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00:09 Bonjour, bienvenue sur Investor TV dans notre émission Bizess Angel où les Bizess Angel viennent nous partager leur expérience de l'investissement dans l'amorçage, dans le site comme on dit.
00:20 Aujourd'hui en visio c'est Angélique Gérard que nous accueillons. Angélique bonjour.
00:25 Bonjour Stéphane.
00:27 Alors peut-être deux mots sur votre parcours professionnel pour ceux qui ne vous connaissent pas avant de parler de votre activité de Bizess Angel.
00:35 Oui avec plaisir je suis fondatrice ex dirigeante du groupe Iliad. Iliad c'est les marques Free et Free Mobile.
00:42 J'ai créé neuf filiales au sein du groupe accompagné 7000 collaborateurs et j'ai également créé des sociétés en parallèle de mes activités au sein du groupe.
00:52 Je suis une hyper active et j'ai décidé d'investir il y a un peu plus de dix ans maintenant dans l'écosystème français et notamment donc dans des startups.
01:02 D'accord. Vous en êtes à combien d'investissement sur dix ans ?
01:06 Un peu plus d'une trentaine de participations.
01:08 D'accord. Quelle est votre motivation à le faire ?
01:11 Alors je vais être hyper honnête avec vous. Ma première motivation ça a été de vouloir chercher un oxygène intellectuel par rapport à mes responsabilités, ma mission au sein du groupe Iliad.
01:25 Donc voilà m'aérer, rencontrer des gens qui étaient câblés différemment de moi sur des secteurs d'activité où je n'y connaissais absolument rien.
01:33 Donc ça a été assez intéressant et puis j'ai découvert que c'était intéressant fiscalement et donc j'ai aussi persévéré sur le sujet à la hauteur des seuils fixés par le code fiscal.
01:47 Et c'est assez amusant parce qu'en fait ma dynamique de Business Angel a évolué avec le temps et notamment ma thèse d'investissement.
01:56 Donc j'ai eu beaucoup de plaisir à investir dans des sociétés auprès desquelles j'étais cliente.
02:02 Donc c'est-à-dire qu'il y avait déjà un climat de confiance instauré par rapport à un service ou un produit.
02:08 Et puis je me suis intéressée au marketplace. Je suis moi-même un produit tech digital donc ça paraissait assez naturel.
02:17 Et depuis deux trois ans maintenant, j'ai une thèse d'investissement qui est plutôt agri-agrotech.
02:22 Donc je pense que c'est important d'investir dans la recherche, dans des innovations de rupture,
02:28 notamment pour nous permettre de mieux affronter les défis qui sont les nôtres en termes d'explosion démographique, de pénurie d'eau, d'aléas climatiques et donc de difficultés sur notre agriculture.
02:47 Quels sont les critères de sélection et le ticket moyen que vous y consacrez ?
02:52 Alors moi j'ai une stratégie de diversification. Ce qu'on appelle une stratégie de diversification, c'est que je fais de petits tickets.
02:59 Et donc du coup j'en fais un petit peu plus. Je peux investir entre 10 et 100 000 euros en moyenne selon mon intérêt pour la société.
03:12 J'ai un deal flow qui est naturel. C'est vrai qu'on est assez peu de femmes à investir et je le regrette.
03:22 Et donc du coup je suis assez visible sur tout ce qui est private equity.
03:27 Et comment je sélectionne mes dossiers ?
03:30 Eh bien d'une part il faut que ça corresponde à ma thèse d'investissement.
03:33 Donc je fais des messages quasiment tous les jours sur LinkedIn pour malheureusement souhaiter une belle aventure entrepreneuriale à ceux qui me sollicitent
03:41 et leur dire que ce n'est pas ma thèse.
03:43 Et puis quand c'est ma thèse d'investissement, je m'intéresse effectivement à ce que la start-up veut changer, veut apporter.
03:54 Je m'intéresse évidemment au BP, à l'équipe de fondateurs ou de fondatrices.
04:02 Il y a plein de critères en fait. On s'intéresse aussi au fait de savoir si les fondateurs ont eux-mêmes mis des fonds propres,
04:15 comment ils se voient dans 5 ans, dans 10 ans, comment on peut les accompagner, quelle valeur ajouter aussi on a à leur côté sans faire d'ingérence.
04:24 Donc il y a pas mal de critères qui rentrent en ligne de compte.
04:27 Et puis on dit souvent il y a la bonne idée et puis il y a la capacité d'exécution.
04:31 C'est là où généralement on réussit tous ensemble.
04:35 Et donc je vérifie qu'en dessous de ceux qui portent l'idée, la vision, il y ait bien une capacité d'exécuter qui permette d'arriver à l'objectif visé.
04:47 D'accord. Vous entendez, vous fouillez assez profondément le dossier. Vous n'envoyez pas le DocuSign les yeux fermés.
04:57 Je ne fais pas mon chèque tout de suite. En effet, je confirme.
05:01 Non, non, c'est important de bien les connaître. C'est beaucoup de bienveillance parce que, encore une fois, on n'est pas là pour faire de l'ingérence.
05:08 On est là pour soutenir des gens qui ont souvent une très bonne idée.
05:12 Mais effectivement, on va vérifier pas mal de paramètres avant d'investir.
05:17 En tous les cas, c'est ce que je fais. Je suis moins regardante par la suite. Curieusement.
05:24 D'accord. Je pense effectivement que c'est plus raisonnable parce qu'il y a la bonne idée.
05:28 Puis, comme vous le disiez, il y a l'exécution et la faisabilité du projet.
05:33 Justement, vous investissez plutôt solo qu'en club deal, en groupe ?
05:39 J'ai fait des clubs deal avec quelques copains, mais je fais plutôt du solo depuis quelques années.
05:46 D'accord. Vous disiez que vous travaillez avant, après moins. Vous n'appliquez pas trop dans la vie de la startup, uniquement quand on vous sollicite ?
05:56 Non, parce que je suis hyper active. Je fais plein de trucs.
05:58 Et du coup, une fois que c'est fait, je vais évidemment regarder le report, le dashboard de la société.
06:06 J'ai tendance à regarder celles pour lesquelles j'ai eu un vrai coup de cœur parce que ça m'intéresse de voir comment ils se quellent.
06:13 Mais c'est vrai que je vais plutôt être à la disposition de l'équipe par rapport à mes thèmes de prédilection, à mes expertises.
06:26 On me sollicite pour un petit déj, pour un dej.
06:29 C'est plutôt un échange informel pour si effectivement un dirigeant a une pièce à casser
06:39 et qui pense que je suis la bonne personne pour l'aider à réfléchir dessus, je prends du temps pour ça.
06:45 Mais de moi-même, je ne le fais pas.
06:48 D'accord. Sur InvestirTV, on aime bien parler de performance financière.
06:54 Sur une trentaine depuis dix ans, c'est un peu difficile de sortir un rendement, surtout qu'il y a peu d'exit.
07:02 Sur dix ans, c'est un investissement qui est très long, c'est difficile de sortir.
07:07 On a des valorisations hypothétiques qui sont en général constituées par les derniers tours.
07:12 Mais vous avez quand même fait quelques exits, me disiez-vous, et aussi peut-être quelques fails, quelques échecs.
07:17 Oui, globalement, une grande majorité de dossiers où j'ai fait fois deux, fois trois par rapport à mon investissement.
07:24 Je suis une business angel qu'on pourrait qualifier d'heureuse.
07:29 Et oui, deux, trois échecs sur une dizaine de dossiers.
07:34 On va dire que les deux tiers ont été heureux et un tiers échecs totaux.
07:42 D'accord. Et puis, il y a plein de sociétés, j'imagine, qui sont encore dans la course, compagnie leur dernier mot.
07:48 Indépendamment du côté financier, vous avez connu des satisfactions, des déceptions sur le plan humain vis-à-vis de l'entrepreneur.
07:57 Vous avez fait confiance ?
07:59 Oui, c'est arrivé en effet quand on a le coup de cœur pour une entreprise, qu'on a donc mis un petit peu plus que son ticket moyen.
08:08 Et que finalement, la trajectoire fixée n'est pas suivie par l'entrepreneur.
08:16 Et finalement, on se rend compte qu'il y a un manque de transparence.
08:23 C'est surtout ça qui est assez décevant parce qu'on a le droit de se planter et c'est naturel.
08:29 En revanche, ne pas informer, je trouve ça plus grave et beaucoup moins pardonnable.
08:36 Donc, se planter, c'est normal, se planter, recommencer.
08:39 Mais se planter, se planter, se planter et ne pas informer, c'est décevant.
08:43 Le conseil pour les entrepreneurs, et surtout quand ils ont ensuite besoin de ressoliciter pour se faire des bridges et tout,
08:49 c'est de faire des reportings, d'être transparent.
08:53 Là aussi, en général, quand on fait du business en jeune,
08:55 la boutade c'est d'abord angel que business,
08:59 on est là en général pour aider, pour supporter les entrepreneurs.
09:02 Donc, il vaut mieux qu'ils fassent part de leurs problèmes, c'est mieux que de les cacher.
09:07 Vous avez tout à fait résumé ce qu'on attend effectivement d'eux à la base.
09:11 Indépendamment des startups, dans quel autre type d'actifs vous placez vos patrimoines, vos économies ?
09:18 À l'ancienne sinon, dans la pierre.
09:21 Oui, c'est bien, ça fait un bon équilibre avec un secteur très risqué,
09:25 qui est les startups et l'immobilier qui est plutôt solide.
09:27 Oui, voilà, je ne boursicote pas, je n'ai pas du tout d'affinité avec la bourse,
09:37 que je suis, que j'observe évidemment, mais je n'irai pas mettre de l'argent.
09:43 Et donc, la pierre me paraît effectivement quelque chose de plus satisfaisant et plus safe.
09:50 Donc, c'est comme ça que je diversifie mon patrimoine aujourd'hui.
09:54 Parfait. Pour vous contacter, pour vous proposer des dossiers, j'imagine c'est LinkedIn ?
10:00 C'est LinkedIn, absolument, je suis assez réactive, généralement tard le soir et via des vocaux.
10:07 Vous êtes très vocable. Angélique, merci de nous avoir partagé votre expérience.
10:13 Merci à tous de nous avoir suivis, je vous rendez-vous très vite sur InvestirTV avec de nouveaux Business Angels.
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