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00:00 [Générique]
00:09 Bonjour, bienvenue sur l'Histoire TV dans notre émission Bizess Angel, où les Bizess Angel viennent nous partager leur expérience dans l'investissement d'amorçage de seeds, comme on dit.
00:19 Aujourd'hui, c'est Jacques Bonifait qui nous a rejoint. Jacques, bonjour.
00:22 Bonjour.
00:23 Eh bien, commençons peut-être deux mots par votre parcours professionnel.
00:27 Eh bien volontiers. Alors, moi, je suis ingénieur de formation. J'ai commencé à travailler sur les calculateurs de bord de satellites.
00:33 Puis, assez vite, on m'a mis au département commercial pour vendre ces calculateurs de bord.
00:37 Et puis après, j'ai fait un MBA. Puis, histoire de compléter le parcours ingénieur, j'ai fait du conseil.
00:42 Puis après, j'ai travaillé chez Alcatel et ça ne me convenait pas trop.
00:46 Et donc, j'ai créé en 2000, avec mon associé Bertrand Salomon, Transatel, qui est une société dans le domaine des opérateurs mobiles virtuels,
00:55 mais aussi dans l'Internet des objets. Et notamment, on aime bien connecter les véhicules un peu partout dans le monde.
01:01 Et on a développé aussi d'autres activités dans le domaine des e-SIM sous la marque UBG.
01:06 Et j'ai cédé l'entreprise avec mon associé il y a 4 ans au groupe NTT, le géant japonais des télécoms.
01:13 Et du coup, j'ai un peu de sous. Et puis, ce qui m'amène à investir au cas par cas dans des petites sociétés jeunes.
01:21 D'accord. Alors, vous êtes devenu business angel suite à cette exit, c'est ça ?
01:25 Oui, oui, tout à fait.
01:26 OK. Donc, il y a 4-5 ans, dans combien de boîtes avez-vous investi ?
01:30 Pour l'instant, j'ai investi dans 5 sociétés, des tickets assez petits, entre 20 000 et 100 000 euros.
01:36 Quelle est votre motivation, investir justement dans les jeunes pousses ?
01:40 Alors, il y a deux motivations. Il y a, d'une part, alors même si je dirige toujours la société, même si j'ai terminé complètement mon exit,
01:48 je reste le président de Transatel. Donc, je suis toujours assez actif et bien occupé.
01:54 Mais c'est intéressant de voir autre chose, de se remettre un petit peu en question.
01:58 Il y a une notion de transmission. Bon, accessoirement, on peut peut-être aussi gagner de l'argent.
02:02 Enfin, déjà, on essaye de ne pas en perdre.
02:04 Oui.
02:05 Sachant que moi, c'est un parcours que je connais bien parce que quand j'ai créé ma société en 2000, j'ai eu beaucoup de business angel.
02:09 D'accord. On voyait un petit peu l'ascenseur quelque part.
02:12 C'est ça. Et puis, je me mets bien à leur place et je me mets aussi bien à leur place des investisseurs.
02:17 Et je vois bien les côtés positifs et les côtés négatifs. Voilà. J'ai aussi eu des ventures, des VC à mon bord.
02:26 Je vois bien tous les avantages, les inconvénients et les problématiques.
02:30 D'accord. Quels sont vos critères de sélection ?
02:32 Alors, le premier critère, c'est un problème de méthodologie dans la manière dont ils gèrent les aspects financiers.
02:42 Il y a le business plan à 5 ans qui monte au ciel, mais on peut faire dire tout et n'importe quoi à Excel.
02:48 Donc, moi, ce que j'aime bien, c'est qu'il y a un budget sur 2023, un budget sur 2024, que chaque mois, on vérifie les chiffres et qu'on remette à jour.
02:55 Ça peut être faux, ça peut être bon.
02:57 Mais qu'il y a un suivi.
02:58 Mais je veux qu'il y ait un suivi et qu'il y ait un exercice de re-forecast tous les mois, où on sait combien on a de cash ce mois-ci,
03:03 combien on aura de cash dans un mois, deux mois, trois mois, quatre mois, et que tous les mois, on remet les chiffres.
03:07 Voilà, ça permet de voir éventuellement le mur qui s'approche.
03:09 Et il y en a qui le font bien, il y en a qui n'ont pas le temps. Je ne comprends pas toujours pourquoi.
03:14 Mais voilà, moi, c'est la chose importante, parce qu'on sait très bien que le BP est faux, que l'idée va changer.
03:20 Mais au moins, cette capacité à toujours savoir combien on a sur son compte en banque, et combien on aura dans un mois, dans deux mois, dans trois mois, dans quatre mois,
03:29 même s'il faut faire des choses un peu compliquées pour toujours en avoir, ça, c'est important.
03:33 Et moi-même, je ne me suis pas payé pendant quatre ans et demi avec mon associé, donc on sait ce que c'est que la gestion de crise.
03:40 Et c'est quand même un peu connaître son cash.
03:42 Nous, c'était tous les lundis matins, on a notre cash, et même aujourd'hui encore, j'ai mon cash tous les lundis matins, et c'est important.
03:47 C'est vital.
03:48 Donc ça, c'est le premier critère.
03:50 Le deuxième critère, c'est effectivement l'idée, et c'est vrai que, en tant qu'ingénieur, j'aime bien les idées un peu techno,
03:57 même si elles sont un peu risquées, parce qu'il y a peut-être un côté nostalgique par rapport à la classe prépa, au cours de physique.
04:05 Donc moi, j'aime bien.
04:06 Et puis j'aime bien être un peu épaté aussi par les idées, même si elles ne sont pas technologiques.
04:12 L'entrepreneur, le porteur du projet, compte ?
04:15 Oui, oui, la personnalité. Alors, il faut déjà que ça se... C'est bien quand c'est quelqu'un...
04:19 Alors c'est bête à dire, mais...
04:20 Quelqu'un de bien élevé, qui ne considère pas que c'est acquis, mais qui comprend qu'il va demander de l'argent à quelqu'un,
04:28 et que ce n'est pas tout à fait naturel de donner de l'argent à un projet qui démarre.
04:32 Voilà, parce qu'on a...
04:34 C'est vrai que l'argent qui, comme on dit, il coule à flot...
04:37 Des fois, c'est assez étonnant, oui.
04:39 Et des fois, bon, on fait comprendre que vous êtes en compétition.
04:43 Si je suis en compétition, c'est bon, la compétition, je connais, ça ne m'intéresse pas.
04:48 Il y a un petit côté sans gêne.
04:49 Comment vous sourcez ces startups ?
04:51 Alors, c'est un peu le hasard.
04:53 Alors, il y a le magazine Challenge qui, chaque année, sort les 100 startups.
04:57 Vous regardez les classements ?
04:58 Ce n'est pas que je regarde les classements, c'est que je regarde les différents projets.
05:01 Et il y en a qui me parlent.
05:02 Et en général, je mets les noms sur LinkedIn, et les gens reviennent.
05:06 Et le Challenge, ils ont déjà levé, non ?
05:08 Oui, mais des fois, il y en a, j'arrive trop tard, mais c'est intéressant.
05:12 Il y en a, je n'arrive pas trop tard, mais il y en a plusieurs que j'ai trouvées comme ça.
05:16 Je dirais, oui, les deux tiers, les trois quarts.
05:18 Parce que dans le Challenge, c'est une fois par an.
05:21 Vous avez des toutes petites qui ont déjà levé 3-4 millions,
05:24 et d'autres qui ont levé 50 ou 100 000 euros.
05:26 C'est intéressant parce que c'est bien présenté, et puis finalement, tout est là.
05:29 Donc, une fois par an, moi, j'aime bien lire cet article.
05:32 Et puis après, j'ai mon réseau d'entrepreneurs où on m'envoie un message.
05:37 Vous investissez plutôt en solo ou avec des clubs, des business angels, des deals ?
05:41 Pas dans un club formalisé.
05:42 En revanche, j'ai fait des investissements avec des amis que je connaissais, parce qu'on est plusieurs.
05:46 Mais ce n'est pas un club formalisé qui vous source des deals.
05:49 Comment se comportent donc les cinq investissements que vous avez réalisés ?
05:53 Il y a déjà des exits, des faillites ? Sinon, quelle est la santé ?
05:57 Non, là, c'est en "wet and sea".
06:02 Il y en a qui ne sont pas en grande forme.
06:05 Là, ça va un peu mieux, mais c'est encore un peu tôt pour conclure.
06:08 Vous vous impliquez ou seulement si on vous sollicite ?
06:11 Je m'implique quand on me sollicite.
06:14 Je ne me bats pas pour m'impliquer.
06:16 C'est aussi parce que je dirige toujours Transatel, donc je suis quand même un peu pris.
06:21 Donc, quand on me sollicite, je participe, j'aide, je donne des conseils, etc.
06:27 Et puis, quand je n'ai pas de nouvelles au bout de six mois, j'envoie un mail un peu énervé en disant que je n'ai pas de nouvelles.
06:32 Justement, sur le plan humain, vous avez des satisfactions, à contrario des déceptions ?
06:37 Oui, des déceptions, on va dire que je ne suis pas complètement novice.
06:40 Mais ce que j'apprécie, c'est quand au moins une fois tous les trois mois, j'ai un email qui me raconte ce qui se passe.
06:46 Quand au bout de six mois, il faut dire "au fait, tu en es où ?" Je trouve ça un peu dommage.
06:51 Et puis le pire serait le seul gâteau, c'est quand on reçoit le message qui explique qu'il faut vite de l'argent, sinon c'est fini.
06:58 Je ne l'ai pas eu comme ça, ça va peut-être venir, oui.
07:04 Ça, à la limite, ça fait partie du jeu.
07:09 Mais c'est bien quand, je ne dis pas tous les mois, mais une fois tous les trois mois, on a 10 lignes.
07:14 Je n'ai pas besoin de trois pages, je ne les lirai pas, les trois pages c'est trop long.
07:17 Mais 10 lignes qui disent où ils en sont, etc.
07:19 Et en général, à chaque fois que j'ai le rapport, ça me donne des idées, je passe un coup de fil.
07:23 Je dis "il faut faire ci, il faut faire ça, tiens, je te donne l'adresse".
07:27 Donc c'est une manière aussi pour eux d'avoir du support.
07:30 Et puis quand vous mettez de l'argent, c'est quand même satisfaisant d'avoir des nouvelles une fois par trimestre, ne serait-ce que sur l'aspect psychologique.
07:36 C'est ce qu'on peut conseiller aux entrepreneurs.
07:39 C'est un peu comme un ambassadeur, un banquier, c'est même mieux qu'un banquier.
07:42 Il faut le tenir au courant, ce n'est pas au dernier moment qu'il faut l'appeler.
07:45 Et puis même quand ça va mal, expliquer pour essayer justement ensemble de trouver des remèdes, des solutions pour que ça aille mieux.
07:53 En dehors des startups, quels sont les autres actifs sur lesquels vous placez vos économies ?
08:00 Alors je fais un peu comme tout le monde, en allant voir des gens qui vous aident.
08:05 Il y a les marchés financiers, il y a les produits structurés.
08:10 Là aujourd'hui, c'est plus un marché d'obligation, voire même de monétaire puisque les taux ont monté.
08:14 Donc c'est vrai que je suis un peu en "wet and sea" et que je m'appuie sur le fait que les taux ont monté en attendant d'y voir un peu plus clair.
08:22 Voilà, c'est sûr qu'on ne prend pas trop de risques avec une rémunération qui...
08:25 Oui, et puis moi j'ai fait mon exit en 2019.
08:29 Depuis 2019, c'est un petit peu compliqué.
08:31 On a eu le Covid, il y a la guerre en Ukraine, là il y a l'inflation.
08:36 Je ne trouve pas ça très évident.
08:38 Oui, à côté de la bourse, effectivement, les pertes ne sont pas terribles.
08:41 Il y a eu des montées, des descentes, donc c'est un peu perturbant tout ça.
08:45 Très bien.
08:46 Pour vous contacter, si on veut vous soumettre des projets, comment fait-on ?
08:50 Sur LinkedIn, mon nom.
08:52 D'accord.
08:53 Donc il y a de toute façon votre lien dessous, en tout cas autour de la vidéo.
08:58 Merci Jacques d'être venu partager votre expérience.
09:00 C'est moi qui vous remercie.
09:02 Merci à tous de nous avoir suivis.
09:04 Je vous donne rendez-vous très vite sur Investisseur TV avec de nouveaux Biz et Assumption.
09:10 [Musique]
09:18 [Musique]
09:23 [SILENCE]