Le mardi 05 octobre 2004, PAROLE DIRECTE consacrait un numéro aux classes U.P.I.
Ces classes sont des Unités Pédagogiques d’Intégration. Elles permettent de scolariser des élèves en situation de handicap.
Thierry DE LA HERA, était mon invité principal. Il est le professeur de l’U.P.I du collège JEAN ROSTAND, à Biarritz.
De plus, d’autres personnes qui côtoient la classe au quotidien, ont apporté leur témoignage, afin d’agrémenter l’émission.
Vous le remarquerez, certains des témoignages sont lus, par une voix synthétique. Je l’ai surnommée, Patrick SYNTHESE. Cette voix fait partie, du logiciel KALI. Il a créé par, le Centre de Recherche Inter-langues sur la Signification en COntexte (CRISCO), qui dépend de l’université de Caen.
Afin, d’obtenir plus d’informations, rendez-vous sur le lien suivant :
http://www.crisco.unicaen.fr/
Une fois sur le site, cliquez sur l’onglet « Outils ».
Ces classes sont des Unités Pédagogiques d’Intégration. Elles permettent de scolariser des élèves en situation de handicap.
Thierry DE LA HERA, était mon invité principal. Il est le professeur de l’U.P.I du collège JEAN ROSTAND, à Biarritz.
De plus, d’autres personnes qui côtoient la classe au quotidien, ont apporté leur témoignage, afin d’agrémenter l’émission.
Vous le remarquerez, certains des témoignages sont lus, par une voix synthétique. Je l’ai surnommée, Patrick SYNTHESE. Cette voix fait partie, du logiciel KALI. Il a créé par, le Centre de Recherche Inter-langues sur la Signification en COntexte (CRISCO), qui dépend de l’université de Caen.
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ÉducationTranscription
00:00 [Musique]
00:09 Bonjour à tous, bonjour à toutes.
00:12 Bienvenue pour ce nouveau numéro de Parole Directe.
00:16 Aujourd'hui, l'émission s'intéresse aux classes UPI, Unités Pédagogiques d'Intégration.
00:24 Ces classes permettent de scolariser, en milieu scolaire ordinaire, des élèves atteints de handicap.
00:32 Dans quelques minutes, je recevrai pour répondre à mes questions Thierry De Laera, professeur d'une classe UPI, au collège Jean Rostand de Biarritz.
00:44 Mais auparavant, je vous propose de rejoindre mon collaborateur Patrick Sainthès, avec qui nous allons détailler les réponses qui m'ont été données par écrit par le principal du collège, Gérard Cazot.
01:00 [Musique]
01:02 Patrick, bonjour. Alors, dites-nous un petit peu, quelle a été la réaction de M. Cazot lorsqu'on lui a annoncé que dans le collège qu'il allait diriger se trouvait une UPI.
01:14 Bonjour Hugues. Alors, à votre première question, il répond.
01:18 Quand j'ai demandé cet établissement, il y a bientôt deux ans, je savais que... il y avait une UPI, je savais aussi que... il y avait une SEGPA, je savais que c'était un collège. Et le collège doit être le reflet de la vie.
01:32 Cette UPI ne m'a posé aucun problème, dans la mesure où j'estime que c'est du devoir de l'éducation nationale, et de tous citoyens, j'ai bien dit de tous citoyens, de venir en aide à ceux...
01:43 qui n'ont pas bénéficié des mêmes chances que les autres, et qui ont une forme de handicap ne leur permettant pas de vivre de façon tout à fait ordinaire.
01:51 Et le collège doit donner lui aussi son maximum pour faire que leur scolarité soit la plus proche de celle d'un enfant du même âge qu'eux.
01:58 Et quel argument pourrait-il donner à des directeurs d'école, ou des principaux comme lui, si jamais ils hésitent à accueillir des classes spécialisées dans leur locaux ?
02:11 Pour celle-ci, M. Cazot explique que "les arguments, je crois qu'il n'y a pas besoin d'en donner beaucoup. Je crois que les chefs d'établissement sont des gens suffisamment intelligents,
02:22 qui feront preuve d'un accueil et d'une intelligence assez grande, pour faire que dans leur établissement tous les enfants présentant un handicap aient un accueil à leur forme justement particulière.
02:32 Aujourd'hui, ça ne pose plus aucun problème, si ce n'est peut-être dans quelques établissements très particuliers, ou pour quelques formes de handicap, non compatibles avec une vie en société très facilitée.
02:44 Pour ceux qui y aient des jeunes comme vous, dans l'établissement scolaire, je crois que ça ne pose pas vraiment de problème.
02:50 Aujourd'hui, il y a quand même des petites choses qu'il faudrait encore améliorer, dans la configuration des locaux.
02:57 On vit tous avec un mode de déplacement facilité, sur nos jambes. On est content de pouvoir monter les escaliers. On est content de pouvoir les descendre, de sauter.
03:07 Mais certains n'ont pas la même chance. Donc il faut que l'on pense à adapter les locaux, à leur mobilité qui parfois, est plus limitée que celle que l'on attend, d'un enfant de 10 à 15 ans.
03:18 Je crois que la société doit faire un effort pour s'adapter. Il n'y a pas que l'école qui a besoin de faire des progrès.
03:25 Je pense qu'on a tous besoin de travailler dans le même sens, pour permettre à ces jeunes d'avoir accès au cinéma, à la bibliothèque, au théâtre, et pourquoi pas, à certaines installations sportives.
03:38 On peut même imaginer des adaptations pour qu'ils aillent en piscine.
03:45 Nous sommes à présent en liaison avec Thierry Delahera, le professeur de la classe UPI du Collège Jean-Rostand de Biarritz. Il nous répond depuis sa salle de classe.
03:58 Thierry, bonjour. Merci beaucoup à vous d'avoir accepté mon invitation. Alors dites-nous, depuis combien de temps cette structure est-elle ouverte?
04:10 Bonjour. Cette classe a été ouverte pour plus de dix ans. Elle était à l'origine une classe délocalisée de l'école de l'UCLM en Biarritz.
04:22 L'enseignant était rattaché à l'école du centre Héroïsme et Phyrix. Le personnel d'accompagnement également.
04:32 Depuis l'année 2004, cette classe délocalisée a été transformée en UPI, Unité Pédagogique d'Intégration, devenant indépendante du CRM Héroïs.
04:45 D'ailleurs, la personne qui vient aider les jeunes ne fait plus partie du personnel de l'INCRA, mais a été recrutée par l'éducation nationale.
04:56 Comment ça fait-il qu'il y ait eu autant de changements?
04:59 Il y a eu des changements en fait. C'est une volonté de l'éducation nationale d'intensifier le rythme de création des UPI.
05:10 Or, il s'agissait que des classes délocalisées telles qu'elles existaient auparavant pouvaient être transformées en UPI à peu de prix.
05:22 Donc, il y a eu beaucoup de changements. Il y a eu beaucoup de changements.
05:30 Combien en existe-t-il dans le département?
05:33 Environ 10 élèves.
05:35 En ce moment, combien d'élèves accueillez-vous dans cette classe?
05:38 En ce moment, nous accueillons 10 élèves, c'est-à-dire le maximum, puisque le maximum des élèves a été fixé par la circulaire du 21 février 2000, qui codifie le fonctionnement des UPI.
05:58 Ce maximum est de 10 élèves.
06:02 Les inscriptions se déroulent comment pour venir dans cette classe?
06:06 Pour intégrer cette classe, le groupe de 12 élèves doit passer devant une commission.
06:13 Il existe deux types de commissions. Il y a une CCPE, qui est la commission de circonscription du pré-élémentaire et élémentaire,
06:22 qui va se charger des orientations effectuées entre le primaire et les secondaires, par le but de l'utilisation de l'UPI.
06:31 Et la CCSD, qui est la commission de circonscription du secondaire, qui va se charger des orientations à l'intérieur de la classe.
06:43 En venant vous rencontrer pour préparer cette émission, j'ai remarqué que vos élèves avaient 16 ans, 17 ans.
06:52 Alors, jusqu'à quel âge pouvez-vous les accueillir?
06:56 Le test prévoit d'un tube 11 à 16 ans. Dans les faits, on va rencontrer des élèves qui arrivent ici à 13 ans,
07:08 et qui repartent souvent après 16 ans, 17, 18, 19, voire 20 ans.
07:19 Mais cette prolongation nécessite une progression qui doit être fournie par la secrétaire d'académie,
07:28 qui se justifie par des raisons de retard scolaire ou d'apprentissage et de percute d'apprentissage.
07:38 Que faut-il faire comme études pour devenir professeur spécialisé?
07:44 Alors, pour devenir professeur d'école spécialisé, il faudra avoir passé le cours de professeur d'école,
07:50 qui est ouvert aux personnes qui ont un niveau d'élu de Bac 513, avec leur licence,
07:56 exercer dans une classe ordinaire durant 3 ans, puis ensuite partir faire une année d'interventions entre formation théorique sur l'UFR
08:12 et des activités pratiques dans une classe. Cette année d'élu d'inférence sera soumise à une année pratique,
08:24 de stages pratiques sur une classe, et c'est dans cette classe qu'aura lieu l'examen pratique,
08:30 il faudra avoir passé deux inspecteurs, un inspecteur d'éducation nationale spécialisé,
08:37 et un collègue professeur d'école spécialisé.
08:41 Vous venez de le dire, vous êtes professeur d'école, alors comment ça se fait que ce soit vous qui êtes choisi pour vous occuper d'une classe
08:52 qui se trouve dans un collège et pas plutôt directement un prof de collège?
08:59 Parce que l'enseignement spécialisé sur les collèges est en partie interdit aux professeurs des écoles spécialisées,
09:08 que ce soit sur les CEPAP ou sur les UPI, donc la relation spécialisée sur les UPI est un accord d'orientation et d'intégration,
09:18 également de donner des cours et des compétences de cycle 2, cycle 3, 3+
09:30 Thierry, vous le disiez, l'une de vos missions est de coordonner les actions d'intégration de vos élèves au sein des classes ordinaires du lycée.
09:42 Justement, je vous propose de rejoindre Patrick Sentes, avec qui nous allons détailler le témoignage de Yon, l'un de vos élèves,
09:53 et il nous parle de cette question dans son témoignage.
09:58 Alors Patrick, comment Yon vit-il sa scolarisation au sein de la classe de l'UPI?
10:07 Pour répondre à votre première question, Yon dit qu'il la vit très bien, depuis maintenant ça va.
10:14 Quand j'étais plus petit ça n'allait pas trop quand j'étais en primaire à Bayonne.
10:18 Mais là depuis que je suis à l'UPI au collège ça va, j'accepte mon handicap,
10:23 et heureusement qu'il y a l'intégration quand même pour voir autre chose que les institutions de rééducation.
10:28 Qu'est-ce qu'il a contre les institutions?
10:32 Quant à la seconde, il indique, je n'ai rien contre. Mais c'est qu'à force d'y être depuis tout petit on commence à s'enlasser, c'est assez étouffant comme milieu.
10:41 Yon fait partie des élèves qui ont quelques heures de cours dans la semaine dans des classes ordinaires, alors comment le vit-il?
10:51 Dans cette dernière, il explique qu'il la vit très bien, cela me fait sortir de l'UPI un peu, je rencontre des personnes valides.
10:59 L'histoire et tout ça, ça se passe bien, j'apprends des choses.
11:03 La professeure est sympa, elle nous aménage les cours, les autres élèves sont sympas.
11:08 Moi je trouve que c'est une bonne chose l'UPI et tout ça. Cela peut être que du bénéfice.
11:14 Voilà pour ce témoignage.
11:18 Thierry, j'ai une question qui m'interpelle.
11:22 En arrivant il y a quelques jours pour vous rendre visite, j'ai remarqué que ce collègue n'était pas franchement beaucoup adapté.
11:32 Alors comment ça se fait que votre classe ait été installée dans cet établissement?
11:39 Monsieur McCain, par rapport à ce que nous avons vu des élèves à l'université Réunis, alors que le collège n'est pas très peu accessible.
11:50 En fait, ça s'explique par historique de la création de cette classe.
11:56 Au départ, seul le collège de Jean Rostat s'est montré volontaire à accueillir cette classe, à tenter l'expérience.
12:07 C'est pourquoi c'est ce collège qui a été choisi.
12:13 Il faut dire que nous espérons prochainement des travaux qui mettront toutes les classes et tous les organismes administratifs et autres du collège à apporter des jeunes à mon université Réunis.
12:30 On l'évoquait tout à l'heure, certains de vos élèves ont 16 ans, 17 ans ou même parfois plus.
12:37 Alors pour certains d'entre eux, vous avez commencé à chercher des établissements type lycée professionnel ou autre.
12:47 Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur ce sujet?
12:51 Le rôle du pays, c'est d'intégrer les jeunes en un nouveau collège.
12:56 Alors, vous voyez, je pense que cette intégration, ça va pas à la fin du collège, elle se poursuit, on le trouvera.
13:05 Nous allons démarcher un truc, il y avait les lycées ou les organismes qui veulent adhérer ces jeunes,
13:14 pour qu'ils reçoivent une autre formation, s'ils veulent plus leur accès au professionnel, c'est encore mieux.
13:26 Pour que cette intégration se poursuit au-delà de la scolarité dans notre secondaire.
13:34 Eh bien merci Thierry d'avoir répondu à mes questions.
13:39 Et quant à vous chers auditeurs, je vous propose de retrouver Patrick Sentes,
13:45 il va nous lire le témoignage de madame Guéragara, professeure d'histoire-réaux au collège Jean Rostand.
13:53 Elle reçoit trois élèves de l'UPI dans sa classe.
14:00 Quand monsieur de la Hera m'a annoncé l'intégration de trois garçons de l'UPI, au risque de vous décevoir,
14:06 je me suis posé des questions très pratiques.
14:09 Est-ce que j'aurai assez de tables ? Combien sont-ils dans cette classe ?
14:13 Rien de particulier, exactement la réaction que j'ai lorsque l'administration du collège m'annonce la venue d'élèves supplémentaires en cours d'année,
14:21 fuyant la Côte d'Ivoire, par exemple.
14:24 Les accueillir est tout simplement naturel.
14:27 Je sais que monsieur de la Hera les connaît, et sait quel niveau de collège ils peuvent suivre.
14:32 Il y a dix ans déjà, un élève de l'UPI, assisté à mes cours, accompagné en permanence de son auxiliaire de vie,
14:39 une jeune femme qui prenait des notes à sa place.
14:42 Chacun d'eux est différent. Je suis heureuse de voir qu'ils font des efforts, suivent, progressent, car je ne les ménage pas.
14:50 Ils ont pu constater que le rythme est rapide en troisième.
14:54 Enfin, cela m'amuse de voir le rituel des salutations et poignées de mains, au début et à la fin de chaque cours.
15:01 Les autres élèves sont contents de les revoir.
15:04 J'apprécie aussi leur réaction, leur surprise devant les gamineries de leurs camarades car ils sont plus mûrs qu'eux, et plus sages.
15:11 De mon point de vue, l'intégration est une expérience réussie. C'est un droit légitime qu'ils ont acquis.
15:18 Une interrogation ? Je n'aurais sans doute pas eu la même réaction, ou le même sentiment.
15:23 S'il s'agissait d'intégrer des élèves handicapés sur le plan intellectuel, enfant trisomique par exemple.
15:30 Ainsi se termine cette émission. Je vous remercie de l'avoir suivie.
15:38 A très vite pour un nouveau numéro de Parole Directe. Bonne fin de journée.
15:44 (Générique)