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00:00 Bonjour Nathalie Loiseau.
00:08 Bonjour.
00:09 Plus de 100 000 Arméniens ont quitté leur terre du Haut-Karabagh, chassés par l'Azerbaïdjan
00:13 après 9 mois d'un blocus jugé inhumain.
00:15 Tout ce qui se passe là-bas, c'est passé sous les yeux de l'Union Européenne et qui
00:19 n'a rien fait ou presque.
00:21 Pourquoi ?
00:22 Alors je suis en colère et j'ai honte.
00:24 Je suis en colère parce que ça fait des mois qu'on alerte.
00:28 Le Parlement européen là-dessus a été impeccable.
00:30 Moi je me suis rendue trois fois en Arménie, une fois au Karabakh quand c'était encore
00:34 possible et on alerte.
00:36 C'est un nettoyage ethnique qui se passe sous nos yeux.
00:38 Le peuple arménien, celui qui a connu le premier génocide du XXe siècle, connaît
00:43 le premier nettoyage ethnique du XXIe siècle.
00:46 Et comme en 1915, tout le monde regarde ailleurs.
00:49 Et pourquoi tout le monde regarde ailleurs ? Pourquoi l'Union Européenne n'a rien fait ?
00:52 Raphaël Glucksmann, eurodéputé de gauche, disait hier sur France Info, il faut mettre
00:56 fin à notre dépendance suicidaire aux gaz azerbaïdjanais.
00:59 Est-ce que c'est pour cette raison ?
01:00 C'est à cause du gaz ?
01:01 Il y a deux choses.
01:02 D'une part l'Europe est divisée.
01:03 La France a alerté Emmanuel Macron, Catherine Conona.
01:06 Tout le monde a sonné l'alarme.
01:08 Mais l'Europe est divisée parce que certains pays disent "oh là là, mais le gaz azérie,
01:12 c'est beaucoup trop important".
01:13 Et puis celui qui était en charge de la médiation, Charles Michel, le président du Conseil européen,
01:18 est devenu l'otage de sa propre médiation.
01:20 Vous savez, il y a quelqu'un qui s'appelle Desmond Tutu, qui était un archevêque en
01:23 Afrique du Sud, qui disait "quand vous restez neutre entre un agresseur et un agressé,
01:28 vous vous mettez du côté de l'agresseur".
01:29 Il y a un moment où c'est ce qui s'est passé.
01:31 Vous dites que vous avez honte pour la situation européenne.
01:33 Et la France dans tout ça, est-ce qu'elle devrait être plus active ?
01:36 Alors elle est extrêmement active.
01:38 Elle est même très seule.
01:40 Est-ce qu'elle doit renvoyer l'ambassadrice d'Azerbaïdjan ?
01:44 Alors ça écoutez, c'est une idée qu'on a quand on n'a pas d'idée.
01:48 Pardon.
01:50 Et je peux le dire, c'est que l'ambassadeur Azeri à Bruxelles, lui, m'a insulté et
01:54 m'a menacé.
01:55 Il m'a expliqué que la prochaine fois que j'irai devant le corridor de la Chine, j'avais
01:59 raison de mettre un gilet pare-balles parce qu'on me tirerait dessus.
02:01 C'est le corridor qui reliait le Haut-Karabakh à l'Arménie.
02:03 Donc les diplomates Azeri, ils ne sont pas forcément ma tasse de thé.
02:07 Non, c'est des sanctions contre le régime d'Aliyev qu'il faut prendre.
02:09 Et c'est ce que nous allons demander la semaine prochaine.
02:12 Il y a un texte qui va être présenté au Parlement européen.
02:15 Je l'ai rédigé.
02:16 Je vais le présenter à mes collègues députés européens pour demander des sanctions contre
02:21 le régime d'Illam Aliyev, pour demander qu'on reconsidère notre accord gazier parce
02:27 que l'Azerbaïdjan s'est engagé à nous livrer plus que ce qu'il produit.
02:31 Ça veut dire que par le biais de Bakou, on importe du gaz russe.
02:35 Mais qu'est-ce que c'est que cette hypocrisie ? C'est une politique de gribouille.
02:38 Et vous pensez que vous dites, si vous mettez en garde, c'est une résolution que vous
02:42 présentez au Parlement européen ?
02:43 Ce n'est pas une force obligatoire.
02:44 Sachons d'où on parle.
02:45 Soyons humbles.
02:46 Il faudra voir si elle est suivie d'effets.
02:47 Soyons humbles.
02:48 Mais enfin, on peut au moins dire qu'on a montré le chemin, qu'on a alerté, qu'on
02:53 a décrit ce qui allait se passer et que maintenant on pourrait nous écouter.
02:56 Vous redoutez que le prochain sur la liste, ce soit l'Arménie ?
02:59 C'est l'Arménie.
03:00 Si on veut sauver l'honneur, alors sauvons l'Arménie parce qu'on parle de l'Azerbaïdjan,
03:03 on parle de son allié turc.
03:05 On devrait parler aussi de la Russie qui s'est lavé les mains de ce qui se passait.
03:09 Et il y a plusieurs milliers de soldats russes au Karabakh qui étaient là pour protéger
03:14 les populations qui n'ont rien protégé.
03:16 Aujourd'hui, Vladimir Poutine veut se payer, pardon de le dire comme ça, le premier ministre
03:22 arménien qui a le tort d'être démocrate, favorable aux réformes, d'avoir lutté contre
03:27 les oigarques et de regarder vers l'Europe.
03:29 Ça vous rappelle qui ?
03:30 Volodymyr Zelensky.
03:31 Il veut refaire sur l'Arménie ce qu'il n'a pas réussi à faire sur l'Ukraine,
03:36 c'est-à-dire faire tomber un dirigeant.
03:38 Aujourd'hui, l'Arménie elle-même est menacée.
03:41 Je le dis aujourd'hui, si nous n'agissons pas, nous ne pourrons pas dire que nous n'étions
03:46 pas prévenus.
03:47 Nathalie Loiseau, vendredi, un sommet des pays du sud de l'Europe s'est tenu à
03:50 mâle.
03:51 L'idée c'était d'envoyer un message clair sur l'immigration.
03:54 La réponse est à chercher au niveau européen, disent de nombreux acteurs.
03:58 Sauf que l'Europe, elle continue de se diviser sur le pacte migratoire qui est en discussion
04:02 depuis trois ans.
04:03 On l'attend, c'est pour quand ?
04:05 Alors, du côté du Parlement européen, notre position elle est claire, elle est votée,
04:09 c'est pour tout de suite.
04:10 On attend les pays européens.
04:12 Depuis des années, un certain nombre de dirigeants qui ne vous parlent que immigration matin,
04:20 midi et soir sont ceux qui bloquent une solution.
04:22 On a commencé à progresser.
04:24 Madame Mélanie, qui a fait campagne et qui a gagné avec l'obsession migratoire, disant
04:31 "je vais tout arrêter et je vais me débrouiller toute seule", constate un, qu'elle ne peut
04:35 pas tout arrêter, deux, qu'elle ne peut pas agir toute seule.
04:39 C'est une leçon ici en France, quand l'extrême droite vous dit la même chose que ce que
04:43 disait Madame Mélanie, elle vous ment.
04:45 Aujourd'hui, Madame Mélanie dit "j'ai besoin d'une solution européenne".
04:48 Ça c'est un très grand progrès.
04:49 On est très près du but, enfin, il reste la Pologne et la Hongrie, mais on peut passer
04:56 sans avoir l'unanimité.
04:57 Qu'on le fasse maintenant.
05:00 La solution est européenne.
05:01 Avant les élections européennes, c'est possible, il y aura un accord ?
05:04 Bien sûr que c'est possible, c'est une question de volonté poétique.
05:06 Il y a encore des désaccords, il y a notamment ce différent entre l'Italie et l'Allemagne.
05:09 Rome ne veut plus accueillir de migrants sauvés par des ONG étrangères et elle reproche
05:13 à Berlin de financer ces ONG.
05:15 Est-ce que ça peut éloigner la perspective d'un accord ?
05:18 Écoutez, maintenant c'est à Madame Mélanie de se demander si elle veut vraiment une solution
05:23 ou si elle veut continuer à être l'extrême droite qui se sert du problème.
05:27 C'est son choix à elle.
05:28 Mais quand la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, parle
05:32 de détendre des missions navales en Méditerranée, est-ce qu'elle ne se cale pas sur l'idée
05:38 d'un blocus naval comme avait évoqué Mélanie ?
05:40 Non, parce qu'un bateau en Méditerranée, quel qu'il soit, sauve des gens quand ils
05:44 sont à la mer.
05:45 La priorité du sauvetage, elle aura toujours lieu.
05:48 Après, il faut se demander pourquoi la mer Méditerranée est devenue un cimetière.
05:53 Pourquoi ce serait normal que des exploitants, des trafiquants de misère utilisent des passeurs
06:01 pour faire risquer leur vie à des migrants.
06:04 Il faut que ça s'arrête.
06:06 À la fois pour la dignité des personnes et même leur sécurité, et parce que les
06:12 Européens ne peuvent pas comprendre qu'ils ne peuvent pas décider qui arrive sur leur
06:17 sol.
06:18 Que ceux qui sont réfugiés politiques puissent venir dans des meilleures conditions, être
06:23 accueillis mieux et plus vite.
06:25 Que ceux qui se cherchent une vie meilleure, mais qui sont des réfugiés, qui sont pardon
06:30 des migrants irréguliers économiques, ne soient plus incités à prendre des risques
06:35 pareils.
06:36 Ça n'a pas de sens.
06:37 Nathalie Loiseau, on se retrouve dans quelques instants.
06:40 On va continuer de discuter notamment de la question de l'immigration.
06:43 Mais tout d'abord à 8h bientôt 40, c'est le Fil info avec Diane Ferchitte.
06:46 Un gigantesque incendie à Rouen.
06:49 Cette nuit, le feu a ravagé deux immeubles désaffectés.
06:51 Ils se sont effondrés.
06:52 Pas de victimes d'après la mairie qui précise qu'aucun seuil de dangerosité n'a été
06:57 relevé pour les importants panaches de fumée.
06:59 Augmentation du prix du gaz, déconjugalisation de l'aide aux adultes handicapés, mais
07:04 aussi hausse des APL ainsi que du taux d'usure.
07:06 De nombreux changements entrent en vigueur en ce 1er octobre.
07:09 Le détail est retrouvé sur franceinfo.fr.
07:11 Sur France Info, le maire de Bordeaux, Pierre Urmic, dénonce l'irresponsabilité de Laurent
07:16 Wauquiez, le président de la région au Verne-Uronalpe, a annoncé hier vouloir faire sortir sa région
07:21 du dispositif zéro artificialisation net des sols.
07:24 Pour Pierre Urmic, c'est de la démagogie, un refus de voir la réalité en face.
07:29 En Slovaquie, le parti populiste Smer SD arrive en tête des résultats de l'élection
07:33 législative.
07:34 Son leader, Robert Fido, a promis d'arrêter l'aide à l'Ukraine au cours de la campagne.
07:38 Il s'en est pris à l'UE, à l'OTAN ainsi qu'à la minorité LGBT+.
07:43 Toujours avec Nathalie Loiseau, heureux député Reunio.
07:53 On parlait des 27 qui n'arrivent pas encore à se mettre d'accord sur l'immigration.
07:57 Les Républicains et le Rassemblement National, eux, prétendent avoir la solution.
08:01 Ils veulent modifier la Constitution pour déroger à la primauté des traités européens.
08:06 Pourquoi ce n'est pas ça la solution ?
08:07 Alors ça c'est vraiment le Yaka Faucon de l'extrême droite et de la droite.
08:12 C'est pas ça la solution parce que l'Europe c'est pas un panier dans lequel vous choisissez
08:18 une cerise et pas l'autre.
08:19 Si on commence à dire les traités européens c'est quand ça nous arrange mais pas quand
08:23 ça nous dérange.
08:24 Les autres pays européens veulent faire la même chose.
08:26 Ça veut dire qu'on détricote l'Union Européenne, ça veut dire qu'on la détruit.
08:30 Alors que la question migratoire comme la question climatique sont des questions qui
08:35 ne connaissent pas de frontières, qui ne peuvent être traitées et résolues que si
08:40 on s'y met tous ensemble.
08:42 Mais la question peut se poser Nathalie Loiseau parce qu'au moment par exemple où Gérald
08:45 Darmanin renforce les contrôles à la frontière italienne pour mieux refouler les migrants,
08:49 la Cour de justice de l'Union Européenne vient de contrer cet objectif.
08:52 Elle estime qu'avant d'être éloignée, les personnes en situation irrégulière doivent
08:56 se voir notifier le refus d'entrée.
08:57 Elles doivent aussi pouvoir former un recours et en plus elles doivent bénéficier d'un
09:01 délai pour quitter volontairement le territoire.
09:04 C'est ce que fait la France ça ?
09:05 Écoutez, que l'on soit dans un état de droit en France et en Europe, tant mieux.
09:10 Moi j'appelle en permanence au respect de la dignité des personnes.
09:14 Pour autant qu'il y ait davantage de contrôles à la frontière entre l'Italie et la France,
09:19 c'est nécessaire parce que pendant très longtemps, depuis 2015, depuis que l'Italie
09:24 en quelque sorte est débordée, elle avait choisi de ne plus enregistrer les personnes
09:29 qui arrivaient sur son sol.
09:30 Et en gros de leur montrer le chemin vers la frontière de la France en leur disant
09:34 "c'est par là".
09:35 Mais c'est pas ce que dit la Cour de justice européenne.
09:37 Elle ne dit pas qu'il faut les garder sur le territoire éternellement, elle dit qu'il
09:40 faut un délai.
09:41 Ce délai il faut qu'il soit le plus court possible, c'est plus de moyens pour traiter
09:46 plus vite, mieux et plus efficacement.
09:48 La difficulté qu'on a aujourd'hui, c'est quand des personnes restent sur le territoire
09:53 de manière irrégulière pendant longtemps, que leurs enfants vont à l'école, qu'ils
09:57 se font soigner.
09:58 C'est beaucoup plus difficile de les ramener dans leur pays d'origine.
10:01 Il faut faire plus vite.
10:02 Ces débats ont lieu au niveau européen alors qu'on est dans une année d'élections
10:05 européennes.
10:06 Juste un mot peut-être un petit peu plus de politique, mais en face de vous il y aura
10:09 Renew, j'entends, il y aura Marion Maréchal, Jordan Bardella.
10:13 Vous préparez on l'imagine une tête de liste.
10:15 C'est quoi le portrait robot de la tête de liste Renew ou de la majorité macroniste ?
10:18 Écoutez, c'est pas étonnant que Jordan Bardella et Marion Maréchal soient déjà
10:22 désignés parce que c'est la seule histoire qu'ils ont à raconter.
10:24 Ils n'ont pas de bilan, ils n'ont pas de projet.
10:27 Donc ils ont des têtes d'affiches.
10:28 C'est aussi épais qu'une affiche.
10:30 Qu'est-ce qu'il y a derrière ? Rien.
10:32 Nous, on est en train d'expliquer ce qu'on a fait depuis quatre ans.
10:35 Quand nous sommes arrivés au Parlement européen, nous n'avions pas de députés de la majorité
10:40 présidentielle.
10:41 Aujourd'hui, nous en avons 23.
10:42 Et vous étiez la prioriste.
10:43 Nous avons travaillé sur la lutte contre la pandémie de Covid, sur le soutien aux
10:51 personnes et aux entreprises pendant la crise, sur la transition écologique.
10:55 Mais il y a aussi beaucoup de discussions en coulisses sur la personne qui serait la
10:59 plus à même date d'incarner le mieux cette liste.
11:02 Vous savez quelle est la date des élections européennes ?
11:04 Le 6 et le 9 juin.
11:05 Entre le 6 et le 9 juin.
11:06 Le 9 juin en France.
11:07 On est le 1er octobre 2023.
11:10 Mettons pas la charrue avant les bœufs.
11:12 Commençons par expliquer ce que nous avons fait, ce que nous avons envie de faire.
11:15 Et l'incarnation viendra au bon moment.
11:17 Nathalie Loiseau, c'est le prorusse Robert Fico qui a remporté les législatives en Slovaquie
11:22 hier.
11:23 Il a annoncé qu'il cesserait les livraisons d'armes à l'Ukraine s'il revenait au pouvoir.
11:27 Est-ce que ça vous inquiète ?
11:28 Ça m'inquiète.
11:29 Et j'ai envie de dire partout en Europe, réveillez-vous, ceux qui disent une extrême-droite populiste,
11:35 raciste, hostile aux minorités et prorusse ne peut pas arriver aux portes du pouvoir,
11:42 ont intérêt à regarder ce qui se passe à Bratislava ce matin.
11:45 Même si en face, il y a eu un jeune progressiste qui a fait une très belle campagne.
11:49 Mais oui, il y a un risque.
11:51 Il y a un risque pour ce pays.
11:52 Il y a un risque pour d'autres pays.
11:54 C'est-à-dire que vous savez, en 2019, on m'avait accusé d'avoir installé un match
11:59 entre populistes et progressistes.
12:00 Cette dichotomie, cette division, ce risque, il est encore là en 2020.
12:05 Mais il existe en fait au niveau européen avec une Europe de l'Est qui est plus conservatrice
12:08 souvent.
12:09 Notamment, on pense à la Hongrie, à la Pologne.
12:11 Vous savez, quel est le parti qui monte le plus vite aujourd'hui en Allemagne ?
12:16 C'est l'Alternative for Deutschland, qui est prorusse, raciste, parfois antisémite
12:21 avec des néonazis à l'intérieur.
12:23 Ça ne veut pas dire que tous les gens qui sont prêts à voter pour eux soient néonazis
12:27 ou racistes ou antisémites.
12:28 Est-ce que ça change quelque chose sur la stratégie vis-à-vis de l'Ukraine ?
12:31 Est-ce qu'on arrive aux limites de ce que l'Europe peut faire sur l'Ukraine ?
12:35 L'Ukraine gagnera si l'Europe et les États-Unis restent mobilisés.
12:40 Et ceux qui disent "il faut que la paix arrive plus vite" ne manquent pas de culot parce
12:44 que personne plus que les Ukrainiens ne voudrait que la guerre s'arrête le plus vite possible.
12:48 Ce qu'on doit faire aujourd'hui, c'est accélérer.
12:51 Nous n'avons pas intérêt, nous Français, nous Européens, à une victoire de la Russie.
12:57 Et en même temps, le ministre des Armées Sébastien Lecornu dit que la France va arrêter
13:00 de donner des armes à l'Ukraine.
13:01 Désormais, elle va les vendre.
13:03 C'est-à-dire, on fait du business sur la guerre ?
13:05 Non, elle les produit avec l'Ukraine et aussi en Ukraine.
13:08 C'est une demande ukrainienne, Sébastien Lecornu.
13:11 C'est rendu en Ukraine, comme d'autres ministres, notamment le ministre britannique, le secrétaire
13:16 général de l'OTAN, parce que l'Ukraine avait invité des industries de défense en
13:21 disant "venez faire des joint ventures avec nous, venez produire en Ukraine pour que nous
13:27 soyons sûrs que la production va assez vite et répondre à nos besoins".
13:31 C'est une nouvelle phase de la guerre.
13:34 Nous nous y adaptons et surtout, nous ne nous faisons pas d'illusions.
13:38 Malheureusement, cette guerre va continuer.
13:40 Parce qu'aujourd'hui, l'Ukraine n'a pas les moyens d'une guerre longue.
13:42 Il faut qu'elle change aussi de stratégie, de logiciel.
13:45 D'abord, l'Ukraine a des troupes extraordinairement courageuses, extraordinairement entraînées
13:51 et qui auraient beaucoup à nous apprendre.
13:53 C'est dans ce sens-là que ça devrait fonctionner.
13:56 Elle a besoin de continuer à être appauvisionnée en matériel et en particulier en munitions.
14:01 On n'avait jamais vu au XXIe siècle une guerre aussi intense.
14:06 Maintenant, posons-nous la question.
14:08 Si nous croyons à notre modèle de société, si nous voulons assurer notre sécurité dans
14:14 les décennies qui viennent, il faut encore augmenter et accélérer notre aide à l'Ukraine.
14:18 Un dernier mot, vous êtes membre du parti Horizon d'Edouard Philippe.
14:21 Hier, le maire du Havre, ancien Premier ministre, a un petit peu remis en cause l'interdiction
14:25 programmée de louer les passoires thermiques.
14:27 En gros, il dit que c'est une impasse pour les plus modestes parce qu'il y aura évidemment
14:32 moins d'offres.
14:33 Est-ce que vous partagez son constat ? En gros, il met quand même les pieds dans le plat sur
14:37 cette décision gouvernementale.
14:39 Il a complètement raison de dire que le logement, c'est la guerre, c'est la mer de toutes
14:43 les batailles.
14:44 Aujourd'hui, l'inflation est dure pour beaucoup de Français.
14:47 L'impossibilité de se loger est incompréhensible et inacceptable.
14:52 Pour des jeunes, pour des jeunes travailleurs, pour des étudiants, on ne peut plus continuer
14:58 à regarder ailleurs.
15:00 Cette crise du logement, on l'a vu arriver.
15:02 Elle est là, elle est massive.
15:04 Ne mettons pas les priorités en désordre.
15:08 Aujourd'hui, il faut qu'en particulier les jeunes puissent se loger, lutter contre les
15:12 passoires thermiques.
15:13 C'est très bien, mais restreindre le parc de logement aujourd'hui, c'est irréaliste.
15:19 Est-ce que c'est normal de renier des engagements pris pour le climat ? C'est la tendance en
15:25 Europe où de plus en plus de voix s'élèvent pour mettre sur pause les normes environnementales.
15:29 Emmanuel Macron avait suscité la polémique d'ailleurs en le disant.
15:32 Il ne s'agit pas de renier ce à quoi on s'est engagé, on le fait.
15:36 Est-ce qu'il faut accumuler et mettre ensemble au même moment autant d'ambition, autant
15:45 de contraintes, si on n'a pas les moyens derrière d'aider ceux qui sont en difficulté ?
15:51 C'est la meilleure méthode pour rendre la transition écologique insupportable à nos
15:58 compatriotes.
15:59 Il y a entre fin du monde et fin du mois deux priorités à réussir à mettre ensemble.
16:06 Mais si on rajoute des contraintes sans trouver de solution, plus personne ne voudra entendre
16:12 parler d'écologie.
16:13 Et là, ce sera dramatique parce que l'urgence écologique est là.
16:17 Mais vous voyez par exemple quand un Laurent Wauquiez revient sur la zéro artificialisation
16:21 nette, de fait, il se fait tacler par le ministre de la Transition.
16:24 Mais à juste titre, il se fait tacler.
16:26 - Si vous voyez quelqu'un de chez Horizon, il n'y a pas un double discours au sein d'Horizon ?
16:31 - Il n'y a pas un double discours.
16:32 Il y a du réalisme parce qu'on travaille tous les jours sur le terrain.
16:36 C'est un parti qui a beaucoup d'élus.
16:38 On voit ce qui passe et on voit ce qui ne passe pas.
16:40 Zéro artificialisation nette.
16:42 Tout le monde est d'accord.
16:43 Est-ce que M. Wauquiez veut nous faire à nouveau des centres commerciaux gigantesques,
16:47 vides et qui vident les centres-villes ?
16:48 Si c'est ça son idée, moi je ne le suivrai pas.
16:51 Évidemment pas.
16:52 Quand Édouard Philippe parle de la crise du logement des jeunes, il a raison.
16:56 - Nathalie Loiseau, heureux député Renou.
16:57 Merci beaucoup d'avoir été l'invité à 8.30 France Info en ce dimanche.
17:00 Merci Agathe de m'avoir accompagnée, Agathe Lambret.
17:02 On se retrouve pour une prochaine interview la semaine prochaine.
17:05 Il est l'heure du Fil Info.