• avant-hier
Les Vraies Voix avec Philippe Bilger, Président de l’institut de la parole
Michaël Sadoun, chroniqueur et consultant
Bruno Pomart, Président d’initiative sécurité intérieure et maire de Belflou

Retrouvez Les Vraies Voix avec Cécile de Ménibus et Philippe David du lundi au vendredi de 17h à 20h sur #SudRadio.
---
Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry

———————————————————————

▶️ Suivez le direct : https://dai.ly/x8jqxru
🎧 Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/

———————————————————————

🔴 Nous suivre sur les réseaux sociaux 🔴

▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr
———————————————————————

☀️ Et pour plus de vidéos des Vraies Voix : https://youtube.com/playlist?list=PLaXVMKmPLMDRB7z8JrbG9LyNtTmhxaU-a

##LE_GRAND_DEBAT_DES_VRAIES_VOIX-2025-02-18##

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:0019h, Philippe David, Cécile de Ménibus.
00:03Retour des vraies voix avec bien évidemment Cécile de Ménibus, Philippe Bilger,
00:08Michael Sadoun, Bruno Pommard et c'est l'heure du grand débat des vraies voix.
00:13Les vraies voix Sud Radio, le grand débat du jour.
00:17Robert Ménard, vous êtes convoqué mardi prochain devant le tribunal judiciaire de Montpellier
00:23pour avoir refusé de célébrer un mariage le 7 juillet 2023.
00:27Je risque 70 000 euros d'amende, 5 ans de prison et d'être destitué de mon mandat de maire.
00:33Il a quand même mis une OQTS sur la S2, un contrôle pour un vélo.
00:37Ils ont constaté que le vélo n'était pas volé par contre,
00:40oui, mais il n'y a pas de titre de séjour valide.
00:42À ce moment-là, on lui a mis une OQTS.
00:44Mais attendez, ce n'est pas moi qui ai dit de ce garçon qu'il était en situation irrégulière,
00:50qu'il était clandestin.
00:51Mais attendez, vous n'avez qu'à l'appliquer l'obligation de quitter le territoire.
00:55On marche sur la tête.
00:56Il y a heureusement un texte de loi qui va être examiné dans quelques jours au Sénat.
01:00Et je pense que quand la règle est mal faite, il faut la modifier.
01:05Et donc Robert Ménard refuse de plaider coupable pour son refus de marier une Française à un Algérien sous OQTF.
01:11Le maire de Béziers a été convoqué par le procureur.
01:18Les ministres Retailleau et Darmanin se prononcent pour un changement de la loi
01:20quand l'un des deux époux est en situation irrégulière.
01:24Alors parlons vrai, est-il urgent de changer cette loi comme le demandent entre autres Bruno Retailleau et Gérald Darmanin ?
01:30Et à la question, Robert Ménard a-t-il eu raison de ne pas plaider coupable ?
01:33Vous dites oui à 91%.
01:36Vous voulez réagir ?
01:37Venez réagir au 0826-300-300.
01:39– Robert Ménard est avec nous, maire de Béziers, monsieur le maire.
01:43Bonjour, merci d'être avec nous.
01:44– Bonjour à vous.
01:46– Petit tour de table avant de revenir à vous, Robert Ménard, Philippe Bilger.
01:50– Robert Ménard, mon ami Robert, a eu raison dans cette affaire et d'une certaine manière,
01:56il a mis en œuvre ce qu'on pourrait appeler une pratique de rupture.
02:00La méthode qu'il a utilisée a montré l'absurdité d'une loi.
02:05Et je comprends mal comment même elle a pu être éditée,
02:09comment on est amené probablement dans les prochaines semaines
02:14à interdire ce que, par sa pratique, il a rendu complètement absurde.
02:20– Bien sûr.
02:21– Donc il a totalement raison et il y a des moments où on se demande
02:25si notre démocratie n'est pas tombée sur la tête.
02:27– Monsieur le maire de Belfort, vous auriez eu le même cas de figure ?
02:29Vous auriez fait pareil ?
02:30– Ah oui, oui, un peu casse-capouette, mais oui, oui, je trouve,
02:33même si je me mets hors la loi, oui, je pense que Robert Ménard a raison,
02:35très sincèrement.
02:36Il y a une faute à la base, il y a non application du QTF, déjà.
02:41Donc l'État, la justice, tout le monde est en tour.
02:43Je pense que Robert Ménard, à ce moment-là, c'est la porte ouverte à tout.
02:46Tous les au QTF ont qu'à se marier et puis comme ça ils restent sur le territoire,
02:51ils ne bougent plus.
02:52Donc je pense qu'à un moment donné, il faut revoir la loi
02:54et puis voir le conseil constitutionnel, ce que va nous dire le conseil constitutionnel.
02:58– Parce que de valider un mariage, ça dévalide le QTF, en fait, quelque part.
03:01– Oui, quelque part, oui, absolument.
03:03– Mais qu'est-ce que ça donne ?
03:03– Robert Ménard a peut-être tort juridiquement,
03:06ce n'est pas à moi de le dire, la justice le dira.
03:07Et c'est vrai que pour le moment, dans l'état des choses,
03:11la possibilité de se marier pour un au QTF est protégée par le code civil
03:15et à certains égards par la déclaration des droits de l'homme.
03:17Mais s'il a tort juridiquement, de toute façon,
03:20je trouve qu'il a raison et archi-raison, politiquement et médiatiquement.
03:24Il a eu raison de faire ça et je pense, et je m'adresse à lui directement,
03:28je pense que vous avez eu raison de faire, de déclencher cette polémique
03:34parce que ça a mis le sujet des mariages des au QTF sur la place publique.
03:38Je pense du coup qu'il va y avoir une certaine prise de conscience politique
03:41qui accompagneront cette loi qui a été proposée par le sénateur, je crois, Stéphane Demy
03:46et qui vise à interdire le mariage des personnes sous au QTF.
03:49Donc je trouve que c'est très courageux et évidemment que ça fait avancer le débat public.
03:53– Il y en a 9% quand même qui ne sont pas d'accord, attention.
03:56– Robert Ménard, avant de rentrer dans le dur de l'affaire,
03:59est-ce que vous vous sentez soutenu par les autres maires ?
04:04– Oui, d'abord, David Alistair, le président de l'Association des maires de France,
04:10m'a dit publiquement, m'a dit personnellement, je l'avais encore tout à l'heure au téléphone,
04:13tout ce soutien, ce matin il y avait tout un tas de maires et pas que des maires de droite,
04:18il y avait des maires qui étaient là, simplement parce qu'ils n'ont pas envie
04:21de se retrouver dans la même situation que moi, parce que c'est déjà arrivé, évidemment.
04:25Et moi j'en ai parlé avec un certain nombre d'élus, et c'est ce qu'ils me disent.
04:29Je me dis, écoute, imagine, le risque est tellement grand, tellement important,
04:345 ans de prison, 75 000 euros d'amende, l'impossibilité de se représenter,
04:40qu'évidemment, au bout d'un moment, j'ai laissé tomber, ou quand ils n'ont pas laissé tomber,
04:45ils ont dit à un de leurs adjoints, et ce qu'on m'a proposé d'ailleurs à moi,
04:48à un de leurs adjoints de le marier, comme ça tu refiles le bébé à quelqu'un d'autre
04:53qui se démerde avec ça, et évidemment ça, ça ne m'a même pas traversé l'esprit,
04:57c'était invraisemblable que je fasse ce genre de, que j'ai ce genre de comportement.
05:02– Philippe Ghibija.
05:03– Robert, est-ce qu'à un moment donné, l'arbitrage a été difficile à faire pour vous,
05:10parce que vous êtes attaché à un état de droit cohérent et vigoureux,
05:15et en même temps, vous n'avez peur de rien ?
05:18Est-ce que vous avez eu un petit moment où votre conscience a hésité ?
05:23– Oui, mais c'est compliqué Philippe, d'abord parce que j'étais dans une situation contradictoire,
05:29d'une part, je suis officier d'état civil comme maire, et donc je marie quelqu'un,
05:34et là il y a l'obligation, vous avez raison de le dire, de le marier,
05:37de l'autre côté, je suis officier de police judiciaire et responsable dans ma ville,
05:42en partie, des questions de sécurité, de tranquillité publique,
05:45or, marier, me semble-t-il, quelqu'un qui est en situation irrégulière, comme c'était le cas,
05:52ça me semble attentatoire à ces questions de sécurité,
05:56et puis, bien sûr que je me suis inquiété, vous savez, la veille de ce non-mariage,
06:04mes services de la ville ont reçu un appel de la dame qui s'appelle Eva Marti,
06:11et donc, il m'a demandé à me voir, évidemment, je l'ai reçu, vous imaginez bien que je l'ai reçu,
06:15et j'avais peur, vous savez, qu'elle me dise,
06:18« Ah, mais vous vous rendez compte, vous me gâchez ma vie, c'est l'histoire d'amour,
06:23elle n'a pas un mot de ça, alors aujourd'hui, elle pleure devant les caméras, mais elle n'a pas un mot ! »
06:28Moi, je m'attendais, vous avez compris, à quelque chose que je n'aurais pu comprendre
06:32et qui m'aurait mis en difficulté, pas du tout !
06:34J'ai eu droit à un espèce d'élément de langage d'organisation pro-immigré,
06:41et en plus, cerise sur le gâteau, je me suis aperçu qu'elle enregistrait à mon ASG, évidemment,
06:46les demandes et d'amour, je me suis dit, « Mais attendez, c'est se moquer du monde ! »
06:50– Mais une question, Robert Ménard, cette loi, qu'on le veuille ou non, inepte,
06:56c'est quelle majorité, quel gouvernement qui l'a votée ?
06:59Parce que c'est toujours intéressant à savoir.
07:01– Elle date d'il y a longtemps, parce qu'elle renvoie,
07:05vous y avez fait, je ne sais plus lequel d'entre vous, allusion,
07:08elle renvoie à la Convention européenne des droits de l'homme.
07:10La Convention européenne des droits de l'homme, je pense que c'est l'article 12,
07:13pardon d'être un peu technique, mais il faut bien, à un moment donné, être précis,
07:17cet article 12 dit que tout le monde a le droit de se marier, jusque-là,
07:21donc c'est une chose méprécise quand même, méprécise cet article 12,
07:26il précise « selon les lois nationales ».
07:30Et donc il y a des pays, par exemple le Danemark,
07:32où aujourd'hui tu ne peux pas te marier si c'est avec quelqu'un en situation régulière.
07:37En France, on applique à la lettre ce document,
07:43le Conseil constitutionnel a une interprétation hyper rigoureuse de ce texte et dit
07:48« personne ne peut refuser de marier quelqu'un ».
07:53Attendez, c'est chelou, mais vous vous rendez compte dans quelle situation je suis ?
07:58Je me retrouve avec, j'allais me retrouver dans la salle de mariage,
08:04parce qu'il y a évidemment à Belgique, comme partout, une salle de mariage,
08:06à être obligé de marier quelqu'un qui normalement était obligé
08:11de ne pas être en face de moi.
08:13Enfin, attendez, c'est sur la lettre.
08:15– C'est exactement ce que je voulais dire, en fait,
08:18c'est-à-dire que normalement, imposer à quelqu'un de marier quelqu'un
08:22qui ne doit pas être là, c'est très compliqué,
08:24c'est un serpent à deux têtes, là.
08:26– Une question, chers collègues,
08:29votre opposition est avec vous ou contre vous ?
08:32– D'après vous.
08:33– Elle est contre vous.
08:35– Mais bien sûr, on a affaire à des gens qui ont des réflexes.
08:39Et tout ce qui n'est pas bien dans la politique,
08:41c'est-à-dire ce qui fait que, moi, je suis plutôt à droite,
08:45mais quand un mec de gauche dit un truc plutôt intelligent,
08:48j'applaudis, je suis pas content à dire oui.
08:50– Ça arrive.
08:52– Et quand mes copains politiques,
08:54moi je ne suis pas dans un parti,
08:55enfin dans la mouvance de droite, disent une bêtise,
08:58ça ne me gêne pas de le dire.
08:59Mais il y a des réflexes pavloviens en politique,
09:02y compris dans les élus locaux,
09:03on n'est souvent pas mieux que les autres.
09:05Et là, il y a des réflexes,
09:08parce que je suis dans cette situation,
09:10par principe, ils sont contre.
09:13Encore qu'ils sont très prudents,
09:14parce qu'honnêtement, je n'ai jamais,
09:16je vous le jure, sur la tête de ma fille,
09:19jamais reçu autant de messages de soutien.
09:21De toute la France, partout, à la ville,
09:24c'est un flot de gens qui ne comprennent pas.
09:27Parce que eux, ils n'ont personne à ce débat qu'on est à avoir là.
09:30Les gens, ils ne pensent même pas qu'il y a de débat,
09:32ils ne comprennent même pas
09:34qu'un maire puisse être obligé de marier
09:37quelqu'un qu'on aurait dû expulser.
09:40D'ailleurs, qui a été expulsé trois jours plus tard,
09:42je vous le signale.
09:44– Michel Sadoune veut réagir.
09:45– Monsieur Ménard, moi, je suis très favorable
09:48à une évolution du droit,
09:49mais il me semble que dans l'état actuel des choses,
09:50vous auriez pu vous contenter
09:52de faire un signalement au procureur de la République,
09:55au lieu de refuser ce mariage.
09:56Est-ce que vous considérez que c'est une voie de recours
09:58qui sert à quelque chose, ou est-ce que ça ne sert à rien ?
10:02– Ah non, mais attendez, je l'ai fait.
10:03– Ah d'accord.
10:04– Évidemment, évidemment, je l'ai fait.
10:06Parce qu'il y avait tout un tas d'indications
10:08qui ont fait que le personnel qui s'occupe de l'état civil dans ma ville
10:13est venu me voir en me disant
10:14« Regardez, c'est un peu bizarre » et tout ça.
10:17Et donc, est-ce qu'il leur a paru plus bizarre ?
10:19Vous savez, des fois, il y a des mariages
10:22où tu sens que c'est quand même des mariages arrangés.
10:24Moi, je ne me suis jamais prononcé
10:26sur l'histoire d'amour de ce garçon et de cette fille.
10:28Ce n'est pas mon problème.
10:30Le problème, c'était quoi ?
10:31C'est qu'il avait dit de lui-même, de lui-même,
10:33puisque, vous savez, il avait expliqué à notre personnel
10:36qu'il pose des questions, évidemment, dans ce cas-là,
10:38il avait dit qu'il était sous OQTF.
10:40Et à ce moment-là, on est venu me voir en me disant
10:43« C'était la première fois que ça nous arrivait ».
10:45Parce que ce n'est pas un mariage blanc.
10:46Les mariages blancs, c'est autre chose.
10:47C'est quand quelqu'un n'est pas vraiment amoureux
10:50et qu'il fait ça juste pour avoir des papiers.
10:53Ce qui est aussi une possibilité là-dedans.
10:55Mais évidemment, j'ai saisi immédiatement le procureur.
10:59Immédiatement.
11:00Et le procureur a fait quelque chose
11:02qui est un peu invraisemblable.
11:04Et c'est pour ça qu'on est dans cette situation aujourd'hui.
11:06Au lieu de me dire « Oui, écoutez, je vais mener une enquête
11:09et on va voir ce qu'il n'arrive pas du tout.
11:10Non, mariez-les. »
11:13Et la veille, écoutez-moi bien, la veille du mariage,
11:16il prend position, il nous informe que finalement,
11:19il demandera à la police des aériens et des frontières,
11:21à la PAF, de faire une enquête supplémentaire.
11:24Et au lieu de suspendre le mariage, il me dit « Mariez-le. »
11:28Et attendez, bien sûr, comme tout le monde,
11:30je demande au procureur.
11:32Et tout ça, ça m'a amené dans une situation ubuesque.
11:35Oui, bien sûr, c'est incroyable.
11:36Du coup, je me retrouve dans...
11:37Attendez, pardon, je ne suis pas un voleur de poulets.
11:40Je ne vole pas des poules sur les marchés.
11:42Je n'ai rien fait.
11:43C'est pour ça que je ne veux pas faire des coupables.
11:45Je n'ai rien fait, je ne suis responsable de rien.
11:48Y compris si ce garçon a été renvoyé en Algérie en l'occurrence.
11:52Ce n'est pas moi qui le renvoie en Algérie.
11:54C'est parce qu'il est sous OQTF.
11:56Pourquoi il est sous OQTF ?
11:58Parce qu'il a fait un certain nombre de choses.
12:00Des vols, des vols avec violence, des recels, des histoires de chien.
12:05Alors que son épouse, qu'il n'a pas épousée,
12:09dit qu'il y a eu juste une affaire de vélo,
12:11mais qu'il n'avait pas volé.
12:12Oui, bien sûr.
12:12Mais c'est un mensonge éhonté.
12:14Enfin, nous, on l'a.
12:15Mes avocats, on a eu accès aux 200 pages du dossier.
12:19Et on l'a lue.
12:20Et c'est lui-même, quand il fait des déclarations à la police,
12:26il dit « j'ai eu des problèmes avec la police pour des histoires,
12:30pour des viols, des violences, des vols avec violence,
12:36et j'ai pris, précise-t-il, six mois de prison avec sursis. »
12:40Je crois qu'en réalité, c'est huit mois d'ailleurs, mais c'est autre chose.
12:43Mais bien sûr qu'elle ment quand elle dit ça.
12:45Juste, c'est un mensonge.
12:46Ce n'est pas un ange.
12:47Mais encore une fois, même si ça avait été un ange,
12:50même si ça avait été quelqu'un au-dessus du soupçon,
12:52même si c'était une belle histoire d'amour,
12:54un risque qu'il a en situation irrégulière
12:56et qu'il n'y a aucune raison d'accepter de le marier dans toutes conditions.
12:58– Vous vous rendez compte, pour ça, c'est quand même assez dingue.
13:02Qu'est-ce qu'il y a de risque pour faux témoignage si toutefois c'est avéré ?
13:06– Ah ça, moi je n'en sais rien, honnêtement.
13:09Je n'irai même pas lui faire un procès en faux témoignage.
13:12Vous me donnez l'occasion là de dire qu'elle a menti.
13:14Attendez, surtout, que son avocat t'a menti.
13:18– Alors, refermez-la.
13:19– Parce que ce matin, elle menaçait de me faire un procès en dictation.
13:22Ça, elle a changé.
13:23Peut-être qu'elle n'avait pas lu, peut-être qu'elle n'avait pas lu les 200 pages,
13:26peut-être qu'elle n'est pas si sérieuse que ça.
13:28En tout cas, nous, on les a lues.
13:30Et évidemment, ce n'est pas moi qui dis qu'il a été condamné à de la prison.
13:35Avec sursis, c'est lui-même qui le dit.
13:37– Mais Robert Ménard, on a deux maires,
13:38parce qu'on a le maire de Belleflou à côté de vous
13:40et après on part au 0826-300-300.
13:42Vous dites, il a dit à mes services qu'il était sous OQTF.
13:45Mais s'il ne l'avait pas dit, vous n'auriez pas été au courant
13:47et donc vous avez peut-être marié, comme Bruno Pomard, des gens sous OQTF ?
13:51– Oui, oui, c'est ça, c'est incroyable.
13:54– C'est pour ça qu'il y avait tout un tas de maires avec moi ce matin,
13:58parce qu'ils se disent qu'ils n'en savent rien.
14:00– Oui, c'est vrai.
14:01– Là, d'une certaine façon, c'est un hasard parce qu'il l'a dit lui-même.
14:06Et je ne suis pas sûr, je vous le dis,
14:09que ça ne soit pas déjà produit pour moi et d'autres maires.
14:12C'est pour ça qu'il faut changer la loi.
14:14Et c'est pour ça que je vais suivre avec attention le débat au Sénat.
14:20Je dis, j'ajoute, quand même, c'était un comble,
14:23vous me voyez reconnaître une culpabilité un mardi matin, ce matin,
14:28et deux jours plus tard, les parlementaires, en l'occurrence les sénateurs,
14:32votaient une loi qui dirait, ce n'est pas encore votée,
14:35qui dirait que j'ai le droit de le faire.
14:37Enfin, attendez, mais on l'a dit, c'est l'humain.
14:41– Allez, ne bougez pas, Robert Ménard.
14:43Dominique est avec nous, 0826 300 300.
14:46Dominique, votre impression sur ce dossier ?
14:49– Écoutez, mon impression, elle est double.
14:52J'ai deux questions que je pourrais poser à Robert Ménard.
14:54– Allez-y.
14:55– S'il marie cette EQTF, finalement, il devient complice de cette personne,
15:00puisqu'il légalise, c'est une forme de complicité.
15:06Deuxième chose, imaginons le cas, il marie cette personne,
15:11on voit aujourd'hui dans la chronologie des faits divers
15:13qui viennent de se dérouler sur les deux ou trois dernières années,
15:16qu'un bon nombre d'EQTF ont commis des actes absolument épouvantables en France.
15:20Imaginons que cette personne commette un acte,
15:24après avoir été mariée par Robert Ménard et donc avoir été complice,
15:27et donc avoir légalisé cette personne sur le territoire
15:30et qu'elle commette un acte absolument épouvantable.
15:32Que nous dirait-on de Robert Ménard qui a permis à cette personne
15:35de rester sur le territoire et de commettre cet acte ?
15:38Donc, j'attire l'attention à tous les maires,
15:40envers tous les maires qui vont devoir ou qui seront confrontés à cette situation.
15:44Peut-être qu'un jour, un EQTF va commettre un acte,
15:46et à ce moment-là, ça va devenir quelque chose d'extrêmement politique,
15:49dont vont s'emparer les oppositions et vont s'entre-déchirer,
15:52faisant du maire la proie juste bonne à être jeté sur le barbecue.
15:58– Robert Ménard.
16:01– Vous êtes bon pour écrire des séries, Dominique, c'est pas mal.
16:04Mais malheureusement, c'est juste.
16:07– Je ne fais pas de plans sur la comète,
16:09et je n'inclue personne de faire quoi que ce soit.
16:12Mais ce garçon, vous avez bien compris, s'il était sous EQTF aujourd'hui,
16:18donc s'il a été ensuite expulsé mais après cette histoire,
16:23c'est évidemment qu'il avait un petit pédigré de pas très bon citoyen.
16:29Et dans ces cas-là, oui, il me semble qu'il n'y a aucune raison de le marier.
16:34Seulement, une fois de plus, si on ne change pas la loi,
16:38moi, je vais me retrouver à être condamné.
16:40Parce que demain, je vais être devant un tribunal correctionnel,
16:44et on prendra la loi en disant,
16:47« Monsieur le maire, vous avez cette obligation-là. »
16:49Et si je tombe sur, et ça arrive de temps en temps, pardon de le dire,
16:53des magistrats un peu politisés, un peu, je ne sais pas,
16:57syndicats de la magistrature, par exemple.
16:58– Ça existe ?
16:59– Oui, mais sauf que, attendez, vous rigolez, madame, moi, je n'ai pas envie.
17:03– C'est monsieur, Bruno Pommard.
17:07– Oui, non, mais on peut comprendre effectivement l'interrogation de Robert Ménard.
17:11C'est d'un côté, il a sa gauche bien pensante, la gauche bien pensante de Béziers
17:14qui pense qu'il devrait le marier parce que c'est normal, c'est humain, c'est je ne sais quoi.
17:18Et si, par contre, effectivement, il le marie sans savoir que ce gars-là est sous le QTF,
17:23ce sera les premiers à lui tomber des juges, c'est quand même un foulard.
17:26– Philippe Bilger, pardon, dans l'appréciation du droit français,
17:31il y a un moment donné, il faut être aussi un peu sensé,
17:33c'est-à-dire qu'on ne peut pas marier quelqu'un qui n'est pas censé être sur le territoire.
17:36– Ma chère Cécile, je me demande si dans les lois, l'élaboration des lois,
17:42on intègre un élément capital, c'est-à-dire le bon sens.
17:46– Ou l'interprétation, ben oui, c'est ça.
17:48– Absolument, c'est-à-dire on édite des lois dont les conséquences deviennent absurdes
17:53et après on doit faire voter une nouvelle loi pour éradiquer les conséquences absurdes.
17:59On se demande parfois si elles réfléchissent.
18:01– Hubert Roy, Michael Seguin.
18:02– Mais le sénateur qui a fait la proposition, il a eu une déclaration très juste que j'ai notée,
18:06il a dit « J'ai été maire pendant 30 ans.
18:08J'ai toujours trouvé incohérent de lire des articles du code civil
18:11à une personne qui n'a pas respecté les conditions fixées par notre droit. »
18:14Il a tout dit, c'est absurde, d'ailleurs c'est quand même un acte juridique le mariage,
18:18donc il faut que ça se fasse dans une certaine conformité,
18:20si on le fait à quelqu'un qui n'est pas censé être sur le territoire français, qu'est-ce qu'on fait ?
18:24Donc je comprends Robert Ménard et il a tout à fait raison.
18:26– Robert Ménard, et même question pour notre ami Bruno Pommard, maire de Belleflou.
18:31Dans la loi, vous dites « on ne sait pas si une personne est sous OQTF »,
18:34est-ce qu'il y aura l'obligation pour l'État d'informer les maires
18:38si la personne par exemple est sous OQTF ou irrégulièrement en France ?
18:41– Ce serait la base.
18:42– Ce serait la base, mais ça n'a rien à voir, ils sont tellement ineptes parfois…
18:45– Oui mais c'est comme le terrorisme,
18:47s'il y a des terroristes, des fichés S etc, le maire n'est pas censé le savoir,
18:51sauf si t'as des copains un peu partout placés qui te disent… c'est ça le problème.
18:54– Robert Ménard, le mot de la fin pour répondre rapidement.
18:57– Juste pour répondre à ce point, je rappelle au maire, mais il le sait,
19:00qu'aujourd'hui les élus comme moi, comme lui,
19:03on n'est pas prévenus du nombre de fichés S dans notre commune,
19:06je n'en sais rien, et le minimum c'est qu'on me le dise.
19:09On ne peut pas à la fois me demander de faire respecter la loi,
19:12on ne peut pas à la fois me demander des comptes à longueur de temps
19:15et pas me donner le minimum d'informations.
19:18Je crois que je suis un maire sérieux
19:20et quand on me donne une information en me disant « c'est confidentiel »,
19:22je ne viens pas la raconter au micro-dessus de radio,
19:26et non, je la garde pour moi.
19:27On pourrait nous faire courir son maire de temps en temps.
19:30– Merci beaucoup Robert Ménard, en tout cas, de Béziers pour votre témoignage,
19:35et à titre personnel, je soutiens totalement, bien entendu, Robert Ménard,
19:39parce que je trouve que tout ça est un peu dingue.
19:41– Mais tu te rends compte à la difficulté, ce que c'est d'être maire ?
19:44– Je sais comme c'est, oui.
19:45– Moi, au niveau de mon village, je ne ressens pas, mais c'est une cata.
19:48– C'est dur, et c'est sous-payé.
19:50– En attendant, Dominique, merci d'être avec nous dans un instant,
19:54le qui sait qui qui l'a dit, vous allez pouvoir combattre
19:57à la loyale ou à la déloyale contre Philippe Bilger,
20:00contre Michael Sadoun et contre Bruno Pommard,
20:03et on fait une petite pause, on revient dans un instant, à tout de suite.

Recommandations