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Chaque jour, découvrez la pépite du jour dans la France Bouge avec Elisabeth Assayag.
Retrouvez "La pépite" sur : http://www.europe1.fr/emissions/la-france-bouge-academie

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00:00 - Europe 1, la France bouge - La pépite
00:02 - Alors Louis, vous vous avez 33 ans, Bugsafe existe depuis deux ans.
00:08 Actuellement l'entreprise est basée à Angers. On va revenir un petit peu sur votre parcours parce que nous on aime bien connaître les entrepreneurs.
00:14 On se dit toujours qu'il y a des parcours derrière des grandes idées. Vous vous avez fait une école d'ingénieurs à Paris et vous avez
00:22 parti en Thaïlande, à Bangkok, travailler dans une start-up, dans les data science pendant deux ans.
00:28 - Exactement. - Ça s'est bien passé ? - C'était super. C'est une start-up qui
00:32 faisait de la vente d'outils de mode sur internet.
00:37 - Et vous êtes rentré en France ? - Et je suis rentré en France au bout d'un certain temps à l'étranger parce que j'avais aussi fait une
00:42 partie de mes études à l'étranger.
00:44 Et là j'ai retravaillé à nouveau dans le monde de la start-up, toujours en temps dans l'univers de la data science et de l'intelligence artificielle.
00:50 - Donc on est très éloigné des punaises de Lille. - Très éloigné des punaises de Lille.
00:54 - Donc il y a le Covid qui arrive, comme beaucoup d'entrepreneurs vous vous dites "j'ai envie de donner du sens,
00:59 j'ai un déclic, j'ai envie de monter ma boîte".
01:01 Comment vous partez des data science aux punaises de Lille ? Il se passe quoi ?
01:07 - Alors c'est le grand écart complet. En fait j'avais quand même une volonté de me lancer un jour dans une aventure
01:13 entrepreneuriale et l'idée de me lancer sur les punaises de Lille est venue d'une expérience personnelle. J'ai été infesté
01:20 fin 2018, à une époque où on en parlait beaucoup moins,
01:23 donc je savais pas trop ce qui m'arrivait et j'ai mis beaucoup de temps à m'en débarrasser parce que j'ai fait toutes les erreurs
01:27 du débutant dans la lutte. - C'est-à-dire que vous étiez où ? À Paris ? - J'étais à Paris.
01:30 - Donc vous vous apercevez qu'il y a des punaises de Lille dans votre... - Je m'aperçois déjà que je suis piqué.
01:34 Je me dis que c'est des moustiques, une araignée, une réaction
01:38 allergique et puis je finis par comprendre que c'est des punaises de Lille. Je perds déjà quelques semaines avant de me rendre compte et de
01:43 comprendre que c'est des punaises de Lille.
01:45 Et ensuite je me lance dans des traitements
01:47 un peu... - Pourquoi vous dites que vous avez fait toutes les erreurs ?
01:51 - Parce que maintenant avec mon expérience et le recul que j'ai, le retour d'autres personnes qui ont été touchées,
01:56 je vois qu'il y a quand même des erreurs assez classiques.
01:59 Déjà, prendre du temps à identifier ce que c'est, parce que chaque jour et chaque semaine qu'on perd
02:03 dans le démarrage d'un protocole sérieux, c'est du temps qu'on laisse aux punaises pour se multiplier. Et plus la colonie est importante,
02:10 plus c'est difficile de s'en débarrasser. Parce qu'une infestation de punaises de Lille, c'est être capable, pour résoudre le problème,
02:16 il faut éliminer 100% des punaises qui sont dans le logement.
02:20 Donc si on a 10 punaises à éliminer, c'est relativement facile. Si on en a 1000, c'est beaucoup plus compliqué.
02:24 - Quelle angoisse ! - Je vais regarder en rentrant.
02:26 - Mais comment ? Y a-t-il des signes ?
02:28 - Alors, il y a des signes. Le premier, c'est que vous êtes piqué. Vous avez des piqûres.
02:33 Malheureusement, juste sur la partie dermatologique, c'est compliqué de différencier une piqûre de punaises de Lille d'une piqûre de moustiques. Donc c'est un signe.
02:39 L'autre signe, c'est des traces au niveau du matelas,
02:43 près de la litterie. - Des traces de quoi ? - Soit des taches de sang, soit des petits points noirs qui peuvent être des déjections de punaises.
02:48 Donc si vous avez un doute, une inspection visuelle... - On va regarder ce soir.
02:51 - On a l'impression que c'est récent, mais ça a toujours existé, les punaises de Lille ?
02:56 - Les punaises de Lille, on a des traces de punaises de Lille dans des sarcophages de Pharaon, on a des traces de punaises de Lille dans la Grèce antique.
03:02 Dans les années 1920, dans les années 1930... - Mais ça avait été éradiqué !
03:05 - Ça a été éradiqué à partir des années 1950, parce qu'on a le DDT, qui est un insecticide extrêmement puissant, qu'on se met à utiliser de façon extensive.
03:12 C'était l'outil de la ménagère des années 1950 qui mettait ça partout chez elle.
03:15 Ça a été extrêmement puissant pour éradiquer les punaises et pour éradiquer tout un tas d'autres nuisibles.
03:20 Donc en fait, nous on a tous grandi dans un monde sans punaises.
03:22 Et à partir des années 90, un certain nombre de produits sont interdits, parce que c'est très dangereux,
03:27 surtout les punaises ont développé des résistances à ces produits, donc elles sont de moins en moins sensibles, c'est de plus en plus compliqué de les
03:32 éliminer avec du chimique. Et en plus de ça, le tourisme et le voyage s'est massifié.
03:37 Donc à chaque fois qu'une personne se déplace, c'est le risque de transporter une punaise, il suffit d'une punaise femelle,
03:42 d'un endroit à un autre. - Et est-ce que la seconde main, par exemple, a un impact aussi là-dessus ?
03:46 - On sait que la seconde main, c'est une partie des sources d'infestation, mais c'est une petite partie.
03:51 - Donc on peut continuer à consommer de la seconde main. - Mais ça veut dire qu'on peut avoir des punaises de lit dans
03:56 des vêtements qu'on achète ?
03:58 - C'est un risque. - Ou c'est surtout dans le lit ?
04:00 - C'est un risque. En fait, les punaises de lit, on parle de punaises de lit, c'est pas qu'elles aiment le lit, c'est qu'elles aiment l'être
04:04 humain qui est sur le lit. Elles vivent la nuit, et en fait la nuit, elles cherchent à se nourrir, elles cherchent à faire une piqûre sur
04:09 l'être humain, et ensuite elles vont se cacher. - Elles portent du sang ?
04:11 - Oui, elles sont la seule source de nourriture, elles sont hématophages, leur seule source de nourriture, c'est le sang humain, et après,
04:17 le repas de sang, elles vont se cacher en général dans le lit. C'est pour ça qu'on parle de punaises de lit.
04:21 - Mais quel angoisse ! - Si on dort dans un canapé, elles seront cachées dans le canapé, et si on dort à même le sol, elles seront
04:25 cachées derrière une latte de parquet. - Donc vous avez été touché en 2018,
04:29 le Covid arrive en 2020, vous vous dites "là je vais vraiment monter ma boîte",
04:33 le reste vous allez nous le raconter, parce qu'il s'agit du concept de BugSafe. Est-ce que vous êtes prêt ? - Je suis prêt. - Allez, on vous écoute.
04:39 - Donc le double constat,
04:41 d'un autre côté, une résurgence forte des punaises de lit dans les pays développés, notamment en France, et de l'autre,
04:47 une baisse d'efficacité des produits chimiques.
04:50 Le consensus scientifique aujourd'hui, c'est de dire qu'il faut intégrer des outils mécaniques dans la lutte contre les punaises de lit,
04:55 et nous notre mission chez BugSafe, c'est de développer ces outils mécaniques pour les rendre accessibles aux professionnels,
05:02 donc professionnels de l'hébergement ou l'immobilier, et aux particuliers.
05:05 Un de ces outils, le premier qu'on a cherché à développer, c'est l'idée d'intercepter, de capturer la punaise au niveau du pied de lit.
05:11 C'est une recette de grand-mère, en fait, ça existe depuis toujours, mais on sait empiriquement, quand ça a été testé dans des protocoles de lutte,
05:17 que capturer la punaise au niveau des pieds de lit, c'est quelque chose qui permet de prévenir un grand nombre d'infestations,
05:22 et aussi de détecter très rapidement des nouvelles infestations. Donc c'est un outil qui n'est pas une solution miracle, mais qui est un outil extrêmement efficace
05:28 à intégrer dans les protocoles de lutte.
05:31 Nous, notre premier produit, ça a été de le penser autour de l'utilisateur, donc d'en faire quelque chose de discret, que les gens puissent
05:36 avoir installé chez eux en permanence, qu'ils peuvent les protéger au jour le jour,
05:40 sans les déranger esthétiquement.
05:42 Merci pour votre pitch, c'est beaucoup plus concret, Louis Girondeau pour BugSafe. Donc vous avez apporté là un pied.
05:48 Exactement.
05:50 Donc c'est un pied piège.
05:53 C'est un pied piège, donc en fait c'est un pied qui ressemble à n'importe quel pied de lit que vous pourriez acheter
05:57 dans une boutique de literie, ou même les pieds qui sont vendus avec les lits Teddy Bear, c'est le même système de fixation qui
06:02 aujourd'hui est standardisé en France, au moins sur les sommiers tapissiers. Ce pied a une forme particulière pour venir accueillir une bague,
06:09 et c'est cette bague qui mécaniquement capture la punaise de lit, c'est une des faiblesses de la punaise de lit, c'est que ce n'est pas une excellente
06:14 grimpeuse, elle n'est pas capable de grimper des surfaces lisses verticales, contrairement à d'autres insectes ou d'autres nuisibles. Donc en fait si on la fait tomber dans une cavité
06:22 suffisamment lisse, elle sera incapable d'en ressortir.
06:25 Donc nous l'objectif c'est de capturer
06:26 une punaise,
06:27 potentiellement vous rentrez d'un voyage demain, vous ramenez une punaise dans une valise, la nuit la punaise va vouloir faire son fameux repas de sang,
06:32 elle va passer par le pied de lit en général, et là on la capture, si on capture cette première punaise, on évite l'infestation.
06:38 Si on n'est pas capable d'éviter l'infestation, qu'on est en cours d'infestation, c'est aussi un outil qui permet de détecter
06:43 assez rapidement un début d'infestation, parce qu'on va retrouver des punaises dans les bagues.
06:46 Si on trouve une punaise dans le petit boîtier, dans le petit piège, on en fait quoi ?
06:49 Alors c'est une très bonne question.
06:51 On la mange, on tire un peu de pain.
06:53 La façon la plus simple d'opérer, c'est un peu d'eau chaude, les punaises meurent
07:00 instantanément, quasi instantanément au dessus de 55 degrés. Donc l'eau chaude qui sort de votre robinet à une température suffisamment haute pour éliminer les punaises,
07:06 vous remplissez une petite
07:08 boule d'eau chaude, vous trempez la bague dedans, vous la laissez sécher et vous réinstallez.
07:12 Et comment la punaise est attirée vers le dormeur depuis la valise qui est ramenée de l'église ?
07:16 Alors la punaise, elle capte un certain nombre de signaux.
07:18 Les phéromones.
07:20 Le CO2 qu'on dégage et la chaleur qu'on dégage. Donc c'est trois
07:24 éléments qui vont attirer la punaise.
07:26 Et on sait aussi que la punaise, dès qu'elle détecte une paroi verticale, elle va essayer de chercher à la monter. Elle a évolué.
07:31 Elle est assez intelligente sur certains aspects.
07:34 Donc le fait d'arriver près d'un pied de lit, elle va se rendre compte qu'il y a un pied de lit qui a une paroi verticale.
07:38 Et si elle n'arrive pas à grimper, il vaut mieux avoir un lit haut alors ?
07:40 Avec des pieds lisses.
07:42 Elisabeth, elle va tout refaire ce soir.
07:44 C'est vrai, si le lit est haut, on a moins de risque d'avoir une punaise de lit que si on dort à même le sol.
07:51 Ou est-ce qu'elles vont redescendre potentiellement ? Parce que si elles sont sur le matelas, parce qu'on a posé malencontreusement notre valise sur le matelas,
07:56 ça fait partie des cas de figure où malheureusement on n'est pas capable d'hésiter l'infestation. Donc là on sera plus sur la partie détection.
08:03 Néanmoins, l'avantage c'est que si on pose une valise en pleine journée sur le matelas, la punaise de la journée, elle reste inactive.
08:08 Sauf cas de figure extrême, elle va plutôt essayer de rester cachée.
08:12 Parce qu'elle est intelligente à nouveau, elle a évolué pour sortir la nuit.
08:15 Elle sait que les punaises qui sortaient la journée sont faites écraser. Donc celles qui ont survécu, c'est celles qui sortaient la nuit.
08:19 Donc il y a un peu moins de risque là-dessus.
08:22 Benjamin ?
08:22 Alors un rapport de l'ANSES qui date de cet été en juillet 2023, donc l'Agence de sécurité sanitaire.
08:30 Il y a plus d'un foyer sur dix qui aurait été infesté de punaises de lit entre 2017 et 2022 en France.
08:37 Et pour en venir à bout, ça a quand même un coût d'après ce rapport, ça coûte en moyenne autour de 866 euros par foyer.
08:44 C'est un budget, ça coûte combien votre pied de lit, Louis Girondeau ?
08:48 Pour protéger un lit, les quatre pieds de lit, c'est aux alentours d'une centaine d'euros en fonction de la taille des pieds de lit, du coloris, de certaines accessoirisations.
08:57 Julien Sylvain, vous êtes le patron de Teddy Bear, quel regard portez-vous sur Bugsafe ?
09:01 Bah nous on adore.
09:02 Vous connaissez ?
09:03 Alors oui, je connais, on se connaît avec Louis.
09:06 On trouve que c'est une super innovation, on aimerait bien pouvoir l'intégrer à notre offre.
09:11 Vous ne bossez pas encore ensemble ?
09:12 Non, pas encore, mais on en parle et c'est l'occasion de se revoir pour en parler.
09:15 Parce que j'imagine que les clients maintenant, ça fait partie de leur demande.
09:19 Oui, et puis le bien dormir, c'est dormir avec un bon matelas, mais aussi avec un poids de ce type-là, les angoisses qui disparaissent.
09:26 C'est vrai, ça fait partie.
09:28 Et puis c'est là où je trouve que c'est très bien pensé, parce qu'en fait vous êtes énormément sur de la prévention.
09:32 Plus que... alors il y a au début les premières semaines de la détection, mais on va prévenir l'arrivée des punaises.
09:37 Et quand on voit le buzz qu'il y a eu négatif autour des punaises de lit ces dernières semaines, voire derniers mois,
09:42 en tout cas il y a un marché, il y a potentiellement un marché en très forte croissance.
09:45 Vous l'avez trouvé bien son pitch ?
09:47 Oui, moi j'ai beaucoup apprécié.
09:48 Alors quand on parle de punaises de lit, tout de suite on se sent un peu écoeuré, on se dit "boh on imagine toutes ces petites bêtes"
09:52 On est un petit peu tendu.
09:53 Et puis là on se dit "miracle, une solution qui existe".
09:56 Et puis comme je disais, je pense qu'il y a un vrai potentiel de marché qui en plus est en croissance.
10:02 Vous ne l'avez pas vraiment mis en avant, mais il y a aussi toute une réflexion autour de l'éco-conception du pied de lit.
10:08 Vous êtes lauréat du concours Lépine aussi, 2023, si je ne me trompe pas.
10:12 Il faut le dire, non mais c'est ce qui prouve que ce marché a de l'avenir, ce marché est porteur et qu'on va tous s'y intéresser.
10:22 Et ce que je trouve aussi très intéressant, c'est que vous avez adressé en premier lieu des professionnels.
10:26 Et donc vous avez diversifié aussi le modèle économique, ce qui est toujours les questions qu'on se pose au début,
10:31 c'est quand on se lance, à qui on le vend, comment on le vend.
10:34 Donc c'est aussi très pertinent d'avoir diversifié les modèles.
10:36 Est-ce que ça signifie aujourd'hui, Louis Gérondo, que les produits chimiques, on n'en a plus besoin avec votre solution ?
10:41 Je pense qu'il ne faut pas être idéologique.
10:43 Contre l'ensemble des nuisibles, mais en particulier les punaises de lit, on parle de lutte intégrée,
10:48 c'est mélanger différents outils et utiliser les outils au bon moment.
10:51 Donc ponctuellement, ça peut être du chimique.
10:54 Les ultrasons, ça fonctionne ?
10:56 Non, les ultrasons, on a tout un tas de papiers de recherche qui disent que ça n'a aucune efficacité.
11:01 C'est des prises qu'on branche.
11:03 Ça s'est beaucoup vendu à une époque, mais là on a même des vidéos de grands entomologues.
11:07 Même pour les nuisibles, pour les souris et tout ?
11:09 Pour les souris, je ne sais pas, pour les punaises de lit, on voit que si on branche un ultrason, ça ne repousse pas les punaises.
11:12 Vous n'aimez pas les souris, Elisabeth ?
11:14 Je le dis franchement, je sais que Flore vit avec un rat.
11:18 Il est toujours là.
11:20 J'ai entendu tout à l'heure dire "les punaises de lit, vous vivez avec un rat".
11:24 "Vous vivez avec un petit rat, il faut penser à ratatouille".
11:27 Il faut avoir envie de vivre avec un rat.
11:29 Moi, je pense aux punaises de lit, je pense aussi aux souris.
11:33 Ce sont des sujets de société aujourd'hui.
11:39 Est-ce que ça touche davantage les villes ou ça touche tout le monde,
11:43 même aussi bien dans le milieu rural, les punaises de lit, Louis Gérondo ?
11:46 Ça touche des gens qui vont plus voyager et ça touche des gens qui vivent dans des lieux
11:50 où il y a plus de proximité avec d'autres appartements.
11:54 Dans des copropriétés, Paris, évidemment, est plus touché
11:57 parce qu'on a une population qui est plus jeune, plus urbaine, qui a tendance à plus voyager.
12:01 Et aussi parce que quand un appartement est touché dans un immeuble, il y a des risques de propagation.
12:05 C'est sûr que si vous êtes dans des zones plus rurales, avec des gens qui potentiellement voyagent moins,
12:10 et moins de risques de propagation d'un logement à l'autre,
12:13 statistiquement, elles sont moins touchées. Moi, j'habite à Angers aujourd'hui,
12:16 on sait qu'à Angers, les villes de taille moyenne étaient relativement épargnées.
12:19 On voit, malheureusement, on est très en contact avec des sociétés qui font du traitement,
12:22 que dans beaucoup de villes de taille moyenne, on a une augmentation des cas
12:25 parce que malheureusement, ça se propage.
12:27 Donc petit à petit, des villes qui n'étaient pas forcément trop touchées le deviennent.
12:30 Et ça n'a rien à voir avec l'hygiène ? Ce ne sont pas les personnes sales qui ont des punaises de lit ?
12:34 Ça n'a rien à voir avec l'hygiène. Nous, dans nos clients, je parle de clients hôteliers,
12:37 on a des hôtels 5 étoiles, des grands palaces,
12:39 et malheureusement, de temps en temps, un client arrive avec des punaises de lit,
12:42 donc ils ont affaire à une infestation.
12:44 Et vous avez aussi comme clients les cinémas ?
12:46 Alors les cinémas...
12:47 Parce que là, je vois autour de moi, les gens se posent la question,
12:50 est-ce qu'on voit au cinéma ? Est-ce que vous êtes sûr qu'il n'y a pas de punaises de lit dans ce tel ou tel cinéma ?
12:53 Nous, on pense que c'est quelque chose qui, médiatiquement, a fait beaucoup parler.
12:57 Le risque d'une propagation par les cinémas existe.
12:59 On les a vus, les images dans les cinémas, on les a vues dans le métro,
13:02 on les a vues sur les réseaux sociaux.
13:04 Realistiquement, ce qu'on sait, c'est que si on veut lutter contre la problématique,
13:06 c'est plutôt dans les lieux d'hébergement, type Airbnb, type hôtel,
13:10 qu'il faut attaquer le problème.
13:12 Le cinéma, il y a une problématique dans les cinémas, mais c'est plus ponctuel.
13:15 Et quelle est notre situation en France par rapport à d'autres pays,
13:18 comme les États-Unis ou New York ?
13:20 Alors là, les États-Unis, ils ont été assez marrants,
13:22 parce qu'ils se sont beaucoup moqués de nous.
13:23 Il faut savoir que la résurgence des punaises de lit,
13:25 elle vient plutôt de New York.
13:26 On sait que New York a été extrêmement touchée aux alentours des années 2010.
13:30 Donc ils ont la mémoire courte.
13:32 Plutôt à une époque, on avait très peur des touristes américains
13:34 qui nous ramenaient des punaises de lit.
13:36 Le gros de la résurgence a eu lieu au début à New York dans les années 2010,
13:39 dans les États-Unis dans les années 2010.
13:40 D'ailleurs, ils sont beaucoup plus avancés.
13:42 La recherche entomologique est beaucoup plus avancée aux États-Unis qu'en France,
13:44 parce qu'ils ont ce problème depuis 10 ans, alors que nous, c'est un peu plus récent.
13:48 Mais du coup, ils l'ont traité, ils l'ont réussi ?
13:49 Non, ça reste un risque avec lequel il faut vivre.
13:52 Mais en fait, en en parlant aussi, les gens ont des meilleurs réflexes.
13:55 Donc quand on a des meilleurs réflexes, on traite les infestations plus tôt.
13:58 Donc il y a moins de risques de propagation.
14:00 Petit à petit, à travers l'éducation et à travers l'utilisation d'outils pertinents,
14:03 on réduit le phénomène, mais je crains qu'on n'arrive jamais à le ramener à zéro.
14:08 Si vous êtes parmi nous ce soir, Louis Gérondot, c'est parce que vous avez des besoins,
14:11 vous cherchez notamment à vous diversifier, pourquoi pas avec d'autres produits ?
14:14 Tout cela, Florent Hegnell l'a étudié.
14:17 On se retrouve juste après une petite pause musique.
14:19 Et elle bouge, et elle parle cette France.
14:26 En tout cas, là, en ce moment, dans le studio Europe 1, on parle de nos lits,
14:29 on parle de nos nuits, grâce à notre invité de ce soir,
14:33 Julien Silva, le fondateur de Teddy Bear.
14:35 Teddy Bear, ça a 8 ans, déjà 80 salariés.
14:38 Ce sont des matelas, mais aussi des canapés.
14:41 C'est une entreprise à mission, qui affiche une très belle croissance.
14:45 Donc c'est aussi une fierté française.
14:47 Qui dit matelas, qui dit nuit, dit malheureusement, aujourd'hui, punaise de lit.
14:52 Donc on a eu envie de dénicher une solution pour répondre à nos craintes et à nos attentes.
14:56 Cette solution, elle s'appelle Bugsafe.
14:58 On en parle avec vous, Louis Gérondot.
15:00 Vous êtes le fondateur et le président de Bugsafe.
15:03 Vous avez apporté, donc vous avez mis au point, vous avez eu le concours l'épine,
15:06 vous avez mis au point un pied de lit, qui est en fait un piège à punaise de lit.
15:11 Et il y a deux modèles, je crois.
15:13 Alors il y a différents modèles, il y a différentes hauteurs.
15:16 Les gens peuvent avoir envie d'avoir des pieds plus ou moins hauts,
15:18 donc ça, on s'adapte sur la partie en bois.
15:20 C'est très beau.
15:21 Ça ne fait pas kitsch, c'est ça qui est bien.
15:24 En fait, c'était notre objectif.
15:25 C'était que les pièges existants sur le marché,
15:27 déjà des choses qui faisaient plus ou moins la même chose.
15:29 On peut aussi le bricoler nous-mêmes.
15:30 On peut mettre le pied de lit dans une boîte de conserve.
15:33 Ça fait à peu près la même chose.
15:34 Nous, l'objectif, c'est de faire quelque chose de discret et d'esthétique
15:37 pour que les gens puissent se dire "je veux garder ça chez moi".
15:39 - Et on l'intègre dans le lit. - On l'intègre et on l'oublie.
15:41 Qu'un hôtelier puisse avoir tous ses lits équipés, ça va le protéger.
15:44 Ça va faire baisser assez fortement les dépenses liées aux punaises
15:47 et le nombre d'infestations qu'il va subir tous les ans.
15:49 Qu'un particulier puisse l'avoir aussi, sans que ça gêne au jour le jour, esthétiquement.
15:54 - Il y a beaucoup de clients d'hôtellerie ?
15:56 - L'hôtellerie, ça reste le gros de notre marché.
15:58 - Ça présente quoi ?
15:59 - C'est 60% de notre chiffre d'affaires.
16:01 Parce que les lits sont standardisés.
16:04 L'hôtelier a quasiment que des sommiers tapissiers,
16:06 donc c'est beaucoup plus simple pour nous.
16:08 Et en plus de ça, c'est un secteur qui est assez fortement touché.
16:11 Ce n'est pas leur faute, mais comme il y a des gens qui changent...
16:14 - Plus les palaces ou plus les deux étoiles ?
16:16 - On a vraiment de tout.
16:20 Les hôtels plus touchés, c'est des hôtels sur lesquels
16:22 il va y avoir un renouvellement de la clientèle plus fréquent.
16:24 - Donc des hôtels d'affaires, un peu business ?
16:26 - Des hôtels d'affaires, des hôtels d'aéroports, des hôtels de gares,
16:28 où les gens vont rester une ou deux nuits.
16:30 Et donc là, chaque nouveau client est une source de risque.
16:32 - C'est potentiel, Flore ?
16:34 - Oui, et puis ce que je trouve dingue et qu'on ne voit pas à l'antenne,
16:36 c'est que visuellement, ils sont beaux,
16:38 mais c'est surtout si moi j'arrive dans un hôtel
16:40 et qu'il y a ce type de dispositif, à aucun moment je vais m'en apercevoir.
16:43 Donc c'est aussi rassurant.
16:45 - Donc c'est rassurant, on ne se dit pas "tiens, c'est un hôtel, un festival".
16:47 - Exactement.
16:49 - Nous, ce qu'on est en train de mettre en place avec certains hôteliers,
16:51 c'est qu'ils avaient peur de communiquer autour du fait qu'ils avaient nos produits,
16:54 c'est de les pousser à communiquer.
16:56 - Oui, mais je pense que vous avez raison.
16:58 - Il y a un changement de mentalité et aujourd'hui ça rassure les clients.
17:00 L'hôtel peut dire "c'est comme un extincteur dans une réserve de fumée".
17:02 - Donc ça va devenir un label ?
17:04 - Oui, c'est comme un détecteur de fumée.
17:06 - Pourquoi ça se ressemble pas à un label bug safe ?
17:08 - C'est ce qu'on a fait, on a mis en place un kit de communication avec nos hôteliers.
17:12 Ils peuvent afficher sur leur site, à l'accueil, le fait qu'ils soient protégés par BugSafe.
17:16 Et communiquer aussi, parce qu'il n'y a pas que BugSafe,
17:19 mais qu'ils mettent en place des protocoles de prévention pour réduire au maximum le risque.
17:22 - Julien Sylvain, vous vendez des teddy bears à des hôtels aussi ?
17:24 Ça fait partie de votre clientèle ?
17:26 - On vend des teddy bears et effectivement,
17:28 on fait plusieurs millions d'euros de chiffre d'affaires,
17:30 donc il y a à peu près 5-10% de notre activité.
17:32 - C'est 10% de notre activité les hôtels ?
17:34 - C'est 10% de notre activité, ça va devenir 10% l'année prochaine.
17:38 Et c'est une demande qui est très fréquente,
17:40 les dispositifs liés à la lutte contre les punailles de lit.
17:42 Aujourd'hui, on n'en a pas vraiment,
17:44 on a un traitement de la ouf du matelas,
17:46 qui fait que les punailles de lit vont moins rester sur les matelas,
17:49 mais elles vont aller dans le cheminier ou à d'autres endroits.
17:51 Donc en fait, ce n'est qu'un "répulsif",
17:53 on n'a pas de dispositif de capture,
17:55 d'où l'idée potentiellement de travailler avec BugSafe.
17:58 - Et bien oui, si vous faites un partenariat ensemble,
18:01 n'hésitez pas en tout cas à nous en parler.
18:03 Louis, vous avez des besoins,
18:05 c'est le moment de me tourner vers Floregnel,
18:07 parce que La France Bouge,
18:09 c'est une main tendue aussi vers les entrepreneurs.
18:11 Louis, vous réfléchissez à d'autres produits aussi,
18:18 en dehors du pied de lit,
18:20 pour faire... vous cherchez des partenaires en France,
18:23 pouvez-vous nous en dire plus parmi vos besoins ?
18:26 - Bien sûr, nous on pense qu'il y a d'autres outils de la lutte mécanique,
18:29 qui peuvent être améliorés, il y a des choses qui existent sur le marché,
18:31 mais on peut faire beaucoup mieux.
18:33 Et pour ça, on a un peu les mêmes problématiques que chez Teddy Bear,
18:36 on cherche à sourcer des personnes qui peuvent nous aider,
18:38 nous accompagner à développer, donc des industriels,
18:40 à développer ces produits.
18:42 - Vous avez évoqué, vous avez dit à nos équipes,
18:45 quand on préparait l'émission,
18:47 que vous recherchiez des partenaires en France
18:49 qui ont une expertise dans le chauffage industriel.
18:51 Pourquoi ? Vous voulez faire chauffer les lits ?
18:53 - Exactement, alors pas forcément chauffer les lits.
18:55 Une des façons les plus efficaces d'éliminer les punaises,
18:58 c'est de monter la température d'un endroit.
19:01 - Donc il n'y en a pas dans les pays chauds ?
19:03 - On parle de la montée au-dessus de 50 à 75°C.
19:06 - Ah oui, très très chaud.
19:08 - La punaise, c'est d'ailleurs une des façons de lutter,
19:12 c'est d'utiliser de la vapeur, ou de faire ce qu'on appelle de l'endothermie,
19:15 donc faire monter les pièces en température.
19:17 Nous on pense qu'on peut concevoir une autre partie de notre gamme
19:19 autour d'outils qui permettraient d'éliminer les punaises
19:22 en faisant monter la température.
19:23 C'est écologique, il n'y a pas de produits chimiques,
19:25 et en plus les punaises n'ont pas développé de résistance à ça.
19:27 En fait la punaise, quand elle est trop chaude, elle finit par être neutralisée.
19:30 - Flore, vous avez étudié le projet, vous avez étudié l'entreprise Bugsafe,
19:34 quels conseils pourriez-vous donner pour répondre aux besoins de la startup ?
19:38 - Alors j'ai une question pour répondre aussi à vos besoins,
19:41 est-ce que vous prévoyez de lever des fonds ?
19:43 Parce que je crois que c'est ce que vous aviez indiqué.
19:45 - C'est un de nos objectifs, on pense que pour passer à l'étape supérieure,
19:47 il va falloir dans les prochains mois, commencer à y réfléchir.
19:50 - Pour l'instant vous n'avez pas levé de fonds ? Ce serait la première ?
19:52 - Pour l'instant on est autofinancé,
19:54 on a été accompagné par une banque qui nous a prêté un peu d'argent au début pour lancer le projet,
19:59 mais on est 100% autofinancé.
20:01 - Et cette levée de fonds, elle va vous permettre de diversifier,
20:03 de trouver les bons partenaires industriels,
20:05 et elle va vous aider également à mieux communiquer,
20:08 à travailler le SAV, le commercial ?
20:11 - Il y a une partie qui est améliorée, notre communication,
20:14 on est encore une jeune structure et on ne fait pas forcément,
20:17 notre site n'est pas aussi bien qu'on l'aimerait.
20:20 - Parce que vous Flore, vous pensez que lever des fonds,
20:22 ça va leur permettre de consolider le modèle ?
20:24 - Alors justement, la levée de fonds,
20:26 j'aime bien faire des parenthèses sur la levée de fonds,
20:28 parce qu'on entend toujours les jeunes entrepreneurs,
20:30 jeunes dans l'aventure entrepreneuriale,
20:32 dire "je vais lever des fonds" et on a l'impression
20:34 que le succès d'un entrepreneur ou d'une entrepreneuse,
20:36 c'est de lever son premier million.
20:38 - Moi maintenant, on en a moins.
20:40 - Et ça commence à changer, et donc là,
20:42 c'est pour ça aussi que je posais la question,
20:44 est-ce que vous voulez vraiment lever des fonds,
20:46 et du coup, pourquoi, auprès de qui, combien,
20:48 et quelle est finalement la stratégie financière de Bugsafe ?
20:51 - C'est une question qu'on se pose,
20:53 entre continuer à grandir un peu plus naturellement,
20:58 on va dire, ou avoir cette capacité à accélérer.
21:01 Donc c'est vraiment des questions qui sont en cours de réflexion aujourd'hui.
21:05 - Et vous faites partie d'un réseau de chefs d'entreprise,
21:07 ou d'une structure d'accompagnement qui peut aussi vous aider sur ces questions-là ?
21:10 - On a été incubé dans deux incubateurs dans notre histoire.
21:13 Aujourd'hui, c'est aussi quelque chose qui nous intéresserait,
21:18 pour notamment avoir cette expertise industrielle qui nous manque un peu.
21:22 - Vous êtes combien chez Bugsafe ?
21:24 - Aujourd'hui, on est deux avec mon associé.
21:26 - Ah ouais, donc ça démarre. Vous vous souhaitez embaucher, je crois ?
21:28 - On a eu quelques embauches, et on continue à embaucher.
21:33 - Comment pouvez-vous ouvrir votre carnet d'adresse, Floor ?
21:36 - Alors justement, sur les structures d'accompagnement,
21:38 pour le coup, je peux aider.
21:39 Alors nous, oui, là, on n'est pas spécialisé dans le secteur industriel,
21:42 mais par contre, on peut vous mettre en lien avec d'autres structures d'accompagnement,
21:45 ou même des réseaux d'industrie française,
21:47 puisqu'on a accompagné des startups dans cet univers-là.
21:50 Je peux vous mettre en lien avec des investisseurs aussi,
21:53 en fonction du montant que vous cherchez à lever,
21:55 que ce soit des fonds qui sont spécialisés en fonds SID
21:58 ou des Business Angels, en fonction du montant.
22:01 Et puis après, tout simplement, des mises en relation avec d'autres startups
22:04 qu'on a accompagnées, puisque nous, chez Ouela,
22:06 on accompagne quand même plus de 150 startups.
22:08 - Même si c'est un homme, c'est pas grave ?
22:09 - Même si c'est un homme, on le fera !
22:11 - Parce que c'est un incubateur au féminin, Ouela.
22:12 - Exactement. Alors nous, on a la spécificité,
22:14 comme on manque de femmes entrepreneurs dans la tech aujourd'hui en France,
22:17 on n'accompagne que des projets qui ont au moins une femme dans l'équipe dirigeante,
22:21 mais on peut quand même ouvrir notre carnet d'adresses à des entrepreneurs.
22:24 - Formidable, ce ne sont pas des... vous n'êtes pas des nôtres ici.
22:26 - Et il y a une associée femme !
22:27 - Mon associée est une femme, on est à 50/50 au Capital.

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