Pascal Praud et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros
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00:00:00 -Bonjour à tous et bienvenue ce matin à l'heure des pros.
00:00:04 Le RN n'est pas le Front National.
00:00:07 Et Jordan Bardella n'est pas Jean-Marie Le Pen.
00:00:10 Cette vérité a plongé cette semaine la gauche, la Macronie
00:00:14 et l'espace médiatique dans un océan de tristesse.
00:00:17 C'était bien pratique d'avoir un diable sur lequel les belles âmes
00:00:22 délivraient des brevets de bonne conscience.
00:00:24 Au fond, tous ces gens regrettent que le RN est muet.
00:00:28 Ils ont perdu leur rente villagère.
00:00:30 Aujourd'hui, le RN est en première ligne pour lutter
00:00:34 contre l'antisémitisme islamiste.
00:00:36 Le seul qui soit un vrai danger pour les Français de confession juive.
00:00:40 N'en déplaise à tous les tartuffes qui prennent la parole depuis dimanche.
00:00:44 Yael Braun-Pivet en tête, qui travaille chaque jour
00:00:47 à l'Assemblée nationale avec deux vice-présidents du RN
00:00:50 qui les renomment au sein du bureau le 2 octobre dernier
00:00:54 mais qui explique qu'elle ne veut pas les voir ce dimanche
00:00:57 défiler contre l'antisémitisme.
00:01:00 Oui, tartufferie que ces petits calculs minables.
00:01:04 Les Français ne sont pas dupes qui à 60% condamnent les personnalités
00:01:08 qui refusent que Marine Le Pen soit présente à cette marche.
00:01:10 Serge Klarsfeld a clos hier le débat dans le Figaro.
00:01:14 Il faut se réjouir que le RN participe à cette manifestation
00:01:19 a déclaré l'avocat président des Fils et Filles de déportés juifs de France.
00:01:24 Convenons qu'il a un peu plus de légitimité pour parler d'antisémitisme
00:01:29 que les pantins cyniques qui ont éructé l'anathème cette semaine.
00:01:34 Il est 9h01, Sommeil à l'abidi.
00:01:37 Pas de cessez-le-feu, mais Israël accepte des pauses humanitaires
00:01:44 pour laisser les Palestiniens fuir les zones de combat.
00:01:47 Ces pauses, je cite, de 4h dans certaines zones du nord de la bande de Gaza
00:01:51 seront annoncées 3h à l'avance, a précisé le porte-parole
00:01:54 du Conseil de sécurité nationale de la Maison-Blanche.
00:01:58 L'Association des maires de France appelle à des rassemblements
00:02:01 contre l'antisémitisme devant les préfectures dimanche.
00:02:04 Objectif de cette démarche, apporter un soutien à la marche civique prévue à Paris.
00:02:09 Ces rassemblements doivent, je cite, "permettre à tous les Français
00:02:12 qui le souhaitent de s'associer".
00:02:14 Cette initiative partout en France, indique l'AMF dans un communiqué.
00:02:17 Et puis le Pas-de-Calais sous les eaux après une nuit de pluie diluvienne.
00:02:21 Rivières encrues, rues inondées, maisons délabrées.
00:02:24 La région se réveille groguille, comme vous pouvez le voir sur ces images.
00:02:27 Le département est en vigilance pour crues et inondations depuis hier.
00:02:32 Un épisode qui ne doit commencer à s'estomper que vers 16h cet après-midi.
00:02:36 Le monde change, Eugénie Bastier, qui est au Figaro, c'est à vous
00:02:40 que Serge Klarsfeld a parlé et c'est peut-être un tournant précisément ce qu'il a dit.
00:02:46 Effectivement, je crois que c'est assez important.
00:02:49 C'est vrai que Serge Klarsfeld a beaucoup de légitimité à parler de ce sujet.
00:02:54 Il connaît bien l'extrême droite.
00:02:56 Il a fait pendre un nazi, il a lui-même échappé au nazi.
00:03:00 Donc il a un peu plus de légitimité que les journalistes de Libération
00:03:03 qui traquent des nazis d'imaginaire depuis 30 ans.
00:03:06 Donc effectivement, sa parole est précieuse.
00:03:09 Et je crois qu'effectivement, c'est un tournant.
00:03:12 Après, à voir si le Rassemblement national, lui-même, tient la ligne qui s'est lui-même fixée.
00:03:19 Et si l'avenir nous le dira.
00:03:22 Georges Fenech est avec nous, Joseph Macé-Scaron, Mathieu Boccote,
00:03:26 que vous voyez chaque soir avec notre ami Christine Kéryli.
00:03:30 Le totalitarisme sans le goulag.
00:03:32 Bonjour.
00:03:33 Bonjour. C'est quand même mieux sans le goulag.
00:03:35 Absolument, il n'y a pas de doute là-dessus.
00:03:37 Je veux bien qu'on soit dans un pays totalitaire, mais vous pouvez parler, je peux parler, nous pouvons parler.
00:03:41 Ce que je viens de dire là, dans un pays totalitaire, je serais déjà parti entre deux personnes.
00:03:48 Tu as tout à fait raison. Ce que je décris dans cet ouvrage, c'est un processus et non pas une société aboutie.
00:03:52 Mais la tentation totalitaire, pour reprendre la formule de Jean-François Revelle, travaille de nouveau nos sociétés.
00:03:56 Bon, vous m'expliquerez ce qu'est un totalitarisme doux.
00:03:59 Pas si doux que ça, cela dit.
00:04:01 Ah, c'est ce que vous écrivez dans le livre.
00:04:02 Ah non, non, j'écris exactement le contraire. Je dis un peu moins doux qu'il ne l'était.
00:04:05 Oui, un peu, oui, mais quand même.
00:04:08 Un totalitarisme doux, donc D-O-U-X.
00:04:12 Comment le définir ? Ou presque doux, ou moins doux qu'il en a l'air ?
00:04:16 Je dirais en construction, pour le dire ainsi.
00:04:18 C'est-à-dire, il renoue avec cette tentation qu'ont certains dans nos sociétés de prétendre.
00:04:22 Ils ont le monopole du juste, du vrai et du bien.
00:04:24 Et ils essaient d'exclure de la cité, soit par la censure, soit autrement,
00:04:27 ceux qui ont le malheur d'être des réfractaires ou des dissidents idéologiques.
00:04:30 Et puis, c'est vraiment intéressant de vous lire, parce que vous avez cherché une définition de l'extrême droite.
00:04:36 Vous ne l'avez pas trouvée. Joseph Macéscaron, Gauthier Le Bretella et André Valigny.
00:04:40 C'est intéressant d'avoir André Valigny. Et je le remercie d'être avec nous.
00:04:43 C'est quoi ? Qui est d'extrême droite aujourd'hui en France ?
00:04:46 Ça y est, ma question.
00:04:49 Je dois dire sérieusement que j'ai lu l'interview hier soir de Serge Klarsfeld.
00:04:55 Je l'avais entendu aussi sur une radio. Je suis...
00:04:58 Sur Europe 1.
00:04:59 Sur Europe 1. Je suis ébranlé par ce qu'il a dit.
00:05:02 Je me pose beaucoup de questions. Si Klarsfeld lui-même dit que le RN n'est pas antisémite,
00:05:11 que les choses ont beaucoup évolué depuis le Front National,
00:05:15 que les deux parties n'ont plus rien à voir l'un avec l'autre,
00:05:18 alors qu'il y a quand même une filiation historique et une filiation génétique, si j'ose dire,
00:05:22 entre Marine Le Pen et son père.
00:05:24 Génétique.
00:05:25 Mais je suis très ébranlé.
00:05:28 J'ai appelé ce matin un ami journaliste, Frédéric Aziza, de Radio-J, pour ne pas le nommer,
00:05:34 à qui je parlais de ça. Il m'a dit "mais oui, mais Klarsfeld a raison".
00:05:37 Klarsfeld a raison. Marine Le Pen n'est pas antisémite, ce que je crois volontiers.
00:05:41 Et les Juifs aujourd'hui, les Juifs de France, ont beaucoup plus peur de ce que peut dire la France insoumise
00:05:48 que de ce que peut dire ou faire le Front National.
00:05:51 Pour autant, je pense qu'il y a encore, malgré tout, dans l'entourage de Marine Le Pen,
00:05:56 même si on lit ici ou là qu'ils ont été écartés, un dénommé Chatillon et un dénommé Lusto,
00:06:01 je crois que c'est comme ça qu'ils s'appellent. On cite toujours ces deux noms.
00:06:03 Il y a sûrement encore des antisémites au Front National.
00:06:06 Mais je dois dire effectivement que Klarsfeld a raison.
00:06:09 Les positions de ce parti depuis quelques mois, les positions de Marine Le Pen,
00:06:14 laissent penser que l'antisémitisme peut être derrière eux.
00:06:17 Et de ce point de vue, j'étais chez Romain Pasquier, qu'était son prénom ?
00:06:22 Julien Pasquier.
00:06:23 Julien Pasquier, avant hier soir.
00:06:25 Pas Romain ni Pasquier, c'est Julien et Pasquier.
00:06:28 J'étais sur la ligne consistant à dire que le RN n'a rien à faire dans cette manifestation.
00:06:32 On ne peut pas les empêcher de venir, mais malgré tout, c'est quand même curieux.
00:06:35 Ce matin, j'ai évolué.
00:06:37 Ce matin, j'ai évolué.
00:06:39 Oui, mais André Valli, on ne se connaît pas beaucoup, je vous aime bien, mais...
00:06:43 Vous êtes quand même aveugle.
00:06:45 Non, je vous dis que j'ai évolué.
00:06:47 Mais oui, vous avez eu la révélation cette nuit parce qu'Arnaud Klarsfeld a parlé.
00:06:51 Serge Klarsfeld.
00:06:52 Oui, Serge Klarsfeld.
00:06:53 Je peux revenir sur un mot que vous...
00:06:55 Pardonnez-moi de le dire comme ça.
00:06:56 Je peux dire quelque chose ?
00:06:57 Le RN est le plus en pointe.
00:07:00 Oui, mais je veux dire...
00:07:01 On est revenus de chez soi.
00:07:02 Mais ça fait 20 ans.
00:07:03 Non, non, non.
00:07:04 Je ne suis pas 20 ans.
00:07:05 Non, non, non.
00:07:06 Je vous reviens sur un truc.
00:07:07 Vous avez dit, un mot qui m'a choqué, vous avez dit que Marine Le Pen a un lien génétique avec son père.
00:07:10 Pardonnez-moi, mais l'antiracisme et l'antisémitisme s'est construit justement contre l'assignation aux origines
00:07:16 et la faute par généalogie.
00:07:19 Et Marine Le Pen subit exactement la même logique que le racisme et l'antisémitisme.
00:07:24 C'est-à-dire qu'on lui reproche d'être la fille de son père, on lui reproche un lien génétique.
00:07:28 Eugénie Bastier.
00:07:29 C'est quand même assez paradoxal qu'au nom de l'antiracisme et de l'antisémitisme, on reproche à Marine Le Pen les propos de son père.
00:07:34 Et vous avez dit le mot génétique qui m'a...
00:07:36 Je l'enlève le mot génétique.
00:07:37 Je voulais dire qu'elle était la fille de son père, qu'elle a succédé à son père, qu'elle a dirigé le parti avec son père pendant des années,
00:07:42 mais que depuis il y a eu une rupture entre la fille et le père.
00:07:45 Elle l'a exclu lui-même.
00:07:46 Ce que je souligne, ce n'est même pas ça.
00:07:49 C'est minable ce que fait la classe politique.
00:07:51 Voilà ce que je pense.
00:07:52 C'est minable ce que fait Madame Braune-Pivet.
00:07:54 C'est minable ce que fait Monsieur Larcher.
00:07:56 C'est minable ce qu'a dit d'une certaine manière aussi...
00:07:58 Non, l'idée de cette manifestation n'est pas minable.
00:08:00 Mais non, ce qu'ils ont fait...
00:08:02 Vous avez raison, la manifestation n'est pas minable.
00:08:05 Mais c'est minable ce que fait Olivier Véran.
00:08:07 Parce que tout ça est faux, en fait, tout simplement.
00:08:09 Ça s'appelle de l'instrumentalisation.
00:08:11 C'est de la poloche.
00:08:13 Et personne n'est dupe.
00:08:14 Et ils discréditent la classe politique, ces gens-là.
00:08:17 Et c'est les premiers personnages de l'État.
00:08:19 C'est Yael Braun-Pivet.
00:08:20 C'est Gérard Larcher.
00:08:21 Gérard Larcher, il ne faut pas qu'il s'étonne qu'il soit à moins de 3% chez les LR.
00:08:25 Parce qu'il ne représente plus personne chez les LR.
00:08:27 Et surtout pas sur la droite.
00:08:29 Alors ils sont entre eux.
00:08:30 Entre eux.
00:08:31 Mais ils sont tellement compliqués que 60% des Français ne sont pas d'accord avec eux.
00:08:36 Et c'est ça, la déconnexion du pays avec les élites.
00:08:39 Et c'est eux qui nous emmènent droit dans le mur.
00:08:43 Il y a quelques semaines, si je peux le permettre, Gérard Larcher disait au micro de Sonia Mabrouk
00:08:50 que désormais le RN, selon lui, faisait partie du barrage républicain.
00:08:54 Donc je constate qu'il a évolué lui-même en quelques jours, en quelques semaines,
00:08:57 sous la pression de la médiacratie.
00:08:59 Et pour ce qui est du RN, une petite chose, on me dit qu'il a évolué ces derniers jours ou semaines.
00:09:04 2012, Marine Le Pen dit que l'Holocauste et les chambres à gaz, c'est le summum de la barbarie.
00:09:09 Elle le répète sans cesse.
00:09:10 Elle marque la rupture avec son père depuis plus de 10 ans.
00:09:12 Et là, soudainement, ces dernières semaines, il aurait évolué de telle manière.
00:09:15 Moi, j'aimerais savoir à quel moment, si on a diabolisé le RN, autrefois le FN,
00:09:19 à cause des déclarations de Jean-Marie Le Pen sur les chambres à gaz,
00:09:22 dans la mesure où elle a marqué une claire rupture avec ça depuis 2012,
00:09:26 pour quelles raisons la diabolisation demeure-t-elle?
00:09:28 Et là, les raisons s'additionnent au fil des jours, des ans.
00:09:30 On nous dit, ah, sa position sur le référendum. Le référendum, c'est populiste.
00:09:33 Donc, je l'ai entendu souvent, ça.
00:09:36 Mais pourquoi la diabolisation se maintient si elle a rompu avec ça?
00:09:39 Non, non, moi, je peux peut-être me tromper. J'ai peut-être manqué une séquence.
00:09:45 Mais dans votre édito, vous avez dit qu'Yael Bonneprivelle ne voulait pas
00:09:49 que le RN manifeste. Je ne l'ai entendu nulle part, cela.
00:09:53 Non, elle n'a pas dit ça.
00:09:54 Elle ne veut pas qu'on manifeste à côté d'elle.
00:09:56 Olivier Véran, oui, il l'a dit. Mais elle...
00:09:58 Mais ce n'est pas la même chose que la déclaration d'Olivier Véran.
00:10:00 Ça n'a rien à voir. Il faut rétablir les choses, quand même.
00:10:03 Écoutez, Mme Brune Pivet, j'ai rien contre elle.
00:10:07 Elle travaille avec eux. Elle vient de nommer deux vice-présidents du RN.
00:10:12 Elle ne peut pas faire autrement.
00:10:13 Ah si, elle pouvait faire autrement.
00:10:16 Ça s'appelle de la tartufferie. J'en ai ras le bol des tartuffes.
00:10:22 Voilà, ras le bol.
00:10:24 Elle n'a pas interdit au RN de manifester.
00:10:26 Et il n'y a pas que moi, visiblement, puisqu'il y a 60 % des Français qui sont sur la ligne.
00:10:29 Alors, sur le sondage, Pascal, il y a une contradiction dans ce sondage,
00:10:31 effectivement, au-delà de ça pour le Figaro.
00:10:32 Il y a 60 % des Français qui jugent sévèrement les élus de gauche et de Renaissance
00:10:37 qui ne veulent pas que le RN soit à cette manifestation.
00:10:40 Et dans le même temps, il y a 54 % des Français qui trouvent la présence du RN illégitime.
00:10:44 Donc ce sondage a une sorte de contradiction.
00:10:46 Je peux dire un mot ?
00:10:47 Écoutons et puis après on va écouter Jordan Bardella.
00:10:50 Je reviens à la question initiale que vous avez posée, c'est-à-dire qui est d'extrême droite.
00:10:53 Et pourquoi l'utilisation ? Il y a une extrême droite résiduelle en France.
00:10:58 C'est incontestable.
00:10:59 Est-ce que le RN est d'extrême droite ? La réponse est non.
00:11:02 La réponse est non parce que depuis à peu près 20 ans en Europe,
00:11:06 il y a une droite qui s'est forgée, depuis l'assassinat notamment de Pim Fortuyn au Péras,
00:11:10 qui s'est forgée, qui défend.
00:11:12 Je sais que vous n'aimez pas les retours en arrière, mais c'est important.
00:11:15 C'est important.
00:11:16 Je n'aime que les retours en arrière.
00:11:18 Je milite pour les retours en arrière.
00:11:20 C'est important.
00:11:21 C'est important.
00:11:22 C'est important.
00:11:23 C'est important.
00:11:24 C'est une carrière de non-retour.
00:11:25 C'est important de dire ça parce que pour la première fois,
00:11:28 je prends le contrôle d'André Valigny.
00:11:30 Pour la première fois, s'est dressée une force à droite
00:11:33 qui défendait les minorités contre l'islam et l'islamisme.
00:11:36 Voilà, ça c'est le premier point.
00:11:37 Maintenant, pourquoi la gauche ne va pas abandonner ce fonds de commerce ?
00:11:40 Parce que la gauche en France, elle est antifasciste avec 12 guillemets.
00:11:44 Elle n'est pas antitotalitaire.
00:11:46 Résultat, elle chasse un antifascisme qui n'existe plus.
00:11:49 Mais quand le totalitarisme réel arrive, notamment, c'est ce que va prouver notre ami,
00:11:54 alors que le totalitarisme, elle est aveugle et elle ne le voit pas.
00:11:58 Vous plaisantez, non ?
00:11:59 La gauche n'est pas antitotalitaire ?
00:12:00 Pardon ?
00:12:01 La gauche n'est pas antitotalitaire ?
00:12:02 La gauche en France, excusez-moi André Valigny, par rapport aux autres gauches...
00:12:06 Monsieur Valigny.
00:12:07 Monsieur Valigny, oui.
00:12:08 Vous l'appelez Valigny.
00:12:09 Non, il a dit André.
00:12:10 Il a dit André.
00:12:11 Il a dit André, oui.
00:12:12 D'accord.
00:12:13 Monsieur le ministre.
00:12:14 Monsieur le ministre.
00:12:15 En plus, on se connaît bien.
00:12:16 Non, la gauche n'a pas fait cet argent amonto antitotalitaire
00:12:20 que toutes les autres gauches européennes ont fait.
00:12:23 En plus, il y a bien longtemps que les socialistes ont dénoncé le totalitarisme soviétique,
00:12:27 le goulag, enfin les socialistes ont toujours été en pointe contre le totalitarisme.
00:12:31 Contre l'Union soviétique, oui, mais pour analyser ce qu'était le totalisme, vous ne l'avez pas fait.
00:12:37 Bon, avançons avec Jordan Vardela.
00:12:39 Non, mais c'est vrai, nous on souligne simplement...
00:12:42 Là, je n'ai rien contre personne, vous le savez bien.
00:12:45 Hier soir, j'étais avec Jordan Vardela et on lui a posé les questions qu'il fallait lui poser
00:12:49 sur Jean-Marie Le Pen et sans aucune concession.
00:12:52 Je suis désolé de vous le dire, mais si madame Brown-Pivet était là,
00:12:55 je lui dirais ce que je vous ai dit.
00:12:58 Parce qu'en fait, ce qu'ils ne comprennent pas, ces gens-là, c'est qu'ils sont démodés.
00:13:02 En fait, l'absence de sincérité, d'authenticité, c'est plus au goût du jour.
00:13:08 La poloche, la politique, tout ça, c'est fini.
00:13:11 Tout ça, c'est fini.
00:13:13 Écoutons Jordan Vardela, qui parlait justement hier de Jean-Marie Le Pen
00:13:17 et qui mettait les points sur l'Oysée.
00:13:21 Jean-Marie Le Pen s'est évidemment enfermée dans un antisémitisme
00:13:27 qui a amené en 2015 à une rupture politique entre Marine Le Pen,
00:13:31 qui était alors présidente du Front National, et son propre père.
00:13:35 Cette maladresse a été utilisée par beaucoup de manière assez malhonnête
00:13:40 chez les journalistes, mais aussi chez mes opposants politiques
00:13:44 pour créer un écran de fumée et masquer, me semble-t-il,
00:13:48 la racine réelle de cet antisémitisme décomplexé
00:13:54 qui s'est abattu sur le pays depuis le 7 octobre
00:13:57 et qui tire ses racines de l'islam radical et d'une extrême gauche
00:14:01 qui légitime cet antisémitisme.
00:14:03 Je crois qu'on a toujours été irréprochables sur ce sujet
00:14:06 et j'ai découvert que lorsqu'on est exposé en première ligne en politique,
00:14:10 plus on s'approche du sommet, moins il y a d'oxygène.
00:14:14 - Qui en veut aux Juifs aujourd'hui en France et dans le monde ?
00:14:18 - Posiste, laisse-moi dans la rue !
00:14:21 - Bien sûr ! Deuxième passage de M. Bardella hier soir.
00:14:25 - Quand je dis, et j'évacue, et vous avez raison qu'on n'a pas le droit
00:14:31 au niveau où je suis de commettre ces maladresses,
00:14:33 quand j'évacue, assez simplement, en disant "je ne crois pas, il a été antisémite",
00:14:38 en réalité je veux dire par là que j'ai rencontré,
00:14:41 je ne dis même pas échanger, rencontré Jean-Marie Le Pen trois fois dans ma vie.
00:14:45 Vous avez raison de rappeler que je suis né en 1995
00:14:48 et que le Front National de Jean-Marie Le Pen, je ne l'ai pas connu.
00:14:52 Je veux dire par là que dans son fort intérieur, je n'ai jamais échangé avec lui sur ce sujet.
00:14:57 Les propos qu'il a tenus sont évidemment antisémites, révisionnistes et négationnistes.
00:15:04 - C'est intéressant de vous avoir avec nous André Valigny
00:15:06 parce qu'effectivement vous êtes un homme de gauche.
00:15:08 Et manifestement la gauche ne sait pas comment envisager aujourd'hui le rassemblement d'affaires.
00:15:14 - C'est vrai, c'est vrai.
00:15:16 On est pris à contre-pied en quelque sorte.
00:15:18 On a été formé, éduqué, si j'ose dire, politiquement, moi-même,
00:15:23 à partir de l'âge de 25 ans, j'ai été assistant parlementaire de Gisèle Halimi
00:15:28 quand elle était députée de l'ISER.
00:15:30 J'ai milité ensuite au Parti Socialiste.
00:15:32 Et c'est vrai que j'ai marché souvent dans les rues de Grenoble
00:15:35 contre la venue de Jean-Marie Le Pen à Grenoble, d'ailleurs, quand il venait tenir un meeting.
00:15:39 Ça faisait partie du crédo, si j'ose dire, des socialistes
00:15:44 d'être contre le Front National à cause de son passé pétainiste, antisémite, etc.
00:15:49 Aujourd'hui, les choses ont changé. Il faut en prendre acte.
00:15:51 Moi, je connais bien l'Italie. Je vais souvent en Italie. Je suis d'origine italienne.
00:15:54 Et j'ai observé la même évolution de l'extrême droite italienne.
00:15:57 Giorgia Meloni a adhéré au Parti fasciste, néo-fasciste, quand elle était jeune.
00:16:02 Elle a évolué. Elle a été nommée au gouvernement.
00:16:05 Et maintenant, les premiers ministres.
00:16:06 Et la gauche italienne, et j'ai beaucoup d'amis de gauche en Italie, est prise à contre-pied.
00:16:10 Elle est un peu embêtée. Elle ne sait pas trop comment...
00:16:13 – Mais alors André Vallini, je vous ai posé tout à l'heure la question
00:16:15 "Est-ce que le Rassemblement National est antisémite ?"
00:16:17 Vous avez répondu "Mais est-ce que pour vous, le Rassemblement National est d'extrême droite ?"
00:16:21 – Oh, ça dépend ce qu'on met dans l'extrême droite. C'est un mot un peu valise.
00:16:25 Le Rassemblement National est de la droite protectionniste, nationaliste,
00:16:31 peut-être autoritaire, et j'en suis même pas sûr.
00:16:34 Je pense que ce qu'il faut craindre surtout, surtout, dans l'arrivée éventuelle,
00:16:38 que je ne souhaite pas, mais possible aujourd'hui, du Rassemblement National au pouvoir,
00:16:43 c'est plutôt l'incompétence.
00:16:44 Alors il y aurait sans doute des tentatives d'autoritarisme,
00:16:47 non, non, d'incompétence économique, financiale.
00:16:50 – Mais moi je pense que vous avez raison. Je vous assure, je pense que vous avez raison.
00:16:53 – Je pense malgré tout.
00:16:54 – Mais quand vous, est-ce qu'il se fait depuis 40 ans, d'un autre côté,
00:16:56 on a eu des gens compétents depuis 40 ans et on voit où on en est.
00:16:59 Donc si on a des incompétents, pourquoi pas d'ailleurs ?
00:17:02 – Ce que je veux dire sur l'autoritarisme, je termine là-dessus,
00:17:06 sur l'autoritarisme, je pense qu'il y aurait sans doute des tentatives,
00:17:09 des velléités de mesures autoritaires, de législation autoritaire dans tel ou tel domaine,
00:17:14 mais je compte beaucoup sur le Conseil d'État, les tribunaux judiciaires,
00:17:19 la Cour de cassation, oui tout à fait, sur les institutions judiciaires françaises,
00:17:23 pour mettre des barrières et empêcher le Rassemblement National,
00:17:27 si par malheur il est au pouvoir, de faire n'importe quoi.
00:17:30 En revanche, sur la compétence économique, sociale, financière,
00:17:33 sur la crédibilité de la France au niveau européen, là je serais très inquiet.
00:17:36 – Si je peux me percer, c'est tout à fait facile, parce que quand on fait l'histoire
00:17:39 du concept d'extrême droite depuis 40 ans, on cherche une définition et on ne la trouve pas.
00:17:43 Et là, ce qui est intéressant, c'est que le dernier repli argumentatif
00:17:46 de ceux qui veulent à tout prix chasser l'extrême droite sans la trouver,
00:17:49 c'est de dire l'incompétence, l'incompétence, l'incompétence.
00:17:52 Alors, il est tout à fait possible que le R.N. au pouvoir soit incompétent,
00:17:55 mais l'incompétence n'est pas un marqueur d'extrémisme, c'est un marqueur d'amateurisme.
00:17:58 Et je reprends la formule de Pascal Proulx, si on devait juger,
00:18:01 classer à l'extrême droite tous les incompétents,
00:18:03 franchement l'ensemble de la classe politique depuis 40 ans y passe.
00:18:06 Ce n'est pas très sérieux.
00:18:08 – Je vais vous dire, François Hollande, François Hollande,
00:18:11 très compétent en matière économique et sociale et financière.
00:18:14 – Il a juste fait n'importe quoi avec les impôts.
00:18:16 – Non, non, pas du tout.
00:18:17 Il a augmenté les impôts pour combler les déficits que nous avait laissés la droite.
00:18:22 – Donc la droite est incompétente.
00:18:25 – La droite n'est pas toujours très compétente.
00:18:26 – Donc la droite est d'extrême droite.
00:18:27 – Mais pas du tout.
00:18:28 – Mais l'incompétence c'est un marqueur de l'extrême droite.
00:18:30 – Vous faites un signe égal entre compétence et extrême droite.
00:18:32 – C'est ce que vous avez fait, ce n'est pas moi.
00:18:33 – Je dis que ce qu'il faut craindre de l'extrême droite,
00:18:35 outre les dérives autoritaires, c'est l'incompétence.
00:18:37 Je n'ai pas dit que les autres étaient forcément compétents.
00:18:39 – Il y a une chose qui ne va pas dans ce raisonnement,
00:18:42 c'est que, et c'est pour ça que je dis que la gauche n'a pas fait son agendamento
00:18:46 par rapport au totalitarisme, pardonnez-moi, mais ça n'a pas empêché Mitterrand
00:18:50 de faire entrer des ministres, qui étaient des ministres, pardon,
00:18:53 communistes au gouvernement, et eux, ils n'avaient pas fait leur agendamento
00:18:57 anti-totalitaire, pardonnez-moi.
00:18:58 – Non mais…
00:18:59 – Oui mais on peut dire tout ce qu'on veut, mais ça, ça n'a posé aucun problème.
00:19:02 – André Vallini, André Vallini, vraiment j'apprécie beaucoup que vous soyez avec nous, vraiment.
00:19:06 Et je vais vous dire ce que j'allais dire si j'aurais fait Philippe Guibert.
00:19:09 Moi je vous écoute, vous êtes perdus.
00:19:12 Vous êtes perdus André Vallini.
00:19:13 – Vous êtes dans une période difficile.
00:19:16 – Vous êtes perdus idéologiquement, pardonnez-moi de le dire comme ça,
00:19:20 vous êtes perdus, vous ne savez plus où vous êtes.
00:19:22 Et c'est bien normal parce que tout ce pour quoi vous avez lutté, en fait,
00:19:27 vous vous apercevez, parce que vous êtes intelligents, parce que vous êtes lucides,
00:19:31 parce que vous êtes honnêtes, que vous êtes trompés en fait.
00:19:34 C'est ça le problème.
00:19:35 Donc vous vous êtes trompés, vous vous êtes trompés sur l'immigration,
00:19:39 vous vous êtes trompés sur le travail sans doute,
00:19:42 vous vous êtes trompés sur l'école, et ce n'est pas rien.
00:19:49 Vous vous êtes trompés beaucoup en fait à gauche, beaucoup, beaucoup, beaucoup.
00:19:52 Donc forcément aujourd'hui, vous vous dites "Où je suis ?"
00:19:57 – On a fait des erreurs, la droite en a fait aussi,
00:19:59 tous les pays occidentaux sont soumis aux mêmes problèmes.
00:20:01 – Ah mais je dis la même chose, on a votre voisin…
00:20:03 – Oui, oui, je suis content.
00:20:04 – Tous les deux, vous représentez à mes yeux 40 ans d'échecs tous les deux.
00:20:12 La droite républicaine, la gauche républicaine, fermez le banc.
00:20:15 – Mais vous n'y pouvez rien, vous n'y pouvez rien.
00:20:19 – Qu'est-ce qui nous reste ?
00:20:20 – Vous n'y pouvez rien.
00:20:21 – Qu'est-ce qui nous reste ?
00:20:22 – Il vous reste l'état du pays.
00:20:24 – Non mais qu'est-ce qui vous reste à vous ?
00:20:25 – Merci pour tout.
00:20:26 – Qu'est-ce qui reste comme alternative au peuple français ?
00:20:28 – L'extrême droite.
00:20:29 – Non, parce qu'elle revient, c'est l'extrême droite.
00:20:32 – Elle revient.
00:20:33 – Non, l'extrême droite, vous ne savez pas comment la définir, mais vous la redoutez.
00:20:36 – La droite nationaliste.
00:20:38 – Mais elle n'est pas… je ne sais pas s'il y a une nationaliste.
00:20:40 Il vous reste à vous reconstruire, alors je vais vous dire ce qu'il vous reste.
00:20:43 Il vous reste à reconstruire la gauche républicaine,
00:20:45 il vous reste à reconstruire la droite républicaine.
00:20:46 – En cours.
00:20:47 – Ah ouais ?
00:20:48 – La droite républicaine, elle est…
00:20:50 – Vous savez, je ne le sais pas encore.
00:20:52 – Et c'est d'ailleurs, pardonnez-moi, c'est pour ça que le PS, vous avez fait moins de 2%,
00:20:56 vous vous rendez compte, les deux grands partis des années 70,
00:21:00 la droite républicaine…
00:21:02 – Donc les gens, ils ont compris ?
00:21:04 Mais c'est de votre faute, c'est de votre faute, c'est votre responsabilité.
00:21:10 – Pascal Praud, il faut aussi plaider les circonstances à tous.
00:21:15 – Mélanger les hardis dans le régime.
00:21:17 – Nous n'avons pas tout réussi loin de là, mais tous les pays occidentaux…
00:21:20 – Vous êtes tout rapides surtout.
00:21:21 – Tous les pays occidentaux sont soumis à une période qu'on appelle
00:21:24 la mondialisation économique, qui a diminué les ressources publiques,
00:21:27 et c'est vrai que la France notamment a été confrontée, la droite comme la gauche,
00:21:32 à un changement de paradigme, pour employer un mot un peu prétentieux,
00:21:36 à un changement d'environnement économique international.
00:21:39 La mondialisation percute tous les pays, et notamment les pays occidentaux.
00:21:42 Il y a des pays émergents sur le plan économique,
00:21:44 il y a des dictatures et des pays autoritaires aussi qui réapparaissent,
00:21:47 des empires qui réapparaissent, et l'Europe occidentale
00:21:50 est dans une période très difficile, de mutations très difficiles.
00:21:53 – On va marquer peut-être une pause, sauf si Eugénie Bastier,
00:21:57 je le dis évidemment avec affection, mais avec affection parce que…
00:22:01 – Mais oui, mais oui.
00:22:02 – J'aurais peut-être été pareil que vous.
00:22:04 – Je crois pas.
00:22:05 – Les gens de ma génération sont beaucoup plus libres
00:22:08 par rapport à cette espèce de dogme sur l'extrême droite, sur le cordon sanitaire,
00:22:13 il y a quelque chose, j'ai l'impression, presque d'irrationnel dans notre vie politique,
00:22:19 je pense que c'est le traumatisme du nazisme, de Vichy, de la collaboration,
00:22:23 a pesé sur notre vie publique pendant des années,
00:22:25 comme une espèce de pensée magique même,
00:22:28 on ne voulait pas que ça revienne, plus jamais ça, etc.
00:22:31 et qui a faussé les coordonnées du débat politique,
00:22:34 ce qui ne veut pas du tout dire d'ailleurs que l'URN soit un parti absolument merveilleux,
00:22:39 qui doit absolument accéder au pouvoir, pas du tout,
00:22:41 ce n'est pas du tout ce que je suis en train de dire,
00:22:43 mais qu'il y avait derrière une espèce de tabou irrationnel
00:22:46 qui est en train de s'effriter, de s'effondrer,
00:22:48 et je pense qu'on voit plus clair dans le jeu politique actuel,
00:22:51 et il faut voir ce que je veux dire.
00:22:53 - Georges Sénèque, en quelques secondes.
00:22:54 - Je me suis posé la question sur l'extrémisme, mon parcours,
00:22:56 je me souviens, j'étais étudiant, et ensuite magistrat,
00:22:59 pour moi l'extrémisme, ça voulait dire,
00:23:01 xénophobie, repli sur soi, fermeture des frontières, c'est ça, consciemment.
00:23:07 Sauf que aujourd'hui, le problème de l'immigration,
00:23:10 tout le monde est d'accord pour faire un constat,
00:23:13 qu'il faut se protéger des vagues migratoires.
00:23:16 - Mais imaginez si on n'avait pas diabolisé
00:23:19 ceux qui ont fait ce constat au cours des 40 dernières années.
00:23:22 - On n'en serait pas là.
00:23:23 - On va marquer une pause, mais ce débat est intéressant,
00:23:26 parce qu'avec beaucoup d'honnêteté, d'ailleurs intellectuelle,
00:23:28 et vous y répondez, bien évidemment, nous allons marquer une pause
00:23:32 et nous allons revenir, Mathieu Bocoté,
00:23:34 le totalitarisme sans le goulag, c'est évité à la cité,
00:23:37 ça fait un tabac notamment à Québec.
00:23:40 - Je l'espère, vous n'êtes jamais certain, mais on l'espère.
00:23:43 - Vous êtes une immense vedette au Québec.
00:23:45 - On nous regarde ? - Bien sûr.
00:23:47 - Quelle heure est-il là-bas ?
00:23:48 - 6 heures de moins, donc il est très tôt.
00:23:50 - Oui, effectivement, il est 3h24, donc il y a peut-être des gens
00:23:53 qui nous regardent. Ils nous regardent en direct ?
00:23:55 - En replay. Le soir, on regarde en direct,
00:23:58 l'heure des pros est face à l'info, et pour le matin,
00:24:01 ça s'attrape, dit Jean-Ripley.
00:24:03 - Ça s'attrape. - À tout de suite.
00:24:06 - Somaïa Labidi est avec nous pour le rappel des titres.
00:24:14 - Deux écoles juives visées par des coups de feu à Montréal au Canada.
00:24:17 Les faits se sont déroulés dans la nuit de mercredi à jeudi.
00:24:20 Des actes fermement dénoncés par des représentants
00:24:23 de la communauté juive de la ville.
00:24:26 "Israël ne cherche ni à gouverner ni à occuper Gaza",
00:24:29 ce sont les mots de Benyamin Netanyahou dans un entretien
00:24:32 donné à Fox News. Le Premier ministre israélien affirme
00:24:35 qu'Israël ne prévoyait pas de conquérir, occuper
00:24:38 ou gouverner la bande de Gaza à l'issue de la guerre
00:24:41 menée face au Hamas.
00:24:43 Et puis, l'Australie offre l'asile climatique aux citoyens
00:24:46 de Tuvalu, un archipel du Pacifique particulièrement menacé
00:24:49 par la montée des eaux. Canberra a mis en place
00:24:52 des droits spéciaux pour qu'ils puissent s'installer
00:24:55 et travailler dans le pays grâce à un traité signé il y a peu.
00:24:58 - C'est ce bouquin formidable de Mathieu Boquecote.
00:25:01 D'abord parce que Mathieu est extrêmement intelligent,
00:25:04 qu'il produit de l'intelligence, ce qui est assez rare.
00:25:07 Dans nos métiers, il y a beaucoup de gens qui sont des perroquets
00:25:10 qui ont une forme d'intelligence. Et puis, il y a des gens
00:25:13 qui disent des choses que les autres n'ont pas dites.
00:25:16 C'est le cas de Génie, de Mathieu. Et c'est vraiment
00:25:19 très intéressant parce que ce sont des analyses très puissantes,
00:25:22 très profondes. Lorsque je vais sur votre page Wikipédia,
00:25:25 c'est marqué "Mathieu Boquecote est un journaliste
00:25:28 d'extrême droite". Et pareil, Pascal Praud est un journaliste
00:25:31 d'extrême droite. Je suis pour Wikipédia d'extrême droite.
00:25:34 Vous avez cherché une définition de l'extrême droite.
00:25:37 Bien sûr que non. C'est-à-dire que le concept d'extrême droite
00:25:40 est une étiquette jamais revendiquée. Ça devrait quand même
00:25:43 nous mettre la puce à l'oreille. Personne ne se revendique
00:25:46 de cette étiquette. Elle ne sert pas à décrire, mais à décrier.
00:25:49 Le mot "extrême droite", on le colle à quelqu'un pour dire
00:25:52 "attention, chien méchant", "attention, personne infréquentable",
00:25:55 "attention, individu nauséabond". Et ça, c'est l'argument olfactif.
00:25:58 Ces gens-là pensent avec leur nez. C'est l'argument
00:26:01 de la reniflette. Et ce qui est intéressant, c'est que l'évolution
00:26:04 a eu droit à toutes les définitions, ce qui m'amène à dire,
00:26:07 sur le mode de Malraux, "tout le monde a été, est ou sera gaulliste".
00:26:10 Aujourd'hui, je dirais "tout le monde a été, est ou sera accusé
00:26:13 d'être d'extrême droite un jour". Ça vous arrive ?
00:26:16 Ça vous arrivera, M. Valligny, un jour ? Ça m'apparaît évident ?
00:26:19 Ça vous arrivera ? Si ! C'est inévitable.
00:26:22 Jean-Luc Mélenchon, hier, s'est fait accuser d'être d'extrême droite.
00:26:25 Roussel s'est fait doriotiser.
00:26:28 Zemmour, Le Pen, Wauquiez, tout le monde, bel ami.
00:26:31 - Le dossier de Serge Cransfeld, sans doute.
00:26:34 - Ce concept, à mon avis, c'est le concept qui brouille
00:26:37 complètement notre compréhension de la vie politique aujourd'hui,
00:26:40 parce que ça sert à nommer le diable, le diable du moment.
00:26:43 Mais avec une définition insaisissable. Je donne un exemple au moment
00:26:46 de la dernière présidentielle, quand venait le temps de savoir
00:26:49 si Marine Le Pen était encore d'extrême droite.
00:26:52 L'antisémitisme, ça ne fonctionne pas, la Deuxième Guerre non plus,
00:26:55 elle a congédié son père. Alors, que restait-il ? Le rapport au référendum.
00:26:58 La tyrannie de la majorité. La tyrannie de la majorité nous conduit
00:27:01 aux portes du fascisme, dès lors, elle est peut-être d'extrême droite.
00:27:04 Donc, il y a quelque chose, ce concept, aujourd'hui,
00:27:07 c'est à mon avis, essentiellement, à diaboliser. Et cette diabolisation,
00:27:10 c'est le contraire de l'intelligence. - Je suis d'accord avec vous,
00:27:13 mais j'ai l'impression quand même que pour ceux qui traitent
00:27:16 les uns et les autres d'extrême droite, il y a un point précis
00:27:19 qui est l'attachement à la nation et la préférence nationale.
00:27:22 - Absolument. - Moi, par exemple, je suis attaché
00:27:25 à ma femme, je suis attaché à ma femme, je suis attaché à ma femme,
00:27:28 je suis attaché à sa culture, etc. Et pourquoi pas à la préférence nationale.
00:27:31 Et ça, c'est un concept qui est... Alors, avant, c'était normal.
00:27:34 Préférence nationale, c'était normal. Et aujourd'hui, c'est jugé
00:27:37 comme quelque chose d'extrême droite. - Est-ce que vous êtes d'accord ?
00:27:40 - Vous avez tout à fait raison sur le point suivant, je crois.
00:27:43 La nation, en tant que telle, a été diabolisée depuis une quarantaine
00:27:46 d'années. Imaginez le retour du général de Gaulle, aujourd'hui,
00:27:49 par je ne sais quelle grâce du ciel, il revient. Le général de Gaulle
00:27:52 serait un homme démocratique classé à l'extrême droite de l'extrême droite.
00:27:55 Il serait au-delà des frontières de l'infréquentabilité.
00:27:58 Ce qui est assez intéressant. Or, j'y reviens, la nation,
00:28:01 pourquoi c'est absolument inacceptable pour nos amis de gauche et de la gauche,
00:28:04 Libération, Médiapart, Le Monde, c'est que la nation, c'est un commun
00:28:07 qui ne réduit pas les individus à leurs conditions minoritaires.
00:28:10 Et pour eux, derrière la nation, il y aurait nécessairement
00:28:13 la majorité blanche. Derrière la nation, il y aurait la discrimination.
00:28:16 Derrière la nation, il y aurait la xénophobie. Donc, toute référence
00:28:19 à un docteur spécialiste de l'extrême droite, toute pensée qui s'inscrit
00:28:22 dans un cadre national, porte en elle-même au moins la tentation
00:28:25 de l'extrême droite. Donc, je pense que de ce point de vue, et ça,
00:28:28 c'est vraiment un truc que je pense qu'on doit faire dans la vie politique
00:28:31 régulièrement aujourd'hui, dès qu'un politique dit "méfiez-vous de l'extrême droite",
00:28:34 il faut dire "qu'entendez-vous par là? Qu'entendez-vous?" Parce que moi aussi,
00:28:37 je veux avoir peur. On me dit que l'extrême droite, c'est partout,
00:28:40 c'est terrifiant, c'est inquiétant, mais je veux avoir peur moi aussi.
00:28:43 Mais pourriez-vous la définir avec moi pour qu'on puisse avoir peur ensemble?
00:28:46 Tard normalement. Et de ce point de vue, je trouve que c'est une faillite
00:28:49 de la pensée, mais c'est aussi, encore une fois, une méthode petit bras
00:28:52 de diabolisation. - Quand je dis "il est intelligent", "il est drôle",
00:28:55 "il est brillant", mais vous voyez, quand je lis Régis Debray,
00:28:58 quand je lis Alain Finkielkraut, quand je lis Elisabeth Badater,
00:29:01 j'ai envie de dire qu'ils sont passés de l'autre côté du miroir.
00:29:04 C'est-à-dire que ce sont... - Ah ben oui, on ne décide jamais
00:29:07 soi-même si on est de droite ou de gauche. - Mais ils sont...
00:29:10 - Ils sont des réactionnaires de gauche. - Non, mais c'est écrit.
00:29:13 - C'est écrit, les neuro-herpies. - Raphaël à l'ordre.
00:29:16 - Pardonnez-moi, mais quand je lis Régis Debray sur l'Europe,
00:29:20 des choses comme ça, je pense qu'effectivement, il y a des points
00:29:24 communs avec ce que peut dire, par exemple, M. Bockcôtter.
00:29:27 - Oui, ou avec Chevenement. - Oui, Chevenement, bien sûr.
00:29:30 - Je lis beaucoup Régis Debray, j'approuve à peu près toujours
00:29:33 ce qu'il dit, même si je reste un Européen convaincu,
00:29:36 mais sur le général de Gaulle, il ne faut pas se tromper,
00:29:39 personne n'a jamais traité le général de l'extrême droite,
00:29:42 c'est un politique... - Euh, pardon, 1958, ils revient au pouvoir,
00:29:45 le Parti communiste, le fasciste ne passe pas. - Non, mais je vais y venir.
00:29:48 - Le coup d'État permanent... - Il s'est construit contre l'extrême droite
00:29:51 dans les années 30, il était dans le sillage, il était proche
00:29:54 des démocrates chrétiens du sillon de Marc Sengnet, il n'a jamais
00:29:57 participé aux ligues d'extrême droite, au contraire, il était révulsé
00:30:00 par ce que faisaient les ligues d'extrême droite. - Contrairement à François Mitterrand.
00:30:03 - Peut-être. Il s'est construit contre le Maréchal Pétain,
00:30:06 et en 58, c'est vrai que la gauche s'est trompée,
00:30:09 elle a crié à la dictature qui revenait, et de Gaulle a dit
00:30:12 à 67 ans, je ne vais pas commencer une guerre de dictateurs, moi je suis
00:30:15 socialiste, et je suis allé encore récemment, avec mon fils qui a 15 ans,
00:30:18 que j'ai élevé et que j'élève dans le culte du général de Gaulle,
00:30:21 comme mon père m'a élevé dans le culte du général de Gaulle, je suis allé
00:30:24 à Colombay, les deux églises, fin août, me recueillir sur la tombe du général
00:30:27 avec mon fils. Donc on peut être de gauche et ne jamais avoir
00:30:30 diabolisé le général de Gaulle. - Mais vous le faites historiquement, pardonnez-moi.
00:30:33 - De Gaulle détestait la droite de l'argent, de Gaulle détestait l'extrême droite,
00:30:36 contre le maréchal Pétain. Alors si la gauche s'est trompée en 58,
00:30:39 c'est vrai, elle s'est trompée, elle a cru que de Gaulle revenait. - Mais pourquoi vous n'êtes pas
00:30:42 gaulliste alors ? - Comment ? Je suis gaulliste de gauche, moi.
00:30:45 - Bienvenue au club, mais moi je suis d'accord avec vous,
00:30:48 gaulliste de gauche, toujours. - Non vous n'êtes pas gaulliste de gauche, vous êtes gaulliste,
00:30:51 mais pas de gauche. Non.
00:30:54 - Pardonnez-moi, pardonnez-moi, la participation,
00:30:57 c'est quoi ? C'est plutôt quelque chose de
00:31:00 social et de gauche ? - Bien sûr. - Bien sûr, c'est formidable la participation.
00:31:03 - Il détestait le capitalisme financier de Gaulle. - Mais la gauche n'a pas eu
00:31:06 une politique de guerre. - Mais il a raison de Gaulle de détester... - Il a eu raison à peu près sur tout.
00:31:09 - Mais je suis d'accord avec vous. - Sauf sur l'Europe.
00:31:12 - Ah ben d'accord, au moins c'est un point de désaccord qui n'est pas mineur. - Sauf sur l'Europe,
00:31:15 parce qu'à l'époque... - Il suffit aujourd'hui de vous classer en extrême droite, je le précise, présidentielle 2022.
00:31:18 Quand de Gaulle dit "au-delà des juges, au-delà
00:31:21 du droit, il y a les terriens nationaux, il y a le politique, il y a la France",
00:31:24 aujourd'hui on dirait qu'il parle d'inverse dans le populisme.
00:31:27 On dirait que votre conception de l'État n'est pas respectueuse de l'État de droit.
00:31:30 Donc moi, un instant, j'adore faire de l'exégèse sur le général de Gaulle,
00:31:33 la théologie gaullienne, j'adore ça, je me veux aussi gaulliste.
00:31:36 Il n'en demeure pas moins que vous prenez les positions du général de Gaulle une par une,
00:31:39 aujourd'hui, elles seraient inintelligibles dans le système politique
00:31:42 ou classées chez les infréquentables. Mais ensuite, que vous les niez,
00:31:45 c'est tout à votre honneur. - Non mais peut-être qu'aujourd'hui, il n'aurait pas les mêmes positions
00:31:48 qu'il a eues il y a 50 ans. - Ah ben si vous saviez d'avance ce qu'un homme mort penserait aujourd'hui...
00:31:51 - Je dis que peut-être, je dis que j'en sais rien, vous le savez, vous ?
00:31:54 - Moi, je sais ce qu'il a dit et je sais que ce qu'il a dit aujourd'hui ne passerait pas.
00:31:57 Ça, c'est factuel. - Bon, écoutez... - Ce serait démodé.
00:32:00 - Enfin, je retiens que... Je retiens que vous... Je retiens que, effectivement,
00:32:04 vous convenez que souvent, la gauche s'est trompée.
00:32:07 - Oui, comme la droite, d'ailleurs, qui ne se trompe pas. - Oui, oui, oui.
00:32:10 Une certaine droite, mais vous avez raison. - La droite au pouvoir, c'est le cas.
00:32:15 - Oui, vous avez raison. Bon, écoutez, je voulais vous faire écouter pas mal de choses.
00:32:20 Est-ce qu'on peut revenir sur cette... Bon, on n'a pas écouté Serge Clarcel.
00:32:23 Ah non, une autre chose. C'est quoi un homme dissocié ? Parce que ça, vous en parlez dans votre bouquin.
00:32:27 Un homme dissocié, ça m'intéresse beaucoup. - Moi, ça me frappe aujourd'hui.
00:32:30 Vous savez, le propre du totalitarisme, c'est la promesse de l'homme nouveau,
00:32:32 l'homme délivré de tout, l'homme qui se recréerait, qui serait absolument maître de lui-même.
00:32:36 Mais aujourd'hui, le régime qui est le nôtre, l'idéologie dominante,
00:32:39 dit "Vous deviendrez étranger à votre civilisation". Elle est si mauvaise, elle est toxique,
00:32:43 elle est raciste, transphobe, tout ça. "Vous deviendrez étranger à votre peuple".
00:32:46 D'ailleurs, n'est-ce pas discriminatoire être d'une nation ?
00:32:48 "Vous deviendrez même étranger à votre propre corps".
00:32:50 N'êtes-vous pas étranger à votre identité sexuelle ?
00:32:52 Est-ce que votre identité de genre n'est pas contraire à cette carcasse réactionnaire
00:32:56 qu'est votre anatomie et votre corps ?
00:32:58 Et ce qu'on voit dans une jeune génération, vous savez, des espèces de errants aux cheveux bleus,
00:33:02 un peu étranges, qui ne savent même plus qui ils sont d'aucune manière,
00:33:04 on se retrouve devant des individus qui sont errants, dissociés, étrangers à eux-mêmes,
00:33:08 étrangers à leur vie, leur généalogie, leur histoire, leur mémoire, leur culture,
00:33:12 leur propre sexe, les rapports sociaux.
00:33:14 On produit un monde, je crois, vraiment, qui génère non seulement malheur, mais même folie.
00:33:17 Et de ce point de vue, l'homme contemporain est un homme dissocié,
00:33:19 dans l'effondrement psychique permanent, ne sachant plus qui il est,
00:33:22 et se réfugiant dès lors dans une forme de fanatisme de tous les moments
00:33:25 pour au moins avoir quelques certitudes.
00:33:27 Oui, mais ça, c'est quelques personnes.
00:33:30 Ah, vous trouvez ?
00:33:31 Je pense que c'est quelques cas individuels.
00:33:34 Alors, ça, c'est quoi ?
00:33:35 C'est quelques, j'allais dire, qui appartiennent à un certain monde.
00:33:39 Le monde universitaire.
00:33:40 Voilà.
00:33:41 Le monde des médias.
00:33:42 Voilà.
00:33:43 Et ça peut, je dirais, plus largement, en fait, la nouvelle génération est marquée par ça.
00:33:46 Moi, j'ai une inquiétude terrible dans la jeune génération.
00:33:48 Prenez il y a quelques années, et l'Amérique du Nord, là-dessus, nous dit quelque chose.
00:33:51 Vous aviez un enfant par groupe de 50 écoles qui pouvait dire
00:33:55 « Je suis un peu étranger à mon sexe. Suis-je vraiment un garçon ?
00:33:57 Suis-je vraiment une fille ? »
00:33:58 Ensuite, vous en avez eu un par école.
00:34:00 Ensuite, un par classe.
00:34:01 Ensuite, cinq par classe.
00:34:02 Il y a un effet en ces matières, une forme d'épidémie idéologique
00:34:05 de gens qui, pour affirmer leur identité, en viennent quelquefois à s'autodétruire.
00:34:09 Et il y a de bonnes raisons de s'inquiéter de ça, surtout quand c'est relayé par les autorités.
00:34:13 Contraverse française 2022, le planning familial, rappelez-vous de ça,
00:34:16 dit « Un homme peut être enceinte, nous le savons, nous. »
00:34:19 Madame Rhum, qui est ministre de la Famille et de l'égalité des sexes à ce moment-là,
00:34:23 dit « Si vous n'êtes pas d'accord avec eux, vous êtes transphobe. »
00:34:25 À ce que j'en sais, une ministre de la République française n'est pas un cas isolé.
00:34:28 Quand le maire de Londres dit la même chose, quand vous avez,
00:34:32 dernier détail là-dessus, quand vous avez en Grande-Bretagne,
00:34:34 vous savez, toutes ces discussions sur l'anatomie féminine,
00:34:36 parce que qu'est-ce qu'on fait du corps de la femme dès lors qu'un homme peut décider qu'il est une femme ?
00:34:40 Comment nommer désormais le sexe féminin ?
00:34:43 Alors là, il y a eu une discussion dans des gens, dans des campagnes de financement
00:34:46 pour soutenir différents cancers féminins.
00:34:48 Ils disent « Bon, on peut appeler ça le front hole, le front hole, le trou dans l'avant, pardonnez la formule,
00:34:52 parce que le terme vagin, tout ça, est un peu discriminatoire. »
00:34:55 Et à la fin, ils ont dit « Bonus hole, le trou en bonus, disait-on,
00:34:58 parce que ça, c'était moins discriminatoire. Nous tombons chez les fous. »
00:35:02 - Bon, Mathieu Boccoté, en tout cas, le totalitarisme sans le goulag,
00:35:05 et on voulait vraiment que vous veniez ce matin,
00:35:07 et puis je le répète, on peut vous écouter du lundi au jeudi, avec l'ami Christine Kelly.
00:35:12 On revient peut-être sur la marche civique, et avec le sujet d'Augustin Dedalus,
00:35:16 on en a beaucoup parlé, je ne sais pas si vous serez présent d'ailleurs à cette marche ?
00:35:19 - Je ne suis à Brève, moi, dimanche. - D'accord.
00:35:22 - D'autant moins j'y serai allé. - Bien sûr.
00:35:24 - On attend la présence surtout d'Emmanuel Macron.
00:35:26 Est-ce qu'il sera présent ou non ?
00:35:28 Prise de parole normalement avant dimanche, mais on ne sait toujours pas s'il y sera.
00:35:30 - Oui, ça va être intéressant de savoir qui va être bien accueilli
00:35:33 et qui va être mal accueilli également dans cette manifestation.
00:35:36 C'est intéressant.
00:35:37 - Il n'y a pas la France insoumise, donc pour les mal accueillis, déjà, ça en fait...
00:35:40 - Et puis qui sera présent ? Qui sera présent ? Ça, c'est très intéressant.
00:35:44 - Et c'est intéressant de noter qu'Elisabeth Borne sera là,
00:35:46 alors qu'elle n'était pas à la marche du 9 octobre,
00:35:49 et c'est pour ça aussi qu'Il y a Elbron, Pivet et Gérard Marchand.
00:35:52 On ne dit pas de drapeau israélien, seulement des drapeaux français,
00:35:54 pour ne pas créer de confusion et surtout pour ne pas donner raison à Jean-Luc Mélenchon.
00:35:58 - Augustin Donadieu, voyez le sujet.
00:36:01 Une marche contre l'antisémitisme qui doit rassembler dimanche,
00:36:05 mais avec un cordon républicain pour tenir à l'écart le Rassemblement national.
00:36:09 Marine Le Pen et ses élus ne sont donc pas les bienvenus.
00:36:12 Une stratégie, selon Jordan Bardella, invité sur notre antenne.
00:36:16 - Ce contre-feu, il est allumé pour dissimuler les véritables responsables,
00:36:21 ceux qui légitiment aujourd'hui l'idéologie du Hamas en France,
00:36:24 qui est Jean-Luc Mélenchon, et je peux vous assurer que les Français de confession juive
00:36:28 savent pertinemment que nous sommes aujourd'hui un bouclier pour les Juifs de France.
00:36:33 Hier soir, plusieurs élus de la France Insoumise, accompagnés de la CGT,
00:36:37 ont participé à l'hommage rendu aux victimes de la nuit de cristal nazi,
00:36:41 dont c'était le 85e anniversaire.
00:36:43 Ils ont réaffirmé leur refus de défiler aux côtés du Rassemblement national.
00:36:48 - Je manifesterai dimanche contre l'antisémitisme,
00:36:50 mais j'ai choisi de le faire dans un endroit où l'appel ne souhaitait pas la présence
00:36:54 de responsables de partis d'extrême droite, gira à Strasbourg, manifester.
00:36:58 Je pense que je ferai mon devoir de citoyen de le faire dans la clarté,
00:37:01 et c'est comme ça que je pense le faire de la manière la plus digne et la plus efficace.
00:37:06 Pour l'ancien Premier ministre Manuel Valls, ces divisions ne font qu'affaiblir le message.
00:37:11 - On est en train de casser un élan pour une manifestation contre l'antisémitisme.
00:37:16 Je suis en colère parce que je pense que dimanche, il faut qu'à Paris,
00:37:20 comme devant les préfectures, il y ait beaucoup de monde contre l'antisémitisme
00:37:25 et en brandissant tous des milliers de drapeaux français, parce que c'est ça qui nous rassemble.
00:37:30 Selon un sondage au Doxa pour le Figaro, 59% des Français désapprouvent les tentatives
00:37:36 de mise à l'écart du Rassemblement national de la marche contre l'antisémitisme.
00:37:40 - Et ça c'est vraiment important ce chiffre-là.
00:37:42 Écoutez Serge Klarsfeld interrogé par Europe 1, on en a parlé tout à l'heure,
00:37:46 parce que Jenny Bastier l'avait également interrogé pour le Figaro.
00:37:49 - Il y a un refus d'un parti politique de participer à cette marche,
00:37:56 et je dirais qu'en contrepoids, il y a la venue d'un parti qui autrefois était antisémite
00:38:06 et qui ne l'est plus depuis un certain nombre d'années, qui rejoint les valeurs républicaines
00:38:14 et qui, heureusement, les rejoint ce dimanche.
00:38:18 On se passera de l'extrême-gauche antisioniste et antisémite,
00:38:24 et on accueillera le Rassemblement national, devenu un parti fréquentable.
00:38:31 Il reste la rupture véritablement définitive et éclatante avec Jean-Marie Le Pen,
00:38:38 qui lui a été, il y a 40 ans, 30 ans, le porte-parole d'un négationnisme vigoureux et néfaste.
00:38:49 Ça nous paraît extrêmement important, qu'aussi une rupture avec son père,
00:38:54 bien qu'il en coûte à une fille de rompre d'une façon éclatante avec son père.
00:39:02 - Il n'est pas sur la même ligne qu'Emmanuel Macron, mais je peux comprendre Emmanuel Macron,
00:39:06 parce que l'enjeu pour lui, c'est de ne pas laisser la place à Marine Le Pen,
00:39:10 parce qu'il ne resterait que ça de ses 10 ans de présidence, Emmanuel Macron.
00:39:15 - Ah, vous dites, oui, si elle est élue après lui.
00:39:17 - Bien sûr, et ça va être son combat pendant 3 ans, évidemment.
00:39:20 - Alors, il y a un autre argument qu'on entend dans l'entourage du président de la République,
00:39:23 c'est-à-dire que si elle est élue, il pourra dire "moi, je l'ai battue 2 fois,
00:39:26 et celui qui m'a succédé comme candidat, Edouard Philippe ou un autre, a été incapable de la battre".
00:39:30 - Non, mais ça ne marche pas ce que vous dites là, parce que souvenez-vous que ce qu'il a dit en 2017,
00:39:35 quand il a été élu la première fois, il a dit "je prends l'engagement qu'à la fin de mon quinquennat,
00:39:39 l'extrême droite aura baissé".
00:39:41 - Oui, mais déjà raté ça.
00:39:44 - C'est toujours la même question, est-ce que Marine Le Pen est d'extrême droite ?
00:39:48 - On ne va pas recommencer.
00:39:50 - Là, Emmanuel Macron ciblait lui-même Marine Le Pen.
00:39:53 - Alors, je voudrais qu'on écoute Manuel Valls, parce que j'ai trouvé formidable, pour tout vous dire,
00:39:57 hier, Manuel Valls chez Laurence Ferrari, donc écoutez ce qu'il a dit,
00:40:00 parce que lui, justement, a un langage de sincérité et d'authenticité.
00:40:03 C'est souvent de la même manière, on peut ne pas être d'accord avec François Ruffin,
00:40:07 mais moi j'aime bien François Ruffin, parce que ce qu'il dit, c'est authentique, sincère et incarné.
00:40:12 - C'est vrai.
00:40:13 - Voilà.
00:40:14 - Oui, mais il le dit depuis longtemps.
00:40:15 - François Ruffin.
00:40:16 - C'est ce qui lui a coûté à Manuel Valls.
00:40:18 - Il ne fait pas de politique, il ne fait pas de poloche, comment dire, François Ruffin.
00:40:23 Il y croit. Je pense que c'est un homme qui est engagé dans cela.
00:40:27 Après, on peut discuter, ne pas être d'accord avec lui.
00:40:30 Mais Manuel Valls, ce que j'aime dans ce que nous allons entendre à l'instant,
00:40:33 c'est son authenticité et sa sincérité. Écoutons-le.
00:40:37 - Qu'est-ce que ça dit de notre pays ?
00:40:39 Ça fait 20 ans que je m'inquiète, que j'écris, que je clame, que je me mets en colère,
00:40:46 que je paye politiquement.
00:40:48 Le fait d'avoir dénoncé l'antisémitisme, l'antisionisme, c'est la même chose.
00:40:54 Les propos de Jean-Luc Mélenchon et de ses amis ces derniers jours sont des propos antisémites,
00:40:59 pas ce qu'antisionistes.
00:41:01 - Donc c'est lui qui est antisémite aujourd'hui.
00:41:04 - Mais il l'est.
00:41:05 - Emmanuel Valls, ça passe.
00:41:07 - Mais, vous avez raison, ça passe.
00:41:09 Tout passe, parce qu'il n'y a pas uniquement l'extrême gauche.
00:41:12 Il y a tout un mouvement culturel, Eric, vous le connaissez bien,
00:41:15 un mouvement qui nous vient des États-Unis, ce lien avec le wokisme, la cancel culture,
00:41:19 cette philosophe américaine qui explique que le Hamas est une organisation de gauche car anticapitaliste.
00:41:25 Et ici, il y a ceux qui, d'ailleurs, n'étaient pas Charlie,
00:41:28 refusaient d'être Charlie et qui nous expliquent que c'est un mouvement de résistance.
00:41:32 En France, parler de résistance, d'une organisation,
00:41:35 je ne vais pas reprendre tout ce qui a été dit tout à l'heure par ces femmes,
00:41:39 qui tue, qui viole, qui décapite des hommes, des femmes, des familles, des bébés.
00:41:44 C'est ça, une organisation de résistance.
00:41:47 - Mais Manuel Valls, si quelqu'un avait parlé de Daesh de cette manière,
00:41:52 ça ne se serait pas passé.
00:41:55 - Nous parlions ainsi de Daesh et j'étais l'un des premiers,
00:41:58 je me suis rendu en Israël une semaine après ces événements,
00:42:01 à dire à chaque fois, d'ailleurs, je ne disais pas Daesh,
00:42:03 moi je disais l'État islamique, parce que je veux que les gens comprennent de quoi il s'agit,
00:42:07 que c'est le même mal, même s'ils sont allés encore plus loin.
00:42:13 Donc moi, vous le savez, je pense que quand on se compromet dans les mots
00:42:18 et dans les attitudes par rapport à ce qui se passe et par rapport à cet islamisme,
00:42:23 c'est impardonnable.
00:42:24 On ne sort pas du champ républicain seulement,
00:42:26 on sort du champ même de ce que je considère être l'humanité.
00:42:30 - Mais vous voyez, Manuel Valls y dit clairement les choses.
00:42:32 Je parlais d'un naufrage intellectuel pour François Hollande,
00:42:35 à qui on posait la question, c'était Jean-Jacques Bourdin qui lui demandait
00:42:38 est-ce que Jean-Luc Mélenchon est antisémite ?
00:42:41 Et il a dit non, il a dit non François Hollande, ancien président de la République.
00:42:45 - Je ne suis pas sûr que Mélenchon soit antisémite.
00:42:48 Je pense que Mélenchon fait avant tout un calcul électoral et que sa clientèle est électorale.
00:42:52 - C'est propos leçon si vous préférez, à ce moment-là on peut dire la même chose, c'est propos leçon.
00:42:55 - C'est le débat de la semaine.
00:42:57 - Si je peux me permettre, c'est encore pire, parce que je ne sonde pas la sincérité des âmes et des cœurs.
00:43:02 Mais s'il considère que l'antisémitisme est payant électoralement,
00:43:06 ça veut donc dire qu'il y a un segment de l'électorat qui répond très positivement à cela.
00:43:09 Quel segment de l'électorat, est-ce qu'il vote pour lui pour ça ?
00:43:12 Et ça, ça nous ramène à une question essentielle, ce qu'on appelle l'antisémitisme d'importation.
00:43:17 Et rappelez-vous, Georges Bensoussan, l'historien, pour avoir dénoncé cet antisémitisme d'importation,
00:43:24 a été poursuivi devant les tribunaux par les associations de défense des droits de l'homme et les associations d'anti-racistes.
00:43:30 Ceux qui ont voulu nommer cet antisémitisme d'importation depuis des années ont été persécutés juridiquement.
00:43:35 Et de ce point de vue, au-delà des âmes et des cœurs, s'il y a des électeurs qui répondent à ça
00:43:39 et qui préfèrent le drapeau palestinien au drapeau français,
00:43:41 c'est encore une fois l'effet des politiques remarquables, lumineuses et compétentes des 40 dernières années.
00:43:45 Oui, oui. Je suis d'accord, totalement d'accord avec ce qu'a dit Valls.
00:43:49 Il y a longtemps que je suis d'accord avec ce que dit Valls sur ces sujets.
00:43:51 J'étais dans son gouvernement. Je connais sa fermeté républicaine, son combat d'avant-garde,
00:43:57 si j'ose dire, il y a quelques années, contre l'antisémitisme.
00:44:00 Il a théorisé les gauches irréconciliables. Il est peut-être allé un peu loin.
00:44:03 Il a désespéré beaucoup de gens à gauche qui se sont dit,
00:44:05 bon, si les gauches sont irréconciliables, on ne reviendra jamais au pouvoir.
00:44:08 Mais sur Mélenchon, et ce que vous avez dit par rapport à Hollande,
00:44:12 qui aurait dit que Mélenchon n'était pas antisémite, je ne sais pas si Mélenchon est antisémite.
00:44:16 Je n'en suis pas sûr. Quand on regarde son parcours, il s'est engagé à gauche.
00:44:20 Il était très républicain. Il était proche des francs-maçons.
00:44:23 Mélenchon, à mon avis, fait avant tout un calcul électoral.
00:44:26 Non, mais pour autant, je ne sais pas si Mélenchon est antisémite.
00:44:30 Je n'ai pas envie de retomber dans cette diabolisation qui, justement,
00:44:34 a pourri notre vie publique pendant des années.
00:44:36 Je ne veux pas faire ce nouveau jeu de la diabolisation.
00:44:39 Par contre, je pense qu'en effet, si c'est un calcul, c'est assez déplorable.
00:44:45 C'est lamentable, oui.
00:44:46 C'est assez cynique.
00:44:48 Mais je pense qu'il y a peut-être un calcul qui est le calcul même de la diabolisation.
00:44:51 C'est-à-dire, je me diabolise parce que je sais que ça m'assure une rente électorale.
00:44:55 Et je m'assure un matelas de vote parce que je me représente un système.
00:44:59 Je me représente l'antisystème. Voter pour moi, c'est voter contre le système.
00:45:03 Tout le monde est contre moi.
00:45:04 Donc, attention à ce que la diabolisation de Mélenchon, sa persécution médiatique,
00:45:07 ne conduise pas aussi à lui assurer une certaine rente médiatique.
00:45:11 Oui, une rente au premier tour, mais jamais il ne passera au-delà du premier tour.
00:45:15 Mais ce n'est pas ça qui l'intéresse.
00:45:16 Parce qu'il le souligne souvent, il a raison.
00:45:18 Ce qui l'intéresse, c'est le chaos.
00:45:20 Il ne raisonne plus du tout en termes de sociologie électorale.
00:45:23 Plus du tout, c'est terminé maintenant.
00:45:25 On ne va pas dire ça.
00:45:26 Moi, je le dis pour avoir une conversation avec lui.
00:45:30 Ce qui intéresse Jean-Luc Mélenchon, c'est d'inscrire, même si c'est la lettre du sang,
00:45:37 son nom dans le grand livre de la gauche.
00:45:40 Et c'est très bien parce qu'une fois élu, il a fait l'analyse.
00:45:44 Est-ce qu'on retiendra dans l'histoire de la gauche François Hollande ?
00:45:47 La réponse est non.
00:45:48 Donc, il se préfère comme les héritiers du trotskisme, etc.
00:45:54 C'est ça qui est intéressant.
00:45:55 Je sais très bien qu'il préfère l'histoire.
00:45:57 Mais quand on trouve ses origines, voilà.
00:45:59 Faisons une pause.
00:46:00 Vous restez avec nous ?
00:46:01 Avec joie.
00:46:02 Avec joie.
00:46:03 Et on va itinérer d'un flic de terrain, des cités jusqu'au Bataclan.
00:46:06 On va recevoir Michel Bac.
00:46:07 Je pense que c'est un pseudonyme, Bac.
00:46:10 C'est un Bac.
00:46:11 Et il va témoigner de ce livre qui est vraiment très intéressant.
00:46:16 Je veux remercier l'excellent Gauthier Lebrecht.
00:46:19 Je vous souhaite un bon week-end.
00:46:21 Qu'est-ce que vous avez prévu ce week-end de faire ?
00:46:25 Est-ce que vous travaillez ?
00:46:26 Je peux vous le dire ?
00:46:27 Non, je ne travaille pas.
00:46:28 Vous ne travaillez pas.
00:46:29 Vous allez vous occuper de votre…
00:46:30 C'est un jeu de mariée.
00:46:32 Donc, c'est une période…
00:46:33 Je ne sais pas si bien dire.
00:46:34 On retourne sur les lieux de notre mariage.
00:46:35 Ah, sur les lieux…
00:46:36 C'est un peu comme en pèlerine.
00:46:37 C'est vrai ?
00:46:38 Pourquoi ?
00:46:39 Je ne sais pas.
00:46:40 Vous êtes invité ou…
00:46:41 Dites-nous tout.
00:46:42 On est invité par les propriétaires de l'endroit où on s'est marié.
00:46:45 Parce qu'ils font…
00:46:46 Ah oui, parce que vous n'avez pas payé.
00:46:47 Vous n'avez pas réglé l'addition.
00:46:51 C'est pour ça.
00:46:52 Vous n'avez pas réglé les notes de mariage.
00:46:54 Non, parce qu'ils invitent ce qu'ils considèrent être les 10 plus beaux mariages de la saison.
00:46:58 Ah, oui.
00:46:59 C'est de là.
00:47:00 Bien sûr.
00:47:01 Bien sûr.
00:47:02 En même temps, il y en avait plus que 10 ?
00:47:04 Il y en avait une petite centaine.
00:47:05 Ah oui.
00:47:06 Ils ont fait une centaine de mariages ?
00:47:07 C'est un truc.
00:47:08 Ça tourne.
00:47:09 Ah oui.
00:47:10 C'est en Provence.
00:47:11 Ah oui.
00:47:12 Ah oui.
00:47:13 Vous n'étiez pas invité, monsieur Valéry ?
00:47:14 Non.
00:47:15 Ah, vous auriez…
00:47:16 L'invité n'est pas venu.
00:47:17 C'était la grande fête.
00:47:19 Ah oui ?
00:47:20 Ah oui, c'était l'endroit où il fallait…
00:47:21 Ah oui, avec le pêche-chic.
00:47:22 Ah oui, c'était l'endroit avec queue de pie et haut de forme, etc.
00:47:25 Ah oui ?
00:47:26 Les gens sont arrivés en carrosse.
00:47:27 J'étais en croisée.
00:47:28 Les gens sont arrivés en carrosse et tout.
00:47:29 Merci, cher ami.
00:47:31 Merci.
00:47:32 A lundi, passer.
00:47:33 A lundi.
00:47:34 Itinéraire d'un flic de terrain, des cités jusqu'au bac-ta-clan.
00:47:42 Michel Bach, bonjour.
00:47:43 Bonjour.
00:47:44 Il est avec nous.
00:47:45 Bach est évidemment un pseudonyme.
00:47:47 Merci d'être avec nous.
00:47:48 C'est un livre dont on ne ressort pas intact, comme on dit.
00:47:52 C'est un livre qui est passionnant parce que vous êtes peut-être les meilleurs témoins
00:47:56 de la société d'aujourd'hui, parce que vous êtes en première ligne dans les cités
00:47:59 les plus sensibles.
00:48:00 Vous savez, vous, ce qui se passe.
00:48:02 Nous, les journalistes, on sait parfois, parce qu'on n'est pas comme vous sur place
00:48:08 en même temps que vous.
00:48:09 Les politiques lisent les journaux ou se renseignent auprès de vous, mais vous, vous êtes en
00:48:15 première ligne.
00:48:16 Vous voyez les choses, vous êtes sur le terrain.
00:48:18 Et c'est toujours intéressant de parler avec les gens de la BAC.
00:48:21 Et quand je dis que ça ne ressort pas intact non plus, parce que vous étiez au bac-ta-clan
00:48:24 et on en parlera tout à l'heure, mais par exemple, vous écrivez "La mort et la souffrance,
00:48:28 nous allons la prendre en pleine gueule.
00:48:30 Il faut une préparation psychique particulière et une formation aux gestes d'urgence opérationnels
00:48:34 pour affronter ce type de situation.
00:48:36 Nous, nous ne l'avons pas."
00:48:38 Brusquement, je me pétrifie.
00:48:40 C'est une main qui vient d'agripper le bas de mon pantalon et qui me tire violemment
00:48:45 en arrière.
00:48:46 "Aidez-moi."
00:48:47 La voix de la femme est à peine audible.
00:48:49 Je m'accroupis.
00:48:50 Son regard supplie une aide que je suis bien incapable de lui apporter, impossible de faire
00:48:55 quoi que ce soit tant que les lieux ne sont pas sécurisés.
00:48:58 Alors, je mens.
00:49:00 Accrochez-vous, madame, les pompiers arrivent.
00:49:02 Ne vous inquiétez pas.
00:49:03 Oui, alors je dois dire que c'est une image qui m'est restée longtemps dans la tête,
00:49:10 qui m'a donné beaucoup à réflexion.
00:49:13 Ce qu'en fait, je vous laisserai le découvrir durant le livre, le futur de cette dame, malheureusement.
00:49:21 Mais oui, c'est une image qui m'est restée en tête et qui m'a donné beaucoup à réflexion
00:49:26 et beaucoup de remise en cause aussi.
00:49:29 Donc d'où l'écriture de ce livre, d'où la réflexion sur différents process.
00:49:33 Je pense qu'on en parlera à l'issue.
00:49:35 Effectivement, j'entends parfois beaucoup de gens sur le terrain qui sont aujourd'hui,
00:49:41 vous dites remise en cause et qui se disent tout ça pour ça et qui effectivement ont
00:49:47 le sentiment de perdre le sens peut-être de ce qu'ils font parce que c'est de pire en
00:49:52 pire.
00:49:53 C'est ce que j'entends en tout cas.
00:49:54 Alors vous me direz si vous avez ce sentiment également.
00:49:57 Sommeil à l'abidji nous rappelle les titres.
00:49:59 Pas de cesser le feu, mais Israël accepte des pauses humanitaires pour laisser les palestiniens
00:50:09 sur les zones de combat.
00:50:11 Ces pauses, je cite de quatre heures dans certaines zones du nord de la bande de Gaza
00:50:15 seront annoncées trois heures à l'avance, a précisé le porte parole du conseil de sécurité
00:50:20 nationale de la Maison Blanche.
00:50:22 Des boutons d'alerte dans les écoles juives d'Auvergne-Au-Renal annoncent de Laurent
00:50:27 Wauquiez, le président de la région, un dispositif de 355 boutons connectés et non
00:50:32 visibles dont l'objectif est de prévenir tout attaque.
00:50:35 Et puis le Pas-de-Calais sous les eaux après une nuit de pluie diluvienne, rivières en
00:50:41 crues, ruines inondées, maisons délabrées, la région se réveille groggy comme vous
00:50:45 pouvez le voir sur ces images.
00:50:47 Le département est en vigilance rouge pour crues et inondations depuis hier, un épisode
00:50:53 qui ne doit commencer à s'estomper que vers 16h cet après-midi.
00:50:56 On dit parfois que l'image de la classe politique n'est pas très bonne, mais l'image que
00:51:02 renvoient les magistrats avec ce procès est terrible.
00:51:06 Pourquoi ? Parce qu'on a le sentiment que ce n'est qu'une affaire d'hommes.
00:51:10 Quel procès vous parlez ?
00:51:12 Le procès du pont Moretti.
00:51:13 Ah d'accord.
00:51:14 Vous n'avez pas dit que c'était le souvenir.
00:51:15 Excusez-moi, on a le sentiment que c'est sans doute vrai, ce n'est qu'un règlement
00:51:20 de compte et une affaire d'hommes, des gens qui se détestent.
00:51:23 Il y a de ça, oui.
00:51:26 T'as arrivé, on avait parlé de déclaration de guerre.
00:51:29 Oui, mais ce que je veux vous dire, c'est qu'on aimerait que les gens qui sont à ce
00:51:32 niveau-là et un supplément d'âme, servent l'État et oublient parfois ces querelles.
00:51:41 En sport, il y a ça, pardonnez-moi.
00:51:44 On peut se détester et puis on joue ensemble.
00:51:47 Oui, oui.
00:51:49 Et là, vraiment, le spectacle qui est donné par la justice française à travers deux
00:51:54 de ses représentants les plus importants, M.
00:51:56 Molins et M.
00:51:58 Dupont-Moretti.
00:51:59 Ce qui s'est passé hier, Noémie Choulle, c'est avec nous.
00:52:02 Bonjour Noémie.
00:52:03 Bonjour Pascal.
00:52:04 Vous allez bien ?
00:52:07 Très bien.
00:52:09 Je vous en… Ah, Fiat Lux.
00:52:13 Dites-nous ce qui s'est passé hier, parce que ça a été, paraît-il, d'une tension
00:52:19 extrême entre Molins et Dupont-Moretti.
00:52:22 François Molins s'avance à la barre, il est à peu près 17h.
00:52:27 Je ne suis pas là pour rendre des comptes, indique-t-il en préambule.
00:52:30 Lui qui ne s'était jamais exprimé publiquement sur la ferme, mais à son ton, on a très
00:52:34 vite compris que la colère restait très vive.
00:52:37 J'ai particulièrement mal vécu les accusations qui m'ont visé pendant trois ans.
00:52:41 On a dit que j'aurais voulu me venger parce que j'aurais voulu être ministre.
00:52:44 C'est faux.
00:52:45 À l'âge que j'ai, je suis trop attachée à mon indépendance.
00:52:47 Voilà pour le premier tas qui est adressé à destination d'Éric Dupont-Moretti, qu'on
00:52:51 a vu faire beaucoup de mimiques sur sa chaise, griffonner, faire des « hmm » comme ça,
00:52:55 montrer qu'il n'était pas d'accord avec ce qu'il entendait.
00:52:57 Dans cette affaire, Éric Dupont-Moretti affirme que François Molins lui a conseillé
00:53:00 l'ouverture d'une enquête administrative contre trois magistrats du Parquet national
00:53:04 financier avant de s'en indigner quelques jours plus tard dans une tribune publiée
00:53:08 dans le journal Le Monde et puis d'ouvrir des poursuites à son encontre.
00:53:11 On a entendu hier l'ancienne directrice de cabinet du Garde des Sceaux venir raconter
00:53:15 que c'est elle qui avait passé le coup de téléphone à François Molins pour lui
00:53:17 demander son avis et qu'il ne l'avait à aucun moment alerté sur un possible risque
00:53:21 de conflit d'intérêt.
00:53:22 François Molins à la barre, écarquille les yeux.
00:53:24 Mais moi, je n'ai pas de conseil à donner.
00:53:26 Je ne suis pas le conseiller du ministre.
00:53:27 Je ne suis pas là pour pallier les déficiences de son cabinet avant d'enfoncer le clou
00:53:31 un peu plus tard.
00:53:32 Pourquoi je n'ai pas abordé cette situation de conflit d'intérêt ?
00:53:35 Mais parce qu'il n'était pas temps.
00:53:36 Tout le monde le connaissait.
00:53:37 François Molins n'était pas mécontent de répéter dans cette affaire que dans cette
00:53:40 affaire, il n'est que témoin.
00:53:42 Le prévenu a-t-il dit à plusieurs reprises, c'est le Garde des Sceaux.
00:53:45 On s'attendait à ce que Eric Dupond-Moretti soit peut-être plus virulent.
00:53:50 Il est resté relativement calme.
00:53:52 Mais très clairement, il y a eu une amitié très forte, pour ne pas dire plus, entre
00:53:55 ces deux hommes.
00:53:56 Merci Noémie.
00:53:57 Qu'elle est restée avec nous peut-être.
00:53:59 André Valigny, quel est votre regard sur cette affaire ?
00:54:02 Je suis éberlué par ce qui se passe.
00:54:04 On vit un moment totalement surréaliste.
00:54:06 Quand on connaît bien, et Georges Fenech le connaît bien aussi, le monde judiciaire.
00:54:10 Vous vous rendez compte que vous parlez de François Molins.
00:54:13 Il est à la retraite.
00:54:14 Mais Rémi Eitz, qui est aujourd'hui le procureur général, près de la Cour de cassation,
00:54:18 le plus haut magistrat du parquet de France, il requiert, contre son ministre, son ministre
00:54:25 Dupond-Moretti, qu'il a nommé.
00:54:27 Il a nommé Rémi Eitz, et aujourd'hui Rémi Eitz affronte Dupond-Moretti.
00:54:30 Et ça a été dur hier entre Molins et Dupond-Moretti, mais avant-hier, ça a été très dur aussi
00:54:35 entre Dupond-Moretti et le procureur général.
00:54:37 On vit un truc complètement surréaliste.
00:54:39 C'est un que moi, je n'aurais jamais pensé vivre un jour.
00:54:42 Je ne sais pas si tu es d'accord avec moi.
00:54:44 Oui, mais une fois qu'on a dit ça.
00:54:46 Une fois qu'on a dit ça, je pense que la CGR doit être supprimée.
00:54:49 Je vous l'ai envoyé l'autre jour par texto, cette réflexion.
00:54:52 C'est le cours de justice de la République.
00:54:54 Moi, j'ai siégé à la CGR.
00:54:56 J'ai fait partie de la CGR qui a jugé Charles Pasquoie.
00:54:59 Et je peux vous dire que les choses sont très compliquées.
00:55:02 C'est une institution hybride.
00:55:04 C'est une juridiction d'exception.
00:55:06 J'entends, mais sur le fond.
00:55:07 Ah, sur le fond. Je ne connais pas le détail du dossier.
00:55:09 Moi, je pense depuis deux jours que les choses ne tournent pas très bien pour Dupond-Moretti.
00:55:13 D'après ce que je peux lire dans la presse, j'écoute Noémie Schultz, je lis le Fiyero, je lis Le Monde.
00:55:18 J'ai l'impression qu'il est de plus en plus en difficulté au fil des jours.
00:55:22 Me semble-t-il.
00:55:23 Moi, je n'insiste pas aux audiences. Je ne connais pas le dossier.
00:55:26 On verra ce que donne le résultat final.
00:55:28 Mais pour le moment, je pense que ça n'est pas très bon pour lui.
00:55:30 Pas très optimiste, moi non plus.
00:55:32 Non, mais il y a quelque chose de l'ordre du spectacle qui est donné de la justice.
00:55:35 Est-ce que vous comprenez quand même qu'entre la politique, la justice, parfois d'autres secteurs,
00:55:39 les Français aient du mal à comprendre ceux qui les représentent ?
00:55:43 Mais comprenez bien que les syndicats de magistrats,
00:55:46 desquels je suis particulièrement dur habituellement,
00:55:49 n'ont pas tout à fait tort lorsqu'ils déposent une plainte en disant
00:55:54 finalement on a un garde des sceaux qui, lorsqu'il était avocat à Humaïa-Martyr,
00:55:58 avec certains magistrats, une fois devenu garde des sceaux,
00:56:02 il saisit l'inspection disciplinaire contre ces magistrats.
00:56:06 Il y a un vrai problème.
00:56:08 Ce n'est pas une affaire de cornucu, comme vous le disait,
00:56:10 c'est une affaire qui porte sur un symbole,
00:56:12 qui est celui effectivement de la protection aussi des magistrats.
00:56:15 L'enquête administrative a été demandée par François Mollin lui-même ?
00:56:17 Mais oui, c'est…
00:56:18 Non, ce n'est pas ce qu'il dit.
00:56:21 Non, mais c'est version contraire.
00:56:23 Bon, Jean Castex, je crois.
00:56:24 Pourquoi Jean Castex est-il entendu ce matin Noémie Schultz ?
00:56:29 Pardon, ce n'est pas François Mollin qui demande une enquête administrative.
00:56:33 On lui a demandé ce qu'il en pensait, il dit non,
00:56:35 pas de disciplinaire à choisir, c'est l'enquête administrative.
00:56:38 Jean Castex était le Premier ministre au moment des faits,
00:56:41 c'est lui qui nomme Éric Dupond-Moretti ministre de la Justice,
00:56:44 c'est lui qui est entendu et lui pour le coup vient à la rescousse de son ministre,
00:56:47 il dit qu'il ne voit pas où il y avait de problème à l'époque,
00:56:50 vous savez qu'il y a finalement eu un décret de déport
00:56:52 et que c'est Jean Castex qui a finalement pris la main sur toute cette affaire avec le PNF,
00:56:55 mais il explique qu'au moment où Éric Dupond-Moretti décide de cette enquête administrative,
00:57:00 pour lui, il n'y avait pas de problème.
00:57:02 Je peux vous affirmer qu'à ce moment-là,
00:57:04 il n'apparaissait pas nécessaire de prendre un décret de déport.
00:57:07 Je ne suis pas ici l'avocat du Garde des Sceaux,
00:57:09 je suis le défenseur de l'État de droit, de la fonction publique,
00:57:12 donc un témoignage à décharge pour Éric Dupond-Moretti.
00:57:15 Merci Noémie Schultz.
00:57:16 Ce qui est important de dire, c'est que ce verdict,
00:57:19 je ne sais pas si on dit c'est un verdict ou un jugement ou un arrêt,
00:57:22 un jugement n'est pas susceptible d'appel,
00:57:25 mais ce jugement sera donné à la fin du procès ou ça sera dans la foulée ?
00:57:30 On délibère, je me souviens, pour Passecoing,
00:57:32 on avait délibéré le jeudi soir de 19h à 1h du matin.
00:57:35 D'accord, donc ça veut dire que s'il est condamné,
00:57:37 il n'est plus ministre de la Justice.
00:57:39 Normalement.
00:57:40 C'est un bon, hein ?
00:57:41 Donc ça veut dire ça, Noémie Schultz,
00:57:43 ça veut dire que dans 15 jours, M. Dupond-Moretti,
00:57:45 s'il est condamné, il n'est plus ministre de la Justice.
00:57:48 Bon.
00:57:49 Je vous remercie, Noémie Schultz.
00:57:51 Il n'y a pas d'audition, évidemment, ce week-end.
00:57:53 Elle est partie.
00:57:54 Ceci dit, il y a un problème en cassation qui est possible,
00:57:56 même s'il n'y a pas appel.
00:57:57 Bon, autre sujet avant de parler avec Michel Bac,
00:58:02 d'itinéraire d'un flic de terrain, ce qui m'intéresse,
00:58:04 soulèvement de la terre, là aussi.
00:58:06 C'est terrible.
00:58:07 Le Conseil d'État a annulé la dissolution du collectif
00:58:09 des soulèvements de la terre, ce mouvement en lutte
00:58:11 en faveur de l'écologie.
00:58:12 C'est le deux points deux mesures qui étaient...
00:58:14 Parce que Génération Identitaire a été dissous,
00:58:16 et le Conseil d'État a...
00:58:18 Alors que Génération Identitaire n'a jamais appelé à la violence.
00:58:20 Moi, je ne suis pas pour la...
00:58:22 Non ?
00:58:23 Dites-moi quand ?
00:58:24 Ils appellent à des manifestations aux frontières,
00:58:26 contre les immigrés.
00:58:28 Oui, d'accord, mais c'était pas l'appel à la violence,
00:58:30 on a cassé des biens.
00:58:31 Pardon, mais alors que...
00:58:32 On se souvient des images de Sainte-Solide.
00:58:34 Je ne suis pour la dissolution ni de Génération Identitaire
00:58:36 ni pour le dissolument de la terre.
00:58:37 Donc je suis cohérente.
00:58:38 Oui, et bien moi c'est pareil.
00:58:39 Contrairement au Conseil d'État,
00:58:40 parce que je suis pour la liberté.
00:58:41 Exactement.
00:58:42 La liberté de taper sur les flics ?
00:58:44 Non, mais ils doivent être...
00:58:45 La liberté d'aller à Sainte-Solide ?
00:58:46 Non, mais les gens qui tapent sur les flics
00:58:47 doivent être mis en prison, punis,
00:58:49 effectivement, pour leurs actes.
00:58:51 Mais en soi, moi je pense que...
00:58:52 Mais à Sainte-Solide ?
00:58:53 Non, mais...
00:58:54 Enfin, les gens de Sainte-Solide,
00:58:55 vous n'êtes pas pour dissoudre le mouvement
00:58:58 auquel appartiennent ces gens-là ?
00:58:59 Je suis pour mettre en prison les gens qui tapent sur les flics.
00:59:01 Non, mais je suis...
00:59:02 Pardon, moi je suis pour la dissolution.
00:59:03 Je suis pour la liberté de la question.
00:59:04 Je comprends très bien la position de Génie,
00:59:06 et en plus elle mérite encore une fois de la cohérence.
00:59:09 Je suis pour la dissolution parce que
00:59:11 qu'est-ce qui est en jeu,
00:59:13 c'est la reconnaissance ou pas de la désobéissance civile.
00:59:15 Et ça c'est un élément extrêmement important, pardonnez-moi.
00:59:18 Et là, ce qui vient d'être avalisé,
00:59:20 le principe de désobéissance civile,
00:59:22 il y a toute une série de conséquences
00:59:23 auxquelles on va avoir affaire.
00:59:25 Toute une série de conséquences.
00:59:26 Mais ça va au-delà de la désobéissance civile.
00:59:28 Il y a un appel à la violence qui est très clair.
00:59:30 C'est une mouvance qui réhabilite la violence politique aujourd'hui.
00:59:33 Mais en fait, plus qu'il y ait la discrimination,
00:59:35 ça réhabilite la violence politique aujourd'hui,
00:59:37 l'essoufflement de la terre,
00:59:38 c'est dans une logique insurrectionnelle,
00:59:40 quand ils décident de détruire des biens,
00:59:42 ils appellent ça l'autodéfense de la planète
00:59:44 contre des biens qui l'agressent.
00:59:45 Mais plus largement, lorsqu'ils attaquent les policiers,
00:59:48 ils sont en la recherche d'un affrontement,
00:59:50 et je me permets de redire comme Eugénie,
00:59:52 Génération Identitaire, quoi qu'on en pense,
00:59:54 n'a jamais lancé un appel à la violence.
00:59:56 Jamais.
00:59:57 On peut être en désaccord complexe qu'ils font,
00:59:58 mais leur appel à la violence était absent.
01:00:00 Dans leur cas, ils sont pas seulement dans l'appel à la violence,
01:00:02 ils sont dans la légitimation de la violence,
01:00:03 et la pratique de la violence.
01:00:04 Mais puisqu'il s'agit de la violence au nom de la bonne cause,
01:00:06 c'est-à-dire la rédemption climatique, sauver la planète,
01:00:08 alors là c'est une violence que l'on expliquera,
01:00:10 que l'on comprendra, j'ai de grandes réserves.
01:00:13 Mais les conséquences vont être énormes.
01:00:15 Mais alors, le Conseil d'État estime qu'aucune provocation
01:00:20 à la violence contre les personnes ne peut être imputée
01:00:22 au soulèvement de la terre, mais, dix lignes plus tard,
01:00:25 le collectif s'est bien livré à des provocations et à des agissements violents
01:00:28 à l'encontre des biens, notamment à l'occasion de la manifestation en mars
01:00:31 contre la construction de retenues d'eau à Sainte-Soline.
01:00:33 C'est dans le même texte ?
01:00:35 Oui, c'est un peu contradictoire.
01:00:36 C'est pas un peu !
01:00:37 Mais monsieur Valény, c'est pas un peu, c'est complètement !
01:00:40 Là encore, moi je suis...
01:00:42 Je lis les deux...
01:00:43 Comment voulez-vous que je m'y retrouve ?
01:00:45 Moi je me retrouve en accord avec Eugénie Bastier,
01:00:48 il y a un principe sacro-saint en République,
01:00:50 depuis très longtemps consacré par le Conseil constitutionnel,
01:00:53 en juillet 71, c'est la liberté d'association.
01:00:56 Pourquoi vous n'avez pas défendu le ministre de l'Intérieur ?
01:00:58 Il faut faire très attention quand on dissout une association.
01:01:00 C'est quand même un principe cardinal de la République,
01:01:02 on a le droit d'être en association.
01:01:04 Donc le Conseil d'État, ce sont des juristes de très haut niveau,
01:01:06 ils ont regardé le dossier.
01:01:08 Moi j'ai lu quelque part que le Conseil d'État avait dit
01:01:11 que jamais le soulèvement de la terre n'avait appelé à la violence.
01:01:13 Il y a eu des militants de soulèvement de la terre
01:01:15 qui ont commis des violences, ceux-là, Eugénie a raison,
01:01:17 il faut les arrêter et les juger,
01:01:19 mais le mouvement en tant que tel n'aurait pas appelé à la violence.
01:01:21 Michel Bach, qui est...
01:01:23 Alors il n'y avait pas de Bach eux, sans doute, à Saint-Solène,
01:01:27 mais il y avait vos collègues...
01:01:29 Là je vais parler au nom un petit peu de mes collègues gendarmes
01:01:31 et de ce qu'on a vu en images.
01:01:33 Malheureusement, sur toutes les manifestations,
01:01:35 on a les mêmes entités à chaque fois, les mêmes associations,
01:01:38 qui prônent la défense des libertés
01:01:41 et la défense, on va dire, du citoyen et du futur,
01:01:45 le climat, etc.
01:01:47 Très beau projet.
01:01:48 Néanmoins, sous prétexte de la défense climatique,
01:01:52 sous prétexte d'une idéo défense des réfugiés,
01:01:56 on va commettre des violences, des exactions.
01:01:59 J'ai eu l'occasion de me fondre dans différents cortèges.
01:02:04 Les Black Blocs qu'on voit face à nous,
01:02:06 c'est des Black Blocs de soulèvement de la terre,
01:02:09 c'est des Black Blocs qui vont...
01:02:10 Oui, en façade, ils vont vous dire "non, non, on n'est pas...
01:02:13 on est apolitique, on est..."
01:02:14 Mais ils font partie de ces groupuscules, je suis désolé,
01:02:16 mais c'est des constatations de terrain.
01:02:18 - Et voilà, c'est ce que je vous disais tout à l'heure,
01:02:19 vous, vous êtes les vrais témoins.
01:02:21 - Voilà, et je vous avoue que l'écriture de ce livre,
01:02:24 c'était pour remettre aussi en avant,
01:02:26 aujourd'hui, la politique nous le démontre,
01:02:29 tout est fait pour diviser.
01:02:31 Tout est fait pour diviser.
01:02:32 Malheureusement, aujourd'hui, au contraire, il faudrait s'unir.
01:02:36 Là, je fais un saut de puce sur le conflit israélo-palestinien
01:02:41 ou même l'Ukraine.
01:02:43 L'intérêt aujourd'hui, c'est la défense de la France.
01:02:47 - Mais ce qui m'intéresse, Michel Bach,
01:02:49 c'est ce que vous venez de dire là.
01:02:51 C'est-à-dire que c'est la différence entre quelqu'un
01:02:53 qui a devant lui des personnalités,
01:02:55 qui les identifie par son expérience,
01:02:57 il sait qu'il a en face de lui,
01:02:59 que c'est des black blocs, etc.
01:03:00 Et puis après, la traduction dans l'espace médiatique,
01:03:04 pourquoi pas, dans l'espace judiciaire,
01:03:05 où les gens diront "mais non, c'est pas des black blocs".
01:03:07 Mais eux, ils savent.
01:03:08 Ils savent qu'ils ont en face d'eux.
01:03:10 C'est pour ça que ce livre est extrêmement intéressant.
01:03:14 Est-ce que vous êtes backeux ?
01:03:16 D'ailleurs, depuis combien de temps ?
01:03:18 - Alors, j'étais en bac pendant une dizaine d'années presque.
01:03:22 8 ans exactement.
01:03:23 - Vous avez quel âge, sans indiscrétion ?
01:03:25 - J'ai 42 ans.
01:03:26 - Bon, donc ça fait combien de temps que vous êtes dans la police ?
01:03:28 - Ça fait presque 20 ans.
01:03:29 - 20 ans.
01:03:30 Est-ce que vous diriez que sur le terrain,
01:03:32 les choses ont changé ?
01:03:34 Et comment ont-elles changé ? En quoi ont-elles changé ?
01:03:37 - Alors, les choses ont changé, oui.
01:03:39 Aujourd'hui, la société est plus violente.
01:03:42 Le policier est remis en cause de manière continue.
01:03:46 Sa parole est remise en cause, d'un point de vue même pénal.
01:03:51 Ses écrits ne font plus foi.
01:03:53 Et aujourd'hui, on va vers une perte de valeur,
01:03:59 une perte d'identité, une perte complète.
01:04:05 - Mais ce discours-là, quand vous avez commencé, il y a 20 ans,
01:04:08 est-ce qu'il y avait déjà des gens qui disaient ça ?
01:04:10 Parce que parfois, c'était mieux avant,
01:04:13 ou les valeurs ne sont plus...
01:04:15 On peut dire que c'est transgénérationnel.
01:04:17 Certains disent ça, d'ailleurs, disent "voilà, vous prenez un policier d'il y a 20 ans
01:04:20 et puis il vous dira la même chose que..." etc.
01:04:23 Donc on a toujours du mal à vraiment savoir si c'est parce que vous,
01:04:27 vous en avez assez, parce que vous avez 40...
01:04:29 Voilà, aujourd'hui, ça fait 20 ans que vous êtes sur le terrain
01:04:31 et c'est de plus en plus rude, ça pourrait exister.
01:04:34 Comment on peut objectiver ce que vous venez de dire ?
01:04:39 - Alors ça va être extrêmement complexe, parce que pour moi,
01:04:41 il y a eu un tournant quand il y a eu cette mise en place de la politique du chiffre.
01:04:44 En gros, il faut quantifier le travail qui a été fait par les policiers.
01:04:49 À l'époque, en gros, le but du policier était de stopper une infraction.
01:04:55 Voilà, par n'importe quel moyen, il stoppait l'infraction.
01:04:58 On avait un jeune homme qui roulait sans assurance.
01:05:00 "Bah écoute, tu descends de ta mobilette et tu la pousses jusqu'à chez toi et c'est fini."
01:05:05 La personne qui était alcoolisée, limite, elle était raccompagnée chez elle,
01:05:09 confiée à sa famille.
01:05:11 Aujourd'hui, tout ça, c'est plus possible.
01:05:12 Il faut quantifier les choses.
01:05:14 On va vous demander des statistiques, on va demander...
01:05:16 Là, je vais faire un autre saut sur le film "Bac Nord".
01:05:20 Ce qui est dit dans ce film, c'est la réalité.
01:05:24 Et c'est ce qui se passe aujourd'hui.
01:05:25 Aujourd'hui, on a des statistiques, on va nous demander de faire un quota,
01:05:29 on va nous demander de faire un nombre d'interpellations par mois.
01:05:35 Quitte, à défaut de faire de la qualité, on va faire de la quantité.
01:05:40 Et ce virage...
01:05:42 - Ce virage date de l'époque Sarkozy, c'est ça ?
01:05:44 - Oui, c'est ça, oui.
01:05:45 - Sur les politiques, il m'est pénible d'entendre des politiques dénoncer
01:05:49 un soi-disant mensuetude que pratiquerait l'institution à l'égard des policiers
01:05:52 sur lesquels elle enquête.
01:05:53 Ceux qui tiennent de tels propos sont des imbéciles crasses.
01:05:56 Écrivez-vous, vous dites également le policier qui fait trois défauts d'assurance
01:05:59 dans la journée, statistiquement plus performant que celui qui arrête
01:06:02 l'auteur d'un vol à main armée.
01:06:04 C'est quand même une phrase assez forte.
01:06:07 Et puis, sur le terrain, vous rapportez des choses terrifiantes.
01:06:10 Une horde d'enragés s'abat sur nous en agitant leur marteau et tournevis.
01:06:14 C'est toujours pareil à la fin du ramadan.
01:06:17 Écrivez-vous, dans cette situation, il a sorti son arme, mais il n'a pas tiré.
01:06:22 Vous, bien sûr, vous racontez la difficulté avec la hiérarchie.
01:06:25 Vous avez été écarté par la patrouille par la suite.
01:06:27 Cet épisode a fait la une du Parisien à l'époque en titrant
01:06:30 "ils ont voulu tuer un policier".
01:06:33 Oui, tout est dit.
01:06:36 Mais j'entends bien, mais une horde d'enragés s'abat sur nous
01:06:42 en agitant leur marteau et tournevis.
01:06:44 Qu'est-ce que vous faites dans ces cas-là ?
01:06:46 Vous ne souhaitez pas répondre parce que la réponse peut être plus
01:06:50 absolument dramatique et vous faites attention, justement,
01:06:54 à ne pas sortir vos armes, très clairement ?
01:06:56 Très clairement, en général, on va mettre en place ce qu'on appelle
01:06:59 les PGSA, principes généraux de sécurité et d'action.
01:07:05 En gros, on va faire un repli stratégique.
01:07:07 On va analyser la situation.
01:07:08 On va revenir en effectif plus nombreux parce que l'objectif,
01:07:11 c'est d'interpeller les mises en cause.
01:07:13 Ce n'est pas de faire des dommages collatéraux.
01:07:15 En général, il va y avoir ce repli, ce temps de réponse
01:07:17 qui va être complètement décalé.
01:07:18 Et quand on va interpeller les auteurs, il n'y a pas de sanction pénale derrière.
01:07:21 Donc ça, c'est aussi une problématique.
01:07:23 Alors ça, effectivement, c'est ce qu'on entend toujours.
01:07:25 Il n'y a pas de sanction pénale derrière.
01:07:26 On l'a vu avec les émeutiers, il y a très peu de sanctions pénales.
01:07:28 Vous savez, ce même exemple qui s'est produit il y a quelques jours à Marseille,
01:07:32 où les policiers de BAC qui tentaient d'interpeller un dealer sur place
01:07:37 ont été pris à partie par la foule, par le quartier.
01:07:41 Voilà, encore un exemple.
01:07:42 En fait, aujourd'hui, il n'y a rien de nouveau.
01:07:45 Ça fait plus de 20 ans que ça…
01:07:47 Mais c'est de pire en pire.
01:07:49 Mais c'est de pire en pire.
01:07:50 Parce qu'en plus, aujourd'hui, il y aura cette manipulation
01:07:53 qu'on va avoir des réseaux sociaux, des médias.
01:07:56 La manipulation de l'image.
01:07:57 Aujourd'hui, il y a une image, on fait dire ce qu'on veut.
01:08:00 Avec les nouvelles technologies, il y a possibilité de manipuler,
01:08:04 de façonner et de faire dire ce qu'on veut.
01:08:07 - On avait commencé tout à l'heure avec le Bataclan.
01:08:09 Le sang, il y en a par terre et sur les murs.
01:08:11 Vous étiez au Bataclan ?
01:08:12 - Oui.
01:08:13 - Vous êtes entré au Bataclan.
01:08:14 L'odeur de la mort nous saute à la figure.
01:08:15 Il est partout.
01:08:16 Le sang, merde, sur quoi je viens de marcher.
01:08:18 C'est un morceau de chair humaine qui provient du cinglé qui s'est fait sauter.
01:08:22 Nous touchons le mal.
01:08:23 Nul ne peut comprendre qu'il n'y a pas été confronté.
01:08:26 A l'odeur de la mort se mélange celle de la poudre.
01:08:28 Près de la scène, des douilles jonchent le plancher.
01:08:31 Et ce qui est absolument extraordinaire, c'est que la BAC,
01:08:33 l'intervention de la BAC, ne sera pas reconnue pendant longtemps.
01:08:37 Pourquoi ?
01:08:38 - Pourquoi ?
01:08:40 Difficile à dire pourquoi.
01:08:42 Je dirais avec…
01:08:44 Alors déjà, on a mis beaucoup de temps à en parler.
01:08:46 Parce que, par respect pour les victimes.
01:08:49 Néanmoins, à la demande de différentes associations,
01:08:52 il y a eu cette demande, cette incompréhension.
01:08:54 Pourquoi ?
01:08:56 Il nous manque en fait une cassette.
01:08:58 Dans cette histoire, il y a quatre cassettes.
01:09:00 Il y a l'intervention de la BAC 94 nuit,
01:09:02 qui va créer un point de fixation sur le Bataclan.
01:09:04 Il y a notre commissaire de police,
01:09:06 qui va intervenir avec son équipier.
01:09:10 Et ensuite, il y a notre arrivée,
01:09:12 et l'arrivée de l'ABRI, de l'ABI, du RAID,
01:09:16 qui vont intervenir sur les étages.
01:09:18 Et chaque unité s'est complétée
01:09:20 avec une intervention différente.
01:09:22 Néanmoins, ce qui s'est passé,
01:09:24 c'est qu'on ne nous a jamais demandé d'écrit,
01:09:28 on ne nous a jamais demandé de rendre compte
01:09:31 de comment ça s'est passé.
01:09:32 Donc, à la demande de différentes associations
01:09:34 qui ne comprenaient pas le délai d'intervention.
01:09:36 Pourquoi autant de temps ?
01:09:38 Parce que l'assoi à l'étage est donné à minuit 18.
01:09:41 L'objectif de ce livre, c'est aussi de donner une réponse
01:09:44 à toutes ces personnes.
01:09:45 – Excusez-moi, je suis obligé d'intervenir.
01:09:47 – Oui, dites-moi.
01:09:48 – La commission d'enquête parlementaire que j'ai présidée
01:09:50 a procédé à l'audition de tous les services,
01:09:53 les forces d'élite, la BAC,
01:09:55 vous êtes expliqués complètement devant une commission
01:09:57 d'enquête parlementaire, vous invite à lire le rapport
01:09:59 et le compte rendu des auditions.
01:10:01 Vous avez eu un moment où, effectivement,
01:10:03 vous avez pu exprimer votre parole,
01:10:05 qui était extrêmement importante,
01:10:07 et qui a permis de voir la difficulté
01:10:09 à laquelle vous êtes confrontés.
01:10:11 Donc il y a bien eu ce lieu de recueil de la parole.
01:10:14 – Alors, qui a été auditionné au niveau de la BAC ?
01:10:18 Je vous pose la question. Et quelle BAC ?
01:10:20 – La BAC 94, qui était en premier sur les lieux,
01:10:22 a été auditionnée.
01:10:23 – Tout à fait.
01:10:24 – On a entendu le gouverneur militaire
01:10:26 pour la force sentinelle qui était présent.
01:10:28 On a entendu M. Molmy, qui était le chef de la BRI,
01:10:30 qui est rentré.
01:10:31 On a entendu tous ceux qui ont participé.
01:10:33 – Alors, dans vos écrits, j'ai envie de vous dire,
01:10:36 le but n'est pas de faire polémique,
01:10:38 il y a des manquements.
01:10:39 Et c'est d'ailleurs pour ça qu'on s'est constitué
01:10:41 partie civile, avec mes collègues.
01:10:43 – Et ce que je propose, c'est de renvoyer peut-être
01:10:45 au livre itinéraire d'un flic de terrain,
01:10:47 parce que je ne voudrais pas qu'on entre dans une polémique,
01:10:50 en plus, qui me paraît…
01:10:51 – Non, mais il n'y a pas de polémique dans mon livre.
01:10:53 – Voilà. En tout cas, "L'enfer a un nom bataclan",
01:10:55 et puis c'est votre vie, je veux dire, sur le terrain.
01:10:59 Vous avez écrit ce livre avec Jean-Luc Riva,
01:11:01 c'est aux éditions Nîmes-Rhodes.
01:11:04 Donc c'est l'histoire d'un BAC, l'un de ces flics
01:11:06 que l'on envoie au charbon dès que l'ordre républicain
01:11:08 est menacé, comme on dit, rien de plus normal.
01:11:10 D'ailleurs, pour un petit-fils de mineur, vous-même,
01:11:13 vous êtes né dans le Nord, c'est avec ces valeurs
01:11:16 que vous êtes entré dans la grande maison de la police,
01:11:19 des valeurs simples, transmises par un père qui ne plaisantait pas
01:11:21 avec le respect du travail et la reconnaissance due au pays.
01:11:24 Et écrivez-vous, vous avez été d'ailleurs confronté
01:11:26 très jeune à la violence, vous étiez passionné de judo,
01:11:29 notamment, et vous avez raconté le harcèlement
01:11:31 que vous avez subi, et un des passages à tabac,
01:11:34 par une équipe de jeunes maghrébins, écrivez-vous,
01:11:36 pour donner suite à ça, vous allez aller chez le médecin
01:11:39 avec le multiplay et matome, donc c'est cette histoire
01:11:41 que vous raconterez. Bon, ce que je vous propose,
01:11:44 comme il est 10h24, c'est d'appeler Jacques Vendroux,
01:11:46 puisque Jacques Vendroux, c'est Vendredi Vendroux,
01:11:48 et ça va nous faire un peu de bien
01:11:51 dans cette semaine qui a été sombre.
01:11:53 Générique !
01:11:55 Générique !
01:12:10 Où êtes-vous Jacques Vendroux, Vendredi Vendroux ?
01:12:15 Alors, mon petit Pascal chéri, je suis, je suis,
01:12:20 au stade charlétique. Pourquoi je suis au stade charlétique,
01:12:24 vous connaissez bien, parce que demain,
01:12:26 il y a Paris FC contre Bastia, et à l'initiative du PFC,
01:12:32 tenez-vous bien, l'entrée est gratuite pour les supporters.
01:12:36 Il y aura 8000 personnes demain pour ce match,
01:12:39 entre le PFC et l'équipe de Bastia, c'est une première mondiale,
01:12:44 et je suis avec Patrick Hérault, qui est le directeur général.
01:12:47 Comment vous avez eu cette idée ? Elle est géniale !
01:12:49 C'est une première mondiale !
01:12:51 C'est une première mondiale, effectivement, avec Pierre Ferracci,
01:12:54 les actionnaires du club, on a voulu donner un petit coup de pied
01:12:59 dans la fermière, et puis l'idée, c'est de dire que l'image actuellement
01:13:05 du foot, elle est quand même un peu détériorée, de la violence,
01:13:09 beaucoup d'argent, nous, à notre mesure, l'idée c'est d'ouvrir le stade
01:13:14 au plus large possible à des publics qui ne peuvent pas y aller,
01:13:17 parce qu'on est dans un contexte de pouvoir d'achat un peu compliqué,
01:13:20 et puis on coupe en général les loisirs en premier,
01:13:23 donc là on veut être le plus ouvert à tous.
01:13:26 Non mais ce qui est extraordinaire, c'est que c'est une première mondiale !
01:13:30 Absolument !
01:13:31 C'est-à-dire que vous invitez vos supporters à assister au match du PFC
01:13:35 contre Bastia demain, et donc c'est du jamais vu, ça doit donner l'idée
01:13:41 à d'autres clubs, et comme c'est vrai que la période est quand même
01:13:45 un petit peu compliquée en ce moment sur le plan d'actualité,
01:13:48 et bien j'ai trouvé que c'était une très bonne idée,
01:13:51 et avec mon petit Pascal, avec ma caméra, on peut dire un peu.
01:13:55 Une petite question, est-ce que c'est une première mondiale ?
01:13:58 Première mondiale, mais oui !
01:14:01 C'est ce que j'avais cru comprendre, Jacques !
01:14:04 C'est ce que j'avais cru comprendre, Jacques, j'avais cru comprendre ça,
01:14:07 je voulais que vous le vérifiez !
01:14:09 Pascal, j'ai un peu l'impression que vous ne me prenez pas au sérieux.
01:14:14 Mais si, je vous prends compte, attendez, je vous adore !
01:14:16 D'abord, je félicite Isabelle qui vous a tricoté cette magnifique écharpe
01:14:21 que vous avez autour du cou, et durant tout l'été, au bord de la piscine,
01:14:26 elle a tricoté parce qu'elle prend soin de vous, et ça c'est quand même très important,
01:14:30 et puis vous avez le maillot du Paris Football Club,
01:14:32 qui est un club historique qui jouait dans les années 70,
01:14:35 avec des joueurs comme, il y avait un joueur qui s'appelait Poubelle,
01:14:37 Zorzetto, Galina, exactement, Zorzetto, c'était une équipe quand on était en…
01:14:44 Mais je crois Pascal que…
01:14:46 René Galina !
01:14:47 René Galina, gardien de but, qui a joué à Angers aussi !
01:14:51 Exactement ! Hier on a parlé de vous parce qu'on a parlé de votre grand-oncle,
01:14:56 dont c'était l'anniversaire de la mort, et je dis à chaque fois que vous étiez à la boisserie
01:15:02 et que vous l'avez vu en pyjama avant de se coucher,
01:15:05 puisque je rappelle que vous êtes le neveu du général de Gaulle.
01:15:09 Oui, mais ça d'accord Pascal, c'est très gentil de le rappeler,
01:15:12 je ne dis pas rien pour rien vous cacher, un jour mon père me l'a appris,
01:15:16 mais surtout je veux insister sur l'initiative du PCC,
01:15:20 Pierre Ferrati, et de Patrick Serron, parce que c'est vraiment bien,
01:15:23 et je veux convivre à tous les gens du plateau qui nous regardent,
01:15:26 et tous vos téléspectateurs qui sont de plus en plus nombreux,
01:15:29 c'est une idée géniale, et c'est une première mondiale, vivez-moi !
01:15:33 Merci ! Merci cher Jacques Vanbrouw, vous êtes magnifique !
01:15:37 Jacques, ne changez pas, ne changez pas !
01:15:41 Je vous embrasse, je voulais vous passer, mais on n'a pas eu le droit de le passer,
01:15:44 c'est dommage parce que j'avais trouvé une petite archive en 1974,
01:15:48 mais je n'ai pas eu le droit de la passer parce que ce n'est pas libre de droit,
01:15:51 Michel Drucker vous interrogeait à l'habitant de France-Roumanie,
01:15:55 il y avait 0-0 à l'habitant, c'était un match au Parc des Princes,
01:15:58 Michel Drucker interrogeait tout le monde, et ce qui était extraordinaire,
01:16:01 c'est pour ça que j'aurais aimé passer cette séquence,
01:16:03 Drucker faisait une interview de tous les journalistes qui étaient dans la tribune de presse,
01:16:07 journalistes de, il y avait un monsieur qui s'appelait Motion, de West France,
01:16:11 des dernières nouvelles d'Alsace, etc. Il en avait fait 5-6.
01:16:16 Tous les journalistes étaient en costume 3 pièces, journalistes de sport, c'est extraordinaire !
01:16:21 Et moi j'adore voir des archives comme ça, parce que effectivement...
01:16:23 Comme vous !
01:16:24 Comment ?
01:16:25 Comme vous !
01:16:26 Oui, mais c'est drôle, et c'était amusant de voir ça.
01:16:30 Bon, merci Jacques Vanbrouw !
01:16:33 Pascal, à bientôt !
01:16:34 Oui, on vous dit au revoir tout à l'heure pour cette renouvellement mondial !
01:16:37 D'accord, on va attendre un petit peu. Dépêchez-vous, il ne fait pas froid du tout !
01:16:41 Mais non, d'ailleurs c'est pour ça que vous avez mis une écharpe !
01:16:44 Sommail Abedi nous rappelle l'été tremble !
01:16:48 L'Association des maires de France appelle à des rassemblements contre l'antisémitisme
01:16:56 devant les préfectures dimanche. Objectif de cette démarche, apporter un soutien à la marche civile prévue à Paris.
01:17:02 Ces rassemblements doivent, je cite, "permettre à tous les Français qui le souhaitent de s'associer à cette initiative partout en France",
01:17:08 indique l'AMF dans un communiqué.
01:17:11 Cinquième jour du procès d'Eric Dupond-Moretti devant la Cour de justice de la République pour prise illégale d'intérêt.
01:17:17 À la barre depuis ce matin, Jean Castex, Premier ministre à l'époque des faits,
01:17:21 interrogé sur pourquoi le décret de report n'a pas été pris plus rapidement, il a répondu, je cite,
01:17:27 "Si je prends d'emblée un décret de report, alors je deviens ministre de la justice à la place du garde des Sceaux".
01:17:33 Et puis le Pas-de-Calais sous les eaux après une nuit de pluie diluvienne, rivières encrues, rues inondées, maisons délabrées.
01:17:41 La région se réveille groggy, comme vous pouvez le voir sur ces images.
01:17:45 Le département est en vigilance rouge pour crues et inondations depuis hier.
01:17:49 Un épisode qui ne doit commencer à s'estomper que vers 16h cet après-midi.
01:17:54 Jacques Vandrouw, restez avec nous parce que j'ai quelque chose à vous dire et c'est une surprise.
01:17:58 Dans une seconde, L'Essentiel chez Labraux, samedi 11 novembre à 13h sur C8.
01:18:03 Philippe Labraux reçoit le réalisateur Frédéric Tellier pour le film-événement "L'abbé Pierre, une vie de combat" avec Benjamin Lavergne.
01:18:10 C'est sorti d'ailleurs mercredi dernier et Benjamin Lavergne est un comédien formidable français.
01:18:17 Aujourd'hui, en 2023, l'héritage de l'abbé Pierre a-t-il encore un sens ?
01:18:20 Eh bien Frédéric Tellier y croit.
01:18:24 J'ai passé cinq ans à faire ce film, trois ans à l'écrire, deux ans à le tourner, à le monter.
01:18:29 Je sors du film beaucoup plus rempli d'espoir que quand je l'ai commencé parce que justement je vois ces gens,
01:18:38 les compagnons d'Emmaüs, je vois la fondation Abbé Pierre se battre pour ça.
01:18:43 Et finalement c'est ça l'héritage de l'abbé Pierre, c'est de ne jamais baisser les bras, de ne jamais courber les chines.
01:18:50 Parce que la réalité c'est que c'est un combat qu'on ne peut pas gagner, on ne pourra jamais le gagner,
01:18:55 celui contre la misère, contre l'égoïsme, contre la nature humaine qui s'autodétruit.
01:18:59 C'est le centre de mes films d'ailleurs, de mes réflexions.
01:19:02 Mais en revanche, si on ne le mène pas, on peut le perdre.
01:19:06 Et dans ces combattants humbles, joyeux, animés aussi de grande bonté, de grande générosité,
01:19:15 il y a énormément de chaleur humaine à récupérer. Moi je les ai fréquentés pendant 5 ans,
01:19:20 je pense que je les fréquenterai toute ma vie maintenant.
01:19:23 Mais je les fréquente avec beaucoup d'enthousiasme parce qu'ils font le bien
01:19:28 et qu'ils incarnent le combat de ce héros et qu'on n'a pas tant de héros que ça dans notre histoire.
01:19:33 Jacques Vendreau était ce matin en direct de Charlotte et est avec nous puisque le Paris Football Club joue demain
01:19:40 et vous l'avez bien compris, ce sera gratuit simplement Jacques.
01:19:43 Là vous m'avez vendu quelque chose, Max Boasigny vient de m'envoyer un petit SMS.
01:19:48 Ce n'est pas du tout une première mondiale et là c'est quoi le problème ?
01:19:51 Première mondiale en football !
01:19:53 Ah parce qu'en rugby, Max me dit qu'il l'a fait il y a 25 ans au Stade Français !
01:19:58 Oui, d'accord. Non mais non, Max Boasigny, je le respecte beaucoup, il a raison.
01:20:02 Mais moi je vous dis que c'est une première mondiale en football !
01:20:05 C'est entendu. Qu'est-ce que vous faites ce week-end ?
01:20:09 Ce week-end, j'ai les émissions sur repas, ça ne vous a pas échappé, 20h, 21h.
01:20:14 C'est vendredi, samedi, dimanche. Demain après-midi, je vais jouer avec le Variety à Auvers-sur-Oise,
01:20:21 si vous voulez le savoir. Et puis je vais venir vous voir au bureau tout à l'heure à 11h.
01:20:26 D'accord. Et qu'est-ce que vous avez dans la main là ? Qu'est-ce que je vois ?
01:20:29 Là c'est le billet gratos !
01:20:36 C'est important de souligner, pour les spectateurs qui ont pris des billets,
01:20:41 venez, parce que si vous avez pris des billets et que vous ne les utilisez pas,
01:20:44 c'est dommage pour ceux qui auraient voulu.
01:20:46 Ah oui, ça c'est important. Vous avez raison.
01:20:48 Bon, merci. Vous savez ce qu'il se passait le 10 novembre 1960 ?
01:20:55 Quelle chanson est sortie Jacques Vandroux le 10 novembre 1960 ?
01:20:58 Edith Piaf !
01:21:00 Ah oui, vous le savez.
01:21:02 On va se quitter justement avec Edith Piaf, parce que c'est une des chansons.
01:21:07 Je ne sais pas si elle correspond à "L'état d'esprit" d'André Valigny.
01:21:11 Non.
01:21:13 Il y a toujours une fausse à regretter.
01:21:15 C'est une chanson pour vous.
01:21:20 Regrette pas le socialiste.
01:21:22 Ni le bien qu'on m'a fait, ni le mal,
01:21:29 tout ça m'est bien négatif.
01:21:33 C'est magnifique ça.
01:21:35 Est-ce que vous regrettez les choses ?
01:21:37 Il y a des choses à regretter aussi, tout le monde.
01:21:39 Oui, évidemment.
01:21:41 Mais ça ne sert à rien en même temps les regrets.
01:21:43 Est-ce qu'il faut mieux avoir des regrets que des remords ?
01:21:45 Ça éduque le cœur.
01:21:47 Ça éduque le cœur ?
01:21:49 Ça rend meilleur.
01:21:51 Ça ?
01:21:52 Ça rend meilleur parfois.
01:21:54 Ça rend meilleur d'avoir des regrets ?
01:21:56 Si ça peut nous donner des leçons.
01:21:58 Pourquoi pas.
01:22:00 Audrey Missirach a été à la réalisation,
01:22:02 Dominique Raymond était à la vision, Arnaud Portelas était au son.
01:22:04 Marine Nançon qui a célébré hier un anniversaire d'un ami qui lui est cher qui s'appelle Pierre,
01:22:09 elle lui a offert un vélo.
01:22:11 Tangred Guillotel, toutes ses émissions sont à retrouver sur cnews.fr.
01:22:15 Nicolas Nissim, on dit tout ici.
01:22:17 Nicolas Nissim.
01:22:19 On va célébrer les 7 ans bientôt, c'est le 16 novembre notre émission.
01:22:22 Ça fait 7 ans qu'on arrive le matin à 6h30, 7h ensemble.
01:22:27 On sait tout l'un de l'autre quand on travaille ensemble dans quelques mètres carrés depuis tant d'années.
01:22:33 Marine, on partage.
01:22:35 Marine Carbalet était à la programmation avec Nicolas Nissim,
01:22:38 Raphaël de Montferrand et Lino Vétès, ainsi que Magdela Dervish.
01:22:42 Merci vraiment.
01:22:43 Vous retournez sur le terrain, M.Bac ?
01:22:45 Je m'y arrive en entendant ma disponibilité.
01:22:48 Et là, vous êtes dans quelle région aujourd'hui ? Dans le Nord toujours ?
01:22:50 Non, je suis en Ile-de-France.
01:22:52 Ile-de-France.
01:22:53 Bon, écoutez, vous saluez les BACE, parce que c'est des gens formidables qui ont la passion.
01:23:03 J'espère que cette passion est intacte.
01:23:05 Elle est toujours intacte.
01:23:06 Et c'est ça qui est important.
01:23:08 Il y a un de vos collègues de la région qui m'envoie des petits messages régulièrement,
01:23:12 qui s'appelle Stéphane, que je salue également, qui était à Nui.
01:23:18 Et donc lui-même, il trouve que c'est assez dur sur le terrain et que la passion parfois est entamée.
01:23:25 Merci en tout cas.
01:23:26 On a passé une semaine, c'était rude bien sûr pour l'actualité, mais c'était un plaisir d'être ensemble.
01:23:30 Jean-Marc Morandini dans une seconde.
01:23:32 Ce soir, ce sera Eliott Deval et rendez-vous lundi.
01:23:35 Merci et bon week-end.
01:23:37 Merci d'avoir regardé cette vidéo !