Comment se sont-ils rencontrés ? Quel regard portent-ils l'un sur l'autre ? Ont-ils d'autres projets ensemble ? À l'occasion de la sortie du single en duo "Origami", les chanteurs Ycare et Patrick Bruel sont les invités événement de Julien Sellier, Steven Bellery, Marion Calais et Cyprien Cini.
Regardez L'invité de RTL Soir du 02 octobre 2023 avec Marion Calais et Julien Sellier.
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00:00 Vous êtes sur RTL.
00:02 Julia Sellier, Marion Calais et Cyprien Signe.
00:07 RTL bonsoir jusqu'à 20h.
00:09 18h19 minutes RTL bonsoir on s'occupe de vous et de vos oreilles jusqu'à 20h la bande en studio s'agrandit.
00:16 Notre monsieur musique nous rejoint. Bonsoir Steven Bélavé. Bonsoir à tous.
00:19 Tous ensemble nous accueillons maintenant nos invités événements les chanteurs Patrick Bruel et Icar. Bonsoir à tous les deux.
00:25 Bonsoir.
00:25 On est ravis de vous recevoir votre single en duo Origami vient de sortir. Il sera sur la réédition de votre album Patrick et sur votre album Nos Futurs Icar le 17 novembre.
00:37 Et ce titre vous le jouerez d'ailleurs dans un instant dans ce studio pour nos auditeurs.
00:41 Ce cadeau ce sera la première fois d'ailleurs que vous le chanterez ensemble et en live.
00:45 Patrick Bruel on sent qu'une amitié profonde s'est nouée avec Icar. On vous a vu complices déjà ici sur la scène du grand studio RTL.
00:52 On vous voit vous amuser ensemble sur les réseaux sociaux. C'est aussi une histoire de copains cette chanson.
00:57 Mais ce métier est essentiellement fait pour ça. C'est fait pour des rencontres et pour des belles rencontres.
01:02 Et là ça a été un coup de cœur lors d'une émission de télévision en Corse quand Patrick Fiori a fait son projet Corsou et que Icar est arrivé un peu au pied levé ce jour là pour remplacer quelqu'un qui avait annulé.
01:15 Il l'a fait avec une générosité, une spontanéité. Et puis voilà il y a eu ce regard, cet échange entre nous et ce partage de valeurs, d'amour, de tendresse, d'émotion.
01:27 Et puis on a commencé une relation amicale et professionnelle en même temps.
01:33 Puisque très vite on s'est mis à faire des chansons et puis un jour Icar a proposé ce projet.
01:37 Et Icar il représente quoi pour vous Patrick Bruel ? Vous n'êtes pas de la même génération, vous avez 20 ans d'écart.
01:42 - Nous n'exagérons rien ! - C'est une inspiration, un grand frère, vous étiez fan quand vous étiez plus jeune ?
01:49 Je le suis toujours et plus j'apprends à le connaître, plus je suis fan et plus je suis admiratif.
01:53 Je gagne 15 ans à chaque minute que je passe avec lui professionnellement et dans mon cœur j'ai le sentiment de grandir.
02:00 J'ai le sentiment vraiment qu'on s'est télescopé, j'ai le sentiment, il avait dit ça ailleurs, qu'on ne s'était pas connu ni rencontré, on s'était reconnu.
02:06 Et du coup voilà, le temps n'existe pas, il n'existe plus, il n'y a pas 20 ans entre nous, il n'y a rien, on s'appelle à n'importe quelle heure.
02:12 On a passé tout le samedi après-midi à discuter de tout sauf de ça !
02:16 On a passé l'après-midi à regarder sur le smartphone le match de foot de l'après-midi, à discuter, boire du thé, parler de sport.
02:23 Et voilà, c'est des rencontres comme ça et qu'est-ce qu'ils représentent pour moi ?
02:26 Exactement ce qu'ils représentent pour vous et pour nous tous partout.
02:29 Une légende.
02:30 Cette chanson Origami, c'est une chanson d'ailleurs sur l'être intérieur, sur le temps qui passe, le temps qui file.
02:35 "Je veux profiter de mes 20 ans jusqu'au moins 120 ans" entend-on dans le titre.
02:38 Ikar, vous venez tout juste d'avoir 40 ans, Patrick dans votre dernier album vous chantiez déjà "ça va trop vite, pouce pouce".
02:43 Pourquoi le temps vous effraie tous les deux ?
02:45 Parce qu'on a une vie palpitante, parce qu'on fait des choses intéressantes, parce qu'on a des choses passionnantes à proposer, à vivre.
02:54 Et qu'il n'y a que les gens qui s'emmerdent qui trouvent le temps long.
02:57 Et moi je n'ai jamais connu l'ennui, le phénomène d'ennui je ne l'ai jamais connu, même tout petit.
03:01 J'ai toujours eu des refus, j'ai toujours eu la sensation que j'occupais le temps quoi qu'il arrive.
03:07 J'aime le temps, j'aime aussi ne rien faire.
03:09 Comme je disais à Ikar l'autre jour, je suis un des adeptes de l'éloge du retard.
03:15 Quelqu'un qui est en retard me permet parfois de passer un quart d'heure qui n'était pas prévu, à imaginer, à lire, à écrire, à observer, à regarder.
03:24 Et puis bon, quand on a des enfants, le temps passe encore plus vite.
03:28 La peur du temps qui passe, c'est la peur de ne pas les voir grandir suffisamment.
03:33 Mais pour l'instant ça va, ça se passe bien.
03:35 - Et voilà, vous parlez de la peur du temps et celle-ci je pense que quasiment mathématiquement c'est annulé.
03:39 Comme si sa peur plus égale ma peur, elle s'annule à -1 = 0.
03:43 J'ai plus peur, j'ai eu 40 ans il y a une semaine et je n'ai plus peur de vieillir.
03:47 - Vénard !
03:49 - J'ai plus peur de vieillir.
03:51 - Mais Origami, il en parle bien Ikar pour raconter pourquoi cette chanson et comment elle est née.
03:56 - Elle n'est pas facile à comprendre forcément parce qu'elle parle d'une situation qui n'est pas facile à vivre.
04:03 Ce n'est pas un duo, c'est une dualité.
04:05 C'est un questionnement, est-ce qu'on doit rester attaché à la personne qu'on attend et se priver de tout ?
04:09 Ou aller au contraire profiter de ses 20 ans et aller vers cette nuit-là et profiter ?
04:14 Est-ce qu'on doit rester fidèle à nos rêves ?
04:16 Ou est-ce qu'on doit aller souffrir parfois aux rêves des autres, quitte à perdre ce qu'on était ?
04:21 - Dans votre dernier album, Patrick, une chanson, "La chance de pas" explore la question de la dérive, de la drogue, du succès qui dévore.
04:29 Vous n'y avez pas vous cédé.
04:32 Ikar, vous, en revanche, vous n'avez pas su, pu résister après votre victoire à Nouvelle Star il y a une quinzaine d'années.
04:39 C'est un sujet, ça, dont vous avez parlé tous les deux ?
04:42 - On s'est rencontrés là-dessus.
04:44 Le lendemain de notre rencontre, on était dans l'avion, mon album allait sortir.
04:48 Et j'ai trouvé qu'il y avait une telle résonance chez Ikar.
04:51 Je me suis dit, tiens, j'ai envie de te faire écouter deux chansons qui sont dans l'album, qui vont sortir.
04:54 Une s'appelle "On en parle" et l'autre s'appelle "La chance de pas".
04:57 Et je ne connaissais pas l'histoire d'Ikar, parce que je ne le connaissais pas du tout, en fait.
05:00 Et quand il a écouté "La chance de pas", il a des larmes qui sont venues dans l'avion.
05:06 - C'est pas une question de résister ou pas à ces choses, à sa miroir aux alouettes ou à la lumière ?
05:13 Je pense que c'est finalement comme le déboîtement d'une hypersensibilité qui se retourne contre soi.
05:18 On l'avait évoqué avec Steven.
05:20 Et Steven, je te remercierai toute ma vie d'avoir enlevé ce jou de mes épaules,
05:23 parce que garder ça pour soi aussi, c'est un fardeau.
05:26 Même si j'en suis sorti, de l'avoir gardé pour moi, que mes parents ne savaient pas, c'était lourd à porter.
05:30 Et voilà, aujourd'hui, il faut le dire, parce qu'il y a mille gens, des milliers d'auditeurs
05:34 qui ont un mauvais médicament, quel qu'il soit, et qui n'arrivent pas à s'en sortir.
05:37 Aujourd'hui, je me trouve complètement émancipé de tout ça et heureux.
05:40 C'est ce que dit la chanson, c'est "je te juge pas, tire-toi de là".
05:45 Je ne te juge pas, j'ai juste eu moi la chance de pas.
05:47 Parce que c'est vrai que j'ai eu la chance de pas.
05:49 J'ai vu la drogue partout depuis mon enfance.
05:52 Je l'ai vue au lycée, je l'ai vue à la fac, je l'ai vue dans mes débuts professionnels,
05:56 je l'ai vue dans mon milieu, je l'ai vue dans tous les milieux.
05:58 Parce que ça touche tous les milieux.
05:59 Il n'y a pas que les milieux défavorisés ou favorisés.
06:03 Ça touche tout le monde, à toutes les couches de la société.
06:06 Et c'est la force de se dire à un moment donné, on t'a donné une place de choix
06:12 en première classe dans un grand train qui va à 300 à l'heure.
06:15 T'as pas très envie d'en descendre, mais si tu descends pas maintenant, tu vas dans le mur.
06:19 Donc ça va peut-être faire mal de descendre, mais faut pas rester dedans, c'est juste ça.
06:24 - Icar, vous aviez dit à Steven "j'ai failli ne jamais revenir de tout ça".
06:27 Visiblement, d'après Steven qui est très bien renseigné,
06:30 votre excès maintenant c'est la course à pied, c'est ça ?
06:32 - Ouais, je cours 10 km tous les soirs.
06:34 - Je te confirme.
06:34 - Tous les soirs !
06:35 - La nuit à 22h quand Paris m'appartient, 23h.
06:38 Et il est au courant !
06:39 - Tu peux lui filer des rendez-vous n'importe où, il arrive en courant.
06:41 (Rires)
06:42 - Quelle que soit l'heure.
06:43 - J'ai compris mon corps, j'ai mis du temps, parce qu'il y a plein de gens,
06:46 on sait pas comment on est avec des choses, y'a pas de recettes et y'a pas de mode d'emploi.
06:50 Je suis un hyperactif et j'avais pas compris ça,
06:52 et j'ai mis 40 ans, 37 ans à le comprendre.
06:54 Ça fait 4 ans maintenant que je cours 10 km tous les jours.
06:56 - Vous êtes aussi, autre point commun, des déracinés, tous les deux.
06:59 Icar, votre famille vient du Liban, vous avez grandi au Sénégal.
07:02 Patrick, évidemment, c'est l'Algérie que vous avez fui.
07:05 Il y a cette chanson dans votre dernier album, "Je reviens",
07:08 où vous fantasmiez ce retour en Algérie.
07:10 Ça y est, vous l'avez fait, il y a quelques mois à peine après la sortie du disque.
07:13 - Ça a été le moment, peut-être le plus charnier, le plus important de ma vie,
07:17 c'était de repartir avec ma mère, main dans la main, à Tlemcen, au mois de février dernier.
07:22 - Là où vous êtes né, Tlemcen.
07:23 - Là où je suis né, là où elle est née aussi.
07:25 Et nous sommes restés deux jours à Tlemcen,
07:27 pour un voyage absolument extraordinaire, totalement initiatique pour moi.
07:30 Elle à la recherche de ses souvenirs, moi de ceux que je n'avais pas eus.
07:33 Et puis, deux jours plus tard, on est partis à Oran, la ville de mon père,
07:37 puis on a terminé à Alger.
07:39 Ça a été un voyage extraordinaire, avec un accueil fabuleux
07:42 de la communauté algérienne, des Algériens, des Franco-Algériens aussi,
07:47 quand on est rentrés en France, des Algériens de France.
07:49 Il n'y a pas une journée où il n'y a pas quelqu'un qui me parle de Tlemcen.
07:52 - C'est vrai ?
07:54 - Depuis le 1er février, depuis qu'on est rentrés,
07:56 il n'y a pas un jour où il n'y a pas 2, 3, 4, 5 personnes que je croise
07:59 et qui évoquent ce voyage, qui me disent "merci de l'avoir fait, merci d'être venu,
08:02 bienvenue chez toi, bienvenue chez vous, c'était important".
08:05 Et oui, c'était important, et j'espère que c'est le début de quelque chose.
08:11 On a besoin de cette ouverture, on a besoin de recréer des liens
08:14 avec cette belle Algérie, avec tout ce que ça peut apporter aux uns et aux autres.
08:19 - Vous parlez de recréer des liens, on sait que vous aimeriez organiser un concert là-bas en Algérie,
08:22 est-ce que ce projet avance ?
08:24 - Ça avance, oui bien sûr, on le fera un jour, on le fera.
08:27 Bien sûr, tout concourt à ce que les choses arrivent quand elles doivent arriver,
08:31 comme ce voyage, on a attendu longtemps, on n'avait jamais eu d'empêchement d'y aller,
08:34 mais là il fallait y aller parce que ma mère est toujours très en forme,
08:37 elle peut courir avec Icard presque tous les soirs.
08:40 - Et vous, vous tenez le rythme ou pas ?
08:41 - Moi je ne tiens pas le rythme, parce que ma mère marche 2h par jour,
08:44 donc 87 ans, c'est cool, si tu nous écoutes maman, on t'embrasse fort.
08:49 - Icard, vous vous étiez retourné en 2011 au Liban, après 20 ans sans y mettre un pied,
08:53 un concert un jour à Beyrouth, on sait que le Liban aussi vit des moments durs et difficiles.
08:57 - Oui, pourquoi pas, vraiment, après je pense que la situation est assez alarmante et chaotique
09:01 un peu partout dans le monde, il faut parfois laisser le temps aux gens de se relever,
09:06 de se reconstruire et après on ira essayer de faire quelque chose.
09:10 - Icard, vous rentrez le 18 octobre 2024 au Zénith de Paris,
09:14 votre album de duo Nos Futurs sort le 17 novembre, Patrick Bruel.
09:17 - Vous, c'est le même jour que la réédition de votre album sera dans les bacs,
09:20 évidemment énorme tournée à partir du 27 février,
09:23 tournée des Zénith, 14 et 15 mars à Cors Arena, Paris.
09:27 - Merci. - Merci.
09:28 - Et on attend la date à Tlemcen.
09:30 - Et le 25 novembre de cette année, à Pliel.
09:32 - Très bien, Patrick Bruel Icard, vous êtes nos invité d'événement ce soir,
09:35 on marque une toute petite pause et ensuite ces cadeaux,
09:37 vous allez jouer en live dans ce studio pour nos auditeurs,
09:39 votre nouveau titre Origami, on vous laisse le temps de vous installer pendant la réclame.
09:43 Restez avec nous, chers auditeurs, il y aura aussi dans quelques minutes
09:46 Alex Vizorek et sa visoconférence, c'est une vraie visoconférence ce soir,
09:50 parce qu'on va aller le rejoindre à Valenciennes, à tout de suite.
09:52 RTL
09:54 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]