Les Vraies Voix avec Philippe Bilger, Christophe Madrolle, Pierre-Yves Martin et Maître Jérôme Karsenti, l’avocat de l’association Anticor, qui avait porté plainte contre le ministre de la justice en 2020.
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##LE_GRAND_DEBAT_DES_VRAIES_VOIX-2023-11-06##
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00:00 Les vraies voix Sud Radio, le grand débat du jour.
00:03 Un dix jours face à la justice pour le garde des Sceaux, Eric Dupond-Moretti.
00:08 Le garde des Sceaux, Dupond-Moretti, va être traduit devant la haute cour de justice de la République.
00:13 Eric Dupond-Moretti a toute ma confiance, il fait un excellent travail,
00:17 donc on s'est organisé pour qu'il puisse à la fois assurer sa défense
00:21 et en même temps que le ministère continue à tourner.
00:24 Ça veut dire qu'on va avoir un ministre de la Justice mis en examen pour prise illégale d'intérêt,
00:31 traduit devant la haute cour, en procès, qui va continuer à être le garde des Sceaux ministre de la Justice.
00:36 On n'a jamais vu ça, c'est gravissime.
00:39 Effectivement du jamais vu sous la Vème République, le ministre de la Justice en exercice est jugé,
00:45 depuis cet après-midi, soupçonné de conflit d'intérêts pour avoir déclenché des enquêtes administratives
00:49 contre quatre juges auxquels il s'était opposé dans son ancienne vie d'avocat, contrairement à François Bayrou en 2017.
00:55 Eric Dupond-Moretti va pouvoir rester en poste, le président Macron dit désormais refuser la judiciarisation de la vie politique.
01:02 - Et vous, qu'en pensez-vous ? Est-ce que la cour de justice de la République, composée de magistrats et de parlementaires,
01:07 est vraiment impartiale ? La CGR va-t-elle donner une coloration politique au jugement du ministre de la Justice ?
01:13 Trouvez-vous qu'Eric Dupond-Moretti aurait dû se faire remplacer ?
01:16 Vous dites oui à 17%, démissionner ? Vous dites oui à 79% et qu'il a bien fait de rester pour 4% ?
01:23 Vous les témoignez, le 0826 300 300 ?
01:26 - Et pour en parler, notre expert du jour, Jérôme Karsinti, bonjour.
01:29 - Bonsoir. - Bonsoir, merci d'être avec nous.
01:31 Vous êtes avocat de l'association Anticor qui avait porté plainte, je le rappelle, contre Eric Dupond-Moretti, fin 2020.
01:38 En tout cas, merci d'être avec nous en direct sur Sud Radio.
01:41 Juste avant de revenir vers vous, Philippe Bilger, peut-être votre avis sur cette question ?
01:46 Alors, on sait qu'il va rester, mais en tout cas, les auditeurs nous disent qu'il aurait mieux fait de démissionner ou de se faire remplacer.
01:53 - Avant que je puisse préciser mon point de vue sur la question directe posée par Sud Radio,
02:00 lorsque j'en aurai l'opportunité, je voudrais remonter un peu en amont
02:05 et m'étonner du fait que les syndicats judiciaires, par exemple,
02:11 et plus généralement les intellectuels, tous ceux qui s'intéressent à la justice,
02:16 ne mettent pas en cause fondamentalement l'origine du processus délétère qu'on va constater à la Cour de Justice de la République.
02:26 C'est à partir de la nomination provocatrice d'un garde des Sceaux,
02:32 qui a toujours détesté la magistrature, par le président de la République,
02:37 conseillé officieusement par son épouse et par deux conseillers qui étaient très proches de lui,
02:44 que les conséquences catastrophiques, dont qu'on pourrait dénombrer, se sont produites.
02:51 Et en particulier, celles qui a conduit naturellement Éric Dupond-Moretti devant la Cour de Justice de la République,
03:00 à partir de conflits d'intérêts dont il était facile de prévoir la survenue.
03:06 Christophe Madrol.
03:07 - Pas mieux, moi je m'étonne effectivement qu'il n'ait pas pris un peu de recul.
03:12 Quand on est ministre de la Justice, on gère une maison qui s'appelle la Justice.
03:17 Et quand cette Justice vous demande de rendre justice vis-à-vis de vos pères,
03:22 c'est très compliqué quand on est patron de cette maison, de pouvoir avoir une double personnalité.
03:28 Monsieur Dupond-Moretti n'est pas schizophrène, c'est un garçon sérieux.
03:31 Il ne peut pas être le ministre, le chef de la Justice en étant sur le banc des accusés.
03:37 On ne sait pas ce qu'il a fait la Justice, on nous donnera les résultats,
03:41 mais au moins pour, encore une fois, de manière éthique, prendre du recul,
03:47 aurait été nécessaire aussi pour les populations.
03:51 On doit tous... Il ne peut pas y avoir deux poids deux mesures en matière de justice.
03:56 Il ne peut pas y avoir, comme président Macron, excusez-moi je suis un peu long,
03:59 mais je trouve beaucoup plus grave ce que dit Emmanuel Macron en disant qu'il ne veut pas judicier le politique.
04:05 Le politique n'est pas judicier. On est comme d'autres citoyens.
04:09 Aujourd'hui, moi, on m'attaque sur des choses que j'aurais pu faire.
04:13 Je suis un citoyen qui va rendre ses comptes devant la Justice en tant qu'élu.
04:18 On n'est pas hors du cadre judiciaire.
04:21 Donc le propos d'Emmanuel Macron, pour moi, est beaucoup plus choquant.
04:25 Je ne sais pas si je comprends la finalité, mais elle est beaucoup plus choquante
04:29 que du fait de dire est-ce que Dupond-Mériti doit démissionner ou pas démissionner.
04:33 - Thierry Martin. - Deuxièmement, un sur le sujet des principes,
04:37 c'est incompréhensible d'en être arrivé là.
04:41 Je ne vois pas comment en 2023, un régime dit démocratique, mûr, stable,
04:47 soit capable d'accepter cette disposition.
04:52 Après, d'un point de vue moral, exemplarité, je vous rejoins à tous à 100%.
04:58 Après, d'un point de vue complètement opérationnel,
05:01 j'ai juste une question qui me sort de la sphère morale.
05:04 Et d'un point de vue opérationnel, en fait, il travaille quand ?
05:08 Parce qu'en fait, s'il ne démissionne pas, c'est qu'il doit continuer à travailler pour son ministère.
05:12 - Si là, je ne sais pas, Philippe Villières va pouvoir nous renseigner... - Il démissionne très tôt le matin et le soir.
05:18 - Non mais du coup, c'est complètement dingue aussi.
05:21 Donc ça repose aussi la question de, finalement, la finalité, la pertinence d'un ministre
05:26 dans une administration qui tourne toute seule.
05:28 - Voilà. Jérôme Carcinti, bonsoir. Merci d'être avec nous, avocat à l'association Anticor.
05:35 Déjà, pour ceux qui nous écoutent, c'est toujours bien de replacer finalement.
05:38 Qu'est-ce qu'on lui reproche, au garde des Sceaux ?
05:41 - Alors, du côté d'Anticor, et d'ailleurs des syndicats de magistrats,
05:47 puisque quand même, sur le plan chronologique, ce n'est pas neutre de dire
05:51 que c'est Anticor qui a le premier déposé plainte.
05:53 Ce n'est pas une question de prérogative, c'est juste parce qu'on a tendance,
05:57 et j'ai entendu M. Bilger le souligner, à réduire ce conflit
06:01 à celui d'un conflit entre magistrats et un ancien avocat.
06:05 Non, c'est une problématique qui touche au fonctionnement même de la République.
06:09 Et donc, c'est pour ça qu'Anticor est entré dans la danse.
06:13 En quelques mots, je vais le rappeler, M. Dupont-Moretti, en tant qu'avocat,
06:20 a fait l'objet d'un examen de ses fas-dettes par le Parquet national financier,
06:25 et non pas d'écoute téléphonique, l'examen de ses fas-dettes,
06:28 pour s'assurer qu'il n'avait pas été celui qui avait pu être la taupe,
06:32 informant Nicolas Sarkozy qu'il était sur écoute.
06:34 C'est la fameuse affaire Bismuth.
06:36 Sur ce, apprenant cela, M. Dupont-Moretti, toujours avocat, dépose plainte
06:43 auprès du Parquet national financier, je passe les détails parce que ça a été dépaysé,
06:47 une plainte disant "violation de mon secret professionnel, détente à la vie privée".
06:51 Entre temps, Mme Belloubet, alors garde d'Essoe, ordonne,
06:57 mandate l'Inspection générale de la justice pour une enquête dite de fonctionnement administratif.
07:03 Cette enquête est donc confiée à des services administratifs et une enquête est diligentée.
07:09 Le 6 juillet, pour préciser la date, M. Dupont-Moretti devient garde d'Essoe
07:17 et le rapport est remis à M. Dupont-Moretti aux alentours du 15 septembre.
07:25 C'est donc M. Dupont-Moretti, garde d'Essoe, qui reçoit le compte rendu du rapport
07:31 qui lui avait été commandé par sa prédécesseuse.
07:34 Ce rapport conclut à l'absence de fautes, il dit qu'il y a des dysfonctionnements,
07:40 il en relève d'ailleurs 19, mais il dit qu'il n'y a pas de fautes de nature disciplinaire
07:45 susceptibles d'engager des poursuites.
07:48 M. Dupont-Moretti qui a eu quand même l'intelligence de retirer sa plainte,
07:53 de dire "je me désiste de ma plainte", donc il a conscience du conflit d'intérêt potentiel,
07:57 il retire sa plainte pénale, mais loin de s'en satisfaire, il va le 18 septembre,
08:02 c'est-à-dire trois jours plus tard, saisir de nouveau l'Inspection Générale de la Justice
08:06 à l'encontre, là non pas du Parquet National Financier, mais des trois magistrats
08:11 qui avaient enquêté sur les fameuses FADET.
08:15 Et donc là on dit quoi ? On dit "M. Dupont-Moretti, vous ne pouvez pas avoir été avocat,
08:19 devenir garde d'Essoe et poursuivre en tant que garde d'Essoe,
08:23 c'est-à-dire chargé d'une mission d'intérêt général,
08:26 vous ne pouvez pas continuer à poursuivre votre vindicte d'avocat,
08:30 parce que là vous avez une mission régalienne, et donc quand on continue
08:34 à prendre un intérêt dans une opération dont on avait la charge,
08:37 c'est-à-dire en réalité la mission d'intérêt général,
08:40 et bien là il est effectivement ce qu'on appelle une prise illégale d'intérêt.
08:44 Et les faits sont assez clairs et simples en réalité.
08:46 - Maître, je suis frappé en lisant tout ce qui est écrit sur le procès,
08:54 on semble comprendre tout de même, malgré la condescendance
09:01 avec laquelle parfois on traite la magistrature,
09:04 les ressorts de l'action engagée contre le garde d'Essoe.
09:09 Mais en revanche, j'ai l'impression qu'ici ou là,
09:13 on cherche tellement à décrédibiliser la Cour de justice de la République
09:18 qu'on voudrait presque préparer l'acquittement du garde d'Essoe.
09:22 Et ça, ça m'inquiète un petit peu. Qu'en pensez-vous ?
09:26 - Vous avez raison, mais comment faire autrement ?
09:30 Et c'est votre question, mais à la hauteur de votre intelligence.
09:34 Mais comment faire autrement ?
09:36 Comment faire autrement quand une Cour de justice de la République
09:40 a été créée, vous le savez, en 1993, c'est-à-dire en remplacement
09:44 de la haute Cour de justice dont on a pensé qu'elle était un progrès ?
09:49 Comment faire autrement quand on a une composition qui est une composition politique ?
09:53 Comment faire autrement quand la majorité politique n'est pas,
09:58 bien évidemment, du côté de l'opposition politique au garde d'Essoe,
10:02 qui compose régulièrement, d'ailleurs dans les amendements
10:05 et le vote des lois au quotidien ?
10:08 Comment faire autrement quand l'avocat général qui va requérir
10:12 a été nommé sur proposition d'Elisabeth Borne par le CSM ?
10:17 Comment faire autrement quand les partis civils que nous sommes
10:20 ne pouvons pas plaider, ne nous pouvons n'être que témoins ?
10:24 En réalité, bien évidemment que cette Cour de justice de la République
10:28 pose un problème existentiel à nos institutions,
10:32 et depuis le temps qu'on dit qu'on va la supprimer,
10:35 et M. Emmanuel Macron d'ailleurs le premier,
10:37 depuis le temps qu'on dit qu'on va la supprimer,
10:39 pourquoi ne l'a-t-on pas fait déjà ?
10:41 - Maître, une question qu'on voulait vous poser tout à l'heure,
10:44 mais que comme Philippe Bivière, vous vous estimez qu'Elisabeth Borne
10:47 n'est pas dans son rôle en soutenant Eric Dupond-Moretti.
10:51 - Je vais vous dire quelque chose, mais ça c'est une appréciation.
10:54 Je ne sais pas si elle a la maîtrise des choses.
10:57 Ce que je pense profondément, c'est que si tenter qu'on puisse admettre
11:02 que M. Dupond-Moretti, au nom de cette présomption d'innocence,
11:05 reste en qualité de garde d'Essoe,
11:08 ce qui contrevient à tout ce qui avait été pratiqué
11:11 depuis ce qu'on a appelé la jurisprudence baladure,
11:13 c'est-à-dire mise en examen égale démission.
11:15 Mais si tenter qu'on accepte encore cette idée-là qu'il puisse se maintenir,
11:19 pourquoi n'y a-t-il pas eu un décret de déport au moins le temps du procès,
11:23 au moins pendant les 15 jours du procès ?
11:26 Et ce matin, elle était entendue, Mme Borne,
11:29 sur la question même du maintien de M. Dupond-Moretti.
11:34 Elle était un peu gênée, puisque la journaliste l'a interrogée en lui disant
11:38 "Mais est-ce que vous étiez vraiment d'accord ?
11:40 Il me semblait que vous n'étiez pas d'accord."
11:42 On voit bien qu'à mon sens, elle n'était pas d'accord,
11:44 mais que faire ce décret de déport, c'était d'une certaine manière
11:48 donner raison à l'accusation d'ores et déjà,
11:50 et que politiquement, Emmanuel Macron ne l'a pas voulu.
11:53 Un mot, Christophe Madrault ou Pierre Le Martin ?
11:55 Merci, Mette, pour cette explication.
11:58 En tant qu'élu régional, quand je suis confronté à des intérêts personnels,
12:03 bien évidemment, il y a ce qu'on appelle les décrets de déport.
12:07 Et vous avez raison de le rappeler à nos auditeurs.
12:09 Quand on fait de la politique, on peut être amené à travailler sur des sujets
12:13 qui empiètent soit notre vie privée, ou ceux de nos proches,
12:17 soit nos affaires personnelles.
12:19 Et dans ce cas-là, il y a le conflit d'intérêts.
12:23 Donc il y a des déports évidents, et vous avez raison de rappeler
12:26 cet instrument législatif qui nous permet de ne pas retrouver dans le tribunal.
12:30 Premier point.
12:31 Deuxième point qui m'intéresse, Mette, pardon Philippe,
12:33 c'est la question sous-jacente qui était de se dire à un moment donné
12:38 comment les intellectuels français, et Philippe l'avait abordé tout à l'heure,
12:43 mais n'est pas allé jusqu'au bout, de gauche comme des droites,
12:46 sont complètement absents du débat.
12:49 J'ai suivi ce qu'a fait Anticor, et félicitations pour votre engagement,
12:53 mais je suis énervé de voir l'ensemble de tous ces intellectuels français
12:58 qui sur un sujet fondamental de structuration de la vie judiciaire française, sont absents.
13:04 On va au 0826-300-300, notre vrai voix du jour, Simon.
13:09 - Oui, rebonsoir.
13:11 - Rebonsoir. Qu'est-ce que vous en pensez, Simon ?
13:13 Il aurait dû se mettre en retrait de la République, comme on dit, démissionner,
13:17 ou il a eu bien fait de rester Éric Dupond-Moretti ?
13:19 Pour le moment, vous êtes 82% à dire qu'il aurait dû démissionner.
13:22 - Ça nous en connue, qu'il aurait dû démissionner,
13:25 et puis à la limite, même le président, on n'aurait pas dû le reconduire
13:29 de sa réélection, sachant que de toute façon, il y avait toujours cette épée de Zamoclès.
13:34 Il avait quand même des éléments tangibles pour avoir des doutes,
13:38 et même sachant que ça n'aboutira pas, parce qu'il va tout faire
13:42 en utilisant la couche supérieure de la République,
13:46 comme le Conseil constitutionnel, qui sont plus politiques que spécialistes.
13:51 Donc je pense qu'il y a effectivement, il peut y avoir, je ne peux pas m'affirmer évidemment,
13:58 une manœuvre politique derrière tout ça.
14:00 Mais je trouve quand même que, en plus, les termes employés par le président de la République
14:05 concernant la protection des membres du gouvernement ou des politiques en tout genre,
14:10 sont quand même assez mal venus.
14:12 - Reste avec nous, Simon, reste avec nous.
14:16 Il y a pas mal de bon sens de ce que dit Simon.
14:18 - Exactement. Je voulais juste revenir sur un des éléments d'argumentation de...
14:22 - De Maître Carcenti.
14:25 - Merci. Sur le "comment faire autrement".
14:28 Et du coup, très concrètement, s'il fallait repenser les choses,
14:33 quelles seraient la mesure ou les deux, trois mesures à mettre en place
14:37 pour essayer de trouver une issue plus juste et plus correcte sur cette affaire ?
14:45 - Jérôme Carcenti.
14:47 - Oui, l'issue, c'est "s'est réformer nos institutions",
14:51 c'est-à-dire que la suppression de la Cour de justice de la République est une nécessité.
14:55 Le ministre en exercice peut être jugé par des tribunaux correctionnels ordinaires.
15:03 Il n'y a pas de raison qu'il y ait une justice dérogatoire.
15:05 Pourquoi accepte-t-on qu'un ancien président de la République,
15:09 qui a exercé des fonctions et qui a pu commettre ses infractions dans le cadre de ses fonctions,
15:14 soit jugé postérieurement à son mandat par un tribunal correctionnel ?
15:18 Et pourquoi un ministre qui a exercé, lui, ne serait jugé que par la Cour de justice de la République ?
15:23 Il y a quelque chose d'un peu incompréhensible, d'ailleurs, dans cette dichotomie des situations,
15:29 avec une situation qui est complètement inéquitable,
15:31 puisque vous avez un procès qui ne garantit pas ce qu'on appelle le droit au procès équitable,
15:37 pas de parti civil, pas de recours possible, pas d'appel possible.
15:41 Donc on a une situation qui est une situation assez inédite et qui démontre une démocratie un peu amputée.
15:48 - J'espère n'être pas naïf, mais on peut peut-être supposer que les sénateurs et les députés à la CJR
15:58 sauront faire preuve de l'impartialité et de l'intelligence qu'on attend d'eux.
16:04 - Je l'espère, parce que c'est vrai que les voyants tout à l'heure à l'audience, puisque j'y étais,
16:10 les voyants tous en robe, présider cette cour présidée par le président Paudre,
16:16 qui impose par la gravité son autorité, je me suis dit, tiens, peut-être que nous tenons là
16:22 une décision qui sera rendue sous le sceau de la justice.
16:25 - Merci beaucoup, M. Jérôme Karsenti, avocat de l'association Anticor.
16:29 Merci beaucoup d'avoir été avec nous. - Merci, au revoir.
16:31 - Et à très bientôt, 0826-300-300, bien sûr, si vous voulez commenter cette actualité,
16:36 vous êtes les bienvenus dans un instant, le quiz de l'actu.
16:39 - Et là, on va un peu se déchaîner. Ils ont dit pas mal de trucs ce week-end.
16:45 - Ah oui, ça, ils se sont déchaînés. - Ils se sont déchaînés nos politiques.
16:48 - Ah, ils étaient dans une forme de transparence, à la tristesse.
16:51 - Allez, à tout de suite avec Philippe Bidjerre, Christophe Madraul et Pierre-Yves Martin,
16:56 et vous, au 0826-300-300, bienvenue. On est ensemble jusqu'à 19h, et c'est les vraies Voix Sud Radio.