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Pascal Praud et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros

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00:00:00 Bonjour à tous et bienvenue en ce vendredi où beaucoup font, non pas le pont mais le viaduc.
00:00:07 Nous sommes sur Europe 1 jusqu'à 9h30 et nous sommes sur CNews jusqu'à 10h30 pour l'heure des pros.
00:00:13 Elle a 20 ans, elle s'appelle Eden Golan.
00:00:16 Elle est née à Kfar Saba sur la terre d'Israël.
00:00:19 Elle est qualifiée pour la finale de l'Eurovision qui a lieu demain à Malmeux.
00:00:23 Elle est aussi belle qu'elle chante divinement sa chanson "Urikan" qui évoque une tempête.
00:00:29 Nous pouvons apporter tout ce que nous ressentons et tout ce que le pays traverse pendant ces trois minutes
00:00:34 pour parler au monde à travers la chanson a-t-elle dit ces dernières heures.
00:00:38 Elle porte le poids d'Israël sur ses fraises épaules.
00:00:42 Hier lors des demi-finales, des spectateurs ont hué Eden Golan parce qu'elle est juive, parce qu'ils sont antisémites.
00:00:50 Hier devant son hôtel, des milliers de manifestants ont crié leur haine d'Israël,
00:00:55 ont piétiné le drapeau bleu et blanc et ont demandé qu'elle ne chante pas demain
00:01:00 parce qu'elle est juive, parce qu'ils sont antisémites.
00:01:03 Il y a des matins où la marche du monde vous jette sur le sable,
00:01:07 où la bêtise, le fanatisme, la méchanceté vous atteint plus que d'autres jours.
00:01:11 J'ai pensé à cette chanson dont vous vous souvenez bien sûr de Jean-Jacques Goldman.
00:01:17 Elle s'appelait Sarah, elle n'avait pas 8 ans.
00:01:19 Sa vie c'était douceur, rêve et nuages blancs, mais d'autres gens en avaient décidé autrement.
00:01:26 L'histoire est tragique, à Varsovie hier comme à Malmö aujourd'hui.
00:01:31 Il est 9h, Chana Lusso.
00:01:33 Bonjour Pascal, bonjour à tous.
00:01:46 Deux policiers ont été grèvement blessés par balle cette nuit dans un commissariat.
00:01:50 Ça s'est passé dans le 13e arrondissement de Paris.
00:01:53 Le pronostic vital de l'un d'eux est toujours engagé ce matin.
00:01:57 Après avoir été interpellé pour l'agression d'une femme,
00:01:59 un individu a réussi à s'emparer de l'arme d'un agent et a ouvert le feu.
00:02:03 Ce drame n'est malheureusement pas un cas isolé, selon le policier Christophe Plantis.
00:02:08 C'est un choc collectif.
00:02:09 Tous les policiers de France et de Navarre se sentent personnellement impliqués.
00:02:13 On a tous connu ce genre d'interpellation et ce genre de complications.
00:02:18 Effectivement, des tentatives de dérober notre arme, c'est notre quotidien.
00:02:23 Il est rare que les personnes interpellées se laissent faire
00:02:27 et soient coopératives jusqu'au placement en garde à vue.
00:02:31 En Suède, le concours de l'Eurovision provoque la colère des militants anti-Israël.
00:02:35 Ils s'opposent à la participation d'Eden Golan, chanteuse israélienne de 20 ans.
00:02:40 Des manifestations auront lieu demain dans les rues de Malmeux où se tient le concours.
00:02:44 Julien Ballou, l'ancien porte-parole de TSAAL, nous en dit plus
00:02:47 sur le dispositif de sécurité hors normes mis en place pour protéger la jeune femme.
00:02:52 On a même appris que le chef du Shin Bet, le Shin Bet le Shabak,
00:02:57 qui s'est rendu lui-même sur place pour coordonner la sécurité de la délégation israélienne.
00:03:04 Je ne sais pas si vous vous rendez compte, le chef des services de l'enseignement en personne,
00:03:07 qui vient en amont pour assurer la sécurité, ce n'est pas la première fois.
00:03:12 Voilà, et notez qu'hier soir, Eden Golan s'est qualifié pour la finale qui sera organisée demain.
00:03:17 En France, une partie de l'A13 va rouvrir aujourd'hui après trois semaines de patience.
00:03:22 Le tronçon Vaucre-Sont-Paris sera à nouveau ouvert à 14h dans le sens Province-Paris.
00:03:28 Donc pour les véhicules légers uniquement, le reste de l'autoroute nécessite encore un peu de travaux.
00:03:32 Voilà pour l'essentiel de l'information, c'est à vous, Pascal.
00:03:34 Merci beaucoup Shana Lousto, nous sommes ce matin avec Elisabeth Lévy, avec Sarah Salman,
00:03:40 avec Philippe Bilger, Nathan Devers, Gautier Lebret.
00:03:42 Vous vous rendez compte le monde dans lequel nous vivons ?
00:03:44 C'est effrayant.
00:03:44 C'est l'Eurovision demain.
00:03:46 L'Eurovision existe depuis la nuit des temps.
00:03:48 Est-ce que vous avez souvenir d'une manifestation, pour quelque raison que ce soit et pourquoi pas politique,
00:03:54 qui interdise à un chanteur ou une chanteuse de chanter le soir de l'Eurovision ?
00:04:00 Ça n'est jamais arrivé.
00:04:02 Jamais arrivé.
00:04:03 Il y a eu quand même en Europe quelques conflits, quelques frictions parfois.
00:04:12 Jamais, jamais ce n'est arrivé.
00:04:14 Écoutons Eden Golan qui s'est exprimé, elle a 20 ans et vraiment elle a beaucoup de courage cette jeune femme.
00:04:21 Je pense que nous sommes tous ici pour une seule raison.
00:04:26 Et l'EBU prend toutes les précautions de sécurité pour que ce soit un lieu sûr et uni pour tout le monde.
00:04:36 Donc je pense que tout le monde est en sécurité.
00:04:39 Nous sommes ici pour aucune autre raison.
00:04:43 Et peut-être qu'au contraire, beaucoup de gens vont vouloir voter pour elle,
00:04:47 parce qu'il y a d'abord un jury, nous sommes d'accord, et puis il y a aussi le jury du public.
00:04:54 Mais pour le jury à Malmeux, ça ne va pas être simple non plus de donner des voix,
00:04:59 puisqu'il y a une sorte de pression sur ce jury.
00:05:02 Écoutez ce qu'a dit Benjamin Netanyahou qui la soutient.
00:05:05 Eden, je veux te souhaiter bonne chance.
00:05:10 Tu sais quoi ? Tu as déjà gagné.
00:05:12 Car non seulement tu participes fièrement et de manière impressionnante à l'Eurovision,
00:05:16 mais tu affrontes avec succès une horrible vague d'antisémitisme.
00:05:20 Tu t'y opposes et tu représentes l'État d'Israël avec beaucoup d'honneur.
00:05:24 Alors sois béni et sache que lorsqu'ils te huront, nous te créerons oura.
00:05:31 Il se trouve que la chanson est superbe en plus.
00:05:32 Je vous propose d'écouter quelques notes de musique.
00:05:34 Vous l'avez peut-être déjà écoutée, cette chanson, elle est très belle.
00:05:37 *Musique*
00:06:07 *Musique*
00:06:25 Et quand on parle parfois d'infiltration dans les services publics,
00:06:29 voyez ce qui se passe aujourd'hui en Belgique.
00:06:32 La demi-finale de l'Eurovision a été brièvement interrompue jeudi à la télévision belge,
00:06:36 VRT, par un message de soutien à la Palestine diffusé par un syndicat de la chaîne VRT.
00:06:41 Ce dernier a jugé scandaleux la participation israélienne au concours.
00:06:46 Ça c'est un syndicat, regardez, c'était l'antenne de VRT en Belgique.
00:06:54 Donc on voit bien la difficulté que vont être nos sociétés dans les prochaines années
00:07:00 et même ça existe déjà aujourd'hui en Belgique.
00:07:03 Je voudrais qu'on voit le sujet de Mikhaël Dos Santos et je vous donne la parole.
00:07:07 Un drapeau israélien piétiné, des chants et des slogans pro-palestiniens.
00:07:12 *Musique*
00:07:14 À quelques kilomètres de la Seine où les candidats de l'Eurovision s'affrontent,
00:07:18 ces manifestants appellent au départ de la représentante israélienne.
00:07:22 J'aimerais qu'Israël soit disqualifiée comme les organisateurs l'ont fait avec la Russie
00:07:28 lors de l'invasion de l'Ukraine.
00:07:31 Invité surprise de ce rassemblement, Greta Thunberg, la militante écologiste,
00:07:36 a troqué son combat contre le réchauffement climatique pour le boycott d'Israël.
00:07:41 La jeune Suédoise condamne les actions de l'État hébreu dans la bande de Gaza.
00:07:45 Elle appelle les étudiants du monde entier à amplifier la mobilisation.
00:07:50 Je pense qu'ils devraient être partout.
00:07:55 Une fois de plus, les jeunes montrent la voie,
00:07:57 montrent au monde comment nous devons réagir face à la situation.
00:08:01 Non loin de là, autre manifestation, celle des pro-israéliens.
00:08:06 Je pense que ce serait bien mieux si nous pouvions nous asseoir,
00:08:09 parler, organiser des fêtes ensemble, bref, passer du temps en musique.
00:08:15 Je pense que l'Eurovision est une belle chose,
00:08:17 que le concours ne doit pas être mêlé à la politique,
00:08:20 tout doit tourner autour de la musique.
00:08:23 Par crainte de débordement, la sécurité a été renforcée
00:08:26 par les autorités suédoises.
00:08:28 Vous vous rendez compte qu'il y avait quelqu'un qui comparait
00:08:30 l'attaque de la Russie en Ukraine, la Russie qui a agressé l'Ukraine,
00:08:35 à Israël qui a été agressé le 7 octobre
00:08:39 et qui a vécu une des pires journées de son histoire.
00:08:44 Et la chanson, c'était une chanson pour rendre hommage aux victimes du 7 octobre.
00:08:47 C'est une jeune femme de 20 ans qui vient rendre hommage aux victimes du terrorisme.
00:08:51 Et il y a une partie qui a même dû être réécrite
00:08:53 puisqu'elle a été jugée trop politique.
00:08:55 Vous lisez la partie qui a été réécrite, il n'y a rien de politique,
00:08:57 ça dit simplement "dansons dans l'orage, nous n'avons rien à cacher,
00:09:00 ramène-moi à la maison et laisse le monde derrière
00:09:02 et je te promets que ça n'arrivera plus jamais,
00:09:04 je suis toujours mouillé par cette pluie d'octobre".
00:09:07 C'est ça qui a dû être réécrit.
00:09:09 Je pense que c'est très révélateur d'une sorte d'incapacité actuelle
00:09:14 à savoir appréhender les deux plateaux d'une balance.
00:09:20 Je veux dire, à partir du moment où nous avons une barbarie du 7 octobre
00:09:26 et où ensuite on peut discuter la manière dont Netanyahou organise
00:09:32 cette riposte longtemps légitime,
00:09:34 eh bien le délire intellectuel d'aujourd'hui fait que la bêtise, le simplisme
00:09:41 ne sont pas capables d'appréhender toutes les données du problème
00:09:46 et en réalité tombent dans une sorte d'exclusion qui est grotesque.
00:09:51 C'est la haine des juifs qui est au cœur de ça.
00:09:54 C'est pas de la bêtise, c'est du antisémitisme.
00:09:58 C'est pas n'importe quel plateau, c'est quand même une haine rabique d'Israël et des juifs.
00:10:06 Quand on piétine le drapeau d'Israël, on piétine l'étoile de David.
00:10:10 Il y a quand même une symbolique là-dedans.
00:10:13 Elle ne fait pas partie du gouvernement de Netanyahou.
00:10:15 C'est pas juste une question de bêtise contemporaine.
00:10:17 On ne peut pas se cacher derrière la bêtise pour justifier l'antisémitisme.
00:10:20 Et Aymeric Caron a dit qu'elle représentait le gouvernement israélien.
00:10:24 Lui ce n'est pas de la bêtise, c'est qu'il instrumentalise les choses pour...
00:10:28 Non mais Philippe, on n'en est plus là.
00:10:31 On va directement vers un affrontement, ce que certains annonçaient,
00:10:35 et on va directement vers un affrontement.
00:10:38 Quand est-ce qu'il aura lieu ? Je n'en sais rien.
00:10:40 Où il aura lieu ? Je n'en sais rien.
00:10:42 Mais il n'y a plus de discussion possible.
00:10:44 Donc vous voyez bien qu'aujourd'hui, il y a des gens qui veulent la destruction d'Israël.
00:10:48 Et la haine des Juifs, bien sûr.
00:10:52 Et ça commence comme ça.
00:10:54 Après les Juifs, ce sera peut-être, et sans doute même,
00:10:57 d'autres communautés qui seront visées.
00:10:59 Donc nous y allons tout droit.
00:11:01 Nous y allons tout droit.
00:11:03 C'est ça la vérité.
00:11:04 Et ceux qui ne veulent pas le voir, que cet affrontement arrive,
00:11:08 ce qui se passe en Belgique, ce qui se passe déjà partout et tout ça,
00:11:12 voilà, nous y allons tout droit.
00:11:13 - Je voudrais faire deux petites remarques.
00:11:15 La première, c'est que quand on voit des gens huer, détruire,
00:11:20 vouloir, comme on dit aujourd'hui, silencier une œuvre d'art,
00:11:23 quel que soit le motif,
00:11:25 c'est toujours une sorte de prélude de prodromes à la barbarie.
00:11:28 On ne peut pas citer un seul événement dans l'histoire
00:11:32 où des meutes se sont mises à vouloir brûler, détruire
00:11:37 quelque chose qui relève de l'art, une chanson, un roman, un livre, etc.
00:11:40 - Des films !
00:11:41 - Et que ce soit un film et que ça inaugure d'une bonne direction politique.
00:11:47 Premièrement.
00:11:48 Deuxièmement, comme l'a dit Gauthier, cette chanson était un hommage,
00:11:51 c'était un peu le message caché au festival Nova,
00:11:54 qui était un festival de paix d'une société civile,
00:11:56 sans faire des clichés, mais disons "plutôt de gauche",
00:12:00 ou en tout cas plutôt pour l'ouverture,
00:12:01 plutôt contestataire du gouvernement israélien,
00:12:03 qui faisait ce festival en octobre pour précisément célébrer la paix.
00:12:07 La paix entre les peuples, la paix entre les religions,
00:12:10 la paix entre les cultures.
00:12:11 Donc défendre le peuple palestinien en excluant des gens
00:12:14 qui ont été d'abord massacrés, des civils qui ont été massacrés,
00:12:17 qui ont été violés, etc.
00:12:18 On sait ce qui s'est passé le 7 octobre,
00:12:20 mais qui représentent, si vous voulez, la seule perspective de paix dans la région.
00:12:24 En tout cas, la peine ne pourra pas se faire sans eux.
00:12:26 C'est évidemment plus qu'un paradoxe.
00:12:27 - On va écouter Julien Baloul, que vous avez entendu déjà
00:12:29 avec Shana Lustow tout à l'heure et qui rappelle certains éléments.
00:12:34 - On a même appris que le chef du Shin Bet,
00:12:36 c'est le service d'enseignement israélien, le Shin Bet, le Shabak,
00:12:39 qui s'est rendu lui-même sur place pour faire la...
00:12:43 pour coordonner la sécurité de la délégation israélienne.
00:12:46 Je ne sais pas si vous vous rendez compte,
00:12:47 le chef des services de l'enseignement en personne
00:12:50 qui vient en amont pour assurer la sécurité.
00:12:53 Ce n'est pas la première fois, c'était également le cas dans le passé,
00:12:55 ce n'est pas la première fois que des délégations israéliennes
00:12:57 sont autant menacées,
00:12:58 mais c'est vrai que cette année, c'est particulièrement violent.
00:13:00 Simplement électoraliste, on le sait,
00:13:02 c'est pour obtenir des voix avant les élections européennes.
00:13:06 Il pense que ça va les rendre populaires de taper sur Israël,
00:13:10 de taper sur une participation israélienne.
00:13:13 Il pense que... enfin, il faut être sérieux.
00:13:16 Les Français n'ont que ça à faire,
00:13:17 d'entendre parler d'Israël à l'Eurovision.
00:13:19 Non mais soyons sérieux, la vidéo de Mathilde Panot
00:13:22 avec une musique triste derrière,
00:13:23 qui appelle à exclure Israël de l'Eurovision,
00:13:25 c'est pourquoi ?
00:13:26 C'est pas les préoccupations des Français.
00:13:28 Sérieusement.
00:13:29 Sérieusement, c'est ce qui s'est passé hier soir encore
00:13:30 avec deux policiers qui ont été attaqués,
00:13:32 c'est ça, les préoccupations du Français,
00:13:33 c'est la candidature d'Israël à l'Eurovision.
00:13:35 Soyons sérieux, c'est purement électoraliste.
00:13:38 Il faut voir le dispositif de sécurité qui est mis en place.
00:13:39 Elle ne peut pas quitter sa chambre d'hôtel
00:13:41 quand elle ne va pas au concours.
00:13:42 Il y a des policiers norvégiens,
00:13:43 il y a des policiers danois,
00:13:45 comme vient de le dire Julien Baoul,
00:13:46 il y a le service de renseignement israélien sur place,
00:13:48 il y a un hélicoptère, il y a six motos,
00:13:50 il y a douze voitures,
00:13:51 les policiers sont armés d'armes lourdes,
00:13:53 il y a des drones,
00:13:54 son convoi qui l'emmène au concours,
00:13:56 on a l'impression que c'est le convoi
00:13:58 d'un président ou d'un premier ministre en visite.
00:14:00 Voilà, c'est ça qui se passe autour de cette jeune fille
00:14:02 qui vient simplement chanter pour rendre hommage
00:14:04 à des jeunes qui sont morts et comme le disait Nathan,
00:14:06 qui militaient pour la paix.
00:14:07 Donc il y a un risque d'intégrité physique à sa personne.
00:14:10 Hier, on était avec Christophe Barbier
00:14:13 qui disait "l'histoire est tragique",
00:14:15 mais surtout la séquence qu'on avait vécue
00:14:18 entre 45 et 2000,
00:14:21 en fait, c'est l'exception.
00:14:22 C'est une parenthèse enchantée.
00:14:25 C'est la première fois et peut-être la dernière fois
00:14:27 que l'Europe a été en paix.
00:14:30 Et l'Europe est beaucoup d'endroits du monde.
00:14:34 Et qu'aujourd'hui, nous revenons à quelque chose
00:14:36 qui est l'histoire des hommes.
00:14:38 C'était ce que disait Christophe Barbier.
00:14:40 - Vous avez raison.
00:14:41 Comme en tous les cas, pour nous en 40,
00:14:44 si vous voulez, on n'est pas prêts.
00:14:45 On n'est pas prêts, on se soumet.
00:14:47 Vous dites le conflit aura lieu,
00:14:49 sauf si on est dans un scénario à la Wall Street.
00:14:51 - Et c'est des minorités.
00:14:52 - Oui, le conflit aura lieu, sauf si ces minorités
00:14:57 gagnent sans conflit, sauf si on se soumet.
00:15:00 - Sauf surtout si on ne veut pas les voir,
00:15:01 sauf si on se cache les yeux.
00:15:03 - Vous avez raison, ça fait partie de la soumission.
00:15:05 - Bien sûr, mais je répète, bien sûr,
00:15:07 mais l'histoire est faite par les minorités.
00:15:09 Comme chacun sait.
00:15:10 Raphaël Enthoven, je vous propose d'aller voir son compte
00:15:14 internet, Twitter, qui est très intéressant.
00:15:17 Il a écrit "Pourquoi Arima Hassan a-t-elle raison
00:15:19 techniquement de se présenter comme réfugiée palestinienne
00:15:21 alors qu'elle n'a jamais eu à chercher de refuge nulle part ?
00:15:25 Pourquoi les Arabes palestiniens sont-ils les seuls à jouir
00:15:27 d'un statut de réfugiés transmissibles de génération
00:15:29 en génération ?
00:15:30 Que vaut le projet d'un État binational ?
00:15:32 À quelles conditions peut-on présenter le sionisme
00:15:34 comme un projet colonial ?
00:15:36 Y a-t-il un peuple palestinien avant 48 ?
00:15:38 Quand et comment la Judée fut-elle rebaptisée la Palestine ?
00:15:41 Pourquoi Léon Blum fut-il qualifié de jument palestinien
00:15:44 par la presse d'extrême droite ?
00:15:46 Quel est le rôle des États arabes dans l'émergence
00:15:47 d'un nationalisme palestinien ? Etc.
00:15:50 Et il renvoie à une vidéo que vous trouverez
00:15:53 sur son compte Twitter.
00:15:55 Et là encore, c'est intéressant d'écouter cette vidéo.
00:16:01 Benjamin Netanyahou a pris la parole.
00:16:04 Il est combattu cette fois-ci sur ce qui se passe sur son sol
00:16:08 au moment où Joe Biden a exprimé la volonté
00:16:13 de ne plus envoyer d'armes si les Israéliens
00:16:16 entraient dans Rafah.
00:16:19 Écoutons Benjamin Netanyahou.
00:16:21 Aujourd'hui, nous sommes beaucoup plus forts.
00:16:25 Nous sommes déterminés et unis pour vaincre nos ennemis
00:16:29 et ceux qui cherchent à nous nuire.
00:16:31 Si nous devons tenir seul, nous tiendrons seul.
00:16:35 Je l'ai déjà dit, s'il le faut,
00:16:40 nous combattrons avec nos ongles.
00:16:42 J'ai dit de ne plus envoyer d'armes.
00:16:48 Je précise un certain type d'armes,
00:16:51 et notamment armes lourdes, que n'enverrait plus Biden.
00:16:55 Gilles Kepel était avec nous tout à l'heure.
00:16:56 Je vous propose d'écouter son analyse.
00:16:59 Il était avec Romain Desarbres.
00:17:03 Dans le camp démocrate, vous avez aujourd'hui des groupes
00:17:06 qui sont en conflit, un peu comme dans la coalition
00:17:09 qui soutient Netanyahou, toutes choses égales par ailleurs.
00:17:12 D'un côté, vous avez ce qu'on appelle la jeunesse universitaire,
00:17:16 l'aile gauche du parti, les minorités aux Etats-Unis,
00:17:20 notamment un certain nombre de personnes d'origine arabe
00:17:22 dans des États clés, des swing states, des États bascules
00:17:25 comme le Michigan par exemple, qui mettent la pression
00:17:28 et qui disent que si jamais Netanyahou continue à recevoir
00:17:33 des armes offensives qui permettent à Israël
00:17:37 de tuer les Palestiniens, des armes américaines
00:17:39 comme ces fameuses bombes de 1 tonne et 1/2 tonne
00:17:43 dont on a beaucoup parlé ces temps-ci,
00:17:45 alors nous ne voterons pas pour Biden à la présidentielle,
00:17:48 nous nous abstiendrons.
00:17:50 Nathan Devers.
00:17:52 Ça à mon avis, c'est un aspect qui est discutable.
00:17:56 Ça veut dire que dans le gouvernement israélien actuel,
00:17:58 il y a un certain nombre de gens qui pensent que l'avis des alliés,
00:18:01 les États-Unis, l'Europe, etc. ne compte pas.
00:18:04 Israël alone, Israël tout seul,
00:18:06 et même si tous nos amis estiment qu'on a tort
00:18:09 et veulent couper les liens, etc.
00:18:11 eh bien nous continuons dans notre chemin.
00:18:12 Ça, ça pose un problème je pense.
00:18:14 D'abord de réelle politique,
00:18:15 parce qu'on fait toujours de la politique avec des alliés.
00:18:17 Ça pose un problème aussi
00:18:18 de ne pas vouloir écouter la parole des États amis.
00:18:20 Moi je trouve que ce que peut dire par exemple Joe Biden,
00:18:23 alors évidemment je ne suis pas naïf sur le fait
00:18:25 qu'il y a des pressions, qu'il y a des pressions électorales, etc.
00:18:27 mais ce que peut dire Joe Biden,
00:18:28 qui a toujours été absolument parfait après le 7 octobre,
00:18:31 qui n'a absolument pas été dans la dénégation,
00:18:33 dans la relativisation,
00:18:34 qui est allé en Israël en ami,
00:18:36 qui a soutenu ce pays, etc.
00:18:37 ce qu'il peut dire en matière de vision de la région,
00:18:41 de vision des droits humains, etc.
00:18:42 Ce n'est pas une parole qui doit être totalement balayée.
00:18:45 Et je pense que les gens qui font ça dans le gouvernement
00:18:47 peuvent aussi mettre en danger.
00:18:49 - Elisabeth Lévy peut-être pour conclure sur ce sujet.
00:18:50 - Oui, d'abord je crois que c'est Gilles Kepel
00:18:52 qui l'a rappelé, Joe Biden n'a pas dit
00:18:54 "si les Israéliens entrent dans Rafah",
00:18:56 il a dit "s'il faut une offensive massive".
00:18:58 Donc, si, si.
00:18:59 - C'est une traduction.
00:19:00 - Non, non, non, je vous assure,
00:19:02 en diplomatie ce genre de choses comptent.
00:19:04 Ça veut dire qu'il y a déjà eu des petites entrées dans Rafah
00:19:08 et je pense que la deuxième chose,
00:19:10 c'est que je ne crois absolument pas
00:19:12 que les Israéliens, ce ne sont pas les amis, les alliés, etc.
00:19:15 Ce sont les Américains.
00:19:16 Stop.
00:19:17 C'est-à-dire que si Joe Biden prend son téléphone,
00:19:20 parce que nous on voit ce qui se passe devant les caméras,
00:19:23 on ne voit pas ce qui se passe dans les coulisses.
00:19:25 Si Joe Biden dit à Israël "vous devez arrêter vraiment",
00:19:31 ils le feront en réalité.
00:19:33 Netanyahou joue ses dernières minutes où il peut continuer.
00:19:38 Les Israéliens ne peuvent pas du tout
00:19:41 se fâcher avec les Américains.
00:19:43 C'est impossible.
00:19:44 - La phrase claire de Biden, il dit "je l'ai dit clairement à Bibi",
00:19:52 et au cabinet de guerre, ils n'auront pas notre soutien
00:19:54 s'ils vont dans les centres de population.
00:19:57 Je suis désolé, Elisabeth.
00:19:59 - Il pense à l'île gauche des démocrates.
00:20:02 - Rafah, c'est la clé.
00:20:03 Il y a une zone de Rafah qui est la zone frontière avec l'Egypte.
00:20:07 Les Israéliens ont pris possession de cette zone il y a deux jours.
00:20:11 - Ça devient un argument de campagne puisque Donald Trump a dit
00:20:14 que Biden était un allié du Hamas.
00:20:16 - C'est ce que nous pouvions dire à la fois sur l'Eurovision,
00:20:20 sur ce qui se passe aujourd'hui en Israël,
00:20:23 sauf si vous voulez ajouter quelque chose sur ce sujet.
00:20:28 Nous pouvons évoquer ce commissariat du 13e arrondissement
00:20:31 avec deux policiers blessés par un homme qui était en garde à vue.
00:20:35 Deux policiers ont été blessés par balle hier soir
00:20:38 dans le commissariat central du 13e arrondissement de Paris
00:20:41 par un homme qui s'est emparé de l'arme d'un fonctionnaire.
00:20:43 Laurent Nunez s'est immédiatement rendu sur place.
00:20:46 C'est le préfet de police.
00:20:47 Je vous propose de voir le rappel des faits avec Maxime Legay.
00:20:49 C'est aux alentours de 22h30 hier soir que le drame a eu lieu.
00:20:56 Alors qu'une équipe de police a interpellé un individu,
00:20:59 auteur d'une agression au cutter d'une femme,
00:21:01 les policiers prennent en charge l'agresseur
00:21:04 dans ce commissariat du 13e arrondissement de Paris.
00:21:07 Une fois à l'intérieur des locaux,
00:21:09 ce dernier subtilise l'arme d'un des fonctionnaires
00:21:11 et tire sur les agents de police.
00:21:13 Nous avons donc deux fonctionnaires de police
00:21:16 qui ont été blessés gravement,
00:21:19 qui ont été pris en charge par les sapeurs-pompiers de Paris.
00:21:22 D'abord par leurs collègues, dont je veux saluer évidemment le courage,
00:21:25 et par les sapeurs-pompiers de Paris
00:21:27 qui ont pris immédiatement en charge nos deux fonctionnaires de police
00:21:31 qui sont gravement blessés
00:21:33 et qui ont été évacués immédiatement vers les hôpitaux.
00:21:35 Le pronostic vital de l'un des policiers est engagé.
00:21:38 L'agresseur a également été blessé par un tir de riposte au thorax
00:21:42 et conduit à l'hôpital.
00:21:43 Sur place, un des témoins raconte le vent de panique
00:21:46 qui a gagné le quartier.
00:21:48 Ça courait partout en fait.
00:21:50 Ça courait partout.
00:21:51 C'est facile, ça courait partout.
00:21:52 Nous au début on croyait que c'était le feu
00:21:54 parce qu'on voit deux voitures de pompiers arriver.
00:21:56 On croyait que c'était le feu, mais à fin de compte non.
00:21:58 On a vu le SAMU arriver en fin de deux voitures je crois,
00:21:59 une ou deux voitures de SAMU
00:22:01 et ils sont tous arrêtés devant le commissariat.
00:22:03 Plusieurs enquêtes ont été ouvertes à ce stade,
00:22:05 dont l'une pour tentative de meurtre sur la femme victime
00:22:08 de l'agression à l'arme blanche.
00:22:10 Une autre pour tentative de meurtre sur personne dépositaire
00:22:13 de l'autorité publique.
00:22:16 Vous avez entendu dans ce sujet un témoin qui était présent
00:22:19 quasiment sur le lieu et je vous propose de l'écouter
00:22:23 peut-être plus longuement.
00:22:24 D'un coup ça arrive partout, des pompiers, des flics,
00:22:28 des voitures de SAMU, enfin tout d'un coup.
00:22:30 Je suis sorti dehors pour regarder ce qui s'est passé là-haut.
00:22:32 Je voulais y aller mais ils ont laissé personne passer.
00:22:35 Personne, personne.
00:22:36 C'était archi-impressionnant.
00:22:37 Nous au début on croyait que c'était le feu
00:22:39 parce qu'on voit deux voitures de pompiers arriver.
00:22:41 On croyait que c'était le feu, mais à fin de compte non.
00:22:42 On a vu le SAMU arriver en fin de deux voitures je crois,
00:22:44 une ou deux voitures de SAMU
00:22:46 et ils sont tous arrêtés devant le commissariat.
00:22:47 On l'a su après que c'était des collègues qui se sont fait tirer dessus.
00:22:50 Ça courait partout, ils étaient là choqués,
00:22:52 on ne savait même pas ce que c'était.
00:22:54 On voulait leur demander, personne ne parlait, c'était horrible.
00:22:57 C'est peut-être le moment de rappeler combien ce métier de policier
00:22:59 est difficile sur le terrain et combien ces gens,
00:23:02 pour vous, pour nous, risquent leur vie chaque jour.
00:23:06 J'y vois la continuation surtout d'un processus qui est très angoissant.
00:23:14 Longtemps, on a résisté à la police.
00:23:18 Lors des interpellations, on ne voulait pas être placé en garde à vue,
00:23:23 on détestait l'appréhension que la police opérait légitimement,
00:23:29 ce qui a changé depuis des années et ce qui s'est passé
00:23:33 à l'intérieur de ce commissarial traduit,
00:23:36 c'est le fait qu'aujourd'hui, les transgresseurs,
00:23:39 ceux qui commettent des infractions, ont pris le dessus.
00:23:43 Je veux dire, on donne des rendez-vous à la police à l'extérieur
00:23:48 pour la frapper, pour la blesser,
00:23:51 on n'hésite pas à prendre l'initiative de s'en prendre à elle,
00:23:57 à l'intérieur d'un commissariat,
00:23:59 il y a des gens qui n'hésitent pas à s'emparer d'un cutter
00:24:04 pour blesser les policiers.
00:24:06 Non seulement, il n'y a plus l'ombre d'un respect
00:24:09 devant cette autorité légitime, mais je dirais même l'inverse,
00:24:13 c'est-à-dire que les voyous ont pris le pouvoir.
00:24:17 - Maxime Legay, sur place, on n'a aucune information
00:24:19 sur l'état civil, pour le moment, de celui qui est agresseur,
00:24:24 ni sur sa personnalité, ni même sur les motivations
00:24:27 lorsqu'il avait été appréhendé.
00:24:29 Pour le moment, nous ne savons rien.
00:24:31 En revanche, je peux vous faire écouter Laurent Nunez,
00:24:34 qui est le préfet de police, qui s'est rendu cette nuit
00:24:36 et qui est intervenu.
00:24:38 - Aux alentours de 22h, nous avons un individu
00:24:41 qui a agressé violemment dans un immeuble du quai de la gare,
00:24:47 une femme, ce qui a nécessité une intervention des policiers
00:24:51 du commissariat du 13e arrondissement,
00:24:54 qui ont interpellé cet individu, qui, encore une fois,
00:24:56 s'est rendu culpable d'une agression très violente.
00:24:59 Et ces policiers, donc, sont intervenus,
00:25:02 ont interpellé cet individu, puis ils l'ont ramené ici,
00:25:05 au commissariat du 13e, pour une prise en charge.
00:25:08 Et au moment de cette prise en charge,
00:25:11 cet individu a subtilisé l'arme d'un fonctionnaire
00:25:15 dont il a fait usage avant d'être neutralisé.
00:25:18 Nous avons pu nous entretenir avec eux.
00:25:20 Il y a beaucoup d'émotions, suite à ces faits extrêmement graves.
00:25:23 Et je veux évidemment aussi saluer leur courage,
00:25:26 leur réactivité pour rapidement intervenir
00:25:28 et puis prendre en charge leurs deux collègues
00:25:30 avant que les sapeurs-pompiers n'arrivent.
00:25:32 Mais encore une fois, les sapeurs-pompiers sont arrivés très vite.
00:25:34 Et nous avons évidemment une pensée pour nos deux fonctionnaires
00:25:37 de police blessés qui sont actuellement pris en charge
00:25:40 dans les hôpitaux et nous sommes évidemment très préoccupés
00:25:43 par leur entât de santé et on souhaite vraiment
00:25:45 qu'ils se rétablissent très vite.
00:25:47 Ce qui me frappe vraiment, c'est que voilà un jeune homme
00:25:50 qui est en garde à vue pour...
00:25:52 - Une agression au cutter contre une femme.
00:25:53 - Une agression au cutter.
00:25:55 On peut imaginer qu'il risque une peine,
00:26:01 mais que cette peine, si la femme n'était pas blessée,
00:26:06 elle peut être "légère" cette peine.
00:26:09 Nous sommes d'accord.
00:26:09 - En France, oui.
00:26:11 - Et il prend ce risque.
00:26:12 C'est ça que je trouve absolument incroyable,
00:26:14 de prendre un pistolet et de tuer un policier,
00:26:18 donc de rester le restant de sa vie, à juste titre, en prison.
00:26:22 - Il ne restera pas le restant de sa vie.
00:26:23 - Si vous tuez un policier aujourd'hui,
00:26:25 vous n'en êtes pas loin et tant mieux d'ailleurs.
00:26:26 - Oui, vous aurez une raison.
00:26:28 Si je peux me permettre, Pascal...
00:26:29 - Alors, vous le direz juste après la pause,
00:26:30 parce qu'il est 9h25 malheureusement
00:26:32 et je cours chaque matin après le temps
00:26:34 et je cours surtout après Thomas Hill,
00:26:36 comme tant de gens peut-être.
00:26:38 Bonjour cher Thomas Hill.
00:26:40 Bon, ça va mieux ?
00:26:42 - Ça va très bien.
00:26:42 Je suis en pleine forme, je suis totalement rétabli.
00:26:45 - Écoutez, ça tourne bien, c'est vendredi,
00:26:46 donc vous allez passer un bon week-end
00:26:48 et on vous retrouve évidemment sur Antenne d'Europe 1
00:26:50 jusqu'à 11h.
00:26:52 Merci Thomas.
00:26:53 Vous vouliez dire quelque chose ?
00:26:54 - Oui, je fais une fois par mois des gardes à vue
00:26:56 en tant que commis d'office
00:26:57 pour avoir une expérience de terrain.
00:26:58 Il y a deux expériences qui m'ont marquée.
00:27:00 La première, c'était il y a quelques temps maintenant,
00:27:03 je passe devant les cellules, donc sans robe d'avocat
00:27:05 et ils se mettent tous à m'insulter.
00:27:07 Vraiment, c'est sale conne, sale pute.
00:27:08 Tout y passe.
00:27:09 Et je leur dis "mais je suis l'avocate".
00:27:10 Ils me disent "pardon, on croyait que vous étiez la flic".
00:27:13 Ils s'arrêtent tous.
00:27:13 Ça, c'est la première anecdote.
00:27:15 La deuxième, ça remonte à peut-être deux semaines.
00:27:18 Pendant l'audition, c'était une femme,
00:27:20 elle se lève et elle a failli agresser le policier.
00:27:22 Tous les autres ont dû intervenir.
00:27:24 Pour vous dire qu'ils n'ont peur de rien
00:27:25 et que la haine anti-flic est telle
00:27:27 que s'il faut prendre plus,
00:27:29 mais se venger à l'intérieur,
00:27:30 certains sont prêts à le faire.
00:27:32 - On marque une pause, il est 9h26
00:27:34 et on pourra écouter des réactions de syndicats de policiers
00:27:36 qui, à juste titre, expriment à la fois leur colère
00:27:40 mais également leur peur.
00:27:41 Et puis, nous recevrons Marie Myriam.
00:27:43 - Oh, je l'adore.
00:27:45 - On va essayer d'avoir un peu de légèreté aujourd'hui.
00:27:47 On va recevoir Jean-Marie Poiré à 10h pour rire.
00:27:50 C'est une fête.
00:27:51 - Ah génial, Jean-Marie Poiré.
00:27:52 - Jean-Marie Poiré qui a fait des visites.
00:27:54 - Ah oui.
00:27:54 - Excellent.
00:27:55 - Exactement, donc ça va nous permettre
00:27:58 de prendre un peu de légèreté
00:27:59 parce qu'on en a bien besoin.
00:28:00 Et puis, Marie Myriam, personne n'était née en 77 ici quasiment.
00:28:04 Vous n'étiez pas née, vous n'étiez pas née.
00:28:05 Philippe était née.
00:28:07 Vous étiez très née, mais bon, oui.
00:28:10 Et Marie Myriam a chanté cette chanson.
00:28:12 Et moi, je suis partagé parce que je voudrais peut-être
00:28:14 que la France ne gagne jamais
00:28:15 parce que ça nous permet chaque année d'entendre
00:28:17 « Comme un enfant aux yeux de lumière ».
00:28:19 - Voilà.
00:28:20 - À tout de suite.
00:28:21 - Comme un enfant aux yeux de lumière.
00:28:26 - C'était moi.
00:28:27 - Qui voit passer au loin les oiseaux.
00:28:31 Comme l'oiseau bleu survolant la terre,
00:28:35 voit comme le monde, le monde est beau.
00:28:38 - Marie Myriam est avec nous.
00:28:40 - Bonjour.
00:28:41 - Ça me fait vraiment plaisir de vous voir.
00:28:42 - Merci.
00:28:43 - Parce que nous attendons...
00:28:45 - Je ne sais même pas si on attend d'ailleurs,
00:28:46 parce qu'on est tellement heureux de vous voir, chérie Canier,
00:28:48 qu'au fond, on espère peut-être de ne jamais gagner l'Eurovision.
00:28:52 Mais il ne faut pas dire ça.
00:28:54 - Slimane a très bien chanté et je pense que voilà.
00:28:56 - Il a une chance.
00:28:57 Eh bien, on écoutera d'ailleurs sa chanson tout à l'heure.
00:28:59 Vous me direz ce que vous en pensez.
00:29:00 C'est vrai que ce début acappellaire à Londres...
00:29:04 - Alors, c'était mon problème.
00:29:05 J'étais l'inconnue de la soirée
00:29:08 parce qu'il n'y avait que des stars à côté de moi.
00:29:10 Il y avait Lindsay Lepaul et Mac Moran, les Anglais.
00:29:13 Il y avait Mia Martini qui est une star en Italie.
00:29:15 Monaco, c'était Michel Thor.
00:29:18 Enfin, il n'y avait vraiment que des stars.
00:29:20 Et les Silver Convention, par exemple, pour l'Allemagne.
00:29:23 Et alors, j'étais l'inconnue encore.
00:29:26 Ça, bon, ça passait.
00:29:27 Mais bon, le problème, c'était les huit premières mesures acapellas.
00:29:30 Et c'est long, huit mesures.
00:29:31 - On peut rappeler...
00:29:32 - Et commencer par ça, c'est très, très long.
00:29:34 C'est terrible, quoi.
00:29:35 - Mais on peut...
00:29:36 D'abord, cette chanson n'a pas vieilli avec les paroles.
00:29:38 - Oui, malheureusement.
00:29:39 - Parce que c'est un message de paix, bien sûr.
00:29:40 - "Noir la misère, les hommes et la guerre".
00:29:42 Oui, tout ça, c'était un message de paix.
00:29:46 Et puis voilà, quoi.
00:29:47 Et donc, enfin, je ne sais pas.
00:29:48 Bon, c'est une belle chanson, en tout cas, c'est sûr.
00:29:50 Jean-Paul Carrat fait la musique,
00:29:51 Jean-Paul Carrat, si, a fait le texte.
00:29:54 Et je suis toujours fière.
00:29:56 C'est que 47 ans après, elle est toujours chantée par les enfants.
00:30:00 Elle est toujours chantée partout, dans les kermesses.
00:30:02 - Et par les grands enfants, moi, je la chante.
00:30:04 - Je suis... Non, mais voilà, moi, ça m'épate, je vous assure.
00:30:07 - Bon, vous allez être avec nous et puis on verra effectivement des images d'archives.
00:30:11 Et puis on parlera de Slimane, bien sûr.
00:30:12 Et puis vous avez peut-être un avis sur cette jeune Eden Golan,
00:30:16 qui aujourd'hui est en difficulté.
00:30:18 - Représente l'Israël ?
00:30:19 - Bien sûr.
00:30:20 - Alors moi, en 77, c'était la première fois qu'Israël était à l'Eurovision.
00:30:26 Et effectivement, il y a eu des...
00:30:30 Enfin, elle a été gardée, on va dire, l'interprète, la chanteuse.
00:30:34 Mais il n'y a pas eu de problème du tout cette année-là.
00:30:38 Et c'était la première fois.
00:30:39 Et le seul... Enfin, ce que j'ai à dire sur ce sujet, c'est que,
00:30:43 moi, pour moi, l'Eurovision, c'est un concours de chansons.
00:30:45 Ce n'est pas de la politique mélangée à tout ça.
00:30:49 Mais qu'aujourd'hui, voilà, c'est compliqué.
00:30:52 Il y a des choses qui ne sont pas bien d'un côté, de l'autre.
00:30:54 Donc voilà.
00:30:55 - On va en parler. En tout cas, Soumaya Labidi est avec nous.
00:30:57 Il est... Ah, mais on est très en retard, Soumaya.
00:31:00 Il est 9h36.
00:31:01 - C'est vendredi, c'est normal.
00:31:02 - Ah oui, non, mais là, 9h36, je crois qu'on va dire corps.
00:31:04 Mais c'est de ma faute.
00:31:06 Mais à couple pas, pardonnez-moi.
00:31:07 Les infos, Soumaya.
00:31:09 - C'est l'un de vos thèmes de débat, Pascal.
00:31:13 Israël en finale de l'Eurovision, malgré les critiques et les huées
00:31:16 contre sa candidate.
00:31:18 La participation de l'Etat hébreu à la compétition
00:31:21 suscite une vague de contestations à cause de la guerre à Gaza.
00:31:25 Bonne nouvelle pour les automobilistes franciliens.
00:31:27 Le tronçon de la 13 entre Vaucrosson et Paris,
00:31:30 fermé depuis le 19 avril dernier à cause de la découverte de fissures,
00:31:34 va partiellement rouvrir, mais sur une voie
00:31:36 uniquement pour les véhicules légers dans le sens province-Paris
00:31:40 dès cet après-midi.
00:31:42 Et puis le Lampedusa de l'océan Indien,
00:31:45 ce sont les mots de François-Xavier Bellamy
00:31:47 pour qualifier la situation à Mayotte.
00:31:49 En déplacement sur l'archipel sur les thèmes de la santé et de l'immigration,
00:31:53 la tête de liste LR aux élections européennes propose
00:31:56 l'intervention systématique de Frontex pour faire face
00:31:59 à la pression migratoire que subit le département français.
00:32:02 - Merci Soumaya.
00:32:03 Les retours ce week-end, ça ne va pas être facile.
00:32:05 Croyez-moi, notamment sur cette A13, après ce viaduc.
00:32:10 Vous savez combien de gens ont mis de temps pour aller jusqu'à Laboul,
00:32:13 il y a 450 kilomètres.
00:32:15 J'ai eu des messages directs, au hasard.
00:32:19 9 heures.
00:32:22 - Et pour Noirmoutier, c'était combien ?
00:32:24 - Ça doit être pareil, Noirmoutier, vous mettez une petite heure en plus.
00:32:27 Mais ça, ça devait être mercredi 7.
00:32:31 Je pense que c'était mercredi 7, non, mardi 7.
00:32:33 Ceux qui sont partis, ou mercredi...
00:32:36 - Les trains étaient archi bons.
00:32:39 - Voilà, donc on les salue, ceux qui nous écoutent.
00:32:42 Et à mon avis, ils vont vouloir partir un peu plus tôt, peut-être dimanche.
00:32:47 Le commissariat du 13e arrondissement, c'est deux policiers blessés.
00:32:52 Et on n'a pas de nouvelles sur eux.
00:32:55 Et on espère évidemment que leur pronostic vital n'est plus engagé,
00:33:00 à l'heure à laquelle je parle.
00:33:01 Il y a beaucoup de réactions.
00:33:03 Unité police qui a dit à nos deux collègues du commissariat de Paris 13
00:33:06 "Blessés par balles et en urgence absolue, Unité apporte tout son soutien".
00:33:09 Affairé avec un homme interpellé pour une agression sur sa conjointe.
00:33:13 Ce dernier a saisi une arme et a tiré.
00:33:15 Alors, on a du mal, vous savez, des circonstances.
00:33:19 C'est-à-dire qu'il était menotté, cet homme.
00:33:20 - Alors, ce que j'ai entendu ce matin, l'hypothèse qui tient la corde,
00:33:25 c'est au moment où il avait les menottes dans le dos,
00:33:27 au moment où on lui passe les menottes devant,
00:33:29 c'est à ce moment-là qu'il aurait saisi le pistolet de l'agent de police
00:33:33 qui était à côté de lui.
00:33:35 - Encore une fois, des policiers sauvent en péril de leur intégrité des vies.
00:33:40 Nous pensons à eux et espérons une issue favorable.
00:33:43 C'est ce que dit Unité police.
00:33:45 Linda Kebab, drame, il n'y a pas de petite mission, de véritable routine,
00:33:48 même jusque dans les locaux de police.
00:33:50 Un homme interpellé pour violence conjugale
00:33:52 est emmené au commissariat de Paris 13.
00:33:53 Une saisie d'armes.
00:33:55 Nous pouvons peut-être écouter Eric Henry,
00:34:00 qui représente un syndicat de police.
00:34:04 - C'est un métier de plus en plus dangereux.
00:34:06 Malheureusement, l'actualité le démontre au quotidien.
00:34:09 En 2023, c'est plus de 15 000 de mes collègues blessés.
00:34:13 C'est une société de plus en plus violente.
00:34:15 Plus personne n'a peur de la police, il y a un refus total de l'autorité.
00:34:20 Et malheureusement, il n'y a aucune mission banale.
00:34:23 Aucun événement n'est anodin.
00:34:27 Chaque mission est dangereuse.
00:34:29 Je le répète, j'espère que mes collègues vont s'en sortir sans aucune séquelle,
00:34:32 que leur état de santé va s'améliorer.
00:34:34 Malheureusement, j'espère de tout cœur
00:34:37 ne pas revivre ce genre de drame prochainement,
00:34:42 parce que c'est insupportable, malheureusement,
00:34:46 de voir que cette société est violente,
00:34:48 que les individus n'hésitent pas à faire feu sur mes collègues
00:34:51 et que chaque mission, qui peut paraître anodine pour un syphonien lambda,
00:34:56 n'est pas anodine, parce que ce métier-là est dangereux.
00:35:00 Je vous assure qu'en tant que responsable syndical,
00:35:02 en tant que représentant du personnel,
00:35:04 c'est insupportable de vivre ces moments-là.
00:35:06 Évidemment, je le répète, nous pensons à nos amis les policiers.
00:35:11 Marie-Mériam Etaïkno, ce matin, on aurait quasiment pu vous souhaiter votre anniversaire.
00:35:15 Oui, c'était mercredi, 67 ans, youhou !
00:35:18 Je n'aurais pas dit votre âge, bien évidemment.
00:35:22 C'était le 7 mai 1977, donc c'était la veille de votre anniversaire.
00:35:26 C'était la veille, oui.
00:35:27 Vous avez gagné.
00:35:28 En fait, ça devait se passer le 2 avril,
00:35:29 et puis le caméraman anglais était en grève.
00:35:32 Et du 2 avril, c'est passé au 7 mai.
00:35:34 Et entre le 2 avril et le 7 mai,
00:35:36 on avait vendu en France 500 045 tours.
00:35:40 Donc on était disque d'or à l'époque, c'était disque d'or, 500 045 tours.
00:35:44 Et donc voilà, Jean-Paul Carrat a dit
00:35:46 "C'est un signe, c'est la veille de ton anniversaire".
00:35:49 Et le lendemain, j'avais 20 ans.
00:35:50 Jean-Claude Bourret, vous vous souvenez de Jean-Claude Bourret,
00:35:53 sur TF1, qui présentait les émissions le week-end,
00:35:55 les journaux le week-end.
00:35:56 Écoutez, on doit être le 8 mai 1977.
00:36:01 C'est la française Marie-Mériam qui a remporté hier soir
00:36:03 le Grand Prix Eurovision de la chanson.
00:36:05 La sélection de Marie-Mériam avait d'abord été faite par la SACEM
00:36:08 et par France Inter, qui avait choisi parmi plusieurs centaines de candidats.
00:36:12 Mais la deuxième sélection, c'est vous, les téléspectateurs de TF1,
00:36:16 qui l'avez faite lors de trois émissions spéciales.
00:36:19 Votre choix témoigne donc d'un bon jugement,
00:36:22 puisque Marie-Mériam a triomphé face à 17 concurrents et concurrentes.
00:36:26 On reproche souvent à la télévision d'être une annexe du show business.
00:36:29 Il sera difficile de faire ce reproche à TF1.
00:36:31 Marie-Mériam était évidemment ravie.
00:36:33 Et comme un bonheur ne vient jamais seul,
00:36:35 après son premier prix de concours Eurovision hier soir,
00:36:38 la jeune chanteuse fête aujourd'hui ses 20 ans.
00:36:41 Je vous propose de revoir le triomphe de Marie-Mériam hier soir à Londres.
00:36:46 [Applaudissements]
00:36:51 [Musique]
00:36:58 Comme un enfant aux yeux de lumière
00:37:02 Qui voit passer au loin les oiseaux
00:37:06 Comme l'oiseau bleu survolant la terre
00:37:10 Voix comme le monde, le monde est beau
00:37:14 Beau le bateau dansant sur les vagues
00:37:18 Livre de vie, d'amour et de vent
00:37:22 Belle la chanson naissante des vagues
00:37:26 Abandonnée au sable blanc
00:37:30 - Bravo Marie-Mériam et bon anniversaire.
00:37:33 [Rires]
00:37:35 - Il y avait un parapluie derrière parce que le jour-là il devait peut-être pas faire très beau.
00:37:39 C'est la deuxième fois que vous chantez ?
00:37:42 - C'est la deuxième fois et on prend le temps parce que la première fois la chanson avait 8 secondes de trop
00:37:48 et il fallait que notre chanson fasse absolument 3 minutes.
00:37:51 Donc oui la deuxième fois on a chanté plus cool.
00:37:54 - C'est-à-dire que la deuxième fois à la fin du gala, comme on a gagné, le gagnant rechante une nouvelle fois.
00:38:00 Et vous étiez avec Georges Deconne ce soir-là avec qui vous avez passé une soirée merveilleuse ?
00:38:05 - Ah oui c'était lui qui faisait les commentaires pour la France, je ne l'ai pas vu ce soir-là.
00:38:09 Mais on a fait plein de photos avant ensemble puisqu'on partait pour Londres ensemble.
00:38:15 Donc voilà, il y avait mon père aussi dans le public qui n'est plus et qui était là dans le public aussi.
00:38:22 - Bon aujourd'hui vous ne chantez plus ?
00:38:24 - Non, non.
00:38:26 - Vous avez arrêté de chanter alors qu'il y a sans doute une demande encore pour que vous chanson.
00:38:29 - Oui, oui beaucoup mais non.
00:38:31 Depuis que mon mari est décédé,
00:38:33 j'ai fait un concert après que j'avais oublié de reporter.
00:38:38 Et ça a été un traumatisme pour moi, c'est une longue histoire.
00:38:43 Mais bon voilà, ce qui fait que depuis j'ai arrêté.
00:38:46 - Mais cette chanson elle est pour toujours dans nos cœurs.
00:38:49 Alors on va parler de Slimane, on va peut-être écouter quelques notes de musique de Slimane.
00:38:54 Que vous connaissez, vous connaissez Slimane ?
00:38:56 - Le nom, mais je n'ai pas entendu la chanson.
00:38:58 - La recette c'est "Toi et moi" par exemple.
00:39:01 - Il chante très bien, il a une superbe voix Slimane.
00:39:04 Et là il a vraiment une chance.
00:39:06 Alors écoutons et vous allez me dire si on a une chance de gagner pour la première fois depuis 1977.
00:39:09 - Alors regardons.
00:39:11 * Extrait de "Toi et moi" de Slimane *
00:39:35 - C'est une banalité de le dire mais il a une voix extraordinaire Slimane.
00:39:38 Il chante divinement bien.
00:39:41 J'ai vu la deuxième demi-finale hier où il a chanté, il a assuré vraiment.
00:39:47 Alors dire qu'on va gagner, il ne faut pas me demander ça parce que franchement je ne sais pas.
00:39:53 On m'a souvent demandé en 47 ans, on pensait bien qu'on m'a posé des questions.
00:39:57 Qu'est-ce qu'il faudrait faire pour que la France gagne ?
00:39:59 Mais je ne sais pas. Je ne sais pas du tout parce que en fait...
00:40:02 - C'est plutôt des chansons tristes ou plutôt des chansons joyeuses qui gagnent ?
00:40:06 - Oui, c'est ça. Et "L'oiseau et l'enfant", c'est joyeux parce que "L'oiseau et l'enfant" c'est mélancolique.
00:40:10 Je ne sais pas, je pense qu'il y a eu un peu de tout.
00:40:13 Je pense qu'il faut un clash, il faut quelque chose qui attire.
00:40:17 - Vous avez vu les autres chansons de la sélection ?
00:40:20 - Oui, je ne sais pas. Hier soir, je me suis couché plutôt tôt.
00:40:24 Donc je ne sais pas qui a été sélectionné mais j'ai vu la première sélection.
00:40:29 J'aime beaucoup le Luxembourg aussi parce que finalement le Luxembourg chante en français comme nous les Français.
00:40:35 Et la Belgique et la Suisse chantent en anglais.
00:40:38 Donc en fait le problème c'est que tout le monde chante en anglais.
00:40:41 - Il y a quand même une dernière chanteuse française qui n'est pas vous, qui a gagné l'Eurovision,
00:40:46 mais qui l'a gagnée sous le drapeau luxembourgeois.
00:40:49 - C'est ?
00:40:50 - Je crois que c'est en 1983 ou 1984. C'était une jeune femme qui était française.
00:40:55 - Oui, "Si la vie est un cadeau", oui, tout à fait.
00:40:57 - Voilà.
00:40:58 - J'ai un truc de mémoire pour... Je la connais par cœur et je lui demande pardon.
00:41:03 - Mais évidemment elle n'avait pas gagné avec le drapeau français, contrairement à vous.
00:41:07 - Il y en a beaucoup qui ont gagné à France Gall, c'était Luxembourg aussi.
00:41:11 - C'était avant.
00:41:12 - Voilà, oui, c'était avant.
00:41:13 - La dernière française qui a gagné, elle l'a gagnée sous le...
00:41:15 - Quelle chanson a gagnée ?
00:41:16 - La chanson de...
00:41:17 - "Si la vie est un cadeau".
00:41:18 - Corinne Hermès.
00:41:19 - Corinne Hermès, merci beaucoup.
00:41:20 - Voilà, Corinne Hermès.
00:41:21 - Jean-Claude Pascal a gagné, je ne sais plus.
00:41:23 - Qui ?
00:41:24 - Jean-Claude Pascal, très beau.
00:41:26 - Oui, il a gagné aussi pour le Luxembourg, je crois.
00:41:29 - Oui, alors là...
00:41:30 - Mais il y a beaucoup de français qui ont représenté le Luxembourg, Monaco, voilà.
00:41:34 - Et la France, vous êtes la seule à avoir gagné au nom de la France.
00:41:37 - Ah non, non, je ne suis pas la seule, non, non, non.
00:41:39 - Ah d'accord.
00:41:40 - Il y a Jacqueline Boyer, Isabelle Aubray, avant moi il y a Frida Bocara.
00:41:43 - Ah oui.
00:41:44 - Elle a gagné.
00:41:45 - Elle chantait infiniment bien, oui, oui.
00:41:46 Et André Claveau, tout premier.
00:41:48 - Et André Claveau, il a bien sûr...
00:41:49 - Je suis la cinquième.
00:41:50 - Bien sûr, attendez.
00:41:51 - Je suis la cinquième.
00:41:52 - Mais bien sûr, évidemment.
00:41:53 Mais ça ne vous dit rien André Claveau, évidemment.
00:41:56 - Même moi ça ne me disait rien André Claveau.
00:41:58 - Jean-Claude Pascal, ça ne vous dit rien.
00:41:59 Jean-Claude Pascal, c'était, comment dire, l'idole, l'icône des jeunes femmes qui étaient nées un peu avant-guerre.
00:42:06 C'était un bel homme.
00:42:07 - Très bel homme.
00:42:08 - Il était beau Jean-Claude Pascal.
00:42:09 - Bien sûr, il était très beau.
00:42:10 Ah non, non, mais là-dessus on est incollables, je peux vous dire.
00:42:16 - Tellement incollables que vous êtes le nez sur votre portable.
00:42:18 - Oui.
00:42:20 - La France a remporté le concours à cinq reprises.
00:42:23 La première fois en 58, André Claveau.
00:42:25 La deuxième fois en 60, Jacqueline Boyer.
00:42:27 En 62, un premier amour Isabelle Aubray.
00:42:30 La quatrième fois en 69, un jour un enfant, c'est Frida Boccarat.
00:42:34 Et la cinquième fois et dernière victoire française avec Marie Myriam, l'oiseau et l'enfant.
00:42:39 - Qui espère que ça va changer cette année.
00:42:41 - Exactement.
00:42:42 - C'est l'Indion quand elle gagne l'Eurovision, elle représente la Suisse alors qu'elle est évidemment canadienne.
00:42:46 - Oui, bien sûr, bien sûr.
00:42:48 - À base c'était il y a 50 ans, Waterloo.
00:42:50 - Oui, c'est ça, Waterloo.
00:42:52 - C'était en 74.
00:42:53 Écoutez, nous ça nous fait plaisir.
00:42:54 Et puis on est un petit peu liés à vous dans cette belle maison de CNews
00:42:58 puisqu'on passe à notre ami Anthony Favoli.
00:43:00 - Anthony Favoli, mon neveu, oui.
00:43:02 - Un merveilleux journaliste.
00:43:04 - Merci beaucoup.
00:43:05 - Un garçon de grande qualité.
00:43:06 - Merci.
00:43:07 - Et qui promit au plus bel avenir.
00:43:08 Un peu comme notre ami Gauthier Lebret, parce qu'il accepte de ne pas prendre de vacances.
00:43:12 - C'est pas possible.
00:43:13 Il va s'arrêter là et puis non.
00:43:15 - Bon, juste un mot d'Europe avec un sondage que vous avez peut-être vu
00:43:21 avec Valérie Ayé qui continue de...
00:43:25 - De monter ?
00:43:26 - Non, elle perd un point.
00:43:29 - Le problème pour elle, c'est non seulement d'en perdre un,
00:43:31 mais c'est que Jordan Bordela en prenne deux.
00:43:33 Donc l'écart se creuse avec le RN et l'écart se resserre avec Raphaël Glucksmann.
00:43:37 - Il y a un autre sondage où elle monte.
00:43:39 - À 17, oui, j'en ai eu un.
00:43:41 - Un mot de Gabriel Attal qui maintenant est entré en campagne et a visé Marine Le Pen
00:43:46 et en général le Rassemblement national.
00:43:48 Je vous propose de l'écouter.
00:43:49 Vous me dites ce que vous en pensez.
00:43:51 - Moi, vous savez, j'ai toujours aimé les débats.
00:43:54 Je ne me suis jamais dérobé face à la confrontation démocratique qui m'était proposée.
00:43:59 Je réponds chaque semaine au Parlement devant l'Assemblée nationale en tant que Premier ministre.
00:44:03 J'avais proposé au départ un débat à Marine Le Pen parce que, en tant que Premier ministre,
00:44:07 je suis responsable devant le Parlement.
00:44:09 Le premier groupe d'opposition au Parlement, c'est le groupe du Rassemblement national.
00:44:12 La présidente de ce groupe, c'est Mme Le Pen.
00:44:14 Donc institutionnellement, il était plus légitime que je débatte avec Mme Le Pen.
00:44:18 Après avoir fait silence radio, elle a décliné cette proposition.
00:44:21 Manifestement, elle n'est toujours pas à l'aise dans le format des débats.
00:44:25 Et on se souvient, dans ces débats avec le président de la République,
00:44:27 qu'elle n'avait pas laissé une très forte impression.
00:44:29 Et donc c'est avec Jordane Bardella que je débattrai effectivement le 23 mai prochain.
00:44:34 Et je pense que c'est un débat qui est important parce qu'effectivement,
00:44:36 on a là deux visions différentes.
00:44:38 Encore une fois, vous avez une vision qui est la nôtre,
00:44:40 qui est qu'on a besoin de l'Europe, que l'Europe a besoin de la France.
00:44:43 On ne peut pas imaginer être plus fort en étant plus seul,
00:44:46 qu'il y a des choses à corriger en Europe,
00:44:48 mais quand même que l'Europe nous apporte énormément
00:44:50 et qu'on prendrait des risques à sortir de l'Europe.
00:44:52 Et de l'autre côté, vous avez le Rassemblement national avec Jordane Bardella
00:44:56 qui considère qu'on pourrait sortir de l'Europe.
00:44:59 D'ailleurs, à l'époque du Brexit, il soutenait le Brexit.
00:45:01 Il proposait à l'époque le Frexit.
00:45:03 Est-ce qu'aujourd'hui, qui que ce soit peut dire que le Royaume-Uni s'en sort mieux
00:45:06 en étant sorti de l'Union européenne ?
00:45:08 Non, au contraire. Ils ont plus de problèmes qu'avant.
00:45:10 Je ne crois pas que le Rassemblement national demande le Frexit.
00:45:13 En 2017. En 2017, ils voulaient sortir de l'Union européenne,
00:45:16 ils voulaient revenir à l'écu. Ils ont évidemment changé.
00:45:18 C'est la ligne de Florian Philippot qui depuis a fondé les Patriotes et propose toujours le…
00:45:21 C'était il y a 7 ans et manifestement, ce n'est pas la ligne aujourd'hui du Rassemblement national.
00:45:25 Non mais il dit "dans le passé", en effet.
00:45:28 Bien sûr, c'est fait.
00:45:29 Il était pour ça.
00:45:30 Oui, Emmanuel Macron a dit aussi beaucoup de choses différentes,
00:45:34 parfois depuis 7 ans, 8 ans.
00:45:36 Mais je veux dire, ce que dit Gabriel Attal est de bonne guerre.
00:45:39 Bien sûr, vous avez raison.
00:45:40 Sauf que je pense que faire de la politique en disant des choses fausses,
00:45:44 aujourd'hui, je ne suis pas sûr que ce soit efficace.
00:45:46 Mais ce qu'il dit est vrai.
00:45:47 Mais ce qu'il dit est vrai, c'est juste plus d'actualité.
00:45:48 Il dit vrai.
00:45:49 Il ne veut pas…
00:45:50 Il l'a mis au passé, là. Il l'a mis au passé.
00:45:52 D'accord, mais arrêtez.
00:45:53 Le Rassemblement national ne veut pas sortir de l'euro.
00:45:55 Oui, mais c'est vrai.
00:45:56 Ils veulent modifier certaines choses.
00:45:57 En 2017, ils voulaient revenir à l'écu.
00:45:59 Oui, j'ai bien compris.
00:46:00 Marie Myriam, on vous a demandé parfois de faire de la politique ?
00:46:03 Jamais de la vie.
00:46:04 Et j'en veux pas.
00:46:05 C'est trop compliqué.
00:46:06 Non, non, non.
00:46:07 Non, non, j'aimerais pas du tout faire de la politique.
00:46:09 Je trouve que c'est le pire métier pour moi.
00:46:14 Ah oui, non, franchement.
00:46:15 Je préfère chanter.
00:46:17 Je préfère recommencer à chanter, alors.
00:46:19 Vous voulez dire un mot ?
00:46:21 Non, non, je voulais dire que quand même,
00:46:24 ils essayent tous de faire croire que le RN, c'est le parti du Frexit.
00:46:28 Même si, effectivement, la phrase de Gabriel Attal,
00:46:32 stricto sensu, n'est pas fausse.
00:46:34 Ça serait une manière peut-être d'éclaircir les positions.
00:46:38 Moi, je pense qu'il y a quand même un sujet,
00:46:41 c'est de répéter, élection après élection,
00:46:43 exactement quasiment les mêmes phrases.
00:46:45 Même si ce que dit Gabriel Attal n'est pas exact sur le plan factuel,
00:46:49 là, si vous voulez, et à mon avis, ça explique aussi
00:46:51 le fait que Valérie Ayé ne descende un petit peu selon les sondages,
00:46:55 c'est qu'il n'y a pas de grande nouveauté dans les slogans,
00:46:58 dans les éléments de langage, entre guillemets,
00:47:00 par rapport aux précédentes élections.
00:47:02 Tandis que Raphaël Gluzman, quand on voit le discours qui est le sien,
00:47:05 il n'est pas dans ce discours, si vous voulez,
00:47:07 qui est systématiquement le même,
00:47:08 que ce soit aux élections présidentielles, aux élections européennes,
00:47:10 d'avoir la routine anti-RN, en quelque sorte.
00:47:12 Donc vous êtes séduit par Raphaël Gluzman ?
00:47:14 Non, non, je ne l'ai pas.
00:47:15 Vous avez le droit, attendez !
00:47:17 J'observe qu'il monte et que Valérie descend.
00:47:19 On a compris.
00:47:21 Si vous me disiez que vous votiez pour Raphaël Gluzman,
00:47:25 je ne serais absolument pas étonné.
00:47:27 Mais ne le dites pas !
00:47:29 Je ne vote pas.
00:47:31 Vous ne votez pas ?
00:47:33 Je l'avais déjà dit.
00:47:35 Vous ne votez pas, Nathan ?
00:47:36 Non, mais je ne suis pas un militant dogmatique d'aucune chapelle.
00:47:39 On peut voter sans être militant dogmatique.
00:47:41 Je remercie vraiment grandement Marie Myriam
00:47:45 qui est venue à nous voir ce matin.
00:47:46 Qu'est-ce que vous faites demain soir ?
00:47:48 Demain soir, je regarde l'Eurovision.
00:47:50 Et on va vous appeler, j'imagine ?
00:47:52 Oui, je vais faire d'autres émissions de télé et de radio,
00:47:56 mais je regarderai le soir l'Eurovision.
00:47:58 Et vous êtes investie parfois dans l'organisation française ?
00:48:02 J'y ai été, toutes ces années.
00:48:04 Oui, j'ai été membre du jury,
00:48:06 j'ai donné les points,
00:48:08 j'ai fait plein de choses pour l'Eurovision.
00:48:10 Là, ça fait quelques années où je dis non, c'est bon,
00:48:13 je vous laisse faire.
00:48:15 Et puis l'Eurovision a changé.
00:48:16 Moi, c'était un orchestre.
00:48:17 Ce n'est pas du tout la même histoire qu'aujourd'hui.
00:48:20 Là, ce sont des bandes-sons ?
00:48:22 Ce ne sont plus les mêmes trucs.
00:48:25 Mais j'aime beaucoup,
00:48:26 parce que mon année à moi,
00:48:28 le public n'était pas austère,
00:48:32 mais je veux dire, c'était pas chaleureux.
00:48:35 Alors qu'aujourd'hui, ils sont...
00:48:37 Tout le monde arrive et on a vraiment envie de chanter
00:48:39 parce que l'accueil est hyper chaleureux.
00:48:42 Même si demain, ça va être particulier.
00:48:44 En ce moment, on va recevoir Jean-Marie Poiré dans une seconde,
00:48:50 mais on va se quitter peut-être en musique.
00:48:52 Je ne sais pas si vous voulez reprendre avec nous
00:48:53 quelques notes de musique, Monsieur Gauthier Lebret ?
00:48:55 Comme un enfant, ça vous parle un peu ?
00:49:01 Vous avez Marie Myriam, elle travaille à Lefoyer.
00:49:03 Je vais chanter devant Marie Myriam.
00:49:05 C'est vrai que l'entrée est géniale, l'idée a capé là.
00:49:09 Je ne sais pas qui avait eu le CD.
00:49:11 C'est ce dont j'avais peur, c'était ça.
00:49:13 Elle est géniale, cette idée.
00:49:15 C'est une idée géniale, oui.
00:49:16 Commencer par un a cappella, ça ne s'est jamais fait.
00:49:20 Un a cappella au milieu, oui,
00:49:21 mais commencer par un a cappella, ça ne s'est jamais fait.
00:49:24 Merci grandement.
00:49:26 Merci à vous.
00:49:27 Merci à vous, La Pause et Jean-Marie Poiré.
00:49:29 Restez avec nous parce qu'on va parler des visiteurs,
00:49:31 du Père Noël est une heure dure, etc.
00:49:34 A tout de suite.
00:49:35 Jean-Marie Poiré est avec nous.
00:49:41 Votre rire est une fête, effectivement.
00:49:44 Quelle carrière, que de succès.
00:49:46 Vous êtes arrivés depuis cinq minutes
00:49:48 et chacun dit les répliques des films.
00:49:51 Oui, c'est vrai, mais c'est mieux que...
00:49:53 Moi, je trouve beaucoup plus agréable
00:49:55 qu'on aime mes films que si on me crachait sur la gueule, par exemple.
00:49:58 Oui, je suis d'accord avec vous.
00:50:01 Bon, Souraya Lamidi va nous rappeler les titres.
00:50:04 Israël multiplie les frappes dans la bande de Gaza
00:50:10 alors que les pourparlers n'ont rien donné.
00:50:12 De son côté, le Hamas estime, je cite,
00:50:14 que la balle est entièrement dans le camp d'Israël
00:50:17 quand l'Égypte exhorte les deux parties à faire preuve de flexibilité.
00:50:21 Deux policiers grièvement blessés par balle
00:50:24 après avoir interpellé un homme pour des coups de cutter sur une femme.
00:50:27 L'individu a dérobé l'arme de service d'un des fonctionnaires
00:50:30 et a ouvert le feu dans un commissariat du 13e arrondissement de Paris
00:50:33 hier soir, peu avant 22h30.
00:50:36 Et puis, le Lampedusa de l'océan Indien.
00:50:39 Ce sont les mots de François-Xavier Bellamy
00:50:41 pour qualifier la situation à Mayotte.
00:50:43 En déplacement sur l'archipel, sur les thèmes de la santé et de l'immigration,
00:50:47 la tête de liste DLR aux élections européennes
00:50:50 propose l'intervention systématique de Frontex
00:50:52 pour faire face à la pression migratoire que subit le département français.
00:50:57 Merci beaucoup de ce maillage.
00:50:59 Donc je remercie grandement Jean-Marie Poiré
00:51:01 parce qu'on a tellement besoin de sourire dans ce monde-là
00:51:04 pour parler de cinéma.
00:51:06 Ce qui est intéressant dans l'histoire du cinéma,
00:51:09 c'est les succès qui sont parfois des mystères
00:51:11 et ce sont tellement des mystères que les producteurs,
00:51:14 parfois, ne vont pas sur un film.
00:51:16 Et avant de parler de vôtre, je voulais qu'on parle d'Artus
00:51:19 et du succès Un Petit Truc en Plus
00:51:23 qui a coûté, paraît-il, 7 millions d'euros,
00:51:25 dont personne ne voulait
00:51:27 et qui, à l'arrivée, va être peut-être le meilleur film français de l'année.
00:51:31 Je voulais savoir si le professionnel que vous êtes,
00:51:33 lorsqu'il vous avait vu ce film, vous vous êtes dit "ça va marcher ou pas" ?
00:51:36 Quand j'ai vu la bande-annonce,
00:51:38 moi j'ai pas vu le film, mais j'ai vu la bande-annonce
00:51:40 et j'ai tout de suite su que ça allait.
00:51:43 Il y a une bonne humeur, il y a un côté généreux,
00:51:46 il y a de l'énergie, il y a de la connerie,
00:51:49 il y a tout ce qu'on aime en fait.
00:51:51 Donc moi j'ai tout de suite, je lui ai dit, d'ailleurs,
00:51:53 on a fait une émission ensemble, j'ai vu la bande-annonce sur l'écran.
00:51:57 Et vous lui dites "ça va marcher", mais alors pourquoi ?
00:51:59 Et c'est votre histoire aussi.
00:52:00 Les Visiteurs est refusé par TF1
00:52:02 et à l'arrivée, Les Visiteurs est produit par France 3.
00:52:05 Et on vous avait dit, les films au Moyen-Âge, ça marche jamais.
00:52:10 Les Visiteurs c'est particulier parce que personne ne voulait le faire.
00:52:14 J'ai eu une chance incroyable en vérité,
00:52:16 c'est que Clavier ça lui a plu.
00:52:19 Alors pour moi c'est très très important
00:52:21 parce que Clavier est un génie comme comique,
00:52:24 est un génie comme auteur,
00:52:25 c'est un type avec un humour fantastique.
00:52:28 Donc son expertise, pour moi, est beaucoup plus importante
00:52:32 que toute celle des cols gris qu'on peut rencontrer
00:52:35 dans les bureaux des décideurs.
00:52:37 Vous voyez, je veux dire qu'il généralement rit quand il se brûle.
00:52:40 Donc voilà, donc moi, le déjeuner, je retrouve ce sujet,
00:52:46 je lui propose un déjeuner, le personnage de Jacouille,
00:52:51 et il éclate de rire, il me dit "c'est formidable".
00:52:54 Et je ne sais pas comment on a dit tout de suite,
00:52:56 on l'a fait en vieux français, bon.
00:52:58 Et il a été emballé.
00:53:01 Et moi j'ai été emballé aussi, on a pensé que c'était un autoroute.
00:53:04 Et après on n'a pris que des portes dans la gueule, c'est-à-dire...
00:53:07 - Mais qui des... Alors par exemple à TF1, à cette époque-là,
00:53:10 moi j'y étais, c'était pas des amateurs, c'était des gens qui...
00:53:14 - C'est un copain, je ne vais pas gêner le dernier mal, d'accord ?
00:53:17 - Non mais c'était pas des amateurs, c'est des gens qui avaient un sens du public,
00:53:19 Etienne Moujotte, il avait le sens du public.
00:53:21 C'est ça qui m'intéresse toujours,
00:53:23 c'est comment tu peux te tromper sur quelque chose qui est 13 millions de...
00:53:27 - Oui, 14 presque.
00:53:29 - 14 millions, c'est un film qui est dans le top 10.
00:53:32 - C'est un mensonge parce que le CNC comptabilise les entrées des films
00:53:37 qui leur plaisent dans la durée,
00:53:39 alors que les films dits commerciaux s'arrêtent à la fin de l'exploitation,
00:53:44 c'est-à-dire du premier à exclusivité.
00:53:47 Donc les 2-3 ans où les visiteurs sont passés sur les plages
00:53:51 et dans toutes les sagesses hors d'hiver,
00:53:53 tout ça n'a jamais été comptabilisé.
00:53:55 Mais je m'en fiche, c'est pas mon problème,
00:53:58 c'est comptabilisé dans ma poche, donc ça allait.
00:54:01 - Et Clavier est déjà une immense star en 93 avant les visiteurs.
00:54:04 - Je crois qu'en fait, je me suis beaucoup posé la question du refus de TF1,
00:54:11 mais en vérité, le producteur à l'époque du film, qui s'appelle Alain Terzian,
00:54:17 il est très ami avec la personne qui décide, qui s'appelle Guillaume,
00:54:22 qui décide de comment on achète les films.
00:54:29 Ils sont très copains et comme Terzian déteste les visiteurs,
00:54:32 évidemment pour vendre le film à une chaîne, c'est pas terrible.
00:54:37 Quand vous jouez au tennis, ils ont écrit une merde, mais c'est incroyable.
00:54:42 Parce que moi, c'est ce que m'a avoué son directeur de production,
00:54:46 qui malheureusement est mort, qui est un type charmant,
00:54:50 qui m'a dit que j'étais d'accord avec lui.
00:54:52 Il est rentré dans son bureau, il a jeté le script sur la table,
00:54:55 il a dit "tu as lu ? C'est ça qu'ils ont écrit ? C'est effrayant."
00:55:01 Et donc moi, il a essayé de me...
00:55:04 La première chose qu'il a fait, c'est qu'il m'a dit
00:55:07 "on va pas parler du sujet, on va parler de pognon, il faut enlever 20 millions."
00:55:12 Et j'ai dit "bon, très bien, c'était pas bête de dire ça."
00:55:17 Donc je suis parti, j'ai traversé le parc Monceau,
00:55:21 j'ai fait le tour du parc pendant 2-3 heures,
00:55:23 et puis je suis revenu et j'ai dit "j'ai une idée brillante,
00:55:25 tu dis qu'il faut enlever 20 millions, c'est de l'éléphant, on parle pas d'euros,
00:55:31 tu vas en mettre au contraire 20 de plus et je te fais deux films,
00:55:36 et on les sort en deux épisodes."
00:55:38 Et il est tellement abasourdi, je crois que j'ai dit que j'ai aperçu ses inlets,
00:55:45 parce qu'il fait "ah" et il a pas osé dire que c'était idiot, voilà.
00:55:52 Et donc il a dit "oui mais alors il faudrait trouver une fin."
00:55:55 Ben j'ai dit "oui, tu me prends pas pour un crétin, c'est un feuille de don à ce moment-là,
00:55:58 il faut trouver une fin qui amène don."
00:56:00 Et d'ailleurs, merci parce que ça m'a permis de faire cette fin
00:56:03 que je n'aurais jamais osé faire si on avait fait le film,
00:56:06 c'est-à-dire une fin qui ne se termine pas,
00:56:09 qu'est-ce que c'est que ce "beans" ?
00:56:11 Et on s'arrête comme ça, donc il n'y a pas de fin, ça se termine mal.
00:56:14 - Et ça permet de faire un deuxième épisode.
00:56:16 - Et en fait c'est fantastique, parce que pour moi la fin des comédies
00:56:21 est un énorme problème.
00:56:23 Quand vous écrivez un drame, vous connaissez la fin,
00:56:28 en fait vous avez déjà pleuré au départ, c'est la fin qui vous plaît,
00:56:31 et tout est fait pour arriver à cette fin.
00:56:33 Donc c'est relativement assez facile à faire.
00:56:36 Dans les comédies, il faut accélérer tout le temps,
00:56:38 vous accélérez, vous accélérez, et puis tout à coup on vous dit
00:56:40 "Ah dis donc, il faut arrêter maintenant."
00:56:42 Et alors vous arrêtez de traviolent.
00:56:44 - Oui mais il y a une fin, alors pardonnez-moi,
00:56:46 il y a une fin exceptionnelle dans vos films.
00:56:48 - C'est une fin fantastique.
00:56:49 - Oui mais il y en a un autre film où la fin est exceptionnelle.
00:56:52 - C'est laquelle ?
00:56:53 - C'est "Papi".
00:56:54 - Ah oui, "Papi".
00:56:55 - C'est la fin de découvrir Alain Jérôme,
00:56:58 et de voir 40 ans plus tard avec Adolfo,
00:57:03 vous parlez français ?
00:57:04 - Oui.
00:57:05 - Génial, génial.
00:57:07 Qui n'est pas de moi, c'est la fin de cet écrit par Clavier Lamotte
00:57:10 dans leur pièce de théâtre.
00:57:12 - Mais ça c'est une fin vraiment...
00:57:13 - C'est une fin fantastique.
00:57:14 - C'est une fin maligne.
00:57:15 - Et d'ailleurs, pareil, Christian Fechner,
00:57:17 qui Dieu sait est un producteur génial,
00:57:19 m'avait dit "Il faudrait couper le débat."
00:57:22 - Ah bon ?
00:57:23 - J'ai dit "Mais c'est pas possible,
00:57:24 parce qu'il faut qu'on coupe des choses,
00:57:26 il faudrait qu'on coupe le débat."
00:57:28 J'ai dit "Mais on coupe le débat, donc on termine sur..."
00:57:30 Alors c'est le film le plus con que t'as jamais vu de ta vie,
00:57:33 parce que ça se termine par un combat d'épée minable,
00:57:36 magnifique ton combat d'épée.
00:57:38 J'ai dit "Non, c'est un combat d'épée d'une bêtise incroyable."
00:57:41 Et justement, ça commence le débat par
00:57:43 "Vous avez vu ce film ? Vous avez vu ce combat d'épée grotesque ?"
00:57:47 Donc le rebond est fantastique,
00:57:50 alors que si on terminait comme ça,
00:57:52 c'était... je sais pas ce que j'aurais fait.
00:57:55 - On va repasser à l'autre jour.
00:57:57 Ce qui est sidérant dans "Papi", c'est la qualité de l'interprétation.
00:58:00 Vous avez Julien Guillomar, qui est un génie de l'interprétation.
00:58:03 Vous avez Michel Galabru, vous avez Jacques François,
00:58:06 qui sont des immenses comédiens,
00:58:08 qui étaient les seconds rôles du cinéma français
00:58:10 des années 70, 80, que tu vois dans tous les films,
00:58:14 et qui se mettent au service d'une comédie
00:58:17 pour des moments merveilleux,
00:58:19 au-delà de la troupe, évidemment, du splendide.
00:58:23 - Les deux seconds rôles sont formidables.
00:58:25 Guillomar est formidable. - Ah, j'adorais.
00:58:27 - Et il est mort, paraît-il, Guillomar,
00:58:29 dans très grandes difficultés financières.
00:58:32 C'était très compliqué, il ne tournait plus, il ne jouait plus.
00:58:35 - Oui, parce que c'est très injuste.
00:58:37 - Mais qui connaît, pardonnez-moi, Julien Guillomar,
00:58:39 qui se souvient de lui ?
00:58:41 - Un fantastique, que j'avais adoré dans un film avec Belmondo
00:58:43 qui s'appelait "Le voleur",
00:58:45 où il était absolument fantastique.
00:58:47 - "Tricatelle dans la loupe à la cuisse".
00:58:49 - De Georges Darien. - Oui, de Georges Darien.
00:58:51 - C'est un très bon livre, le livre étant meilleur que le film.
00:58:54 - Et dans "L'incorrigible",
00:58:56 où il veut racheter le Mont-Saint-Michel.
00:58:58 - Oui, c'est un acteur magnifique.
00:59:00 - Antinéa ! - C'est un acteur avec des trouvailles,
00:59:02 il fait des choses...
00:59:05 Ça, c'est un délice quand vous êtes metteur en scène.
00:59:09 Moi, je suis absolument amoureux des acteurs,
00:59:13 parce que tout à coup, ils vous sortent
00:59:17 une espèce de chose...
00:59:19 On écrit les choses, mais on ne s'attend pas
00:59:21 à ce qu'elles soient propulsées.
00:59:23 - C'est le cas du hockey, par exemple.
00:59:25 - C'est le cas du hockey.
00:59:27 - Vous l'écrivez très bien, d'ailleurs.
00:59:29 Il a donné à ce hockey quelque chose d'invraisemblable.
00:59:34 - Oui, mais c'est parce que...
00:59:36 Je prends souvent l'exemple,
00:59:38 mais c'est comme "L'atmosphère" de Harlety,
00:59:41 qui est une réplique très banale, en vérité,
00:59:44 qui n'a aucun sens, d'ailleurs.
00:59:46 C'est ce dont je suis, parce que j'ai eu la chance,
00:59:49 étant un vieillard, d'être né dans le cinéma,
00:59:52 si vous voulez.
00:59:53 Donc, en fait, j'ai eu une vie de cinéma absolument gigantesque.
00:59:56 Donc, moi, à 3 ans, j'étais sur les genoux des acteurs.
00:59:59 - Votre père était Alain Poiré, qui était un grand producteur.
01:00:02 - Oui.
01:00:03 - Vous étiez sur les genoux de qui ?
01:00:05 - Ma marraine, qui était une femme sublime,
01:00:08 qui s'appelait Marie Déa,
01:00:09 qui jouait dans "Les Visiteurs du soir",
01:00:11 qui était une beauté, en plus une femme exquise,
01:00:13 et qui m'a aussi, je pense, donné mon imagination,
01:00:17 parce que c'était une femme qui ne gagnait pas tellement sa vie.
01:00:21 Un coup, ça marchait, un coup, ça marchait pas,
01:00:23 ce qui est le problème des acteurs.
01:00:25 Et quand elle avait des sous, par contre,
01:00:27 elle me faisait des cadeaux somptueux.
01:00:29 Et un jour, on la sonne à la porte,
01:00:31 et il y a 3 vieillards qui sont là avec des caisses,
01:00:33 et qui disent...
01:00:34 Franchement, Marie Poiré, je les vois comme ça, hein.
01:00:37 C'est moi, voilà, signé là, et on m'apporte 3 caisses.
01:00:41 Et c'était toute la Bibliothèque verte,
01:00:44 qui était une bibliothèque pour enfants,
01:00:46 et donc j'avais toute la Bibliothèque verte,
01:00:48 ce qui m'a permis de lire tous les livres.
01:00:50 Et en vérité, lire les livres vous donne l'imagination,
01:00:53 parce qu'un film, c'est pas sympa dans ma paroisse,
01:00:58 mais un film, vous êtes passif face à un film.
01:01:01 Si on vous montre une belle femme,
01:01:03 vous voyez arriver Rita Ewerth, on vous call Rita Ewerth.
01:01:07 Quand dans un livre, on vous dit
01:01:09 que c'est la plus belle femme du monde,
01:01:11 c'est votre plus belle femme du monde à vous.
01:01:13 Donc il faut faire un trajet avec l'auteur
01:01:15 qui force à faire marcher les neurones de l'imagination.
01:01:19 - On voit que vous aimez les comédiens.
01:01:21 D'abord, le livre est formidable, je crois que vous l'avez lu,
01:01:23 également, Philippe Bilger. - Oui, très très beau.
01:01:25 - Voilà, on se balade dans le cinéma français,
01:01:27 il y a beaucoup d'anecdotes,
01:01:28 et puis il y a des anecdotes également sur les films.
01:01:30 Par exemple, on apprend que Fabrice Lucchini
01:01:32 a failli jouer le fameux dentiste,
01:01:34 le dentiste qui soigne M. Bernay,
01:01:37 avec Isabelle Nanty, qui est merveilleuse.
01:01:39 Vous voyez, d'ailleurs, les noms, je ne sais pas qui trouve ce nom de M. Bernay.
01:01:44 - Ah, on cherche longtemps.
01:01:45 - Oui, parce que ce n'est pas un hasard qu'il s'appelle sans doute comme ça,
01:01:48 et ça donne, pourquoi c'est magique ce nom,
01:01:51 pourquoi on s'amuse avec...
01:01:53 - On met des heures, parce que c'est toujours borderline,
01:01:56 si vous faites Madame Bourdel, bon évidemment,
01:01:58 c'est borderline, et donc il faut le faire avec un certain...
01:02:04 Ça ne se voit pas trop, mais en même temps que ça soit là,
01:02:07 donc c'est assez compliqué.
01:02:09 - Pourquoi Fabrice Lucchini a failli jouer le dentiste ?
01:02:12 - Fabrice, il m'a appelé un matin, il me dit,
01:02:15 j'ai fait quelque chose que je n'ai pas le droit de faire,
01:02:17 j'ai lu votre scénario, on avait le même agent,
01:02:20 et il a soit piqué, soit lu dans son bureau mon scénario,
01:02:23 il me dit "je veux faire le dentiste",
01:02:25 je lui ai dit "même pas en rêve Fabrice,
01:02:28 vous êtes totalement extraverti, je vous adore,
01:02:32 c'est pas le problème, je vous trouve génial,
01:02:34 vous êtes extraverti, le personnage est un timide coincé,
01:02:38 dominé par sa femme, ça ne va pas du tout,
01:02:41 il me dit "je vous invite à déjeuner",
01:02:43 alors il m'invite à déjeuner, j'avais en bas de chez moi
01:02:45 un restaurant étoilé, formidable,
01:02:47 il m'invite à la même chose du restaurant.
01:02:49 - La précision est importante.
01:02:51 - Très important, et d'autant plus important
01:02:53 qu'on m'a dit que Fabrice n'invitait pas forcément
01:02:56 dans ce genre de restaurant, il a plutôt tendance...
01:02:59 - Il ne l'invite pas vraiment, il ne l'invite pas du tout.
01:03:01 - Il ne l'invite pas du tout.
01:03:03 - Il est vraiment le rôle alors.
01:03:05 - Donc très bien, il m'invite là...
01:03:07 - On est obligé de payer ses places.
01:03:09 - Non mais c'est vrai, alors donc on déjeune
01:03:11 dans ce grand restaurant, et puis alors là,
01:03:13 il me chope, mais comme jamais j'ai été chopé de ma vie,
01:03:15 parce qu'on parle de choses, de la vie, de la mort,
01:03:17 de la coiffure, enfin des trucs, voilà,
01:03:19 et puis tout à coup, brutalement, au milieu d'une phrase,
01:03:23 il se met à jouer le film, tous les rôles,
01:03:26 y compris celui de Valérie Lemercier
01:03:28 avec une voix de femme.
01:03:30 Bon, donc je suis au spectacle, bon,
01:03:33 il connaît par cœur mon script, par cœur mon script,
01:03:37 et il est brillant dans le dentiste, brillant,
01:03:41 et je lui dis, tu vois, Fabrice, en fait,
01:03:44 les metteurs en scène n'ont pas assez d'imagination,
01:03:46 les acteurs en plus...
01:03:48 - Et pourquoi vous le prenez pas alors ?
01:03:49 - Et je le prends. Je lui dis, voilà,
01:03:51 et après il me rappelle, il me dit, voilà,
01:03:54 le cachet que tu me proposes est absolument minable,
01:03:58 mais je veux être payé comme les trois.
01:04:02 Je lui ai dit, les trois ensemble ?
01:04:04 Alors, il me fait, non, comme clavier.
01:04:09 Alors j'ai dit d'abord, Lemercier payait beaucoup moins cher
01:04:11 que les deux autres, parce qu'elle n'était pas encore une grosse vedette,
01:04:14 et puis j'ai dit, de toute façon, tu ne vaux pas ça,
01:04:16 et de toute façon, même si tu les valais,
01:04:17 je ne te les donnerais pas, parce que mon tour de table est terminé.
01:04:20 TF1 a refusé le film, je suis chez FR3.
01:04:24 - Vous vous souvenez du cachet, par exemple,
01:04:26 que vous lui proposiez ?
01:04:28 - Je crois le cachet de Lemercier.
01:04:31 Donc c'était quand même...
01:04:33 C'était très, très honorable.
01:04:35 - Ce qui ne me dit pas grand-chose.
01:04:36 - Ah non, mais je ne me souviens pas du prix, exactement.
01:04:38 C'est compliqué. En plus, maintenant,
01:04:40 je suis totalement paumé entre les francs, les euros, le machin.
01:04:45 Il m'arrive de sortir des trucs...
01:04:47 - Et donc, pour des raisons financières, finalement,
01:04:49 il ne l'a pas fait, c'est ce que je comprends.
01:04:51 - C'est ma maman qui m'avait dit un jour,
01:04:53 mais il faudrait absolument que tu t'occupes.
01:04:55 Ma maman avait 100 ans.
01:04:57 Elle m'a dit, il faut absolument que tu t'occupes
01:04:59 de payer le jardinier.
01:05:01 Je lui dois des sommes folles, etc.
01:05:04 Et donc je lui dis, écoute, maman, ça peut attendre un peu.
01:05:06 Là, je pars, je reviens.
01:05:08 Non, non, il faut le payer tout de suite.
01:05:09 Je lui dois 3 millions.
01:05:11 Donc j'ai dit, tu dois 3 millions ?
01:05:15 Tu dois 3 millions d'euros au jardinier ?
01:05:19 Mais comment tu peux devoir...
01:05:21 Non, je ne parle pas d'euros, je parle de francs.
01:05:24 - D'anciens francs, elle parlait.
01:05:26 - Et en fait, je lui dis, tu dois 3 millions.
01:05:28 Je fais le calcul et je lui dis, c'est encore énorme.
01:05:30 - 30 000 francs.
01:05:32 - 30 000 francs, oui.
01:05:34 - Elle parlait en anciens francs.
01:05:36 - Et donc, il travaillait beaucoup le jardinier.
01:05:38 - C'est-à-dire que moi, j'ai connu Jean-Marie.
01:05:40 Je sais que dans ma famille, il y a des gens
01:05:42 qui parlent sur 3 monnaies.
01:05:44 Ce n'est pas facile.
01:05:46 Qui parle en anciens francs, qui parle en francs
01:05:48 et qui parle en euros.
01:05:50 Pour les suivre, ce n'est pas toujours facile.
01:05:52 - On va continuer la discussion.
01:05:54 On fait chaque vendredi, je ne sais pas si vous le regardez,
01:05:56 on a une petite séquence avec Vendredi Vendroux,
01:05:58 avec notre ami Jacques Vendroux,
01:06:00 qui fait le tour des sports olympiques.
01:06:02 Je ne sais jamais où il est.
01:06:04 Générique avec Jacques.
01:06:06 - Il court avec la flamme en ce moment.
01:06:08 - Ça vous intéresse, les Jeux olympiques ?
01:06:10 - Les Jeux olympiques, eux-mêmes, oui.
01:06:12 Mais tout le bordel en ce moment,
01:06:14 je trouve grotesque.
01:06:16 C'est-à-dire que c'est quand même des gars
01:06:18 qui courent avec un machin, un bâton.
01:06:20 On a l'impression que c'est le grand film.
01:06:22 Donc c'est quand même une espèce de bande-annonce,
01:06:24 mais annoncée comme un spectacle.
01:06:26 C'est toujours si on ne vous demande pas du pognon
01:06:28 pour payer la place.
01:06:30 - Ah mais ils demandent de l'argent, les villes.
01:06:32 Il faut donner 180 000 euros dans chaque ville.
01:06:34 C'est des villes qui payent à l'organisation.
01:06:36 Autrement, par exemple, Lyon,
01:06:38 vous ne verrez pas à Lyon la flamme olympique
01:06:40 parce que la ville de Lyon n'a pas payé.
01:06:42 - Je vais aller à Lyon, alors.
01:06:44 - Mais vous ne vivez plus en France.
01:06:46 - Moi, je vis à...
01:06:48 Je suis belge.
01:06:50 J'ai pris la nationalité belge
01:06:52 et j'habite Bruxelles.
01:06:54 - Et Christian Clavier aussi habite aujourd'hui.
01:06:56 Ils se partagent, disons. Il est parfois à Bruxelles,
01:06:58 parfois ailleurs. Mais en tout cas, il n'est plus à Paris.
01:07:00 - Ah non, il habitait
01:07:02 en Angleterre
01:07:04 et maintenant,
01:07:06 il habite la Belgique.
01:07:08 - Vous ne retournerez plus ensemble, c'est fini ?
01:07:10 - Ah ben ça, ça dépend de lui,
01:07:12 surtout parce que moi, je suis un metteur en scène
01:07:14 libre de suite.
01:07:16 - Vous avez un projet de série à faire ?
01:07:18 - J'en aurais.
01:07:20 - Ah oui ? Et vous avez un projet précis ?
01:07:22 - J'ai eu des projets d'écriture,
01:07:24 j'ai un projet de série qui devait se faire.
01:07:26 J'ai l'impression
01:07:28 que c'est quand même un tout petit peu au frigo.
01:07:30 Mais personne n'ose me le dire.
01:07:32 - Pourquoi ? Parce que vous avez...
01:07:34 - Parce que c'est un métier où on apprend
01:07:36 qu'on est à la retraite.
01:07:38 Personne ne vous le dit jamais.
01:07:40 Moi, j'ai compris
01:07:42 parce que j'ai écrit beaucoup de films.
01:07:44 J'ai écrit "La 7e compagnie",
01:07:46 j'ai écrit des films pour "L'amoureux",
01:07:48 j'ai écrit des films pour "L'hôtenaire",
01:07:50 j'ai écrit des tas de films.
01:07:52 Et je savais que ces gens étaient à la retraite
01:07:54 alors qu'ils ne savaient pas encore
01:07:56 que je déjeunais avec "L'hôtenaire"
01:07:58 et qu'ils me disaient "J'ai un projet fantastique
01:08:00 avec mon fils, on va écrire ça, c'est génial, blablabla".
01:08:02 J'ai vu Patrick Lelay avant-hier,
01:08:04 ATF1, ils sont à fond pour.
01:08:06 Et puis moi, j'avais rendez-vous
01:08:08 à TF1 et on me disait
01:08:10 "Vous faites un truc avec "L'hôtenaire" ?"
01:08:12 "Ah non, non, non,
01:08:14 on va s'en scripter, t'as des rangs."
01:08:16 Non, on n'en fait pas.
01:08:18 Je n'osais pas, je ne l'appelais pas,
01:08:20 évidemment.
01:08:22 C'était horrible, j'ai dit "Mais c'est un métier
01:08:24 dans lequel tu apprends que tu es à la retraite
01:08:26 via quelqu'un d'autre
01:08:28 qui ne te le dira jamais, par amitié."
01:08:30 - Et qui est parfois, d'ailleurs,
01:08:32 un météo-enseigne sous-estimé,
01:08:34 alors que c'est un très bon météo-enseigne.
01:08:36 Là, je parle de filmage, vraiment,
01:08:38 "Le 7e juré", c'est des films...
01:08:40 C'est la qualité française
01:08:42 qui a parfois été fortement attaquée,
01:08:44 mais il y a une qualité de mise en scène
01:08:46 chez "L'hôtenaire" qu'on ne retrouve pas forcément,
01:08:48 je ne veux pas citer de nom. - Et une intelligence
01:08:50 de la dramaturgie, c'est-à-dire que
01:08:52 vraiment, c'était quelqu'un
01:08:54 qui était au service des auteurs.
01:08:56 - Et puis c'était quelqu'un de merveilleux. - Charmant, charmant.
01:08:58 - Bon, Jacques Vendreau aussi
01:09:00 est charmant, et générique,
01:09:02 Jacques, on va voir où il est, Jacques.
01:09:04 * Extrait de "Le 7e juré" *
01:09:06 * Extrait de "Le 7e juré" *
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01:10:54 * Extrait de "Le 7e juré" *
01:10:56 Ah ! Ah mais moi c'est un mec génial !
01:10:58 C'est un mec génial !
01:11:00 C'est un réalisateur de génie !
01:11:02 Est-ce que vous avez remarqué que j'ai mis le maillot de l'Olympique de Marseille derrière ?
01:11:04 Oui, ça n'a pas de rapport avec ma question,
01:11:06 mais je l'ai bien remarqué. Vous avez parfaitement raison.
01:11:08 C'est marrant, vous ne l'en parlez pas !
01:11:10 Vous ne l'en parlez pas, c'est bizarre.
01:11:12 Mais si, parce qu'hier vous avez donné le bon pronostic.
01:11:14 Effectivement, puisque Marseille a été battue dans une ville qu'on appelle Bergame.
01:11:18 Hier soir, et vous aviez donné, évidemment, le bon score.
01:11:21 Je vous retrouve tout à l'heure,
01:11:23 je vais vous montrer une séquence de Jean-Marie Poiré.
01:11:25 C'est le tournage du "Père Noël est une ordure".
01:11:29 Alors vous savez, on travaille ici,
01:11:31 il y a un jeune homme qui travaille avec nous,
01:11:33 qui s'appelle Félix Perola.
01:11:35 Et Félix, c'est un jeune journaliste,
01:11:39 il est en stage alternant avec nous, il a 21 ans.
01:11:43 Il dit "moi à chaque Noël, on me dit Joyeux Noël Félix".
01:11:46 Voilà ce qui est ma vie.
01:11:48 Félix Perola.
01:11:50 Alors je lui ai dit "viens nous dire bonjour en plateau".
01:11:53 Et vous voyez cet extrait du tournage du "Père Noël est une ordure"
01:11:58 qui n'avait pas été un grand succès.
01:12:00 Moi je me souviens l'avoir vu à la sortie,
01:12:02 c'est sorti en août, je crois.
01:12:04 - En août, en canicule.
01:12:06 - Exactement, je l'ai vu en août 82.
01:12:08 - Au 82.
01:12:09 - 82, je l'ai vu dans un cinéma à la boule,
01:12:11 vous voyez, qui s'appelait le Palace, au bout de l'avenue Générale de Gaulle.
01:12:13 - Déjà à la boule.
01:12:14 - Oui, à la boule l'été.
01:12:16 Et ça n'a pas été un grand succès au départ,
01:12:19 alors que les parisiens, qu'on voyait précisément à la boule,
01:12:22 l'avaient parfois vu au théâtre et c'était culte.
01:12:24 C'était culte au théâtre.
01:12:25 Et puis, à force de passer à la télévision, c'est devenu...
01:12:28 - Ça a commencé en fait en cassette vidéo.
01:12:33 Et Yves Rousserwaard, qui était un pionnier en fait,
01:12:38 qui était le premier à croire aux cassettes vidéo,
01:12:41 avant les DVD, m'avait dit "mais c'est incroyable"
01:12:45 parce qu'il y avait un espèce de ratio en principe
01:12:48 par rapport aux nombres d'entrées et aux nombres de cassettes vendues,
01:12:51 grosso modo, mais c'était toujours dans les mêmes fourchettes.
01:12:54 Et en fait, le Père Noël avait été un carton,
01:12:57 c'est-à-dire qu'il m'avait dit "on vend pratiquement autant
01:13:00 de cassettes du Père Noël que d'Emmanuel".
01:13:03 Donc il m'a dit "c'est très très bizarre, c'est incroyable".
01:13:07 Donc en vérité, ça a commencé là.
01:13:09 Évidemment, après, à la télévision, c'est devenu un...
01:13:12 - Un must.
01:13:13 Voyons le tournage.
01:13:14 Une séquence tournage que nous avons trouvée à Lidl.
01:13:18 - Où t'étais fourré encore ?
01:13:21 - J'ai été téléphoner à Thérèse, je te prie de dire.
01:13:24 - Quoi, la connasse de SOS ?
01:13:26 J't'ai déjà interdit de téléphoner à ces gens-là !
01:13:28 - T'as rien à m'interdire du tout, tête d'arrant !
01:13:30 Thérèse, c'est ma bienfaiseuse !
01:13:31 Oh, et puis moi, je prends mes clips Baby Club
01:13:33 et je me tire dessus, un général, boss, desses gourbiches !
01:13:35 Même que le docteur, il a dit "attention, parce qu'avec tel appareil,
01:13:37 le petit, il peut choper la mixomatose !"
01:13:39 - J'interprète avec le Brio dans ce film,
01:13:41 le Père Noël, Brio, un ami,
01:13:44 le rôle du Père Noël qui est définitivement une ordure.
01:13:48 C'est-à-dire que le personnage est un semi-clochard
01:13:51 qui a comme profession très stable
01:13:54 de travailler comme Père Noël à la sortie des grands magasins.
01:13:57 - Alors moi, je suis la bien-aimée de cette ordure.
01:13:59 Je m'appelle Josette, je suis un petit peu disgracié par la nature,
01:14:02 dans la tête et dans le physique, mais je le hais.
01:14:06 - Alex, si tu me frappes encore une fois,
01:14:08 j'écris à mon frère à Marseille, il va venir t'égorger.
01:14:10 - Ah ! Alors elle a foutu une gonzesse, ton frère !
01:14:13 - N'empêche que quand tu rappiques, tu chies dans ton frunc !
01:14:15 - Mais moi, personnellement, je suis la seule personne
01:14:17 vraiment désespérée de cette histoire,
01:14:19 parce que je vis un calvaire familial
01:14:22 et j'essaye de trouver un peu de réconfort chez Pierre Morthaise
01:14:24 et finalement, au bout du compte, je n'ai absolument rien.
01:14:26 Moi, finalement, je porte des robes, enfin,
01:14:28 c'est-à-dire que c'est un personnage qui est un petit peu travesti
01:14:30 et qui s'appelle Katia. - Un peu beaucoup ?
01:14:32 - Un peu beaucoup, je vous en prie.
01:14:34 - Moi, je suis Pierre Morthaise,
01:14:36 je combats le vice dans cette officine de bonté
01:14:39 qui est SOS Amitié, et heureusement,
01:14:41 je suis assisté dans mon travail par Thérèse Musquin,
01:14:44 qui est une personne très bonne aussi.
01:14:46 - Ce n'est pas Thérèse, c'est Marie-Ange.
01:14:48 - Marie-Ange Musquin, excusez-moi.
01:14:50 - Vous ne me tirerez jamais de mon nom.
01:14:52 - J'ai été joué par Josiane Balasco.
01:14:54 - Je suis Marie-Ange Musquin.
01:14:56 - Viens, viens, viens, viens, viens.
01:14:58 Pas eu trop d'appels, Thérèse ?
01:15:00 - Non, rien de grave, non.
01:15:02 La routine, quoi, hein.
01:15:04 Vous voyez, depuis 18 heures, nous n'avons eu qu'un appel.
01:15:06 - C'est cela, oui.
01:15:08 - Et je vous présente donc Félix, qui est là,
01:15:10 qui vit une période de Noël chaque année.
01:15:12 - Chaque année, chaque période.
01:15:14 Et vous savez, même le jour de ma naissance,
01:15:16 j'ai reçu un message de maman qui me dit
01:15:18 le jour de ta naissance, quand j'ai envoyé des faire-part,
01:15:20 et on la salue parce qu'elle nous regarde,
01:15:22 j'ai reçu en retour "Joyeux Noël, Félix".
01:15:24 C'est très drôle, parce qu'en fait,
01:15:26 c'est intemporel et c'est intergénérationnel,
01:15:28 parce que chaque année, j'ai le droit
01:15:30 au "Joyeux Noël, Félix".
01:15:32 - C'est la vie des répétés, qui, d'ailleurs,
01:15:34 parfois, est stupéfiante, parce que moi, je les oublie.
01:15:36 Et un jour, je tournais une pub,
01:15:38 j'étais dans un couloir,
01:15:40 ça se passait pas très bien, en plus,
01:15:42 il y avait des problèmes de budget, encore,
01:15:44 comme toujours, bon, j'étais un peu renfrogné,
01:15:46 je marche dans un couloir, et il y a un type
01:15:48 qui se jaillit d'un bureau, qui me pointe du doigt
01:15:50 et qui fait "Je ne vous jette pas la pierre, Pierre".
01:15:52 (rires)
01:15:54 Et je suis pétrifié, je me suis collé au mur,
01:15:56 j'ai dit d'abord "Pourquoi ce mec m'appelle Pierre?"
01:15:58 Et deuxièmement, j'ai dit "C'est un fou".
01:16:00 Voilà, j'avais oublié.
01:16:02 - Mais cette réplique,
01:16:04 ça, c'est des répliques qui sont
01:16:06 effectivement, je ne suis pas pour dire
01:16:08 du mal des gens, mais elle est gentille.
01:16:10 Tout le monde connaît ces répliques, et quand vous êtes arrivés tout à l'heure,
01:16:12 il y a un film qui s'appelle "Twist again"
01:16:14 à Moscou, qui n'est pas
01:16:16 aussi connu, peut-être, en tout cas,
01:16:18 qui n'est pas autant diffusé.
01:16:20 - Qu'il mériterait. - Et qu'il mériterait, parce que je trouve que c'est formidable.
01:16:22 Et moi, je vous ai donné une réplique tout de suite,
01:16:24 c'est Martin Lapote qui dit "Allô, c'est pour dénoncer".
01:16:26 (rires)
01:16:28 Je ne sais pas qui a écrit, d'ailleurs,
01:16:30 parce qu'après, bon... - C'est impossible, avec Christian...
01:16:32 - Allô, c'est pour dénoncer, mais c'est pour ça, je crois.
01:16:34 - C'est impossible de savoir qui comment...
01:16:36 On est pratiquement dans une pièce de Rostand.
01:16:38 On peut commencer une phrase et la terminer,
01:16:40 et l'autre, la termine.
01:16:42 C'est impossible de savoir,
01:16:44 parce que ce sont des heures et des heures
01:16:46 de discussion.
01:16:48 - Alors, j'ai l'impression, sans doute parce que vous êtes né dans le cinéma,
01:16:50 et on peut peut-être faire le parallèle avec Bertrand Blier,
01:16:52 c'est que vous êtes quand même assez directif,
01:16:54 parce que vous les connaissez,
01:16:56 vous savez précisément ce que vous voulez des comédiens.
01:16:58 Merci beaucoup, Félix !
01:17:00 Et joyeux... - Joyeux Noël !
01:17:02 - Joyeux Noël, Félix !
01:17:04 Et que vous êtes quand même directif,
01:17:06 parce que vous savez ce qu'est un comédien,
01:17:08 vous savez aussi parfois ce qu'il...
01:17:10 ce qu'il fait et qui ne vous convient pas,
01:17:12 et vous savez lui dire, lui parler,
01:17:14 et... etc. J'ai l'impression qu'il y a un rapport avec eux.
01:17:16 C'est des monstres, vous le savez,
01:17:18 mais il faut...
01:17:20 il faut savoir leur parler.
01:17:22 - Oui, il faut surtout avoir des bons acteurs, en fait.
01:17:24 Parce que j'ai...
01:17:26 on m'a dit que tu ferais jouer des pierres,
01:17:28 du coup je préfère pas essayer.
01:17:30 Donc je crois qu'il faut vraiment
01:17:32 avoir les bons acteurs.
01:17:34 J'ai la chance d'avoir des acteurs formidables,
01:17:36 mais je dois dire que, bon,
01:17:38 dans mes films, je n'ai pas trop abîmé
01:17:40 leur talent.
01:17:42 Maintenant, c'est vrai qu'il y a...
01:17:44 il y a...
01:17:46 par moments...
01:17:48 il faut faire une réflexion par rapport à la dramaturgie,
01:17:50 c'est-à-dire que...
01:17:52 on parlait de Martin Lamotte,
01:17:54 du triomphe de Papy fait de la résistance.
01:17:58 Quand on a fait "Twist", "Heguen" à Moscou,
01:18:00 il est arrivé et il m'a joué
01:18:02 le personnage de super résistant.
01:18:04 Et donc je lui ai dit...
01:18:06 - C'est exceptionnel. - Il faut arrêter.
01:18:08 - Comment vous lui dites ? C'est pas facile ?
01:18:10 - Avec Martin, c'est facile,
01:18:12 parce qu'on est très copains.
01:18:14 Parfois, il faut plus de...
01:18:16 parfois, il faut plus de diplomatie.
01:18:18 - Parce qu'il y a une susceptibilité...
01:18:20 - Surtout quand on a affaire à des gens...
01:18:22 J'ai eu un problème avec Jacqueline Mayon, par exemple.
01:18:24 - Qui s'entendait pas. J'étais très déçue.
01:18:26 Elle s'entendait pas avec Jacques Villeret.
01:18:28 J'étais très triste. - Non, c'est pas ça.
01:18:30 C'est pas qu'elle s'entendait pas avec Jacques Villeret.
01:18:32 C'est pas vraiment ça.
01:18:34 Jacqueline Mayon était une star de théâtre.
01:18:36 Elle rentrait sur scène
01:18:38 et tous les acteurs étaient des fers-valoirs
01:18:40 par rapport à elle.
01:18:42 Donc elle était habituée à être la reine.
01:18:44 Et dans un film choral, il faut par moments
01:18:46 laisser la place au numéro de quelqu'un.
01:18:48 Donc quand il y a Jacques Villeret qui arrive,
01:18:50 tu te mets sur le côté, tu laisses faire son numéro.
01:18:52 Alors là, elle s'ennuyait profondément.
01:18:54 C'est-à-dire qu'elle était là...
01:18:56 Et d'ailleurs, un jour,
01:18:58 pendant que Villeret chantait,
01:19:00 elle me fait jouer au théâtre.
01:19:02 J'ai dit "Non, j'ai pas fini avec vous,
01:19:04 j'ai un plan à faire. Mais non, vous aurez
01:19:06 à prendre ma doublure, je fais de la figuration
01:19:08 dans cette scène." Alors je lui dis "Pas du tout,
01:19:10 vous faites pas du tout." "Mais si, mais si."
01:19:12 "Pas pour une idiote."
01:19:14 Donc je lui dis "Écoutez, j'ai un plan à faire de vous,
01:19:16 donc soyez gentils,
01:19:18 d'attendre, voilà. Et vous partirez,
01:19:20 comme on a dit, à 5 heures."
01:19:22 Donc elle attendait. "Mais je vais faire quoi ?
01:19:24 Je vais dire quoi ?" J'ai dit "Je vous le dirai."
01:19:26 "Mais je vais faire quoi ?"
01:19:28 On fait la lumière sur elle, elle voit arriver un énorme
01:19:30 travelling, et puis elle me fait
01:19:32 "Mais je dois faire... Je vous le dirai tout à l'heure,
01:19:34 Jacqueline, soyez pas impatiente."
01:19:36 Et j'ai fait un truc, un peu pour l'emmerder,
01:19:38 je dois dire, c'est que j'ai...
01:19:40 Parce que c'est de la taquiner, on va dire, pas de l'emmerder,
01:19:42 de la taquiner. J'ai dit
01:19:44 "Moteur !" Alors elle fait
01:19:46 une tête paniquée.
01:19:48 "Je fais quoi ?" "Moteur."
01:19:50 Alors on fait le moteur, on fait le clap,
01:19:52 ce qui ne se fait jamais, et je rentre dans le plan,
01:19:54 je m'approche d'elle, et je lui dis
01:19:56 tout bas à l'oreille "Jacqueline,
01:19:58 exprimez-moi ce que vous pensez
01:20:00 du numéro de Jacques Villeret en ce moment."
01:20:02 Et je suis reparti.
01:20:04 Et elle a fait cette tête inénarrable
01:20:06 que j'ai d'ailleurs montée deux fois
01:20:08 alors que je pensais ne monter qu'une fois,
01:20:10 tellement c'était drôle, qui est
01:20:12 un espèce de...
01:20:14 de mépris intergénérationnel.
01:20:16 C'est-à-dire qu'il
01:20:18 faut bien comprendre que les gens
01:20:20 avaient des cultures différentes.
01:20:22 D'ailleurs Michel Serrault m'a refusé
01:20:24 le rôle de Villeret parce que
01:20:26 il ne trouvait pas drôle
01:20:28 de chanter Iglesias.
01:20:30 D'abord il m'a dit "Je ne sais pas qui est ce Julio
01:20:32 Iglesias."
01:20:34 J'ai dit "C'est la plus grosse vedette du monde."
01:20:36 "Oui, enfin d'accord, mais...
01:20:38 C'est pas très drôle ce truc-là."
01:20:40 Par contre, j'ai un numéro en musical
01:20:42 qui me plaisait beaucoup
01:20:44 où je pelais une orange.
01:20:46 Alors si vous me donnez une orange, je vais vous montrer
01:20:48 ce que c'est.
01:20:50 Il m'a fait un espèce de numéro
01:20:52 gentil.
01:20:54 Si il m'avait fait la biscotte,
01:20:56 je l'aurais peut-être... - Et qui invente par exemple
01:20:58 la démarche de Jacques Villeret?
01:21:00 - Jacques Villeret, ça c'est lui.
01:21:02 C'est lui qui m'a proposé ça.
01:21:04 - Madame Bouh !
01:21:06 On passe une bonne soirée.
01:21:08 - Non, non, c'est-à-dire qu'il m'a proposé...
01:21:10 J'ai d'ailleurs chopé parce qu'il arrive
01:21:12 de face, donc il est debout dans la voiture,
01:21:14 donc il y a la démarche.
01:21:16 Et puis après, quand je fais le plan où il s'éloigne de Do,
01:21:18 là, il avait travaillé.
01:21:20 J'ai dit "moteur"
01:21:22 et puis c'est parti. Et alors ce...
01:21:24 ce déboîtement-là
01:21:26 est absolument inénarrable.
01:21:28 Moi, je suis client.
01:21:30 J'ai dit "Formidable."
01:21:32 Si je ne suis pas, je vais dire...
01:21:34 À ce moment-là, je vais dire "Mais on va
01:21:36 refaire une autre façon de faire."
01:21:38 Et puis on choisit plus tard.
01:21:40 - Quel est le plus facile, dans toute cette troupe,
01:21:42 du Splendide à diriger ?
01:21:44 - Je n'ai jamais
01:21:46 dirigé personne dans le Splendide.
01:21:48 Le Splendide se dirige
01:21:50 tout seul. D'abord, ce sont des gens qui sont
01:21:52 incroyablement...
01:21:54 D'abord, ce sont des acteurs fantastiques.
01:21:56 Ça explique pourquoi ils ont ce succès.
01:21:58 Ce sont des acteurs absolument démons.
01:22:00 Et ça commence parce que, déjà, ils choisissent
01:22:02 leur costume.
01:22:04 Et ça, c'est un travail de fou.
01:22:06 C'est comme un peintre
01:22:08 qui prépare ses couleurs.
01:22:10 Ils choisissent leur costume.
01:22:12 Et le costume, c'est déjà énormément.
01:22:14 Donc ça, c'est une chose.
01:22:16 Ils choisissent beaucoup leur maquillage.
01:22:18 Et puis, bon,
01:22:20 on est tellement complices.
01:22:22 Je ne parle pas du "Père Noël est une ordure".
01:22:24 C'est quand même eux qui ont écrit la pièce.
01:22:26 Moi, je n'écris avec qu'eux
01:22:28 l'adaptation cinématographique
01:22:30 qui n'a pas bousillé la pièce.
01:22:32 - Avec un personnage en plus.
01:22:34 - Avec un personnage de Madame Musquin.
01:22:36 - Avec une femme que je préférais.
01:22:38 Et ça a été difficile au début.
01:22:40 - Je suis coincé dans l'ascenseur, Pierre.
01:22:42 - Par exemple, ça s'est passé
01:22:44 un peu à coup de poing dans la gueule au départ.
01:22:46 Parce que quand la pièce
01:22:48 commençait par une scène très drôle,
01:22:50 Thierry Lhermitte déboulait
01:22:52 avec un manteau coupé en deux.
01:22:54 Et...
01:22:56 Anne et Maud faisaient
01:22:58 "Mais qu'est-ce qui vous est arrivé ?"
01:23:00 Et ils disaient "J'ai trouvé
01:23:02 un clochard dans la rue,
01:23:04 je lui ai donné la moitié de mon manteau."
01:23:06 C'était très drôle.
01:23:08 Mais je trouvais ça absurde.
01:23:10 Je me suis dit...
01:23:12 Premièrement, personne ne connaît Saint-Augustin.
01:23:14 Je me suis dit "Laissez tomber, c'est fini."
01:23:16 C'est extrêmement "private joke".
01:23:18 La plupart des gens qui vont au cinéma
01:23:20 ne vont même pas avoir l'once
01:23:22 d'une idée de cette parabole.
01:23:24 - Saint-Martin.
01:23:26 - Saint-Augustin.
01:23:28 - Saint-Augustin.
01:23:30 - C'est lui qui écrit les bouquins.
01:23:32 Deuxièmement,
01:23:34 au début, le théâtre
01:23:36 c'est chaleureux.
01:23:38 D'ailleurs, les gens applaudissent
01:23:40 quand les gens rentrent en scène.
01:23:42 Il y a la chaleur de l'acteur.
01:23:44 Le cinéma c'est très froid,
01:23:46 les gens finissent de plotter leurs copines
01:23:48 ou de manger leur popcorn.
01:23:50 En vérité, c'est pas du tout le même esprit.
01:23:52 - Je suis obligé de vous couper,
01:23:54 on est déjà très en retard.
01:23:56 - Vous êtes toujours en retard.
01:23:58 - On va parler de Brigitte Millot
01:24:00 qui sera demain à l'antenne à 10h30.
01:24:02 Comme Jean-Marc Morandini n'est pas avec nous,
01:24:04 on est un peu plus souple
01:24:06 et c'est Eliott Deval qui va prendre la suite.
01:24:08 On est au moins en retard de 5 minutes.
01:24:10 Écoutons l'extrait de Brigitte Millot
01:24:12 et après on conclut ensemble.
01:24:14 - Comment on peut la traiter l'allergie ?
01:24:16 - On peut déjà gérer des petites choses
01:24:18 avec son pharmacien.
01:24:20 Il y a des antihistaminiques
01:24:22 qui peuvent être pris sans ordonnance.
01:24:24 Après, il y a la désensibilisation.
01:24:26 - Alors oui, c'est plus comme avant.
01:24:28 C'est plus comme avant.
01:24:30 - C'était compliqué,
01:24:32 il fallait se faire des piqûres, etc.
01:24:34 - Maintenant, c'est soit
01:24:36 en petites gouttes buvables, soit en petits comprimés.
01:24:38 C'est toujours long.
01:24:40 Mais ça marche.
01:24:42 Et là, il y a de nouveaux traitements qui arrivent.
01:24:44 Notamment, les chercheurs
01:24:46 ont compris le mécanisme
01:24:48 qui était à l'origine
01:24:50 et des rhinites,
01:24:52 des rhinites allergiques et de l'asthme.
01:24:54 Il y a toujours une composante allergique.
01:24:56 Et comme ils ont trouvé la molécule,
01:24:58 ça s'appelle des alarminges,
01:25:00 là, ils sont en train de mettre au point
01:25:02 des médicaments qui pourraient bloquer cette molécule
01:25:04 qui est à la naissance de toute la cascade
01:25:06 de réactions allergiques.
01:25:08 Donc, on bloquerait en amont.
01:25:10 Ce sera formidable à faire à suivre.
01:25:12 - Bon, ça fait 35 minutes
01:25:14 qu'on parle ensemble
01:25:16 et il faut qu'on vous invite pendant 1h30.
01:25:18 - Ah oui.
01:25:20 - On est au cinéma, c'est merveilleux.
01:25:22 La seule chose que je voulais vous demander
01:25:24 avant de partir,
01:25:26 quand vous faites la scène de Junio
01:25:28 qui descend dans la cave
01:25:30 et qui dit "Ramirachen", mythique,
01:25:32 vous la faites plusieurs fois
01:25:34 ou c'est tout de suite bon ?
01:25:36 - Oui, je me souviens assez bien.
01:25:38 D'abord, parce que
01:25:40 là, j'étais assez pressé
01:25:42 parce qu'en vérité, on a fait une planterie incroyable
01:25:44 sur Papy.
01:25:46 Il y avait à l'époque,
01:25:48 c'était le début des clips.
01:25:50 On a été épaté par les clips de Michael Jackson
01:25:52 avec ce qu'on appelle la lumière anglaise,
01:25:54 avec des lumières à contrario comme ça
01:25:56 et des effets où on voit
01:25:58 les rayons du soleil.
01:26:00 Donc, il faut mettre de la fumée.
01:26:02 - C'est la première parce que tout le monde est très en retard.
01:26:04 - Et donc, figurez-vous que
01:26:06 j'ai été obligé de refaire tout parce qu'on a commencé
01:26:08 à éclairer comme ça au début.
01:26:10 Je dois reconnaître, je remercie Roland Giraud
01:26:12 qui m'a dit "c'est abominable,
01:26:14 on ne voit pas mon costume".
01:26:16 Il voulait dire sa tête, évidemment,
01:26:18 mais il ne voulait pas parler de ça.
01:26:20 Donc, il parlait de son costume.
01:26:22 Donc, on a refait.
01:26:24 Là, j'ai un peu tricoté plus vite.
01:26:26 - Et ça a été tourné manifestement en plein mois d'août
01:26:28 parce qu'il fait toujours très beau.
01:26:30 - Ça a été tourné en studio.
01:26:32 - Ah bon ?
01:26:34 - Et en plus, c'était une scène
01:26:36 de la pièce directe.
01:26:38 Il avait déjà répété 8 000 fois.
01:26:40 - Et le petit chat,
01:26:42 qu'est-ce qu'il est devenu, le chat du général ?
01:26:44 - Ah, le chat !
01:26:46 Je ne sais pas qui doit être décédé.
01:26:48 C'est un re-take.
01:26:50 Vous savez que j'avais tourné avec un chat
01:26:52 tout à fait banal et nul.
01:26:54 Et alors, ça a été d'ailleurs un moment incroyable
01:26:56 parce que Fichner m'avait convoqué chez lui
01:26:58 le dimanche pour couper les scènes
01:27:00 parce qu'il me dit "c'est là où on m'a proposé de couper le débat".
01:27:02 Et moi, entre temps,
01:27:04 j'avais rencontré Romulus, le chat,
01:27:06 qu'on m'avait amené chez moi. J'avais fait une polaroïd.
01:27:08 Et je trouvais qu'il était dément.
01:27:10 C'est un chat qui s'était bagarré
01:27:12 et il avait perdu sa bagarre.
01:27:14 Il avait touché et donc ça avait cicatrisé.
01:27:16 Donc il avait une oreille vers le bas et une oreille vers le haut.
01:27:18 Et je lui dis "dis donc,
01:27:20 je voudrais re-taker le chat".
01:27:22 Il me dit "tu te fous de ma gueule ?
01:27:24 Je te demande de couper des trucs, on ne coupe rien
01:27:26 et tu me demandes de re-taker jamais de la vie !"
01:27:28 Et pendant qu'il dit ça, je mets la polaroïd devant ses yeux.
01:27:30 Il éclate de rire.
01:27:32 Et je lui dis "ben voilà, le public sera comme toi".
01:27:34 Et il m'a fait "tu es un enfoiré".
01:27:36 - Christian Fichner,
01:27:38 qui est mort malheureusement
01:27:40 et qui était un des grands producteurs
01:27:42 de la Gomont.
01:27:44 - Non, pas du tout.
01:27:46 Christian Fichner.
01:27:48 - Merci, c'était un plaisir.
01:27:50 On pourrait rester une heure et demie.
01:27:52 Il est 10h39, je crois qu'on n'a jamais terminé aussi tard l'émission.
01:27:54 On a pris 5 minutes dans la vue.
01:27:56 Si j'ose dire.
01:27:58 - On n'a même pas cité les anges gardiens.
01:28:00 - Jacques Vendroux, merci cher Jacques.
01:28:02 - Merci.
01:28:04 C'est le 14 mai à Bordeaux.
01:28:06 Le 100ème anniversaire du stade
01:28:08 Jacques Chabond-Delmas entre les anciens
01:28:10 de la grande légende et le variété
01:28:12 Club de France.
01:28:14 - Merci. Maintenant vous êtes assis sur le trampoline.
01:28:16 J'ai jamais vu ça.
01:28:18 On salue Christian Clavier qui nous écoute peut-être.
01:28:20 Mémoire cache d'un réalisateur culte.
01:28:22 Merci grandement.
01:28:24 C'est aux éditions Michel Laffont.
01:28:26 Merci à...
01:28:28 Merci à Jean-Marie Profi.
01:28:30 Il est parti. Merci Jean-Marie.
01:28:32 - Merci à vous.
01:28:34 - C'était sympa de vous écouter.
01:28:36 On fasse une émission d'une heure et demie ensemble.
01:28:38 de Val d'Azur dans une seconde.
01:28:39 Merci à tous !
01:28:41 [SILENCE]

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