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00:09 Bonjour et bienvenue sur Lister TV dans notre émission Bizess Angel où les Bizess Angel viennent nous partager leur expérience dans l'investissement d'amorçage, de SID comme on dit.
00:20 Aujourd'hui en visio depuis le sud de la France, c'est Cédric Tempestini qui nous a rejoint. Cédric bonjour.
00:26 Bonjour Stéphane.
00:28 Commençons peut-être par deux mots sur votre parcours professionnel.
00:33 Avec plaisir. Cédric, j'ai 41 ans, je suis marié, papa de deux petites filles. Je vis le gros de l'année à l'île Maurice, je suis dans ma maison du sud de la France.
00:44 Je suis entrepreneur depuis mes 23 ans. J'ai créé plusieurs entreprises dans le domaine du digital, même si là plus récemment il y en a une plutôt dans le domaine justement des startups.
00:57 L'investissement en venture capital et donc je mets deux projets principaux pour le moment. Investor X qui se concentre, qui est un club d'investisseurs permettant d'accéder à des startups du Y Combinator.
01:12 Et ma communauté privée d'entrepreneurs et d'investisseurs qui s'appelle Yumento et à laquelle est adossée aussi des réseaux sociaux, notamment une chaîne YouTube du même nom.
01:21 D'accord, comme beaucoup de business angels, vous avez commencé comme ça et vous semblez professionnaliser un petit peu cette activité.
01:27 Donc j'imagine que c'est suite à un exit. Depuis combien de temps vous investissez dans les startups et dans combien de startups vous avez déjà investi ?
01:35 Alors j'ai investi dans les startups depuis 4-5 ans. Je n'ai pas investi dans énormément de startups, il y en a un peu plus d'une quinzaine.
01:45 Et effectivement j'ai eu, en fait, entre le moment où on s'était contacté et maintenant, il y a eu un événement d'exit supplémentaire.
01:57 Au infini, en tout, il y en a eu trois.
02:01 D'accord.
02:02 À vrai dire deux où on est sur un, c'est un multiple de 1,5 donc ça ne fait pas rêver. Et l'autre en fait où j'ai pu récupérer ma mise à départ.
02:12 Par contre il y a eu un premier où il y a eu un multiple, je crois qu'on était à x8, donc ce n'est pas trop mal.
02:22 Et so far, pour les autres, je ne fais pas trop attention à la valorisation à un instant T puisque ça peut être assez fluctuant.
02:32 Je l'ai connu encore dernièrement avec un investissement qui était monté jusqu'à x60 et qui est redescendu, divisé par 10 par rapport à ma mise à départ.
02:41 Donc ce n'est pas sorti, c'est une plus-value qui reste latente.
02:47 Oui, c'est ça, effectivement, il y a une grosse différence entre le virtuel et les vrais exits.
02:53 Qu'est-ce qui vous motive à investir dans les startups ?
02:56 Je vais être franc, c'est la rentabilité.
03:00 Ce n'est pas pour la beauté des projets, je ne vais pas dire ça, c'est concrètement parce que c'est un univers.
03:12 Je me concentre plutôt sur des startups que je comprends de par mon parcours, donc plutôt dans le domaine de la tech.
03:19 Je capitalise sur ma propre expérience pour viser des entreprises que je suis davantage en capacité de comprendre.
03:30 Mais c'est au-delà de l'aspect réseau que ça apporte, ça c'est clair, l'activité de Business Angels permet de rencontrer plein de gens extrêmement intéressants.
03:42 C'est une conséquence plutôt agréable de la chose, mais il y a une motivation purement de rentabilité et de faire fructifier le patrimoine.
03:51 Moi c'est franc. Quels sont vos critères de sélection et quel est votre ticket moyen ?
03:57 Au niveau du ticket moyen, j'essaie de mettre à chaque fois le ticket minimum,
04:02 avec pour objectif de diversifier au maximum les investissements.
04:06 On a un effet de loi des grands nombres sur les investissements startup dès qu'on atteint un portefeuille de 20 à 30 boîtes.
04:16 Parce que c'est le jeu, il y a une probabilité élevée à chaque fois qu'on met un ticket,
04:23 plutôt de perdre cet argent ou en tout cas qu'il soit immobilisé pour une durée indéterminée, voire infinie,
04:28 qui est plus grande que le fait d'avoir la possibilité à un moment donné de faire un exit.
04:35 En plus de ça, avec un multiple intéressant.
04:38 Pour ma part, en termes de critères, j'ai des notes à ce moment que j'ai prises.
04:46 Déjà des projets à forte scalabilité, c'est plutôt d'aller sur des projets où il y a la possibilité de faire un multiple important.
04:53 Donc avoir une asymétrie de risque maximale, je sais que je mets 10 000, je sais que je peux perdre 10 000,
05:00 mais par contre je vais sur des projets où j'ai plutôt une possibilité de faire 1 x 50, 1 x 100, voire...
05:06 Bon, sait-on jamais plus que ça.
05:09 L'équipe, ça c'est vraiment essentiel.
05:11 On peut avoir une mauvaise idée, on peut avoir un timing de marché qui est mauvais,
05:17 on peut avoir des défauts sur la méthode de monétisation,
05:20 mais si on a une équipe qui tient la route avec des dirigeants qui sont en capacité de se remettre en question,
05:26 qui sont en apprentissage perpétuel, qui sont à l'écoute,
05:30 qui ont cette capacité de résilience, de rebondir, de s'adapter,
05:36 bon ben voilà, même si l'idée à la base est discutable potentiellement,
05:43 ça augmente la probabilité, ou même que l'idée d'origine, même si elle est bonne à la base,
05:50 on sait ce que c'est, à un moment donné il peut y avoir un événement de marché qui fait qu'elle n'est plus adaptée,
05:56 qu'ils aient la capacité de se réinventer, de s'adapter, de mettre leur ego de côté,
06:01 pour moi c'est quelque chose qui est fondamental, des bons rapports aussi avec les associés,
06:05 un niveau de valorisation qui ne soit pas non plus délirant,
06:08 même si on le voit au niveau du Y-Combinator,
06:10 typiquement on est sur des niveaux de valorisation qui sont plutôt élevés,
06:13 mais c'est ça aussi d'aller chercher les meilleurs dossiers,
06:16 c'est là où il y aura souvent de la compétition pour pouvoir rentrer dessus.
06:20 Vous sentez quand même que les valeurs se corrigent un petit peu ?
06:24 Oui, c'est une bonne période en ce moment,
06:27 clairement il y a plus de difficultés pour lever des fonds,
06:30 et comme d'une manière générale pour l'investissement,
06:33 c'est quand il y a moins de monde, moins de compétition,
06:39 que c'est intéressant de se positionner,
06:41 donc pour ma part j'avais mis en stand-by toute l'année dernière,
06:46 je me suis remis à être actif à partir du milieu de l'année,
06:50 parce qu'on est sur des niveaux de valorisation qui sont plus cohérents,
06:56 et puis il y a des opportunités parce qu'il y a des belles boîtes qui n'arrivent pas à convaincre,
07:02 parfois des dirigeants qui ont du mal à défendre leur prodigé,
07:06 alors que pourtant celui-ci est tout à fait intéressant,
07:10 et il y a des opportunités intéressantes qui se présentent.
07:15 Comment vous les sourcez ?
07:17 Au niveau de sourcing, du réseau uniquement,
07:21 du réseau, du relationnel, c'est aussi la raison pour laquelle je me suis créé une visibilité sur les réseaux sociaux,
07:26 c'est que ça crée un espèce de phare dans la nuit,
07:30 où naturellement il y a des gens qui nous contactent en disant "voilà j'ai un projet qui est intéressant,
07:35 donc aujourd'hui je dois recevoir au moins une demande par jour,
07:41 que ce soit par email ou sur LinkedIn,
07:43 donc je suis assez passif là-dessus,
07:45 plus mon réseau personnel, à la fois par la communauté d'entrepreneurs que j'ai créé,
07:51 j'ai naturellement des gens qui disent "ah bah tiens Cédric,
07:54 moi je connais quelqu'un qui a un beau projet, c'est intéressant,
07:57 il m'explique rapidement le truc, et si je trouve que c'est pertinent,
08:01 à ce moment-là je pousse pour étudier l'opportunité.
08:07 Donc du coup vous investissez plutôt en solo ou avec des clubs d'eal ?
08:11 Les deux, à vrai dire, j'ai moi-même créé déjà des clubs d'eal,
08:17 où j'ai regroupé des investisseurs dans des SPV,
08:20 et puis dans le cadre aussi de ma nouvelle activité Investor X,
08:25 ça c'est quelque chose qu'on est amené à faire régulièrement,
08:29 de regrouper des investisseurs en SPV pour aller sur des startups américaines.
08:34 Vous cherchez plutôt à vous impliquer dans la vie de la startup,
08:38 ou éventuellement si on vous sollicite ?
08:40 Sincèrement non, j'ai plutôt une recherche d'être en passif,
08:45 ce qui est d'autant plus aujourd'hui facile,
08:48 je dirais que ça va dépendre aussi des dirigeants,
08:51 il y en a certains qui vont rechercher des investisseurs
08:54 qui vont être là en termes de conseils,
08:56 qui vont apporter une plus-value en termes de réseau,
08:58 et puis il y en a d'autres où ils veulent juste avoir de l'argent,
09:01 et pas avoir des gens qui vont mettre un petit ticket,
09:04 et qui vont croire qu'ils vont être là.
09:07 Oui, leur donner des conseils tous les 4 mètres.
09:09 Voilà, exactement, c'est ça, et pour ma part en tout cas,
09:12 je garde toujours une oreille attentive,
09:14 si c'est un dirigeant qui sollicite mon avis,
09:16 ou si je peux donner un coup de pouce,
09:18 puisque c'est mutuellement bénéfique de donner un coup de pouce
09:22 à la boîte dans laquelle j'ai investi, et auprès du dirigeant,
09:25 mais sinon vraiment je suis dans une approche passive à ce niveau-là.
09:29 D'accord, alors 4 ans c'est assez court,
09:33 mais est-ce que vous avez déjà, indépendamment du côté financier,
09:35 connu des satisfactions, et a contrario des déceptions ?
09:39 Satisfaction oui, dans le sens où j'ai pu en l'espace de 2 ans,
09:46 faire un premier exit qui a été plutôt sympathique,
09:51 après des déceptions, ça ne fait jamais plaisir quand on voit
09:56 qu'il y a une belle boîte dans laquelle on a mis un ticket,
09:58 qui monte à x60, et puis pour des problèmes de liquidité de marché,
10:04 elle devait le relever des fonds, un gros investisseur s'est rétracté
10:08 au tout dernier moment, et s'est retrouvé en crise de liquidité,
10:10 et là elle s'est retrouvée en mode sacrifié,
10:14 ça ne fait jamais plaisir de voir sa mise de départ,
10:18 en tout cas en termes de moins-value latente, divisé par 10.
10:22 Je pensais plutôt à un entrepreneur qui, une fois qu'il a bouclé son tour de table,
10:29 n'est plus aussi, disons, le casse et disponible qu'avant de récupérer le chèque.
10:36 Alors la plus effectivement, typiquement sur le fait de tenir au courant les investisseurs,
10:42 j'ai vu avec ma petite expérience, 3 types de comportements,
10:47 le premier, celui qui va tenir au courant régulièrement les investisseurs
10:53 en faisant des rapports semestriels, voire même trimestriels,
10:56 ceux qui ne donnent aucune info, de temps en temps, parce qu'ils y sont obligés,
11:01 ils vont donner des infos, mais sinon ils ne prennent pas de temps pour ça,
11:04 et puis ceux qui vont donner des infos quand ils veulent de nouveau lever des fonds.
11:08 – Oui, un conseil qu'on peut leur donner, c'est que c'est un peu tard,
11:12 il faut toujours prévoir de lever des fonds, de s'appuyer,
11:14 ne serait-ce que pour des bridges sur les investisseurs en place,
11:17 et c'est un peu comme pour un banquier, qu'il soit tenu au courant régulièrement
11:21 plutôt que quand il y a le feu dans la maison.
11:25 – Ça fait.
11:26 – À part dans les start-up, dans quel autre type d'actifs vous placez votre patrimoine ?
11:33 – Alors moi je touche à beaucoup de classes d'actifs différentes,
11:40 je suis passionné d'investissement, c'est le gros de mon temps,
11:43 aujourd'hui je passe à chercher des opportunités,
11:47 j'ai d'ailleurs une chaîne YouTube,
11:49 où je parle des thématiques d'entrepreneuriat, d'investissement.
11:53 – Oui, on tape Cédric Tempestini, et c'est vrai que sur YouTube vous êtes assez actif.
11:57 – Oui, effectivement, et puis j'avais fait une vidéo il n'y a pas très longtemps,
12:04 où je donnais la répartition exacte en pourcentage de mon patrimoine,
12:07 donc l'immobilier en France et à l'étranger, c'est 44% aujourd'hui à peu près de mon patrimoine net,
12:13 du private equity 21%, la bourse 10%, l'ending d'entreprise,
12:19 je fais pas mal aussi de prêts à des entreprises,
12:22 que je sélectionne de manière assez pointue.
12:25 – À travers des plateformes ou c'est vous qui le gré à gré ?
12:28 – Non, c'est moi qui chasse, pas via les plateformes, je chasse personnellement,
12:34 ou alors je suis un des clubs d'investisseurs,
12:38 ce qui permet d'accéder à des rendements entre 14 et 20% annuels, ce qui n'est pas…
12:43 – Il faut connaître comment dirais-je bien la boîte, et puis croire en elle,
12:46 parce que c'est quand même des rendements qui sont, pour ce montant là,
12:50 donc à ce niveau là, sont assujettis à des risques, il y a un risque fort.
12:53 – Oui, après il y a aussi la durée, typiquement,
12:56 quand on est sur un rendement annuel de ce type, mais qu'on est sur un horizon temps de 5 mois,
13:03 quand on a une boîte qui a 20 ans d'existence,
13:06 je prends un exemple concret que j'ai en tête,
13:10 qui est positionné dans une dizaine de pays, qui est profitable depuis 15 ans,
13:16 la probabilité d'avoir cette boîte qui fasse faillite dans les 5 mois,
13:21 et qui soit dans l'impossibilité de me rembourser mon argent, je l'estime plutôt faible.
13:27 – Oui, j'entends bien, mais si…
13:29 – Je vais plutôt sur des deals de ce type, c'est ce que je veux dire,
13:33 où j'ai un maximum de chances de récupérer ma mise de départ,
13:38 avec quand même des rendements,
13:40 toujours une recherche d'asymétrie risque-rendement qui soit maximale.
13:44 – Très bien, pour vous contacter, vous proposez des projets,
13:48 donc j'imagine que c'est LinkedIn ?
13:50 – Oui, absolument, c'est la meilleure manière de prendre contact avec moi,
13:56 oui, tout à fait, et après j'ai aussi un canal Telegram,
14:01 où je partage des choses du quotidien,
14:03 les personnes qui s'intéresseront à ma chaîne le trouveront assez facilement,
14:08 mais effectivement LinkedIn sera le meilleur moyen.
14:12 – Cédric, merci pour ce partage, merci à tous de nous avoir suivis,
14:18 je vous donne rendez-vous très vite sur Investeur TV, avec un autre Business Angel.
14:23 [Musique]
14:32 [Silence]