Zoom - Xavier Patier : Quels pouvoirs au-dessus de la République ?

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Plutôt la barbarie que l'ennui ! Voilà l'acte de résignation qui menace aujourd'hui la France. Avec la mort des valeurs universelles, c'est désormais la violence qui impose son Diktat comme une évidence, nous dit Xavier Patier dans son ouvrage "La confiance se fabrique-t-elle ? - Essai sur la mort des élites républicaines". Crise de la République, de la représentativité politique, effondrement des partis, affaiblissement du discours politique… Le constat est sans appel. Place désormais à la classe de la morale dominante qui méprise à la fois le peuple et les élites. Comment surmonter ces écueils ? Comment la France peut-elle retrouver le sens de la civilisation et le goût des siens, des ambitions qu'elle a si longtemps portés ? Xavier Patier ne se résigne pas à ce lent affaissement français. Pour recréer les conditions de la confiance, il en appelle à renouer avec les vertus inscrites dans la mémoire des moines et des soldats.

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Transcript
00:00 (Générique)
00:05 Bonjour à tous. Bienvenue dans notre Zoom aujourd'hui en compagnie de Xavier Pattier. Bonjour, monsieur.
00:11 Bonjour, monsieur. Xavier Pattier est essayiste, romancier. Il a exercé des fonctions de dirigeant au service de l'État et en entreprise.
00:19 Il publie cet ouvrage « La confiance se fabrique-t-elle ? » et c'est sur la mort des élites républicaines à retrouver sur la boutique officielle de TV Liberté.
00:27 Et comme d'habitude, Xavier Pattier, vous dites, vous prévoyez une insurrection dans notre pays à court terme qui opposera le peuple à tous les pouvoirs
00:36 pour remplacer la démocratie représentative par un autre système, car vous le dites, les élites ne nous demandent plus de nous justifier,
00:46 mais de nous taire. Comment en est-on arrivé là ?
00:49 Je prévois rien à très court terme. J'aimez des hypothèses, mais je considère qu'une hypothèse qu'il faut prendre au sérieux,
00:54 c'est que les chocs politiques et sociaux qui nous attendent n'auront rien à voir avec ce qu'a été par exemple mai 68.
01:01 Mai 68, c'était très classiquement le parti de l'ordre contre le parti du mouvement, arbitré par une élection qui rend les clés au parti de l'ordre.
01:09 Je pense que ce qui nous attend, ce sera effectivement une lutte de toutes les aspirations individuelles contre tous les pouvoirs et toutes les institutions,
01:17 et que ce ne sera pas les élections qui pourront régler ce problème-là.
01:20 Parce qu'au contraire, les élections risquent d'être à l'origine. Les élections, dans les Français, n'accentent pas le principe, le résultat ou les modalités,
01:25 risquent d'être le déclencheur et non pas la solution de la crise vers laquelle nous allons peut-être... Je ne fais pas un pronostic, je fais une mise en garde.
01:32 Mais alors justement, sur le fait que les politiques, vous le dites, ne nous demandent plus que de nous taire, pourquoi on en est arrivé à ce stade ?
01:42 Alors, d'abord, ce n'est pas seulement les politiques. Je dirais qu'il y a eu une dérive dans l'échange d'arguments en France,
01:48 et dans le débat politique, et dans le débat tout court, en général, c'est qu'on est allé vers un allongement perpétuel de la liste des mots interdits.
01:57 C'est-à-dire qu'on a de plus en plus peur des mots. Et dans l'histoire, on sait que quand on a peur des mots, on arme les bras.
02:04 C'est assez malheureusement connu. Et pour aller vite, dans le débat Naguire, vous regardez les débats à la Chambre des députés,
02:13 c'est pas seulement lui qui s'est fait très violent, mais c'est d'une manière plus violente qu'aujourd'hui. Mais on n'intimait jamais à l'autre de se taire.
02:19 On lui disait qu'il mentait. Aujourd'hui, si je ne suis pas d'accord avec vous, je ne dis pas "vous mentez".
02:23 Il dit "vous avez un discours de haine". Tandis que je ne vous demande pas de répondre à mes arguments, je vous demande de disparaître et de vous taire.
02:29 Et finalement, on arrive, tout cela avec en plus le bruisement perpétuel des réseaux sociaux, à un débat qui s'apparente à un silence sonore.
02:38 C'est-à-dire qu'il n'y a plus véritablement de dialectique de la pensée. Et c'est vrai à l'Assemblée nationale, malheureusement, beaucoup.
02:44 C'est vrai dans les médias et c'est vrai dans l'opinion. Et ça, c'est une vraie régression. Et effectivement, on est en marche vers un silence général.
02:50 – Et vous nous dites que cette bien-pensance nous vient au fond des États-Unis.
02:54 – Pas seulement, mais c'est vrai que les États-Unis ont une vision très morale de la vie publique et de la vie en général.
03:01 Et effectivement, le logiciel de pensée qui est en train d'être en France est très imprégné de cette injonction morale.
03:08 C'est beaucoup moins fatigant de faire la morale que de convaincre quelqu'un.
03:12 C'est beaucoup moins fatigant de condamner que d'essayer de comprendre.
03:16 Et en plus, le format du tweet, par exemple, n'est pas favorable au raisonnement élaboré.
03:22 Donc c'est vrai que tout ça fait qu'on va avoir un système relativement "américain", mais qui est celui du jugement moral,
03:28 de l'instinct, c'est-à-dire le réflexe moral, beaucoup plus que le réflexe cérébral.
03:32 La France est en train d'être pris un peu moins cérébral qu'elle n'a été.
03:35 – Et vous dites aussi qu'avec la crise dite "sanitaire", on a mis la science au-dessus de la politique.
03:41 Ce qui a encore un peu plus désacralisé le politique.
03:46 – Oui, alors ça c'est d'ailleurs le président de la République lui-même qui a dit
03:48 "il faut avoir une approche scientifique plutôt que politique".
03:53 Le vrai nom d'un président de la République, c'est un peu inquiétant
03:55 parce que son métier c'est presque de faire de la politique.
03:57 D'ailleurs quand il dit au nom de la science qu'il va emmerder et vacciner,
04:00 c'est de la politique, c'est pas de la science.
04:02 Parce que tout ça c'était dans un contexte sanitaire très particulier.
04:06 Comment dirais-je ?
04:08 Lorsque les politiques invoquent la science,
04:12 et abdiquent finalement de sa manière dans le poids de la science,
04:14 c'est une tentative assez ancienne, les positivistes l'ont eue,
04:17 les marxistes l'ont eue, les communistes l'ont eue.
04:19 Et généralement c'est l'irrationnel qui finit par se venger.
04:24 À vouloir imposer une rationalité dans la vie politique,
04:26 on fait triompher l'irrationnel.
04:27 C'est-à-dire que qui engendre le suivi de la suprématie de la science,
04:31 comme le fait l'actuel président de la République certainement de bonne foi,
04:34 il va récolter du complotisme, de l'irrationalisme.
04:38 Quand on voit que les moins de 30 ans sont à proportion de près d'une moitié convaincus
04:43 que le Covid-19 est une invention de laboratoire.
04:46 Tout ça pour ça.
04:48 Donc le travail pédagogique de l'élu, le travail de conviction n'a pas été fait.
04:53 Et en dessous du politique, vous expliquez que notre société s'emploie
04:57 à inventer cet homme rationnel dont vous venez de nous parler,
05:00 un homme sans lignage, sans loi et sans foyer.
05:03 Pourquoi dites-vous qu'il s'agit d'un homme dégradé ?
05:06 Je dis que c'est un homme dégradé parce que c'est Aristote qui le dit.
05:09 Dans la politique, Aristote dit des choses qu'il faut qu'on relise aujourd'hui
05:13 parce que d'abord la politique ce n'est pas une construction,
05:15 ce n'est pas une invention sociale, c'est une donnée naturelle de l'homme.
05:20 La politique est naturelle à l'homme comme la ruche naturelle
05:22 ou les seins à une population d'abeilles.
05:25 Mais pour faire de la politique, il faut évoluer dans un espace à plusieurs dimensions.
05:29 S'il n'y a pas de filiation, c'est-à-dire s'il n'y a pas d'avenir et de passé.
05:33 Ce qui a été en cause au moment du mariage pour tous.
05:36 Par exemple, s'il n'y a pas de loi, s'il n'y a que des dérogations,
05:41 s'il n'y a pas une morale collective, s'il n'y a pas un intérêt général,
05:43 la politique est simplement impossible.
05:45 Et c'est de cette manière-là qu'il dit qu'effectivement,
05:48 l'homme qui est sans foi, qui est sans lignage, sans foyer,
05:53 est un homme dégradé, ce n'est pas moi qui le dit, c'est Aristote qui l'explique.
05:57 C'est un homme qui ne peut plus exercer cette mission politique.
06:00 Alors vous dites aussi que les Français n'ont plus confiance en la République,
06:04 que l'État a renoncé à la défense, à la justice, à l'ordre public,
06:07 malgré l'explosion des impôts.
06:10 Alors où est passé l'argent de l'État, l'argent des contribuables ?
06:13 La bonne manière de savoir ce qu'est la politique de l'État,
06:16 c'est de regarder, de lire le budget et la loi de finances.
06:19 Et c'est vrai que jusqu'à la fin des années 1960,
06:22 les fonctions régaliennes essentielles représentaient 6,5 points de PIB.
06:27 Alors même que l'État était un gros investisseur, notamment dans le nucléaire,
06:32 et que l'État n'était pas endetté, et que les prélèvements obligatoires étaient bas,
06:36 aujourd'hui avec des prélèvements obligatoires élevés,
06:39 avec un effort d'investissement quasiment anéanti de la part de l'État,
06:42 avec des impôts et une dette sans précédent,
06:45 et un déficit qu'on n'a jamais connu en temps de paix auparavant,
06:50 on dépense beaucoup moins pour les fonctions régaliennes.
06:52 Donc effectivement, cet argent, où est-ce qu'il va ?
06:54 Il va dans les transferts sociaux.
06:56 La redistribution.
06:57 Il va dans la redistribution, qui est un peu comme la langue des hommes,
07:00 la meilleure et la pire des choses.
07:01 Mais lorsque la redistribution est l'horizon indépensable de la politique de l'État,
07:07 danger, parce que la redistribution, d'abord,
07:10 elle fait l'économie de la réflexion sur la construction d'un service public,
07:13 et ensuite, elle ranime ce qu'est des rancœurs, c'est beaucoup attribuable.
07:20 Autrement dit, l'État fait beaucoup moins d'efforts en créant une allocation
07:25 qu'en bâtissant ou restant dans un système de santé,
07:28 et surtout, une fois qu'il a fait ça,
07:30 il a beaucoup moins réglé de problèmes avec le transfert qu'avec un service public.
07:33 Or, nous vivons une crise sans précédent de nos services publics.
07:37 Le déficit va de pair avec une paupérisation du service public.
07:41 Les gens le voient tous les jours.
07:42 Il y a quelque chose qui ne va pas.
07:44 Mais le Président ne comprend pas, on l'entend dans des propos off qu'il tient,
07:48 en disant "cette redistribution, ça nous coûte un pognon de malade,
07:52 et pourtant, les gens restent pauvres".
07:55 Qu'est-ce qui ne percute pas ?
07:56 Un pognon de dingue.
07:57 Mais il a vu les marques.
07:58 C'est ses mots.
07:59 Il a vu les masses.
08:00 D'ailleurs, c'est vrai, c'est des sommes colossales.
08:03 Pour la différence entre la France de Mitterrand socialiste
08:05 et la France de Thatcher ultralibéral,
08:08 le poids de la fonction publique dans le pays BNP
08:10 n'était pas moins élevé que dans le pays de la France.
08:12 Où était la différence ?
08:14 Dans les allocations, dans les transferts sociaux.
08:16 Et on a cru que le déficit de l'État venait de nos services publics,
08:20 et donc on a paupérisé les services publics
08:22 alors qu'ils venaient d'une mauvaise gestion des transferts sociaux.
08:24 Et malheureusement, 30 ans après, on est toujours dans le même raisonnement,
08:27 c'est-à-dire qu'on punit sur le service public,
08:30 la dérive sur les transferts sociaux.
08:33 Alors vous expliquez aussi que le président Macron
08:35 a organisé plusieurs grands "routes" dits démocratiques.
08:39 On a eu droit au grand débat national après les Gilets jaunes,
08:43 la Convention citoyenne pour le climat
08:44 et son Conseil national pour la refondation.
08:47 Vous dites à ce titre "le président enjambe les corps intermédiaires
08:51 et ne cède aucun pouvoir.
08:53 Le droit s'élabore, selon la croyance, aux forces de l'ère du temps".
08:58 C'est quoi ces forces ?
09:00 Les forces de l'ère du temps, alors,
09:02 c'est ce qu'on appelle dans la Bible le prince de ce monde.
09:04 C'est le mal incarné dans une personne plutôt souriante
09:08 et qui nous dit qu'il faut aller vers une espèce de milieu général.
09:11 On n'en est pas très sûr, mais il n'y a pas des pays
09:13 qui sont dans une direction et dans une autre.
09:15 Il y a des pays qui sont plus en avant, sont plus en retard.
09:17 Notamment sur la législation sociétale.
09:19 Et ces conseils, qui sont en fait des manières de contourner
09:22 le pouvoir de l'électeur, sont en train de miner,
09:27 mais profondément, la structure républicaine.
09:30 Parce que faire opiner un panel de citoyens intéressés au sort,
09:34 un sort plus ou moins pondéré, un peu comme le dîner de Mme Verdure,
09:37 où on met un peu de ceci, un peu de cela,
09:39 qui d'ailleurs planche généralement sur des propositions élaborées
09:41 par des cabinets d'experts qui ne sont pas forcément des cabinets publics,
09:46 c'est exactement le contraire de ce que veut la République.
09:48 Dans le cas où il y a un président qui garantit
09:49 le fonctionnement régulier des pouvoirs publics,
09:52 il y a des élections, il y a des élus, il y a un Parlement,
09:54 il y a un gouvernement. Il y a une responsabilité.
09:56 Et si le Parlement n'intervient qu'en bout de course
09:58 pour valider des propositions faites par un panel tiré au sort,
10:02 on nous dira un jour "mais on pourrait économiser le Parlement".
10:04 Le Parlement coûte très cher, il produit beaucoup de CO2,
10:07 en supprimant le Parlement.
10:08 Je vous pousse à l'absurde la tendance vers laquelle on est en train de s'engager.
10:12 Mais c'est de cela qu'il s'agit.
10:14 – On voit qu'à chaque élection, l'abstention augmente.
10:20 Vous dites que nos dirigeants se cooptent,
10:23 que notre avenir ne se joue plus dans l'isoloir
10:25 et que le danger totalitaire nous menace.
10:28 Il est où aujourd'hui le pouvoir ?
10:30 – Alors le pouvoir, il est…
10:32 Si vous voulez, il y a une espèce de technolique des places,
10:35 des plaques en matière de pouvoir.
10:36 – Des places aussi.
10:37 – Et des places. Il y a des pouvoirs qui montent.
10:39 On le voit, il y a des pouvoirs qui baissent.
10:42 Les réseaux sociaux, les influenceurs, les milliardaires militants,
10:47 les ONG, tout ça sont des pouvoirs qui montent.
10:50 Le juge, ce sont des pouvoirs ascendants.
10:52 Ils ont un point commun, tous ces pouvoirs, c'est qu'ils ne doivent rien à l'élection.
10:55 Ils sont même plutôt bâtis contre l'action,
10:57 qui est un truc à priori un peu suspect.
10:59 Vous avez des pouvoirs qui baissent.
11:01 L'élu, local ou national, le gouvernement,
11:04 ce sont des pouvoirs, on le voit bien, qui perdent un peu la main.
11:07 C'est-à-dire tout leur drame à cause de Bruxelles,
11:09 à cause des groupes de pression.
11:12 – Les partis politiques, vous le dites, ont tout fait
11:14 pour réduire l'influence de l'élu.
11:17 – Exactement. Donc les gens ne sont pas idiots.
11:21 Les gens votent moins parce qu'ils considèrent
11:23 que c'est moins déterminant qu'avant.
11:25 Et ce qui est plus préoccupant, c'est que c'est les jeunes qui votent moins.
11:28 Et ce n'est pas seulement aux élections nationales.
11:29 Aux dernières municipales, l'abstention au second tour
11:31 des municipales était colossale et sans précédent.
11:33 Les gens disent "on aime le maire", j'aime leur maire,
11:36 mais ils ne vont plus l'élire.
11:37 – C'est parce que les gens savent que le pouvoir, il est ailleurs.
11:41 – Ça se passe ailleurs, oui.
11:42 – Alors ces pouvoirs qui montent, vous les avez listés,
11:47 les juges, les influenceurs, les autorités indépendantes, les ONG,
11:51 les suprastructures, les superstructures supranationales,
11:56 les milliardaires militants, les GAFA, mais vous ne parlez pas des banques.
12:01 – Ça va avec, les banques, les fonds de pension,
12:03 enfin tous ceux qui détiennent le capital, qui font tourner la bécate.
12:05 Prenez le cas de Musk, Elon Musk, qui récapitule tout à la fois.
12:10 Il clame haut et fort "jamais je ne voudrais le pouvoir politique".
12:13 Mais pourquoi, pourquoi diable il dit ça ?
12:14 Parce qu'il a le pouvoir politique, il l'a déjà, sans avoir les inconvénients.
12:18 Il n'est pas soumis à réélection.
12:20 Autrement dit, le pouvoir politique est déjà passé aux mains
12:23 d'autorités qui ne sont pas les autorités élues.
12:25 Mais on n'en tire pas encore les conclusions,
12:28 on ne le voit pas encore complètement, c'est pourtant la réalité.
12:31 Y compris dans la question internationale,
12:32 on l'a vu au moment de la guerre en Ukraine, voir d'Elon Musk.
12:35 Lui, il avait un pouvoir décisif.
12:37 – Oui, avec son satellite.
12:39 – Que les chefs d'État européens n'avaient pas, manifestement.
12:42 Voilà, par exemple.
12:44 – Alors avec la chute du mur de Berlin, l'Occident a cru à la fin de l'histoire.
12:49 Les occidentaux ont cru que le libéralisme, les droits de l'homme
12:53 et la démocratie avaient triomphé et qu'elles triompheraient pour toujours.
12:57 Mais ces valeurs dites "universalistes" aujourd'hui
12:59 se retrouvent détestées dans le monde entier.
13:03 Alors pourquoi, comment vous expliquez cela ?
13:06 – Alors je vous donne une explication un peu théorique.
13:08 Mais il faut regarder l'origine du sujet,
13:10 c'est-à-dire la déclaration universelle des droits de 1948,
13:13 qui a été élaborée par trois rédacteurs principaux.
13:16 Il y avait Cassin, il y avait un Français, il y avait une Américaine
13:19 et puis il y avait un juriste chinois, Zhang.
13:20 – Iléonor Roosevelt pour les États-Unis et Cheng, le juriste chinois.
13:25 – Ils ont fait un gros, gros travail d'élaboration
13:27 de ce qu'étaient les droits fondamentaux de l'homme,
13:30 humains comme on dit maintenant, universels,
13:33 après les expériences des totalitaristes.
13:35 Ça se passe en 1946-1947.
13:38 Et ils n'arrivent pas à se mettre d'accord sur le fait
13:42 qu'il y a une origine transcendante à ces droits.
13:45 La tendance occidentale, y compris d'ailleurs celle même exprimée
13:49 dans la déclaration des droits de 1989, c'est Dieu.
13:52 C'est-à-dire qu'il y a un être humain, bon le mec on le veut,
13:54 il y a Dieu qui nous a donné une certaine dignité.
13:57 Et les droits de l'homme expriment cette dignité.
13:59 Les Chinois, il y a une force de la nature,
14:02 donc ils étaient prêts à dire, il faut qu'on dise,
14:05 l'universalité des droits, c'est les lois de la nature.
14:07 Bref, le résultat c'est qu'on a pris le plus petit dénominateur commun
14:10 et que la déclaration est muette sur l'origine des droits.
14:12 On dit, les hommes sont égaux en droits, mais pourquoi ?
14:16 On ne sait pas.
14:16 Et là-dessus c'est graphé tout de suite, Anna Arendt l'a bien montré.
14:19 Le fait que les droits, n'étant pas arrimés dans une transcendance quelconque,
14:23 – Ni Dieu, ni nature.
14:25 – Ni nature, étaient soumis à un rapport de force.
14:27 On dit c'est culturel.
14:29 Autrement dit, la notion de vie, de mort, d'homme, de femme,
14:32 d'homme et d'animal, même c'est culturel, c'est contingent.
14:35 – C'est même instinctif vous dites.
14:37 – Oui, mais surtout, les droits de l'homme à l'occidental
14:43 sont devenus une sous-culture, à cause de ce péché originel.
14:47 Et effectivement, le monde du sud, mais qui va bien au-delà du sud,
14:50 c'est-à-dire la partie la plus pauvre et la plus nombreuse du monde,
14:53 comme aurait dit Marx, considère notre vision à nous de la politique,
14:59 de faire vivre les droits de l'homme, comme un exotisme.
15:03 Alors en plus, un exotisme hostile.
15:06 Et c'est ça que j'essaie de montrer, c'est un exemple très frappant,
15:11 c'est le président de la République du Sénégal,
15:13 qui à sa première intervention à l'ONU en 2008,
15:15 – Macky Sall – Macky Sall, dans la lignée de Saint-Gaure,
15:18 a fait un hommage sur l'universalisme des lumières, etc.
15:21 et qui, à sa dernière intervention à l'Assemblée Générale de l'ONU,
15:24 dit "Il ne faudrait pas qu'on érige en valeur universelle des valeurs régionales".
15:28 Parlant de la charte des Nations Unies.
15:30 Alors qu'est-ce qui est passé par là ?
15:31 On voit bien, il y a du chinois, il y a du russe, il y a un tas de choses,
15:36 mais enfin, il est un fait que nos alliés les plus fidèles au sud du Sahara
15:39 ont basculé dans une attitude extrêmement suspicieuse
15:42 vis-à-vis de ce qu'on appelle, nous, les droits universels.
15:44 Et c'est vrai qu'à partir du moment où les droits universels
15:46 ne concernent plus que l'Occident, ils ne sont plus universels,
15:48 et donc il n'y a plus de droits de l'homme.
15:49 Il n'y a plus d'homme.
15:51 Voilà le constat un peu dramatique qu'on peut faire.
15:53 Peut-être qu'Emmanuel Macron, avec ses 20 voyages en Afrique,
15:55 a aidé ces populations à se retourner.
15:59 Non mais l'Afrique est un pays où on a un continent,
16:01 d'abord très vaste et très compliqué.
16:02 On ne s'improvise pas africaniste en un voyage.
16:06 D'ailleurs Macron n'est pas le seul à avoir fait un voyage malencontreux en Afrique.
16:10 Je crois que Nicolas Sarkozy aussi a fait un discours de Dakar
16:13 qui n'a pas été, même s'il était très brillant,
16:16 qui n'a pas été adapté à son auditoire manifestement.
16:19 – Alors vous allez aussi sur le thème d'un mariage liberticide,
16:25 celui des réseaux sociaux, de l'intelligence artificielle
16:28 et de l'autoritarisme d'État.
16:31 Et ce mariage a accouché, en tout cas c'est le cas en Chine,
16:34 et peut-être bientôt ailleurs, d'un crédit social.
16:38 Qu'est-ce que c'est et pourquoi cela vous inquiète ?
16:40 – Crédit social, il faut regarder de près ce qui se passe en Chine.
16:42 Parce que les Chinois, sur ce sujet, ont malheureusement un peu d'avance
16:44 par rapport à nous.
16:46 Le crédit social c'est un système de notation du citoyen,
16:49 comme une banque note des débiteurs ou des entreprises.
16:53 Autrement dit, il y a des citoyens AAA et puis il y a des citoyens
16:55 qui perdent leur AAA.
16:56 Ça va, je crois, de 960 à 300 les points en Chine.
16:59 – En fonction de quoi ça se fait ?
17:00 – Alors c'est en fonction de son comportement.
17:02 Si vous oubliez de tarder à rembourser une dette, vous perdez des points.
17:07 Si vous êtes vu, il y a de la biosufférence partout,
17:09 si vous êtes vu avec reconnaissance faciale traversant hors des clous,
17:12 vous perdez des points.
17:12 Si vous créez un feu rouge, vous perdez des points.
17:14 Si vous fréquentez quelqu'un qui n'a plus ses points, vous perdez des points.
17:17 Bref, arrivé à 300 points, vous n'avez plus de passeport,
17:19 vous n'avez plus de plan de transport,
17:21 vous êtes quasiment totalement un paria social.
17:24 – C'est une société de caste en fait.
17:26 – Oui, vous êtes d'autant plus un paria social que si vous n'avez plus vos points,
17:29 quelqu'un qui vous téléphone, il a une annonce dans son téléphone
17:31 qui dit "attention, vous êtes en ligne avec quelqu'un qui n'a plus ses points
17:34 et si vous continuez la conversation, vous les perdez aussi".
17:36 Alors ce système peut faire rire, mais il ressemble à s'y méprendre
17:40 à ce qu'on a fait le plus légalement du monde en France en 2022
17:44 avec le pass sanitaire.
17:46 – On a dit "le vaccin n'est pas obligatoire,
17:50 vous avez le droit de ne pas vous faire vacciner".
17:52 La loi aurait pu dire "c'est obligatoire", elle a déjà fait non.
17:54 Mais si vous n'êtes pas vacciné, là on va vous emmerder.
17:57 C'est-à-dire que vous ne faites aucune faute pénale, vous exercez un droit,
18:01 donc vous ne pouvez pas vous expliquer devant un tribunal
18:03 parce que vous n'avez pas enfreint la loi, mais vous êtes punis quand même.
18:06 – Et pourtant le Conseil constitutionnel et le Conseil d'État
18:09 ne sont pas revenus sur cette décision du pass sanitaire.
18:13 Et donc, ça n'a l'air de rien, mais c'est une logique d'un droit flou
18:20 qui rappelle un peu le score social chinois.
18:25 D'ailleurs, il y a eu un débat en Chine, c'est que la grande ville chinoise
18:28 aurait évidemment fait perdre des points à ceux qui ne respectaient pas le confinement.
18:33 Une bonne manière de perdre le confinement à l'époque du coronavirus en Chine,
18:36 de perdre ses points, c'était de sortir en période de confinement.
18:39 Là on était tout de suite à moins de 400 points.
18:41 Et notre système à nous, à la différence près qu'il était un peu bricolé
18:45 sur le plan numérique, ressemble à ça.
18:48 Et j'aurais préféré pour ma part que le Parlement dise
18:51 "oui, on a bien pesé, il faut rendre le vaccin obligatoire,
18:54 même s'il n'y a pas de risque zéro, mais on l'impose".
18:58 Ou alors, c'est le libre choix, on fait de la campagne de com'
19:02 pour dire "allez vous faire vacciner", mais on ne crée pas un système
19:04 dans lequel on punit des gens dont on dit qu'ils respectent le droit.
19:07 C'est très paradoxal et très totalitaire.
19:09 On voit émerger aujourd'hui en Europe l'identité numérique.
19:13 Est-ce que l'Occident pourrait s'inspirer du crédit social chinois
19:18 pour ses populations à elle ?
19:21 À mon avis, on va y aller parce que ce sera tellement tentant.
19:25 Alors il y aura bien sûr des protestations, il y aura des gens qui seront...
19:27 Mais à partir du moment où on a en temps réel une photographie assez exhaustive
19:32 de l'intimité de la vie de tous les citoyens,
19:34 ce sera assez étonnant que l'État n'en fasse pas un certain usage.
19:37 Et ça deviendra très dangereux, parce que notamment,
19:40 ça sera aussi la mort de l'élection parce qu'on pourra voter depuis chez soi
19:43 en sécurité de manière électronique en permanence.
19:46 Il n'y aura plus d'élections-événements, il y aura une élection permanente
19:50 et en fait on s'aperçoit à bout qu'il n'y a plus de république avec ce système.
19:53 On a expliqué que les Français ont donc perdu la confiance dans la démocratie.
19:58 Comment rebâtir un patriotisme si ce n'est pas trop tard ?
20:02 Je pense qu'il faut... effectivement, l'homme providentiel,
20:05 c'est souvent une fausse bonne idée, mais il faut quelqu'un qui arrive
20:08 à réécrire un roman national.
20:10 Le roman national de Bainville ou de Lavis,
20:13 il est mort et enterré, il a été saccagé.
20:16 Le roman qu'on nous sert aujourd'hui de repentance est encore plus romanesque,
20:21 mais franchement mortifère, donc il faut réinventer un roman national.
20:24 Moi j'observe dans mon livre qu'il y a deux écoles de patriotisme en France
20:28 qui coexistent et qu'il faut arriver un jour à faire se parler.
20:31 Il y a l'école que j'appellerais "Baresse Mitterrand" si vous voulez.
20:37 C'est l'identité, c'est la terre, c'est le terroir, c'est le lignage.
20:43 Le problème de ce patriotisme-là, c'est qu'il finit souvent mal.
20:48 L'identité tarif, ça commence par un peu de folklore sympathique,
20:52 ça finit en racisme.
20:54 Et à côté, il y a l'angélisme du patriotisme de la France
20:59 qui est une vocation spirituelle.
21:01 Alors c'est plutôt Jaurès, c'est plutôt De Gaulle, c'est Péguy.
21:04 D'ailleurs le conflit Péguy-Baresse,
21:06 c'est aussi le conflit Mitterrand-De Gaulle d'une certaine manière.
21:09 Et ce patriotisme-là, il a effectivement une limite,
21:13 c'est qu'en période de grands chamboulements géopolitiques,
21:16 il peut nous désarmer.
21:17 Il ne s'agit pas de faire "Qui veut faire l'ange fait la bête".
21:20 Et donc il faut arriver à trouver quelqu'un qui arrive à réconcilier les deux.
21:23 C'est-à-dire réconcilier Baresse et Péguy finalement.
21:26 Un patriotisme de la réconciliation.
21:28 De la réconciliation, alors ce n'est pas le "en même temps" macronien,
21:30 c'est-à-dire qui est capable d'assumer les 15 siècles de l'histoire de France
21:34 et qui est capable d'assumer le fait que la France d'aujourd'hui
21:37 n'a pas grand-chose à voir avec la France décrite par Baville.
21:40 On n'en est même pas en 1960, c'est un pays très différent.
21:43 On parle à peu près la même langue,
21:44 le pays s'appelle de la même manière la France,
21:47 mais ça n'est plus le même pays.
21:48 – Il n'est pas question pour vous de revenir à un système monarchique,
21:51 il faut assumer la République aujourd'hui.
21:53 – Je pense que l'alternative à la République,
21:55 ce n'est pas le retour de la monarchie, il faut être réaliste.
21:57 C'est la dictature.
21:58 Donc il faut réparer la République.
22:00 À très long terme, peut-être qu'on aura à nouveau une monarchie,
22:03 après tout c'est une loi de la nature.
22:05 Mais le danger qui nous menace aujourd'hui,
22:08 ce n'est certainement pas l'établissement d'une monarchie en France.
22:12 – C'est un providentiel pour la France, vous le rêvez comme un moine-soldat.
22:18 – Oui, c'est-à-dire qu'on a une classe politique,
22:21 je ne veux pas critiquer la classe politique,
22:22 ils font un métier de chien et ils le font plutôt de leur mieux.
22:25 On a une classe politique qui a été dressée à répondre à l'immédiateté,
22:31 et à prendre des coups, et à finalement vivre dans une espèce de…
22:35 à tourner comme des toupies qui ne savent pas pourquoi elles tournent.
22:39 Et je pense que l'homme d'État ou la femme d'État qu'il nous faut
22:43 devra ne pas être surmenée, devra savoir s'arrêter, devra savoir écouter.
22:47 Au lieu d'envoyer des tweets ou des SMS au ministre à 1h du matin, dormir.
22:52 Le dimanche, se reposer, ou aller à la messe, ou n'importe où.
22:56 Mais enfin, c'est ça, un moine-soldat c'est quelqu'un qui effectivement
23:01 va incarner de manière ascétique, mais raisonnable, une politique de la raison.
23:06 Et non pas une espèce de riposte permanente
23:10 contre des mini-agressions de communication.
23:16 C'est ça qui épuise nos hommes politiques.
23:18 D'ailleurs je me demande comment ils arrivent à survivre
23:19 dans un monde aussi effrayant.
23:22 À l'inverse de l'immédiaté, vous rêvez d'un homme qui nous parle de la France qui dure.
23:26 Exactement, je crois qu'il faut un homme du temps long.
23:29 Et on voit bien, la société, peut-être parce qu'elle n'est plus agricole,
23:32 elle est plus rurale, a perdu l'intelligence du temps long.
23:36 C'est devenu un concept le temps long.
23:38 Du temps où on avait des élus qui étaient agriculteurs,
23:41 ou qui étaient même vétérinaires, ils savaient que le printemps,
23:44 il dure 3 mois, et que s'il ne pleut pas au mois d'avril, il n'y aura pas de foin.
23:48 Des trucs idiots. En ville, on ne sait pas ça.
23:51 Et malgré le fait que les Français aient perdu la confiance dans la démocratie,
23:56 vous continuez à voter, vous dites que la liberté de vote est importante.
24:02 C'est ma manière d'être un révolté, si vous voulez.
24:05 Parce que, quand je dis que je continue à voter,
24:07 les gens, ils disent "oula, qu'est-ce qui lui arrive ?
24:08 Il vote encore, il y croit encore, c'est beau, et puis après il n'y est plus."
24:11 Ça doit être pour les extrêmes.
24:12 Si il vote, ça doit être pour les extrêmes, parce que sinon ce n'est pas possible.
24:16 Entre les extrêmes, d'ailleurs, il y a quoi ?
24:18 Il y a l'extrême centre.
24:21 D'abord, dans le secret de l'isoloir, je vote pour qui je veux.
24:23 Je n'ai pas l'habitude de rendre public.
24:27 Je ne vous le demande pas.
24:28 D'ailleurs, je le save que vous ne le savez pas.
24:29 Mais je pense que voter est un acte essentiel,
24:33 parce que le jour où il y aura une majorité de jeunes
24:36 qui auront définitivement renoncé à voter,
24:38 il y aura une petite musique qui nous dira
24:40 "est-ce bien raisonnable de continuer à mobiliser du monde,
24:43 du papier, un bilan carbone assez lourd,
24:45 des campagnes électorales qui sont des champs d'insultes,
24:48 pour finalement désigner des personnes qu'on pourrait désigner
24:51 en cliquant sur un site internet par exemple.
24:56 Et ça ne sera plus du tout pareil.
24:57 C'est pour ça que je continue à voter.
24:58 – Vous commencez votre ouvrage par un court récit
25:01 lors duquel un de vos personnages dit
25:03 "les élections, ça nous fait tous cocu".
25:05 Vous n'êtes pas d'accord avec lui ?
25:06 – Non, je le disais parce que ça se passait en 1983,
25:10 je crois, il y a eu des municipales.
25:11 Vous n'étiez peut-être pas nés, d'ailleurs.
25:13 – Un an plus tard, j'allais dire.
25:14 – Mais moi, j'étais dans le bureau de l'élection, j'étais au dépouillement.
25:17 Et à un moment, il y avait un bulletin nul,
25:19 alors un bulletin nul, il y avait marqué en tout petit "élection piège à con".
25:23 Quelqu'un dit "ah, élection piège à con", il y a eu un gros "ouah" là-dedans.
25:26 Et puis il y a un des scrutateurs, c'est-à-dire un élu local lui-même,
25:29 qui dit "ouais, il a raison, élection piège à con",
25:30 d'ailleurs c'est moi qui ai fait le bulletin, mais bref.
25:33 Et la différence, ce que je dis, c'est que 40 ans après,
25:35 ce sont les élites qui disent "élection piège à con".
25:38 Elles disaient "élection tapis rouge à populistes".
25:41 Et on commence à nous dire "attention, il faudrait revenir sur l'élection
25:44 du président à plus que ce soit Gilles Hercel, parce que c'est trop dangereux".
25:47 – Oui, c'est Cohn-Bendit qui disait que l'élection…
25:48 – Oui, mais il y a plein.
25:49 En fait, maintenant, l'élection piège à con, alors c'est dit beaucoup mieux,
25:53 c'est dit "attention, danger populiste".
25:55 Mais ce sont les élites qui se sont accaparées de ce slogan,
26:00 en le mettant à leur sauce.
26:01 On le dit, on dit que l'art contemporain,
26:04 c'est une manière pour les riches de faire croire aux pauvres comme s'ils sont bêtes.
26:07 Le mot "populisme", c'est une manière des riches
26:10 de faire croire aux pauvres qu'en plus, ils votent mal.
26:12 – Ils sont immoraux.
26:13 – Ils sont immoraux.
26:14 Et là, la meilleure manière de répondre à ce déni de démocratie, c'est d'aller voter.
26:19 Il n'y a pas de vote nauséabond.
26:21 Alors je sais qu'il faut mettre des masques pour aller dans les bureaux de vote,
26:24 mais enfin, il n'y a pas de vote nauséabond.
26:25 Ou alors, il faut interdire les partis.
26:27 Financer des partis et discrétiter les voix, ça ne va pas.
26:31 Donc la bonne réponse, c'est de voter nombreux et de croire dans le système.
26:36 Je ne vous dis pas pour qui je vote, ceci étant.
26:38 – Il faut y croire, en tout cas, c'est le titre de votre ouvrage
26:41 "La confiance se fabrique-t-elle ? Et c'est sur la mort des élites républicaines".
26:45 Merci à vous, Xavier Patié.
26:47 [Générique]

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