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Chaque jour, découvrez la pépite du jour dans la France Bouge avec Elizabeth Assayag.
Retrouvez "La pépite" sur : http://www.europe1.fr/emissions/la-france-bouge-academie

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00:00 - Europe 1 - Le talent de la France bouge.
00:04 - Et oui, vous êtes un peu le talent de ce soir, Ludovic, vous avez 31 ans.
00:09 - C'est ça, oui.
00:10 - Vous êtes jeune.
00:11 - Ouais.
00:12 - Non mais c'est vrai, vous avez lancé votre boîte en mars 2020,
00:15 vous avez une formation d'ingénieur.
00:16 C'est à l'école où vous avez rencontré Paul, donc votre associé.
00:19 À ce moment-là, vous travailliez chez un fabricant de luminaires.
00:23 - Tout à fait, c'est ça.
00:24 - Et vous étiez censé trouver, vous étiez chargé de trouver des partenaires
00:27 fabricants industriels en Chine.
00:30 Vous y alliez très, très régulièrement.
00:32 Mais avec votre casquette d'ingénieur, vous avez très vite compris
00:36 qu'il y avait peut-être un petit problème d'aller tout le temps en Chine
00:38 et de ne rien faire chez nous.
00:40 - Ouais, j'ai une vision d'être sur le delta de la rivière des Perles,
00:43 avec des...
00:44 Il faisait 35 degrés, 100% d'humidité.
00:46 J'étais dans un van, j'avais 24 ans, dans un van, 22 degrés de clim.
00:49 J'avais froid, je tremblais de froid.
00:51 Et puis brouillard de pollution, porte-conteneurs à perte de vue,
00:54 zone industrielle de la Chine, le sud-est.
00:57 Et un petit "mais qu'est-ce que je fais là ?"
01:00 Et donc, vision où je la raconte parce que je l'ai devant les yeux.
01:03 Et en fait, je me dis...
01:05 Je partage le constat de monsieur sur la désindustrialisation.
01:10 Les savoir-faire en Chine, ils sont énormes d'un point de vue industriel.
01:12 Ils travaillent très, très bien.
01:13 Je m'entends souvent dire "la qualité, ils savent pas faire",
01:15 mais parce qu'on leur demande pas faire.
01:16 Ils sont très doués, ils sont très forts.
01:17 Et on dit "on a perdu ce savoir-faire".
01:19 Et donc, envie de réorientation professionnelle, envie de se dire
01:22 "mais en fait, qu'est-ce que je peux faire à mon échelle pour participer à ce sujet ?"
01:26 En plus de tous les sujets d'économie circulaire,
01:29 qui ça a été plus du côté de mon associé Paul,
01:31 qui lui a beaucoup travaillé dans le recyclage des matières plastiques.
01:33 - Oui, c'est comme ça que vous vous associez, puisque vous avez vite compris
01:36 qu'il y avait un problème de tout délocaliser,
01:37 un problème lié à l'environnement,
01:39 conscient de l'énorme quantité aussi de déchets générés.
01:42 - Oui, ça déborde.
01:43 Mon associé, il le dit tout le temps, Paul.
01:46 Quand il y a un camion qui est blanc, qu'il n'y a pas de marquage,
01:47 souvent c'est qu'il y a des déchets dedans.
01:49 Les déchets, c'est loin des yeux, loin du cœur,
01:50 on n'a pas envie de savoir ce qu'ils ont fait.
01:52 C'est énorme, il suffit de se documenter un peu sur les scandales en Italie
01:56 et tout ça sur les déchets.
01:57 Et en fait, pas besoin d'extraire de nouvelles ressources,
01:59 il y en a tellement de partout, en plus ou moins bon état,
02:02 faisons avec ce qu'il y a déjà là,
02:04 et essayons d'être ingénieux, c'est le côté ingénieur,
02:06 de trouver la petite solution à la petite chose,
02:08 mais avec une vision un peu globale d'impact environnemental, d'impact social,
02:11 sur comment on peut faire avec ce qui est déjà là,
02:14 mais sans sacrifier le beau, sans sacrifier la qualité, sans sacrifier l'usage.
02:18 - Ça a donné TISU, ça s'écrit T-I-Z-U.
02:22 Maintenant, vous allez nous dire exactement ce que c'est.
02:24 Je vous laisse nous raconter, vous avez une minute.
02:26 - TISU, on est fabricant de mobilier upcyclé.
02:29 Upcyclé, ça veut dire que 100% de nos matériaux sont des déchets.
02:32 Ça va aussi bien du vieux plateau de bureau,
02:34 que des structures de tribunes en acier,
02:37 des cloisons de sanitaires, de vestiaires à la piscine municipale,
02:40 des tables de ping-pong, enfin tous ces déchets,
02:42 on a mis en place des partenariats avec des industriels
02:45 pour collecter à grande échelle.
02:47 Ça veut dire en grande quantité et de façon très récurrente.
02:50 À partir de ça, concevoir avec l'aide de designers
02:53 des meubles qui soient de bonne qualité, esthétiques
02:55 et à des prix relativement abordable.
02:57 Parce que nous, on est ingénieurs, l'ambition,
02:58 c'est d'industrialiser l'upcycling, d'industrialiser le réemploi.
03:01 Et donc, on fabrique et on distribue aussi,
03:04 soit à des professionnels dans des projets d'aménagement hôtelier,
03:07 restauration, co-working,
03:09 soit aussi en petite partie sur le e-commerce,
03:11 directement auprès du particulier.
03:13 Et donc, l'ambition, c'est vraiment faire aussi bien que du neuf
03:17 sans sacrifier l'impact environnemental,
03:20 toujours à partir de déchets, et faire du beau bien sûr.
03:23 - Merci.
03:25 Merci pour votre pitch, go on kill une minute.
03:28 Merci Ludovic Pendariesque, co-fondateur de Tisu.
03:31 Ça vous inspire quoi, Guillaume Demulier ?
03:34 Vous êtes le patron de Rochebois.
03:36 - Ça me paraît très intéressant
03:39 d'essayer de comprendre mieux ce que vous pouvez faire,
03:43 de à quel point ça peut être beau.
03:46 - Mais si vous allez faire un tour sur le site,
03:48 moi j'ai vu une appli avec un revêtement de ping-pong,
03:53 de table de ping-pong.
03:54 Qu'est-ce que vous avez mis d'autre ?
03:56 Vous avez mis...
03:57 - Des tubes d'acier, le circuit Paul Ricard,
03:59 là où il y a le grand prix de Formule 1.
04:00 Et on récupère les tubes d'acier,
04:01 on en fait des piétements de table de bistrot,
04:03 avec des formes...
04:04 On s'appuie sur la matière, les designers adorent venir chez nous,
04:07 parce que la matière est le centre de la création.
04:09 On va avoir un piétement en croix parce qu'on n'a que du tube,
04:12 on ne sait pas faire des platines en tôle.
04:14 Donc on va pousser un peu comme ça les platines, les concepts,
04:18 des matériaux avec des histoires, on en a plein.
04:20 Les vestiaires de piscines municipales,
04:22 les sanitaires, les agents de la poste à Villorbane, à côté de Lyon,
04:25 on en fait un piétement modulaire, toutes les tailles, toutes les tables.
04:27 Tout le monde croit que c'est de l'acier,
04:29 non, non, ce n'est que du déchet de cloison du bâtiment.
04:31 - C'est absolument chou, Fabrice.
04:33 - Oui, moi j'adore votre accroche.
04:35 Vous ne l'avez pas citée, mais je suis arrivé sur le site internet,
04:37 c'est faire du bout avec du déchet,
04:39 de l'utile avec du rien.
04:41 Et moi, déjà là, j'ai été conquis et j'ai été accroché.
04:43 - On a envie d'aller voir ce que c'est.
04:44 - Il faut aller voir le site.
04:45 - Oui, allez-y, franchement.
04:46 - Parce que les produits, je trouve, sont très bien mis en avant.
04:50 - Merci.
04:51 - Et ça donne envie d'acheter.
04:52 Je n'ai pas eu le temps d'aller cliquer sur le bouton, mais quasiment.
04:55 - Fabrice Marcellin, notre coach de ce soir.
04:57 - Oui, en plus, j'aime bien tester, moi.
04:58 J'aime beaucoup tester, en tout cas, les produits et services
05:00 développés par les startups que je côtoie.
05:02 Ce que je trouve aussi très intéressant dans la manière
05:04 dont vous présentez, notamment sur votre site, votre savoir-faire,
05:07 c'est que vous faites beaucoup de pédagogie.
05:09 Vous expliquez comment vous faites.
05:12 Donc, au-delà du fait de sensibiliser...
05:14 - Ça veut dire quoi ? On a envie de vous faire confiance.
05:15 - Oui, c'est transparent.
05:16 - Parce que quand on explique, tout est transparent.
05:18 On se dit, on y va, on n'y va pas.
05:19 - C'est transparent, donc on se dit, c'est bon, on peut y aller.
05:21 - C'est bon, on peut y aller.
05:22 - Et il y a un enjeu, on en a pas mal parlé,
05:23 c'est comment on reconnecte le consommateur avec l'acte de fabriquer.
05:27 On est très sensible à la matière, mais avec le métier de fabriquer,
05:29 et on essaie de le partager.
05:30 - Vous avez écrit un manifeste, d'ailleurs, monsieur.
05:32 Je peux peut-être en parler, non ?
05:33 Les trois recommandations, en tout cas les trois...
05:36 Quatre quarts de votre manifeste, c'est quoi ?
05:37 - Oui, on a dit, c'est quoi les problèmes dans la filière du meuble ?
05:41 Donc, on ne sait pas d'où viennent les matières,
05:43 on ne sait pas dans quelles conditions c'est fabriqué,
05:45 on ne sait pas combien de temps ça va durer.
05:47 Et donc, on essaie d'apporter des solutions à notre échelle.
05:49 Alors, on est six personnes et on est là depuis trois ans.
05:51 Je n'ai pas la prétention de dire qu'on a des solutions à tout.
05:54 Par contre, on documente notre avancée sur où on en est sur ces sujets,
05:57 et on laisse la place à dire, voilà, là, on n'est pas parfait.
05:59 On s'est auto-jugé à 6/10, à 7/10.
06:03 Voilà ce qu'il nous manque pour arriver à 10/10.
06:04 - Quelle est votre plus grande fierté ?
06:06 Allez, le meuble que vous avez conçu,
06:08 qui vous a dit "mais je n'aurais jamais cru que j'allais pouvoir faire un truc comme ça
06:11 avec, je ne sais pas, un petit tableau."
06:13 - C'est la table Roto, donc c'est notre table de repas, réunion un peu informelle,
06:18 où c'est ce piétement qui est complètement conçu en modularité,
06:20 tout en petites pièces, dans des cloisons.
06:22 - Et à partir de quoi ? Ça vient de quels déchets ?
06:24 - C'est donc les fameuses cloisons de sanitaire de surpiscine.
06:27 Et quand la première fois qu'on a monté le Proto, on était encore que deux dans un garage,
06:30 je me suis écarté de l'os, la première fois, je me suis dit "ouais, là, c'est beau quand même."
06:33 - La première fois que vous avez monté le Proto.
06:35 - J'avais une question, tout à l'heure on disait que la période du Covid a été finalement
06:41 un formidable moment pour aussi changer nos meubles,
06:44 mais comment on crée sa boîte quand on démarre en mars 2020 ?
06:47 - En mars 2020.
06:47 - En quoi le Covid vous a été favorable ?
06:50 - 16 mars 2020, le papier du greffe, c'est le jour du premier confinement.
06:54 - Mais c'est le jour où on va tout confiner.
06:56 - Donc j'ai ouvert et fermé ma boîte le même jour,
06:58 je le dis souvent un peu en introduction, ça dérite les gens.
07:01 - Vous avez pu commencer le pitch comme ça, Fabrice.
07:03 - C'est vrai, c'est le bon accueil.
07:04 - Alors je n'avais qu'une minute, j'ai essayé d'aller droit vers l'espatial.
07:06 Et donc en fait, ça fait qu'on a commencé par faire un site internet e-commerce,
07:11 et essayer de développer des meubles pour la maison,
07:13 et à trouver notre clientèle comme ça, sans les rencontrer.
07:15 Et je ne sais pas si ça a été une force ou une faiblesse,
07:18 mais ce qui est certain, c'est qu'on a manqué de contacts avec les gens
07:21 pour avoir des retours concrets, de dire "ça c'est pas beau, ça c'est beau,
07:24 ça c'est solide, c'est pas solide, c'est un jeu, j'en veux pas".
07:26 Et donc ça fait qu'aujourd'hui, on est passé de 80% d'activités en B2C,
07:31 c'est-à-dire en e-commerce, à 80% via des revendeurs, ou des marques.
07:35 C'est pour ça que j'interpelle.
07:36 - Mais oui, mais on vient de vous dire de mieux, on ne vous lâche pas,
07:39 il n'y a pas quelque chose à faire avec Tisu,
07:41 est-ce que vous pouvez ouvrir votre carnet d'adresses aussi ?
07:43 - On peut regarder bien sûr.
07:44 - Vous pouvez regarder.
07:45 Fabrice Marcella, et vous ?
07:46 Parce que s'il est parmi nous ce soir, Ludovic,
07:48 c'est aussi parce que vous avez des besoins, notamment des besoins de financement.
07:52 - Oui tout à fait, alors là on est sur modèle, on n'est pas très loin de l'équilibre,
07:55 ça fait trois ans qu'on écrit, on n'est pas très loin de l'équilibre.
07:57 - Bravo.
07:58 - Oui bravo.
07:59 Vous dites "bravo Fabrice", que vous, vous êtes l'expert,
08:01 trois ans c'est beaucoup, c'est peu.
08:03 - J'en connais peu en tout cas.
08:04 - Oui, pour moi trois ans c'était énorme.
08:06 - Oui, c'est pour ça.
08:07 - Non, non, non.
08:08 - Trois ans, ça veut dire quoi Fabrice ?
08:09 - Non, non, souvent une start-up, on a l'habitude de dire qu'elle crame du cash.
08:16 - Elle crame du cash.
08:18 - Ça veut dire qu'il y a beaucoup d'investissement,
08:21 il faut du temps pour créer son produit et son service,
08:23 il faut encore plus de temps pour aller chercher des clients,
08:25 surtout quand on cherche à conquérir le grand public.
08:29 Donc voilà, trois ans être rentable, c'est assez rare en tout cas dans le milieu qui est le mien.
08:34 - Donc vous avez besoin de rien alors ?
08:35 - Non, pas du tout, au contraire, ce que je dis c'est qu'on n'est pas loin de l'équilibre,
08:38 donc je pense que le premier mois équilibre devrait être entre octobre et novembre,
08:41 et l'équilibre total d'ici mai-juin.
08:44 Sauf qu'en fait là on est en équipe ultra réduite, c'est-à-dire qu'on est six,
08:47 on a quatre personnes qui fabriquent, moi qui fais la commercialisation et le marketing,
08:50 et mon associé qui fait le design et la conception.
08:52 Donc l'objectif c'est de se structurer avec un directeur ou une directrice artistique,
08:56 un bureau d'études, un ingénieur en industrialisation,
08:59 et pour ça on a besoin de faire une marche supplémentaire.
09:03 - Il faut passer un palier.
09:05 - Et d'où l'idée de se refinancer.
09:07 - Et vous cherchez combien ? Et au frais de qui ?
09:09 - En fait on a la chance d'avoir tout un écosystème autour de l'amorçage industriel
09:13 qui est en train de bouillonner, et notamment à Lyon,
09:16 et donc ce sera entre 1 et 2 millions sur un fonds d'amorçage qu'on rechercherait d'ici un an.
09:21 - Fabrice ?
09:22 - Alors comment moi je peux vous aider ?
09:23 La première chose c'est que là où je travaille, on a un programme d'accompagnement
09:27 qui est dédié aux startups à impact.
09:30 Et on en profite pour présenter ces startups à des investisseurs.
09:34 Et ça se passe le 19 octobre.
09:36 Je me suis assuré auprès d'une personne de mon équipe,
09:39 qui est startup manager qui s'appelle Audrey, de savoir si elle accorde de la place.
09:41 Donc si ça vous intéresse, ça se passe sur Paris.
09:43 C'est du concrete speed dating, mais entre des investisseurs et des startups
09:48 qui cherchent à se financer.
09:50 Donc ça voilà, si on en parle juste après.
09:52 - Et puis est-ce que vous avez des conseils peut-être pour qu'il puisse encore mieux se positionner,
09:57 ou vous trouvez qu'il est complètement dans la cible, il est dans le bon ton ?
10:02 - Alors la question en fait, je la reformulerai aussi comme ça,
10:05 est-ce que c'est que du B2C ou du B2B en gros ?
10:07 - Est-ce que c'est que pour les consommateurs ou pour les professionnels comme monsieur ?
10:11 - On a pas mal pivoté, comme je disais, aujourd'hui on est très majoritairement B2B.
10:15 Donc besoin de financement et d'investissement, certes,
10:17 mais on a aussi besoin de partenaires prescripteurs, architectes.
10:20 Et ça c'est très net, nous on est ingénieurs de formation,
10:23 on n'est ni du marketing ni du design,
10:25 donc on a un déficit de réseau dans ce milieu-là.
10:29 - Donc vous avez besoin de réseau, de visibilité, de vous faire connaître ?
10:32 - En capacité à produire aussi ?
10:34 - En capacité à produire aussi, oui.
10:37 - Et le client ?
10:38 - Le client, ça pour l'instant c'est plutôt ce qu'on sait bien faire,
10:41 parce que c'est notre formation, c'est notre background.
10:43 - Donc ils arrivent à produire, c'est leur métier.
10:45 - A grande échelle, parce que quand on s'adresse à une entreprise,
10:48 par exemple si vous êtes passé dans le monde des entreprises,
10:51 on voit bien que tout de suite les volumes sont un peu différents.
10:54 Si je dois équiper mon immeuble, pourquoi pas, d'éléments qui sont les vôtres,
10:58 il y en a un certain nombre.
11:00 - Pour vous donner un exemple, c'est qu'aujourd'hui on fabrique à peu près 300 meubles par mois,
11:03 on est sur des marchés qui représentent un village vacances,
11:05 je ne vais peut-être pas citer, mais des villages vacances,
11:07 où c'est 500 tables basses au bord de la Méditerranée,
11:10 ou des résidences montagnes, 300 tables de repas salemangers.
11:14 Et d'ailleurs ce soir on a une exposition au French Design, au VIA,
11:18 où on présente justement cette collaboration avec à la fois des designers et ce client.
11:22 - Benjamin, il y a des initiatives écologiques aussi à l'étranger
11:25 pour fabriquer des meubles à partir de déchets, ça existe ailleurs ?
11:28 - Oui, mais pas très loin, en Belgique, tout près de la ville de Mons,
11:31 alors on est littéralement à 300 mètres de la frontière française,
11:34 - Oui, c'est à côté.
11:35 - Oui, c'est à côté de Marie et Pierre,
11:37 donc un couple d'architectes d'intérieur qui a lancé en tout début d'année l'Atelier 80,
11:42 et le concept, comme tissu, c'est qu'ils récupèrent les déchets
11:46 pour concevoir et fabriquer des meubles.
11:48 Alors quand je dis déchets, c'est par exemple des vieux meubles qui sont abandonnés chez Emmaüs,
11:53 mais vous avez aussi le plastique par exemple,
11:55 des tables qui sont fabriquées à partir de bouteilles de lait
11:58 récupérées dans les centres de tri,
12:01 et donc ils vont ouvrir en novembre un site internet
12:03 où on pourra commander en pré-vente le meuble qu'il nous plaît.
12:06 - Chez vous, Guillaume Demunier pour Rochebois,
12:08 vous faites tout ce qui est prise en compte de l'environnement,
12:12 ça veut dire que vous utilisez aussi auprès de vos fournisseurs des matériaux recyclés ?
12:16 - Bien sûr.
12:17 - Tout ça c'est important.
12:18 - Il y a plein de choses, c'est vrai que c'est un petit peu différent,
12:22 mais déjà on a depuis 2006 une échelle que l'on utilise,
12:28 qu'on a conçue avec le FCBA, qui est une échelle d'éco-conception.
12:31 Donc tous nos produits sont passés au crible de cette échelle,
12:35 qui est quelque chose d'officiel,
12:37 qui pourrait devenir le nutriscore de l'ameublement dans quelques années.
12:41 On travaille avec les organismes professionnels sur ce sujet.
12:45 Enfin concrètement, on va prendre en compte les matériaux,
12:48 on va prendre en compte la façon dont les matériaux sont assemblés,
12:51 parce que les cols, les solvants, etc.
12:55 c'est aussi important que les matériaux de base.
12:57 On va prendre en compte la capacité à faire durer le produit,
13:01 donc de ne pas avoir de points durs, etc.
13:04 - Il y a toute une échelle.
13:05 - Et dernier point, on prend en compte la capacité à recycler la fin de vie,
13:10 à séparer les composants.
13:11 Rien n'est pire sur un canapé, par exemple, de coller la mousse sur la structure,
13:15 parce que ça veut dire qu'en fin de vie vous ne pourrez pas séparer.
13:18 - Vous pouvez récupérer les vieux canapés Rochebois d'il y a 20 ans ?
13:21 - Alors, c'est pas ça.
13:23 Le principe c'est de dire, le jour où un client mettra au rebut,
13:27 on fait en sorte que cette mise au rebut se passe le mieux possible
13:31 et génère le moins de déchets.
13:33 Aujourd'hui, c'est un sujet différent, c'est la capacité de faire de l'upcycling.
13:39 Là, c'est vraiment sur 100% de nos produits,
13:42 s'assurer que sur ce point-là.
13:45 Aujourd'hui, dans notre gamme, on a 450 produits qui sont éco-conçus
13:51 et on a une ambition d'avoir la totalité de nos nouveaux produits pour 2025 éco-conçus
13:58 et on est en train d'y arriver.
14:00 La 70% des nouveautés que l'on sort aujourd'hui, elles sont éco-conçues,
14:04 ça veut dire qu'elles ont une note de 75 sur 100 dans l'éco-conception.
14:08 Et une des choses, et je vous rejoins évidemment,
14:11 une des choses que l'on utilise comme outil, c'est d'y mettre des matériaux recyclés.
14:17 C'est-à-dire soit des tissus qui vont être fabriqués avec des matériaux recyclés
14:21 qui ont des labels, soit, encore plus concret, on utilise des chaises en polycarbonate,
14:26 c'est un énorme succès, on les fabrique là aussi avec du plastique entièrement cyclé.
14:31 On a même, dernière initiative, on travaille avec une ancienne filiale de la SNCF
14:38 qui récupère les bois des wagons, alors surtout pas les bois des voies, c'est toxique.
14:44 - On les récupère aussi pour faire des piétons ?
14:46 - Ah ben voilà, peut-être avec la même société.
14:48 - Donc il y a des trucs à faire ensemble.
14:50 - Et donc ce bois, on le redécoupe, on le remodèle pour en faire des produits.
14:54 Donc voilà, on est dans les mêmes objectifs.
14:58 Après, de façon un peu différente, parce que vous êtes 100% avec des déchets,
15:02 nous on a évidemment un certain nombre de contraintes, de styles, etc.
15:08 qui fait qu'on passe des pas d'année en année, on a des objectifs,
15:12 mais on n'est pas aujourd'hui à 100% en produire recyclés, évidemment.
15:16 - Si je peux me permettre, c'est pas vous le problème,
15:18 souvent les marques haut de gamme font les choses bien,
15:20 elles regardent d'où viennent les matières, les conditions de travail,
15:22 donc le problème il est ailleurs, c'est plutôt les bons élèves, les marques.
15:27 - Je vais même vous dire une chose, c'est qu'on travaille effectivement
15:29 sur la fin de vie de nos produits, mais ça n'arrive quasiment jamais
15:33 qu'on s'occupe nous-mêmes de la fin de vie de nos produits,
15:36 parce que des clients qui ont encore des mêmes roches beaux bois qui ont 20 ans,
15:40 ils vont les mettre dans une résidence secondaire,
15:42 vont leur donner à leurs enfants, à leurs cousines, etc.
15:44 - Ça se transmet génération en génération.
15:46 Allez-vous rester avec nous sur Reopens, très bonne soirée.
15:49 On va faire une pause musicale avec Calogéro. C'est dit.
15:52 ♪ ♪ ♪

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