C'est le plus gros investissement étranger dans le secteur de la santé depuis 5 ans : Novo Nordisk s'installe à Chartres. L'entreprise a été accompagnée par Business France, dont le directeur général Laurent Saint-Martin est l'invité de RTL.
Regardez Le débat du 24 novembre 2023 avec Yves Calvi.
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00:02 7h, 9h
00:05 RTL matin. Il est 8h21, bonjour Laurent Saint-Martin. Bonjour Yves Calvi.
00:09 Vous êtes le directeur général de Business France, l'agence nationale chargée en fait du développement des entreprises françaises et des investissements internationaux.
00:15 Merci de prendre la parole ce matin sur RTL. Le président Macron était tiré à chartes sur le site du laboratoire pharmaceutique
00:21 Novo Nordisk. Cette entreprise danoise a annoncé un investissement de plus de 2 milliards d'euros dans notre pays.
00:26 C'est le plus important dans le secteur de la santé depuis cinq ans. La France est attractive Laurent Saint-Martin ? La France est redevenue
00:32 attractive. C'est même le premier pays européen en termes d'investissement direct étranger depuis maintenant quatre ans de façon
00:38 consécutive. Donc il fait bon investir en France d'abord pour nos propres entreprises françaises
00:42 mais c'est vrai aussi beaucoup pour les entreprises étrangères. Et si on veut produire à nouveau dans notre pays, si on veut
00:48 réindustrialiser notre pays, si on veut créer le plein emploi, et bien on a besoin de ces investissements internationaux et ça marche. Alors justement on parle de
00:54 combien d'emplois créés sur ces quatre années ? Alors il y a des dizaines de milliers d'emplois qui à terme vont être créés. Nous on
01:00 fonctionne à Business France par projet d'investissement
01:02 qui sont annoncés. Sur l'année 2022 on est à plus de 1700 projets d'investissement étrangers en France. Si on cite par exemple le plus gros
01:11 sur l'année 2023, Prologium,
01:13 entreprise taïwanaise. C'est plus de 3000 emplois rien que ce projet là. 3000 emplois à Dunkerque pour des batteries solides,
01:19 à des fins de chaîne de valeur sur le véhicule électrique demain. Plus de 5 milliards d'euros d'investissement. 3000 emplois, rendez-vous compte.
01:26 Hier à nouveau Nordisk, 500 emplois complémentaires qui viennent s'ajouter aux 1500 déjà créés. Donc vous voyez qu'on est
01:32 aussi là avec la clé du plein emploi. Comment vous les faites venir dans un vieux pays ?
01:37 Les investisseurs ? Oui. Les investisseurs on les fait venir d'abord en rendant notre pays
01:41 attractif par des raisons d'investissement. On a baissé la fiscalité dans notre pays. Ça, ça compte énormément.
01:47 Je rappelle que l'impôt sur les sociétés est passé de 33% à 25% entre 2017 et 2022. Il y a eu des réformes,
01:53 parfois pas toujours faciles à passer, sur le marché du travail, la réforme des retraites, la réforme de l'assurance chômage,
01:59 qui font qu'effectivement pour un investisseur international,
02:01 et bien investir en France maintenant ce sont des gages de prospérité et de création de valeur et d'emploi.
02:06 Mais donc le coût du travail n'est pas trop élevé ?
02:08 Le coût du travail reste élevé en France si on se compare à d'autres pays, mais le coût du travail n'est pas
02:13 forcément la première mesure. Parce que vous savez quand vous investissez en France, vous investissez dans un pays qui est évidemment au carrefour des
02:19 routes commerciales, c'est une porte sur l'Europe. C'est aussi énormément de talent en France. Regardez Novo Nordisk hier. Pourquoi Novo Nordisk
02:25 danois investit à Chartres ?
02:27 Oui, je me suis posé la question pour te le dire.
02:29 Mais aussi parce que c'est une terre d'excellence en termes d'innovation, en termes de recherche et développement. La France en santé, la France est une terre
02:35 d'excellence et on a besoin des investissements internationaux là-dessus. Et dans les 500 emplois, il y a des emplois ouvriers, il y a des emplois ingénieurs,
02:41 il y a tout type d'emplois, des emplois cadres. Et c'est ça qui est bien, c'est comme ça qu'on va réindustrialiser notre pays.
02:47 Rassurez-nous, ces investisseurs s'installent dans la durée ?
02:49 Absolument, ils s'installent dans la durée. Vous savez, on est un pays qui crée plus d'usines qu'il n'en détruit. Il faut quand même se rendre
02:54 compte d'où l'on vient, sans vouloir trop regarder dans le rétroviseur.
02:57 Nous avons créé à peu près 300 nouvelles usines ces cinq dernières années. Si vous regardez les dix années
03:03 précédentes, c'est-à-dire celles qui ont suivi la crise de 2008, il y en avait eu 600
03:08 détruites. Donc on a fait la moitié du chemin, on a rattrapé la moitié du chemin de cette destruction industrielle.
03:13 Il en reste encore 300 au moins, et on espère plus à construire pour revenir au niveau de 2008. Oui, elles s'installent dans la durée,
03:20 c'est très important pour l'emploi, c'est très important pour pouvoir construire autour
03:24 des entreprises, notamment des PME françaises, qui elles ont besoin de prospérer avec ces nouveaux marchés.
03:27 Alors, j'allais vous dire, sur quels critères peut-on encore progresser ?
03:29 Alors, on peut progresser dans tous les secteurs d'activité.
03:32 Là où, clairement, la France a beaucoup de travail devant elle, c'est sur son solde commercial, sa balance commerciale.
03:38 Parce que l'attractivité, c'est bien, mais l'attractivité, c'est un facteur d'export. Vous savez que 30%
03:43 des investissements internationaux permettent à la France d'être une puissance exportatrice.
03:47 Nouveau Nordisque, à nouveau, hier,
03:49 95% de ce qu'elle va produire est destiné à des marchés étrangers, et ça va exporter. Là où la France est encore déficitaire,
03:54 c'est sur sa balance commerciale, on a un gros travail là-dessus. Deux clés pour y parvenir,
03:59 réindustrialiser le pays. Si on ne produit pas, on n'exporte pas. Et aussi que nos plus petites entreprises, on n'en parle pas assez, nos PME,
04:06 notamment, puissent, elles aussi, aller à l'export. Et Business France, Business France, c'est l'agence aussi
04:11 du soutien, de l'accompagnement à l'export de ces PME. - C'est pour ça que le président Macron nous dit "réveillez-vous".
04:16 - C'est pour ça qu'il a dit, effectivement... - Éventuellement, énervé un peu.
04:18 - Alors, je crois que son réveil était plus large que le seul sujet de l'export, mais sur l'export, en tout cas, je fais
04:25 bien ce signal d'alerte. On a besoin de PME qui exportent davantage dans notre pays. Sinon,
04:31 effectivement, ce grand défi de la balance commerciale ne pourra pas être totalement résolu. On n'a pas assez de PME qui exportent aujourd'hui.
04:36 On en a à peu près 150 000. On doit savoir envisager à peu près 200 000 à l'horizon
04:40 2030. C'est l'objectif que s'est fixé
04:43 Olivier Becht, notre ministre du commerce extérieur. On doit y parvenir en allant les voir dans les territoires.
04:47 C'est ce que fait Business France, avec la Team France Export, que sont l'ensemble des acteurs
04:52 publics et privés dans les territoires, pour aller dire à ces patrons de PME,
04:56 l'export c'est pour vous, l'export ce sont des relais de croissance et de prospérité.
04:58 Il y a un paradoxe très français en entendant dire que le coût du travail est trop élevé, qu'il y a trop de charges,
05:03 trop de paperasses, qu'on a perdu du savoir-faire. Et pourtant les investisseurs étrangers s'installent chez nous. Comment expliquez-vous ce paradoxe ?
05:10 Alors je vous le dis à l'envers, nous ne sommes pas conscients de nos atouts.
05:13 Voilà. Ça c'est très clair et d'ailleurs heureusement que les autres le sont pour nous. Si vous regardez la presse allemande, la presse britannique
05:18 qui dit notamment
05:21 la France est le pays dans lequel il fait bon investissement. La France et l'Allemagne en mieux, écrivait Spiegel récemment. Alors là j'ai failli m'évanouir.
05:27 Exactement, exactement. Et ça se voit partout dans le monde. Et ça se voit partout dans le monde.
05:30 C'est peut-être les français qui sont encore les derniers au courant que leur pays est effectivement un véritable
05:35 Eldorado de l'investissement. Donc il faut que ça se sache.
05:38 Et c'est vrai aussi à nouveau pour nos propres entreprises françaises pour qu'elles puissent prospérer à l'international. Ça marche dans les deux sens.
05:44 L'influence française commerciale doit gagner là aussi des parts de marché à l'étranger. Et donc je l'ai dit pour des raisons de fiscalité
05:51 réglementaire, c'est important. Aussi parce que la France investit dans son avenir. Il y a un plan France 2030,
05:56 54 milliards d'euros dans des secteurs stratégiques, d'innovation. La santé en en a parlé, mais aussi l'agriculture de demain, le spatial, le nucléaire,
06:03 l'intelligence artificielle. La France a changé de braquet là-dessus. La France serait industrialiste, mais aussi parce qu'elle innove et qu'elle fait une industrie
06:09 plus décarbonée. Nous avons
06:12 l'une des économies les plus décarbonées déjà de
06:16 l'Europe, du monde, des pays développés. Et nous avons vocation à le devenir plus encore à l'horizon 2030-2040. Merci beaucoup.
06:21 de Colorance.
06:22 Merci à tous !