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Avec Bruno Le Maire, Ministre de l'Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique

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##L_INVITE_POLITIQUE-2023-10-09##

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Transcription
00:00 Radio l'invité politique Jean-Jacques Bourdin.
00:06 Bonjour, bonjour à toutes et à tous et merci d'être avec nous. C'est un plaisir de vous retrouver.
00:11 0826 300 300 ce n'est pas compliqué, vous le savez, après les infos de 9 heures, vous pouvez réagir, réagir à l'actualité
00:18 et réagir à ce que vient de dire, à ce que va dire notre invité ce matin qui est Bruno Le Maire,
00:25 ministre de l'économie et des finances, de la souveraineté industrielle et numérique. Bruno Le Maire, bonjour.
00:33 Bonjour Jean-Jacques Bourdin.
00:34 Merci d'être avec nous ce matin. Nous allons regarder la situation internationale.
00:37 Je rappelle que vous avez, que vous êtes diplomate à l'origine.
00:42 Je rappelle que vous avez beaucoup travaillé sur toutes ces questions internationales, Bruno Le Maire.
00:47 Plus de 1000 morts depuis samedi en Israël et à Gaza. Les Israéliens qui sont en train de frapper la bande de Gaza.
00:56 Plus de 500 cibles dans la bande de Gaza. Israël qui réplique alors que les Israéliens ont vu 150 déleurs des Israéliens et des étrangers
01:09 pris en otage par le Hamas. L'Iran appuie l'action du Hamas. Nous sommes au bord d'une escalade. Est-ce que vous craignez cette escalade ?
01:21 Nous craignons tous l'escalade et l'embrasement dans la région. Cette attaque est un traumatisme sans précédent dans l'histoire d'Israël.
01:30 C'est un traumatisme parce que le territoire d'Israël a été enrayé. C'est un traumatisme parce que les roquettes ont fait des dizaines et des dizaines de morts.
01:38 Et c'est un traumatisme parce qu'à l'heure où je vous parle, les combats se poursuivent et qu'Israël a plus de 150 de ses compatriotes qui sont pris en otage par le Hamas.
01:49 Nous devons soutenir Israël. Nous devons soutenir le peuple israélien. Et nous devons marquer notre solidarité totale à l'égard du peuple israélien.
01:59 Et condamner fermement, évidemment, l'opération terroriste du Hamas.
02:05 Je condamne fermement, sans aucune hésitation, l'attaque du Hamas. Est-ce qu'on a oublié que le Hamas est une organisation terroriste classée comme telle par l'Union Européenne ?
02:18 Il faut savoir dans quel camp on est. On est dans le camp de ceux qui sont attaqués, de ceux qui souffrent aujourd'hui, le peuple israélien, ou du côté des terroristes et du Hamas.
02:28 Le Hamas, je le rappelle, est une organisation terroriste qui s'en est pris avec une violence invraisemblable à l'état d'Israël et au peuple israélien.
02:35 Et soutenue par l'Iran, le Hamas. Est-ce que l'Iran soutient le Hamas pour porter atteinte à l'accord proche entre Israël et l'Arabie Saoudite ?
02:45 Ça fait partie des hypothèses. Je suis ancien diplomate, mais je ne suis plus diplomate. Je ne suis pas ministre des Affaires étrangères.
02:53 Donc Catherine Colonna aura l'occasion de s'exprimer sur le sujet. Je pense que ce que nous pouvons tous souhaiter aujourd'hui, c'est effectivement éviter un embrasement régional
03:02 qui aura des conséquences politiques importantes et également des conséquences économiques.
03:06 Est-ce que la France doit aider militairement Israël ?
03:09 C'est au président de la République, à la ministre des Affaires étrangères, au ministre des Armées, de le décider.
03:18 En tout cas, je pense que moralement, il est très important que nous montrions que le peuple français est aux côtés du peuple israélien.
03:25 Il ne faut pas sous-estimer le traumatisme complet dans lequel sont aujourd'hui des centaines et des centaines de familles israéliennes
03:31 qui s'inquiètent pour leurs proches, pour leurs enfants, pour leurs filles, pour leurs fils, pour leurs petites filles ou pour leurs petits-fils.
03:37 C'est un traumatisme au plus profond de sa chair. J'ai eu l'occasion hier d'appeler un certain nombre de mes amis qui sont directement concernés.
03:44 J'ai pu mesurer à quel point c'est un traumatisme humain extraordinairement profond.
03:49 Dans ce genre de cas, on attend de ces amis qu'ils soient à vos côtés, qu'ils vous soutiennent.
03:52 Encore deux, trois questions. Bruno Le Maire, les soutiens financiers du Hamas sont multiples.
03:58 Ils viennent d'Iran, ils viennent de Turquie, parce que la Turquie soutient financièrement le Hamas.
04:03 Et le soutien financier vient aussi du Qatar. Est-ce que l'on doit condamner ces soutiens financiers et intervenir ?
04:13 Est-ce que le Qatar est complice du terrorisme ?
04:16 Je pense que pour le moment, il est trop tôt. Un moment où les combats se poursuivent pour commencer à tirer toutes les conséquences.
04:24 Que nous regardions quels sont les flux financiers, comment est-ce que le Hamas est financé. Nous le faisons, bien entendu.
04:30 Et nous faisons tout ce qui est nécessaire pour couper ces financements.
04:33 Mais aujourd'hui, je pense que le temps est d'abord au soutien politique, moral à l'égard du peuple israélien.
04:39 Le NPA, l'extrême gauche française, soutient l'opération du Hamas.
04:44 LFI condamne toute violence, mais ne condamne pas l'acte terroriste du Hamas.
04:50 La France insoumise est-elle complaisante vis-à-vis du Hamas ?
04:54 Je pense que c'est une nouvelle preuve de l'égarement de la France insoumise et de l'extrême gauche dans notre pays.
05:02 Il en a eu de multiples dans le passé, c'en est une nouvelle.
05:06 J'ai peur que nous ayons d'autres preuves de cet égarement dans les mois à venir.
05:09 Il n'y a, hélas, pas beaucoup de surprises dans cette position.
05:12 La France insoumise est sortie de ce qu'on appelle l'arc républicain ?
05:16 Je me méfie de ces mots qui ne veulent pas dire grand-chose.
05:19 Pour moi, l'arc républicain, je ne vois pas très bien à quoi ça correspond.
05:22 Je trouve juste que c'est choquant.
05:24 Que c'est choquant quand un peuple a été attaqué, qu'une nation a été attaquée.
05:27 On sait bien que l'organisation qui a attaqué Israël veut la disparition même de cet État, la disparition même de cette nation.
05:35 Ça me choque au plus profond de moi-même qu'une formation politique française puisse soutenir l'attaquant et pas l'attaqué.
05:42 Autre conflit, l'eau, Carabar. L'Union européenne doit-elle suspendre les contrats gaziers passés avec l'Azerbaïdjan ?
05:54 Il y a des discussions qui sont en cours, comme vous le savez.
05:57 Le parti Renaissance a eu l'occasion de le dire à la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen
06:03 qui participait à notre réunion à Bordeaux.
06:06 Laissons les discussions se poursuivre.
06:08 - Bien, le sommet franco-allemand. Vous allez partir pour Hambourg, là, juste après.
06:14 - Dans quelques heures.
06:15 - Dans quelques heures. Ce sommet important, on va beaucoup parler énergie, on va beaucoup parler défense, à propos du prix de l'énergie.
06:23 Emmanuel Macron s'est engagé à reprendre le contrôle des prix de l'électricité.
06:29 C'est ce que vous allez dire aux Allemands ? Vous allez le répéter ? Vous allez leur dire que vous allez fixer les prix en France
06:35 sans attendre la fin des discussions européennes ?
06:39 - J'ai eu l'occasion de leur dire, quand je me suis rendu à Berlin il y a quelques semaines,
06:43 où j'ai eu l'honneur de participer au Conseil des ministres allemand.
06:48 J'ai eu l'occasion de le dire au ministre de l'Economie, Robert Habeck.
06:51 Je lui ai dit à plusieurs reprises.
06:53 J'ai eu l'occasion de le dire au chancelier Scholz qui m'a reçu à cette occasion.
06:58 Il y a un certain nombre de choses qui ne sont pas négociables dans l'économie française.
07:03 Le nucléaire en fait partie. Nous avons des réacteurs nucléaires.
07:07 C'est la source principale de notre approvisionnement d'électricité décarbonée.
07:10 Le nucléaire français n'est pas négociable.
07:12 Il y a une deuxième chose qui est une ligne rouge pour la France, et le président de la République l'a rappelé.
07:17 C'est que nous avons une électricité décarbonée dont le coût doit correspondre au coût moyen de production de cette électricité.
07:26 Pourquoi ? Parce que c'est tout simplement la protection des ménages qui est en jeu et la compétitivité de notre économie.
07:31 C'est le choix qu'on a fait depuis plusieurs décennies.
07:33 Nos compatriotes qui ont payé pour les réacteurs nucléaires depuis maintenant plusieurs décennies
07:37 sont en droit d'avoir en retour une énergie à un tarif qui soit le plus réduit possible.
07:43 Et nos entreprises sont en droit d'espérer aussi une énergie compétitive.
07:47 La troisième chose que nous souhaitons dire à nos amis allemands, c'est que nous pouvons et nous devons trouver un accord ensemble.
07:55 Quel est le défi ? Ce n'est pas que France et Allemagne s'affrontent sur la question de l'énergie.
08:00 C'est que nous soyons capables, France et Allemagne, ensemble, de faire face aux décisions prises par les Etats-Unis
08:08 avec l'Inflation Reduction Act, qui ont aujourd'hui un coût de l'énergie parmi les plus compétitifs au monde.
08:14 Notre sujet, c'est de nous mettre ensemble pour être compétitifs face aux Etats-Unis
08:19 et certainement pas d'ouvrir un conflit entre nos deux pays.
08:21 Oui, j'ai une question encore plus précise. Est-ce que les particuliers et les entrepreneurs
08:25 paieront leur électricité à des prix proches des coûts de production l'année prochaine, en 2024 en France ?
08:31 Bien sûr, c'est l'objectif. Et c'est l'objectif pas pour l'année prochaine, c'est l'objectif pour les prochaines décennies.
08:36 Les prix vont baisser, ils ne vont pas augmenter de plus de 10% ?
08:38 Je ne dis pas que les prix vont baisser, je dis que la France doit garder les prix attractifs pour les ménages, stables.
08:44 C'est le plus important qu'on évite.
08:45 Attractif, ça veut dire moins de 10% ?
08:47 Attractif, ça veut dire qu'en janvier, en fonction de l'augmentation du prix de l'électricité,
08:52 j'ai déjà dit que les chiffres qui avaient été avancés par la commission de régulation de l'énergie,
08:56 10 à 20% de hausse, il en était hors de question.
08:59 Donc moins de 10% ?
09:00 Moins de 10%. Fixons cette limite.
09:03 Et ce n'est pas simplement pour janvier prochain que ça compte.
09:05 C'est que nous puissions, pour les décennies qui viennent, garantir à tous nos compatriotes un prix d'énergie stable.
09:12 Garantir en deuxième lieu, c'est le deuxième objectif de cette réforme du marché européen de l'énergie,
09:16 un prix attractif pour nos industriels.
09:18 Quand vous avez les sites de Fos-sur-Mer, de Dunkerque, qui sont des grands sites industriels,
09:22 pour continuer à se développer, il faut qu'ils aient un prix de l'électricité qui soit le plus abordable possible.
09:27 C'est notre avantage compétitif majeur.
09:30 Numéro un, une électricité décarbonée pas cher, parce que nous avons fait le bon choix énergétique,
09:35 qui s'appelle le nucléaire.
09:37 On a fait le bon choix, il est légitime qu'on en tire tout le profit.
09:40 Et le troisième enjeu qui est important, qu'on oublie parfois un peu trop dans la discussion,
09:44 c'est que EDF puisse avoir des revenus financiers suffisants.
09:49 Il s'agit que le prix de l'énergie soit compétitif pour les entreprises,
09:53 stable pour les ménages, mais qu'il soit aussi profitable pour EDF.
09:57 Il faut qu'EDF soit profitable, il faut qu'EDF puisse dégager des marges de manœuvre financières
10:01 pour investir dans le nucléaire, investir dans le renouvelable aussi,
10:04 puisque c'est une des entreprises qui investit le plus dans les énergies renouvelables.
10:08 C'est cet équilibre-là que nous défendons, et vous l'avez compris,
10:11 nous le défendons avec le président de la République, avec Agnès Pannier-Rinacher,
10:14 bec et ongles. Pourquoi ? C'est le cœur de l'économie française,
10:18 sa compétitivité et son attractivité qui sont en jeu.
10:22 Quand vous avez un investisseur américain qui vient en France,
10:24 qui veut ouvrir une gigafactory, la première chose qu'il vous le demande,
10:28 c'est le prix de l'énergie.
10:29 - Ça veut dire que la France fixera ses prix de l'électricité, quoi qu'il arrive.
10:33 - La France, légitimement, demande que soit respecté son choix souverain
10:39 en matière énergétique, qui est le choix du nucléaire, de la sobriété
10:44 et des énergies renouvelables.
10:46 Et je pense que nos amis allemands peuvent parfaitement le comprendre.
10:48 Je pense qu'il y a surtout beaucoup d'incompréhensions qui doivent être levées.
10:51 De ce point de vue-là, en bourse, c'est un rendez-vous très important
10:54 pour lever des incompréhensions. L'Allemagne a fait des choix énergétiques,
10:58 je les respecte, abandonnons le nucléaire et tout mettre sur les énergies renouvelables.
11:04 La France fait un autre choix, en maintenant des réacteurs nucléaires,
11:07 respectons-nous les uns les autres et respectons nos choix souverains.
11:11 - Les prix des carburants, maintenant. J'ai vu l'intervention du président de Total,
11:16 j'imagine que vous l'avez vu aussi, Bruno Le Maire.
11:20 Il vous dit, c'est simple, si vous renouvelez, si vous reconduisez
11:25 la contribution exceptionnelle sur les produits pétroliers, le raffinage,
11:30 en l'occurrence, la taxe sur le raffinage, et bien les 1,99€, oubliez-les.
11:35 C'est ce qu'il vous dit. Que lui répondez-vous ce matin ?
11:39 - J'ai eu l'occasion d'échanger avec lui, je fais confiance à Total pour maintenir cette opération,
11:44 qui pour moi est une opération exemplaire. On combat l'inflation quand tous ensemble,
11:49 nous nous mettons à prendre les bonnes décisions pour faire baisser les prix.
11:54 L'État, les entreprises, les distributeurs, tous ensemble. Là, on est efficace.
11:58 Donc je salue l'opération qui a été décidée par Patrick Pouyanné, le président de Total.
12:02 Je salue l'efficacité de cette opération. 1,99€, au moins, on sait qu'il y a un plafond.
12:07 Et donc je fais confiance à Total pour maintenir cette opération.
12:10 Je rappelle par ailleurs que la taxe sur le raffinage ne figure pas dans le budget initial du gouvernement.
12:17 - Pas dans le budget initial, mais sera-t-elle reconduite ?
12:20 - Mais il y a un débat parlementaire, donc il y a des parlementaires...
12:23 - Vous êtes favorable ou pas ?
12:25 - Moi, en règle générale, je n'aime pas trop les taxes. Je pense que chacun l'a compris.
12:28 - Donc vous êtes opposé à la reconduction de cette taxe ?
12:30 - Je respecte aussi ce que les parlementaires de la majorité, et d'ailleurs de beaucoup d'oppositions, nous disent,
12:36 en nous disant, voilà, il faut impérativement que les énergies fossiles financent la transition écologique.
12:40 - Profit mutué payé par 5 pour les raffineurs entre le mois de juin et le mois d'août.
12:45 - C'est ce qu'il faut regarder. Il faut regarder aussi les centaines d'emplois qu'il y a derrière.
12:49 Parce qu'on ne peut pas nous dire que le raffinage, c'est des centaines d'emplois, c'est l'industrie, c'est la réindustrialisation,
12:55 et dire de l'autre côté qu'on peut systématiquement aller rechercher leur marge financière.
13:01 Ça va être l'objet du débat. Ça ne figure pas cette taxe dans le projet de loi de finances initial du gouvernement.
13:08 Après, il y a un débat parlementaire, je respecte le parlement, et en particulier les parlementaires de majorité.
13:13 - Bien. Bruno Le Maire, le coût de la vie, ça ne vous échappe pas ?
13:17 Plus de 9 millions de pauvres en France qui vivent avec moins de 1 120 euros par mois le 24 septembre.
13:24 Emmanuel Macron disait, je le cite, "ça va se mettre en place, je vais y veiller personnellement,
13:29 un accord sur la modération des marges dans tout le secteur alimentaire", il parlait des prix alimentaires.
13:36 Alors cet accord, où en est-on ? Nous sommes le 9 octobre, où en est-on ?
13:40 - D'abord, nous y travaillons, et l'intuition du président de la République est juste.
13:44 Elle vient d'être confirmée hier par la présidente de la Banque Centrale Européenne, Christine Lagarde,
13:48 qui dit elle-même, on ne peut pas accuser Christine Lagarde d'être une dangereuse gauchiste,
13:54 que les entreprises doivent tirer sur leurs marges pour faire baisser des prix.
13:59 Je ne saurais mieux dire. Donc l'accord de modération des marges,
14:02 c'est ce que j'avais mis en place quand j'étais ministre de l'agriculture,
14:05 pour qu'on garde du revenu pour les producteurs agricoles.
14:07 Nous allons regarder, avec la DGCCRF, avec l'Inspection Générale des Finances,
14:11 avec l'Observatoire des Marges, quel est le niveau de marge des entreprises,
14:15 et nous allons, sur une base qui doit être volontaire...
14:19 - Bloquer certaines marges ?
14:21 - L'État n'est pas là pour bloquer les prix, bloquer les salaires, ou augmenter les salaires artificiellement.
14:25 Ce n'est pas le rôle de l'État.
14:27 Mais il est là pour rassembler tout le monde, toutes les entreprises,
14:30 et regarder comment est-ce qu'elles peuvent s'engager à modérer les marges,
14:34 pour soit faire baisser des prix, soit...
14:36 - Pas de contrainte à la modération.
14:38 - ... soit, Jean-Jacques Bourdin, c'est très important, augmenter les salaires.
14:41 - Oui, car la meilleure réponse à la situation aujourd'hui,
14:44 c'est aussi que les entreprises qui le peuvent, augmentent les salaires.
14:47 Celles qui le peuvent, c'est lesquelles ? C'est celles qui ont fait des marges plus importantes.
14:50 Là aussi, ça a été dit de manière très claire par Christine Lagarde hier,
14:53 je soutiens cette approche.
14:55 Si nous voulons combattre l'inflation, il faut que les entreprises qui leur peuvent,
14:59 tirent sur leurs marges, soit pour baisser les prix,
15:02 c'est pour ça qu'on avance la date de négociation commerciale,
15:06 le 15 janvier au lieu du printemps 2024, soit pour augmenter les salaires.
15:11 - Soit pour augmenter les salaires, soit pour baisser les prix.
15:14 - Exactement. - Sans contrainte.
15:16 - Mettez-vous... - Sans contrainte aucune.
15:18 - Je vais t'encore... - Ce n'est qu'une incitation, une demande.
15:20 - On vous surnomme un peu familièrement, et pas très joliment, Bruno Demande.
15:26 Vous demandez ?
15:27 - Non, je ne demande pas, j'ai eu l'occasion de le dire à plusieurs reprises, j'obtiens.
15:30 Et quand je n'obtiens pas, je décide.
15:32 L'accord sur la modération des marges doit être un accord volontaire.
15:37 Mais nous pouvons aussi décider.
15:39 L'avancée des négociations commerciales devait être un accord volontaire,
15:42 ça ne s'est pas fait. - Oui, ça ne s'est pas fait.
15:44 - Oui, mais nous l'avons décidé.
15:45 Donc j'ai mis sur la table un texte de loi,
15:47 ce texte de loi sera adopté en octobre,
15:49 et les négociations commerciales seront avancées au 15 janvier.
15:52 Quand il faut décider, rassurez-vous Jean-Jacques Bourdin,
15:55 je sais décider.
15:57 Quand vous avez un Américain qui veut racheter
16:00 une des plus grandes entreprises de robinetterie nucléaire en France
16:03 qui s'appelle Sego, malgré les pressions,
16:06 malgré les messages qui me sont passés,
16:08 j'interdis cette vente. - Oui, vous avez dit non.
16:10 - Je décide. Je dis non.
16:12 Et que les choses soient très claires,
16:14 je préfère, dans une économie de marché,
16:17 travailler sur une base volontaire.
16:18 Je vois que ça donne des résultats, vous avez cité l'accord de Total,
16:21 c'est un accord volontaire.
16:22 Je vois ce qu'ont fait les distributeurs sur le prix des carburants,
16:25 ils ont fait des efforts, c'est volontaire.
16:26 Je vois ce qu'ils ont fait sur les prix alimentaires,
16:28 5 000 produits qui ont baissé ou dont le prix a été bloqué,
16:31 c'est volontaire aussi.
16:32 Mais si à un moment donné, il faut prendre des décisions plus dures,
16:36 je n'ai jamais hésité, depuis près de 7 ans que je suis ministre de l'économie,
16:40 à le faire. Je le redis,
16:42 sur cette décision de l'entreprise française
16:44 qui devait être rachetée par une grande entreprise américaine,
16:47 c'est, je pense, une bonne illustration de ma détermination.
16:49 - Bruno Le Maire, le but, j'ai en discussion à l'Assemblée nationale,
16:52 à partir de demain.
16:54 Bruno Le Maire, vous...
16:56 Je regardais le commentaire de François Bayrou,
16:58 "la situation économique actuelle est inacceptable".
17:02 Vous comprenez ce petit commentaire de François Bayrou ?
17:05 - La situation économique actuelle de la France est plutôt bonne.
17:09 Elle est solide.
17:10 - Vous êtes étonné.
17:12 - Je ne sais pas exactement ce qu'a voulu dire François Bayrou.
17:15 Moi, je suis par définition un homme de chiffres,
17:17 comme ministre de l'économie et des finances.
17:19 Je vois qu'on nous avait prédit une catastrophe en 2023,
17:21 une récession, 1% de croissance.
17:23 Jacques Bourdin, 2 millions d'emplois créés,
17:25 des usines qui rouvrent.
17:26 Et nous avons encore devant nous des perspectives d'ouverture
17:28 de nouvelles usines, une réindustrialisation,
17:30 qui doit être notre plus grande fierté dans un pays
17:33 qui, depuis 30 ans, ferme les usines, délocalise,
17:37 sacrifie plus de 2 millions d'emplois industriels.
17:41 Rouvrir une usine, recréer des emplois d'ouvriers,
17:45 d'ingénieurs en France, je pense que c'est la meilleure nouvelle
17:48 qui soit arrivée à notre économie depuis longtemps.
17:50 Donc l'économie française résiste et elle résiste bien.
17:52 En revanche, le point le plus difficile,
17:55 c'est nos finances publiques.
17:57 Donc là-dessus, on voit qu'il y a un point, et la dette.
17:59 Donc quand on voit qu'il y a une chose qui est à corriger,
18:01 il faut le faire. Nous avons beaucoup dépensé,
18:03 c'était utile et nécessaire pour faire face à la crise du Covid.
18:06 On a évité des dizaines de milliers de faillites.
18:08 On a évité des centaines de milliers d'emplois détruits.
18:11 Maintenant, si jamais il y avait une nouvelle crise,
18:13 on le voit avec ce qui se passe en Israël,
18:15 il faut reconstituer des réserves financières.
18:18 C'est mon rôle.
18:19 Et je serai intraitable sur la bonne tenue de nos finances publiques,
18:23 sur les économies nécessaires et sur l'accélération du dégendettement.
18:26 - Que voulez-vous pour ce budget et les finances publiques pour 2024 ?
18:29 - Je vois que le rapporteur général du budget vient de dire,
18:31 dans sa grande sagesse, qu'il fallait plus d'économies.
18:36 Il a répondu à l'appel que j'avais lancé vendredi et samedi,
18:39 disant que tous les parlementaires de la majorité
18:42 qui souhaitent faire de nouvelles économies en proposent,
18:44 je les soutiendrai.
18:45 Je propose que nous nous fixions avec le rapporteur général du budget,
18:48 député de la majorité,
18:49 un objectif de 1 milliard d'euros d'économies supplémentaires
18:54 à l'issue du débat parlementaire.
18:55 Ce serait formidable si la France pouvait envoyer ce message,
18:58 gouvernement et majorité,
19:00 que nous sommes capables d'améliorer la copie du gouvernement,
19:03 non pas avec de nouvelles dépenses,
19:06 mais avec 1 milliard d'économies supplémentaires.
19:09 Voilà l'ambition que je fixe à notre majorité.
19:11 - Alors j'ai deux questions, tout de même.
19:13 L'une qui concerne tous ceux qui possèdent des voitures électriques.
19:16 Les bornes de recharge à domicile,
19:18 est-ce que vous allez augmenter le crédit d'impôt ?
19:21 - On va en tout cas augmenter le bonus pour les véhicules électriques.
19:28 La décision n'est pas encore définitivement arbitrée,
19:30 mais il sera augmenté.
19:32 Nous allons regarder aussi ce qui peut être fait pour les bornes électriques,
19:35 accélérer le déploiement des bornes de recharge rapide,
19:37 parce que je reviens à votre première question
19:40 sur l'embrasement en Israël et le risque d'embrasement au Proche-Orient.
19:44 - C'est une augmentation des prix du pétrole, c'est certain.
19:46 - Oui, 87 dollars ce matin le prix du baril,
19:49 on était à 84 la semaine dernière,
19:51 c'est une augmentation qui est limitée,
19:53 et je pense que les conséquences du conflit
19:55 devraient être sur le plan économique limitées,
19:57 s'il n'y a pas d'embrasement régional.
19:59 Mais la conséquence qu'il faut une nouvelle fois tirer,
20:01 et je me demande combien d'épreuves il faudra que nous connaissions
20:04 pour que tous ensemble nous prenions la mesure de cet impératif,
20:08 nous devons être totalement indépendants en matière énergétique.
20:13 Et il faut nous libérer le plus rapidement possible
20:15 d'une énergie fossile que nous ne produisons pas,
20:18 dépendre du pétrole dont le cours dépend de ce qui se passe
20:21 au Moyen-Orient, en Russie ou ailleurs,
20:23 c'est aliéner la souveraineté et l'indépendance française.
20:26 Accélérer sur le déploiement de l'électrique,
20:28 les véhicules électriques, l'hydrogène vert, les bornes de recharge,
20:31 c'est construire notre indépendance pour les décennies qui viennent.
20:35 - Je crois que vous avez lancé une grande campagne de communication
20:38 adressée au PME, au TPE, aux indépendants.
20:42 - Je vais écrire à tous les PME, tous les TPE,
20:45 tous les indépendants, dans tous les secteurs,
20:47 le bâtiment, les travaux publics, l'agriculture aussi c'est très important,
20:50 en leur disant "mais quelles sont les normes et les règles
20:54 qui vous gênent le plus ?
20:56 Qui représentent le coût le plus important
20:58 et qui représentent des délais supplémentaires de construction
21:00 les plus importants ? Moi je ne sais pas,
21:02 je ne suis pas entrepreneur de travaux publics,
21:04 je ne suis pas entrepreneur de bâtiments
21:06 et je ne suis pas exploitant agricole.
21:08 Mais où que j'aille en France, j'ai à chaque fois la même remarque.
21:11 J'étais à Cournon, au sommet de l'élevage,
21:13 quelle est la remarque qui est revenue le plus souvent ?
21:15 "Vos normes nous emmerdent, on n'y arrive plus,
21:17 c'est trop compliqué, c'est trop difficile, c'est trop cher,
21:19 ça prend trop de temps." - Ce qui est la vérité.
21:21 - Je vois les acteurs du bâtiment, parce que chacun voit bien
21:23 qu'il y a aujourd'hui une crise du logement
21:25 et qu'il faut y répondre. Ils me disent "mais avant
21:27 de nous apporter des crédits ou des aides budgétaires,
21:29 simplifiez les règles, simplifiez les normes."
21:33 - Vous allez demander à tous les PME, aux TPE
21:35 de vous dire ce qui les ennuie. - Je vais leur écrire et je vais leur dire
21:37 "mais moi je ne sais pas ce qui vous ennuie,
21:39 vous me dites que c'est vraiment pour vous un obstacle
21:41 et que ça représente un surcoût supplémentaire
21:43 pour les logements, pour la construction,
21:45 pour la production agricole, dites-le moi,
21:47 moi je prends l'engagement formel,
21:49 tout ce que je peux simplifier, je le ferai."
21:51 - Deux questions pour terminer.
21:53 Le logement, vous étiez favorable
21:55 à un report de l'interdiction
21:57 de location des passoires thermiques.
21:59 Pourquoi avez-vous changé d'avis ?
22:01 - Je n'ai pas changé d'avis.
22:03 Mon avis est très simple, c'est que quand les Français
22:05 ont un problème, il faut leur apporter une solution.
22:07 C'est mon rôle de ministre. Quand j'encontre des copropriétaires
22:09 qui me disent "moi j'aurais voulu
22:11 rénover mon logement,
22:13 mais je ne peux pas parce que dans le reste de la copropriété
22:15 on ne veut pas changer la chaudière au fuel,
22:17 qu'est-ce que je fais ?
22:19 Désolé, je n'ai pas de réponse. Si je n'ai pas de réponse,
22:21 j'essaye d'en trouver une.
22:23 Et ça continuera à être comme ça l'est depuis des années,
22:25 ma ligne politique. Dialoguer,
22:27 discuter, apporter des réponses aux gens
22:29 et pas des problèmes. Je constate que sur
22:31 le diagnostic de performance énergétique,
22:33 vous avez des propriétaires qui me disent "mais c'est absurde votre truc,
22:35 ça favorise le chauffage
22:37 au gaz plutôt que le chauffage à électricité.
22:39 Ça pénalise Jean-Jacques Bourdin
22:41 les petites surfaces qui sont demandées par les étudiants.
22:43 Changeons le diagnostic de performance
22:45 énergétique, puisque visiblement
22:47 ça n'est pas le bon indicateur.
22:49 Je suis là, et j'ai toujours prononcé une mission comme ça.
22:51 - Le diagnostic énergétique sera changé ? - Je souhaite que le diagnostic
22:53 de performance énergétique soit modifié
22:55 pour tenir compte aujourd'hui des
22:57 biais qu'il a, à la fois sur les modalités
22:59 de chauffage et sur la taille des surfaces.
23:01 - Je le redis, mais c'est un principe politique, Jean-Jacques Bourdin.
23:03 - Bien sûr, nous sommes là pour apporter des solutions
23:05 aux gens, pas pour leur poser des problèmes.
23:07 - Et les propriétaires les plus modestes
23:09 qui sont les premières victimes ?
23:11 Parce qu'ils ne peuvent pas, ils ne peuvent pas
23:13 et ils sauront t'aider.
23:15 - Pour le coup, nous avons rapporté avec Christophe Béchu
23:17 une réponse très forte en leur disant
23:19 "il n'y a pas assez de MaPrimeRénov',
23:21 on augmente massivement MaPrimeRénov',
23:23 1,9 milliard d'euros de plus
23:25 dans le budget, donc je pense que nous avons tous
23:27 conscience de la nécessité d'aider
23:29 davantage les ménages modestes, mais on voit
23:31 qu'il y a ici ou là des impasses,
23:33 on ne peut pas laisser les gens dans les impasses
23:35 parce que l'impasse, ça crée de l'anxiété.
23:37 Et l'écologie ne doit pas être
23:39 source d'anxiété, elle doit être source
23:41 de liberté et elle doit permettre
23:43 à chacun de s'adapter au réchauffement climatique.
23:45 - B.Le Maire, dernière question
23:47 sur les fameuses retraites complémentaires.
23:49 Vous voyez le débat, évidemment,
23:51 +4,9%
23:53 - Il a bien occupé mon week-end.
23:55 - Il a bien occupé votre week-end ?
23:57 - Bien sûr, vous allez me dire quelle est votre réflexion,
23:59 Bruno Le Maire, s'il a occupé votre week-end.
24:01 Est-ce que l'Etat
24:03 va récupérer 1 à 3 milliards
24:05 de francs d'euros
24:07 dans les réserves des retraites complémentaires ?
24:09 - Ce que je souhaite, c'est qu'on puisse
24:11 trouver un accord avec les partenaires
24:13 sociaux de la RGIC-ARCO, c'est quoi l'enjeu ?
24:15 - Ils sont contre, opposés à
24:17 ce qu'ils appellent une ponction
24:19 de l'Etat. - Oui, je n'aime pas ce mot de ponction,
24:21 l'Etat n'est pas là pour ponctionner quoi que ce soit,
24:23 qu'est-ce que nous voulons ? Nous avons fait une réforme des retraites
24:25 qui permet à la RGIC-ARCO
24:27 d'avoir plus de recettes.
24:29 Comme la RGIC-ARCO, d'ailleurs je le salue,
24:31 avait été responsable, quand voyons
24:33 qu'elle faisait face à des déficits,
24:35 elle avait pris des décisions
24:37 difficiles sur l'augmentation des retraites
24:39 ou sur
24:41 les règles de la retraite à 64 ans,
24:43 la fameuse décote. Aujourd'hui,
24:45 elle a des recettes supplémentaires qui sont liées
24:47 à la réforme des retraites. Nous demandons juste
24:49 une chose, que la RGIC-ARCO
24:51 et les partenaires sociaux fassent preuve
24:53 de solidarité pour financer
24:55 l'augmentation de 100 euros
24:57 des plus petites retraites. Et je souhaite
24:59 que ça se fasse sur la base d'un accord.
25:01 Là aussi, je reprends ma
25:03 philosophie politique. - S'il n'y a pas d'accord, il n'y aura pas
25:05 de prélèvement. - Je ne dis pas que...
25:07 - S'il n'y a pas d'accord, il n'y aura pas de prélèvement.
25:09 - Je ne vais pas jusque-là, Jean-Jacques Bourdin, je dis simplement que
25:11 la France gagnerait, et le débat
25:13 politique gagnerait, à construire
25:15 des compromis et des accords.
25:17 Et je suis convaincu, j'écoute Ludepay,
25:19 j'écoute la CPME, que plutôt
25:21 d'entrer dans un grand conflit qui ne mènera nulle part
25:23 entre l'ARCO et les partenaires sociaux d'un côté
25:25 et l'État de l'autre, chacun dans sa tranchée,
25:27 on se tend la main, on regarde
25:29 l'effort de solidarité qui est nécessaire
25:31 pour les retraités les plus modestes,
25:33 et on essaye de construire un accord.
25:35 - Merci, Bruno Le Maire, d'être venu nous voir ce matin
25:37 sur l'antenne de Sud Radio. Merci beaucoup.
25:39 - Merci à vous. - Il est
25:41 8h58, nous nous retrouverons évidemment
25:43 comme tous les jours avec un immense plaisir.
25:45 Merci d'avoir inauguré aussi
25:47 nos nouveaux studios. - Et bravo pour vos nouveaux locaux
25:49 qui sont magnifiques. - Merci beaucoup,
25:51 Bruno Le Maire. Après les infos
25:53 de 9h, évidemment, les auditeurs qui seront
25:55 là, 0826-300-300,
25:57 et puis débat, 9h30 autour
25:59 de la situation entre Israël
26:01 et le Hamas, la bande de Gaza.
26:03 Il est 8h59.

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