• il y a 2 ans
On ne présente plus Bernard Lugan, africaniste, historien, mousquetaire et bretteur dans l’âme, qui n’a jamais dédaigné tirer l’épée contre les butors de la sous-culture journalistique. Alors, pourquoi rétablir le duel, du moins en matière de presse ? Parce que cela allégerait le travail des juges, désengorgerait les tribunaux, responsabiliserait les journalistes et supprimerait d’interminables et ruineuses procédures. Tout le monde y gagnerait, le droit, la presse et la vérité. Dans ce nouvel "Orages de papier", François Bousquet, directeur de la Nouvelle Librairie, reçoit Bernard Lugan qui vient de faire paraître un "Éloge du duel - L’honneur au-dessus de la vie".

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Transcription
00:00 *musique*
00:09 Bernard Lugand, ravi de vous retrouver pour un nouvel Orage de Papier à l'occasion de la sortie aux éditions de la Nouvelle Librairie de votre éloge du Duel.
00:18 Sous-titré "L'honneur au-dessus de la vie".
00:20 Cet éloge est le manifeste de l'esprit français, celui de Cyrano et des Mousquetaires, d'Edmond Rostand et d'Alexandre Dumas.
00:27 Il n'y a rien de plus beau selon vous que le duel, le face-à-face, tête contre tête.
00:32 Vous nous expliquez même pourquoi un bon duel, c'est le comble de la civilisation.
00:37 Quand il l'est, mais il l'est, ritualisé, codifié, civilisé.
00:41 Pas de coups bas ici, pas de traîtrises.
00:44 Ce ne sont pas des gladiateurs qui se battent, mais des seigneurs.
00:47 Et c'est l'honneur qui commande.
00:49 Jacques Vergès avait théorisé le procès de rupture contre le procès de connivence.
00:55 Lui avait choisi son camp, la rupture, comme vous.
00:58 Mais pas dans les prétoires.
01:00 Au pénal, vous préférez le métal.
01:02 Le duel est plus franc, plus expéditif, plus responsabilisant, surtout en matière de presse.
01:09 Faute de quoi les journalistes, les plumitifs, les scribouillards répètent inlassablement et impunément les mêmes mensonges.
01:16 Bernard Lugan, bonjour.
01:18 Parlez-nous, cher Bernard Lugan, de cette association que vous avez fondée en 2002
01:22 pour l'établissement du duel en matière de presse. Pourquoi ?
01:26 Une association créée à la suite de nombreux procès que j'ai faits,
01:30 intentés à des journalistes qui m'avaient diffamé ou insulté.
01:34 Et d'ailleurs, c'était très rentable pour moi parce que j'ai gagné 20 procès,
01:39 ce qui a augmenté mon niveau de vie parce que le Canard enchaîné m'a payé, grâce à l'amende,
01:46 la restauration d'une très belle cheminée du 16e siècle.
01:50 VSD m'a payé une partie de ma toiture.
01:53 Le Figaro Lyon m'a payé je ne sais plus quoi, un tableau, je crois.
01:58 Et d'ailleurs, depuis que je ne fais plus ces procès, mon niveau de vie est abaissé.
02:03 Mais c'est par altruisme que j'ai créé cette association parce que je me suis dit,
02:07 finalement, inutile de continuer à enrichir la bazoche parce que ces procès gagnés ne servent strictement à rien.
02:13 Certes, à alimenter ma bourse.
02:17 Mais ça ne sert à rien parce que les accusations,
02:20 on recommence d'une manière permanente, les mêmes accusations,
02:23 - Dans les mêmes termes.
02:24 - Dans les mêmes termes.
02:25 Alors je me suis dit, bon, maintenant, ça suffit.
02:28 Donc je crée l'association pour le rétablissement du duel en matière de presse
02:32 parce que quelques centimètres d'acier dans le gras du corps
02:36 mettent un peu de plomb dans le cerveau de ces linottes, de ces queuplates,
02:43 de ces lapins de coursives et de ces buteurs de la sous-culture journalistique.
02:48 - Les journalistes, en l'occurrence.
02:49 - Ah oui.
02:50 - Les scribouillards.
02:51 Et dites Bernard Legrand, cette association, à son acme, à son pic,
02:56 n'a jamais compté que trois membres.
02:57 Mais quels membres ?
02:59 Est-ce que vous pouvez nous en parler un petit peu ?
03:01 Il y avait son président, bien sûr.
03:02 Il y avait deux vice-présidents qui étaient exceptionnels.
03:04 - Deux vice-présidents qui étaient Vladimir Volkov, redoutable sabreur,
03:09 et Dominique Wehner, magnifique querellier, et homme d'épée, et homme de pistolet.
03:19 Et comment ça se passait quand tous les deux, parce qu'en l'occurrence,
03:21 c'était le témoin, et l'un et l'autre ?
03:23 - Alors, lorsque je décidais d'éclarer témoin et de demander à tel ou tel plumitif de la presse,
03:31 ou de droite ou de gauche, de me rencontrer sur le pré,
03:34 donc Vladimir Volkov et Dominique Wehner,
03:38 et un autre camarade également, Michel Ville,
03:40 me surrendaient au siège du journal, demandaient à voir le rédacteur en chef,
03:45 et disaient "voilà, nous sommes les témoins de Bernard Legrand,
03:48 qui a été offensé par un de vos journalistes,
03:50 et nous sommes là pour que vous demandiez à votre journaliste qu'il déclare témoin,
03:55 de façon à ce que nous nous mettions d'accord pour les termes du combat.
03:59 Mais nous précisons tout de suite que Bernard Legrand étant l'offensé,
04:03 il a le choix des armes, et lui c'est au sabre et à cheval.
04:08 - Oh dommage, il a d'ici la tête des journalistes.
04:10 - Ah mais il court encore.
04:11 Il court encore, après on se dit "si votre journaliste ne sait pas trouver le fond de sa selle,
04:18 s'il ne connaît pas l'épaule en dedans, ou s'il ne sait pas passager,
04:23 terme des caisses, Bernard Legrand se battra à pied, bien évidemment.
04:27 Mais alors à ce moment-là, vraiment au contact, à la dague de chasse.
04:31 Parce qu'il y a quelques centimètres d'acier au contact,
04:33 qui permet de sentir un peu la sueur acide de l'adversaire flageolant,
04:37 et qui se dit à ce moment-là "je regrette beaucoup d'avoir écrit ces méchancetés sur Bernard Legrand".
04:41 - Je ne recommencerai plus.
04:42 - Je ne recommencerai plus.
04:44 - Dégonflé. Alors là, dégonflé, aussi bien à droite qu'à gauche, dégonflé.
04:48 Alors dans ces cas-là, un rappel.
04:50 Et puis, lettres de carence.
04:53 - Lettres de carence ?
04:54 - Lettres de carence.
04:55 Alors, lettres de carence, dans une société normale,
04:57 quelqu'un qui a reçu la lettre de carence ne peut plus être reçu dans la société...
05:01 - Dans la bonne société.
05:02 - Dans la bonne société, dans la société d'honneur.
05:04 Je ne parle pas chez les...
05:05 Dans les sociétés marchandes.
05:07 - Non, on parle pas de la bourgeoisie.
05:07 - Non, je parle de la société...
05:08 - De la grande, de la haute.
05:09 - Les gens d'honneur.
05:11 Et donc, on ne le sait plus, on ne le connaît plus.
05:14 On passe à côté, c'est un fantôme.
05:17 Et voilà, donc cette association...
05:20 J'ai perdu mes deux vice-présidents, qui sont morts l'un après l'autre.
05:23 Donc je suis le dernier survivant.
05:24 - Ils étaient royaux.
05:25 Il ne manquait dans l'affaire que Jean Raspail.
05:27 - Ah oui.
05:27 - Ils étaient royaux, Volkow.
05:29 - Oui.
05:29 - On le rappelait aux gens, le magnifique bouc, Maurice Blanc.
05:32 - Ben, Volkow sortait des 45.
05:35 - Oui.
05:36 - Il sortait des 45.
05:39 - Et de mise en l'air, on avait l'impression que c'était un corfranc qui partait.
05:41 - Tout seul, tout seul.
05:41 - Donc j'imagine la terreur, vraiment, des journalistes.
05:43 - Vous imaginez le regard froid de Dominique...
05:45 Le regard d'acier de Dominique Wehner.
05:48 Et le côté breuteur...
05:51 - De Volkow.
05:52 - De Volkow.
05:52 Ah oui, c'est ça.
05:53 Il y a eu des scènes.
05:54 Malheureusement, je n'étais pas là.
05:56 Parce que je ne pouvais pas...
05:57 Mais ils m'ont raconté, mais puis...
05:59 - Mais alors, avec cette question des témoins,
06:00 on est vraiment au cœur de la mécanique du duel.
06:02 En tout cas, peut-être qu'elle se développe au XIe siècle.
06:04 Il y a vraiment l'âge d'or du duel.
06:06 Parce que c'est vraiment le comble de la civilisation.
06:08 - C'est ce que vous dites dans votre éloge du duel.
06:10 - Oui, tout à fait.
06:11 - Grâce aux témoins.
06:11 - Oui, le duel n'est pas une bagarre de soldats ivres
06:15 en fin de banquette qui tire le sabre.
06:17 Non, le duel est parfaitement codifié.
06:21 Donc, vous déclarez témoin.
06:22 Et à partir du moment où vous avez déclaré témoin,
06:25 si les témoins des deux parties refusent qu'il y ait combat,
06:29 il n'y a pas combat.
06:31 Et ils vont se...
06:32 J'ai publié dans le livre, mon petit éloge du duel,
06:36 des procès-verbaux de témoins.
06:40 - À partir de l'annuaire du duel ?
06:41 - À partir de l'annuaire du duel.
06:42 Parce que le duel a tellement été en pratique
06:44 dans les années du scandale de Panama, de l'affaire Dreyfus,
06:48 disons dans les années 1890-1914,
06:51 qu'il y avait dans le Figaro, par exemple,
06:54 une roubaille tous les jours du duel.
06:55 Il y avait des journalistes spécialisés qui suivaient,
06:57 qui annonçaient, qui racontaient, qui rapportaient les duels.
07:01 Ça permettait, si vous voulez, dans la bonne société,
07:03 de dire "Monsieur Untel est honorable, puisqu'il s'est battu, etc."
07:08 Et donc, à partir du moment où les témoins disaient
07:12 "Il n'y a pas matière à combat",
07:14 il n'y a pas combat.
07:15 Le duel n'est pas...
07:16 - Ce n'est pas de la sauvagerie, ce n'est pas du meurtre,
07:18 ce n'est pas du meurtre légal.
07:19 - Non, ce ne sont pas deux ivrognes à la fin d'un banquet
07:22 qui se foutent sur la gueule.
07:24 - Ce qui est fascinant dans cette époque,
07:25 Troisième République, Second Empire peut-être aussi un peu,
07:27 mais surtout c'est la troisième,
07:28 c'est le nombre d'hommes politiques,
07:29 le nombre de journalistes,
07:31 le nombre de magistrats,
07:32 puisque je crois que vous racontez dans "L'Éloge du duel",
07:35 des duels entre magistrats,
07:36 ce qui est bien de ma part,
07:37 alors que le duel est interdit.
07:38 - Bien sûr, mais à l'époque, les hommes avaient des couilles.
07:42 Et aujourd'hui, le problème,
07:44 c'est que nous sommes dans une situation de découillés,
07:46 il ne faut pas en prendre dans le terme,
07:47 découillés, "corones", comme disent les Espagnols.
07:50 - Oui, c'est un problème de testostérome.
07:52 - C'est un problème d'entrejambe, oui.
07:54 - L'évidence, il suffit que les gens,
07:56 pour concevoir ce que c'est que la testostérome,
07:58 comparent un bœuf et un taureau.
08:00 - Oui. - Et nous verrons la différence.
08:01 - Absolument. - Nous sommes des bœufs désormais.
08:02 - Un chapon et un coq.
08:03 - Voilà, pour ce qui est de la volaille et des galinacées.
08:06 - Voilà.
08:06 - Alors, si j'insistais sur cette question des témoins,
08:09 pour montrer à quel point c'est le comble de la civilisation,
08:12 dans "Eléments", j'ai l'occasion de faire votre portrait,
08:14 et je dis qu'avec le bordel, c'est même le comble de la civilisation.
08:16 L'alternance de l'un et de l'autre,
08:18 les époques, le rythme de la civilisation,
08:19 depuis 4 à 5 siècles,
08:21 c'est qu'on a tous en tête, évidemment, le film de Ridley Scott,
08:24 adapté du "Nouvelle de Conrad", qui est génial.
08:26 - Génial. - Mais vraiment génial.
08:27 - J'en parle, bien sûr.
08:28 - Comme vous en parlez dans "L'éloge du duel",
08:30 simplement, là, c'est une fatalité.
08:32 Le type le poursuit une vie durant,
08:35 en le provoquant en permanence en duel.
08:37 - Alors là, ça, c'est pas le duel.
08:39 Si vous voulez, c'est bien sûr, c'est merveilleux,
08:42 mais le duel tel qu'il est codifié, c'est pas ça.
08:45 Parce qu'il faut qu'il y ait véritablement matière.
08:49 Disons que le duel a connu deux phases.
08:51 Il y a eu, jusqu'à l'époque de Richelieu,
08:54 et ensuite, avec cet épisode sous les guerres de l'Empire,
08:58 le duel a été quasiment une menace d'extinction de l'aristocratie française.
09:03 De toute façon, se battait pour un oui, pour un non.
09:05 Et si vous voulez, il y a eu plus de morts sous le règne d'Henri IV,
09:11 dans l'aristocratie, morts par duel,
09:13 qu'il n'y eut de morts dans l'aristocratie
09:16 durant les guerres de religion.
09:17 C'est vous dire.
09:18 Donc, quand plus tard, Richelieu intervient,
09:22 Richelieu a sauvé la noblesse française.
09:24 Véritablement, si Richelieu n'avait pas pris ses aides contre le duel,
09:28 mais il y a quand même eu des duels qui ont continué après.
09:31 Donc, l'on cesse de se battre pour un oui, pour un non,
09:35 pour des raisons d'honneur mal placées.
09:37 Et ensuite, au 19ème siècle, le duel est codifié.
09:41 Donc, on va se battre, bien sûr, mais il y aura des règles.
09:45 Par exemple, si je vous dis, monsieur, vous êtes un coquin,
09:50 vous tirez votre sabre, je tire le mien.
09:54 Non, ce n'est pas considéré.
09:55 C'est un truc de voyou.
09:57 Je vous envoie mes témoins, nos témoins d'études,
10:00 et là, on va se battre.
10:01 Ça, c'est totalement différent.
10:02 Il y a, si vous voyez, ce sas qui fait que ça fait tomber la décompression,
10:06 une décompression, et ce n'est pas l'affrontement sauvage.
10:09 C'est un affrontement très élégant.
10:11 Alors, parmi les personnages, Alexandre Dumas,
10:14 qui est un merveilleux, merveilleux...
10:15 – Parlez-nous un petit peu de ce Dumas,
10:17 parce que non seulement il y a des duels dans ses romans,
10:19 il n'y a que ça, il y a des discussions, mais dans sa vie également.
10:23 – Mais dans sa vie, Alexandre Dumas, les hommes politiques,
10:28 Clémenceau, Blum, qui est un bon épéiste.
10:32 – Oui, mais qui est méprisant.
10:34 – Maurras, qui se bat 6 ou 7 fois en duel, qui est blessé 2 fois.
10:38 – Daudet.
10:39 – Ah, Daudet, les anciens, et Cavignac, le marquis de Dion,
10:46 de Dion Bouton, qui était un breteur extraordinaire.
10:49 Des personnages étonnants qui vont...
10:52 – Et des femmes, des amazones.
10:55 – Imaginez quand vous voyez ce qui s'est passé
11:00 pendant les débats au Parlement français, au moment de l'affaire des retraites,
11:04 quand ce pauvre petit du sopte, tremblant comme un fan,
11:10 se fait traiter d'assassin par les gens de LFI,
11:14 imaginez cela sous la 3ème République,
11:18 mais avec un Cavignac, même avec un Blum,
11:22 même avec n'importe qui,
11:24 tiré, il se serait rencontré le lendemain matin,
11:26 et là il s'est mis à trembler comme une feuille morte.
11:29 Quand le garde des Sceaux fait un bras d'honneur au député...
11:33 – Et qu'on le récite.
11:35 – Et que le député, les Républicains, ne lui envoient pas ses témoins,
11:39 c'est impensable, on voit vraiment l'effondrement complet...
11:43 – De la virilité, de l'honneur, parce que le sous-titre de l'éloge du duel,
11:47 c'est "l'honneur plutôt que la vie",
11:50 en l'étant une société victimaire aujourd'hui,
11:51 où les logiques d'honneur ne portent pas.
11:53 – Alors le duel n'est pas du tout ce qui se passe
11:56 dans les écoles aristocratiques allemandes, où les gens se battent,
12:03 là ils se battent dans ces écoles, c'est très élégant, parfait,
12:06 pour se faire de jolies blessures sur le front,
12:10 mais ce n'est pas le duel, parce qu'ils ne risquent pas leur vie,
12:13 et ils sont protégés, t'as vu le duel,
12:15 vous mettez votre vie en jeu dans le duel,
12:18 ce n'est pas un exercice d'élégance pour avoir une jolie estaphilade.
12:23 – Il y a un fond d'andisme chez les officiers prussiens,
12:27 mais également français.
12:28 – Oui, mais là, je raconte des scènes extraordinaires,
12:33 d'officiers qui se battent, qui se tuent,
12:36 qui se tuent mutuellement, les deux meurent,
12:40 et là on a les duels du général Boulanger, et les femmes.
12:45 – Et les femmes, parlons des femmes et de ces amazones.
12:49 – Alors il y en a eu une, Lama Opin, notamment,
12:52 qui était une fille de la petite aristocratie,
12:56 et dont le père était un excellent sabreur, et qui l'initie,
13:01 et donc elle va se retrouver maîtresse d'un nom successif de…
13:08 elle eut de nombreux amants, elle était généreuse,
13:11 mais en même temps lesbienne, et donc elle s'habillait en homme,
13:16 et elle aimait la provoquer des chevaliers,
13:20 qui s'imaginaient que c'était un homme, et elle l'est tuée.
13:25 Un soir, au bal du frère de Louis XIV,
13:28 le frère de Louis XIV qui avait le petit défaut,
13:30 et donc elle était habillée en homme,
13:32 et le frère de Louis XIV la trouve… ce jeune chevalier est très…
13:35 – Monsieur, on l'appelait Monsieur.
13:37 – Monsieur trouvait ce jeune chevalier fort élégant,
13:39 donc il le repère, mais entre temps,
13:42 ce jeune chevalier fort élégant fait la cour à une dame.
13:46 Je précise qu'elle est habillée en homme,
13:49 elle fait la cour à une dame qui est offusquée,
13:51 et trois jeunes galants qui sont là, viennent au secours de cette dame,
13:57 et disent à ce jeune chevalier que son comportement est inadmissible,
14:01 et il le prie de sortir, elle les tue tous les trois.
14:05 Il se bat en duel, elle les tue, elle les tue tous les trois.
14:08 Scandale, parce que le duel est interdit,
14:10 et Monsieur va plaider la cause de l'âme au pain
14:15 auprès de son frère, le roi Soleil,
14:18 et tu te dis, mais où est le problème ?
14:20 Le duel est interdit aux hommes, mais pas aux femmes.
14:24 Donc l'affaire est toute...
14:25 Et là, elle devient cantatrice, c'est l'âme au pain,
14:28 elle devient la cantatrice et fait une carrière tout à fait intéressante.
14:32 Mais il y en a deux, trois autres qui sont...
14:33 - De la même manière que la qualité des hommes s'est effondrée,
14:36 on passe des taureaux bleus, ou au chapon dans les galinacées,
14:40 la qualité des femmes aussi s'est effondrée,
14:42 parce que là, on est dans des formidables frondeuses,
14:44 à l'époque de la fronde, il y avait des amazones magnifiques.
14:46 - Chez les députés femmes, vous imaginez...
14:47 - Mais on est... imaginons, ça aurait eu une grosse...
14:49 - Vous imaginez les députés femmes, elles et les filles, tenant un sabre ?
14:54 - Oui, oui, oui, oui, oui, oui. Au nom de la parité.
14:56 - Au nom de la parité, c'est bon...
14:59 - Oui, c'est absolument impossible.
15:01 - C'est absolument impossible. - C'est inconcevable d'imaginer.
15:03 Alors, venons-en aux journalistes, parce que, initialement,
15:06 cette association pour la restauration du duel, en matière de presse,
15:09 s'adresse aux journalistes. - Bien sûr.
15:11 - J'adore vos formules, Bernard Legand, et je me permets de les citer.
15:13 Les lapins de Coursive et les queuplates de sous-préfectures.
15:16 - Absolument. - C'est une merveille, je pense que c'est votre signature,
15:18 esthétique et stylistique.
15:20 Ce sont vraiment des cancrelas et des cafards, tous ces journalistes.
15:22 Méritent-ils autant d'honneur ? Parce que là, c'est une question d'honneur.
15:26 - Eh bien, écoutez, le problème avec eux, c'est que, bien sûr,
15:29 ils ne méritent pas, ils ne sont pas des hommes d'honneur.
15:31 Mais quand vous les provoquez avec la conception de l'honneur,
15:37 vous avez une certaine jouissance de les voir se décomposer.
15:41 Je dois dire que c'est la jouissance de voir qu'ils sont vraiment des cloportes.
15:46 Et cloportes et cancrelas qui se comportent comme des cloportes et cancrelas.
15:51 Ces journalistes qui ne font pas d'enquête, mais qui fouillent dans les poubelles
15:56 pour avoir les fiches de police de l'argouzerie, n'est-ce pas ?
16:01 Ils méritent un bon coup d'épée.
16:04 Mais surtout, la jouissance esthétique et aristocratique
16:07 du mépris qu'on peut avoir en les regardant.
16:10 - Je le comprends très bien, vous l'avez dit,
16:12 celui de regarder leur regard vacillant, en train de se décomposer.
16:16 Mais cela étant dit, sous l'Ancien Régime,
16:17 jamais un aristocrate n'aurait défié ces gens-là.
16:20 Il leur a envoyé son personnel de maison pour le bastonner.
16:23 - Le bastonner, exactement.
16:25 Et bien, les temps sont là, sont changés.
16:29 J'ai moi une domestique.
16:33 C'est ce que disait Barbello Rivilli.
16:35 "Vivre, les domestiques feront ça pour nous."
16:38 - Phénoménal Barbello. - Barbello, le grand Barbello.
16:41 - Magnifique conversationniste, un peu comme vous,
16:44 parce que c'est un homme de parole,
16:46 pas que d'écrit, mais aussi de parole.
16:48 Il y a un journaliste que vous avez vraiment dans le nez.
16:53 Il me semble même que vous seriez disposé, peut-être,
16:55 dans une autre vie, dans d'autres circonstances, à le provoquer.
16:58 Mais ce n'est pas le cas, puisque c'est absolument impossible aujourd'hui.
17:00 C'est Edwi Plenel.
17:02 Dans le papier que nous consacrons, en élément, au duel,
17:08 il vous dit que je pourrais peut-être provoquer...
17:10 - Si, si, oui, ses moustaches, Maury Peele.
17:15 Des petites moustaches de rat.
17:19 Des moustaches qui revendent tout à fait ce personnage.
17:23 Oui, je le vois.
17:24 Non, dans sa feuille, dans son torche-cul.
17:29 - Mediapart, on ne l'a pas levé. - Mais son torche-cul.
17:32 Un de ses journalistes m'a qualifié d'universitaire autoproclamé.
17:37 Je suis un universitaire autoproclamé.
17:39 - Alors que vous êtes témoin au... - Oui, non, je ne vais pas étaler mes titres.
17:44 Mais là, ça aurait mérité quelques jolis coups d'épée.
17:49 Ou plutôt un coup de sabre.
17:53 - Et lui tailler ses moustaches.
17:54 Parce que je suis tout à fait d'accord avec vous.
17:55 Moi, je pense que Plenel se cache derrière ses moustaches.
17:57 Vous, c'est l'inverse.
17:58 Ses moustaches sont ailées.
17:59 Pour moi, c'est Salvador Dali, magnifique moustache.
18:01 - Oui, et puis c'est le mousquetaire.
18:04 - Voilà, c'est le mousquetaire, c'est l'esprit mousquetaire,
18:05 c'est l'esprit virevoltant.
18:07 - Lui se cache derrière ses moustaches.
18:09 - Ah oui, oui.
18:11 Le personnage est sinistre.
18:12 Regardez-le.
18:13 Il parle de travers.
18:14 Il marche les pieds en dedans.
18:17 Ce n'est pas un conquérant.
18:19 Ce n'est pas un conquérant.
18:20 Ce n'est pas un condottière.
18:23 C'est un pauvre type.
18:25 Un pauvre type.
18:26 S'il m'entend, là, d'ailleurs, moi, je serais prêt à croiser le fer avec lui.
18:30 - Parce que moi, je vous le dis, Bernard, parce que vous me dites dans "Eléments",
18:33 éloge de Bernard Lugand, pas non, l'éloge du duel,
18:36 mais un éloge de Lugand qui fait un éloge du duel.
18:38 Si je devais provoquer quelqu'un en duel, ce serait Édouid Plenet.
18:41 - Mais malheureusement, malheureusement, le duel n'est plus possible.
18:44 Mais si je devais, oui, nous serions en 1898.
18:51 Il recevrait, il aurait reçu mes témoins depuis longtemps,
18:53 après que son journal n'a pu danser de me qualifier d'universitaire autoproclamé.
18:59 Ça, c'est vraiment, ça mérite, ça, ça mérite combat et rencontre.
19:03 - Oui, avec classiquement chez Mediapart, mais chez d'autres, Libération, etc.
19:08 L'étiquette infamante d'extrême droite,
19:10 universitaire autoproclamé d'extrême droite.
19:12 - Ah, mais moi, pour moi, c'est...
19:13 - Qualifier, c'est disqualifier.
19:14 - Ah, pour moi, c'est pas infamant.
19:15 - Oh, je pense que c'est qualifier, c'est disqualifier.
19:17 - Oui, mais moi, je m'en fiche totalement.
19:18 - Ah, moi, dans le papier, je le relève quand même.
19:20 - Ah oui, oui, oui, oui.
19:21 - Mais bon, chacun son point de vue, mais peu importe.
19:23 Et pourquoi des gens qui ne savent pas se tenir debout,
19:25 nos amis les journalistes, j'en suis un, mais je ne m'en flatte pas,
19:28 je préfère dire que je suis éditeur, libraire,
19:31 pourquoi des gens qui ne savent pas se tenir debout,
19:32 seraient-ils tenir un sabre ?
19:35 - Ils l'ont su.
19:37 - Oui, oui, oui, exact.
19:38 - Ils l'ont su, et quand j'ai un chapitre entier sur les combats de presse,
19:42 et c'était des gens magnifiques, par exemple,
19:46 vous savez très bien que dans un procès, le journaliste n'est pas responsable,
19:48 c'est le directeur de la rédaction.
19:50 Et je donne un exemple d'un duel,
19:54 et le directeur de la rédaction va se porter volontaire
20:00 pour combattre celui qui a provoqué son journaliste,
20:04 parce que ce journaliste est père de famille,
20:08 et de famille nombreuse,
20:09 et il se dit "je ne veux pas risquer que ce journaliste puisse prendre une brise blessure",
20:14 et lui, le directeur de la rédaction,
20:17 va se battre pour le nom.
20:19 Ça, c'est la classe.
20:20 Vous imaginez Plenel allant se battre
20:23 pour éviter à un de ses plumitifs de risquer un coup d'épée.
20:27 Non, c'est autre chose, on vivait une autre époque,
20:29 un autre temps, autre mœurs,
20:31 fermez le banc, terminé.
20:34 Fin d'une civilisation, fin d'une société,
20:36 repos, pouvez fumer.
20:39 - Avant de citer une phrase de Théophile Gautier qui est magnifique,
20:43 et sur laquelle vous vous attardez, sur l'abolition du duel,
20:45 un petit mot peut-être pour dire à quel point l'époque a changé.
20:49 Marcel Proust,
20:51 problème d'asthme, toujours malade,
20:53 hypochondriaque, enfermé, capitonné
20:56 dans du liège, une chambre en liège,
20:59 quand même, Marcel Proust a éprouvé le besoin.
21:02 - Oui, alors, surtout des duels imaginaires.
21:06 Il y a eu un seul duel.
21:08 Proust a eu un duel, il a eu quand même le courage,
21:10 et toute sa vie, ce duel va être mis en avant
21:14 pour montrer, Proust était obsédé par sa virilité
21:17 qui était sujette à caution.
21:20 Donc, il va sans arrêt mettre en avant ce duel
21:23 pour montrer qu'il avait une certaine virilité.
21:26 Et il va provoquer très souvent des gens en duel,
21:30 mais les duels n'auront jamais lieu
21:32 parce que les témoins vont arranger l'affaire.
21:34 Et je cite un passage de Daudet qui est extraordinaire,
21:37 qui montre bien la différence
21:42 du dueliste imaginaire qui est Proust
21:45 et du dueliste réel qui est Alexandre Dumas, par exemple.
21:51 Et Daudet a de très belles lignes là-dessus que je cite.
21:54 Et c'est tout à fait intéressant.
21:56 Parce que dans cet annuaire, dans cet éloge du duel,
21:59 c'est également, comment dirais-je, toute une ouverture littéraire.
22:02 Parce que c'est un ouvrage littéraire
22:04 qui joue sur de très nombreux auteurs.
22:07 - Parce qu'une précision, c'est qu'on a deux types de duel.
22:10 On a le duel dans la vraie vie, le duel réel,
22:12 17e, etc. Richelieu, le pré-Auclair, on l'a évoqué.
22:15 19e, Hachedor du duel.
22:17 Mais il y a également le duel dans la littérature.
22:19 - Bien sûr.
22:20 - Et Dumas est à la croisée.
22:21 - Les deux. Dumas fait les deux.
22:24 Et dans mon livre, je cite énormément d'exemples,
22:30 la place du duel dans la littérature.
22:32 - Dans la littérature et la société.
22:34 - Et la société.
22:34 - Mais si je vous parlais de Proust,
22:36 c'est parce que même quelqu'un comme Proust,
22:38 qui n'est pas un modèle, on l'a dit, un archétype de virilité,
22:40 éprouvait quand même le besoin, lui Proust, de se battre.
22:45 Dans la société qui est la nôtre,
22:46 et c'est là où je veux en venir à une phrase que vous avez de Théophile Gauthier.
22:51 L'abolition, disait Théophile Gauthier, c'est dans l'éloge du duel,
22:53 l'abolition du duel achèvera de nous rendre le peuple le plus grossier de l'univers.
22:58 Tous les lâches, sûrs de leur impunité, vont devenir insolents.
23:03 On en est là aujourd'hui.
23:04 - Ah, mais c'est exactement.
23:05 - Oui, je me sens en exergue de mon livre.
23:09 Je démarre mon livre avec cette phrase de Gauthier, Théophile Gauthier.
23:15 Insolent et poli, le duel était un moyen de rendre les gens polis dans la bonne société.
23:21 On se gardait, on ne dérapait pas parce que je dérape, oui,
23:26 mais demain je suis le sabre ou pistolet en main.
23:31 Moi, je ne suis pas pour le pistolet.
23:33 C'est trop rapide.
23:34 - Alors, parlons-en.
23:36 - Dumas le dit.
23:39 - Quel est votre arme préférée ?
23:40 Vous l'avez un peu évoqué.
23:41 - Le sabre et à cheval.
23:44 Le sabre et à cheval, quand vous êtes debout dans les étriers avec...
23:48 Il y a une très belle scène de duel à cheval et au sabre,
23:52 je me rends dans "Duelist", où ils sont à cheval tous les deux
23:56 et ils foncent l'un vers l'autre, debout le sabre en avant.
24:01 Et ça, c'est magnifique.
24:02 Parce que là, où ça passe, tout ça casse.
24:04 Voilà, ou vous loupez ou il est mort.
24:05 - Vous n'êtes pas sans ignorer qu'il n'y a pas dans les écoles de journalisme, Bernard,
24:09 puisque on vise les journalistes, il n'y a pas d'école d'équitation,
24:13 il n'y a pas de salle d'armes.
24:14 - C'est pour cela que je termine mon livre par un appel au ministre
24:17 en disant qu'il faut une réforme des écoles de journalisme.
24:21 Et encore plus important que l'orthographe, parce qu'en plus,
24:23 ils n'ont pas d'orthographe, mais je veux dire,
24:25 encore plus important que l'orthographe,
24:26 il faudrait rendre obligatoire et éliminatoire
24:31 dans les écoles de journalisme, l'apprentissage du sabre et de l'équitation
24:38 pour que les journalistes puissent être capables de défendre leurs opinions
24:44 et de défendre leurs accusations ou leurs calomnies
24:47 quand ils se trouvent face à des gens qui viennent leur demander réparation.
24:52 Donc, j'ai fait une lettre au ministre afin de demander de rendre obligatoire les cours.
25:00 Et j'ai envoyé la copie au garde des Sceaux
25:02 pour qu'il puisse faire voter un texte de loi autorisant le duel.
25:07 Bien entendu, pour ne pas que les gens soient condamnés pour tentative d'assassinat,
25:11 il faut que les députés votent une loi permettant le retour du duel.
25:17 J'ai pas eu de réponse.
25:19 C'est quand même incroyable.
25:21 Je n'ai pas eu de réponse, je m'en détonne d'ailleurs.
25:24 - Peut-être que la sortie des loges du duel va inciter les deux ministres
25:29 à vous répondre ?
25:30 - Je précise que je refuse toute adhésion à mon association.
25:34 Et surtout pas de dons.
25:35 Si je reçois un don, c'est matière à réparation.
25:41 C'est une association libre.
25:43 - Mais sans vice-président désormais ?
25:44 - J'en ai plus.
25:45 - Fondez faux les témoins.
25:47 Malheureusement.
25:48 - Je crois qu'il n'est plus possible de trouver des vice-présidents
25:51 de la qualité de Vladimir Volkov et de Dominique Wehner.
25:55 - Il y en avait un seul, je l'ai dit, qui aurait eu sa place,
25:57 et c'est un ami, c'est Théras Pag.
25:59 - Bien sûr.
26:00 - Mais les trois ne sont plus là.
26:01 Dites Bernard, vous dites que ce serait également une œuvre d'utilité publique.
26:04 On en a fait la couverture d'éléments,
26:07 c'est que ça permettrait aussi de désengorger les tribunaux.
26:09 - Mais bien sûr.
26:10 Regardez la 17e chambre.
26:11 Ces journées entières, avec le nombre de juges, de greffiers, d'avocats,
26:17 ce qui paralyse complètement une cour entière.
26:19 Voyez, cet argent dépensé.
26:21 Si les juges de la chambre de presse, la 17e chambre,
26:24 étaient libérés de cela,
26:27 ils pourraient juger des histoires de meurtre, de vol, de viol, etc.
26:31 C'est une économie considérable
26:36 qui permettrait d'ouvrir un champ financier aux gardes des sceaux.
26:42 Que de temps perdu.
26:44 - Ça libérerait le budget de la justice.
26:46 - Alors évidemment, ce serait nuisible à certains avocats.
26:50 La bazoche serait un peu ruinée.
26:54 Oui, mais d'accord, mais de l'autre côté, quel avantage ?
26:56 Quel courant d'air ?
26:58 Quelle aération dans la justice française ?
27:01 Pour ces affaires subalternes,
27:03 en somme toute subalterne,
27:05 qui se régleraient de manière beaucoup plus élégante,
27:07 rapide, expéditive, sur le prêt.
27:10 - Et enfin, on referait des hommes.
27:12 - On referait des hommes.
27:14 - Dites, Bernard Lugand, ce sera ma dernière question.
27:17 Vous n'êtes pas tout à fait républicain.
27:19 Vous êtes passé par l'action française.
27:21 C'est difficile.
27:22 - Pas tout à fait.
27:23 - Vous citez régulièrement la phrase de Lyoté,
27:25 je la rappelle, qui est votre maître,
27:27 le maréchal Lyoté, le grand marocain.
27:29 Lyoté qui disait que la République, c'est comme la syphilis.
27:32 Quand on se pose cette question, soit on vit avec,
27:35 mais vous vivez avec.
27:36 - Oui, je vis avec.
27:37 - Et après tout, Léon Daudy a bien été député de la Chambre.
27:40 Et Dieu sait si c'était un monarchiste fort peu républicain,
27:43 contrairement à son père.
27:44 Si vous étiez un homme politique et un député,
27:47 qu'est-ce que vous feriez ?
27:48 La première chose que vous feriez,
27:49 donc ce serait une loi pour le rétablissement...
27:51 - Je déposerais...
27:52 D'abord, je ne serais pas député.
27:54 Mais si j'étais député, j'ai toujours refusé,
27:58 on m'a proposé plusieurs fois ce genre de choses,
28:00 moi ça ne m'intéresse pas du tout.
28:02 Après, oui, un projet, un dépôt de loi
28:04 pour le rétablissement du duel, c'est évident.
28:06 Mais je dirais, en matière de presse,
28:09 je pense que la société n'est pas mûre, tout de suite,
28:12 pour le rétablissement du duel généralisé.
28:14 Donc procédons par étapes.
28:16 Procédons par étapes, déjà ça serait quand même pas mal.
28:19 Si le duel en matière de presse, on verra.
28:22 On verra, on verra, on verra.
28:25 Mais dans l'immédiat, oui, bien sûr.
28:28 Pendant la 3ème République,
28:30 il y a eu à peu près 12 ou 15 tentatives
28:34 de vote de loi pour l'interdiction du duel,
28:37 qui ont toutes échoué.
28:39 Les députés ont refusé de voter des lois
28:42 sur l'interdiction du duel.
28:44 À l'époque, qu'ils étaient de gauche ou de droite,
28:47 les députés en avaient entre les jambes.
28:50 Ce n'est plus le cas aujourd'hui.
28:52 - On en est loin. Merci Bernard.
28:54 - Ou alors quand ils en ont, ce n'est pas toujours les leurs.
28:57 - Merci Bernard.
28:59 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org
29:02 [SILENCE]

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