• l’année dernière
Les Vraies Voix avec Philippe Bilger, Elisabeth Lévy, Frank Tapiro et Jean-Felix Acquaviva, député autonomiste de Corse du parti “Femu a Corsica”.

Retrouvez Les Vraies Voix avec Cécile de Ménibus et Philippe David du lundi au vendredi de 17h à 20h sur #SudRadio.
---
Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry

———————————————————————

▶️ Suivez le direct : https://www.dailymotion.com/video/x75yzts
Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/

———————————————————————

Nous suivre sur les réseaux sociaux

▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr
———————————————————————

☀️ Et pour plus de vidéos des Vraies Voix : https://youtube.com/playlist?list=PLaXVMKmPLMDRB7z8JrbG9LyNtTmhxaU-a

##LE_GRAND_DEBAT_DES_VRAIES_VOIX-2023-09-29##

Category

🗞
News
Transcription
00:00 Les vraies voix Sud Radio, le grand débat du jour.
00:04 Ayons l'audace de bâtir une autonomie à la Corse.
00:09 Qu'est-ce qu'il y a dans l'autonomie ? On ne sait pas encore.
00:12 C'est une sorte de bricolage encore permanent.
00:14 Est-ce que la Corse est dans la République ? Est-ce qu'elle ne l'est pas ?
00:16 C'est une région qui vit quand même très largement des subventions du continent.
00:21 Il faut que l'on nous fasse confiance parce qu'on est à même de gérer au mieux nos territoires.
00:24 On connaît la population, on connaît les problématiques.
00:26 On déconstruit l'unité nationale.
00:28 Ce ne sera pas une autonomie contre l'État, ni une autonomie sans l'État,
00:33 mais une autonomie pour la Corse, pour construire ensemble l'avenir, sans désengagement de l'État.
00:39 Et donc Emmanuel Macron promet plus d'autonomie pour la Corse.
00:42 L'objectif, pouvoir demain adapter les normes des spécificités de l'île.
00:47 Les élus corse ont six mois pour s'entendre avec le gouvernement sur ce nouveau statut.
00:51 C'est la réponse de l'État aux victoires électorales des autonomistes en Corse.
00:55 Du coup, le président de la région Bretagne réclame aussi une autonomie, Philippe.
01:00 Oui, d'ailleurs un virage à 180 degrés pour le président qui, on le rappelle,
01:04 avait fait fouiller 70 élus nationalistes avant de les rencontrer à Bastia en février 2018.
01:09 Est-ce que vous pensez que la Corse, la Bretagne, puis pourquoi pas demain le Pays-Bas,
01:13 la Catalogne, l'Alsace, la Flandre, et après tout, pourquoi pas le reste de la France,
01:20 est-ce que vous pensez qu'il faut donner plus d'autonomie à la Corse, à la Bretagne, aux deux, ou à aucune des deux ?
01:26 Et le moins qu'on puisse dire, c'est que les Français n'ont pas tellement envie de donner de l'autonomie, Cécile.
01:30 Non, 55%, vous dites à aucun des deux.
01:32 Et notre invité pour en parler, Félix Aquaviva, député autonomiste de Corse du parti FEMU, à Corsica.
01:41 Ah, vous avez un bel accent.
01:42 J'ai essayé. Il se marre donc ça doit être nul.
01:46 Une question, Jean-Félix Aquaviva, l'accent de Cécile est plutôt d'Ajaccio ou de Bastia ?
01:51 De Paris.
01:53 Je ne vous prononce pas, mais je loue les efforts en tout cas.
01:57 Merci, merci. C'est pour essayer de vous garder le plus longtemps possible.
02:02 Philippe Bilger sur cette autonomie, ça fait longtemps qu'on en parle.
02:07 Oui, alors, encore une fois, avec prudence et modestie, deux, trois idées.
02:13 Et surtout que monsieur le député ne les voit pas comme une sorte d'hostilité de principe,
02:19 évidemment pas à l'égard de la Corse, que j'adore, et à l'égard de l'autonomie, qui peut être un bon système.
02:26 Ce qui me frappe tout de même, c'est le fait d'abord la contradiction avec ce que le président semblait vouloir en 2018,
02:35 mais c'est pas la première.
02:36 Deuxième élément, c'est le fait que lui-même fonctionne sur le mode optatif,
02:42 "Ah, ce ne sera pas contre l'État, ce sera avec l'État",
02:46 comme s'il avait conscience lui-même des risques d'une autonomie qu'il va donner.
02:51 Je ne parle pas de l'excellente question de Sud Radio, le risque de contagion qui est un vrai risque.
02:57 Mais troisième et dernier élément, je suis frappé de voir à quel point le président de la République,
03:03 de mon point de vue, lorsqu'il est confronté à des problématiques graves,
03:09 qui mériteraient des réflexions approfondies,
03:12 à un moment donné, selon la formule consacrée, dépassé par certains événements,
03:18 il prend le parti ou bien de les administrer, ou bien de lâcher la bande.
03:23 Et je vois un peu cela comme cela à propos de la Corse, et peut-être demain d'autres régions.
03:28 - Elisabeth Lévy. - Oui, alors le problème, pour prolonger la dernière réflexion de Philippe,
03:33 c'est qu'avec Emmanuel Macron, dans ce cas-là, on ne sait pas très bien si c'est du blabla qui ne va aboutir à rien,
03:39 ou de la haute trahison, j'exagère un tout petit peu,
03:43 et c'est-à-dire qu'il est prêt, en gros, à brader la Corse.
03:46 Je ne le crois pas, en réalité.
03:48 Moi, cette question d'autonomie me pose un vrai problème.
03:52 C'est-à-dire que, d'abord, ce n'est pas vraiment le moment, si vous voulez,
03:56 de commencer à donner à chacun, si vous voulez, à dire à chacun que ces petites bizarreries personnelles...
04:03 Evidemment, je conçois que la Corse, j'y viens à des singularités,
04:07 mais que ces petites bizarreries personnelles doivent l'emporter sur l'appartenance nationale,
04:12 je ne crois pas, je ne crois surtout pas que c'est le moment de lâcher du lest dans le domaine culturel,
04:16 parce que là, je pense qu'il est important, aujourd'hui, d'apprendre le français à tous les Français,
04:21 et mieux qu'on le fait plutôt que de jouer sur les langues, maintenant.
04:25 Ce que je ne comprends pas, si vous voulez, c'est que si nos lois ne prévoient pas,
04:30 si une loi ne prévoit pas dans sa rédaction une capacité d'adaptation,
04:35 évidemment à des circonstances et à des situations particulières,
04:40 c'est que je ne sais pas comment on fait nos lois, si vous voulez,
04:43 on ne peut pas avoir une loi qui s'appliquerait comme ça à un monde.
04:46 Donc, il me semble qu'on n'a pas besoin d'un nouveau statut pour faire cela,
04:51 mais j'entends ce que vous dites sur le plan économique et social, vous avez raison.
04:54 - Je parle en tant que Corse d'adoption, parce que ça fait quand même très longtemps que je suis attaché à...
05:00 Je viens de ce pays, même si c'est une région de France, j'ose le dire,
05:03 parce que quand on est en Corse, c'est vrai qu'on est en Corse,
05:05 on a du mal à se dire que c'est totalement la France.
05:07 J'ai toujours pensé ça depuis petit et j'y vais depuis toujours, premièrement.
05:10 Deuxièmement, attention, l'autonomie, ce n'est pas l'indépendance.
05:13 Les mots sont, encore une fois, très importants.
05:15 On n'a pas parlé d'indépendance de la Corse, mais d'autonomie de la Corse.
05:18 Et quand on connaît bien la Corse, si il y a bien un peuple qui est autonome,
05:22 et qui veut son autonomie, et qui a l'énergie de l'autonomie, c'est bien les Corses.
05:27 Et je pense que, si encore une fois c'était que quelques personnes de ci de là,
05:32 mais on a déjà une assemblée en Corse, est-ce qu'il y a d'autres assemblées en Bretagne, par exemple ?
05:37 Non. Au Pays Basque ? Non.
05:39 Donc on a déjà, depuis 2018, et puis ça remonte à loin,
05:42 mais depuis 2018, une assemblée de Corse, qui fonctionne très bien...
05:45 - Il y a des assemblées dans tous les départements français, je vous le rappelle.
05:48 - Je parle de cette assemblée de Corse qui a une particularité par rapport aux autres,
05:53 c'est qu'elle traite la Corse justement dans ses particularismes locaux,
05:57 qui sont importants pour leur culture, pour leur identité.
06:00 - Donc on dirait qu'on voit un modèle républicain.
06:02 - Mais non, pas du tout ! Au contraire, une grande république aujourd'hui, en 2023,
06:06 c'est au contraire l'addition de particularismes qui sont dans leur différence, et dans leur unité.
06:11 - C'est tout le contraire de la république, l'addition des particularismes.
06:14 - Mais non, mais pas du tout ! Il faut le penser différemment aujourd'hui, et plus en façon plus moderne.
06:17 - Jean-Félix Sackoiviva, vous avez vu que le sujet Corse déchaîne les passions dans toute la France.
06:22 Alors faites le juge de paix.
06:24 - Est-ce que c'est mieux que j'aille dans toute la Corse ?
06:25 - Oui, c'est vrai.
06:26 - Ah ça c'est clair. Voilà.
06:28 - Oui, je vois ça. Si je peux me permettre, dans ce débat, il y a beaucoup de choses qui sont dites,
06:34 certaines malgré d'autres moins, mais ça c'est normal, c'est la démocratie.
06:37 Vous savez, ce qui nous a posé problème en tant qu'élus corse, et ce qui nous pose problème,
06:41 mais pas qu'à vos élus corse, à tous les corses, quelle que soit leur opinion, j'insiste là-dessus,
06:45 quelle que soit leur opinion, c'est la négation du fait démocratique depuis 2015.
06:50 Les autonomistes et nationalistes de Corse ont remporté trois élections régionales territoriales
06:55 en faisant 35 % en 2015. Ils ont fait 54 % en 2017, pour faire 70 % en 2021.
07:03 Sur un projet d'autonomie très clair, avec un contenu très clair qui visait à changer la vie des corses
07:09 et à dire pourquoi il ne s'agit pas de caprices ou de bizarreries, pour reprendre un terme,
07:14 puisque ça renverrait à des caprices, mais pourquoi une règle adaptée décidée localement
07:18 serait plus efficace et plus agile sur des sujets qui créent des tensions énormes
07:22 et sur les sujets inangois de dépossession, par exemple.
07:25 Il y a un vrai sujet de spéculation financière et immobilière qui existe aussi ailleurs,
07:29 mais en Corse dans une intensité inégalée, qui fait que les jeunes corses,
07:34 attachés à leur terre, et d'autres moins jeunes, estiment qu'ils sont en train d'être mis dehors de chez eux.
07:39 Et ça, ce sont des sujets liés au droit au logement, au droit à la terre,
07:44 donc à des choses sociales très concrètes, quotidiennes, qui ne peuvent être résolues
07:48 qu'avec l'agilité des décisions de l'Assemblée délibérante, dans le respect de sa diversité.
07:52 C'est une idée très moderne et tellement républicaine au sens démocratique
07:58 que je ne vois pas le sujet culturel, politique ou philosophique poser,
08:03 si ce n'est considérer l'égalitarisme comme l'alpha et l'oméga de la République.
08:08 La République est une modernité, pardon, il faut vous répondre.
08:11 Je citerai, je me permettrai de terminer en disant que la République admet déjà,
08:15 dans sa constitution de République indivisible, des territoires qui ont un statut d'autonomie.
08:21 C'est le cas en Nouvelle-Calédonie, je ne parle pas des référendums indépendants,
08:24 je parle du statut qui gère la vie quotidienne aujourd'hui de la Nouvelle-Calédonie.
08:27 Ils ont la capacité à faire la loi au sein de la République française.
08:31 C'est le cas de Saint-Martin-de-Saint-Barthélemy, et c'est le cas de la police française juridiquement,
08:35 qui ont le pouvoir de dicter des règles et ne sont pas hors de hors du cadre républicain.
08:39 Donc quand il a fallu faire des accords politiques par le passé avec des hommes d'État,
08:43 notamment de Nouvelle-Calédonie, pour créer des décongestions,
08:46 pour sortir des logiques de conflit et pour trouver des vecteurs d'équilibre,
08:49 le juridique, le texte fondamental, tout en étant dans la République, a évolué le plus normalement du monde.
08:57 Donc je crois que qui a peur devient peureux.
09:00 On ne peut pas vivre toujours avec ses craintes et ses peurs,
09:02 et je trouve que la logique défensive de la crainte crée d'abord des raccourcis,
09:08 des schémas qui ne correspondent pas à la réalité juridique ou religion.
09:11 - Vous pouvez vous répondre quand même parce que là...
09:12 - Je crois, et je vais vous permettre de vous dire que moi je suis républicain dans les valeurs.
09:16 Je suis républicain dans les valeurs, mais il y a un préalable à la République.
09:18 Il y a un préalable à la République, c'est le respect de la démocratie.
09:20 - Alors Jean-Philippe, quel con il va ? Tout le monde répond, mais démonstrez ce que vous voulez.
09:23 - C'est compliqué. Pardon, mais la République, ce n'est pas simplement des règles.
09:28 Et excusez-moi, je vais le dire, je ne suis pas sûr que dans les territoires d'outre-mer,
09:34 l'esprit républicain, parce que les particularités sont tellement fortes, pardonnez-moi,
09:41 que là, l'assimilation, si vous voulez, n'est même pas tentée, et je peux très bien le comprendre.
09:46 Donc je ne crois pas que la Corse relève tout à fait de cette logique.
09:50 La République, c'est aussi un esprit, c'est aussi toute une littérature.
09:54 Ce n'est pas simplement des règles froides.
09:56 C'est l'idée, parce que vous, vous me dites "Ah oui, si les Corses décident, alors demain,
09:59 si les habitants de la Seine-Saint-Denis décident, ils ont le droit aussi."
10:03 C'est évidemment la question, et quelle est la base sur laquelle on a le droit de s'autodéterminer ?
10:10 Normalement, l'ensemble qui a le droit de s'autodéterminer, c'est le peuple français,
10:15 dont les Corses font partie.
10:17 L'idée qu'il y a un autre peuple, si vous voulez, sur le sol français, me semble problématique,
10:22 même si je reconnais que les territoires d'outre-mer sont à la limite.
10:26 Une réponse, c'est ensuite Philippe Bilger.
10:29 Jean-Philippe Sainte-Colombe, une réponse courte, et Philippe Bilger, oui.
10:32 Ecoutez, vous savez, ce n'est pas parce que de loi ou un texte constitutionnel
10:36 ne reconnaît pas un peuple qu'il n'existe pas.
10:38 Moi, ça fait 1000 ans que ma famille est en Corse, que l'on parle corse,
10:41 on a été administrativement génois, pisans, et ce peuple trouve à ses sources étrusques
10:46 qu'il a une langue, une culture, un attachement à la terre.
10:49 Donc tout cela ne peut pas être nié par n'importe quel texte de loi,
10:52 et à la limite, c'est au texte de loi d'évoluer à une réalité culturelle historique
10:55 plutôt que de l'inverse, sauf à vouloir dissoudre ces communautés
10:58 dans une assimilation égalitariste qui, à mon avis, n'est pas bonne,
11:02 même pour la République française elle-même, clairement.
11:04 D'ailleurs, si ce problème corse existe, c'est bien qu'il y ait eu des tensions
11:07 avec une réalité humaine qui a continué d'exister, malgré 1793,
11:12 je dis pas 1793, Philippe Bilger, et malgré la IIIe République.
11:18 Donc la question, elle est très simple, il y a un fait démocratique aujourd'hui insulaire très fort,
11:22 il y a des réalités qui ne sont pas permises par la loi nationale,
11:25 et ce que vous avez dit au début, Madame, est très vrai, je vous garantis
11:27 que la loi nationale ne permet pas d'adapter les spécificités
11:30 parce que la loi nationale est égalitariste.
11:32 Et ça vaut pour la corse, ça vaut, on l'a tenté mille fois.
11:36 - Jean-Philippe, Philippe Bilger veut réagir.
11:39 - Allez-y, Philippe. - Philippe Bilger, pour, parce qu'après, le 0826, 300, 300.
11:43 - Je vais très vite, Monsieur le député, je n'ai pas été totalement convaincu,
11:47 mais par votre argumentation, pour démontrer qu'en réalité,
11:51 les autres régions ne pourraient pas bénéficier d'un statut d'autonomie.
11:56 Mais c'est pas le sujet.
11:58 Une fois qu'on a rendu hommage à la Corse, et nous l'avons tout fait sincèrement,
12:04 j'ai toujours été frappé dans l'esprit corse par une volonté très contradictoire,
12:12 à la fois de s'estimer pleinement en France, et d'autre part de revendiquer
12:18 un tout petit peu une sorte d'autonomie, voire d'indépendance,
12:23 comme si on regrettait de devoir se dire en France.
12:27 Est-ce que vous ne craignez pas que l'autonomie soit un premier pas vers autre chose ?
12:32 - Très court, Jean-Philippe Sacco-Aviva, parce qu'on part au 0826, 300, 300.
12:36 - Très simplement, l'autonomie, ce n'est pas l'indépendance.
12:39 L'autonomie, c'est dans un cadre d'un État unitaire, ça existe en Sardaigne, en Sicile et ailleurs,
12:43 dans des cadres républicains, certes fédéraux, mais qui sont républicains.
12:46 Donc ce n'est pas l'indépendance, c'est la capacité à l'équité des règles.
12:49 Et clairement, aujourd'hui, ce qui est en jeu, c'est un point d'équilibre
12:52 qui permet de respecter les réalités sociales, économiques et culturelles,
12:55 où il n'y a pas de matière à régler les problèmes et aussi à reconnaître l'identité,
12:58 et l'appartenance à la République.
13:00 Je suis totalement pour les valeurs républicaines.
13:03 Les fondations du constitution corps de 1755 étaient républicaines,
13:07 avec le droit de vote aux femmes, avec la séparation des pouvoirs.
13:10 Donc tout cela ne nous est pas étrangers, bien au contraire.
13:13 Et je ferai un clin d'œil pour les 80 ans de la libération.
13:15 La résistance corse en 1943 ne l'a pas attendue pour se libérer.
13:20 Et même le général de Gaulle n'était même pas d'accord.
13:22 Elle a pris l'initiative de part elle-même pour maîtriser le destin de sa libération.
13:26 C'est ça la vérité historique.
13:28 Et après, évidemment, les forces de l'allié sont venues.
13:30 L'île des Justes, c'est le seul endroit où...
13:32 Il y a beaucoup de Justes encore.
13:34 C'est le seul endroit où tu es considéré comme l'île des Justes, on l'appelle comme ça.
13:36 - Allez, 0826, 303 ans.
13:38 Daniel, vous vouliez réagir.
13:40 - Daniel Dumont-Billon, donc de Bretagne.
13:42 - En Bretagne, effectivement, il y a beaucoup d'élus de différents courants
13:45 qui sont également pour cette autonomie.
13:47 Mais en fait, il y a aussi l'argument suivant
13:50 de voir comme un levier aussi pour plus d'efficacité dans l'action publique, voyez,
13:55 concernant les projets éducatifs, et puis aussi le logement,
13:58 qui est un grand, grand problème en Bretagne, notamment sur la côte.
14:03 - Absolument, Daniel.
14:05 On parle du logement, forcément.
14:08 Jean-Félix Aquaviva, du logement, et surtout de l'immobilier en général, en Corse.
14:14 - Oui, parce que vous avez une croissance du prix de mobilier sur 10 ans qui est de 137%,
14:19 deux fois plus rapide que la moyenne de la croissance des prix de mobilier en tant que mobilier.
14:23 Deux fois plus rapide.
14:24 Vous avez un revenu médian insulaire qui est inférieur de 15% au revenu médian moyen.
14:30 Vous avez un Corse sur 5 sur le pauvreté.
14:32 Donc, évidemment, la confrontation sur un territoire où la rareté foncière est par nature la règle géographique,
14:38 île-montagne, avec une réalité sociale, vous avez des maisons qui se vendent de 5, 7, 10 millions d'euros,
14:43 avec des gens qui ont du mal à boucler les fins de mois, crée un sentiment de procession.
14:47 - Mais est-ce qu'il n'y a pas un problème aussi, pardon ?
14:49 - La règle générale ne permet pas d'affirmer cette spécificité d'intensité de situation.
14:56 - Est-ce qu'il n'y a pas un problème aussi de statut lié à ce qu'on appelait l'indivisibilité ?
15:04 Est-ce que ça n'a pas aussi perturbé un tout petit peu, disons bloqué un tout petit peu le marché immobilier en Corse ?
15:11 - Non, pas du tout, parce que le taux de croissance des logements nouveaux en Corse est le plus fort de France,
15:17 même malgré l'indivision.
15:19 C'est-à-dire que ça construit un bloc, excusez-moi l'expression.
15:21 Le problème, c'est qu'il n'y a pas de crise de l'immobilier en Corse.
15:24 Encore aujourd'hui, contrairement à ailleurs.
15:26 C'est ce qu'on y construit.
15:28 Or, on y construit des logements secondaires et non pas des logements intermédiaires et non pas des logements sociaux.
15:32 Donc il y a un problème d'adaptation de la règle,
15:34 et l'élection d'une règle fiscale, urbaine, de préemption qui permet de réguler ces phénomènes.
15:39 Et ça, c'est une réalité objective qui touche tous les Corses.
15:41 - Jean-Félix, à quoi il va six mois pour mettre en place cette autonomie ?
15:45 C'est suffisant ? Ça me paraît très court.
15:47 - Vous savez, d'abord, l'Assemblée de Corse a beaucoup travaillé,
15:50 elle fait déjà des propositions concrètes.
15:52 Ce à quoi il faut se référer, dans les six mois, c'est l'article dans la Constitution.
15:58 C'est-à-dire, à dizaines de lignes, qui ouvrirait le champ,
16:01 ou pas, selon la réforme constitutionnelle, à ce que l'on construise dans la loi organique qui suit,
16:05 parce que c'est ça le système, un statut.
16:07 Et évidemment, qu'il y a des points d'équilibre à trouver.
16:09 Nous ne sommes pas là pour dire c'est tout ou rien.
16:11 Nous sommes là pour dire qu'il y a des choses essentielles,
16:13 pour la reconnaissance des insulaires dans leur identité et dans leur langue,
16:17 mais aussi pour la vie économique et sociale.
16:19 Il y a des choses qui le font moins.
16:21 Nous sommes là pour construire ensemble cette logique.
16:23 Nous ne sommes pas là pour créer les conditions d'une rupture,
16:26 mais tout simplement de sortir de l'ornière,
16:28 et faire en sorte que, à l'incompréhension, succède enfin une nouvelle ère.
16:32 Merci beaucoup Jean-Félix Lacroix-Vivère d'avoir été avec nous, député autonomiste de Corse,
16:36 du parti Femua Corsica.
16:38 Femua Corsica.
16:40 C'est fou.
16:42 C'est bien amélioré quand même.
16:44 Merci.

Recommandations