mondial,
00:55 le 15 de France retrouve ce soir ses titulaires habituels.
00:58 - Merci Simon Guillen, tout à l'heure.
01:01 Au sommaire ce soir, mesdames, messieurs, le roi.
01:04 Oui, c'est la deuxième journée de la visite d'état du roi Charles III.
01:08 Ici, regardez les images en direct.
01:10 Ces images de sa visite d'état en France, mais pas que, puisque nous en parlerons également
01:15 de différents sujets d'actualité.
01:17 Comme vous allez le voir sur ces images, plusieurs familles qui exigent que soient retirées
01:22 des programmes scolaires les sujets de l'orientation sexuelle et l'identité de genre
01:27 après la Belgique, c'est au Canada que des manifestations ont eu lieu
01:31 contre l'éducation sexuelle et les droits des personnes LGBTQ+ dans les écoles.
01:36 Quels sont les moyens de lutter contre ces programmes imposés ?
01:40 Peut-on s'inspirer de ce qui se passe ailleurs ?
01:43 L'édito de Mathieu Bocote.
01:45 Alors que le roi Charles III est en ce moment, vous le savez, en entretien formel à l'Élysée
01:50 avec Emmanuel Macron, avant de se rendre à Bordeaux pour poursuivre sa visite d'état,
01:54 nous allons nous arrêter sur son dîner royal.
01:57 Au château de Versailles, quelques grinches se plaignent.
02:01 Des fastes du dîner ? Et Guillaume Bigot en fait partie.
02:04 Est-ce que le discours historique de Charles III au Sénat a fait taire ses critiques ?
02:09 Le décryptage de Guillaume Bigot sur la visite du roi.
02:13 Le roi Charles III qui a visité le chantier de la cathédrale de Notre-Dame aujourd'hui.
02:18 Pour les Anglais aussi, Notre-Dame est un symbole fort, mais pas lié à la foi.
02:23 Notre-Dame où un seul roi de France a été sacré.
02:27 C'était en 1431.
02:29 Il était tout jeune et venait d'Angleterre justement.
02:32 Son nom ? Henri VI.
02:34 Et les Parisiens le considèrent comme étant le véritable roi du royaume.
02:38 Il n'avait que 10 ans.
02:40 Marc Monod raconte.
02:42 Il y a la visite du roi, mais il y a aussi les propos que l'on ne peut éclipser ce soir.
02:47 Ce sont les surprenants propos de Jacques Attali.
02:50 Dans la crise de l'an P12A, l'économiste reconnaît que l'idéologie européenne avait tout fait pour détruire les frontières.
02:57 Je cite.
02:58 "L'Europe est une passoire, ce n'est pas qu'elle ne sait pas se protéger,
03:02 c'est qu'elle ne veut pas se protéger."
03:04 Le décryptage minutieux de Charlotte d'Ornelas.
03:08 Et puis l'ONU, une fois encore, contre la France.
03:11 Antonio Guterres, secrétaire général, a déclaré cette semaine.
03:16 "Dans certains pays, les femmes et les filles sont punies parce qu'elles portent trop de vêtements,
03:21 dans d'autres parce qu'elles n'en portent pas assez."
03:24 N'est-ce pas l'argument des islamistes pour faire tomber le système de défense des pays occidentaux ?
03:30 L'édito pointue de Mathieu Bourcotte.
03:34 Une heure pour un peu de hauteur sur l'actualité avec nos mousquetaires.
03:37 C'est maintenant.
03:39 (Générique)
03:50 - Comment allez-vous ce soir ?
03:53 - À côté d'une princesse, d'une reine.
03:56 Nous sommes émerveillés.
03:58 Et je vois que vous avez pris une partie du tapis rouge.
04:01 - Oh ! Il est fort !
04:04 - Mathieu, vous êtes vraiment très très bien habillé ce soir.
04:07 Toujours princesse.
04:08 Guillaume Bigot, il a failli arriver à entamer les lèvres.
04:11 Et Marmenon, toujours la langue bien pendue.
04:14 - Et vous devez envie d'être monarchiste.
04:16 - J'ai vous.
04:18 Justement, j'ai une petite vidéo à vous montrer.
04:21 30 secondes.
04:22 Mes cerveaux sont peu en dehors.
04:23 À tout de suite.
04:24 Regardez.
04:25 (Applaudissements)
04:54 - Oui, oui. L'ovation a été dense.
04:57 Figurez-vous que les écolos, les communistes et les socialistes
05:02 étaient debout pour ovationner le roi Charles III.
05:05 Est-ce que la monarchie réveille la République ?
05:08 Mathieu Bocote.
05:09 - On peut y voir une marque de politesse élémentaire
05:12 envers un souverain étranger.
05:13 Donc, les Français sont des gens bien élevés.
05:15 Ils savent accueillir le souverain étranger.
05:17 Et là, il y a l'interprétation plus maximaliste
05:19 où les Français applaudissent en Charles III
05:21 leur part manquante.
05:22 C'est une manière de nostalgie.
05:24 Ils se rappellent.
05:25 Il leur manque quelque chose.
05:26 Ils l'applaudissent chez les autres qu'ils n'ont pas perdu.
05:28 - Charlotte Dornelas.
05:29 - Oui, mais je dirais exactement la même chose.
05:31 C'est-à-dire que c'est amusant, en fait.
05:33 Parce que parfois, vous savez, on interroge...
05:35 Vous l'aviez fait remarquer il y a peu de temps
05:37 que j'essaie de distinguer ce qu'est la République
05:39 dans l'histoire de France
05:40 et ce qu'est la France au-delà de la République.
05:42 Et c'est parfois une discussion qu'on a du mal à avoir
05:44 avec beaucoup de gens
05:45 qui, aujourd'hui, se retrouvent à applaudir un monarque,
05:47 pays dans lequel il y a aussi la question de la liberté,
05:50 il y a aussi la question des valeurs
05:52 qui unissent un pays tout entier.
05:54 Donc on voit bien que ce n'est pas directement
05:55 la question du régime politique qui se pose,
05:57 mais la manière dont il est exercé.
05:59 Donc ça, oui, ça peut être amusant.
06:01 - Alors déjà, ce qu'est Constantin Ier, il n'en revient pas.
06:05 C'est bien de moi quand il s'agit.
06:09 Il est étonné.
06:10 Ce qui est formidable, c'est qu'en Angleterre,
06:12 depuis un an, il ne dit rien.
06:15 C'est le veto absolu.
06:17 Ce n'est pas le droit de veto du roi,
06:18 c'est le veto qui lui est imposé.
06:20 Il y a quand même une nuance.
06:22 J'ai écouté les réactions des députés,
06:25 gauche, donc communistes, écologistes, socialistes,
06:30 et tous disaient que c'était étonnant
06:32 parce que cet homme représente le courant actuel,
06:35 les véritables questions que l'on doit se poser.
06:38 C'est ce que j'ai essayé de mettre en exergue hier.
06:40 Depuis maintenant 50 ans,
06:44 cet homme essaie de revendiquer un travail sur l'environnement,
06:49 au-delà même des problèmes phytothérapiques
06:52 comme l'utilisation des pesticides.
06:55 - Guillaume Bégaud.
06:56 - Je ne vais pas trop mordre sur mon édito,
06:58 mais je pense que c'est la monarchie française,
07:00 c'est les Capétiens qui ont inventé la République.
07:02 C'est-à-dire que la République, c'est le bien commun.
07:05 Et tant que les monarques français ont été fidèles
07:08 à cette alliance entre les Capétiens et le peuple,
07:10 contre les importants,
07:12 ils ont tenu.
07:14 Bonaparte a rétabli ça, Napoléon III a rétabli ça,
07:18 le général de Gaulle et les présidents français jusqu'à Maastricht
07:20 ont rétabli ça,
07:22 donc ils étaient légitimes en tant que monarques,
07:24 même démocratiques.
07:26 Donc je crois que non, elle ne réveille pas la République,
07:28 la République est morte depuis Maastricht.
07:30 - Dans un instant, on va écouter votre analyse sur la visite du roi.
07:34 Vous faites, je disais, partie des grincheux
07:36 qui disent que vous n'avez pas trop aimé les fastes du dîner royal.
07:39 On en parle dans un instant.
07:40 Mathieu Bocote avant tout.
07:42 Il y a quelques jours, nous parlions avec Véhémence,
07:45 vous parliez avec Véhémence sur ce plateau,
07:47 des tensions soulevées par l'idéologie du genre
07:50 dans les écoles en Belgique.
07:52 Nous traversons cette fois l'Atlantique
07:54 pour voir comment elle a secoué hier le Canada.
07:57 - Oui, c'est le moins qu'on puisse dire.
07:58 Le Canada, qui est normalement ce pays plutôt endormi,
08:01 est traversé en ce moment par une querelle vive
08:04 sur l'idéologie du genre.
08:06 Une manifestation, des manifestations,
08:08 ont été appelées à la grandeur du pays
08:10 par le groupe qui s'appelle One Million March for Children.
08:13 Et ce sont des gens rassemblés qui s'opposent,
08:16 leur discours, on verra ensuite comment c'est interprété,
08:18 à la présence de la théorie du genre dans les écoles
08:21 et à l'hypersexualisation des enfants dans les écoles.
08:25 Ça s'inscrit dans un contexte d'une forme de prise de conscience
08:28 au Canada en ce moment des excès de l'idéologie du genre
08:31 et un peu partout sur le spectre politique.
08:33 Je donne quelques exemples.
08:35 Le Parti conservateur fédéral,
08:36 qui est aujourd'hui dans l'opposition,
08:38 a voté récemment deux résolutions.
08:40 Une pour interdire les chirurgies de changement de sexe
08:43 chez les mineurs, et une autre pour protéger
08:46 les toilettes féminines pour éviter que ça devienne
08:50 des toilettes mixtes, les sports féminins pour éviter
08:53 que des femmes trans, qui étaient autrefois des hommes,
08:55 puissent s'emparer de ces sports.
08:57 Pour avoir voté ces deux résolutions, d'ailleurs,
08:59 le Parti conservateur a été accusé par les libéraux fédéraux
09:02 de basculer, donc le parti de Justin Trudeau,
09:05 de basculer dans l'extrême droite religieuse américaine.
09:08 On comprend qu'au Canada, si vous vous opposez
09:10 aux opérations de changement de sexe chez les mineurs,
09:12 vous pouvez être considéré d'extrême droite.
09:14 L'extrême droite repousse toujours ses frontières.
09:16 Elle est impériale.
09:18 Ensuite, d'autres indices.
09:20 Le premier ministre de l'Ontario,
09:22 ça c'est la province juste à l'ouest du Québec,
09:24 Doug Ford, s'est inquiété de l'endoctrinement
09:26 des enfants dans les écoles.
09:28 Au Nouveau-Brunswick, la province juste à l'est du Québec,
09:31 cette fois, le premier ministre Blaine Higgs
09:34 a demandé, lorsque les enfants veulent changer
09:37 d'identité de genre, non, non, non,
09:40 même pas de pronoms à l'école,
09:42 que les parents en soient avertis.
09:44 Pour cela, il a été accusé de transphobie.
09:47 Autrement dit, la circulaire blancaire au Canada,
09:49 c'est de l'extrême droite.
09:51 Des manifestations un peu partout au pays,
09:54 souvent autour de la question des pronoms.
09:56 Au Québec, un débat sur la question des toilettes mixtes
09:58 tout récemment. Est-ce qu'on doit faire des toilettes mixtes
10:00 dans les écoles? Le gouvernement a dit non.
10:02 Il y a aussi un débat sur comment on doit nommer
10:04 des enseignants non-binaires.
10:06 Une dame, qui a fait une nom-binaire,
10:08 a dit, ne m'appelez pas Madame ni Monsieur,
10:10 appelez-moi Mix.
10:12 Mais ça se prononce Mix.
10:14 Et là, il y a eu un débat, les gens ont dit,
10:16 mais c'est quoi, Mix?
10:18 Quoi qu'il en soit, Mix a causé débat.
10:20 Donc, un peu partout, le débat.
10:22 Et ces derniers mois, il ne faut pas oublier,
10:24 le débat sur la place des drag queens dans les écoles
10:27 pour lire, ou dans les bibliothèques scolaires
10:29 pour lire l'heure du compte.
10:31 Il y a des hommes déguisés en femmes hypersexualisées
10:34 qui ont l'air des caricatures de l'univers du musical
10:36 avec des dessins taille obus,
10:38 une caricature, des espèces d'actrices porno,
10:42 mais dans un porno un peu étrange.
10:44 Quoi qu'il en soit,
10:46 vous voulez insister pour lire des histoires
10:48 sur l'inclusion aux enfants.
10:50 Et plusieurs parents ont dit, pourriez-vous ficher la paix
10:52 aux enfants, s'il vous plaît?
10:54 Eux aussi ont été accusés, ne l'oublions pas,
10:56 d'être d'extrême droite.
10:58 Justin Trudeau, il y a quelques mois, dernier point,
11:01 a dit, parce qu'il a bien senti que chez les musulmans canadiens
11:04 notamment, il y a une méfiance à l'endroit
11:06 de la théorie du genre à l'école,
11:08 et il avait dit, je vous rassure, il n'y a pas de souci,
11:10 il n'y a pas d'idéologie du genre à l'école,
11:12 bien qu'il y en ait, et de toute façon,
11:14 si vous avez cette peur-là, c'est que vous êtes,
11:16 je le disais il y a quelques jours,
11:18 instrumentalisés par l'extrême droite américaine.
11:20 Donc la question prend, et hier,
11:22 elle s'est transformée en manifestation.
11:24 - Alors comment ces manifestations sont-elles finalement accueillies?
11:26 - Avec le plus grand mépris et la plus grande hostilité.
11:28 Alors, je donne la présentation de la presse canadienne.
11:30 La presse canadienne, c'est l'équivalent de l'AFP,
11:32 donc vous voyez, en matière de propagande, ça peut aller loin.
11:34 Je cite,
11:36 "Des manifestations sont prévues mercredi
11:38 contre la communauté
11:40 LGBTQ+.
11:42 Donc si vous manifestez
11:44 contre la théorie du genre à l'école,
11:46 la presse canadienne, donc l'agence de presse
11:48 de référence, dit que vous manifestez
11:50 contre les homosexuels, les bisexuels,
11:52 les transsexuels, et ainsi de suite.
11:54 Donc c'est une forme d'étrange amalgame.
11:56 Le discours dominant consiste à dire
11:58 que ces manifestants sont
12:00 habités par la haine.
12:02 Donc c'est présenté comme des manifestations
12:04 haineuses.
12:06 Haineuses, pourquoi? Parce qu'elles chercheraient
12:08 à exterminer symboliquement
12:10 et en parole la présence
12:12 des transgenres à l'école.
12:14 Alors on comprend la question
12:16 des transgenres à l'école, c'est tout simplement
12:18 est-ce qu'il faut désormais inviter
12:20 chaque étudiant, élève en fait,
12:22 à penser son éducation sexuelle, son identité
12:24 sexuelle à la lumière de la théorie du genre?
12:26 Si vous vous opposez à ça,
12:28 si vous dites que l'école n'est quand même pas un lieu
12:30 où un enfant de 5-6 ans doit lui dire "es-tu vraiment un garçon?"
12:32 "es-tu vraiment une fille?" "et pourquoi toi, gaietan,
12:34 tu ne serais pas gaétane? Pourquoi Gaston,
12:36 tu ne serais pas gastone?" Et ainsi de suite.
12:38 Eh bien si on s'oppose à ça à l'école,
12:40 par exemple pour enseigner, je ne sais pas, la biologie
12:42 ou les mathématiques, ou le français,
12:44 vous basculez dans le discours
12:46 haineux. C'est important de le dire.
12:48 Donc ce n'est pas un désaccord légitime,
12:50 c'est un discours haineux.
12:52 Les manifestations, il y a eu des contre-manifestations,
12:54 je le précise, donc manifestations d'un côté,
12:56 contre-manifestants, et ça s'appelait
12:58 "No space for hate",
13:00 "pas d'espace pour la haine".
13:02 Justin Trudeau a fait une déclaration sur Twitter.
13:04 Que ce soit clair,
13:06 la transphobie, l'homophobie
13:08 et la biphobie n'ont pas
13:10 leur place dans notre pays.
13:12 Nous condamnons fermement cette haine
13:14 et ces manifestations, et nous sommes
13:16 solidaires des Canadiens et Canadiennes,
13:18 mais évidemment, l'acronyme change un peu.
13:20 Chez nous, c'est "2E-LGBTQI+".
13:22 Pourquoi "2E"?
13:24 Pour parler des gens qui ont le double esprit.
13:26 Ce sont les bispirituels amérindiens.
13:28 Et puisqu'il faut assurer le primat
13:30 des peuples autochtones, on dit donc
13:32 que les bis-esprits sont...
13:34 Voyons un peu la formule.
13:36 Valérie Plante, la maire de Montréal,
13:38 on ajoute, je me permets de citer,
13:40 parce que c'est le même état d'esprit,
13:42 "La démonstration de haine que nous avons vue
13:44 lors de la manifestation anti-LGBTQ+
13:46 est fondamentale. Les personnes trans
13:48 et LGBTQ+ méritent de vivre dans la dignité,
13:50 le respect et la sécurité.
13:52 C'est fondamental. Nous ne tolérons pas
13:54 les comportements déplacés, discriminatoires
13:56 ou haineux à leur égard." Montréal,
13:58 métropole ouverte et bienveillante.
14:00 Et là, ce qui est intéressant, c'est le discours
14:02 en Colombie-Britannique où on a dit,
14:04 et ça, c'est à noter, "Les droits
14:06 des personnes LGBTQ+ ne sont pas sujets
14:08 à débat." Ça, c'est l'affirmation
14:10 de la commissaire aux droits de la personne
14:12 en Colombie-Britannique, qui est la province
14:14 d'extension de la Chine aujourd'hui à bien des égards.
14:16 Alors, quoi qu'il en soit, elle dit
14:18 que c'est pas sujet à débat. Et c'est important.
14:20 Ça veut dire que si vous voulez imposer des "yells"
14:22 à l'école, le terme "yell", si vous voulez
14:24 convaincre un enfant de 5 ans qu'il est peut-être
14:26 d'un autre sexe que le sien, si vous voulez...
14:28 Et là, faites la longue liste de tout cela.
14:30 Ce n'est pas matière à débat. Ça doit aller
14:32 de soi. Donc, au nom des droits de l'homme,
14:34 on explique que ce n'est pas matière à débat.
14:36 Et si vous voulez en débattre, même pas
14:38 vous y opposer, si vous voulez en débattre,
14:40 vous êtes haineux.
14:42 Et puis, ça a été présenté par d'autres
14:44 comme une charge nord-américaine
14:46 de la droite religieuse
14:48 contre les droits des trans.
14:50 Mais là, il y a un problème.
14:52 C'est que c'est une manifestation, j'y arrive.
14:54 On l'a vu, il y a des images assez
14:56 intéressantes. C'était...
14:58 Quand on regarde physiquement ce qu'on avait devant soi,
15:00 c'était une querelle, en fait, en bonne partie
15:02 entre le Wauquistan et l'Islamistan.
15:04 - Oui, parce que vous venez de parler de droite religieuse.
15:06 - Oui, alors là, je crois qu'on a des images
15:08 qui donnent une bonne image de... Si on peut la faire jouer,
15:10 on va faire un extrait. - Allez, on va regarder
15:12 un petit extrait. Quelques secondes.
15:14 - Je suis ici à cause de vous!
15:16 Moi, j'ai quitté mon pays à cause de vous!
15:18 - Arrête! Arrête!
15:20 - Vous êtes des extrémites!
15:22 Vous acceptez pas la liberté!
15:24 - C'est pas moi qui vous a fait ça!
15:26 - C'est un pays laïque!
15:28 Laïque et islamophobes!
15:30 - Mais pourquoi vous...
15:32 - Alors, comme qu'il dirait, l'intersectionnalité
15:34 commence à avoir quelques soucis.
15:36 Parce que ces gens-là, globalement,
15:38 les islamistes et les woke,
15:40 étaient unis depuis plusieurs années au Canada,
15:42 en bonne partie contre la laïcité québécoise.
15:44 - Comme en Belgique, d'ailleurs.
15:46 - Bien sûr! Et là, qu'est-ce qu'on voit?
15:48 Ils s'opposent les uns les autres,
15:50 avec des formules assez amusantes.
15:52 Alors, on ne la voit pas, mais ça fait partie
15:54 des choses qu'on a vues hier.
15:56 Il y a un manifestant antifa, parce que c'est un antifa,
15:58 qui dit à une femme musulmane,
16:00 "Fascistes, go home!"
16:02 Est-ce qu'il en appelle à leur migration?
16:04 Moi, c'est ce que je comprends.
16:06 Il en appelle à leur migration, c'est-à-dire "retournez
16:08 chez vous, où est le chez-vous dont ils parlent?"
16:10 Alors, ce qui est amusant, c'est que c'est une forme
16:12 d'opposition. Alors, des gens qui étaient habitués
16:14 à travailler ensemble pour déconstruire le monde
16:16 occidental, aujourd'hui se retrouvent en lutte
16:18 les uns contre les autres.
16:20 Je précise que pour les manifestants,
16:22 il y avait une majorité très nette des opposants
16:24 de la théorie du genre à l'école. Ils étaient moins
16:26 nombreux de l'autre côté. L'autre côté,
16:28 les partisans de la théorie du genre à l'école
16:30 étaient les plus agressifs, évidemment.
16:32 Et ça, c'est très visible, on peut le doter.
16:34 Mais ce qui est médiatique, c'est que la haine
16:36 était néanmoins du côté des adversaires
16:38 de la théorie du genre. Donc, c'est toujours
16:40 un peu raffiné. Et un petit détail sur ça,
16:42 on s'intéresse à ça, c'est que le commun est mortel.
16:44 Il y a une forme d'étrange...
16:46 auprès, de répartition des rôles là-dedans.
16:48 Le commun est mortel et globalement hostile
16:50 à la présence de la théorie du genre à l'école.
16:52 Mais les groupes les plus mobilisés sont
16:54 les groupes musulmans dans les circonstances.
16:56 - C'est ça. C'est là où c'est intéressant.
16:58 Et on a envie de se dire, est-ce que,
17:00 justement, on ne peut compter,
17:02 permettez-moi, que sur les musulmans
17:04 pour manifester? Non, parce que certains
17:06 se disent, oui, mais pourquoi il n'y a pas
17:08 de manifestation comme ça en France?
17:10 Certains se disent, on ne peut compter
17:12 que sur les musulmans pour réagir à ça,
17:14 par exemple? - Si vous vous présentez
17:16 dans une manifestation et vous ressemblez,
17:18 vous ressemblez globalement, pardonnez
17:20 la référence, je vais faire un auto-délit
17:22 faciès, si vous vous présentez
17:24 dans une manifestation et vous vous ressemblez
17:26 davantage que vous vous ressemblez à une femme
17:28 originaire de l'Afrique du Nord
17:30 avec un voile, c'est plus facile
17:32 traiter l'occidental de base
17:34 de raciste, fasciste, nazi, homophobe,
17:36 transphobe, tout ça, puis il ne faut pas
17:38 en manquer, hein, alors que c'est plus
17:40 compliqué à traiter d'extrême droite
17:42 nord-américaine, alt-right,
17:44 la manifestante musulmane.
17:46 Ça ne rentre pas dans leur chême.
17:48 Et c'est pour ça qu'ils sont obligés,
17:50 encore une fois, de sortir la théorie
17:52 du jeu de billard à plusieurs bandes.
17:54 Donc ces gens-là seraient manipulés,
17:56 en fait, par les trompistes américains.
17:58 Et c'est ça, le extrême droite.
18:00 - Ah! Mais alors, que retenir,
18:02 finalement, des critiques des manifestants?
18:04 Est-ce qu'elles sont fondées?
18:06 - Alors, il y a une chose. Là, il faut s'entendre.
18:08 Il y a, dans ces manifestants, dans les manifestants
18:10 hostiles à la théorie du genre, vous allez en trouver
18:12 des excessifs qui sont anti-homosexuels,
18:14 qui sont... Il va toujours en avoir.
18:16 Et les médias sont... Rappelez-vous au moment
18:18 de la Manif pour tous, moi, ça m'avait marqué,
18:20 on trouvait toujours, chez les journalistes
18:22 les plus militants, ils trouvaient véritablement
18:24 l'arriéré absolu de la manifestation
18:26 partout, Sodome, sans peur de la France.
18:28 Bon. Et là, ensuite, avec le commentaire,
18:30 cette personne représentative de la Manif pour tous
18:32 s'est exprimée violemment. Alors, on va toujours
18:34 trouver le moyen de présenter dans une manifestation
18:36 les extrémistes, les fous, les égarés,
18:38 il y en a dans toutes les manifs,
18:40 en prétendant qu'ils représentent
18:42 le commun des mortels. Donc, est-ce qu'il y a des excès
18:44 dans ces manifestations-là? Sans le moindre doute.
18:46 En Belgique, c'est pas seulement des excès,
18:48 ce sont des fous qui mettent le feu aux écoles.
18:50 Mais est-ce qu'aujourd'hui, dans les écoles canadiennes,
18:52 dans les écoles nord-américaines,
18:54 il y a des gens qui ont des problèmes avec la théorie du genre,
18:56 qui cherchent à déstabiliser psychiquement
18:58 l'identité des enfants pour les amener
19:00 à douter de leur propre sexe quand ils ont 5, 6,
19:02 7 ou 8 ans? Est-ce qu'elle est enseignée?
19:04 Oui, elle est enseignée. Et un dernier mot,
19:06 j'ai passé beaucoup de temps à Montréal cet été,
19:08 évidemment, au fil des conversations
19:10 avec mes amis qui ont des enfants, les parents sont tous bouleversés.
19:12 Ils ont dit qu'ils ne savaient pas quoi faire avec ça.
19:14 On se fait traiter de tous les noms.
19:16 Si on ose poser des questions, les parents ne savent plus
19:18 comment gérer ces problèmes qui remontent des écoles.
19:20 Ils ont l'impression d'être abandonnés.
19:22 Ils ont l'impression d'être abandonnés.
19:24 Ils ont l'impression d'être abandonnés.
19:26 Ils ont l'impression d'être abandonnés.
19:28 Ils ont l'impression d'être abandonnés.
19:30 Ils ont l'impression d'être abandonnés.
19:32 Ils ont l'impression d'être abandonnés.
19:34 Ils ont l'impression d'être abandonnés.
19:36 Ils ont l'impression d'être abandonnés.
19:38 Ils ont l'impression d'être abandonnés.
19:40 Ils ont l'impression d'être abandonnés.
19:42 Ils ont l'impression d'être abandonnés.
19:44 Ils ont l'impression d'être abandonnés.
19:46 Ils ont l'impression d'être abandonnés.
19:48 Ils ont l'impression d'être abandonnés.
19:50 - Vous avez fait le reste du dîner royal hier et vous en faites partie.
19:54 Dites-nous pourquoi.
19:56 Est-ce que le discours historique du roi Charles III au Sénat
20:00 n'a pas fait taire ces critiques, même chez vous ?
20:04 - C'est plus compliqué que ça.
20:06 Je ne vais pas m'instituer ce que je ne suis pas porte-parole des Français
20:10 ou de quelle catégorie de Français que ce soit.
20:12 Je vais juste vous donner mon point de vue.
20:15 J'ai l'impression que la chronologie n'était pas terrible.
20:20 Le 21 septembre, c'est la date de l'abolition de la monarchie.
20:24 C'est le hasard.
20:26 Deuxièmement, il y avait superposition entre...
20:31 On sait qu'il y a des antivols sur la viande dans les supermarchés,
20:36 que l'inflation est dans toutes les têtes.
20:38 Avec ces problèmes à la pompe,
20:40 la pompe britannique, anglaise et monarchique n'avaient pas trop d'effet.
20:43 Ça nous pompait l'air plus qu'autre chose, pour reprendre une métaphore.
20:47 C'est le plus gênant.
20:50 Les Français sont assez mûrs pour penser et pour comprendre très bien
20:56 que ce faste, le monarchique, Versailles, la haute gastronomie,
21:01 est un instrument diplomatique.
21:03 C'est normal, c'est un dîner d'apparat.
21:05 Ils le comprennent parfaitement, sauf en polémique de bas étage.
21:09 Il y a quelque chose de gênant là-dedans.
21:11 On a un peu cette impression...
21:13 Ce qu'on a reproché à Louis XVI,
21:15 pour revenir à ce que vous disiez tout à l'heure,
21:17 ce n'est pas le faste, ce n'est pas la puissance,
21:20 ce n'est pas d'être un monarque, même un monarque absolu.
21:22 Ce qu'on a reproché à Louis XVI, c'était d'être pas suffisamment souverainiste.
21:25 C'est parce qu'il était plus souverainiste qu'il ait cessé d'être le souverain.
21:29 Il a donné l'impression, à tort ou à raison,
21:31 de s'allier avec les puissants et les importants,
21:33 qui d'ailleurs pouvaient s'allier avec des puissances étrangères.
21:36 Et là, c'est un peu la même chose.
21:37 Ce dîner à Versailles, on a l'impression que tous les people du royaume,
21:40 on a l'impression que tous les importants, etc.,
21:42 tous ceux qui croient en la construction européenne,
21:45 tous ceux qui croient dans le modèle mondial au saxon,
21:47 avaient convergé à Versailles.
21:49 C'est ça qui est un peu gênant.
21:51 Est-ce qu'on a essayé de donner un peu aux Français du pain et des jeux ?
21:54 Le pain me semble maintenant un peu cher.
21:56 Des jeux, oui, il y a la Coupe du monde de rugby,
21:58 et peut-être des people et des jeux, oui.
22:01 Camillia in Paris, ou in Versailles.
22:03 Alors, est-ce que le discours maintenant a pu corriger cette impression ?
22:07 Je pense que le discours était très habile, il faut le dire.
22:10 Le discours était à la fois en français et en anglais.
22:12 C'est un peu une signature de Charles III.
22:14 Le discours au Sénat, le discours historique.
22:16 Le discours au Sénat, et même le discours pendant le toast qu'il a porté.
22:19 Parce qu'il faut rappeler quand même que la langue française
22:21 et la langue de la monarchie britannique,
22:23 c'est une fondation française, c'est une fondation normande.
22:25 « Dieu est mon droit », c'est la devise de la monarchie.
22:28 Et que la langue anglaise, c'est la langue des importants en France.
22:31 C'est la langue des people, c'est la langue de la classe dirigeante
22:33 des notables français.
22:34 Et donc ça leur faisait plaisir d'entendre de l'anglais, j'imagine.
22:37 Leur véritable langue.
22:38 Ensuite, évidemment, il a joué très habilement sur l'émotion filiale.
22:41 C'est-à-dire le fait que nous avons tous connu sa maman,
22:45 et puis maintenant on le connaît lui, etc.
22:47 Il a bien sûr mobilisé l'héroïsme de la Seconde Guerre mondiale,
22:50 où effectivement la Grande-Bretagne a sauvé le monde,
22:53 et a abrité la flamme de la résistance française,
22:56 et bien sûr l'écologie.
22:57 Alors on pourrait dire qu'en résumé, ce discours ne mangeait pas de pain.
23:01 C'était un discours assez consensuel, mais c'était du pain béni,
23:05 je pense, pour la classe dirigeante française,
23:07 le président, les représentants de tous les partis,
23:09 d'ailleurs on a vu au Sénat, l'Assemblée nationale réunie,
23:12 qui ont essayé de se refaire un peu la cerise,
23:14 en utilisant un peu ce faste monarchique,
23:16 en disant « mais comment vous faites, vous, pour tenir votre peuple ?
23:19 Nous on n'y arrive pas très bien.
23:20 Comment peut-on faire, nous, les importants en France,
23:23 pour être respectés du peuple ? »
23:24 Peut-être déjà respecter le vote des gens.
23:26 Quand ils votent non, peut-être un référendum,
23:28 peut-être qu'on peut commencer par les suivre.
23:30 Et c'était un peu grotesque.
23:31 « Sœur, des applaudissements qui nous feraient rêver dans nos hémicycles respectifs,
23:35 a dit Gérard Larcher.
23:36 Nous ne désespérons pas, M. le Président, a répondu Yael Brown-Pivet,
23:39 la présidente de l'Assemblée nationale. »
23:41 Donc, force est de constater que ça n'a pas fonctionné,
23:43 il n'y a pas eu de ferveur populaire pour cette monarchie britannique,
23:47 uniquement d'ailleurs, uniquement de la France d'en haut,
23:52 qui a essayé de se servir du faste de la monarchie britannique
23:55 pour se rehausser.
23:56 Mais ça n'a pas bien fonctionné.
23:58 Selon vous, quels sont les enjeux diplomatiques et politiques
24:01 de cette visite d'État ?
24:03 On pourrait distinguer l'intérêt britannique et l'intérêt français.
24:06 L'intérêt britannique, il faut rappeler que le discours a été rédigé
24:09 par D. Downing Street ou par M. Sounak lui-même.
24:12 Ce n'était pas les mots vraiment du roi.
24:14 Donc, bien sûr qu'il y a une intention diplomatique,
24:16 une intention politique.
24:17 L'idée, c'est qu'il faut passer un peu de la pommade aux Français,
24:20 surtout si on veut avoir de bonnes conditions
24:22 dans les éléments des négociations un peu frictionnelles
24:25 sur la pêche, sur le contrôle des migrants sur la côte du Pas-de-Calais.
24:30 Et puis, je crois qu'il ne faut vraiment nourrir aucune illusion
24:32 sur les idées politiques, alors ni de M. Sounak,
24:35 ni du roi, du souverain Charles III,
24:40 parce que ce sont les mêmes idées politiques finalement
24:42 que celles de M. Macron.
24:43 C'est-à-dire, c'est vraiment le mondialisme davotien.
24:47 C'est les mêmes idées d'ailleurs que les idées des boomers 68 ars.
24:50 Les idées de Mick Jagger, les idées de Charles III,
24:52 c'est les mêmes idées.
24:53 Donc, tout ça, c'est vraiment très anti-Brexit,
24:56 vraiment écologiste à bloc.
24:58 C'est-à-dire qu'on ne va pas dire trop fort,
25:00 mais on le pense quand...
25:01 On ne va pas dire trop haut, mais on le pense tout bas.
25:03 Finalement, le prix de l'essence est très élevé.
25:05 Mais pourquoi les manants gringent ?
25:07 Parce qu'en fait, il va bien falloir se passer des énergies fossiles.
25:09 Voilà ce qu'ils pensent.
25:10 Ils ne le disent pas, mais ils le penseraient fort.
25:11 Et on a bien compris.
25:12 Ils sont évidemment, ils communient dans la diversité,
25:15 le multiculturalisme.
25:16 On a vu la visite sous la pluie dans la Californie française,
25:19 la capitale de la Californie française, Sainte-Denis,
25:22 la silicone voilée, comme dit l'autre.
25:24 Il y a du côté français, je pense, l'idée de tourner la page du Brexit,
25:29 de trouver un autre interlocuteur.
25:31 Je vois que ça ne fonctionne pas trop mal finalement.
25:33 Alors attendez, attendez.
25:34 Très bien d'être en retard.
25:35 Laissez-moi, reste, il m'a respiré.
25:37 On remarque une petite pause ?
25:38 A tout de suite.
25:44 Retour sur le plateau de Face à l'Info.
25:47 Petit sourire en coin.
25:49 Quels sont les enjeux de la visite d'État du roi Charles III, côté français cette fois ?
25:55 Il y a toujours le fantasme,
25:57 si seulement on pouvait faire comme si le Brexit n'avait pas eu lieu,
26:00 allez, on aurait dit que vous êtes toujours avec nous, etc.
26:02 Il y a cette histoire.
26:03 Il y a l'idée aussi de justifier, de légitimer la planification écologique
26:07 du chef de l'État, de légitimer aussi le soutien à l'Ukraine.
26:10 Vous additionnez mesure écologique puis soutien à l'Ukraine,
26:14 égal dans l'équation, vous avez une explosion de l'énergie,
26:17 du prix de l'énergie et de l'inflation.
26:19 Et l'idée de surjouer l'entente cordiale,
26:21 je pense que c'est surtout un moyen de remplir le vide
26:23 laissé par le divorce franco-allemand,
26:25 qui est complètement consommé.
26:26 Vous savez, c'est extraordinaire, les dirigeants français sont géniaux.
26:29 On a été cocu dans un couple irréel, un couple imaginaire.
26:33 Franco-allemand ?
26:34 Parce qu'en fait, l'Allemagne ne nous a jamais "calculé".
26:38 Le couple était unilatéral.
26:40 Donc là, maintenant, les Allemands ne s'en cachent plus.
26:42 Ils ne font même plus comme si le discours de M. Scholz
26:44 à Prague, la puissance européenne,
26:47 alors oui, c'est des achats d'armement américain,
26:49 c'est un bouclier antimissile avec les États-Unis,
26:51 avec l'Angleterre et avec d'autres, d'ailleurs sans la France,
26:54 pour l'Allemagne.
26:55 Enfin bref, on est pris de vertige quand on se longe à tous les sacrifices
26:58 sur l'autel de ce couple fait depuis 40 ans,
27:00 un couple qui n'existait pas.
27:01 Donc cocu sans être en couple, c'est magique.
27:04 Maintenant, je pense que les enjeux sont très limités
27:08 parce qu'il n'y a pas de nouveau traité qui a été signé d'ailleurs.
27:11 Alors comme le dit le roi Charles III,
27:13 il n'y a, je cite, "aucun défi que les Français et les Anglais
27:17 ne peuvent relever ensemble".
27:19 Comme ils l'ont souvent d'ailleurs fait par le passé,
27:22 est-ce que selon vous, il n'y a pas quand même des choses
27:24 qu'on peut faire ensemble avec l'Angleterre,
27:27 avec la Grande-Bretagne ?
27:28 D'abord, il y a cet épisode épique,
27:32 les "finest hours", comme disait Churchill de l'Empire britannique
27:37 au moment de la croisade contre le nazisme.
27:39 Ça, c'était évidemment extraordinaire.
27:41 Plus généralement, quand on doit se battre contre les Allemands,
27:45 le secours des Britanniques, évidemment, est absolument vital.
27:48 Pour le reste, il faut quand même rester méfiant.
27:50 D'accord ? Parce que ça fait quand même 1000 ans,
27:52 depuis 1000 ans, les Anglais sont les ennemis des Français.
27:56 Voilà, peut-être le rappeler quand même.
27:58 Il y a vraiment quelque chose qui est structurel là-dedans,
28:00 c'est-à-dire que non seulement il y a eu une tentative de conquête permanente,
28:04 je ne veux pas dire que là où s'installent les Anglais,
28:06 c'est-à-dire dans le sud-ouest, toute la façade du sud-ouest,
28:08 où il y a des résidences secondaires, c'est comme par hasard là
28:10 où pendant la guerre de Cent Ans, le duché de Guyenne,
28:13 il voulait l'arracher, ça a duré quand même 100 ans,
28:15 cette guerre extrêmement sanglante.
28:16 On va oublier ça, mais grosso modo, je pense qu'il y a quelque chose
28:20 comme une rivalité un peu gémélique, parce qu'il ne faut pas oublier,
28:23 c'est très important à comprendre, que les premiers États-nations du monde,
28:26 c'est la France et l'Angleterre.
28:27 C'est parce qu'ils se sont battus que les Anglais sont devenus Anglais
28:30 contre les Français, que les Français sont devenus Français
28:32 contre les Anglais.
28:33 C'est deux premiers États-nations du monde.
28:34 Ensuite, il y a cette histoire de, je pense que la méfiance,
28:37 on peut l'avoir également à l'égard du fair play anglais.
28:40 Charles III nous a gratifié de "que le meilleur gagne".
28:43 Moi, je veux bien, mais enfin, à chaque fois,
28:45 c'est la paire Fidalbion qui gagne à la fin.
28:47 C'est ça le problème en réalité.
28:48 Il y avait un diplomate qui m'avait raconté ça, il m'a dit,
28:51 il y a pendant une négociation, un ambassadeur de France,
28:55 c'est scandalisé, mais enfin, les Anglais, vous trichez tout le temps
28:58 et vous sortez toujours une carte que vous avez planquée
29:00 dans votre manche.
29:01 Et le diplomate anglais a souri, il a dit, mais non,
29:03 c'est Dieu qui a mis la carte dans la manche.
29:05 Voilà, donc ça résume, à mon avis, le fair play britannique.
29:09 Et puis, je souligne, il n'y a pas vraiment d'enjeu,
29:11 non plus très fort, parce qu'il n'y a pas de nouveau traité.
29:13 Le dernier traité avec la Grande-Bretagne,
29:15 c'est le traité de Lancaster House de 2010,
29:18 qui est un traité militaire, qui n'est pas sans importance.
29:21 D'ailleurs, il y a un domaine de coopération important,
29:23 des productions de missiles à longue portée ensemble
29:25 avec la Grande-Bretagne, une force de projection en commun.
29:28 Malheureusement, pour aller faire les oseaux
29:30 au service des États-Unis en Afghanistan et ailleurs,
29:32 c'est un autre problème.
29:33 Et puis, il y a la miniaturisation des essais nucléaires
29:36 avec des échanges d'informations qui sont quand même assez stratégiques.
29:39 N'oublions pas quand même que les moyens militaires
29:41 de la Grande-Bretagne dépendent énormément des États-Unis.
29:44 On parle de l'anglosphère à juste titre.
29:46 Par exemple, les gens ne savent pas, parce qu'on est dans l'anglomanie,
29:49 mais il n'y a pas de sous-marins nucléaires britanniques.
29:52 C'est une technologie américaine qui est donnée aux Anglais.
29:55 Donc, ça n'a rien à voir avec l'autonomie stratégique de la France.
29:58 Ensuite, c'est un pays qui est vraiment fragilisé.
30:00 Alors, on dit par le Brexit, c'est faux.
30:02 Il a d'abord été fragilisé par son appartenance à l'Union européenne
30:05 et par sa, on peut dire, sa libéralisation folle des années 80,
30:09 qui l'a détruit quasiment de l'intérieur.
30:11 D'abord, on voit aussi que là, on en parle peu,
30:14 mais l'Irlande du Nord est en train de se réunifier
30:16 avec le reste de l'Irlande.
30:18 Donc, le Royaume-Uni va exploser.
30:20 C'est une information capitale. Personne n'en parle.
30:22 L'Écosse va probablement prendre la poudre des scampettes.
30:25 Donc, le Royaume-Uni de Grande-Bretagne va sans doute éclater.
30:28 Ensuite, ce modèle anglo-saxon grand bien leur face,
30:31 mais cette mondialisation financière qui lamine les classes moyennes,
30:34 c'est eux, le libre-échange fou, en fait,
30:36 qui a enrichi la Chine et appauvri les pays occidentaux.
30:39 C'est eux, la fluidification du marché du travail
30:41 qui fait qu'il y a beaucoup de migrants encore en Grande-Bretagne.
30:43 C'est toujours eux, le système multiculturel qu'adore Mathieu.
30:46 C'est encore eux, donc cette globalisation anglo-saxonne
30:49 qui est en train, mondialo-saxonne, qui est en train de vaciller.
30:52 Moi, je voudrais bien qu'on ne s'attache pas trop à l'Angleterre
30:55 pour ne pas couler avec eux. Ce ne serait pas une mauvaise idée.
30:58 Mathieu, de mon côté, on dirait que vous êtes à 100 % à la chronique de Guillaume Bigot.
31:02 Il dit que ce soit à la fois des amis, mais il vaut mieux s'en méfier.
31:05 Je suis absolument d'accord sur le fait qu'il faut s'en méfier.
31:08 Vous qui êtes sujet du roi.
31:10 Oui, justement, mais qui fait tout pour ne plus l'être.
31:12 Mais en fait, c'est intéressant parce qu'il y a dans une partie de l'élite française
31:15 une fascination pour la Grande-Bretagne.
31:17 Une autre partie de l'élite française, une fascination pour l'Allemagne.
31:20 Et la part manquante de l'élite française, ce serait l'élite française
31:23 fascinée par l'histoire de son propre pays.
31:25 La dernière fois qu'on a connu ça, c'est le gaullisme.
31:27 Et c'est la tradition manquante dans la politique française aujourd'hui.
31:30 Merci en tout cas pour votre regard.
31:32 Le roi Charles III, donc, il a visité aujourd'hui le chantier de la cathédrale de Notre-Dame.
31:38 Marc, maintenant, je me tourne vers vous.
31:40 Pour les Anglais aussi, Notre-Dame, c'est un symbole fort,
31:43 pas forcément lié à la foi.
31:45 Aujourd'hui, on va s'arrêter sur Notre-Dame, où le seul roi de France a été sacré.
31:52 C'était en 1431, c'était Henri VI, il n'avait que 10 ans.
31:55 Et il a un profil assez particulier.
31:57 C'était un roi anglais.
31:58 C'était un roi anglais, voilà.
31:59 Il a un profil assez particulier.
32:00 Rappelez-nous un petit peu cette histoire.
32:02 Alors, est-ce que vous me permettez d'aller un peu en amont ?
32:05 Non, pas moi.
32:06 Faites un effort.
32:07 Un tout petit peu.
32:08 Déjà, il y a une césure qui se fait avec Philippe VI de Valois.
32:14 Philippe VI de Valois, qui en 1328 est le roi trouvé.
32:18 C'est-à-dire que dans la continuité de la lignée, il manquait un siège, si je puis dire.
32:22 Alors, les pères ont élu ce personnage qui n'était pas dans l'héritage direct.
32:30 Et là, ça donne une idée à Édouard III, le roi d'Angleterre.
32:33 Il dit "mais c'est moi qui devrais être sur le trône,
32:35 pourquoi ça serait ce roi trouvé dans ma famille ?
32:39 On appartient bien aux Français."
32:41 Et hop, il entre en guerre.
32:43 C'est le début de ce qui sera la guerre de cent ans,
32:46 qui dure d'ailleurs plutôt 120 ans que 100 ans.
32:49 Alors, remarquons que dans les échanges qui seront les nôtres,
32:53 où malheureusement on prendra souvent la pâtée,
32:55 les Écossais sont à nos côtés.
32:57 Les Écossais sont là à risquer leur vie.
33:02 Et parfois, d'ailleurs, on les martyrise,
33:04 parce qu'on estime que la position qui est à leur n'est pas assez vaillante
33:08 et on n'hésite pas à tirer sur eux.
33:10 Toujours est-il que ces Écossais, après leur avoir rendu hommage,
33:14 il y a en succession de Philippe VI de Valois, son fils Jean le Bon.
33:20 Et lui, il est fait prisonnier.
33:22 Et alors, Édouard III dit "mais maintenant que vous êtes là chez nous",
33:26 c'est vrai qu'il est bien traité.
33:27 "Ah, Jean le Bon, je vais vous dire, la réception d'hier,
33:30 ça c'est le jour de cantine."
33:31 "Non, non, là-bas, en plus il a sa petite maîtresse,
33:34 mademoiselle de Salisbury, il ne veut pas revenir."
33:38 Mais on lui dit "mais dites donc, maintenant, il faut abdiquer le trône,
33:43 il est pour nous."
33:44 Ah là, il se rebelle un peu.
33:45 Non, il n'est pas d'accord pour céder le trône.
33:47 Oublions Jean le Bon et voyons le successeur d'Édouard III
33:52 qui sera Henri V.
33:54 Là, nous avons sur le trône en France, j'espère que vous suivez,
33:58 Charles VI, Charles VI le folle.
34:01 Ah, il est devenu, oui, tellement secoué.
34:04 Il est sur sa position avec des moments de vacillement
34:10 beaucoup plus souvent que les moments de lucidité.
34:13 Il est là pour épouse Isabeau de Bavière.
34:16 Et que se passe-t-il ?
34:18 Eh bien, Isabeau de Bavière, après la bataille d'Azyncourt,
34:23 où là encore, l'équipe de rugby nous aurait été bien nécessaire,
34:27 on est véritablement massacrés.
34:30 Et Isabeau de Bavière dit en réalité "mon fils, c'est un bâtard".
34:36 Le roi Charles VI, il est fou.
34:39 Et les Anglais sont alliés aux Bourguignons.
34:41 Les Bourguignons, ils ont une part énorme.
34:43 Tout à l'heure, nous avions l'évocation de la Guyenne,
34:47 mais la Bourgogne, ce qui fait que le royaume, il est devenu tout rikiki.
34:52 Charles VII, lui, il veut se revendiquer en tant que dauphin,
34:56 futur roi de France.
34:59 Accélérons les choses.
35:01 En 1421, le traité est signé en 1420,
35:06 et le roi d'Angleterre va faire valoir ses droits,
35:09 c'est-à-dire que théoriquement, quand le roi de France meurt,
35:12 il devrait devenir le roi.
35:14 Il meurt deux mois avant ce roi,
35:17 et là, il a eu un petit bonhomme, c'est Henri VI.
35:21 Et Henri VI ne peut pas suivre l'évolution de la situation en France.
35:25 On est en 1422, on arrive à 1429,
35:28 où là, on rencontre Charlotte, enfin, Jeanne d'Arc.
35:31 Et Jeanne d'Arc, elle vient aider Charles VII.
35:36 Ce qui est extraordinaire, c'est pas spécialement les victoires qui sont les siennes,
35:40 c'est quand elle lui dit, pour être légitime,
35:43 il faut que vous soyez sacré à Reims,
35:45 sinon ça n'a aucune valeur, votre position,
35:47 vous pouvez cramer ce que vous voulez sans le sacre.
35:49 Et à Reims, vous n'existez pas, et le sacre a bien lieu.
35:54 Malheureusement, Charles VII n'écoutera pas ses autres conseils,
35:57 elle devient une dissidente,
35:59 et là, du côté des Anglais, le petit bonhomme, il a grandi,
36:03 il a maintenant 10 ans, très rapidement, on le sacre roi d'Angleterre,
36:07 et on dit, hop, il faut gagner la France pour affirmer notre pouvoir.
36:12 Et le voilà qui débarque avec 10 000 hommes à Rouen,
36:16 et on monte à Paris avec le duc de Bedford,
36:19 qui est son parrain, son tuteur,
36:22 et là, on organise une grande cérémonie à Notre-Dame.
36:26 Ils arrivent...
36:27 - Ah, voilà.
36:28 - Non mais si je ne dis pas tout ça, on ne comprend pas.
36:31 - Non mais je...
36:32 - Voilà.
36:33 - Je vais te parler pendant ma chronique quand même.
36:35 Non mais j'ai tout subi en plus.
36:37 - Ah bon, très bien.
36:38 - Pour une fois.
36:39 [Rires]
36:40 Non mais donc là, on arrive, effectivement,
36:42 on est avec un roi d'Angleterre qui vient se faire sacrer à Notre-Dame.
36:46 - Oui, parce qu'il n'est pas question que les Français applaudissent Charles VII,
36:50 et Charles VII, c'est vrai qu'il n'est pas très populaire.
36:52 Et Paris, quand Charles...
36:54 Quand le petit Henri se présente, Paris est en liesse.
36:59 Les bourguignons le soutiennent,
37:01 et le jour de la cérémonie, quand il sort,
37:04 c'est une ovation, mais immense,
37:07 c'est la liesse de toute la capitale.
37:10 Le petit roi est dorénavant celui qui doit régner.
37:14 Bon, il a d'autres affaires à tenir.
37:16 Il estime qu'il doit regagner l'Angleterre.
37:19 Il demande à ce que son parrain, le duc de Belfort, soit le régent.
37:25 Il fait un petit stationnement à Rouen.
37:27 Et que se passe-t-il à Rouen ?
37:29 Eh bien, dans les autres fêtes, Jeanne d'Arc a été arrêtée.
37:32 Et d'après la chronique, il semblerait qu'à deux ou trois reprises,
37:37 il ait été assisté au procès de Jeanne d'Arc.
37:41 Et puis, il repart avec ce trône qui restera officiellement anglais pour eux
37:48 jusqu'en 1802.
37:50 C'est pour dire l'importance de ce symbole.
37:54 Après, nous avons une entente qui se fait avec la reine Victoria
38:01 qui entre en sympathie, voire en amitié avec Napoléon III.
38:04 N'oublions pas qu'on est associés avec les Anglais pour la guerre de Climey,
38:09 la guerre de l'Opium également contre les Chinois.
38:12 On est associés aux Anglais.
38:14 Et après la défaite de 1870, comment éviter une hégémonie allemande
38:21 alors que Guillaume II voudrait bien que l'on puisse le rejoindre ?
38:25 Mais nous, on lui en veut parce que l'Alsace-Lorraine,
38:27 on voudrait la récupérer.
38:28 Et il y a la fameuse entente cordiale avec un renfort de la puissance anglaise
38:33 en Égypte et renfort de la puissance française sur la tutelle imposée
38:40 au Maroc.
38:41 Et on signe cette entente cordiale qui sera,
38:45 alors là c'est presque quelque chose d'incroyable,
38:48 mais le miracle qui nous permettra de lutter contre les Allemands
38:53 et la guerre de 14-18, de la remporter.
38:57 Après, n'oublions pas qu'il y avait Jean Monnet qui avait souhaité aussi
39:01 la fusion juste avant que le maréchal Pétain prenne la place du gouvernement.
39:07 Et de Gaulle était d'accord pour qu'il y ait une fusion entre l'Angleterre
39:11 et la France afin de s'opposer à cette Allemagne nazie.
39:15 Merci.
39:16 Un miroir anglo-saxon, Jean Monnet.
39:18 Oui, tout à fait.
39:19 Plus qu'européen, européen.
39:21 Vous allez l'enterrer au cimetière américain d'Arlington.
39:23 Silence.
39:27 Non, non, non, je suis à réfléchir parce que je me demandais
39:29 si vous aviez envie de réagir maintenant, peut-être encore,
39:31 sur la visite du roi.
39:32 On continue.
39:33 Jacques Attali, qu'est-ce que ça vous évoque ?
39:35 Si je vous dis par exemple, vous, Guillaume Bigot, Jacques Attali,
39:38 c'est pour introduire la chronique de Charles,
39:40 Jacques Attali et l'immigration.
39:43 On se souvient d'un grand moment de télévision
39:47 où Éric Zemmour avait mis en cause le serment du père Attali
39:51 en disant "il y a des gens ici qui sont là depuis mille ans,
39:54 ils ont envie d'être là encore mille ans".
39:56 Donc le fait que Jacques Attali tourne Kazakh, en quelque sorte,
39:59 c'est un signe intéressant.
40:00 Vous savez, c'est comme les grenouilles qui montent à l'échelle pour la météo.
40:03 Donc c'est un signe, ça veut dire que la classe dirigeante
40:05 est en train de changer de Kazakh.
40:07 Alors on va regarder si c'est vraiment ça,
40:09 puisque dans l'émission C'est ce soir sur France Télévision,
40:12 Jacques Attali a surpris beaucoup de monde
40:14 en affirmant que l'Europe ne voulait pas se protéger
40:18 et que l'idéologie européenne avait tout fait
40:21 pour détruire les frontières.
40:23 Charlotte Dernelas, cette réaction a surpris.
40:26 Elle est en effet surprenante de la part de Jacques Attali.
40:29 En même temps, on pourrait y voir,
40:31 il est bien renseigné sur cette construction,
40:33 puisqu'il a pris part très largement.
40:35 Donc on peut se dire, au moins, il parle d'or.
40:39 Finalement, il donne raison à beaucoup de gens
40:41 qui, depuis des années, se sont battus avec Jacques Attali lui-même
40:44 sur les plateaux pour essayer de faire remarquer cette réalité.
40:48 Alors on va reprendre son intervention exacte,
40:50 puisqu'on va voir qu'en effet, c'est un peu plus compliqué que ça.
40:53 Alors il dit sur ce plateau,
40:55 "Dans l'idéologie européenne depuis 1958,
40:58 on a tout fait pour détruire les frontières internes".
41:00 Très bien, formidable.
41:02 "Mais aussi externes.
41:04 On a commencé par les droits de douane extérieurs
41:06 et aujourd'hui, nous sommes une passoire.
41:08 L'Europe est une passoire aux investissements étrangers,
41:10 aux produits étrangers.
41:11 L'Europe ne veut pas se protéger."
41:13 Alors ça, en effet, beaucoup de gens l'ont constaté
41:17 au fil des années, c'est absolument certain.
41:19 Et aujourd'hui, Jacques Attali, sur son blog,
41:21 enfin sur son site internet,
41:23 écrit un billet et il insiste.
41:25 Et il insiste lourdement.
41:26 Il dit, je le cite, "La crise migratoire actuelle
41:29 et le drame de l'Ampédusa
41:30 devraient rappeler à tous ceux qui l'ont oublié
41:32 une des lacunes majeures volontaires du projet européen,
41:35 le refus obstiné des pères fondateurs
41:37 de définir des frontières
41:39 et de se donner les moyens de les faire respecter."
41:41 Et ensuite, dans son texte, il enchaîne surtout,
41:43 on dirait une chronique de Guillaume Bigot,
41:45 ou un... Non mais c'est vrai, là c'est plutôt un...
41:50 - Un bout de Mathieu aussi.
41:51 - C'est flatteur pour vous, je sais pas, j'en sais rien.
41:53 Mais non, on dirait un discours de Philippe Devilliers
41:56 à la veille de Maastricht, quoi.
41:57 Donc il nous dit, il nous parle de la dépendance aux Etats-Unis,
42:01 le refus de mettre en place un tarif extérieur commun,
42:04 la prédation extérieure sur le marché,
42:06 la règle absolue de la concurrence interne
42:08 qui détruit toute possibilité de résistance à l'extérieur des frontières.
42:12 Il parle du rachat de nos florons par les investisseurs américains.
42:16 Il parle des entreprises chinoises
42:18 qui concurrencent de manière déloyale, évidemment,
42:20 sans aucun droit de douane à l'intérieur de l'Union européenne.
42:24 Et il nous dit, si on continue comme ça,
42:26 notre industrie disparaîtra bientôt.
42:28 Oui, alors c'était mieux d'y penser il y a 30 ans qu'aujourd'hui
42:30 parce qu'elle a déjà en grande partie disparu.
42:32 Ensuite, il aborde la question de l'élargissement,
42:34 là encore pour la critiquer.
42:36 Il nous dit, on n'a pas fixé de frontières trop explicites à l'extérieur
42:39 puisqu'on pensait déjà à l'élargissement de l'Union européenne.
42:42 Il passe même par l'OTAN en nous expliquant
42:45 qu'il juge que c'est un contrôle total sur la défense du continent
42:49 qui interdit donc au continent de se défendre lui-même.
42:52 Et enfin, il arrive sur le terrain migratoire
42:55 en parlant d'une, je le cite,
42:57 "minuscule agence européenne de garde aux frontières"
42:59 qui a été créée en 2004.
43:01 C'est Frontex et on en parle souvent.
43:03 Alors, notons quand même que sur ce point, dans son billet,
43:05 il réussit à mettre un taquet à Frontex
43:07 en expliquant que c'est une toute petite agence
43:09 qui garde les frontières européennes
43:11 mais qui réussit à contrevenir aux droits humains.
43:13 Critique qui a été faite par la Commission européenne à Frontex,
43:15 souvenez-vous, qui avait provoqué
43:17 notamment sur ce sujet comme sur d'autres,
43:19 la démission du patron de Frontex.
43:21 Et au-delà de l'Europe,
43:23 et c'est ça qui a surpris dans cette déclaration de Jacques Attali,
43:26 il semble finalement critiquer une mondialisation
43:29 qu'il a plébiscitée toute sa vie
43:31 et à toutes les étapes de cette mondialisation.
43:34 Pourquoi ? Parce qu'il passait par l'Union européenne
43:37 qui était une étape à la grande mondialisation
43:39 dont tout le monde rêvait.
43:41 C'était ça l'histoire et c'est peut-être que là
43:43 que c'est beaucoup plus compliqué que ce qu'on pense
43:45 dans cette déclaration de Jacques Attali.
43:47 Non mais c'est passionnant, il faut qu'on aille encore plus loin.
43:49 Pourquoi est-ce que cette déclaration,
43:51 ces déclarations sont particulièrement étonnantes
43:53 dans sa bouche, la bouche de Jacques Attali ?
43:55 C'est étonnant parce que j'ai été piochée,
43:57 j'aurais pu tenir 8h30 sur des discours contradictoires
44:00 de Jacques Attali ces 30 dernières années.
44:02 J'ai pris quelques petites citations quand même.
44:05 Déjà en 2015, il organisait, Jacques Attali,
44:07 le 4e forum sur l'économie positive
44:10 et il avait fondé son intervention
44:14 à ce forum-là contre le retour
44:16 de la glorification des frontières.
44:18 Déjà étonnant puisque c'est quand même exactement
44:20 ce qu'il fait apparemment ces derniers jours.
44:23 Ensuite sur l'économie, une citation de 1996.
44:26 Donc on est 4 ans après Maastricht
44:28 et il nous dit "Lorsque le traité de Maastricht sera appliqué,
44:30 il est évident qu'il y aura une très forte croissance
44:33 qui en découlera car nous aurons un grand espace économique
44:36 avec une monnaie unique".
44:38 Donc il dit là en 1996 l'exact contraire
44:40 pour vendre Maastricht de ce qu'il dit aujourd'hui.
44:42 C'était pensé depuis le début.
44:44 Donc on se dit soit il nous prend un peu pour des imbéciles,
44:47 soit il a vraiment changé d'avis
44:49 et c'est carrément une confession.
44:51 Ensuite sur l'élargissement, vous savez,
44:53 il critique l'élargissement.
44:55 Il disait à l'époque "C'est un agenda européen pour ensuite"
44:57 donc c'est au même moment,
44:59 "C'est un agenda européen pour ensuite élargir l'Europe
45:01 à l'Europe de l'Est et en particulier la Russie".
45:03 A cette époque-là, il trouvait ça formidable.
45:06 Sur les frontières, alors là on est au moment de Maastricht.
45:08 En 1992, il parle dans Le Monde.
45:10 Il donne une interview intitulée
45:14 "Notre prochaine utopie doit être celle d'une démocratie sans frontières".
45:19 Le même Jacques Attali.
45:20 On est en 1992, précisément au moment où il s'agit de décider
45:23 ce que va devenir l'Europe telle qu'elle est devenue aujourd'hui.
45:26 Et il écrit dans ce texte-là,
45:29 il s'agit de nier la frontière avec ce qu'elle a d'exclusif.
45:32 Donc il explique que le problème de la frontière,
45:34 c'est quand elle l'exclut.
45:35 Alors moi j'aimerais bien poser la question à Jacques Attali.
45:37 Au Jacques Attali de 1992, à quoi sert une frontière
45:40 si ce n'est à définir et donc à exclure par définition
45:42 ce qui n'est pas à l'intérieur de la frontière
45:44 et ce qui est à l'extérieur.
45:46 Et sur l'immigration en 2019, alors là c'est plus récent,
45:49 il nous dit, ouvrez les guillemets encore,
45:51 "99% des migrants non-européens", écrit-il,
45:54 "s'intègrent parfaitement dans la nation".
45:57 Donc à l'époque, on est en 2019,
45:58 la question était déjà assez ouverte quand même là-dessus.
46:00 99%, je ne sais pas d'où venait ce chiffre,
46:02 parce que nous on check toujours nos chiffres toute la journée.
46:04 J'aimerais bien que Libération aille checker le 99%
46:07 des migrants non-européens qui s'intègrent parfaitement dans la nation.
46:10 Mais voyez que j'aurais pu vraiment en ajouter d'autres,
46:13 mais là on se dit, soit il y a une schizophrénie intellectuelle
46:17 sur l'Union européenne, soit on n'a pas bien compris
46:20 ce qui s'était passé.
46:21 Le 1% c'est Kevin et Matteo, c'est ça ?
46:23 C'est ça.
46:24 Mais c'est très intéressant de mettre tout cela en exergue,
46:27 Charles Dornelas.
46:29 Alors justement, que comprendre ?
46:31 Parce que c'est complètement l'opposé justement.
46:33 Pourquoi ces déclarations ? Comment analyser ?
46:35 Ça a l'air d'être absolument opposé.
46:37 Et ce qu'on comprend quand on lit Jacques Attali jusqu'au bout,
46:40 c'est que ce qui l'inquiète vraiment ces derniers jours,
46:43 c'est la disparition de sa chimère européenne,
46:45 c'est la disparition de la construction européenne
46:47 telle qu'il l'a voulu, telle qu'il a participé d'ailleurs depuis le début,
46:51 et certainement pas les conséquences sur les peuples et les nations,
46:54 qu'il a l'air de critiquer en réalité.
46:57 Mais comprenez que dans la première partie,
46:59 on pense frontières, on pense la question de l'immigration,
47:02 on pense la question du protectionnisme économique,
47:05 lui ne le pense qu'à l'échelle européenne,
47:07 parce que c'est sa marge d'intégration.
47:09 Il ne pense qu'à l'échelle européenne,
47:11 jamais à l'échelle de la nation.
47:13 C'est ça qui a l'air contradictoire.
47:15 Mais Jacques Attali reste finalement un peu lui-même.
47:17 Il conclut d'ailleurs, et là c'est dans son petit billet,
47:20 sur sa vraie crainte.
47:21 Alors ouvrez les guillemets encore.
47:22 Si on continue comme ça, les partis d'extrême droite
47:25 auront beau jeu d'expliquer qu'il faut rendre le contrôle
47:27 des frontières internes et externes de l'Union
47:31 aux forces de police de chaque pays.
47:33 Et cela en sera fini du projet européen.
47:35 Donc là, Jacques Attali, il fait une pause en gros.
47:38 Il a toujours rêvé l'Union européenne
47:40 comme une marche vers une mondialisation beaucoup plus large.
47:42 Et il se dit, bon là, il y a un rejet,
47:44 ça ne fonctionne pas, ça se voit trop,
47:46 on va revenir à la marche européenne
47:48 pour sauver la marche européenne.
47:49 On verra le reste plus tard.
47:51 Mais évidemment qu'il refuse d'appliquer à la nation
47:54 ce qu'il pense pour l'Union européenne.
47:56 Il tacle par exemple l'Italie dans sa déclaration.
47:58 Il dit ce qui se passe en ce moment à Lampedusa
48:01 devrait pourtant montrer qu'un gouvernement d'extrême droite
48:04 ne peut rien contre l'arrivée de migrants illégaux
48:07 sans le soutien de ses partenaires européens.
48:09 Alors là, moi j'aimerais vraiment,
48:11 parce qu'il n'est pas le seul Jacques Attali à prendre cet exemple là,
48:13 j'aimerais vraiment poser la question
48:15 de qu'est-ce qui se passe au Danemark,
48:16 qu'est-ce qui se passe en Hongrie,
48:17 qu'est-ce qui se passe en Pologne.
48:19 A chaque fois, parce que certes,
48:21 le gouvernement italien n'arrive pas à contrer l'arrivée des migrants,
48:24 mais l'Union européenne non plus.
48:26 Avec ou sans partenaire européen,
48:28 apparemment ça ne marche pas.
48:30 Sauf à des échelles nationales.
48:32 Sauf à des échelles nationales, pourquoi ?
48:34 Parce qu'il y a une détermination politique
48:36 contre les instances de l'Union européenne
48:38 sur la question migratoire.
48:40 Mais Jacques Attali ne va pas jusque là.
48:42 Et pourquoi il ne va pas jusque là ?
48:44 Parce qu'il dit, et là il reste absolument lui-même,
48:46 l'Europe se retrouve alors privée
48:48 de tous les moyens de la souveraineté,
48:50 ni armée, ni industrie, ni protection
48:52 contre les immigrations illégales.
48:54 Vous voyez que la souveraineté,
48:56 il ne la pense qu'à l'échelle européenne.
48:58 Or, qu'est-ce qu'ils font d'une souveraineté, premièrement ?
49:00 Un peuple, évidemment.
49:02 Et c'est précisément cette question-là
49:04 qui oppose les peuples européens à la Commission européenne.
49:06 Donc la vérité, c'est que, en effet,
49:08 l'Europe refuse par idéologie,
49:10 on le sait désormais,
49:12 c'est extrêmement clair dans la déclaration
49:14 de Jacques Attali,
49:16 depuis le début, de protéger ses frontières.
49:18 C'est la raison pour laquelle les Européens
49:20 la critiquent très largement.
49:22 Évidemment, la question migratoire est très forte
49:24 dans la critique de l'Union européenne.
49:26 Mais c'est à elle, à l'Union européenne,
49:28 que la plupart des États ont précisément
49:30 légué la souveraineté que lui veut sauver
49:32 à l'échelle européenne.
49:34 Il est en contradiction avec les gens
49:36 qu'il a l'air de représenter dans cette déclaration.
49:38 Et Jacques Attali le sait mieux que personne,
49:40 cette question de la souveraineté,
49:42 parce qu'il avait fait une autre déclaration
49:44 qui avait pu étonner, dans un autre sens,
49:46 mais en était à l'Université populaire
49:48 participative de Ségolène Royal,
49:50 les rédacteurs se sont bien engagés
49:52 à faire en sorte que sortir ne soit pas possible.
49:54 Il part de l'Union européenne.
49:56 On a soigneusement oublié d'écrire
49:58 l'article qui permet de sortir.
50:00 Ce n'est peut-être pas démocratique,
50:02 mais c'était une grande garantie pour rendre les choses
50:04 plus difficiles, pour nous forcer
50:06 à avancer.
50:08 Jacques Attali dit exactement ce que disaient
50:10 les opposants à Maastricht
50:12 il y a 30 ans sur la gestion
50:14 de l'Union européenne,
50:16 mais il le fait par obsession de l'intégration européenne,
50:18 il le fait pour sauver précisément
50:20 l'Union européenne telle qu'elle est,
50:22 et non pas pour dénoncer
50:24 les conséquences sur les peuples
50:26 et sur les nations européennes.
50:28 - Qui veut réagir à l'analyse
50:30 de Chardonnay à ce propos de Jacques Attali?
50:32 - Je suis absolument d'accord.
50:34 Jacques Attali veut sauver son machin,
50:36 le machin européen. Par ailleurs,
50:38 je pense que la dernière phrase est importante,
50:40 c'est un esprit assez peu démocratique.
50:42 À propos du Brexit,
50:44 il avait pris la peine de dire
50:46 que pour permettre au peuple
50:48 de prendre des décisions
50:50 qui vont contre la marche de l'histoire
50:52 et le sens de l'histoire,
50:54 dont il est, je devine, l'interprète,
50:56 le seul interprète légitime,
50:58 il faudrait faire trois référendums
51:00 en un an avec des marges de plus de 60 %
51:02 pour être capable de valider une décision
51:04 qui irait contre le sens de l'histoire
51:06 interprétée par le théologien Attali.
51:08 - Il a la parole magistère.
51:10 C'est le meilleur élève, polytechnique,
51:12 il a une sorte d'aura invraisemblable.
51:14 C'est-à-dire que quelle que soit la position,
51:16 M. Attali n'a jamais été élu de quiconque.
51:20 M. Attali est une sorte de trublion.
51:23 - Il a le droit d'avoir ses idées aussi.
51:25 - Je suis d'accord.
51:27 C'est la manière dont on écoute M. Attali,
51:31 qui chuchoterait dans l'oreille du président Mitterrand.
51:36 - Oui, Jacques Attali, Wouhâlin-Ming,
51:38 ce sont des maîtres étalons, à mon avis,
51:40 des idées fausses.
51:42 - Mais il va se mettre à dire des choses vraies,
51:44 c'est inquiétant.
51:46 - Merci beaucoup, Charlotte, pour votre regard.
51:48 Merci à tous.
51:50 Antonio Guterres, son discours devant
51:52 l'Assemblée générale des Nations unies
51:54 s'en est pris cette semaine.
51:56 C'était mardi.
51:58 À la France, en la comparant implicitement à...
52:00 à l'Iran.
52:02 Non, mais c'est sérieux?
52:04 - En fait, c'est un discours assez banal
52:06 et assez embêtant.
52:08 C'est-à-dire que Guterres...
52:10 Je pense qu'il faut commencer
52:12 avec une marque de rupture de respect.
52:14 Nous devons cesser de considérer
52:16 que tout ce qui vient de l'ONU
52:18 est digne d'intérêt ou de respect.
52:20 Ce machin, pour reprendre la formule générale de Gaulle,
52:22 cette fois, l'ONU,
52:24 c'est quand même un immense système bureaucratique,
52:26 producteur de normes,
52:28 producteur d'idéologies,
52:30 qui s'entretient, qui fonctionne
52:32 en vampirisant les peuples qui l'alimentent,
52:34 qui le financent et tout ça,
52:36 et qui prétend se présenter comme une forme de logiciel.
52:38 C'est la gouvernance mondiale auxquelles on devrait se soumettre,
52:40 alors que c'est généralement le lieu, par excellence,
52:42 des politiciens recyclés et des bureaucrates entêtés.
52:44 Une fois que c'est dit...
52:46 (rires)
52:48 Le discours de Guterres, c'est assez simple.
52:50 Il nous dit que dans certains pays, comme l'Iran,
52:52 les femmes sont punies
52:54 pour ne pas être suffisamment vêtues.
52:56 Globalement, c'est la police du vêtement dans ce pays.
52:58 Puis on pense, évidemment, à ce qui s'est passé
53:00 il y a un an, la révolte des femmes iraniennes.
53:02 Dans d'autres pays, la France,
53:04 mais je précise ce qui nous a fait le coup.
53:06 L'ONU a fait le coup aussi pour le Québec.
53:08 Quand vous avez de la laïcité,
53:10 et bien là, et la question de la baïa en ce moment,
53:12 et bien là, c'est parce qu'on les punit
53:14 parce qu'elles sont trop vêtues. Le voile.
53:16 Donc dans le logiciel onusien porté par Guterres,
53:18 il y a une forme de logique d'homogénéité de la planète.
53:20 Il y aurait partout la même logique
53:22 qui devrait être la même.
53:24 On ne tient pas compte de la diversité des contextes,
53:26 on ne tient pas compte de la diversité des pays,
53:28 on ne tient pas compte de la diversité des civilisations,
53:30 on ne tient pas compte de la diversité des cultures.
53:32 Ce qui existe, c'est une logique
53:34 qui se présente sous le signe de l'hyper-individualisme,
53:36 et ce serait le droit d'une femme
53:38 de se voiler ou de ne pas se voiler,
53:40 ce serait le droit d'une femme
53:42 de s'ennicaber ou de ne pas s'ennicaber,
53:44 et dans son esprit,
53:46 la différence française est fondamentalement
53:48 illégitime, parce qu'on comprend
53:50 si on décide de rabattre la France sur l'Iran,
53:52 c'est pour faire le procès de la France,
53:54 c'est pour dire regardez finalement ce que vous êtes.
53:56 Vous êtes à votre manière des ayatollahs,
53:58 mais des ayatollahs d'une autre religion,
54:00 la religion laïque.
54:02 Et ce que nous dit Guterres à partir de ça,
54:04 c'est reprendre le discours des islamistes,
54:06 parce que les islamistes, lorsqu'ils s'imposent en Occident,
54:08 ils ne nous disent pas, il faut que
54:10 chaque femme se voile, bien sûr que non,
54:12 ils ont le sens des étapes, le sens des étapes
54:14 démographiques, soit dit en passant.
54:16 Donc ils nous disent, pour l'instant, ce que l'on souhaite,
54:18 c'est que vous reconnaissiez notre droit individuel
54:20 à nous voiler en toutes circonstances
54:22 au nom du respect de notre
54:24 identité profonde. Que fait Guterres là-dessus?
54:26 Il reprend ce discours
54:28 en disant, c'est au nom du
54:30 droit des minorités et du droit des
54:32 individus qu'il faut légitimer des revendications
54:34 communautaires fortes,
54:36 et dans les circonstances, ce qu'il dit, c'est que la France
54:38 est fondamentalement illégitime. Et ça nous
54:40 rappelle à quel point les élites mondialistes,
54:42 j'abuse pas du terme mondialiste, parce que
54:44 quelques fois, il peut être un peu facile,
54:46 mais dans les circonstances, il y a des élites mondialistes
54:48 qui sont porteuses d'un discours multiculturaliste,
54:50 qui veulent imposer partout le même modèle,
54:52 c'est souvent un discours, soit dit en passant, qui est repris
54:54 aux États-Unis, ne l'oublions pas, quand les Américains
54:56 passent leur test un peu partout en Europe
54:58 du niveau de la liberté religieuse,
55:00 ils sermonnent chaque fois la France,
55:02 et encore une fois, ils jugent l'expérience
55:04 française à la lumière de l'expérience
55:06 américaine, qui est quand même globalement un pays
55:08 qui a l'origine d'une assemblée de sectes qui fuyaient l'Europe.
55:10 Et ils disent, mais on va penser
55:12 désormais l'expérience française
55:14 à la lumière de l'expérience américaine,
55:16 et trop souvent,
55:18 trop souvent, une partie de la France se laisse intimider
55:20 par ses autorités qui viennent de loin,
55:22 dans ce cas-là, l'ONU, sinon les Américains,
55:24 en ayant l'impression toujours d'être
55:26 au décalage sur la norme modernitaire
55:28 diversitaire, alors que peut-être la France
55:30 montre le chemin.
55:32 - J'ai beaucoup de questions, à la fois,
55:34 ils représentent quand même les Nations Unies,
55:36 est-ce qu'on peut comprendre, j'aime bien votre tête,
55:38 - C'est comme ceux qui se présentent.
55:40 - Est-ce qu'on peut comprendre qu'il est peut-être dans son rôle,
55:42 et en même temps,
55:44 certains se disent "de quoi je me mêle",
55:46 si vous permettez l'expression,
55:48 puisque ce n'est pas la première fois que l'ONU s'en prend
55:50 à la France. - Mettez-moi dans la catégorie
55:52 "de quoi je me mêle". - Ah d'accord, si vous
55:54 en prie. - Alors, parce qu'effectivement,
55:56 les Nations Unies, ça pourrait être théoriquement
55:58 un forum inter-étatique
56:00 permettant une coopération entre les peuples
56:02 pour régler certains problèmes
56:04 collectifs, qui est planétaire,
56:06 ou du moins, un forum pour éviter
56:08 l'escalade dans certains conflits,
56:10 on pense toujours, on a le même modèle,
56:12 c'est Cuba 62, quand les Russes
56:14 et les Américains se parlent, ça fait partie du théâtre
56:16 qui permet d'éviter la montée aux extrêmes.
56:18 Mais l'ONU, en fait, est une instance
56:20 interventionniste, bureaucratique,
56:22 qui produit des normes, qui produit,
56:24 qui embauche ensuite des agents
56:26 correcteurs, des commissaires politiques
56:28 qui vont dans les pays pour les cérémonier.
56:30 Et là, je vais noter trois interventions de l'ONU
56:32 ces 20 dernières années à propos de la France.
56:34 2023, c'est tout récent,
56:36 sept experts de l'ONU qui exprimaient leur inquiétude
56:38 devant l'usage de la force par rapport
56:40 aux manifestants en France, donc
56:42 au moment de Saint-Saëline, et la rhétorique
56:44 criminalisante à l'endroit des défenseurs des droits
56:46 humains et de l'environnement. Je présume
56:48 qu'on parle des soulèvements de la Terre.
56:50 Vous savez, ces gens qui considéraient légitimes
56:52 d'avoir des méthodes insurrectionnelles
56:54 pour lutter pour l'environnement
56:56 tel qu'ils l'entendent, l'ONU prend
56:58 parti pour les violents.
57:00 2022,
57:02 l'ONU dénonçait la
57:04 pauvrophobie de la France.
57:06 La France serait un pays pauvrophobe.
57:08 La France, qui est un pays avec
57:10 des systèmes sociaux si développés,
57:12 d'ailleurs, qui font l'envie de la Terre entière,
57:14 c'est le moins qu'on puisse dire, qui pour cela, d'ailleurs,
57:16 surfiscalise sa population, ça vaut la peine de le dire.
57:18 Eh bien, quoi qu'on en dit,
57:20 le matraquage fiscal, l'originalité,
57:22 ça nous dit pauvrophobie. Donc, c'est quoi exactement
57:24 cette idée? Fondamentalement, pour l'ONU,
57:26 de ce point de vue-là, si on n'est pas vaguement
57:28 socialisant, on n'est pas d'accord avec eux,
57:30 et 2004, Doudoudienne, je m'en souviens,
57:32 puisqu'à l'époque, il parlait beaucoup, lui.
57:34 Doudoudienne parle de la loi sur la laïcité
57:36 à l'école, en fait, sur les signes religieux ostentatoires,
57:38 et il voyait une manifestation potentielle
57:40 d'islamophobie, une manifestation
57:42 discriminatoire. L'ONU a toujours
57:44 un avis sur la France. Me semble-t-il
57:46 que la France, comme d'autres pays, serait en droit
57:48 de dire à l'ONU "mêle-toi de tes affaires".
57:50 - Ça, c'est fait.
57:52 Merci beaucoup à tous pour cette émission.
57:54 Dans un instant, Pascal Praud et ses invités.
57:56 Tout de suite, la Minute Info, avec Simon Guilain,
57:58 qui est là. Ça va, Simon? - Je suis là, ça va très bien.
58:00 - Alors, l'actu ce soir. - Allez, on y va.
58:02 La tournée parisienne du roi Charles III
58:04 se termine ce soir.
58:06 Le roi et la reine viennent de quitter le palais
58:08 de l'Elysée après un entretien avec Emmanuel
58:10 et Brigitte Macron. Et un petit peu plus tôt
58:12 dans la journée, eh bien, Charles III s'est exprimé
58:14 devant les parlementaires au Sénat, où il a plaidé
58:16 pour une nouvelle entente avec la France sur le climat.
58:18 Il prendra demain la direction de Bordeaux.
58:20 Le pape François attendu demain à Marseille,
58:22 le Saint-Père participera d'abord
58:24 à une prière mariale au sein de la basilique
58:26 Notre-Dame de la Garde.
58:28 Samedi, le pape déambulera sur l'avenue du Prado
58:30 avant la messe au Stade Vélodrome
58:32 devant près de 60 000 personnes.
58:34 Une visite historique et une sécurité maximale.
58:36 Et puis à Dunkerque,
58:38 la femme du professeur d'université
58:40 tué dans la nuit de samedi à dimanche
58:42 a reconnu le meurtre de son mari
58:44 au cours de sa garde à vue. Dans une première version,
58:46 cette conseillère municipale de la ville
58:48 avait évoqué un cambriolage qui avait mal tourné.
58:50 [Musique]
58:52 ♪ ♪ ♪