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Le Roi Charles III est atteint d'un cancer. Pour en parler, Adelaïde de Clermont-Tonnerre, directrice de la rédaction du magazine Point de Vue.
Regardez L'invité d'Yves Calvi du 06 février 2024 avec Yves Calvi.

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00:00 Vous êtes sur RTL.
00:02 Il est 8h21, bonjour Adélaide de Clermont-Tonnerre.
00:08 Bonjour.
00:09 Vous dirigez la rédaction du magazine Point de vue, merci d'être avec nous ce matin sur RTL pour évoquer la santé de Charles III.
00:14 Le souverain britannique souffre donc d'un cancer, on ne sait pas lequel exactement, et ce moins d'un an et demi après son arrivée sur le trône d'Angleterre.
00:21 Charles III va se mettre à l'écart de la vie publique, le temps de son traitement, mais il continuera de s'occuper des affaires de l'État, nous dit le palais de Buckingham.
00:29 Adélaide de Clermont-Tonnerre, que savons-nous finalement de l'état de santé du roi d'Angleterre ?
00:33 Alors ce que l'on sait c'est que ça a été découvert fortuitement, parce que c'est à l'occasion de son intervention bénigne de la prostate que l'on a fait des tests et qu'on a découvert qu'il y avait autre chose, une forme de cancer, disent-ils.
00:43 On sait que ce n'est pas un cancer de la prostate, ça a été démenti.
00:46 On sait que ce cancer est pris suffisamment tôt pour qu'il y ait de bons pronostics, et le roi et son entourage médical s'est dit très positif finalement sur le traitement.
00:56 On sait également qu'il n'y a pas de vacances du pouvoir, il ne va pas pouvoir être sur le terrain, mais il va continuer à ouvrir ses fameuses boîtes rouges, à signer les documents et à suivre le cours des affaires depuis sa maison secondaire de convalescence.
01:09 Donc normalement, pas besoin de recourir au conseil habituel en cas de difficulté du roi.
01:15 Comment interprétez-vous le choix de Buckingham de dévoiler la maladie ?
01:18 Il y a deux raisons. D'abord, je pense qu'en termes de communication, Buckingham essaye de passer une sorte de contratacite avec la presse et les médias.
01:27 A savoir, on vous donne cette information pour éviter les spéculations, pour éviter les rumeurs, et on vous demande du coup de respecter la privauté du roi.
01:36 Ça a été clairement dit dans le briefing de Buckingham, de respecter aussi ses allers-retours, qu'il n'y ait pas de paparazzi planqués, qu'il n'y ait pas d'images volées, qu'il n'y ait pas de tentative de trouver des informations autres que par le palais.
01:49 Ils ont également dit qu'il n'y aurait pas d'annonce régulière sur l'évolution de la maladie, donc ils espèrent arrêter là.
01:55 La deuxième raison, là, elle est beaucoup plus empathique.
01:57 C'est-à-dire que le roi rompt avec une tradition qui est d'être plutôt discret sur les affaires de santé, pour inciter les gens qui ont les mêmes pathologies que lui,
02:06 que ce soit l'hypertrophie de la prostate ou maintenant le cancer, à aller se faire despister, à parler de leur maladie, à ne pas en avoir honte, à finalement vivre mieux cette épreuve.
02:17 C'est une rupture avec la reine.
02:18 C'est une vraie rupture avec la reine et avec toute une tradition.
02:21 C'est-à-dire que la reine, on vient d'apprendre très récemment, alors que rappelez-vous, son acte de décès, c'était cause naturelle de mort.
02:27 On vient d'apprendre que la dernière année de sa vie, elle avait un cancer de la moelle osseuse.
02:32 Son père est mort d'un cancer des poumons qui n'a été révélé que très très tardivement, vraiment des décennies plus tard.
02:38 Son grand-père aussi est mort dans des circonstances qui n'ont été élucidées que plus tard.
02:42 Donc on est dans un changement radical d'attitude.
02:44 Est-ce que l'aveu de la maladie humanise ?
02:47 L'aveu de la maladie humanise, d'ailleurs, ce qui est intéressant, c'est de voir à quel point l'opinion publique est touchée par cette annonce.
02:52 À quel point les gens, la famille et les concitoyens du roi se fédèrent autour de lui.
02:58 Il avait déjà réussi son essai parce qu'il a une des très bonnes codes de popularité.
03:02 Je pense que ça va être encore renforcé.
03:04 Il y a également eu la médiatisation récente de l'hospitalisation de Kate, la femme de William.
03:08 Est-ce qu'on sait ce qu'elle a ? Et a priori, on parle d'une très longue convalescence.
03:13 C'est une très longue convalescence.
03:14 On n'attend pas son retour avant Pâques.
03:17 Ils ont été extrêmement discrets sur les causes de cette intervention abdominale.
03:21 Il y a eu beaucoup de rumeurs sur le fait que ce soit gynécologique.
03:24 Elles n'ont pas été confirmées.
03:26 Donc c'est effectivement mystérieux.
03:27 Elle est sortie de manière parfaitement discrète de l'hôpital.
03:30 Alors que, rappelez-vous, pour toutes ces grossesses ou les autres petits problèmes qu'elle avait eus,
03:34 elle se montrait volontiers au photographe en sortant de l'hôpital.
03:37 Donc c'est sérieux.
03:38 Est-ce que ça veut dire que d'une certaine façon, aujourd'hui, on s'inquiète plus de la santé de Kate que du roi lui-même ?
03:43 Honnêtement, je crois qu'on s'inquiète un peu des deux.
03:45 Harry, le fils cadet de Charles, revient pour retrouver son père,
03:50 alors qu'il ne se parle quasiment plus depuis 18 mois.
03:53 On voit quand même que c'est sérieux.
03:55 Et puis surtout, toute la famille Windsor est au tapis
03:57 parce que le prince Édouard a lui aussi demandé une sorte d'arrêt maladie.
04:01 Fergie n'a pas de mission officielle, mais elle a elle aussi un cancer.
04:04 Ça ne va pas très fort chez les Windsors.
04:06 Qui sont ceux dans la famille royale qui vont suppléer aux absences du roi ?
04:09 William, Camilla ?
04:11 William, bien sûr, qui va devoir renoncer à accompagner, comme il le souhaitait,
04:15 la convalescence de sa femme pour prendre plus de missions, notamment celle de son père.
04:20 Camilla, évidemment, qui fait un parcours exceptionnel.
04:23 Sans faute.
04:24 Sans faute et qui commence vraiment à gagner des points.
04:27 Elle est épatante, franchement.
04:29 Il faut qu'on enlève les préjugés sur cette reine qui est formidable.
04:32 Et également, Édouard et Sophie, la princesse royale aussi, Anne.
04:36 La princesse Anne qui est extrêmement active pour la famille royale.
04:40 Une réaction d'Harry qui indique venir voir son père.
04:42 Est-ce que ça change quelque chose, on va dire, de le climat familial ?
04:45 Je précise qu'il vient sans son épouse.
04:47 Oui, alors ça change quelque chose, bien sûr.
04:49 Le fait qu'il vienne sans son épouse montre que le fossé est encore large.
04:52 Et on a une pensée pour William qui, non seulement a sa femme malade, son père avec un cancer,
04:59 qui doit reprendre là et qui doit en plus régler les problèmes avec son frère,
05:02 qui arrive opportunément maintenant.
05:04 Ça ne doit pas être très simple, les réunions de famille.
05:06 Le journal The Sun se demande où il va dormir.
05:08 C'est une bonne question.
05:09 Vous avez une idée ?
05:10 Mais oui, en tout cas, il a rendu les clés de Frogmore Cottage,
05:13 qui avait fait tellement débat, qui était ce manoir qui avait été mis à leur disposition.
05:18 La dernière fois qu'il est venu à Londres sans voir ni son père ni son frère, il était à l'hôtel.
05:21 On espère que cette fois-ci, on lui trouvera une petite place dans un des palais royaux.
05:25 Le Daily Mail se demande s'il va dormir à l'hôtel, de fait, puisqu'il n'a plus de pieds-à-terre.
05:29 Ça, c'est une chose effective.
05:31 Alors, il n'a plus de pieds-à-terre, en même temps, ils ont un petit peu de place.
05:33 S'ils veulent vraiment essayer la réconciliation, je pense qu'ils vont lui trouver un matelas.
05:37 On annonce un cancer d'un homme de 75 ans.
05:41 Eut-il été possible qu'il abdique ?
05:44 Alors, ce n'est vraiment pas dans la tradition britannique.
05:47 On l'a vu, la reine a fait jusqu'à son dernier souffle.
05:50 Il faudrait vraiment qu'il soit empêché physiquement.
05:52 Et là, il y a tout un protocole.
05:54 Il faudrait que la reine consort se prononce sur l'état de santé.
05:58 Il faudrait aussi qu'éventuellement le Lord Chancelier ou le chef de la Chambre se prononce.
06:04 Donc, il y aurait un processus long, et ce serait en cas d'incapacité physique.
06:08 On en est loin, les pronostics sont favorables.
06:10 On croise les doigts.
06:12 En tout cas, enfin, je suis désolé de l'exprimer ainsi,
06:14 mais il y a des problèmes de santé qui perdurent dans cette famille.
06:18 Mais en fait, surtout, on a été tellement mal habitués.
06:20 Parce que c'est vrai que le prince Philippe et la reine Elisabeth étaient tellement résistants.
06:24 Elle a dû aller deux fois à l'hôpital en 30 ans.
06:28 On pensait qu'ils étaient tous faits de fer et irrésistibles.
06:34 Or, il a 75 ans.
06:36 Il a été extrêmement éprouvé émotionnellement et dans son emploi du temps,
06:39 ce qui est délirant.
06:40 Il ne déjeune pas, il se couche tard, il se lève tôt.
06:42 Il n'arrête pas.
06:43 Peut-être qu'il a préjugé de ses forces.
06:45 Merci beaucoup Adélaide de Clermont-Denis.
06:47 [SILENCE]

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