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La tête de liste de Reconquête Marion Maréchal était l’invité de #LaGrandeInterview de Sonia Mabrouk dans #LaMatinale sur CNEWS, en partenariat avec Europe 1.

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Transcription
00:00 Place à la grande interview sur CNews et Europe 1.
00:03 Bonjour à vous, Marion Maréchal.
00:04 Et bienvenue, vous êtes tête de liste Reconquête,
00:07 c'est le parti d'Éric Zemmour aux Européennes.
00:10 Marion Maréchal, tandis que le projet de loi immigration est en débat au Sénat,
00:14 vous avez proposé un référendum d'initiative partagée sur l'immigration
00:18 en appelant les partis de droite à se mobiliser, à mobiliser leur électorat.
00:22 À l'instant, réponse d'Éric Ciotti, qui dénonce une proposition, je cite,
00:26 qui n'est pas réaliste, qui n'est pas sérieuse
00:28 et qui serait même anti-constitutionnelle.
00:30 Alors, cette initiative a au moins le mérite de faire tomber les masques.
00:34 C'est-à-dire, de quoi parlons-nous ?
00:35 Aujourd'hui, nous avons 65 % des Français qui veulent un référendum sur l'immigration
00:39 et entre 60 et 80 % selon les sondages d'opinion, qui veulent réduire l'immigration.
00:43 Et malgré ça, le peuple français, disons-le, n'est pas entendu, n'est pas écouté.
00:46 Le président ne veut pas s'engager à faire un référendum sur le sujet.
00:49 Même si, pardonnez-moi, hier, il a envoyé une lettre en indiquant sa volonté
00:53 d'ouvrir le champ du référendum.
00:54 Question de société.
00:55 Il tourne autour sans jamais expliciter clairement, en effet,
00:57 qu'il souhaite ce référendum.
00:59 Il ne s'y est pas engagé malgré les demandes de certains partis.
01:01 Aujourd'hui, l'ensemble des États-majors à droite appellent ce référendum depuis longtemps.
01:05 Donc moi, j'en ai tiré la conclusion que plutôt que d'attendre la bonne volonté
01:08 d'un président qui se refuse à écouter les Français,
01:10 donnons-nous les moyens d'organiser, d'imposer ce référendum.
01:13 Il y a un moyen dans la Constitution qui s'appelle le référendum d'initiative partagée.
01:16 Pour cela, il faut quoi ?
01:17 185 parlementaires.
01:18 Ils existent entre les députés RN et LR.
01:21 Il faut 4,8 millions de signatures, ce qui est un seuil évidemment très élevé.
01:26 Mais je pars du principe qu'en l'état actuel de la situation,
01:29 vu l'état de l'opinion publique et la gravité de la situation migratoire,
01:32 si tous les partis RN reconquêtent,
01:34 Nicolas Dupont-Aignan, qui a d'ailleurs, lui, pour le coup, salué cette initiative,
01:38 et les Républicains travaillent ensemble à l'obtention de ces 4,8 millions de signatures,
01:44 c'est possible.
01:45 Et ce que je regrette...
01:46 Alors pourquoi ils ne le veulent pas ?
01:47 Marianne Maréchal.
01:48 Éric Sotti, donc, dit non.
01:49 Du côté du RN de Jordan Bardala, on vous dit mais nous, nous allons proposer justement
01:54 et apporter cette proposition le 17 novembre.
01:56 Les électeurs en tireront toutes les conclusions.
01:58 Mais je pense que derrière ça, il y a un réflexe politicien.
02:00 Et je le regrette parce que je crois qu'on devrait,
02:02 sur un sujet aussi essentiel et aussi vital,
02:04 mettre de côté les petits esprits de boutique.
02:06 Et moi, ce qui me désespère avec Éric Sotti,
02:09 c'est que j'ai retrouvé des déclarations de lui pas très lointaines.
02:14 Je pense à des déclarations en août dans un meeting à Canet
02:17 où il disait lui-même qu'il fallait un référendum sur l'immigration.
02:21 Il a manifestement changé d'avis.
02:22 Quant à Jordan Bardala, il n'a pas eu encore de réponse officielle.
02:26 Vous ne vous faites pas beaucoup de doute avant d'aller là.
02:28 Oui, mais ce que je trouve regrettable, c'est que nous avons Jordan Bardala
02:32 qui a demandé au président de la République un référendum.
02:35 Moi, j'ai davantage confiance dans la capacité du peuple français
02:38 à se mobiliser pour avoir ce référendum que dans ce président de la République
02:42 qui, jusqu'ici, n'a jamais voulu aller dans cette direction.
02:45 Donc, j'ose espérer que les choses peuvent encore changer.
02:49 Je ne peux pas croire aujourd'hui que même Éric Ciotti se cantonne à cette posture
02:53 alors que dans son propre électorat, 80% des LR veulent ce référendum.
02:57 À un moment donné, il faut être quand même capable de mettre ses actes en accord
03:00 avec ces grandes déclarations ou alors les masques tomberont
03:03 et les électeurs en tireront toutes les conclusions.
03:05 Est-ce qu'ils ne sont pas, Marianne Maréchal, en train de vous dire non
03:07 à ce que vous essayez de faire, c'est-à-dire l'union des droites
03:10 à travers un sujet d'importance qui est l'immigration ?
03:13 Or, ils n'en veulent pas à niveau RN.
03:14 Ça va au-delà de l'union des droites.
03:17 En l'occurrence, nous sommes d'accord puisque chacun a dit qu'il voulait un référendum.
03:21 Très bien. Les Français sont majoritaires.
03:23 Il faut savoir que sur l'immigration, c'est l'un des rares sujets consensuels dans notre pays.
03:26 On n'a quand même pas 50.
03:27 Nous vivons les drames que nous connaissons aujourd'hui depuis,
03:31 à la fois sur le plan sécuritaire et sur le plan de l'islamisme et du terrorisme
03:34 depuis des années et de manière très exacerbée depuis quelques semaines.
03:39 Donc, moi, je veux simplement nous donner les moyens d'agir.
03:42 Voilà, tout simplement, ce projet de loi aujourd'hui qui arrive à l'Assemblée nationale
03:46 m'apparaît et apparaît à beaucoup.
03:47 Au Sénat d'abord et à l'Assemblée.
03:48 Tout à fait, qui m'apparaît insatisfaisant.
03:51 Il y a, selon moi, un manque de réalisme et de crédibilité de la part de Gérald Darmanin
03:56 qui, pour moi, d'ailleurs, n'est absolument pas légitime
03:58 à pouvoir se présenter devant les Français et porter ce projet de loi.
04:00 Quand on a le bilan qui est le sien en matière sécuritaire, en matière migratoire,
04:03 je rappelle quand même un record d'entrée légale et illégale historique
04:06 dans notre pays sous son ministère.
04:08 Le ministre de l'Intérieur n'est pas légitime à porter un projet de loi sur l'immigration ?
04:10 Ah non, il n'est pas légitime.
04:12 Indéniablement, aujourd'hui, il a un bilan, Gérald Darmanin,
04:16 c'est le ministre de l'accueil du bateau de clandestin de l'Océan Viking à Toulon.
04:20 C'est le ministre qui était en exercice lorsque ce migrant clandestin tunisien
04:25 passé par l'Ampédouza est allé frapper et tuer des personnes dans la Basilique à Nice.
04:29 C'est celui également de l'affaire Lola.
04:31 Rappelons quand même cette jeune fille tuée par une femme
04:33 qui était sous obligation de quitter le territoire français.
04:35 Donc, il y a de multiples défaillances.
04:36 Il se refuse à démissionner parce que manifestement...
04:38 Oui, il dit qu'il est le ministre qui aujourd'hui fait beaucoup d'expulsions de délinquants étrangers.
04:43 Il dit que c'est le ministre qui porte le projet de loi des plus fermes
04:46 et qui justement permet de supprimer les protections d'éloignement,
04:50 notamment pour ceux arrivés en France avant l'âge de 13 ans,
04:52 d'être plus ferme pour toutes ces expulsions.
04:54 Tout ça n'est pas écrit dans le projet de loi ?
04:55 Alors, le problème, si vous voulez, c'est que M. Darmanin a un bilan de trois ans,
04:59 voilà, pas seulement de deux semaines.
05:00 Parce qu'en effet, il s'agit de beaucoup depuis que ce professeur Dominique Bernard a été assassiné.
05:05 J'imagine qu'il sent que sa grande perspective présidentielle en 2027
05:09 est peut-être ébranlée par ce qui est en train de se passer.
05:10 Donc, il s'agit de beaucoup.
05:11 Il fait un projet de loi dans lequel, pour le coup, il y a un certain nombre de choses intéressantes.
05:15 Quand on va typiquement réduire les restrictions pour expulser un certain nombre de personnes,
05:20 moi, je dis bravo.
05:21 La seule chose que je dis aux Français, c'est que ne vous faites pas beaucoup d'illusions.
05:26 C'est-à-dire que le grand réflexe français, chaque fois qu'il y a un événement,
05:29 c'est de durcir la loi.
05:30 Mais rappelons quand même que ce ministre de l'Intérieur
05:32 n'est déjà pas capable d'appliquer efficacement la loi qui existe.
05:36 C'est intéressant, Maria Marchal.
05:37 Vous reconnaissez quand même certaines avancées.
05:38 Alors, est-ce que vous dites comme Marine Le Pen, d'accord, c'est insuffisant,
05:42 mais c'est mieux que rien ?
05:43 Si j'étais à l'Assemblée nationale, de toute façon, tout ce qui va dans le bon sens, je le vote.
05:47 Mais ce que je constate aujourd'hui, je m'en remets aux déclarations du préfet des Alpes-Maritimes,
05:50 qui lui-même expliquait qu'il y avait, en l'état actuel du droit,
05:53 un sens qu'on ait besoin de changer la loi.
05:54 Rien que dans les Alpes-Maritimes, non seulement des centaines de fichiers S,
05:57 mais des dizaines et des dizaines de personnes expulsables
06:00 et qui ne sont pas expulsées en l'état actuel du droit.
06:02 Donc, je dis juste aux Français, ne vous faites pas beaucoup d'illusions.
06:05 Du droit et du droit européen.
06:07 Et du droit européen, tout à fait.
06:08 Alors, même un référendum, Marion Marchal,
06:11 n'aurait pas permis de sortir de la jurisprudence européenne.
06:13 Pourquoi je vous dis ça ?
06:14 Parce qu'aujourd'hui, ce projet de loi, le problème de ce projet de loi,
06:18 c'est qu'il prend la question migratoire par le petit bout de la lorgnaise,
06:21 c'est-à-dire qu'il va faciliter légalement un certain nombre de cas d'expulsion
06:25 et en cela très bien, mais il ne s'attaque pas au carburant de l'immigration,
06:28 aux raisons pour lesquelles les personnes viennent massivement,
06:31 légalement d'ailleurs et illégalement, sur le territoire français.
06:34 Et en cela, il n'y a rien, par exemple, sur ce qui serait notre souhait,
06:37 la suppression du droit du sol, il n'y a rien sur la réforme du Code de la nationalité
06:41 pour permettre d'avoir un accès beaucoup plus dur à la nationalité française.
06:44 Il n'y a aucune remise en cause aujourd'hui de la largesse des politiques sociales
06:48 accordées aux personnes étrangères, en situation d'ailleurs légale ou illégale.
06:53 Nous, nous sommes même pour la priorité nationale.
06:55 À voir si l'aide médicale d'État peut évoluer.
06:57 Ça, c'est un soin d'une partie du Sénat, en effet,
06:59 mais par exemple, le fait de réserver les aides sociales aux Français
07:01 pour les aides sociales non contributives,
07:04 il n'y a rien, par exemple, sur la réforme du droit d'asile,
07:07 qui pourtant est un sujet central.
07:09 Un sujet central, mais vous l'auriez quand même voté.
07:11 Qui, en tout cas, n'apportera pas de solution sur le moyen terme,
07:14 parce qu'une fois de plus, ça n'empêchera pas l'arrivée massive d'entrées.
07:17 Ça ne fera que chercher à régler de manière très partielle
07:21 ce qu'on peut expulser s'il y a de la volonté politique derrière.
07:23 Je voudrais vous faire réagir, Mario Maréchal, à cette photo
07:26 que je vais décrire à nos auditeurs d'Europe 1
07:28 et nos téléspectateurs de CNews vont la voir,
07:30 à l'aéroport de Roissy, où il y a eu une prière collective
07:34 dans un terminal de l'aéroport.
07:38 Et cette photo a fait polémique sur les réseaux sociaux.
07:41 Le PDG d'aéroport de Paris, Augustin Dromanet,
07:44 a affirmé que c'était une situation singulière,
07:48 qu'elle ne se répétait pas souvent
07:49 et qu'il ne valait pas mieux en parler en ce moment
07:51 dans un contexte aussi inflammable.
07:52 Oui, ne parlons de rien.
07:55 Ne parlons pas des offensives islamiques régulières dans notre pays
07:57 qui cherchent à mettre à l'épreuve notre modèle social
08:01 et notre modèle de vivre ensemble, comme on dit.
08:03 Parce que la réalité, c'est que ce genre d'initiative n'est pas anodine.
08:06 D'ailleurs, ce cher monsieur rappelle qu'il y a des lieux de prière dédiés.
08:09 Donc, il y a manifestement une volonté d'affichage dans l'espace public.
08:15 Et ça n'est pas anodin parce que dans notre pays,
08:17 vous savez, il y a parmi les nombreux courants d'ailleurs islamistes,
08:21 un courant qui s'appelle "Les frères musulmans".
08:22 Et je le corrèle à cela parce que c'est intéressant.
08:25 Ce courant, il a une doctrine politique qui consiste non seulement
08:28 à faire en sorte que les musulmans ne s'assimilent pas.
08:30 Ils le disent explicitement, au moins ils ont un projet qui est très clair.
08:33 Donc, que les musulmans ne s'assimilent pas,
08:35 donc ne renoncent en rien à leurs pratiques religieuses
08:37 et surtout de mettre à l'épreuve la société française
08:40 par des offensives régulières
08:41 pour que notre société s'adapte aux pratiques islamiques
08:45 et donc n'empêche pas la pratique publique d'un certain nombre de choses
08:50 comme la prière ou le port du voile.
08:52 Donc, il ne faut pas croire qu'on est là face à des phénomènes anecdotiques ou isolés.
08:57 C'est vraiment des choses concertées, de la même manière d'ailleurs
08:59 qu'à l'école avec la Baïa, nos propres services de renseignement
09:02 avaient quand même indiqué qu'il ne s'agissait pas là de crise d'ado isolée,
09:05 mais véritablement d'offensives organisées par les courants.
09:09 Alors, est-ce que vous reconnaissez justement, j'allais dire, la lucidité ou la prise de conscience ?
09:13 Vous choisirez les mots, Marion Maréchal, de Gabriel Attal sur la Baïa
09:15 ou de Gérald Darmanin face à ces événements
09:20 ou face, par exemple, à la haine qui déferle de l'antisémitisme ?
09:24 Gérald Darmanin affirme que ça ne passera pas
09:26 et que toute manifestation où il y aura des slogans de haine et des slogans anti-juifs,
09:30 eh bien, évidemment, il y aura sanctions.
09:32 Est-ce que c'est une fermeture ?
09:33 Alors, deux choses.
09:34 La première, en ce qui concerne Gabriel Attal,
09:37 nous avons salué le fait qu'il ait interdit la Baïa.
09:39 Très bien. Le seul problème, c'est que depuis, manifestement, il se repose.
09:41 Bon, il a interdit la Baïa, il ne se passe plus grand-chose depuis
09:43 et pourtant, l'école aurait besoin de beaucoup de réformes.
09:45 Mais, dont acte, évidemment, on lui donne ce point et c'est très positif.
09:51 En ce qui concerne l'influence aujourd'hui islamiste,
09:54 qui participe d'ailleurs de cet antisémitisme d'atmosphère,
09:57 si on devait utiliser cette expression, dans notre pays,
09:59 je n'ai pas le sentiment que les choses sont prises à bras-le-corps.
10:02 Moi, j'aurais aimé, par exemple, que Gérald Darmanin s'inspire du modèle autrichien.
10:05 En Autriche, les frères musulmans ont été interdits.
10:08 Donc, toute détention et programmation et diffusion de leur pensée,
10:14 leur slogan, leur doctrine, leurs auteurs, est interdite et poursuivie.
10:19 Aujourd'hui, dans notre pays, on est très loin de cela.
10:21 Interdire l'idéologie des frères musulmans ?
10:24 Les penseurs et leurs auteurs et leurs maîtres à penser, bien sûr.
10:27 En l'occurrence, on est très loin de ça dans notre pays,
10:30 puisque les frères musulmans sont extrêmement puissants.
10:32 Ils ont des associations, ils ont des mosquées, ils ont des centres culturels.
10:35 Ils sont même très souvent...
10:36 Sauf lesquels on ne les a pas du tout dans notre pays ?
10:38 Excusez-moi, mais nous avons aujourd'hui une organisation
10:42 qui s'appelle les Musulmans de France, qui est l'héritier, si je puis dire,
10:45 de l'ex-UOIF, qui est quasiment un interlocuteur officiel du gouvernement.
10:50 Monsieur le ministre de l'Intérieur lui-même s'est rendu à plusieurs reprises
10:55 dans un certain nombre de sites proches des frères musulmans.
10:58 Je pense au lycée AVERS, qui fait beaucoup parler de lui ces derniers temps.
11:02 Il est allé jusqu'à faire un lien entre les musulmans de l'intérieur
11:05 et des relais islamistes en France ?
11:06 Ce que je dis, c'est qu'il y a à minima une naïveté.
11:10 À minima une naïveté.
11:11 Alors j'espère qu'on commence enfin à ouvrir les yeux.
11:15 Mais en ce qui concerne la lutte contre ces courants,
11:18 malheureusement, je ne vois pas encore la réponse.
11:20 Et j'aimerais quand même dire que si nous sommes aujourd'hui face
11:23 à une explosion de l'antisémitisme en France,
11:25 il faut indéniablement le lier aux conséquences de la politique
11:29 d'immigration depuis des années.
11:31 Et le lien, est-ce que vous le faites aussi avec l'extrême gauche ?
11:33 Comment vous qualifiez à ce sujet Jean-Luc Mélenchon ?
11:36 Je trouve que "idiot utile", c'est presque un peu faible.
11:40 Je trouve qu'il est d'un cynisme électoral absolument ignoble.
11:45 Je pense qu'il fait un calcul démographique,
11:47 je vais vous parler très froidement.
11:48 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, nous savons d'ores et déjà
11:51 qu'à peu près 69% de l'électorat musulman vote pour Jean-Luc Mélenchon.
11:54 Peut-être espère-t-il, à travers cette opposition Israël-Palestine,
11:59 pouvoir gagner encore davantage d'un vote communautaire
12:04 et en faisant un calcul démographique sur le moyen terme,
12:07 se dire que finalement, l'histoire fera que cette masse électorale
12:12 pourra le tirer à son bénéfice dans les années à venir ?
12:14 Je pense que c'est le genre de calcul...
12:16 Il n'est pas antisémite lui-même, si je vous entends bien.
12:18 C'est-à-dire, il fait un calcul cynique électoral,
12:21 mais vous ne lui reprochez aucune parole antisémite.
12:23 Je ne sais pas si lui, directement, a tenu des propos antisémites.
12:26 En tout cas, il a souvent des propos ambiguës, malgré tout.
12:29 Et il ne semble pas outré par aujourd'hui les ambiguïtés
12:34 de la défense de la Palestine,
12:36 qui s'exprime dans un certain nombre de manifestations
12:39 avec des propos douteux, si ce n'est même carrément condamnables.
12:43 Donc non, je trouve quand même qu'il y a une ambiguïté douteuse.
12:46 Et est-ce que vous dites, comme votre adversaire aux Européennes,
12:49 Jordan Bardella, qui est président du RN,
12:51 je cite ce qu'il a dit, Marion Maréchal,
12:53 Jordan Bardella a dit "je ne crois pas que Jean-Marie Le Pen soit antisémite".
12:57 Non, mais je vais vous dire, depuis 48 heures ou 72 heures,
13:01 il se passe quelque chose d'assez amusant, si on peut dire ça comme ça.
13:05 C'est-à-dire que depuis maintenant deux, trois semaines,
13:07 le visage de l'extrême gauche s'est révélé.
13:10 On a vu que dorénavant, l'extrême gauche avait fait le choix.
13:14 - Vous en avez parlé. - Oui, je viens d'en parler.
13:16 Elle avait fait le choix électoral et douteux,
13:20 à travers sa prise de position sur le Hamas.
13:21 Mais on peut quand même poser la question sur Jean-Marie Le Pen, ça n'empêche pas.
13:24 D'un vote communautaire frôlant avec l'islamisme et l'antisémitisme.
13:28 Et donc, qu'est-ce qui se passe depuis 72 heures ?
13:30 Eh bien, certaines parties de journalistes sont paniquées.
13:35 Et donc, essayent de revenir à leur vieille lune
13:38 pour expliquer que finalement, non, la grande menace qui pèse sur les Français,
13:40 c'est l'extrême droite. Donc, on ravive,
13:42 on rappelle un certain nombre de propos de Jean-Marie Le Pen,
13:45 qui je rappelle aujourd'hui a 95 ans, il n'est plus en politique.
13:47 - On rappelle des condamnations.
13:48 - Des propos d'ailleurs, dont moi, je n'ai jamais eu le complexe de dire
13:50 que j'étais en désaccord. Donc, je suis très à l'aise avec vous.
13:52 Maintenant, ce que j'aimerais quand même rappeler,
13:54 c'est que ce n'est pas Jean-Marie Le Pen qui a attaqué l'école juive de Toulouse.
13:56 Ce n'est pas Jean-Marie Le Pen qui a attaqué l'hyper-Kécher.
13:58 Ce n'est pas Jean-Marie Le Pen qui a tué Miraï Knoll.
14:00 Ce n'est pas Jean-Marie Le Pen qui a tué Ilan Halimi.
14:03 Voilà, donc, ce que j'aimerais simplement dire, c'est que,
14:06 ce dont je suis sûre, c'est que si on avait davantage écouté Jean-Marie Le Pen
14:10 sur l'immigration et l'islamisation il y a de ça 40 ans,
14:12 il y aurait très certainement moins d'antisémitisme aujourd'hui dans notre pays.
14:14 - On vient d'entendre votre explication, Maria Marshall.
14:16 Néanmoins, j'ajoute et je vous demande encore une fois de me préciser,
14:20 parce qu'il a dit "je ne crois pas que Jean-Marie Le Pen soit antisémite".
14:23 C'était ma question. Et vous ?
14:24 - Moi, c'est très simple.
14:25 Vous savez, c'est mon grand-père, donc j'ai eu l'occasion de le fréquenter,
14:29 y compris sur le plan personnel.
14:32 Et je n'ai jamais entendu de propos antisémites de sa part dans le cadre privé.
14:38 Maintenant, je l'ai dit, je l'ai une fois plus, je lui ai même dit en face.
14:41 Et je l'ai dit quand il faisait encore de la politique et où il pouvait encore répondre.
14:44 Il y a eu un certain nombre de choses que je ne partageais pas du tout,
14:48 sur lesquelles j'étais en profond désaccord.
14:49 Maintenant, j'essaye d'être juste.
14:51 - Mais vous ne répondez pas à la question.
14:52 - Mais si, je vous réponds. J'essaye d'être juste.
14:54 Jean-Marie Le Pen, c'est un homme qui a 50 ans de vie politique.
14:57 Donc j'essaye d'être juste.
14:59 Il y a des choses, en effet, que je ne partage pas et qui sont condamnables.
15:02 Mais il y a eu aussi beaucoup.
15:04 Il a été à certains égards un visionnaire.
15:06 Et une fois de plus, je vous le redis, s'il avait été écouté,
15:08 probablement il y aurait moins d'actes antisémites aujourd'hui dans notre pays.
15:11 - Une question pour conclure sur les Européennes.
15:13 Vous êtes tête de liste reconquête.
15:15 On a vu les sondages très favorables à Jordan Bardella,
15:17 qui ici même affirme que c'est le vote utile, l'ERN, aux Européennes.
15:22 Le vote utile, est-ce que ça existe, le vote utile aux Européennes ?
15:25 - Non, ça n'existe pas pour une raison simple.
15:26 C'est que c'est un scrutin proportionnel à un tour.
15:29 Donc chaque voix compte.
15:30 Et moi, ce que j'ai envie de dire, c'est que déjà,
15:32 c'est les Français qui décident de l'utilité d'un vote ou pas.
15:35 Jordan Bardella a l'assurance d'être élu aux prochaines élections européennes.
15:39 Et très bien. Maintenant, la question se pose,
15:41 c'est est-ce que Jordan Bardella va tout seul au Parlement européen
15:43 ou est-ce qu'il y va avec d'autres mouvements,
15:46 dont celui de Reconquête, qui viendront porter une voix complémentaire
15:50 au Parlement européen pour défendre l'identité européenne et française ?
15:55 - Et vous seriez quel vote, par rapport au Reconquête ?
15:57 - Je crois que c'est utile.
16:00 C'est un vote déjà singulier, puisque c'est un vote non seulement
16:02 pour la défense de l'identité, mais aussi pour la défense d'une vision économique
16:06 qui n'est pas celle du RN.
16:07 Je le rappelle quand même, probablement moins étatiste,
16:10 plus tourné vers le travail et moins vers la citana.
16:13 Un vote également contre la propagande woke et LGBT.
16:16 Et puis aussi un vote pour justement la défense de cette union des droites,
16:19 de cette idée majoritaire à droite, et que nous sommes pour l'instant les seuls à porter,
16:23 mais dont je ne doute pas que les élections européennes permettront peut-être demain,
16:26 justement, si Reconquête fait un bon score, d'aboutir, je l'espère, dans les années à venir.
16:30 - Merci Marion Maréchal.
16:31 C'était votre grande interview ce matin sur CNE.
16:34 A bientôt.
16:35 [Musique]
16:38 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]