Anne, Jour Après Jour - 1976 - S01-14
DB - 27-10-2023
Transcript
00:00 [Générique]
00:29 [Musique]
00:37 Si mademoiselle elle en veut d'autres, elle me dit.
00:39 Merci.
00:41 On dirait que mademoiselle, elle n'a pas très bien dormi.
00:46 Pas très, non.
00:48 C'est triste cette amie de madame,
00:54 qui est tombée justement malade quand il ne fallait pas.
00:58 Madame, elle est trop gentille avec ses amis.
01:00 Les concrets au secours, elles se précipitent.
01:04 Monsieur Benoît lui disait bien,
01:06 on part après le 21.
01:08 Mais madame, elle était toute agitée.
01:10 Pauvre monsieur Benoît.
01:17 Il voulait vraiment être là pour les 20 ans de ma témoissée.
01:21 Il répétait ses chansons tous les soirs.
01:27 Les cordes de sa guitare, il les avait changées pour des neuves.
01:30 Il disait, l'anniversaire de Anne.
01:37 On n'en fera jamais trop.
01:41 Il y a 20 ans de retard à rattraper.
01:43 Peut-être que monsieur Benoît arrivera à convaincre madame.
01:50 Je ne sais pas.
01:52 Si mademoiselle a besoin de moi, elle me dit.
02:02 Merci, Pépita.
02:05 Je vous en prie.
02:07 Ce matin, j'ai des clients à voir.
02:30 Mais cet après-midi, je t'enlève. On va à Cannes.
02:32 - À Cannes ? - Oui.
02:33 - Je t'enlève demain. - Oh !
02:35 Ne refuse pas, je me fais plaisir.
02:37 Tu as téléphoné à Claire, hier ?
02:39 Oui.
02:40 - Je lui ai dit ce que je voulais lui dire. - Et alors ?
02:43 Elle a raccroché sans répondre.
02:47 Je ne m'étonne pas d'elle.
02:50 Je t'ai dit que je t'enlève.
02:53 Je t'enlève.
02:56 Je t'enlève.
03:23 Pour moi, c'est plutôt flatteur.
03:25 Tu es prête pour un petit ami ?
03:28 - Jouons le jeu, veux-tu ? - Bien sûr.
03:31 Tout d'abord, tu commences par me tutoyer.
03:34 - Je ne saurais pas. - Essaie.
03:36 C'est difficile, les Anglais sont fâchés avec le cul.
03:39 Je croyais que tu avais un père français.
03:42 - Tu as raison. - Bien.
03:45 Je voudrais qu'elle soit longue.
03:49 Ça fait cérémonie.
03:51 - Tu peux mettre un jacket. - D'accord.
03:54 - Et la couleur ? - Blanche.
03:57 - Ça fait fiançaille. - Un rose alors.
04:00 - Ça fait jeune fille. - Tu es encore jeune.
04:04 Et avec toi. Nous sommes un couple parfait, mon chéri.
04:09 - Regarde celle-ci. - Et celle-là, tu aimes ?
04:14 - J'aime la couleur. - On y va ?
04:18 - Oui.
04:19 - Vous êtes bien.
04:31 Monsieur.
04:34 - Elle t'aime ?
04:45 - Oui, et toi ? - Beaucoup.
04:47 - Il y a juste la longueur à reprendre.
04:50 - Il nous faut absolument pour ce soir.
04:53 - Je vais voir. - Merci.
04:55 Tu es belle, ma fille.
04:59 - Ce sera prêt dans deux heures. - Merci.
05:05 - Merci.
05:07 - Je t'aime. - Je t'aime.
05:10 - Je t'aime. - Je t'aime.
05:13 Musique douce
05:16 ...
05:45 ...
05:53 - Sa chambre était au deuxième étage.
05:56 Tu vois ?
05:58 La porte-fenêtre avec le balcon.
06:01 - Merci.
06:09 - Ta mère venait dîner ici chaque soir.
06:14 - C'est pas vrai. - C'est la même table.
06:16 - Ne dis rien. - Je ne dis rien.
06:19 - Mademoiselle, du thé ? - Oui.
06:22 - Lait, citron ? - Citron.
06:25 - Des petits gâteaux ? - Non.
06:28 - Deux thés citron, madame. - Merci.
06:31 - Un soir, on donnait un concert en Dible.
06:37 J'assistais avec une fille qui se trémoussait
06:40 pour donner l'impression à ses voisins
06:42 que c'était un rêve.
06:44 - Ta mère était assise juste devant nous.
06:47 - Pas aujourd'hui.
06:49 - C'est la première fois que j'ai le courage de revenir ici.
06:52 Depuis 20 ans, je refuse de traverser Juy-en-l'Epin.
06:55 Je fais toujours un détour par la route intérieure.
06:58 Même avec toi, je pensais que je ne pourrais pas
07:01 et j'ai laissé passer les jours volontairement.
07:03 Et puis aujourd'hui,
07:06 quelque chose m'a fait penser que c'était possible.
07:10 Que j'étais avec un fils si proche.
07:12 Tu n'as jamais eu le sentiment de la diversité du temps ?
07:30 Certains jours interminables
07:33 et puis d'autres qu'on voudrait retenir
07:36 et qui sont emportés aussitôt.
07:39 - Tu vois, j'étais comme lui.
07:41 Un geste de Rachel, j'arrivais.
07:44 Je me roulais à ses pieds.
07:46 - Non.
07:47 - Si, je l'aimais d'instinct, comme un animal.
07:50 Puis quand j'ai commencé à comprendre,
07:52 c'était trop tard, j'avais perdu.
07:54 C'était mon dernier été.
07:56 Je n'avais pas terminé mes études.
07:58 Je me suis fait un petit déjeuner.
08:00 Je me suis fait un petit déjeuner.
08:02 Je me suis fait un petit déjeuner.
08:04 Je me suis fait un petit déjeuner.
08:06 Je n'avais pas terminé mes études.
08:08 Mais dès la rentrée d'octobre,
08:10 il était entendu que je devais travailler avec ce cousin
08:12 dont je t'ai déjà parlé.
08:14 Et j'avais décidé de profiter au maximum
08:17 de ces dernières vacances de liberté.
08:19 C'est dans cet état d'inconscience
08:22 que j'ai rencontré ta mère.
08:24 Comment a-t-elle pu s'intéresser à ce jeune homme
08:29 qui ne vivait que pour ses ambitions, son avenir ?
08:32 Comment a-t-elle pu l'aimer ?
08:36 Ta robe doit être prête.
08:38 C'est bon de parler de ta maman avec toi dans ce jardin.
08:45 Mon Dieu, ma demoiselle !
08:56 Des robes comme ça, dans mon pays, il y en a.
09:00 Mais elles sont portées par des princesses
09:03 et sur des tableaux dans les musées.
09:06 Je n'ai rien pour la suspendre.
09:08 Ne vous inquiétez pas, je m'en occupe.
09:12 Madame a téléphoné ?
09:17 Non, monsieur.
09:19 Tu sais, la robe, ça ne compte pas.
09:24 J'ai un autre cadeau pour ton anniversaire.
09:30 Ta mère n'écrivait pas. Elle préférait téléphoner.
09:33 Où que je sois, elle parvenait toujours à me joindre.
09:36 La seule fois où elle m'a écrit, c'était le lendemain de ta naissance.
09:42 J'étais sur un chantier dans les Alpes.
09:45 Voilà donc la seule lettre que j'ai reçue.
09:49 Elle me parlait de toi.
09:52 "La petite fille"
09:55 François, la petite fille, elle est surlie avec moi.
10:13 Partout, je l'ai regardée, avec beaucoup de minucie.
10:17 Et partout, sur le corps de la petite fille,
10:20 j'ai vu ton nom qui est écrit.
10:23 Partout, j'ai vu François, et François, et François.
10:28 Tous ces François.
10:30 Ils vont grandir, année après année.
10:33 Et la petite fille que tu m'as faite,
10:36 quand elle sera tout à fait grande,
10:39 tu verras que c'est toi que j'ai mis au monde.
10:42 Mon bonheur, c'est...
10:44 Il y a le verre de Shakespeare qui le dit mieux que moi.
10:48 "That's for thyself to breed another thee."
10:51 "C'est faire naître de toi-même un autre toi-même."
10:56 "That's for thyself to breed another thee."
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11:57 Merci à tous !
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