Punchline Week-End (Émission du 30/09/2023)

  • l’année dernière
Les invités d'Olivier de Keranflec'h débattent de l'actualité dans #PunchlineWE du vendredi au dimanche

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Transcription
00:00:00 Bonjour à tous, très heureux de vous retrouver dans Punchline Weekend.
00:00:03 Nous sommes ensemble jusqu'à 19h pour vous informer, pour décrypter l'actualité,
00:00:08 pour débattre également avec nos invités.
00:00:10 Je vous les présente dans un instant, mais avant, au sommaire de cette émission,
00:00:14 le choc toujours présent à Marseille après ce nouveau règlement de comptes.
00:00:18 Deux personnes mortes après une fusillade jeudi dans un quartier jusque-là épargné.
00:00:23 Les images de ce probable nouveau règlement de comptes lié au trafic de drogue à Marseille sont glaçantes.
00:00:28 Avec des habitants dans la peur, mais aussi résignés.
00:00:31 Alors pour quelles raisons peut-on renverser la table face au narcotrafic ?
00:00:35 Et si l'État était trop faible ? S'il n'osait pas employer les grands moyens ?
00:00:39 On en débat dans cette émission.
00:00:41 Pour mieux protéger les soignants à l'hôpital comme en ville,
00:00:45 le gouvernement vient de présenter un plan de 42 mesures.
00:00:48 Parmi elles, le renforcement des sanctions pénales, des dispositifs d'alerte,
00:00:51 une campagne d'affichage ou encore la formation des professionnels.
00:00:55 Alors, ces annonces sont-elles à la hauteur ? Sont-elles bien ciblées ?
00:00:58 Toujours est-il qu'il y a ce constat incompréhensible en France
00:01:01 que des individus agressent aujourd'hui des soignants.
00:01:04 Comment en sommes-nous arrivé là ? On en parle dans Punchline Weekend.
00:01:08 Et puis, cette terrible exode des Arméniens dans le Haut-Karabakh.
00:01:12 Alors que 80% de la population a quitté ces terres qu'elle occupait depuis plus de 2000 ans,
00:01:17 la communauté internationale apparaît bien silencieuse.
00:01:20 Si une mission humanitaire de l'ONU est attendue sur place,
00:01:23 la France, l'Europe oublie-t-elle le peuple arménien ?
00:01:27 Des voix s'élèvent pour le dénoncer justement. On y reviendra avec nos invités.
00:01:31 Et puis, l'Europe appelle à une réponse unie pour faire face aux flux de migrants clandestins
00:01:35 après un sommet à Malte. Mais des désaccords se font sentir entre l'Allemagne et l'Italie notamment.
00:01:40 Au cœur des débats, le rôle des ONG qui secourent en mer les réfugiés.
00:01:44 Quelles sont leurs responsabilités dans les flux incontrôlables ?
00:01:47 Faut-il que ces organisations qui secourent des migrants méditerranéens
00:01:51 les débarquent dans les pays dont leurs bateaux battent pavillons ?
00:01:55 C'est la volonté de Giorgia Meloni, l'avis de nos invités dans cette émission.
00:02:00 Et puis dans un instant, on fera un point complet sur les investigations,
00:02:03 une semaine tout juste après cette terrible disparition de Lina et l'angoisse qui perdure.
00:02:09 Et pour vous s'accompagner cet après-midi autour de ce plateau, Karim Zeribi.
00:02:13 Bonsoir Karim. - Bonsoir Olivier.
00:02:15 - L'ancien député européen, marseillais également. On aura besoin de votre regard dans un instant.
00:02:19 Jean-Michel Fauvergue, l'ancien chef du RAID, est également avec nous.
00:02:22 - Bonsoir Olivier. - Bonsoir Jean-Michel.
00:02:24 Amine Elbaïe, juriste en droit public. - Bonsoir Olivier.
00:02:26 - Et à vos côtés, Gabrielle Cluzel. Bonsoir Gabrielle.
00:02:29 On le rappelle, directrice de la rédaction de Boulevard Voltaire.
00:02:32 La parole à vous dans un instant.
00:02:34 Mais tout de suite, on fait un point sur les toutes dernières actualités.
00:02:37 C'est avec vous, félicité Kindeki. Bonsoir, félicité.
00:02:40 - Bonsoir Olivier, bonsoir à tous.
00:02:42 L'émotion est toujours vive aujourd'hui dans l'heure où près de 500 personnes
00:02:45 se sont réunies après ce terrible infanticide dans lequel Lisa,
00:02:49 une fillette de 3 ans, a perdu la vie.
00:02:51 Pour lui rendre hommage, des roses blanches ont été déposées
00:02:54 dans le jardin proche de la mairie de Conches-en-Houche,
00:02:56 où la fillette est décédée après des violences présumées
00:02:59 de la part de sa mère et de son beau-père.
00:03:01 Un réseau de trafic de drogue particulier a été démantelé à Nantes.
00:03:05 Les livraisons baptisées Air Koli s'opéraient par drone
00:03:08 dans différentes prisons de l'ouest de la France,
00:03:11 dont Nantes, Lorient, Le Havre et Poitiers.
00:03:13 Quatre hommes âgés de 21 à 26 ans ont été mis en examen.
00:03:16 Ils en courent jusqu'à 20 ans de prison.
00:03:19 Enfin, face à la reprise de l'épidémie de Covid-19,
00:03:22 le gouvernement a décidé d'avancer sa nouvelle campagne de vaccination,
00:03:25 comme dans d'autres pays européens.
00:03:27 Elle sera ciblée à partir de lundi sur les populations les plus à risque
00:03:30 avec de nouveaux vaccins.
00:03:32 Initialement, la vaccination anti-Covid,
00:03:34 centrée sur les plus vulnérables, devait s'effectuer en même temps
00:03:37 que celle contre la grippe à partir du 17 octobre.
00:03:40 - Merci beaucoup, félicité. On vous retrouve à 17h30
00:03:43 pour un nouveau point complet sur les dernières actualités.
00:03:46 A la une également, aujourd'hui, voilà maintenant tout juste
00:03:49 une semaine que Lina a disparue. L'émotion reste très vive dans le pays.
00:03:53 Chacun suit de très près les avancées des investigations,
00:03:56 opérations d'envergure, perquisitions.
00:03:58 Les gendarmes restent très mobilisés sur le terrain.
00:04:01 Une semaine après la disparition de l'adolescente de 15 ans,
00:04:04 le mystère reste entier. Aucune piste privilégiée par les enquêteurs.
00:04:08 Les derniers éléments sur place avec Solène Boulan et Olivier Gangoloff.
00:04:12 - On se trouve à environ 15 minutes à pied du domicile de la mère de Lina
00:04:16 sur la départementale 350. Ce que l'on peut vous dire,
00:04:20 c'est qu'un périmètre de sécurité a été installé ce matin.
00:04:24 Vous le voyez derrière moi, il a été levé aux alentours de 11h.
00:04:28 Ce périmètre avait été installé en début de matinée,
00:04:32 après l'arrivée des gendarmes vers 7h30,
00:04:35 à la suite d'un témoignage d'un promeneur
00:04:38 qui expliquait avoir trouvé un sac contenant des ossements.
00:04:42 Les gendarmes et l'identification criminelle ont procédé à des vérifications.
00:04:47 Il ne s'agit pas de restes humains.
00:04:50 Information donnée par la procureure de Saverne.
00:04:54 Des ossements ont été découverts.
00:04:56 Ils ont été identifiés formellement par un médecin légiste
00:05:00 de l'Institut médico-légal de Strasbourg, comme de nature animale.
00:05:04 Toutes les pistes restent encore sur la table,
00:05:08 même si l'étau se resserre autour d'une possible disparition
00:05:12 de l'INA à bord d'un véhicule.
00:05:14 Car depuis hier, une vaste opération de prélèvement ADN
00:05:18 sur des véhicules ciblés par l'enquête est en cours.
00:05:21 - L'émotion est très vive après cette disparition.
00:05:25 Ce que l'on constate, c'est un très fort engagement
00:05:28 des enquêteurs de la gendarmerie sur place.
00:05:31 Aucune piste pour le moment, mais les moyens sont déployés.
00:05:35 - Les militaires de la gendarmerie ont mis les moyens
00:05:38 à la fois humains, techniques, scientifiques.
00:05:41 Ils étudient toutes les pistes, la téléphonie,
00:05:44 toutes les pistes ADN qu'ils ont trouvées.
00:05:47 Ils s'orientent sur ce véhicule.
00:05:50 Ils étudient aussi les témoignages qu'ils auraient eus.
00:05:53 Mais sur une affaire de ce type, c'est très difficile
00:05:56 quand dans les premiers moments, la première semaine,
00:06:01 vous n'avez aucune info capable d'éclairer votre lanterne.
00:06:08 Vous êtes obligé de ratisser beaucoup plus large.
00:06:11 Ils ne lâchent pas l'affaire.
00:06:13 - On suit de très près pour vous les suites des investigations.
00:06:17 On espère un des monuments heureux,
00:06:20 même si cela fait une semaine que Lina a disparu.
00:06:23 Elle a une de l'actualité toujours.
00:06:26 La situation alarmante après ces vidéos qui font froid dans le dos à Marseille.
00:06:31 Cette vidéo qui révèle une violence endémique dans la cité phocéenne
00:06:35 après le meurtre à la Kalachnikov de deux individus
00:06:38 dans le quartier plutôt tranquille des Chutes-Lavis.
00:06:41 C'est dans le 4e arrondissement.
00:06:43 Les riverains expriment aujourd'hui leur peur et leur ras-le-bol.
00:06:46 Voyez ce reportage de Soumaïa Lalou, Stéphanie Routier et Adrien Spiteri.
00:06:50 Les impacts de balles de Kalachnikov et les traces de sang sont encore visibles.
00:06:57 Dans le quartier des Chutes-Lavis à Marseille,
00:07:00 les habitants sont sous le choc après une fusillade jeudi dans une rue commerçante.
00:07:04 - J'ai entendu deux gros coups.
00:07:06 Je pensais que c'était comme ce que faisaient les jeunes d'habitude,
00:07:09 les feux d'artifice.
00:07:11 - Je ne pensais pas que ça arriverait dans ce quartier.
00:07:14 C'est tranquille ici, il ne se passe jamais rien.
00:07:17 C'est un peu stressant.
00:07:19 - Face à l'inquiétude qui atteint ce quartier jusqu'ici épargné par les violences,
00:07:23 certains riverains expriment un sentiment de résignation.
00:07:27 - On n'aime pas tout ça, petit rond.
00:07:29 - C'est Marseille ?
00:07:31 - C'est Marseille.
00:07:33 - On ne vit pas dans la crainte, on n'y pense pas en permanence.
00:07:36 On est un peu habitués.
00:07:38 - Depuis le début de l'année dans la ville, en conséquence du trafic de stupéfiants,
00:07:42 plus de 40 personnes ont déjà perdu la vie, dont 3 sont des victimes collatérales.
00:07:47 - Maintenant avec le type d'armes qu'ils utilisent,
00:07:50 on se dit qu'une balle perdue, ça peut très vite arriver.
00:07:53 - Au fatalisme et à la peur se mélange aussi le ras-le-bol.
00:07:56 - Jamais ça n'a été comme ça.
00:07:58 Je n'aurais jamais cru que Marseille deviendrait comme ça.
00:08:01 Franchement, pourtant, moi je suis un Marseillais.
00:08:04 J'aime Marseille, je ne veux pas me sortir de Marseille.
00:08:07 Mais ça suffit.
00:08:09 - Les auteurs de cette attaque sont toujours en fuite.
00:08:11 Une enquête en flagrance a été ouverte pour assassinat
00:08:14 et tentative d'assassinat en bande organisée.
00:08:17 - Alors on entendait dans ce reportage cette Marseillaise nous dire
00:08:21 "C'est comme cela à Marseille", Karim Zeribi, un certain côté fataliste.
00:08:25 Au fond, je m'adresse justement aux Marseillais.
00:08:27 Ça a toujours été comme ça à Marseille ?
00:08:29 Non, on le voit bien, on le constate, ce n'était pas le cas avant.
00:08:31 - Ça n'a pas toujours été comme ça, bien évidemment.
00:08:34 Mais c'est vrai qu'il y a eu une montée impuissance de ce banditisme,
00:08:39 de cette criminalité relative aux gangs et aux stupéfiants
00:08:43 qui aujourd'hui atteignent son paroxysme.
00:08:46 On voit bien que les règlements de comptes peuvent avoir lieu
00:08:49 n'importe où, à n'importe quel moment dans la ville.
00:08:51 Il était 19h40, on est dans le 4e arrondissement,
00:08:53 on chute la vie, c'est une petite rue villageois en centre-ville.
00:08:56 Il n'y a pas de quartier difficile,
00:08:58 enfin, il ne s'y passe rien habituellement d'anormal.
00:09:01 C'est une rue commerçante.
00:09:03 Et là, on voit une voiture qui n'hésite pas à s'arrêter
00:09:05 en plein milieu de la voie publique.
00:09:07 Quelqu'un qui descend habillé de noir et masqué,
00:09:10 qui est heureuse, comme on dit,
00:09:12 que les gens qui l'ont en cible, en touchant encore une fois,
00:09:15 qu'une victime collatérale, dont le pronostic vital est engagé,
00:09:19 étant entendu que les deux autres qu'il a abattus
00:09:22 étaient connus des services de police.
00:09:25 Mais moi, ce qui me met en colère, c'est que cette situation,
00:09:30 il y a 10 ans, 15 ans, on aurait dû intervenir
00:09:34 avec beaucoup plus de fermeté et de force
00:09:36 pour pas qu'elle prenne cette ampleur-là.
00:09:38 Il y a 10-15 ans, dans les quartiers difficiles,
00:09:41 des quartiers Nord, moi j'habite les quartiers Nord,
00:09:43 ma famille habite les quartiers Nord,
00:09:45 vous aviez des dealers.
00:09:47 Mais ils se cachaient.
00:09:48 Mais ils dealaient, ils essayaient de faire en sorte qu'on ne les voit pas.
00:09:51 Et puis petit à petit, ils ont pris une entrée.
00:09:54 Et puis petit à petit, ils ont pris une rue du quartier.
00:09:56 Et puis petit à petit, ils ont pris un bout du quartier.
00:09:58 Et puis petit à petit, ils ont pris le quartier.
00:10:01 Et effectivement, tout ça s'est monté en puissance.
00:10:05 Si nous étions intervenus d'entrée, d'emblée,
00:10:08 comme il se doit, à la fois avec des forces de police suffisantes en effectif,
00:10:12 parce qu'encore une fois, quand on me dit "les zones de non-droit",
00:10:15 les policiers, ils rentrent partout si on leur demande de rentrer.
00:10:18 Il faut leur donner les moyens et les consignes.
00:10:20 Mais ils rentrent.
00:10:21 Et là, en l'occurrence, les consignes n'étaient pas données,
00:10:23 les effectifs, peut-être insuffisants.
00:10:25 - Alors justement, Reda Bellah, je porte parole,
00:10:27 IDF, Unité, SGP, Police nous a rejoints.
00:10:30 Reda Bellah, bonsoir.
00:10:31 Effectivement, on entendait Karim Zéribi dire à Marseille,
00:10:34 c'est qu'il y a quelques années, effectivement, les dealers étaient présents,
00:10:37 sauf qu'ils se cachaient.
00:10:38 Et petit à petit, ils ont gagné du terrain, ils ont pris du terrain.
00:10:41 C'est effectivement ce que vous, vous constatez depuis plusieurs années.
00:10:44 Sur le terrain, il y a eu un laisser-faire qui a permis à ces dealers,
00:10:49 finalement, de faire leur trafic aujourd'hui, aux yeux de tout le monde.
00:10:54 - Alors un laisser-faire, pas tout à fait.
00:10:57 Il faut savoir que déjà au niveau de, je vais prendre un exemple sur l'île de France,
00:11:01 sur les sûretés territoriales.
00:11:03 Quand c'est des grosses quantités stups, c'est les SDPJ ou les SRPJ qui sont saisis.
00:11:08 Et quand c'est des quantités quand même assez importantes,
00:11:12 le parquet saisit les sûretés territoriales au lieu de saisir un service judiciaire local.
00:11:17 Et donc, il y a une politique déjà depuis au moins 10 ans qui existe,
00:11:21 où même les services qui sont censés travailler que sur du flag et pas sur du stup,
00:11:26 je parle bien des services qui ne s'occupent pas du stup,
00:11:29 doivent faire des saisines deux fois par mois, obligatoires.
00:11:32 Pour justement, judiciairement parlant et en termes de procédure,
00:11:35 lutter contre le trafic de stupéfiants.
00:11:37 Ça, c'est le premier point.
00:11:39 Maintenant, là où je rejoins M. Zéréby, c'est que sur le terrain, c'est ça la problématique.
00:11:45 C'est-à-dire qu'avant, vous n'aviez pas cette omerta,
00:11:47 elle a toujours existé dans les quartiers,
00:11:49 mais vous aviez ce qu'on appelle la police de proximité,
00:11:52 où vous aviez énormément de présence policière sur la voie publique,
00:11:56 pédestrement même dans les quartiers.
00:11:59 Vous aviez, au lieu d'avoir, parce que quand vous vous déplacez pédestrement,
00:12:02 ce n'est pas trois effectifs comme dans une voiture,
00:12:05 c'est quatre, cinq, six, sept fonctionnaires.
00:12:07 - Mais ils peuvent encore aujourd'hui aller dans ces zones,
00:12:10 une patrouille à pied, elle est en sécurité aujourd'hui, notamment à Marseille ?
00:12:15 - Non, non, non, justement, j'allais venir.
00:12:17 Le problème, c'est qu'aujourd'hui, par manque de moyens,
00:12:20 on est utilisé pour d'autres tâches.
00:12:22 Je l'avais dit sur votre plateau, on est une police d'actualité maintenant.
00:12:26 C'est-à-dire qu'en fonction des priorités du moment,
00:12:29 par exemple le traitement des rodéos,
00:12:31 on va utiliser les briquettes territoriales de contact
00:12:34 qui sont normalement destinées à tourner dans les quartiers,
00:12:36 prendre contact avec les commerçants,
00:12:38 enlever le sentiment d'insécurité des habitants,
00:12:40 dissuader les dealers, parce que quand un policier arrive en tenue
00:12:44 devant un point de deal, encore heureux, les avis durs ne restent pas.
00:12:48 Mais moi, je sais qu'il y a 20 ans, moi j'ai eu la chance, 25 ans,
00:12:51 j'ai eu la chance d'être affecté dans ce service-là.
00:12:54 À l'époque, on faisait de la vraie briquette territoriale de contact,
00:12:58 c'est-à-dire qu'on se mettait des fois en civil, au-delà de la prévention,
00:13:02 on se mettait en civil, on se mettait dans des containers poubelles,
00:13:05 on filmait avec des caméscopes à l'ancienne,
00:13:07 et on arrivait, déjà nous, au niveau local,
00:13:10 pas comme sur les gros services stupéfiants,
00:13:12 on arrivait à démanteler des points de tube comme ça.
00:13:14 - Et ça, on ne peut plus le faire aujourd'hui ?
00:13:16 - Aujourd'hui, c'est impossible, parce qu'aujourd'hui,
00:13:18 la briquette territoriale de contact, soit à Marseille, à Paris,
00:13:20 où vous voulez, les briquettes territoriales de contact,
00:13:22 aujourd'hui, elles sont là pour seconder les polices secours
00:13:24 qui sont en grand, grand, grand difficulté au niveau local.
00:13:27 - Vous nous dites "manque de moyens".
00:13:28 On va faire un point sur les chiffres, quand même,
00:13:30 puisque, au vu de ces chiffres, à Marseille,
00:13:32 personne mise en cause pour trafic de janvier à août 2023,
00:13:36 1431 contre 1277 en 2002, c'est une augmentation de +10%.
00:13:41 On a 863 armes saisies depuis le début de l'année,
00:13:45 dont 71 fusils d'assaut, augmentation de +18%.
00:13:50 4,5 tonnes de cannabis, 318 kilos de cocaïne saisie,
00:13:53 points de deal supprimés.
00:13:55 91 à Marseille, Jean-Michel Fauvergne, c'est -70 points en deux ans.
00:13:59 Ça montre donc qu'il y a tout de même un réel engagement de la police
00:14:05 et pour autant, on voit aussi en même temps que tout cela augmente.
00:14:08 - Ça montre quoi, Olivier ?
00:14:09 Ça montre que les flics bossent, que la police travaille,
00:14:13 mais que face à ce travail-là, il y a un nombre de points de deal
00:14:18 qui a été démantelé. Combien se sont réinstallés après ?
00:14:21 Il faut le savoir.
00:14:22 Ça veut dire que les uns travaillent, police, gendarmerie,
00:14:25 ils travaillent sur leur territoire, ils travaillent plutôt beaucoup
00:14:29 et plutôt bien puisqu'il y a des augmentations de saisine.
00:14:32 Mais ça veut dire que de l'autre côté, on est en échec.
00:14:35 On est en échec parce qu'on est un pays où on a les textes
00:14:40 les plus répressifs, en tout cas d'Europe,
00:14:44 enfin un des pays où les textes sont les plus répressifs,
00:14:47 ne sont pas appliqués.
00:14:48 Il y a un problème en amont et en aval du trafic de stups.
00:14:52 Le trafic de stups, ça nous draine à peu près entre 40 et 60 %
00:14:56 de la criminalité de voie publique.
00:14:58 Tout ce qu'on voit là et qu'on commente au fur et à mesure,
00:15:00 ces usages des armes, c'est pour les stups.
00:15:02 C'est uniquement pour les stups.
00:15:04 Peu d'autres items de criminalité, c'est uniquement des stups.
00:15:10 Donc on est en échec en amont et en aval.
00:15:14 Car, Karim l'a dit, depuis une trentaine, une quarantaine d'années,
00:15:20 il n'y a pas de stratégie, il n'y a pas de guerre déclarée aux stups.
00:15:25 La lutte contre les stups, ce sont des systèmes…
00:15:28 C'est-à-dire le travail du ministère de la Justice
00:15:31 avec le travail du ministère de l'Intérieur,
00:15:33 avec le ministère de l'Économie, ensemble.
00:15:35 En amont, ça veut dire qu'au départ, la gauche avait une politique,
00:15:41 la droite avait une politique, chacun défendait ses…
00:15:43 C'était des items pour faire de la politique.
00:15:45 Maintenant, il faut véritablement lutter contre ça,
00:15:47 avoir déclaré la guerre aux stups et lutter contre ça en amont.
00:15:50 Et en aval, c'est le travail de la Justice qui n'est pas sur le terrain.
00:15:54 La Justice ne seconde pas ou ne fait pas la continuité
00:15:58 du travail de la police et de la gendarmerie.
00:16:00 Ce continuum de sécurité que les Français appellent de leur vœu,
00:16:04 il n'est pas fait par la Justice, il n'y a pas de condamnation.
00:16:06 – Amine Elbeïd.
00:16:07 – Moi, je crois l'exact inverse en fait.
00:16:09 Je crois en fait qu'on ne peut pas tout attendre de la Justice de notre pays,
00:16:14 comme on ne peut pas tout attendre des policiers.
00:16:16 On demande aujourd'hui à nos policiers dans ces quartiers
00:16:19 d'aller faire le travail que le service public ne veut plus faire.
00:16:22 Moi, je vais vous donner en fait un autre chiffre.
00:16:24 Vous avez posté tout à l'heure, publié, plusieurs chiffres
00:16:28 sur effectivement la montée des trafics de drogue à Marseille.
00:16:34 Il y a un chiffre qui n'est pas dit aux Français.
00:16:36 C'est la surreprésentation de l'immigration dans l'explosion de la violence à Marseille.
00:16:42 55% des délinquants qui sont interpellés par les forces de l'ordre
00:16:47 sont issus, il faut le dire, de l'immigration.
00:16:50 Vous savez, dans ces quartiers dont nous sommes issus,
00:16:52 avec sans doute Karim Zéribi, c'est que quand Karim Zéribi dit
00:16:55 que les délinquants ont commencé par prendre un trottoir,
00:16:58 puis une rue et un quartier, ce n'est pas pour rien.
00:17:01 C'est d'ailleurs parce qu'on a peut-être attribué à tort des logements sociaux,
00:17:05 on leur a donné des droits, on a tout fait pour qu'ils puissent s'introduire,
00:17:09 s'émanciper dans la République.
00:17:11 Et on se rend compte qu'à la fin, après 30 ans de politique de droite et de gauche,
00:17:17 on se rend compte que les urnes dans les bureaux de vote des quartiers populaires sont vides.
00:17:21 Le taux de participation a atteint les 10% aux dernières municipales.
00:17:25 Vous vous en rendez compte ? On fabrique aujourd'hui de la pauvreté dans ces quartiers.
00:17:29 On fabrique aujourd'hui et on accueille aujourd'hui toute la misère,
00:17:33 toute la misère à Marseille dans ces quartiers nord.
00:17:36 Oui, il y a un lien entre l'explosion de ces trafics de drogue et l'immigration incontrôlée.
00:17:41 Et ce n'est pas faire offense à l'histoire de Karim et de moi-même,
00:17:44 qui sommes des enfants d'immigrés et qui aimons la France.
00:17:47 Je voudrais bien incarner l'analyse qui vient d'être faite,
00:17:50 parce que vous parlez d'immigration, vous parlez d'issue de l'immigration.
00:17:54 J'ai l'impression que vous générez une confusion énorme.
00:17:57 C'est les chiffres du ministère de l'Intérieur ?
00:17:59 Ce sont des immigrés ou des gens issus de l'immigration ?
00:18:01 S'ils sont issus de l'immigration, ils sont français.
00:18:03 S'ils sont immigrés, il y a des immigrés en situation illégale et des immigrés en situation irrégulière.
00:18:07 Arrêtez de générer des confusions comme ça dans des analyses un peu fourre-tout.
00:18:10 Moi, je vais vous dire, il y a 98% des habitants de ces quartiers qui subissent ces trafics de drogue.
00:18:14 Mais qui le dénonce ?
00:18:15 Quand Emmanuel Macron est allé dans le quartier Nord de Marseille, dans le quartier Labusrine,
00:18:18 pendant deux heures, ils ne lui ont parlé que de la sécurité.
00:18:23 Force est de constater que ces gens issus de l'immigration ou immigrés, je ne sais plus,
00:18:26 avec l'analyse qui vient d'être faite, demandent de la sécurité.
00:18:29 Et que donc, ils ne sont pas aujourd'hui complices et comptables de cette situation.
00:18:33 Il faut qu'on mette à mal, quand vous avez 10 000 habitants à la Castellane,
00:18:37 qui est un quartier quand même où il y avait les plus gros trafiquants de drogue,
00:18:40 vous avez 250 délinquants.
00:18:42 On ne sait pas mettre 250 délinquants hors d'état de lumière
00:18:45 pour permettre à 9 800 personnes de vivre au tranquillement ?
00:18:48 Justement, l'état est-il trop faible ?
00:18:51 On se posera la question à 18h.
00:18:53 Mais on n'a pas entendu Gabriel Cluzel, justement, vous vouliez réagir.
00:18:56 On en reparlera à 18h. L'état est-il trop faible ?
00:18:58 Non, mais il y a deux choses.
00:19:01 La première, c'est qu'évidemment, en réalité, personne,
00:19:05 mais ça ne rentre pas un peu dans votre deuxième sujet,
00:19:07 personne ne veut intervenir dans ces trafics
00:19:09 parce que mettre un coup de pied dans la fourmilière,
00:19:12 ce serait prendre le risque de mettre un terme au statu quo.
00:19:17 Au statut quo, auquel tiennent nos politiques ?
00:19:20 Ça, c'est évident, parce qu'ils ont peur des émeutes,
00:19:22 ils ont peur de la fin de la forme d'équilibre
00:19:25 que font tenir les dealers dans ces quartiers.
00:19:28 Moi, j'ai quand même entendu pendant les émeutes,
00:19:30 certains politiques dirent "ah bah oui, de toute façon,
00:19:33 les émeutes vont toucher leur terme parce qu'au bout d'un moment,
00:19:37 ça va gêner le commerce des dealers,
00:19:39 parce que c'est les dealers qui sifflent la fin de la récréation
00:19:42 et pas les policiers.
00:19:43 Deuxième point, pardon, mais on a quand même le droit
00:19:46 de partir de postulats qui sont des lapaillissades et des truismes.
00:19:50 Moi, je veux bien que Karim Zeribi nous explique
00:19:53 que les délinquants à Marseille, ils sont tous des paysans de Corrèze,
00:19:57 mais je crois qu'il est quand même le seul à penser ça.
00:19:59 Il a beaucoup de talent pour développer, mais ce n'est pas vrai.
00:20:02 Oui, évidemment, il y a un lien entre l'immigration et...
00:20:05 Non, mais c'est un débat sérieux, pour moi.
00:20:07 Oui, oui, effectivement, j'avoue.
00:20:08 Je voulais faire au moins même chose.
00:20:09 Il ne faut pas luier des évidences.
00:20:10 Il faut louer une salle ou un théâtre.
00:20:11 Non, non, non, Karim Zeribi...
00:20:12 Mais c'est sérieux, parce que quand vous parlez de paysans de Corrèze,
00:20:14 je suis en train de demander, effectivement...
00:20:16 Non, je peux parler, vous avez déjà parlé, je ne parlais beaucoup de Marseille.
00:20:18 Non, non, mais excusez-moi, on a le droit d'être sérieux
00:20:20 dans des débats aussi graves.
00:20:21 Justement, être sérieux, c'est éviter de nier un postulat
00:20:24 qui est une évidence pour tous.
00:20:25 Mais nier quoi ?
00:20:26 Nier quoi ? Nier quoi ?
00:20:28 Alors, à Marseille, le trafic de drogue, il n'y a pas de lien entre immigration et trafic de drogue.
00:20:33 Mais immigration de quoi ?
00:20:34 Mais évidemment.
00:20:35 Ils sont majoritairement français.
00:20:36 Ces criminels, ils sont majoritairement français.
00:20:38 Mais ce n'est pas vrai.
00:20:39 Alors, après que vous remontiez, effectivement, à plusieurs générations,
00:20:41 pour aller vous expliquer, qui sont issus de l'immigration machiste.
00:20:44 Mais bien sûr, à Marseille, il n'y a pas de problème d'immigration.
00:20:46 C'est quand même important que ce soit dit.
00:20:48 On va continuer.
00:20:49 Simplement, je vous propose de continuer le débat.
00:20:52 Moi, je fais une distraction.
00:20:53 Je suis désolé.
00:20:54 Simplement, faire une distraction.
00:20:56 Quand on parle d'immigration, vous avez raison, M. Zérémy, il faut être précis.
00:20:59 Mais moi, je ne considère pas un français d'origine immigrée comme vous et comme moi,
00:21:05 comme un immigré.
00:21:06 Il est français.
00:21:07 Moi, je vous parle des immigrés.
00:21:09 Je vous parle notamment des clandestins.
00:21:13 Et je vous parle des 100 000 personnes qui font l'objet d'une obligation de quitter le territoire français.
00:21:19 90 % de ces OQTF sont inexécutés.
00:21:21 Parmi lesquels, M. Zérémy, nous retrouvons des obligations de quitter le territoire français
00:21:26 qui sont inexécutées alors même qu'elles ont été prises pour une menace grave à l'ordre public.
00:21:31 Je voulais vous entendre.
00:21:34 C'est du délire.
00:21:35 Ce ne sont pas des indécès.
00:21:36 Ce sont des délires.
00:21:37 Ce ne sont pas des indécès.
00:21:38 Ça provoque le débat.
00:21:40 On va continuer d'en parler largement à partir de 18h.
00:21:44 Il nous reste deux minutes avant de clore cette première partie.
00:21:46 Je voulais vous entendre puisque une semaine après cette manifestation, on en a parlé, contre les violences policières,
00:21:52 un rassemblement qui se voulait citoyen et apolitique a eu lieu cet après-midi.
00:21:57 Place de la République à Paris.
00:21:59 On le voit sous ces images, une centaine de personnes présentes.
00:22:02 Une manifestation initiée par le collectif La France aime sa police et par Jean Messiaque, vous connaissez notamment.
00:22:07 Des rassemblements ont été prévus aussi devant les hôtels de police de Strasbourg, Lyon, Abignon, Marseille ou Metz.
00:22:12 On va écouter les personnes présentes.
00:22:14 C'est important parce qu'il y a énormément d'agressions à l'heure actuelle.
00:22:19 L'autorité de l'État est remise en cause.
00:22:22 Il faut prendre ses responsabilités et soutenir la police pour que les choses reviennent dans leur ordre.
00:22:30 Ils sont là pour nous protéger.
00:22:32 Pour moi, ça sera toujours des protecteurs et non pas des violents, comme certains veulent le dire.
00:22:42 La police est quand même la sécurité pour notre pays.
00:22:46 Je pense qu'elle n'est pas respectée aujourd'hui.
00:22:49 Il faut que ça change, que la peur change de côté.
00:22:53 Quand vous voyez cette manifestation en soutien aux forces de l'ordre, quelle est votre réaction ?
00:23:01 Pour nous, c'est important de savoir qu'il y a encore beaucoup, beaucoup, beaucoup.
00:23:06 La majorité des gens nous soutiennent encore, nous, forces de l'ordre.
00:23:10 Cette semaine, j'étais au tribunal suite à l'attaque du véhicule de police, samedi dernier, pendant la manifestation.
00:23:17 Le mis en cause, l'avocat du mis en cause, le mis en cause ont demandé un renvoi.
00:23:24 Une des principales causes du contrôle judiciaire, parce qu'il n'a pas été placé en détention provisoire, le jeune homme,
00:23:33 c'est parce qu'il était en formation pour une branche de fast-food.
00:23:39 J'étais avec les collègues qui ont été agressés sur place, au moins trois sur quatre.
00:23:43 Franchement, on était choqués.
00:23:46 Parce que là, la réponse, le signe, la réponse, parce qu'on a le thème quand même de la manifestation.
00:23:52 J'aime pas dire le mot, donc je le dirai pas, mais bon.
00:23:55 Le thème de la manifestation et le message que nous envoie la justice, il est fort.
00:23:59 Moi, j'ai un collègue aujourd'hui, je l'appelle l'affaire Florian, maintenant je ne l'appelle plus l'affaire Nahel,
00:24:03 parce que c'est notre collègue Florian qui a fait usage de son à ma service.
00:24:06 Il est toujours en détention provisoire, alors que c'était une action de police.
00:24:09 Là, on a quelqu'un qui voulait s'en prendre à des policiers qui font de la police de proximité
00:24:14 dans un quartier pas forcément facile de Paris.
00:24:17 Et la réponse pénale, en tout cas, elle ne nous convient pas du tout.
00:24:20 Alors c'est Amine Elbeïyoun, vous voyez sur les images, mais c'est effectivement, on entendait Reda Bellâge finalement
00:24:25 regretter un manque de soutien de la justice, au fond, après cette agression subie par ces...
00:24:29 On en a largement, policiers, parlé cette patrouille de police la semaine dernière, lors de la manifestation contre les violences policières.
00:24:36 Oui, moi, je m'étonne aussi, excusez-moi Olivier, sans langue de bois, je m'étonne aussi de la couverture médiatique.
00:24:42 Il y a une semaine, il y avait cette fameuse manifestation, cette manifestation de la honte,
00:24:48 cette manifestation anti-police, cette manifestation anti-France,
00:24:52 qui a été quand même couverte par des médias et pas n'importe lequel, par les médias du service public.
00:24:58 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, Olivier, en France, il y a des voix que le service public ne veut pas entendre, ne veut pas entendre.
00:25:05 Et je m'étonne, notamment, que France Info, que France 3, que France Inter n'étaient pas présents pour témoigner de leur soutien aux forces de l'ordre.
00:25:14 Tout ça n'est pas normal. Nous avons quand même, quand je dis "nous", c'est-à-dire un certain nombre de médias,
00:25:19 une partie de la gauche a complètement renoncé à la sécurité.
00:25:23 Et ma présence dans ce rassemblement, qui a été organisé par plusieurs mouvements de policiers,
00:25:29 ainsi que Jean Messia, que je salue, a été aussi cette façon de témoigner aux forces de l'ordre mon soutien.
00:25:36 110 000 policiers ont été mobilisés à l'occasion des émeutes, à l'occasion des retraites.
00:25:40 Nos policiers ont peur de finir entre quatre planches ou quatre murs.
00:25:43 Nous avons besoin de renforcer notre soutien aux forces de l'ordre.
00:25:47 Ils font partie du peuple. Ils ne sont pas en dehors du peuple, comme veut le faire Jean-Luc Mélenchon.
00:25:51 On va voir cette séquence, puisqu'il y a eu une tentative d'agression contre Jean Messia cet après-midi par des antifas, visiblement.
00:25:58 Je vous propose de regarder cette séquence.
00:26:02 Ce qu'il dit Florian, c'est très dur.
00:26:05 Alors, je veux tous vous entendre crier "Libérez Florian !"
00:26:12 Libérez Florian ! Libérez Florian !
00:26:34 C'était donc la séquence où les manifestants criaient "Libérez Florian !"
00:26:39 Florian, ce policier incarcéré après l'affaire Nahel.
00:26:44 On va marquer une très courte pause. Dans un instant, on va parler des soignants.
00:26:48 Les soignants agressés. Conséquence, le gouvernement annonce des mesures.
00:26:51 Sont-elles à haute hauteur ? On en parle dans un instant.
00:26:54 Et de retour sur le plateau de PUNCHLINE WEEKEND.
00:27:01 Bienvenue, si vous nous rejoignez pour vous accompagner cet après-midi.
00:27:04 Gabrielle Cluzel, Amine Elbaïe, qui va nous rejoindre tout de suite.
00:27:08 Le policier à Red Label Hedge est également avec nous.
00:27:11 Karim Zeribi, Jean-Michel Fauvergue, Harold Imane, notre journaliste spécialiste des questions internationales,
00:27:16 nous a également rejoints, puisque dans un instant, nous allons évoquer la situation dans le Haut-Karabakh.
00:27:20 Mais avant, on fait le point sur les toutes dernières actualités.
00:27:23 C'est avec vous, félicité, Kindoki.
00:27:25 Bonjour Olivier, bonjour à tous.
00:27:27 Il n'y a toujours aucune trace de Lina dans le barin.
00:27:30 Une semaine après sa disparition, la piste criminelle est sérieusement envisagée.
00:27:34 Et ce matin, sur la base d'un renseignement, les gendarmes ont procédé à des actes de police technique et scientifique
00:27:39 sur le bas-côté d'une route départementale, près du lieu de la disparition de l'adolescente de 15 ans.
00:27:44 Le secteur a été passé au peigne fin, les plans d'eau sondés, les véhicules inspectés, des témoins auditionnés.
00:27:50 Mais Lina reste introuvable.
00:27:52 Une saisie d'armes d'assaut a eu lieu aujourd'hui dans le quartier de PIS-20, à Nîmes.
00:27:56 La BAC était en opération de sécurisation dans le quartier quand elle a découvert dans un box 4 Kalachnikovs,
00:28:02 une arme longue et des munitions de 7,62 et 9 mm.
00:28:06 Des stupéfiants ont également été saisis.
00:28:08 Elon Musk critique vivement le soutien de Berlin à des ONG secourant des migrants méditerranéens.
00:28:14 Dans un post publié sur son réseau social X, anciennement Twitter,
00:28:18 il prône une victoire électorale du parti allemand d'extrême droite, AfD.
00:28:22 Est-ce que le public allemand est conscient de cela ?
00:28:24 C'est ce qu'a écrit hier le milliardaire en concluant par "espérons que l'AfD gagne les élections".
00:28:30 Les régionales doivent avoir lieu le 8 octobre prochain en Bavière et en Est.
00:28:34 Merci beaucoup Félicité, on vous retrouve à 18h pour un nouveau point complet sur l'actualité.
00:28:38 Nous sommes dans un pays où des individus agressent nos soignants.
00:28:44 Leur mission c'est pourtant de soigner des vies, d'aider les personnes.
00:28:48 Et pourtant, face aux multiplications de violences envers nos médecins, nos infirmiers,
00:28:52 le gouvernement a dû prendre 42 mesures pour mieux les protéger.
00:28:56 Parmi elles, des sanctions pénales plus lourdes, des dispositifs d'alerte ou encore des campagnes d'affichage.
00:29:00 Les précisions. Maxime Lavandier, on en parle ensuite.
00:29:04 Chaque année, plus de 30 000 actes de violence sont enregistrés dans les établissements de santé.
00:29:09 Dans une enquête, l'Ordre des infirmiers annonce que plus de 60% d'entre eux déclarent avoir déjà été agressés.
00:29:16 D'après le président de l'Ordre, il était temps que des mesures arrivent.
00:29:19 Les infirmiers sont parmi les premières victimes de violences avec nos confrères les pharmaciens et les médecins.
00:29:25 On avait nous objectivé qu'il y avait un vrai besoin autour de ce plan.
00:29:31 La ministre s'est emparée à bras le corps et fait beaucoup de propositions qui sont assez importantes.
00:29:36 C'est vraiment un premier pas, mais c'est un pas significatif. Jusqu'à présent, il n'y avait rien.
00:29:41 Au total, 42 mesures pour protéger les soignants.
00:29:44 Parmi elles, des sanctions pénales renforcées, la création d'un délit d'outrage contre les professionnels libéraux.
00:29:50 Le gouvernement veut améliorer l'accompagnement des victimes en systématisant la prise de plainte dans les établissements ou en cabinet.
00:29:58 42 mesures satisfaisantes pour le président du Conseil de l'Ordre des médecins.
00:30:02 Globalement, nous sommes satisfaits de ce plan puisqu'il reprend une grande partie de nos propositions et de nos constatations.
00:30:11 Mais je dois dire que ce plan, on verra après avec la mise en route, est assez complet.
00:30:17 Les soignants seront aussi préparés à la gestion de l'agression afin de prévenir toute agressivité qui monte.
00:30:23 On va revenir sur ces mesures.
00:30:26 Mes avances, ce sont donc chaque année plus de 30 000 actes de violence enregistrés dans les établissements de santé.
00:30:31 L'Ordre des infirmiers qui annonce que plus de 60% de ses soignants déclarent avoir déjà été agressés, c'est énorme.
00:30:38 On a tous été voir des médecins, des infirmiers dans notre vie qui nous ont aidés, qui nous ont accompagnés.
00:30:45 Parfois, on peut saluer leur métier.
00:30:47 Ce qui est assez hallucinant, en tout cas moi, ce que je n'arrive pas à comprendre, c'est pourquoi aujourd'hui on va s'en prendre à un médecin,
00:30:54 à un infirmier, à un soignant qui a pour vocation d'aider son prochain.
00:30:59 Mais qu'est devenue notre société policée ?
00:31:02 Honnêtement, je n'avais jamais entendu parler, avant ces dix dernières années, peut-être vingt, de soignants se faisant agresser.
00:31:11 Il y avait des gens agacés parce qu'ils attendaient.
00:31:13 Ça peut arriver, il peut y avoir un mot au-dessus de l'autre, mais pas ce genre de fait.
00:31:19 On va mettre un policier à l'entrée de chaque hôpital.
00:31:21 Alors maintenant, on en a dans les écoles.
00:31:23 Alors que s'est-il passé ?
00:31:24 Je vous le demande, ça appartient au processus visiblement de décivilisation dont parlait Emmanuel Macron.
00:31:30 Mais qui sont les auteurs de ces incivilités ?
00:31:33 C'est un peu l'angle mort de ces incivilités, parce que je reprends le vocabulaire euphémique de nos politiques.
00:31:41 Mais rien ne le dit dans aucune enquête.
00:31:45 J'ai cherché partout.
00:31:46 Je ne sais pas, ça doit être des extraterrestres.
00:31:48 Impossible de savoir le profil des agresseurs.
00:31:51 On a un policier autour de ce plateau.
00:31:53 Dans la chance, on va peut-être pouvoir vous poser la question.
00:31:55 Effectivement, est-ce que vos collègues sont régulièrement confrontés à ces situations de soignants, de médecins, d'infirmiers qui ont été agressés ?
00:32:01 Vous êtes beaucoup appelé.
00:32:03 Quels sont les profils et pour quel genre d'agression vous êtes appelé ?
00:32:07 Alors peut-être qu'il y a un ressentiment vers le service public en général.
00:32:12 Parce que c'est vrai que nous, on est policier de nuit, par exemple.
00:32:15 On intervient souvent aux urgences parce qu'on emmène une ivresse publique qui manifeste ou un gardien à vue qui a besoin de soins en urgence.
00:32:23 C'est vrai qu'on constate en général que les gens sont très agressifs avec les infirmiers.
00:32:28 On a l'impression que dès qu'il s'agit de service public, les gens se lâchent un peu et deviennent un peu plus violents.
00:32:35 J'ai un exemple sur Bobigny, en début de semaine, à l'hôpital Avicenne,
00:32:39 où vous avez un individu qui s'est introduit aux urgences,
00:32:42 qui a braqué une infirmière avec une arme de poing,
00:32:45 qui l'a menacé et qui voulait se faire soigner par un médecin très rapidement.
00:32:50 L'individu a pris la fuite. Je ne sais pas s'il a été retrouvé depuis, mais en tout cas, le soir même, il ne l'a pas été.
00:32:56 Mais nous, en tout cas, dès que ça touche le personnel soignant, parce qu'on travaille beaucoup avec eux,
00:33:01 on essaie d'intervenir le plus vite possible.
00:33:04 Elle est assez incroyable, cette affaire, parce qu'on est bien au-delà du délit d'outrage,
00:33:09 puisque le gouvernement veut instaurer un délit d'outrage.
00:33:12 Oui, mais ce qui est très important, c'est de maximiser
00:33:19 les circonstances aggravantes.
00:33:22 Voilà, c'est ça qui est important, parce que malheureusement, en France,
00:33:26 le vol est puni d'un an de prison, mais vous ne prenez jamais un an de prison pour un vol.
00:33:31 Par contre, quand vous avez des circonstances aggravantes,
00:33:34 le niveau de qualification au niveau judiciaire est beaucoup plus intéressant,
00:33:38 et il y a des vraies peines, quand on peut l'appliquer et quand elles sont sévères.
00:33:43 Justement, je parlais de ce délit d'outrage, l'outrage défini par l'article 433, aligné à 5 du Code pénal.
00:33:49 Il punit de 7500 euros d'amende la personne concernée,
00:33:53 et lorsqu'il est commis en réunion, c'est-à-dire avec plusieurs personnes,
00:33:56 c'est six mois d'emprisonnement.
00:33:58 Mais c'est vrai que l'interrogation, c'est très bien, on peut rajouter un nouveau délit d'outrage.
00:34:02 Faut-il encore que derrière, la justice suive ?
00:34:05 Oui, mais attendez, là on vit dans une société où on est en train de tout judiciariser.
00:34:10 Je crois qu'il y a quand même un non-sens, nous sommes quand même le pays le plus solidaire au monde,
00:34:15 nous offrons des soins gratuits, si demain tu touches à un soignant,
00:34:20 il serait légitime que l'État vous envoie la facture,
00:34:23 et que l'État vous dise "la solidarité, c'est des droits bien sûr,
00:34:27 mais c'est aussi des devoirs, on pourrait envisager,
00:34:31 si ce n'est quelques semaines ou pour quelques mois,
00:34:33 de suspendre le bénéfice à la complémentaire santé solidaire,
00:34:37 y compris remettre en cause peut-être la ME,
00:34:40 on est déjà gentil quand même de vous soigner gratuitement,
00:34:42 mais si vous vous en prenez à nos soignants, il faudra payer.
00:34:46 Je vous dis ça parce que quand l'État rend tout gratuit, l'État déresponsabilise.
00:34:53 C'est cette notion de responsabilité qu'il faut remettre au cœur,
00:34:56 pour protéger nos soignants et en particulier nos infirmières,
00:34:59 qui sont les plus touchées et les plus exposées face à cette explosion,
00:35:03 je crois 45% sur les 20 000 signalements constatés en 2022.
00:35:07 Trois grands axes annoncés par le gouvernement,
00:35:09 la prévention, la sécurisation du cadre d'exercice
00:35:13 et l'accompagnement des victimes dans ces trois grands axes,
00:35:16 c'est vrai qu'on s'étonne qu'il n'y ait pas la responsabilisation
00:35:20 ou la responsabilité des auteurs également.
00:35:23 Est-ce qu'il ne faudrait pas commencer par ça selon vous ?
00:35:25 Non mais moi je ne suis pas pour la déjudiciarisation,
00:35:30 au contraire je pense qu'il faut renforcer notre arsenal
00:35:32 et aller vers de la prison ferme pour tout acte de violence,
00:35:35 un peu comme ça se fait aux Pays-Bas.
00:35:37 Même si ce sont des peines de six mois et des nans,
00:35:41 il faut qu'elles soient effectives, il faut écarter de la société
00:35:44 la personne qui a porté un acte de violence.
00:35:46 Aujourd'hui vous vous êtes frappé du sursis, vous l'avez évoqué,
00:35:49 avec une peine d'amende qui n'est jamais d'effective,
00:35:52 parce que la personne quand elle n'est pas solvable,
00:35:55 je suis désolé de vous le dire, mais on ne va pas chercher l'argent,
00:35:57 on ne recouvre pas.
00:35:58 Non, il faut écarter de la société la personne en lui indiquant
00:36:03 qu'elle n'a pas sa place à la société pendant un temps donné,
00:36:06 un mois, deux mois, trois mois, six mois.
00:36:08 Il faut que ces peines-là soient effectives,
00:36:10 parce qu'on a désanctuarisé toutes les fonctions
00:36:13 qui étaient des fonctions, j'allais dire symboles dans notre pays.
00:36:15 L'enseignant est agressé, le fonctionnaire de police n'est pas respecté,
00:36:19 l'infirmière est agressée, le pompier est caillassé.
00:36:22 Je veux dire, ces fonctions-là, elles étaient sanctuarisées.
00:36:25 Avec ce processus de l'augmentation des violences,
00:36:27 tout est désancuarisé.
00:36:28 Il faut remettre, j'ai envie de dire, un peu de la norme,
00:36:31 là où elle a disparu, ça veut dire vous touchez à une de ces fonctions,
00:36:35 c'est la prison.
00:36:36 Alors du coup Jean-Michel Fauvert, et peut-être pour conclure sur ce sujet,
00:36:39 quand le gouvernement annonce 42 mesures avec des sanctions pénales plus lourdes,
00:36:43 on parlait de ce délit d'outrage, avec des dispositifs d'alerte,
00:36:47 ou avec des campagnes d'affichage, alors c'est vrai que les campagnes d'affichage,
00:36:50 ça interpelle toujours, ça interpelle toujours Jean-Michel.
00:36:54 Est-ce que c'est suffisant ?
00:36:56 Alors attention, il annonce des procédures plus lourdes.
00:37:00 Non, il va falloir les voter.
00:37:02 Oui, c'est ça, il va falloir les voter.
00:37:03 Vous avez raison de le préciser.
00:37:04 C'est-à-dire que c'est une fusée à trois étages.
00:37:06 D'abord l'annonce, ensuite le vote à l'Assemblée nationale et au Sénat,
00:37:11 et ça, c'est pas donné déjà, et ensuite les appliquer par les hommes de l'eau,
00:37:15 par les juges.
00:37:17 Donc là, ça va être difficile.
00:37:19 Mais la problématique qu'on a sur des phénomènes comme ça,
00:37:22 c'est des phénomènes qu'on voit partout.
00:37:24 Il y a une résistance maintenant,
00:37:30 on n'arrive plus à résister à la frustration.
00:37:33 Personne ne résiste à la frustration.
00:37:36 Dès qu'on arrive dans un hôpital, on veut être servi de suite.
00:37:39 On n'a pas le temps d'attendre.
00:37:40 C'est une question d'éducation aussi.
00:37:42 Ça prenait le plus jeune âge.
00:37:43 Et donc du coup, effectivement, il faut s'adresser à ce public-là,
00:37:48 qui est un public vaste et varié.
00:37:51 C'est pas seulement un public bien ciblé.
00:37:53 C'est un public vaste et varié.
00:37:55 Moi, je peux vous garantir, dans les années de police que j'ai fait,
00:37:58 le public était varié.
00:37:59 Alors peut-être qu'il est un peu moins maintenant, j'en sais rien,
00:38:01 mais en tout cas, il faut s'adresser à tous les publics.
00:38:03 Et ces publics-là, il faut effectivement...
00:38:05 Moi, je suis assez aussi pour des courtes peines immédiates, rapides.
00:38:09 Ça n'existe pas en France.
00:38:10 Il faut les créer.
00:38:11 Des courtes peines immédiates et rapides de prison et d'enfermement.
00:38:15 Mais surtout, augmenter de manière drastique,
00:38:18 taper au portefeuille,
00:38:19 augmenter de manière drastique les pénalités financières.
00:38:22 7500 euros, d'abord, elle est jamais prononcée en tant que telle.
00:38:27 Et 7500 euros, ça n'en représente rien.
00:38:30 Mais faut-il encore que le gondel soit servi ?
00:38:34 On observera en tout cas les conséquences, déjà.
00:38:37 Effectivement, vous le rappeliez, si ces lois sont votées,
00:38:39 notamment le délit d'outrage, on va suivre tout cela de très près.
00:38:43 Je vous propose que nous nous intéressions à présent
00:38:46 à la situation dans le Haut-Karabakh.
00:38:48 Un nouvel exode après des années de conflit.
00:38:51 Quelques jours après l'annonce de la dissolution
00:38:53 de la République autoproclamée du Nagorni-Karabakh,
00:38:56 80% des habitants ont dit quitter leur terre.
00:39:02 Une terre arménienne depuis près de deux millénaires.
00:39:05 C'est donc terrible.
00:39:06 L'Arménie qui appelle à agir face à un nettoyage ethnique.
00:39:10 On voit ce reportage à Goris,
00:39:12 où plusieurs dizaines de réfugiés sont arrivés hier.
00:39:14 Harold Liman va ensuite nous éclairer.
00:39:18 La détresse et la fatigue se lisent sur leurs visages.
00:39:23 Ces réfugiés viennent de fuir le Haut-Karabakh,
00:39:26 laissant derrière eux leur maison et leur village.
00:39:29 Ma femme et moi avons nettoyé la maison,
00:39:34 mis de la vodka sur la table,
00:39:36 des tomates et des concombres de notre jardin.
00:39:38 Nous avons versé du café, fermé la porte à clé, et sommes partis.
00:39:44 Je l'ai laissé à celui qui viendra vivre dans ma maison,
00:39:47 qu'il soit ennemi ou non, c'est un être humain.
00:39:50 Ici à Goris, en Arménie,
00:39:54 des membres de la Croix-Rouge les prennent en charge.
00:39:57 Des distributions d'eau et de nourriture sont organisées.
00:40:00 Parmi ces réfugiés, des personnes en situation de handicap
00:40:04 et des blessés comme Samvel.
00:40:06 Ils portent encore les stigmates d'une explosion survenue lundi
00:40:10 dans un dépôt de carburant dû au Karabakh.
00:40:13 A l'origine de cet exode massif,
00:40:15 une opération militaire de l'Azerbaïdjan.
00:40:18 Pour ces réfugiés, aucun retour en arrière n'est possible.
00:40:21 Aujourd'hui, la réintégration avec l'Azerbaïdjan n'est pas possible,
00:40:26 car nous avons tous deux eu de nombreuses victimes.
00:40:28 Ce sont aussi des êtres humains,
00:40:30 donc je pense que notre retour au Karabakh est impossible.
00:40:33 On connaît les liens forts entre la France et l'Arménie.
00:40:38 Face à ce drame, on a le sentiment aujourd'hui
00:40:40 que la France et la communauté internationale restent timides.
00:40:43 On va en parler dans un instant, notamment avec vous, Harold Iman.
00:40:46 Mais peut-être, pour les téléspectateurs qui nous rejoignent,
00:40:48 en quelques mots, est-ce que vous pouvez nous faire un point sur la situation ?
00:40:50 Pourquoi cette population est obligée aujourd'hui de quitter le Haut-Karabakh ?
00:40:55 C'est l'issue d'une guerre qui s'est prolongée depuis 1991
00:41:02 jusqu'à la semaine dernière,
00:41:04 avec la défaite finale de l'armée du Haut-Karabakh
00:41:08 que nous nous trouvons face à cet exode.
00:41:12 Il n'y a pas vraiment de place pour les habitants du Karabakh
00:41:17 qui sont à 99,9 % arméniens, ethniques.
00:41:22 Il n'y a pas de place pour eux dans l'Azerbaïdjan,
00:41:26 dont la presse officielle ne cesse de les insulter depuis de nombreuses décennies.
00:41:32 Et aujourd'hui, cinq des dirigeants de l'éphémère République du Haut-Karabakh,
00:41:39 qui a duré 33 ans, sont arrêtés et accusés de terrorisme par la police azerbaïdjanaise.
00:41:47 Certains étaient en poste pendant seulement quatre mois.
00:41:51 Donc, on peut s'attendre à des arrestations et éventuellement des sévices.
00:41:57 Ce ne serait pas la première fois.
00:42:00 La population ne croit pas du tout à un avenir dans l'Azerbaïdjan.
00:42:04 C'est ce qui a été voulu depuis Bakou, capitale de l'Azerbaïdjan.
00:42:08 Ils partent tous autant qu'ils sont. Ils ne sont plus défendus par personne.
00:42:13 L'Arménie, la République les accueille comme des frères.
00:42:18 Ce sont des citoyens arméniens dès leur arrivée en Arménie.
00:42:22 Ils n'ont pas de problème de papier, mais il y a un problème logistique.
00:42:26 La Croix-Rouge est là, l'ONU est là. La France a donné 7 millions d'euros.
00:42:31 Des volontaires affluent, mais c'est la fin de la vie des Arméniens au Haut-Karabakh.
00:42:38 Vous disiez à l'instant que la France donnait 7 millions.
00:42:40 Néanmoins, on a le sentiment d'entendre assez peu la voix de la France,
00:42:44 la communauté internationale. Harold, qu'en est-il ?
00:42:47 Assez peu, effectivement.
00:42:49 Parce que d'abord, on a émis des signaux de Paris et d'ailleurs pour que
00:42:56 les Arméniens du Haut-Karabakh puissent rester.
00:42:59 Et dès qu'il était évident qu'ils ne pouvaient pas rester,
00:43:04 le message a changé et est devenu qu'ils puissent partir dans les meilleures conditions.
00:43:09 Donc, à la fois, ils ne pouvaient pas vraiment rester.
00:43:12 Et il y avait des soldats azerbaïdjanais dans les rues.
00:43:16 Et leur propre armée n'existait plus.
00:43:19 Et les chefs commençaient à être arrêtés.
00:43:22 Et donc, ils ont essayé de partir.
00:43:24 Là, on a bloqué la route de sortie.
00:43:26 Et donc, en fait, l'Azerbaïdjan a demandé que certaines personnes se constituent prisonniers.
00:43:34 Et ils l'ont fait et on a rouvert les routes.
00:43:36 Donc, ça, c'est une information assez peu connue.
00:43:40 Et donc, avec ce jeu, on a finalement laissé sortir.
00:43:44 Et la communauté internationale avait toujours un train de retard.
00:43:48 Les États-Unis, la Russie n'étaient pas sûres.
00:43:51 Est-ce que vraiment ces gens partent pour de bonnes raisons, etc.
00:43:55 Et enfin, maintenant, une commission de l'ONU va arriver.
00:43:59 Mais la France a au moins dit ceci.
00:44:01 Le gouvernement de l'Azerbaïdjan aurait dû les laisser entrer avant l'exode.
00:44:06 Maintenant que l'exode est fini, on les laisse entrer.
00:44:08 Je ne sais pas si la comparaison avec l'Ukraine est judicieuse.
00:44:14 En tout cas, on a vu la France, l'Europe arriver en soutien à cette population ukrainienne,
00:44:20 à juste titre après l'invasion.
00:44:22 Là, Amine Elbaïe, est-ce que vous avez ce sentiment d'une certaine lâcheté internationale
00:44:29 en ce qui concerne le peuple arménien ?
00:44:32 Vous avez raison.
00:44:33 Je crois qu'il faut justement souligner la lâcheté politique de nos gouvernants.
00:44:39 Et la lâcheté politique aussi de l'Union européenne,
00:44:42 moi, restera jamais gravée dans ma mémoire.
00:44:45 L'image de Madame van der Leyen partir serrer la main
00:44:50 des hauts représentants de l'Azerbaïdjan pour négocier un accord sur le gaz.
00:44:56 La France, aujourd'hui, et l'Union européenne,
00:44:59 achète le gaz à l'Azerbaïdjan pour ne plus l'acheter à la Russie.
00:45:03 Et le compte dans cette affaire, c'est que ce gaz ne vient même pas d'Azerbaïdjan,
00:45:07 il vient lui-même de Russie.
00:45:09 Et donc, l'Azerbaïdjan fait une plus-value sur le gaz que nous achetons.
00:45:13 Nous pouvons aujourd'hui, en France, au nom de la diplomatie,
00:45:17 l'une des plus reconnues au monde,
00:45:20 geler les avoirs des hauts dirigeants de l'Azerbaïdjan.
00:45:23 Nous pouvons aussi faire preuve de compassion et de solidarité avec le peuple arménien
00:45:28 si nous lâchons le peuple arménien,
00:45:30 nous ne lâchons pas seulement tout un peuple,
00:45:33 nous lâchons aussi l'histoire de France.
00:45:36 Nous renonçons à 2000 ans d'histoire chrétienne.
00:45:39 Je rappelle quand même que ce peuple arménien était le premier peuple d'Europe
00:45:43 à avoir choisi le christianisme.
00:45:45 N'oubliez pas qui vous êtes, n'oubliez pas votre civilisation,
00:45:48 votre identité, vos racines.
00:45:50 A défaut, vous allez disparaître à jamais dans l'histoire.
00:45:53 - Et des voix s'élèvent dans le sens de la vôtre, Amine El Baï,
00:45:57 c'est l'écrivain Sylvain Tesson qui lance un cri d'alarme à Emmanuel Macron.
00:46:01 Cette interrogation, monsieur Macron, qu'avez-vous fait de vos promesses aux Arméniens ?
00:46:07 Au fond, il y a des intérêts économiques, c'est ce qu'on semble comprendre, à préserver.
00:46:12 - Oui, Sylvain Tesson dénonce ce deux poids deux mesures que vous évoquiez,
00:46:16 c'est-à-dire que les mêmes qui avaient dénoncé très fortement l'invasion de l'Ukraine,
00:46:22 aujourd'hui n'ont pas grand-chose à dire face à l'Azerbaïdjan.
00:46:27 C'est vrai qu'on se souvient d'Ursula von der Leyen, qui avait eu quand même ces mots malheureux,
00:46:31 qui avait dit de l'Azerbaïdjan que c'était un partenaire fiable.
00:46:34 - Partenaire stratégique, même.
00:46:36 - Ah oui, d'accord, j'avais retenu partenaire fiable.
00:46:39 C'est vrai que c'est assez troublant et malheureux.
00:46:43 Vous savez, on disait beaucoup de l'Ukraine, que l'Ukraine, c'était l'Europe sans être dans l'Union européenne.
00:46:47 Mais on peut dire la même chose de l'Arménie.
00:46:49 C'est aussi culturellement l'Europe.
00:46:52 Évidemment, vous l'avez rappelé, c'est le premier État chrétien.
00:46:55 Et d'ailleurs, il ne faut pas négliger non plus la dimension religieuse.
00:46:58 On a beaucoup dit de l'Azerbaïdjan.
00:47:00 Oui, c'est un pays musulman, mais très modéré, vraiment, qui est attaché à la laïcité.
00:47:04 Il tient ça de l'Union de son passé soviétique.
00:47:07 Écoutez, on voit les églises abattues, détruites.
00:47:11 C'est quand même un spectacle qui devrait toucher le cœur de nos gouvernants.
00:47:17 Et on les entend pas beaucoup.
00:47:19 Et une exode effectivement assez terrible. On a pu le voir en image.
00:47:22 On va marquer une très courte pause. Restez avec nous sur ces news.
00:47:24 Dans un instant, on va revenir, entre autres, sur cette terrible agression à Versailles.
00:47:29 Versailles, ville pourtant réputée plutôt calme.
00:47:32 Vous allez le voir, une femme âgée agressée.
00:47:35 C'est une agression barbare. On en parle dans un instant.
00:47:38 Restez avec nous sur ces news.
00:47:40 De retour sur le plateau de Punchline Weekend.
00:47:45 Bienvenue, si vous nous rejoignez.
00:47:47 Pour vous accompagner en cette fin d'après-midi autour de ce plateau,
00:47:49 Karim Zeridi, Jean-Michel Fauvergue, Harold Eman, Gabriel Cluzel, Amine Elbaïe.
00:47:55 Et nous accueillons Mathieu Lefebvre, député Renaissance Val-de-Marne.
00:47:59 Bonsoir, monsieur le député. Dans un instant, nous allons revenir sur la situation à Marseille, notamment.
00:48:04 Mais tout de suite, féliciter Kindoky pour un point complet sur les toutes dernières actualités.
00:48:08 C'est à vous, féliciter.
00:48:10 Bonjour à tous.
00:48:11 Une semaine après la manifestation contre les violences policières, un rassemblement a eu lieu à 15h sur la place de la République à Paris.
00:48:18 Une manifestation qui se veut citoyenne et apolitique en soutien aux forces de l'ordre.
00:48:22 12 autres villes se sont également mobilisées.
00:48:25 Une initiative de Jean Messia, président du cercle de réflexion Vivre français.
00:48:29 Une prime de 1500 euros pour attirer les internes en médecine, c'est ce qu'a annoncé l'agence régionale de santé d'Île-de-France pour faire face aux déserts médicaux.
00:48:39 La condition, les internes de toutes spécialités confondues doivent accepter de faire un stage en la Grande Couronne parisienne ou en Seine-Saint-Denis,
00:48:46 dans les départements concernés par la désertification médicale.
00:48:49 Paris, les Hauts-de-Seine et le Val-de-Marne ne sont pas concernés par ce dispositif.
00:48:54 New York inondée, en partie paralysée par les pluies torrentielles qui ont frappé le nord-est des États-Unis hier.
00:49:00 Les trains de banlieue ont été supprimés, le chaos règne dans le métro.
00:49:04 Les routes sont inondées et les véhicules circulent difficilement, voire sont totalement bloqués avec de l'eau jusqu'aux fenêtres.
00:49:11 La mégalopole est mise à rude épreuve sur ses capacités de résistance aux intempéries extrêmes.
00:49:17 Images impressionnantes, effectivement. Félicité. Merci, félicité, Kindoky, que nous retrouverons à 18h30 pour un point complet sur l'actualité.
00:49:24 Dans un instant, nous allons revenir sur la situation alarmante à Marseille avec les règlements de compte, les trafics de drogue, l'État est-il trop faible ?
00:49:32 On se posera la question. On reviendra aussi sur cette terrible agression barbare qui a eu lieu à Versailles.
00:49:37 Mais avant, on va faire un point. Un point une semaine après la disparition de Lina dans le Barin.
00:49:44 Battue citoyenne, témoignage, plan d'eau sondée, tous les moyens ont été déployés pour retrouver la jeune fille.
00:49:50 Mais pour l'heure, les recherches n'ont rien donné.
00:49:53 Hier, une opération d'envergure a été menée par la section de recherche de Strasbourg et le groupement de la gendarmerie du Barin.
00:49:59 On fait le point sur les derniers éléments de l'enquête et c'est signé Dounia Tengour.
00:50:04 L'enquête se poursuit dans le Barin une semaine après la disparition de la jeune Lina.
00:50:10 Samedi matin, un périmètre de sécurité a été installé sur la route départementale 350,
00:50:16 après la découverte par un riverain d'un sac d'ossements sur le bas-côté.
00:50:20 Après vérification, il s'agissait d'ossements de nature animale.
00:50:24 Quelques heures plus tôt, ce vendredi, la gendarmerie a procédé à une opération coordonnée d'envergure en plusieurs points de la zone potentielle de disparition.
00:50:33 Plusieurs véhicules ont été inspectés et fouillés minutieusement à la recherche d'éventuelles traces ADN.
00:50:40 C'est le cas notamment d'une voiture située dans la commune de Belfosse où a disparu la jeune fille.
00:50:45 Je n'ai pas habitué à avoir un tel rassemblement et ça crée forcément un peu d'émoi.
00:50:51 Mais je pense qu'il faut faire le maximum de choses et que tous les éléments doivent être vérifiés, analysés
00:50:58 pour essayer de trouver le moindre indice pour réussir à résoudre ce malheureux fait divers qui nous touche tous.
00:51:06 Malgré les nombreuses recherches, toujours aucune trace de Lina.
00:51:10 Selon la procureure de la République de Saverne, les investigations vont se poursuivre dans les heures qui viennent.
00:51:16 Pour l'instant, aucune piste n'est écartée par les enquêteurs.
00:51:20 Et nos équipes sont sur place pour suivre pour vous l'évolution des investigations.
00:51:27 Nous vous tenons informés dès qu'il y a des nouvelles concernant l'enquête.
00:51:31 Dans l'actualité, nous continuons de parler de la situation à Marseille.
00:51:36 Nous abordions en première heure de cette émission le ras-le-bol, mais aussi la résignation des habitants
00:51:42 après la nouvelle fusillade qui a fait deux morts, je vous le rappelle, dans un quartier pourtant jusque-là épargné par les violences.
00:51:48 Et cette interrogation à présent, pourquoi ?
00:51:51 Si difficile de faire face à ce phénomène, est-ce que l'État est trop faible ?
00:51:55 Est-ce que l'État craint au fond d'employer des moyens forts ?
00:51:58 Eh bien c'est oui pour Philippe Devilliers, on l'écoute.
00:52:01 On a peur de passer à la phase suivante, c'est-à-dire de passer de la police à l'armée.
00:52:05 En fait, les policiers, quand on les consulte, ça m'arrive, ils disent que ce sont des gens remarquables.
00:52:12 Remarquables, les gens qui s'occupent du trafic de la drogue, ils sont pointus.
00:52:16 Vous vous souvenez du film "Bac Nord".
00:52:19 Bon.
00:52:20 Ils sont dépassés, là, ils ne peuvent pas.
00:52:23 Là, c'est plus de l'ordre de la police, là.
00:52:26 C'est l'armée.
00:52:27 Et si vous mettez l'armée dans les rues de Marseille, je peux vous dire que la population sera d'accord
00:52:33 et que ça va calmer les narco-trafiquants.
00:52:37 Quand je dis que nos dirigeants ont peur, ils ont peur d'affronter le réel.
00:52:42 Alors a-t-on besoin de l'armée pour faire face à ces trafics de drogue ?
00:52:46 Je vous pose la question dans un instant.
00:52:48 Bruno Bartho-Tchétchy, porte-parole unité SGP Sud sera également en liaison avec nous.
00:52:52 Mais avant, monsieur le député Mathieu Lefebvre, je le rappelle député Renaissance du Val-de-Marne,
00:52:57 l'État a-t-il peur aujourd'hui d'affronter le réel ?
00:53:01 Pour reprendre les mots de Philippe de Villiers.
00:53:03 Non, je ne crois pas.
00:53:04 D'ailleurs, l'État s'est puissamment réarmé sous Emmanuel Macron puisqu'on va créer 11 unités de force mobile.
00:53:09 On a créé également l'amende forfaitaire délictuelle.
00:53:12 On a créé 10 000 policiers, gendarmes et policiers supplémentaires dans le précédent quinquennat.
00:53:17 Donc, on n'a pas peur.
00:53:19 Et vous savez, il y a des batailles qui se sont menées.
00:53:21 Et parmi ces batailles, il y a la bataille contre la drogue.
00:53:23 Et c'est la mer des batailles en matière de délinquance parce que la drogue, elle finance le terrorisme, la prostitution.
00:53:28 Il y a évidemment des règlements de comptes qui sont insupportables.
00:53:31 Donc, l'État n'est pas nu. L'État fait le maximum.
00:53:33 Et derrière l'État, je veux moi aussi rendre hommage à tous ces policiers et à tous ces gendarmes
00:53:37 qui font un travail extraordinaire au péril de leur vie face à des délinquants qui ne sont sans foi ni loi.
00:53:43 Donc, il faut continuer à avoir une réponse pénale qui soit aussi à la hauteur.
00:53:46 Et ce n'est pas toujours le cas.
00:53:48 Mais il faut continuer à mettre le paquet dans cette guerre.
00:53:50 Parmi les mesures très concrètes, on en parle régulièrement.
00:53:53 Cette CRS 8 déployée, notamment dans les quartiers difficiles, les quartiers nord de Marseille,
00:53:57 pour faire face à ces règlements de comptes, en tout cas essayer de les endiguer.
00:54:00 Mais on le voit bien, ça n'a pas l'air de fonctionner puisque ces policiers sont projetés pour un temps donné.
00:54:05 Ils ne restent pas sur place sur de longs termes.
00:54:08 Qu'est-ce qu'on peut faire de plus ?
00:54:10 C'est pour ça que Gérald Darmanin a annoncé l'envoi d'une CRS 8 bis à partir du mois de novembre dans les bouches du Rhône.
00:54:15 Mais ce qu'on peut faire de plus, c'est aussi casser les points de l'île.
00:54:18 Et ces points de l'île continuent à les casser massivement.
00:54:20 Dans les bouches du Rhône, il y a 40% des points de l'île qui ont disparu.
00:54:22 Ça ne veut pas dire qu'ils ne se sont pas recréés.
00:54:24 Parfois, ils se recréent le jour même.
00:54:26 Néanmoins, il faut continuer à mener la vie extrêmement dure aux dealers.
00:54:29 Et puis, il faut aussi dire que la guerre contre la drogue, c'est aussi la guerre contre les consommateurs.
00:54:33 S'il n'y a pas de consommateurs, il n'y a pas de trafic et il n'y a pas de règlement de comptes.
00:54:36 Vous parlez de guerre. Est-ce qu'on n'a pas basculé dans une autre dimension ?
00:54:39 Et comme vous employez le terme de guerre, alors peut-être que la question peut se poser.
00:54:42 Est-ce qu'il faut appeler l'armée en renfort, Jean-Michel Fauvergne ?
00:54:46 Je ne pense pas que vous soyez, vous, favorables à cette disposition,
00:54:50 contrairement à 67% des Français pour lutter contre les trafics de drogue qui souhaitent faire appel à l'armée.
00:54:58 Alors cela dit, en tout cas, la volonté de nos concitoyens de voir l'État prendre le problème à bras-le-corps.
00:55:04 C'est cela aussi que ça révèle.
00:55:06 Oui, je pense que c'est surtout ça qui est désigné par cette décision des Français.
00:55:11 C'est-à-dire qu'effectivement, les Français veulent que les choses soient prises en main,
00:55:15 qui est une véritable stratégie encore plus puissante que celle qu'il y a aujourd'hui,
00:55:21 qui a un consensus, peut-être des partis politiques, en tout cas les plus raisonnables,
00:55:26 sur la lutte contre la drogue qui n'est pas aujourd'hui,
00:55:28 puisque la lutte contre la drogue, ce sont des marqueurs politiques,
00:55:31 une fois à droite, une fois à gauche, la prévention d'un côté, la répression, etc.
00:55:36 Ça a été comme ça pendant une quarantaine d'années.
00:55:38 Donc peut-être changer un peu de braquet et continuer, et le ministre de l'Intérieur le fait,
00:55:44 mais il est bien isolé quand même dans ce gouvernement, et d'aller beaucoup plus loin.
00:55:48 Alors concernant l'armée dans les quartiers, avant de répondre à cette question-là,
00:55:54 l'armée, pour quoi faire ?
00:55:56 Si c'est pour patrouiller et les immobiliser, les je suis…
00:56:03 Et/ou empêcher les points de deal de se recréer ?
00:56:05 Empêcher les points de deal de se recréer, il faut être sur l'ensemble du territoire national,
00:56:10 parce qu'ils se recréeront ailleurs, et vous allez utiliser la plupart de nos forces armées en statique,
00:56:17 et je ne vois pas trop l'intérêt.
00:56:20 Non, moi je pense plutôt qu'il faut continuer à travailler sur le répressif très fort,
00:56:25 et avoir derrière des résultats aussi sur les condamnations, les condamnations réelles,
00:56:34 et on parlait tout à l'heure de l'amende pénale forfaitaire,
00:56:37 alors c'est vrai que c'est la majorité du quinquennat d'avant,
00:56:41 où je l'ai votée moi l'amende pénale forfaitaire pour les consommateurs,
00:56:45 la consommation en France c'est un gros problème,
00:56:47 puisqu'on a 17 millions de personnes qui ont goûté au moins une fois au cannabis,
00:56:51 et on a un trafic entre 2 et 4 millions de personnes qui sont consommateurs d'habitude,
00:56:57 donc on est un des plus gros pays consommateurs au niveau de l'Europe.
00:57:03 Eh bien cette amende pénale qu'on a votée,
00:57:06 elle était faite pour tout type de stupéfiants, pour tout type de dealers,
00:57:10 qu'ils soient récidivistes ou non,
00:57:12 et aujourd'hui on s'aperçoit que le travail du législateur a été limité par l'administration,
00:57:19 et je veux le dire à mon ami le député aujourd'hui,
00:57:23 c'est un combat que j'ai mené et je n'y suis pas arrivé,
00:57:26 j'espère qu'il a été limité par l'administration du ministère de la justice,
00:57:33 qui a donné instruction dans une circulaire à ses procureurs de la république,
00:57:39 de ne pas intervenir au delà d'un certain grammage de 30 grammes,
00:57:42 et uniquement pour les stups.
00:57:44 - Mais on a une administration qui limite le travail du législateur.
00:57:47 - Si vous voulez, moi je me mets à la place des téléspectateurs,
00:57:49 on parle d'une amende forfaitaire,
00:57:51 et en même temps on voit des kalachnikovs en plein jour dans les rues de Marseille,
00:57:55 Gabriel Cluzel, est-ce que l'Etat a un peu un risme sur tout le prisme de la vente de stupéfiants ?
00:58:01 Alors évidemment ceux à qui vous allez mettre une amende forfaitaire,
00:58:05 ce n'est pas ceux qui se baladent avec une kalachnikov bien évidemment,
00:58:08 là vous avez la politique...
00:58:09 - Mais justement pour lutter contre ces personnes avec ces kalachnikovs Gabriel Cluzel,
00:58:13 est-ce que l'Etat craint, ou vous avez le sentiment que l'Etat craint d'employer les gros moyens ?
00:58:18 C'est en tout cas ce que disait Philippe de Villiers.
00:58:21 Je pense que ces sondages qui montrent que les Français veulent qu'on fasse appel à l'armée,
00:58:25 signifient qu'il y a un ras-le-bol,
00:58:28 un ras-le-bol de voir les plateaux se succéder à commenter ce genre de scènes,
00:58:32 et que les Français voudraient qu'une bonne fois pour toutes,
00:58:35 on vienne à bout de ces trafics,
00:58:37 et que donc il faut passer la vitesse supérieure,
00:58:40 et que ce soit de passer par l'armée, ce soit de passer par l'armée.
00:58:42 En réalité quand vous parlez avec des gens, des policiers ou des gendarmes,
00:58:46 j'allais dire il y a déjà l'armée,
00:58:47 parce que dans les zones qui sont des zones de gendarmerie,
00:58:50 il y a bien des gendarmes, l'armée qui traite le sujet,
00:58:53 mais ce n'est sans doute pas dans le sens où l'entendent les Français qui en parlent.
00:58:56 Mais ils disent eux, en réalité, on aurait les moyens d'agir,
00:59:02 mais on ne nous en donne pas les moyens, on aurait encore.
00:59:06 D'ailleurs ils disent souvent encore,
00:59:08 c'est-à-dire que considère que le trafic n'est pas encore arrivé à un tel point
00:59:12 qu'il faille employer l'armée.
00:59:15 Mais en réalité ils mettent en cause la volonté politique,
00:59:20 la volonté politique de mettre un terme à ce trafic.
00:59:24 Et c'est évident.
00:59:26 Pourquoi en reste-t-on à ce statu quo ?
00:59:29 Parce qu'on n'a pas les moyens d'agir ?
00:59:31 Alors si on n'a pas les moyens d'agir avec les gendarmes et la police,
00:59:33 alors les Français ont raison, il faut prendre d'autres moyens.
00:59:36 Et si on a les moyens d'agir avec les gendarmes et la police,
00:59:39 pourquoi ne le fait-on pas ?
00:59:40 Parce qu'on a peur de le faire, parce qu'on a peur de réveiller les banlieues,
00:59:43 parce qu'on a peur de mettre en colère les trafiquants,
00:59:46 parce qu'on a peur de remettre en cause un ordre précaire,
00:59:49 mais qui satisfait les politiques.
00:59:52 Monsieur le député, vous pouvez répondre à Gabriel Cluzel.
00:59:56 Effectivement, quand on voit les kalachnikovs, en tout cas dans les rues de Marseille,
00:59:59 c'est vrai que ça arme de guerre, donc ça demande une réponse proportionnée.
01:00:04 L'image est d'abord insupportable.
01:00:06 En pleine rue c'est absolument inadmissible.
01:00:08 Mais je ne peux pas laisser dire que le gouvernement se satisferait du statu quo.
01:00:11 Alors quoi, il ne fait rien ?
01:00:13 Mais il faut penser un petit peu à tous ces policiers, à tous ces gendarmes
01:00:15 qui, chaque jour, essaient de casser des points de deal et d'interpeller des gens.
01:00:18 Ne faites pas une passerelle sur les policiers et les gendarmes.
01:00:20 Non, mais ce n'est pas ça.
01:00:21 Mais c'est un peu insultant pour eux.
01:00:22 Vous leur dites d'enfant, ils s'arrêtent au dernier mètre
01:00:24 parce qu'on leur donne consigne de ne surtout pas aller dans la cité là où il y a du trafic.
01:00:28 Ce n'est pas comme ça que ça se passe, je suis désolé de vous le dire.
01:00:30 La vérité, c'est qu'on fait face à un trafic exponentiel,
01:00:32 parce qu'il y a une consommation qui est exponentielle
01:00:35 et parce que c'est extrêmement lucratif.
01:00:37 L'État, il se dote des moyens pour y répondre.
01:00:40 Mais il faut bien aussi se rendre compte que quand on casse un point de deal,
01:00:42 il y en a parfois deux qui se recréent.
01:00:44 C'est une lutte, il y a des défaites, il y a des victoires.
01:00:47 Nous, on est armé pour y parvenir.
01:00:49 Mais enfin, on ne peut pas laisser dire que l'État se satisferait d'un statut quo.
01:00:52 Bruno Bartho Tchétti, policier à Marseille, porte-parole unité SGP Sud,
01:00:56 est justement en liaison avec nous.
01:00:58 Bruno Bartho Tchétti, nous débattons et on s'interroge
01:01:02 pour savoir si l'État a peur d'affronter le réel,
01:01:04 si l'État aujourd'hui a peur de mettre les moyens
01:01:07 pour endiguer ce terrible phénomène de trafic de drogue
01:01:10 et les règlements de comptes qui en découlent.
01:01:12 Quel est votre regard, vous, ce soir ?
01:01:14 Oui, bonsoir.
01:01:17 Je ne sais pas si l'État a peur, mais en tout cas,
01:01:19 j'ai envie de dire que tous les gouvernements successifs
01:01:22 ont repoussé le problème et aujourd'hui, on a pris énormément de retard.
01:01:25 Donc, c'est sûr que si l'on fait un effort,
01:01:28 notre ministère de tutelle a fait un effort en matière de moyens pour la police,
01:01:32 insuffisamment à mon goût au niveau des enquêtes.
01:01:35 Je crois que l'État doit faire un constat,
01:01:38 c'est que malgré les résultats probants, malgré le travail des policiers,
01:01:41 elle doit aujourd'hui élargir sa vision,
01:01:44 c'est-à-dire de se donner les moyens au niveau de tous les ministères.
01:01:48 Il est temps aujourd'hui, je crois que je l'avais dit à votre antenne,
01:01:50 de partir sur des états généraux de la sécurité.
01:01:53 Et les moyens doivent être donnés à tous les ministères,
01:01:56 finalement, pour travailler, que ce soit dans l'éducation,
01:01:59 à l'endroit des jeunes.
01:02:01 Je ne parle pas de ceux qui ont aujourd'hui 15 ans
01:02:03 et qui ont malheureusement mis le doigt dans l'engrenage,
01:02:06 ceux-là, il faut dire les choses, ils sont irrécupérables.
01:02:09 Là, on a perdu avec eux.
01:02:10 Mais je pense au prochain où on doit justement encadrer ces jeunes,
01:02:14 on doit aussi mieux informer les consommateurs,
01:02:16 parce que c'est vrai que s'il n'y avait pas de consommateurs,
01:02:19 il n'y aurait pas de trafic de stupéfiants,
01:02:22 mais là, ce ne sont que des mots, c'est trop facile de parler ainsi.
01:02:24 Mais vu que c'est une crise au sein de notre société,
01:02:28 la police n'est pas médecin, n'est pas chirurgien.
01:02:31 Pour régler ces problèmes-là, on fait du travail.
01:02:33 En tout cas, est-ce que vous êtes Bruno Barticetti ?
01:02:35 Est-ce que vous sentez aujourd'hui que la police est dépassée,
01:02:38 notamment à Marseille, face à ces règlements de comptes ?
01:02:41 Est-ce que vous diriez qu'elle est dépassée ?
01:02:44 Je n'implorais pas ce terme, parce que c'est très négatif,
01:02:48 c'est très réducteur de dire qu'on est dépassé,
01:02:51 mais c'est vrai qu'on manque encore de moyens,
01:02:53 malgré les efforts qui ont été faits à ce niveau.
01:02:55 Il est vrai que c'est notre société qui est dépassée.
01:02:57 C'est pour ça que j'insiste bien là-dessus.
01:02:59 Ce n'est pas que la police qui rencontre de grosses difficultés.
01:03:02 Je crois qu'aujourd'hui, il ne faut pas se tromper d'axe dans le travail.
01:03:06 C'est que la police présente sur le terrain,
01:03:08 elle doit être là pour sécuriser la population.
01:03:10 Après, en matière de trafic de stupéfiants,
01:03:12 vous pouvez mettre 500 flics de plus à Marseille,
01:03:15 on aura du trafic de stupéfiants malgré tout,
01:03:17 parce que ça rapporte beaucoup d'argent,
01:03:19 on trouvera toujours des solutions pour aller vers le consommateur.
01:03:22 Donc, il faut aller au-delà,
01:03:24 puisqu'on a des résultats probables à notre niveau.
01:03:26 Je crois que maintenant, il faut s'intéresser aux autres organismes.
01:03:30 Je pense d'ailleurs à tout ce qui peut être fait
01:03:32 au niveau d'un département, d'une ville.
01:03:34 Est-ce que Marseille aujourd'hui a les moyens,
01:03:37 ou en tout cas se donne les moyens d'aller plus loin ?
01:03:39 C'est fort probable, c'est fort possible,
01:03:41 mais ça ne doit pas reposer que sur les épaules de la police.
01:03:43 Je vous donne un exemple, si vous le permettez,
01:03:45 quand je parle de moyens.
01:03:47 Marseille, c'est deux fois et demi Paris en matière de superficie.
01:03:52 Ça demande des moyens de câbler,
01:03:54 de mettre des vidéos de surveillance.
01:03:56 Est-ce qu'on ne doit pas aujourd'hui travailler sur les drones ?
01:03:58 Ça aussi, c'est une piste intéressante pour travailler,
01:04:02 peut-être même pour dissuader.
01:04:03 Vous voyez, je crois que vraiment,
01:04:05 on doit donner des moyens supplémentaires,
01:04:06 et pas que nombre de personnels où on se rassurerait en disant
01:04:10 "j'ai renforcé Marseille de trois ans d'effectifs, tout va aller mieux".
01:04:12 Si on raisonne ainsi, on repousse le problème et on n'avance pas.
01:04:16 Avant de vous libérer de Bruno Bartocetti,
01:04:18 on le disait, 67% des Français favorables au recours de l'armée
01:04:21 pour lutter contre les trafics de drogue, pour vous venir en aide.
01:04:25 Quel est votre avis ?
01:04:27 Le policier est là pour travailler, pour neutraliser.
01:04:32 Le militaire est là pour tuer.
01:04:35 Est-ce que c'est la solution ?
01:04:36 Ça demande une vraie réflexion.
01:04:38 Ça va dépendre du rôle de l'armée,
01:04:40 si cette armée devait être engagée sur le terrain.
01:04:43 Est-ce qu'on va régler les solutions ?
01:04:45 Est-ce que les militaires sont en capacité aujourd'hui ?
01:04:47 Est-ce qu'ils sont formés pour repousser ce phénomène de trafic de stupéfiants ?
01:04:51 Est-ce qu'aujourd'hui, on doit se retrouver dans une guérilla au sein des cités ?
01:04:56 Je crois qu'on doit être beaucoup plus fins dans notre travail.
01:04:58 C'est vrai que c'est facile de parler comme ça,
01:05:00 mais je ne souhaite qu'une chose comme tous les Français,
01:05:02 qu'on puisse vivre paisiblement,
01:05:04 et je pense à cette population qui souffre,
01:05:06 mais on doit être beaucoup plus fins que ça.
01:05:08 C'est trop réducteur de se rassurer en se disant
01:05:10 "je vais mettre l'armée dans les cités, tout va aller mieux".
01:05:13 On voit bien que non, puisque les trafiquants eux-mêmes se déplacent
01:05:16 et vont pour le dernier règlement de contre
01:05:18 dans les quartiers du 4ème arrondissement,
01:05:21 dans les quartiers des Chutes-Lavie, et là on est loin des cités.
01:05:23 Donc qu'est-ce qu'on va faire ?
01:05:24 On va mettre des militaires devant tous les magasins,
01:05:26 devant toutes les cités, devant toutes les entrées d'autoroutes.
01:05:28 Je pense qu'il faut vraiment repenser sur du long terme,
01:05:32 et c'est ce qui a manqué à la France,
01:05:34 et c'est pour cette raison que depuis 40 ans,
01:05:36 on s'est repoussé le problème sur les élections à venir,
01:05:39 sur des élus qui ont aussi acheté la paix sociale.
01:05:42 Voilà la paix sociale où elle est maintenant,
01:05:44 elle est complètement dépassée par les événements.
01:05:46 Il faut repenser vraiment d'une manière beaucoup plus sérieuse.
01:05:49 Merci beaucoup Bruno Bartocchetti d'avoir accepté notre invitation
01:05:53 dans Punchline Weekend.
01:05:55 Bruno Bartocchetti, porte-parole d'Unité SGP Police.
01:05:58 Merci à vous, bonne soirée.
01:06:00 Je vous propose à présent, on aura l'occasion de redébattre
01:06:03 de la situation à Marseille, puisque bien évidemment
01:06:07 la situation risque encore d'évoluer sur place.
01:06:10 On aura l'occasion de reparler très certainement
01:06:14 du trafic de drogue, mais je voulais vous entendre
01:06:17 sur cette affaire barbare qui a eu lieu à Versailles,
01:06:22 ville plutôt réputée calme.
01:06:25 Cela s'est passé du mardi 19 au mercredi 20 septembre.
01:06:28 Une sexagénaire a été ligotée, elle a été rouée de coups
01:06:31 et violée chez elle, je vous le disais, à Versailles.
01:06:34 C'est une affaire épouvantable.
01:06:36 Son calvaire a pris fin à l'aube après le départ du suspect.
01:06:39 Elle a réussi à se réfugier chez une voisine.
01:06:42 Voyez ce reportage de Sacha Robin, Clotilde Payet et Sandra Tchambour.
01:06:46 C'est ici à Versailles qu'une femme de 67 ans a vécu
01:06:49 l'horreur absolue dans la nuit de mardi à mercredi.
01:06:52 Elle a été retrouvée nue et ligotée en pleine rue
01:06:55 après avoir été violée et séquestrée à son domicile.
01:06:58 C'est mon voisin qui habite juste à côté de la dame
01:07:01 qui nous a interpellé pour nous dire que la police
01:07:03 voulait nous parler.
01:07:05 Nous, on n'était au courant de rien, on est descendu
01:07:07 et c'est les sujets qui nous ont tout expliqué.
01:07:09 Souffrant d'insomnie, la sexagénaire avait décidé
01:07:11 de prendre l'air dans la cour de son immeuble.
01:07:13 C'est à ce moment que le suspect s'est jeté sur elle
01:07:15 en l'étranglant.
01:07:17 C'est une cour commune pour tout le monde du 51 bis
01:07:19 sauf moi et ma coloc, on a une entrée sur la rue.
01:07:22 Et dans cette cour commune, ma voisine a fait une insomnie
01:07:27 et le monsieur était là quand elle est sortie dans la cour.
01:07:30 Il lui aurait demandé de l'emmener dans son appartement
01:07:33 avant de lui asséner une multitude de coups de poing,
01:07:35 de la ligoter et d'abuser d'elle pendant des heures.
01:07:38 Des faits qui ont provoqué l'effroi dans le quartier.
01:07:41 Ça m'a vraiment choquée puisque j'habite pas loin d'ici,
01:07:45 à Buc, et qu'on est des mamans, toutes seules avec nos enfants
01:07:50 et ça fait vraiment peur.
01:07:52 Un suspect d'une trentaine d'années a été arrêté
01:07:54 le lendemain des faits.
01:07:56 La carte bancaire et les bijoux de la victime
01:07:58 étaient cachés à son domicile.
01:08:00 De nationalité algérienne, il faisait l'objet d'une obligation
01:08:02 de quitter le territoire français depuis février 2022.
01:08:05 Il a été placé en détention provisoire.
01:08:08 Bien sûr, la question c'est que faisait cet homme,
01:08:11 Gabriel Cluzel, sur le territoire français,
01:08:13 dans une ville réputée calme.
01:08:15 Versailles, on n'a pas l'habitude d'entendre ce type de faits barbares
01:08:19 dans cette commune de France bien connue,
01:08:21 pour justement son calme.
01:08:24 Déjà, il n'y a plus de ville calme en France, pour se dire.
01:08:27 C'est vrai que Versailles, c'est la ville royale,
01:08:29 c'est une ville bourgeoise, réputée être un peu "catolande".
01:08:34 Franck Ferrand disait que c'était la première ville de province,
01:08:37 la ville de province la plus près de Paris.
01:08:40 Mais avec la politique sociale échevelée, incroyable,
01:08:44 que l'on mène depuis des dizaines d'années,
01:08:46 en fait, il n'y a plus de ville protégée.
01:08:49 En l'occurrence, les faits sont passés près de la gare de Chantier,
01:08:52 qui fait partie des quartiers assez sinistrés sur le plan social.
01:08:57 Avec beaucoup de logements sociaux, etc.
01:09:01 Là, c'est un homme frappé d'OQTF.
01:09:06 Les gens disent "ça change quoi qu'il soit frappé d'OQTF ?"
01:09:10 Je vois ça sur les réseaux sociaux, mais je me dis "c'est complètement fou, ça change quoi ?"
01:09:13 Ça veut dire que cet homme-là n'avait rien à faire là.
01:09:16 Évidemment, les mêmes faits à peu près se sont passés à la Courneuve,
01:09:19 avec une femme d'un certain âge handicapée au mois de mai.
01:09:22 Et donc, jusqu'à quand l'impéricide de l'État va-t-il être supporté ?
01:09:27 Moi, je suis assez étonnée d'une forme d'inertie des Français.
01:09:34 Vous voyez, il y a des manifestations pour les violences policières,
01:09:37 pour des gens qui, a priori, n'étaient pas comme cette femme-là,
01:09:41 qui ne demandait simplement qu'à prendre l'air,
01:09:44 qui s'était mis en danger par des actes délictueux.
01:09:47 Eh bien, là, les gens descendent dans la rue, mais là, non.
01:09:50 On laisse... Mais quel est ce pays qui laisse ses...
01:09:53 On va le dire clairement, ses vieilles dames se faire violer, franchement.
01:09:56 Par des gens qui ne devraient pas le faire.
01:09:58 Il y a une vraie question à propos des personnes sous au QTF.
01:10:01 Là, la question, c'est que faisait-elle sur le territoire français,
01:10:05 puisqu'elle n'aurait pas dû y être.
01:10:08 Oui, mais d'abord, quand le président de la République parlait de décivilisation
01:10:11 et de Gérald Darmanin d'en sauvagement, que n'a-t-on entendu ?
01:10:14 La vérité, c'est que là, c'est un acte absolument barbare,
01:10:17 et rien ne saurait le qualifier.
01:10:19 Sur la politique migratoire, on mène une politique qui est très ferme.
01:10:22 Il y a eu 25% d'expulsions de plus l'an passé.
01:10:27 Et ensuite, on propose des moyens pour durcir cette politique,
01:10:31 et c'est notamment l'objet de la loi immigration,
01:10:33 notamment pour que des gens qui sont en France depuis leurs 13 ans
01:10:36 ne puissent pas se prévaloir de cette arrivée en France
01:10:39 pour ne pas être expulsés.
01:10:41 C'est le rétablissement de la double peine.
01:10:43 C'est également des moyens très importants pour lutter contre les recours.
01:10:46 Aujourd'hui, on peut avoir 12 recours contre une OQTF.
01:10:50 Il faut les réduire. Les réduire par deux, les réduire par trois.
01:10:53 C'est absolument essentiel.
01:10:55 Mais encore une fois, ne laissons pas croire que le gouvernement
01:10:58 ferait preuve d'un laxisme et qu'il se satisfait.
01:11:00 Alors, on va marquer une pause.
01:11:03 Amine Elbaïy, pour conclure, on doit marquer une pause.
01:11:06 Amine Elbaïy, les propos de M. le député vous ont fait réagir.
01:11:09 Moi, je crois, M. Lefebvre, et je suis désolé de vous le dire ainsi,
01:11:12 mais je crois que vous et votre gouvernement et votre majorité,
01:11:16 vous êtes vraiment mal placés pour nous parler des exécutions
01:11:19 des OQTF avec l'Algérie.
01:11:21 Vous avez envoyé 16 ministres.
01:11:23 C'est du jamais vu dans l'histoire diplomatique.
01:11:25 16 ministres à Alger. Résultat, vous n'avez pas eu de gaz avec l'Algérie.
01:11:28 Vous avez accepté 15 000 étudiants en plus chaque année.
01:11:31 Et le taux d'inexécution des OQTF avec l'Algérie sont les plus élevés.
01:11:35 - La politique des visas n'a pas fonctionné.
01:11:37 - On va y arriver. Vous avez fait grève pendant trois mois pour dire
01:11:40 on ne va plus distribuer de visa et hop, tout à coup, distribution de visa.
01:11:43 Je ne parle même pas de l'immigration illégale puisque vous n'arrivez même pas
01:11:46 à promouvoir l'immigration en Algérie.
01:11:48 - Eh bien justement, l'immigration, on va en parler dans un instant.
01:11:51 - Attendez, M. Lippe, il faut quand même remettre en cause cet accord de 68
01:11:55 qui nous prend en otage.
01:11:57 - On va y revenir. La question de l'immigration, on y revient dans un instant.
01:12:01 On marque une très courte pause sur ces news.
01:12:03 L'immigration après ce sommet à Malte, l'Europe qui se veut unie
01:12:08 pour faire face au défi de l'immigration illégale.
01:12:11 On en parle dans un instant. Reste avec nous sur ces news.
01:12:13 Et de retour sur le plateau de Punchline Weekend.
01:12:20 Bienvenue, si vous nous rejoignez, pour vous accompagner en cette fin d'après-midi
01:12:23 Karim Zeribi, Jean-Michel Fauvergue, Harold Iman, Mathieu Lefebvre,
01:12:28 député Renaissance du Val-de-Marne qui est également avec nous,
01:12:31 à vos côtés Amine Elbaï et Gabriel Cluzel.
01:12:34 On va s'intéresser pour cette dernière partie au défi européen face à l'immigration.
01:12:37 Mais tout de suite, on retrouve Félicité Kindo qui en fait un point complet
01:12:41 sur les toutes dernières informations. C'est à vous féliciter.
01:12:44 - Toujours aucune trace de Lina dans le Barin.
01:12:46 Une semaine après sa disparition, la piste criminelle est sérieusement envisagée.
01:12:50 Ce matin encore, les gendarmes ont procédé à des actes de police technique et scientifique
01:12:54 sur le bas-côté d'une route départementale, près du lieu de la disparition
01:12:58 de l'adolescente de 15 ans. Le secteur a été passé au peigne fin.
01:13:02 Les plans d'eau sondés, les véhicules inspectés, des témoins auditionnés.
01:13:06 Mais Lina reste introuvable.
01:13:08 15 personnes ont été interpellées mardi à leur domicile, puis mises en examen
01:13:12 après l'incendie qui avait entièrement détruit la mairie de Persan dans le Val-d'Oise
01:13:16 et endommagé le poste de police municipale lors des émeutes qui ont suivi la mort de Naël fin juin.
01:13:21 Selon le ministère de la Justice, au 1er août, 2 107 personnes ont été jugées,
01:13:26 1 989 ont été condamnées, dont 90 % à une peine d'emprisonnement.
01:13:31 Côté sport, bonne nouvelle pour le rugby français.
01:13:34 8 jours après son opération de la mâchoire, le capitaine Antoine Dupont
01:13:38 retrouve le 15 de France pour reprendre progressivement une activité physique
01:13:42 et poursuivre son contre-la-montre en vue de revenir sur les terrains le plus vite possible,
01:13:46 peut-être même en quart du Mondial 2023.
01:13:49 - Merci beaucoup, félicités, félicités, Kindo Kiko,
01:13:52 on retrouvera à 19h pour un nouveau point sur l'actualité.
01:13:55 Jean-Michel Fauvergues, vous voyez heureux en apprenant le retour dans le groupe du 15 de France
01:13:59 d'Antoine Dupont, une bonne nouvelle.
01:14:02 - Oui, c'est une excellente nouvelle, c'est le meilleur joueur du monde du moment.
01:14:06 Par contre, arriver en quart de finale avec les Sudaf, ce n'est pas des poètes.
01:14:10 Donc ça me fait un peu peur.
01:14:14 Pour lui, il ne faut pas qu'il mette sa santé en jeu.
01:14:17 - C'est une priorité, bien évidemment.
01:14:20 En tout cas, une bonne nouvelle ce soir concernant Antoine Dupont.
01:14:23 Je vous le disais, on va donc s'intéresser pour cette dernière partie
01:14:26 aux défis européens face à l'immigration,
01:14:29 puisque les chefs d'État et de gouvernement des neuf pays méditerranéens
01:14:33 étaient réunis hier à Malte.
01:14:36 Vous voyez la photo de famille, l'enjeu, une réponse unie et structurelle
01:14:39 face à la crise migratoire.
01:14:41 Sauf qu'entre l'Italie et l'Allemagne, ça coince.
01:14:44 Giorgia Meloni, la chef du gouvernement italien, a averti
01:14:47 les ONG secourant des migrants méditerranéens
01:14:50 devront les faire débarquer dans les pays dont leurs bateaux battent pavillons.
01:14:55 Les explications, Sandra Chiombo, on en parle ensuite.
01:14:59 Giorgia Meloni l'a annoncé, l'Italie ne veut plus accueillir
01:15:02 des migrants sauvés par des ONG étrangères.
01:15:05 La chef du gouvernement italien rejette un amendement présenté
01:15:08 par l'Allemagne jeudi à Bruxelles sur le statut et le rôle de ces organisations.
01:15:12 Je comprends bien sûr la position du gouvernement allemand,
01:15:15 mais à ce moment-là, s'ils veulent revenir sur les règles
01:15:18 des organisations non gouvernementales, alors nous proposons
01:15:21 donc un autre amendement en vertu duquel le pays responsable
01:15:25 de l'accueil des migrants transportés sur un navire d'ONG
01:15:28 est celui du pavillon de ce même navire.
01:15:31 Accusée par Rome de financer plusieurs ONG de secours en Méditerranée,
01:15:35 Berlin a défendu leur rôle.
01:15:38 Les sauveteurs en mer volontaires ont pour mission de sauver des vies en Méditerranée.
01:15:42 Ils s'engagent à lutter contre la mortalité en Méditerranée avec humanité
01:15:46 parce que le centre européen commun de sauvetage en mer n'existe plus.
01:15:50 Concernant les relations entre l'Italie et l'Allemagne,
01:15:53 pas de quoi s'inquiéter selon la ministre allemande des Affaires étrangères.
01:15:57 La friendship between Germany and Italy is not limited to two ministers
01:16:01 or two governments. It has been going on for decades.
01:16:04 And what is good is that when you have points of disagreement,
01:16:08 which is clearly the case, you can say it directly and openly
01:16:12 in order to find solutions.
01:16:14 Entre juin et août dernier, au moins 990 migrants ont fait naufrage
01:16:18 en Méditerranée en tentant de rejoindre l'Italie.
01:16:22 Le rôle des ONG est donc au cœur du débat.
01:16:25 On va y revenir dans un instant.
01:16:27 On le voit, une réponse unie et structurelle au niveau européen.
01:16:31 C'est en vous qu'a la volonté à Roldiman de ce sommet.
01:16:34 Qu'est-ce qu'on peut en retenir ?
01:16:36 Est-ce que les pays européens ont avancé hier ?
01:16:39 Alors, ils ont fait un pas en avant, un pas en arrière.
01:16:43 Parce que déjà, avec la visite à Lampedusa,
01:16:47 il y a deux semaines, d'Ursula von der Leyen,
01:16:50 on croyait qu'on avait les dix points qui étaient assez faciles
01:16:53 pour aider l'Italie de la part de l'Union européenne.
01:16:58 On allait agrandir l'agence Frontex,
01:17:02 l'agence européenne pour les frontières.
01:17:06 On allait favoriser les missions navales en Méditerranée.
01:17:10 Tout ça, ça coûte de l'argent, mais on promet, on promet.
01:17:14 Et on va surtout créer des hot spots, des lieux de rétention
01:17:19 qui ne seraient pas légalement le territoire de l'Europe.
01:17:24 Donc un pays, ce seraient des zones de rétention extraterritoriales.
01:17:28 Donc ça veut dire que quand les gens seront dans ces centres,
01:17:33 on ne considérera pas qu'ils sont arrivés en Europe.
01:17:37 Donc là, il y a une question légale aussi.
01:17:42 Oui, mais ça allait être introduit par l'Union européenne.
01:17:45 Donc ça, c'était des idées innovantes.
01:17:48 Et ensuite, on s'est chamaillé à Malte sur une espèce d'étrange nuance
01:17:54 où, comme on l'a vu dans le sujet,
01:17:57 les Allemands voudraient financer les bateaux humanitaires allemands, du moins.
01:18:04 Et Mme Meloni dit, dans ce cas-là, vous reprenez tous ceux qui sont dans ces bateaux.
01:18:11 Ça va s'arranger probablement au Conseil européen du 6 octobre.
01:18:16 On est dans du marchandage, machignonnage entre Etat et ses électorales aussi.
01:18:23 Et Mme Anna Lena Baerbock, ministre des Affaires étrangères allemande, est du Parti vert.
01:18:30 Donc il faut qu'elle montre quelque chose d'humanitaire.
01:18:33 Et c'est ce qu'elle a fait.
01:18:35 Et Mme Meloni, évidemment, doit faire l'inverse.
01:18:38 Et la fermeté, c'est comme ça qu'elle s'est fait installer.
01:18:41 Donc le 6 octobre, là, on aura vraiment carte sur table et on arrivera à quelque chose.
01:18:46 Mais en tout cas, M. le député, elle peut s'entendre,
01:18:48 cette demande de Georgia Meloni concernant les ONG,
01:18:51 ONG toujours au cœur du débat.
01:18:53 Si l'Allemagne finance ces bateaux qui viennent en secours à ces migrants,
01:18:57 eh bien, derrière aussi, la logique voudrait qu'ils les accueillent.
01:19:01 J'observe d'abord que Mme Meloni, elle commence à comprendre
01:19:03 que la question migratoire, elle se réglera en européen,
01:19:06 pas se régler dans les seules frontières de l'Italie ou dans les seules frontières de l'Hexagone.
01:19:10 Enfin, qu'est-ce qu'elle nous avait promis, Mme Meloni, pendant sa campagne ?
01:19:12 Elle avait promis le blocus naval.
01:19:14 Elle avait promis une immigration extrêmement durcie.
01:19:17 On est à plus de 100% de migration irrégulière en Italie
01:19:20 depuis qu'elle est arrivée au pouvoir.
01:19:21 Il n'y a aucun blocus naval.
01:19:23 Évidemment que les passeurs, parfois, font le jeu, bien sûr,
01:19:28 évidemment que les ONG, pardon, font le jeu des passeurs, c'est une évidence.
01:19:32 Mais enfin, on ne va pas remettre en cause le droit maritime international.
01:19:36 Pour cela, ce qu'il faut, c'est une solidarité européenne dans cette question.
01:19:39 Mme Meloni arrive en nous disant "moi, je ne veux pas des bateaux".
01:19:43 Très bien, qu'est-ce qu'on en fait ?
01:19:44 L'Allemagne nous dit "moi, très bien, je ne veux pas qu'il y ait de relocalisation".
01:19:48 Très bien, qu'est-ce qu'on en fait ?
01:19:50 La vérité, c'est qu'il faut être capable de traiter beaucoup plus rapidement
01:19:52 la demande d'asile aux frontières de l'Europe, c'est ce que vous avez dit,
01:19:54 avec des hot spots qui sont précisément en dehors du territoire de l'Union européenne
01:19:58 pour pas qu'on puisse se prévaloir de Schengen ensuite,
01:20:01 en respectant évidemment le droit de celles et ceux qui demandent l'asile,
01:20:04 mais surtout en ayant la capacité de renvoyer et de leur dire extrêmement clairement
01:20:08 en moins de six mois s'ils n'ont rien à faire là.
01:20:10 Alors j'ai une question qui a été soulevée hier par un invité sur ce plateau assez intéressant,
01:20:15 Amine Elbaï, c'est qu'au fond, on dit que la solution, elle est uniquement au niveau européen.
01:20:21 Or, cet invité soulignait que lorsque l'Allemagne accueille un million de réfugiés,
01:20:25 elle ne demande pas la vie à d'autres pays européens.
01:20:28 Alors pourquoi ce n'est pas possible aujourd'hui au sein de l'Europe qu'un pays dise
01:20:31 "moi, stop, je n'ai plus les structures pour accueillir, ça peut mettre mon pays en danger".
01:20:37 Donc pour moi, c'est stop. Pourquoi ça, aujourd'hui, on a le sentiment que c'est impossible ?
01:20:42 Parce qu'aujourd'hui, le peuple français et les nations d'Europe sont victimes d'un droit,
01:20:47 d'un droit qui n'a jamais été adopté par le peuple,
01:20:50 d'un droit qui ne souffre d'aucune légitimité populaire, c'est le droit de l'Union européenne.
01:20:55 Aujourd'hui, nous souffrons en fait du droit de l'Union européenne.
01:20:57 Quand M. le député vous proposait d'étudier l'instruction des demandes d'asile
01:21:02 en dehors du territoire de l'Union européenne, et bien en fait, c'est très simple.
01:21:05 La Cour de justice de l'Union européenne l'a interdit aux États, aux États d'Europe.
01:21:10 Donc en fait, nous sommes victimes aujourd'hui du droit de l'Union européenne,
01:21:14 et pas seulement du droit de l'Union européenne.
01:21:16 Nous sommes également victimes du droit européen en tout coup,
01:21:18 puisque si vous allez demain créer des hot spots,
01:21:22 qui ne seraient pas directement l'état d'accueil, mais administrés par un état d'accueil,
01:21:27 et bien la Convention européenne des droits de l'homme s'applique de manière extraterritoriale.
01:21:33 Et la Cour européenne des droits de l'homme l'a déjà précisé au travers de sa jurisprudence.
01:21:37 Cela signifie que l'article 8 de la Convention européenne des droits de l'homme,
01:21:41 vous savez qu'est-ce qu'il prévoit cet article ?
01:21:43 En fait, il prévoit la grande régularisation des sans-papiers.
01:21:45 Il permet le regroupement familial de personnes qui sont rentrées illégalement sur le territoire,
01:21:49 sur les territoires des États-nations d'Europe, au titre justement du regroupement familial.
01:21:54 Voilà, et ces personnes, quand elles arrivent à Lampedusa,
01:21:57 elles savent parfaitement qu'elles ne seront jamais expulsées.
01:21:59 La seule et unique solution, c'est de défendre la souveraineté, c'est de défendre nos frontières,
01:22:05 c'est de renégocier les accords Schengen, c'est de reprendre aujourd'hui notre politique migratoire en main,
01:22:10 c'est de refuser d'accorder des visas aux pays qui ne reprennent pas leurs clandestins.
01:22:15 Voilà, le réveil français a sonné, le sursaut européen a sonné.
01:22:19 Nous sommes aujourd'hui arrivés à un stade ultime, c'est sauver les nations d'Europe ou périr.
01:22:26 Karim Zeribi, est-ce que, quand vous entendez Amin al-Bayy,
01:22:30 est-ce que vous constatez aujourd'hui que la France en particulier a besoin de plus de souveraineté
01:22:35 pour contrôler les flux migratoires, afin de mieux se protéger et mieux accueillir aussi,
01:22:41 parce que l'enjeu, il est aussi l'accueil ?
01:22:43 Non, je pense que ce qui vient d'être dit est faux.
01:22:46 On n'a pas de politique migratoire européenne, et c'est bien là le problème.
01:22:51 Et ce qu'il faut faire, c'est dépasser le Blin 3, qui date de 2013,
01:22:56 ça veut dire 10 ans aujourd'hui, pour avoir une politique commune.
01:22:59 Quand vous prenez tous les sujets, aucun pays de l'Union Européenne ne fonctionne de la même manière.
01:23:03 Donc on ne peut pas dire effectivement que c'est l'Union Européenne qui représente une contrainte.
01:23:06 Prenez les indemnités pour un migrant,
01:23:08 elles sont de l'ordre de 204 euros pour un migrant tout seul en France,
01:23:12 elles sont de l'ordre de 135 euros en Allemagne.
01:23:15 Pourquoi on n'a pas une indemnité européenne ?
01:23:17 Pour éviter que les migrants ne puissent jouer sur l'attractivité d'un pays plutôt que d'un autre.
01:23:20 Prenez l'AME, l'Aide médicale d'État.
01:23:23 En France, ça nous coûte un milliard parce qu'on a une aide qui n'est pas seulement une aide d'urgence,
01:23:28 on a aussi des soins de confort dans l'Aide médicale d'État.
01:23:31 Alors que vous avez des pays où c'est simplement et seulement une aide d'urgence en cas de situation grave.
01:23:37 Pourquoi on n'a pas une aide médicale européenne ?
01:23:39 Et quand vous prenez tous les sujets les uns après les autres,
01:23:42 vous sentez qu'on a aujourd'hui des associations, donc ONG,
01:23:46 qui rentrent aussi dans les failles d'un système qui n'est pas organisé, qui n'est pas coordonné.
01:23:51 Et j'en veux pour preuve, quand vous prenez Dublin 3,
01:23:55 le biais dans lequel le migrant met un pied dans le pays,
01:24:00 c'est normalement ce pays qui doit traiter, à travers un fichier européen qui s'appelle EURODAC,
01:24:04 la demande de droit d'asile.
01:24:07 Beaucoup de pays, comme la Grèce et notamment l'Italie,
01:24:10 par un flux de migrants importants, n'enregistrent pas la demande.
01:24:13 Parce qu'ils ne peuvent pas traiter.
01:24:16 Et donc les migrants passent, tel une passoire, et vont dans les pays qui leur semblent attractifs.
01:24:20 Et derrière cette réalité, c'est que même si jamais c'était enregistré dans EURODAC,
01:24:24 vous avez Dublin 3 qui dit qu'au bout de 18 mois,
01:24:27 le migrant peut refaire une nouvelle demande dans un nouveau pays de l'Union européenne.
01:24:32 Pourquoi cette complexité administrative ?
01:24:34 Pourquoi on n'a pas quelque chose de beaucoup plus simple,
01:24:37 je dirais de beaucoup moins attractif,
01:24:39 il faut le dire pour ceux qui ne relèvent pas du droit d'asile,
01:24:42 parce que 8 migrants sur 10 ne relèvent pas du droit d'asile.
01:24:45 - Effectivement, Gabrielle Cluzel, est-ce qu'au fond,
01:24:48 il ne faudrait pas commencer déjà par s'organiser et ne plus laisser des missions à des ONG
01:24:53 dont parfois on doute un peu de la mission ?
01:24:56 - Evidemment, mais si vous voulez, le problème c'est que la philosophie profonde de l'Europe
01:25:00 est immigrationniste. Je vais vous donner deux preuves.
01:25:03 Il y a un certain nombre de gouvernants, dont Emmanuel Macron,
01:25:06 d'ailleurs monsieur Laffont-Derleyen et certains autres,
01:25:09 qui sont obligés de donner le change à leur peuple,
01:25:12 qui réclament la fin de cette immigration échevelée,
01:25:15 mais la philosophie est immigrationniste.
01:25:18 Je vais vous donner un exemple. L'Allemagne, on l'a vu,
01:25:20 elle a un côté complètement schizophrène,
01:25:22 c'est-à-dire qu'elle va financer des ONG tout en disant,
01:25:25 nous, par exemple, à Lampedusa, on ne prendra personne,
01:25:28 mais c'est bon, allez les aider à débarquer en Italie,
01:25:30 nous, ce n'est plus notre problème,
01:25:32 sachant que, de toute façon, dans l'Espagne Schengen,
01:25:34 ensuite, ils circulent comme ils veulent.
01:25:36 Donc, on a du mal à saisir la logique.
01:25:38 Le gouvernement d'Emmanuel Macron, la sénatrice centriste,
01:25:43 Nathalie Goulet, a demandé au ministre de l'Intérieur
01:25:46 le montant de l'argent donné aux ONG,
01:25:50 oui, aux associations qui aident les migrants, en réalité.
01:25:53 Eh bien, dans 2021, 1350 associations ont été aidées,
01:25:58 à hauteur de 750 millions.
01:26:00 Donc, le gouvernement est en train de nous dire
01:26:02 qu'il faut vraiment régler ce problème de l'immigration,
01:26:05 dont les Français ne veulent plus,
01:26:07 mais en même temps, on va aider des associations pro-migrants
01:26:12 avec l'argent des Français.
01:26:14 Et je dirais que l'affaire des métiers en tension,
01:26:17 c'est rigoureusement pareil.
01:26:19 C'est-à-dire qu'on commence à nous expliquer que les illégaux,
01:26:21 on va les récompenser d'avoir finalement
01:26:25 été entrés illégalement sur notre sol,
01:26:27 en leur donnant un titre de séjour.
01:26:30 Donc, on est dans une situation complètement schizophrénique
01:26:32 qui, encore une fois, ne peut s'expliquer que d'une seule façon,
01:26:35 c'est-à-dire que nos gouvernants sont pro-immigrationnistes,
01:26:39 mais c'est de donner un peu le change aux populations.
01:26:42 Je ne vois pas d'autre explication,
01:26:44 sinon c'est absolument incompréhensible.
01:26:47 Monsieur le député, votre réponse, c'est vrai que Gabriel Cluzel
01:26:50 soulignait un paradoxe, à la fois dire
01:26:52 qu'il faut absolument maîtriser les flux migratoires,
01:26:55 et en même temps, on aide les associations
01:26:58 qui font venir ces personnes sur notre territoire,
01:27:00 et en même temps, il y a le projet de loi immigration
01:27:03 avec la régularisation prévue pour les métiers en tension.
01:27:06 Oui, vous savez, je ne sais pas ce que ça veut dire
01:27:08 "immigrationniste" par philosophie.
01:27:10 Vous ne savez pas ? Ah bon ?
01:27:11 Si je peux m'exprimer, madame, excusez-moi.
01:27:12 Oui.
01:27:13 Je pense que c'est une posture que vous prenez
01:27:14 pour caricaturer un sujet qui mérite tout,
01:27:16 sauf des fantasmes.
01:27:17 Ça ne veut pas dire qu'il ne faut pas s'y attaquer,
01:27:19 il ne faut surtout pas être naïf en matière migratoire,
01:27:21 mais le fantasme, ça ne fonctionne pas.
01:27:23 Sur les métiers en tension, quand on se balade dans le pays,
01:27:26 quand on va chez un boulanger, on s'aperçoit que parfois
01:27:28 la boulangerie, elle fonctionne, parce que oui,
01:27:30 il y a une personne qui est là, et parce que les Français
01:27:32 n'ont pas voulu du travail.
01:27:34 Et donc nous, ce qu'on propose, c'est de légaliser,
01:27:36 pas de régulariser massivement, parce qu'on n'a pas vocation
01:27:39 à régulariser massivement, mais de légaliser des situations.
01:27:42 Et l'immigration, c'est un sujet sérieux.
01:27:44 Ça veut dire qu'il faut le résoudre d'abord
01:27:46 au plan mondial.
01:27:47 Il y a des désordres mondiaux qui sont très, très puissants.
01:27:49 Des désordres écologiques, des désordres économiques,
01:27:51 des désordres géopolitiques.
01:27:53 Il ne suffit pas de dire qu'on est immigrationniste.
01:27:55 La vérité, c'est qu'on a 30 % de demandes d'asile en plus
01:27:57 au niveau de l'Union Européenne, cette année que l'an dernier.
01:28:00 C'est un fait. On peut le refuser, on peut se dire
01:28:02 que ça n'existe pas. On peut se dire, après tout,
01:28:04 les Italiens, ils n'ont qu'à se débrouiller.
01:28:06 Mais la vérité, c'est qu'il faut d'abord réduire ces flux,
01:28:08 mais quand ils sont là, ces flux, il faut avoir la capacité
01:28:10 à renvoyer les gens, parce que vous l'avez dit,
01:28:12 il y a 8 personnes sur 10 qui n'ont pas vocation
01:28:14 à rejoindre le territoire de l'Union Européenne,
01:28:16 mais à intégrer celles et ceux qui peuvent bénéficier
01:28:18 de l'asile politique.
01:28:20 Ça, c'est pour la réforme au niveau de l'Union Européenne.
01:28:22 Et puis, au plan national, il faut que nous, on ait la capacité
01:28:24 à répondre beaucoup plus vite, pour qu'on puisse dire
01:28:26 aux personnes qui demandent l'asile,
01:28:28 non pas en 2 ans, non pas en 3 ans,
01:28:30 mais en 6 mois, si oui ou non, ils ont vocation
01:28:32 à rejoindre la République française.
01:28:34 Et si ça n'est pas le cas, ils doivent évidemment
01:28:36 être déboutés et expulsés au plus vite.
01:28:38 Et par ailleurs, les mesures que nous prenons
01:28:40 pour expulser les délinquants étrangers,
01:28:42 pardon, mais je rappelle que c'est Nicolas Sarkozy
01:28:44 qui a supprimé la double peine.
01:28:46 Grâce au projet de loi porté par Gérald Darmanin,
01:28:48 on va pouvoir expulser 4000 délinquants de plus
01:28:50 étrangers par an. Ça, c'est une réponse
01:28:52 qui est une réponse extrêmement concrète.
01:28:54 Peut-être un mot avant de conclure.
01:28:56 On va revenir sur cette proposition
01:28:58 d'Emmanuel Macron pour maîtriser
01:29:00 les flux des migrants. Il l'a exprimé
01:29:02 à Malte. Envoyer des équipes
01:29:04 dans des pays de transit pour les traverser.
01:29:06 Écoutez-le.
01:29:08 Nous souhaitons améliorer la dimension externe
01:29:10 et améliorer le partenariat concret avec
01:29:12 les pays d'origine, en particulier en Afrique,
01:29:14 et les pays de transit,
01:29:16 tout particulièrement de la rive sud de la Méditerranée.
01:29:18 Les propositions opérationnelles
01:29:20 qui sont les nôtres sont des propositions
01:29:22 d'un partenariat respectueux
01:29:24 visant à apporter des moyens financiers,
01:29:26 des coopérations techniques,
01:29:28 mais à lutter de manière très concrète
01:29:30 contre les trafiquants
01:29:32 d'êtres humains qui profitent
01:29:34 de la misère de celles et ceux qui prennent
01:29:36 tous les risques, parfois conduisent au pire
01:29:38 dans la mer Méditerranée,
01:29:40 et nous conduisent à supporter
01:29:42 cette pression migratoire qui est aujourd'hui
01:29:44 la nôtre.
01:29:46 Ce que propose Emmanuel Macron,
01:29:48 c'est d'embarquer des experts et du matériel
01:29:50 sur les côtes tunisiennes pour démanteler
01:29:52 les réseaux de passeurs.
01:29:54 Il l'avait déjà proposé, cela semble être cohérent.
01:29:56 Reste que le dialogue entre les pays,
01:29:58 l'Union européenne et la Tunisie,
01:30:00 il reste à construire,
01:30:02 puisque l'Union européenne ne peut pas
01:30:04 imposer des normes à un État souverain.
01:30:06 Est-ce que c'est possible, cette proposition
01:30:08 du chef de l'État, pour démanteler les réseaux de passeurs ?
01:30:10 Déjà, la Tunisie est pratiquement
01:30:12 un État failli du point de vue budgétaire.
01:30:14 Il ne vit que près du FMI.
01:30:16 Mme Mélanie a réussi à convaincre
01:30:18 les Européens de dégager
01:30:20 autour de 110 millions d'euros
01:30:22 pour que la Tunisie retienne
01:30:24 les migrants,
01:30:26 ne soit pas un pays de transit
01:30:28 où on peut partir vers l'Ampédouza.
01:30:30 Cela n'a eu aucun effet statistique
01:30:32 pour l'instant.
01:30:34 Cet État est loin de pouvoir se relever
01:30:36 en un claquement de doigts.
01:30:38 Il a été un pays
01:30:40 qui a été un pays
01:30:42 qui a été relevé en un claquement de doigts.
01:30:44 Là, c'est illusoire.
01:30:46 La Libye est en guerre civile larvée
01:30:48 plus inondation massive.
01:30:50 Là aussi, ça ne va pas marcher.
01:30:52 Le Niger,
01:30:54 qui est la route vers la Libye,
01:30:56 nous venons de la quitter.
01:30:58 C'est la République du Niger.
01:31:00 Ce ne sont pas les forces armées
01:31:02 nigériennes qui vont y faire quoi que ce soit.
01:31:04 Pour envoyer des experts,
01:31:06 il faudra en envoyer vraiment énormément.
01:31:08 Je pense qu'on rêve
01:31:10 un peu à la situation
01:31:12 avant le printemps arabe,
01:31:14 où il y avait des dictatures,
01:31:16 mais qui s'avaient freinées.
01:31:18 C'est triste à dire,
01:31:20 mais c'est ce que je vois.
01:31:22 - Merci Harold Eman.
01:31:24 Merci à tous les six.
01:31:26 Merci Carine Zérébille,
01:31:28 Jean-Michel Fauvergue, Harold Eman.
01:31:30 Merci Aminah El-Bayy, Gabriel Cruzel.
01:31:32 L'actualité continue.
01:31:34 Dans un instant, Mathieu Bocoté
01:31:36 face à Bocoté.
01:31:38 A ne pas manquer, c'est tout de suite.
01:31:40 Restez avec nous sur CNews.
01:31:42 Excellente soirée sur notre antenne.
01:31:44 *musique*

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