Avec Mathieu Slama, Essayiste, Auteur “Adieu la liberté” aux Éditions Presses de la Cité et Général Bruno Clermont, ancien général de l’Armée de l’Air et consultant Défense
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00:07 - Sud Radio, parlons vrai chez Bourdin, 9h10h, Jean-Jacques Bourdin.
00:13 - Bien, il est 9h35, dimanche dernier au micro de Radio J, l'ancien Premier ministre Édouard Philippe
00:20 s'est dit
00:23 intéressé par l'idée de rétablir un service militaire. Pas LE service militaire, mais UN service militaire.
00:31 Alors nous allons ouvrir le débat. Je rappelle que le service militaire que nous avons connu a été suspendu il y a maintenant 25 ans,
00:38 1997, par Jacques Chirac.
00:41 En 2018, le sujet est revenu sur la table avec Édouard Philippe, justement, alors Premier ministre, sous le premier quinquennat
00:48 d'Emmanuel Macron, il avait annoncé la mise en place d'un service national universel
00:53 d'une dirée d'un mois pour tous les jeunes de 16 ans. Ce service national universel est prolongé maintenant, il existe et il va être élargi.
01:01 Bien, mais je vais revenir sur le service militaire. Auparavant tout de même, en vous présentant mes deux invités, je voudrais aborder cette marche
01:08 annoncée par les deux présidents de l'Assemblée nationale et du Sénat pour dimanche contre l'antisémitisme.
01:15 Mathieu Slama, bonjour. - Bonjour. - Vous êtes essayiste,
01:18 auteur d'Adieu, la liberté aux éditions des presses de la Cité, et puis
01:22 général Bruno Clermont est avec nous également. Bonjour. - Bonjour. - Merci, vous êtes ancien général de l'armée de l'air,
01:28 consultant défense. Alors cette marche contre l'antisémitisme,
01:32 elle est la bienvenue, Mathieu Slama. - Alors oui,
01:36 l'idée est pas... c'est même pas que c'est une bonne idée ou une excellente, c'est une idée nécessaire, faire une marche contre l'antisémitisme.
01:43 Quand date la dernière marche contre l'antisémitisme ? Je ne sais même pas, je ne saurais même pas vous dire.
01:48 Tellement ça fait longtemps, alors que l'antisémitisme n'a jamais disparu dans notre pays, au contraire,
01:53 il y a eu
01:55 presque un millier d'actes antisémites depuis le 7 octobre. - Oui, plus d'un millier disait hier matin Gérald Darmanin. - Ce qui est
02:02 immense, ce qui est immense, il faut bien se rendre compte de la gravité de la situation. En revanche, moi mon bémol, et il est très important,
02:11 c'est comment imaginer qu'il puisse y avoir dans cette marche des représentants du Rassemblement national ?
02:15 Comment imaginer qu'il puisse y avoir des représentants de Reconquête, des représentants de l'extrême droite, qui est historiquement un
02:21 accélérateur de l'antisémitisme dans notre pays, et je rappelle aussi que le Rassemblement national,
02:26 le président fondateur de ce parti, c'est Jean-Marie Le Pen, qui disait deux choses
02:29 gravissimes, il disait que les chambres à gaz étaient un détail de l'histoire,
02:33 et il disait aussi que l'occupation allemande n'avait pas été si inhumaine que ça en France. Donc,
02:37 je dis à... j'aimerais dire en tout cas, s'il vous plaît, leur dire un mot à
02:44 madame Brandpivet et monsieur Larcher, leur dire
02:47 dites, précisez bien que vous ne voulez pas de l'extrême droite
02:51 du Rassemblement national et de Reconquête dans cette manifestation.
02:55 Sinon, le symbole est absolument désastreux.
02:58 - Fabien Roussel dit qu'il n'ira pas à la marche, qu'il marchera contre l'antisémitisme,
03:04 mais qu'il n'ira pas à cette marche aux côtés du Rassemblement national.
03:08 Quant à Jean-Luc Mélenchon, il a un autre commentaire, il dit "c'est un rendez-vous des amis du soutien inconditionnel au massacre".
03:15 Qu'en pensez-vous ? - Moi, je comprends la position de Fabien Roussel,
03:19 elle est terrible parce que
03:21 on ne devrait même pas se poser la question de participer ou non à une marche contre l'antisémitisme,
03:25 marcher aux côtés de l'extrême droite, pour moi, c'est quelque chose qui est rédhibitoire.
03:28 En revanche, non, le tweet de Jean-Luc Mélenchon, pour moi, est très problématique.
03:31 Déjà, on doit pouvoir parler de l'antisémitisme dans le pays, sans faire aucun lien
03:36 avec ce qui se passe au Proche-Orient. L'antisémitisme est un problème en soi.
03:40 - Oui, il fait un lien systématiquement. Est-ce qu'il mélange l'antisionisme et l'antisémitisme ?
03:45 - J'en sais rien, mais l'antisémitisme... - Vous en savez rien.
03:48 - Ce que je veux dire, c'est que
03:50 déjà, l'antisionisme peut être souvent une forme d'antisémitisme, premièrement, mais deuxièmement,
03:54 on doit pouvoir parler de l'antisémitisme dans notre pays, sans faire un quelconque lien avec ce qui se passe au Proche-Orient.
04:00 Les deux sujets sont séparés, et ça c'est très important de le dire, et je crois que
04:06 le tweet de Jean-Luc Mélenchon pose, pour moi, un énorme problème et ne va pas du tout.
04:11 Je veux dire, il faut pouvoir parler de l'antisémitisme dans notre pays, pouvoir
04:15 défendre l'idée d'une marche contre l'antisémitisme, mais en revanche, en effet, la question de l'extrême droite, elle est fondamentale aussi.
04:21 - Général Clermont, le citoyen général, Clermont, Bruno Clermont, j'oublie "général", votre grade.
04:29 Le citoyen Bruno Clermont marchera, marchera. Vous êtes prêt à marcher contre l'antisémitisme ?
04:36 - C'est une bonne initiative. - Je marcherai intellectuellement, parce que je ne le ferai pas ce jour-là, mais je marcherai parce que je suis très inquiet pour mes petits-enfants.
04:43 Je suis très inquiet de la situation de division de la France,
04:46 de l'état du monde,
04:49 de tout ce qui se passe dans la société, et oui, bien sûr, et après, effectivement, faire une marche contre l'antisémitisme
04:54 qui aurait pensé que c'était possible en France en 2023. - Qu'on soit dans l'obligation ? - Qu'on soit dans l'obligation d'en faire une. - D'en faire une ?
05:03 - D'initier une telle marche. - Bien, le service militaire, alors,
05:09 réflexion d'Edouard Philippe,
05:12 rétablissement du service militaire. Général Clermont,
05:16 ce n'est pas une priorité, rétablir le service militaire. Néanmoins, c'est une idée qu'il faut développer ?
05:22 - C'est la deuxième fois qu'on en entend parler en moins de 15 jours. La première fois, c'est la première ministre
05:26 qui avait évoqué la possibilité de confier les délinquants à l'armée. - Oui.
05:31 - Sur la question de l'autorité. La deuxième fois, c'est un ancien premier ministre qui connaît bien la France, la finance de la France,
05:37 qui évoque le retour éventuel du service militaire.
05:41 Mais cette fois-ci, c'est pour une autre raison qu'il évoque dans son intervention, c'est parce que le monde est dangereux.
05:46 - Oui. - Alors, soit le monde est dangereux,
05:48 soit on a besoin de l'armée pour s'occuper des délinquants, mais on voit bien que le monde militaire représente une espèce
05:54 d'anomalité dans la société française, puisqu'il
05:58 conserve des valeurs qui sont des valeurs qui, finalement, sont devenues assez rares dans la société. L'autorité, la discipline,
06:04 le sens de l'intérêt général,
06:06 tout ce dont on voit bien qu'il rend l'armée populaire. - Vous pensez que c'est possible de rétablir ?
06:11 - Alors, je pense que le débat est utile.
06:13 Je pense qu'il faut se poser la question, à la fois des deux, sur la question des délinquants, sur la question de la cohésion de la société,
06:19 l'intégration d'une partie de la société qui, visiblement, a des problèmes, et puis sur le fait que le monde est dangereux.
06:25 Donc, c'est une question à se poser. Il y a peut-être différentes formules, mais il faut être conscient d'une chose, c'est que
06:29 aujourd'hui, la priorité, c'est que les armées soient fortes.
06:33 Dans un monde qui est devenu très dangereux, tout le monde le constate, il suffit de regarder la carte, tous les matins, vous voyez le journal,
06:38 vous avez des conflits partout.
06:40 L'Europe est servée de conflits, nous sommes servés de conflits. - Le monde est en désordre.
06:44 - Et nous, en particulier, et nos intérêts en plus, nos intérêts sont mondiaux, on a une archipel France,
06:48 on a des territoires un peu partout dans le monde, donc le monde est dangereux. La question est de savoir si est-ce que nous sommes
06:54 protégés, capables de nous défendre ? C'est ça la priorité. Et la deuxième question, c'est effectivement, est-ce qu'on peut utiliser
06:58 le renforcement de cet outil pour améliorer la cohésion de la France ? Donc la question se pose.
07:05 - L'autorité. - Alors oui. - L'autorité militaire.
07:09 - Exactement. Alors moi, je pense que la question du monde dangereux qu'évoque Édouard Philippe est un prétexte pour lui, pour en réalité défendre cette idée
07:17 d'un service militaire pour les jeunes, et c'est ça, je pense, qu'il faut voir, c'est-à-dire ce retour d'idées
07:23 à mon sens, assez réactionnaires, assez autoritaires, qui consiste à dire pour la jeunesse, pour l'éduquer,
07:29 pour avoir finalement une jeunesse plus disciplinée, etc.,
07:33 il faut les encadrer militairement. Et cette idée de retour du service militaire, pour moi, est très inquiétante, parce que c'est aussi,
07:39 à côté de ça, d'une part, de manière générale, une droitisation de la société,
07:44 je dirais même une droitisation de la droite, premièrement, mais surtout le retour d'idées nationalistes,
07:49 d'idées assez conservatrices, voire réactionnaires,
07:52 qui consistent, en gros, à dire que notre pays manque de discipline, manque d'obéissance, manque d'autorité, qu'il faut rétablir, finalement,
07:59 l'esprit d'autorité dans le pays. Et moi, je pense que c'est la dernière chose dont on a besoin, et la dernière chose dont notre jeunesse a besoin.
08:05 Cette idée que, finalement, il faudrait un retour de l'esprit d'obéissance, de discipline, et finalement, quelque part, la soumission de l'individu à l'autorité,
08:12 ça, je trouve que c'est très dangereux. La jeunesse n'a pas besoin de ça. La jeunesse a besoin d'espérance,
08:16 d'espoir. Je rappelle juste un chiffre comme ça,
08:19 26% de taux de pauvreté chez la jeunesse. Voilà. C'est ça, le problème central, c'est pas un hypothétique
08:25 problème d'autorité, de manque d'autorité, ou que sais-je encore, qui sont, encore une fois, des idées, à mon sens, réactionnaires.
08:32 - Bien, vous allez répondre,
08:35 Général Clermont, dans un instant. Il est 9h43, petite pub, à tout de suite.
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08:48 Sud Radio, parlons vrai chez Bourdin, 9h10, Jean-Jacques Bourdin.
08:53 - Bien, Général Clermont, il y a beaucoup d'utopie autour du service militaire.
08:56 - Légende dorée d'un service militaire magnifique. Il faut se rappeler ce qu'était le service militaire en 97, 96.
09:03 - Oui. - Les français n'en voulaient plus. Il était très inégalitaire, c'est-à-dire que
09:08 il y avait plein de dispenses, parce qu'en fait, il y avait beaucoup trop d'appelés possibles par rapport aux places ouvertes,
09:12 dans des armées qui avaient commencé déjà à fondre en format.
09:15 On avait déjà attaqué les dividendes de la paix, donc on était passé d'une armée grosso modo à 500 000 hommes,
09:21 on était descendu à 350 000, aujourd'hui on est à 200 000.
09:24 - 200 000 hommes, là. - Alors aujourd'hui, on va parler de l'état des armées.
09:28 Donc il y a une légende dorée, c'est vrai que ça a fonctionné, ça a bien intégré.
09:32 Je pense que les militaires n'en avaient plus besoin, puisqu'on était passé d'une armée qui faisait la guerre contre les soviétiques,
09:37 une espèce de guerre de survie, comme on la voit en Ukraine, telle qu'on la voit en Israël également,
09:41 une guerre d'opération extérieure, et là en opération extérieure, c'est difficile d'envoyer des appelés.
09:46 L'exemple du Drakkar, il y a 40 ans, il y a eu l'attentat du Drakkar à Beyrouth,
09:50 des forces françaises qui étaient présentes dans une mission de paix, 58 morts.
09:54 Sur les 58 morts, il y avait les trois quarts d'appelés qui faisaient leur service militaire, donc des parachutistes appelés.
09:59 Donc ça, on comprend que c'est difficile à mettre en œuvre dans un contexte d'opération extérieure.
10:04 Mais on n'est plus dans un contexte d'opération extérieure aujourd'hui,
10:06 on est dans un contexte dans lequel la France est à nouveau menacée, parce qu'elle est la France.
10:10 - Est-ce que nous avons les moyens de notre défense ?
10:13 - C'est une bonne question, je pense que la priorité c'est de se poser la question, c'est une bonne question.
10:17 Est-ce qu'on a les moyens de notre défense ? A mon avis, ils ne sont pas suffisants.
10:20 La loi de programmation militaire a fait des efforts, je le reconnais.
10:23 Mais le déficit, le retard à rattraper est tellement immense,
10:29 qu'on va terminer en 2030 avec une armée qui est aussi petite qu'aujourd'hui,
10:33 si ce n'est que normalement elle est cohérente.
10:35 Notre petite armée aujourd'hui ne peut pas faire la guerre, en 2030 notre petite armée pourra faire la guerre.
10:39 Mais c'est toujours une petite armée.
10:40 - Donc le service militaire comme on l'a connu, comme on l'a imaginé, terminé.
10:43 Ce n'est plus possible.
10:45 - Alors je vais vous dire, pour le rendre possible, il faut 10 ans et je ne sais pas, des dizaines, des centaines de milliards d'euros.
10:52 Par exemple, il n'y a plus de casernes, on n'arrive pas à conduire des prisons.
10:56 Aujourd'hui si on veut passer une armée, si on veut rétablir le service militaire obligatoire,
11:00 c'est 300 jeunes garçons, 300 jeunes filles, c'est 600.
11:02 600 000 encadrés par une armée aujourd'hui qui fait 200 000.
11:06 Techniquement c'est impossible. Donc faire remonter en puissance l'armée d'actifs,
11:09 recréer des bâtiments, construire des régiments, acheter des équipements.
11:14 Il ne faut pas que l'armée serve à quelque chose.
11:16 Donc il faut des équipements.
11:17 Et pas tout conduire à la voiture du colonel.
11:19 - Et vous avez entendu Mathieu Slama qui dit,
11:23 "ne nous basons pas sur l'autorité, c'est nationaliste, c'est un retour à des vieilles lunes très conservatrices".
11:34 - C'est ce qu'il raconte, je pense qu'il sera très loin entre l'armée et le nationalisme,
11:38 le réactionnaire, la chaîne droite.
11:40 - C'est fini tout ça, c'est fini.
11:41 - C'est pas que c'est fini, c'est que la société fonctionne sur la loi, et la loi c'est l'autorité.
11:45 Et la loi c'est l'autorité juste, c'est l'autorité qui concerne tous les citoyens.
11:49 Effectivement dans l'armée on conserve cette notion d'autorité,
11:51 qui est la discipline qui est liée à la recherche d'efficacité de l'armée.
11:55 Il y a deux atouts dans l'armée qu'on n'a pas dans la société civile.
11:57 C'est d'abord l'autorité, qui est indispensable au fonctionnement des armées.
12:00 Un chef donne un ordre, on l'exécute. Ça ne veut pas dire que c'est brutal,
12:03 ça veut dire qu'il y a un dialogue, mais la garde est exécutée.
12:05 Et puis c'est vraiment la question de la discipline intellectuelle,
12:08 du fait que tout le monde est tourné vers une mission qui est une mission d'intérêt général.
12:12 On n'est pas dans l'armée pour son petit avenir personnel,
12:14 évidemment on a une carrière, on essaie de progresser,
12:16 on est là parce qu'on sert la nation.
12:17 Cette mission de service pour la nation et cette acceptation de l'autorité,
12:22 c'est les deux piliers du monde militaire.
12:23 - Mathieu Sama.
12:24 - Justement, pour répondre un peu aux différents points,
12:26 moi je crois que justement la qualité d'un citoyen, c'est de ne pas toujours obéir.
12:30 Et je pense que c'est très important de garder à l'esprit que dès les origines de la République,
12:34 il y a cette idée, alors j'allais dire d'insoumission, c'est connoté politiquement,
12:38 mais en tout cas il y a cette idée d'indépendance d'esprit,
12:40 et de pouvoir aussi contester l'autorité.
12:43 Et que l'autorité n'est jamais un dogme absolu, etc.
12:45 Or dans l'armée militaire, l'autorité est un dogme.
12:49 On ne conteste jamais l'autorité dans l'armée.
12:51 Et ça c'est quelque chose qui je crois est dangereux
12:54 quand on applique ces valeurs à la société, je parle bien à la société civile,
12:57 et à la République de manière générale.
12:59 Et ça c'est quelque chose qui est très important à dire.
13:02 La deuxième chose c'est l'idéologie militariste,
13:06 et pour moi nationaliste.
13:08 Et je pense qu'on parlait du côté dangereux du monde,
13:11 mais la dangerosité du monde est aussi liée aux idéologies militaristes,
13:15 au nationalisme, à tout ce qui fait qu'aujourd'hui
13:18 les idéaux on va dire universalistes, pacifistes, etc.
13:22 sont en train de perdre du terrain dans le monde.
13:23 - Vous êtes israélien, vous êtes massacré le 7 octobre,
13:30 vous ne réagissez pas militairement ?
13:32 - Bien sûr que si, mais regardez ce qui se passe en Israël,
13:35 regardez la dérive droite et extrême-droitière du gouvernement Netanyahou,
13:39 regardez la manière dont Israël se radicalise,
13:47 regardez la manière dont même le sionisme est en train de prendre un visage de plus en plus militaire,
13:53 militariste, là où au départ le sionisme était pacifiste et laïque, même je l'ajouterais.
13:57 Je veux dire, ça aussi cette dérive il faut la regarder.
13:59 Et l'autre chose que je voulais dire très rapidement en un mot,
14:01 c'est que je crois qu'il y a aussi un énorme mythe du service militaire
14:04 comme le lieu du brassage social, de l'intégration, etc.
14:08 Il me semble que dans les années 70-80,
14:12 la société était extrêmement inégalitaire.
14:15 Alors peut-être qu'on avait cet espèce de moment où en effet
14:18 vous avez des fils d'ouvriers qui côtoyaient des fils de profs
14:21 ou des fils de cadres, dirigeants ou que sais-je encore,
14:24 mais c'était une bulle.
14:26 La société était extrêmement inégalitaire,
14:28 donc en réalité, je ne suis pas sûr que cet argument tienne
14:30 face à la réalité de la société française.
14:32 Et s'agissant de l'intégration,
14:34 encore une fois, moi je n'aime pas déjà ce terme d'intégration,
14:37 premièrement, je pense que tout le monde a sa place dans la société,
14:39 et que le problème central, c'est la question sociale,
14:43 et comment on donne espoir, notamment à la jeunesse,
14:45 qui aujourd'hui fait la queue devant l'aide alimentaire,
14:47 il faut quand même le rappeler.
14:48 - D'abord, autorité n'est pas autoritarisme,
14:51 je peux vous assurer qu'il y a la discipline,
14:54 parce qu'on envoie les gens dans des conditions de combat
14:56 dans lesquelles la cohésion est indispensable à la réussite du combat.
14:59 L'armée s'est faite pour faire la guerre, ou pour pouvoir faire la guerre.
15:01 Aujourd'hui, on a des armées qui vont nous servir à empêcher les autres de nous faire la guerre,
15:05 c'est quand même la base du chose.
15:06 Je vous avoue, je suis sûr que pour faire tous les plateaux de télévision
15:08 sur la guerre en Ukraine et sur Israël,
15:10 les militaires aiment beaucoup moins la guerre que les civils.
15:12 - Oui, ça c'est vrai.
15:13 - Les privates en guerre...
15:14 - Alors ça, ça me fait plaisir d'entendre ça.
15:16 - Les privates en guerre, c'est pas les militaires,
15:17 parce que ça c'est la guerre.
15:18 - Et les militaires sont conscients, ils savent ce qu'est la guerre.
15:20 La guerre tue des civils, quelle que soit la guerre.
15:24 Alors quand on dit "il y a des civils qui sont tués",
15:25 ben oui, en guerre, il y a des civils qui sont tués.
15:28 - En période de guerre.
15:29 - Sur la question de l'intégration,
15:32 un exemple, moi j'ai commandé la base Israël,
15:33 une très grosse base, 5500 personnes,
15:35 dans un bassin qui est le bassin des Bouches-du-Rhône,
15:38 donc avec vraiment tout type de communautés à l'intérieur,
15:40 c'était vraiment l'endroit de la cohésion,
15:42 et les gens venaient,
15:43 et des minorités aujourd'hui,
15:45 qui sont aujourd'hui dans le séparatisme,
15:46 venaient pour participer à la vie de la France,
15:49 et à la vie de l'armée,
15:51 dans laquelle un général, un caporal,
15:53 ont le même uniforme,
15:54 ont le même rythme de travail,
15:56 ont la même mission,
15:57 et ça c'est quand même un facteur,
15:58 j'aime pas le terme intégration,
15:59 c'est un facteur de cohésion nationale,
16:01 un facteur de "je me sens français",
16:02 "je me sens au service de la France",
16:03 c'est ça qu'on recherche, c'est pas l'intégration,
16:05 je n'aime pas le terme d'intégration.
16:06 - Mais est-ce que les délinquants,
16:07 c'est possible ou pas ?
16:09 - Techniquement c'est possible,
16:11 mais vu la taille des armées que vous avez décrites,
16:13 200 000 militaires tournouillés,
16:15 avec un monde en feu,
16:17 avec 30 000 militaires en opération en ce moment,
16:19 c'est techniquement impossible,
16:21 il faudrait doubler la taille de l'armée,
16:22 ensuite on peut s'occuper des délinquants.
16:23 Mais il faut choisir, soit défendre la France,
16:25 soit s'occuper des délinquants,
16:27 c'est l'un ou l'autre, c'est pas les deux en même temps.
16:29 - On ne peut pas tout demander à l'armée ?
16:32 - Non, on ne peut pas tout demander à l'armée,
16:34 la mission de l'armée c'est de défendre la France et les Français,
16:36 de s'y préparer dans ses missions,
16:39 et la France est un grand pays,
16:41 avec un grand espace à défendre,
16:43 avec un rôle important puisqu'on est un membre du conseil de sécurité,
16:45 puisqu'on est une puissance nucléaire,
16:47 donc il faut également vivre la dissuasion nucléaire,
16:49 et donc c'est un choix politique,
16:51 et ce choix politique il faut l'assumer.
16:53 Et aujourd'hui on est en dessous de la ligne de flottaison,
16:55 le chef d'état-major des armées a été auditionné hier
16:57 sur le lot de programmation militaire,
16:59 il est revenu sur la question, une question qui est critique,
17:01 la question du recrutement et de la fidélisation.
17:03 Il a dit,
17:05 je le cite, je vais le remettre dans le contexte parce que ça va être mal interprété,
17:07 "notre armée est minuscule,
17:09 elle est minuscule parce que dans la nation
17:11 elle est tellement petite que personne ne la connaît,
17:13 donc on n'arrive pas à recruter parce qu'on ne connaît pas l'armée,
17:15 on ne sait pas ce que c'est, on ne les voit pas beaucoup,
17:17 on les voit un peu le 14 juillet sinon on ne les voit plus jamais,
17:19 mais notre armée est réellement minuscule
17:21 au niveau de la taille, tous ces 200 000 combattants
17:23 professionnels,
17:25 avec beaucoup de civils, mais seulement 200 000 combattants,
17:27 c'est en gros le chiffre le plus petit
17:29 de l'histoire de la Ve République,
17:31 on n'est jamais descendu en dessous.
17:33 - Mathieu Asselama ? - Oui, moi je voudrais résumer un peu...
17:35 - L'armée doit rester dans son rôle.
17:37 - Moi je pense qu'il y a peut-être le seul point commun qu'on peut avoir,
17:39 c'est qu'on a tendance, je pense, à se défausser sur l'armée
17:41 aujourd'hui pour régler des problèmes de société.
17:43 La question de la délinquance
17:45 elle est très intéressante
17:47 parce que là on est en plein dedans.
17:49 Finalement, avec la question
17:51 de la délinquance, notamment les récentes émeutes
17:53 de banlieue, on a refusé
17:55 de se poser les questions qui, à mon sens, sont les plus fondamentales.
17:57 C'est la question de la déshérence des services
17:59 publics dans les quartiers
18:01 qu'on appelle difficiles, la manière
18:03 dont la pauvreté accentue considérablement
18:05 la délinquance, la manière dont finalement
18:07 tout l'abandon qu'on a eu d'un certain nombre de quartiers
18:09 a produit de la délinquance.
18:11 Et donc évidemment, si on se dit "bon, il y a des délinquants,
18:13 très bien, on va les redresser,
18:15 discipliner à travers l'armée,
18:17 etc., on va régler le problème",
18:19 déjà je pense que c'est une manière tout à fait dangereuse
18:21 à mon sens de regarder ce sujet-là,
18:23 mais ensuite on ne va rien régler du tout.
18:25 Ce n'est pas comme ça qu'on va régler le problème, il faut aller à la racine
18:27 des problèmes. S'il y a eu ces émeutes de banlieue,
18:29 ce n'est pas parce qu'il y a un manque de...
18:31 à mon sens, ce n'est pas parce qu'il y a un manque d'autorité, c'est parce qu'il y a un manque
18:33 de services publics, parce qu'il y a une déshérence de ces quartiers,
18:35 parce qu'il y a une extrême pauvreté, parce qu'il y a des inégalités,
18:37 parce qu'il y a des discriminations, etc.
18:39 En fait, on refuse de regarder les vrais problèmes
18:41 de société et on se défausse à travers
18:43 la question de l'armée, de l'autorité, etc.
18:45 - Écoutez, là on n'est pas d'accord.
18:47 C'est assez clair sur le sujet.
18:49 On va prendre l'exemple, dans le Crental, dans la Creuse,
18:51 il n'y a pas de services publics, il n'y a pas de délinquance.
18:53 Donc ce n'est pas la question des services publics, c'est la question
18:55 de vouloir jouer le jeu d'être français.
18:57 Je n'aime pas le concept d'intégration
18:59 parce que ce n'est pas à nous d'intégrer les gens,
19:01 c'est à ceux qui viennent
19:03 d'accepter le système français
19:05 et de rentrer dans le moule du système français.
19:07 - Non, c'est à la France de donner leur chance.
19:09 - Mais non !
19:11 - C'est à la France de donner leur chance
19:13 à ses enfants, aux citoyens
19:15 et aux jeunes.
19:17 Et c'est de cette manière, regardez la situation
19:19 de la société française, regardez les inégalités.
19:21 - Il n'y a pas de chômeurs, on a eu un premier emploi à satisfaire.
19:23 - Non, il y a beaucoup plus de chômeurs que d'emplois vacants.
19:25 Regardez la situation de la société française.
19:27 La France ne donne pas sa chance
19:29 à ses enfants. - Ce n'est pas à l'armée de porter la notion
19:31 d'autorité dans la société, c'est à la société,
19:33 c'est à l'éducation nationale
19:35 et ce n'est pas à l'armée. - Merci messieurs.
19:37 - C'était passionnant, on pourrait
19:39 discourir pendant plus d'une heure
19:41 mais merci d'être venu nous voir
19:43 dans tous les cas, ce matin, sur l'antenne de
19:45 Sud Radio. Valérie Expert et Gilles Gansman
19:47 dans Sud Radio Média
19:49 pour recevoir le journaliste sportif
19:51 Didier Rousteing.
19:53 A tout de suite.
19:55 Sud Radio, parlons vrai
19:57 chez Bourdin, 9h10,
19:59 Jean-Jacques Bourdin.
20:01 Le numéro 1 des alarmes en France.
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